99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
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Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
Le sectarisme le plus plat encombre les révolutionnaires.
Ce que nous apprennent une série de mouvements sur la planète, que ce soit ceux des prolétaires chinois (sans partis ni syndicats), les prolétaires d'Indonésie (des syndicats puissants construits dans la dureté face au capital et son état), des mouvements de jeunes prolétaires dits indignés comme ceux des Portugais et des Espagnols, déplaçant des centaines de milliers de prolétaires (et que des ignares petits bourgeois sectaires essayent de faire passer pour des mouvements de la petite bourgeoisie), ce que nous apprennent les mouvements de masse turcs et brésiliens remuant des millions de jeunes prolétaires et soutenus par les syndicats ouvriers, ce que nous apprennent les soulèvements dans les pays dits du monde arabo-musulman, mettant en route des millions, voir des dizaines de millions de prolétaires et ouvrant de fait les espaces de création de partis ouvriers et de syndicats ouvriers, etc (et le etc est très lourd), ce que nous apprennent toute une série de secousses de masse dans de très nombreux autres pays, c'est que des secteurs de masse considérables sont prêts à la bataille , voir les masses entières, dans beaucoup d'endroits sur la planète, mais qu'existe une crise profonde des organisations ouvrières dans une série d'endroits .
La résolution de cette crise ne passe pas par sommer les masses de reconnaitre la nécessité d'un parti, ni d'insulter les masses en mouvement, mais de faire ses preuves, de prouver d'abord qu'on est aux côtés d'elles face au capital, dans les combats des masses.
Ca passe par comprendre ce qui se passe, qu'en Espagne et au Portugal, comme dans d'autres états, se sont bien des mouvements issus d'autre chose que les petits courants ossifiés du mouvement ouvrier qui remettent le prolétariat au centre, permettent à des centrales syndicales de revenir à la lutte des classes c'est la dure leçon des faits et de la réalité.
Pour les révolutionnaires, la reconnaissance de la réalité, la compréhension des moteurs de mouvements de masse progressistes, est très importante.
Ca ne signifie pas qu'un parti soit inutile mais ça rends complètement out ceux qui somment les masses de les reconnaitre comme directions. Ces derniers sont des crétins sectaires réactionnaires dangereux.
Construire un parti c'est aussi partir d'une analyse des classes en mouvement, faire partie des mouvements du prolétariat contre le capital et les états bourgeois.
Esther Vivas dont je ne partage pas une partie des conceptions en matière de parti, fourni depuis un moment une série de textes utiles d'analyse des masses en mouvement dans le monde. C'est elle qui a attiré l'attention sur le fait que des secteurs de masse du prolétariat, surtout les plus précaires, avaient retrouvé le chemin du combat dans les mouvements des indignés espagnols et portugais alors qu'ils passaient complétement à côté des organisations ouvrières classiques.
Ce n'est pas faire des louanges au spontanéisme que de reconnaitre que des masses se mettent en mouvement sans parti, reconnaitre la réalité, partir d'elle, de l'analyse des mouvements de masse tels qu'ils sont, c'est reprendre le bon bout pour construire un parti.
Les mouvements des masses de prolétaires qu'on voit presque partout sur la planète maintenant représentent en soi un tout qu'on ne peut, alors oui :
Quand on fait le compte de ce qui s'est passé depuis 4 ans, oui il y a des phénomènes de contamination, oui les masses au Wisconsin ont été encouragé par la révolution égyptienne qui a été encouragée par le soulèvement tunisien, les choses rebondissent de continent en continent et de pays en pays, que ça emmerde ou pas quelques gauchistes sectaires.
L'analyse des classes en présence ne donne quasiment pas de marges dans de très nombreux soulèvements qui existent pour dire qu'elles seraient fruits d'autres classes que le prolétariat, comme la petite bourgeoisie. Les niaiseries sur les classes moyennes, niaiseries inventées par la bourgeoisie ne résistent pas à l'analyse.
Ces soulèvements de masse qu'on a vu en Turquie, Brésil, Chili, montrent l'actualité de la révolution, des masses disponibles à la bataille, y compris dans des pays pas forcement secoués par la grande crise capitaliste internationale.
C'est de cette activité qu'on part, disparate au niveau des formes d'organisations et des contenus politiques, mais partant d'un même mouvement. Les masses n'ont pas attendu que le parti soit constitué, ni des soviets (et il faudra construire les uns et les autres pour gagner).
Elles progressent en avec des avancées et des reculs, en explorant des impasses , en partant à l'assaut. L'absence cruelle de partis révolutionnaires se fait sentir pour aider les masses à progresser plus vite.
L'augmentation de l'activité de la classe ouvrière en grèves, manifs, mouvements, etc, sur les 6 premiers mois de l'année dans pratiquement toute l'Afrique du Nord, Égypte, Libye, Tunisie et Algérie , montrent que les poussées des soulèvements continuent depuis fin 2010 de faire effet .
Organiser, organiser et organiser, et ça passe par analyser, analyser et analyser, et d'abord d'aller au combat social et politique aux côtés des masses.
Ce que nous apprennent une série de mouvements sur la planète, que ce soit ceux des prolétaires chinois (sans partis ni syndicats), les prolétaires d'Indonésie (des syndicats puissants construits dans la dureté face au capital et son état), des mouvements de jeunes prolétaires dits indignés comme ceux des Portugais et des Espagnols, déplaçant des centaines de milliers de prolétaires (et que des ignares petits bourgeois sectaires essayent de faire passer pour des mouvements de la petite bourgeoisie), ce que nous apprennent les mouvements de masse turcs et brésiliens remuant des millions de jeunes prolétaires et soutenus par les syndicats ouvriers, ce que nous apprennent les soulèvements dans les pays dits du monde arabo-musulman, mettant en route des millions, voir des dizaines de millions de prolétaires et ouvrant de fait les espaces de création de partis ouvriers et de syndicats ouvriers, etc (et le etc est très lourd), ce que nous apprennent toute une série de secousses de masse dans de très nombreux autres pays, c'est que des secteurs de masse considérables sont prêts à la bataille , voir les masses entières, dans beaucoup d'endroits sur la planète, mais qu'existe une crise profonde des organisations ouvrières dans une série d'endroits .
La résolution de cette crise ne passe pas par sommer les masses de reconnaitre la nécessité d'un parti, ni d'insulter les masses en mouvement, mais de faire ses preuves, de prouver d'abord qu'on est aux côtés d'elles face au capital, dans les combats des masses.
Ca passe par comprendre ce qui se passe, qu'en Espagne et au Portugal, comme dans d'autres états, se sont bien des mouvements issus d'autre chose que les petits courants ossifiés du mouvement ouvrier qui remettent le prolétariat au centre, permettent à des centrales syndicales de revenir à la lutte des classes c'est la dure leçon des faits et de la réalité.
Pour les révolutionnaires, la reconnaissance de la réalité, la compréhension des moteurs de mouvements de masse progressistes, est très importante.
Ca ne signifie pas qu'un parti soit inutile mais ça rends complètement out ceux qui somment les masses de les reconnaitre comme directions. Ces derniers sont des crétins sectaires réactionnaires dangereux.
Construire un parti c'est aussi partir d'une analyse des classes en mouvement, faire partie des mouvements du prolétariat contre le capital et les états bourgeois.
Esther Vivas dont je ne partage pas une partie des conceptions en matière de parti, fourni depuis un moment une série de textes utiles d'analyse des masses en mouvement dans le monde. C'est elle qui a attiré l'attention sur le fait que des secteurs de masse du prolétariat, surtout les plus précaires, avaient retrouvé le chemin du combat dans les mouvements des indignés espagnols et portugais alors qu'ils passaient complétement à côté des organisations ouvrières classiques.
Ce n'est pas faire des louanges au spontanéisme que de reconnaitre que des masses se mettent en mouvement sans parti, reconnaitre la réalité, partir d'elle, de l'analyse des mouvements de masse tels qu'ils sont, c'est reprendre le bon bout pour construire un parti.
Les mouvements des masses de prolétaires qu'on voit presque partout sur la planète maintenant représentent en soi un tout qu'on ne peut, alors oui :
Cependant, la dynamique de contamination mutuelle est indubitable, d’autant plus dans un monde globalisé, fortement connecté et avec le rôle clé et amplificateur des réseaux sociaux et des médias.
Quand on fait le compte de ce qui s'est passé depuis 4 ans, oui il y a des phénomènes de contamination, oui les masses au Wisconsin ont été encouragé par la révolution égyptienne qui a été encouragée par le soulèvement tunisien, les choses rebondissent de continent en continent et de pays en pays, que ça emmerde ou pas quelques gauchistes sectaires.
L'analyse des classes en présence ne donne quasiment pas de marges dans de très nombreux soulèvements qui existent pour dire qu'elles seraient fruits d'autres classes que le prolétariat, comme la petite bourgeoisie. Les niaiseries sur les classes moyennes, niaiseries inventées par la bourgeoisie ne résistent pas à l'analyse.
Ces soulèvements de masse qu'on a vu en Turquie, Brésil, Chili, montrent l'actualité de la révolution, des masses disponibles à la bataille, y compris dans des pays pas forcement secoués par la grande crise capitaliste internationale.
C'est de cette activité qu'on part, disparate au niveau des formes d'organisations et des contenus politiques, mais partant d'un même mouvement. Les masses n'ont pas attendu que le parti soit constitué, ni des soviets (et il faudra construire les uns et les autres pour gagner).
Elles progressent en avec des avancées et des reculs, en explorant des impasses , en partant à l'assaut. L'absence cruelle de partis révolutionnaires se fait sentir pour aider les masses à progresser plus vite.
L'augmentation de l'activité de la classe ouvrière en grèves, manifs, mouvements, etc, sur les 6 premiers mois de l'année dans pratiquement toute l'Afrique du Nord, Égypte, Libye, Tunisie et Algérie , montrent que les poussées des soulèvements continuent depuis fin 2010 de faire effet .
Organiser, organiser et organiser, et ça passe par analyser, analyser et analyser, et d'abord d'aller au combat social et politique aux côtés des masses.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
Une série de ruptures et de débuts de recompositions se font dans l'extrème gauche européenne en ce moment.
Prenons dans l'ordre :
1) L’Italie
Cela mijotait depuis un moment mais a réellement explosé sur les dernières grandes élections italiennes.
Après un demi-siècle d'attente, un nouveau cycle.
Avec tout le recul nécessaire car sont mal identifiées les couches sociales soulevées et sous-jacentes du Brésil aux indignés portugais et espagnols, des bosniaques aux révolutionnaires d'Afrique du Nord, des Turcs aux Malais, des Indonésiens aux jeunes prolétaires urbains migrants chinois, du Mai québecois aux jeunes chiliens, et il y a 2 ou 3 ans des jeunes français, italiens, anglais, etc .
Ce point commun c'est que ce sont des prolétaires, toujours des prolétaires, qui bougent dans tous les cas, ou des jeunes se battant par rapport à leurs conditions de futurs prolétaires (le CPE français).
2) Le "Subversive Festival" des Balkans à Zagreb, agite depuis 2 ou 3 ans une fermentation et les premiers pas d'une gauche révolutionnaire.
3) La grande-Bretagne connait un regroupement non négligeable de la gauche révolutionnaire après les échecs de regroupements précédents .
4) L'Allemagne .
6) La Russie
Et ailleurs.
La constatation de la "contamination" de soulèvements de masse historiques dans toutes les régions du monde va marquer et peser très fortement sur les recompositions de la gauche révolutionnaire partout.
Nous risquons de passer d'un pessimisme considérable , surtout dans la vieille extrème gauche fatiguée à peut-être des excès d'optimisme. Mais même ces excès sont en soit une indication d'un chgt de situation.
Mais ce ne sont pas des petits groupes avant-gardistes qui éclairent le chemin mais bien des masses considérables de prolétaires qui se jettent à l'assaut des pouvoirs, des fois avec une grande ténacité, et les groupes révolutionnaires se construisent ou se recomposent dans les espaces dégagés par les mouvements de masse. Il y a des raisons à cela, par exemple, la crise des organisations de masse précédentes du mvt ouvrier. Les recompositions de la gauche révolutionnaires se déroulent dans ce contexte.
Ca va un peu dans tous les sens même dans des pays où le mvt ouvrier avait été complétement écrasé (et son re-surgissement se fait là dans des sociétés ayant profondément muté), mais il est clair que la gauche révolutionnaire internationale devrait être profondément bouleversée.
Prenons dans l'ordre :
1) L’Italie
Cela mijotait depuis un moment mais a réellement explosé sur les dernières grandes élections italiennes.
On rajoutera cet article tressant un cadre :Quelques liens sur les sites qui parlent des remous qui existent (cités il y a un mois) :
http://www.ilmegafonoquotidiano.it/
http://perunmovimentoanticapitalista.wordpress.com/
http://sinistrainparlamento.blogspot.fr/
http://www.ilmegafonoquotidiano.it/news/la-crisi-della-sinistra-%C3%A8-anche-la-crisi-del-sindacato
http://www.ilmegafonoquotidiano.it/news/ri-costruire-non-ricomporre-una-sinistra-che-non-c%C3%A8-pi%C3%B9
http://www.ilmegafonoquotidiano.it/news/un-nuovo-progetto-politico-anticapitalista
Il fut un temps où les débats de la gauche révolutionnaire italienne irriguaient la gauche révolutionnaire européenne.
Après un demi-siècle d'attente, un nouveau cycle.
Avec tout le recul nécessaire car sont mal identifiées les couches sociales soulevées et sous-jacentes du Brésil aux indignés portugais et espagnols, des bosniaques aux révolutionnaires d'Afrique du Nord, des Turcs aux Malais, des Indonésiens aux jeunes prolétaires urbains migrants chinois, du Mai québecois aux jeunes chiliens, et il y a 2 ou 3 ans des jeunes français, italiens, anglais, etc .
Ce point commun c'est que ce sont des prolétaires, toujours des prolétaires, qui bougent dans tous les cas, ou des jeunes se battant par rapport à leurs conditions de futurs prolétaires (le CPE français).
2) Le "Subversive Festival" des Balkans à Zagreb, agite depuis 2 ou 3 ans une fermentation et les premiers pas d'une gauche révolutionnaire.
Ce n'est pas sans rapport avec des secousses sociales non négligeables de la Bosnie à la Croatie ou la Slovénie (et bientôt la Serbie). Cette fermentation suit son chemin..
Les secousses sociales et politiques qui agitent la Turquie, les pays d'Afrique du nord, la Grèce, la Bulgarie pèsent maintenant sur les Balkans (dont la bébérévolution est ...un bébé de ces mvts).
3) La grande-Bretagne connait un regroupement non négligeable de la gauche révolutionnaire après les échecs de regroupements précédents .
4) L'Allemagne .
Les batailles sociales qui ont eut lieu en Turquie ont un grand retentissement dans la gauche "de la gauche" allemande. Et on devrait assister à une petite scission de gauche de Die Linke.
Autrement dite : Neue Antikapitalistische Organisation
http://www.esserecomunisti.it/?p=58638
http://nao-prozess.de/
6) La Russie
On en avait parlé déjà mais une petite gauche révolutionnaire a surgi dans les grands rassemblements d'opposition en Russie, loin d'être ridicule, tentant des jonctions avec la classe ouvrière sans ridicule.
La répression extrêmement dure qui s'abat sur toute l'opposition en Russie masque ce phénomène mais ne peut être négligé par sa signification.
Et ailleurs.
La constatation de la "contamination" de soulèvements de masse historiques dans toutes les régions du monde va marquer et peser très fortement sur les recompositions de la gauche révolutionnaire partout.
Nous risquons de passer d'un pessimisme considérable , surtout dans la vieille extrème gauche fatiguée à peut-être des excès d'optimisme. Mais même ces excès sont en soit une indication d'un chgt de situation.
Mais ce ne sont pas des petits groupes avant-gardistes qui éclairent le chemin mais bien des masses considérables de prolétaires qui se jettent à l'assaut des pouvoirs, des fois avec une grande ténacité, et les groupes révolutionnaires se construisent ou se recomposent dans les espaces dégagés par les mouvements de masse. Il y a des raisons à cela, par exemple, la crise des organisations de masse précédentes du mvt ouvrier. Les recompositions de la gauche révolutionnaires se déroulent dans ce contexte.
Ca va un peu dans tous les sens même dans des pays où le mvt ouvrier avait été complétement écrasé (et son re-surgissement se fait là dans des sociétés ayant profondément muté), mais il est clair que la gauche révolutionnaire internationale devrait être profondément bouleversée.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
Ce que je veux rajouter au msg précédent c'est qu'il y a 3 grandes différences avec la dernière grande poussée mondiale de rebellions des masses (années 60-70) :
1) La poussée que l'on constate depuis 3 à 4 ans est une poussée de résistance des masses et pas toujours d'assaut pour gagner des choses nouvelles (sauf en Chine, en Indonésie, en Malaisie, et en Afrique du Nord, etc). C'est une poussée acre, dure,...
2) les masses qui se mettent en mouvement le font dans la plupart des cas hors des vieux partis et vieux syndicats ouvriers, des fois en reconstruisant complétement ceux-ci (Indonésie, Egypte , etc). C'est ce que l'on peut contater.
3) les grandes poussées ne sont pas le fait de la petite-bourgeoisie ou de couches sociales privilégiées dans le sens du XXIeme siècle, comme cela se fit en partie dans les années 60 où ce fut bien la petite-bourgeoisie dans la jeunesse qui fut très présente, même si les masses ouvrières furent la clé a bien des endroits des accélérations, ainsi que des mouvements prenant appui sur des masses paysannes. La raison a cela vient beaucoup d'un double phénomène : Le développement du capitalisme a laminé la petite-bourgeoisie comme classe, ainsi qu’en grande partie la paysannerie, et en même temps le niveau d'instruction et de capacité à communiquer du prolétariat a monté d'une énorme façon.
Les mouvements actuels sont toujours des mouvements de prolétaires urbains ou futurs prolétaires urbains dans quelques cas .
Il en ressort que la construction d'une gauche révolutionnaire ne se fait pas dans des mouvements de masse déjà organisés depuis longtemps mais dans la plupart des cas hors de vieux syndicats de masse (sauf Tunisie), elle ne peut se faire non plus dans une jeunesse petite-bourgeoise scolarisée comme dans les années 60 parce que c'était là les seuls espaces libres pour la gauche révolutionnaire.
Jamais sur la planète la gauche révolutionnaire n'a eu de telles responsabilités et les recettes des années 60 pour se construire ne sont pas les mêmes. Même si il y a des tentatives pathétiques pour reconstruire des formules magiques vis à vis de petits partis réformistes bureaucratisés comme si ces derniers étaient l'équivalent de ce qu'ils étaient il y a 50 ans (comme en France et en Italie , l'un autour du FdG l'autre de PRC).
Les révolutionnaires sont confrontés à se construire dans d'immenses mouvements de masse sans concurrents puissants réformistes et à affronter les problèmes d'organisation des masses. Les batailles d'organisations repartent de plus bas (donc des batailles des fois basiques contre des idées réactionnaires dans les mouvements de masse) et beaucoup plus fluides (pas d'ossifications, ce sont les mouvements de masse qui font leurs expériences et il s'agit d'être dedans pour aider plus vite à murir).
Une situation moins politisée qu'il y a 60 ans, mais en même temps plus ouverte et sans limites établies, en même temps plus difficile et plus âpre.
Mais encore faut-il reconnaitre qu'il se passe réellement quelque chose d'inédit depuis 90 ans du côté de masses plus ouvrières qu'il y a 60 ans.
1) La poussée que l'on constate depuis 3 à 4 ans est une poussée de résistance des masses et pas toujours d'assaut pour gagner des choses nouvelles (sauf en Chine, en Indonésie, en Malaisie, et en Afrique du Nord, etc). C'est une poussée acre, dure,...
2) les masses qui se mettent en mouvement le font dans la plupart des cas hors des vieux partis et vieux syndicats ouvriers, des fois en reconstruisant complétement ceux-ci (Indonésie, Egypte , etc). C'est ce que l'on peut contater.
3) les grandes poussées ne sont pas le fait de la petite-bourgeoisie ou de couches sociales privilégiées dans le sens du XXIeme siècle, comme cela se fit en partie dans les années 60 où ce fut bien la petite-bourgeoisie dans la jeunesse qui fut très présente, même si les masses ouvrières furent la clé a bien des endroits des accélérations, ainsi que des mouvements prenant appui sur des masses paysannes. La raison a cela vient beaucoup d'un double phénomène : Le développement du capitalisme a laminé la petite-bourgeoisie comme classe, ainsi qu’en grande partie la paysannerie, et en même temps le niveau d'instruction et de capacité à communiquer du prolétariat a monté d'une énorme façon.
Les mouvements actuels sont toujours des mouvements de prolétaires urbains ou futurs prolétaires urbains dans quelques cas .
Il en ressort que la construction d'une gauche révolutionnaire ne se fait pas dans des mouvements de masse déjà organisés depuis longtemps mais dans la plupart des cas hors de vieux syndicats de masse (sauf Tunisie), elle ne peut se faire non plus dans une jeunesse petite-bourgeoise scolarisée comme dans les années 60 parce que c'était là les seuls espaces libres pour la gauche révolutionnaire.
Jamais sur la planète la gauche révolutionnaire n'a eu de telles responsabilités et les recettes des années 60 pour se construire ne sont pas les mêmes. Même si il y a des tentatives pathétiques pour reconstruire des formules magiques vis à vis de petits partis réformistes bureaucratisés comme si ces derniers étaient l'équivalent de ce qu'ils étaient il y a 50 ans (comme en France et en Italie , l'un autour du FdG l'autre de PRC).
Les révolutionnaires sont confrontés à se construire dans d'immenses mouvements de masse sans concurrents puissants réformistes et à affronter les problèmes d'organisation des masses. Les batailles d'organisations repartent de plus bas (donc des batailles des fois basiques contre des idées réactionnaires dans les mouvements de masse) et beaucoup plus fluides (pas d'ossifications, ce sont les mouvements de masse qui font leurs expériences et il s'agit d'être dedans pour aider plus vite à murir).
Une situation moins politisée qu'il y a 60 ans, mais en même temps plus ouverte et sans limites établies, en même temps plus difficile et plus âpre.
Mais encore faut-il reconnaitre qu'il se passe réellement quelque chose d'inédit depuis 90 ans du côté de masses plus ouvrières qu'il y a 60 ans.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
En VFCopas a écrit:
On rajoutera cet article tressant un cadre :
Après un demi-siècle d'attente, un nouveau cycle.
"A l’approche d’un demi-siècle d’attente", Claude Gabriel, 24 juin 2013 :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29020
Et, pour faire bonne mesure, cet article de François Chesnais, paru dans le numéro 48 de la version papier de la revue Carré rouge
"Analyser concrètement une situation complètement nouvelle" - 8 avril 2013
http://www.carre-rouge.org/spip.php?article522
Texte riche d'interrogations, discutable certainement, mais pas anodin. Rien de ce qu'écrivent Chesnais et son équipe n'est anodin.
Sinon, je suis en gros d'accord avec ton appréciation de la période.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
Babel a écrit:En VFCopas a écrit:
On rajoutera cet article tressant un cadre :
Après un demi-siècle d'attente, un nouveau cycle.
"A l’approche d’un demi-siècle d’attente", Claude Gabriel, 24 juin 2013 :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29020
Et, pour faire bonne mesure, cet article de François Chesnais, paru dans le numéro 48 de la version papier de la revue Carré rouge
"Analyser concrètement une situation complètement nouvelle" - 8 avril 2013
http://www.carre-rouge.org/spip.php?article522
Texte riche d'interrogations, discutable certainement, mais pas anodin. Rien de ce qu'écrivent Chesnais et son équipe n'est anodin.
Sinon, je suis en gros d'accord avec ton appréciation de la période.
En fait c'est le même texte et c'est moi qui ai eu une mauvaise lecture de la version italienne sur l'analyse des couches et classes sociales en mouvement.
L'analyse de Claude Gabriel est très utile .
Par contre l'article de Chesnais je le trouve beaucoup moins convaincant, notamment sur les illusions sur la réalité des organisations ouvrières en France. Quand il y a au maxi un adhérent d'orga politique ouvrière tous les 10 entreprises, parler de réseau dense d'organisations me semble out et hors du temps :
Pour le meilleur ou pour le pire, « l’espace politique » français est occupé de façon dense, ce qui donne à ceux qui appartiennent à ces structures syndicales, associations, organisations et collectifs politiques une responsabilité importante, qu’ils le veuillent ou non. On est dans une configuration politique différente de celle dans laquelle les Indignés ont surgi dans l’État espagnol (pour prendre l’exemple le plus distinctif des « nouveaux mouvements » dans le cadre européen que nous connaissons le mieux, celui de la zone euro)
Notre camarade devrait retourner un peu voir dans les profondeurs de la classe pour se rendre compte que :
1) Il n'y a plus aucun parti organisé dans les entreprises (sauf un petit peu LO).
2) Les grandes organisations de résistance de masse (syndicats) sont l'ombre d'elles-mêmes , faibles, fragmentées, bureaucratisées.
Les espaces sociaux et politiques sont immenses.
L'activité de la classe ouvrière demeure malgré tout importante. Il suffit d’enquêter un peu pour comptabiliser un très grand nombre de luttes de résistances des travailleurs, ou malgré tout des batailles pour le salaire, les conditions de travail, etc. Dans les pages sociales de ce site nous avons fait plusieurs sondages temporels montrant cette forte activité, peut-être moins importante qu'à une époque, mais existant réellement. A un moment plus de 10 hôpitaux ont été en grève en même temps sans que personne politiquement ou syndicalement ne relie ces batailles entre elles et les dotent d'une forme d'organisation adaptée au défi rencontré.
Les batailles de postiers sont nombreuses, sans que cela ne soit répertorié pour proposer non seulement des objectifs mais surtout des formes d'organisations adaptées coordonnées.
Donc il y a un fond de luttes sociales respectable en France. Ce qui pose problème c'est bien la crise des organisations et il me semble surréaliste de chercher des différences à ce niveau avec l'Espagne ou le Portugal en cherchant à accréditer l'idée que la situation de la péninsule ibérique en matière organisationnelle (syndicats, partis, associations) ait été un désert qui expliquerait le surgissement des indignés (ou des autres formes qui en surgissent sans cesse et qui progressent politiquement) à côté de la France où les organisations seraient soit disant denses avec leurs 7 à 8% de simples syndiqués toutes boutiques comprises.
A vrai dire je ne vois pas de différence entre la péninsule ibérique il y a 3 ans et la France maintenant du point de vue de l'état des organisations ouvrières, et si il devait y avoir eu un mieux en densité organisationnelle , il serait peut-être plutôt du côté sud des Pyrénées qu'au nord de cette chaine de montagnes.
Les mêmes couches du prolétariat sont disponibles, avec souvent de mêmes cheminements.
Il y a un fond de luttes de la classe , non négligeable.
La crise est donc celle des organisations.... et des perspectives de combat articulées .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: 99% contre 1% , le renouveau de l'anticapitalisme large
Jacques Chastaing s'est déchainé et a trempé sa plume dans de l'encre rouge en regardant par la fenêtre les feux d'artifice du 14 Juillet...
Je ne partage pas tout mais ai trouvé des idées dans ce texte qui a mis le doigt sur ce qu'on est un certain nombre à travailler.
Début :
L’importance de la secousse révolutionnaire égyptienne du 3 juillet 2013, parce qu’elle est la seconde en deux ans et demi, parce que le nombre de personnes qui y ont participé a dépassé tout ce qu’on avait vu dans l’histoire, parce qu’on voit bien que l’état d’esprit révolutionnaire qui la porte est confus, mais continue à aller de l’avant, parce qu’elle est accompagnée d’une simultanéité de révoltes dans différents pays du monde arabe, parce qu’enfin elle est concomitante avec des colères et des soulèvements populaires – chacun avec ses spécificités et leurs similitudes – de la Turquie au Brésil en passant par le Bangladesh, la Bosnie, la Grèce et bien d’autres, tout cela amène à se poser la question: est-ce là un même grand processus historique?
Autrement dit, est-ce que la profondeur de ce qui soulève l’Egypte n’exprime pas quelque chose de commun qui se dit aussi dans le synchronisme des événements qui l’accompagnent dans le monde? Bref, est-ce que les mécanismes de la révolution en Egypte n’offrent pas quelques signes délimitatifs d’une période entière introduisant au déchiffrage du monde actuel?
Et, si oui, quelles sont les logiques communes au sein du chaos apparent de la diversité des résistances, manifestations de masse, rébellions, révoltes, séditions et insurrections que l’on voit resurgir sur la planète?
On ne peut s’empêcher de se poser la question.
On ne peut même essayer de comprendre ce qui se passe en Egypte et donc où peut aller cette révolution sans tenter de réfléchir à cet échelon. Au-delà des explications paresseuses qui nous enferment le plus souvent dans le pays ou dans le monde arabe en nous parlant de dictatures sclérosées, d’économie de rente, ou nous connectent certes au monde mais de manière superficielle avec, par exemple, la génération Facebook.
Permettons-nous donc quelques hypothèses.
Où va la révolution égyptienne?
Depuis deux ans et demi, des millions et des millions d’hommes et femmes en Egypte sont montés sans répit sur la scène politique pour tenter de prendre en main leur destin.
Il serait trop long dans le cadre de cet article de relater l’ensemble des expériences politiques et sociales qu’ont mené les Egyptiens depuis deux ans et demi. Il suffit de dire qu’elles ont été très nombreuses et qu’elles n’ont jamais cessé, allant bien sûr du renversement de Hosni Moubarak et Mohamed Morsi, à une multiplicité de luttes et grèves économiques dispersées dans des usines ou des quartiers, qui ont d’ailleurs atteint des records historiques mondiaux en ce début de printemps 2013, mais aussi des grèves générales catégorielles ou régionales, en passant par des affrontements de rue violents, jusqu’à la guérilla urbaine, la construction initiale de milices d’autodéfense, des élections en pagaille aux participations monstres ou à l’abstention la plus massive, des vagues globales de désobéissance civile ou régionales, des expériences d’auto-organisation, la création d’une multitude d’initiatives pleines d’inventivité autour de médias libres, de créations artistiques, d’échanges intellectuels avec une infinité de débats et d’échanges sur tous les sujets…
La suite : http://alencontre.org/laune/autour-de-quelques-questions-posees-par-la-revolution-egyptienne.html
Je ne partage pas tout mais ai trouvé des idées dans ce texte qui a mis le doigt sur ce qu'on est un certain nombre à travailler.
Copas- Messages : 7025
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