Islamophobie
+26
olac2013
Toussaint
Byrrh
Bouteille
MO2014
verié2
Roseau
Dinky
Carlo Rubeo
Babel
tomaz
Eugene Duhring
sleepy
Prado
Duzgun
lomours
Copas
yannalan
gérard menvussa
Giaches_de_Wert
alexi
iztok
mykha
sylvestre
nestor
Pedrolito
30 participants
Page 10 sur 40
Page 10 sur 40 • 1 ... 6 ... 9, 10, 11 ... 25 ... 40
Re: Islamophobie
Toussaint a écrit:Nestor, tu pars dans ton trip
En français, disons tes obsessions racistes, islamophobes et néo-coloniales... ennemi de classe.
Je me suis contenté de me faire l'écho de ce qu'écrivent ces femmes kurdes sur leur site où Levy a piqué leur photo , en m'insultant de la sorte tu insultes ces femmes combattantes anti islamo-fascistes . Je te laisse a ta honte ;
Pour vérié: Non je n'ai pas lu le texte de Levy en diagonale , je constate qu'il avance le contraire de ce qu'écrivent les combattantes kurdes et que par conséquent il est loin d'être solidaire d'un combat qu'il déforme ( et je parle des intéréssées , pas si dans les salons ou dans le "Diplo" on est d'accord ou pas avec Levy )
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Islamophobie
Je crains alors que tu n'aies pas compris ce que veut dire Levy. En quoi écrit-il le contraire de ce qu'écrivent les combattantes kurdes ? A tes yeux, combattre l'islamophobie en France serait-il contradictoire avec le fait de combattre les fanatiques d'EILL au Kurdistan ? Ce qui reviendrait à tracer un trait d'égalité entre Musulman et partisan d'EILL...Nestor
je n'ai pas lu le texte de Levy en diagonale , je constate qu'il avance le contraire de ce qu'écrivent les combattantes kurdes et que par conséquent il est loin d'être solidaire d'un combat qu'il déforme
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Nestor fait effectivement d'odieux amalgames et raconte n'importe quoi sur les combattantes kurdes. Il n'y a pas de contradiction entre le fait d'être musulmane pratiquante et le fait de combattre Daesh.
Ce sont justement les islamophobes pratiquant ce genre d'amalgames qui insultent les Kurdes...
Ce sont justement les islamophobes pratiquant ce genre d'amalgames qui insultent les Kurdes...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
Duzgun a écrit:Nestor fait effectivement d'odieux amalgames et raconte n'importe quoi sur les combattantes kurdes. Il n'y a pas de contradiction entre le fait d'être musulmane pratiquante et le fait de combattre Daesh.
Ce sont justement les islamophobes pratiquant ce genre d'amalgames qui insultent les Kurdes...
Je ne comprends rien à ce débat. Nestor ne dit pas qu'il y a "contradiction entre le fait d'être musulmane pratiquante et le fait de combattre Daesh". Il a compris que Laurent Lévy disait que ces femmes kurdes combattaient Daesh parce que ce serait une "créature de l'Occident" ; et il dit : non, elles disent que ce sont des "islamo-fascistes". Nestor est très fort s'il a compris ce que disent les femmes interviewées dans la video mais, à part cela, où est le monstrueux problème et l'odieux amalgame ?
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Islamophobie
Nestor, qui n'est pas très clair dans son propos il faut bien le dire, accuse Levy de récupérer ces femmes Kurdes, alors qu'elles combattent des Islamistes. Or Lévy est un des combattants les plus acharnés contre l'islamophobie. Pour Nestor, on ne peut visiblement pas, à la fois combattre les islamistes au Kurdistan et l'islamophobie en France. Il en découle un amalgame entre Musulmans et Islamistes politiques.où est le monstrueux problème et l'odieux amalgame ?
Il me semble surtout que Nestor n'a pas compris le raisonnement de Levy, qui consiste à montrer comment ces femmes musulmanes coiffées de foulard sont glorifiées quand elles ont une arme à la main au Kurdistan et comment elles sont méprisées et stigmatisées quand elles passent dans la rue en France. Je trouve le texte de Lévy très beau.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Merci prado , donc je précise :
-Dans la conclusion de son texte , Laurent Levy résume la genése de DAESH avec un seule expression « créature de l ’occident « ..
Or ce n’est pas ce que disent les mères kurdes dont il utilise la photo , elles ne désignent pas l’occident mais
« les « djihadistes », soutenus notamment par la Turquie et des Monarchie du Golfe. - See more at: http://www.actukurde.fr/actualites/663/les-meres-kurdes-forment-leur-bataillon.html#sthash.Rp7kUj2M.dpuf »
où est il question "d'occident " là dedans ?
( parler ici "d'occident" au lieu d'états occidentaux /impérialistes / nous renvoie a une sémantique digne des épigones de Huttington )
-Que signifie défendre des femmes avec un foulard si on ne respecte pas leur parole ?
Je pense que en les rendant muettes ou en déformant leurs propos , certains comme Laurent Levy voudraient nous faire croire que l’islamisme n’a rien a voir avec l’émergence d’une importante faction fasciste en son sein, faction qui est évidemment combattue par les premiers concernés , les musulmans . C'est cette faction, qui s'est récemment distinguée a Hambourg dans l'attaque d'un cortège pro kurde et que j'ai désignée comme Islamo-fasciste . Les kurdes sont très clairs sur son origine , voici ce qu’exprime Salih Muslim ce 13 octobre
« Soi-disant, ils fondent le Califat ou je ne sais quoi. En 1500 ans la pensée humaine a changé. Maintenant personne n'accepterait cette forme de vie. C'est pour cela que ce n'est pas une stratégie ou une idéologie réalisable. Ils les trompent et les utilisent pour pouvoir les envoyer dans certains endroits. Au début, c'est le régime syrien qui a fondé Daesh et le régime utilise encore certains de ces groupes. Assad a dès le début de la Révolution Syrienne libéré les prisonniers islamistes détenus dans ses propres prisons. »
http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-azadi/131014/moslim-pendant-querdogan-mangeait-des-kebab-avec-assad-j-etais-soumis-la-torture
-Dans la conclusion de son texte , Laurent Levy résume la genése de DAESH avec un seule expression « créature de l ’occident « ..
Or ce n’est pas ce que disent les mères kurdes dont il utilise la photo , elles ne désignent pas l’occident mais
« les « djihadistes », soutenus notamment par la Turquie et des Monarchie du Golfe. - See more at: http://www.actukurde.fr/actualites/663/les-meres-kurdes-forment-leur-bataillon.html#sthash.Rp7kUj2M.dpuf »
où est il question "d'occident " là dedans ?
( parler ici "d'occident" au lieu d'états occidentaux /impérialistes / nous renvoie a une sémantique digne des épigones de Huttington )
-Que signifie défendre des femmes avec un foulard si on ne respecte pas leur parole ?
Je pense que en les rendant muettes ou en déformant leurs propos , certains comme Laurent Levy voudraient nous faire croire que l’islamisme n’a rien a voir avec l’émergence d’une importante faction fasciste en son sein, faction qui est évidemment combattue par les premiers concernés , les musulmans . C'est cette faction, qui s'est récemment distinguée a Hambourg dans l'attaque d'un cortège pro kurde et que j'ai désignée comme Islamo-fasciste . Les kurdes sont très clairs sur son origine , voici ce qu’exprime Salih Muslim ce 13 octobre
« Soi-disant, ils fondent le Califat ou je ne sais quoi. En 1500 ans la pensée humaine a changé. Maintenant personne n'accepterait cette forme de vie. C'est pour cela que ce n'est pas une stratégie ou une idéologie réalisable. Ils les trompent et les utilisent pour pouvoir les envoyer dans certains endroits. Au début, c'est le régime syrien qui a fondé Daesh et le régime utilise encore certains de ces groupes. Assad a dès le début de la Révolution Syrienne libéré les prisonniers islamistes détenus dans ses propres prisons. »
http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-azadi/131014/moslim-pendant-querdogan-mangeait-des-kebab-avec-assad-j-etais-soumis-la-torture
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Islamophobie
Tout cela a un intérêt très relatif : la question de la responsabilité des puissances occidentales dans l'avènement de l'EI mériterait un long débat, mais se concentrer sur la question permet surtout d'éluder l'idée centrale présentée par Laurent Lévy, idée assez simple et qui devrait à peine mériter un débat n'était le contexte actuel en France : ce n'est pas parce qu'on porte un foulard qu'on ne peut pas se battre pour sa liberté.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Islamophobie
Toussaint :
l'émancipation des femmes en parole mais aussi en acte
Exact... et notamment pour les racistes blancs de l'extrême gauche française et surtout gauloise, essayer de s'émanciper de leurs préjugés sur les femmes qui luttent avec ou sans foulard, sans nécessairement se soumettre aux codes vestimentaires blancs chrétiens, voire croisés..
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Vérié2
Tu peux manier les insultes à ta guise mais je te précise que je ne fais jamais, ni ici, ni ailleurs, référence à la "laïcité".
Je n'en ai d'ailleurs pas parlé une seule fois (sauf dans tes cauchemars) et ce n'est jamais au nom de ce concept creux que j'exprime un point de vue.
ultra-laïques maniaques, comme toi Dinky
Tu peux manier les insultes à ta guise mais je te précise que je ne fais jamais, ni ici, ni ailleurs, référence à la "laïcité".
Je n'en ai d'ailleurs pas parlé une seule fois (sauf dans tes cauchemars) et ce n'est jamais au nom de ce concept creux que j'exprime un point de vue.
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Islamophobie
Rien compris de ton intervention !?Toussaint a écrit:le PIR lutte contre toutes les formes de domination impériale, coloniale
Et la lutte des kurdes ne rentre pas là dedans? Dis, Dühring, les kurdes, tu connais? Ou plus simplement tu ne sais plus lire dès que de textes du PIR il s'agit? Rigolo, va....
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Islamophobie
C'est vrai que cette logorrhée devient fatigante à la longue ! Gaulois, blanc, extrême-gauche française, ... presque pire que le PIR. Mais soyons heureux, Toussaint n'a pas tout à fait épuisé le registre des qualificatifs honteux. Il nous épargne le pétainisme,alexi a écrit:Toussaint :
l'émancipation des femmes en parole mais aussi en acte
Exact... et notamment pour les racistes blancs de l'extrême gauche française et surtout gauloise, essayer de s'émanciper de leurs préjugés sur les femmes qui luttent avec ou sans foulard, sans nécessairement se soumettre aux codes vestimentaires blancs chrétiens, voire croisés..
Fatigant ? Éreintant !
Oups, j'étais tellement fatigué de lire cette prose que j'ai sauté la fin : blancs chrétiens (ben oui y a des chrétiens de couleur qu'il s'agit d'épargner de cette litanie, faut éviter les dégâts collatéraux), croisés. Donc j'ai barré dans mon intervention le "reliquat judéo-chrétien". D'ailleurs, il me semble que du temps des croisés la place de la femme dans la société occidentale n'était pas très brillante. En conséquence, j'ai du mal à faire le lien entre croisé, croisade et féminisme ! Mais bon, je ne suis pas prof ni instit, j'ai probablement des carences judéo-gauloiso-franchouillardo-racisto-croisées.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Islamophobie
Ce n'est pas une insulte mais une caractérisation politique. Certes tu ne te revendiques pas de la laïcité, mais tu te comportes (du moins dans tes messages) comme les ultra-laïques.Dinky a écrit:Vérié2ultra-laïques maniaques, comme toi Dinky
Tu peux manier les insultes à ta guise mais je te précise que je ne fais jamais, ni ici, ni ailleurs, référence à la "laïcité".
Je n'en ai d'ailleurs pas parlé une seule fois (sauf dans tes cauchemars) et ce n'est jamais au nom de ce concept creux que j'exprime un point de vue.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Nadine Morano fait un scandale gare de l'Est parce qu'elle rencontre une femme voilée :
Voilà bien le type même de comportement obsessionnel : Morano disjoncte dès qu'elle voit une Musulmane voilée. Tant qu'il ne s'agit que d'individus malades comme elle, ce n'est pas trop grave. Mais, si une telle islamophobie paranoïaque s'emparait des masses, on en arriverait à des lynchages...http://www.20minutes.fr/politique/1461039-20141014-paris-nadine-morano-fait-scandale-gare
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
C'est possible mais en l'occurence il ne s'agit pas d'un voile mais d'une burqa.Vérié :
Morano disjoncte dès qu'elle voit une Musulmane voilée.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Selon Morano...alexi a écrit:C'est possible mais en l'occurence il ne s'agit pas d'un voile mais d'une burqa.Vérié :
Morano disjoncte dès qu'elle voit une Musulmane voilée.
Et, si elle n'exagère pas, ça ne serait probablement pas une burqa (grillagée), mais plutôt une sorte de tchador.
Ta remarque signifie-t-elle que tu lui donnes raison d'aller chercher les flics ? J'espère que non ! Ce n'est certainement pas la répression policière qui fera reculer ce genre de pratique...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Selon Vérié, probablement.Vérié :
Selon Morano...
Et, si elle n'exagère pas, ça ne serait probablement pas une burqa (grillagée), mais plutôt une sorte de tchador.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Je crois que Vérié est un peu plus crédible que Morano sur le sujet. D'autant que des burqas en France, je ne sais pas s'il y en a jamais eu.
Mais franchement Alexi, c'est tout ce que t'inspire l'affaire, un débat sémantique sur sa tenue? Tu trouves la réaction de Morano normale? Justifiée? Utile à qui que ce soit?
Mais franchement Alexi, c'est tout ce que t'inspire l'affaire, un débat sémantique sur sa tenue? Tu trouves la réaction de Morano normale? Justifiée? Utile à qui que ce soit?
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
C'est un bon citoyen respectueux des lois...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Islamophobie
Comment peut-il se vouloir plus crédible sur la véracité d'un fait auquel il n'a pas assisté ?!
Duzgun :
Je crois que Vérié est un peu plus crédible que Morano sur le sujet. D'autant que des burqas en France, je ne sais pas s'il y en a jamais eu.
Vérié nous a habitué à plus de rigueur journalistique !
Puisque Duzgun ne sait pas s'il y a jamais eu de burqa en France, c'est que cela n'existe pas, CQFD
Pour ma part, j'ai dû halluciner à plusieurs reprises.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Nadine Morano fait un scandale gare de l'Est parce qu'elle rencontre une femme voilée :Voilà bien le type même de comportement obsessionnel : Morano disjoncte dès qu'elle voit une Musulmane voilée. Tant qu'il ne s'agit que d'individus malades comme elle, ce n'est pas trop grave. Mais, si une telle islamophobie paranoïaque s'emparait des masses, on en arriverait à des lynchages...http://www.20minutes.fr/politique/1461039-20141014-paris-nadine-morano-fait-scandale-gare
L' islamophobie de Morano est un filon raciste ancien...
http://www.bfmtv.com/politique/nadine-morano-critique-la-pres-828702.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
La construction médiatique des « djihadistes » Saïd Bouamama
Un nouveau terme est entré dans le vocabulaire du français moyen ces derniers mois, celui de « djihadiste ». Quotidiennement, les grands médias abordent le sujet et diffusent des grilles explicatives qui forgent les opinions publiques, orientent les réactions, suscitent des prises de positions. Des « experts » et des « spécialistes » aux noms savants sont appelés à la rescousse pour offrir une caution scientifique aux affirmations médiatiques.
Au-delà de l’apparente diversité des points de vue se cache une unicité d’analyse. En dépit du vernis d’objectivité des articles et des reportages, quatre récurrences idéologiques sont repérables : l’essentialisation de l’islam, l’injonction à la justification adressée à tous les musulmans, la négation des causes internes aux pays occidentaux et la justification de la guerre. Ces quatre discours médiatiques diffusés sur fond de sensationnalisme ne sont pas anodins. Ils ont une fonction sociale et politique. Ils contribuent à produire une réalité sociale et politique lourde de conséquences.
Sensationnalisme
Le ton dominant des discours médiatiques est au sensationnalisme. Nous serions devant un phénomène sensationnel, non seulement inédit mais également imprévisible. Des chiffres sont assénés et les progressions fulgurantes des départs vers la Syrie sont mises en exergue : « Jamais le nombre officiel de participants français au djihad n’a été aussi élevé. En juillet, le ministre de l’Intérieur évaluait à 800 le nombre de personnes engagées dans des opérations islamistes au Moyen-Orient. Un chiffre qui avait déjà augmenté de 56% en quelques mois : ils étaient 500 en avril. Un an plus tôt, en mars 2013, ils étaient seulement 50 Français à avoir choisi le djihad. Une augmentation constante du nombre de combattants volontaires qui souligne les difficultés à endiguer le flux des départs vers l’Irak ou la Syrie (1). » Des titres angoissants font la couverture de nos hebdomadaires et de nos quotidiens ou la présentation de documentaires d’actualité : « Djihadisme-La France mal protégée(2) » pour l’Express, « l’Etat de la menace terroriste en France » pour I-télé (3), « Les Djihadistes s’entraînent dans les Ardennes Belges » pour L’Union l’Ardennais (4), etc.
La fabrique de la peur fonctionne à plein régime avec ses deux conséquences logiques : le renoncement à l’explication rationnelle au profit de réactions émotionnelles d’une part et la production d’une demande de sécurité au prix même d’une atteinte aux libertés fondamentales d’autre part. Au-delà des cibles actuelles, c’est la logique sécuritaire qui s’installe encore plus profondément dans notre société. Le mécanisme a été décrit de la manière suivante par Serge Quadrupanni : « L’antiterrorisme est la pointe avancée, l’avant-garde conceptuelle et pratique d’une politique de la peur qui tend à infiltrer tous les recoins de la société. Cette politique de production simultanée de peurs et de contrôles censés les juguler est condamnée à s’inventer sans cesse de nouveaux ennemis : après le terroriste, le jeune des quartiers populaires et le jeune tout court, l’enfant, l’internaute, le fou, l’immigré, l’étranger, le musulman, le rom (5)… ».
Prévenons la critique d’être dans une « théorie du complot (6) » qui apparaît désormais à chaque remise en cause des mécanismes de domination. Il n’y a nul besoin de croire en une quelconque « théorie du complot » pour constater l’existence de stratégies de la part des classes dominantes pour orienter l’opinion, pour masquer des réalités, pour imposer des choix en les présentant comme souhaitables et nécessaires.
Essentialisation
Le premier leitmotiv des discours médiatiques dominants que permet l’imposition du sensationnalisme est une construction essentialiste de l’Islam. L’essentialisation est l’opération de pensée consistant à homogénéiser une réalité plurielle, à la dé-historiciser et à la présenter ainsi reconstruite comme l’explication invariante à l’ensemble des événements et/ou des comportements des personnes censées avoir un lien avec cette réalité. Depuis de nombreuses années, cette construction essentialiste de l’Islam est diffusée par de multiples canaux avec comme conséquence un développement de l’islamophobie : l’Islam ainsi reconstruit est censé ne pas connaître de séparation entre le religieux et le politique avec en conséquence logique une allergie des musulmans à l’égard de la démocratie. Il serait basé sur une inégalité entre les sexes avec, comme résultat logique, un sexisme exacerbé des hommes musulmans et une soumission tout aussi prégnante des femmes musulmanes, il serait contradictoire avec la rationalité et produirait de ce fait une tendance plus forte à la fanatisation, etc.
Une des conséquences du processus d’essentialisation est l’utilisation comme synonymes des termes « Islam » et « musulman ». Tous les comportements des musulmans peuvent de cette manière s’expliquer par cet Islam essentialisé. Le boxeur Mohammed Ali a répondu de manière lapidaire à ce type de raisonnement dans un échange célèbre avec un journaliste à propos des attentats du 11 septembre : « Comment vous sentez-vous à l’idée que vous partagez avec les suspects arrêtés par le FBI la même foi ?- Et vous, rétorqua-t-il, comment vous sentez-vous à l’idée qu’Hitler partageait la vôtre ? (7) »
Injonction
La division binaire porte une logique de suspicion. Dans le même temps où il est célébré, le « musulman modéré » est sommé de s’expliquer, de prendre la parole, de condamner les « radicaux ». Il est en quelque sorte responsable de tous les actes et propos qui sont tenus au nom de l’Islam par tous ceux qui sur la planète se revendiquent de cette religion. Ses silences sont diagnostiqués au mieux comme irresponsabilité et au pire comme complicité. Le Figaro peut ainsi initier un sondage en ligne le 25 septembre dernier autour de la question éloquente suivante : « Les musulmans de France manifestent-ils suffisamment leur opposition à la menace terroriste ? ». La Libre Belgique peut titrer un de ses articles le 28 septembre : « Les musulmans doivent-ils se dissocier des djihadistes ? ». La campagne « NotInMyName » (Pas en notre nom) fait non seulement la Une de tous les médias pendant plusieurs jours mais est reprise par le président Obama lui-même déclarant à l’assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre : « Il temps pour le monde – et particulièrement pour les communautés musulmanes – de rejeter explicitement, énergiquement et systématiquement l’idéologie d’al Qaida et de l’Etat Islamique. »
Alors que l’accusation de « communautarisme » est devenue fréquente lorsque sont abordées des questions liées à l’Islam, il est ici demandé aux musulmans de s’exprimer comme collectivité. En acceptant de se prêter au jeu de la condamnation comme en refusant l’injonction de justification, le résultat est le même : la reproduction du stéréotype présentant les « musulmans » comme totalité homogène non parcourue de contradictions. L’injonction de justification fonctionne selon la même logique que celle des « peines collectives » de l’époque coloniale. Jadis, des groupes entiers pouvaient être condamnés pour des faits qu’ils n’avaient pas commis, désormais des groupes entiers doivent se justifier pour des actes dont ils ne sont pas responsables. Car bien sûr « gare au silence » : il est immédiatement perçu comme synonyme de complicité.
La logique n’est pas nouvelle et a été déployée de nombreuses fois dans le passé à propos de l’immigration et de ses enfants français. Pour ne prendre qu’un exemple, rappelons les révoltes des quartiers populaires de novembre 2005. Une seule question était alors posée aux personnes issues de l’immigration invitées sur les plateaux : celle de la condamnation des révoltes. Mais nous pourrions citer également l’injonction (lorsque l’on est issu de l’immigration) de prouver que l’on est intégré, que l’on n’est pas homophobe, pas sexiste, pas antisémite, etc.
La division binaire fréquente entre des musulmans « modérés » et des « musulmans radicaux » ne change rien de fondamental à l’essentialisation. Le musulman modéré serait celui qui pratique l’Islam avec modération et le musulman radical celui qui pratique l’Islam sans modération. En définitive, cette division binaire essentialiste attribue au dit « radical » un brevet d’islamité car si l’Islam a besoin d’être modéré c’est qu’il porte donc en lui, dans son essence des tendances dangereuses. Comme le souligne Maurice Tarik Maschino : « le musulman modéré est une abstraction, un pseudo-concept ou un concept de guerre, dont la fonction est d’exciter dans l’imaginaire des lecteurs les stéréotypes habituels qui stigmatisent les musulmans (. »
Négation
L’essentialisation et l’injonction de justification ont une fonction sociale et politique : celle de masquer les causes qui peuvent conduire des jeunes Français à se porter candidats pour partir en Syrie. Dans tous les processus sociaux, l’interrogation de la seule « offre » (ici l’offre de « djihadisme ») conduit à une réduction de la réalité. Le silence sur la « demande » est une négation des véritables causes du processus étudié. L’enjeu est de taille car la prise en compte de la demande conduit à s’intéresser aux conditions matérielles d’existence de la partie de notre population issue de l’immigration postcoloniale.
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable. Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle. Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens.
L’explication médiatique en termes « d’auto-radicalisation » devenue courante ne rompt pas avec cette négation des causes de la demande. Les offreurs seraient devenus des experts de l’endoctrinement informatique et cela suffirait à expliquer le processus. Ici aussi l’interrogation sur les facteurs qui rendent certains plus perméables à cette offre est évacuée. Le vernis psychologisant de nombreux reportages visent à couvrir d’un discours à prétention savante l’opération de négation des causes réelles.
La justification
L’essentialisation, l’injonction et la négation conduisent enfin à éluder tous les débats sur les réels buts de guerres. Les enjeux pétro-gaziers et géostratégiques disparaissent entièrement du débat pour ne laisser place qu’à l’urgence d’un consensus « anti-barbare ». Il faut le dire, l’opération est pour l’instant une réussite : les interventions en Syrie, en Côte d’Ivoire et en Centre-Afrique ne suscitent pour l’instant pas de grandes réactions. En mettant l’ensemble des acteurs sociaux susceptibles de s’opposer à la guerre dans un climat de crainte et dans des explications essentialistes, c’est le mouvement anti-impérialiste et anti-guerre qui est détruit. Ce climat et ces explications permettent de ne pas interroger les tactiques et stratégies concrètes : soutien à des groupes que l’on prétend combattre ensuite, présentation de monarchies obscurantistes (Arabie Saoudite, Qatar, etc.) comme des alliés, etc.
La construction médiatique des djihadistes s’inscrit ainsi dans une stratégie guerrière. Peu importe que cela se réalise de manière consciente ou non par les acteurs des médias : le résultat est le même.
Notes :
Le Figaro.fr du 14 septembre 2014.
L’Express N° 3300 du 1-10-2014.
I-télé du 15 septembre 2014.
L’Union l’Ardennais du 3-10-2014.
Serge Quadrupanni, La politique de la peur, Seuil, Paris, 2011, p. 24.
Pour une critique approfondie de l’invention de la théorie du complot et son instrumentalisation (En particulier par Taguief et Boudon) contre toute critique du système de domination capitaliste, voir : L’invention de la théorie du complot ou les aveux de la sociologie libérale, in Terreur et Possession, enquête sur la police des populations à l’ère technologique, éditions de l’échappée, Paris, 2008.
Propos rapportés par Sylvain Cypel in Le Monde, le 6 octobre 2001
Maurice Tarik Maschino, Qu’est-ce qu’un musulman modéré ?, El Watan du 28 mars 2012.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/15/la-construction-mediatique-des-djihadistes-said-bouamama/
Un nouveau terme est entré dans le vocabulaire du français moyen ces derniers mois, celui de « djihadiste ». Quotidiennement, les grands médias abordent le sujet et diffusent des grilles explicatives qui forgent les opinions publiques, orientent les réactions, suscitent des prises de positions. Des « experts » et des « spécialistes » aux noms savants sont appelés à la rescousse pour offrir une caution scientifique aux affirmations médiatiques.
Au-delà de l’apparente diversité des points de vue se cache une unicité d’analyse. En dépit du vernis d’objectivité des articles et des reportages, quatre récurrences idéologiques sont repérables : l’essentialisation de l’islam, l’injonction à la justification adressée à tous les musulmans, la négation des causes internes aux pays occidentaux et la justification de la guerre. Ces quatre discours médiatiques diffusés sur fond de sensationnalisme ne sont pas anodins. Ils ont une fonction sociale et politique. Ils contribuent à produire une réalité sociale et politique lourde de conséquences.
Sensationnalisme
Le ton dominant des discours médiatiques est au sensationnalisme. Nous serions devant un phénomène sensationnel, non seulement inédit mais également imprévisible. Des chiffres sont assénés et les progressions fulgurantes des départs vers la Syrie sont mises en exergue : « Jamais le nombre officiel de participants français au djihad n’a été aussi élevé. En juillet, le ministre de l’Intérieur évaluait à 800 le nombre de personnes engagées dans des opérations islamistes au Moyen-Orient. Un chiffre qui avait déjà augmenté de 56% en quelques mois : ils étaient 500 en avril. Un an plus tôt, en mars 2013, ils étaient seulement 50 Français à avoir choisi le djihad. Une augmentation constante du nombre de combattants volontaires qui souligne les difficultés à endiguer le flux des départs vers l’Irak ou la Syrie (1). » Des titres angoissants font la couverture de nos hebdomadaires et de nos quotidiens ou la présentation de documentaires d’actualité : « Djihadisme-La France mal protégée(2) » pour l’Express, « l’Etat de la menace terroriste en France » pour I-télé (3), « Les Djihadistes s’entraînent dans les Ardennes Belges » pour L’Union l’Ardennais (4), etc.
La fabrique de la peur fonctionne à plein régime avec ses deux conséquences logiques : le renoncement à l’explication rationnelle au profit de réactions émotionnelles d’une part et la production d’une demande de sécurité au prix même d’une atteinte aux libertés fondamentales d’autre part. Au-delà des cibles actuelles, c’est la logique sécuritaire qui s’installe encore plus profondément dans notre société. Le mécanisme a été décrit de la manière suivante par Serge Quadrupanni : « L’antiterrorisme est la pointe avancée, l’avant-garde conceptuelle et pratique d’une politique de la peur qui tend à infiltrer tous les recoins de la société. Cette politique de production simultanée de peurs et de contrôles censés les juguler est condamnée à s’inventer sans cesse de nouveaux ennemis : après le terroriste, le jeune des quartiers populaires et le jeune tout court, l’enfant, l’internaute, le fou, l’immigré, l’étranger, le musulman, le rom (5)… ».
Prévenons la critique d’être dans une « théorie du complot (6) » qui apparaît désormais à chaque remise en cause des mécanismes de domination. Il n’y a nul besoin de croire en une quelconque « théorie du complot » pour constater l’existence de stratégies de la part des classes dominantes pour orienter l’opinion, pour masquer des réalités, pour imposer des choix en les présentant comme souhaitables et nécessaires.
Essentialisation
Le premier leitmotiv des discours médiatiques dominants que permet l’imposition du sensationnalisme est une construction essentialiste de l’Islam. L’essentialisation est l’opération de pensée consistant à homogénéiser une réalité plurielle, à la dé-historiciser et à la présenter ainsi reconstruite comme l’explication invariante à l’ensemble des événements et/ou des comportements des personnes censées avoir un lien avec cette réalité. Depuis de nombreuses années, cette construction essentialiste de l’Islam est diffusée par de multiples canaux avec comme conséquence un développement de l’islamophobie : l’Islam ainsi reconstruit est censé ne pas connaître de séparation entre le religieux et le politique avec en conséquence logique une allergie des musulmans à l’égard de la démocratie. Il serait basé sur une inégalité entre les sexes avec, comme résultat logique, un sexisme exacerbé des hommes musulmans et une soumission tout aussi prégnante des femmes musulmanes, il serait contradictoire avec la rationalité et produirait de ce fait une tendance plus forte à la fanatisation, etc.
Une des conséquences du processus d’essentialisation est l’utilisation comme synonymes des termes « Islam » et « musulman ». Tous les comportements des musulmans peuvent de cette manière s’expliquer par cet Islam essentialisé. Le boxeur Mohammed Ali a répondu de manière lapidaire à ce type de raisonnement dans un échange célèbre avec un journaliste à propos des attentats du 11 septembre : « Comment vous sentez-vous à l’idée que vous partagez avec les suspects arrêtés par le FBI la même foi ?- Et vous, rétorqua-t-il, comment vous sentez-vous à l’idée qu’Hitler partageait la vôtre ? (7) »
Injonction
La division binaire porte une logique de suspicion. Dans le même temps où il est célébré, le « musulman modéré » est sommé de s’expliquer, de prendre la parole, de condamner les « radicaux ». Il est en quelque sorte responsable de tous les actes et propos qui sont tenus au nom de l’Islam par tous ceux qui sur la planète se revendiquent de cette religion. Ses silences sont diagnostiqués au mieux comme irresponsabilité et au pire comme complicité. Le Figaro peut ainsi initier un sondage en ligne le 25 septembre dernier autour de la question éloquente suivante : « Les musulmans de France manifestent-ils suffisamment leur opposition à la menace terroriste ? ». La Libre Belgique peut titrer un de ses articles le 28 septembre : « Les musulmans doivent-ils se dissocier des djihadistes ? ». La campagne « NotInMyName » (Pas en notre nom) fait non seulement la Une de tous les médias pendant plusieurs jours mais est reprise par le président Obama lui-même déclarant à l’assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre : « Il temps pour le monde – et particulièrement pour les communautés musulmanes – de rejeter explicitement, énergiquement et systématiquement l’idéologie d’al Qaida et de l’Etat Islamique. »
Alors que l’accusation de « communautarisme » est devenue fréquente lorsque sont abordées des questions liées à l’Islam, il est ici demandé aux musulmans de s’exprimer comme collectivité. En acceptant de se prêter au jeu de la condamnation comme en refusant l’injonction de justification, le résultat est le même : la reproduction du stéréotype présentant les « musulmans » comme totalité homogène non parcourue de contradictions. L’injonction de justification fonctionne selon la même logique que celle des « peines collectives » de l’époque coloniale. Jadis, des groupes entiers pouvaient être condamnés pour des faits qu’ils n’avaient pas commis, désormais des groupes entiers doivent se justifier pour des actes dont ils ne sont pas responsables. Car bien sûr « gare au silence » : il est immédiatement perçu comme synonyme de complicité.
La logique n’est pas nouvelle et a été déployée de nombreuses fois dans le passé à propos de l’immigration et de ses enfants français. Pour ne prendre qu’un exemple, rappelons les révoltes des quartiers populaires de novembre 2005. Une seule question était alors posée aux personnes issues de l’immigration invitées sur les plateaux : celle de la condamnation des révoltes. Mais nous pourrions citer également l’injonction (lorsque l’on est issu de l’immigration) de prouver que l’on est intégré, que l’on n’est pas homophobe, pas sexiste, pas antisémite, etc.
La division binaire fréquente entre des musulmans « modérés » et des « musulmans radicaux » ne change rien de fondamental à l’essentialisation. Le musulman modéré serait celui qui pratique l’Islam avec modération et le musulman radical celui qui pratique l’Islam sans modération. En définitive, cette division binaire essentialiste attribue au dit « radical » un brevet d’islamité car si l’Islam a besoin d’être modéré c’est qu’il porte donc en lui, dans son essence des tendances dangereuses. Comme le souligne Maurice Tarik Maschino : « le musulman modéré est une abstraction, un pseudo-concept ou un concept de guerre, dont la fonction est d’exciter dans l’imaginaire des lecteurs les stéréotypes habituels qui stigmatisent les musulmans (. »
Négation
L’essentialisation et l’injonction de justification ont une fonction sociale et politique : celle de masquer les causes qui peuvent conduire des jeunes Français à se porter candidats pour partir en Syrie. Dans tous les processus sociaux, l’interrogation de la seule « offre » (ici l’offre de « djihadisme ») conduit à une réduction de la réalité. Le silence sur la « demande » est une négation des véritables causes du processus étudié. L’enjeu est de taille car la prise en compte de la demande conduit à s’intéresser aux conditions matérielles d’existence de la partie de notre population issue de l’immigration postcoloniale.
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable. Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle. Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens.
L’explication médiatique en termes « d’auto-radicalisation » devenue courante ne rompt pas avec cette négation des causes de la demande. Les offreurs seraient devenus des experts de l’endoctrinement informatique et cela suffirait à expliquer le processus. Ici aussi l’interrogation sur les facteurs qui rendent certains plus perméables à cette offre est évacuée. Le vernis psychologisant de nombreux reportages visent à couvrir d’un discours à prétention savante l’opération de négation des causes réelles.
La justification
L’essentialisation, l’injonction et la négation conduisent enfin à éluder tous les débats sur les réels buts de guerres. Les enjeux pétro-gaziers et géostratégiques disparaissent entièrement du débat pour ne laisser place qu’à l’urgence d’un consensus « anti-barbare ». Il faut le dire, l’opération est pour l’instant une réussite : les interventions en Syrie, en Côte d’Ivoire et en Centre-Afrique ne suscitent pour l’instant pas de grandes réactions. En mettant l’ensemble des acteurs sociaux susceptibles de s’opposer à la guerre dans un climat de crainte et dans des explications essentialistes, c’est le mouvement anti-impérialiste et anti-guerre qui est détruit. Ce climat et ces explications permettent de ne pas interroger les tactiques et stratégies concrètes : soutien à des groupes que l’on prétend combattre ensuite, présentation de monarchies obscurantistes (Arabie Saoudite, Qatar, etc.) comme des alliés, etc.
La construction médiatique des djihadistes s’inscrit ainsi dans une stratégie guerrière. Peu importe que cela se réalise de manière consciente ou non par les acteurs des médias : le résultat est le même.
Notes :
Le Figaro.fr du 14 septembre 2014.
L’Express N° 3300 du 1-10-2014.
I-télé du 15 septembre 2014.
L’Union l’Ardennais du 3-10-2014.
Serge Quadrupanni, La politique de la peur, Seuil, Paris, 2011, p. 24.
Pour une critique approfondie de l’invention de la théorie du complot et son instrumentalisation (En particulier par Taguief et Boudon) contre toute critique du système de domination capitaliste, voir : L’invention de la théorie du complot ou les aveux de la sociologie libérale, in Terreur et Possession, enquête sur la police des populations à l’ère technologique, éditions de l’échappée, Paris, 2008.
Propos rapportés par Sylvain Cypel in Le Monde, le 6 octobre 2001
Maurice Tarik Maschino, Qu’est-ce qu’un musulman modéré ?, El Watan du 28 mars 2012.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/15/la-construction-mediatique-des-djihadistes-said-bouamama/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Alexi, voici ce que j'ai écrit :
Je déplore que tu pinailles ainsi sur ce genre de choses sans te prononcer sur le fond : Morano est-elle oui ou non une islamophobe obsessionnelle et avait-elle oui ou non raison d'aller chercher les flics ?
Voici ton commentaire :Vérié
ça ne serait probablement pas une burqa (grillagée), mais plutôt une sorte de tchador.
Tu n'as semble-t-il pas remarqué que j'ai employé le terme "probablement", car effectivement je n'y ai pas assisté. Mais les burqas, qu'on confond souvent dans le langage courant et journalistique avec le voile dit intégral, sont extrèmement rares en France. De plus, j'ai une confiance limitée en Morano, c'est tout.Comment peut-il se vouloir plus crédible sur la véracité d'un fait auquel il n'a pas assisté ?!
Vérié nous a habitué à plus de rigueur journalistique !
Je déplore que tu pinailles ainsi sur ce genre de choses sans te prononcer sur le fond : Morano est-elle oui ou non une islamophobe obsessionnelle et avait-elle oui ou non raison d'aller chercher les flics ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
"Le silence sur la « demande » est une négation des véritables causes du processus étudié. L’enjeu est de taille car la prise en compte de la demande conduit à s’intéresser aux conditions matérielles d’existence de la partie de notre population issue de l’immigration postcoloniale.
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable. Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle. Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens."
Bouamama fait semblant d'oublier que beaucoup de ces jeunes non seulement sont trop jeunes pour avoir subi ce qu'il évoque mais que de plus ils ne sont pas du genre a subir "une discrimination massive et systémique " et des "contrôles au faciès a forte régularité"
http://www.sudinfo.be/1122567/article/2014-10-12/deux-ados-autrichiennes-coincees-en-syrie-elles-seraient-enceintes
Or ces conditions révèlent une discrimination massive et systémique rendant pour de nombreux jeunes l’avenir impensable. Elles soulignent une précarité rendant la quotidienneté invivable. Elles mettent en exergue un rapport à la police rythmé de contrôles au faciès à forte régularité et producteur d’un sentiment diffus d’insécurité. Elles dévoilent une mise en suspicion permanente dans les médias avec pour ces dernières décennies une islamophobie en croissance exponentielle. Ce sont tous ces facteurs qui peuvent se concentrer dans des trajectoires individuelles pour faire émerger une « demande », exactement comme des facteurs similaires peuvent conduire d’autres jeunes aux comportements suicidaires, à une demande de secte, à de la violence contre soi et contre les siens."
Bouamama fait semblant d'oublier que beaucoup de ces jeunes non seulement sont trop jeunes pour avoir subi ce qu'il évoque mais que de plus ils ne sont pas du genre a subir "une discrimination massive et systémique " et des "contrôles au faciès a forte régularité"
http://www.sudinfo.be/1122567/article/2014-10-12/deux-ados-autrichiennes-coincees-en-syrie-elles-seraient-enceintes
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Islamophobie
Encore une fois, on peut critiquer le PIR sur pas mal de points, mais ta remarque, Nestor, traduit une grande méconnaissance de la situation, du vécu, de la psychologie d'une grande partie des jeunes "issus de l'immigration". Nier qu'ils subissent une discrimination et des contrôles au faciès est franchement aussi surprenant qu'absurde...Nestor
Bouamama fait semblant d'oublier que beaucoup de ces jeunes non seulement sont trop jeunes pour avoir subi ce qu'il évoque mais que de plus ils ne sont pas du genre a subir "une discrimination massive et systémique " et des "contrôles au faciès a forte régularité"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Encore une fois, on peut critiquer le PIR sur pas mal de points, mais ta remarque, Nestor, traduit une grande méconnaissance de la situation, du vécu, de la psychologie d'une grande partie des jeunes "issus de l'immigration". Nier qu'ils subissent une discrimination et des contrôles au faciès est franchement aussi surprenant qu'absurde...Nestor
Bouamama fait semblant d'oublier que beaucoup de ces jeunes non seulement sont trop jeunes pour avoir subi ce qu'il évoque mais que de plus ils ne sont pas du genre a subir "une discrimination massive et systémique " et des "contrôles au faciès a forte régularité"
Je n'ai rien nié du tout concernant l'existence des discriminations , je dis que beaucoup de jeunes partis en Syrie n'ont rien avoir avec ces motivations car ils ne font pas parti des jeunes concernés par ce contexte
Donc je mets fortement en doute cette nouvelle équation du PIR comme quoi les jeunes prolétaires issus de l'immigration sont de potentiels fascistes religieux , sur quels chiffres est elle basée ?
Encore une fois , comme dans le "détail" de l'erreur de Levy concernant l'équation DAECH = "créature de "l'occident " on nage dans des approximations .
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Page 10 sur 40 • 1 ... 6 ... 9, 10, 11 ... 25 ... 40
Page 10 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum