Italie
+17
iztok
branruz
Achille
Carlo Rubeo
Gayraud de Mazars
CCR
Copas
irneh09218
verié2
gérard menvussa
Babel
BouffonVert72
ramiro
Roseau
Aura
nico37
sylvestre
21 participants
Page 5 sur 9
Page 5 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Re: Italie
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/20/en-italie-s-p-fait-l-objet-de-perquisitions_1632309_1581613.html
En Italie, S&P fait l'objet de perquisitions
LE MONDE | 20.01.2012 à 11h15 • Mis à jour le 14.11.2012 à 16h06
Par Philippe Ridet Rome Correspondant
Plus fort que les "indignés" de Londres et de New York. Plus efficace peut-être. Michele Ruggiero, procureur de Trani (Pouilles), a fait perquisitionner par la gendarmerie financière, jeudi 19 janvier, les locaux de l'agence de notation Standard & Poor's (S & P) à Milan à la suite d'une enquête pour "manipulation des marchés". Le magistrat soupçonne l'agence "d'avoir élaboré et diffusé" des jugements "faux, partiellement infondés ou imprudents, tendancieux et incorrects."
Dans une déclaration écrite, S & P s'est dite "surprise et consternée par ces enquêtes sur l'indépendance de ses évaluations", jugeant que ces "accusations" sont "totalement dénuées de fondement et sans objet." Tout a démarré au mois de juin 2011, lorsque deux associations de consommateurs ont déposé plainte à la suite d'un rapport de Moody's, publié en mai. Le concurrent de S & P avait mis en garde contre le risque de répercussion d'une éventuelle dégradation de la note de certains pays européens, comme l'Italie, sur leur système bancaire. La Bourse de Milan avait plutôt mal réagi.
L'enquête s'est ensuite élargie à S & P pour les mêmes motifs. L'agence américaine avait diffusé, de son côté, un premier communiqué, en mai, pour annoncer qu'elle envisageait d'abaisser la note de l'Italie, et un autre, en juillet, pour souligner que des "risques" pesaient encore sur les objectifs de réduction du déficit, malgré la présentation d'un énième plan. M.Ruggiero a aussi quelques soupçons sur l'ultime dégradation de la note italienne qui, vendredi 13 janvier, a été abaissée de deux crans, à BBB+. Selon lui, des "informations privilégiées" auraient pu être communiquées à "un nombre indéterminé de personnes".
LE "PETIT JUGE"
Décrit comme têtu et méthodique, le "petit juge" de Trani s'est mis au travail. L'homme est réputé n'avoir pas peur de s'attaquer aux puissants. Antonio Fazio, l'ex-gouverneur de la banque d'Italie, a eu affaire à lui, de même que Silvio Berlusconi, poursuivi en raison des pressions qu'il avait exercées pour faire supprimer une émission de télévision de la RAI. Dans son collimateur également, l'ancien directeur du plus regardé des journaux télévisés de la chaîne publique.
M. Ruggiero a entendu au titre de "personnes informées des faits", c'est-à-dire ayant une compétence en la matière, Mario Draghi, avant qu'il ne devienne président de la Banque centrale européenne, Giuilio Tremonti, ministre des finances de tous les gouvernements Berlusconi, et l'ancien président du conseil de centre gauche, Romano Prodi. Il s'est également rendu aux Etats-Unis.
A Milan, les policiers ont saisi des documents, des ordinateurs et des courriels de trois analystes de S & P dans l'espoir d'y trouver la confirmation des soupçons du magistrat. Le combat du David de Trani contre le Goliath de New York ne fait que commencer.
-----------
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/14/fitch-suspend-ses-activites-en-italie-proces-en-suspens_1790480_3234.html
Menacé par la justice, Fitch suspend ses activités en Italie
Le Monde.fr avec AFP | 14.11.2012 à 16h04 • Mis à jour le 14.11.2012 à 16h39
L'agence de notation financière Fitch a annoncé mercredi 14 novembre la suspension de ses activités publiques en Italie suite au renvoi en justice de plusieurs de ses cadres par un tribunal du sud du pays cette semaine.
L'agence a dénoncé "une manoeuvre infondée et sans précédent" et "l'absence de motif clair" à la démarche lancée par le parquet de Trani, petite ville des Pouilles, à l'encontre de certains de ses analystes et dirigeants et de ceux de sa concurrente Standard and Poor's (S&P).
En l'état, "toutes les téléconférences, conférences en Italie et évènements similaires consacrés aux entités italiennes sont suspendues", a poursuivi Fitch dans un communiqué. Les communications concernant les notations d'entités italiennes sont également restreintes, ajoute-t-elle.
DÉCISION SUR L'OUVERTURE D'UN PROCÈS EN SUSPENS
"Si Fitch ne reçoit pas l'assurance que ce genre d'incidents ne se répètera pas, nous pourrions avoir à réévaluer l'avenir de nos activités en Italie", a poursuivi l'agence, en rejetant toutes les accusations et promettant de "se défendre vigoureusement" dans cette affaire.
Le parquet de Trani a demandé lundi le renvoi en justice de dirigeants et analystes des deux agences de notation pour "manipulation de marché", estimant qu'ils avaient dégradé la note de la Péninsule à des fins spéculatives.
Selon lui, Deven Sharma, président de S&P entre 2007 et 2011, le directeur opérationnel de la notation chez Fitch, David Michael Willmoth Riley, et cinq autres dirigeants des deux agences de notation (quatre pour S&P, un pour Fitch) doivent être jugés.
Cette requête doit maintenant être examinée par un juge des audiences préliminaires, une étape qui peut durer plusieurs mois, à l'issue de laquelle le magistrat décidera, ou pas, de l'ouverture d'un procès contre les deux agences.
--------------
En Italie, S&P fait l'objet de perquisitions
LE MONDE | 20.01.2012 à 11h15 • Mis à jour le 14.11.2012 à 16h06
Par Philippe Ridet Rome Correspondant
Plus fort que les "indignés" de Londres et de New York. Plus efficace peut-être. Michele Ruggiero, procureur de Trani (Pouilles), a fait perquisitionner par la gendarmerie financière, jeudi 19 janvier, les locaux de l'agence de notation Standard & Poor's (S & P) à Milan à la suite d'une enquête pour "manipulation des marchés". Le magistrat soupçonne l'agence "d'avoir élaboré et diffusé" des jugements "faux, partiellement infondés ou imprudents, tendancieux et incorrects."
Dans une déclaration écrite, S & P s'est dite "surprise et consternée par ces enquêtes sur l'indépendance de ses évaluations", jugeant que ces "accusations" sont "totalement dénuées de fondement et sans objet." Tout a démarré au mois de juin 2011, lorsque deux associations de consommateurs ont déposé plainte à la suite d'un rapport de Moody's, publié en mai. Le concurrent de S & P avait mis en garde contre le risque de répercussion d'une éventuelle dégradation de la note de certains pays européens, comme l'Italie, sur leur système bancaire. La Bourse de Milan avait plutôt mal réagi.
L'enquête s'est ensuite élargie à S & P pour les mêmes motifs. L'agence américaine avait diffusé, de son côté, un premier communiqué, en mai, pour annoncer qu'elle envisageait d'abaisser la note de l'Italie, et un autre, en juillet, pour souligner que des "risques" pesaient encore sur les objectifs de réduction du déficit, malgré la présentation d'un énième plan. M.Ruggiero a aussi quelques soupçons sur l'ultime dégradation de la note italienne qui, vendredi 13 janvier, a été abaissée de deux crans, à BBB+. Selon lui, des "informations privilégiées" auraient pu être communiquées à "un nombre indéterminé de personnes".
LE "PETIT JUGE"
Décrit comme têtu et méthodique, le "petit juge" de Trani s'est mis au travail. L'homme est réputé n'avoir pas peur de s'attaquer aux puissants. Antonio Fazio, l'ex-gouverneur de la banque d'Italie, a eu affaire à lui, de même que Silvio Berlusconi, poursuivi en raison des pressions qu'il avait exercées pour faire supprimer une émission de télévision de la RAI. Dans son collimateur également, l'ancien directeur du plus regardé des journaux télévisés de la chaîne publique.
M. Ruggiero a entendu au titre de "personnes informées des faits", c'est-à-dire ayant une compétence en la matière, Mario Draghi, avant qu'il ne devienne président de la Banque centrale européenne, Giuilio Tremonti, ministre des finances de tous les gouvernements Berlusconi, et l'ancien président du conseil de centre gauche, Romano Prodi. Il s'est également rendu aux Etats-Unis.
A Milan, les policiers ont saisi des documents, des ordinateurs et des courriels de trois analystes de S & P dans l'espoir d'y trouver la confirmation des soupçons du magistrat. Le combat du David de Trani contre le Goliath de New York ne fait que commencer.
-----------
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/14/fitch-suspend-ses-activites-en-italie-proces-en-suspens_1790480_3234.html
Menacé par la justice, Fitch suspend ses activités en Italie
Le Monde.fr avec AFP | 14.11.2012 à 16h04 • Mis à jour le 14.11.2012 à 16h39
L'agence de notation financière Fitch a annoncé mercredi 14 novembre la suspension de ses activités publiques en Italie suite au renvoi en justice de plusieurs de ses cadres par un tribunal du sud du pays cette semaine.
L'agence a dénoncé "une manoeuvre infondée et sans précédent" et "l'absence de motif clair" à la démarche lancée par le parquet de Trani, petite ville des Pouilles, à l'encontre de certains de ses analystes et dirigeants et de ceux de sa concurrente Standard and Poor's (S&P).
En l'état, "toutes les téléconférences, conférences en Italie et évènements similaires consacrés aux entités italiennes sont suspendues", a poursuivi Fitch dans un communiqué. Les communications concernant les notations d'entités italiennes sont également restreintes, ajoute-t-elle.
DÉCISION SUR L'OUVERTURE D'UN PROCÈS EN SUSPENS
"Si Fitch ne reçoit pas l'assurance que ce genre d'incidents ne se répètera pas, nous pourrions avoir à réévaluer l'avenir de nos activités en Italie", a poursuivi l'agence, en rejetant toutes les accusations et promettant de "se défendre vigoureusement" dans cette affaire.
Le parquet de Trani a demandé lundi le renvoi en justice de dirigeants et analystes des deux agences de notation pour "manipulation de marché", estimant qu'ils avaient dégradé la note de la Péninsule à des fins spéculatives.
Selon lui, Deven Sharma, président de S&P entre 2007 et 2011, le directeur opérationnel de la notation chez Fitch, David Michael Willmoth Riley, et cinq autres dirigeants des deux agences de notation (quatre pour S&P, un pour Fitch) doivent être jugés.
Cette requête doit maintenant être examinée par un juge des audiences préliminaires, une étape qui peut durer plusieurs mois, à l'issue de laquelle le magistrat décidera, ou pas, de l'ouverture d'un procès contre les deux agences.
--------------
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT, par François Leclerc
http://www.pauljorion.com/blog/?p=49233
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Tableaux sur la production et recession en cours
http://www.les-crises.fr/pib-trimestriel-italie/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
Élections
Un quarteron de diplodocus au triple galop.
C'est mal barré, à côté des avis de décès publics, les avis légaux sur les élections à l'entrée d'une école (que du visuel) :
La campagne sanctionne la disparition des partis ouvriers, même au sens large, du champ institutionnel large
Avertissement aux ovnis style fdg ou siryza qui risquent la désintégration institutionnelles après s’être gobergé des affreux sectaires révolutionaristes :
Comme indiqué sur la dernière affiche, Andante ! Allegro ! Vivace !
... en 1 mot comme en 100, proboscidien ! pachydermique !
Ca fait passer des réformistes planants pour de putains de révolutionnaires !
Un quarteron de diplodocus au triple galop.
C'est mal barré, à côté des avis de décès publics, les avis légaux sur les élections à l'entrée d'une école (que du visuel) :
La campagne sanctionne la disparition des partis ouvriers, même au sens large, du champ institutionnel large
Avertissement aux ovnis style fdg ou siryza qui risquent la désintégration institutionnelles après s’être gobergé des affreux sectaires révolutionaristes :
Comme indiqué sur la dernière affiche, Andante ! Allegro ! Vivace !
... en 1 mot comme en 100, proboscidien ! pachydermique !
Ca fait passer des réformistes planants pour de putains de révolutionnaires !
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Italie
Retour sur la campagne électorale italienne.
Le champ électoral disputé entre la liste Rivoluzione civile et la liste MoVimento 5 Stelle .
Le champ électoral disputé entre la liste Rivoluzione civile et la liste MoVimento 5 Stelle .
- La liste Rivoluzione civile
Dedans :
Parti de la refondation communiste
Italie des valeurs
Fédération des verts
Parti des communistes italiens
Mouvement orange de Luigi de Magistris
Un peu plus de mobilisation de travailleurs, il faut aller à la liste sarde de Rivoluzione civile (mais ça renvoie aussi aux secousses sociales de la grande île depuis plusieurs années)
Un de leurs points forts institutionnels (mouvement orange), Napoli, light, light, :
Le nouvel amour de Mélenchon porte une alliance de PRC, PDCI, avec deux formations libérales de droite , l'Italie des valeurs et le mouvement Orange (issu de l'Italie des Valeurs). Les deux formations pro-capitalistes font partie d'un courant qui a oscillé suivant le vent entre des forces style FDP allemand, libéraux démocrates anglais et radicaux français, des forces style parti socialiste français, parti démocrate italien, et, enfin, dernière mouture, l'alliance avec PRC et les verts.
Ce type d'alliance illustre les dérives de PRC et la difficulté de ce parti à définir une orientation qui ne soit pas purement politicienne. Rien dans cette liste ne permet d'aider à la résistance de la classe ouvrière au sens large.
Les discours sur la "révolution civile" renvoient aux discours en France sur la "révolution citoyenne", voir "l’insurrection citoyenne", l'enflure des mots le dispute avec le vide et l'absence d'une stratégie de mobilisation pour faire face à une société qui se désagrege très rapidement.
Enfin, signe des temps, on choisit un juge de droite, démocrate certes, mais de droite, comme tête de gondole, le naufrage continue...
- La liste 5 étoiles de Bepé Grillo
Ce mouvement réformiste mené par un humoriste italien surfe sur les exaspérations d'une population étranglée par les plans d'austérité . C'est un mouvement de rébellion (électorale) contre la corruption, la représentativité des partis, etc.
Avec des points durs qui renvoient de fait à nombre de batailles populaires de ces dernières années en Italie :
Contre toute réglementation d'Internet, développement massif du numérique , contre tout retour à l'énergie nucléaire, opposition au projet TAV (TGV Lyon-Turin) qui a suscité de très grosses mobilisations populaires dépassant les frontières, abolition de la loi Gelmini qui a mobilisé pendant des années des centaines de milliers de jeunes contre elle, l'argent public ne doit aller qu'au service public, l'évaluation des professeurs d'université par les étudiants, l'interdiction des incinérateurs (voir les nombreux scandales sanitaires en Italie là dessus et la présence de la mafia dans les juteux marches des ordures), financement de la recherche publique en prenant l'argent sur le budget de la recherche militaire, gratuité des soins et égalité d'accès, suppression des financements électoraux, salaires des parlementaires alignés sur le salaire moyen en Italie, rotation et limitation des mandats électoraux, la suppression des stock options, etc...
C'est un patchwork de diverses secousses qui affectent l'Italie.
La mayonnaise qui prend autour de cette liste conduit à des déplacements considérables de foules et assèche un peu l'espace de la liste de centre-gauche autour de PRC et de l'Italie des valeurs, qui réunit de vieux canassons politiciens qui mènent campagen à la seule parure de démocrates avec des revendications sociales qu'ils ont foulé aux pieds à chaque fois qu'ils ont été aux affaires...
Exemple du dernier meeting de Bepe Grillo à Rome, piazza San Giovanni :
Piazza Duomo à Milan
Torino
Pour les villes de taille moyenne :
Savona
Cuneo
D'autant plus remarquable qu'il ne dispose pas d'un appareil politique .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Italie
Salut camarades,
Si l'on suit le sondage sorti des urnes de la RAI, c'est une victoire pour le Parti Démocrate centre - gauche, une défaite pour Berlusconi, un score très élevé pour le populiste Beppe Grillo, et bien faible pour Rivoluzione civile, d'Antonio Ingroia où se trouvait les communistes du PRC et du PdCI.
25 février 2013, à 15h00
http://www.rainews24.it/ran24/extra/elezioni2013/news.php?id=175238
Chambre des Députés
Scelta civica, Mario Monti: 8-10%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 35-37%
PdL - Silvio Berlusconi: 21 -23%
Lega Nord: 4-5%
Fratelli d'Italia 1%
La Destra 1%
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 19-21%
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia 2-3%
Fare per fermare il declino, Oscar Giannino: 1%
Sénat de la République :
Centre droit 30-32%
Centre gauche : 36-38%
Scelta civica, Mario Monti: 7-9%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 32-34%
PdL - Lega Nord, Silvio Berlusconi: 22-24
Lega :4-5%
La Destra: 1%
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 17-19%
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia: 2-3%
Fare per dfermare il declino, Oscar Giannino 1%
Faudra voir pour en tirer les leçons, les nombre de sièges dans chaque camp, mais l'Italie n'est pas sortie de sa cure d'austérité ! Le changement c'est pas pour maintenant...
Fraternellement,
GdM
Si l'on suit le sondage sorti des urnes de la RAI, c'est une victoire pour le Parti Démocrate centre - gauche, une défaite pour Berlusconi, un score très élevé pour le populiste Beppe Grillo, et bien faible pour Rivoluzione civile, d'Antonio Ingroia où se trouvait les communistes du PRC et du PdCI.
25 février 2013, à 15h00
http://www.rainews24.it/ran24/extra/elezioni2013/news.php?id=175238
Chambre des Députés
Scelta civica, Mario Monti: 8-10%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 35-37%
PdL - Silvio Berlusconi: 21 -23%
Lega Nord: 4-5%
Fratelli d'Italia 1%
La Destra 1%
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 19-21%
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia 2-3%
Fare per fermare il declino, Oscar Giannino: 1%
Sénat de la République :
Centre droit 30-32%
Centre gauche : 36-38%
Scelta civica, Mario Monti: 7-9%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 32-34%
PdL - Lega Nord, Silvio Berlusconi: 22-24
Lega :4-5%
La Destra: 1%
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 17-19%
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia: 2-3%
Fare per dfermare il declino, Oscar Giannino 1%
Faudra voir pour en tirer les leçons, les nombre de sièges dans chaque camp, mais l'Italie n'est pas sortie de sa cure d'austérité ! Le changement c'est pas pour maintenant...
Fraternellement,
GdM
Dernière édition par Gayraud de Mazars le Lun 25 Fév - 17:52, édité 1 fois
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: Italie
Salut camarades,
25 Février 2013 - Projection à 16h00 :
Pour le Sénat de la République :
Centrodestra: 31%
Centrosinistra: 29,5%
Scelta civica, Mario Monti: 9,6%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 25%
PdL - 22,7%
Lega Nord: 3,9
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 25,1 %
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia: 1,8%%
Fratelli d'Italia: 2%
Bien, il y a de sérieuses évolutions dans l'affinement des sondages pour le Sénat, pas prévue au programme, celui - ci est détonant Beppe Grillot premier parti d'Italie, serait en tête, cela serait ce la commedia dell'arte !
Va falloir patienter pour ce faire une idée... Bersani mangé par Grillo ?
La crise politique en tout cas se profile en Italie !
Fraternellement,
GdM
25 Février 2013 - Projection à 16h00 :
Pour le Sénat de la République :
Centrodestra: 31%
Centrosinistra: 29,5%
Scelta civica, Mario Monti: 9,6%
Pd - Sel, Pier Luigi Bersani: 25%
PdL - 22,7%
Lega Nord: 3,9
Mov. 5 Stelle, Beppe Grillo: 25,1 %
Rivoluzione civile, Antonio Ingroia: 1,8%%
Fratelli d'Italia: 2%
Bien, il y a de sérieuses évolutions dans l'affinement des sondages pour le Sénat, pas prévue au programme, celui - ci est détonant Beppe Grillot premier parti d'Italie, serait en tête, cela serait ce la commedia dell'arte !
Va falloir patienter pour ce faire une idée... Bersani mangé par Grillo ?
La crise politique en tout cas se profile en Italie !
Fraternellement,
GdM
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Panique des marchés européens
Les marchés européens chutent lourdement,
alors que les résultats des élections italiennes plonge le pays dans l'incertitude politique
avec un centre gauche qui dispose d'une nette avance à la Chambre des députés
contrairement au Sénat où c'est le centre droit qui arrive en tête.
le CAC chute de 2,53%, pour revenir à, 3621 points
avec 100% de ses composantes dans le rouge avec 4 milliards d'euros échangés.
Ailleurs même tendance
Francfort chute de 1,92%, à 7623 points,
l'euro stoxx -3,07%
Milan emporté par son secteur bancaire qui dévisse, perd 4,9%,
Madrid dégringole de 2,87%
Londres de -1,34 %
alors que les résultats des élections italiennes plonge le pays dans l'incertitude politique
avec un centre gauche qui dispose d'une nette avance à la Chambre des députés
contrairement au Sénat où c'est le centre droit qui arrive en tête.
le CAC chute de 2,53%, pour revenir à, 3621 points
avec 100% de ses composantes dans le rouge avec 4 milliards d'euros échangés.
Ailleurs même tendance
Francfort chute de 1,92%, à 7623 points,
l'euro stoxx -3,07%
Milan emporté par son secteur bancaire qui dévisse, perd 4,9%,
Madrid dégringole de 2,87%
Londres de -1,34 %
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
ben la tarte à la crème sur la commedia dell'arte faut pas trop en abuser.
Quand PRC s'allie avec des formations de droite et libérales, que le PD a fini sa mue et a promis et fera une politique violemment antisociale, un mouvement qui a réuni probablement plus de 300 000 personnes à Rome lors de son dernier meeting, qui veut sortir de l'Euro, qui veut un revenu minimum de 1000 euros pour tous, en finir avec les politiques d'austérité , qui veut gicler les partis qui ont baisé les travailleurs ces dernières décennies, etc, parait tout de suite plus séduisant.
Le naufrage politique de PRC là dedans est tout simplement inouï, s'allier avec des forces réactionnaires. Mais n'appelle pas grand chose comme remarque sauf de la honte
On verra pour la suite, mais il est évident que le mouvement 5 étoiles nous confirme une énorme tension dans la société (européenne) qui fasse que l'expression de la rage revendiquée et une série de revendications plus ou moins fumeuses, suffisent à réunir d'énormes foules et à faire 25% des voix à une élection, doit interroger tous et toutes.
Nous avons connu en Europe des secousses populistes fachos ou de droite autoritaires menées par des factions bourgeoises, là, parler de gauche serait abusif mais c'est un très gros avertissement sur les secousses du système qui nous attendent.
Ce qui c'est passé là va avoir des conséquences importantes dans la crise en court. Marine Le Pen a flairé le bon coup en se félicitant que des listes eurosceptiques aient fait plus de 50% des voix, en mixant Berlusconi et Grillo.
Quand PRC s'allie avec des formations de droite et libérales, que le PD a fini sa mue et a promis et fera une politique violemment antisociale, un mouvement qui a réuni probablement plus de 300 000 personnes à Rome lors de son dernier meeting, qui veut sortir de l'Euro, qui veut un revenu minimum de 1000 euros pour tous, en finir avec les politiques d'austérité , qui veut gicler les partis qui ont baisé les travailleurs ces dernières décennies, etc, parait tout de suite plus séduisant.
Le naufrage politique de PRC là dedans est tout simplement inouï, s'allier avec des forces réactionnaires. Mais n'appelle pas grand chose comme remarque sauf de la honte
On verra pour la suite, mais il est évident que le mouvement 5 étoiles nous confirme une énorme tension dans la société (européenne) qui fasse que l'expression de la rage revendiquée et une série de revendications plus ou moins fumeuses, suffisent à réunir d'énormes foules et à faire 25% des voix à une élection, doit interroger tous et toutes.
Nous avons connu en Europe des secousses populistes fachos ou de droite autoritaires menées par des factions bourgeoises, là, parler de gauche serait abusif mais c'est un très gros avertissement sur les secousses du système qui nous attendent.
Ce qui c'est passé là va avoir des conséquences importantes dans la crise en court. Marine Le Pen a flairé le bon coup en se félicitant que des listes eurosceptiques aient fait plus de 50% des voix, en mixant Berlusconi et Grillo.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Commentaires à chaud par Sinistra Critica
http://sinistracritica.org/2013/02/25/elezioni-politiche-un-primo-commento-a-caldo/
Pour ceux qui préfèrent une traduc en castillan:
http://www.anticapitalistas.org/spip.php?article28070
Pour ceux qui préfèrent une traduc en castillan:
http://www.anticapitalistas.org/spip.php?article28070
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
Sinistra Critica a pourtant été très ouverte à des alliances, mais là le saut dans le vide pour aller vers PRC aurait été trop hallucinant.
Donc ni alliance ni même soutien : Pas de listes du camp de la classe ouvrière, même réformistes, dans ces élections, donc abstention.
Il est utile de voir combien le positionnement de PRC et autres s'est tellement éloigné de positions en faveur des travailleurs que toute tentation style GA française parait vraiment là compliquée.
PRC s'est allié avec des forces de droites, libérales, philo-policières, et en paye l'addition.
Il en résulte un vide absolu sur le terrain électoral.
Donc ni alliance ni même soutien : Pas de listes du camp de la classe ouvrière, même réformistes, dans ces élections, donc abstention.
Il est utile de voir combien le positionnement de PRC et autres s'est tellement éloigné de positions en faveur des travailleurs que toute tentation style GA française parait vraiment là compliquée.
PRC s'est allié avec des forces de droites, libérales, philo-policières, et en paye l'addition.
Il en résulte un vide absolu sur le terrain électoral.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Italie
En Italie, la gauche a tout fait pour ne pas gagner
Plus de 4,7 millions de voix ont été perdues par la gauche,
et sept millions par la droite...
« Le jeu est dans les mains des élus de la liste Grillo:
vont-ils trouver un accord point par point avec la gauche
sans entrer dans aucune coalition gouvernementale? »,
s'interroge Salvatore Palidda, sociologue (université de Gênes).
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270213/en-italie-la-gauche-tout-fait-pour-ne-pas-gagner
Plus de 4,7 millions de voix ont été perdues par la gauche,
et sept millions par la droite...
« Le jeu est dans les mains des élus de la liste Grillo:
vont-ils trouver un accord point par point avec la gauche
sans entrer dans aucune coalition gouvernementale? »,
s'interroge Salvatore Palidda, sociologue (université de Gênes).
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270213/en-italie-la-gauche-tout-fait-pour-ne-pas-gagner
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
Salut Roseau,
Voici l'analyse du journal de FalceMartello, dans leur dernier éditorial de ce jour.
http://www.marxismo.net/politica-italiana/bilancio-elezioni-24-25-febbraio
Le M5S est d'un mouvement politique contradictoire autour d’un homme seul, un leader charismatique, qui ne pourra pas trouver une stabilité durable s'il est mis à l'épreuve rapidement, par la lutte des classes.
Deux points positifs, d'une part, le vote Beppe Grillo, c’est un vote contre l'austérité. Son Mouvement 5 étoiles, a rempli le vide énorme qui a été créé à gauche en Italie sur cette question centrale pour les travailleurs et la jeunesse. D'autre part, le succès du M5S montre que les médias ne font pas tout, que la conscience des masses peut grandir et changer brusquement. C'est une gifle à la face de tous ces pessimistes au sein du mouvement ouvrier qui répètent : «Rien ne changera jamais. »
"Le M5S n'accordera aucun vote de confiance au PD (Parti démocrate) ni à personne d'autre. Il votera en faveur des lois qui reflètent son programme", écrit Bepe Grillo.
L'entrée de 162 de ses militants au parlement est sans aucun doute un tournant. Depuis ses débuts en 2009, ce mouvement balance à gauche et à droite, et nous ne pouvons pas prévoir comment il va évolué concrètement. Par contre, la critique du M5S par les marxistes doit être celle de son programme et elle doit être implacable, en l'orientant vers les questions de classe, totalement absentes dans son programme.
Fraternellement,
GdM
Voici l'analyse du journal de FalceMartello, dans leur dernier éditorial de ce jour.
http://www.marxismo.net/politica-italiana/bilancio-elezioni-24-25-febbraio
Le M5S est d'un mouvement politique contradictoire autour d’un homme seul, un leader charismatique, qui ne pourra pas trouver une stabilité durable s'il est mis à l'épreuve rapidement, par la lutte des classes.
Deux points positifs, d'une part, le vote Beppe Grillo, c’est un vote contre l'austérité. Son Mouvement 5 étoiles, a rempli le vide énorme qui a été créé à gauche en Italie sur cette question centrale pour les travailleurs et la jeunesse. D'autre part, le succès du M5S montre que les médias ne font pas tout, que la conscience des masses peut grandir et changer brusquement. C'est une gifle à la face de tous ces pessimistes au sein du mouvement ouvrier qui répètent : «Rien ne changera jamais. »
"Le M5S n'accordera aucun vote de confiance au PD (Parti démocrate) ni à personne d'autre. Il votera en faveur des lois qui reflètent son programme", écrit Bepe Grillo.
L'entrée de 162 de ses militants au parlement est sans aucun doute un tournant. Depuis ses débuts en 2009, ce mouvement balance à gauche et à droite, et nous ne pouvons pas prévoir comment il va évolué concrètement. Par contre, la critique du M5S par les marxistes doit être celle de son programme et elle doit être implacable, en l'orientant vers les questions de classe, totalement absentes dans son programme.
Fraternellement,
GdM
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Instabilité durable en vue
Source: http://www.avanti4.be/analyses/article/elections-en-italie
Moins de 10% des voix pour le candidat du gouvernement sortant, celui imposé par Merkel et la Banque centrale européenne ; un résultat fort décevant pour ce qu’il est convenu d’appeler le centre gauche ; un fiasco total des listes qualifiées d’extrême gauche ; la résurrection partielle de Silvio Berlusconi et, surtout, le succès des listes du comique populiste Beppe Grillo. Voilà de quoi promettre au pays une instabilité politique prononcée pour le plus grand dam des décideurs de Bruxelles. Comment interpréter les élections italiennes ? Réaction à chaud de Nando Simeone, ancien élu du Parti de la refondation communiste et membre de la direction nationale de Sinistra critica. (L’Anticapitaliste)
L’anticapitaliste : Nando, au-delà de la surprise représentée par le succès des listes de Grillo, ce qui frappe en un premier temps c’est la débâcle du gouvernement sortant dirigé par Mario Monti qui n’atteindra peut-être pas 10% des voix.
Nando Simeone :
C’est vrai que le projet Monti, soutenu par de larges secteurs de la bourgeoisie italienne, par le Vatican et même par certains secteurs du syndicalisme catholique n’atteint pas le but qui était celui de construire un nouveau centre capable de gérer l’austérité. En ce sens, le résultat d’aujourd’hui exprime surtout une crise de représentation des classes dominantes qui ne trouvent pas un cadre stable pour imposer leur politique.
LA : Une situation d’ingouvernabilité ?
Nando Simeone :
Et oui. Le tsunami représenté par Grillo est une expression de la crise du système. D’un côté, il exprime la souffrance sociale qui est énorme dans ce pays et il polarise un mal-être social massif. De l’autre, il fait voler en éclats le bipartisme traditionnel. En fait aujourd’hui, en plus du centre-droit et du centre-gauche, il faut compter sur Grillo et Monti. C’est dire si c’est ingouvernable…
LA : Un mouvement anti-système, celui de Grillo ?
NS :
Il y a de tout, là-dedans, des anciens de la gauche radicale aux déçus de la droite. Mais ce mouvement a su capter les voix de la souffrance sociale à laquelle ni le Parti démocrate ni la gauche radicale n’ont su donner de perspectives. A Turin, par exemple, c’est le mouvement contre la construction de la ligne de trains à haute vitesse qui était invité au meeting de Grillo tandis que, à Rome, c’est sur la Piazza San Giovanni, lieu historique de rendez-vous de la gauche, qu’il a tenu son meeting le plus important. Il a d’ailleurs capté beaucoup de suffrages venant des secteurs syndicaux les plus combatifs, la FIOM, et, évidemment, aussi des centrales syndicales plus modérées.
LA : Des secteurs que la liste « Révolution citoyenne » n’a pas su capter puisqu’elle stagne à moins de 2,5%...
NS :
Marginalisée, la liste « Révolution citoyenne » l’a été d’abord par son ambiguïté politique dans la mesure où cette coalition -qui comprenait aussi le parti « Italia dei valori » de l’ancien juge Di Pietro qu’on ne peut franchement pas caractériser d’homme de gauche- s’est surtout profilée derrière la stature morale de son candidat, le magistrat Ingroia, sans contenus sociaux et classistes, sans un profil cohérent. De plus, elle a été prise en tenaille entre le vote utile pour le PD et la liste Grillo.
LA : Et c’est là-dessus que s’est aussi construite la résurrection de Berlusconi ?
NS :
Sa démagogie et son populisme ont fait mouche sur un terrain social désagrégé par les coups imposés au mouvement social avec les complicités de la gauche. Face à un corps social fragmenté par la suppression des protections sociales et l’offensive libérale et à un mouvement ouvrier qui a perdu la boussole, il avait beau jeu. Sa démagogie ne pouvait qu’être payante. Et elle a payé.
LA Mais, indépendamment du score de Berlusconi, l’instabilité politique demeure. Elle pourrait à court terme ouvrir la voie à des politiques autoritaires.
NS :
Evidemment. On peut imaginer que, une fois les résultats confirmés, un gouvernement de coalition large promulgue une nouvelle loi électorale restrictive et limitative de l’expression électorale dans la perspective de nouvelles élections. La bourgeoisie italienne peut être saisie d’une tentation autoritaire qui l’amène à réduire les espaces démocratiques aussi bien sur le terrain social que sur le plan électoral. Ainsi, on parle déjà d’un quorum à 15%... C’est ce tournant autoritaire qui pourrait lui permettre de rétablir la gouvernabilité du pays, outil de l’imposition des politiques d’austérité.
LA Avec un mouvement social désarticulé et incapable de réagir ?
NS :
Les forces anticapitalistes doivent aujourd’hui faire les comptes avec cette situation. Celle-ci ne tombe pas du ciel. Si, en 2008 Bertinotti ne nous avait pas sacrifiés sur l’autel de la participation gouvernementale en soutenant le gouvernement Prodi, y compris dans la guerre en Irak, le parti de la refondation communiste aurait pu être en mesure de capter aujourd’hui le mécontentement social et devenir le Syriza italien.
A la place, c’est le mouvement de Grillo que nous avons…
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
La réthorique de Beppe Grillo sur les syndicats est en fait assez gauchiste : outre qu'il épargne "les syndicats minoritaires qui défendent vraiment les droits des travailleurs", il leur contrepose un modèle autogéré, .en citant Zanon en Argentine
"Avant c'est la police qui protégeait les patrons, maintenant c'est la triple alliance syndicale."
"Avant c'est la police qui protégeait les patrons, maintenant c'est la triple alliance syndicale."
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Italie
Beppe Grillo, ça va un peu dans tous les sens et c'est un fruit historique de la crise, de la décomposition des partis ouvriers, comme de la décomposition des partis de droite, et des forces fascistes.
Il y a eu également décomposition des deux types de forces fascistes italiennes, les rejetons de l'ex-MSI et de la ligue du nord. De la droite "autoritaire" seul surnage Berlusconi.
L'usure au travers de la grande crise est impitoyable et accélérante.
Il faut prêter grande attention à ce qui se passe.
Au dela des coalitions qui mettent en premier le centre gauche de Pier Luigi Bersani et en suivant la coalition de Silvio Berlusconi, les scores des partis eux-mêmes montrent l'étendue du "Tsunami".
Le mouvement de Grillo est le premier parti d'Italie : 8 689 168 voix
Le parti démocrate est deuxième avec : 8 644 187 voix
Le parti de berlusconi : 7 332 667 voix
Ils vont baliser sur la question d'une autre élection.
Il y a eu également décomposition des deux types de forces fascistes italiennes, les rejetons de l'ex-MSI et de la ligue du nord. De la droite "autoritaire" seul surnage Berlusconi.
L'usure au travers de la grande crise est impitoyable et accélérante.
Il faut prêter grande attention à ce qui se passe.
Au dela des coalitions qui mettent en premier le centre gauche de Pier Luigi Bersani et en suivant la coalition de Silvio Berlusconi, les scores des partis eux-mêmes montrent l'étendue du "Tsunami".
Le mouvement de Grillo est le premier parti d'Italie : 8 689 168 voix
Le parti démocrate est deuxième avec : 8 644 187 voix
Le parti de berlusconi : 7 332 667 voix
Ils vont baliser sur la question d'une autre élection.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Italie
Sur le blog de Serge Quadruppani, une analyse intéressante du phénomène "cinq étoiles"
« Le mouvement 5 étoiles a défendu le système » Par Wu Minghttp://quadruppani.blogspot.fr/2013/02/le-mouvement-5-etoiles-defendu-le.html
Les torrents des révoltes canalisés dans le marais parlementaire
Maintenant que le Mouvement 5 Etoiles semble avoir « renversé la table », nous croyons qu’on ne peut plus renvoyer le fait de constater l’absence, le manque, que le mouvement de Grillo et de Casaleggio représente et administre. Le M5S (Movimenti Cinque Stelle) administre le manque de mouvements radicaux en Italie. Il y a un espace vide que le M5S occupe… pour le garder vide.
Malgré les apparences et les rhétoriques révolutionnaires, nous croyons que ces dernières années, le M5S a été un efficace défenseur de l’existant. Une force qui a servi de « bouchon » et a stabilisé le système. C’est un affirmation contre-intuitive, elle paraît absurde, si on ne considère que l’Italie et, surtout, si on s’arrête au premier coup d’œil. Mais comment ça ? Grillo stabilisateur ? Justement lui, qui veut « renvoyer à la maison la vieille politique » ? Justement lui qui, tout le monde le dit, s’apprête à être un facteur d’ingouvernabilité ?
Nous croyons que ces dernières années Grillo, bon gré mal gré, a garanti le maintien du système.
Ces trois dernières années, tandis que dans les autres pays euroméditerranéens et en occident en général s’étendaient et, dans certains cas, s’enracinaient, des mouvements clairement anti-austérité et anti-libéralisme, ici, chez nous (en Italie ndt), il n’en a rien été. Il y a eu des luttes importantes mais elles sont restées enfermées dans des territoires restreints ou bien n’ont pas duré longtemps. Beaucoup de feux de paille, mais pas d’étincelle qui ait mis le feu à la prairie, comme il est arrivé ailleurs. Pas d’indignados, chez nous ; pas d’#Occupy ; pas de « printemps » d’aucun genre, pas de « je lutte des classes (en français dans le texte, ndt) » contre la réforme des retraites.
Nous n’avons pas eu de place Tahir, nous n’avons pas eu de Puerta de Sol, nous n’avons pas de place Syntagma. Nous n’avons pas combattu comme il a été combattu – et dans certains cas comme on combat toujours – ailleurs. Pourquoi ?
Les motifs sont divers mais aujourd’hui, nous ne voulons en avancer qu’un. Peut-être n’est-ce pas le principal, mais nous croyons qu’il a une certaine importance.
Chez nous, une grosse partie de l’ « indignation » a été interceptée et organisée par Grillo et Casaleggio (le conseiller informatique de Grillo, ndt) – deux riches sexagénaires provenant de l’industrie du divertissement et du marketing – dans une franchise politico-entrepreneuriale avec tout ce qu’il faut de copyright et de trademark (rappelons-le : la marque M5S est propriété de Grillo, ndt), un « mouvement rigiement contrôlé et mobilisé par un sommet qui ramasse et re-propose revendications et mots d’ordre des mouvements sociaux, mais les mélange à des apologies du capitalisme « sain » et à des discours superficiels centrés sur l’honnêteté de l’individu politique et/ou administrateur, dans un programme confusionniste où coexistent propositions néolibérales et anti-néolibérales, centralistes et fédéralistes, libertaires et sécuritaires. Un programme passe-partout et « attrape-tout » typique d’un mouvement de diversion.
Notez cela : le M5S sépare le monde entre un « nous » et un « eux » suivant une séparation complètement différente de celle que font les mouvements mentionnés plus haut.
Quand #Occupy a proposé la séparation entre 1% et 99% de la société, il se référait à la distribution des richesses, touchant directement à la question de l’inégalité : le 1%, ce sont les multimilionnaires. S’il l’avait connu, #Occupy y aurait aussi fait figurer Grillo. En Italie, Grillo fait partie des 1%.
Quand le mouvement espagnol reprend le cri des cacerolazos argentins « Que se vayan todos ! » (« Qu’ils s’en aillent tous » ndt), il ne se réfère pas à la « caste » (les politiciens, selon la critique poujadiste de Grillo), et il n’ajoute pas impicitement : « Mettons-nous, nous, à leur place ! »
Le mouvement espagnol revendique l’auto-organisation, l’autogestion sociale : essayons de faire le plus possible sans eux, inventons de nouvelles formes, dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les universités. Et ce ne sont pas des sottises technicistes grilliennes (…) : ce sont des pratiques radicales, se mettre ensemble pour défendre la communauté des exclus, empêcher physiquement les expulsions et les saisies, etc.
Parmi ceux qui « doivent s’en aller », les espagnols mettraient aussi Grillo et Casaleggio (pour eux, un mouvement mené par un millionnaire et une agence de publicité, c’est inconcevable !), et aussi ce Pizzarotti (maire M5S) qui à Parme, depuis des mois, gère l’austérité et ravale l’une après l’autres ses mirobolantes promesses électorales.
Maintenant que le grillisme entre au parlement, élu comme le moindre mal par des millions de personnes qui ont à juste titre trouvé dégoûtantes et en tout cas irrecevables les autres offres politiques, une phase s’achève, une autre commence. Le seul moyen de savoir lire la phase qui commence, c’est de comprendre quel a été le rôle de Grillo et de Casaleggio dans la phase qui s’achève. Pour beaucoup, ils se sont comportés en incendiaires. Pour nous, ils ont eu une fonction de pompiers.
Un mouvement né comme diversion peut-il devenir un mouvement radical qui s’attaque à des questions cruciales et décisives et sépare le « nous » et le « eux » suivant les justes lignes de fracture ?
Pour que cela arrive, il faut qu’autre chose arrive. Il faut que se vérifie un Evénement qui introduise une discontinuité, une cassure (ou plusieurs cassures) à l’intérieur du mouvement. Bref : le grillisme devrait échapper à sa « capture » par Grillo. Jusqu’à présent, il n’en a pas été ainsi et il est difficile qu’il en soit ainsi maintenant. Mais pas impossible. Nous, comme toujours, nous sommes des « supporters de la révolte ». Y compris dans le M5S.
(Cet article des Wu Ming a été publié pour la première fois en italien le 25 février 2013 sur le live blog de la revue Internazionale sur les élections politiques)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Les élections italiennes et la « gauche de la gauc
C.T.
Source: http://www.ccr4.org/Les-elections-italiennes-et-la-gauche-de-la-gauche
Comme nous l’avons souligné [1], SEL, une formation issue de Refondation Communiste à la suite de la désastreuse expérience de soutien au gouvernement Prodi entre 2006 et 2008, a fait partie de la coalition menée par Bersani. En échange de quelques postes à la Chambre et au Sénat, Nichi Vendola a donc agi en caution de gauche du PD austéritaire, au moment même où, dans les couloirs, les négociations avec la coalition de Monti allaient bon train. Le discours de Vendola, dont on connaît ici aussi la petite musique, consistait à dire que plus on allait renforcer le poids de SEL au sein de la coalition de centre-gauche, plus on faisait contre-poids à Monti. Comme SEL s’était engagé à respecter à la lettre l’ensemble des engagements économiques et financiers pris par le Professore pour 2013, il ne s’agissait donc que de pure hypocrisie.
Ancien modèle, pour certains, de « nouveau parti de gauche radicale large » au cours des années 1990 et 2000, Refondation Communiste, en crise profonde depuis sa participation au gouvernement Prodi, avait choisi d’intégrer une coalition « de la société civile » hétéroclite alliant les Verts, les Communistes Italiens, l’Italie des Valeurs de Di Pietro et surtout des juges et magistrats « de gauche » comme Luigi de Magistris, maire de Naples, ou Antonio Ingroia, tête de liste de la coalition Révolution Citoyenne (« Rivoluzione civile »). Défendant un programme axé sur la défense de la moralité en politique et l’anti-corruption avec quelques touches réformiste de gauche, Révolution Citoyenne a été perpétuellement à la remorque du PD. Ingroia a même reproché à Bersani, au soir des élections de « lui avoir fermé la porte au nez, sans quoi ‘ils’ auraient gagné ». Résultat, donc, d’une politique parfaitement illisible et d’une alliance politique recyclant anciens néolibéraux comme Di Pietro et ancien ministre des « affaires sociales » sous Prodi comme Paolo Ferrero, Rivoluzione Civile et Refondation Communiste n’ont pas pu atteindre leur objectif fondamental, à même de garantir leur survie politique, à savoir dépasser le seuil minimal de voix permettant de rentrer au Parlement dont RC et les Communistes italiens (PdCI) étaient absents depuis 2008.
Quoique SEL sauve les meubles en retrouvant quelques sièges au Parlement, tant la formation de Vendola que Refondation Communistes ont fait, au final, un score piteux. C’est le prix que SEL et RC paient pour avoir soutenu par intermittence, pendant plus de quinze ans, les pires politiques néolibérales sous les différents gouvernements de centre-gauche, en 1996 notamment, puis entre 2006 et 2008, et pour avoir joué, lorsque c’était nécessaire, les pompiers sociaux
A l’extrême gauche, le spectre politique italien est traversé par de multiples groupes et mouvements locaux et surtout par les différentes tendances et organisations du syndicalisme de base, présent souvent dans les luttes comme dans le cas du SiCobas, qui est à la tête des luttes récentes à Ikea et sur la SdA. Cette extrême gauche politico-syndicale oscille cependant généralement entre l’abstentionnisme stratégique et le soutien à des listes de gauche réformiste plus ou moins radicales, notamment au niveau local.
Pour ce qui est de l’extrême gauche se revendiquant du trotskysme, Sinistra Critica, lié au Comité International (exSU) et au NPA en France, a choisi de ne pas intégrer Rivoluzione Civile au dernier moment, non pas parce qu’il s’agissait d’une coalition peuplée de juges, de flics et de bureaucrates recyclés sous couvert de « société civile », mais en raison notamment de la présence « des partis politiques ». Au lendemain des élections, Sinistra Critica ne craignait pas de faire un nouveau virage à 180% en qualifiant Grillo et son M5S de « réponse, générique, certes, mais radicale, contre la crise, l’austérité et une politique de continuité avec les vingt dernières années, avec la ‘caste’ [en omettant de dire que, si l’on adhère à la logique populiste de Grillo que semble reprendre SC, en ayant fait partie du groupe dirigeant de RC pendant de nombreuses années et après avoir soutenu pendant de longs mois, au Sénat, le second gouvernement Prodi, ou encore en ayant occupé le poste de vice-président de la province de Rome, dans le cas de Nando Simeone, Sinistra Critica en fait un peu partie, de la ‘caste’ en question]. (…) Nous faisons face à la fin, politique et idéologique, du vieux mouvement ouvrier, poursuit SC de façon péremptoire. (…) Le chemin de la reconstruction demande à ce que l’on fasse des expériences intelligentes, audacieuses, courageuses [à l’image du soutien, de par le passé, au gouvernement Prodi, exprimé à la Chambre et au Sénat par les audacieux parlementaires « trotskystes » de SC Salvatore Cannavò et Franco Turigliato ?] » [2]. Le mouvementisme intrinsèque de Sinistra Critica lui fait redonner un coup de barre, en pleine marée populiste, cette fois-ci.
Pour ce qui est du Parti Communiste des Travailleurs (PCL), se présentant de façon indépendante et sur un programme de classe, il a perdu la moitié des voix réalisées en 2008 (208.000 pour la Chambre contre 89.000 en 2013), alors que son activité ces derniers mois avait été quasi exclusivement tournée à la préparation de cette échéance électorale.
27/02/13
-------------------
NOTES
[1] Voir « Incertitudes et crise politique en Italie après les élections », 27/02/13
[2] Voir Sinistra Critica, « Bocciata l’austerità. Ma invece di Syriza, c’è Grillo »
Source: http://www.ccr4.org/Les-elections-italiennes-et-la-gauche-de-la-gauche
Comme nous l’avons souligné [1], SEL, une formation issue de Refondation Communiste à la suite de la désastreuse expérience de soutien au gouvernement Prodi entre 2006 et 2008, a fait partie de la coalition menée par Bersani. En échange de quelques postes à la Chambre et au Sénat, Nichi Vendola a donc agi en caution de gauche du PD austéritaire, au moment même où, dans les couloirs, les négociations avec la coalition de Monti allaient bon train. Le discours de Vendola, dont on connaît ici aussi la petite musique, consistait à dire que plus on allait renforcer le poids de SEL au sein de la coalition de centre-gauche, plus on faisait contre-poids à Monti. Comme SEL s’était engagé à respecter à la lettre l’ensemble des engagements économiques et financiers pris par le Professore pour 2013, il ne s’agissait donc que de pure hypocrisie.
Ancien modèle, pour certains, de « nouveau parti de gauche radicale large » au cours des années 1990 et 2000, Refondation Communiste, en crise profonde depuis sa participation au gouvernement Prodi, avait choisi d’intégrer une coalition « de la société civile » hétéroclite alliant les Verts, les Communistes Italiens, l’Italie des Valeurs de Di Pietro et surtout des juges et magistrats « de gauche » comme Luigi de Magistris, maire de Naples, ou Antonio Ingroia, tête de liste de la coalition Révolution Citoyenne (« Rivoluzione civile »). Défendant un programme axé sur la défense de la moralité en politique et l’anti-corruption avec quelques touches réformiste de gauche, Révolution Citoyenne a été perpétuellement à la remorque du PD. Ingroia a même reproché à Bersani, au soir des élections de « lui avoir fermé la porte au nez, sans quoi ‘ils’ auraient gagné ». Résultat, donc, d’une politique parfaitement illisible et d’une alliance politique recyclant anciens néolibéraux comme Di Pietro et ancien ministre des « affaires sociales » sous Prodi comme Paolo Ferrero, Rivoluzione Civile et Refondation Communiste n’ont pas pu atteindre leur objectif fondamental, à même de garantir leur survie politique, à savoir dépasser le seuil minimal de voix permettant de rentrer au Parlement dont RC et les Communistes italiens (PdCI) étaient absents depuis 2008.
Quoique SEL sauve les meubles en retrouvant quelques sièges au Parlement, tant la formation de Vendola que Refondation Communistes ont fait, au final, un score piteux. C’est le prix que SEL et RC paient pour avoir soutenu par intermittence, pendant plus de quinze ans, les pires politiques néolibérales sous les différents gouvernements de centre-gauche, en 1996 notamment, puis entre 2006 et 2008, et pour avoir joué, lorsque c’était nécessaire, les pompiers sociaux
A l’extrême gauche, le spectre politique italien est traversé par de multiples groupes et mouvements locaux et surtout par les différentes tendances et organisations du syndicalisme de base, présent souvent dans les luttes comme dans le cas du SiCobas, qui est à la tête des luttes récentes à Ikea et sur la SdA. Cette extrême gauche politico-syndicale oscille cependant généralement entre l’abstentionnisme stratégique et le soutien à des listes de gauche réformiste plus ou moins radicales, notamment au niveau local.
Pour ce qui est de l’extrême gauche se revendiquant du trotskysme, Sinistra Critica, lié au Comité International (exSU) et au NPA en France, a choisi de ne pas intégrer Rivoluzione Civile au dernier moment, non pas parce qu’il s’agissait d’une coalition peuplée de juges, de flics et de bureaucrates recyclés sous couvert de « société civile », mais en raison notamment de la présence « des partis politiques ». Au lendemain des élections, Sinistra Critica ne craignait pas de faire un nouveau virage à 180% en qualifiant Grillo et son M5S de « réponse, générique, certes, mais radicale, contre la crise, l’austérité et une politique de continuité avec les vingt dernières années, avec la ‘caste’ [en omettant de dire que, si l’on adhère à la logique populiste de Grillo que semble reprendre SC, en ayant fait partie du groupe dirigeant de RC pendant de nombreuses années et après avoir soutenu pendant de longs mois, au Sénat, le second gouvernement Prodi, ou encore en ayant occupé le poste de vice-président de la province de Rome, dans le cas de Nando Simeone, Sinistra Critica en fait un peu partie, de la ‘caste’ en question]. (…) Nous faisons face à la fin, politique et idéologique, du vieux mouvement ouvrier, poursuit SC de façon péremptoire. (…) Le chemin de la reconstruction demande à ce que l’on fasse des expériences intelligentes, audacieuses, courageuses [à l’image du soutien, de par le passé, au gouvernement Prodi, exprimé à la Chambre et au Sénat par les audacieux parlementaires « trotskystes » de SC Salvatore Cannavò et Franco Turigliato ?] » [2]. Le mouvementisme intrinsèque de Sinistra Critica lui fait redonner un coup de barre, en pleine marée populiste, cette fois-ci.
Pour ce qui est du Parti Communiste des Travailleurs (PCL), se présentant de façon indépendante et sur un programme de classe, il a perdu la moitié des voix réalisées en 2008 (208.000 pour la Chambre contre 89.000 en 2013), alors que son activité ces derniers mois avait été quasi exclusivement tournée à la préparation de cette échéance électorale.
27/02/13
-------------------
NOTES
[1] Voir « Incertitudes et crise politique en Italie après les élections », 27/02/13
[2] Voir Sinistra Critica, « Bocciata l’austerità. Ma invece di Syriza, c’è Grillo »
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Incertitudes et crise politique en Italie...
Incertitudes et crise politique en Italie après les élections
Ciro Tappeste
Source: http://www.ccr4.org/Incertitudes-et-crise-politique-en-Italie-apres-les-elections
Avec le scrutin des 24 et 25 février le grand patronat italien, Confindustria, et les partenaires européens de Rome espéraient voir arriver au pouvoir un gouvernement stable, assurant la continuité des politiques d’austérité mises en œuvre par Mario Monti, « le Professore », au cours de ces quinze derniers mois. Ce n’est pas un hasard si, au moment de la publication des premiers sondages sortie des urnes favorables au centre-gauche, lundi à 15h, à la clôture des bureaux de vote, Piazza Affari, la Bourse de Milan, faisait un bond de 4% : le Parti Démocrate (PD) de Pierluigi Bersani était donné gagnant et semblait en mesure de constituer une majorité et à la Chambre et au Sénat pour gouverner. L’un des principaux porte-paroles démocrates, Enrico Letta, se disait confiant et prêt à ouvrir une nouvelle période dans la politique italienne, « la III République ».Mais c’est tout le contraire au final qui est arrivé. Le pays est plongé dans une crise politique inextricable, au plus grand désespoir du patronat et de Bruxelles.
Tout semblait en effet aller dans le sens de la constitution d’un gouvernement dominé par le Parti Démocrate , avec ou sans l’appui de la coalition démocrate-chrétienne menée par Mario Monti au cas où il aurait manqué quelques sièges à Bersani au Sénat. Mais ce ne sont pas quelques sièges qui manquent au PD à la chambre haute où, selon la Constitution italienne, il faut avoir une majorité de sénateurs pour pouvoir constituer un gouvernement. Le PD est loin des 158 sièges nécessaires puisqu’il n’en a que 123 contre 117 pour la coalition du Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi. Les 19 sénateurs centristes de Monti ne peuvent faire pencher la balance ni dans un sens, ni dans un autre et c’est le groupe des 54 sénateurs répondant à Beppe Grillo, l’humoriste qui s’est lancé en politique avec son Mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui a les clefs de la situation. Cependant, le mouvement populiste de Grillo, quoique plutôt anti-Berlusconi mais surtout contre tous les partis traditionnels, n’a aucune intention de passer d’accord avec qui que ce soit. C’est en ce sens que l’on peut dire, en reprenant la une du 26 février du quotidien du PD, Europa, que « Bersani a gagné mais n’a pas de majorité, Silvio [Berlusconi] sauve sa peau et Grillo mange tout le monde ».
On savait la troisième puissance de la zone euro en récession depuis fin 2011, faisant face, depuis une vingtaine d’années, à de graves problèmes structurels que la crise économique internationale n’ont fait qu’approfondir. Aujourd’hui, il faut rajouter à cela une crise politique de première importance puisque le pays s’avère, dans l’état actuel des choses et des tractations entre partis, parfaitement ingouvernable. Alors certes il ne s’agit que de l’énième épisode révélant la crise de régime latente auquel doit faire face la bourgeoisie italienne depuis le début des années 1990 ; une crise de régime que la « Seconde République » -système plus ou moins bipartite instauré de facto après l’Opération Mani Pulite (« Mains Propres »)- n’a pas permis de régler. Il s’agit néanmoins d’une crise d’autant plus grave pour la bourgeoisie qu’elle advient dans un contexte économique européen très particulier, avec un affaiblissement de l’Exécutif espagnol d’un côté -avec les scandales visant Mariano Rajoy et le Parti Populaire espagnol-, et une montée des forces politiques anti-Bruxelles, de droite comme « de gauche », à échelles continentale. C’est en ce sens que, pour la bourgeoisie, « les élections italiennes ont donné le pire résultat possible » comme le souligne le Wall Street Journal ou encore, pour reprendre la une du Financial Times du lendemain du scrutin, « l’Italie fait un saut dans le vide ». Wolfang Schäuble, ministre allemand de l’Economie, a quant à lui pressé « ceux qui ont été élu de former au plus vite un gouvernement pour lever les incertitudes (...) comme celles qui ont été ressenties à la suite des élections grecques de 2012 [car] la crise de l’euro n’est pas finie ». Le panorama qui s’ouvre est donc particulièrement complexe, tant pour le patronat italien que pour les bourgeoisies européennes, mais également pour celles et ceux qui, en Italie, refusent de payer la facture de la crise et seront appeler à construire la riposte ouvrière et populaire nécessaire pour renvoyer patronat et politiciens « a casa », non pas à travers les urnes, mais dans les luttes.
Le Parti Démocrate et Monti, enfants chéris de la bourgeoisie
Le PD, à la tête d’une coalition intégrant notamment sur sa gauche SEL (Gauche, Ecologie et Liberté), du gouverneur des Pouilles Nichi Vendola, était donné favori des sondages et avait reçu l’appui indirect des secteurs les plus concentrés du capital italien, en plus de l’aval des capitales européennes et de l’Eglise. Tous craignaient effectivement, plus que tout, un retour de Berlusconi et de sa coalition aux affaires, à la fois pour l’expérience désastreuse de 2008-2011, mais également en raison de l’incapacité du centre-droit italien à mener les réformes de structures nécessaires au grand patronat.
Le centre-gauche avait en effet été un soutien indéfectible à Monti tout au long de sa présidence à la tête d’un gouvernement de « techniciens ». Au crédit de Monti, il y avait la « confiance rétablie des marchés » (concernant notamment les possibilités de financement de la dette publique italienne à des taux moins exorbitants que sous Berlusconi) grâce à la mise en œuvre d’une politique austéritaire extrêmement brutale faite de coupes sombres, d’augmentation de la pression fiscale sur les ménages et de hausses des taxes ainsi que d’attaques contre le monde du travail, pouvant compter sur la passivité complice des trois principales confédérations syndicales (CGIL, CISL et UIL). C’est ainsi, pour ce dernier volet notamment, que sont passées sans coup férir non seulement une énième réforme des retraites mais également la réforme partielle de l’article 18 du Statut des Travailleurs, facilitant les licenciements [1] . Bersani ainsi que ses alliés s’étaient engagé à respecter l’ensemble des engagements budgétaires et politiques pris par Monti, sans revenir sur aucune de ses contre-réformes. Autant dire que le centre-gauche s’engageait à inscrire son action gouvernementale dans la parfaite continuité des politiques menées jusqu’à présent par le Professore, à l’exception, ici et là, de quelques modifications réclamées par Susanna Camusso et la direction de la CGIL et de sa fédération métallurgique, la FIOM.
La cocotte minute sociale italienne est en effet chauffée à blanc, mais tant le centre-gauche que Monti semblaient persuadés que face au « danger du retour de Berlusconi », l’électorat ouvrier et populaire allait « voter utile ». Et pourtant, il suffit de regarder de plus prés l’impact des politiques qui ont été menées depuis 2010 pour se rendre compte que la situation est explosive. Depuis 2010, ce sont plus de 300 milliards d’euros d’économie qui ont été réalisés, à travers une hausse de la pression fiscale et une diminution drastique des dépenses publiques pendant que le patronat continue à être subventionné pour faciliter la mise en chômage technique (« cassa integrazione ») dans les grandes entreprises du tissu industriel le plus concentré. Parallèlement, en 2012, ce sont plus de 100.000 PME qui ont fait faillite, avec toujours une saignée plus importante dans le Mezzogiorno, au Sud, qu’au Nord. On comprend mieux dans ce cadre comment l’Italie compte prés de 8 millions de pauvres, sur une population de prés de 61 millions. Pour ce qui est du marché du travail, les chiffres sont tout aussi catastrophiques laissant voir que l’Italie décroche de plus en plus par rapport à Paris ou Berlin pour se rapprocher de pays comme le Portugal, l’Etat espagnol ou même la Grèce : les 12% officiels de chômeurs cachent mal qu’ils sont encore plus nombreux si l’on compte les travailleurs au chômage technique (« cassa integrazione ») ou en très grande précarité. En effet, officiellement, prés de 20% des salariés, soit 4 millions sur 22 millions d’actifs, touchent moins de 800 euros par mois.
Que signifie la survie de Berlusconi ?
Berlusconi, que tout le monde donnait pour mort, débarqué quasiment de force en novembre 2011 de la Présidence du conseil, a réussi à tirer son épingle du jeu. En retirant son soutien à Monti -après que ses parlementaires l’ont appuyé tout autant que ceux du PD pendant quinze mois-, il a réussi à se poser en rupture avec la politique du Professore, et par conséquent du PD, accusé d’être à la botte d’Angela Merkel. La survie de Berlusconi et le score du PDL ne sont pas pour autant synonymes d’un déplacement à droite du curseur politique [2].
Toute la campagne de Berlusconi a consisté à reprendre à son compte de façon démagogique le sentiment diffus « anti-austérité » présent dans la société italienne, en prenant bien soin de faire oublier ses propres coupes budgétaires de 2010 et 2011 et en prenant pour cible Monti et Merkel, seuls responsables de la situation selon le PDL. C’est ainsi que la campagne a été pour partie axée sur la fiscalité, avec des promesses de remboursement de la taxe d’habitation (IMU) à hauteur de 4 milliards d’euro, « en cash ou en chèque », pour reprendre les mots du Cavaliere, une amnistie fiscale pour les mauvais payeurs épinglés par le Trésor italien ou encore la création de 4 millions de postes de travail, le tout généreusement arrosé de blagues sexistes et de discours racistes, relayés par ses alliés de La Ligue du Nord. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, bien qu’ayant perdu, Angelo Alfano, bras-droit de Berlusconi, a parlé d’un « succès extraordinaire » des 30,7% au sénat (talonnant de prés le PD et ses alliés avec 31,6%) et les 29,1% à la Chambre (contre les 29,5% pour le PD et sa coalition). Le score en effet permet une survie politique de Berlusconi et le place, lui et son empire médiatico-financier, à l’abri des juges, notamment par rapport au scandale lié à Mediaset (fraude fiscale). Le score du PDL et de la Ligue du Nord met en lumière le fait que le berlusconisme continue à disposer d’un bloc social dans lequel on retrouve, pêle-mêle, des secteurs de la petite et moyenne bourgeoisie, des gros et moyens entrepreneurs du Nord, des artisans, commerçants et agriculteurs, mais aussi des secteurs des classes populaires et du monde du travail, un bloc social que le grand capital italien, en dépit de tous ses relais, économiques, politiques et médiatiques, n’a pas réussi à faire exploser, et encore moins à lézarder. Cela ne doit pas cependant occulter que le PDL a perdu, par rapport aux élections de 2008, prés de 7 millions de voix, contre 1,6 millions pour ses alliés de la Ligue du Nord. C’est en ce sens que le véritable vainqueur des élections des 24 et 25 février est le M5S de Beppe Grillo.
Le Mouvement Cinq Etoiles : une formation populiste « anti-austérité » pour temps de crise
Avec 8,7 millions de suffrages et 25,5% des voix à la Chambre, empêchant, au Sénat, la constitution d’un gouvernement stable, le M5S est le véritable casse-tête de la bourgeoisie. La mouvance, qui n’est pas un parti, n’existait pas il y a trois ans et a réussi à devancer l’ensemble des formations qui sont issues des courants historiques de la vie politique italienne (PC, PSI et Démocratie-Chrétienne). Le vote qui s’est porté sur les listes des « grillini » qui se veulent « ni de droite, ni de gauche » est un vote anti-establishment (contre « la caste » au pouvoir, selon Grillo) et dans un sens anti-austérité.
Anti-système dans la mesure où c’est le reflet de l’exaspération de l’électorat italien face à une classe politique, de droite comme de gauche, éclaboussée par les scandales (les derniers en date étant ceux touchant la droite avec le pots-de-vin versés par Fincantieri, et la gauche, avec l’affaire de la banque Monte Paschi di Siena). Un des mots d’ordre de la campagne a donc été « a casa ! », « rentrez chez vous ! », adressé à des politiciens qui sont parmi les mieux payés d’Europe, Grillo revendiquant une réduction importante des salaires des politiques. A l’image de ce qu’est le mouvement, très lié à une jeune génération encore plus déboussolée politiquement après quinze mois de gouvernement d’unité nationale et subissant de plein fouet les effets de la crise, ce n’est pas un hasard si la première réaction de Grillo a été de tweeter « l’honnêteté va devenir à la mode » alors que les premiers résultats commençaient à infirmer les sondages sortie des urnes.
Nombreux sont les commentateurs, y compris à gauche et avec un appel du pied marqué, à l’image de Sinistra Critica, qui ont parlé d’un « vote anti-austérité »[[Voir Sinistra Critica, « Bocciata l’austerità. Ma invece di Syriza, c’è Grillo]. Cela est assez symptomatique du caractère profondément glissant su terme « anti-austérité ». Dans un certain sens, le vote pour Berlusconi était également un vote contre Monti et un vote « anti-austérité ». Alors certes l’électorat de Grillo n’est pas un simple recyclage de l’électorat de droite puisque, selon la plupart des études, il serait composé pour un tiers d’anciens électeurs de centre-gauche, pour un tiers du centre-droit et le tiers restants d’anciens abstentionnistes. La plateforme des « grillini »,cependant, est assez représentative d’une force populiste, petite-bourgeoise, par temps de crise, alliant pêle-mêle des revendications plutôt keynésiennes et progressistes, comme celle d’un revenu minimal de 1000 euros pour tous, le retour de l’eau dans le giron du public, l’arrêt des « grands chantiers inutiles » comme la TAV (le TGV Lyon-Turin) ou le pont sur le détroit de Messine, l’internet et les transports gratuits, à d’autres comme la défense des petits et moyens entrepreneurs face aux gros, la sortie de l’euro par référendum et le retour à la lire pour ce qui est du volet le plus chauvin de son programme, sans publier les charges en règle de Grillo affirmant vouloir en finir avec les syndicats, assimilés aux partis traditionnels.
C’est le caractère indéfini et insaisissable de l’orientation du M5S qui fait peur à la bourgeoisie qui ne sait pas jusqu’à quel point ses 162 parlementaires seront intégrables ou manœuvrables par le système. Mais du point de vue de notre classe, c’est le caractère populiste et policlassiste de Grillo, sorte de version « 2.0 » de ce qu’a pu être au début des années 1990 le surgissement de la Ligue du Nord, qui est problématique et n’est en aucun cas « l’expression d’un besoin fort d’alternative politique aux politiques de rigueur et d’austérité » comme voudrait le faire croire Sinistra Critica, après avoir renoncé à soutenir la liste de réformiste de gauche et appelé, au final, à l’abstention. C’est le symptôme d’une crise de régime, très problématique pour la bourgeoisie italienne et se partenaires européens, mais qui n’aura pas automatiquement une traduction sur le terrain social du rapport de forces.
Trois scénarios pour une mission compliquée : une crise de régime inquiétante pour les bourgeoisies européennes
La bourgeoisie italienne la plus concentrée et la plus résolument européiste fait face, aujourd’hui, à un énorme problème. Si l’Italie est ingouvernable, ne serait-ce même que quelques mois, avec un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes sur fond de crise politique aiguë, c’est un problème à la fois pour la bourgeoisie italienne, mais également pour le reste des bourgeoisies européennes. Bruxelles, qui exprime leurs intérêts, croyait avoir temporairement remisé le danger qui pesait sur la stabilité financière et monétaire de la zone euro. La tempête pourrait revenir en force plus rapidement que prévu, sur fond de scandales politiques dans l’Etat espagnol, d’instabilité politique en Italie et d’un spread -à savoir le différentiel entre les taux d’emprunt italien et allemand- reparti à la hausse. L’ensemble des bourses au niveau mondial, de Tokyo à Paris en passant, a fortiori, par Milan, ont d’ailleurs ouvert dans le rouge dès le lendemain des résultats des élections italiennes.
La bourgeoisie italienne essaye tant bien que mal depuis les années 1990 de trouver la clef d’une « normalité gouvernementale » à même de permettre l’application des réformes de structure nécessaires pour relancer le capitalisme italien. Jamais depuis 2006 cependant la bourgeoisie ne s’est retrouvée devant des mécanos gouvernementaux aussi compliqués à gérer, témoignant d’une crise de régime latente. Tout a été tenté : « gouvernement technique », à l’image de celui de Monti -ou de Ciampi (1993-1994) ou Dini (1995-1996) en pleine phase, alors, de restructuration de l’échiquier politique italien-, une catégorie politique servant à définir des cabinets ministériels agissant « par-dessus » les partis, incapables de mener la politique réclamée par Confindustria ; « governo di larghe intese », sorte de coalition élargie, dans la meilleure tradition du « transformisme italien », où les retournements et reconfigurations politiques sont monnaie courante ; la dernière figure en date serait le « governissimo », qui n’a de « issimo » que le nom. Suggéré par Massimo D’Alema et Walter Veltroni, tous deux anciens Premiers ministres de centre-gauche, il s’agirait d’un gouvernement du PD élargi à Monti et au PDL ou en tout cas à certaines de ses fractions. L’idée est que, sous la pression des marchés et du spread, le PD pourrait convaincre au moins certains secteurs du PDL à poursuivre l’orientation mise en place jusqu’à présent et assurer une réforme de la loi électorale de façon à organiser des élections à l’automne, sans pour autant qu’il y ait vide de pouvoir. Dans sa déclaration du 27 février, Berlusconi semblerait plutôt favorable à cette hypothèse, en se posant en politicien responsable, ce qui lui permettrait de faire le pari de revenir sur le devant de la scène politique après l’avoir quittée avec pertes et fracas en novembre 2011. Il s’agirait, au final, de la poursuite des quinze mois de gouvernement Monti, mais sans « technicien » à la tête du nouveau cabinet. Pour faire oublier le caractère contre-nature d’une « alliance BBM » [Bersani-Berlusconi-Monti] pour un centre-gauche et un centre qui ont fait campagne contre le danger d’un retour du Cavaliere, on parle dans la presse de « governo scopo », ou « gouvernement à un seul objectif », pour renforcer l’idée qu’il s’agirait d’une simple parenthèse technique. Une telle configuration ferait les choux-gras du M5S qui pourrait se profiler, pour le coup, en seule opposition anti-système, d’où les réticences de la gauche de la coalition menée par Bersani.
La seconde hypothèse a été formulée par Bersani lui-même, tendant la main au M5S dans son seule et unique discours fait mardi en fin d’après-midi, après vingt-quatre heures de silence radio de la part de la direction du PD. Il s’agirait d’un gouvernement sans majorité stable au Sénat, constituant au coup par coup un bloc majoritaire, à l’image de ce qui se fait en Sicile où les élus du M5S soutiennent ponctuellement la majorité de centre-gauche menée par Rosario Crocetta. Un tel scénario est a priori à exclure. Si c’est la stabilité qui est recherchée, elle ne peut être suspendue à un fil, en l’occurrence au bon vouloir des nouveaux sénateurs « grillini » et pourraient s’avérer aussi peu fiables que les quelques sénateurs conservateurs qui ont fini par faire chuter Prodi en 2008 au bout d’un an et huit mois de législature. De son côté, sur son blog, Grillo a sèchement répliqué par un calembour à l’offre faite par Bersani en l’assimilant « au mort qui parle », du tarot napolitain, un homme politiquement mort qui ne sait plus ce qu’il dit, et en sommant le secrétaire du PD de démissionner…
L’autre possibilité serait le scenario grec, à savoir de revoter, à l’image du double scrutin organisé par Athènes au printemps dernier. Le seul problème pour la bourgeoisie, outre la fragmentation de l’échiquier politique, c’est que l’Italie n’est ni la Grèce, ni la Belgique, et par son poids économique, et par son poids politique, et que le pays ne peut pas connaître de vacance de pouvoir gouvernemental à moyen terme. Et pourtant, en raison des impératifs constitutionnels, un Président de la république italien en fin de mandat, ce qui est le cas, en l’occurrence, de Giorgio Napoletano, ne peut dissoudre les Chambres et organiser de nouvelles élections très rapidement. Il faudrait donc attendre la confirmation qu’aucune majorité stable n’est possible au Sénat d’ici à la mi-mars, organiser un nouveau scrutin présidentiel (indirect en Italie), sur la base du Parlement et du Sénat dans leur actuelle configuration post-électorale -avec tout ce que cela représente d’inconnues et d’incertitudes, le président de la république étant, en Italie, notamment en temps de crise, plus qu’une charge honorifique- et enfin organiser, juste avant l’été, un nouveau scrutin, après que le nouveau président aura dissout les deux chambres venant de l’élire.
Aucun des trois scénarios n’est véritablement satisfaisant pour la bourgeoisie italienne. En attendant, elle ne dispose plus de figure « super partes », capable de se situer au dessus de la mêlée, à même de rassurer Bruxelles et les marchés. Cela avait été le rôle de Mario Monti, ancien de Goldmann-Sachs, de la faculté privée milanaise Bocconi et surtout Commissaire européen à la Concurrence. Comme le soulignait l’éditorialiste de la presse patronale turinoise La Stampa, Federico Geremica dès le 25 février, à mesure où les résultats tombaient, la bourgeoisie a fait une erreur de calcul grave en poussant Monti à se présenter.
Quelles perspectives pour l’Italie ?
Structurellement, ce que reflète cette crise de régime, avec l’incapacité pour Confindustria et les secteurs le plus concentrés du capital d’asseoir leur hégémonie politique, c’est avant tout une crise profonde de l’articulation des différentes fractions de classe en Italie, surtout au sein de la bourgeoisie. Le problème auquel fait face Confindustria n’est pas tant le manque de contre-réformes ouvrières et populaires. De ce point de vue, depuis 1993 et surtout 1996, avec le premier gouvernement Prodi, le patronat italien a avancé qualitativement en termes d’offensive contre les acquis et les conquêtes sociales de l’Après-guerre et des années 1970 (ce qui ne l’empêche pas de vouloir pousser encore plus son avantage). Mais ce qui leste pesamment le système italien dans son ensemble et se répercute au niveau politique, c’est le surpoids de la petite et moyenne bourgeoisie, parfaitement surreprésentée politiquement, capable de tenir la grande bourgeoisie en otage, à travers ses expressions politiques diverses, que ce soit le berlusconisme ou la Ligue du Nord, freinant toute possibilité et tentative de concentration et de rationalisation du capital, une nécessité pour la bourgeoisie, plus encore en période de crise.
De façon plus conjoncturelle, la montée en force du « grillismo » représente également une inquiétude forte pour la bourgeoisie. En creux, cela témoigne du fait que les partis traditionnels, courroies de transmission (plus ou moins appropriées et idoines) du capital et instruments de reproduction de l’idéologie dominante, font face à une crise majeure. Par rapport aux précédentes élections de 2008, le PD a perdu 3,5 millions de voix et le PDL 7 millions. Monti, poussé à se présenter à la fois par certains secteurs de la grande bourgeoisie comme Montezemolo, patron de Ferrari et proche de la famille Agnelli, ou encore le Vatican, a fait un score catastrophique, avec prés de la moitié de ses 1,9 millions de voix (10,5% au final), dans le Nord-Ouest, c’est-à-dire là où la bourgeoisie italienne est la plus concentrée, incapable, par conséquent, de structurer un bloc social, géographiquement plus étendu également, à même de « reformer le pays ».
La montée en puissance du M5S, une force populiste, extérieure à l’échiquier politique traditionnel, dont personne ne sait si elle est fondamentalement intégrable ou manœuvrable, représente une inconnue de taille pour le patronat qui va peser de tout son poids pour la discipliner. L’autre élément central à considérer est la façon dont le M5S sera capable de réagir en cas de retour de flamme social. Car si la bourgeoisie italienne a utilisé ses partis, que ce soit la Démocratie Chrétienne ou les partis ouvriers-bourgeois comme le PSI et le PC, c’est bien pour leur capacité à canaliser, historiquement, à travers leurs multiples relais, la lutte des classes, que ce soit au sortir de la guerre ou dans les années 1969-1980. Comme toute force populiste en phase de crise, le M5S sera soumis à des pressions encore plus fortes que les autres courants politiques.
Et c’est bien la possible pression sociale et la possibilité ou non de la canaliser qui fait peur aux analystes les plus lucides de la bourgeoisie italienne. Dans une note du 19 février citée par plusieurs journaux, les analystes de Citigroup tablaient sur la victoire du PD incarnant « le courant pro-Europe et pro-austérité », soulignant cependant que « la capacité du nouveau gouvernement à réformer sera contrariée par la montée des résistances populaires ». Ce ne sont pas les résistances qui ont manqué, ces derniers mois, en Italie, même si elles ont été moins intenses sans doute que dans d’autres pays d’Europe -la bureaucratie syndicale, et tout particulièrement la CGIL, en porte une très lourde responsabilité-. Pour ne citer que quelques exemples parmi les plus paradigmatiques, il suffit de penser à la lutte des mineurs de Carbosulcis en Sardaigne ce été, à la résistance, à Tarente, face à la menace de fermeture du pôle sidérurgique de l’Ilva, ou encore, dernièrement, aux mobilisations très dures des travailleurs précaires du secteur de la logistique dans la région de Milan, Plaisance et Rome (SdA et Ikea), sans même parler du mouvement lycéen qui a commencé prendre corps, cet automne, avec des occupations importantes de lycées, pour la première fois depuis de nombreuses années.
Ces résistances ne sont aujourd’hui qu’embryonnaires mais elles n’en sont pas moins révélatrices d’une situation potentiellement explosive au vu de l’impact de la crise. Le problème est que ces résistance n’ont pas pu converger ni même devenir une sorte de caisse de résonnance du ras-le-bol et de la colère ouvrières et populaires. Le résultat a été le renforcement du vote Grillo qui montre, quant à lui, que la question de la riposte à organiser contre l’offensive que mène la bourgeoisie dans tous les pays d’Europe ne peut se cristalliser autour de la seule question de « l’anti-austérité ».
Sur un double front, donc, la situation à l’issue de ce dernier scrutin révèle les difficultés, pour la bourgeoisie, de reconstituer un nouveau bloc hégémonique, après que celui qui a configuré le système républicain italien au sortir de la guerre -constitué de concert par la Démocratie Chrétienne et le PCI de Togliatti- a trépassé entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. Il n’en reste pas moins que les difficultés à constituer un bloc contre-hégémonique ouvrier et populaire sont sans doute encore plus importantes. La raison principale est certainement à chercher du côté du rôle transformiste par excellence de la gauche italienne, avec son passage du PCI au PDS-DS-PD (acronymes des formations sociale-démocrates ayant succédé à la dissolution du PC), mais aussi dans le caractère subalterne des forces de gauche radicale, Refondation Communiste en tête, par rapport au centre-gauche bourgeois, depuis le milieu des années 1990. Mais la crise, son approfondissement et les secousses et les luttes qui en sortiront pourraient néanmoins permettre de nouveaux espoirs en Italie, à condition qu’une extrême gauche de classe et révolutionnaire se fixe un cap à la hauteur de la situation à venir[[Voir à ce sujet « Les élections italiennes et la ‘gauche de la gauche’ », 27/02/13.
27/02/13
----------------------
NOTES
[1] Tentée sous le second gouvernement Berlusconi, la proposition de réformer l’article 18 avait entrainé une immense vague de contestation sociale et ouvrière en 2003, couplée à un important mouvement antiglobalisation avant et après Gênes 2001 et un très fort mouvement anti-guerre. C’est une des raisons pour lesquelles, en 2006, la coalition de centre-gauche reçoit le soutien de Confindustria qui la croit plus à même de réformer en sa faveur et sans cristalliser un niveau de contestation sociale nuisible à ses affaires et politiquement paralysante.
[2] La loi électorale italienne est faite de telle manière à favoriser, au Sénat, les partis arrivant en tête dans chaque région et qui raflent, par conséquent, la majorité des sièges. D’où l’importance des régions les plus peuplées, comme le Latium, la Lombardie ou la Sicile. Ainsi, en Sicile, avec 27,3%, le centre-gauche remporte 5 sièges et avec 33,4% la droite en prend 14. A la Chambre en revanche, c’est la coalition arrivée en tête au niveau national qui reçoit, de droit, 55% des sièges. Ainsi, avec 29,5% des voix, Bersani reçoit 340 sièges alors que Berlusconi n’en remporte que 124 avec quelques décimales en moins (29,1%). Cette loi électorale, décidée par Roberto Calderoli (Ligue du Nord), en 2005, n’a jamais été modifiée par le centre-gauche au pouvoir (tout comme elle n’a jamais rien fait pour démembrer l’empire médiatique de Berlusconi au nom du confit d’intérêts), tout en sachant que la loi, pour ce qui est du Sénat, favorise grandement la droite.
Ciro Tappeste
Source: http://www.ccr4.org/Incertitudes-et-crise-politique-en-Italie-apres-les-elections
Avec le scrutin des 24 et 25 février le grand patronat italien, Confindustria, et les partenaires européens de Rome espéraient voir arriver au pouvoir un gouvernement stable, assurant la continuité des politiques d’austérité mises en œuvre par Mario Monti, « le Professore », au cours de ces quinze derniers mois. Ce n’est pas un hasard si, au moment de la publication des premiers sondages sortie des urnes favorables au centre-gauche, lundi à 15h, à la clôture des bureaux de vote, Piazza Affari, la Bourse de Milan, faisait un bond de 4% : le Parti Démocrate (PD) de Pierluigi Bersani était donné gagnant et semblait en mesure de constituer une majorité et à la Chambre et au Sénat pour gouverner. L’un des principaux porte-paroles démocrates, Enrico Letta, se disait confiant et prêt à ouvrir une nouvelle période dans la politique italienne, « la III République ».Mais c’est tout le contraire au final qui est arrivé. Le pays est plongé dans une crise politique inextricable, au plus grand désespoir du patronat et de Bruxelles.
Tout semblait en effet aller dans le sens de la constitution d’un gouvernement dominé par le Parti Démocrate , avec ou sans l’appui de la coalition démocrate-chrétienne menée par Mario Monti au cas où il aurait manqué quelques sièges à Bersani au Sénat. Mais ce ne sont pas quelques sièges qui manquent au PD à la chambre haute où, selon la Constitution italienne, il faut avoir une majorité de sénateurs pour pouvoir constituer un gouvernement. Le PD est loin des 158 sièges nécessaires puisqu’il n’en a que 123 contre 117 pour la coalition du Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi. Les 19 sénateurs centristes de Monti ne peuvent faire pencher la balance ni dans un sens, ni dans un autre et c’est le groupe des 54 sénateurs répondant à Beppe Grillo, l’humoriste qui s’est lancé en politique avec son Mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui a les clefs de la situation. Cependant, le mouvement populiste de Grillo, quoique plutôt anti-Berlusconi mais surtout contre tous les partis traditionnels, n’a aucune intention de passer d’accord avec qui que ce soit. C’est en ce sens que l’on peut dire, en reprenant la une du 26 février du quotidien du PD, Europa, que « Bersani a gagné mais n’a pas de majorité, Silvio [Berlusconi] sauve sa peau et Grillo mange tout le monde ».
On savait la troisième puissance de la zone euro en récession depuis fin 2011, faisant face, depuis une vingtaine d’années, à de graves problèmes structurels que la crise économique internationale n’ont fait qu’approfondir. Aujourd’hui, il faut rajouter à cela une crise politique de première importance puisque le pays s’avère, dans l’état actuel des choses et des tractations entre partis, parfaitement ingouvernable. Alors certes il ne s’agit que de l’énième épisode révélant la crise de régime latente auquel doit faire face la bourgeoisie italienne depuis le début des années 1990 ; une crise de régime que la « Seconde République » -système plus ou moins bipartite instauré de facto après l’Opération Mani Pulite (« Mains Propres »)- n’a pas permis de régler. Il s’agit néanmoins d’une crise d’autant plus grave pour la bourgeoisie qu’elle advient dans un contexte économique européen très particulier, avec un affaiblissement de l’Exécutif espagnol d’un côté -avec les scandales visant Mariano Rajoy et le Parti Populaire espagnol-, et une montée des forces politiques anti-Bruxelles, de droite comme « de gauche », à échelles continentale. C’est en ce sens que, pour la bourgeoisie, « les élections italiennes ont donné le pire résultat possible » comme le souligne le Wall Street Journal ou encore, pour reprendre la une du Financial Times du lendemain du scrutin, « l’Italie fait un saut dans le vide ». Wolfang Schäuble, ministre allemand de l’Economie, a quant à lui pressé « ceux qui ont été élu de former au plus vite un gouvernement pour lever les incertitudes (...) comme celles qui ont été ressenties à la suite des élections grecques de 2012 [car] la crise de l’euro n’est pas finie ». Le panorama qui s’ouvre est donc particulièrement complexe, tant pour le patronat italien que pour les bourgeoisies européennes, mais également pour celles et ceux qui, en Italie, refusent de payer la facture de la crise et seront appeler à construire la riposte ouvrière et populaire nécessaire pour renvoyer patronat et politiciens « a casa », non pas à travers les urnes, mais dans les luttes.
Le Parti Démocrate et Monti, enfants chéris de la bourgeoisie
Le PD, à la tête d’une coalition intégrant notamment sur sa gauche SEL (Gauche, Ecologie et Liberté), du gouverneur des Pouilles Nichi Vendola, était donné favori des sondages et avait reçu l’appui indirect des secteurs les plus concentrés du capital italien, en plus de l’aval des capitales européennes et de l’Eglise. Tous craignaient effectivement, plus que tout, un retour de Berlusconi et de sa coalition aux affaires, à la fois pour l’expérience désastreuse de 2008-2011, mais également en raison de l’incapacité du centre-droit italien à mener les réformes de structures nécessaires au grand patronat.
Le centre-gauche avait en effet été un soutien indéfectible à Monti tout au long de sa présidence à la tête d’un gouvernement de « techniciens ». Au crédit de Monti, il y avait la « confiance rétablie des marchés » (concernant notamment les possibilités de financement de la dette publique italienne à des taux moins exorbitants que sous Berlusconi) grâce à la mise en œuvre d’une politique austéritaire extrêmement brutale faite de coupes sombres, d’augmentation de la pression fiscale sur les ménages et de hausses des taxes ainsi que d’attaques contre le monde du travail, pouvant compter sur la passivité complice des trois principales confédérations syndicales (CGIL, CISL et UIL). C’est ainsi, pour ce dernier volet notamment, que sont passées sans coup férir non seulement une énième réforme des retraites mais également la réforme partielle de l’article 18 du Statut des Travailleurs, facilitant les licenciements [1] . Bersani ainsi que ses alliés s’étaient engagé à respecter l’ensemble des engagements budgétaires et politiques pris par Monti, sans revenir sur aucune de ses contre-réformes. Autant dire que le centre-gauche s’engageait à inscrire son action gouvernementale dans la parfaite continuité des politiques menées jusqu’à présent par le Professore, à l’exception, ici et là, de quelques modifications réclamées par Susanna Camusso et la direction de la CGIL et de sa fédération métallurgique, la FIOM.
La cocotte minute sociale italienne est en effet chauffée à blanc, mais tant le centre-gauche que Monti semblaient persuadés que face au « danger du retour de Berlusconi », l’électorat ouvrier et populaire allait « voter utile ». Et pourtant, il suffit de regarder de plus prés l’impact des politiques qui ont été menées depuis 2010 pour se rendre compte que la situation est explosive. Depuis 2010, ce sont plus de 300 milliards d’euros d’économie qui ont été réalisés, à travers une hausse de la pression fiscale et une diminution drastique des dépenses publiques pendant que le patronat continue à être subventionné pour faciliter la mise en chômage technique (« cassa integrazione ») dans les grandes entreprises du tissu industriel le plus concentré. Parallèlement, en 2012, ce sont plus de 100.000 PME qui ont fait faillite, avec toujours une saignée plus importante dans le Mezzogiorno, au Sud, qu’au Nord. On comprend mieux dans ce cadre comment l’Italie compte prés de 8 millions de pauvres, sur une population de prés de 61 millions. Pour ce qui est du marché du travail, les chiffres sont tout aussi catastrophiques laissant voir que l’Italie décroche de plus en plus par rapport à Paris ou Berlin pour se rapprocher de pays comme le Portugal, l’Etat espagnol ou même la Grèce : les 12% officiels de chômeurs cachent mal qu’ils sont encore plus nombreux si l’on compte les travailleurs au chômage technique (« cassa integrazione ») ou en très grande précarité. En effet, officiellement, prés de 20% des salariés, soit 4 millions sur 22 millions d’actifs, touchent moins de 800 euros par mois.
Que signifie la survie de Berlusconi ?
Berlusconi, que tout le monde donnait pour mort, débarqué quasiment de force en novembre 2011 de la Présidence du conseil, a réussi à tirer son épingle du jeu. En retirant son soutien à Monti -après que ses parlementaires l’ont appuyé tout autant que ceux du PD pendant quinze mois-, il a réussi à se poser en rupture avec la politique du Professore, et par conséquent du PD, accusé d’être à la botte d’Angela Merkel. La survie de Berlusconi et le score du PDL ne sont pas pour autant synonymes d’un déplacement à droite du curseur politique [2].
Toute la campagne de Berlusconi a consisté à reprendre à son compte de façon démagogique le sentiment diffus « anti-austérité » présent dans la société italienne, en prenant bien soin de faire oublier ses propres coupes budgétaires de 2010 et 2011 et en prenant pour cible Monti et Merkel, seuls responsables de la situation selon le PDL. C’est ainsi que la campagne a été pour partie axée sur la fiscalité, avec des promesses de remboursement de la taxe d’habitation (IMU) à hauteur de 4 milliards d’euro, « en cash ou en chèque », pour reprendre les mots du Cavaliere, une amnistie fiscale pour les mauvais payeurs épinglés par le Trésor italien ou encore la création de 4 millions de postes de travail, le tout généreusement arrosé de blagues sexistes et de discours racistes, relayés par ses alliés de La Ligue du Nord. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, bien qu’ayant perdu, Angelo Alfano, bras-droit de Berlusconi, a parlé d’un « succès extraordinaire » des 30,7% au sénat (talonnant de prés le PD et ses alliés avec 31,6%) et les 29,1% à la Chambre (contre les 29,5% pour le PD et sa coalition). Le score en effet permet une survie politique de Berlusconi et le place, lui et son empire médiatico-financier, à l’abri des juges, notamment par rapport au scandale lié à Mediaset (fraude fiscale). Le score du PDL et de la Ligue du Nord met en lumière le fait que le berlusconisme continue à disposer d’un bloc social dans lequel on retrouve, pêle-mêle, des secteurs de la petite et moyenne bourgeoisie, des gros et moyens entrepreneurs du Nord, des artisans, commerçants et agriculteurs, mais aussi des secteurs des classes populaires et du monde du travail, un bloc social que le grand capital italien, en dépit de tous ses relais, économiques, politiques et médiatiques, n’a pas réussi à faire exploser, et encore moins à lézarder. Cela ne doit pas cependant occulter que le PDL a perdu, par rapport aux élections de 2008, prés de 7 millions de voix, contre 1,6 millions pour ses alliés de la Ligue du Nord. C’est en ce sens que le véritable vainqueur des élections des 24 et 25 février est le M5S de Beppe Grillo.
Le Mouvement Cinq Etoiles : une formation populiste « anti-austérité » pour temps de crise
Avec 8,7 millions de suffrages et 25,5% des voix à la Chambre, empêchant, au Sénat, la constitution d’un gouvernement stable, le M5S est le véritable casse-tête de la bourgeoisie. La mouvance, qui n’est pas un parti, n’existait pas il y a trois ans et a réussi à devancer l’ensemble des formations qui sont issues des courants historiques de la vie politique italienne (PC, PSI et Démocratie-Chrétienne). Le vote qui s’est porté sur les listes des « grillini » qui se veulent « ni de droite, ni de gauche » est un vote anti-establishment (contre « la caste » au pouvoir, selon Grillo) et dans un sens anti-austérité.
Anti-système dans la mesure où c’est le reflet de l’exaspération de l’électorat italien face à une classe politique, de droite comme de gauche, éclaboussée par les scandales (les derniers en date étant ceux touchant la droite avec le pots-de-vin versés par Fincantieri, et la gauche, avec l’affaire de la banque Monte Paschi di Siena). Un des mots d’ordre de la campagne a donc été « a casa ! », « rentrez chez vous ! », adressé à des politiciens qui sont parmi les mieux payés d’Europe, Grillo revendiquant une réduction importante des salaires des politiques. A l’image de ce qu’est le mouvement, très lié à une jeune génération encore plus déboussolée politiquement après quinze mois de gouvernement d’unité nationale et subissant de plein fouet les effets de la crise, ce n’est pas un hasard si la première réaction de Grillo a été de tweeter « l’honnêteté va devenir à la mode » alors que les premiers résultats commençaient à infirmer les sondages sortie des urnes.
Nombreux sont les commentateurs, y compris à gauche et avec un appel du pied marqué, à l’image de Sinistra Critica, qui ont parlé d’un « vote anti-austérité »[[Voir Sinistra Critica, « Bocciata l’austerità. Ma invece di Syriza, c’è Grillo]. Cela est assez symptomatique du caractère profondément glissant su terme « anti-austérité ». Dans un certain sens, le vote pour Berlusconi était également un vote contre Monti et un vote « anti-austérité ». Alors certes l’électorat de Grillo n’est pas un simple recyclage de l’électorat de droite puisque, selon la plupart des études, il serait composé pour un tiers d’anciens électeurs de centre-gauche, pour un tiers du centre-droit et le tiers restants d’anciens abstentionnistes. La plateforme des « grillini »,cependant, est assez représentative d’une force populiste, petite-bourgeoise, par temps de crise, alliant pêle-mêle des revendications plutôt keynésiennes et progressistes, comme celle d’un revenu minimal de 1000 euros pour tous, le retour de l’eau dans le giron du public, l’arrêt des « grands chantiers inutiles » comme la TAV (le TGV Lyon-Turin) ou le pont sur le détroit de Messine, l’internet et les transports gratuits, à d’autres comme la défense des petits et moyens entrepreneurs face aux gros, la sortie de l’euro par référendum et le retour à la lire pour ce qui est du volet le plus chauvin de son programme, sans publier les charges en règle de Grillo affirmant vouloir en finir avec les syndicats, assimilés aux partis traditionnels.
C’est le caractère indéfini et insaisissable de l’orientation du M5S qui fait peur à la bourgeoisie qui ne sait pas jusqu’à quel point ses 162 parlementaires seront intégrables ou manœuvrables par le système. Mais du point de vue de notre classe, c’est le caractère populiste et policlassiste de Grillo, sorte de version « 2.0 » de ce qu’a pu être au début des années 1990 le surgissement de la Ligue du Nord, qui est problématique et n’est en aucun cas « l’expression d’un besoin fort d’alternative politique aux politiques de rigueur et d’austérité » comme voudrait le faire croire Sinistra Critica, après avoir renoncé à soutenir la liste de réformiste de gauche et appelé, au final, à l’abstention. C’est le symptôme d’une crise de régime, très problématique pour la bourgeoisie italienne et se partenaires européens, mais qui n’aura pas automatiquement une traduction sur le terrain social du rapport de forces.
Trois scénarios pour une mission compliquée : une crise de régime inquiétante pour les bourgeoisies européennes
La bourgeoisie italienne la plus concentrée et la plus résolument européiste fait face, aujourd’hui, à un énorme problème. Si l’Italie est ingouvernable, ne serait-ce même que quelques mois, avec un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes sur fond de crise politique aiguë, c’est un problème à la fois pour la bourgeoisie italienne, mais également pour le reste des bourgeoisies européennes. Bruxelles, qui exprime leurs intérêts, croyait avoir temporairement remisé le danger qui pesait sur la stabilité financière et monétaire de la zone euro. La tempête pourrait revenir en force plus rapidement que prévu, sur fond de scandales politiques dans l’Etat espagnol, d’instabilité politique en Italie et d’un spread -à savoir le différentiel entre les taux d’emprunt italien et allemand- reparti à la hausse. L’ensemble des bourses au niveau mondial, de Tokyo à Paris en passant, a fortiori, par Milan, ont d’ailleurs ouvert dans le rouge dès le lendemain des résultats des élections italiennes.
La bourgeoisie italienne essaye tant bien que mal depuis les années 1990 de trouver la clef d’une « normalité gouvernementale » à même de permettre l’application des réformes de structure nécessaires pour relancer le capitalisme italien. Jamais depuis 2006 cependant la bourgeoisie ne s’est retrouvée devant des mécanos gouvernementaux aussi compliqués à gérer, témoignant d’une crise de régime latente. Tout a été tenté : « gouvernement technique », à l’image de celui de Monti -ou de Ciampi (1993-1994) ou Dini (1995-1996) en pleine phase, alors, de restructuration de l’échiquier politique italien-, une catégorie politique servant à définir des cabinets ministériels agissant « par-dessus » les partis, incapables de mener la politique réclamée par Confindustria ; « governo di larghe intese », sorte de coalition élargie, dans la meilleure tradition du « transformisme italien », où les retournements et reconfigurations politiques sont monnaie courante ; la dernière figure en date serait le « governissimo », qui n’a de « issimo » que le nom. Suggéré par Massimo D’Alema et Walter Veltroni, tous deux anciens Premiers ministres de centre-gauche, il s’agirait d’un gouvernement du PD élargi à Monti et au PDL ou en tout cas à certaines de ses fractions. L’idée est que, sous la pression des marchés et du spread, le PD pourrait convaincre au moins certains secteurs du PDL à poursuivre l’orientation mise en place jusqu’à présent et assurer une réforme de la loi électorale de façon à organiser des élections à l’automne, sans pour autant qu’il y ait vide de pouvoir. Dans sa déclaration du 27 février, Berlusconi semblerait plutôt favorable à cette hypothèse, en se posant en politicien responsable, ce qui lui permettrait de faire le pari de revenir sur le devant de la scène politique après l’avoir quittée avec pertes et fracas en novembre 2011. Il s’agirait, au final, de la poursuite des quinze mois de gouvernement Monti, mais sans « technicien » à la tête du nouveau cabinet. Pour faire oublier le caractère contre-nature d’une « alliance BBM » [Bersani-Berlusconi-Monti] pour un centre-gauche et un centre qui ont fait campagne contre le danger d’un retour du Cavaliere, on parle dans la presse de « governo scopo », ou « gouvernement à un seul objectif », pour renforcer l’idée qu’il s’agirait d’une simple parenthèse technique. Une telle configuration ferait les choux-gras du M5S qui pourrait se profiler, pour le coup, en seule opposition anti-système, d’où les réticences de la gauche de la coalition menée par Bersani.
La seconde hypothèse a été formulée par Bersani lui-même, tendant la main au M5S dans son seule et unique discours fait mardi en fin d’après-midi, après vingt-quatre heures de silence radio de la part de la direction du PD. Il s’agirait d’un gouvernement sans majorité stable au Sénat, constituant au coup par coup un bloc majoritaire, à l’image de ce qui se fait en Sicile où les élus du M5S soutiennent ponctuellement la majorité de centre-gauche menée par Rosario Crocetta. Un tel scénario est a priori à exclure. Si c’est la stabilité qui est recherchée, elle ne peut être suspendue à un fil, en l’occurrence au bon vouloir des nouveaux sénateurs « grillini » et pourraient s’avérer aussi peu fiables que les quelques sénateurs conservateurs qui ont fini par faire chuter Prodi en 2008 au bout d’un an et huit mois de législature. De son côté, sur son blog, Grillo a sèchement répliqué par un calembour à l’offre faite par Bersani en l’assimilant « au mort qui parle », du tarot napolitain, un homme politiquement mort qui ne sait plus ce qu’il dit, et en sommant le secrétaire du PD de démissionner…
L’autre possibilité serait le scenario grec, à savoir de revoter, à l’image du double scrutin organisé par Athènes au printemps dernier. Le seul problème pour la bourgeoisie, outre la fragmentation de l’échiquier politique, c’est que l’Italie n’est ni la Grèce, ni la Belgique, et par son poids économique, et par son poids politique, et que le pays ne peut pas connaître de vacance de pouvoir gouvernemental à moyen terme. Et pourtant, en raison des impératifs constitutionnels, un Président de la république italien en fin de mandat, ce qui est le cas, en l’occurrence, de Giorgio Napoletano, ne peut dissoudre les Chambres et organiser de nouvelles élections très rapidement. Il faudrait donc attendre la confirmation qu’aucune majorité stable n’est possible au Sénat d’ici à la mi-mars, organiser un nouveau scrutin présidentiel (indirect en Italie), sur la base du Parlement et du Sénat dans leur actuelle configuration post-électorale -avec tout ce que cela représente d’inconnues et d’incertitudes, le président de la république étant, en Italie, notamment en temps de crise, plus qu’une charge honorifique- et enfin organiser, juste avant l’été, un nouveau scrutin, après que le nouveau président aura dissout les deux chambres venant de l’élire.
Aucun des trois scénarios n’est véritablement satisfaisant pour la bourgeoisie italienne. En attendant, elle ne dispose plus de figure « super partes », capable de se situer au dessus de la mêlée, à même de rassurer Bruxelles et les marchés. Cela avait été le rôle de Mario Monti, ancien de Goldmann-Sachs, de la faculté privée milanaise Bocconi et surtout Commissaire européen à la Concurrence. Comme le soulignait l’éditorialiste de la presse patronale turinoise La Stampa, Federico Geremica dès le 25 février, à mesure où les résultats tombaient, la bourgeoisie a fait une erreur de calcul grave en poussant Monti à se présenter.
Quelles perspectives pour l’Italie ?
Structurellement, ce que reflète cette crise de régime, avec l’incapacité pour Confindustria et les secteurs le plus concentrés du capital d’asseoir leur hégémonie politique, c’est avant tout une crise profonde de l’articulation des différentes fractions de classe en Italie, surtout au sein de la bourgeoisie. Le problème auquel fait face Confindustria n’est pas tant le manque de contre-réformes ouvrières et populaires. De ce point de vue, depuis 1993 et surtout 1996, avec le premier gouvernement Prodi, le patronat italien a avancé qualitativement en termes d’offensive contre les acquis et les conquêtes sociales de l’Après-guerre et des années 1970 (ce qui ne l’empêche pas de vouloir pousser encore plus son avantage). Mais ce qui leste pesamment le système italien dans son ensemble et se répercute au niveau politique, c’est le surpoids de la petite et moyenne bourgeoisie, parfaitement surreprésentée politiquement, capable de tenir la grande bourgeoisie en otage, à travers ses expressions politiques diverses, que ce soit le berlusconisme ou la Ligue du Nord, freinant toute possibilité et tentative de concentration et de rationalisation du capital, une nécessité pour la bourgeoisie, plus encore en période de crise.
De façon plus conjoncturelle, la montée en force du « grillismo » représente également une inquiétude forte pour la bourgeoisie. En creux, cela témoigne du fait que les partis traditionnels, courroies de transmission (plus ou moins appropriées et idoines) du capital et instruments de reproduction de l’idéologie dominante, font face à une crise majeure. Par rapport aux précédentes élections de 2008, le PD a perdu 3,5 millions de voix et le PDL 7 millions. Monti, poussé à se présenter à la fois par certains secteurs de la grande bourgeoisie comme Montezemolo, patron de Ferrari et proche de la famille Agnelli, ou encore le Vatican, a fait un score catastrophique, avec prés de la moitié de ses 1,9 millions de voix (10,5% au final), dans le Nord-Ouest, c’est-à-dire là où la bourgeoisie italienne est la plus concentrée, incapable, par conséquent, de structurer un bloc social, géographiquement plus étendu également, à même de « reformer le pays ».
La montée en puissance du M5S, une force populiste, extérieure à l’échiquier politique traditionnel, dont personne ne sait si elle est fondamentalement intégrable ou manœuvrable, représente une inconnue de taille pour le patronat qui va peser de tout son poids pour la discipliner. L’autre élément central à considérer est la façon dont le M5S sera capable de réagir en cas de retour de flamme social. Car si la bourgeoisie italienne a utilisé ses partis, que ce soit la Démocratie Chrétienne ou les partis ouvriers-bourgeois comme le PSI et le PC, c’est bien pour leur capacité à canaliser, historiquement, à travers leurs multiples relais, la lutte des classes, que ce soit au sortir de la guerre ou dans les années 1969-1980. Comme toute force populiste en phase de crise, le M5S sera soumis à des pressions encore plus fortes que les autres courants politiques.
Et c’est bien la possible pression sociale et la possibilité ou non de la canaliser qui fait peur aux analystes les plus lucides de la bourgeoisie italienne. Dans une note du 19 février citée par plusieurs journaux, les analystes de Citigroup tablaient sur la victoire du PD incarnant « le courant pro-Europe et pro-austérité », soulignant cependant que « la capacité du nouveau gouvernement à réformer sera contrariée par la montée des résistances populaires ». Ce ne sont pas les résistances qui ont manqué, ces derniers mois, en Italie, même si elles ont été moins intenses sans doute que dans d’autres pays d’Europe -la bureaucratie syndicale, et tout particulièrement la CGIL, en porte une très lourde responsabilité-. Pour ne citer que quelques exemples parmi les plus paradigmatiques, il suffit de penser à la lutte des mineurs de Carbosulcis en Sardaigne ce été, à la résistance, à Tarente, face à la menace de fermeture du pôle sidérurgique de l’Ilva, ou encore, dernièrement, aux mobilisations très dures des travailleurs précaires du secteur de la logistique dans la région de Milan, Plaisance et Rome (SdA et Ikea), sans même parler du mouvement lycéen qui a commencé prendre corps, cet automne, avec des occupations importantes de lycées, pour la première fois depuis de nombreuses années.
Ces résistances ne sont aujourd’hui qu’embryonnaires mais elles n’en sont pas moins révélatrices d’une situation potentiellement explosive au vu de l’impact de la crise. Le problème est que ces résistance n’ont pas pu converger ni même devenir une sorte de caisse de résonnance du ras-le-bol et de la colère ouvrières et populaires. Le résultat a été le renforcement du vote Grillo qui montre, quant à lui, que la question de la riposte à organiser contre l’offensive que mène la bourgeoisie dans tous les pays d’Europe ne peut se cristalliser autour de la seule question de « l’anti-austérité ».
Sur un double front, donc, la situation à l’issue de ce dernier scrutin révèle les difficultés, pour la bourgeoisie, de reconstituer un nouveau bloc hégémonique, après que celui qui a configuré le système républicain italien au sortir de la guerre -constitué de concert par la Démocratie Chrétienne et le PCI de Togliatti- a trépassé entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. Il n’en reste pas moins que les difficultés à constituer un bloc contre-hégémonique ouvrier et populaire sont sans doute encore plus importantes. La raison principale est certainement à chercher du côté du rôle transformiste par excellence de la gauche italienne, avec son passage du PCI au PDS-DS-PD (acronymes des formations sociale-démocrates ayant succédé à la dissolution du PC), mais aussi dans le caractère subalterne des forces de gauche radicale, Refondation Communiste en tête, par rapport au centre-gauche bourgeois, depuis le milieu des années 1990. Mais la crise, son approfondissement et les secousses et les luttes qui en sortiront pourraient néanmoins permettre de nouveaux espoirs en Italie, à condition qu’une extrême gauche de classe et révolutionnaire se fixe un cap à la hauteur de la situation à venir[[Voir à ce sujet « Les élections italiennes et la ‘gauche de la gauche’ », 27/02/13.
27/02/13
----------------------
NOTES
[1] Tentée sous le second gouvernement Berlusconi, la proposition de réformer l’article 18 avait entrainé une immense vague de contestation sociale et ouvrière en 2003, couplée à un important mouvement antiglobalisation avant et après Gênes 2001 et un très fort mouvement anti-guerre. C’est une des raisons pour lesquelles, en 2006, la coalition de centre-gauche reçoit le soutien de Confindustria qui la croit plus à même de réformer en sa faveur et sans cristalliser un niveau de contestation sociale nuisible à ses affaires et politiquement paralysante.
[2] La loi électorale italienne est faite de telle manière à favoriser, au Sénat, les partis arrivant en tête dans chaque région et qui raflent, par conséquent, la majorité des sièges. D’où l’importance des régions les plus peuplées, comme le Latium, la Lombardie ou la Sicile. Ainsi, en Sicile, avec 27,3%, le centre-gauche remporte 5 sièges et avec 33,4% la droite en prend 14. A la Chambre en revanche, c’est la coalition arrivée en tête au niveau national qui reçoit, de droit, 55% des sièges. Ainsi, avec 29,5% des voix, Bersani reçoit 340 sièges alors que Berlusconi n’en remporte que 124 avec quelques décimales en moins (29,1%). Cette loi électorale, décidée par Roberto Calderoli (Ligue du Nord), en 2005, n’a jamais été modifiée par le centre-gauche au pouvoir (tout comme elle n’a jamais rien fait pour démembrer l’empire médiatique de Berlusconi au nom du confit d’intérêts), tout en sachant que la loi, pour ce qui est du Sénat, favorise grandement la droite.
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
L’austérité rejetée, mais c’est Beppe Grillo qui p
par Il Megafono Quotidiano
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1431
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1431
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Italie
En complément à l'excellent papier de Ciro Tappeste, posté par le CCR, cette analyse du "grillisme", parue dans Le Monde Diplo de septembre 2012, par Raffaele Laudani. Sa teneur, l'absence de flou dans son analyse et ses formulations, vient heureusement apporter un démenti aux balivernes qu'on trouve colportées çà et là. Comme par exemple dans le récent article du Il Megafono Quotidiano (1) signalé au-dessus.
(1)"Grillo représente la seule réponse qui a convaincu à une échelle de masse. Une réponse générique, mais radicale, contre la crise, contre l’austérité et contre une politique de continuité qui dure depuis vingt ans, contre la « caste ». Il sera temps de mieux évaluer Grillo, mais il représente sans doute la seule proposition qui ne soit pas décalée du temps actuel (qui n’est pas facile, évidemment), combinant des questions contradictoires. ", etc., etc.
On croit rêver...
Encore un homme providentiel pour l’Italie
Dans un accès de franchise, le président du conseil italien Mario Monti a regretté que « les gouvernements se laissent complètement brider par les décisions de leurs Parlements » (« Der Spiegel », 5 août 2012). Ce genre de désinvolture démocratique installe un climat favorable aux mouvements parapolitiques, tel celui du comique Giuseppe (« Beppe ») Grillo.
par Raffaele Laudani, septembre 2012
Fort de sa victoire aux élections municipales de mai 2012 à Parme, capitale de l’industrie alimentaire et siège de multinationales comme Parmalat ou Barilla, le Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, M5S) a bouleversé le paysage politique transalpin. Fondé il y a seulement deux ans par le comique génois Giuseppe (« Beppe ») Grillo — le « Jiminy Cricket italien (1) », selon le Financial Times —, le M5S a déjà conquis trois villes et compte près de deux cent cinquante élus dans des conseils municipaux et régionaux. S’il réalisait le même score aux élections nationales (soit 18 %), il deviendrait la deuxième force politique du pays, au coude-à-coude avec le Peuple de la liberté (Popolo della libertà, PDL) — actuellement fort mal en point — de l’ancien président du conseil Silvio Berlusconi (2).
Régulièrement accusé de populisme et de comportement antipolitique par les médias, le M5S s’inscrit tout à la fois dans une dynamique internationale et dans une ascendance proprement italienne. A l’image de formations aussi différentes que le Parti des pirates en Allemagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, il prône une participation de la base, un dépassement du clivage entre la droite et la gauche et l’abandon des partis traditionnels, jugés corrompus. Et, comme les girotondi — « ceux qui font la ronde », en l’occurrence autour du siège des institutions — du réalisateur Nanni Moretti, l’Italie des valeurs (Italia dei valori) de l’ancien juge d’instruction de l’opération anticorruption Mani Pulite (« Mains propres ») (3), M. Antonio Di Pietro, ou encore le Peuple violet (qui rejetait toute couleur politique), le M5S a fait de la lutte contre la corruption le socle de son combat politique. La mise en avant de ces thèmes explique certainement mieux le succès du mouvement de M. Grillo que sa devise à prétention écologique : « L’eau, l’environnement, les transports, la connectivité, le développement » — les cinq étoiles.
Comme on peut le lire sur le site de présentation de l’un de ses comités locaux, le M5S se veut un « mouvement liquide », une « association libre de citoyens » dépourvue de structure hiérarchique, section ou carte d’adhérent, dont « le seul point de référence est le blog Beppegrillo.it ». Ses sympathisants sont divers : des néophytes en politique, dont la plupart n’adhèrent à aucune idéologie en particulier ; des militants de gauche déçus ; et même d’anciens partisans de la droite néo- et postfasciste. Ce mélange est particulièrement visible dans les régions « rouges » de l’Italie, comme l’Emilie-Romagne, où le mouvement a pour l’instant connu ses plus grands succès. Point commun de ce rassemblement hétéroclite, tous les grillini reconnaissent en M. Grillo leur véritable représentant, l’unique voix publique du mouvement. Le règlement de certains comités locaux interdit même aux simples militants de s’exprimer dans les médias.
Le comique a fait ses premiers pas en politique par la satire. Banni des antennes de la télévision publique au milieu des années 1980 pour avoir traité les dirigeants du Parti socialiste italien de « voleurs », il se tourne vers les planches et entame une nouvelle carrière. Depuis plus de vingt ans, ses critiques acerbes des collusions entre pouvoir politique et grands groupes privés attirent des hordes de fidèles dans les théâtres, les palais des sports et les stades. Puis il a trouvé avec Internet une caisse de résonance lui permettant non seulement de s’adresser directement aux « tripes » d’un public dont il prétend relayer l’indignation et la frustration, mais aussi de se jouer des grands médias qui, toujours prompts à s’offusquer de ses propos outranciers, lui font de la publicité sans le vouloir.
Si M. Grillo et son mouvement se veulent porteurs de solutions utiles et concrètes — sur les énergies alternatives, les transports « intelligents », etc. —, le contenu de ses discours compte peu dans sa stratégie de communication. Comme l’a très justement fait remarquer un journaliste du quotidien israélien Yediot Aharonot le 25 juin dernier, « Grillo est un bon acteur qui connaît les attentes de son public ». Sa surexposition médiatique lui permet de consolider le lien qui unit son mouvement à ce qu’il considère comme le bon sens populaire. M. Grillo distille régulièrement des déclarations homophobes ou xénophobes, traitant par exemple le président de la région des Pouilles et fondateur du parti Gauche, écologie et liberté, M. Nicola (« Nichi ») Vendola, qui est homosexuel, de buson (« tapette » en dialecte génois) ou estimant que la proposition de donner la nationalité italienne aux enfants d’immigrés nés en Italie n’a « aucun sens ». Plus récemment, s’alignant sur la position de la Ligue du Nord, il s’est insurgé contre la « décadence » de la vie nocturne estivale, qui perturbe selon lui la tranquillité et la sécurité des familles « bien sous tous rapports ».
Culte d’Internet et prophéties biscornues
Le modèle proposé par M. Grillo doit beaucoup à la personnalisation extrême de la politique des années Berlusconi. Cependant, si la force charismatique du « Cavaliere » résidait dans sa participation directe et invasive à la compétition électorale, le M5S propose, lui, une sorte de leadership sans leader : il conquiert l’opinion à mesure que son chef agit en dehors de l’arène électorale, en tenant un rôle de prédicateur et de moralisateur du système.
Le M5S partage également avec le modèle berlusconien un rapport de propriétaire à la politique. Mais, là encore, M. Grillo a su innover. Forza Italia (« Allez l’Italie », le premier parti créé par M. Berlusconi), constituait une émanation directe de Publitalia, l’entreprise responsable de la publicité et du marketing du groupe Mediaset. Au moment de son lancement, ses candidats et ses militants étaient principalement des employés et des dirigeants du groupe de M. Berlusconi. Le M5S fait quant à lui office de « franchiseur » politique. Le nom officiel ainsi que le logo du mouvement appartiennent à son chef, mais leur utilisation est accordée à toute personne qui se reconnaît dans le « non-statut » publié sur le blog et souhaite donner vie à un comité local. Lequel, à la manière d’un restaurant McDonald’s, sera géré par des militants disposant d’une autonomie quasi totale dans leurs actions et leur organisation. Cette indépendance n’empêche toutefois pas M. Grillo d’excommunier — discrètement et selon son bon plaisir — les militants qu’il juge déviants par rapport à l’« esprit » du mouvement, tel M. Valentino Tavolazzi, conseiller municipal de Ferrare, congédié le 5 mars dernier d’un simple billet sur le blog de M. Grillo.
La démocratie participative promue par le M5S se réduit souvent à un simulacre virtuel fondé sur la mobilisation émotionnelle de militants aveuglés par le culte qu’ils vouent à Internet. Selon la philosophie véhiculée par le M5S — notamment dans les vidéos « prophétiques » de M. Gianroberto Casaleggio, expert en communication et cofondateur du V-Day (Vaffanculo-Day, la journée du « va-te-faire-foutre »), qui a lancé le mouvement sur la scène nationale —, Internet constitue davantage qu’un instrument de communication : c’est la condition nécessaire et l’horizon de la nouvelle démocratie mondiale qui devrait émerger, en 2054, de la victoire du monde occidental (et de son accès libre à la Toile) sur le triptyque obscurantiste Russie - Chine - Proche-Orient (4).
Au centre de cette « démocratie numérique », les meetups, des forums de discussion où les militants se « rencontrent » pour partager les « meilleures » solutions aux problèmes de leur ville ou de leur pays. Mis à part cette dimension virtuelle — qui n’est pas sans rappeler le « télévote », très populaire dans les divertissements télévisés, et les réseaux sociaux, où l’intérêt pour la chose publique se confond avec le besoin de « dire ce que l’on pense » et d’être écouté —, la participation des militants du M5S se borne à former des comités électoraux et à choisir les candidats qui représenteront le mouvement. Un modèle qui, finalement, n’est pas si différent de celui des partis politiques que M. Grillo se plaît tant à critiquer (5)...
En revanche, le M5S présente peu de points communs — si ce n’est l’adhésion d’un grand nombre de jeunes militants précaires et surdiplômés — avec les mouvements des « indignés » ou d’Occuper Wall Street, auxquels M. Grillo a souvent cherché à s’identifier, estimant que la seule différence était que sa propre formation « n’[avait] pas encore affronté les forces de l’ordre ». Dans le slogan « Qu’ils s’en aillent tous ! » (« ¡ Que se vayan todos ! ») scandé par les manifestants argentins en 2001 et aujourd’hui par les « indignés », dans la revendication d’une « démocratie réelle maintenant » (« ¡ Democracia real ya ! ») clamée dans les rues de Madrid, la corruption du système est en effet envisagée dans son sens politique premier : l’épuisement et le déclin des partis politiques — devenus la courroie de transmission de la mondialisation —, et la fiction démocratique du système représentatif. A l’inverse, l’indignation des grillini exprime une défense acharnée de ce système, qui aurait été perverti par des hommes politiques immoraux.
Au-delà de ses vagues références au thème de la « décroissance », le M5S n’a que peu de chose — si ce n’est rien — à dire sur la crise économique, l’emprise de la dette et des créanciers ou la précarité grandissante. Invité à s’exprimer sur la possibilité de sortir de la zone euro, M. Grillo s’en est tenu à un laconique « Je ne sais pas, nous examinerons le problème ». Sur ce sujet comme sur les autres, il se contente de reproduire les positions en vogue parmi les Italiens « moyens », sans jamais les insérer dans un projet de société alternatif.
En dépit de son ton radical, le M5S véhicule la même conception de la politique que l’idéologie néolibérale qui a inspiré les programmes d’ajustement structurel dans l’Amérique latine des années 1980, et qui justifie désormais la mise en place de gouvernements « techniques » en Europe. Dans les deux cas, la politique est essentiellement administration, exercice d’un savoir neutre et objectif appliqué avec honnêteté et bon sens. Un bon sens dont se revendique le nouveau maire de Parme, M. Federico Pizzarotti, qui, catapulté de façon inattendue à la tête d’une ville très riche, historiquement aux mains des « coopératives rouges » et de l’Union des industriels, a décidé de choisir les membres de son cabinet en ne considérant que leur curriculum vitae, sans préjugés politiques. Plusieurs mois plus tard, son équipe n’est pas encore au complet...
Il est difficile de prédire ce qu’il adviendra de cette expérience politique encore bigarrée et ambivalente. Le M5S deviendra-t-il, comme le souhaitent les grillini, l’acteur principal d’un renouvellement démocratique radical de la politique italienne ? Ou sera-t-il, comme les formations qui l’ont précédé, absorbé par le système ? Se transformera-t-il, comme l’envisagent certains, en mouvement autoritaire, à l’image de certaines formations du XXe siècle, nées d’un rejet du système avant de devenir des partis de l’ordre ?
Une chose est certaine : ses premiers contacts avec le pouvoir ont révélé les leurres d’une politique qui se veut « pure », guidée exclusivement par la morale. Au conseil municipal de Bologne, deux groupes, en concurrence l’un avec l’autre, ne cessent de se menacer de révéler à la presse des « dossiers compromettants ». A Parme, l’adjoint à l’urbanisme du nouveau maire M5S, choisi pour ses compétences et son professionnalisme, a été contraint de démissionner avant même d’entrer en fonctions : il était accusé d’avoir commis dans le passé de petites irrégularités immobilières et d’avoir mené son entreprise à la faillite. « On dirait un jeu de massacre, a commenté l’incompris. Si nous voulons jouer à la guerre, allons-y (6). » Comme le disait un moralisateur bien connu, interprété jadis par M. Grillo dans un film de Luigi Comencini (L’Imposteur, 1982) : que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre...
Raffaele Laudani
Chercheur au département Histoire et cultures humaines de l’université de Bologne. Auteur de Disobbedienza, Il Mulino, Bologne, 2011.
(1)"Grillo représente la seule réponse qui a convaincu à une échelle de masse. Une réponse générique, mais radicale, contre la crise, contre l’austérité et contre une politique de continuité qui dure depuis vingt ans, contre la « caste ». Il sera temps de mieux évaluer Grillo, mais il représente sans doute la seule proposition qui ne soit pas décalée du temps actuel (qui n’est pas facile, évidemment), combinant des questions contradictoires. ", etc., etc.
On croit rêver...
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Grillé ?
La "seule réponse générique à une échelle de masse", "une réponse radicale, contre la crise, contre l’austérité et contre une politique de continuité qui dure depuis vingt ans, contre la « caste »", qu'ils disaient...L'entourage de Beppe Grillo impliqué dans des sociétés écrans au Costa Rica
Le Monde.fr avec AFP | 08.03.2013 à 12h32 • Mis à jour le 08.03.2013 à 12h42
La liste de l'ancien comique Beppe Grillo (qui lui-même ne peut siéger au Parlement à cause d'une condamnation pour homicide involontaire après un accident de la route) va propulser 162 jeunes Italiens apolitiques, inconnus pour la plupart, sur les bancs de la députation.
Le plus proche entourage de Beppe Grillo, grand pourfendeur de la classe politique italienne, est impliqué dans des affaires troubles au Costa Rica sous couvert de sociétés écran, écrit vendredi 8 mars l'hebdomadaire L'Espresso.
Selon une enquête signée de trois journalistes du journal de gauche, Walter Vezzoli, chauffeur, garde du corps et assistant de Beppe Grillo, ainsi que Nadereh Tadjik, belle-sœur du leader du Mouvement cinq étoiles (M5S), "gèrent 13 sociétés presque toutes basées à Santa Cruz (...), la plus touristique des provinces" du Costa Rica. Citant les noms de plusieurs de ces sociétés, le journal souligne que "quatre d'entre elles sont enregistrées comme 'sociétés anonymes', un écran juridique qui permet de protéger l'identité des actionnaires".
UNE CONSTELLATION DE SOCIÉTÉS AUX ACTIVITÉS VAGUES
Les rôles de président et trésorier sont souvent inversés et M. Vezzoli et Mme Tadjik s'échangent ces postes au gré des sociétés. "Une question demeure : à quoi sert cette constellation de sociétés, dotées de capitaux minimes, pas plus de 10 000 dollars chacune ?", s'interroge l'hebdomadaire.
"Il est difficile de donner une réponse d'autant plus que leurs activités indiquées dans les documents apparaissent, et c'est un euphémisme, assez vagues. Par exemple la Investments Nosrad s'occupe de 'commerce, agriculture, élevage, tourisme, hôtellerie, développement d'activités immobilières, import-export, construction' : il y a boire et à manger", estime L'Espresso.
Beppe Grillo n'est pas impliqué directement dans ces affaires, qui ne sont d'ailleurs pas illégales, mais ces informations font grand bruit en Italie, ternissant l'image de l'ex-comique qui se présente comme un pur et dur, pourfendeur de la classe politique corrompue en Italie.
C'est grâce à cette image qu'il a obtenu un quart des voix lors des législatives de fin février, ce qui lui permet de bloquer pour l'instant tout accord avec la coalition de gauche pour la formation d'un gouvernement. Dans une interview vendredi au quotidien Il Fatto quotidiano, M. Vezzoli a expliqué l'existence de ces sociétés par le fait qu'il avait vécu au Costa Rica où il gérait une discothèque.
+ ce p.s. sur un blog du même quotidien, histoire de fermer le ban :
http://italie.blog.lemonde.fr/2013/03/04/viens-voir-les-grillini-qui-arrivent/Les élus du M5S ont désigné leurs présidents de groupes au Parlement. Ils devront céder leur place dans trois mois. Vito Crimi conduira les sénateurs. 40 ans, originaire de Palerme, il vit à Brescia où il est fonctionnaire au ministère de la justice. Roberta Lombardi, une romaine de 39 ans, guidera les députés. A peine élue, elle est sur la sellette. Sur son blog, elle écrivait, le 23 janvier 2012, que "l'idéologie du fascisme, avant de dégénérer, avait une dimension de communauté nationale puisant dans le socialisme, avec un sens très aigu de l’État et de la protection de la famille".
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Page 5 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Page 5 sur 9
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum