Islamophobie
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Re: Islamophobie
Islamophobie : vous avez dit contre-enquête ?
mardi 6 janvier 2015, par Alain Gresh
Il devient de plus en plus difficile de nier que l’islamophobie se développe en Europe. De l’attaque contre des mosquées en Suède aux manifestations de « bons allemands » tous les lundis contre une prétendue invasion musulmane, chaque jour les preuves s’accumulent. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a consacré l’introduction de son rapport sur l’année 2013 à expliquer pourquoi elle acceptait finalement le terme d’islamophobie, ce que la plupart des grands médias se sont gardés de reprendre. Même l’inénarrable Caroline Fourest a dû finalement concéder, contrairement à ce qu’elle n’a cessé de répéter pendant une décennie, que le terme n’était pas une « invention des mollahs iraniens » pour freiner toute critique de l’islam.
"Lire « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », par Raphaël Liogier, Le Monde diplomatique, mai 2014."Pourtant, il serait faux de penser que les tenants de ce rejet de l’islam aient renoncé. Ils se battent autrement. Certains, de manière radicale, comme Riposte laïque (les anciens comparses de Caroline Fourest, qui appellent à une manifestation en janvier contre les musulmans et pour la Reconquista). D’autres se veulent plus subtils, mais véhiculent le même message. Ainsi, dans l’introduction à leur livre Islamophobie, la contre-enquête (Plein jour, Paris, 2014), Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau écrivent : « Ce livre n’a pas pour objet de nier cette réalité ou de relativiser la gravité de ces actes (diverses attaques contre des musulmans). Tous sont à proprement parler islamophobes au sens où ils visent des personnes en raison de leur appartenance réelle ou supposée, à la religion musulmane... » Mais — car il y a un « mais » qui constitue le cœur de l’ouvrage : tout cela n’est pas vraiment grave, est largement exagéré, manipulé. Manipulé, au point pour un des auteurs de déclarer, dans une interview au site anticomplotiste, que la lutte contre l’islamophobie est un complot visant à « nous convertir aux vertus politiques du multiculturalisme ».
Isabelle Kersimon s’est surtout fait connaître par des livres sur la lutte contre la cellulite ou le tabac, ou encore sur les meilleures recettes pour rester en forme. Elle collabore au journal Causeur, dirigé par Elisabeth Lévy, dans lequel elle a publié deux articles sur l’islam, ce qui en fait incontestablement une spécialiste de premier plan. Quant à Jean-Christophe Moreau, titulaire d’un Master 2 et préparant actuellement une thèse de droit, il n’a, à notre connaissance, rien produit d’autre. Mais son site Etudes franco-musulmanes, donne un aperçu de son combat idéologique : nul doute qu’il sera fréquemment invité désormais dans les médias, peut-être même pour remplacer Caroline Fourest qui commence à fatiguer son monde.
Mais ces auteurs n’ont pas besoin de lettres de créance pour bénéficier du soutien inconditionnel de Caroline Fourest, laquelle dispose d’une tribune régulière dans « Les Matins de France Culture » — il n’est pas inutile de rappeler que cette émission, comme la « matinale » de France Inter, sont des hauts lieux de l’islamophobie, où circulent des « listes noires » de personnes que l’on ne peut pas inviter. Le 15 décembre, l’éditorialiste encense cet ouvrage, qui est, selon elle, « une réponse implacable, argumentée et chiffrée, à la flopée de livres, bien moins rigoureux, qui sont parus ces derniers mois pour nous annoncer une vague islamophobe en France ». Et il faut dire qu’en matière de rigueur, Caroline Fourest s’y connaît, elle qui a été récemment condamnée pour avoir mis en doute l’agression contre une fille voilée à Argenteuil (Robin Andraca, « Agression Femme voilée : Fourest condamnée », Arrêt sur images, 23 octobre 2014). Et mise en cause par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour son traitement de l’Ukraine.
Lire cette contre-enquête est fastidieux et demande de comparer les attaques dirigées contre de nombreux chercheurs et leurs travaux pour voir si elles correspondent vraiment à la réalité. Les auteurs, à l’instar de Caroline Fourest, s’attaquent en priorité à l’ouvrage de deux sociologues, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman » (La Découverte, Paris, 2013).
Principal reproche : le livre se baserait « presque exclusivement », selon Fourest, sur les éléments fournis par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), présenté comme une « source statistique de référence », alors qu’il s’agit, selon elle, d’une association « extrêmement douteuse ».
Or, que disent Hajjat et Mohammed dans leur ouvrage ? Ils expliquent que « les données du CCIF reposent essentiellement sur les déclarations des victimes (par téléphone, Internet ou courrier) et plus marginalement sur la recension d’affaires rendues publiques par la presse. Elles constituent aujourd’hui une source statistique de référence pour une partie des médias français, mais surtout pour les organisations internationales en charge des droits humains, qui ne manifestent, contrairement à l’Etat français, aucune réticence à reconnaître un mouvement indépendant issu de la communauté musulmane.
Qu’il s’agisse du ministère de l’Intérieur ou du CCIF, l’enregistrement est soumis à de nombreux aléas qui participent à la construction des données finales. L’interprétation du motif de rejet se joue au moment de l’incident, tout de suite après et au moment de l’enregistrement d’un acte islamophobe. À chaque étape, l’incident fait l’objet d’interprétations ou de délibérations. En effet, toutes les interactions marquées par le rejet ou la défiance ne sont pas nécessairement explicites et les motivations des acteurs ne sont pas toujours discernables. L’enregistrement policier ou associatif dépendra ainsi du comportement de la victime et de l’auteur lorsqu’il est connu, des éléments matériels et des témoignages mobilisables, mais également de la sensibilité de l’agent ou du militant à l’égard de la forme de rejet en question. »
La complexité liée au fait de comptabiliser ce type d’actes — qu’ils soient d’ailleurs islamophobes, antisémites ou simplement délictuels — n’est pas une découverte pour un sociologue. Mais Kersimon et Moreau ne sont pas sociologues…
Les deux auteurs n’abordent pas, dans leur « contre-enquête », nombre d’études d’opinion réalisées en France, se bornant à dire que « les sondages réalisés à grande échelle après les attentats du 11-Septembre n’ont montré aucune progression du rejet des musulmans dans les opinions occidentales ». Pourtant, un simple survol rapide de la presse aurait révélé le contraire à nos zélés « contre-enquêteurs ». Ainsi peut-on lire dans le journal Le Monde du 24 janvier 2013 que « La religion musulmane fait l’objet d’un profond rejet de la part des Français » (par Stéphanie Le Bars) :
« Rarement la défiance envers l’islam aura été aussi clairement exprimée par la population française. 74 % des personnes interrogées par Ipsos estiment que l’islam est une religion “intolérante”, incompatible avec les valeurs de la société française. Chiffre plus radical encore, 8 Français sur 10 jugent que la religion musulmane cherche “à imposer son mode de fonctionnement aux autres”. Enfin, plus de la moitié pensent que les musulmans sont “en majorité” (10 %) ou “en partie” (44 %) “intégristes”, sans que l’on sache ce que recouvre ce qualificatif. »
Un autre angle d’attaque de nos « contre-enquêteurs » concerne la notion d’islamophobie en France. « La thèse commune consiste à entériner l’idée d’une islamophobie constitutive de l’ADN français depuis les Lumières », écrivent-ils. Pourtant, là aussi, les propos de Hajjat et Muhammad sont bien différents : « Il est impératif d’éviter les écueils de l’anachronisme et d’une vision anhistorique de l’islamophobie discursive. Il n’existe pas d’islamophobie globale, multiséculaire et intrinsèque à l’identité européenne, une hostilité viscérale et endémique dont la “nature” serait identique du Moyen Age jusqu’au XXIe siècle et qui ne ferait que varier d’intensité d’une période historique à l’autre. Il s’agit au contraire de discours contingents, produits par des acteurs très divers (théologiens, philosophes, érudits, diplomates, gouvernements, scientifiques, journalistes, etc.) et des contextes sociaux et historiques particuliers (réaction aux conquêtes musulmanes, Croisades, déclin de l’Empire ottoman, impérialisme européen et états-unien, immigration provenant de pays musulmans vers l’Europe, etc.). »
Enfin, il faut admirer la manière dont ils analysent le discours médiatique, évoquant quelques émissions audiovisuelles pour « prouver » que les médias ne sont pas islamophobes (alors même que cette liste est tirée du livre de Thomas Deltombe, L’islam imaginaire, La Découverte), qu’ils critiquent vertement. Un peu comme si on se servait de l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet (aujourd’hui supprimée) pour prétendre que France Inter combat la mondialisation et s’aligne sur la gauche radicale…
Tout cela pour arriver à cette magnifique conclusion : notre société « tente indéniablement, parfois avec des maladresses (sic), parfois avec des arrière-pensées, d’offrir aux musulmans une place digne de l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes : la place de citoyens libres et égaux en devoirs et en droits ». Il n’existe pas, ajoutent-ils, de « France viscéralement islamophobe ».
http://blog.mondediplo.net/2015-01-06-Islamophobie-vous-avez-dit-contre-enquete
mardi 6 janvier 2015, par Alain Gresh
Il devient de plus en plus difficile de nier que l’islamophobie se développe en Europe. De l’attaque contre des mosquées en Suède aux manifestations de « bons allemands » tous les lundis contre une prétendue invasion musulmane, chaque jour les preuves s’accumulent. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a consacré l’introduction de son rapport sur l’année 2013 à expliquer pourquoi elle acceptait finalement le terme d’islamophobie, ce que la plupart des grands médias se sont gardés de reprendre. Même l’inénarrable Caroline Fourest a dû finalement concéder, contrairement à ce qu’elle n’a cessé de répéter pendant une décennie, que le terme n’était pas une « invention des mollahs iraniens » pour freiner toute critique de l’islam.
"Lire « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », par Raphaël Liogier, Le Monde diplomatique, mai 2014."Pourtant, il serait faux de penser que les tenants de ce rejet de l’islam aient renoncé. Ils se battent autrement. Certains, de manière radicale, comme Riposte laïque (les anciens comparses de Caroline Fourest, qui appellent à une manifestation en janvier contre les musulmans et pour la Reconquista). D’autres se veulent plus subtils, mais véhiculent le même message. Ainsi, dans l’introduction à leur livre Islamophobie, la contre-enquête (Plein jour, Paris, 2014), Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau écrivent : « Ce livre n’a pas pour objet de nier cette réalité ou de relativiser la gravité de ces actes (diverses attaques contre des musulmans). Tous sont à proprement parler islamophobes au sens où ils visent des personnes en raison de leur appartenance réelle ou supposée, à la religion musulmane... » Mais — car il y a un « mais » qui constitue le cœur de l’ouvrage : tout cela n’est pas vraiment grave, est largement exagéré, manipulé. Manipulé, au point pour un des auteurs de déclarer, dans une interview au site anticomplotiste, que la lutte contre l’islamophobie est un complot visant à « nous convertir aux vertus politiques du multiculturalisme ».
Isabelle Kersimon s’est surtout fait connaître par des livres sur la lutte contre la cellulite ou le tabac, ou encore sur les meilleures recettes pour rester en forme. Elle collabore au journal Causeur, dirigé par Elisabeth Lévy, dans lequel elle a publié deux articles sur l’islam, ce qui en fait incontestablement une spécialiste de premier plan. Quant à Jean-Christophe Moreau, titulaire d’un Master 2 et préparant actuellement une thèse de droit, il n’a, à notre connaissance, rien produit d’autre. Mais son site Etudes franco-musulmanes, donne un aperçu de son combat idéologique : nul doute qu’il sera fréquemment invité désormais dans les médias, peut-être même pour remplacer Caroline Fourest qui commence à fatiguer son monde.
Mais ces auteurs n’ont pas besoin de lettres de créance pour bénéficier du soutien inconditionnel de Caroline Fourest, laquelle dispose d’une tribune régulière dans « Les Matins de France Culture » — il n’est pas inutile de rappeler que cette émission, comme la « matinale » de France Inter, sont des hauts lieux de l’islamophobie, où circulent des « listes noires » de personnes que l’on ne peut pas inviter. Le 15 décembre, l’éditorialiste encense cet ouvrage, qui est, selon elle, « une réponse implacable, argumentée et chiffrée, à la flopée de livres, bien moins rigoureux, qui sont parus ces derniers mois pour nous annoncer une vague islamophobe en France ». Et il faut dire qu’en matière de rigueur, Caroline Fourest s’y connaît, elle qui a été récemment condamnée pour avoir mis en doute l’agression contre une fille voilée à Argenteuil (Robin Andraca, « Agression Femme voilée : Fourest condamnée », Arrêt sur images, 23 octobre 2014). Et mise en cause par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour son traitement de l’Ukraine.
Lire cette contre-enquête est fastidieux et demande de comparer les attaques dirigées contre de nombreux chercheurs et leurs travaux pour voir si elles correspondent vraiment à la réalité. Les auteurs, à l’instar de Caroline Fourest, s’attaquent en priorité à l’ouvrage de deux sociologues, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman » (La Découverte, Paris, 2013).
Principal reproche : le livre se baserait « presque exclusivement », selon Fourest, sur les éléments fournis par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), présenté comme une « source statistique de référence », alors qu’il s’agit, selon elle, d’une association « extrêmement douteuse ».
Or, que disent Hajjat et Mohammed dans leur ouvrage ? Ils expliquent que « les données du CCIF reposent essentiellement sur les déclarations des victimes (par téléphone, Internet ou courrier) et plus marginalement sur la recension d’affaires rendues publiques par la presse. Elles constituent aujourd’hui une source statistique de référence pour une partie des médias français, mais surtout pour les organisations internationales en charge des droits humains, qui ne manifestent, contrairement à l’Etat français, aucune réticence à reconnaître un mouvement indépendant issu de la communauté musulmane.
Qu’il s’agisse du ministère de l’Intérieur ou du CCIF, l’enregistrement est soumis à de nombreux aléas qui participent à la construction des données finales. L’interprétation du motif de rejet se joue au moment de l’incident, tout de suite après et au moment de l’enregistrement d’un acte islamophobe. À chaque étape, l’incident fait l’objet d’interprétations ou de délibérations. En effet, toutes les interactions marquées par le rejet ou la défiance ne sont pas nécessairement explicites et les motivations des acteurs ne sont pas toujours discernables. L’enregistrement policier ou associatif dépendra ainsi du comportement de la victime et de l’auteur lorsqu’il est connu, des éléments matériels et des témoignages mobilisables, mais également de la sensibilité de l’agent ou du militant à l’égard de la forme de rejet en question. »
La complexité liée au fait de comptabiliser ce type d’actes — qu’ils soient d’ailleurs islamophobes, antisémites ou simplement délictuels — n’est pas une découverte pour un sociologue. Mais Kersimon et Moreau ne sont pas sociologues…
Les deux auteurs n’abordent pas, dans leur « contre-enquête », nombre d’études d’opinion réalisées en France, se bornant à dire que « les sondages réalisés à grande échelle après les attentats du 11-Septembre n’ont montré aucune progression du rejet des musulmans dans les opinions occidentales ». Pourtant, un simple survol rapide de la presse aurait révélé le contraire à nos zélés « contre-enquêteurs ». Ainsi peut-on lire dans le journal Le Monde du 24 janvier 2013 que « La religion musulmane fait l’objet d’un profond rejet de la part des Français » (par Stéphanie Le Bars) :
« Rarement la défiance envers l’islam aura été aussi clairement exprimée par la population française. 74 % des personnes interrogées par Ipsos estiment que l’islam est une religion “intolérante”, incompatible avec les valeurs de la société française. Chiffre plus radical encore, 8 Français sur 10 jugent que la religion musulmane cherche “à imposer son mode de fonctionnement aux autres”. Enfin, plus de la moitié pensent que les musulmans sont “en majorité” (10 %) ou “en partie” (44 %) “intégristes”, sans que l’on sache ce que recouvre ce qualificatif. »
Un autre angle d’attaque de nos « contre-enquêteurs » concerne la notion d’islamophobie en France. « La thèse commune consiste à entériner l’idée d’une islamophobie constitutive de l’ADN français depuis les Lumières », écrivent-ils. Pourtant, là aussi, les propos de Hajjat et Muhammad sont bien différents : « Il est impératif d’éviter les écueils de l’anachronisme et d’une vision anhistorique de l’islamophobie discursive. Il n’existe pas d’islamophobie globale, multiséculaire et intrinsèque à l’identité européenne, une hostilité viscérale et endémique dont la “nature” serait identique du Moyen Age jusqu’au XXIe siècle et qui ne ferait que varier d’intensité d’une période historique à l’autre. Il s’agit au contraire de discours contingents, produits par des acteurs très divers (théologiens, philosophes, érudits, diplomates, gouvernements, scientifiques, journalistes, etc.) et des contextes sociaux et historiques particuliers (réaction aux conquêtes musulmanes, Croisades, déclin de l’Empire ottoman, impérialisme européen et états-unien, immigration provenant de pays musulmans vers l’Europe, etc.). »
Enfin, il faut admirer la manière dont ils analysent le discours médiatique, évoquant quelques émissions audiovisuelles pour « prouver » que les médias ne sont pas islamophobes (alors même que cette liste est tirée du livre de Thomas Deltombe, L’islam imaginaire, La Découverte), qu’ils critiquent vertement. Un peu comme si on se servait de l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet (aujourd’hui supprimée) pour prétendre que France Inter combat la mondialisation et s’aligne sur la gauche radicale…
Tout cela pour arriver à cette magnifique conclusion : notre société « tente indéniablement, parfois avec des maladresses (sic), parfois avec des arrière-pensées, d’offrir aux musulmans une place digne de l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes : la place de citoyens libres et égaux en devoirs et en droits ». Il n’existe pas, ajoutent-ils, de « France viscéralement islamophobe ».
http://blog.mondediplo.net/2015-01-06-Islamophobie-vous-avez-dit-contre-enquete
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Plusieurs tirs et explosions contre des mosquées en France
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Islamophobie
Clash entre Edwy Plenel et Patrick Cohen à propos du torchon islamophobe de Houellbeck. Bravo Edwy !
https://www.dailymotion.com/video/x2e53bo_houellebecq-et-islamophobie-clash-entre-cohen-et-plenel-c-a-vous-06-01-2015_tv
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Clash entre Edwy Plenel et Patrick Cohen à propos du torchon islamophobe de Houellbeck. Bravo Edwy !https://www.dailymotion.com/video/x2e53bo_houellebecq-et-islamophobie-clash-entre-cohen-et-plenel-c-a-vous-06-01-2015_tv
Merci. Excellente démonstration malgré le martelage de tout ceux qui faisaient bloc face à lui.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Les hebdos français ou l'hystérie islamophobe... avant même l'attentat.
La palme va évidemment aux fachos de Valeurs actuelles, mais le Nouvel Obs n'est pas en reste pour faire la pub de Houellbeck et Le point en pole position avec La vraie vie de Mahomet...http://www.20minutes.fr/medias/1512763-20150108-attaque-charlie-hebdo-mauvais-timing-hebdomadaires-francais
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Les préliminaires fascistes de la marche de dimanche
des pires partis et dirigieants impérialistes,
et des politiciens bourgeois ralliés du FdG:
Avalanche d'attaques contre les mosquées
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11262
des pires partis et dirigieants impérialistes,
et des politiciens bourgeois ralliés du FdG:
Avalanche d'attaques contre les mosquées
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11262
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
« La peur d’une communauté qui n’existe pas ». Par Olivier Roy
Publié par LE MONDE, le 09.01.2015
L’émotion qui a saisi la France après la tuerie de Charlie Hebdo est plus qu’une réaction d’horreur ou une manifestation de solidarité : elle est un fait de société. Car cet acte terroriste est lui aussi plus qu’un crime : c’est un événement politique, non pas parce qu’il est l’attentat le plus meurtrier commis en France depuis 1961 ou parce qu’il touche à la liberté d’expression et à celle de la presse (des attentats, il y en a eu et il y en aura encore, sous quelque drapeau que ce soit, et la liberté d’expression a connu et connaîtra bien d’autres menaces), mais parce qu’il transforme un débat intellectuel en question quasi existentielle : s’interroger sur le lien entre islam et violence conduit à s’interroger sur la place des musulmans en France.
C’est une question existentielle parce qu’elle porte sur la cohésion de la société française, qu’on la perçoit comme menacée par une présence musulmane qui va au-delà d’un simple phénomène démographique (et c’est désormais l’opinion dominante) ou bien comme menacée par une islamophobie exacerbée par le terrorisme de quelques-uns (c’est la variante antiraciste de cette inquiétude sur le « vivre-ensemble » : le risque majeur serait alors celui d’une ostracisation croissante des musulmans de France).
Soumission à rebours
L’enjeu, au-delà d’une dimension purement sécuritaire qui est parfaitement gérable (non, il ne s’agit pas du 11-septembre français, – un peu de tenue et de retenue !), est celui de la présence musulmane en France. Cet enjeu se posait bien avant l’attentat contre Charlie Hebdo, mais dans des termes politiquement « localisés » : l’obsession populiste anti-immigration, les angoisses civilisationnelles d’une droite conservatrice se réclamant d’un christianisme identitaire, ou bien la phobie antireligieuse d’une laïcité venue de la gauche, mais qui s’est elle aussi transformée en discours identitaire attrape-tout récupéré par le Front national (FN).
Désormais, l’inquiétude au sujet de l’islam et des musulmans de France est devenue un thème plus diffus, moins marqué politiquement, qui va au-delà des familles idéologiques, et donc qui n’est plus sensible à un traitement moralisateur ou culpabilisant (l’antiracisme ou les appels creux et donc vains au vivre-ensemble). Rien ne sert de cibler le FN, les thèmes qu’il a développés sont désormais dans le domaine public et le petit jeu de savoir qui est responsable n’a plus guère de sens. La parole s’est libérée et l’on se confronte aujourd’hui à l’islamophobie de l’honnête homme, au moment même où chacun a, par ailleurs, un honnête et bon copain musulman.
Pour simplifier (mais tout est simplification aujourd’hui), deux discours se partagent l’espace public. Le discours désormais dominant (même s’il prétend toujours s’opposer au « politiquement correct », alors qu’il est devenu « le » politiquement correct) considère que le terrorisme est l’expression exacerbée d’un « vrai » islam qui se ramènerait en fait au refus de l’autre, à la suprématie de la norme (charia) et au djihad conquérant, même si ces choix se font plus par défaut et par ressentiment que par certitude de détenir la vérité. En un mot, tout musulman serait porteur d’un logiciel coranique implanté dans son subconscient qui le rendrait, même modéré, inassimilable, à moins, bien sûr, de proclamer haut et fort sa conversion publique à un improbable islam libéral, féministe et « gay-friendly », si possible sur un plateau télé sous les coups d’un journaliste pugnace et intransigeant, lequel pourrait se rattraper de ses complaisances envers les grands « chrétiens » de ce monde. Cette demande de « soumission » est désormais récurrente (« pourquoi vous, les musulmans, ne condamnez pas le terrorisme ? »). Et c’est sans doute par antinomie que Michel Houellebecq invente la soumission à rebours.
Le deuxième discours, minoritaire et qui a du mal à se faire entendre, est celui que je qualifierais d’« islamo-progressiste », mis en avant par des musulmans plus ou moins croyants et par toute la mouvance antiraciste. Not in my name, « pas en mon nom ». L’islam des terroristes n’est pas « mon » islam, et ce n’est pas l’islam non plus, qui est une religion de paix et de tolérance (ce qui pose un problème d’ailleurs pour nombre d’athées d’origine musulmane, qui oscillent entre la surenchère dans la condamnation du fondamentalisme et la nostalgie d’un islam « andalou » qui n’a jamais existé). La vraie menace, c’est l’islamophobie et l’exclusion qui peuvent expliquer, sans l’excuser, la radicalisation des jeunes. Tout en participant au chœur du grand récit de l’union nationale, les antiracistes ajoutent un bémol : attention à ne pas stigmatiser les musulmans.
La juxtaposition de ces deux discours conduit à une impasse. Pour en sortir, il faudrait d’abord prendre en compte un certain nombre de faits, têtus, qu’on ne veut pas voir et qui montrent que les jeunes radicalisés ne sont en rien l’avant-garde ou les porte-parole des frustrations de la population musulmane, et surtout qu’il n’y a pas de « communauté musulmane » en France.
Les jeunes radicalisés, s’ils s’appuient bien sur un imaginaire politique musulman (la oummah des premiers temps), sont en rupture délibérée tant avec l’islam de leurs parents qu’avec les cultures des sociétés musulmanes. Ils inventent l’islam qu’ils opposent à l’Occident. Ils viennent de la périphérie du monde musulman (à savoir l’Occident : la Belgique fournit cent fois plus de djihadistes pour Daech que l’Egypte, proportionnellement à la population musulmane présente sur le territoire), ils se meuvent dans une culture occidentale de la communication, de la mise en scène et de la violence, ils incarnent une rupture générationnelle (les parents désormais appellent la police quand leurs enfants partent en Syrie), ils ne sont pas insérés dans les communautés religieuses locales (mosquées de quartier), ils pratiquent l’autoradicalisation sur Internet, recherchent un djihad global, et ne s’intéressent pas aux luttes concrètes du monde musulman (Palestine). Bref, ils n’œuvrent pas à l’islamisation des sociétés, mais à la réalisation de leur fantasme d’héroïsme malsain (« J’ai vengé le Prophète », clamait un des tueurs de Charlie Hebdo). La grande proportion de convertis parmi les radicaux (22 % de volontaires qui rejoignent Daech, selon la police française) montre bien que la radicalisation concerne une frange marginale de la jeunesse en général et non le cœur de la population musulmane.
Cliché
Inversement, si l’on peut dire, les faits montrent que les musulmans français sont bien plus intégrés qu’on ne le dit. Chaque attentat « islamiste » fait désormais au moins une victime musulmane parmi les forces de l’ordre : Imad Ibn Ziaten, militaire français tué par Mohamed Merah à Toulouse en 2012, ou le brigadier Ahmed Merabet, tué lorsqu’il a tenté d’arrêter le commando des tueurs de Charlie Hebdo. Au lieu d’être cités en exemple, ils sont pris en contre-exemple : le « vrai » musulman est le terroriste, les autres sont des exceptions. Mais, statistiquement, c’est faux : en France, il y a plus de musulmans dans l’armée, la police et la gendarmerie que dans les réseaux Al-Qaida, sans parler de l’administration, des hôpitaux, du barreau ou de l’enseignement.
Un autre cliché veut que les musulmans ne condamnent pas le terrorisme. Mais Internet déborde de condamnations et de fatwas antiterroristes. Si les faits démentent la thèse de la radicalisation de la population musulmane, pourquoi sont-ils inaudibles ? Pourquoi s’interroge-t-on autant sur une radicalisation qui ne concerne que les marges ? Parce qu’on impute à la population musulmane une communautarisation qu’on lui reproche ensuite de ne pas exhiber. On reproche aux musulmans d’être communautarisés, mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté. C’est ce qu’on appelle la double contrainte : soyez ce que je vous demande de ne pas être. Et la réponse à une contrainte ne peut être qu’inaudible.
Si, au niveau local, celui des quartiers, on peut constater certaines formes de communautarisation, il n’en est rien au niveau national. Les musulmans de France n’ont jamais eu la volonté de mettre en place des institutions représentatives et encore moins un lobby musulman. Il n’y a pas l’ombre du début de la mise en place d’un parti musulman (désolé pour Houellebecq, mais il a l’excuse de la fiction) ; les candidats à la vie politique qui sont d’origine musulmane se répartissent sur l’ensemble du spectre politique français (y compris à l’extrême droite). Il n’y a pas de vote musulman (ce que le PS découvre à son détriment).
Il n’y a pas, non plus, de réseaux d’écoles confessionnelles musulmanes (moins de dix en France), pas de mobilisation dans la rue (aucune manifestation sur une cause islamique n’a rassemblé plus de quelques milliers de personnes), presque pas de grandes mosquées (lesquelles sont presque toujours financées de l’extérieur), mais un pullulement de petites mosquées de proximité. S’il y a un effort de communautarisation, il vient d’en haut : des Etats, et non des citoyens. Les prétendues organisations représentatives, du Conseil français du culte musulman à la Grande Mosquée de Paris, sont tenues à bout de bras par les gouvernements français et étrangers, mais n’ont aucune légitimité locale. Bref, la « communauté » musulmane souffre d’un individualisme très gaulois, et reste rétive au bonapartisme de nos élites. Et c’est une bonne nouvelle.
Et pourtant, on ne cesse de parler de cette fameuse communauté musulmane, à droite comme à gauche, soit pour dénoncer son refus de vraiment s’intégrer, soit pour en faire une victime de l’islamophobie. Les deux discours opposés sont fondés en fait sur le même fantasme d’une communauté musulmane imaginaire. Il n’y a pas de communauté musulmane, mais une population musulmane. Admettre ce simple constat serait déjà un bon antidote contre l’hystérie présente et à venir.
Olivier Roy, chercheur spécialiste de l’islam
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
Vague d’islamophobie suite à l’attentat contre Charlie Hebdo
http://www.itele.fr/france/video/vague-dislamophobie-en-france-suite-a-lattentat-contre-charlie-hebdo-107197
http://www.itele.fr/france/video/vague-dislamophobie-en-france-suite-a-lattentat-contre-charlie-hebdo-107197
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
"On reproche aux musulmans d’être communautarisés ...
... mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté"
http://npaherault.blogspot.com/2015/01/on-reproche-aux-musulmans-detre.html
... mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté"
http://npaherault.blogspot.com/2015/01/on-reproche-aux-musulmans-detre.html
Roseau- Messages : 17750
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Re: Islamophobie
Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans en France depuis l'attentat à "Charlie Hebdo"
La communauté musulmane s'inquiète des "amalgames" entre l'islam et les terroristes. Francetv info a compilé sur une carte les actes racistes ou islamophobes recensés, lundi matin, par l'AFP depuis l'attaque du journal satirique.
Par Mathieu Dehlinger
Mis à jour le 12/01/2015 | 17:23 , publié le 12/01/2015 | 14:34
Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans ont été dénombrés en France depuis l'attentat à Charlie Hebdo, annonce lundi 12 janvier, le Conseil français du culte musulman (CFCM).
Selon le président de l'Observatoire contre l'islamophobie du CFCM, citant des chiffres du ministère de l'Intérieur, il y a eu 21 actions (tirs, grenades lancées...) et 33 menaces (lettres, insultes, etc.). Ce décompte ne concerne pas Paris et sa petite couronne, et ne comprend pas le début d'incendie survenu dimanche soir sur le site de la mosquée en construction de Poitiers, a précisé le responsable musulman, qui se dit "scandalisé" par ces chiffres, "du jamais-vu" en moins d'une semaine. Francetv info a compilé sur une carte les actes racistes ou islamophobes déjà recensés par l'AFP, lundi matin.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Inversement, selon une autre info, un autre jeune ayant posté sur FB un message sur la laïcité aurait aussi été agressé par ses camarades...Charlie Hebdo : agression raciste en marge d'une minute de silence en Isère
Un jeune homme de 17 ans, originaire d'un pays du Maghreb, a été frappé jeudi par un groupe de 4 ou 5 personnes à Bourgoin-Jallieu (Isère), en marge de la minute de silence observée dans son lycée.
Un lycéen de 17 ans a été agressé, jeudi, en marge d'une minute de silence observée dans son lycée de Bourgoin-Jailleu (Isère) en hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo. Originaire d'un pays du Maghreb, il a d'abord essuyé des injures racistes avant d'être roué de coups par quatre ou cinq individus, a-t-on appris auprès de la police, confirmant une information du Dauphiné libéré.
Ca promet.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Parano: sur Fox News, un "expert" évoque des zones interdites aux non-Musulmans dans Paris :
http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/attaque-au-siege-de-charlie-hebdo/sur-fox-news-un-expert-evoque-des-zones-interdites-aux-non-musulmans-en-plein-paris_795721.html
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Mon Dieu, dire que j'ai séjourné avec ma compagne uen semaine dans le 18e, je suis même allé au marché à Barbès (et aux urgences à Lariboisière). Quelle folie ! Un peu plus et me serais converti pour partir en Syrie !
C'est vraiment une télé de crétins...
C'est vraiment une télé de crétins...
yannalan- Messages : 2073
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Re: Islamophobie
Philippe Tesson sur Europe1 : "Le problème ne vient pas des français...Ce sont les musulmans le problème en France"
Philippe Tesson va-t-il passer en jugement pour incitation à la haine raciale ?
https://www.facebook.com/video.php?v=642168525893317
Philippe Tesson va-t-il passer en jugement pour incitation à la haine raciale ?
https://www.facebook.com/video.php?v=642168525893317
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
"Pour mes élèves du 93"
http://tailspin.fr/post/107696839163/pour-mes-eleves-de-seine-saint-denis
Roseau- Messages : 17750
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Re: Islamophobie
Les acteurs de la lutte contre l'islamophobie redoutent les pires des régressions
12 janvier 2015 | Par Carine Fouteau
À la suite des attentats de Paris, la lutte contre l'islamophobie, qui commençait à gagner en légitimité, est montrée du doigt, accusée par différentes personnalités d'avoir rendu possible l'horreur. Au sein de la gauche, les divisions resurgissent, alors que les violences contre les musulmans se multiplient.
Le temps du recueillement dans l’« unité nationale » et du refus des amalgames a peu duré, malgré l'émotion palpable partout en France à la suite des attentats qui ont causé la mort de dix-sept personnes. Les révélations factuelles sur les agissements des auteurs du massacre perpétré à Charlie Hebdo mercredi 7 janvier ont vite été concurrencées par la recherche des autres responsabilités, celles supposées imputables à l’organisation de la société française et à certains de ses membres. Dès le lendemain du drame, avant même l'attentat antisémite commis dans le supermarché casher à Paris vendredi 9 janvier, l’espace public a vu émerger des discours ciblant implicitement les musulmans quels qu’ils soient, pratiquants ou non – en tout cas perçus comme tels.
Injonction leur a été faite soit de s’excuser, soit de se démarquer de l’horreur commise au nom de l’islam. Plusieurs lieux de culte ont été attaqués – des coups de feu ont été tirés contre une salle de prière à Port-la-Nouvelle dans l’Aude et à Saint-Juéry dans le Tarn, des grenades ont été lancées dans la cour de la mosquée des Sablons au Mans. Une explosion a eu lieu dans un snack près d’une mosquée à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône. Plus d'une cinquantaine d'incidents au total ont été signalés selon l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Face à la tragédie, la plupart des responsables politiques et associatifs s'inquiètent des dérapages et mettent en garde contre les raccourcis. Mais derrière cette unanimité de façade pointent des paroles établissant des passerelles entre islam et islam radical. Ces tueries font resurgir des haines entretenues par les dits et écrits de polémistes et intellectuels comme Éric Zemmour, Renaud Camus ou Michel Houellebecq, qui sous une forme ou une autre font du grand remplacement, c'est-à-dire une France submergée par une immigration arabo-musulmane, une réalité. Elles renforcent les islamophobes notoires, qui clament depuis des années que l'islam est dangereux, et qui trouvent, dans un renversement paradoxal, des alliés dans les islamistes anonymes qui sévissent sur les réseaux sociaux et ailleurs, et qui, au nom du « ils sont allés trop loin » (les journalistes de Charlie Hebdo) et « ils l'ont bien cherché », justifient le pire.
Que visaient les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ? Le journal qui a publié les caricatures de Mahomet, la police et les juifs, les crimes sont signés. Mais pour le reste ? La liberté d'expression était-elle en cause ? La laïcité ? L'Occident ? L'ordre établi ? La grivoiserie revendiquée d’ex-soixante-huitards se moquant des « gros cons » en tout genre ? Leurs intentions restent mal élucidées. Pourtant déjà leurs actes produisent des victimes collatérales. Pris comme un tout qu’ils ne sont pas, les musulmans sont priés de rendre des comptes – et avec eux les personnes qui font de la lutte contre l'islamophobie un combat.
Les instances représentatives de cette communauté sont prises à partie, alors même qu'elles n'ont pas tardé à réagir – et dans leur pluralité. Individuellement aussi, les musulmans sont interpellés. À l'offensive : toute une gamme d'experts, éditorialistes et essayistes, allant de la droite néo-conservatrice à la gauche souverainiste.
Quelques heures à peine après le drame, sur RTL, l’éditorialiste Ivan Rioufol « somme » la journaliste Rokhaya Diallo de se « désolidariser » des actes des terroristes « en tant que musulmane ». En parallèle, il accuse « la gauche » d'avoir « parrainé (...) ce communautarisme qui s'est développé dans l'aveuglement très général ». Les appels à rejeter l'action des djihadistes se répandent avec en filigrane l'idée que les musulmans auraient une part de responsabilité dans ce qu'il s'est passé.
Où commence l'islamophobie ? Rappelons la définition qu'en a récemment donnée la sociologue Houda Asal dans Mediapart s'appuyant sur l'acception retenue à la fois par les organisations internationales et les sciences sociales dans le monde. L'islamophobie n'est pas entendue comme la critique d'une religion, mais comme « une idéologie construisant et perpétuant des représentations négatives de l'islam et des musulmans » et « donnant lieu à des pratiques discriminatoires et d'exclusion ».
Pour Marwan Mohammed, sociologue et auteur avec Abdellali Hajjat de Islamophobie – Comment les élites françaises fabriquent le “problème musulman” (La Découverte, 2013), l'injonction faite aux musulmans de se désolidariser des actes commis est de nature islamophobe en ce qu'elle se fonde sur une « présomption de complicité ». « Demander aux musulmans de se manifester en tant que musulman, indique-t-il, c'est établir un lien entre l'islam, perçu comme une essence, les musulmans, considérés comme un tout, et les atrocités commises en son/leur nom. Le hashtag #NotInMyName part d'une bonne intention, mais il porte en lui un soupçon, une accusation. Il est basé sur l'idée que les musulmans ont quelque chose à se reprocher. S'ils n'étaient pas perçus comme complices, personne ne leur demanderait de prendre leur distance. »
La frontière est parfois ténue et mouvante. Sur France Inter, l'éditorialiste Thomas Legrand, marqué à gauche, n'exige pas des musulmans une attitude particulière, à la différence de Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo auquel Charb avait succédé. En revanche, il critique frontalement ces anti-islamophobes qui, estime-t-il, « assimilent les vrais racistes aux libertaires anti-racistes et anti-intégristes » et « empêchent bien souvent de voir la réalité de certains extrémismes et nous empêchent de les prévenir et de les combattre ».
Le procès en responsabilité de la « gauche radicale » le plus virulent vient d'un membre du collectif d'animation des Économistes atterrés, Christophe Ramaux, maître de conférences à l'université Paris-1, qui est passé par le MRC de Jean-Pierre Chevènement, avant de rejoindre puis de quitter le Parti de gauche en 2011. Dans une tribune au Monde, il dénonce les tenants de la mobilisation contre l'islamophobie qu'il juge coupables.
Estimant que « la mouvance antilibérale doit en finir avec la critique de la laïcité et l'aveuglement idéologique que peut susciter parfois la lutte contre le rejet de l'islam », il accuse ceux qui, selon lui, « ne conçoivent pas que des musulmans, des immigrés ou enfants d'immigrés puissent être totalement réactionnaires, et même fascistes, au même titre que certains catholiques, protestants, juifs ou agnostiques ». « Plus de mille départs en Syrie, cela devrait alerter ceux qui n'ont pu envoyer que quelques dizaines de guérilleros en Amérique latine ou ailleurs », ironise-t-il. À force de dénégations, estime-t-il, à force de chercher des excuses dans le « capitalisme néolibéral », l'« austérité », le « chômage » ou la « désespérance sociale », cette gauche alimente le « fascisme vert » des djihadistes, martèle-t-il.
Tout aussi vindicatif, l'essayiste Pascal Bruckner, contributeur à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des mondes, est le premier, au lendemain du massacre à Charlie Hebdo, à ouvrir les hostilités contre « les collabos de tout poil » qui « plaideront pour une limitation de la liberté d’expression ». Selon lui, l'islamophobie n'existe pas. C'est une construction des « barbus » iraniens et une vue de l'esprit des « anti-racistes », mettant en danger à la fois la liberté de la presse et la laïcité. « Ici, l’ennemi est invisible », insiste-t-il dans Le Figaro, exigeant l’extension du pouvoir de la police.
Le déroulé de son entretien est éloquent : il commence en affirmant qu’il faut combattre l’islam radical et conclut que l’islam en général pose un problème. « Beaucoup ont conclu un peu vite avec François Hollande que "l’islam est soluble dans la démocratie" », regrette-t-il, en terminant avec une supplique : « Cette tragédie doit nous ouvrir les yeux. »
Ces personnalités aux interventions récurrentes dans l'espace public ne mènent pas seules la bataille idéologique. Aveuglement, déni, angélisme: c’est ce même lexique que reprend Marine Le Pen lorsqu’elle appelle à « libérer la parole ». Elle ne dérape pas puisqu’elle précise viser le « fondamentalisme islamique ». Mais, selon une technique rhétorique rodée, elle laisse le soin à son auditoire de faire l’amalgame. « Le temps du déni, de l’hypocrisie, n’est plus possible », insiste-t-elle. Professeur de sciences politiques et chercheur à l'université de Middlebury dans le Vermont aux États-Unis, Erik Bleich, auteur de The Freedom to Be Racist (Oxford University Press, 2011), souligne que Marine Le Pen « joue sur des ressorts islamophobes et fait appel à un réflexe pavlovien qui lui permet de ne pas dire mais de se faire comprendre sans être condamnée ».
«Il y a de quoi être inquiet dans les jours et semaines qui viennent pour les “musulmans visibles”»
L'UMP emprunte un autre chemin, celui de la guerre des civilisations, pour aboutir au même résultat. « Il s'agit d'une guerre déclarée non seulement à la République et à la démocratie mais à la civilisation », indique ce parti, faisant de l'Occident une cible, dans une déclaration « solennelle » écrite au nom de Nicolas Sarkozy, oubliant par là même que l'immense majorité des victimes des djihadistes vivent au sud et à l'est de la Méditerranée. « Il faut que tous ceux qui sont attachés aux valeurs de notre civilisation s'unissent face à la barbarie », ajoute-t-il.
« Al-Qaïda et l'organisation “État islamique” partagent avec les islamophobes néo-conservateurs l'idée d'un choc des civilisations », remarque Abdellali Hajjat. « Ils pourraient signer un texte opposant la “civilisation musulmane” à la “civilisation chrétienne” dans une guerre qui devrait se résoudre par les armes », poursuit-il. Inventé par l'orientaliste Bernard Lewis aux États-Unis en 1956, en pleine guerre froide, ce concept reformulé par le politologue Samuel Huntington dans les années 1990 a servi de clef de lecture à l'ensemble des néo-conservateurs américains et français qui ont cherché à trouver les racines de la violence aux marges de l'empire plutôt qu'en son centre. « Le 11-septembre a légitimé leurs positions aux yeux du grand public. En France, les discours d'extrême droite de Finkielkraut, Zemmour, Bruckner et Rioufol sont hégémoniques dans l'espace médiatique. Cet attentat sans précédent les renforce comme il renforce les opinions islamophobes en général », indique le chercheur.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, le philosophe Edgar Morin regrette que « la pensée réductrice triomphe ». Il anticipe ces glissements qui risquent de pourrir le débat dans les jours qui viennent et s'efforce de tenir les deux bouts en rejetant à la fois l'islam radical et la haine de l'islam qui, sous couvert de critiquer une religion, dénie à une population sa place dans la société. « Non seulement les fanatiques meurtriers croient combattre les croisés et leurs alliés les juifs (que les croisés massacraient), écrit-il, mais les islamophobes réduisent l'Arabe à sa supposée croyance, l'islam, réduisent l'islamique en islamiste, l'islamiste en intégriste, l'intégriste en terroriste. Cet anti-islamisme devient de plus en plus radical et obsessionnel et tend à stigmatiser toute une population encore plus importante en nombre que la population juive qui fut stigmatisée par l'antisémitisme d'avant-guerre et de Vichy. »
L'inquiétude se diffuse dans la communauté musulmane. Certains croyants ont préféré ne pas se rendre à la mosquée vendredi dernier, d'autres ont hésité à participer à la manifestation de dimanche. Ils s'interrogent sur le regard porté sur eux, sur leur place dans la société, sur la possibilité qu'ils en soient mis au ban. « À l'heure actuelle, il est important de laisser passer du temps, de ne pas polémiquer pour respecter le deuil des victimes, note Sihame Assbague, la porte-parole de Stop contrôle au faciès. Être responsable, contrairement à d'autres. Mais il est clair qu'il y a de quoi être inquiet dans les jours et semaines qui viennent pour les “musulmans visibles”, ceux avec une barbe trop longue ou un voile. On sent déjà la société s'effriter, on a des récits d'insultes et d'agressions qui remontent. Sans parler de l'arsenal de mesures qui va inévitablement suivre et cibler toujours la même partie de la population. »
Même constat du côté de Marwan Mohammed. La peur de l'amalgame est présente dans toutes les têtes. « Je suis submergé de messages de musulmans témoignant de leur sentiment d'être dévisagés dans la rue, dit-il. Ils ont l'impression qu'on les regarde avec défiance après ce qu'il s'est passé. Ils ont, comme tout le monde, peur d'être confrontés à la violence terroriste qui s'est exprimée à Charlie Hebdo ou à Porte de Vincennes, tout comme ils s'inquiètent de celle qui les vise spécifiquement. »
« La peur du backlash est énorme dans la population supposée musulmane », confirme Abdellali Hajjat. « La question qui se pose est nouvelle, poursuit-il. Les gens se demandent s'ils vont pouvoir rester sur le territoire français. Si, après 2017, ils vont devoir partir, s'ils vont être expulsés. »
Les musulmans américains et britanniques ont vécu cette situation. Quelles leçons en tirer ? « En Grande-Bretagne, après les attentats à Londres en 2005, affirme Erik Bleich, les autorités politiques ont tenu un discours modéré évitant de stigmatiser les communautés. Elles se sont efforcées de dissocier les criminels de l'islam. Mais cela n'a pas empêché des femmes voilées de se faire cracher dessus, ou des musulmans d'être attaqués dans les rues. Certains ont aussi considéré que la surveillance des mosquées qui a en résulté n'était pas justifiée. Aux États-Unis, le Patriot Act a considérablement accru le pouvoir des forces de l'ordre. La surveillance des terroristes est allée de pair avec plus de contrôle des citoyens. Nous constatons aujourd'hui que c'est difficile voire impossible de faire machine arrière. »
Déjà peu représentée dans les médias français, la parole des musulmans risque de l'être moins encore. La critique de l'islamophobie, ainsi soupçonnée de fragiliser la liberté d'expression et la laïcité, est mise en difficulté à un moment où son audience en France commençait à croître. Pendant des années, cette lutte a été mal perçue à gauche, y compris dans les associations antiracistes.
Marqués par plusieurs décennies de mobilisation anticléricale, notamment dans les écoles, de nombreux militants ont longtemps refusé de reconnaître que des personnes pouvaient être victimes de discriminations en raison de leur lien, réel ou supposé, avec une religion. S'appuyant sur une vision extensive de la laïcité, ils ont estimé que le racisme suffisait à décrire l'ensemble des situations. Dans cette logique, à Charlie Hebdo, la plupart des dessinateurs se définissent comme des anti-racistes « bouffeurs de curé », de tous les curés. Faisant abstraction du rapport de domination actuel qui confine les musulmans dans une position subalterne, certaines caricatures ont pu se voir reprocher de faire circuler les préjugés.
Le contexte international marqué par la « guerre contre le terrorisme » et la multiplication des agressions islamophobes ont fait bouger les lignes ces dernières années. Au Mrap, par exemple, le débat a eu lieu. À la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) aussi.
Dans son dernier rapport annuel, cette institution indépendante composée de représentants de la société civile a conclu qu'il était devenu indispensable de recourir à la notion d'islamophobie et de faire de ce combat une priorité (lire l'article de Mediapart consacré à ce revirement). « La cause de la lutte contre l'islamophobie commençait à gagner en légitimité dans l'espace public, dans les journaux, dans les institutions ou dans les partis politiques », indique Abdellali Hajjat. « Il n'est pas improbable, ajoute-t-il, que cette dynamique s'inverse. Certaines personnalités publiques ont déjà accusé les critiques de l'islamophobie d'être “responsables” du massacre de Charlie Hebdo. »
Il est plus que probable que la gauche, poussée par les néo-conservateurs, ne parvienne pas à éteindre le feu et s'entre-déchire sur ces sujets latents toujours pas réglés. Et cela, à un moment où les violences contre les musulmans s'intensifient. À un moment où, comme l'affirme l'écrivain Tahar Ben Jelloun dans une tribune au Monde, « quelque chose de mauvais » sature l'air de France. Le piège est là, sous les yeux : qu'il se referme sur les musulmans désignés en ennemis de l'intérieur. À charge aux responsables de cette communauté et à la société tout entière de n'exclure aucune question – Al-Qaïda ou l'État islamique sont-ils une négation de l'islam ou une monstrueuse déviance, mais néanmoins une de ses multiples facettes ? – et de reprendre le flambeau de la lutte contre les discriminations et le respect des droits.
http://www.mediapart.fr/journal/france/120115/les-acteurs-de-la-lutte-contre-lislamophobie-redoutent-les-pires-des-regressions?page_article=2
12 janvier 2015 | Par Carine Fouteau
À la suite des attentats de Paris, la lutte contre l'islamophobie, qui commençait à gagner en légitimité, est montrée du doigt, accusée par différentes personnalités d'avoir rendu possible l'horreur. Au sein de la gauche, les divisions resurgissent, alors que les violences contre les musulmans se multiplient.
Le temps du recueillement dans l’« unité nationale » et du refus des amalgames a peu duré, malgré l'émotion palpable partout en France à la suite des attentats qui ont causé la mort de dix-sept personnes. Les révélations factuelles sur les agissements des auteurs du massacre perpétré à Charlie Hebdo mercredi 7 janvier ont vite été concurrencées par la recherche des autres responsabilités, celles supposées imputables à l’organisation de la société française et à certains de ses membres. Dès le lendemain du drame, avant même l'attentat antisémite commis dans le supermarché casher à Paris vendredi 9 janvier, l’espace public a vu émerger des discours ciblant implicitement les musulmans quels qu’ils soient, pratiquants ou non – en tout cas perçus comme tels.
Injonction leur a été faite soit de s’excuser, soit de se démarquer de l’horreur commise au nom de l’islam. Plusieurs lieux de culte ont été attaqués – des coups de feu ont été tirés contre une salle de prière à Port-la-Nouvelle dans l’Aude et à Saint-Juéry dans le Tarn, des grenades ont été lancées dans la cour de la mosquée des Sablons au Mans. Une explosion a eu lieu dans un snack près d’une mosquée à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône. Plus d'une cinquantaine d'incidents au total ont été signalés selon l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Face à la tragédie, la plupart des responsables politiques et associatifs s'inquiètent des dérapages et mettent en garde contre les raccourcis. Mais derrière cette unanimité de façade pointent des paroles établissant des passerelles entre islam et islam radical. Ces tueries font resurgir des haines entretenues par les dits et écrits de polémistes et intellectuels comme Éric Zemmour, Renaud Camus ou Michel Houellebecq, qui sous une forme ou une autre font du grand remplacement, c'est-à-dire une France submergée par une immigration arabo-musulmane, une réalité. Elles renforcent les islamophobes notoires, qui clament depuis des années que l'islam est dangereux, et qui trouvent, dans un renversement paradoxal, des alliés dans les islamistes anonymes qui sévissent sur les réseaux sociaux et ailleurs, et qui, au nom du « ils sont allés trop loin » (les journalistes de Charlie Hebdo) et « ils l'ont bien cherché », justifient le pire.
Que visaient les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ? Le journal qui a publié les caricatures de Mahomet, la police et les juifs, les crimes sont signés. Mais pour le reste ? La liberté d'expression était-elle en cause ? La laïcité ? L'Occident ? L'ordre établi ? La grivoiserie revendiquée d’ex-soixante-huitards se moquant des « gros cons » en tout genre ? Leurs intentions restent mal élucidées. Pourtant déjà leurs actes produisent des victimes collatérales. Pris comme un tout qu’ils ne sont pas, les musulmans sont priés de rendre des comptes – et avec eux les personnes qui font de la lutte contre l'islamophobie un combat.
Les instances représentatives de cette communauté sont prises à partie, alors même qu'elles n'ont pas tardé à réagir – et dans leur pluralité. Individuellement aussi, les musulmans sont interpellés. À l'offensive : toute une gamme d'experts, éditorialistes et essayistes, allant de la droite néo-conservatrice à la gauche souverainiste.
Quelques heures à peine après le drame, sur RTL, l’éditorialiste Ivan Rioufol « somme » la journaliste Rokhaya Diallo de se « désolidariser » des actes des terroristes « en tant que musulmane ». En parallèle, il accuse « la gauche » d'avoir « parrainé (...) ce communautarisme qui s'est développé dans l'aveuglement très général ». Les appels à rejeter l'action des djihadistes se répandent avec en filigrane l'idée que les musulmans auraient une part de responsabilité dans ce qu'il s'est passé.
Où commence l'islamophobie ? Rappelons la définition qu'en a récemment donnée la sociologue Houda Asal dans Mediapart s'appuyant sur l'acception retenue à la fois par les organisations internationales et les sciences sociales dans le monde. L'islamophobie n'est pas entendue comme la critique d'une religion, mais comme « une idéologie construisant et perpétuant des représentations négatives de l'islam et des musulmans » et « donnant lieu à des pratiques discriminatoires et d'exclusion ».
Pour Marwan Mohammed, sociologue et auteur avec Abdellali Hajjat de Islamophobie – Comment les élites françaises fabriquent le “problème musulman” (La Découverte, 2013), l'injonction faite aux musulmans de se désolidariser des actes commis est de nature islamophobe en ce qu'elle se fonde sur une « présomption de complicité ». « Demander aux musulmans de se manifester en tant que musulman, indique-t-il, c'est établir un lien entre l'islam, perçu comme une essence, les musulmans, considérés comme un tout, et les atrocités commises en son/leur nom. Le hashtag #NotInMyName part d'une bonne intention, mais il porte en lui un soupçon, une accusation. Il est basé sur l'idée que les musulmans ont quelque chose à se reprocher. S'ils n'étaient pas perçus comme complices, personne ne leur demanderait de prendre leur distance. »
La frontière est parfois ténue et mouvante. Sur France Inter, l'éditorialiste Thomas Legrand, marqué à gauche, n'exige pas des musulmans une attitude particulière, à la différence de Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo auquel Charb avait succédé. En revanche, il critique frontalement ces anti-islamophobes qui, estime-t-il, « assimilent les vrais racistes aux libertaires anti-racistes et anti-intégristes » et « empêchent bien souvent de voir la réalité de certains extrémismes et nous empêchent de les prévenir et de les combattre ».
Le procès en responsabilité de la « gauche radicale » le plus virulent vient d'un membre du collectif d'animation des Économistes atterrés, Christophe Ramaux, maître de conférences à l'université Paris-1, qui est passé par le MRC de Jean-Pierre Chevènement, avant de rejoindre puis de quitter le Parti de gauche en 2011. Dans une tribune au Monde, il dénonce les tenants de la mobilisation contre l'islamophobie qu'il juge coupables.
Estimant que « la mouvance antilibérale doit en finir avec la critique de la laïcité et l'aveuglement idéologique que peut susciter parfois la lutte contre le rejet de l'islam », il accuse ceux qui, selon lui, « ne conçoivent pas que des musulmans, des immigrés ou enfants d'immigrés puissent être totalement réactionnaires, et même fascistes, au même titre que certains catholiques, protestants, juifs ou agnostiques ». « Plus de mille départs en Syrie, cela devrait alerter ceux qui n'ont pu envoyer que quelques dizaines de guérilleros en Amérique latine ou ailleurs », ironise-t-il. À force de dénégations, estime-t-il, à force de chercher des excuses dans le « capitalisme néolibéral », l'« austérité », le « chômage » ou la « désespérance sociale », cette gauche alimente le « fascisme vert » des djihadistes, martèle-t-il.
Tout aussi vindicatif, l'essayiste Pascal Bruckner, contributeur à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des mondes, est le premier, au lendemain du massacre à Charlie Hebdo, à ouvrir les hostilités contre « les collabos de tout poil » qui « plaideront pour une limitation de la liberté d’expression ». Selon lui, l'islamophobie n'existe pas. C'est une construction des « barbus » iraniens et une vue de l'esprit des « anti-racistes », mettant en danger à la fois la liberté de la presse et la laïcité. « Ici, l’ennemi est invisible », insiste-t-il dans Le Figaro, exigeant l’extension du pouvoir de la police.
Le déroulé de son entretien est éloquent : il commence en affirmant qu’il faut combattre l’islam radical et conclut que l’islam en général pose un problème. « Beaucoup ont conclu un peu vite avec François Hollande que "l’islam est soluble dans la démocratie" », regrette-t-il, en terminant avec une supplique : « Cette tragédie doit nous ouvrir les yeux. »
Ces personnalités aux interventions récurrentes dans l'espace public ne mènent pas seules la bataille idéologique. Aveuglement, déni, angélisme: c’est ce même lexique que reprend Marine Le Pen lorsqu’elle appelle à « libérer la parole ». Elle ne dérape pas puisqu’elle précise viser le « fondamentalisme islamique ». Mais, selon une technique rhétorique rodée, elle laisse le soin à son auditoire de faire l’amalgame. « Le temps du déni, de l’hypocrisie, n’est plus possible », insiste-t-elle. Professeur de sciences politiques et chercheur à l'université de Middlebury dans le Vermont aux États-Unis, Erik Bleich, auteur de The Freedom to Be Racist (Oxford University Press, 2011), souligne que Marine Le Pen « joue sur des ressorts islamophobes et fait appel à un réflexe pavlovien qui lui permet de ne pas dire mais de se faire comprendre sans être condamnée ».
«Il y a de quoi être inquiet dans les jours et semaines qui viennent pour les “musulmans visibles”»
L'UMP emprunte un autre chemin, celui de la guerre des civilisations, pour aboutir au même résultat. « Il s'agit d'une guerre déclarée non seulement à la République et à la démocratie mais à la civilisation », indique ce parti, faisant de l'Occident une cible, dans une déclaration « solennelle » écrite au nom de Nicolas Sarkozy, oubliant par là même que l'immense majorité des victimes des djihadistes vivent au sud et à l'est de la Méditerranée. « Il faut que tous ceux qui sont attachés aux valeurs de notre civilisation s'unissent face à la barbarie », ajoute-t-il.
« Al-Qaïda et l'organisation “État islamique” partagent avec les islamophobes néo-conservateurs l'idée d'un choc des civilisations », remarque Abdellali Hajjat. « Ils pourraient signer un texte opposant la “civilisation musulmane” à la “civilisation chrétienne” dans une guerre qui devrait se résoudre par les armes », poursuit-il. Inventé par l'orientaliste Bernard Lewis aux États-Unis en 1956, en pleine guerre froide, ce concept reformulé par le politologue Samuel Huntington dans les années 1990 a servi de clef de lecture à l'ensemble des néo-conservateurs américains et français qui ont cherché à trouver les racines de la violence aux marges de l'empire plutôt qu'en son centre. « Le 11-septembre a légitimé leurs positions aux yeux du grand public. En France, les discours d'extrême droite de Finkielkraut, Zemmour, Bruckner et Rioufol sont hégémoniques dans l'espace médiatique. Cet attentat sans précédent les renforce comme il renforce les opinions islamophobes en général », indique le chercheur.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, le philosophe Edgar Morin regrette que « la pensée réductrice triomphe ». Il anticipe ces glissements qui risquent de pourrir le débat dans les jours qui viennent et s'efforce de tenir les deux bouts en rejetant à la fois l'islam radical et la haine de l'islam qui, sous couvert de critiquer une religion, dénie à une population sa place dans la société. « Non seulement les fanatiques meurtriers croient combattre les croisés et leurs alliés les juifs (que les croisés massacraient), écrit-il, mais les islamophobes réduisent l'Arabe à sa supposée croyance, l'islam, réduisent l'islamique en islamiste, l'islamiste en intégriste, l'intégriste en terroriste. Cet anti-islamisme devient de plus en plus radical et obsessionnel et tend à stigmatiser toute une population encore plus importante en nombre que la population juive qui fut stigmatisée par l'antisémitisme d'avant-guerre et de Vichy. »
L'inquiétude se diffuse dans la communauté musulmane. Certains croyants ont préféré ne pas se rendre à la mosquée vendredi dernier, d'autres ont hésité à participer à la manifestation de dimanche. Ils s'interrogent sur le regard porté sur eux, sur leur place dans la société, sur la possibilité qu'ils en soient mis au ban. « À l'heure actuelle, il est important de laisser passer du temps, de ne pas polémiquer pour respecter le deuil des victimes, note Sihame Assbague, la porte-parole de Stop contrôle au faciès. Être responsable, contrairement à d'autres. Mais il est clair qu'il y a de quoi être inquiet dans les jours et semaines qui viennent pour les “musulmans visibles”, ceux avec une barbe trop longue ou un voile. On sent déjà la société s'effriter, on a des récits d'insultes et d'agressions qui remontent. Sans parler de l'arsenal de mesures qui va inévitablement suivre et cibler toujours la même partie de la population. »
Même constat du côté de Marwan Mohammed. La peur de l'amalgame est présente dans toutes les têtes. « Je suis submergé de messages de musulmans témoignant de leur sentiment d'être dévisagés dans la rue, dit-il. Ils ont l'impression qu'on les regarde avec défiance après ce qu'il s'est passé. Ils ont, comme tout le monde, peur d'être confrontés à la violence terroriste qui s'est exprimée à Charlie Hebdo ou à Porte de Vincennes, tout comme ils s'inquiètent de celle qui les vise spécifiquement. »
« La peur du backlash est énorme dans la population supposée musulmane », confirme Abdellali Hajjat. « La question qui se pose est nouvelle, poursuit-il. Les gens se demandent s'ils vont pouvoir rester sur le territoire français. Si, après 2017, ils vont devoir partir, s'ils vont être expulsés. »
Les musulmans américains et britanniques ont vécu cette situation. Quelles leçons en tirer ? « En Grande-Bretagne, après les attentats à Londres en 2005, affirme Erik Bleich, les autorités politiques ont tenu un discours modéré évitant de stigmatiser les communautés. Elles se sont efforcées de dissocier les criminels de l'islam. Mais cela n'a pas empêché des femmes voilées de se faire cracher dessus, ou des musulmans d'être attaqués dans les rues. Certains ont aussi considéré que la surveillance des mosquées qui a en résulté n'était pas justifiée. Aux États-Unis, le Patriot Act a considérablement accru le pouvoir des forces de l'ordre. La surveillance des terroristes est allée de pair avec plus de contrôle des citoyens. Nous constatons aujourd'hui que c'est difficile voire impossible de faire machine arrière. »
Déjà peu représentée dans les médias français, la parole des musulmans risque de l'être moins encore. La critique de l'islamophobie, ainsi soupçonnée de fragiliser la liberté d'expression et la laïcité, est mise en difficulté à un moment où son audience en France commençait à croître. Pendant des années, cette lutte a été mal perçue à gauche, y compris dans les associations antiracistes.
Marqués par plusieurs décennies de mobilisation anticléricale, notamment dans les écoles, de nombreux militants ont longtemps refusé de reconnaître que des personnes pouvaient être victimes de discriminations en raison de leur lien, réel ou supposé, avec une religion. S'appuyant sur une vision extensive de la laïcité, ils ont estimé que le racisme suffisait à décrire l'ensemble des situations. Dans cette logique, à Charlie Hebdo, la plupart des dessinateurs se définissent comme des anti-racistes « bouffeurs de curé », de tous les curés. Faisant abstraction du rapport de domination actuel qui confine les musulmans dans une position subalterne, certaines caricatures ont pu se voir reprocher de faire circuler les préjugés.
Le contexte international marqué par la « guerre contre le terrorisme » et la multiplication des agressions islamophobes ont fait bouger les lignes ces dernières années. Au Mrap, par exemple, le débat a eu lieu. À la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) aussi.
Dans son dernier rapport annuel, cette institution indépendante composée de représentants de la société civile a conclu qu'il était devenu indispensable de recourir à la notion d'islamophobie et de faire de ce combat une priorité (lire l'article de Mediapart consacré à ce revirement). « La cause de la lutte contre l'islamophobie commençait à gagner en légitimité dans l'espace public, dans les journaux, dans les institutions ou dans les partis politiques », indique Abdellali Hajjat. « Il n'est pas improbable, ajoute-t-il, que cette dynamique s'inverse. Certaines personnalités publiques ont déjà accusé les critiques de l'islamophobie d'être “responsables” du massacre de Charlie Hebdo. »
Il est plus que probable que la gauche, poussée par les néo-conservateurs, ne parvienne pas à éteindre le feu et s'entre-déchire sur ces sujets latents toujours pas réglés. Et cela, à un moment où les violences contre les musulmans s'intensifient. À un moment où, comme l'affirme l'écrivain Tahar Ben Jelloun dans une tribune au Monde, « quelque chose de mauvais » sature l'air de France. Le piège est là, sous les yeux : qu'il se referme sur les musulmans désignés en ennemis de l'intérieur. À charge aux responsables de cette communauté et à la société tout entière de n'exclure aucune question – Al-Qaïda ou l'État islamique sont-ils une négation de l'islam ou une monstrueuse déviance, mais néanmoins une de ses multiples facettes ? – et de reprendre le flambeau de la lutte contre les discriminations et le respect des droits.
http://www.mediapart.fr/journal/france/120115/les-acteurs-de-la-lutte-contre-lislamophobie-redoutent-les-pires-des-regressions?page_article=2
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Dans leurs bons moments, les "anti-islamophobes" concèdent que les musulmans finiront par se détacher de la religion, opium du peuple, mais qu'ils doivent le faire par eux-même.
Pourtant, dès que l'un d'entre eux devient laïc, athée ou critique vis à vis de l'islam et s'émancipe de la religion, il est villipendé comme islamophobe/raciste.
C'est un discours en appui aux religieux. Religieux perçus comme représentant des plus opprimés. Opprimés que l'on souhaite influencer par ce biais. Un biais qui nécessite forcément des alliances.
Pourtant, dès que l'un d'entre eux devient laïc, athée ou critique vis à vis de l'islam et s'émancipe de la religion, il est villipendé comme islamophobe/raciste.
C'est un discours en appui aux religieux. Religieux perçus comme représentant des plus opprimés. Opprimés que l'on souhaite influencer par ce biais. Un biais qui nécessite forcément des alliances.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Nous, MR, sommes en effet contre le préjugé islamophobe ou tout autre forme de racisme.alexi a écrit:Dans leurs bons moments, les "anti-islamophobes" concèdent que les musulmans finiront par se détacher de la religion, opium du peuple, mais qu'ils doivent le faire par eux-même.
Pourtant, dès que l'un d'entre eux devient laïc, athée ou critique vis à vis de l'islam et s'émancipe de la religion, il est villipendé comme islamophobe/raciste.
C'est un discours en appui aux religieux. Religieux perçus comme représentant des plus opprimés. Opprimés que l'on souhaite influencer par ce biais. Un biais qui nécessite forcément des alliances.
Curieusement Alexi ne le supporte pas ...
Et évidemment, il n'a que l'affabulation comme argument.
Qui ici a vilipendé un musulman pour devenir athée comme nous le sommes?
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
Roseau :
Nous, MR, sommes en effet contre le préjugé islamophobe ou tout autre forme de racisme.
Curieusement Alexi ne le supporte pas ...
Et évidemment, il n'a que l'affabulation comme argument.
Qui ici a vilipendé un musulman pour devenir athée comme nous le sommes?
Toi, MR, devrait ne pas oublié la lutte contre la religion.
Curieusement, toi MR, tu n'acceptes pas ce fait.
Toi, MR, utilise les mêmes termes que les stals comme "arguments".
Toi, MR, ne villipende que les athées qui ne sont pas athée comme toi, MR ?
Mort de rire !
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
alexi a écrit:Dans leurs bons moments, les "anti-islamophobes" concèdent que les musulmans finiront par se détacher de la religion, opium du peuple, mais qu'ils doivent le faire par eux-même.
Pourtant, dès que l'un d'entre eux devient laïc, athée ou critique vis à vis de l'islam et s'émancipe de la religion, il est villipendé comme islamophobe/raciste.
C'est un discours en appui aux religieux. Religieux perçus comme représentant des plus opprimés. Opprimés que l'on souhaite influencer par ce biais. Un biais qui nécessite forcément des alliances.
Quel galimatias ! à encadrer ! J'ai faille écrire charabia, mais alexi n'aurait pas supporté, c'est vraiment le roi de ceux qui osent tout -c'est même à ça qu'on les reconnait.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
La lutte contre la religion?alexi a écrit:Toi, MR, devrait ne pas oublié la lutte contre la religion.
Et tu te prétends marxiste?
Le marxisme c'est la lutte des classes, pas les combats idéalistes petits bourgeois et le radicalisme républicain.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
Qui ici a vilipendé un musulman pour devenir athée comme nous le sommes?
Pour la brigade raciste islamophobe du FMR, donnons un exemple, celui de mon camarade Sadri Khiari, du PIR, né musulman et devenu athée. Gloire à lui et à Saïd Bouamama, autre athée élevé en Islam, gloire à eux. Qui ne sont jamais devenus des oncles Tom et de nouveaux harkis crachant sur leur peuple et sur les croyants, majoritaires dans les classes ouvrières de tous les pays musulmans, et nombreux dans la classe ouvrière en France.
Le problème d'organisations gangrenées par le racisme comme LO et les racistes du forum, c'est que sous couvert de lutte contre la religion, ils insultent, humilient, excluent et stigmatisent les croyants. On ne lutte pas contre les illusions religieuses en insultant celles ou ceux qui les partagent, encore moins en les violentant et les excluant, en les désignant à la vindicte aux côtés de votre état et de votre classe dominante, mais en tissant des liens de confiance avec eux et en les amenant à la lutte des classes. Le but n'est pas de faire des gens des athées, mais de les amener à prendre leur destin en mains et entrer en lutte avec l'ensemble de la classe. Je ne sache pas que nous luttions contre Dieu (en tous cas, je n'ai jamais lutté contre Dieu) mais contre l'illusion que le destin de l'humanité passe par la religion, du genre "la solution, c'est l'Islam" ou du genre "ce qui se passe est la volonté de Dieu", etc. Mais pour que des gens renoncent à leurs illusions et nous rejoignent dans les luttes, il faut qu'ils nous fassent confiance.
On ne fait pas confiance à des gens arrogants, humiliants, insultants, et qui font souvent cause commune avec leur classe dominante, qui vous excluent, vous discriminant et vous stigmatisent.
Aucun travailleur et aucun musulman, aucun révolutionnaire ne devrait faire confiance à des racistes ni s'associer à des racistes islamophobes, et aujourd'hui moins qu'en toute autre circonstance, ces gens-là sont des ennemis.
Dernière édition par Toussaint le Ven 16 Jan - 3:38, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
alexi a écrit:Roseau :
Nous, MR, sommes en effet contre le préjugé islamophobe ou tout autre forme de racisme.
Curieusement Alexi ne le supporte pas ...
Et évidemment, il n'a que l'affabulation comme argument.
Qui ici a vilipendé un musulman pour devenir athée comme nous le sommes?
Toi, MR, devrait ne pas oublié la lutte contre la religion.
Curieusement, toi MR, tu n'acceptes pas ce fait.
Toi, MR, utilise les mêmes termes que les stals comme "arguments".
Toi, MR, ne villipende que les athées qui ne sont pas athée comme toi, MR ?
Mort de rire !
Où ai-je vilipendé un musulman pour devenir athée?
Nulle part.
Je suis athée et analyse le fait religieux comme un matérialiste,
donc comme les marxistes, Lénine ou Trotsky par exemple
que j'ai souvent cité sur la question,
et pas comme un petit bourgeois idéaliste.
Alexi n'a aucun argument pour défendre son islamophobie,
alors il insulte ("stal") ou affabule.
Et comme à son islamophobie, il ajoute sa campagne
contre les actions BDS de boycott d'Israel,
il ne nous faire plus rire du tout.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
Il faudrait que tu donnes des exemples. Le fait d'être d'origine plus ou moins lointaine d'un pays ou d'une famille musulmans n'empêche nullement d'être islamophobe voire raciste. Le discours des gens n'a pas à être valorisé ou dévalorisé en fonction de leurs origines ! Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais c'est toi crée ainsi une division en fonction des origines.Alexi
dès que l'un d'entre eux devient laïc, athée ou critique vis à vis de l'islam et s'émancipe de la religion, il est villipendé comme islamophobe/raciste.
C'est un discours en appui aux religieux
L'origine ne garantit strictement rien ni dans un sens ni dans l'autre. Si l'on devait pointer une spécificité de certaines personnes "d'origine musulmane" devenus laïques, c'est plutôt qu'elles ont parfois tendance à en rajouter pour mieux souligner leur intégration, se faire accepter etc. C'est le cas des Fadela Amara, Bougrab et quelques autres. Mais ce n'est évidemment pas sytématique, heureusement !
Mais, dans l'histoire, on a vu de tout : même des Juifs nazis ou OAS et des esclaves qui défendent l'esclavage...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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