Islamophobie
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Re: Islamophobie
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Iftar antifasciste : Mêler l’utile à l’agréable
jeudi 25 juillet 201336 2 0Google +1
Iftar antifasciste samedi soir à Montparnasse.Il y a quelques jours, Sarah, Laila et d’autres amis se sont réunis dans une salle à Paris pour discuter. Le ras le bol était général alors le groupe a pensé à organiser un Ftour (une rupture du jeûne) géant et surtout antifasciste.
Un truc spontané, nécessaire, afin de répondre à l’urgence. Tous ont senti que face à la radicalisation de la violence islamophobe et raciste de ces derniers mois, il fallait agir. Alors, ce samedi 27 juillet sur le parvis de la Tour Montparnasse à partir de 20h30, ils invitent les gens à venir se rassembler pour montrer qu'ils sont bien là et qu'ils ne se laisseront pas faire. La météo s'annonce radieuse, une bonne occasion de mêler l'utile à l'agréable. Les organisateurs demandent aux convives d'apporter avec eux plats et boissons.
Interview sans passer par quatre chemins avec les initiateurs de ce rassemblement.
LCDA : Comment est venue l'idée du Ftour antifasciste?
Cette idée provient d'un groupe de militants qui se sont rencontrés dans le cadre de la lutte palestinienne mais qui se sont aussi rejoints autour d'autres luttes: actions contre les massacres des Rohingyas, la minorité musulmane de Birmanie, rassemblement à Argenteuil suite aux agressions de femmes voilées, les rassemblements antifascistes suite à la mort de Clément Méric.
Ces différents combats nous amènent naturellement à questionner la place des luttes antifascistes/antiracistes et plus précisément la place de la lutte contre l'Islamophobie qui peine à s'imposer dans un système impérialiste et de plus en plus fascisant.
Si on se cantonne à la France, l'Islam est une religion clairement stigmatisée depuis plusieurs années, les actes et les discours islamophobes deviennent monnaie courante aujourd'hui et ce rejet des musulmans est partagé par l'Etat, des partis politiques de l'extrême droite à l'extrême gauche. Cela a contaminé une large partie de l’opinion publique.
En effet, certain-e-s n'hésitent plus à utiliser la violence en toute impunité pour exprimer leur haine envers les musulman-e-s.Ainsi, dans ce contexte, il nous a semblé urgent de dessiner une ligne de front qui pose le problème de l’islamophobie à partir d’une critique radicale de l’ordre en place (capitalisme, productivisme, impérialisme, centralisme) et qui de ce fait refuse de poser la question de l’islamophobie à partir d’un référentiel assimilationniste mais à partir d’un référentiel propre en excluant toute forme de paternalisme.
Ainsi, le ftour ou Iftar qui est un évènement relevant du culte musulman, vise donc à mettre en exergue la lutte contre l'Islamophobie mais aussi à imposer un rapport de forces entre nous et ceux qui cherchent à nous nuire en organisant cet évènement dans un quartier où se trouvent ceux qui sont les plus offensifs. En effet en étant sur le parvis de Montparnasse nous sommes au plus prêt des QG parisiens de nombreux groupes d’extrême droite.
LCDA : Quel est le but de ce rassemblement?
Le but de ce rassemblement est triple: tout d’abord, au nom de la dignité, il s’agit de lever la tête vis-à-vis des agresseurs de ces derniers mois et de faire un pied de nez aux milieux d’extrême droite de par la forme de ce rassemblement : une rupture de jeûne relevant clairement du culte musulman, et de par le lieu en étant au plus près des QG de certains de leurs groupuscules.Il s’agit aussi de poser la question de l’islamophobie par le bas, en partant des gens et non simplement en réaction à des politiques institutionnelles.Enfin et consécutivement, le but est également de construire, comme il a été évoqué précédemment, une nouvelle ligne de front qui pose l’islamophobie à partir d’une critique de l’ordre en place. En effet, ce genre de critique est très bien accepté si elle vient des féministes ou de l’extrême gauche, mais nous musulmans devons toujours nous comporter comme des invités et montrer à quel point nous respectons les règles du jeu avant de pouvoir avoir la parole. C’est pourquoi poser la question de l’islamophobie de cette façon nous paraît être une lutte stratégique importante pour faire progresser la justice dans ce pays.
LCDA : La situation est si grave que ça?
Non seulement la situation est grave mais elle ne cesse d'empirer et ceci dans un silence médiatique édifiant. Les musulman-e-s sont les principales cibles des fascistes.Deux femmes voilées ont été agressées à Argenteuil en l'espace d'un mois, l'une d'entre elles a perdu son bébé suite à cette agression, deux autres femmes voilées ont subi le même sort à Reims dont une à l’aide d’une arme blanche comme dans le cas de l’agression de Trappes. D'autres cas similaires ont été relevés dans d'autres villes de France.Si ce ne sont pas des agressions physiques, ce sont des agressions verbales mais ce sont aussi des discours provenant de la classe politique qui amènent non seulement à banaliser les actes islamophobes mais aussi à les provoquer: on peut rappeler Marine Le Pen qui a comparé les prières de rue à l'occupation allemande ou qui a lancé une polémique sur le fait qu'en Ile de France, les gens ne mangeaient plus que de la viande Hallal. Sans parler du ministre de l’intérieur Manuel Valls qui a déclaré que son premier combat serait le combat contre le voile.A gauche, la situation n’est guère plus réjouissante : paternalisme, assimilationniste, le front de gauche refuse par exemple de reconnaître la réalité de l’islamophobie.Pour le NPA on se souvient de l’affaire d’Ilham Moussaid…(NDLR: En 2010, la présence sur la liste du parti anticapitaliste dans le Vaucluse de la jeune femme portant un foulard, avait déclenché une vive polémique pendant la campagne, provoquant à terme la démission d’Ilham Moussaid). Aujourd’hui l’islamophobie est devenu un racisme ou une xénophobie légitime et les tensions, les malaises, les injustices sont une réalité qu’il nous faut affronter de front.
LCDA : A qui vous adressez-vous?
Aux gens ! et non à des institutions. Aux fachos pour leur dire qu’on ne baissera pas la tête et qu’ils ne nous font pas peur. Aux musulmans, pour affirmer que ces rues sont aussi à nous, que nous devons pouvoir y circuler la tête haute qu’elle soit voilée ou pas et qu’il nous appartient de nous organiser, de proposer des façons de vivre ensemble sans la tutelle de personne ! A tous ceux qui veulent faire progresser la justice en comprenant l’importance stratégique de la lutte contre l’islamophobie, pour qu’on puisse se coordonner et travailler ensemble.
LCDA : On peut lire dans votre communiqué, "entre nous-musulmans" et "eux groupuscules d'extrême droite", ne risquez-vous pas de vous enfermer dans un "vous" contre "eux"?
De fait, ce sont les groupes d’extrême droite qui ont choisi de prendre les musulmans pour cible, et après c’est comme à l’école quand un camarade te met une claque, t’as deux possibilités soit te défendre par toi-même et gagner le respect soit d’aller te plaire à la maîtresse, mais souvent comme la maîtresse ne peut pas te blairer ça se retourne contre toi…
Après notre objectif n’est pas de défendre notre ‘steak’ en tant que musulmans de ce pays mais de porter une parole musulmane émancipée avec son propre référentiel. Tant qu’on se comporte comme un corps étranger on sera perçu comme tel.Une fois ceci posé nous pensons qu’il est nécessaire d’agir dans le sens d’une convergence des luttes. Les récents évènements tragiques (les agressions à Argenteuil, le meurtre de Clément Meric, les rafles de sans-papiers à Barbes) ont confirmé ce sentiment urgent d'agir collectivement et ont amené différentes organisations et individus à se rencontrer, à envisager de se réunir autour d'actions porteurs d'un même combat.
Nous sommes bien conscients que chacun-e se réunit autour d'une idéologie, d'une stratégie et de luttes spécifiques: on ne peut pas tomber d'accord sur tout et il ne s'agit pas de créer un bloc monolithique mais de se retrouver ensemble sur des actions autour desquelles nous partageons la même indignation et la même volonté de lutter face aux discriminations fascistes de plus en plus présentes: notre action va dans ce sens-là.Propos recueillis par Nadir Dendoune- See more at: http://www.lecourrierdelatlas.com/528025072013Iftar-antifasciste-Meler-l-utile-a-l-agreable.html#sthash.Z4j1QNGp.dpuf
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Islamophobie
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Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Trente paradoxes
Retour sur l’opération « burqa »
par Pierre Tevanian
22 juillet 2013
Si tout ou presque – et souvent n’importe quoi – s’est déjà dit et écrit sur le « voile intégral » (appelé aussi niqab ou plus improprement burqa) et sur les femmes qui le portent en France, rien ou presque ne peut en être dit sérieusement en l’absence d’enquêtes rigoureuses, fondées notamment sur des entretiens avec un nombre conséquent de ces femmes. Il suffit en revanche d’une heure de peine, de quelques observations, d’un peu de mémoire et d’un peu de réflexion pour entrevoir le caractère singulièrement paradoxal de la gigantesque campagne « anti -burqa » – et de la nouvelle loi de prohibition qui en est sortie [1].
Des paradoxes, en vérité, il y en a beaucoup. Nombre d’entre eux ont déjà été relevés par quelques observateurs et observatrices avisé-e-s [2], et comme le soulignait un ami lors d’un récent débat public, ces paradoxes sont pour l’essentiel les mêmes que ceux qui ont rythmé la précédente « guerre du voile » – celle qui ciblait le foulard des collégiennes et des lycéennes et qui avait abouti, le 15 mars 2004, à une loi d’interdiction renvoyant quelques centaines d’adolescentes dans les oubliettes du système scolaire, et quelques centaines d’autres à l’humiliation d’un dévoilement forcé [3]. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut en répertorier quelques-uns.
Premier paradoxe
Parmi les plus zélés des partisans d’une interdiction du « voile intégral » figure la quasi-totalité des champions de la liberté d’expression, qui éditorialisaient et pétitionnaient bruyamment en octobre 2005, afin de manifester leur « soutien sans réserve » à Robert Redeker, auteur d’une tribune violemment islamophobe [4].
Il est paradoxal, plus précisément, que la célèbre formule voltairienne « Je désapprouve ce que vous dites mais je suis prêt à mourir pour que vous ayez le droit de le dire », répétée à l’envi et jusqu’à la nausée pour soutenir le droit de Robert Redeker d’insulter les musulmans [5] et d’inciter à la haine et à la discrimination [6], ou le droit de Charlie Hebdo à publier des caricatures tout aussi racistes [7], ait perdu tout à-propos face au hijab comme face au niqab. Il est paradoxal qu’aux femmes qui les portent, nos brillants voltairiens n’aient pas dit : « Je désapprouve votre voile et ce qu’il signifie (à mes yeux), mais je suis prêt à mourir pour que vous ayez le droit de le porter » – mais plutôt quelque chose de ce genre : « Je désapprouve votre voile et ce qu’il signifie, et je suis donc prêt à mourir pour que vous n’ayez pas le droit de le porter ».
Second paradoxe
Un argument implacable permet de dissiper ce premier paradoxe en écartant d’un revers de manche tout scrupule touchant à la liberté individuelle : le « voile intégral » est une atteinte « intégrale » à « la dignité de la femme », et sa prohibition s’impose justement pour libérer la femme. Ce voile est même comparé au symbole même de la non-liberté : dans nombre de réquisitoires, c’est une « prison ». Le paradoxe, c’est que, dès lors qu’une femme n’est pas prête à enlever ce voile [8], une loi qui lui interdit la traversée de « l’espace public », et lui impose par conséquent une radicale limitation de sa liberté de circulation, ressemble davantage à une prison qu’un vêtement intégralement couvrant.
Troisième paradoxe
L’argumentaire prohibitionniste repose sur le postulat que le voile « partiel » – et a fortiori le voile « intégral » – constitue(nt) une atteinte radicale et inacceptable à « la dignité de la femme » qui le porte, et pourtant ces voiles font, pour la majorité de ces femmes, l’objet d’un choix, lequel choix est par ailleurs – lorsqu’il ne se porte pas sur ces voiles – reconnu comme la manifestation par excellence de la dignité humaine.
Quatrième paradoxe
Le paradoxe précédent est généralement évacué d’un revers de manche par le rappel entendu ou agacé qu’il est connu et même banal que l’homme – ou la femme – se dévoie souvent dans la « servitude volontaire », mais un nouveau paradoxe apparaît aussitôt : si la servitude volontaire est un phénomène tellement commun, comment expliquer que seule la servitude volontaire des « voilées » fasse l’objet d’une réprobation absolue, et que nul-le ne s’indigne et ne songe à légiférer contre le masochisme et la soumission volontaire aux conjoint-e-s, aux ami-e-s, aux groupes de pair-e-s, à l’entreprise ou à l’organisation syndicale ou politique ?
Cinquième paradoxe
Cette « servitude volontaire », qui apparaît comme un entre-deux ou une combinaison complexe de liberté et de non-liberté, est présentée sous l’angle exclusif de la non-liberté quand les femmes voilées s’autorisent de leur « libre choix » pour revendiquer le droit à la parole publique et le bénéfice des conventions internationales protégeant la « liberté religieuse » [9], mais c’est au contraire sous l’angle tout aussi exclusif de la liberté que la même « servitude volontaire » est appréhendée lorsqu’est envisagée et justifiée la répression par la loi : pour être légitimement punies, les femmes voilées doivent être reconnues coupables, donc responsables, donc libres de leurs choix vestimentaires [10].
Sixième paradoxe
Ce dernier paradoxe peut être énoncé plus simplement : la femme qui porte un voile « partiel » est déclarée partiellement atteinte dans sa dignité – et celle qui porte un « voile intégral » atteinte intégralement – mais on en conclut, en dépit de la logique la plus élémentaire, qu’elle doit malgré cela, ou plutôt en plus de cela – et même pire : à cause de cela – être stigmatisée, interpellée et sanctionnée.
Septième paradoxe
Cette logique innovante de la punition des victimes est elle même appliquée de manière paradoxale puisqu’elle s’impose face aux femmes (plus ou moins) voilées mais pas face aux autres femmes considérées comme atteintes dans leur dignité – comme l’a fait apparaître par l’absurde Jacques Rancière dans un texte parodique, en proposant ce que personne ne songe à proposer : qu’on inflige de substantielles amendes aux femmes indiscutablement atteintes dans leur dignité que sont les victimes de viol [11].
Huitième paradoxe
Le « voile intégral » fait en réalité l’objet d’une double lecture : il est tantôt le lieu de la plus radicale impuissance (une « prison »), tantôt l’instrument de la toute-puissance (une sorte d’ « anneau de Gygès » [12] assurant à la femme qui le porte le pouvoir quasi-divin de voir sans être vue). La « femme en burqa est en somme tantôt une pitoyable Captive, tantôt un terrifiant Big Brother, parfois dans un même discours.
Neuvième paradoxe
L’existence de cette double lecture ne fait naître aucun doute et aucun souci de relativisation chez les experts autoproclamés qui font respectivement de « la burqa » le lieu de l’impuissance absolue (une « prison ») ou l’instrument de la toute puissance (un « anneau de Gygès »).
Dixième paradoxe
Cette double lecture ne débouche pas davantage sur une vision nuancée, faisant de la « femme en burqa » un être hybride ou médian, partagé entre un enfermement douloureux et une invisibilité grisante voire excitante. Et pour cause : faire ainsi de la « femme en burqa » un être ambivalent, ni tout-puissant ni totalement impuissant, ce serait déjà lui restituer un peu de ce que tous cherchent à tout prix à lui retirer : son humanité.
Onzième paradoxe
Un autre argument est venu à l’occasion se greffer sur la trame principale de l’atteinte-à-la-dignité-des-femmes : voir le visage de son prochain serait une condition sine qua non de toute vie en société, parce qu’il est essentiel, pour entrer en relation avec autrui, de voir son sourire – mais cette centralité ontologique et anthropologique du sourire, théorisée conjointement par le député UMP Jean-François Copé et l’essayiste Élisabeth Badinter, n’avait au cours des siècles passés attiré l’attention d’aucun anthropologue et d’aucun législateur.
Douzième paradoxe
Si l’on résume ce qui précède, on nous dit d’une part qu’il faut à tout prix défendre la dignité de la femme et d’autre part qu’une femme commet un crime contre l’humanité lorsqu’elle soustrait à notre regard son visage et son sourire – alors qu’un des acquis de la réflexion féministe est la remise en cause du modèle de la femme-objet, qui se doit de s’offrir au regard de l’homme et d’être imperturbablement avenante et souriante.
Treizième paradoxe
C’est donc au nom de la dignité de la femme que l’on s’en prend aux femmes (plus ou moins) voilées, mais bizarrement, les plus en pointe dans ce combat « féministe » sont des hommes, et pas n’importe lesquels : André Gérin, Éric Raoult, Jean-François Copé, François Fillon, Éric Besson, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour et quelques autres dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne se sont jamais illustrés dans un quelconque combat féministe, que ce soit avant ou après la chasse au voile, que ce soit contre l’inégalité salariale, la violence conjugale, le partage inégal des tâches ménagères, les remises en cause du droit à l’avortement ou la discrimination sexiste à l’embauche, dans l’emploi ou dans la représentation politique.
Quatorzième paradoxe
C’est, au cas où vous l’auriez oublié, au nom de l’égalité homme-femme, principe organisateur majeur de notre république, qu’une loi réprimant des femmes risque d’être votée par un parlement masculin à 80%, sous la présidence d’un homme, à l’initiative d’un gouvernement dirigé par un homme et monopolisé par des hommes, sur la recommandation d’une commission parlementaire dirigée par deux hommes.
Quinzième paradoxe
Le président de la république qui proclame qu’au nom de la dignité de la femme « la burqa n’est pas la bienvenue sur le territoire de la république française » est une caricature de petite frappe machiste, qui prend plaisir à exhiber son ex-top model d’épouse comme un trophée, qui le justifie en expliquant que « les Français vont devoir s’y faire, il y a à l’Élysée un homme qui en a et qui s’en sert », et qui impose même à ladite épouse un fort dégradant strip-tease au cours d’une de ses allocutions officielles.
Seizième paradoxe
Les nombreuses militantes féministes qui, à défaut de les soutenir activement, acceptent ces chasses au voile [13], au motif que « le voile est malgré tout un signe d’oppression », ont elles aussi une posture paradoxale : d’un côté elles refusent toute alliance ou compagnonnage, fût-ce sur des causes communes (les salaires, les retraites, les discriminations racistes, les sans-papiers, la cause palestinienne, le mouvement anti-guerre…) avec un Tariq Ramadan ou une Ilham Moussaïd [14], au motif que leur islamité leur paraît « problématique » d’un point de vue laïque et/ou féministe, mais cette hyperexigence et cette hypervigilance poussées jusqu’au procès d’intention disparaissent quand il s’agit de se positionner « contre le voile », fût-ce aux côtés d’acteurs politiques comme François Fillon, Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy ou Alain Finkielkraut, qu’elles identifient pourtant sans hésitation comme des ennemis politiques sur tous leurs autres fronts de lutte, aussi bien franco-français qu’internationaux – et en premier lieu sur tous leurs combats authentiquement féministes.
Dix-septième paradoxe
Parmi les rares femmes qui militent véritablement pour une interdiction de la burqa, on trouve Sihem Habchi et son association Ni Putes Ni Soumises, dont l’inféodation aux manœuvres électoralistes du PS puis de l’UMP ont fini par apparaître au grand jour et par dégoûter l’essentiel du mouvement féministe [15].
Dix-huitième paradoxe
Parmi les rares femmes qui montent en première ligne pour exiger l’interdiction du « voile intégral » se détachent également deux personnalités, l’une – Élisabeth Lévy [16] – ouvertement antiféministe, et l’autre – Élisabeth Badinter – plus ambivalente mais très largement considérée dans le champ féministe comme une adversaire, porteuse d’un antiféminisme insidieux (consistant notamment à nier l’étendue et la gravité des violences conjugales faites aux femmes [17]). Cette dernière est par ailleurs actionnaire de référence (à hauteur de 10%) et présidente du conseil de surveillance du groupe Publicis, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne diffuse pas dans ses affiches et ses spots publicitaires une image des femmes spécialement égalitaire et émancipée [18].
Dix-neuvième paradoxe
Le « voile partiel » et plus encore le « voile intégral » sont érigés en symboles et en instruments par excellence de « l’oppression des femmes », au mépris de ce que peuvent en dire les femmes qui choisissent de le porter, alors qu’aucun jugement aussi expéditif et décontextualisé n’a jamais été prononcé pour aucun autre vêtement féminin : malgré les nombreuses et intéressantes réflexions critiques initiées par des auteures féministes sur le « sexage » et l’enfermement des corps par les normes plastiques et vestimentaires [19], personne n’a jamais soutenu que le string, la minijupe, le rouge à lèvres ou le décolleté étaient par nature – et donc en toute occasion – des « signes d’oppression de la femme ». Tout le monde admet facilement que ces vêtements changent de signification suivant les contextes et les motivations pour lesquelles ils sont portés, qu’ils peuvent être des marqueurs sexués assignant les femmes à un rôle de simple objet, n’existant que par le regard et le désir masculins, mais qu’ils peuvent aussi être re-signifiés autrement par les femmes qui choisissent de les porter : plaisir de séduire, valorisation de soi, émancipation par rapport à une éducation puritaine, instrument de contre-pouvoir face aux hommes... Bizarrement, ce nécessaire détour par le contexte et la motivation de l’intéressée ne vaut pas pour le voile. Et personne en tout cas n’a jamais soutenu qu’il fallait « bannir de l’espace public » les fashion-victims (« victimes de la mode »), qui en se « sapant », en se maquillant ou en se décolletant « trop », « aliènent » leur subjectivité au « culte de la beauté ».
Vingtième paradoxe
Sihem Habchi justifie la répression des femmes voilées en les accusant de propager une vision rétrograde et malsaine de la femme et de son corps, fondée sur la honte : « Pourquoi aurais-je honte ? Je n’ai jamais compris ce que j’avais de honteux » a-t-elle déclaré devant la commission Gérin-Raoult en tombant théâtralement sa veste pour faire apparaître ses épaules nues. L’argument part du principe tout à fait juste qu’il est hautement contestable d’imposer des normes de pudeur plus exigeantes aux femmes qu’aux hommes, mais le paradoxe réside dans le fait que ni chez Sihem Habchi, ni parmi son auditoire de la commission Gérin-Raoult, ni dans l’ensemble du monde politique et médiatique, ni vraiment dans la société française, ce principe n’est appliqué à d’autres qu’aux musulman-e-s.
Pour preuve, Sihem Habchi n’est pas allée jusqu’à montrer ses seins à André Gérin et Éric Raoult – et on la comprend, personne à sa place n’aurait spécialement eu envie de le faire – et elle n’a jamais remis en cause la très occidentale mais très discutable dissymétrie qui veut qu’un homme peut sans grand dommage se promener ou se baigner torse nu, par exemple dans une piscine publique, alors qu’il en va tout autrement pour une femme.
Ce paradoxe avait déjà été soulevé implicitement par l’animateur Frédéric Taddéi face à une prohibitionniste anti-voile, Wassila Tamzali, qui n’avait trouvé à lui opposer que cette très tautologique réponse : « Oui, mais moi je couvre ma poitrine, mais je ne couvre pas mes cheveux. »
Vingt-et-unième paradoxe
Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes qui stigmatisent la conception qu’ont les femmes (plus ou moins) voilées de la pudeur – en leur reprochant de faire peser sur l’ensemble des femmes la responsabilité de la concupiscence masculine et des formes violentes qu’elle peut prendre – et qui mènent simultanément une hallucinante croisade puritaine contre les lycéennes qui portent un string apparent, en accusant ces dernières d’être… responsables de la concupiscence masculine et des formes violentes qu’elle peut prendre ! Ainsi, le ministre Xavier Darcos déclarait en 2003, dans une même émission, d’une part qu’il était légitime d’exclure des élèves portant un foulard, et d’autre part que les autres lycéennes devaient prendre garde de ne pas provoquer par leurs strings apparents « la convoitise de leurs condisciples masculins » [20]. Et plus explicitement encore, Ségolène Royal, qui s’était illustrée en 1999 en justifiant l’exclusion alors illégale de deux collégiennes voilées [21], s’en prenait elle aussi aux strings apparents en expliquant qu’il ne « fallait pas s’étonner qu’il y ait du harcèlement et des viols ».
Vingt-deuxième paradoxe
Bizarrement, les seules qui pourraient de manière apparemment cohérente s’en prendre au voile « partiel » ou « intégral » au motif que leur port obéit à une conception inégalitaire de la pudeur masculine et féminine, ne le font pas. Il s’agit d’un groupe féministe dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne bénéficie pas du même engouement médiatique et politique que les Ni Putes Ni Soumises : Les TumulTueuses. Ces dernières auraient en effet pu stigmatiser le(s) voile(s) de manière apparemment conséquente dans la mesure où elles n’oublient pas de dénoncer la dissymétrie tout à fait occidentale et républicaine qui existe entre la tranquillité de l’homme topless et l’intranquillité de la femme topless – faite de réprobation, de fascination, d’érotisation, de sarcasme et de harcèlement, voire de tout cela en même temps [22]. Mais justement – et ce paradoxe-là n’est qu’apparent – les TumulTueuses font aussi partie des rares militant-e-s qui prennent fait et cause pour les femmes voilées, contre les prétentions émancipatrices de l’État pénal.
Leur logique est en fait d’une simplicité confondante, même si elle est rendue largement inaudible par l’amas de paradoxes qui forme l’actuel consensus : c’est aux femmes et à personne d’autre – et surtout pas l’État, et surtout pas cet État-là, profondément patriarcal – de disposer librement de leur corps, en cachant ce qu’elles ont envie de cacher et en montrant ce qu’elles ont envie de montrer, et en faisant elles-mêmes le choix de contester, transgresser ou respecter les normes de pudeur en vigueur dans leur environnement.
Vingt-troisième paradoxe
Si quelques militantes féministes interrogent ainsi l’inégalité de traitement entre hommes et femmes topless, il ne vient à l’idée de personne – et c’est heureux – de forcer Sihem Habchi à montrer ses seins, en lui demandant : « Pourquoi aurais-tu honte de (cette partie-là de) ton corps ? ». Il est admis de tou-te-s qu’il est absurde d’imposer par la loi la subversion d’une norme admise et respectée, et odieux de stigmatiser et réprimer les femmes qui demeurent attachées auxdites normes – du moins, répétons-le, cela apparaît-il absurde et odieux tant qu’il s’agit de normes « occidentales » [23] Le paradoxe, c’est que le caractère absurde et odieux de cette « émancipation à la schlague » se dissipe comme par magie dès que la norme visée est minoritaire et « non-occidentale ».
Vingt-quatrième paradoxe
Le voile, c’est entendu, porte atteinte à la-dignité-de-la-femme, et ce décret rarement étayé l’est malgré tout parfois, soit comme le fait Sihem Habchi en associant aux voiles la « honte de son corps », soit en invoquant leur inconfort physique : le crâne de la « partiellement voilée » est « comprimé », « engoncé » dans son voile et impitoyablement soumis à la chaleur estivale, tandis que le corps de la « voilée intégrale » est intégralement « enfermé » et « enténébré ». Le paradoxe, c’est d’une part qu’on ne juge pas nécessaire de demander confirmation de ce diagnostic auprès des principales intéressées, et d’autre part que cette admirable compassion pour l’inconfort vestimentaire des femmes disparaît comme par enchantement lorsqu’on croise une femme en jupe ou en talons hauts – bref : lorsque l’inconfort est « d’origine occidentale ».
Vingt-cinquième paradoxe
Le refus habchien de la « honte de son corps » disparaît tout aussi subrepticement face à la tyrannie de la minceur, qui étend pourtant son emprise sur un nombre bien plus élevé de femmes que l’injonction au voilement, et qui produit des hontes, des aliénations et des souffrances plus patentes. Là encore, personne – en tout cas dans la cohorte des chasseurs de voile – ne songe à pétitionner, auditionner, éditorialiser et légiférer pour éradiquer le mal par la force d’une loi de prohibition – et personne ne s’étonne que personne n’y songe. Ni le président ni un quelconque responsable politique ne déclame que « les régimes minceur ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la république française ». Nul ne songe à interdire les coupe-faim ou les substitut-repas, et pas davantage les innombrables livres et « magazines féminins » qui diffusent à grande échelle et à haute intensité le culte de la minceur – et encore moins à infliger une sévère amende aux femmes surprises en leur possession.
Vingt-sixième paradoxe
Les ardents contempteurs de la « honte de son corps » véhiculée par « la burqa » sont tout aussi aveugles ou amnésiques face aux ravages psychiques et parfois physiques, là encore plus patents et sans doute plus massifs, que peuvent causer la tyrannie des gros seins et le cortège de prothèses siliconées qui en découle. Aucun responsable politique ne déclame que « le silicone n’est pas le bienvenu sur le territoire de la république française », aucune responsable associative ne décrète hors-la-loi la honte de ses petits seins, et nul ne songe à pétitionner et légiférer pour illégaliser (ou même simplement réglementer) ce juteux marché – et encore moins pour verbaliser les femmes prises en flagrant délit de siliconage.
Vingt-septième paradoxe
Nos ardents contempteurs de la « honte de son corps » sont tout aussi aveugles ou amnésiques face aux ravages psychiques et parfois physiques, plus patents et plus massifs, une fois de plus, que peuvent causer la tyrannie de la jeunesse et le cortège de liftings et de crèmes anti-rides qui l’accompagne. Nul ne songe à pétitionner et légiférer pour illégaliser ou réglementer ce juteux marché – et encore moins pour verbaliser les femmes prises en flagrant délit de lifting. Aucune responsable associative ne songe à dénoncer l’inégalité flagrante entre les « hommes mûrs », dont les rides et les tempes grisonantes font tout le « charme », et les « femmes âgées », aimablement qualifiées de « vieilles peaux ». Nul-le ne diabolise en tout cas la honte de son âge, et aucun responsable politique ne déclame que « le Botox n’est pas le bienvenu sur le territoire de la république française » .
Vingt-huitième paradoxe
Nos ardents contempteurs de la « honte de son corps » sont tout aussi aveugles ou amnésiques face aux ravages psychiques et physiques plus patents et plus massifs que peut causer, plus largement, la tyrannie de la beauté – et l’industrie de la chirurgie esthétique qui la promeut. Nul ne songe à pétitionner et légiférer pour illégaliser ou réglementer ce juteux marché – et encore moins pour verbaliser les femmes surprises avec des bandelettes suspectes sur le nez. Nul-le ne fait remarquer non plus que les canons esthétiques sont beaucoup plus stricts pour les femmes que pour les hommes.
Vingt-neuvième paradoxe
Nos ardents contempteurs de la « honte de son corps » sont enfin tout aussi aveugles ou amnésiques face aux ravages psychiques et parfois physiques, toujours plus patents et plus massifs, que peuvent causer la tyrannie de la blancheur et le cortège de crèmes éclaircissantes qui l’accompagne. Nul ne songe à pétitionner et légiférer pour illégaliser ou réglementer ce juteux marché – et encore moins pour verbaliser les femmes prises en flagrant délit de blanchissement. Aucune responsable associative ne décrète hors-la-loi la honte de sa couleur, et aucun responsable politique ne déclame que « le blanchissement n’est pas le bienvenu sur le territoire de la république française » .
Et pour cause ! De même que les jupes, les talons hauts, les régimes minceur et les gros seins sont non seulement autorisés mais plus profondément bienvenus sur le territoire de notre république sexiste, et même imposés par le Gotha médiatique et politique pour accéder au rang de femme digne de considération, de même ce « Niqab légitime » qu’est le masque de blancheur est fondamentalement bienvenu sur le territoire de notre république raciste, et même imposé par le même Gotha pour accéder au rang de black beauty ou de beurette digne de considération [24].
Du moins faut-il se soumettre, si l’on veut éviter la chimie, à un blanchissement spirituel, culturel, idéologique, condition sine qua non d’une « bonne intégration » au corps politique et médiatique dominant : il faut, comme le militant UMP Amine Benalia-Brouch (le souriant souffre-douleur de Brice Hortefeux et Jean-François Copé), faire savoir qu’on « boit de la bière et mange du cochon », ou comme Fadela Amara confier à heure de grande écoute que son plat préféré est le petit salé aux lentilles – ou bien, comme Rachida Dati, s’habiller chez les plus grands couturiers de la « tradition française » (Dior, Chanel, etc). Il faut enfin, par dessus tout, clamer sur toutes les ondes son « amour de la France », de ses « Lumières » et de son rôle de « Phare » pour le reste du monde. Il faut, comme Sihem Habchi devant la commission Gérin-Raoult, affirmer que la France est « le seul pays qui pourra apporter la lumière sur le problème de la burqa » [25]
Au niqab hideux, ostensible et inacceptable ne s’oppose donc pas seulement la beauté naturelle et décomplexée du visage découvert mais également un niqab seyant, bienséant et tout ce qu’il y a de plus légitime : la face blanchie – de la même manière qu’au hijab (à peine moins) hideux, ostensible et inacceptable s’opposent non seulement la tête nue et les cheveux au vent mais aussi un hijab seyant, bienséant et légitime : celui qui recouvre les cheveux non pas d’un morceau de tissu mais d’un vigoureux défrisage, d’un magnifique brushing et pourquoi pas d’une bonne couche de blond platine.
Trentième paradoxe
Si l’on résume les vingt-neuf paradoxes précédents, ce n’est ni la servitude volontaire ni l’aliénation ni l’enfermement ni l’incommodité physique ni la honte de soi ni le masquage du visage ni la dissimulation des cheveux qui pose problème – puisque tout cela est parfaitement toléré, voire encouragé, lorsqu’on reste dans un cadre « blanc et occidental ». Ce qui pose problème est, justement, le caractère « non-blanc » et « non-occidental » du hijab ou du niqab. Comment dès lors ne pas conclure sur un mot que, très paradoxalement, nous n’avons pas encore prononcé, un gros mot paradoxalement absent dans le « débat » officiel sur « la burqa » ? Un mot tout aussi interdit que le voile. Un mot qui pourtant résume assez bien cet amas de paradoxes, ce lâchage tous azimuts dans le deux poids deux mesures et ce blanco-centrisme. Un mot qui est bel et bien le dernier mot de toute cette histoire : le mot racisme.
Notes
[1] Ce texte a été publié pour la première fois, ici même, en juillet 2010. Il a été repris dans le livre [Dévoilements}, paru en 2012 aux Editions LIbertalia.
[2] Cf. notamment Collectif des Féministes Pour l’Égalité, « 577 députés et 367 burqas : où est le problème ? » ; Leila Belkacem, « Laïcité, avez vous-dit ? » et « Burqa quand tu nous tiens » ; Laurent Lévy, « Visage nu et citoyenneté ».
[3] Cf. Collectif Une École Pour Tou-te-s, « Éléments d’un futur livre noir ».
[4] Parmi les intellectuels médiatiques qui pont pétitionné dans Le Monde pour un soutien « sans réserve » à Robert Redeker, beaucoup ont été de véritables militants de la prohibition du voile, souvent depuis la première heure : Philippe Val, André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Pierre-André Taguieff, Elisabeth Badinter, Corinne Lepage, Catherine Kintzler et Elisabeth Roudinesco, notamment, ainsi que de nombreux signatures de l’autre pétition pro-Redeker, lancée sur Internet par Michel Onfray : Bernard Teper, Michèle Tribalat, Michèle Vianès, Anne Zelensky... Sur le caractère violemment raciste de cette tribune, cf. Pierre Tevanian, « Dix remarques sur un collègue ». Sur la mobilisation qui a suivi « l’affaire Redeker », cf. « Injures et menaces : pas en notre nom ! » et « La faute à Voltaire ? ».
[5] La tribune de Robert Redeker spécifiait bien que « tout musulman » était « éduqué » par un livre « habité » par « la haine et la violence ». Et dans une tribune précédente, publiée en 2001, le même Redeker expliquait que « L’islam installe au plus intime de chaque musulman la paralysie de l’intelligence ».
[6] La tribune de Robert Redeker accusait « l’Islam » de vouloir conquérir toute l’Europe et appelait explicitement à la « légitime » défense, en s’opposant notamment à toute construction de mosquée.
[7] Sur le caractère raciste de plusieurs « caricatures de Mahomet » publiées par l’hebdomadaire, cf. Laurent Lévy, « Censure, droit au blasphème et islamophobie ».
[8] Et c’est bien ce qui est ressorti des quelques interviews de « femmes en burqa » diffusées à la télévision : elles n’enlèveront pas leur voile.
[9] On leur répond alors, incrédule, que leur choix n’en est pas un, et qu’il n’est que la soumission consentie ou intériorisée à une pression extérieure exercée par un environnement rétrograde, constitué de pères ou de grands frères tyranniques et barbus…
[10] On leur explique alors que ce n’est pas la République qui les exclut – de l’école ou de l’espace public – mais que ce sont elles-mêmes qui ont « choisi de s’exclure » en choisissant de ne pas enlever leur voile. Dans ses Réflexions sur la question juive, Sartre relève chez l’antisémite le même va-et-vient opportuniste entre un déterminisme absolu, niant toute possibilité pour l’individu d’échapper à son destin racial ou culturel, et une incrimination des Juifs qui présuppose leur pleine et entière responsabilité, et donc leur pleine et en entière liberté dans les méfaits qui leur sont imputés.
[11] Cf. Jacques Rancière, « Modeste proposition pour le bien des victimes », Libération, 12 janvier 2010
[12] Gygès est un personnage légendaire évoqué dans La République de Platon : ayant reçu des Dieux un anneau lui assurant l’invisibilité, il ne résiste pas à la tentation de profiter de ladite invisibilité, garante d’impunité, pour s’introduire chez le roi, l’assassiner et profiter sexuellement de la reine. Cette légende sert, dans le cadre d’une controverse sur la Justice, à expliquer qu’aucun homme n’a par lui-même suffisamment de vertu pour résister à la tentation de faire le mal s’il est assuré qu’il ne sera pas vu, pas pris et pas sanctionné. La « femme en burqa » joue bel et bien un rôle analogue à celui de Gygès dans la fantasmagorie républicaine contemporaine : celui d’un être redoutable, doté d’une invisibilité menaçante pour la survie-même de la cité.
[13] En ne s’y opposant pas, et en refusant tout soutien aux femmes voilées.
[14] Sur la suspicion extravagante dont a fait l’objet Ilham Moussaïd, cf. aussi Karima Delli, Anne Souyris, Véronique Dubarry, Emmanuelle Cosse, Caroline Mécary, « Pour Ilham Moussaïd » et Pierre Tevanian, Sylvie Tissot, « Cinq belles réponses à une vilaine question ».
[15] Cf. par exemple, Stéphanie Marteau et Pascale Tournier, « Ni putes ni soumises : un appareil idéologique d’État ».
[16] Directrice du « très conservateur » – c’est un euphémisme – site internet « Causeur ».
[17] Cf. sur ce point Magdalena Rosende, Céline Perrin, Patricia Roux et Lucienne Gillioz, « Sursaut antiféministe dans les salons parisiens », Nouvelles questions féministes, Volume 22, n°3, 2003.
[18] On doit par exemple à Publicis, en 2002, cette campagne pour les soutiens-gorge Barbara, où l’on voit une jeune femme dénudée dire : « Quand on me dit non j’enlève mon pull » ou « Mon banquier me préfère à découvert ». Ou encore, en 2003, cette publicité pour Irresistibol (du fabricant de soupe Maggi) avec le slogan : « A quoi rêvent les blondes ? Irresistibol, au moins 7 minutes d’intelligence par jour. »
[19] Cf. notamment Naomi Wolf, The Beauty Myth. How images of beauty are used against women, Harper Perennial, Reprint 2002. Sur la notion de « sexage », cf. Michèle Causse, Contre le sexage, Balland, Paris, 2000
[20] Cf. Pierre Tevanian, « Voile et string : même combat ? ».
[21] Cf. Pierre Tevanian, « de Creil à Flers. Anatomie d’un scandale ».
[22] Les TumulTueuses ont organisé à plusieurs reprises des « actions piscine » où elles s’autorisaient, armées de tracts explicatifs, à adopter la tenue topless en vigueur pour les nageurs masculins. Cf. par exemple le compte rendu de Nouvelobs.com.
[23] C’est ce que rappelle, là encore par l’absurde, une amusante nouvelle de politique-fiction signée Laurent Lévy : « La guerre à la plage de Saint Voyons ».
[24] Cf. notamment Hassina Mechaï, « Dati et Amara : icônes de la diversité ou archétypes de l’imaginaire colonial ? et Mona Chollet, « Des discriminations ? Où ça ?
Fadela, Rama et Rachida : des beurettes pour les mâles de centre-ville ».
[25] Quant à celles qui auraient eu le mauvais goût d’avoir et de garder la peau très foncée, le blanchissement idéologique ne suffit pas : il leur faut aussi, comme Rama Yade, être exceptionnellement « jeune et jolie » – c’est-à-dire conforme aux canons en vigueur dans le monde merveilleux de la Fashion.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://francaisdefrance.wordpress.EDITE pour raison iztokcom/
Dernière édition par Toussaint le Sam 27 Juil - 14:09, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
TRES URGENT / 27/07/2013 : Organisation d’un iftar antifasciste à Paris
Classé dans : Uncategorized — francaisdefrance @ 19:29
Il faut téléphoner en vitesse à la PREFECTURE DE PARIS (direction de l’ordre et de la circulation) N° 01 53 71 28 62
Ils réfléchissent à interdire cette manif ANTIFASCISTE organisee par les MUZZ
27/07/2013 : Organisation d’un iftar antifasciste à Paris/ MONTPARNASSE
> https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=DgpMBEFuOLA#at=235
>
>
> Regardez à 3’55 comment la bâchée est embarrassée quand le MOMO lui demande si leur mascarade est ouverte aussi aux non muzz
> Leur cinéma flaire le COMMUNAUTARISME MUSULMAN, à plein nez, et d’ailleurs elle le dit (sans employer le mot communautarisme) au début de l’émission.
>
LES APEROS SAUCISSON / PINARD sont interdits, et ON autoriserait des manifs communautaristes telles celle là, à l’occasion de leur RAM DAM ?????
>
> ON NE SAIT PAS SI CETTE MANIF A ETE DECLAREE ………… OU SAUVAGE.
> QU’EN PENSE MANOLO GAZ VALLSTAPO???? VA T IL ENVOYER LES CRS POUR GAZER les fauteurs de troubles????
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
VICTOIRE !!!!!!!!! 27/07/2013 : Organisation d’un iftar antifasciste à Paris
Classé dans : Uncategorized — francaisdefrance @ 19:43
AVEC LA CONCOURS DE LA PREFECTURE DE POLICE DE PARIS, ET NOS NOMBREUX APPELS TELEPHONIQUES DEPUIS CE MATIN, auprès de CES services de la Police.
nous venos juste d’apprendre que :
NOUS AVONS REUSSI A FAIRE INTERDIRE CET "IFTAR ANTIFASCISTES" ORGANISé PAR DES MUZZOS DEMAIN SOIR SAMEDI 27/07/13 SUR LA PARVIS de la gare MONTPARNASSE
BRAVO A TOUS LES PATRIOTES QUI SE SONT MOBILISES AUJOURD’HUI
Et pour les autres : continuer de bien dormir, de penser a vos vacances et vos rtt, à votre petit confort.
CONTINUEZ A ABOYER DEVANT VOTRE PC, et à vous défiler quand la FRANCE à BESOIN DE VOUS.
Le jour venu IL NE FAUDRA PAS VENIR CHOUINER.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Interdiction de l'iftar antifasciste: la Préfecture de police a-t-elle cédé aux pression des islamophobes?
le 27 juillet, 2013 - 11:20
Le Front musulman Autonome et Antiraciste a publié un communiqué vendredi soir sur leur page Facebook informant les internautes de l'interdiction de l'iftar antifascite par la Préfecture de police de Paris. Ce premier communiqué dénonce une décision complètement "abusive et arbitraire". Puis dans un second communiqué, les organistaeurs évoquent les raisons invoquées par la Prefecture: "Le fait que le préfet nous interdise au dernier moment de nous rassembler, nous empêchant de déposer un recours dans les temps, est clairement une entrave au droit de manifester. A ce titre nous nous interrogeons sur les intentions et les méthodes des pouvoirs publics.Le rassemblement de musulmans en plein coeur de paris pose t-il problème ? Le préfet invoque les événements de Trappes pour motiver sa décision et confirme ainsi sa politique de stigmatisation et de ghettoïsation d'une partie de la population. Rien ne justifie le fait d'avoir informé les intéressés de l'arrêté d'interdiction la veille, un vendredi, à près de 18h empêchant ainsi tout recours légal. L'iftar antifasciste ne pourra donc pas avoir lieu, mais nous serons présents sur le parvis de la tour Montparnasse demain soir à partir de 20h afin d'informer les participants qui se seraient déplacés ainsi que la presse".
Le blog islamophobe « Francais de France » a aussitôt réagi en revendiquant une "victoire". Mais avant de se féliciter de cette interdiction, vendredi 26 juillet, dès la publication de la vidéo sur OummaTV, ce blog a invité leurs lecteurs "à téléphoner en vitesse à la préfecture de Paris (direction de l’ordre et de la circulation) N° 01 53 71 28 62 (…) Les apéros saucisson/pinard sont interdits, et on autoriserait des manifs communautaristes telles celle là, à l’occasion de leur RAM DAM ?????. "
Puis commentant la vidéo sur OummaTV qui a interrogé Laila, l'organisatrice de cet iftar antifasciste qui porte un voile et qui est qualifiée de « bachée » par ce blog dont l'islamophobie constitue sa principale « ligne éditoriale. » : "Regardez à 3’55 comment la bâchée est embarrassée quand le MOMO lui demande si leur mascarade est ouverte aussi aux non muzz"
Nous publions ci-dessous le petit texte tel qu'il est apparu sur la page de Français de France qui publie quotidiennement et en toute impunité des articles haineux à l'égard de l'islam et des musulmans.
Le texte de Français de France
AVEC LA CONCOURS DE LA PREFECTURE DE POLICE DE PARIS, ET NOS NOMBREUX APPELS TELEPHONIQUES DEPUIS CE MATIN, auprès de CES services de la Police.
nous venos juste d’apprendre que :
NOUS AVONS REUSSI A FAIRE INTERDIRE CET "IFTAR ANTIFASCISTES" ORGANISé PAR DES MUZZOS DEMAIN SOIR SAMEDI 27/07/13 SUR LA PARVIS de la gare MONTPARNASSE
BRAVO A TOUS LES PATRIOTES QUI SE SONT MOBILISES AUJOURD’HUI
Et pour les autres : continuer de bien dormir, de penser a vos vacances et vos rtt, à votre petit confort.
CONTINUEZ A ABOYER DEVANT VOTRE PC, et à vous défiler quand la FRANCE à BESOIN DE VOUS.
Le jour venu IL NE FAUDRA PAS VENIR CHOUINER.
Dernière édition par Toussaint le Sam 27 Juil - 14:00, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Trappes: révélations du CCIF sur la page Facebook du policier
Par le CCIF | le 27 juillet, 2013 - 09:53
http://oumma.com/18176/trappes-revelations-ccif-page-facebook-policier
Par le CCIF | le 27 juillet, 2013 - 09:53
http://oumma.com/18176/trappes-revelations-ccif-page-facebook-policier
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
salut,
tu devrais éviter de laisser le lien de françaisdefrance sur la page précédente actif. Ils se font référencer par les bots google.
tu devrais éviter de laisser le lien de françaisdefrance sur la page précédente actif. Ils se font référencer par les bots google.
iztok- Messages : 241
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 36
Localisation : toulouse
Re: Islamophobie
Un agresseur islamophobe condamné à 6 mois de prison ferme dans le Loiret
le 27 juillet, 2013 - 15:07
La justice est passée à Orléans, vendredi, pour le plus grand soulagement de trois femmes, victimes d’une terrible agression islamophobe, mais aussi du Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF), partie civile dans l’affaire, qui voit dans la sentence infligée au prévenu, un dangereux raciste primaire, la reconnaissance de l’islamophobie comme un délit des plus répréhensibles.
Le tribunal correctionnel du Loiret n’a pas tergiversé devant la gravité des faits qui remontent au 14 juin, lorsque sur une route du département, un individu peu recommandable, n’écoutant que sa fureur anti-musulmans, s’est mis à insulter trois femmes, dont l’une était voilée, avant de les rouer de coups et de déguerpir comme un lapin… Racisme et lâcheté allant de pair, comme chacun sait.
Les femmes, qui ont eu le malheur de croiser la route de ce criminel en puissance, ont insisté sur la violence des attaques verbales qui ont précédé un passage à tabac tout aussi brutal, en indiquant leur nature éminemment sexiste et islamophobe.
Condamné à deux ans d’emprisonnement, dont six mois fermes, pour des agressions à caractère islamophobe, l’homme, qui devra en outre verser 500 euros de dédommagement à chaque victime et est astreint à une mise à l’épreuve de deux ans, pourra toujours méditer la portée de ses actes derrière les barreaux. Ce verdict, même s’il paraît encore dérisoire par rapport au préjudice subi, tant psychologiquement que physiquement, envoie toutefois un signal fort aux brutes épaisses, d’où qu’elles viennent, dont les passages à l’acte islamophobes sont de plus en plus ordinaires, décomplexés et sauvages.
La prise de conscience de la justice a trouvé sa traduction dans la réprobation sans appel du procureur de la République : "Ce sont des faits très graves qui vont au-delà des seuls jours d'interruption temporaire de travail", a déclaré ce dernier dans ses réquisitions, ajoutant : "C'est un véritable déchaînement d'insultes et de violence, un passage à tabac en bonne et due forme", comme l’a rapporté Reuters.
Du côté du CCIF, l’heure est à la satisfaction, certes mesurée et lucide, à la lumière d’une condamnation qui conforte le bien-fondé de son combat mené sans relâche contre l’islamophobie et pour sa criminalisation : "Il est certain que six mois fermes ne vont pas couvrir le préjudice subi, mais il y a quand même la satisfaction qu'après une dizaine d'agressions sur le territoire français, on mette enfin des agresseurs hors d'état de nuire", a confié à Reuters Lila Charef, responsable juridique pour le CCIF.
http://oumma.com/18185/un-agresseur-islamophobe-condamne-a-6-mois-de-prison-f
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.islamophobie.net/la-carte-de-france-des-actes-islamophobes
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Le Monde daté du dimanche 28 juillet publie un compte-rendu assez précis du procès de l'agresseur. Dans ce cas, il est clair que nous sommes en présence d'un mélange de racisme anti-arabe et d'hostilité à l'Islam. L'agresseur a reconnu avoir dit : "Je n'aime pas les Arabes, je n'aime pas votre religion." Et aussi de xénophobie, puisqu'il a ajouté, s'adressant aux victimes : "Si vous aviez dit que vous étiez françaises, je ne vous aurais pas agressées" (sic). L'une des trois femmes agressées étant voilée, il est clair que les campagnes incessantes contre le voile n'ont pu que favoriser le déchaînement des pulsions de ce personnage...Un agresseur islamophobe condamné à 6 mois de prison ferme dans le Loiret
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Votre voisin Roannais et musulman
samedi 27 juillet 2013, par Coordination contre le Racisme et l’islamophobieCommuniqué de Sarah Brosset, candidate du Rassemblement Bleu Marine à Roanne
Dans de trop nombreux quartiers roannais, des hommes visiblement très attachés à leurs traditions, portent, en plus d’une barbe "à la Ben Laden", la djellaba. Les femmes, quant à elles, soumises aux diktats moyenâgeux de leur famille ou de leur mari, déambulent dans les rues, vêtues d’une burqa, cette sympathique tenue couvrant entièrement la tête et le corps, un grillage dissimulant les yeux.
Or, la burqa est interdite dans l’espace public français... et certains semblent encore l’ignorer ; c’est pourquoi je demande aux pouvoirs publics concernés de se préoccuper des auteurs de ces infractions.
Le Rassemblement Bleu Marine pour Roanne et moi-même rappelons à Mme Déroche que la loi prévoit un stage de citoyenneté pour ceux qui n’arriveraient pas à assimiler les valeurs de la République, mais également une condamnation à un an d’emprisonnement et jusqu’à 30.000 euros d’amende pour les maris qui contraindraient leur(s) femme(s). Quant à celles qui enfreindraient délibérément la loi, une amende de 150 euros est requise.
La laïcité, c’est le respect de toutes les religions, y compris l’islam... Encore faudrait-il que celui-ci ne prenne pas le dessus sur les lois républicaines.
« Toutes les religions ont droit à un égal et même respect. Nous devons être très vigilants avec ce sectarisme et cette intolérance. Cette attitude est un vrai dévoiement de la vision de la laïcité car, pour ces responsables politiques, l’idéal serait d’extirper toute forme de religion de la société or la laïcité est tout le contraire : c’est le respect de toutes les religions. Un seuil intolérable a été franchi et cela mérite des éclaircissements de la part de Jean-Marc Ayrault. Il doit rappeler à l’ordre ses ministres et faire un geste de respect et de dialogue avec les religions. »
Madame,
Ces propos sont ceux de l’ex-Ministre du Travail M. Laurent Wauquiez, condamnant l’attitude du gouvernement à l’encontre de vos concitoyens…catholiques !
Comme vous pouvez le voir, vos concitoyens musulmans ne sont désormais plus les seules victimes de la dérive totalitaire du laïcisme qui exige la neutralité du corps social en lieu et place de celle de l’Etat et ce, contrairement à la lettre et à l’esprit originel de la loi de 1905.
Vos propos sur les « djellabas » et les « barbes à la Ben Laden » s’inscrivent pleinement dans cette dérive laïciste et soyez sûre, qu’à terme, vos concitoyens musulmans n’en seront plus les principales victimes.
Cette stigmatisation n’a d’ailleurs pas été toujours de mise. Je vous invite à consulter les photographies d’époque des régiments de tirailleurs marocains ou sénégalais de la Seconde Guerre et vous verrez qu’à l’époque, ces « djellabas » ne gênaient pas outre mesure leurs frères d’armes de la Métropole…
Quel étonnement de vous voir consacrer tant d’énergie militante pour un enjeu aussi insignifiant que le choix vestimentaire de quelques centaines de personnes à l’échelle du pays et qui somme toute, ne font qu’exprimer le vécu intérieur d’une spiritualité – au même titre que les prêtres catholiques ou les rabbins-.
Saviez-vous Madame, que pendant que vous faites de l’agitation islamophobe, 1000 de vos compatriotes - qu’ils soient « de souche » ou pas d’ailleurs... - perdent chaque jour leur emploi et ce, depuis plus de deux ans déjà ?!
Saviez-vous que l’Accord National Interprofessionnel qui vient d’être voté par le Parlement signe la fin du CDI tel que nous le connaissons pour des millions de salariés ?
Saviez-vous que l’Union européenne s’apprête à signer un accord historique de libre-échange transatlantique qui non seulement mettra en concurrence l’ouvrier français avec l’ouvrier mexicain mais qui en plus, imposera l’ensemble des normes financières, sociales et environnementales en vigueur aux Etats-Unis ?
Vous qui êtes si attachée à l’identité nationale vous devriez être en première ligne contre ce traité qui signe l’arrêt de mort définitif du modèle français, y compris dans sa dimension culturelle...
Madame,
Tandis que vous montez les français les uns contre les autres, le paquebot « France » prend l’eau de toute part…Il y a urgence !
Mais après tout, l’orchestre du Titanic continuait à jouer pendant qu’il sombrait…
Pour conclure et en espérant vous convaincre que la laïcité ne saurait être la caution de votre islamophobie, je soumets à votre réflexion cette citation de 1958 du député Jean-Marie Lepen : « J’affirme que dans la religion musulmane rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l’essentiel, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale. »
Bien cordialement.
Dernière édition par Toussaint le Dim 28 Juil - 23:29, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Une école pour tous et toutes
Intervention de Christine Delphy au.meeting « Une école pour toutes et pour tous »Le Trianon, Paris, 4 février 2004
jeudi, 5 février 2004
Le projet de loi contre le port de signes religieux, est de l’avis général, dirigé contre le seul « voile », qu’on appelle aussi foulard islamique. La loi rendra plus facile d’expulser les filles portant le foulard des écoles. Ce projet de loi divise tous les groupes politiques, toutes les associations de la société civile, il divise aussi les féministes. Les partisans de la loi, dans chaque groupe, sont les plus nombreux. Les discussions, difficiles, montrent que les arguments rationnels ne tiennent pas une grande place dans leurs convictions. La vue du foulard leur est insupportable, ils et elles ne veulent même pas discuter avec les jeunes filles voilées. Comme l’a dit un membre de la commission Stasi, ils n’ont pas jugé utile d’auditionner les intéressées, parce qu’ils « ne sont pas sensibles à leurs arguments » ; si peu sensibles en fait qu’ils ne veulent même pas les entendre. C’est hélas la position de la majorité de nos concitoyens, résumés par une féministe : le voile est un symbole d’oppression. Point à la ligne. La conclusion implicite, et qui explique le refus d’écoute, est que seules des personnes manipulées ou aliénées, ce qui est la même chose, peuvent arborer un symbole d’oppression. Et à quoi bon discuter avec des personnes manipulées et aliénées ? Donc d’emblée, les lignes sont tracées : nous savons ce que signifie ce que vous portez, nous savons mieux que vous ce que vous faîtes, et rien de ce que vous pourrez dire n’entamera nos certitudes, adossées à la principale certitude : celle d’avoir raison, d’avoir la vérité et la science infuses. Quand on décide qu’une partie de la population ne maîtrise ni ses conduites, ni leurs sens — ce qui est la définition de la maladie mentale— discuter est non seulement inutile, c’est même dangereux, puisque cela suppose de se laisser toucher et peut-être contaminer par un discours pathologique. La seule chose qu’on puisse faire pour ces personnes, c’est essayer de les protéger contre elles-mêmes, contre leurs manipulateurs, et si on n’y arrive pas, protéger les autres de la contamination en les retirant des rayons, pardon, des salles de classe. Donc on va supprimer le droit fondamental de ces jeunes filles d’être scolarisées, sous prétexte que leur présence menacerait potentiellement le droit des autres de ne pas porter le foulard. En plus de les considérer comme aliénées, on fait à ces jeunes filles un procès d’intention : elles auraient le dessein de rendre le port du foulard obligatoire en France. Qui pouvait imaginer que ces deux mille jeunes filles, en majorité issues, comme on dit, de « l’immigration » — ce lieu de naissance excessivement étrange et qui n’apparaît sur aucune carte de France — qui pouvait imaginer il y a seulement 6 mois qu’elles avaient un pouvoir si considérable ? Ce n’est qu’en adoptant cette position paranoïaque que l’on comprend pourquoi leur mise à l’écart est devenue la priorité des priorités politiques. Ce n’est qu’à partir de ce délire qu’on peut comprendre le raisonnement contourné qui justifie la suppression d’une liberté comme la défense d’une autre liberté, bien que cette dernière ne soit pas attaquée pour l’instant, et soit, à dire vrai, inattaquable. C’est le raisonnement qui est derrière le déclenchement des guerres baptisées préventives et si à la mode : on agresse au nom de la défense contre un danger imaginaire. Ici aussi le danger est imaginaire : non seulement personne n’a l’intention dans ce pays de rendre le port du foulard obligatoire, mais surtout personne ne pourrait le faire. En attendant , une fois que les guerres sont déclenchées, leur dynamique destructrice de sociétés et de vies se poursuit implacablement. Dans celle qui est déclenchée en France au nom de la défense contre le « danger islamiste » — dont personne ne peut prouver l’existence dans ce pays — la dynamique de conflit va se poursuivre, et s’aggraver ; comme dans les autres guerres préventives. Même si le danger se révèle, à l’examen, d’ordre fantasmatique, la guerre, elle, sera réelle, et fera des victimes ; les premières en seront les jeunes filles exclues par un Etat reniant son obligation de scolariser tous les enfants ; la deuxième victime sera la possibilité de réconciliation entre une communauté d’origine maghrébine, ulcérée à bon droit par des décennies de discrimination, et le reste du pays. En effet, comment les sociologues, féministes ou non, analysent-elles et ils l’adoption de la religion musulmane et dans le cas des filles, le port du foulard ? Comme une réaction au fait d’avoir été et d’être exclus, tant symboliquement que matériellement, de la communauté nationale. Même la classe politique, gauche et droite confondue, même les partisans de la loi, même les membres de la commission Stasi le reconnaissent : tout ceci se déroule sur fond de ghettoïsation, de discrimination à tous les niveaux, et particulièrement sur le marché du travail. Mais la discrimination, on ne veut pas la voir ; non la France n’est pas raciste, ce n’est que Le Pen qui l’est : mais alors pourquoi les descendants d’immigrés maghrébins, à diplôme égal, sont-ils et elles quatre fois plus victimes du chômage que les autres ? Certains et certaines reconnaissent ce problème, mais trouvent que la réaction des personnes visées est malvenue. « Vos griefs sont réels leur disent-ils, mais vous vous trompez de réponse ». En tant que féministe, je sais que la révolte des dominées prend rarement la forme qui plairait aux dominants. Je peux même dire : elle ne prend jamais une forme qui leur convient. Et aller plus loin : ce que les dominants attendent, c’est qu’on demande ses droits poliment, et que si on ne les obtient toujours pas, quarante ans après, on fasse comme si de rien n’était. Et c’est bien vrai que cela ne fait pas de différence, pour les hommes, si la violence masculine contre les femmes est éradiquée demain ou dans 100 ans. Et que cela ne fait pas de différence, pour les Blancs, si le racisme est éradiqué demain ou dans 100 ans. Ce qui est grave en revanche, aux yeux des dominants, c’est que les opprimés « se trompent de réponse ». C’est cela qu’il est urgent de corriger, de réprimer, de mater. Ce que la classe politique dit avec un ensemble touchant c’est : on a identifié la cause du problème, mais on va s’attaquer d’abord à sa conséquence - votre réaction malencontreuse — en laissant la cause pour plus tard, comprendre : pour jamais. Nous féministes pour l’égalité, nous disons : s’il faut commencer par quelque chose, c’est - et je reconnais que c’est une logique qui est étrangère à notre classe politique-par le commencement. La maladie dont souffre ce pays, ce n’est pas deux mille jeunes filles qui portent le foulard, pour des raisons diverses, qui sont les leurs et qu’elles sont libres d’avoir, tant qu’elles ne commettent pas de délit. Et où sont les délits qu’elles ont commis ? Où sont les femmes qu’elles ont battues à mort, les enfant qu’elles ont violés ? Les principales maladies de ce pays, ce sont : le sexisme patent, brutal, institutionnel, omniprésent ; et le racisme patent, brutal, institutionnel systémique, omniprésent. Le même qui régit la politique des employeurs, celle des offices HLM, celle de l’ANPE, celle de Le Pen. Nos politiques ont choisi de détourner le regard de cette maladie grave, pour ne s’en prendre qu’à ses symptômes. Or l’indifférence au racisme, c’est encore du racisme. Mais réaffirmer des principes, ça ne mange pas de pain-du moins le croient-ils, aveugles aux conséquences à long terme de leur bêtise—tandis que prendre à bras le corps une culture où la discrimination, tant sexiste que raciste, est banalisée, est devenue la norme et non plus l’exception, cela demanderait du travail. Beaucoup. Soigner la fièvre est trop coûteux, cassons le thermomètre. Les conséquences de cet aveuglement collectif et de la loi dont il va accoucher, sont préoccupantes : le ressentiment justifié des descendants d’immigrés maghrébins, soupçonnés d’appartenir à un parti de l’étranger dès qu’ils cherchent une dignité qu’ils n’ont pas trouvée dans une égalité républicaine aux abonnés absents (comme le n° 114, censé recevoir les plaintes pour discrimination raciale), ce ressentiment ne pourra que s’approfondir. Et pour cette raison la loi ouvre un boulevard aux extrémistes de tout poil, y compris les extrémistes musulmans-pourquoi n’y aurait-il pas d’extrémistes parmi eux puisqu’il y en a partout ailleurs ? Essayons de voir le positif : le lien est désormais fait entre les féministes et les jeunes femmes voilées, dont beaucoup développent un féminisme non pas contre mais avec l’islam . Et pourquoi pas ? Il y a longtemps que nous dialoguons avec celles qui sont catholiques et féministes, protestantes et féministes, juives et féministes. Et si je termine par cette lueur rose dans un ciel plombé, c’est que j’ai vu et entendu hier soir s’exprimer, lors d’une réunion de « progressistes », l’arrogance coloniale et raciste la plus éhontée ; et que j’en ai conçu un grand découragement. Si j’essaie ce soir de vous convaincre que d’un mal peut sortir un bien, c’est que j’essaie d’abord de me convaincre moi-même ; et j’espère que vous m’y aiderez.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Au nom de l'anti-islamophobie, on peut relayer comme Toussaint des messages de Marine Le Pen, ici ?
ottokar- Messages : 196
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
C'est vrai qu'il faut éviter toute reproduction intégrale, citation trop longue ou, pire, lien internet, car ça leur fait de la pub. Donc Toussaint devrait virer ou réduire considérablement sa citation, même si ce n'est pas inintéressant de savoir ce que nos ennemis racontent...ottokar a écrit:Au nom de l'anti-islamophobie, on peut relayer comme Toussaint des messages de Marine Le Pen, ici ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Racisme en Europe; Blâme pour la France
Message du Président
Je suis très heureux de vous présenter la dernière édition du rapport alternatif sur le racisme en Europe du Réseau Européen Contre le Racisme (ENAR). Celui-ci est basé sur 26 rapports alternatifs nationaux, et offre une perspective cruciale et unique de la société civile sur la situation du racisme et de la discrimination en Europe, de mars 2011 à mars 2012. Malheureusement, comme pendant les années précédentes, la discrimination raciale et religieuse continue à affecter la vie de nombreuses minorités ethniques et religieuses dans l’ensemble de l’Europe et dans divers domaines, comme dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, au logement, aux biens et aux services, ou dans la façon dont ils sont traités par la police et le système judiciaire pénal. Ce rapport souligne particulièrement les expériences des communautés musulmanes et il s’agit de la première étude qualitative paneuropéenne sur l’islamophobie. L’islamophobie décrit la crainte, les préjugés et la haine irrationnels envers l’Islam, les musulmans ou la culture islamique. Les données provenant des rapports alternatifs nationaux montrent que l’islamophobie est répandue dans nombre de pays européens et que les préjugés croissants à l’encontre des musulmans sont souvent plus profonds que ceux éprouvés par d’autres groupes minoritaires religieux ou ethniques. Le rapport de cette année met l’accent sur la vulnérabilité de ce groupe, qui est trop souvent au pire rejetée, et au mieux sous-estimée.
Le rapport alternatif d’ENAR met également en lumière la discrimination et le racisme auxquels sont confrontés d’autres communautés vulnérables au racisme et/ou à la discrimination religieuse en Europe, tels que les immigrés (tant les ressortissants de l’UE que de pays tiers), les Roms, les personnes d’ascendance africaine et les juifs, dans tous les domaines de la vie. Plusieurs des tendances identifiées dans ce rapport restent en grande partie semblables à celles rapportés les années précédentes. La perception publique des minorités ethniques et des migrants dans la plupart des pays reste négative : celles-ci sont souvent accusées de voler les possibilités d’emploi, de travailler pour un salaire au rabais, et de bénéficier des services sociaux.
La situation économique et politique a clairement attisé les tensions sociales et dans certains des pays les plus affectés, a mené à des ripostes face à la crise, prenant la forme de réductions importantes dans les services publics et au niveau du travail anti-discrimination. Un élément inquiétant à souligner est bien l’emprise du néonazisme dans certains pays et le fait que les violences racistes se manifestent largement et ont en fait augmenté dans de nombreux pays. Par conséquent, les organisations de la société civile comblent le vide laissé par les gouvernements et les politiciens en termes de direction des opérations, démontrant encore une fois leur utilité et leur importance. Néanmoins, s’il est vrai qu’une société civile active est nécessaire et souhaitable, le respect de l’égalité et des droits de l’homme demeure la responsabilité de tous les acteurs, et pas uniquement de la société civile. En outre, la capacité des organisations de la société civile à offrir des services essentiels a été sévèrement limitée par des coupes budgétaires.
A travers ce rapport alternatif, nous espérons démontrer le besoin urgent d’action dans l’ensemble de l’Union européenne, afin de surmonter les barrières et les défis qui entravent une véritable égalité. Les Etats doivent faire preuve d’un réel engagement politique pour investir dans des actions visant à limiter le racisme et la discrimination et à assurer l’égalité et la protection des droits de l’homme pour tous en Europe. Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel que nous nous dirigions vers une Europe qui respecte et promeuve l’égalité, la diversité et les droits fondamentaux, et qui reconnaisse les bienfaits d’une Europe sans racisme pour créer une société et une économie européennes dynamiques.
Nous souhaitons enfin remercier vivement toutes les personnes qui ont contribué aux rapports alternatifs d’ENAR, ainsi que la Commission européenne et l’Open Society Foundations pour leur précieux soutien dans la publication de cet instrument de mesure unique.
Chibo Onyeji
Président d’ENAR
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Le C.R.I condamne une nouvelle affaire de violence policière en plein Ramadan
le 29 juillet, 2013 - 12:41
Comme si cela ne suffisait pas, après les contrôles musclés et les violences à Marseille, Argenteuil, Toulouse et Trappes, la Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie (CRI) dénonce avec force une nouvelle affaire particulièrement scandaleuse qui révèle un nouvel abus de pouvoir policier envers un musulman de Saint Etienne, dans la Loire. Ce dernier, invalide de guerre, a été malmené par la police, sans aucun égard pour son état, et placé en garde à vue, soumis à un interrogatoire inacceptable sur le Ramadan, alors qu’il avait appelé les forces de l'ordre à la rescousse pour le sortir d'un bien mauvais pas !
Le 18 Juillet dernier, Monsieur Farid L., bloqué dans son véhicule sur un parking de magasin par une automobiliste qui semblait allergique au foulard de son épouse assise à ses côtés, a demandé poliment à celle-ci de lui libérer le passage. Mais la femme au volant a refusé, se mettant à insulter Farid L, avant de descendre de son véhicule pour venir le menacer de plus près et tenter de le frapper.
Farid L. décide alors d’appeler la Police, qui a tardé à venir. Devant le peu d’empressement à se déplacer des forces de l’ordre, il a rappellé pour s’assurer que sa demande d’assistance avait été prise en compte, et lorsque les agents sont enfin arrivés sur place, il a tenté de leur expliquer l’agression qu’il venait de subir, mais en pure perte.
En effet, au lieu de l’écouter, un des policiers lui a pointé l’antenne de son Talkie Walkie sur la poitrine à deux reprises en lui demandant à quatre reprises s’il faisait le Ramadan. Interloqué, Monsieur Farid L. lui a répondu : "Est-ce que je vous demande si vous allez à la messe le Dimanche ?". C’est alors que le policier a vu rouge et s’est mis à hurler : "Je vais t’embarquer pour outrage et rébellion", avant d’appeler du renfort. Pendant ce temps-là, le malheureux Farid L. a été menotté, brutalisé et embarqué au poste en n’ayant même pas eu la possibilité de ramener son épouse et sa petite fille à la maison. Son épouse a dû appeler des proches pour venir les récupérer, pendant que son mari se retrouvait au poste comme un vulgaire malfrat, privé de repas pour la rupture du jeûne, mais aussi de ses médicaments, et pour couronner le tout nargué par un policier.
Un médecin légiste du CHU de Saint Etienne constatera les blessures et traces de violences et accordera à Monsieur Farid L. une incapacité totale de travail de 6 jours.
Le Défenseur des Droits et le député de la circonscription ont été alertés et La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie se mobilise pour apporter son soutien à la victime qui a déposé plainte contre ces violences et ce traitement islamophobe inqualifiable.
Le C.R.I tire la sonnette d'alarme sur ce climat malsain et l’acharnement de certains policiers (trop nombreux) qui expriment haut et fort leur animosité à l’égard de l’Islam et des musulmans, en réitérant sa demande pressante qu'une table ronde traite de cette question de l’islamophobie toutes affaires cessantes.
Ces débordements alarmants, en recrudescence pendant le Ramadan, qui s’ajoutent à la multiplication de blogs créés par des policiers islamophobes, démontrent, s’il en était besoin, qu’il y a urgence à sanctionner les agents des force de l'ordre qui manquent à tous leurs devoirs, en ne respectant plus ni leur déontologie ni les valeurs républicaines.
Nous condamnons tous les politiciens qui entretiennent de manière active ou passive une ambiance de rejet de l’autre, qu’il soit noir, arabe, rom et surtout musulman, à des fins électoralistes, et nous invitons tous les citoyens inquiets de ces dérives à exprimer leur mécontentement sur notre site www.crifrance.com.
Lyon, le 27 Juillet 2013, pour tout contact : 06 18 79 76 61
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.slateafrique.com/326206/france-les-agressions-contre-les-femmes-voilees-en-hausse-inquietante
France: Les agressions contre les femmes voilées en hausse inquiétante
Lemag avec AFP - publié le Mercredi 24 Juillet 2013 à 17:16
Lemag : C'est un chiffre alarmant qui suscite une véritable inquiétude: les actes et menaces islamophobes en France ont enregistré une hausse globale de 35 % au premier semestre par rapport à la même période en 2012, selon un recensement de l'Observatoire de l'islamophobie, une émanation du Conseil français du culte musulman (CFCM), annoncé mardi 23 juillet.
France: Les agressions contre les femmes voilées en hausse inquiétante
Selon Abdallah Zekri, le président de l'observatoire, "ce sont 108 actions islamophobes – violences, voies de fait, incendies, dégradations – qui ont été officiellement enregistrées entre le 1er janvier et le 30 juin 2013, par rapport à 80 pendant la même période en 2012". Quant aux menaces islamophobes "propos, gestes menaçants, démonstrations injurieuses elles sont passées de 63, pendant le 1er semestre 2012, à 84 pendant la même période cette année".
Zekri a par ailleurs évoqué "un nouveau phénomène, inquiétant, survenu au cours du mois de juillet, à savoir les agressions contre des femmes à visage découvert, portant non le niqab [ou voile intégral, dont le port est interdit depuis avril 2011], mais le simple foulard".
Pour Zekri, les raisons de cette hausse d'islamophobie pourrait être "cet intégrisme qui en nourrit un autre", évoquant les événements de Trappes et expliquant: "La très grande majorité des musulmans respectent la loi de 2011, mais certains, notamment des 'convertis' qui ne connaissent rien à l'islam ni au Coran, qui veulent être plus musulmans que les musulmans, vont vouloir faire la loi, brûlant des voitures, cassant des vitres. Ce faisant, ils font un tort considérable aux musulmans qui vont faire l'objet d'un amalgame."
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://lariposte.com/Des-femmes-voilees-agressees-a.html
24 Juin 2013
Des femmes voilées agressées à Argenteuil
Le 22 juin était un jour de colère à Argenteuil. Une foule silencieuse d’un millier de personnes s’est rassemblée devant la sous-préfecture pour dénoncer une recrudescence d’actes islamophobes dans la ville. Le 13 juin, Leila, une jeune femme habitant la ville, s’est fait lâchement agresser par deux hommes âgés de 20 à 30 ans. La jeune femme était voilée. Durant son agression, elle a crié aux deux hommes qu’elle était enceinte de quatre mois. L’un des deux hommes lui a alors donné un coup de coude au ventre avant de s’enfuir avec son acolyte. Quelques jours plus tard, Leila a perdu l’enfant qu’elle portait.
La veille, une adolescente en niqab, Sofia, a subi un contrôle « musclé » de deux policiers. Une foule d’une soixantaine de personnes s’est alors formée autour de la scène – et un début d’émeute a éclaté. Les deux policiers ont appelé des renforts et ils ont été rejoints par plusieurs dizaines de leurs collègues qui ont fait usage de flash-balls et de gaz lacrymogènes sur la foule, allant jusqu’à asperger de ce gaz toxique des enfants en bas âge dans des poussettes. Le 20 mai déjà, Rabia, une jeune femme portant le foulard, avait été sauvagement tabassée par deux hommes, à tel point qu’elle a été déclarée en incapacité temporaire totale par le médecin qui l’a examinée.
« Cela fait quelques années que j’habite ici, et on entend de plus en plus de propos injurieux envers les musulmans », témoigne Karina Helary, 42 ans. « Personnellement, je commence à avoir peur de tout ce qu’il se passe », ajoute-t-elle. « Ces actes racistes et islamophobes ne sont plus supportables », lance Mohamed Chanaï, militant associatif local. Selon lui, ces faits « doivent être pris en compte, dénoncés au plus haut niveau de l’Etat et faire l’objet de mesures spécifiques ».
Mais de telles mesures se font attendre. Les autorités demandent aux victimes de ne pas ébruiter l’affaire et se contentent d’ouvrir des informations judiciaires avec le risque évident qu’à chaque fois l’affaire soit classée sans suite. Les habitants se sentent tellement peu aidés qu’ils se sont constitués en comités d’autodéfense, à juste titre. Le mouvement ouvrier doit leur apporter son soutien.
Ces actes barbares contre la population musulmane d’Argenteuil se caractérisent par leur violence extrême et leur lâcheté, car à chaque fois on s’attaque aux éléments les plus fragiles de cette communauté. Sous couvert de « défendre la laïcité », des individus appartenant à des groupuscules fascistes de plus en plus actifs sur la scène nationale lâchent leur haine contre des jeunes femmes sans défense. Cette situation n’est pas sans rapport avec l’islamophobie d’Etat initiée par l’ex-président Sarkozy, qui a instrumentalisé la question du voile musulman pour détourner l’attention du public de sa politique au service du patronat.
Les militants communistes et syndicaux d’Argenteuil et de toutes les villes où la communauté musulmane est menacée doivent soutenir et intégrer les comités d’autodéfense qui se constituent. Lorsque la communauté musulmane est attaquée, c’est toute la classe ouvrière dans sa diversité qui est visée.
Rafik B.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
C'est vraiment ignoble d'agresser une femme enceinte.
Surtout pour ces larves de fachos qui parlent de virilité toutes les deux phrases.
Surtout pour ces larves de fachos qui parlent de virilité toutes les deux phrases.
AlexAntifa- Messages : 14
Date d'inscription : 28/07/2013
Re: Islamophobie
http://www.al-kanz.org/2013/07/31/islamophobie-fourest-valls/
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Etrange de constater que Valls tient au mot près le langage que tenait Lutte Ouvriére lors de son CLT sur "La religion et les femmes". J'écris "tenait" au passé, car il est douteux que LO oserait écrire la même chose aujourd'hui, d'autant que l'un de ses élus d'Argenteuil, Dominique Mariette, a utilisé à plusieurs reprises ce terme sur son blog officiel.Noyer le poisson, citer Fourest
L’islamophobie s’impose en effet à tous. La multiplication des agressions ces dernières semaines contre des femmes voilées est telle que la presse n’hésite plus à parler très clairement d’islamophobie. Même le mal-en-point Jean-François Copé a fait usage du terme, sans guillemets, dans une tribune au Monde la semaine dernière. Malgré tout, Manuel Valls tente non sans audace de noyer le poisson en citant… Caroline Fourest. Les hommes politiques ont les références qu’ils peuvent : d’aucuns évoqueraient Jaurés, Blum ou De Gaulle. Valls, lui, convoque Fourest, dont il reprend la rhétorique démagogique et, plus grave encore, l’intox.
« Derrière le mot « islamophobie », il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile. [...] Je crois que Caroline Fourest et avec elle d’autres intellectuels ont raison. »
Nouvel Obs – Manuel Valls : « L’islamophobie est le cheval de Troie des salafistes »
Evidemment, dans le cas de l'orateur du CLT de LO, on peut invoquer l'ignorance et la paresse intellectuelle qui a consisté à s'appuyer sur un unique ouvrage de l'affabulatrice Fourest. Dans le cas de Valls, qui dispose de tout un staff pour lui mâcher le travail, la malhonnêteté est évidente...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verie2 je suis étonné que d'habitude si prompt à dénoncer toutes les manifestations de 'l'islamophobie", même les plus imaginaires, tu ais passé sous silence un acte profondément aussi "anti-religieux" qui ne "tient aucun compte du contexte" et des "forces réactionnaires liguées contre l'islam" ... bref :
En Algérie, un déjeuner provocateur en plein ramadan
Le Monde.fr avec AFP et AP | 04.08.2013 à 10h44
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Les participants du déjeuner du 3 août à Titi Ouzou dénoncent "l'islamisation" de l'Algérie et revendiquent leur liberté de conscience.
Quelques centaines d'Algériens ont mangé et bu en public, samedi 3 août, en plein ramadan dans la ville de Tizi Ouzou, pour dénoncer "l'islamisation du pays". Désireux d'affirmer leur liberté de conscience avec bouteilles d'eau, pains, cigarettes et bières, ils étaient entre 300 et 500 à participer à ce rassemblement, le premier du genre en Algérie.
Par cet acte symbolique, ils entendaient dénoncer "le climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas" durant le mois sacré du ramadan, rapporte L'Orient-Le Jour. En effet, pendant cette période, "les restaurants sont ouverts seulement dans les hôtels de luxe, et les autorités tout autant que les religieux incitent la population à respecter le jeûne", explique le quotidien.
UNE MAJORITÉ DE BERBÈRES
Précisément, ce rassemblement était organisé en réaction à l'arrestation le 19 juillet de trois jeunes qui déjeunaient en journée dans un bar fermé, dans la ville proche de Tigzirt. Or, jusqu'aux années 1980, "dans les villes au moins, les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient". Le déjeuner n'a été interrompu ni par la population, ni par les autorités.
Une bonne partie des manifestants étaient issus de la minorité berbère, plus séculaire que le reste de la population, qui a globalement mal vécu les politiques d'arabisation imposées à la Kabylie par le gouvernement algérien depuis l'indépendance.
Ainsi, l'un d'eux expliquait sur une pancarte : "Je ne suis pas arabe. Je ne suis pas obligé d'être musulman". Bouaziz Aït Chebib, président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), a également rappelé "l'attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience".
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
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