La Tunisie
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Re: La Tunisie
Reçu ce jour d'un militant tunisien
aidez nous, les vendus de l'ancien régime massacre le peuple , des armes ont été massivement livrées à l'ancienne garde présidentielle (5000 hommes) et des prisonniers du droit commun ont été libérés délibérément pour semer la pagaille, appeler à des manifestations en Europe dans les principales capitales pour nous soutenir , c'est un moment unique et historique, ne nous lâcher pas SVP
Bien à vous tous
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
alexi a écrit:Copas :
Ce second temps c'est le 11 janvier que la commission administrative de l'UGTT appèle d'une façon alambiquée à des "grèves régionales et sectorielles générales sur tout le territoire" sous la pression de ses syndicats de base et de nombreux travailleurs.
C'est quand même une attitude classique des bureaucrates qui tente, tant bien que mal, de contrôler le mouvement pour mieux le stopper !
Quels sont tes éléments pour dire que l'UGTT a une base combative qui a obtenu de sa direction des appels à la grève (appels démobilisateurs du style chacun son tour, secteur par secteur, localité par localité, espérant ainsi épuiser le mouvement) ?
Cet hommage à l'UGTT est lamentable !
Quant aux comités d'auto-défense, on ne sait pas grand chose de leur composition; j'avais plutôt l'impression que c'est la petite-bourgeoisie qui se protègeait du pillage des bandes armées du régime aux abois mais France 2 vient d'en filmer et cela semble être réellement populaire.
est-ce que tu te renseignes au moins de qui a tout de suite accompagné les manifs à Sidi Bouzid ou non ?
quand à l'histoire des comités d'auto-défense je demeure pour l'instant sur la réserve (manque d'infos), l'UGTT appèle à renforcer ces milices.
Sur le fond la question d'une part de l'état bourgeois reste posée (à casser), armée, police, appareil administratif de domination. Ils continuent de sévir en ayant à leur disposition un gros appareil même si il transpire de peur.
et la question complémentaire de l'organisation d'un prolétariat sur-puissant numériquement et en rage, mais qui n'a qu'une organisation à sa disposition, l'UGTT, avec sa tête corrompue.
Pour s'en sortir, soit on a un raccourci magique , permettant de téléporter une petite armée prolétarienne super-organisée, soit on part des imperfections de ce qu'on a et on essaye de faire ce qu'on peut... Un parti aiderai aussi avec une vue plus claire de la situation.
là, pour l'instant, le palier est en faveur des benalistes toujours au pouvoir mais sans légitimité, qui bénéficient des illusions sur la chute de ben Ali + un appareil d'état ébranlé mais sans rival organisationnel déclaré.
Mais la suite dira si les forces en faveur de la révolution vont se ré-accumuler. J'ai l'intuition que oui mais la phase actuelle risque d'être très dure et nécessite une solidarité sans faille avec le prolétariat tunisien et les forces politiques qui sont de son côté (PCOT par exemple). Le reste, sur l'UGTT, j'ai dit ce que j'en pensais.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
verié2 a écrit:
Vals
Non, ce n'est pas LE prolétariat...
Tu es sérieux ?
Nous sommes en présence d'un mouvement "multi-classiste" - tout le monde vomissait Ben Ali -, dans lequel ce sont tout de même les jeunes prolétaires, diplômés ou non, qui ont été le fer de lance. Alors, le prolétariat ne s'est pas manifesté essentiellement par des mouvements au sein des entreprises, à part une grande concentration comme les mines de Gafsa, sans doute parce qu'il y a une multitude de PME, mais il s'est manifesté dans les quartiers, comme cela se passe souvent dans les pays de ce genre. Ce n'en sont pas moins majoritairement des prolétaires qui s'organisent en comités d'auto-défense dans les quartiers populaires. Dans les quartiers riches de Tunis, ne nous inquiétons pas : ils sont bien protégés et les résidus des milices de Ben Ali et les flics ne s'attaqueront pas à eux.
Alors, nous ne savons pas ce que sera l'avenir, mais ce mouvement révolutionnaire est bien populaire et prolétarien. reste bien sûr qu'il manque des organisations de classe.
Bien sûr que je suis sérieux.
Toi, par contre tu me sembles bien affirmatif sur des hypothèses que tu n'as, comme nous tous, que de deuxième ou troisième main.
Un peu de prudence n'est jamais inutile avant de se lancer dans des évaluations des forces en présence, quand on commente de très loin, des informations souvent contradictoires .
Je pourrais par exemple affirmer que l'armée est en train de se faire une virginité et de se rendre indispensable pour ramener....l'ordre bourgeois...
Mais je n'affirme rien.
Les "quelques avocats" qu'évoquent certains , ou quelques notables et politicards démocrates peuvent, face à une classe ouvrière non organisée et beaucoup moins mobilisée que toi et d'autres ne le rêvent, donner le ton à cette mobilisation .
Là aussi, hypothèse...
Pour l'instant ce n'est pas les bourgeoisies tunisienne ou impérialiste qui sont mises en cause.....c'est une fraction de la bourgeoisie la plus ouvertement pourrie et d'une fraction de l'état directement infeodée à elle .
Bien sûr, rien n'est joué et on ne peut que soutenir ceux qui virent cette gangrène en espérant un dépassement .
Mais regardons les faits, faisons le tri, sans nous laisser emporter pâr des illusions démesurées et voyons ce que nous pouvons faire ici (pas grand chose) pour avoir une solidarité lucide et, vis à vis des maghrebins immigrés , un discours clair, c'est à dire un point de vue de classe.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Tunisie
Une onde de choc dans les pays arabes
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/16/au-yemen-les-etudiants-appelle-a-suivre-l-exemple-de-la-tunisie_1466270_3212.html
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/16/au-yemen-les-etudiants-appelle-a-suivre-l-exemple-de-la-tunisie_1466270_3212.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Il y a des Comités ouvriers en Tunisie
AFP
De nombreux citoyens ont appelé l'armée à organiser la réouverture de boulangeries, le pillage de nombreux dépôts ayant désorganisé les circuits de distribution des denrées de première nécessité. Le couvre-feu a été allégé dimanche.
Face à la tension ambiante, les Tunisiens s'organisent. Nombre d'entre eux ont formé des comités de vigiles pour défendre leurs quartiers face aux pillards, après la multiplication des mises à sac et des agressions en province et dans la capitale. Le puissant syndicat, l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt), a invité ses structures et ses adhérents à se joindre ou à encadrer ces comités de vigiles. Des structures qui se sont multipliés en province, selon différentes sources.
Puisque la CGTT se donne la peine à tenter venir "encadrer" ces "structures" populaires qui se "multiplient en province", alors nous pouvons tabler avec assurance qu'elles sont à l'initiative de notre classe. Les travailleurs en Tunisie, spontanément, cherchent à structurer leur révolution, ne serait ce que pour se protéger des nervis de Ben Ali, mais aussi maintenant pour forcer les boutiquiers à vendre du pain.
En fait, comme tableau, nous avons:
- La bourgeoisie en pleine guerre civile. La fraction la plus corrompus du régime et semblant recevoir ses ordres de Ryad. Fraction jouant la carte de la terreur parce que se sentant abandonné de tous. C'est elle qui par sa barbarie et ses actes de vandalisme est à l'origine des comités d'auto-défense des ouvriers. L'autre fraction de la bourgeoisie ensuite. La fraction légaliste ayant derrière elle l'armée et l'ensemble des pays impérialistes. Cette force cherche une porte de sortie avant que la révolution déborde de la Tunisie, en menant une véritable guerre contre les fidéles à Ben Ali. Ce sont les "démocrates" voulant redonner un semblant d'ordre dans le pays, histoire de rassurer un peu les agences de notation, les investisseurs capitalistes étrangers et les touristes. Si pour cela il faut flinguer des excités et bidouiller une pseudo consultation électorale sans barbus islamistes et communistes, va pour l'organisation d'élections.
- La petite bourgeoisie ensuite, et particuliérement celle qui sévit dans le commerce. Par peur du vol ou par cupidité spéculative, les commerçants semblent maintenir fermé le rideau de fer de leurs magasins, au risque d'affamer la population. C'est sans doute la deuxiéme raison qui pousse les travailleurs à former leurs comités. ils ont peur que l'anarchie ambiante n'entraîne hausse des prix, voir disette. Le reste de la petite bourgeoisie doit être très partagé sur la marche à suivre, coincé entre les exactions des brigants de Ben Ali et l'initiative de plus en plus autoritaire des comités (par exemple les barrages routiers). ils doivent sans doute, pour ceux qui en ont les moyens, beaucoup, penser à se sauver provisoirement du pays.
- La classe ouvrière enfin (classe incluant paysans pauvres, chômeurs, et jeunes n'ayant même jamais eu un emploi). A l'initiative du procéssus révolutionnaire, faute d'appui politique et d'organisation communiste la guidant, elle se retrouve après sa première victoire sur la défensive et souffre énormément du désordre ambiant.
Elle n'a rien. Pas d'organisations honnêtes pour l'aider dans sa lutte des classes, pas de travail demain donc pas de salaires à la fin du mois, pas d'armes à feu et pas de stock de nourriture (pas les moyens financiers de fuir l'enfer non plus).
Elle veut que la clique soit jugé de ses crimes et de sa corruption.
Elle veut se protéger aussi bien des nervis de Ben Ali que des militaires ayant prouvé qu'ils pouvaient être très lunatiques et très dangereux eux aussi.
Elle veut pouvoir manger demain et surtout la garantie de leur emploi après demain, un avenir.
Pour toute ces raisons, les travailleurs ne peuvent pas rester les bras ballants et cherchent donc à s'organiser dans des comités populaires (de manière embryonnaire des soviets ouvriers).
Seulement voilà, les démocrates ne veulent pas entendre parler de l'auto-organisation du prolétariat. Alors ils envoient la bureaucratie syndicale croupion de la CGTT, pour tenter non seulement d'encadrer les comités, mais plus sûrement encore empêcher par tous les moyens qu'ils se fédérent et s'unissent.
Vraiment, les évenements de Tunisie doivent nous inciter à nous regrouper dans une avant garde révolutionnaire de type bolchevik, car comment ne pas voir que ce type de situation va apparaître un peu dans tous les pays du monde maintenant.
Le plus grand souhait que je formule pour les travailleurs tunisiens, c'est qu'ils ne restent pas isolés derrière leurs frontières, et que très vite la Révolution du Jasmin fasse tâche d'huile, à commencer par l'Algérie. Dans le cas contraire, nos camarades tunisiens vont se faire laminer et jouer.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
L'armée, qui s'est "retenue" d'intervenir directement au début, a attendu que le mouvement de contestation ait définitivement vaincu, non pas la dictature, mais, Ben Ali. Elle a laissé faire le mouvement jusqu'à la limite d'une véritable chute du régime et, là, elle a intervenu, jugeant le danger contestataire engagé très loin, menaçant, cette fois, son propre régime. Parce qu'elle n'a pas intervenu publiquement au début, elle bénéficie d'un satisfecit populaire. Mais, son choix est réellement fait : l'ordre bourgeois et sa dictature.
La classe ouvrière, qui, au début, avait directement soutenu la lutte de Sidi Bouzid, avait la possibilité de rallier l'immense majorité des manifestants sous sa direction politique. Seulement, avec le temps, et, surtout avec l'absence de mots d'ordre ouvriers clairs, elle a perdu, peu à peu, ses repères politiques de classe, fusionnant intégralement avec le mouvement de masses multiclassiste. La révolte, étant une révolte sous barricades étendues à la majeur partie du pays, les unités de production ont fermé, fermant ainsi toute possibilité à la classe ouvrière de se réunir et lancer une stratégie et des actions à partir des lieux de travail. Durant ce mouvement, les travailleurs tunisiens ont cessé de se comporter comme une classe unie, mais en ouvriers désunis.
Les comités d'auto-défense me rappellent ceux de la Kabylie lors du mouvement de 2001-2003. A la fin du mouvement, celui-ci a donné son dernier souffle sous la forme d'une défense des biens des petits et grands bourgeois. C'est presque un instant de repentir... effacer les traces de son passage (nettoyer, défendre, surveiller, rassurer, collaborer, respecter...). Beaucoup trouveront une normale à ce fait, cependant, ils jugeront, par eux-mêmes, de l'éloignement de la classe ouvrière des véritables mots d'ordre révolutionnaires en pareilles circonstances : la grève générale insurrectionnelle et le contrôle ouvrier. En fait, nous sommes déjà dans la phase de normalisation.
Il est clair, maintenant, que le régime, sous la protection de l'armée, entreprendra, sans plus tarder, de soigner ses blessures. Pour la circonstance, il ouvrira quelques brèches à l'opposition docile. Comme en Algérie, il imposera à tous la reconstruction nationale et, surtout, le retour à l'état fort seul garant contre le pillage, le désordre... Cela se fera bien sûr sous la bannière bourgeoise et le contrôle de l'armée. Il refermera peu à peu le champ politique au fur et à mesure que le souvenir de l'ouragan se dissipe. La rue va encore parler quelques temps. Et, avec l'absence d'une attaque ouvrière, tout rentrera dans l'ordre bourgeois. Sait-on, ils pourront même rappeler Ben Ali.
La classe ouvrière, qui, au début, avait directement soutenu la lutte de Sidi Bouzid, avait la possibilité de rallier l'immense majorité des manifestants sous sa direction politique. Seulement, avec le temps, et, surtout avec l'absence de mots d'ordre ouvriers clairs, elle a perdu, peu à peu, ses repères politiques de classe, fusionnant intégralement avec le mouvement de masses multiclassiste. La révolte, étant une révolte sous barricades étendues à la majeur partie du pays, les unités de production ont fermé, fermant ainsi toute possibilité à la classe ouvrière de se réunir et lancer une stratégie et des actions à partir des lieux de travail. Durant ce mouvement, les travailleurs tunisiens ont cessé de se comporter comme une classe unie, mais en ouvriers désunis.
Les comités d'auto-défense me rappellent ceux de la Kabylie lors du mouvement de 2001-2003. A la fin du mouvement, celui-ci a donné son dernier souffle sous la forme d'une défense des biens des petits et grands bourgeois. C'est presque un instant de repentir... effacer les traces de son passage (nettoyer, défendre, surveiller, rassurer, collaborer, respecter...). Beaucoup trouveront une normale à ce fait, cependant, ils jugeront, par eux-mêmes, de l'éloignement de la classe ouvrière des véritables mots d'ordre révolutionnaires en pareilles circonstances : la grève générale insurrectionnelle et le contrôle ouvrier. En fait, nous sommes déjà dans la phase de normalisation.
Il est clair, maintenant, que le régime, sous la protection de l'armée, entreprendra, sans plus tarder, de soigner ses blessures. Pour la circonstance, il ouvrira quelques brèches à l'opposition docile. Comme en Algérie, il imposera à tous la reconstruction nationale et, surtout, le retour à l'état fort seul garant contre le pillage, le désordre... Cela se fera bien sûr sous la bannière bourgeoise et le contrôle de l'armée. Il refermera peu à peu le champ politique au fur et à mesure que le souvenir de l'ouragan se dissipe. La rue va encore parler quelques temps. Et, avec l'absence d'une attaque ouvrière, tout rentrera dans l'ordre bourgeois. Sait-on, ils pourront même rappeler Ben Ali.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: La Tunisie
Des affrontements ont eu lieu toute la journée d'hier entre des éléments de la garde présidentielle et l'armée. C'est un affrontement qui serait rude à l'intérieur de l'état bourgeois.
Par ailleurs, Ben Ali aurait été destitué et non enfui (ce qui voudrait dire qu'une faction l'a viré).
L'instabilité de la direction de l'état bourgeois demeure pleine et entière, les affrontements continuent de secouer le camp bourgeois (à cause de la spécificité toute particulière du benalisme).
Par ailleurs un gouvernement d'union nationale est en train de se mettre en place avec la faction des ex-benalistes actuellement aux affaires, le PdP, Ettajdid (ex-PC tunisien), le Forum pour le travail et la liberté, ..
le PCOT ne fait pas partie du script apparemment (va falloir les soutenir ceux là si ils restent en dehors)
Seuls ceux qui ont fait patte blanche à un moment ou à un autre depuis le début du benalisme sont invités au repas.
Il faut noter que ce genre de transition indique quand même une énorme désagrégation politique du régime et une profonde instabilité. On ne fait pas appel à l'unité nationale en général pour rien. Une grande rigolade pour Ettajid . Bref, ce n'est que du classique.
Mais ça montre que malgré que les partis politiques soient très faibles, que le prolétariat, surpuissant numériquement et ayant fait tomber le régime, n'ai pas fait valoir ses droits au pouvoir, malgré deux factions puissantes de l'appareil d'état encore en liste, la bourgeoisie a besoin d'un gouvernement d'union nationale.
La "chose" va se préciser très très rapidement. La distribution des maroquins (...) serait en cours.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_Ettajdid
Par ailleurs, Ben Ali aurait été destitué et non enfui (ce qui voudrait dire qu'une faction l'a viré).
L'instabilité de la direction de l'état bourgeois demeure pleine et entière, les affrontements continuent de secouer le camp bourgeois (à cause de la spécificité toute particulière du benalisme).
Par ailleurs un gouvernement d'union nationale est en train de se mettre en place avec la faction des ex-benalistes actuellement aux affaires, le PdP, Ettajdid (ex-PC tunisien), le Forum pour le travail et la liberté, ..
le PCOT ne fait pas partie du script apparemment (va falloir les soutenir ceux là si ils restent en dehors)
Seuls ceux qui ont fait patte blanche à un moment ou à un autre depuis le début du benalisme sont invités au repas.
Il faut noter que ce genre de transition indique quand même une énorme désagrégation politique du régime et une profonde instabilité. On ne fait pas appel à l'unité nationale en général pour rien. Une grande rigolade pour Ettajid . Bref, ce n'est que du classique.
Mais ça montre que malgré que les partis politiques soient très faibles, que le prolétariat, surpuissant numériquement et ayant fait tomber le régime, n'ai pas fait valoir ses droits au pouvoir, malgré deux factions puissantes de l'appareil d'état encore en liste, la bourgeoisie a besoin d'un gouvernement d'union nationale.
La "chose" va se préciser très très rapidement. La distribution des maroquins (...) serait en cours.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_Ettajdid
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Vals
Toi, par contre tu me sembles bien affirmatif sur des hypothèses que tu n'as, comme nous tous, que de deuxième ou troisième main.
Mais je n'affirme rien d'original et je ne fais pas d'hypothèses ! Je constate seulement l'évidence : les travailleurs tunisiens et les classes populaires, avec les jeunes au premier rang, ont participé massivement à ce soulèvement. Mais la classe ouvrière ne s'est pas organisée à cette occasion sur des bases de classe, de façon autonome des autres forces sociales. C'est évident aussi, sinon ça se saurait. Mais elle n'est pas non plus, toujours pour le moment, à la remorque d'autres forces sociales, car aucune direction du mouvement ne s'est dégagée et imposée. Cela-dit, il est non moins évident que toutes les forces sociales bourgeoises et les politiciens, anciens du régime et nouveaux, vont s'unir pour voler sa victoire au peuple tunisien. Dans ces circonstances, les comités de défense locaux peuvent être des embryons d'auto-organisation.
On verra...
Non, ils ne vont certainement pas rappeler Ben Ali. Ce serait comme si on avait rappelé Ceaucescu en Roumanie ou Pétain en France en 1947...
Sparta
La rue va encore parler quelques temps. Et, avec l'absence d'une attaque ouvrière, tout rentrera dans l'ordre bourgeois. Sait-on, ils pourront même rappeler Ben Ali.
Mais c'est un détail. Tu manifestes un pessimisme et un fatalisme vraiment incroyable pour quelqu'un qui se veut marxiste et révolutionnaire ! Bien sûr que ça peut se passer comme ça, mais ça peut aussi se passer autrement, l'histoire n'est pas écrite d'avance, les défaites ne sont pas inéluctables.
___
Sinon, ces événements rappellent beaucoup la chute de Ceaucescu, avec l'armée et une partie de la police qui se refont une virginité, ou même la libération de la France, armées étrangères en moins. Il est clair que tous les chefs militaires et mêmes policiers, tous les cadres de l'Etat etc, sauf ceux qui sont trop mouillés, vont se découvrir "résistants anti-Ben Ali", "démocrates" etc, et qu'ils vont appeler les gens à rentrer chez eux. Seuls quelques hommes de main du dictateur vont payer, comme les miliciens lors de la libération de 1945.
Mais, tout dépend de la réaction populaire et de celle de la classe ouvrière. Rien ne dit que la population pauvre se contentera de ça !
Ce matin, entendu sur France Inter le porte-parole du PCOT : il a bien dénoncé la récupération du mouvement et le maintien de la dictature sans le dictateur. Mais, pour le reste, il a tenu un discours très "démocratique" en réclamant avant tout un régime parlementaire par opposition au régime présidentiel de Ben Ali. Il s'est prononcé contre l'Union nationale (avec les ex du RCD) et souligne que seuls les partis "reconnus officiellement" sous Ben Ali ont été consultés.
Dernière édition par verié2 le Lun 17 Jan - 10:44, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Pour ce qui me concerne, je dirais, en résumé, que tout peut se résumer par : une révolte pour le "droit à consommer".
Bien évidemment, avec la bénédiction de la haute bourgeoisie qui dans ces conditions a tout à y gagner.
Bien évidemment, avec la bénédiction de la haute bourgeoisie qui dans ces conditions a tout à y gagner.
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: La Tunisie
Tu es stupide ? Ignorant ? Méprisant pour le peuple ? Prétentieux et provocateur ? Tout à la fois ?irneh09218 a écrit:Pour ce qui me concerne, je dirais, en résumé, que tout peut se résumer par : une révolte pour le "droit à consommer".
Bien évidemment, avec la bénédiction de la haute bourgeoisie qui dans ces conditions a tout à y gagner.
Franchement, alors que le sang coule encore en Tunisie, que la victoire des masses tunisiennes va peut-être servir d'exemple et d'espoir dans de nombreux pays, je ne vois pas l'intérêt de laisser un type dans ton genre raconter des âneries qui sonnent comme des insultes contre les travailleurs et les jeunes tunisiens qui viennent de manifester un tel courage. Je pense que si tu racontais ça en Tunisie, ou même dans une manif de Tunisiens en France, tu te ferais simplement casser la gueule et je ne te défendrais pas.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
yannalan a écrit:Ca ne te fatigue pas de sortir des conneries au kilomètre ? Quand tu as des pillards et des provocateurs qui pètent tout et n'importe quoi dans ton quartier, c'est normal de s'organiser pour les repousser. Toi, si on attaque ta maison pour te casser la gueule et cramer le peu que tu as, tu dis merci, voilà les allumettes ?
Tiens,c'est bizarre,ce message de Yann me rappel,une autre situation,ailleurs,il y a quelques petites années.
Autre temps...autres moeurs?.
jacquouille- Messages : 758
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 77
Localisation : Reims
Re: La Tunisie
Excellent texte de Plenel : http://www.mediapart.fr/article/offert/44f7f35edf3b7a3b1ca107dcd16cf735
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: La Tunisie
jacquouille a écrit:yannalan a écrit:Ca ne te fatigue pas de sortir des conneries au kilomètre ? Quand tu as des pillards et des provocateurs qui pètent tout et n'importe quoi dans ton quartier, c'est normal de s'organiser pour les repousser. Toi, si on attaque ta maison pour te casser la gueule et cramer le peu que tu as, tu dis merci, voilà les allumettes ?
Tiens,c'est bizarre,ce message de Yann me rappel,une autre situation,ailleurs,il y a quelques petites années.
Autre temps...autres moeurs?.
Je suppose que tu fais référence eux émeutes de 2005, et tu devrais t'expliquer de façon plus précise. personne n'a jamais dit - Yannalan, je pense pas... - qu'il fallait laisser sa maison brûler par des émeutiers, ni même des émeutiers brûler des écoles, des casernes de pompier, des bus, des magasins etc. Mais ces destructions et violences "gratuites", "inutiles" (car certains des bâtiments attaqués sont des symboles, d'autres non), voire criminelles ne changent rien à la nature d'une révolte populaire qu'on ne peut pas assimiler à ces seuls actes, et encore moins à la délinquance, aux lumpen etc. Quand une population, ou une partie d' une population se révolte, à Watts, dans les banlieues françaises, en Tunisie comme partout ailleurs, ça s'accompagne le plus souvent d'actes de ce genre, dont certains sont d'ailleurs justifiés, comme le pillage de grandes surfaces alimentaires dans les pays où les gens, sinon crèvent de faim, doivent se priver de tout.
C'est une bonne chose que la population s'organise pour protéger ses biens, les édifices publics etc. Et c'est ce qu'il aurait fallu faire en 2005. Non pas créer des milices de beaufs pour servir de supplétifs aux CRS et cogner les jeunes, mais pour essayer de canaliser leur révolte, de lui donner des perspectives autres que des destructions gratuites. Certains maires du PCF ont essayé de le faire et ont manifesté davantage de compréhension face à cette révolte que, hélas, LO...
En ce qui concerne la Tunisie. Pour en revenir au sujet. La situation est évidemment confuse et ambigue. On peut comprendre aussi que des gens s'attaquent à des quartiers riches, même si nous ne préconisons pas ce genre de chose. Mais on ne sait pas, dans ces violences, quelle est la part des ex hommes de main de Ben Ali, celle de délinquants (qui existent aussi bien sûr) et celle d'éléments de la population en colère. Quelle est la part de manipulation pour justifier l'intervention de l'armée et la glorifier ? etc.
Mais l'organisation par quartier de comités de citoyens qui s'arment de tout ce qu'ils trouvent, sans faire confiance à l'armée pour les protéger, peut-être une bonne chose... s'il ne s'agit pas seulement de privilégiés qui s'organisent contre la colère des pauvres - mais ça ne semble pas le cas, vu l'étendue de cette mobilisation, les gens qu'on voit y participer etc.
Dernière édition par verié2 le Lun 17 Jan - 11:22, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Edito des bulletins d'entreprise de L'Etincelle
Lundi 17 janvier 2011
Vive la révolution des jeunes et des travailleurs tunisiens
La fuite du dictateur Ben Ali est une première victoire des travailleurs et de la jeunesse de Tunisie. La révolte qui embrase le pays depuis près d’un mois face au chômage, à la misère et à la dictature féroce qui pèsent sur les classes populaires, a tourné à la révolution. Profonde. Qui a déjà emporté un tyran réputé indéboulonnable il y a peu de temps. C’est cela la force des classes populaires.
L’immense courage de ceux qui se sont soulevés malgré une répression qui a fait au moins 70 morts et des arrestations et tortures en masse, a donc mis un terme à 23 ans de règne de Ben Ali et de son clan. Le puissant élan populaire pour du pain, du travail, une vie digne, a chassé celui qui symbolisait la misère et l’oppression.
Les amis du dictateur
Ben Ali n’était pas seul, pourtant. Derrière lui et avec lui, il y avait bien sûr tous les profiteurs et corrompus du régime. Mais pas seulement. Jusqu’à hier, il y avait aussi nos prétendues démocraties occidentales, à commencer par l’impérialisme français, dont le dictateur tunisien a joui de toutes les faveurs et de tous les appuis, de Mitterrand, Chirac puis Sarkozy. Il y a quelques jours encore, Michèle Alliot-Marie proposait à Ben Ali de lui apporter le « savoir faire » des forces de répression françaises… Et pour cause. Cet ancien « protectorat », ou colonie de la France, reste une manne pour une multitude d’entreprises et de banques françaises. En particulier un réservoir de main-d’œuvre à bas prix, exploitée sur place, ou ici en France où travaillent 600 000 immigrés tunisiens – dont des ouvriers d’usines ou de chantiers, mais aussi des jeunes médecins ou profs qui n’ont pas trouvé de boulot chez eux.
Ceux qui voudraient faire rentrer la colère dans son lit
Ben Ali, c’est fini. C’est la « révolution du jasmin », nous dit-on, mais néanmoins écrite en lettres de sang par la férocité des classes dominantes, qui cherchent à temporiser et à leurrer les insurgés populaires. Dans l’affolement de la fuite de Ben Ali, les anciens du régime Ben Ali comme les chefs de partis dits d’opposition promettent une « transition démocratique », ne jurent que par l’ « unité nationale » - façon de dire aux plus exploités et opprimés que ce n’est pas le moment de mettre en avant leurs propres revendications. Ils aimeraient surtout faire rentrer la colère dans son lit. Mais leur pilier n’en reste pas moins l’armée, quand ce ne sont pas ces bandes de policiers qui continuent à terroriser les quartiers populaires. Promesse de bulletins de vote ou matraques sont utilisées pour que tout rentre dans l’ordre, avant que l’explosion sociale n’embrase aussi les pays voisins, Algérie, Egypte, Libye, Jordanie, où des réactions ont éclaté. Sans compter l’Europe proche où les classes populaires ont, elles aussi, commencé à riposter aux effets catastrophiques de la crise.
De la révolte à la contagion révolutionnaire
Il n’y a pas qu’une proximité géographique entre l’Europe et le Maghreb. Grands patrons et banquiers (souvent les mêmes de part et d’autre de la Méditerranée) cherchent à faire payer leur crise aux classes populaires. Partout la guerre est déclarée contre les classes populaires. Ce qui veut dire que celles-ci ont un même programme et une même riposte à préparer, face aux fortunes et indices boursiers arrogants du camp adverse. C’est ce qui explique que les événements de Tunisie et d’Algérie aient été suivis ici, depuis quinze jours, avec une grande émotion, ressentis comme un début de vengeance, et pas seulement dans les milieux maghrébins. Toute la question est de savoir si les travailleurs et les jeunes de Tunisie vont l’emporter au bout du compte, et comment. Nous, travailleurs de France, de toutes origines, sommes évidemment concernés de très près par ce qu’il advient à nos frères et sœurs de classe sur l’autre rive de la Méditerranée. En Tunisie la lutte pour arracher des libertés élémentaires ne doit pas faire lâcher le programme de revendications sociales. Une révolution a commencé, espérons qu’elle continue jusqu’à la victoire des masses populaires prenant elles-mêmes les rênes de l’économie et de la société. Une telle tempête changerait à coup sûr le climat social et politique bien au-delà de la seule Tunisie.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Tiens,c'est bizarre,ce message de Yann me rappel,une autre situation,ailleurs,il y a quelques petites années.
Autre temps...autres moeurs?.
Je n'ai jamais été contre une réaction collective des habitants des endroits touchés par les émeutes pour canaliser la colère vers de vraies cibles. ca ne veut pas dire accepter l'état d'urgence et les bataillons de robocops...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: La Tunisie
Un nouveau gouvernement a été nommé avec 6 ministres benalistes et 3 chefs de partis d'"opposition de sa Majesté"(ceux qui avaint le droit de se faire élire en petites quantités)...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: La Tunisie
[quote="verié2"]
Camarade Verié, mon "pessimisme" et mon "fatalisme" me donnent l'impression que vous espérez une transcroissance de la nature du mouvement à partir du simple esprit de combat des travailleurs tunisiens. Mais, tu le sais très bien, une telle transcroissance ne peut s'exécuter et réussir qu'avec la présence d'une direction politique révolutionnaire. Or, cette direction fait terriblement défaut. Le seul élément, qui me laisse espérer une avancée qualitative du mouvement, c'est bien les syndicalistes régionaux. Ceux-là ont eu et ont acquis assez de volontarisme combatif pouvant donner une évolution supérieure à la situation. Mais, là aussi, où est la direction politique pour capitaliser cette évolution supérieure ? Le drame n'y est pas dans les capacités du mouvement, mais dans l'absence de direction politique révolutionnaire. Comme tu vois, je ne compte pas sur une magie tunisienne révolutionnaire, mais sur une direction ouvrière révolutionnaire.
...
Tu manifestes un pessimisme et un fatalisme vraiment incroyable pour quelqu'un qui se veut marxiste et révolutionnaire ! Bien sûr que ça peut se passer comme ça, mais ça peut aussi se passer autrement, l'histoire n'est pas écrite d'avance, les défaites ne sont pas inéluctables.
...
Camarade Verié, mon "pessimisme" et mon "fatalisme" me donnent l'impression que vous espérez une transcroissance de la nature du mouvement à partir du simple esprit de combat des travailleurs tunisiens. Mais, tu le sais très bien, une telle transcroissance ne peut s'exécuter et réussir qu'avec la présence d'une direction politique révolutionnaire. Or, cette direction fait terriblement défaut. Le seul élément, qui me laisse espérer une avancée qualitative du mouvement, c'est bien les syndicalistes régionaux. Ceux-là ont eu et ont acquis assez de volontarisme combatif pouvant donner une évolution supérieure à la situation. Mais, là aussi, où est la direction politique pour capitaliser cette évolution supérieure ? Le drame n'y est pas dans les capacités du mouvement, mais dans l'absence de direction politique révolutionnaire. Comme tu vois, je ne compte pas sur une magie tunisienne révolutionnaire, mais sur une direction ouvrière révolutionnaire.
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: La Tunisie
Mais non, Sparta, je ne rêve pas à une "transcroissance" de la révolution tunisienne. Mais cette "révolution démocratique et populaire" (appelons là comme ça) est tout de même un événement historique de grande importance, qui risque d'avoir des répercussions dans de nombreux pays. Même si le prolétariat tunisien ne prend pas le pouvoir - faute notamment d'un parti, mais pas seulement -, c'est une étape dans la montée des luttes populaires face à la crise du capitalisme et la misère qu'elle engendre. Il faudra sans doute bien d'autres étapes. Mais le fait, en lui seul, qu'un peuple déterminé ait pu chasser un dictateur qu'on croyait solidement installé est une victoire dont nous devons nous réjouir. Et même s'il faut comprendre les limites de la situation, il n'y a pas de raison d'être aussi pessimiste que ton post en donnait l'impression. La lutte de classes, ce n'est pas tout ou rien chaque jour...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Je pense également que quelle que soit son issue, la révolution tunisienne est un évènement historique de première importance.
D'autant que rien n'est fini, et que rien ne dit jusqu'où la vague populaire peut aller. Même s'il manque évidemment une opposition anticapitaliste et révolutionnaire organisée.
D'autant que rien n'est fini, et que rien ne dit jusqu'où la vague populaire peut aller. Même s'il manque évidemment une opposition anticapitaliste et révolutionnaire organisée.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: La Tunisie
Le Point.fr - Publié le 17/01/2011 à 08:39 - Modifié le 17/01/2011 à 14:42
TUNISIE - Ce pilote de ligne qui a refusé d'embarquer les proches de Ben Ali
Le pilote de ligne Mohamed Ben Kilani est devenu un héros parce qu'il a évité la fuite des proches de l'ancien président vers l'étranger.
Le Point.fr
Salve d'applaudissements au beau milieu d'un vol Tunis Air, samedi : les passagers viennent d'apprendre le nom de leur commandant de bord, devenu un héros pour avoir refusé, la veille, d'embarquer à Tunis des membres de la belle-famille honnie de l'ex-président Ben Ali. Les circonstances exactes du fait d'armes de Mohamed Ben Kilani, 37 ans, cheveux courts et fines lunettes, restent obscures, mais les louanges des Tunisiens sur les réseaux sociaux lui ont apporté son quart d'heure de gloire.
"J'avais embarqué les passagers, j'étais prêt à décoller pour Lyon (centre-est de la France) vendredi à 14 h 30, mais je n'en ai pas reçu l'autorisation. On m'a prévenu qu'il y aurait cinq passagers supplémentaires, que c'était un ordre. J'ai tout de suite compris qu'il s'agissait de la famille présidentielle, la famille Trabelsi (nom de la belle-famille du président Ben Ali). Quelqu'un de la compagnie me l'a confirmé", a expliqué à des journalistes le pilote, sorti du cockpit pour rencontrer ses admirateurs.
"Comme un flash dans ma tête"
Il n'était pas rare pendant la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali que ses proches et ceux de son épouse embarquent ainsi au dernier moment, selon les hôtesses de l'air. "Il y a eu comme un flash dans ma tête, j'ai revu les images des événements ces derniers jours en Tunisie et j'ai décidé de ne pas participer à cette expédition de criminels. Si je ramène cette famille, je serai un traître pour toute ma vie", poursuit-il, entre deux poignées de mains, tandis que des passagers font la queue pour le prendre en photo avec leurs téléphones portables.
Le pilote explique alors avoir fait part aux autorités de son refus de décoller avec ces passagers supplémentaires, sans s'étendre sur les motifs qu'il a invoqués. Moins d'une heure plus tard, l'armée prenait possession de l'aéroport de Tunis et l'espace aérien tunisien était fermé pour la journée. Sauf pour Zine el-Abidine Ben Ali qui fuyait le pays pour se réfugier en Arabie saoudite, après 23 ans de règne sans partage, victime d'un mois de révolte populaire sans précédent contre son régime qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l'ordre.
"Il faut bouger pour la liberté"
"J'ai fait mon devoir en tant que Tunisien. Je regrettais de ne pas avoir pris part aux manifestations, alors j'ai voulu participer au mouvement (de révolte) à ma manière. Je représente l'opinion publique tunisienne, j'avais aussi l'approbation discrète du copilote et du reste de l'équipage. Ils ne voulaient pas participer non plus, je le voyais sur leurs visages", assure Mohamed Ben Kilani. "Je n'ai pas personnellement souffert des agissements de cette famille, mais je connais beaucoup de gens qui sont dans ce cas. Cela faisait des années que nous étions sous la pression de ce régime", dénonce le commandant de bord, comparant les Ben Ali-Trabelsi aux époux Ceaucescu en Roumanie.
"Il faut que tout le monde bouge, il faut bouger pour la liberté", répète, entre deux embrassades, le pilote, qui appelle les Tunisiens, comme lui, à apporter, chacun, leur contribution à la liberté, alors que la situation reste tendue dans un pays en proie aux pillages et aux violences. Qui étaient les cinq membres de la famille Trabelsi qui voulaient fuir le pays ? Que sont-ils devenus ? Mystère. Un passager croit savoir qu'ils ont été "placés en état d'arrestation".
"Peut-être on partira, mais on brûlera Tunis"
LEMONDE | 17.01.11 | 11h13 • Mis à jour le 17.01.11 | 16h01
Une photo de l'ancien président Ben Ali brûlée à Marseille, samedi 15REUTERS/JEAN-PAUL PELISSIER
Tunis, envoyée spéciale - Cet homme n'est ni grand ni petit. On ne peut pas le décrire. Il n'a pas de nom. Il faut lui en inventer un : Zyed. Il se terre dans une maison du quartier Bardo, à Tunis, qu'il fait surveiller depuis la rue par de jeunes parents, les nerfs à fleur de peau. "Je change d'endroit toutes les heures", dit-il en refoulant des larmes.
Conseiller de Zine El-Abidine Ben Ali au palais de Carthage, il avait pris contact de sa propre initiative quelques jours avant la chute de l'ex-président parce que, disait-il, il ne voulait pas "être complice des massacres". Pour le rencontrer, ce dimanche 16 janvier, il faut suivre des émissaires à travers un dédale de rues.
Zyed tente aujourd'hui de fuir la Tunisie, mais son passeport français, qu'il exhibe trop brièvement, est faux. Son récit, souvent interrompu par le bruit de tirs tout proches qui le font violemment sursauter, met en scène les intrigues d'un clan familial sclérosé et une fin de règne agonisante bien avant le début, le 17 décembre 2010, des émeutes en Tunisie. "Il régnait une atmosphère délétère au palais, souligne-t-il. En septembre, il y a eu un accrochage très sérieux entre le président et sa femme, et, à partir de là, la présence de son frère Belhassen et de son fils Imed est devenue de plus en plus forte."
L'ancien conseiller avance aussi le nom de Slim Chiboub, marié à Dorsaf Ben Ali, la fille de l'ancien président, mais écarte celui d'un autre gendre, très en vue, Sakhr El-Materi, décrit comme "un requin qui n'a pas de dents".
"QU'IL CRÈVE"
En octobre, ce clan aurait mis au point, selon lui, un scénario "diabolique" consistant à laisser "le président en poste jusqu'en janvier 2013, puis sa démission aurait été annoncée pour raison médicale, suivie d'un appel pour des élections". Les partis "amis" auraient été instrumentalisés pour créer une polémique en présentant de faux candidats. Des manifestations organisées un peu partout par le RCD, le parti du pouvoir, se seraient conclues par une "manif monstre d'un million de personnes à Tunis pour réclamer la candidature de Leïla".
Mais, le 17 décembre, le suicide de Mohamed Bouazizi, immolé par le feu, change tout. "Ben Ali était totalement indifférent, il a dit quelque chose comme : 'Qu'il crève'. A ce moment, Abdelwahab Abdallah est devenu le véritable régent, et Abdelaziz Ben Dhia le filtre sans qui rien ne passait." Ali Sériati, le chef de la garde présidentielle, fait partie du dispositif.
L'ancien conseiller décrit des acteurs de plus en plus fébriles au fur et à mesure que le mouvement de révolte prend de l'ampleur dans le pays. Le 29 décembre, au lendemain du premier discours du président, il assiste à une réunion de crise. "Abdallah a dit : 'Il faut que tout ça soit manipulé par un groupe affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique. Pour nos amis français, c'est la seule solution.' Ce à quoi a répondu Ben Ali, très cynique: 'AQMI en Tunisie, c'est la mort du tourisme, on va se suicider'."
DES APPELS D'ERIC RAOULT
Aux Américains, un même argument devait être présenté : Kasserine, la ville où les manifestations ont été les plus durement réprimées, était un "foyer islamiste". "Il y a eu un air de fête après les déclarations de Michèle Alliot-Marie lorsqu'elle a proposé d'aider à former des policiers tunisiens, poursuit Zyed. Et Eric Raoult appelait tout le temps pour dire qu'il ne fallait pas ouvrir la brèche aux islamistes ; Abdallah l'avait surnommé la 'passerelle'."
Contacté, M. Raoult reconnaît avoir "appelé souvent", mais, assure-t-il, "des amis comme Charfeddine Guellouz ou Habiba Massabi [députée RCD], pas la présidence, ce n'est pas de mon niveau".
La situation, cependant, s'aggrave en Tunisie. Le conseiller, qui révèle que l'ancien chef de l'Etat s'était réfugié dans sa propriété d'Hammamet avant de quitter le pays et avait préenregistré son dernier discours, rapporte cette dernière réunion : "Sériati a prévenu que les militaires, ces 'fils de bâtards', a-t-il dit, fraternisaient avec la population. Il a ajouté: 'Peut-être on partira, mais on brûlera Tunis : j'ai 800 bonhommes prêts à se sacrifier. Dans deux semaines, les mêmes qui manifestent vont nous supplier de reprendre les choses en main.'" Zyed, alors, est parti de son côté.
Isabelle Mandraud
Ben Ali : précipitation et cafouillage
Par Europe1.fr avec Thierry Guerrier et Didier François
Publié le 17 janvier 2011 à 14h25 Mis à jour le 17 janvier 2011 à 15h53
La France a refusé que Ben Ali atterrisse sur son sol. © MAXPPP
Le scénario de la fuite de l'ex-président tunisien vendredi soir se précise.
Que ce soit du côté tunisien ou du côté français, la fuite de l'ex-président Ben Ali vendredi soir semble avoir été marquée par une grande improvisation. Parti sans plan de vol, l'avion de Ben Ali a dû faire demi-tour. Tandis que la France n'était pas au courant de son départ, selon les informations recueillies par Europe 1.
Fuite à Varennes
Le départ de Ben Ali avait un arrière-goût de fuite à Varennes, avec Ben Ali en Louis XVI et sa femme Leïla en Marie-Antoinette. En guise de carrosse, un avion à destination de Lyon, à bord duquel tente d'embarquer Leïla Ben Ali. Mais l'équipage lui en refuse l'accès. Des passagers auraient même essayé d'arrêter des membres de la famille.
Le clan de la belle-famille de Ben Ali décide alors de fuir à son tour. Gendres, cousins, neveux s'enfuient à bord de leurs yachts privés, à Dubaï ou en Lybie. Tous emportent avec eux des liasses de billets et des kilos de lingots d'or.
Pendant ce temps à l'Elysée, on dégustait la galette des rois. Lorsque la nouvelle de la fuite de Ben Ali tombe, Nicolas Sarkozy abrège la soirée. A 19 heures, il réunit en urgence le Premier ministre et les directeurs de cabinet des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
Paris craint la réaction des Tunisiens de France
L'ex-président tunisien souhaite trouver refuge à Paris. Hors de question pour Nicolas Sarkozy qui craint la réaction de la communauté tunisienne en France. Un haut diplomate tunisien, basé à Paris, est chargé de faire passer le message à Ben Ali.
L'avion de Ben Ali, en escale sur l'île de Malte, fait alors demi-tour, direction l'Arabie Saoudite, sans même que l'équipage n'ait déposé de plan de vol pour Paris. C'est dans l'ancien palais du roi saoudien Fahd, à Jeddah, que Ben Ali a trouvé refuge.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: La Tunisie
L'Elysée soupçonne la famille Ben Ali d'avoir fui la Tunisie avec 1,5 tonne d'or
LEMONDE pour Le Monde.fr | 16.01.11 | 22h18 • Mis à jour le 17.01.11 | 19h57
M. Ben Ali et son épouse, Leïla, en octobre 2009 à Carthage.AP/HASSENE DRIDI
La famille du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali s'est-elle enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or ? C'est la supposition de l'Elysée, qui se fonde sur des recoupements des services secrets français.
Selon eux, Leïla Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé et demandé un ordre écrit. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. "Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or", explique un responsable politique français. "1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros", poursuit-il.
Précision d'un conseiller de l'Elysée : "L'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé."
A la banque centrale de Tunisie, on dément l'information. "Je n'ai reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire. Notre stock d'or n'a pas bougé", assure au Monde Maaledj Habib, directeur général de la caisse générale, des comptoirs et des systèmes de paiements.
Un membre haut placé des services secrets français apporte une explication après ce démenti : la scène aurait eu lieu non pas vendredi 14 janvier, date de la chute du régime, mais à la fin de l'année 2010. "La demande à la banque de Leïla Ben Ali aurait eu lieu en décembre. Mme Ben Ali a quitté la Tunisie une première fois en décembre. L'or se trouverait aujourd'hui en Suisse", explique cette source française.
Vendredi 14 janvier, Mme Ben Ali a pris un vol pour Dubaï, où elle a la plupart de ses avoirs, selon les Français, avant de repartir pour Djeddah. M. Ben Ali, lui, ne croyait pas sa chute aussi rapide. Pour preuve, selon Paris, il aurait enregistré une nouvelle allocution, qui n'a pas eu le temps d'être diffusée. Il n'aurait pas quitté le pays volontairement mais aurait été destitué.
INTERVENTION DE MOUAMMAR KADHAFI
L'armée et le chef d'état-major qui avait refusé de tirer sur la foule ont, selon les services européens, joué un rôle de premier plan dans la destitution de M. Ben Ali. "Le chef d'état-major lui a dit de partir, cela paraît confirmé", poursuit le conseiller de l'Elysée.
La manière dont M. Ben Ali a pu quitter le pays n'est pas claire. Pour éviter une issue violente, Paris estime que les services de sécurité libyens ont joué un rôle dans l'exfiltration de M. Ben Ali. Les propos de Mouammar Kadhafi – qui dit regretter l'issue de la crise tunisienne – tenus, ce dimanche, renforcent ce sentiment à l'Elysée.
Le mode de départ de M. Ben Ali comporte des incertitudes. Il semble s'être retrouvé dans l'espace aérien de Malte, sans plan de vol déterminé, attestant qu'il n'avait pas, à son départ précipité de Tunisie, de destination précise. Deux sources, l'une italienne, l'autre française indiquent que l'avion n'aurait pas reçu l'autorisation d'atterrir sur l'île. Selon une autre hypothèse, le président déchu aurait quitté Tunis en hélicoptère pour Malte, où il aurait récupéré son avion.
Les Français ont voulu prévenir toute arrivée de M. Ben Ali en France. "On a dit qu'on n'autoriserait aucun avion en provenance de Tunisie à atterrir sans avoir la liste de ses passagers", indique un autre conseiller de l'Elysée.
Selon un ministre français, la direction générale de l'avion civile a identifié un appareil ayant pour plan de vol Tunis-Paris. Paris aurait fait en sorte que l'avion atterrisse en Sardaigne. Vérification faite, il ne comportait pas de passager, en tout cas pas M. Ben Ali. Plusieurs plans de vol au départ de Tunis ont été communiqués vendredi pour brouiller les pistes sur la destination réelle de M. Ben Ali, indiquent des sources française et italienne.
Les membres de la famille de M. Ben Ali qui étaient arrivés en France sont repartis du Bourget, samedi soir, par un vol affrété par un proche du clan Ben Ali, en direction de Doha, au Qatar, indique Paris.
Arnaud Leparmentier
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: La Tunisie
[quote="Sparta"]
Voyons plutot le probléme à l'envers : non pas du parti dont à besoin la révolution, mais de la révolution dont a besoin le parti. Un parti révolutionnaire n'existe pas en tunisie, c'est un fait. Mais il peut se créer, et se créer trés vite. Alors le role des révolutionnaires d'ici est de montrer leur solidarité sans faille avec le peuple tunisien, et leur disponibilité pour aider dans la construction d'une direction socialiste politique, qui puisse prendre la tête des masses et de leurs révoltes.
Je ne connais pas, nulle part au monde, un parti révolutionnaire qui ne se soit pas construit dans et pour la révolution. Le parti bolchevique, puisque c'est de lui que se revendiquent la plupart de ceux (et celles) qui interviennent ici, s'est construit en 30 ans de luttes révolutionnaires, dont deux révolutions... Ce sont les révolutions qui construisent le parti révolutionnaire, autant que le parti qui est nécessaire aux révolution. Auraient ils risqué leur peau pour virer l'autocrate ? Je n'en sais rien... Il faudrait plutot poser là aussi la question à l'envers : qu'est ce qu'on a à apprendre d'eux, de leur magnifique courage, détermination, force !
verié2 a écrit:
...
Tu manifestes un pessimisme et un fatalisme vraiment incroyable pour quelqu'un qui se veut marxiste et révolutionnaire ! Bien sûr que ça peut se passer comme ça, mais ça peut aussi se passer autrement, l'histoire n'est pas écrite d'avance, les défaites ne sont pas inéluctables.
...
Camarade Verié, mon "pessimisme" et mon "fatalisme" me donnent l'impression que vous espérez une transcroissance de la nature du mouvement à partir du simple esprit de combat des travailleurs tunisiens. Mais, tu le sais très bien, une telle transcroissance ne peut s'exécuter et réussir qu'avec la présence d'une direction politique révolutionnaire. Or, cette direction fait terriblement défaut. Le seul élément, qui me laisse espérer une avancée qualitative du mouvement, c'est bien les syndicalistes régionaux. Ceux-là ont eu et ont acquis assez de volontarisme combatif pouvant donner une évolution supérieure à la situation. Mais, là aussi, où est la direction politique pour capitaliser cette évolution supérieure ? Le drame n'y est pas dans les capacités du mouvement, mais dans l'absence de direction politique révolutionnaire. Comme tu vois, je ne compte pas sur une magie tunisienne révolutionnaire, mais sur une direction ouvrière révolutionnaire.
Voyons plutot le probléme à l'envers : non pas du parti dont à besoin la révolution, mais de la révolution dont a besoin le parti. Un parti révolutionnaire n'existe pas en tunisie, c'est un fait. Mais il peut se créer, et se créer trés vite. Alors le role des révolutionnaires d'ici est de montrer leur solidarité sans faille avec le peuple tunisien, et leur disponibilité pour aider dans la construction d'une direction socialiste politique, qui puisse prendre la tête des masses et de leurs révoltes.
Je ne connais pas, nulle part au monde, un parti révolutionnaire qui ne se soit pas construit dans et pour la révolution. Le parti bolchevique, puisque c'est de lui que se revendiquent la plupart de ceux (et celles) qui interviennent ici, s'est construit en 30 ans de luttes révolutionnaires, dont deux révolutions... Ce sont les révolutions qui construisent le parti révolutionnaire, autant que le parti qui est nécessaire aux révolution. Auraient ils risqué leur peau pour virer l'autocrate ? Je n'en sais rien... Il faudrait plutot poser là aussi la question à l'envers : qu'est ce qu'on a à apprendre d'eux, de leur magnifique courage, détermination, force !
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: La Tunisie
Ce genre de vidéo (récente) est toujours très amusant rétrospectivement...
Vidéo accompagnée du commentaire :
Vidéo accompagnée du commentaire :
Tunisie un pays qui va bien
La Tunisie est un îlot de quiétude et de sérénité dans un monde en proie à une crise économique sévère. Ce reportage de l'Ina.fr témoigne des avancées réalisées par la Tunisie aux plans politique, économique et social. C'est à la faveur de la politique sage et prospective du président Ben Ali qui a concrétisé tous les axes du programme électoral de son mandat 2004/2009 et qui semploi avec la même détermination à la réalisation des projets contenus dans son nouveau programme pour la période à venir, que la Tunisie accumule les sucées et renforce ses acquis lesquels font delle aujourdhui un pays émergent, attractif pour les investissements étrangers et qui s'inscrit résolument dans la modernité. Sa stabilité politique et sociale, la durabilité de son développement basé sur le dialogue et la solidarité et la compétitivité de son économie ont autant d'atouts qui font delle un modèle de réussite confirmée et un pays qui va bien.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: La Tunisie
lundi 17 janvier 2011
Les capitalistes français et le « miracle » tunisien
La complaisance vis-à-vis de Ben Ali était justifiée par le « miracle » tunisien. La Tunisie était en effet un miracle … pour les capitalistes français, les plus présents dans le pays. 1200 firmes françaises exploitent la main-d’œuvre locale : des trusts comme Danone et Sanofi-Aventis, des entreprises d’habillement comme Lacoste, d’équipement automobile (Valeo et Sagem), de tourisme (Fram, Accor, Club med), des banques (BNP-Paribas, Société générale, Groupe Caisse d’épargne), des centres d’appels (Téléperformance), sans parler de Carrefour et de Casino dans la grande distribution, etc.
Dans les sièges de ces grandes sociétés, c’est la grande angoisse : est-ce que le « miracle » va continuer ?
LUTTE OUVRIERE
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Tunisie
l'annonce d'un gouvernement construit autour du parti de Ben Ali élargi à un quarteron de partis caniches a re-déclenché des manifs dans plusieurs villes, malgré les interdictions
Celle de Tunis a été dispersée au canon à eau et avec des lacrymos
Mais après l'euphorie, puis la confusion des affrontements avec des factions benalistes, les camps semblent se re-découper à nouveau
le maintien en place d'une faction benaliste aux affaires crée une tendance au découpage en 3 de l'appareil d'état , 3 morceaux d'appareil d'état se recoupant , s'affrontant et ayant en même temps des potentialités très conflictuelles (les benalistes au pouvoir, la milice benaliste des fidèles qui semble dans une stratégie de la tension, et enfin l'armée).
la bonne carburation de l'exécutif de la bourgeoisie (le gouvernement) ne semble pas trouvée et maintient la Tunisie dans l'instabilité (du point de vue des interets de la bourgeoisie, en plus classe très réduite en Tunisie par la rapacité du clan Ben Ali). L'union nationale, solution traditionnelle de la bourgeoisie pour mouiller des partis de gauche, n'a aucune épaisseur, aucune réalité. Cette instabilité, source d'affrontements entre factions du pouvoir (et avec le 4eme larron, la classe populaire) crée les conditions d'un désir de coup de balai radical dans la population (qu'ils s'en aillent tous ! comme dirait l'autre)
Il se confirme une situation complexe où les quartiers populaires semblent s'être doté de milices d'auto-défense qui établissent des barrages aussi bien pour controler que pour se défendre, pendant que l'armée ne contrôle que les grands axes et des quartiers spécifiques , toujours confrontée à des affrontements avec des groupes de la garde présidentielle qui semblent encore largement fonctionnels et obéissant à une stratégie construite.
Ca et la reprise des manifs , elles-même attaquées (pas trop violemment) par l'armée et la police (celle qui s'est rangée au côté de l'armée), indique qu'un espace important existe pour l'expression de la classe populaire.
Celle de Tunis a été dispersée au canon à eau et avec des lacrymos
Mais après l'euphorie, puis la confusion des affrontements avec des factions benalistes, les camps semblent se re-découper à nouveau
le maintien en place d'une faction benaliste aux affaires crée une tendance au découpage en 3 de l'appareil d'état , 3 morceaux d'appareil d'état se recoupant , s'affrontant et ayant en même temps des potentialités très conflictuelles (les benalistes au pouvoir, la milice benaliste des fidèles qui semble dans une stratégie de la tension, et enfin l'armée).
la bonne carburation de l'exécutif de la bourgeoisie (le gouvernement) ne semble pas trouvée et maintient la Tunisie dans l'instabilité (du point de vue des interets de la bourgeoisie, en plus classe très réduite en Tunisie par la rapacité du clan Ben Ali). L'union nationale, solution traditionnelle de la bourgeoisie pour mouiller des partis de gauche, n'a aucune épaisseur, aucune réalité. Cette instabilité, source d'affrontements entre factions du pouvoir (et avec le 4eme larron, la classe populaire) crée les conditions d'un désir de coup de balai radical dans la population (qu'ils s'en aillent tous ! comme dirait l'autre)
Il se confirme une situation complexe où les quartiers populaires semblent s'être doté de milices d'auto-défense qui établissent des barrages aussi bien pour controler que pour se défendre, pendant que l'armée ne contrôle que les grands axes et des quartiers spécifiques , toujours confrontée à des affrontements avec des groupes de la garde présidentielle qui semblent encore largement fonctionnels et obéissant à une stratégie construite.
Ca et la reprise des manifs , elles-même attaquées (pas trop violemment) par l'armée et la police (celle qui s'est rangée au côté de l'armée), indique qu'un espace important existe pour l'expression de la classe populaire.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
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