Grèce
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Re: Grèce
Le Guardian confirme cependant :
http://www.guardian.co.uk/business/blog/2011/oct/19/european-debt-crisis-shares-rally
http://www.guardian.co.uk/business/blog/2011/oct/19/european-debt-crisis-shares-rally
Had it not been for militants from the immensely disciplined communist party forming a human chain around the parliament, it is likely that the seething mass would have attempted to storm the building early on. As it was, clashes broke out as soon as riot police started firing tear gas to keep the crowds at bay with hundreds of protesters physically pushing their way up to the great marble steps of the parliament building itself.
Clearly fearing the worst, the Greek government has mounted a draconian security operation with riot police from two crack units guarding parliament. Demonstrators, however, guided by unions, have vowed to remain in Syntagma overnight in the hope that a mass show of people power will persuade parliamentarians to reject the measures when they are voted on article-by-article tomorrow.
In the long-running saga that has gripped Greece it very much feels as if crunch time has come.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Grèce
Que les staliniens, même plus ou moins "radicaux", comme le sont semble-t-il les stals grecs, défendent l'ordre bourgeois, c'est... dans l'ordre des choses. Il n'empêche que la population et les travailleurs sont probablement divisés entre les plus révoltés, voire désespérés, qui veulent en découdre, et des bataillons plus "calmes" encadrés par les syndicats. Il serait surprenant qu'il en soit autrement. Nous en avons fait l'expérience en mai 68, même si les proportions entre les deux "courants" n'était sans doute pas la même qu'en Grèce, et la situation non plus.Had it not been for militants from the immensely disciplined communist party forming a human chain around the parliament, it is likely that the seething mass would have attempted to storm the building early on.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
salut à tous.
Peux importe l'idée quon se fait sur la pertinence de s'attaquer au parlement ni du point de vue du lieu - je reviens pas sur le débat précédent- ni du point de vue de la période (est-ce qu'on en était là en grèce ce jeudi).
Evidemment il ne se serait agit que de s'y attaquer (l'état n'est pas dans un tel état de décomposition qu'il ne puissent empêcher des manifestants fussent-ils des milliers, de pénétrer dans une enceinte assez hermétique (à moins de soupçonner un complot fasciste venant des forces de répressions)
Ce qui importe que le SO du PAME / KKE a protéger non pas un cortège ou des manifestations, mais la cible de milliers de manifestatnts.
Ce qui importe c'est que le so du KKE a 50 ans de moyenne d'âge (vieux mais bien organisé ) alors qu'en face c'est une fraction représnetative d'une jeunesse qui n'a plus rien à perdre.
J'ajouterais qu'à ce moment particulier de la lutte des classes en grèce, pour l'extérieur des groupes partie prenantes devant le parlement ça donne une image désastreuse de la mobilisation. L'Etat c'est ainsi évité avec le concours du KKE de devoir faire défendre par la police le parlement, ce qui aurait donné une toute autre image.
Le mur est tombé mais l'histoire mettra encore bien du temps à digérer le stalisnisme
Peux importe l'idée quon se fait sur la pertinence de s'attaquer au parlement ni du point de vue du lieu - je reviens pas sur le débat précédent- ni du point de vue de la période (est-ce qu'on en était là en grèce ce jeudi).
Evidemment il ne se serait agit que de s'y attaquer (l'état n'est pas dans un tel état de décomposition qu'il ne puissent empêcher des manifestants fussent-ils des milliers, de pénétrer dans une enceinte assez hermétique (à moins de soupçonner un complot fasciste venant des forces de répressions)
Ce qui importe que le SO du PAME / KKE a protéger non pas un cortège ou des manifestations, mais la cible de milliers de manifestatnts.
Ce qui importe c'est que le so du KKE a 50 ans de moyenne d'âge (vieux mais bien organisé ) alors qu'en face c'est une fraction représnetative d'une jeunesse qui n'a plus rien à perdre.
J'ajouterais qu'à ce moment particulier de la lutte des classes en grèce, pour l'extérieur des groupes partie prenantes devant le parlement ça donne une image désastreuse de la mobilisation. L'Etat c'est ainsi évité avec le concours du KKE de devoir faire défendre par la police le parlement, ce qui aurait donné une toute autre image.
Le mur est tombé mais l'histoire mettra encore bien du temps à digérer le stalisnisme
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Grèce
verié2 a écrit:Il y a eu le même genre d'incidents lors des dernières manifs en Italie. Dans son article de cette semaine, LO dénonce d'ailleurs les manifestants violents :Quelqu'un a-t-il plus d'infos sur ces manifs en Italie et les conditions de ces affrontements ?
Lutte Ouvrière
C'est donc une manifestation vivante, comptant de nombreux jeunes venus de toute l'Italie par trains et cars spéciaux, qui s'est élancée dans les rues de Rome. Elle a malheureusement vite été interrompue, quelques petits groupes organisés, casqués et armés de bâtons, ayant profité de la manifestation pour s'en prendre à des voitures, à des agences bancaires, à une caserne désaffectée de carabiniers, y mettant le feu. La police en a alors profité pour intervenir violemment, se heurtant à l'ensemble du cortège, l'empêchant d'aller à son terme prévu place Saint-Jean-de-Latran et s'attirant des réactions en conséquence.
Je sais pas trop si c'est "le même genre d'incidents".
La différence en terme d'amplitude déjà change complètement la nature du truc : des milliers de personnes et un parlement ; quelques bonhommes et des caisses.
Pour Athènes, je suis comme tout le monde, j'ai du mal à cerner l'ensemble du problème.
Pour Rome, ça a l'air quand même nettement plus simple : les manifestants s'opposent aux types plus ou moins masqués et parfois vaguement armés (j'ai rien contre l'armement dans l'absolu bien sûr !... ça dépend juste de qui, de quoi, de pourquoi, du contexte, ...), c'est-à-dire qu'ils défendent leur manifestation, d'une façon ou d'une autre ; parce que ces bonhommes là, à leur corps défendant sans doute (quoi que je serais curieux de savoir combien de provocateurs stipendiés on trouve dans le lot... d'autant que la flicaille italienne est spécialiste dans le domaine), c'est du pain béni pour la répression.
(Roma – Dopo i disordini di via Cavour i black bloc ricominciano a spaccare vetrine e incendiare macchine. Nel mezzo del corteo si scatena la rabbia dei manifestanti, al grido di “fascisti” e “andate via”. I Cobas, nel corteo immediatamente dopo il blocco nero, si animano cercando prima di dissuadere i “neri” e poi scontrandosi con alcuni di loro. di Franz Baraggino, Lorenzo Galeazzi, Paolo Dimalio)
Invité- Invité
Re: Grèce
D'accord, il semble - je dis bien "semble" faute d'infos - y avoir une différence de nature, que tu expliques bien, entre les bagarres en Italie et en Grèce. Cela-dit, par le passé, les syndicats italiens et l'ex PC stalinien devenu Parti démocrate se sont tout de même signalé à maintes reprises eux aussi par leur défense de l'ordre bourgeois...
Gades
Je sais pas trop si c'est "le même genre d'incidents".
La différence en terme d'amplitude déjà change complètement la nature du truc : des milliers de personnes et un parlement ; quelques bonhommes et des caisses.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
Difficile de voir ce qui se passe sur cette vidéo. Il me semble néanmoins que le rôle d'un SO est de protéger les manifestants : si des types attaquent un cortège, leur rôle est de réagir. En revanche, le rôle d'un SO n'est certainement pas de charger les types qui cassent des vitrines ou qui lancent des trucs sur des flics, ou pire, de les livrer aux flics.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
Verié :
Bien sûr... et je doute pas qu'ils seront très heureux de recommencer dès que possible (même si ça me semble un peu rapide aussi de comparer le KKE avec le PD... qui en plus du PCI a recyclé aussi toute une parte de la vieille démocratie chrétienne, par l'intégration du Parti populaire, et tout ce qu'il y avait de plus pourri et qui gravitait vaguement autour) !
Sinon j'ai pas une quantité démesurée d'informations, donc je vais pas en rajouter... n'en sachant guère plus.
Bien sûr... et je doute pas qu'ils seront très heureux de recommencer dès que possible (même si ça me semble un peu rapide aussi de comparer le KKE avec le PD... qui en plus du PCI a recyclé aussi toute une parte de la vieille démocratie chrétienne, par l'intégration du Parti populaire, et tout ce qu'il y avait de plus pourri et qui gravitait vaguement autour) !
Sinon j'ai pas une quantité démesurée d'informations, donc je vais pas en rajouter... n'en sachant guère plus.
Invité- Invité
Re: Grèce
L'étonnement me sidère!
Mais où et quand les réformistes, staliniens ou pas, payés pour défendre le système,
ne se dressent pas contre les luttes quand elles menacent le pouvoir?
Ils l'ont-il fait tous les jours, en 68, que j'ai vécu dans le détail,
jusqu'à l'abattoir électoral de Juin.
Dans la crise en cours, le Nord de leur action, en France comme ailleurs,
c'est torpiller la perspective d'un tous ensemble si puissant
qu'il conduise à une grève générale active et insurrectionnelle.
La seule façon de les empêcher de nuire, c'est une crise très avancée
et un mouvement de masse si puissant qu'il les balaie.
On en est loin, mais on peut, dans la crise qui ne fait que commencer, y arriver en quelques années...
Mais où et quand les réformistes, staliniens ou pas, payés pour défendre le système,
ne se dressent pas contre les luttes quand elles menacent le pouvoir?
Ils l'ont-il fait tous les jours, en 68, que j'ai vécu dans le détail,
jusqu'à l'abattoir électoral de Juin.
Dans la crise en cours, le Nord de leur action, en France comme ailleurs,
c'est torpiller la perspective d'un tous ensemble si puissant
qu'il conduise à une grève générale active et insurrectionnelle.
La seule façon de les empêcher de nuire, c'est une crise très avancée
et un mouvement de masse si puissant qu'il les balaie.
On en est loin, mais on peut, dans la crise qui ne fait que commencer, y arriver en quelques années...
Dernière édition par Roseau le Ven 21 Oct - 22:32, édité 1 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
L'étonnement me sidère!
Mais où et quand les réformistes, staliniens ou pas, payés pour défendre le système,
ne se dressent pas contre les luttes quand elles menacent le pouvoir?
A mon tour d'être sidéré : depuis quand quelques totos qui font tomber des vitrines sont ils des "luttes qui menacent le prouvoir" ?
Qu'il y ait des luttes de classes nombreuses, consistantes, sans aucun doute ! Mais qui sont pour le momment dépourvues de la "petite étincelle" qui changerait tout (et qui permettrait d'avancer des perspectives stratégiques un tant soi peu réaliste, au lieu de se complaire en généralités sans efficacité et en principes douteux)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
gérard je pense pas qu'on parler pour la grèce de quelques "totos". Ca me parait plutôt être le reflet de l'état d'esprit majoritaire de la majorité de la jeunesse, même si ladite majorité ne passe pas à l'acte. C'est par exemple assez éloigné de ce qu'on pourrait dire des totos allemands dans la période (qui malgré leur nombre plus conséquent qu'ailleurs ne reflètent pas l'état d'esprit de la jeunesse. Si tu dis ça en fonction de leur incapacité à prendre le dessus sur le SO du PAME, c'est plus réaliste... Si on oublie que derrière le so du PAME se tiennent les flics. >J'ai déjà fait des petites manifs sur cette place c'est pas facile de se prendre les groupes organisés qui arrivent en descente.
Par ailleurs ce so ne défendait pas un cortège, comme argué plus tôt mais le parlement (ou plus exactement évitait aux flics d'avoir le sal taf à faire devant le parlement) depuis avant le regroupement de la manif.
Par ailleurs ce so ne défendait pas un cortège, comme argué plus tôt mais le parlement (ou plus exactement évitait aux flics d'avoir le sal taf à faire devant le parlement) depuis avant le regroupement de la manif.
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Grèce
gérard menvussa a écrit:L'étonnement me sidère!
Mais où et quand les réformistes, staliniens ou pas, payés pour défendre le système,
ne se dressent pas contre les luttes quand elles menacent le pouvoir?
A mon tour d'être sidéré : depuis quand quelques totos qui font tomber des vitrines sont ils des "luttes qui menacent le prouvoir" ?
Qu'il y ait des luttes de classes nombreuses, consistantes, sans aucun doute ! Mais qui sont pour le momment dépourvues de la "petite étincelle" qui changerait tout (et qui permettrait d'avancer des perspectives stratégiques un tant soi peu réaliste, au lieu de se complaire en généralités sans efficacité et en principes douteux)
Heureusement Gégé est en France.
Qu'il y reste surtout. Il ne gêne pas les camarades grecs.
Pour le reste, Lieva a répondu.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Justement, je côtoie quelques "zémigrés" de ladite jeunesse, et cela n'a pas l'air d'être "l'état d'esprit majoritaire"... Evidemment, si c'est "l'état d'esprit majoritaire", cela change tout (en tout cas pour moi) Je peut me tromper, étant assez loin du "théâtre des évènements"... Maintenant, Roseau est tout autant éloigné de la situation...Ca me parait plutôt être le reflet de l'état d'esprit majoritaire de la majorité de la jeunesse, même si ladite majorité ne passe pas à l'acte.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
Bon je pense qu'on a raison de poser le problème. Il y a d'abord comme d'habitude -mais pas toujours dans le même sens- le décalage entre émigrés et locaux ( je connais par exemple deux frangins qui vivent pour l'un à Athènes pour l'autre en france, ils ont pas tout à fait le même point de vue sur la situation). Ceci dit il faut rester prudent sur l'état d'esprit des masses qui est assez volatile. Je dis pas qu'il n'y a pas de décalage du tout entre les plus remontés plus ou moins organisés et la masse des jeunes. Mais ce qui est sur c'est que le rejet des institutions est en pleine explosion et que cette journée constituait un point culminant potentiel... Et que le rôle joué par le PAME/KKE a été de brouiller les pistes et d'éviter à l'état d'avoir à taper trop fort. C'est pas une manif altermondialiste en france ou en allemagne (ou par ailleurs aucune des orgas représentées sur ce forum ne se serait permise d'aller s'intercaler entre les flics et des manifestants).
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Grèce
On a pas de divergence la dessus. Le seul truc qui me faisait bondir, c'est quand Roseau prétendait que les totos dirigeaient des "luttes qui menacent le pouvoir" Or justement, des luttes "qui menacent le pouvoir" on a intérêt a en voir et à les soutenir, et pas seulement en Grèce ! A condition de ne pas se tromper...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
C'est la meilleure !gérard menvussa a écrit: Roseau prétendait que les totos dirigeaient des "luttes qui menacent le pouvoir"
Où ça ? Source ?
Qui va croire une telle affirmation ?
Si des totos pouvaient faire cela, je ne penserai pas que l'urgence c'est de reconstruire le mouvement ouvrier, y compris construire un parti révo...
Par ailleurs, comme rappelé par Lieva, on ne peut ramener la volonté de lutte à quelques totos...
Quant à savoir si c'était la bonne stratégie de tenter d'occuper le Parlement,
aucun MR sérieux ne se permettrait de le dire.
Seule la direction d'un parti révolutionnaire grec pourrait disposer des informations
et de l'expérience qui permette de juger et prendre les bonnes initiatives,
qu'il s'agisse de la disposition du combustible comme du moment de l'étincelle.
Je me contente de rappeler qu'en Grèce, comme ailleurs, les staliniens,
comme n'importe quelle direction réformiste,
comme l'a déjà fait le FdG dans la lutte pour les retraites,
se mettront toujours du côté de la bourgeoisie dans les moments critiques.
En Grèce, en pleine grève générale, ils se sont mis du côté des flics.
Il faut leur faire payer le plus cher possible.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Grèce : « un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver »
Intervention à prendre très au sérieux. Ce que cette femme explique pour son pays, la Grèce, peut être prémonitoire pour l'Europe, et la France en particulier, tant que le pouvoir protègera les banques et les privilégiés. Ce que nous vivons, c'est un pillage organisé selon l'idéologie néolibérale. Il faut apprendre à résister et en urgence ! (Jean Dornac)
Intervention à la Conférence de Londres contre l'austérité organisée par la Coalition of Resistance (1er octobre 2011 ).
Je viens de Grèce, un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver, le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne. Après l’adoption, l’application et surtout…l’échec des quatre traitements de choc appelés Memoranda, et l’application actuellement du cinquième, qui est le plus dur et inhumain, la Grèce n’est plus le pays qu’on connaissait : Maintenant, les rues se vident après le coucher du soleil, les restaurants cherchent désespérément des clients et les magasins des rues commerçantes désertées tombent en ruine. Le pourquoi de cette métamorphose est donné par ces quelques chiffres : Les salariés et les retraités ont déjà perdu 30%-50% et parfois même plus de leur pouvoir d’achat. Ce qui a comme conséquence qu’environ 30% des magasins ou 35% des pompes a essence sont fermées pour toujours. Que le chômage atteindra probablement 30% l’année prochaine. Qu’on aura 40% de moins d’hôpitaux et de lits d’hôpitaux, ou que l’Etat grec se trouvant, il y a quelques jours, dans l’incapacité de fournir des livres scolaires à ses écoliers, les invite à en faire des photocopies (!), etc. etc. En somme, que la faim, oui la faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir…
Cependant, les Grecs ne sont pas seulement désespérés. Ils sont aussi combatifs, ils résistent, ils luttent. Surtout, après l’apparition fin mai 2011 du mouvement des Aganaktismeni, des Indignés Grecs, qui a rempli les places des centaines de villes grecques avec d’énormes foules radicalisées ayant deux mots d’ordre principaux : « On ne doit rien, on ne vend rien, on paye rien ». Et « qu’ils s’en aillent tous »...
Mais attention : résister en Grèce a l’époque de l’austérité barbare des Memoranda n’est pas chose facile. D’abord, à cause de la répression qui est terrible, méthodique, inhumaine. Ensuite, en raison de l’importance de l’enjeu : la Grèce constitue actuellement un cas test mondial, un véritable laboratoire planétaire dans lequel sont testées les capacités de résistance des peuples aux plans d’ajustement structurels aux temps de la grande crise des dettes publiques. En somme, tous les regards, tant de ceux d’en haut comme de ceux d’en bas, sont tournés jour après jour vers ce petit pays européen qui a la malchance d’être devenu le cobaye mondial du néolibéralisme le plus cynique. La conséquence en est que pour faire aboutir la moindre revendication, il faut pratiquement renverser le pouvoir et faire, ni plus ni moins, la révolution !
La leçon que nous tirons de cette situation totalement inédite est que, aujourd’hui beaucoup plus qu’hier, il n’y a pas de salut à l’intérieur des frontières nationales. Que face à la Sainte Alliance des gouvernants et de ceux d’en haut, la coordination et la mise en réseau des résistances de ceux d’en bas constitue la condition sine qua non de tout espoir de succès ! En mots plus simples, pour que le test grec ne tourne pas a l’avantage de nos bourreaux de la tristement célèbre Troïka, c’est-à-dire le FMI, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne, il faut au plus vite qu’on unisse nos forces, qu’on forme la Sainte Alliance de ceux d’en bas !
OXI-2.jpg
NON !
Ce n’est pas donc un hasard que la première conférence internationale contre la dette et les mesures d’austérité ait été organisée à Athènes au début de mai 2011, par l’Initiative grecque pour une commission internationale d’audit de la dette publique, un mouvement, dont je suis membre fondateur. Le grand succès de cette première Conférence internationale nous avait agréablement surpris mais, en réalité, il était doublement prémonitoire : d’abord, parce que deux semaines plus tard, le mouvement des Indignés grecs faisait son irruption sur la scène sociale et politique du pays en occupant la place Syntagma d’Athènes. Ensuite, parce qu’il devenait de plus en plus clair non seulement que la question de dette publique se trouve a la racine des tous les grands problèmes de notre temps, mais que la mobilisation indépendante autour de la demande d’audit de cette dette publique était plus que possible, car elle répondait a une vraie demande populaire !
Je crois que la leçon qu’on peut tirer de l’expérience de l’Initiative grecque pour une Commission d’audit de la dette publique n’est plus valable seulement pour la Grèce. Elle l’est aussi pour tous les autres pays attaqués par les marchés financiers, la Troïka et le capital : l’audit des dettes publiques peut, à première vue, paraître une activité ingrate, peu attirante et réservée aux spécialistes, mais en réalité elle est capable d’inspirer et même de mobiliser des grandes foules à deux conditions : D’abord, qu’elle soit totalement indépendante des institutions et appuyée par les citoyens mobilisés dans leurs quartiers, leurs lieux de travail et d’étude. Et ensuite, qu’elle vise clairement à identifier la part illégitime de la dette afin de l’annuler et ne pas la payer !
Cinq mois après cette première conférence internationale d’Athènes contre la dette et les mesures d’austérité, on peut mesurer le chemin parcouru : l’Initiative grecque est en train de faire des émules presque partout en Europe, au sud et au nord, a l’ouest comme a l’est. La tâche qu’impose à nous tous une telle situation est manifeste : ces mouvements et ces campagnes autour de l’audit de la dette publique doivent au plus vite se rencontrer et se mettre en réseaux. Et tout cas afin de rendre leur action plus efficace et répondre aux expectatives des populations, avant qu’il ne soit pas trop tard pour tout le monde…
C’est exactement à cette tâche que s’adonne le CADTM, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, dont je suis aussi membre, et qui combine son expertise –fruit de 20 ans de luttes aux côtés des pauvres du Sud de la Planète- avec sa présence sur le terrain de luttes dans plusieurs pays européens. L’apport théorique et pratique du CADTM dans le développement du mouvement contre la dette et l’austérité en Grèce mais aussi dans d’autres pays, a été et reste très important. Mais je crains que pour pouvoir répondre aux nouveaux défis qui nous sont lancés par une situation de véritable guerre a mort entre riches et pauvres, il faudra beaucoup plus que le CADTM, que tous les réseaux internationaux qui se battent avec courage contre la dette et l’austérité. Il faudra beaucoup plus de forces militantes, beaucoup plus d’élaboration programmatique et surtout beaucoup plus de coordination par-delà les frontières nationales.
Je voudrais maintenant terminer avec quelque chose qui me tient à cœur : l’organisation autonome, ou plutôt l’auto-organisation et la lutte des femmes contre la dette et l’austérité. Si les femmes sont les premières victimes de l’agression néolibérale en cours contre les salariés et toute la société, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont licenciées en masse et les premières. C’est surtout parce que ce qui constitue un pilier de cette agression, c’est-à-dire la destruction et la privatisation des services publics, a comme conséquence directe que les femmes sont obligées d’assumer en famille les tâches d’utilité publique assumées jusqu’à hier par l’Etat. En somme, les femmes sont désormais appelées a assurer chez elles, en privé, les services offerts jadis par les jardins d’enfants, les hôpitaux, les hospices pour vieillards, les caisses de chômage, les asiles psychiatriques, et même par la sécurité sociale. Et tout ça absolument gratis ! Et en plus, tout ça enveloppé dans l’emballage idéologique d’un retour forcé a la maison et à la famille imposé par une prétendue « nature » de la femme acceptée seulement comme… l’esclave obéissante des autres ! En somme par un retour au patriarcat le plus abject, qui est d’ailleurs combiné avec une attaque frontale contre les quelques droits qui nous restent, à nous femmes…
Ma conclusion sera catégorique : voilà pourquoi les femmes doivent s’organiser de façon autonome pour lutter contre la dette et l’austérité. Si elles ne le font pas, il n’y aura personne d’autre qui le fera à leur place…
Je vous remercie.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
Un pas est franchi dans l'explosion des contradictions : d'une part Papandreou ne peut plus tenir son parti sans faire de concession, d'autre part le club des dirigeants européens laisse éclater sa surprise et sa rage devant l'idée insensée de demander son avis au peuple grec.
http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/10/31/sarkozy-consterne-par-lannonce-de-referendum-en-grece/
http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/10/31/sarkozy-consterne-par-lannonce-de-referendum-en-grece/
31 octobre 2011
Sarkozy consterné par l’annonce d’un référendum en Grèce
Nicolas Sarkozy est consterné par l’annonce de référendum faite, à la surprise générale, par le premier ministre grec, Georges Papandréou. Le président français croyait avoir réglé le cas de la faillite de la Grèce et de la recapitalisation des banques lors du conseil européen de mercredi, tout en sachant qu’il fallait renforcer le fonds européen de stabilité financière et s’assurer que l’Italie n’allait pas être gagnée par la contagion de la crise. Soudain, tout est à recommencer. « Le geste des Grecs est irrationnel et de leur point de vue dangereux », estime un proche du président. Les 8 milliards d'aides du FMI n'ont pas été versées. Il est peu imaginable qu'elles le soient tant que la situation n'est pas éclaircié. La Grèce fera-t-elle défaut entretemps? C'est le scénario catastrophe qui inquiéte un visiteur du soir de M. Sarkozy.
Nicolas Sarkozy prévoit de téléphoner ce mardi à la chancelière allemande Angela Merkel, alors que le scénario tant redouté s'esquisse: la mise sous tutelle d'une Europe incapable de résoudre ses difficultés à la veille du G20 de Cannes, qui rassemblera jeudi et vendredi les dirigeants des principales puissances de la planète.
M. Papandréou semble avoir été victime d’une rébellion au sein du Pasok, le parti socialiste au pouvoir à Athènes. Le référendum grec, qui reviendrait à approuver le plan de sauvetage européen, n’aurait lieu que cet hiver, sans doute en février. D’ici là, c’est tout le plan décidé à Bruxelles qui s’effondre : comment imaginer que les banques internationales vont accepter d’effacer 50 % de leurs créances si les Grecs, par référendum, décident de faire défaut ? Comment imaginer que le Bundestag allemand va voter l’octroi d’aide supplémentaire à ce pays ? Jusqu’à présent, Berlin n’a fait valider que le projet de FESF. Côté français, on ne voit donc pas comment la Grèce va pouvoir vivre d’ici à ce référendum, s'il a lieu.
Un rejet par la population grecque du plan de sauvetage de Bruxelles signifierait qu’il faut aller plus loin dans l’effacement de la dette d'Athènes et donc prononcer un défaut de ce pays, catastrophique pour toute la zone euro. Les Allemands sont eux-aussi stupéfaits, furieux d'avoir découvert l'initiative de M. Papandréou, tout comme Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Grèce
La bourgeoisie grecque peut dire merci aux bureaucrates et aux réformistes :
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-298.pdf
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-298.pdf
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
Tu n'a pas relu ton message avant de le poster ? Car il est clair que les soc dem qui avaient perdu la main (avec la montée des mobilisations) l'ont retrouvé (avec l'histoire du référendum) Il faut perdre cette habitude de penser que nos adversaires vont faire ce que nous voudrions qu'ils fassent : l'effet de surprise est un élément déterminant de toute stratégie réussie....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
Avant de raconter n'importe quoi, qui connait les 4 questions??? Car apparemment, il y en aura quatre.
La première est : "êtes vous d'accord pour une guerre civile" (ou à peu près çà)?
Quand on lit la première question, je me dis qu'il y a "anguille sous roche", malgré l'air offusqué de notre cher dictateur national..
Une chose est sûre c'est que les questions seront "orientées".
Drôle de référendum...
La première est : "êtes vous d'accord pour une guerre civile" (ou à peu près çà)?
Quand on lit la première question, je me dis qu'il y a "anguille sous roche", malgré l'air offusqué de notre cher dictateur national..
Une chose est sûre c'est que les questions seront "orientées".
Drôle de référendum...
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Grèce
On s'en fout, des quatres questions. L'important est que l'affaire du référendum va polariser la situation sociale et politique pour des mois encore, et qu'au final ce sera sur le terrain choisi par la social démocratie. Choisi sous contrainte, bien entendu ! Mais c'est justement le fait de n'importe quelle décision stratégique....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Remplacement des "hauts gradés" militaires
http://www.athensnews.gr/portal/8/49916
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Grèce
gérard menvussa a écrit:Tu n'a pas relu ton message avant de le poster ? Car il est clair que les soc dem qui avaient perdu la main (avec la montée des mobilisations) l'ont retrouvé (avec l'histoire du référendum) Il faut perdre cette habitude de penser que nos adversaires vont faire ce que nous voudrions qu'ils fassent : l'effet de surprise est un élément déterminant de toute stratégie réussie....
Ce qui parait du n'importe quoi est peut-etre un raisonnement logique de survie du PASOK.
Si il continuait, avec ses élus qui se font casser la gueule par des gens ivres de colère quand ils sortent non protégés, le PASOK risquait d'etre éliminé, laissant le champ libre à la droite (d'un point de vue électoral).
Hum, je pense plutot que les libéral-nomenclaturistes du PASOK en avaient marre de se faire allumer par la droite.
En allant au référendum ils les prennent par les couilles en leur disant : Là il faudra que vous choisissiez clairement. Ils ne veulent pas se faire baiser comme le PSOE a etre seuls au charbon de la politique anti-ouvriere.
L'enfance de l'art.
Maintenant il faudra voir quand meme voir ce qu'il en est exactement de ce réferendum et les questions posées. Ensuite que le mouvement de masse traite très sérieusement cette question , qui ne relevera pas de 2005 mais d'une situation où les masses sont en partie mobilisées.
Par ailleurs, sur la question des incidents qui ont eut lieu devant le parlement , les vidéos montrent clairement et malheureusement que 200 à 300 militants du KKE ont chargé une manif de masse en visant particulierement des manifestants du mouvement contre le paiement de la dette.
Cette attaque est extremement grave et fait beaucoup de mal , la responsabilité du KKE est totale et sans aucun doute.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Le gouvernement n'a pas nécessairement besoin de passer devant le Parlement pour organiser le référendum. Il peut poser directement la question qui doit être approuvée avec un taux de participation de 40%.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Roseau a écrit:Le gouvernement n'a pas nécessairement besoin de passer devant le Parlement pour organiser le référendum. Il peut poser directement la question qui doit être approuvée avec un taux de participation de 40%.
Ils peuvent essayer de le foutre en l'air pour qu'il n'y ait pas de référendum, et il me semble que sa majorité est très réduite (3 voix) au parlement.
Bref faire tomber Papandreou avant que le processus de référendum. Le cours de la corruption d'un parlementaire grec vient de remonter très brutalement.
Il y a également la solution d'un pronunciamiento de l'armée qu'il ne faut pas completement évacué dans les mois à venir.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
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