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Message  alexi Dim 6 Mar - 0:59

Lundi 28 février 2011

De l’autre côté de la Méditerranée,
la révolution s’étend et ne désarme pas


La semaine dernière, alors que Kadhafi lançait ses chars et son aviation contre les manifestants qui réclamaient son départ, que ses mercenaires tuaient au hasard dans les rues de Benghazi et de Tripoli, les dirigeants des pays impérialistes se sont contentés d'appeler à « faire preuve de retenue dans l'usage de la force ». Il faut dire qu’ils soutenaient et armaient depuis des années le dictateur libyen qui, en plus de leur fournir du pétrole, servait de garde-chiourme à l’Union européenne contre les migrants africains qu’il parquait dans des camps aux conditions inhumaines. Mais tandis que la dictature de Kadhafi vit peut-être ses derniers instants, l'onde de choc des révolutions tunisienne et égyptienne continue de s'étendre à l'ensemble du monde arabe, en Algérie, au Yémen, au Bahreïn, en Irak, en Iran ou au Maroc, et de s’approfondir, en particulier en Tunisie.

En Tunisie, la révolution continue

Vendredi dernier, à Tunis, c'est une foule immense, bien plus imposante que celle qui mit fin au régime de Ben Ali le 14 janvier, qui réclamait le départ du gouvernement de transition et scandait : « Non à la confiscation de la révolution ». Les combats avec la police se sont poursuivis toute la journée de samedi. Le lendemain, Mohammed Ghannouchi annonçait sa démission.
Un mois et demi après la chute de Ben Ali, les travailleurs et la jeunesse tunisienne ont pu se convaincre que si le dictateur était bel et bien parti, l’appareil de la dictature restait en place. Après Ben Ali dégage, Ghannouchi dégage, à tout le système de dégager ! En Tunisie, mais aussi en Egypte où après le départ de Moubarak, l’Etat major de l’armée s’en prend désormais aux travailleurs qui font grève, pendant que la jeunesse continue de se mobiliser au Caire.
Les révolutions des pays arabophones ont commencé, mais ce n’est qu’un début. Non seulement parce qu’elles ont un écho dans le monde entier, de la Chine aux Etats-Unis (où de grandes manifestations ouvrières contre le gouverneur viennent d’avoir lieu dans l’Etat du Wisconsin) en passant par l’Europe, mais parce que les exploités et les opprimés qui se soulèvent ne se contentent plus de ravalement de façade et veulent changer tout le système.

Après les retraites, les salaires !

Les ministres ont réponse à tout. Le prix de l’essence s’envole ? C’est la faute à la révolution libyenne. La hausse des prix des vêtements ? La faute à l’explosion du marché chinois. Les hausses de prix programmées des produits alimentaires (pain, sucre, café, viande…) ? C’est le réchauffement climatique ! Et l’eau ? Le gaz ? L’électricité ? Le loyer ?
En attendant, les bourses des matières premières et des produits alimentaires sont euphoriques. Les grands actionnaires planent au-dessus de « la crise ». Les PDG ont dégagé 85 milliards d’euros de profits pour 2010 dont près de la moitié, loin de partir en investissements, va venir gonfler la fortune des gros actionnaires. .
Ce que nous n’avons plus dans nos poches sont dans les leurs. Ils augmentent les prix en même temps qu’ils gèlent ou baissent nos salaires. Epaulés par l’Etat, Ils licencient. Aujourd’hui, ils imposent aux travailleurs des plans de rigueur, vastes opérations de privatisation et de baisse des salaires et des pensions.

Grèves et débrayages pour le pouvoir d’achat

A geler les salaires et à augmenter les prix, ils jouent un jeu risqué. Les travailleurs grecs ont répliqué par une journée de grève générale la semaine dernière. En France, ces derniers jours, les secteurs de l’industrie, du transport, de la fonction publique, de la presse ont connu des débrayages, des blocages et des grèves locales. Des travailleurs de plusieurs sites de Renault, où le PDG Ghosn vient d’empocher 9 millions d’euros, ont débrayé pour des augmentations de salaire décentes. Même histoire pour les travailleurs en lutte de chez PSA, Thalès, L’Oréal ou Saint-Gobain.

La vague de grève sur les retraites de l’automne dernier n’était qu’une première manche. Ce printemps pourrait bien se révéler encore plus chaud. D’autant que les révolutions de l’autre côté de la Méditerranée nous donnent des idées !

alexi

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Message  alexi Lun 7 Mar - 21:56



Assassins, complices et hypocrites


En Libye, les morts se compteraient en milliers, victimes des bombardements, des combats ou de la répression. Le fils de Kadhafi avait promis de mater la révolte dans un « bain de sang ». Promesse barbare, mais promesse tenue. L'onde de choc des révolutions arabes rencontre ici un obstacle à la hauteur de son ampleur.

Les dirigeants des puissances impérialistes ont bien sûr tous écrasé une larme... de crocodile. Ils seraient « choqués », « horrifiés » ou « effrayés » par la répression. Il n'empêche que le massacre continue, certes pas en silence, mais sans autre entrave que la résistance opposée par la population.

Les dirigeants européens font mine de s'émouvoir de la situation des réfugiés qui cherchent à fuir le pays. Pourtant, l'Union européenne sous-traitait à la Libye la rétention des migrants africains. Elle semblait alors beaucoup moins sensible à leur sort !

« La France a de grands intérêts en Libye ». Kadhafi le dit, Sarkozy préfèrerait qu'on l'oublie. Il avait beaucoup moins de scrupules à s'afficher aux côtés du dictateur quand il s'agissait de signer de juteux contrats. La Libye est un bon client des capitalistes français, à commencer par... les marchands d’armes. En réalité, la plupart des grandes puissances qui font mine de s'indigner interviennent déjà en Libye : elles ont armé Kadhafi, pour des centaines de millions d'euros.

Les grandes manœuvres

Ces derniers jours, le ton est passé des condamnations hypocrites aux rodomontades des grandes puissances impérialistes. Elles envisageraient une intervention militaire en Libye, au large de laquelle mouillent deux navires de guerre américains.

A supposer qu’elles passent à l’acte -- une fois les massacres de masse accomplis ! – on sait ce que valent de tels « libérateurs », qui veulent surtout soit mettre un coup d’arrêt à la vague de révolutions qui s’étend dans le monde arabe, soit« libérer »... les champs de pétrole. Comme en Irak ou en Afghanistan, il ne s’agirait pas d’abattre une dictature mais de mettre un pied dans le pays. Vient alors le pillage des ressources du pays, encadré par l'armée. Avec le bénéfice de la démonstration de force devant le monde entier. Peu leur importe que le pays soit un champ de ruines. Qu'il s'agisse de la France, des États-Unis ou de l'ONU, une intervention militaire ne ferait qu'ajouter la barbarie des armées impérialistes à la barbarie de Kadhafi. Pour l’instant il peut bombarder ou tirer à souhait sur son peuple. L’impérialisme interviendrait volontiers pour négocier avec les chefs militaires vainqueurs d’un camp ou d’un autre, mais surtout pas pour que la population insurgée conquière la victoire effective.

Qui sont les vrais amis du peuple libyen?

Les puissances impérialistes prétendent être bienveillantes face aux révoltes et révolutions dans les pays arabes, tant que les armées nationales chargées de la « transition » de l’après dictature ménagent leurs intérêts. Une bienveillance très provisoire, tant que leur ordre capitaliste n’est pas en cause.

Les travailleurs et les masses pauvres de Libye ont malgré tout des alliés à l'étranger. Pas dans les ministères et les états-majors, mais dans les usines, les chantiers et les bureaux. Il s'agit des travailleurs du monde, qui partagent avec eux le même intérêt. Tout d'abord les travailleurs de Tunisie et d’Égypte, leurs voisins directs, qui se sont soulevés récemment et restent mobilisés. Mais aussi les travailleurs d'Europe, avec qui ils partagent les mêmes exploiteurs.

Aider les peuples arabes à se libérer, cela commencerait par suivre leur exemple. Après tout, le vent venu de Tunisie et d’Egypte donne des idées… y compris aux travailleurs américains, dans l’Etat du Wisconsin, massivement mobilisés contre leur gouverneur qu’ils ont baptisé
« Moubarak » Walker. Et les petits dictateurs masqués, ce n’est pas ce qui manque ici non plus, dans les entreprises et les conseils d’administration ! Soyons solidaires de nos frères et sœurs en révolte en ce moment.

La meilleure façon de le faire, c’est encore de s’inspirer de leur exemple en s'attaquant à la dictature. Pas celle d'un colonel ou d'un roi, mais une autre, plus dissimulée, qui se tient derrière pas mal de tyrans de par le monde, et qui vit de notre travail : celle du capital.


Lundi 7 mars 2011

alexi

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Message  alexi Lun 14 Mar - 19:55

La catastrophe en chaîne au Japon :

Ce que nous savons et ce que l’on ne nous dit pas


À l'heure où nous écrivons, il est déjà question de plus de 10 000 morts, causés surtout par le tsunami qui a suivi le séisme de magnitude 8,9 au Japon. Les premiers commentaires ont insisté sur le haut niveau de préparation de ce pays face au risque sismique : depuis le tremblement de terre de Kobé en 1995, les normes de construction antisismiques ont été renforcées, les systèmes d'alerte améliorés, la population est régulièrement sensibilisée aux gestes à effectuer en cas de danger. Tout un dispositif de prévention qui tranche cruellement sur ce qu'a pu connaître Haïti, où en janvier 2010 un séisme de magnitude 7 a fait plus de 200 000 morts. On peut aussi signaler que d'autres pays développés sont loin du niveau de préparation japonais face aux risques naturels. Ainsi les États-Unis ont géré de manière catastrophique l'évacuation puis le ravitaillement de la population de la Nouvelle-Orléans après le passage du cyclone Katrina, et en matière de risques sismiques, les normes de construction ne sont absolument pas respectées dans le Sud de la France.

Et pourtant... En dépit de toutes ces précautions, le nombre des victimes pourrait être très élevé au Japon. Le tsunami, qui a frappé les côtes japonaises juste après le séisme, n'a laissé que peu de chances aux habitants des villes côtières. La population semble avoir été aussitôt alertée, mais n'a pas eu le temps de fuir. La mer a pénétré sur dix kilomètres à l'intérieur du pays. Des ports entiers sont rayés de la carte ; dans une petite ville de 17 000 habitants, 10 000 personnes sont portées disparues. En cas de catastrophe naturelle, on ne peut pas tout, même dans un pays industrialisé. Le Japon y est fortement exposé, puisqu'en plus de vivre dans une zone à haut risque sismique, l'intérieur du pays étant très montagneux, 80 % de la population vit sur le littoral et doit faire face aux risques de raz-de-marée.

Mais quand le risque technologique s’ajoute à la catastrophe naturelle, la question des responsabilités humaines se trouve posée avec encore plus d'acuité. D'une manière générale, on peut déjà s'interroger sur le choix du nucléaire dans une zone à si hauts risques sismiques. Avec 53 réacteurs, le Japon vient en 3e position pour l'importance du nucléaire après les États-Unis et la France. Actuellement, le Japon craint une catastrophe nucléaire. Sous le choc du séisme, les systèmes de sécurité provoquant l'arrêt des centrales nucléaires ont fonctionné. Mais c'est le système de refroidissement qui a cessé de fonctionner au sein de la centrale de Fukushima, comprenant six réacteurs. Des incidents auraient aussi eu lieu sur d'autres sites. Si le risque de fusion d'un ou plusieurs cœurs de réacteurs est confirmé, il pourrait s'agir d'une des pires catastrophes nucléaires de l'histoire.

L’opacité de l’industrie du nucléaire

Les autorités multiplient les déclarations contradictoires. Le lobby nucléaire, au Japon comme en France, n’aime pas la transparence. La société japonaise Tepco, qui exploite la centrale de Fukushima, n’inspire pas plus confiance qu’Areva en France : en 2007, un tremblement de terre avait gravement endommagé la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. Tepco avait nié toute fuite radioactive alors même que plus de 1 000 litres d'eau radioactive s'étaient déversés dans la mer. Cet incident n'a pas été isolé et depuis les années 1980 les opposants au nucléaire multiplient les actions.

Certes, dans les pays les plus industrialisés, la technologie permet de pallier un certain nombre de risques. On ne peut pas tout, mais on peut beaucoup. Mais ce savoir faire est soumis à un autre impératif, celui de la course aux profits les plus élevés possible. Un impératif qui favorise l’opacité et s’oppose à tout contrôle par la population des choix économiques et technologiques, comme des risques auxquels elle peut être exposée.

Lundi 14 mars 2011

alexi

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Message  alexi Lun 21 Mar - 20:53

Lundi 21 mars

Après la répression par Kadhafi, l’intervention occidentale :
un nouveau coup contre le peuple libyen !


Non, l’intervention militaire franco-anglo-américaine en Libye ne vise pas à venir au secours de la population civile, encore moins à soutenir les insurgés contre le dictateur Kadhafi. Cela fait plus d’un mois que le peuple libyen s’est révolté contre la dictature, en suivant les exemples tunisien et égyptien. Pendant toutes ces semaines, les mêmes grandes puissances ont laissé Kadhafi bombarder et massacrer grâce aux armes, aux avions et aux blindés qu’elles lui ont fournis depuis des années. Ce n’est que des milliers de morts plus tard, une fois les mercenaires du dictateur entrés à Benghazi, une fois l’armée de la dictature ayant repris le dessus aux dépens des insurgés désarmés et isolés, acculés à la fuite, que nos prétendus démocrates, en bons vautours, font donner leurs bombardiers. Ces bombardiers qui, à leur tour, font de nouvelles victimes et de toute évidence pas seulement parmi les mercenaires de Kadhafi.

Bien sûr, on peut comprendre le soulagement provisoire qu'ont exprimé certains insurgés de Benghazi en apprenant que leur ennemi était frappé militairement. Mais les bombes occidentales pourraient les faire rapidement à nouveau changer d’avis, du moins ceux qui ont pris la rue, puis les armes pour vraiment changer de régime. Ceux à qui doit aller toute la solidarité des travailleurs de France et du monde.
C’est une autre histoire pour les interlocuteurs que se sont choisis les chefs d’Etat occidentaux, ces dirigeants autoproclamés de l'opposition libyenne, ce « Conseil national de transition », parmi lesquels on retrouve plusieurs anciens dignitaires du régime, comme l'ancien ministre de la justice ou d'anciens ambassadeurs. Ceux-là, sans doute, sont prêts à négocier avec les forces impérialistes pour prendre la place de Kadhafi, peut-être même à s'entendre avec Kadhafi lui-même, pour mettre en place une solution à la convenance des puissances impérialistes : un régime plus ou moins replâtré, très vite sans doute aussi dictatorial que l’actuel, et tout de suite sans que la population libyenne n'ait son mot à dire.
Sarkozy, Cameron et Obama se disent pour la démocratie ? Mais au Bahreïn, on assiste en ce moment même à l'intervention militaire des Emirats Arabes Unis et de l'Arabie Saoudite, deux bons alliés des Etats-Unis, pour venir au secours non pas de la population révoltée, mais du régime ! Les mêmes Emirats qui soutiennent l'intervention en Libye et devraient y contribuer avec leur aviation !
La France, les Etats-Unis et leurs alliés, mais aussi tous les régimes de la région partagent une crainte commune. La crainte de l’approfondissement et de la propagation des révolutions. Depuis janvier, les révoltés du monde arabe ont fait tomber un dictateur, puis un autre, et d'autres sont sur la sellette. La première raison de l’intervention militaire occidentale est justement d’entraver le mouvement révolutionnaire en cours dans les pays arabes. De lui donner un coup d’arrêt.

Face à ce déploiement et cette opération militaires, ne soyons pas dupes. Les états-majors occidentaux et leurs alliés locaux ne sont pas les amis mais les ennemis des travailleurs, des peuples et des révolutions arabes. A ceux-ci exprimons notre solidarité en disant de toutes les manières possibles et le plus fort possible notre opposition à une intervention militaire, à défaut de pouvoir l’entraver ou l’arrêter ; une intervention dirigée à court comme à long terme contre eux.

Japon : la catastrophe, c’est aussi le capitalisme

Ce dimanche, le bilan humain du séisme et du tsunami se monte à plus de 8 000 morts, auxquels il faudra sans doute bientôt ajouter les 12 000 personnes officiellement portées disparues. Au moins 400 000 sans abri manquent d'eau, de nourriture et de médicaments. Le carburant fait défaut pour leur acheminer tous ces produits, a fortiori pour les évacuer. Tout cela dans la 3ème puissance économique mondiale !
Bien sûr, la préparation du pays aux séismes et les normes imposées aux bâtiments ont sauvé bien des vies. Si le bilan est lourd, il est sans comparaison avec celui du séisme en Haïti, pourtant quatre fois moins puissant. Mais alors que certains sont encore réfugiés sur les toits dans l’attente de ravitaillement, la priorité du gouvernement japonais, dès le début de la semaine dernière, a été de renflouer le système financier, en donnant… 350 milliards d’euros aux banques ! En voilà un sauvetage rondement mené, sans lésiner sur les moyens !
Et les compagnies aériennes, dont Air France, qui ont presque triplé le prix des billets au départ de Tokyo, anticipant des mouvements de fuite massifs ? Sacrée loi de l’offre et de la demande ! Et ces courtiers en énergie qui se demandent déjà si le Japon se tournera vers le gaz, le pétrole ou le charbon pour spéculer sur ces matières premières ?
C’est tout simplement le vrai visage de ceux qui dirigent les Etats et l’économie : des vautours !
Tepco, le trust très profitable qui exploite la centrale de Fukushima n’échappe pas à la règle. Epinglé à plusieurs reprises ces dix dernières années pour de graves manquements à la sécurité – il avait même tenté de dissimuler des accidents – il était pourtant resté en charge d’une bonne partie du parc nucléaire japonais. Tepco a même retardé l'emploi d'eau de mer, qui aurait accéléré le refroidissement mais mis ses réacteurs hors d'usage, faisant passer ses éventuels futurs profits avant la sécurité et la santé des salariés, et même d'une bonne partie des Japonais. À commencer par les sinistrés du séisme et du tsunami, exposés à la neige, au froid... et aux radiations.

Décidément, l’énergie nucléaire est trop dangereuse pour être confiée au capitalisme !

Dans une autre société, dirigée par les travailleurs et gérée en fonction de l’intérêt général et non du profit, l’ensemble de la population pourrait décider en toute connaissance des risques si elle utilise l’industrie nucléaire... ou pas. Mais, dans l’immédiat, nous ne pouvons pas accorder la moindre confiance ni aux gouvernements qui dissimulent continuellement des informations décisives, ni à ces spécialistes qui émargent au lobby du nucléaire, comme ceux d’Areva et d’EDF qu’on a si longuement entendus à la télé cette semaine. Ceux-là vantent la technologie française prétendument plus sûre. Tout comme d'autres promouvaient une « utilisation raisonnée » de l’amiante presque un siècle après la mise en évidence de son extrême toxicité.
Rien ne pourra tempérer la soif de profit du grand patronat et de ses serviteurs. Pas même le spectre d’un nouveau Tchernobyl… ou pire. Il est temps d’en finir avec ces irresponsables, de renverser le capitalisme.

alexi

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Message  alexi Mar 29 Mar - 8:02

Et maintenant, les travailleurs anglais !

« Défendons nos services publics », « Pas de coupes dans les finances publiques » : traduction française de ce qu’on pouvait lire sur les pancartes de l’immense cortège (entre 250 000 et 500 000 manifestants) qui défilait à Londres samedi dernier. Cela faisait près de trente ans que les travailleurs britanniques ne s’étaient pas mobilisés autant. Après le mouvement sur les retraites de l’automne en France, la contestation des Irlandais en novembre, la journée de grève générale en Grèce en février, les grandes manifestations au Portugal et, tout récemment, la mobilisation massive des travailleurs américains de l’Etat du Wisconsin contre leur gouverneur, voilà que nos camarades britanniques rejoignent à leur tour la contestation contre les politiques d’austérité.

Comme partout en Europe et aux Etats-Unis, le gouvernement britannique a distribué des milliards pour sauver les banques et veut récupérer l’argent dans la poche des travailleurs, par un projet dévastateur : triplement des droits d’inscription à l‘université, saignée de 92 milliards d’euros dans les finances publiques d’ici 2015, suppression de 300 000 emplois publics, gel des salaires des fonctionnaires, diminution des aides aux personnes âgées et aux handicapés, durcissement des règles d’attribution des indemnités de chômage. Dans le même temps, fiscalité outrageusement privilégiée pour le patronat : un tiers des 700 plus grandes entreprises du pays échappe à l’impôt sur les sociétés.

« Je suis ici parce que le gouvernement veut nous fait payer pour réparer ce qu'ont fait les banquiers. Il est en train de construire une société où les riches le sont encore plus et les faibles encore plus démuni », expliquait un manifestant retraité aux journalistes. D’où la révolte, d’où cette première grande mobilisation en Angleterre qui fait écho à toutes celles qui ont eu lieu ces derniers mois dans les autres pays.

Irlande, Grèce, Portugal, Espagne, France, Etats-Unis et maintenant l’Angleterre : tous les salariés sont en butte aux mêmes attaques qui se traduisent par la casse des services publics et leur privatisation progressive, le gel des salaires, la précarité, le démantèlement des retraites et autres protections sociales. A se croire trop forts, nos exploiteurs et leurs politiciens ne connaissent plus de limites et sèment ce vent qui pourrait bien déclencher, par delà les frontières, une même tempête sociale internationale.

De ce point de vue, nos frères et sœurs des pays arabes, eux qui en plus de l’exploitation subissent des dictatures féroces, ont pris un sacré temps d’avance sur nous, avec le courage que l’on sait. Eux aussi mettent en avant les revendications fondamentales contre l’injustice sociale, le chômage, les bas salaires, l’arrogance de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir. Dans nos pays dits riches, la corruption des puissants et leur tyrannie sont plus masquées, mais tout aussi réelles. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont armé les Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, el-Assad ou Mohammed VI, partageaient les mêmes affaires ou passaient leurs vacances avec eux.

De l’autre côté de la Méditerranée, en dépit des répressions féroces, on assiste à la propagation de la vague révolutionnaire. Au-delà des frontières, les opprimés et les exploités dont on nous disait il y a seulement encore trois mois qu’ils étaient passifs et écrasés, montrent qu’ils sont une même classe sociale qui relève la tête et n’a plus peur de rien. En Europe, nous n’en sommes pas encore là. Mais peut-être plus très loin non plus. Décidément, la démagogie raciste et anti-immigrés de Sarkozy et ses ministres ne songeant qu’à rivaliser avec le Front national auprès de certains vieux électeurs, est non seulement crapuleuse mais d’un autre âge. Notre avenir proche, notre espoir, c’est notre solidarité internationale dans une même lutte émancipatrice contre ceux qui croient régner impunément sur le monde. Oui, les révoltes des opprimés du monde arabe sont contagieuses, et pourraient l’être plus encore !

Lundi 28 mars 2011

alexi

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Message  alexi Lun 4 Avr - 18:52

La barbarie en Côte d’Ivoire ou la vérité du capitalisme français

Un « vent de liberté », une « victoire de la démocratie », voilà ce dont se vantaient la presse et les dirigeants français commentant la « fulgurante » progression militaire des troupes d’Alassane Ouattara vers le Sud de la Côte d’Ivoire. Quelques heures auront suffi pour que les mensonges s’effondrent.

Alors que la presse avait déjà révélé un bilan officiel provisoire de plus de 400 morts depuis les élections contestées et en avait accusé allègrement le seul Gbagbo, voilà qu’un communiqué du comité international de la Croix-Rouge affirme qu’« au moins 800 personnes » auraient été tuées mardi dernier dans la ville de Duékoué par des partisans de Ouattara. Une abomination largement prévisible qui aura valu à Ouattara au moins trois coups de téléphone embarrassés de Nicolas Sarkozy.

On n’ose imaginer combien de massacres seront encore à déplorer. Mais on sait désormais que Ouattara les aura perpétrés tout autant que Gbagbo, et que le second était soutenu par la France comme l’est actuellement le premier. Preuve s’il en fallait que la population n’a rien à espérer de Ouattara, comme de son rival, tous deux serviteurs des intérêts impérialistes dans la région.

Car si, comme le prétendent les dirigeants occidentaux, Alassane Ouattara a été élu président « par les urnes » (lui qui avait tout de même tenté un coup d’Etat militaire en 2002 !), le voilà au pouvoir par la force des armes. Des armes fournies par les puissances impérialistes et une opération militaire « fulgurante » concoctée par des conseillers français et américains présents sur place. Comment oublier en effet que 9 000 casques bleus sont actuellement présents dans le secteur et prétendent protéger la population alors que la Licorne, l’armée française forte de près de 1000 hommes sur place, occupe l’aéroport d’Abidjan ?

Comment oublier que les entreprises françaises, les Bolloré, Bouygues, Total, Orange, Sagem et autres BNP-Paribas, pillent les ressources naturelles et humaines du pays, en se garantissant le monopole du marché ivoirien, ce pré-carré français, grâce à tous les dictateurs « élus » qu’elle a mis en place : Houphouët-Boigny, Bédié, Gbagbo, puis Ouattara.

Cela fait près de dix ans que la population ivoirienne subit deux bandes armées à la fois. Rackettée, terrorisée, voire massacrée des deux côtés, par les bandes rivales, pendant que le chômage s’accroît, que la misère devient insupportable. Gbagbo, comme Ouattara, n’ont pas hésité depuis des années à utiliser une démagogie de plus en plus violente contre les ethnies sur lesquelles s’appuie leur rival. Une haine ethnique diffusée d’en haut sous le regard bienveillant de la France, destinée à opposer les pauvres entre eux.

La barbarie raciste qu’ils véhiculent n’est pas propre à l’Afrique. C’est ce même type de haine que distille ici même, en France, Sarkozy et ses ministres contre les travailleurs immigrés. Pas moins crapuleuse et qui pourrait également avoir des conséquences catastrophiques si une partie des travailleurs s’y laissait prendre.

En Côte d’Ivoire, les Gbagbo et Ouattara ont, ou ont eu partie intimement liée avec nos propres dirigeants politiques : Ouattara, ex-haut responsable au FMI, grand ami de Sarkozy, et Gbagbo lié aux dirigeants du Parti Socialiste, et les deux aux différents gouvernements français.

Aujourd’hui, des centaines de milliers d’Ivoiriens tentent désespérément de quitter le pays. Tout cela n’est pas sans rappeler le Rwanda, ses centaines de milliers de morts et ses massacres ethniques. Massacres dont l’impérialisme français, au Rwanda en particulier, était déjà complice.

Des dirigeants qui spéculent sur le racisme, des trusts qui règnent en maîtres, une population pauvre, pressurée et terrorisée. C’est la vérité du capitalisme, en l’occurrence français. Il faudra bien qu’un jour les exploités de tous les pays, de toutes les cultures, ici comme là-bas, se serrent les coudes pour en finir avec leurs véritables ennemis, ceux qui les exploitent et les oppriment, et tentent de les diviser pour mieux régner.

Lundi 4 avril 2011

alexi

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Message  alexi Lun 11 Avr - 19:55

La barbarie en Côte d’Ivoire ou la vérité du capitalisme français

On nous annonçait donc lundi que Laurent Gbagbo avait été arrêté. Par les forces françaises disaient ses partisans, par celles d’Alassane Ouattara, affirmaient les partisans de celui-ci. Toujours est-il que depuis une dizaine de jours, les forces militaires françaises, de plus de 1500 hommes, accompagnées de 9 000 casques bleus de l’ONU, participaient à des combats de plus en plus violents en Côte d’Ivoire, jusqu’à tirer des missiles sur le palais présidentiel à Abidjan.
Ici, le ministre de l’Intérieur français, ce va-t-en guerre Claude Guéant qui accumule les déclarations anti-immigrés et étrangers, s’est empressé d’annoncer que la Côte d’Ivoire allait « enfin connaître la paix ». Rien n’est moins sûr, justement. En 2002, l’armée française avait fait le choix inverse et soutenu Laurent Gbagbo contre le coup d’Etat d’Alassane Ouattara. S’en était suivi des années de guerre civile et la partition de fait du pays entre le nord et le sud. Et cette fois-ci, à peine enclenchée, l’offensive militaire du camp Ouattara soutenue par l’armée française, s’est accompagnée la semaine dernière du massacre par des partisans de Ouattara d’« au moins 800 personnes » dans la ville de Duékoué. Ces victimes s’ajoutaient au déjà lourd bilan officiel de plus de 400 morts depuis les élections contestées… auquel s’ajoutent maintenant les innombrables victimes des bombardements et règlements de compte de cette dernière semaine.
C’était évidemment un sinistre mensonge de Sarkozy que de prétendre protéger la population en bombardant ! Ce que Sarkozy veut protéger, ce sont les intérêts des entreprises françaises, les Bolloré, Bouygues, Total, Orange, Sagem et autres BNP-Paribas, qui pillent les ressources naturelles et humaines du pays, en se garantissant le monopole du marché ivoirien, grâce à tous les dictateurs « élus » qu’elle a mis en place : Houphouët-Boigny, Bédié, Gbagbo, puis Ouattara. Car ces deux derniers sont tous deux serviteurs des intérêts impérialistes dans la région. Si, comme le prétendent les dirigeants occidentaux, Ouattara a été élu président « par les urnes » (lui l’auteur du coup d’Etat militaire raté en 2002 !), le voilà au pouvoir par la force des armes. Et épaulé aujourd’hui par une opération militaire concoctée par des conseillers français et américains présents sur place.
Cela fait près de dix ans que la population ivoirienne subit deux bandes armées à la fois. Rackettée, terrorisée, voire massacrée des deux côtés, pendant que le chômage s’accroît et que la misère devient insupportable. Depuis des années, ni Gbagbo ni Ouattara n’ont hésité à utiliser une démagogie de plus en plus violente contre les ethnies sur lesquelles s’appuie leur rival. Une haine ethnique diffusée d’en haut sous le regard bienveillant de la France, destinée à opposer les pauvres entre eux. La barbarie raciste qu’ils véhiculent n’est pas propre à l’Afrique. C’est ce même type de haine que Sarkozy et ses ministres distillent ici même en France, contre les travailleurs immigrés.

En Côte d’Ivoire, les Gbagbo et les Ouattara ont, ou ont eu, partie intimement liée avec les dirigeants politiques français : Ouattara, ex-haut responsable au FMI, est un grand ami de Sarkozy, tandis que Gbagbo est lié aux dirigeants du Parti Socialiste, et les deux aux différents gouvernements français. Et la situation là-bas commence à rappeler le Rwanda, ses centaines de milliers de morts et ses massacres ethniques - dont l’impérialisme français était déjà complice.
Des dirigeants qui spéculent sur le racisme avec la complicité des grandes puissances, des trusts qui règnent en maîtres, une population pauvre, pressurée et terrorisée. C’est la vérité du capitalisme, en l’occurrence français. Il faudra bien qu’un jour les exploités de tous les pays, de toutes les cultures, ici comme là-bas, se serrent les coudes pour en finir avec leurs véritables ennemis, ceux qui les exploitent et les oppriment, et tentent de les diviser pour mieux régner.

Lundi 11 avril 2011

alexi

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Message  alexi Lun 18 Avr - 18:39

C’est 300 euros de plus par mois qu’il nous faut !

Les yeux toujours rivés sur les derniers sondages, Sarkozy a lancé, le 7 avril, l’idée d’une prime aux salariés… uniquement dans les entreprises dont les dividendes auraient augmenté ! Son ministre du Budget, François Baroin, a été chargé de mettre en musique la parole présidentielle en avançant le chiffre d’une prime de 1 000 euros tout en bredouillant à l’intention des patrons que rien ne serait « imposé ».

Mais ces excuses ministérielles n’ont pas suffi à Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, qui s’est étranglée d’indignation, en expliquant que cela « risquerait d’empêcher les recrutements à venir »… Cela fait des décennies que le patronat nous fait le coup d’opposer salaires et embauche... pour mieux justifier les compressions des salaires car, côté embauches, on n’a rien vu venir ! Mais Parisot a eu gain de cause : Lagarde, la ministre de tutelle de Baroin, a plus ou moins désavoué son sous-ministre en ôtant par avance tout caractère contraignant à la mesure à venir : les 1 000 € ne sont plus qu’un maximum, et la prime ne sera versée que par les patrons qui le voudront bien… La seule certitude est que les patrons seraient exonérés de charges sociales sur la prime !

De l’effondrement du pouvoir d’achat…

Les profits sont au plus haut : plus de 82 milliards de bénéfices pour les entreprises du CAC 40 en 2010 ! Mais les salaires ne suivent pas : aux négociations annuelles, les patrons ne lâchent que des augmentations inférieures au chiffre de 2 % de hausse officielle des prix sur les douze derniers mois, dont nous savons tous qu’il est bidon : les prix qui flambent sont ceux qui constituent l’essentiel des dépenses des familles ouvrières. Depuis septembre dernier, 15 % sur l’essence et 20 % sur le gazole, 20 % sur le gaz en un an, 10 % sur l’électricité. Les prix des produits alimentaires suivent : les pâtes, la farine, l’huile, le pain, le lait – pas une hausse de moins de 5 %, la plupart entre 10 et 20 %.

… à la lutte pour l’augmentation des salaires

Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs ne se sont pas contentés des discussions engagées entre syndicats et patrons dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO).

Des grèves ont éclaté dans des secteurs inhabituels, comme à Carrefour ou dans cette agence bordelaise de l’entreprise de pompes funèbres Roc’Eclair ; mais il y a eu des grèves aussi dans le groupe de construction Eiffage, à Toyota, dans le groupe Astrium, chez Decaux, dans plusieurs usines du groupe Michelin, chez « les Nutella » de Villers-Ecalles en Seine-Maritime, et même à la Poste, au centre de Dardilly près de Lyon où le conflit portait à la fois sur les conditions de travail et sur le paiement des dépassements horaires. Ceux de Nutella ont obtenu une augmentation de 60 euros et une prime de 30 euros. Les travailleurs d’Eiffage qui bloquaient le chantier du grand stade de Lille ont obtenu 2 % d’augmentation avec un minimum de 30 euros au lieu des 1,7 % proposés par la direction, ainsi que la revalorisation de primes et indemnités de déplacement.

A l’usine Toyota de Somain, dans le Nord, les travailleurs ont obtenu 800 euros de prime en plus des 1,9 % d’augmentation de salaire, ceux de l’usine voisine d’Onnaing entamant du coup eux aussi une grève sur les salaires – suspendue cette semaine à cause du chômage partiel consécutif au séisme japonais. Et les employés bordelais de l’agence de pompes funèbres ont obtenu une augmentation de 120 euros par mois ! Dans l’ensemble, ces augmentations ne sont peut-être pas à la hauteur de ce que réclamaient les travailleurs mais, sans leurs grèves, c’est encore moins qu’ils auraient obtenu !

Il est plus que temps que nos salaires augmentent sérieusement : pour compenser les hausses des prix, c’est au moins 300 euros par mois qu’il nous faudrait. Les entreprises en ont largement les moyens, mais elles ne les lâcheront que contraintes et forcées : ce qui fera reculer le patronat, c’est une convergence des luttes en un mouvement d’ensemble qui unifie nos revendications et nos forces. Mouvement d’ensemble dont chaque entreprise qui entre en lutte peut être le point de départ.

Lundi 18 avril 2011

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Message  alexi Ven 29 Avr - 12:01

C'est 300 euros de plus par mois qu'il nous faut !


Après avoir lancé en fanfare son idée d'une prime annuelle obligatoire pour les salariés, Sarkozy, visitant la classe ouvrière dans les Ardennes – lieu de ses promesses électorales sur le pouvoir d'achat – mardi 19 avril, a piteusement battu en retraite. Le ministre du budget Baroin n'avait pas paru très assuré en avançant le montant de 1000 euros. Aussi bredouillait-il déjà que rien ne serait « imposé » au patronat.

Peine perdue ! La présidente du Medef Laurence Parisot a aussitôt brandi le chantage à l'emploi : cela « risquerait d’empêcher les recrutements à venir ». Vieille ficelle que d’opposer salaires et embauches, pour mieux justifier les compressions des salaires car, côté embauches, on n’a rien vu venir ! Mais cela a suffi pour que la ministre de l'économie Christine Lagarde, puis Sarkozy lui-même, en rabattent énormément, au point qu’on se demande quel patron sera assez bête pour la payer.

Total par exemple ne verserait pas un centime à ses salariés malgré ses 10,2 milliards d'euros de bénéfices, car seules les entreprises ayant augmenté les dividendes (la part des profits reversée aux actionnaires), sont concernées. 84 % des PME, ne versant pas du tout de dividendes, sont elles aussi exclues de la prime. Tant pis si elles emploient la majorité des salariés...


De l’effondrement du pouvoir d’achat…

Les profits sont au plus haut : plus de 82 milliards de bénéfices pour les entreprises du CAC 40 en 2010 ! Les salaires ne suivent pas. Dans les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO), les patrons ne lâchent que des augmentations inférieures à 2 %, soit la hausse officielle des prix sur l'année passée. Chiffre bidon, car les dépenses obligatoires des familles ouvrières flambent : 15 % à 20 % sur le carburant depuis septembre dernier, 20 % sur le gaz en un an, 10 % sur l’électricité. Les prix des produits alimentaires suivent : les pâtes, la farine, l’huile, le pain, le lait – pas une hausse de moins de 5 %, la plupart entre 10 et 20 %.



…à la lutte pour l’augmentation des salaires


Dans de nombreuses entreprises des grèves ont éclaté dans des secteurs inhabituels, comme à Carrefour le samedi 9 avril, ou tout récemment les croupiers des casinos de Monaco. Les travailleurs de Nutella ont obtenu une augmentation de 60 euros et une prime de 30 euros. Les ouvriers de la fromagerie de Beauzac, appartenant au groupe Bongrain, avaient obtenu au bout de 8 jours de grève 80 euros mensuels, deux primes de 190 euros et l'embauche de 19 précaires en CDI. Leur succès a poussé ceux de l'usine de salaison de Souchon d'Auvergne, toujours du groupe Bongrain, à faire 5 jours de grève : ils obtiennent 54 euros mensuels, une prime de 100 euros et le paiement de plus de 3 jours de grève.

À l’usine Toyota de Somain, dans le Nord, les travailleurs ont obtenu 800 euros de prime en plus des 1,9 % d’augmentation de salaire, ceux de l’usine voisine d’Onnaing entamant du coup eux aussi une grève sur les salaires – suspendue la semaine dernière à cause du chômage partiel consécutif au séisme japonais. Et les employés bordelais de l’agence de pompes funèbres Roc'Eclair ont obtenu une augmentation de 120 euros par mois ! Dans l’ensemble, ces augmentations ne sont pas à la hauteur de ce que réclamaient les travailleurs mais, sans leurs grèves, ils auraient obtenu encore moins !

Le jour même où Sarkozy s'efforçait de soigner sa cote de (im)popularité dans les Ardennes, le gouvernement annonçait le maintien du blocage des salaires des 5 millions de fonctionnaires pour la deuxième année consécutive. Le message est clair : du public ou du privé, nous ne pourrons compter que sur nos luttes. Unifier, faire converger celles-ci doit être l'objectif de tous ceux qui sont ou entrent en grève. Car un mouvement d'ensemble est seul à même de contraindre le patronat et l'Etat à lâcher de quoi vraiment compenser la hausse des prix. C’est au moins 300 euros de plus pour tous par mois qu’il nous faudrait. Quitte à entrer en grève, autant demander ce dont nous avons besoin.

Lundi 25 avril 2011

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Message  alexi Lun 2 Mai - 19:45

L’exécution sans gloire d’un fantôme

Vous parlez d’un exploit ! La CIA, au bout de dix ans, a fini par avoir la peau de Ben Laden, complaisamment livré par les services secrets pakistanais. Ben Laden, on avait fini par l’oublier. Pendant dix ans, les puissances occidentales l’avaient brandi comme ennemi public numéro un, les attentats du 11 septembre servant de prétexte pour les sales guerres d’Irak et d’Afghanistan, faisant des centaines de milliers de morts. L’intégriste chrétien Bush était parti en croisade contre l’intégriste islamiste Ben Laden (ex créature de la CIA contre les troupes russes en Afghanistan dans les années 1980, ne l’oublions pas !). On parlait alors du choc des civilisations. Une vaste blague !

Car aujourd’hui, ce qui est à l’ordre du jour, ce ne sont ni les vestiges des groupes islamistes réactionnaires, ni le prétendu choc des cultures ou des religions, mais la lutte des opprimés contre leurs dictateurs et leurs exploiteurs, locaux comme occidentaux. C’est le choc de la lutte de classe et des révolutions ! Quant à « l’exploit » américain contre ce mort-vivant, Wikileaks nous révèlera peut-être un jour les tractations secrètes entre la CIA et les services pakistanais. Face à l’extension des révolutions arabes, le maintien de l’ordre impérialiste aux confins du Moyen-Orient et de l’Asie centrale valait bien cet échange de services.

Le numéro crapuleux des deux guignols

Sarkozy et Berlusconi nous jouent un sketch répugnant depuis maintenant deux semaines. Selon leurs grossiers mensonges, des immigrés clandestins arriveraient en masse à l’intérieur des frontières européennes, ce que démentent toutes les statistiques. Berlusconi a donné le coup d’envoi en octroyant des papiers provisoires aux immigrés tunisiens afin qu’ils quittent l’Italie pour gagner d’autres pays européens. Sarkozy a renchéri dans la démagogie xénophobe et fait stopper net un train Vintimille-Nice afin d’éviter l’ « afflux d’immigrés tunisiens » en France. Puis mardi dernier nos deux compères se sont réconciliés en annonçant en cœur qu’ils comptent remettre en cause les accords Schengen permettant la libre circulation des personnes en Europe !

Ah, les belles terres d’accueil ! La belle solidarité avec le peuple tunisien qui vient de dégager son dictateur. La Tunisie, elle, de 11 millions d’habitants seulement, accueille aujourd’hui chaleureusement les 200 000 réfugiés de Libye qui fuient autant les sbires de Kadhafi que les bombardements de l’OTAN. Mais la riche Europe, de plus de 300 millions d’habitants, ne pourrait pas accueillir fraternellement 20 000 réfugiés de la misère ?

Depuis, des opérations de police ont été menées à Paris, Nice et Marseille contre quelques centaines de sans-papiers tunisiens, avec arrestations et emprisonnement en centres de rétention. Alors que certains Tunisiens sont accueillis par des rafles policières, d’autres l’avaient été avec les honneurs, comme Ben Ali et sa famille reçus en grande pompe. Leurs biens immobiliers parisiens suffiraient presque à loger les sans-papiers tunisiens nouvellement arrivés.

Au plus bas dans les sondages, Sarkozy tente de doubler le Front National sur son extrême droite comme il faisait donner il y a deux mois les propos racistes de Claude Guéant. Ces pantins au gouvernement, sans honneur ni dignité, agitent leurs épouvantails xénophobes en misant sur ce qu’ils pensent être les pires réflexes et préjugés de l’électorat. En fait, cela ne juge qu’eux-mêmes. Ils oublient que la grande majorité des salariés ont de la jugeote et de l’intelligence et que leurs simagrées abjectes, à seules fins électoralistes, ne trompent pas grand monde.

Dans toute l’Europe, ces derniers mois, et même tout récemment aux Etats-Unis, les travailleurs avec ou sans-papiers, immigrés ou non, ont fait grève et défilé en scandant les mêmes slogans contre les plans d’austérité imposés par les bourgeoisies occidentales. Quant aux exploités des pays arabes, ils nous montrent aujourd’hui l’exemple du courage révolutionnaire et de la solidarité ouvrière.

Travailleurs de tous pays, de toutes cultures, unissons-nous !

Lundi 2 mai 2011


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Message  alexi Lun 9 Mai - 18:06

C’est le quota de provocations racistes qui est dépassé !

Scandale révélé par Mediapart, la Fédération française de football (FFF) a sérieusement envisagé de limiter l’accès des centres de formation nationaux aux gamins susceptibles d’acquérir la double nationalité. Une mesure qui concerne tous les enfants nés en France de parents étrangers ou binationaux. Quasiment tous les enfants d’immigrés, et dans certains cas jusqu’à la troisième génération !

Prétexte de la FFF : il s’agirait d’éviter qu’après une formation commencée dès douze ans, les jeunes sportifs ne choisissent de jouer pour le pays d’origine de leur famille. Comme si les places n’étaient pas strictement limitées en équipe de France ! Car seuls les binationaux qui ont vu se fermer les portes de l’élite tentent leur chance ailleurs. Les plus talentueux d’entre eux restent, comme Benzema, Ben Arfa, Mandanda, Nasri ou Trézéguet…

D’autant que l’inverse est bien plus courant : la France, comme tous les pays européens, a toujours débauché les plus grands joueurs étrangers, notamment africains, en leur offrant des passeports de circonstance si nécessaire.

En vérité cette mesure de quotas n’a qu’un seul but, à demi avoué dans les réunions de la fédération dont les minutes ont été publiées : limiter le nombre de joueurs noirs et arabes dans l’équipe. Comme un écho aux propos racistes répétés, par exemple par le socialiste Kouchner en 2002 ou par le « philosophe » Finkielkraut en 2005 sur l’équipe de France « black, black, black ».

Le sale exemple venu d’en haut


Comme un écho aussi à la démagogie répugnante de Sarkozy et de ses ministres, qui empire de jour en jour à l’approche de la campagne électorale de 2012. Et qui ne se limite pas à de ridicules provocations verbales, mais touche de plein fouet les plus démunis, comme les Roms l’été dernier ou les migrants tunisiens depuis quelques semaines.

Des opérations de police ont été menées à Paris, Nice et Marseille contre quelques centaines de sans-papiers tunisiens, avec arrestations et emprisonnements en centres de rétention. Alors que les jeunes travailleurs sont accueillis par des rafles policières, Ben Ali et sa famille avaient été reçus en grande pompe. Leurs biens immobiliers parisiens suffiraient presque à loger tous ceux qui viennent d’arriver.

Ah, les belles terres d’accueil ! La belle solidarité avec un peuple qui vient de dégager son dictateur. Le peuple de Tunisie, lui, de 11 millions d’habitants seulement, accueille aujourd’hui chaleureusement les 200 000 réfugiés de Libye qui fuient autant les sbires de Kadhafi que les bombardements de l’OTAN. Mais la riche Europe, de plus de 300 millions d’habitants, ne pourrait pas accueillir fraternellement 20 000 réfugiés de la misère ?

Au plus bas dans les sondages, Sarkozy tente de doubler le Front National sur son extrême-droite. Ces pantins au gouvernement, sans honneur ni dignité, agitent leurs épouvantails xénophobes en misant sur ce qu’ils pensent être les pires réflexes et préjugés de l’électorat. En fait, cela ne juge qu’eux-mêmes. Ils oublient que la grande majorité des salariés ont de la jugeote et de l’intelligence et que leurs simagrées abjectes, à seules fins électoralistes, ne trompent pas grand monde.

Dans toute l’Europe, ces derniers mois, et même tout récemment aux Etats-Unis, les travailleurs avec ou sans-papiers, immigrés ou non, ont fait grève et défilé en scandant les mêmes slogans contre les plans d’austérité imposés par les bourgeoisies occidentales. Quant aux exploités des pays arabes, ils nous montrent aujourd’hui l’exemple du courage révolutionnaire et de la solidarité ouvrière. Travailleurs de tous pays, de toutes cultures, unissons-nous !

Lundi 9 mai 2011

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Message  alexi Lun 16 Mai - 19:01

Plus belle la vie !

Comme dans la série télé, bien des retournements de situation sont possibles. Vrai satyre du Sofitel ou coup tordu contre un présidentiable ? En ce lundi 16 mai, mieux vaut donner sa langue au chat. Pour l’heure, le moins étonnant dans l’inculpation est que DSK serait sorti tout nu de sa douche, comme tout un chacun ! Cela dit, c’est bien le seul détail de la vie quotidienne que le directeur du FMI semble partager avec le bon peuple, vu un détail qui a échappé à l’indignation ou l’accablement – c’est selon – des commentateurs relayés par les médias : cette suite à 3000 dollars la nuit (plus de 2000 euros), dans cet hôtel Sofitel de New York. « Socialiste », la coqueluche des sondages de ces derniers mois ? Un homme de la grande bourgeoisie d'abord !

Les peuples grec, portugais, et bien d'autres, à qui le FMI impose de faire des sacrifices pour que leurs Etats remboursent les dettes auprès des financiers, apprécieront. Dominique Strauss-Kahn luttait contre la crise, disait-il : mais les restrictions, ce n'est pas pour lui !

Il est à l'image de la grande bourgeoisie qu'il a servie à la tête du FMI et qui ne se prive pas : 83 milliards d'euros de bénéfices pour les actionnaires du CAC 40. Un milliard d'euros de bonus distribués par la seule banque BNP Paribas.



Des mésaventures bling-bling aux réalités du RSA


De l'autre côté de la société, la crise entamée en 2008 continue à frapper. En France, le chômage reste au plus haut. Et avec le chômage, se développe la pauvreté et pour beaucoup, il n'y a plus que les minimas sociaux pour survivre. C'est cette dernière fraction la plus démunie de la population que le ministre Laurent Wauquiez a eu le culot de pointer du doigt en mentant effrontément. Il a prétendu qu'on pouvait gagner autant sinon plus au RSA qu'avec un Smic... Or le RSA, c'est au maximum 466 € mensuels pour une personne seule (cinq fois moins qu’une seule nuit dans la suite du Sofitel) ! Le blanc-bec du gouvernement a tant abusé de démagogie en parlant de « cancer de la société », que Fillon a dû le recadrer, ou du moins faire semblant.


Les vrais assistés

La rengaine sur l'« assistanat » n'est pas nouvelle. Elle sert surtout à protéger les vrais assistés, les assistés de luxe. Comme ces riches qui bénéficient du bouclier fiscal, qui permet à quelques nantis de toucher des millions d'euros de ristournes d'impôt. Certes, le bouclier fiscal sera bientôt supprimé, mais en échange l'impôt sur la fortune sera abaissé, ce qui reviendra au même !

En fait, ces ristournes fiscales ne sont qu'une cerise sur le gâteau pour les bourgeois. Les patrons touchent des milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales. Et bien d'autres milliards d'aides publiques aux entreprises sous des prétextes divers. Tant et tant d'aides qu'il est difficile de les chiffrer : peut-être 65 milliards par an, d'après la Cour des Comptes... Mais sûrement encore plus. Après tout, en 2008, quand il fallait « sauver les banques », l'Etat français s'était engagé sur la somme faramineuse de 360 milliards !

Nos véritables ennemis, ce sont évidemment les classes possédantes qui se font des fortunes sur notre dos, et les hommes à leur service, qu'ils se disent de droite ou de gauche. Les travailleurs n'ont rien à attendre de ces gens-là. A défaut de Porsche, de Rolex, de suites de luxe ou autres dîners au Fouquet’s, les travailleurs ne sont pas démunis, à condition d'utiliser leurs moyens propres pour se défendre. Ces dernières semaines, il y a eu des mouvements de grève pour exiger des hausses de salaires, comme sur les lignes de RER de la RATP en région parisienne, les bus des Courriers de l’Ile de France, les tramways de Marseille, dans les supermarchés Carrefour Market, mais aussi dans bien d'autres entreprises. Les travailleurs qui se battent ne font que demander leur dû ! Des mouvements encore limités, mais qui devront bien finir par converger pour imposer une toute autre actualité politique et sociale que leur mauvais feuilleton en marge de la course à la présidence.

Lundi 16 mai 2011

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Message  Zappa Mar 17 Mai - 5:33

Les camarades ont craqué concernant l'affaire DSK. Le ton est bien trop léger et tout comme l'édito de LO, ça ne part pas sur le bon axe qui aurait été de parler des réactions machistes du monde politique et du monde médiatique... L'axe du coup est tiré par les cheveux. Si tout ce qu'on a à dire à propos de tout ça, c'est uniquement que DSK ne vit pas comme un prolo, n'est ni l'ami ni l'avenir du prolétariat, c'est bon autant ne pas évoquer l'affaire ( surtout en ces termes ), ça n'apporte rien au propos.

Zappa

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Message  Invité Mar 17 Mai - 10:56

Zappa a écrit:Les camarades ont craqué concernant l'affaire DSK. Le ton est bien trop léger et tout comme l'édito de LO, ça ne part pas sur le bon axe qui aurait été de parler des réactions machistes du monde politique et du monde médiatique... L'axe du coup est tiré par les cheveux. Si tout ce qu'on a à dire à propos de tout ça, c'est uniquement que DSK ne vit pas comme un prolo, n'est ni l'ami ni l'avenir du prolétariat, c'est bon autant ne pas évoquer l'affaire ( surtout en ces termes ), ça n'apporte rien au propos.
Je suis du même avis. Ce communiqué d'Alternative Libertaire est, par exemple, meilleur de ce point de vue : http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article4233 (même si, pour des raisons de compréhension, je n'utiliserais pas le mot "patriarcal" dans l'édito d'un bulletin d'entreprise).

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Message  alexi Lun 23 Mai - 19:26




A quand la Puerta del Sol à Paris ?


L’actualité ne se résume pas au feuilleton DSK. La jeunesse a fait irruption dans les rues de toute l'Espagne le 15 mai, au mépris du scrutin électoral, bientôt rejointe par toutes les générations dans l'occupation des places des grandes villes, dont la place de la Puerta del Sol à Madrid, où ils étaient encore 28 000 ce week-end. Cette mobilisation succède aux protestations de masse en Grèce, en Angleterre, au Portugal.

Contre les petits boulots ou pas de boulot du tout, contre la corruption de ceux qui se vautrent dans le luxe quand la misère s’accroît partout, contre « la dictature des marchés » et les plans de rigueur du gouvernement socialiste de Zapatero, ils ont été des dizaines de milliers à défiler à la veille des élections régionales et municipales.

Leur solidarité politique va d'emblée à cette jeunesse du monde arabe qui, de l'autre côté de la Méditerranée, a donné le coup d’envoi de la lutte contre les mêmes maux. Ils leur ont emprunté la spontanéité et le mode d'organisation, avec l'utilisation des réseaux sociaux comme premiers outils de mobilisation, suivi immédiatement par le militantisme sur le terrain pour imprimer des tracts, convaincre de la victoire possible, réunir les uns et les autres et décider tous ensemble de la marche à suivre. Et cette fois aussi, le reste de la population a commencé à rejoindre la contestation de la jeunesse.


Gauche, droite, même politique

En Espagne, tous en ont marre de cette gauche qui ressemble tellement à la droite et qui, dans un pays où le chômage des moins de 25 ans est de 45 %, veut prendre dans les poches des classes populaires de quoi relancer la machine à profits. Depuis un an, cela s'est traduit par le gel des pensions, une baisse des salaires des fonctionnaires de 5 %, la suppression d'une aide de 400 euros aux chômeurs en fin de droits, et l'augmentation de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans...

Notons aussi que les manifestants ont affirmé à l’issue du scrutin de ce weekend qu’ils ne faisaient pas plus confiance à la droite – qui vient de remporter la quasi-totalité des régions tandis que le Parti Socialiste chutait de 10 points – et qu'ils resteraient au moins une semaine de plus : le changement ne viendra pas des urnes, mais de la rue !



En France comme en Espagne, au Portugal, en Angleterre ou en Grèce…


La politique d’austérité en Espagne, imposée par le gouvernement socialiste comme elle l’est ici par le gouvernement Sarkozy, se retrouve dans tous les pays européens. En Grèce, le gouvernement socialiste, sous pression de ce FMI dirigé jusque-là par DSK, vient de s'engager à récupérer 16 à 20 milliards d'euros d'ici 2013 grâce à des privatisations : tout, ou presque, est à vendre !

En France, pour l’heure, la situation politicienne est inversée. La droite est au gouvernement, et c’est la gauche qui est à la tête de la quasi-totalité des régions. Mais le résultat social est le même, et ce n’est pas le scrutin présidentiel de 2012 qui changera la donne ! Les jeunes de la Puerta del Sol ne se trompent pas en narguant le pouvoir et en lui tenant tête, en faisant en sorte d'être toujours plus nombreux et têtus. C'est sur le terrain des luttes que nous gagnerons si nous sommes suffisamment nombreux pour faire craindre aux patrons et à la bourgeoisie de tout perdre !

Mais pour cela, il faudra, en Espagne comme ici, qu'en plus de la jeunesse les travailleurs de tous les secteurs, publics comme privés, se rejoignent pour en finir avec l'exploitation, le chômage, la pauvreté, et s'offrir un avenir. Certains ont rebaptisé la Puerta del Sol « place Tahrir ». Bon nombre de places, à Paris et ailleurs, pourraient bien, dans un avenir proche, adopter ainsi de nouveaux noms…

Lundi 23 mai 2011

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Message  alexi Lun 30 Mai - 19:10




Que « l’indignation » de la jeunesse

soit le prélude à l’entrée en scène de la classe ouvrière !



Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, a voulu rassurer le bourgeois : il ne croit pas à « un été européen qui ferait suite au printemps arabe », a-t-il dit sur Canal+, interrogé sur le mouvement de la Puerta del Sol en Espagne. Il ne s’est tout de même pas aventuré au-delà de l’été ! C’est pourtant que la question se pose. Et sérieusement.

Oui, les manifestations de la jeunesse espagnole, en passe de faire école en Grèce, en France (et même ailleurs comme au Chili !), apportent un sacré bol d’air frais à tous ceux qui prennent des coups depuis des années et ne voyaient pas d'issue, accablés par le chômage, la précarisation, la dégradation brutale des conditions de vie.


« Sans travail, sans logement, sans retraite, sans peur ! »

Ce mouvement dit du 15 mai, à une semaine des élections locales espagnoles, a fait souffler un vent de liberté et de contestation sur plus de 150 villes du pays. Les cortèges de jeunes, avec ou sans diplômes, avec un petit boulot ou sans boulot du tout, se sont transformés en occupation des grandes places, bientôt rejoints par toutes les générations. Ces jeunes que l’ont disait « apolitiques » et « apathiques », ont été des dizaines de milliers à défiler aux cris de « Sans travail, sans logement, sans retraite, sans peur !» pour s’en prendre aux plans de rigueur du « socialiste » Zapatero, au FMI, à « la dictature des marchés », en choisissant le bon terrain pour exprimer leur colère : celui de la rue et de la lutte collective, sans s'en remettre au bulletin de vote pour espérer changer leur sort.


En France, le message est le même

Pour l’heure, ici en France, les jeunes n’en sont qu’à des rassemblements plus modestes : un millier dimanche sur la place de la Bastille à Paris, et quelques centaines dans d’autres villes. Comme il y a quelques semaines en Espagne ! Mais le message est le même, même si la configuration politicienne est inversée : ici c’est la droite qui gouverne, et la gauche qui se cantonne dans une opposition respectueuse, pour la même politique. C’est si vrai, que Martine Aubry vient de saluer la candidature de Christine Lagarde au FMI (comme Sarkozy avait intronisé en son temps Dominique Strauss-Kahn !). Ce n’est pas le scrutin présidentiel de 2012 qui changera la donne. C'est sur le terrain des luttes que nous gagnerons si nous sommes suffisamment nombreux pour faire craindre aux patrons et à la bourgeoisie de tout perdre !


Mai 68… mai 2011

Par bien des aspects, ce mois de mai 2011 rappelle les premières manifestations de mai 1968. Les « indignés » d’aujourd’hui ont des idées tout aussi diverses et parfois confuses que les « contestataires » de l’époque. Ce qui après tout est le propre de tout profond mouvement social à ses débuts. Il se cherche puis se précise, se radicalise, au fur et à mesure qu’il se renforce et s’étend. La différence, et de taille, par rapport à mai 68, c’est qu’aujourd’hui les jeunes ne se contentent plus de réclamer la liberté de parole et « l’imagination au pouvoir », mais qu’ils dénoncent d’emblée l’injustice sociale, le chômage et la précarité. Mais l’important et ce qui a ébranlé le pouvoir en place, en 1968, ce fut l’entrée en scène de toute la classe ouvrière, laquelle, en rejoignant les étudiants, a transformé la simple « contestation » en grève générale, cette même grève générale qui paraissait une utopie quelques semaines auparavant.

Alors, aujourd’hui, supposons que l’ensemble des salariés, comme en 1968, rejoignent les jeunes « indignés ». On passerait de « l’indignation » à un profond mouvement de contestation sociale, lequel, vu le contexte insupportable de chômage et d’injustice de classe, pourrait aller bien plus loin qu’en 1968 et se transformer en véritable révolution. Tous les espoirs seraient alors permis. Après tout, les travailleurs des pays arabes ont donné le coup d’envoi. Alain Juppé aurait tort de se rassurer. Oui, le printemps révolutionnaire arabe pourrait bien avoir des lendemains européens.

Lundi 30 mai 2011

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Message  alexi Lun 13 Juin - 20:31

En Grèce : de « l'indignation » à la révolte ?

Quand le remède aggrave le mal, doublez la dose ! Telle est la recette de l'Union européenne et du FMI pour résoudre les difficultés de financement que rencontre la Grèce.
Contre un nouveau prêt de plus 60 milliards d'euros destiné à payer les intérêts des précédents, l'État grec s'est engagé à augmenter la TVA, réduire encore plus le nombre de fonctionnaires et surtout accélérer les privatisations : ports, aéroports, postes, chemins de fer, puis tout ce qui peut être rentable pour des capitaux privés doivent y passer. Et tant pis si les privatisations, loin d'aider à résoudre le déficit public, privent l'État de ses revenus !

Prendre aux pauvres pour donner aux riches
Car l'objectif n'est pas de résoudre la « crise grecque », qui n'est que l'une des facettes de la crise économique mondiale. Cette crise, dont les banques, les grands patrons et les spéculateurs en tout genre sont responsables, les gouvernements sont bien incapables de la résoudre. Leur seule solution est de la faire payer aux travailleurs pour préserver les profits des plus riches. En témoigne le maintien du budget militaire de la Grèce, seul budget épargné, pour préserver les 2,5 milliards d'euros de contrats que la Grèce a signé avec les industriels de l'armement français et allemands.


Peu après un premier plan d'austérité assassin, l'Union européenne et le FMI, avec l'aide du gouvernement grec, rallongent donc la sauce. Certains avaient voulu nous faire croire, comme pour dédouaner Dominique Strauss-Kahn du viol dont il est accusé, que ce dernier aurait changé le FMI, lui donnant un visage plus humain, voire social. Mais la réalité est bien là, les recettes sont toujours les mêmes : privatisations, destruction des services publics, avec pour conséquence bien connue un accroissement des inégalités sociales.


« Tant que rien ne changera, nous ne partirons pas »

La population a décidé de ne pas se laisser faire. Depuis le 25 mai, les rassemblements se multiplient dans les grandes villes du pays, réunissant à nouveau plus de 50 000 manifestants dimanche à Athènes.
Ces travailleurs, jeunes ou moins jeunes, en ont assez du chômage, de la précarité et des salaires de misère. Ils ont rejoint massivement ce mouvement des « indignés », à l'image de l'Espagne, pour protester contre les mesures d'austérité et exiger le départ de ce gouvernement qui se dit « socialiste ».
Nombreux sont ceux qui campent depuis plusieurs jours à Athènes sur la place du Parlement, déterminés à y rester jusqu'à obtenir gain de cause.
Samedi dernier, les deux principaux syndicats, du public et du privé, ont eux aussi appelé à une manifestation... rencontrant peu de succès, avec à peine un millier de participants. Loin d'une baisse de la mobilisation, cela traduit la défiance des travailleurs vis-à-vis de leurs directions syndicales, très liées aux socialistes au pouvoir et qui n'ont pas aidé, jusque là, à construire la riposte nécessaire aux attaques gouvernementales. Ces directions syndicales se sont contentées de demander que les travailleurs ne soient pas les seuls à payer la crise et que les efforts soient « partagés »... Sous la pression des mobilisations, leur attitude peut changer et une nouvelle journée de grève générale a été appelée pour le 15 juin.
S’il est souhaitable que les milliers de travailleurs qui manifestent aux côtés des jeunes et des chômeurs se saisissent de cette journée, ils ont bien raison de ne pas attendre et de descendre dans la rue dès à présent pour exprimer leur colère. Ce n'est que par une lutte d'ampleur et déterminée que les travailleurs de Grèce, d'Espagne et d'ailleurs feront reculer leurs gouvernements et les mesures d'austérité qu'ils imposent.

Lundi 6 juin 2011

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Message  alexi Lun 13 Juin - 20:34

Les plans « secrets » des grands patrons voyous


Un plan secret de Peugeot Citroën a été révélé par la CGT jeudi dernier : dans une note confidentielle d’août 2010, la direction du groupe annonçait que 3 usines, dont 2 en France, seraient fermées : PSA à Aulnay (3600 salariés), Sevel Nord à Hordain (2 800) et PSA à Madrid en Espagne (2 550).



La note, rédigée dans ce style chirurgical apprécié des actionnaires, au premier rang desquels la richissime famille Peugeot, explique donc pourquoi il faudrait l’ablation de près de 10 000 emplois… sans compter les dizaines de milliers qui en découlent. Au moment pourtant où PSA réalise un record historique des ventes, où les actionnaires de PSA doublent leur dividendes et où Philippe Varin, PDG du groupe, triple son salaire annuel : 3,25 millions d’euros, soit 9000 € par jour. La direction de PSA avait y compris prévu que le sale coup arrive après les élections de 2012, pour ne pas gêner ses amis du gouvernement qui avaient si bien arrosé les patrons de l’automobile avec l’argent public : des prêts de milliards à taux préférentiels payés par nos impôts, la prime à la casse pour maintenir les ventes, et autres subventions… La seule condition étant de ne pas fermer de site en France, ou pas tout de suite !




Mais la magouille – bien classique il faut le dire – est mise par les travailleurs sur la place publique !


La conférence de presse de la CGT se terminait le jeudi à 12 heures. Dès 14 heures, la direction de PSA essayait d’étouffer l’affaire en déclarant que « La fermeture d’Aulnay et de Sevel Nord n’est pas d’actualité ». Cela dit, Philipe Varin, PDG de PSA, était aussitôt reçu par Eric Besson, ministre de l’industrie, qui se déclarait « rassuré » ! De toute façon, a-t-il dit, « ce plan aurait été inacceptable pour les pouvoirs publics. L'Etat a prêté 6 milliards d'euros à Peugeot et Renault au plus fort de la crise. Nous n'aurions jamais pu accepter qu'après avoir pu traverser la crise grâce au soutien de l'Etat, Peugeot délocalise ». Tiens donc ! Et la direction de PSA de se défendre en disant que ce n’étaient que des « hypothèses », des scénarios possibles.

Sur le site d’Aulnay, la hiérarchie n’a pas démenti : aux ouvriers qui ont demandé des comptes, les chefs ont répondu qu’il fallait être responsables et accepter la « logique industrielle ». Entendez par là, ce monopoly infernal par lequel les grands groupes ferment et ouvrent, vendent et achètent des entreprises dans le monde, en fonction des meilleurs coûts et profits qu’ils en escomptent !

Si l’annonce brutale est un choc pour les travailleurs, ce n’est pas une surprise. Ce qui est sur le papier est l’aboutissement d’un processus entamé : la suppression déjà de la moitié des effectifs de l’usine PSA d’Aulnay en dix ans, la suppression des équipes de nuit et de week-end, la baisse de la production (tout en fonctionnant à plein régime) pour faire monter cette production en puissance à l’usine PSA de Poissy où la direction veut imposer des augmentations de cadences. Poissy récupérerait la production d’Aulnay exactement comme Vigo en Espagne récupérerait la production de Madrid. Disons au passage que Renault se livre au même genre d’exercice, en vidant à peu près de moitié l’usine de Flins ! Le chômage pour les uns, la surcharge de travail pour les autres, voilà le programme réservé au travailleurs par ceux qui gouvernent réellement le pays : les patrons des grandes entreprises.




Un plan de lutte contre leurs plans de fermetures

La note de PSA sonne comme un avertissement et une menace non seulement contre les travailleurs de PSA mais aussi contre ceux de toutes les entreprises de France ou d’Europe. Elle confirme que les patrons ont leur plan. Il est nécessaire que nous les travailleurs, qui les produisons leurs foutues bagnoles et tout le reste, ayons le nôtre. D’un autre genre : un plan de préparation de la riposte d’ensemble indispensable, tous ensemble dans l’automobile mais au-delà dans le privé comme dans le public.

Tous ensemble, dans toute l’Europe, pour l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, l’augmentation générale des salaires, que nous arracherons en imposant aussi notre contrôle sur les comptes des grandes entreprises.

Lundi 13 juin 2011


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Message  alexi Lun 20 Juin - 20:08







Face au plan des patrons, un plan de lutte pour les travailleurs


Après la révélation par la CGT du « plan secret » de PSA projetant la fermeture des 3 usines d’Aulnay, Sevelnord et Madrid, soit la suppression de 9 000 emplois, Fillon et Besson ont commencé par dire que ce serait « inacceptable » alors que l’Etat « a prêté 6 milliards d’euros à Peugeot et Renault au plus fort de la crise ». Puis ils se sont dits « rassurés » par les déclarations de PSA. Mais ce sont tous des menteurs et la direction de PSA n’a d’ailleurs rien démenti.

Les fermetures ne sont « pas d’actualité » jure-t-elle. Mais son plan les prévoit pourtant pour 2013-2014 ! Le journal Mediapart confirme d’ailleurs les révélations de la CGT, sur la base d’un autre papier interne de PSA, encore plus détaillé ! Ce dernier document évalue le coût du futur plan de licencie­ments des ouvriers d’Aulnay à 184 millions d’euros, mais ce sont 306 millions qui entreront dans les caisses de PSA par la vente du terrain de l’usine, soit le double de coût du plan social ! Et combien le groupe compte-t-il gagner avec la fermeture de l’usine de Madrid, rien qu’avec la libération des terrains qui pourraient se vendre à prix d’or ?

Ces fermetures prévues font suite à la suppression de la moitié déjà des effectifs d’Aulnay en dix ans, la suppression des équipes de nuit et de week-end, la baisse de la production (tout en fonctionnant à plein régime) pour faire grimper la production de l’usine PSA de Poissy où la direction veut imposer aussi des augmentations de cadences. Poissy récupérerait la production d’Aulnay, Vigo celle de Madrid.

Le chômage pour les uns, la surcharge de travail pour les autres ! Quant à l’usine de Sevelnord qui comptait 3 500 salariés à sa création, elle n’en compte déjà plus que 2 800. C’est pourtant à coups de subventions de l’Etat, que l’usine avait été ouverte il y a moins de 20 ans, sous prétexte d’aider la région Nord-Pas de Calais sinistrée par des licenciements massifs. En subventions diverses, Sevelnord avait touché de l’Etat l’équivalent de 45 000 € pour chaque emploi créé, ou recréé car Sevelnord remplaçait une usine PSA sur le même site, et des usines Chausson (filiale commune à PSA et Renault) dont Sevelnord repre­nait une partie des activités.

Renault, de son côté, a vidé à peu près de moitié l’usine de Flins, et annonce que la fabrication, à Flins, de batteries pour ses futures voitures électriques serait repoussée « pour des raisons techniques ». Plus question des 500 emplois promis, alors que le projet était largement subventionné par l’Etat qui versait la moitié de la mise, 125 millions d’euros.

Les patrons ont leurs plans, qu’ils concoctent en secret parce qu’ils craignent nos réactions. Mais celui de PSA est aujourd’hui sur la place publique, pas tombé dans l’oreille de sourds ! La fermeture d’usines comme Aulnay et Sevelnord, parmi les plus grosses du 93 ou du Nord, touche de plein fouet les travailleurs d’entreprises sous-traitantes, de services et commerces qui leur sont liés, soit des milliers d’autres emplois. Le Nord-Pas de Calais a déjà perdu 7 000 emplois rien que dans l’automobile entre 2008 et aujourd’hui. Elle touche de plein fouet la jeunesse ouvrière de ces régions qui comptent déjà parmi les plus forts taux de chômage. Et les gouvernants et leurs amis patrons auront le culot ensuite de parler d’insécurité et de violence des banlieues !

Les travailleurs de l’automobile, mais aussi ceux des autres secteurs, doivent se serrer les coudes et se préparer à une sérieuse riposte contre ces grands patrons voyous. La CGT du Nord-Pas de Calais appelle d’ores et déjà tous les travailleurs de l’automobile, constructeurs et sous-traitants de la région à une journée de grève le 7 juillet prochain avec une manifestation à Valenciennes.

Tous ensemble, pour l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, l’augmentation générale des salaires, que nous arracherons en imposant aussi notre contrôle sur les comptes et projets des grandes entreprises.

lundi 20 juin 2011


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Message  alexi Lun 27 Juin - 17:36

Le bras-de-fer des travailleurs grecs avec les banques françaises et allemandes

Après avoir fait payer la crise aux Grecs une première fois en mai 2010, le gouvernement socialiste du pays s'apprête à en remettre une deuxième couche cette semaine.

Ce nouveau plan d'austérité est exigé par ses créanciers, notamment les banques françaises et allemandes. Après avoir largement poussé à la constitution de cette dette, ils exigent aujourd'hui de récupérer leurs billes. Et se livrent à un véritable chantage. Ou bien le gouvernement passe outre les diktats des financiers internationaux, et il ne pourra emprunter qu'à des taux exorbitants. Ou bien il se plie à leurs exigences, et il brade ce qui peut l'être des entreprises et du patrimoine publics.

Dans tous les cas, la crise est d'abord une aubaine pour les spéculateurs, un moyen de renforcer leur emprise sur l'économie du pays.

C'est d'autant plus scandaleux que, contrairement à ce qu'on entend parfois dire dans nos médias, la population n'y est pour rien. Comme chez nous, l'essentiel des ristournes ou exemptions d'impôt bénéficie au patronat. C'est lui également qui est responsable de l'essentiel de la fraude sur les systèmes de Sécurité sociale.

Une attaque brutale contre la classe ouvrière

Ce n'est pourtant pas lui qui va payer. Les Grecs seront soumis à l'impôt à partir de 8 000 euros de revenus annuels, contre 12 000 avant. Mais les armateurs – et l'Église orthodoxe – gardent leurs exemptions.

Haro sur les pensions de retraite, les allocations familiales ou chômage, mais pas touche au budget de l'armée ; les marchands d’armes français et allemands doivent faire des affaires. Une nouvelle taxe frappe les revenus, et la TVA augmente. Mais les seuls patrons mis à contribution sont l'équivalent de nos auto-entrepreneurs, autrement dit des travailleurs qui créent eux-mêmes leur petit boulot mal payé.

Au final, le remède risque de prolonger la crise. Les privatisations devraient rapporter 50 milliards d'euros à l'Etat. Mais elles le priveront aussi de revenus. Les salariés, les retraités, les chômeurs devront eux aussi couper dans leurs dépenses. Cette baisse de la consommation risque de se traduire par de nouveaux licenciements, alors que seul un départ à la retraite sur dix dans la fonction publique sera remplacé !

Vers une riposte ?

Mais la population et les travailleurs grecs ne sont pas prêts à se laisser faire. À l'image des « indignés » espagnols, un « mouvement des places » est apparu depuis fin mai. Le 5 juin, à son appel, 300 000 personnes manifestaient à Athènes et des dizaines de milliers d'autres dans les grandes villes. Dix jours plus tard, une grève suivie selon les secteurs par 80 à 100 % des salariés paralysait le pays. Les principales directions syndicales avaient appelé à rejoindre le « mouvement des places » pour redorer un blason largement terni par leurs liens avec les socialistes au pouvoir et leur manque de détermination à contrer ses plans d'austérité. Plusieurs dizaines de milliers de Grecs ont encerclé le Parlement tandis que les socialistes négociaient vainement avec la droite la formation d'un gouvernement commun, dans une atmosphère de crise politique.

Mardi et mercredi aura lieu une nouvelle grève générale. Pas seulement indignés mais déterminés – comme ils le disent eux-mêmes – à parer les mauvais coups annoncés, la population et les travailleurs grecs ne comptent que sur leurs propres forces. Et ils ont bien raison. Leur combat nous concerne de près.

Lundi 27 juin 2011

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Message  alexi Lun 4 Juil - 18:38


De DSK à Lagarde, le viol des peuples


Le balancier du feuilleton DSK est donc, pour le moment, repassé de l’autre côté. Si Nafissatou Diallo manque de crédibilité, il est sûr que Strauss-Kahn, lui, ne manque pas de crédit pour sa défense. Entre son ryad à Marrakech, son appartement place des Vosges et sa résidence surveillée à 50 000 € par mois, c’est avec stupéfaction que l’on apprenait de jour en jour plus de détails sur le train de vie de l’ex champion présumé de la gauche.

Et dans ce domaine comme sur le plan politique ce n’est pas sa remplaçante au FMI, Christine Lagarde, qui dépareillera : ex ministre sarkozyste elle fut auparavant présidente d’un très prospère cabinet d’avocats américain.

Toujours est-il que Lagarde ou DSK, à la tête de ce Fonds monétaire international, ce gang d’hommes de mains des spéculateurs internationaux, c’est le même racket, la même férocité contre les peuples. Christine Lagarde a d’ailleurs appris son élection au FMI (saluée aussi bien par Nicolas Sarkozy que Martine Aubry), au moment où les travailleurs grecs entamaient une grève générale de deux jours contre les attaques concoctées par les institutions financières.

Un plan de sauvetage des banquiers, un plan d’assassinat de la population

Le plan d’austérité dicté par le FMI à la Grèce a été voté vendredi et avec un tel « sauvetage » les travailleurs grecs ne risquent pas de sortir la tête de l’eau : suppressions massives de postes dans la fonction publique, gel ou réduction (jusqu’à 20 %) des salaires, âge de la retraite repoussé de 60 à 67 ans d’ici 2014, diminution des pensions et des aides aux plus pauvres et aux handicapés, hausse de la TVA de 10 points, poursuite de la privatisation de tous les services publics.

Tout cela, au nom de « la crise » nous dit-on. Mais comme disent les « indignés » espagnols, « ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie ! ». Car que se passe-t-il : après avoir trop généreusement secouru les banques, les Etats implorent un prêt pour boucler leurs fins de mois. Alors ce qu’on appelle la « troïka », c’est-à-dire la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI utilisent le chantage et la contrainte. A la caisse ! Etranglez votre peuple ! Faites-le payer pour protéger la finance !

Sarkozy, Merkel et consorts, flanqués des huissiers du FMI, feront en sorte que l’État grec rembourse sa dette, même à des taux usuraires. Au passage, depuis mai 2010 et le début de la crise grecque, la France (ou plutôt les banques françaises !) a récupéré 200 millions d’euros rien qu’en intérêts de la dette grecque.

C’est l’un des aspects les plus cyniques du cercle vicieux. Plus les taux d’intérêt sont élevés, plus les États ont du mal à rembourser les prêts, plus ils sont obligés d’emprunter pour payer les échéances et plus les banques (et derrière elles les grandes fortunes) augmentent à nouveau leurs taux d’intérêts en invoquant la crainte de ne pas être remboursées.

Ce nœud coulant en train d’étrangler la Grèce est peu ou prou à l’œuvre dans bien d’autres pays européens. L’Angleterre a connu jeudi dernier une grève inédite des travailleurs de la fonction publique qui subissent un gel des salaires pendant deux ans et 300 000 suppressions de postes. En Italie, le ministre de l’économie a présenté le même jour un plan d’austérité de 43 milliards d’euros sous forme de coupes budgétaires, gel des salaires et des embauches. Et ce qui se passe en Espagne, au Portugal, en Grèce et en Angleterre, ne manquera pas de se passer aussi en France comme ailleurs.

À l’échelle européenne, les réactions des travailleurs sont loin d’être encore à la hauteur des attaques qui viennent de tous les gouvernements, de droite comme de gauche. Mais la vigueur et la persistance du combat de la population grecque sont un exemple des luttes qui pourraient bientôt concerner une large partie de la population européenne. Dès lors, l’indignation pourrait se transformer en révolte générale !

4 juillet 2011

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Message  alexi Lun 11 Juil - 21:29


Un été à ne pas battre en retraite !

Cet été ne sera pas seulement marqué par les habituelles hausses de début juillet : 2,9 %, par exemple, pour les tarifs de l’électricité pour les particuliers, contre 1,5 % (moins que l’inflation) pour les allocations chômage et rien pour le SMIC !

En effet, ce mois de juillet marque aussi l’enterrement effectif de la retraite à 60 ans, voulu par Sarkozy et imposé malgré la longue mobilisation de l’automne dernier. Dès à présent, l’âge ouvrant droit à une pension recule de 4 mois, et il devrait continuer à augmenter jusqu’à 62 ans… voire au-delà si nous ne mettons pas un coup d’arrêt aux projets du gouvernement et du patronat. De son côté, le Parti socialiste agite la promesse électorale d’un retour aux 60 ans en cas de victoire aux élections de 2012. Une promesse qui, comme l’affirmait l’ancien président Chirac, n’engage que ceux qui y croient et dont Manuel Valls, candidat aux primaires du PS, s’est ouvertement démarqué en affirmant il y a quelques jours que « il n’y aura pas de retour à la retraite à 60 ans ».

Quoi qu’il en soit, l’âge de départ possible en retraite n’est qu’un aspect du problème, l’autre étant le montant des pensions. Or plusieurs mesures contribuent depuis plus de quinze ans à faire baisser le niveau des retraites : le calcul sur le salaire des 25 meilleures années, au lieu des 10 meilleures auparavant ; l’augmentation du nombre nécessaire de trimestres de cotisation, passé de 150 (37,5 années) en 1993 à 165 aujourd’hui ; une revalorisation des pensions et des salaires pris en compte plus défavorable aux retraités comme aux actifs… Tout cela figure dans une loi passée sous Balladur en 1993, et sur laquelle la gauche s’est bien gardée de revenir lorsqu’elle était au gouvernement entre 1997 et 2002 ! D’ailleurs, lors des débats de l’an dernier, le Parti socialiste avait approuvé l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein – une position encore entérinée ce week-end par François Hollande, possible candidat socialiste à la présidentielle. Dans ces conditions, même les promesses du PS signifieraient un droit de partir à 60 ans, mais avec une retraite toujours plus amputée ! Et de son côté, le FMI, alors dirigé par un certain DSK, avait pleinement approuvé la “réforme” de Sarkozy.

Nous voilà donc prévenus des intentions des uns et des autres… Et nous allons en avoir besoin. Car quelques jours à peine après l’entrée en vigueur de la loi de l’an dernier, voilà le gouvernement revenu à la charge sous couvert d’une mesure prétendument “technique” : les salariés nés en 1955 devront justifier de 166 trimestres de cotisation (41 ans et demi), au lieu de 165, pour une retraite à taux plein… en attendant pire pour les plus jeunes.

Mais nous n’avons pas plus de raisons aujourd’hui qu’à l’automne dernier de succomber à l’intox du gouvernement et du patronat sur les prétendus déséquilibres des caisses de retraite. Ce qui plombe leurs comptes, ce sont le chômage, la précarité et les bas salaires, qui sont autant de cotisations en moins.

Construire un rapport de forces qui permette d’interdire les licenciements, d’en finir avec les “petits boulots” à répétition et d’imposer des augmentations de salaire nécessaires pour tous les travailleurs est donc un enjeu qui concerne autant les actifs que les retraités. Aucune promesse ou campagne électorale ne nous dispensera d’engager ce combat sur le terrain de la lutte de classe. Ailleurs en Europe, la volonté des gouvernements, de gauche comme de droite, de faire payer aux classes populaires le prix de la crise capitaliste se heurte à des résistances, encore trop faibles sans doute, mais persistantes – des journées de grève générale en Grèce au mouvement des “indignés” en Espagne, en passant par des manifestations de fonctionnaires inédites depuis longtemps en Grande-Bretagne. Autant d’encouragements à ne pas baisser les bras pendant les vacances !

Lundi 11 juillet 2011

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Message  alexi Lun 18 Juil - 19:43

Ici comme là-bas, il reste bien des Bastilles à prendre...


Cette année, le 14 juillet nous a gratifiés non seulement du sempiternel défilé militaire, mais en prime de discours d’un chauvinisme crasse pour le défendre.

Eva Joly, à juste titre, a dénoncé le coût du défilé et souligné que seules les dictatures organisent de semblables démonstrations. L’UMP rétorque que la candidate d’Europe Écologie à l’élection présidentielle n’est pas vraiment « française »... alors qu’elle vit ici depuis 50 ans. Et le premier ministre Fillon prétend que « nos » soldats nous défendent alors que depuis 1945 au moins ils ne risquent leurs vies que pour les intérêts de la bourgeoisie française dans ses ex-colonies. Le défilé militaire, nous dit-on, serait un héritage de la révolution de 1789, autrement dit un moyen de promouvoir les droits de l’homme. Comme lorsque Sarkozy avait invité en 2008 les dictateurs syrien Bachar El Assad et égyptien Hosni Moubarak à assister à la revue des troupes... et du matériel de guerre « made in France » ?

Les Bastilles arabes continuent de trembler

On ne peut pas dire que cela leur ait porté chance. En Syrie, la révolte ne faiblit pas. Le régime a beau assassiner des dizaines de manifestants et arrêter des centaines d’opposants chaque semaine, il n’en vient pas à bout. Ainsi, lorsque l’armée a positionné des chars devant Homs, la population a manifesté contre leur entrée dans la ville. Et vendredi 15 juillet, l’opposition estimait à un million le nombre total des manifestants, le chiffre le plus élevé depuis le début de la révolte.

Moubarak, pour sa part, serait dans le coma. Le régime militaire qu’il dirigeait lui a jusqu’à présent survécu. Mais depuis plus d’une semaine, la place Tahrir est à nouveau occupée par un sit-in de plusieurs milliers de personnes. Le pouvoir a cédé sur une partie de ses revendications, promettant de limiter le jugement de civils par les tribunaux militaires, d’écarter certains ministres et de purger une partie de l’appareil policier toujours en place.

Les Tunisiens y ont-ils vu un encouragement à en faire autant ? Toujours est-il que plusieurs centaines de personnes ont réussi à franchir d’épais cordons de police et manifester devant les ministères vendredi dernier. Le même jour, au Yémen, plusieurs dizaines de milliers d’opposants au président Saleh manifestaient eux aussi. Celui-ci, soigné en Arabie Saoudite après avoir essuyé un tir de roquette il y a un mois et demi, avait tenté de reprendre la main en diffusant un message vidéo : c’est un échec.

Commémorer la Révolution Française... par nos luttes !

Ces cortèges sillonnant les villes du monde arabe – tout comme ceux des fonctionnaires anglais ou des Grecs furieux de se voir imposer de payer la dette générée par les financiers et les spéculateurs de tout poil – sont le meilleur hommage que l’on puisse rendre aux révolutionnaires de 1789-1793. Ils rappellent que les peuples ne tolèrent la tyrannie et les inégalités sociales que contraints et forcés, et qu’à un moment donné ils peuvent se soulever. Voilà comment la révolution devient à l’ordre du jour.

Rien à voir avec la timide proposition d’Eva Joly de remplacer les chars et les parachutistes par un « défilé citoyen » où les pauvres, jeunes ou vieux, célèbreraient avec les riches « le bonheur d’être ensemble »... avant de retourner au turbin pour payer la dette des banquiers.

Pour l’instant, les dictateurs arabes se cramponnent à leurs sièges, et le rouleau compresseur de la finance internationale continue d’écraser l’Europe sous le poids de la dette. Ici comme là-bas, ce sont nos mobilisations et la perspective révolutionnaire qui peuvent les faire tomber.

18 juillet 2011

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Message  alexi Lun 25 Juil - 20:26

Les vautours


Sarkozy, Merkel et les autres dirigeants européens se sont félicités d'avoir conclu un « plan d'aide » à la Grèce. C'était le deuxième du genre, après celui de mai 2010 !

Les usuriers
Tout a commencé quand, fin 2009, les financiers se sont acharnés sur ce petit pays européen. Plus faible économiquement que d'autres, dans le contexte de la crise économique mondiale, c'était une proie facile pour ces grands usuriers. Car la Grèce, comme presque tous les Etats de la planète, doit emprunter auprès des marchés financiers pour boucler son budget. Et quand un banquier prête de l'argent, c'est pour en gagner !

Tout comme on répondrait à un surendetté pauvre voulant empruntant à la banque ou à une société de crédit, ces financiers ont donc imposé à la Grèce des taux d'intérêt de plus en plus élevés. Plus les conditions de remboursement étaient difficiles, plus la Grèce se retrouvait à devoir s'endetter, et apparaissait comme vulnérable... Et plus les charognards de la finance en profitaient !

Jusqu'au moment où les banquiers se sont demandés s'ils ne s'étaient pas trop acharnés sur leur victime et si la Grèce rembourserait bien les sommes prêtées avec intérêts. Certains ont commencé à refuser d'accorder tout nouveau crédit à la Grèce, sauf à un coût fantastique.

… et leurs huissiers…
C'est alors que les États européens et le FMI sont intervenus. Une première fois, en 2010, en prêtant directement de l'argent à la Grèce. Mais sans demander aucun compte aux responsables de la situation. Au contraire, il fallait que la Grèce paye chaque centime des dettes qui lui avaient été imposées !

Ce premier plan n'aura pas suffi. D'où le nouveau plan. Les Etats de la zone euro vont donc continuer à prêter de l'argent à la Grèce, à des taux d'intérêts un peu plus bas, mais pas du tout gratuitement ! Le plan prévoit aussi différents arrangements avec les grandes institutions financières où les conditions des crédits contractés seront transformées, à des conditions négociées avec elles.

Le détail de ces arrangements n'est compréhensible que par les seuls initiés. En tout cas, les banques les ont fort bien accueillis... Les Bourses remontaient dès le lendemain de l'annonce ! Certes, certaines banques devront renoncer à encaisser l'intégralité des intérêts exorbitants qu'elles avaient arrachés à la Grèce. Elles s'en sont déjà fait une raison, car globalement, elles ne seront pas perdantes, loin de là !

…contre les peuples
Cet épisode d'une crise qui n'est pas finie est une nouvelle preuve que les gouvernants sont toujours prêts à aider le grand capital financier.

Par contre, vis-à-vis de la population, pas de cadeau ! Le peuple grec en sait quelque chose. On nous dit que l'Europe est venue au secours de la Grèce ou du Portugal. Drôle d'aide ! Ces plans de sauvetage des banques (de leurs actionnaires !) sont assortis de plans d’austérité successifs pour les populations : baisse des salaires, hausse de la TVA, licenciements facilités, réduction des budgets des services publics, réforme des retraites, etc. Aujourd'hui, la Grèce est sommée de privatiser massivement, et au plus vite. Un plan chiffré à 50 milliards d'euros : ports, aéroports, les chemins de fer, les télécoms, etc.

Les mêmes recettes sont appliquées au Portugal. Là, le gouvernement veut instaurer un impôt exceptionnel d'un montant d'un demi-mois de salaire !

On nous explique dans toute l'Europe que leur crise financière impose des plans d'austérité. C’est une escroquerie. Il s’agit seulement pour les actionnaires des banques et le grand patronat de tirer parti de la panique des « marchés » pour s’enrichir toujours plus sur le dos des travailleurs et de leurs familles.

Ces plans d’étranglement des peuples ne doivent pas rester sans réponse. En Grèce, plusieurs journées de grève générale ont déjà eu lieu. Les Indignés d'Espagne étaient à nouveau dans les rues ce week-end pour mettre le système capitaliste en accusation. Les capitalistes de toute l’Europe s’unissent pour racketter les travailleurs ? Il faudra bien que les travailleurs de tous les pays s’unissent à leur tour pour les mettre hors d’état de nuire !

Lundi 25 juillet 2011




alexi

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Message  alexi Mer 3 Aoû - 9:26

Les banquiers passent avant


La famine qui sévit dans la région de la corne de l’Afrique et tout particulièrement en Somalie, n’était ni imprévisible, ni une fatalité, ni même une situation due à la sécheresse exceptionnelle. Si d’ores et déjà des dizaines de milliers de personnes sont mortes de faim et près de douze millions sont en danger, ce n’est pourtant pas faute d’alertes faites par des représentants de la paysannerie locale ou de responsables d’ONG. Finalement, l’agence de l’ONU vouée à l’agriculture et à l’alimentation, la FAO, s’est réunie le 25 juillet et un appel aux dons d’urgence a été lancé.

De nombreux Etats, riches ou moins riches, ont annoncé le déblocage d’aides. Eh bien, le montant de ces « aides », notamment celle annoncée par la France, a été d’un ridicule à faire pâlir de rage au regard de la catastrophe qui se déroule dans cette région. Au regard aussi des « aides », celles-ci bien substantielles, qui se chiffrent en centaines de milliards, consenties aux banques qui pleurent la bouche pleine. Les 10 millions d’euros promis par l’Etat français (qui vient d’annoncer qu’il triple cette somme, au diable l’avarice !) sont à mettre en parallèle avec les 100 milliards débloqués ce mois-ci pour rassurer les banquiers sur le remboursement de la dette grecque ; ou bien avec les 87 millions déjà dépensés pour l’intervention française en Libye. Mais il est vrai qu’alimenter une population insolvable est une activité bien moins lucrative que de faire la guerre...

Victimes de la guerre

Parlons-en donc, de la guerre, que la population somalienne endure depuis près de 20 ans. Cette situation, où des factions armées rivales maintiennent la population en coupe réglée, avait déjà engendré une famine en 1992. La situation conflictuelle héritée de l’époque coloniale a perduré et la population, restée majoritairement paysanne et très pauvre, n’a eu de cesse d’être déplacée au gré des luttes entre bandes armées pro et anti-gouvernementales. La pointe de la corne de l’Afrique, site stratégique pour le contrôle de l’entrée dans la Mer rouge, est une véritable foire d’empoigne, où l’Etat français n’est pas en reste puisqu’il y détient jalousement la zone militaire de Djibouti.

Actuellement, les milices islamistes d’Al Chabaab (se disant liées à Al Qaida), qui contrôlent le sud de la Somalie, très fortement touchée par la sécheresse, nient la situation de famine qui s’est installée, laissant les paysans dans le dénuement Mais avec la mort du bétail, les populations n’ont eu d’autre choix que de migrer aux frontières avec l’Ethiopie ou le Kenya, où elles s’entassent actuellement par centaines de milliers dans des camps de fortune. La partie de la population qui, malgré les affrontements armés, est tout de même arrivée à Mogadiscio, capitale de la Somalie, a du mal a avoir accès aux vivres acheminés par les ONG ou l’ONU.

Les roses avant les hommes

Même si la situation est moins dramatique en Ethiopie ou au Kenya, pays frontaliers avec la Somalie, ce qui s’y passe est édifiant. Alors que ces deux pays, notamment l’Ethiopie, sont en pleine « croissance » et attirent des investissements capitalistes, les infrastructures pour desservir la population, en eau par exemple, ne sont toujours pas une priorité. Par contre, le gouvernement éthiopien a fourni gratuitement des milliers d’hectares de terres dans les zones les plus riches en eau à des investisseurs qui ont implanté des serres à perte de vue. Pour y produire quoi demandera-t-on ? Mais des roses bien sûr, qui se vendent à prix cassés dans les grandes surfaces de la planète.

De quoi laisser pantois, mais surtout de quoi être vraiment révolté contre le système capitaliste, responsable de situations aussi absurdes que celle-ci : alors que des millions de fleurs sont largement arrosées pour le plus grand bien des bénéfices d’investisseurs privés, à quelques centaines de kilomètres des dizaines de milliers d’êtres humains meurent de faim.

Qu’une famine fasse des ravages au XXI° siècle est vraiment une preuve que le capitalisme est un système criminel. Il est décidément temps de s’en débarrasser.

2 août 2011

alexi

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