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Union Européenne et révolutionnaires

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Union Européenne et révolutionnaires - Page 7 Empty Re: Union Européenne et révolutionnaires

Message  Roseau Sam 24 Sep - 20:39

Nous avons mis en évidence la crapulerie de la secte: citation tronquée pour inverser totalement son sens.
Mais Erou poursuit le HS avec son affaluation. Chaque semaine il en pond une pour pourrir le forum...
On ne peut faire pire. Enfin, la secte de Erou, comme mis en évidence sur plusieurs fils, fait souvent encore pire:

pour ne pas pourrir le forum, seule activité de Erou ici, et pour rire de la débacle, je revoie ici:
https://forummarxiste.forum-actif.net/t1240p60-poi-et-schivardi#26324
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Message  erouville Dim 25 Sep - 15:17

C'est ta propre crapulerie qui est mise en évidence!! Un participant à ce forum (E.Durhing) donne la citation exacte dans "Rouge", confirmant ce que je disais à plusieurs reprises, et Roseau, complètement pourri jusqu'à l'os, qui s'avère incapable de reconnaître l'évidence !!

CE QUI COMPTE POUR LES CAPITALISTES, C'EST QU'AU MOMENT DU CHOC DE 2008 , la LCR DECLARE QU'IL N'Y A PAS LIEU SUR LE PRINCIPE DE S'OPPOSER AU SAUVETAGE DES BANQUES !!!

Oser dire qu'on n'empêchera pas les travailleurs d'aller chercher leur argent ( ils devraient plutôt le dépenser très vite, le peu qu'ils ont!) et que la production pourra ainsi continuer ( tous les capitalistes poussant un ouf de soulagement!)

Relisez les les dizaines de mails dans lesquels Roseau me traitait de menteur, de falsificateur, de calomniateur....
IL EST PRIS LA MAIN DANS LE SAC !!! C'était bien la Vérité, "la Vérité est toujours révolutionnaire" et les imposteurs finissent toujours par devoir rendre des comptes!!

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Message  Roseau Dim 25 Sep - 17:18

Les faits sont têtus: Erou a beau insulter et hurler d'impuissance (lettes capitales):
il a encore une fois été pris en flag:
une citation trafiquée pour en inverser le sens. Very Happy
Merci d'illustrer les pratiques légendaires de la secte schivardesque. Very Happy

PS suggestion aux modos: virer tous les messages HS qui pourrissent les fils
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Message  erouville Dim 25 Sep - 20:32

Où est la citation tronquée puisque je reprends exactement la phrase citée par le journal "Rouge", proposée par un participant à ce forum (E.Durhing)!!
Une nouvelle fois, on peut vérifier qui pratique la crapulerie et qui refuse de reconnaître la stricte vérité! Mais c''est vrai qu'une pourriture jusqu'à l'os est un gros handicap!!

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Message  Roseau Dim 25 Sep - 20:39

qu'une pourriture jusqu'à l'os est un gros handicap!!
Ne reste plus que les attaques personnelles auxquelles je ne réponds pas.
Mes qualifications n'ont pas besoin d'être personnelles, ellle sont politiques: les méthodes crapuleuses de la secte font sa notoriété politique.

Duhring comme moi, avons plublié la citation sur ce fil.
Erou n'a rien à faire que pourrir les fils, qu'il se reporte plus haut...
Tout le monde a constaté que la secte l'a tronquée ,
faisant dire exactement le contraire à l'article qui appelle à exproprier les banques.

Méthode indigne et habituelle de la secte schivardesque.

PS Aux modos: outre la méthode indigne, le troll pourrit les fils. Prendre mesure à votre portée.
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Message  Vals Lun 26 Sep - 0:47

Méthode indigne et habituelle de la secte schivardesque.

PS Aux modos: outre la méthode indigne, le troll pourrit les fils. Prendre mesure à votre portée. .
Roseau







.

Papy Roseau n'arrête pas d'en appeler à la censure...
Que faire pour lui sans le vexer ou l'humilier publiquement...,
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Message  Roseau Lun 26 Sep - 1:14

La censure, jamais.
C'est pas LO ni le FALO ici, mais à respecter le forum.
Pour le reste, attaques perso, sans contenu.
Veut-il lui aussi pourrir le forum?
Oui, tout le fil est à nettoyer des HS face à pourrissement délibéré.


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Message  erouville Lun 26 Sep - 9:33

Parce que toi, Roseau, quand tu me traites de crapule, tu ne pratiques pas l'insulte!!
D'autre part, tu peux demander l'expropriation des banques et même le communisme mondial! Il n'en reste pas moins, qu'au moment où le système est au bord du gouffre, dire, en octobre 2008, comme le fait la LCR qu'"il n'y a pas lieu de s'opposer, sur le principe, au sauvetage des banques", quel fameux coup de main ainsi donné à ce capitalisme agonisant; le reste ne sert qu'à enrober!! D'autant que la LCR précise qu'il ne faut pas que la production s'arrête!! ( Pourquoi ? Parce que les forces productives cesseraient de croître!!).

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Message  gérard menvussa Lun 26 Sep - 10:15

dont feed the trolls
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Message  erouville Lun 26 Sep - 19:18

Alors, Menvussa, même pas le courage de t'excuser après m'avoir calomnié à de nombreuses reprises pour mes soi-disants mensonges et affabulations....allant même jusqu'à publier des pages du numéro de "Rouge" en question!!!!Et comme par hasard oubliant justement le passage en questio montrant la justesse de mon propos (passage retrouvé par E.Duhring, participant à ce forum)!! Où va se nicher l'honnêteté!!

Nouvel argument: la phrase citée veut dire l'inverse de ce qu'elle dit, elle est sortie de son contexte!!!

Rappelons la, "il n'y a pas donc pas lieu de s'opposer, sur le principe, au sauvetage des banques" QUEL AUTRE SENS peut-elle bien avoir quand on voit la date (octobre 2008) et donc le contexte ( le système capitaliste et ses banques au bord du gouffre!); en plus , la phrase d'avant enfonce le clou!! "Dans l’immédiat, les salariés n’ont rien à gagner à un effondrement du système financier, car un tel effondrement signifierait la fin du crédit, et la fin du crédit, c’est l’impossibilité de financer les activités réelles de production de biens et de services, donc une accélération dramatique de la crise sociale" HORREUR, arrêt de la production, trépignent des pieds capitalistes et pablistes une fois de plus unis dans la défense du système !!!
On peut bien dire après qu'on est pour un contrôle public des banques, une expropriation de celles-ci ou pour le communisme mondial , ça ne change rien au fait que DANS L'IMMEDIAT, on vient bien de donner un coup de main au capitalisme agonisant, non pour le renverser, MAIS POUR LE PROTEGER !!

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Message  Roseau Lun 26 Sep - 21:24

Erou continue à relayer le traffiquage d'un texte qui appelle en fait à l'expropriation des banques, comme l'ont toujours fait le NPA comme LO.
Méthode régulière et indigne de la secte schivardesque.

PS: je n'insulte personne. Je caractérise par contre d'indigne et crapuleuse la méthode de traficage des citations par la secte schivardesque, qui fait bien pire encore. Rien contre Erou: il est la première victime de cette secte furibonde...
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Message  Roseau Lun 26 Sep - 21:25

Erou continue à relayer le traffiquage d'un texte qui appelle en fait à l'expropriation des banques, comme l'ont toujours fait le NPA comme LO. Tout le monde le sait, mais les affabulations en cascade de Erou sur LO ou NPA (partisans aussi du FMI, par exemple!) n'ont pas pour objet bien sur de convaincre qui que ce soit, mais de pourrir le forum.
Méthode régulière et indigne de la secte schivardesque, trollage qu'aucun forum ne peut tolérer.

PS: je n'insulte personne. Je caractérise par contre d'indigne et crapuleuse la méthode de traficage des citations par la secte schivardesque. OK , elle fait bien pire encore Very Happy
Rien contre Erou: il est visiblement la première victime de cette secte furibonde...
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Message  erouville Mar 27 Sep - 16:35

Premièrement, je ne risque pas d'être victime du POI puisque je n'en suis pas membre!
Deuxièmement, parler de secte alors que ce parti rassemble non seulement des trotskystes ( le courant CCI, section française de la Quatrième Internationale), mais aussi des militants et adhérents venant du PCF, du PS, de courants anarcho-syndicalistes, il faut vraiment ne plus maîtriser le sens des mots!
Troisièmement, reprenons la déclaration de la LCR :"Dans l’immédiat, les salariés n’ont rien à gagner à un effondrement du système financier, car un tel effondrement signifierait la fin du crédit, et la fin du crédit, c’est l’impossibilité de financer les activités réelles de production de biens et de services, donc une accélération dramatique de la crise sociale;il n'y a pas donc pas lieu de s'opposer, sur le principe, au sauvetage des banques"
DANS L'IMMEDIAT, c'est à dire en octobre 2008, date de cette déclaration, au moment où le capital es ses banques sont au bord du gouffre !! On vous remercie de défendre ainsi le financement des activités de production, le crédit et lutter contre l'aggravation de la crise sociale!!! Et on ose se proclamer révolutionnaires!!
Qu'ensuite on parle d'expropriation, ça rappelle la social-démocratie parlant de socialisme les dimanches et jours de fête!!

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Message  Roseau Mar 27 Sep - 16:39

Ouarf! Trois mensonges,à la mesure de la secte schivardesque!

PS Prière nettoyer les fils que pourrit le troll
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Message  erouville Mar 27 Sep - 17:10

Eh, Roseau, t'as pas plutôt l'impression que c'est toi qui pourris ce fil, qui continue d'insulter, qui dénonce des mensonges alors que ce sont 3 faits avérés ( quant à ma non appartenance au POI, je l'ai déjà dit 10 fois, demande à Loriot de confirmer!) Faire semblant d'être autiste ou l'être réellement, ça revient au même et ça évite surtout d'argumenter sur le fond!

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Message  gérard menvussa Mar 27 Sep - 17:13

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Message  erouville Mar 27 Sep - 21:45

Alors? toujours cette impuissance à répondre sur le fond!! D'accord avec la déclaration de la LCR en soutien du système, au moment où ce soutien est fondamental pour éviter sa chute et celle de ses banques (octobre2008)??

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Message  gérard menvussa Mar 27 Sep - 21:58

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Message  erouville Mer 28 Sep - 8:20

Pauvre Menvussa, impuissant à répondre, confronté à un sérieux radotage, signe de sénilité avancée!

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Message  gérard menvussa Mer 28 Sep - 9:40

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Message  erouville Mer 28 Sep - 10:59

Tiens, c'est marrant, sur le fil "Poutou", tu finis par avouer que tu es d'accord avec cette déclaration en soutien des banques au moment critique pour le système capitaliste au bord du gouffre, et que je suis irresponsable parce que je souhaite l'effondrement de ce système!! Toi tu es effectivement responsable, tu es un brave "réformiste" qui adhère tout naturellement au NPA et qui veut sans doute en même temps protéger ses petites économies!

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Message  sylvestre Mer 28 Sep - 11:03

Averti, multirécidiviste, Erouville est à présent banni de ce forum.
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Message  Vals Sam 10 Déc - 13:09


9-10 décembre 1991 : Sommet de Maastricht
APRES LE SOMMET DE MAASTRICHT : VERS QUELLE «UNION EUROPEENNE» ?


La ville hollandaise de Maastricht, où mourut le célèbre d'Artagnan, vient donc d'être le cadre, les 9 et 10 décembre dernier, d'un sommet des dirigeants européens qu'on nous dit décisif, quasiment historique.

A la veille ou presque de l'an 2000, alors que les frontières divisent toujours la Communauté européenne des Douze pour un an encore en principe — sans parler des autres pays, qui, pour ne pas être membres de la chose n'en sont pas moins incontestablement européens —les accords conclus stipulent que, lorsque le Traité sera officiellement signé (il est question de février prochain), il ne faudra plus parler de Communauté mais d'Union européenne.

On aurait donc jeté à Maastricht des bases qui permettraient de dépasser le simple niveau d'un marché commun, de réaliser une vraie Europe, qui ne serait pas simplement «une Europe des marchands», comme dit la ministre Elisabeth Guigou.


«L'Europe sociale» pour les discours


Et c'est ainsi qu'il a été fait, à l'usage du public, grand cas de ce que les officiels appellent «l'Europe sociale». Un grand pas aurait été franchi à cette occasion. Le pas en question n'a pourtant pas été fait par douze paires de pieds, mais par onze seulement. La Grande Bretagne a été autorisée à ne pas se soumettre à ce chapitre du Traité qui, du coup, a dû être mis à part.

Or, la percée «sociale» de Maastricht se résume à la «Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs» adoptée depuis 1989, et qui n'a qu'une vague valeur indicative. Le maître mot étant l'harmonisation des législations sociales, à titre d'objectif, et dans l'esprit de «développer la dimension sociale du grand marché».

Concrètement, et pour le moment, ce qui a été convenu c'est que les ministres pourront décider à la majorité qualifiée, et plus obligatoirement à l'unanimité, dans un plus grand nombre de domaines : amélioration du milieu de travail, conditions de travail, information et consultation des travailleurs, égalité entre hommes et femmes face au travail, intégration des personnes «exclues du marché du travail».

Un certain nombre de directives pourront donc être adoptées plus rapidement qu'elles ne l'ont été jusqu'à présent. Reste cependant à savoir ce que sera le contenu réel de ces rubriques.

En revanche, il continuera de falloir l'unanimité en ce qui concerne la sécurité sociale et la protection sociale des travailleurs, la représentation et la défense collective de leurs intérêts, les conditions d'emploi des travailleurs venant de pays tiers.

Par ailleurs, il est reconnu la possibilité de conclure des accords collectifs entre organisations syndicales et patronales au niveau européen.

Ce deuxième aspect est peut- être intéressant pour les bureaucraties syndicales, mais à part cela, l'Europe sociale, c'est entièrement creux.

Jacques Delors l'a souligné lui- même : «Nous n'essayons pas de faire oeuvre d'avant- garde en matière de législation sociale»( c'est le moins qu'on puisse dire !), «Les mesu- res auxquelles nous pensons sont déjà en application dans trois quarts des Etats de la Communauté. Nous visons un minimum législatif». Pourtant, même ce minimum, c'est encore trop, aux yeux des dirigeants anglais. En effet, la Grande- Bretagne n'a pratiquement plus de législation sociale. Et le patronat s'élève contre toute introduction en ce domaine par le biais de l'Europe —au nom du libéralisme et en arguant du renchérissement des coûts salariaux qui en résulterait. Il ne veut surtout pas voir fixer un salaire minimum garanti, ni instaurer une limitation légale des heures supplémentaires.

Dans le tollé du côté anglais contre la prétendue Europe sociale, il faut néanmoins faire la part des préoccupations de basse politique. Au retour de John Major de Maastricht, les médias britanniques l'ont fait apparaître comme le grand vainqueur du sommet, où il aurait tenu la dragée haute et dicté ses conditions au reste de l'Europe sur cette question... Tout cela s'inscrit dans le cadre de la campagne électorale en cours en Grande- Bretagne, et Major veut plaire à l'électorat conservateur.

En fait, le volet «social» des accords de Maastricht est creux parce que ce thème de l'Europe sociale n'est destiné qu'aux discours des hommes politiques qui veulent, contrairement à John Major, avoir l'air de se préoccuper du social — comme Mitterrand en France, qui se flatte d'avoir patronné la «Charte sociale européenne» de 1989.

Il faut d'ailleurs bien relever, comme la revue Les Liaisons sociales, entre autres, le souligne, que «la Communauté n'a pas compétence pour intervenir dans les domaines touchant aux rémunérations, au droit d'association, au droit de grève et au droit de lock- out. Ces points restent expressément de la compétence des Etats».

Et c'est significatif. La bourgeoisie n'a aucune envie d'harmoniser les législations sociales, et encore moins les niveaux de vie des travailleurs.

Uniformiser au niveau le plus haut, il n'y a bien sûr que les révolutionnaires pour en parler (avec juste raison). Uniformiser au niveau le plus bas, de manière réglementaire, cela ne leur est pas possible, pour le moment en tout cas.

Dans le fond, si les disparités de salaires peuvent évidemment gêner les bourgeois en favorisant les concurrents qui bénéficient d'une main- d'oeuvre meilleur marché, elles leur servent cependant, à l'inverse, de moyen de pression sur des entreprises marginales qui ne survivraient pas si on leur imposait les normes salariales des pays les plus riches. Elles peuvent leur servir aussi en tant qu'importateurs de main- d'oeuvre, ainsi qu'en tant qu'investisseurs éventuels dans les régions de main- d'oeuvre à bas prix.

Ce qui n'empêche pas certains patrons de protester contre ce qu'ils appellent le «dumping social» des Anglais qui se soustraient à toute législation commune. Dans le même sens, pour les patrons espagnols et portugais, le faible coût de leur main- d'oeuvre est «un élément essentiel de leur compétitivité économique».

Il reste que les plus gros peuvent jouer sur ce qu'ils appellent les «avantages comparatifs». C'est ce qu'explique ainsi un conseiller universitaire du patronat allemand lorsqu'il écrit : «Une uniformisation des conditions de travail a pour effet un nivellement des facteurs de concurrence et de localisation, et rend impossible une exploitation des avan- tages comparatifs dans le cadre de la division internationale du travail» (en somme, pour exploiter et profiter, il vaut mieux diviser qu'uniformiser). «L'entrée, à la faveur de l'élargissement du Marché commun, de pays à faible capacité économique au sein de la Communauté, et l'augmentation consécutive des écarts entre les régions, font au con- traire qu'une exploitation, dans un contexte concurrentiel, des différences entre les réglementations sociales paraît s'imposer». Ainsi, du docte point de vue de ce conseiller économique des patrons, ils peuvent tirer parti de l'entrée de pays à «faible capacité économique au sein de la Communauté»: qu'ils sachent seulement exploiter les inégalités existant entre les législations du travail arrachées par les luttes ouvrières.

Un résumé imagé de l'optique dans laquelle se placent les constructeurs de l'Europe capitaliste en a été fait par un ancien ministre d'un gouvernement socialiste, Claude Cheysson, en ces termes : «L'ouverture en 1993 de la chasse libre dans les terrains communautaires donnera aux bons fusils l'occasion de beaux tableaux, sans avoir à se préoccuper exagérément des problèmes sociaux».


En 1999... les indemnités de chômage seront- elles payées en écus ?


Le sommet de Maastricht a cependant adopté une décision d'une autre portée, à savoir le principe d'une monnaie unique, une vraie monnaie qui remplacerait toutes les autres et serait émise par une Banque centrale européenne, à l'échelle de la future Union européenne. Là, on entre dans les affaires sérieuses. L'ouverture de la chasse a ses exigences.

Cette décision a suscité un certain nombre de déclarations hostiles à l'abandon de souveraineté nationale qu'elle représenterait — surtout en Grande- Bretagne encore, mais là aussi il faut constater que les réticences affichées par John Major cadrent bien avec ses préoccupations électorales du moment.

En tout cas, les milieux patronaux et financiers en France ont accueilli la perspective de cette monnaie unique européenne avec faveur. Le président de Paribas assure même dans les colonnes du Mondeque ces milieux l'avaient anticipée, et qu' «un échec eût été catastrophique». Et la presse économique destinée aux patrons de moindre

volée affirme que tout cela est bon pour eux. Il faut le PCF et L'Humanité, rejoignant en cela certains milieux de la droite et l'extrême- droite, pour broder sur le thème «Derrière la monnaie unique... se profilent des abandons de souveraineté d'une gravité sans précédent». L'Humanités'inquiète : «N'y a- t- il pas une sorte d'alliance de fait entre le Lion britannique et l'Aigle allemand ?», «Le mark ne pointe- t- il pas sous l'écu (*) ?».

Reste au moins un Etat qui n'a pas ainsi lâchement abandonné sa souveraineté, un mini- Etat il est vrai : le Vatican a obtenu de rester maître de la frappe de sa monnaie, conformément à l'accord passé en 1929 avec Mussolini...

Que peut- on penser, plus sérieusement, des chances de voir en effet naître cet Ecu, monnaie unique dans l'Europe des Douze ?

D'abord, il suffit de voir le luxe de précautions qui entourent le calendrier prévu pour la réalisation de cette union monétaire, pour se dire qu'il ne se passera peut- être absolument rien en 1999, ou après !

Sans négliger le fait que le Traité devra avant toute chose être ratifié dans tous les différents Etats, rappelons que trois phases sont prévues : nous sommes actuellement dans la première, qui a commencé le 1 er juillet 1990 avec la libération officielle des mouvements de capitaux, et les Etats doivent renforcer leur coopération économique. La deuxième phase doit débuter le 1 er janvier 1994 : les Etats devront s'efforcer de faire «converger» leurs économies, en fonction de quatre critères principaux : taux d'inflation, montant de leur dette, déficit budgétaire et taux d'intérêt. Au cours de cette deuxième phase, les parités entre les diverses monnaies devraient être «gelées», fixées irrévocablement.

La troisième et dernière phase commencerait à la fin de 1996 si sept pays au moins remplissent les critères nécessaires, ou bien à la fin de 1998 à quatre ou cinq pays seulement si les autres ne sont pas prêts.

En tout état de cause, une Banque centrale européenne, autonome par rapport aux Etats nationaux, aurait alors été mise en place et la monnaie unique, l'Ecu, serait introduite au cours de l'année 1999, dans un nombre de pays que nul ne se hasarde à indiquer aujourd'hui.

La notion de pays prêts à intégrer l'union, c'est- à- dire, comme il est dit, «convergents économiquement», signifie qu'il faudra montrer patte blanche pour pénétrer dans ce club, qui risque fort de n'être que celui du groupe de pays les plus riches, ayant maîtrisé leur inflation au niveau de 3 % annuels environ et limité leur endettement et le déficit de leur budget.

La bourgeoisie allemande étant la plus forte a pesé de tout son poids pour établir les conditions. Mais il est évident qu'aucun des pays les plus à l'aise n'a envie de partager ni les dettes et les déficits des autres, ni les risques liés à leurs faibles monnaies.

Car si certains milieux capitalistes souhaitent une monnaie unique, c'est bien sûr une monnaie stable et forte qu'ils souhaitent. Ou du moins une monnaie qui ne soit affaiblie que pour eux, pour leurs profits, et pas pour renflouer les autres.

A supposer que tout ce calendrier soit respecté, c'est apparemment vers une Europe à deux vitesses qu'ils s'orientent, et l'Europe des Douze ou des Onze serait peut- être ramenée à une Europe des Six dans cette affaire.

Dans ce cadre, et avec ces limites, il n'est cependant pas absolument impossible qu'une certaine unité monétaire voie donc le jour en Europe.

Dans une large mesure, ce ne serait, de toute façon, que la consécration d'un état de fait.

Après tout, le principal avantage pour un Etat de battre sa propre monnaie, c'est de pouvoir financer ainsi son déficit. Or, les Douze y ont dans une large mesure renoncé depuis l'instauration du Système monétaire européen, le SME, qui a remplacé le défunt serpent, en 1979.

Ce SME est nettement plus contraignant pour chaque Etat que ne l'était le serpent. Il n'autorise que des fluctuations limitées de chacune des monnaies concernées. Le point fixe du système est une monnaie abstraite qui a été créée pour cela, pour servir d'unité de compte, l'ECU (initiales de «European Currency Unit» ! c'est- à- dire Unité monétaire européenne), dont le cours sur le marché monétaire mondial sert de cours- pivot. En cas de fluctuation supérieure aux marges autorisées, en plus ou en moins par rapport à ce cours- pivot, fonctionnent des mécanismes d'intervention obligatoires décidés collectivement.

En fait d'indépendance monétaire, celle- ci était donc déjà bel et bien largement rognée... Un journaliste anglais a pu dire ainsi que, lorsque la Bundesbank élève ses taux d'intérêt, par exemple, le gouvernement britannique n'a guère plus de dix minutes pour jouir de son «indépendance» et doit rapidement s'aligner sur ce que font les autres...

Car ce système, qui fonctionne depuis plus de dix ans, fonctionne évidemment autour de la monnaie la plus forte, le Mark. Les autres monnaies lui sont arrimées, même si le bon goût veut qu'en principe la référence, le pivot, en soit l'ECU. Et l'Europe des Douze est en fait depuis longtemps une zone monétaire où règne le deutschemark.

C'est sans doute parce qu'ils ont fait cette longue expérimentation d'un Système monétaire européen qui a amélioré la stabilité monétaire de l'Europe, et qu'ils considèrent comme une expérience réussie, que les grands capitalistes peuvent envisager maintenant le passage à l'unité monétaire.

Cela parait tout de même logique et évident : à marché unique du capital, monnaie unique. Ses avantages sur les incertitudes et les frais causés par les variations des taux de change et des taux d'intérêts sont clairs — sans oublier que, vis- à- vis de la finance internationale, cette monnaie devrait inspirer davantage confiance que le franc ou la lire...

En tout cas, les arguments démagogiques sur la perte de souveraineté que représenterait la disparition du franc n'émeuvent pas les dirigeants de la bourgeoisie en France. Tel Raymond Barre, pour qui la véritable souveraineté est moins de pouvoir battre monnaie que «d'avoir une monnaie qui compte par elle- même».

Raymond Barre a ajouté autre chose : «Je préfère un écu qui ressemble au deutsche- mark qu'un deutschemark sur lequel je ne peux avoir aucune influence». Dans le même esprit, pour le gouverneur de la Banque de France, il ne s'agit que d'être réaliste, l'important étant, comme il s'exprime, d'être «au coeur du processus de décision». En somme, «La France», c'est- à- dire les représentants de ses capitalistes et de ses banquiers, pourra dire son mot, et ses gouvernants figureront encore parmi les «décideurs» du monde...

D'ailleurs, cette idée que l'Etat national doit détenir le monopole de l'émission de la monnaie peut s'accommoder de variantes. Des banques d'émission formellement «indépendantes» d'un Etat, cela s'est vu : ainsi, la Banque de France fut créée par Napoléon 1 er comme cadeau pour les banquiers qui l'avaient si bien aidé à prendre le pouvoir. Il la leur confia et leur délégua le monopole de l'émission de la monnaie, d'abord à l'échelle de Paris, puis la Banque l'obtint à l'échelle nationale à partir de 1848.

Ce statut n'a commencé à être transformé qu'en 1936, et la Banque de France telle que nous la connaissons, soumise directement au gouvernement et au ministre des Finances en particulier, n'existe que depuis sa nationalisation en 1945.

Aujourd'hui, la Banque centrale allemande, la Bundesbank, a un fonctionnement relativement autonome par rapport à l'Etat allemand. La conception de la Banque centrale européenne dont il est question s'inspire d'ailleurs, paraît- il, de cette Bundesbank.

On peut conclure de tout cela que, si aucune crise ne vient d'ici là faire sauter le SME, on verra peut- être quelques Etats mettre sur pied une monnaie unique. Ce n'est pas totalement exclu.

Evidemment, si cela devait se faire sans la livre sterling, cela ferait sans doute mauvais effet, bien que le poids de la livre ne soit plus ce qu'il était... Mais les dirigeants britanniques ont une longue tradition de faire bande à part vis- à- vis du continent européen. Ils n'ont d'ailleurs pleinement intégré le SME qu'en 1990, sans doute quand ils l'ont en fin de compte jugé comme une nécessité. La City de Londres a des intérêts extra- européens plus importants que les places financières du continent, et tout particulièrement aux Etats- Unis. Si bien qu'« attendre et voir» étant une devise britannique, elle peut encore une fois résumer sa démarche actuelle...

En se réservant le droit de ne pas s'engager, de sortir de l'accord éventuellement, la Grande- Bretagne a tout de même fait un couac dans le concert de Maastricht. Mais en vérité, les collègues se sont montrés compréhensifs, pour la bonne raison qu'eux- mêmes ne veulent non plus rien de vraiment irréversible. Tous entendent conserver autant de liberté de manoeuvre que possible, compte tenu des dures réalités des rapports de force économiques. Même si une certaine union monétaire se faisait, ce ne serait pas une mesure sans retour possible.

Ce qui caractérise les réalisations de la Communauté européenne, depuis le début, depuis 35 ans, c'est leur caractère précaire et contractuel entre Etats souverains, qui gardent toujours la possibilité de revenir en arrière. L'union monétaire elle- même est une construction à tiroirs. Et même si les choses sont bien avancées en 1997, dans cinq ans, ou en 1999, il sera possible de revenir à des monnaies nationales.[...]


L'EUROPE UNIFIEE ET DEBARRASSEE DES DIVISIONS ETATIQUES EST IMPOSSIBLE SOUS LE CAPITALISME


Il se peut que le Traité dit de Maastricht figure un jour dans les livres d'histoire, non comme le symbole d'un sursaut décisif des bourgeoisies européennes se montrant tout à coup capables de surmonter leurs rivalités et leurs appétits concurrents et de se fédérer à l'échelle d'une partie significative de l'Europe — ce qui serait tout de même un progrès par rapport à cette vieille société toute encombrée jusqu'à l'étouffement de survivances anachroniques — mais, malheureusement, peut- être, au contraire, comme une tentative timorée et avortée d'enrayer un processus de désagrégation qui, depuis trois ans, s'est spectaculairement accéléré.

Nous ne voudrions pas donner dans le catastrophisme, mais rappeler tout de même que les dirigeants de la bourgeoisie française, en particulier Aristide Briand, parlaient de la nécessité des Etats- Unis d'Europe, en juillet 1929. Il y avait, alors, un grand nombre de plans pan- européens. Briand parla même de créer «une sorte d'union fédérale» des 27 Etats européens membres de la Société des Nations, dans laquelle les Etats ne perdraient pas leur souveraineté... Vinrent la crise économique, en novembre 1929, qui mit tous ces plans par terre, puis la Deuxième Guerre mondiale dix ans plus tard.

Le visage actuel de l'Europe n'est pas vraiment rassurant. La guerre déclenchée en Yougoslavie (et qui a abouti à son enterrement) par la volonté délibérée de cliques privilégiées et de leurs représentants politiques parce qu'ils se sont trouvés confrontés à des risques d'explosion sociale alors qu'ils étaient déjà en rivalité entre eux, est une grave alerte, une illustration des conditions chaotiques et sanglantes qui règnent dans une partie de l'Europe, avec tous les risques d'extension qui les accompagnent.

Le président de Paribas déclare qu'il croit que, «sauf catastrophe politique ou crise économique majeure», le processus d'union économique et monétaire de la Communauté européenne «ira jusqu'au bout». Peut- être, en effet. Mais, justement, «sauf catas- trophe politique ou crise économique majeure». C'est bien là que gît le lièvre. Peut- être, si l'Europe connaît encore quelques décennies sans crises économiques ou sociales majeures, en effet assisterons- nous encore à quelques petits pas sur la voie de la «construction européenne», au fur et à mesure que les bourgeoisies de chaque pays auront vérifié par l'expérience que c'est possible sans attenter à leurs sacro- saints profits, que c'est bon pour elles, comme cela s'est passé depuis 35 ans.

Mais, en réalité, ce n'est pas ladite «construction européenne» qui a permis les 47 ans de paix que nous avons connus entre les puissances de l'Europe de l'Ouest. C'est bien plutôt cette stabilisation du capitalisme qui a permis aux Etats européens de renoncer, très partiellement, et provisoirement, à une petite partie de leurs prérogatives.

Et rien, dans le fonctionnement du capitalisme, passé et actuel, ne garantit la prolongation de cette époque- là.

De toute façon, ce n'est certainement pas l'idée d'une unification de l'Europe même sous la domination de la bourgeoisie qui serait à craindre.

Pour ceux qui se placent sur le terrain des intérêts de la classe ouvrière comme du point de vue d'un avenir socialiste pour l'humanité, ce serait une bien mauvaise politique que de faire de l'unification européenne un épouvantail.

Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que, même au nom de l'opposition à l'Europe des financiers, des industriels et des marchands, cette opposition- là favorise l'Europe des réactionnaires, des frontières, des drapeaux et des hymnes d'un autre temps qui ne peut pas lui être supérieure. Moins que jamais nous ne devons laisser d'ambiguïté à ce sujet, car cela mène, on le voit, à toutes les régressions, de la nation à la région, à la ville, à l'entreprise, au village...

C'est par une sacrée perversion que la notion d'Europe sans frontières en est venue à apparaître comme une menace aux yeux d'une partie des travailleurs.

Si la condition des travailleurs a régressé, et elle l'a fait, collectivement, àl'échelle de toute la classe ouvrière, dans tous les pays, si le chômage a pris ces proportions, cela n'est pas dû à l'Acte unique européen, au grand marché de 1993 qu'il prépare, ou à la future monnaie unique si toutefois elle voit le jour.

Le changement de ce point de vue pour les travailleurs, se résumera peut- être, comme l'a illustré le dessinateur Plantu au lendemain du sommet de Maastricht, dans le fait que les quelque 20 millions de chômeurs que compte l'Europe des Douze toucheront le chômage... en écus !

Non, si la condition des masses laborieuses a régressé, c'est parce que dans le rapport de forces entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, la position des travailleurs s'est gravement dégradée.

A cette perversion, le patronat a trouvé et trouve son intérêt. Les travailleurs sont inquiets, en effet, face au chômage, face à la situation dans le monde : alors, on dévoie cette inquiétude, en se servant de l'Europe, des menaces de la concurrence qu'elle aggraverait. Quand le PDG d'Usinor- Sacilor annonce des charrettes de licenciements, il dit que c'est à cause de la concurrence déloyale des pays de l'Est qui vendent de l'acier trop bon marché... Ailleurs, les patrons font de même, en invoquant la concurrence des Espagnols, des Allemands, des Italiens, et ainsi dans tous les sens.

La «construction» de l'Europe s'accompagne de thèmes chargés d'agressivité. C'est en termes de compétition, de guerre économique, de forts éliminant les faibles, que les patrons et ceux qui ont en charge de les présenter au bon peuple travailleur la présentent.

Car les patrons ont des complices dans cette sale besogne. Bien sûr dans la classe politique et les gouvernants, de la droite aux soi- disant socialistes en place.

Et dans la classe ouvrière, ils ont le PCF et les dirigeants de la CGT qui se font les champions du nationalisme auprès des travailleurs, sous couvert de s'opposer à «l'Europe des trusts». Formellement, ils ne s'opposent pas à une Europe unie, mais à l'Europe que les capitalistes mettent en place. Mais il est clair, surtout dans le climat et le contexte actuels, que cela apparait comme une opposition à l'Europe tout court.

Pour tous ceux qui font mine de se soucier du sort des travailleurs, ou de les défendre, exploiter comme dérivatifs les thèmes du grand marché européen, des décisions de Bruxelles, etc., c'est un filon.

Plus personne, en- dehors des révolutionnaires, ne met en cause le capitalisme, ouvertement, le système capitaliste. Moins que jamais. Même le mot est tabou. Comme l'a expliqué Pierre Mauroy, il est partisan de «l'économie de marché», et ce n'est pas le capitalisme... L'expression a beaucoup de succès aujourd'hui ! Et de même, finalement, pour le PCF, il apparaît qu'il est plus facile d'incriminer «l'Europe des trusts» que le système capitaliste tout simplement.

Mais cela ne masque pas le nationalisme pur et simple, sinon même le chauvinisme. Il n'est que trop vrai que les négociations entre puissances capitalistes de second ordre préoccupées de défendre leurs positions sur la scène mondiale en montant en particulier une machine de guerre économique contre les pays pauvres, n'ont rien à voir avec les intérêts des travailleurs.

Mais il nous faut être clairs à ce sujet : en même temps, les travailleurs ont tout à gagner à l'abolition des frontières, à l'intérieur de cette petite péninsule qu'est l'Europe de la Communauté des Douze (ce qui est vraiment le moins), mais y compris à l'échelle de tout le continent — un continent qui n'a que trop souffert des guerres qui ont opposé ses Etats si souvent déjà, des discriminations et des massacres de peuples entiers.

Mais nous sommes convaincus, nous savons bien que les Etats- Unis d'Europe, même au sens où existent les Etats- Unis d'Amérique du Nord, les bourgeoisies européennes n'en sont pas capables.

Elles ne sont plus capables de rien d'important allant dans le sens du progrès pour l'humanité.

A plus forte raison n'est- il pas question pour elles des Etats- Unis qui seraient nécessaires aux travailleurs.

Elles n'ont pas pour objectif d'organiser la société en fonction des intérêts de la communauté humaine, mais uniquement de courir après l'accroissement encore et toujours de leurs profits privés.

Abolir l'appropriation privée des moyens de production qui permet à une minorité de privilégiés d'exploiter la plus grande partie de l'humanité et de saccager la planète par la même occasion ; mettre fin à la concurrence anarchique, mortelle, entre ces intérêts capitalistes ; et réorganiser la production en fonction de qui est réellement l'intérêt de tous, avec pour aiguillon du développement l'objectif que les intérêts de la collectivité prennent au contraire le pas sur les calculs égoïstes : tout cela, c'est une autre tâche, un autre objectif, qui serait en revanche celui de la classe ouvrière ayant arraché le pouvoir des mains de la bourgeoisie.

Son horizon ne serait pas celui de douze boutiquiers. Il est à l'échelle du monde entier, et il a pour drapeau le communisme.

Cercle Léon Trotsky, 17 janvier 1992 (extraits)

(*) « Unité de Compte Européenne » projet de monnaie européenne, avant que le nom « Euro » ne soit choisi.
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Message  Roseau Ven 4 Jan - 15:43

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Message  Roseau Lun 7 Jan - 0:38

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