La Tunisie
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Le pouvoir vacille.
Les évenements se précipitent en Tunisie.
On parle ce soir de la mise en place d'un "Comité des sages" en lieu et place du gouvernement honni.
C'est quoi un comité des sages ? Quels personnalités ou "sages" le composeront ? Quel légitimité démocratique pourra avoir ce type de structure ad-hoc ?
Une fois de plus la responsabilité de la direction bureaucratique de l'UGTT est pleinement engagée. Que cette direction syndicale continue de tergiverser, de refuser d'aller de l'avant, est l'armée aura beau jeu de prétexter une vacance du pouvoir et instaurer une dictature.
Il faut bien noter que le général à la mode du moment, au delà de la démagogie de son discours, a réitéré avec fermeté la volonté de l'armée d'agir dans et pour la survie de la constitution bonapartiste de Bourguiba-Ben Ali. Le corps des officiers -bourgeois- de l'armée, aime les révolutionnaires, mais eux ne le sont pas. Il est conservateur et il le dit.
La menace directe vis à vis du peuple tunisien ce soir, ce n'est pas l'Islam, c'est l'Etat d'urgence de la Constitution réactionnaire du moment.
Seul l'UGTT peut dénouer la situation et déjouer la menace des militaires. Elle doit immédiatement appeller à l'organisation d'une Conférence à Tunis, réunissant les délégués élus de l'ensemble des comités populaires installés dans le pays.
Ces délégués doivent:
- Elirent un Conseil provisoire de la Révolution.
- Fixer comme seul mandat à ce Conseil l'organisation d'une élection Constituante (à la proportionnelle intégrale avec interdiction des partis réactionnaires RDC et Islam), à la date du premier jour du printemps: le 21 mars.
- Cette Constituante aura jusqu'au premier jour de l'été, le 21 juin, pour rédiger un projet de nouvelle République et la soumettre au suffrage du peuple tunisien.
Que le gouvernement, le "comité des sages", choisi et défendu par les militaires, en clair les militaires, expédient les affaires courantes de l'Etat. Qu'il paye la dette aux charognards capitalistes, qu'il paie aussi les fonctionnaires. Qu'importe, l'UGTT en mettant en place une dualité de pouvoir assumée; En ouvrant une perspective politique au peuple tunisien, assure d'un coup d'un seul, un avenir démocratique, et pourquoi pas, Socialiste, à la jeunesse et aux travailleurs tunisiens.
L'armée n'a pas à être l'ami de la Révolution. Elle doit se soumettre à elle, et à la volonté du Peuple.
On parle ce soir de la mise en place d'un "Comité des sages" en lieu et place du gouvernement honni.
C'est quoi un comité des sages ? Quels personnalités ou "sages" le composeront ? Quel légitimité démocratique pourra avoir ce type de structure ad-hoc ?
Une fois de plus la responsabilité de la direction bureaucratique de l'UGTT est pleinement engagée. Que cette direction syndicale continue de tergiverser, de refuser d'aller de l'avant, est l'armée aura beau jeu de prétexter une vacance du pouvoir et instaurer une dictature.
Il faut bien noter que le général à la mode du moment, au delà de la démagogie de son discours, a réitéré avec fermeté la volonté de l'armée d'agir dans et pour la survie de la constitution bonapartiste de Bourguiba-Ben Ali. Le corps des officiers -bourgeois- de l'armée, aime les révolutionnaires, mais eux ne le sont pas. Il est conservateur et il le dit.
La menace directe vis à vis du peuple tunisien ce soir, ce n'est pas l'Islam, c'est l'Etat d'urgence de la Constitution réactionnaire du moment.
Seul l'UGTT peut dénouer la situation et déjouer la menace des militaires. Elle doit immédiatement appeller à l'organisation d'une Conférence à Tunis, réunissant les délégués élus de l'ensemble des comités populaires installés dans le pays.
Ces délégués doivent:
- Elirent un Conseil provisoire de la Révolution.
- Fixer comme seul mandat à ce Conseil l'organisation d'une élection Constituante (à la proportionnelle intégrale avec interdiction des partis réactionnaires RDC et Islam), à la date du premier jour du printemps: le 21 mars.
- Cette Constituante aura jusqu'au premier jour de l'été, le 21 juin, pour rédiger un projet de nouvelle République et la soumettre au suffrage du peuple tunisien.
Que le gouvernement, le "comité des sages", choisi et défendu par les militaires, en clair les militaires, expédient les affaires courantes de l'Etat. Qu'il paye la dette aux charognards capitalistes, qu'il paie aussi les fonctionnaires. Qu'importe, l'UGTT en mettant en place une dualité de pouvoir assumée; En ouvrant une perspective politique au peuple tunisien, assure d'un coup d'un seul, un avenir démocratique, et pourquoi pas, Socialiste, à la jeunesse et aux travailleurs tunisiens.
L'armée n'a pas à être l'ami de la Révolution. Elle doit se soumettre à elle, et à la volonté du Peuple.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
Communiqué du NPA. Olivier Besancenot en Tunisie les 25 et 26 janvier.
lundi 24 janvier 2011
Une petite délégation du NPA avec Olivier Besancenot, porte-parole, se rendra en Tunisie mardi 25 et mercredi 26 janvier pour soutenir le processus révolutionnaire en cours.
Elles sera reçue par les organisations de la plate-forme du 14 janvier, regroupement unitaire de la gauche, récemment constitué.
Des rencontres sont prévues avec Hamma Hammami, dirigeant du PCOT, des dirigeants de la Ligue de gauche travailliste, des syndicalistes des postes et télécommunications, des associations des droits de l'homme.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
hum...
en l'absence d'une petite armée prolétarienne révolutionnaire longuement aguerrie à la lecture des écrits de Trotsky, le tigre galope.
il y a un problème impératif de formule gouvernementale , et ce n'est pas une lubie d'extérieur c'est une question importante avec la question de la poursuite des mobilisations.
les révolutionnaires doivent avoir des propositions là dessus
en l'absence d'une petite armée prolétarienne révolutionnaire longuement aguerrie à la lecture des écrits de Trotsky, le tigre galope.
il y a un problème impératif de formule gouvernementale , et ce n'est pas une lubie d'extérieur c'est une question importante avec la question de la poursuite des mobilisations.
les révolutionnaires doivent avoir des propositions là dessus
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Roseau a écrit:
Communiqué du NPA. Olivier Besancenot en Tunisie les 25 et 26 janvier.
lundi 24 janvier 2011
Une petite délégation du NPA avec Olivier Besancenot, porte-parole, se rendra en Tunisie mardi 25 et mercredi 26 janvier pour soutenir le processus révolutionnaire en cours.
Elles sera reçue par les organisations de la plate-forme du 14 janvier, regroupement unitaire de la gauche, récemment constitué.
Des rencontres sont prévues avec Hamma Hammami, dirigeant du PCOT, des dirigeants de la Ligue de gauche travailliste, des syndicalistes des postes et télécommunications, des associations des droits de l'homme.
c'est bien
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Les soutiens les plus directs et les plus fermes du mouvement ouvrier du monde entier doivent se multiplier.
J'imagine que le NPA n'est pas le seul.
Mais il faut faire vite.
Les travailleurs tunisiens ont besoin ces jours-ci de sentir un soutien déterminé, face à l'impérialisme.
J'imagine que le NPA n'est pas le seul.
Mais il faut faire vite.
Les travailleurs tunisiens ont besoin ces jours-ci de sentir un soutien déterminé, face à l'impérialisme.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
Résumons ce jour;
l'armée hésite entre la révolution des oeillets et le pronunciamiento
http://npamenton.unblog.fr/2011/01/25/tunisie-24-janvier-2011-la-longue-marche-des-travailleurs-de-la-revolution-tunisienne/
aujourd'hui, le Général Rachid Ammar avec les manifestants
- le Général Rachid Ammar qui avait refusé de faire tirer sur la foule et avait été viré par Ben Ali pour cette insubordination est venu au milieu de la grande manifestation de ce jour pour faire tomber le gouvernement
- l'armée s'est re-déployée hors de Tunis (en soi ça peut avoir des tas de signification et les moyens modernes, permettent en quelques heures de se re-déployer en ville)
- les manifs de ces deux derniers jours ont atteint un certain degré de massivité ces deux derniers jours, et souvent derrière la bannière de l'UGTT (on n'y peut rien les mignons, c'est comme ça). A kef, petite ville de 50 000 habitants, une foule considérable a défilé
- des manifs de femmes ont eu lieu (avec la banderole de l'UGTT en ouverture)
- profs et jeunes scolarisés se sont joints en beaucoup d'endroits aux marches qui arrivent vont vers Tunis
- enfin chaque mouvement populaire qui défie l'entendement suscite des instants particuliers de grâce comme celui-ci
http://npamenton.unblog.fr/2011/01/25/tunis-une-voix-de-femme/
- et des moments d'angoisse comme ceux des familles liées aux prisonniers qui demeurent encore enfermés dans des geôles où la situation se dégrade de jour en jour, faisant craindre pour leurs vies. Il y aurait encore en prison des centaines de personnes au titre de la loi anti-terroriste de Ben Ali
- l'urgence de la libération de tous les prisonniers politiques, de la dissolution des corps repressifs, de la prise en main par les travailleurs (et leur organisation) des lieux de production, de richesses, de commerce, administratifs qui avaient été dirigés par les BenAlistes , l'urgence d'un gouvernement 100% UGTT pour ces mesures d'urgence ainsi que pour la satisfaction des revendications sociales s'impose
- la solidarité dans le monde et particulièrement en Europe a plusieurs objectifs :
1) la vigilance face aux menaces et manœuvres internes ou externes
2) Alliot-Marie, la bande à Sarko, Berlusconi, une partie du PS a soutenu le dictateur jusqu'au bout, ils prétendent maintenant que la révolution doit se modérer. Nous prenons le contre-pied de ceux-ci et le montrons.
3) la bataille de dénonciation et judiciaire sur les biens du Dictateur, de ses alliés, ses crimes et ses complices doit être portée en avant
4) ils vont et ont besoin d'aide concrète, l'aide matérielle ne doit pas être absente et destinée aux victimes de la répression et leurs familles, pour aider les partis révolutionnaires sortant de la clandestinité
5) enfin, des réunions publiques avec des membres de partis révolutionnaires tunisiens doivent être organisées pour expliquer ce qui se passe et doper la solidarité du courant révolutionnaire
l'armée hésite entre la révolution des oeillets et le pronunciamiento
http://npamenton.unblog.fr/2011/01/25/tunisie-24-janvier-2011-la-longue-marche-des-travailleurs-de-la-revolution-tunisienne/
aujourd'hui, le Général Rachid Ammar avec les manifestants
- le Général Rachid Ammar qui avait refusé de faire tirer sur la foule et avait été viré par Ben Ali pour cette insubordination est venu au milieu de la grande manifestation de ce jour pour faire tomber le gouvernement
- l'armée s'est re-déployée hors de Tunis (en soi ça peut avoir des tas de signification et les moyens modernes, permettent en quelques heures de se re-déployer en ville)
- les manifs de ces deux derniers jours ont atteint un certain degré de massivité ces deux derniers jours, et souvent derrière la bannière de l'UGTT (on n'y peut rien les mignons, c'est comme ça). A kef, petite ville de 50 000 habitants, une foule considérable a défilé
- des manifs de femmes ont eu lieu (avec la banderole de l'UGTT en ouverture)
- profs et jeunes scolarisés se sont joints en beaucoup d'endroits aux marches qui arrivent vont vers Tunis
- enfin chaque mouvement populaire qui défie l'entendement suscite des instants particuliers de grâce comme celui-ci
http://npamenton.unblog.fr/2011/01/25/tunis-une-voix-de-femme/
- et des moments d'angoisse comme ceux des familles liées aux prisonniers qui demeurent encore enfermés dans des geôles où la situation se dégrade de jour en jour, faisant craindre pour leurs vies. Il y aurait encore en prison des centaines de personnes au titre de la loi anti-terroriste de Ben Ali
- l'urgence de la libération de tous les prisonniers politiques, de la dissolution des corps repressifs, de la prise en main par les travailleurs (et leur organisation) des lieux de production, de richesses, de commerce, administratifs qui avaient été dirigés par les BenAlistes , l'urgence d'un gouvernement 100% UGTT pour ces mesures d'urgence ainsi que pour la satisfaction des revendications sociales s'impose
- la solidarité dans le monde et particulièrement en Europe a plusieurs objectifs :
1) la vigilance face aux menaces et manœuvres internes ou externes
2) Alliot-Marie, la bande à Sarko, Berlusconi, une partie du PS a soutenu le dictateur jusqu'au bout, ils prétendent maintenant que la révolution doit se modérer. Nous prenons le contre-pied de ceux-ci et le montrons.
3) la bataille de dénonciation et judiciaire sur les biens du Dictateur, de ses alliés, ses crimes et ses complices doit être portée en avant
4) ils vont et ont besoin d'aide concrète, l'aide matérielle ne doit pas être absente et destinée aux victimes de la répression et leurs familles, pour aider les partis révolutionnaires sortant de la clandestinité
5) enfin, des réunions publiques avec des membres de partis révolutionnaires tunisiens doivent être organisées pour expliquer ce qui se passe et doper la solidarité du courant révolutionnaire
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Dans sa bataille politique contre le gouvernement fantoche, dit de transition, l'ugtt en sort vainqueur largement. Les masses populaires et, à leurs devants, les travailleurs et la jeunesse ont complètement détruit le fragile espoir de la bourgeoisie tunisienne à faire admettre l'issue d'un gouvernement sans Ben Ali, mais avec des benalistes. Politiquement, le régime est à terre. Ce qui nous renvoie inéluctablement la question de l'armée. Le général Rachid Ammar a donné le ton : "l'armée n'acceptera pas une vacance de pouvoir". Or, justement, c'est une situation de vacances de pouvoir. Un "golpe de jazmín" est dans les airs. Cette armée, faut-il la vaincre ou la convaincre ? Ceci met l'ugtt au centre de tous les intérêts de par son rôle prépondérant dans cette révolution en marche. Bien que "silencieuse" durant une bonne partie des évènements, l'armée est loin d'avoir été inactive. En fait, cet affrontement était là à attendre depuis le début de la révolution. Maintenant, il est venu le moment d'exploser ouvertement. Ce qu'il y a de sûr, c'est que l'ugtt a plus d'un atout entre ses mains. L'armée gardera-t-elle toute sa cohésion face à l'irrésistible résistance des masses ?
Sparta- Messages : 229
Date d'inscription : 05/12/2010
Re: La Tunisie
L'armée hésite entre la révolution des oeillets et le pronunciamiento
Non, ce n'est pas sérieux de penser que l'armée tunisienne pourrait jouer le rôle du mouvement du 25 avril ! Tout simplement parce que le fer de lance du mouvement au Portugal a été une fraction de jeunes officiers appelés (5 ans de service !) qui en avaient marre de la guerre coloniale en Angola. Rien à voir avec l'armée tunisienne, qui est un de piliers du régime et dont est issu... Ben Ali !
Que l'armée tunisienne ne joue pas opportun de réprimer aujourd'hui, et ait contribué à chasser Ben Ali (suivant les conseils des Etats Unis...) est une chose, qu'elle passe avec armes et bagages du côté du peuple ou se désagrège en est une autre. Le fait que le général en chef essaie d'utiliser sa relative popularité toute neuve en se risquant au milieu des manifestants pour les... appeler à rentrer chez eux ne doit pas faire illusion. Cela-dit, il y a une partie d'appelés dans l'armée tunisienne et, si celle-ci, se lançait dans la répression à son tour (enfin recommençait, car elle l'a déjà fait...), on ne sait pas quelle serait l'attitude de ces jeunes. Cela, les chefs militaires le craignent peut-être aussi.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Interview d'Olivier sur Télé-Matin avant son départ pour la Tunisie
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/23949
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/23949
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
verié2 a écrit:L'armée hésite entre la révolution des oeillets et le pronunciamiento
Non, ce n'est pas sérieux de penser que l'armée tunisienne pourrait jouer le rôle du mouvement du 25 avril ! Tout simplement parce que le fer de lance du mouvement au Portugal a été une fraction de jeunes officiers appelés (5 ans de service !) qui en avaient marre de la guerre coloniale en Angola. Rien à voir avec l'armée tunisienne, qui est un de piliers du régime et dont est issu... Ben Ali !
Comme Otelo de Carvalho ?
hum...
Alors bien sur la situation est différente, mais les hésitations existent, incontestablement. Et le fait qu'une partie des militaires soit des appelés joue dans ces hésitations. Je rajouterait que cette armée est petite en nombre.
et le choix est effectivement celui-là, avec un prolétariat urbain bien plus puissant qu'au Portugal de 1974 et bien mieux éduqué.
Si il y avait une tentation de révolution des œillets, elle interviendrait pour cette raison de classe , en supplétifs décisifs de la révolution, pas sous la forme d'un MFA j'en conviens.
La place organisationnelle est déjà occupée par l'UGTT, et comme fer de lance par le prolétariat urbain
Mais les tentations, au fur et à mesure que la révolution va de l'avant, existeront dans l'armée de se joindre au combat de la classe exploitée; Comme de s'engager dans un pronunciamiento car c'est encore le seul corps de l'appareil d'état qui fonctionne bien.
Une course de vitesse est engagée.
Rien de neuf sous le soleil, mais les tentations de l'armée sont bien imagées par cette expression .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
la réaction a tenté une première contre manifestation aujourd'hui en soutien au gouvernement. Contre-manif dispersée par les manifestants qui veulent faire partir le dit gouvernement
Cette contre-manif était visiblement essentiellement (et pour l"instant) des gens du pouvoir et la sortie de la naphtaline de la bourgeoisie des beaux quartiers.
Cette contre-manif était visiblement essentiellement (et pour l"instant) des gens du pouvoir et la sortie de la naphtaline de la bourgeoisie des beaux quartiers.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Monde 26/01/2011 à 00h00
L’Elysée était informé des dérives du système Ben Ali
Par Yves Aubin de La Messuzière Ancien ambassadeur de France en Tunisie (2002-2005) et ancien directeur Afrique du Nord- Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères (1999-2002).
L’Elysée était informé des dérives du système Ben Ali
Par Yves Aubin de La Messuzière Ancien ambassadeur de France en Tunisie (2002-2005) et ancien directeur Afrique du Nord- Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères (1999-2002).
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: La Tunisie
Copas
un prolétariat urbain bien plus puissant qu'au Portugal de 1974 et bien mieux éduqué.
Pas très convaincu : au Portugal, le PC (très stalinien) d'Alavaro Cunhal était très fort, très bien organisé, bien implanté non seulement dans la classe ouvrière, mais dans certaines régions comme l'Alentejo. Les mouvements d'extrême-gauche, jusqu'alors clandestins, se sont développés très vite aussi et influençaient nombre de jeunes officiers appelés, dont Carvhallo, s'il n'était pas appelé lui-même, s'est fait l'expression. Rien de tel... pour le moment en Tunisie.
Sinon, avez-vous entendu Olivier Besancenot ce matin sur France Infos ? Il a dit des choses très justes et très sympathiques, mais pas un mot sur la nécessité pour les travailleurs tunisiens de s'organiser sur des bases de classe. Bref, son discours était très "démocratique"...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Un avertissement
Journal du Monde en ligne ce mercredi 26 janvier:
La centrale syndicale tunisienne UGTT accuse des nostalgiques de Zine El Abidine Ben Ali d'attaquer ses locaux. "Des miliciens et des bandes de malfaiteurs liés à l'ancien régime se sont attaqués, mardi ,aux sièges régionaux de Gafsa, Kasserine, Béjà, Monastir et Mehdia", a déclaré Iffa Nasr, porte-parole de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). Selon lui, les assaillants étaient armés de gourdins, de pierres, d'armes blanches et de chaînes. "Ils ont saccagé les locaux et blessé des syndicalistes à Gafsa", a-t-il affirmé. "Mardi, des inconnus ont tenté d'attaquer à Gafsa le siège régional de l'UGTT mais l'armée est intervenue pour protéger le bâtiment qu'elle a dégagé en tirant en l'air", indique Ammar Ben Amroussia. "Des bandes de malfaiteurs composées d'hommes d'affaires liés à l'ancien régime et de cadres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, ancien parti au pouvoir) ont attaqué les syndicalistes à l'intérieur du siège régional syndical", a affirmé ce syndicaliste.
Un simple avertissement pour les andouilles sur ce forum (heureusement ils sont peu nombreux) qui continuent à condamner la violence pour la violence, le programme de transition de Trotsky.
Le devoir de la IV° Internationale est d'en finir, une fois pour toutes, avec cette politique servile. Les démocrates petits bourgeois - y compris les sociaux-démocrates, les staliniens et les anarchistes - poussent des cris d'autant plus forts sur la lutte contre le fascisme qu'ils capitulent plus lâchement devant lui en fait. Aux bandes du fascisme, seuls peuvent s'opposer avec succès des détachements ouvriers armés qui sentent derrière leur dos le soutien de dizaines de millions de travailleurs. La lutte contre le fascisme commence, non pas dans la rédaction d'une feuille libérale, mais dans l'usine, et finit dans la rue. Les jaunes et les gendarmes privés dans les usines sont les cellules fondamentales de l'armée du fascisme. Les PIQUETS DE GRÈVES sont les cellules fondamentales de l'armée du prolétariat. C'est de là qu'il faut partir. A l'occasion de chaque grève et de chaque manifestation de rue, il faut propager l'idée de la nécessité de la création de DÉTACHEMENTS OUVRIERS D'AUTODÉFENSE. Il faut inscrire ce mot d'ordre dans le programme de l'aile révolutionnaire des syndicats. Il faut former pratiquement des détachements d'autodéfense partout où c'est possible, à commencer par les organisations de jeunes, et les entraîner au maniement des armes.
La nouvelle vague du mouvement des masses doit servir, non seulement à accroître le nombre de ces détachements, mais encore à les unifier, par quartiers, par villes, par régions. Il faut donner une expression organisée à la haine légitime des ouvriers pour les jaunes et les bandes de gangsters et de fascistes. Il faut lancer le mot d'ordre de la MILICE OUVRIÈRE, comme seule garantie sérieuse de l'inviolabilité des organisations, des réunions et de la presse ouvrières.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: La Tunisie
Ah oui ? Où as-tu lu ça ? Où as-tu vu que quelqu'un, sur ce forum, préconise de se laisser attaquer sans réagir par les milices de Ben Ali ou par d'autres ? Tu peux citer quelqu'un de précis ?
Eninel
Un simple avertissement pour les andouilles sur ce forum (heureusement ils sont peu nombreux) qui continuent à condamner la violence pour la violence
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
pour l'instant:
Sur le site du NPA:
[url=Tunisie, le peuple s’organise]http://www.npa2009.org/content/tunisie-le-peuple-s%E2%80%99organise[/url]
"En Tunisie, c’est de plus en plus la rue qui décide. Et celle-ci refuse les replâtrages du régime Ben Ali. De partout monte l’exigence d’un démantèlement pur et simple du système précédent et de son parti-État. Bravant le couvre-feu, des manifestants sont venus de tout le pays pour camper sous les fenêtres d’un gouvernement dont ils exigent la démission.
Nous laissons la parole à des Tunisiens engagés dans cette révolution.
Déclaration constitutive d’un Conseil local et d’un Conseil régional pour protéger la révolution et gérer les affaires (extraits)
Siliana, le 16/01/2011
[...] Nous appelons à continuer la lutte et la mobilisation pour s’opposer aux manœuvres qui visent la récupération de notre intifadha et l’instrumentalisation du sang de nos martyrs.
Nous rejetons l’installation de Mebazaa (président du Parlement) et la décision de confier à Ghannouchi (ancien Premier ministre de Ben Ali) la mission de la formation d’un gouvernement provisoire se basant sur une Constitution illégale et un Parlement non représentatif.
Nous considérons toute unité avec les assassins et les corrompus, un coup scandaleux contre la révolution et une tentative misérable que notre peuple va abattre. Nous appelons également les forces vives à prendre la place qui est la leur, au sein des masses et à assumer leurs responsabilités historiques, politiques, et morales.
Et, suite au vide administratif dans la wilaya* de Siliana, en raison de la fuite de la plupart des fonctionnaires régionaux et locaux corrompus, affiliés au parti RCD, face aux demandes populaires à rendre des comptes judiciaires,
Nous déclarons une élection publique :
- d’ un conseil local pour la protection de la révolution et la gestion des affaires (de la ville)*,
- d’un conseil régional pour la protection de la révolution et la gestion des affaires (de la wilaya).
Pour la gestion des affaires de la ville et de la wilaya dans le cadre local et régional et la coordination sur le plan national jusqu’à la rédaction d’une nouvelle Constitution garantissant les droits de toutes les sensibilités nationales et l’élection d’un nouveau Parlement représentatif et populaire.
La détermination des tâches et des plans sera confiée aux membres des conseils élus en consultation avec la base.
Vive les luttes de notre peuple sur le chemin de la liberté et de la dignité !
*ajouté par le traducteur, Mohamed Amami
Déclaration constitutive du conseil local provisoire pour gérer les affaires de la ville de Sidi Bou Ali
Suite à la décision de confier à Mohamed Ghannouchi, la mission de former un nouveau gouvernement chargé d’organiser les nouvelles élections présidentielles dans le pays ;
Après le vide administratif et de gestion dans les villes de Sidi Bou Ali, wilaya de Sousse ;
Nous, citoyens de la ville de Sidi Bou Ali rassemblés à la « Place du Peuple » en ville déclarons :
- nous rejetons cette décision qui se base sur une Constitution antidémocratique et impopulaire, et qui ne garantit pas les droits de toutes les sensibilités nationales dans le pays ;
- nous refusons la domination du parti au pouvoir et à sa continuation à contrôler la vie politique dans le pays, à travers ses symboles et ses valets dans le gouvernement;
- nous élisons, d’une façon publique, un Conseil local temporaire pour qu’il gère les affaires de la cité et pour travailler dans le cadre de la coordination régionale et nationale pour retrouver le fonctionnement normal de la vie civile, économique, culturelle et politique dans le pays jusqu’à ce qu’une nouvelle Constitution d’une société démocratique et populaire ouvre la voie à des élections pour assurer la dévolution pacifique du pouvoir et sans aucun monopole. Et veille à ce qu’il représente l’ensemble des parties nationales.
Les fonctions de ce Conseil sont :
- La formation de comités de sécurité pour protéger les quartiers,
- Aider à reprendre la vie économique quotidienne et à assurer les nécessités de la vie quotidienne des citoyens,
- Assurer la réouverture des institutions civiles (banques, hôpitaux, municipalités, écoles, instituts, ...)
- Assurer la propreté de la ville,
- Coordonner avec les conseils locaux et régionaux formés,
- Communiquer et assurer la liaison avec l’armée nationale tant qu’elle est la seule institution qui veille, aujourd’hui, sur le pays.
Nous décidons de nous répartir sur les comités suivants :
- Comité de la propagande et des médias ;
- Comité de la communication avec l’Armée nationale ;
- Comité de la protection des quartiers ;
- Comité de la propreté de la ville ;
- Comité de la logistique ;
- Comité de sensibilisation, d’orientation et de culture."
Invité- Invité
Re: La Tunisie
il est plus qu'urgent que l'UGTT forme un gouvernement 100% travailleurs et assume le poids du prolétariat urbain en Tunisie
les jours qui viennent vont être décisifs.
Si l'UGTT ne le fait pas, l'armée ou d'autres factions de la réaction vont se ressaisir et le faire.
La région de Sfax est dans la grève générale, des manifs de masse sous banderoles de l'UGTT mettent de plus en plus cette organisation en prise face à la réaction bourgeoise et petite bourgeoise.
On peut en penser ce qu'on veut mais c'est comme ça, parti révolutionnaire ou pas.
Pour Verié, un rappel : la prolétariat urbain du Portugal de 1974 était beaucoup plus faible numériquement que le prolétariat urbain tunisien, beaucoup moins éduqué et beaucoup moins organisé (l'UGTT sort de la dictature avec une orga puissante).
le prolétariat urbain tunisien doit être à peu près deux fois plus gros en proportion que ne l'était le prolétariat portugais (la Paysannerie était majoritaire comme classe).
En fait le prolétariat urbain portugais de 1974 était un peu plus faible numériquement (en pourcentage) que celui de l'Égypte actuelle, un des pays les plus ruraux de Méditerranée (faudra que je regarde mes fiches mais il me semble que c'est le plus rural)
La politisation d'une petite partie du prolétariat Portugais de l'époque n'a pas fait tout.
les jours qui viennent vont être décisifs.
Si l'UGTT ne le fait pas, l'armée ou d'autres factions de la réaction vont se ressaisir et le faire.
La région de Sfax est dans la grève générale, des manifs de masse sous banderoles de l'UGTT mettent de plus en plus cette organisation en prise face à la réaction bourgeoise et petite bourgeoise.
On peut en penser ce qu'on veut mais c'est comme ça, parti révolutionnaire ou pas.
Pour Verié, un rappel : la prolétariat urbain du Portugal de 1974 était beaucoup plus faible numériquement que le prolétariat urbain tunisien, beaucoup moins éduqué et beaucoup moins organisé (l'UGTT sort de la dictature avec une orga puissante).
le prolétariat urbain tunisien doit être à peu près deux fois plus gros en proportion que ne l'était le prolétariat portugais (la Paysannerie était majoritaire comme classe).
En fait le prolétariat urbain portugais de 1974 était un peu plus faible numériquement (en pourcentage) que celui de l'Égypte actuelle, un des pays les plus ruraux de Méditerranée (faudra que je regarde mes fiches mais il me semble que c'est le plus rural)
La politisation d'une petite partie du prolétariat Portugais de l'époque n'a pas fait tout.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: La Tunisie
Copas
La politisation d'une petite partie du prolétariat Portugais de l'époque n'a pas fait tout.
Je ne sais pas ce que tu entends par là au juste, mais les traditions politiques, militantes, et par conséquent la conscience de classe d'une partie des travailleurs sont, d'une certaine façon, plus importantes que son importance numérique. Sinon, ce n'est pas le prolétariat russe qui, le premier, aurait pris le pouvoir - pas pour très longtemps, certes, mais c'est un autre débat. Si le nombre et/ou le pourcentage était le facteur le plus important, eh bien ce devrait être... le prolétariat nord américain qui aurait dû faire la révolution avant les autres. Et aujourd'hui le prolétariat chinois - qui la fera peut-être, du moins espérons-le... Il y a des pays à majorité paysanne où le prolétariat a toujours joué un véritable rôle d'avant-garde, en raison de ses traditions, par exemple la Bolivie. Donc, tes fiches ne te seront peut-être pas d'un grand secours pour prévoir le comportement futur du prolétariat tunisien... (Au passage, je te signale tout de même qu'au Portugal, en 1974, il y avait beaucoup de salariés agricoles parmi lesquels le PC était implanté.)
Pour en revenir à la Tunisie, certains secteurs du prolétariat, comme les mineurs ont des traditions de lutte et d'organisation. En revanche, toute une partie du prolétariat urbain est composé de salariés du tourisme, de boîtes de services (genre centres d'appel), de petits ateliers textiles à personnel féminin, où ces traditions n'existent pas et où il est plus difficile de s'organiser. La concentration du prolétariat joue aussi un rôle important.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Tunisie
Article sur médiapart (réservé aux zabonnés, j'ai pas pu mettre la partie audio)
Olivier Besanenot : c'est ma première révolution !
Tunisie, de notre envoyé spécial
Il a beau arpenter les rues de Paris entre République et Nation lors
des manifestations, et rêver au Grand soir depuis ses 15 ans, le
porte-parole du Nouveau
parti anticapitaliste (NPA) n'avait jamais vécu une révolution. C'est
chose faite: Olivier Besancenot est arrivé mardi matin à Tunis. A
l'aéroport, des
journalistes tunisiens l'attendaient, de même qu'une dizaine de
militants
politiques d'extrême gauche ou
d'opposants, comme le journaliste Fahem Boukedous,
maintes fois emprisonné
sous Ben Ali.
Le plus célèbre des postiers de France, premier politique à faire
le voyage de Tunis (Eva Joly d'Europe Ecologie-Les Verts, est attendue
ce mercredi), est
là pour deux jours. Le temps de rencontrer des militants, des
associations de
femmes ou de jeunes diplômés chômeurs. Il ne restera pas davantage.
«Il y a une restructuration
qui m'attend avec une assemblée générale dès jeudi matin:
dans mon bureau de poste, ils suppriment 15 tournées sur 60, je ne vais
pas
faire ce plaisir à mon petit patron.»
Sur l'avenue Bourguiba, la
grande artère au centre de Tunis, partisans et opposants du gouvernement
de
transition ont manifesté tout l'après-midi, dans un climat survolté.
Besancenot, lui, s'est rendu
aussitôt après son arrivée place de la Casbah, de l'autre côté de la
vieille ville, le siège de plusieurs
ministères, où des
centaines de manifestants campent depuis dimanche.
Une atmosphère
«hallucinante», d'«effervescence» et d'«ébullition», selon le
porte-parole du NPA.
Une sacrée leçon pour le révolutionnaire
qu'il est: c'est la toute «première fois» que Besancenot vit une
révolution «en cours». Un
mouvement, dit-il, qui n'a pas été aidé par la France, sa «complicité»
avec le régime du président déchu Ben Ali, et l'«impérialisme
économique» des entreprises
françaises.
Evidemment, le mouvement
tunisien ne manque pas de lui donner des idées. «En France, on aurait
bien
besoin d'une bonne vieille révolution sociale et démocratique, contre
nos
propres dictatures, la finance et le capitalisme.» D'un sourire, le
porte-parole du NPA conclut : «Comme place de la Casbah, trois jours
devant l'Elysée avec des marches qui viennent
de partout : ça aurait de la gueule, non ?»
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: La Tunisie
"Le peuple tunisien a montré que la révolution est possible", selon Besancenot
mercredi 26 janvier 2011
AFP TUNIS — Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche française), Olivier Besancenot, a apporté mercredi à Tunis son "soutien au peuple tunisien", qui a démontré que "la Révolution est possible", après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
"On est venus apporter notre soutien à la Révolution tunisienne, on a essayé d'expliquer dans les rencontres qu'on a eues qu'il ne faut pas croire que le peuple français est à l'unisson derrière son gouvernement, au contraire", a expliqué Olivier Besancenot à des journalistes dans le centre de Tunis.
"Cela prouve qu'une révolution est possible. J'appartiens à une génération qui militait jusque-là dans un monde où il n'y avait pas de révolution en cours. Et bien là, il y en a une, cela prouve que la révolution est crédible", a poursuivi Olivier Besancenot.
Accompagné d'une délégation du NPA et du responsable du Parti socialiste des travailleurs d'Algérie Chawki Salhi, Olivier Besancenot a rencontré mardi et mercredi syndicalistes, étudiants et militants de partis politiques de l'opposition au régime du président déchu Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14 janvier, chassé par la "révolution de jasmin".
"J'ai un message personnel pour la classe politique française, qui dit qu'il y a un risque de vide politique en Tunisie. Je n'ai jamais vu un vide aussi plein à craquer: il y a des meetings partout, les gens parlent politique au bon sens du terme. Quand on voit le vide de la classe politique française, on devrait avoir un peu d'humilité", a souligné Olivier Besancenot.
"Si on pouvait avoir une place de la Kasbah pleine à craquer devant l'Elysée de Sarkozy, j'en serai jour et nuit !", a-t-il ajouté en souriant, en référence aux milliers de manifestants qui campent depuis trois jours sous les fenêtres des bureaux du Premier ministre tunisien de transition, demandant la démission de son gouvernement, dominé par des caciques du régime de Ben Ali.
"Cela redonne beaucoup d'énergie en France pour ceux qui suivent le même combat contre la dictature, on n'a pas Ben Ali, mais on a la dictature de la finance et du capitalisme", a estimé Olivier Besancenot.
mercredi 26 janvier 2011
AFP TUNIS — Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche française), Olivier Besancenot, a apporté mercredi à Tunis son "soutien au peuple tunisien", qui a démontré que "la Révolution est possible", après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
"On est venus apporter notre soutien à la Révolution tunisienne, on a essayé d'expliquer dans les rencontres qu'on a eues qu'il ne faut pas croire que le peuple français est à l'unisson derrière son gouvernement, au contraire", a expliqué Olivier Besancenot à des journalistes dans le centre de Tunis.
"Cela prouve qu'une révolution est possible. J'appartiens à une génération qui militait jusque-là dans un monde où il n'y avait pas de révolution en cours. Et bien là, il y en a une, cela prouve que la révolution est crédible", a poursuivi Olivier Besancenot.
Accompagné d'une délégation du NPA et du responsable du Parti socialiste des travailleurs d'Algérie Chawki Salhi, Olivier Besancenot a rencontré mardi et mercredi syndicalistes, étudiants et militants de partis politiques de l'opposition au régime du président déchu Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14 janvier, chassé par la "révolution de jasmin".
"J'ai un message personnel pour la classe politique française, qui dit qu'il y a un risque de vide politique en Tunisie. Je n'ai jamais vu un vide aussi plein à craquer: il y a des meetings partout, les gens parlent politique au bon sens du terme. Quand on voit le vide de la classe politique française, on devrait avoir un peu d'humilité", a souligné Olivier Besancenot.
"Si on pouvait avoir une place de la Kasbah pleine à craquer devant l'Elysée de Sarkozy, j'en serai jour et nuit !", a-t-il ajouté en souriant, en référence aux milliers de manifestants qui campent depuis trois jours sous les fenêtres des bureaux du Premier ministre tunisien de transition, demandant la démission de son gouvernement, dominé par des caciques du régime de Ben Ali.
"Cela redonne beaucoup d'énergie en France pour ceux qui suivent le même combat contre la dictature, on n'a pas Ben Ali, mais on a la dictature de la finance et du capitalisme", a estimé Olivier Besancenot.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Tunisie
gérard menvussa a écrit:seulement, force est de constater que ce parti n'existe pas ! Normalement, les périodes révolutionnaires sont les meilleures périodes pour construire un parti révolutionnaire, non ? Donc, on est sur une autre problématique, c'est "comment (en Tunisie) construire le parti révolutionnaire".... Et j'ai bien peur que, étant donné notre inaptitude à le construire ici bas (en France) on ne soit que de trés mauvais donneurs de leçon... Donc, soyons plus attentif à ce qui se passe la bas (et plus généralement dans les pays arabes) et posons nous plutôt en élèves, parce qu'on a pas l'expertise qui permettrait de s'ériger en maitre...
J'aime bien ton propos.
Invité- Invité
Re: La Tunisie
TUNISIE •
Bobos contre prolos
La société tunisienne qui a renversé Ben Ali semble divisée entre des citadins bourgeois prêts à accepter un gouvernement avec des figures de l'ancien régime et tous ceux qui se sont révoltés à cause de la misère et qui refusent toute concession.
26.01.2011
Des manifestants demandent la démission du Premier ministre Mohamed Ghanoucchi, le 24 janvier à Tunis
Le peuple a réussi à faire chuter Ben Ali. Mais la révolte gronde encore. Depuis une semaine, les manifestations se poursuivent à travers tout le pays. Les revendications des manifestants ? Le départ de Ghannouchi et de tout le gouvernement de coalition qu’il vient de former en attendant des élections libres, qui devraient se dérouler dans quelques mois.
Alors que certains lui accordent leur confiance et attendent de lui qu'il remette le pays sur pied, d'autres le placent sur le même plan que les caciques du régime qui détiennent les ministères régaliens, restes de la dictature. Si on les laissait faire, ils ne tarderaient pas à s’approprier la révolution, faisant main basse sur tous les rouages de la société tunisienne.
Sur le terrain se joue un face-à-face bobos contre prolos : deux révolutions, deux forces en présence. D’une part, la petite bourgeoisie citadine. Ces jeunes et moins jeunes se sont très vite rangés du côté des insurgés. Excédés par la censure, le manque de liberté et la répression, écœurés par la gloutonnerie matérielle des clans Ben Ali-Trabelsi, ils ont saisi l’occasion d’exprimer leur soif d’indépendance et leur haine du régime.
Ils ne sont pas toujours descendus dans la rue mais, en intervenant sur Internet, particulièrement via les réseaux sociaux, ils ont su jouer le rôle de médias citoyens, relayant l’information, postant des vidéos de la situation sur le terrain. C’est souvent grâce à eux que les grandes chaînes d’information comme Al-Jazira, France 24 ou Al-Arabiya ont parachevé leur couverture des événements de ce début du mois de janvier. En gonflant les rangs de la grande manifestation du 14 janvier, ils ont fourni la contribution nécessaire pour remporter la dernière manche, le coup fatal qu’il restait à porter à la présidence de Ben Ali. Leur mission achevée, ils ont regagné leurs pénates pour essayer de reprendre une vie plus ou moins paisible, laissant à la nouvelle équipe le soin de remettre les choses sur les rails. Même si certains opposants siègent aujourd’hui au gouvernement, on ne leur connaît pas de chef de file mais il est clair que cette tranche de la population sert de base au Premier ministre et à son équipe. Nul ne peut encore donner la mesure de sa solidité.
De l’autre côté, la population de l’intérieur du pays. Laissée pour compte depuis l’ère bourguibienne, c’est elle qui a fait jaillir l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. C’est cette population qui, bien que désarmée, est descendue dans la rue. C’est encore elle, acceptant de recevoir des balles réelles en pleine poitrine et dans la tête, qui a fait face à la sanguinaire machine policière. Comme les jeunes citadins, les jeunes et les moins jeunes de l’intérieur étaient excédés et écœurés, mais pour des raisons différentes. Si la démocratie et la liberté figurent sur la liste de leurs plaintes et revendications, on y trouve aussi la précarité et le chômage. Tout aussi instruits que leurs concitoyens citadins, ils sont obligés d’accepter des sous-emplois pour se nourrir.
Ayant connu la répression brutale et souvent meurtrière du gouvernement pour s’être parfois soulevée et avoir crié son désespoir, cette population n’accorde aucun crédit à ceux qui lui rappellent de près ou de loin les sombres années du régime de Ben Ali. Elle veut, exige et ordonne le départ séance tenante de Ghannouchi et de toute son équipe. Elle n’a pas oublié les promesses non tenues du 7 novembre 1987 [date d'arrivée de Ben Ali au pouvoir].
Détachée d'un confort matériel qu'elle ne possède pas, elle est prête à aller jusqu’au bout pour défendre ce qu’elle appelle "[sa] révolution". Armée de convictions très ancrées, soutenue par un syndicat très fort, elle a installé ses quartiers devant la résidence du Premier ministre en attendant d’en déloger ses locataires. Combien de temps ces derniers tiendront-ils ?
Deux camps, deux points de vue, deux revendications. Pluralité d’idées ou fissures dans la solidarité ? La révolution du 14 janvier n’a pas encore dit son dernier mot. Il est certain que la Tunisie va au-devant d'événements dont l’impact sera plus fort que le départ de Ben Ali. Il semble, comme le disait si bien Winston Churchill, que "this is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning". ("Ceci n’est pas la fin. Ce n’est même pas le début de la fin. Mais c’est peut-être la fin du début".)
COURRIER INTERNATIONAL
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Tunisie
hum, d'aprés un ami (tunisien) c'est un peu plus compliqué que ça : il y a trois classes (comme souvent) entre les travaileurs et la bourgeoisie, une petite bourgeoisie vraiment toute petite. Je ne sais pas si celui qui s'est immolé par le feu, ce qui a déclanché le processus, pouvait être traité de "bobo"... Enfin, bon, c'est "courrier international"....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: La Tunisie
Point d'actu sur la Tunisie avec Alain Castan (CE du NPA)
http://www.npa2009.org/npa-tv/533%2B2091/all/23958
Olivier depuis Tunis
https://www.youtube.com/watch?v=oVZ5orIH8tA
http://www.npa2009.org/npa-tv/533%2B2091/all/23958
Olivier depuis Tunis
https://www.youtube.com/watch?v=oVZ5orIH8tA
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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