Islamophobie
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Re: Islamophobie
Selon toi, le fait que Cassen critique les Femen prouverait plus ou moins qu'elles ne sont pas islamophobes. En te rappelant ces félicitations, je visais seulement à te montrer que les propos de Cassen peuvent être utilisés et compris de toutes sortes de façon. Mieux vaut ne pas s'appuyer sur ses délires pour démontrer quoi que ce soit.ton allusion à des félicitations pour LO n'a rien à faire là-dedans a écrit:(Mykha)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Selon toi, le fait que Cassen critique les Femen prouverait plus ou moins qu'elles ne sont pas islamophobes.ton allusion à des félicitations pour LO n'a rien à faire là-dedans a écrit:(Mykha)
Et selon toi le fait de critiquer les religions dans un contexte ou le FN nourrit sa haine des maghrébins par son "islamophobie" ferait de ceux qui sont des anti-religieux des islamophobes ? et donc qu'ils devraient taire leurs critiques contre les religions.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
Elle a rappelé qu’elle était menacée de poursuites dans son pays pour avoir découpé à la tronçonneuse une croix orthodoxe
Et ça, je suppose que c'est une ruse pour mieux masquer son "islamophobie" .......
Quelle perverse !!!!
Et ça aussi ! Décidemment la femme islamophobe est rouée de nos jours.
Et même parfois rouée de coups parce que même les cathos/fachos de Civitas s'y sont laissé prendre et n'ont pas compris comme Vérié et autres que le vrai but des Femen c'est d'attaquer l'islam et pas les autres religions
http://tempsreel.nouvelobs.com/mariage-gay-lesbienne/20121118.OBS9794/antis-mariage-homo-manifestations-des-catholiques-integristes.html
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Je trouve ça assez hilarant que des amis de LO et du Front de gauche s'associent sur ce fil pour clamer leur amour des Femen.
Il y a quarante ans, LO, l'OCI (auquel appartenait alors Mélenchon, alias "Santerre") et le PCF n'avaient pas de mots assez durs pour désigner les "gazolines" du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont le mode d'apparition dans les manifs n'était pourtant pas plus débile et sous-politique que celui des Femen de notre époque.
Il y a quarante ans, LO, l'OCI (auquel appartenait alors Mélenchon, alias "Santerre") et le PCF n'avaient pas de mots assez durs pour désigner les "gazolines" du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont le mode d'apparition dans les manifs n'était pourtant pas plus débile et sous-politique que celui des Femen de notre époque.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Islamophobie
Byrrh a écrit:Je trouve ça assez hilarant que des amis de LO et du Front de gauche s'associent sur ce fil pour clamer leur amour des Femen.
Il y a quarante ans, LO, l'OCI (auquel appartenait alors Mélenchon, alias "Santerre") et le PCF n'avaient pas de mots assez durs pour désigner les "gazolines" du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont le mode d'apparition dans les manifs était pourtant tout aussi débile et sous-politique que celui des Femen de notre époque.
C'est tout ce que tu as comme argument pour voler au secours des religieux : une "alliance" LO FdG (voulu ni par ni par l'autre donc bonjour la crédibilité de l'argument) et des ragots de caniveaux sur "Santère" il y a 40 ans, Bravo super continue !
et évite le débat.
Penses tu comme verié2 que Femen est une organisation "islamophobe" ?
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
Byrrh a écrit:Je trouve ça assez hilarant que des amis de LO et du Front de gauche s'associent sur ce fil pour clamer leur amour des Femen.
Il y a quarante ans, LO, l'OCI (auquel appartenait alors Mélenchon, alias "Santerre") et le PCF n'avaient pas de mots assez durs pour désigner les "gazolines" du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont le mode d'apparition dans les manifs était pourtant tout aussi débile et sous-politique que celui des Femen de notre époque.
Intervention à côté de la plaque.
Personne ne clame son "amour des Femen".
Il s'agit seulement de rétablir quelques vérités sur les calomnies imbéciles qu'elles subissent.
Quant à leurs méthodes, il ne me semble pas avoir dit un mot pour les approuver (ou les désapprouver).
Pour ce qui est de tes vieilles histoires de "gazolines", jamais entendu parler et à vrai dire, je m'en fous.
Mais s'il te suffit de ça pour favoriser ton hilarité en ces temps moroses, c'est au moins un point positif.
Qu'est-ce qu'on rigole.
Dernière édition par mykha le Jeu 18 Juil - 18:13, édité 1 fois
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Oh oui, tu as raison, je "vole au secours des religieux". Je dois sans doute être à la solde du Vatican et de Téhéran, comme d'autres l'étaient autrefois du KGB et de la CIA...Achille a écrit:Byrrh a écrit:Je trouve ça assez hilarant que des amis de LO et du Front de gauche s'associent sur ce fil pour clamer leur amour des Femen.
Il y a quarante ans, LO, l'OCI (auquel appartenait alors Mélenchon, alias "Santerre") et le PCF n'avaient pas de mots assez durs pour désigner les "gazolines" du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), dont le mode d'apparition dans les manifs était pourtant tout aussi débile et sous-politique que celui des Femen de notre époque.
C'est tout ce que tu as comme argument pour voler au secours des religieux : une "alliance" LO FdG (voulu ni par ni par l'autre donc bonjour la crédibilité de l'argument) et des ragots de caniveaux sur "Santère" il y a 40 ans, Bravo super continue !
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Islamophobie
je "vole au secours des religieux". Je dois sans doute être à la solde du Vatican et de Téhéran
pourquoi, à la solde ?
Il y en a qui font ça pour le plaisir.
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Oui oui, je sais bien que tu t'en fous parfaitement de ce que pouvait dire ton organisation à propos des homosexuels, il y a quelques années. Cela ne peut être que des mensonges et des falsifications de gens mal intentionnés...mykha a écrit:Intervention à côté de la plaque.
Personne ne clame son "amour des Femen".
Il s'agit seulement de rétablir quelques vérités sur les calomnies imbéciles qu'elles subissent.
Quant à leurs méthodes, il ne me semble pas avoir dit un mot pour les approuver (ou les désapprouver).
Pour ce qui est de tes vieilles histoires de "gazolines", jamais entendu parler et à vrai dire, je m'en fous.
Entre nous, je me demande bien ce qui distingue un béni-oui-oui comme toi de n'importe quelle grenouille de bénitier.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Islamophobie
Entre nous, je me demande bien ce qui distingue un béni-oui-oui comme toi de n'importe quelle grenouille de bénitier.Very Happy .
Le bénitier, justement !
Et puis le fait que je ne dis pas amen à toutes les âneries que je lis même si elles vont dans le sens du vent sacré du forum.
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Byrrh a écrit:
Entre nous, je me demande bien ce qui distingue un béni-oui-oui comme toi de n'importe quelle grenouille de bénitier.
Continue de troller pour bloquer toute discussion (et eventuellement dénonce à la modération, 'tain il aurait pas fait bon d'être juif avec toi comme voisin sous l'occupation )
On attendra longtemps ta réponse à la question déjà posée (question qui concerne l'actualité pas les ragots que l'on se racontait il y a 40 ans à la lcr en se tapant sur les cuisses) :
Penses tu comme verié2 que Femen est une organisation "islamophobe" ? ou que sa dirigeante tient des propos "islamophobes"
Dernière édition par Achille le Jeu 18 Juil - 18:34, édité 1 fois
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
En revanche, tu dis "amen" à une façon complètement primaire d'entreprendre toutes les questions qui ont de près ou de loin un rapport avec la religion.mykha a écrit:
Entre nous, je me demande bien ce qui distingue un béni-oui-oui comme toi de n'importe quelle grenouille de bénitier.Very Happy .
Le bénitier, justement !
Et puis le fait que je ne dis pas amen à toutes les âneries que je lis même si elles vont dans le sens du vent sacré du forum.
J'ai parfois l'impression d'avoir affaire à un petit "toto" de 18 ans qui bouffe du curé en disant des gros mots et en rotant sa bière, pour se donner des airs, mais qui ne se pose jamais la question de savoir comment la croyance religieuse reculera effectivement, et qui par ailleurs se fout totalement du contexte.
Parlons-en, du contexte : une jeune femme portant un voile a été attaquée dimanche à Trappes par deux hommes, dont l'un a sorti un couteau et lui a crié "de toute façon les musulmans on va vous exterminer et ce sera toi la première".
Mais vous, vous vous en foutez. Ce n'est pas de la matière grise que vous avez dans le crâne, c'est du ciment.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Islamophobie
mykha a écrit:je ne dis pas amen à toutes les âneries que je lis même si elles vont dans le sens du vent sacré du forum.
Les ânes ont ceci en commun avec les voiliers (sans aucun jeu de mot) qu'ils peuvent très bien remonter face au vent.
Giaches_de_Wert- Messages : 117
Date d'inscription : 12/12/2010
Re: Islamophobie
Byrrh a écrit:
Parlons-en, du contexte : une jeune femme portant un voile a été attaquée dimanche à Trappes par deux hommes, dont l'un a sorti un couteau et lui a crié "de toute façon les musulmans on va vous exterminer et ce sera toi la première".
Et ????
Selon toi on ne peut donc pas lutter contre les agressions racistes, contre les discriminations racistes... et avoir un avis et développer une critique des religions ?
allez va pleurer auprès de la modération et épargne nous ta démagogie infantile.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
Bien entendu que c'est possible. Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Mais je ne peux que te répéter qu'on doit tenir compte du contexte et d'où nous parlons. Pour être en mesure de critiquer la religion et de faire reculer l'obscurantisme, il faut commencer démontrer aux gens concernés que nous sommes solidaires d'eux quand ils sont agressés, stigmatisés, que nous n'avions rien à voir avec les islamophobes. Or, lors des agressions d'Argenteuil, le moins qu'on puisse dire est que les réactions des organisations d'extrême-gauche et du FdG n'ont pas été à la hauteur. Il a fallu quinze jours à LO pour écrire un article, alors que LO s'empresse de dénoncer tout méfait commis par des religieux musulmans dans toutes les parties du monde...Selon toi on ne peut donc pas lutter contre les agressions racistes, contre les discriminations racistes... et avoir un avis et développer une critique des religions ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Les fondements politico-économiques du fémonationalisme
Bien que le concept de fémonationalisme soit peu usité en France,
il fait écho aux nombreux débats sur l'instrumentalisation
de la rhétorique de l'égalité entre hommes et femmes à des fins racistes.
Cette notion pourrait bien prendre une actualité à l’heure où le discours « paternaliste »
envers les femmes voilées qu’évoque Farris dans son article se mue en actes et en violences racistes.
Dans cet article, Sara Farris propose d’éclairer le phénomène fémonationaliste
à travers les transformations de la place des migrant-e-s sur le marché du travail globalisé
et les nouvelles différenciations entre hommes et femmes immigré-e-s.
Sara Farris est Assistant Professor de sociologie à Goldsmiths, Université de Londres.
Elle a publié sur les enjeux de théorie sociologique, de sociologie politique,
sur l'orientalisme, les migrations internationales, le féminisme et les études de genre.
Plus récemment, elle a publié l'ouvrage Max Weber's Theory of Personality.
Individuation, Politics and Orientalism in the Sociology of Religion (Brill, 2013).
Elle est en train de terminer un second ouvrage,
provisoirement intitulé, The Political Economy of Femonationalism.
http://www.contretemps.eu/interventions/fondements-politico-%C3%A9conomiques-f%C3%A9monationalisme
Bien que le concept de fémonationalisme soit peu usité en France,
il fait écho aux nombreux débats sur l'instrumentalisation
de la rhétorique de l'égalité entre hommes et femmes à des fins racistes.
Cette notion pourrait bien prendre une actualité à l’heure où le discours « paternaliste »
envers les femmes voilées qu’évoque Farris dans son article se mue en actes et en violences racistes.
Dans cet article, Sara Farris propose d’éclairer le phénomène fémonationaliste
à travers les transformations de la place des migrant-e-s sur le marché du travail globalisé
et les nouvelles différenciations entre hommes et femmes immigré-e-s.
Sara Farris est Assistant Professor de sociologie à Goldsmiths, Université de Londres.
Elle a publié sur les enjeux de théorie sociologique, de sociologie politique,
sur l'orientalisme, les migrations internationales, le féminisme et les études de genre.
Plus récemment, elle a publié l'ouvrage Max Weber's Theory of Personality.
Individuation, Politics and Orientalism in the Sociology of Religion (Brill, 2013).
Elle est en train de terminer un second ouvrage,
provisoirement intitulé, The Political Economy of Femonationalism.
http://www.contretemps.eu/interventions/fondements-politico-%C3%A9conomiques-f%C3%A9monationalisme
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
La tentative de chercher des fondements économiques à l'attitude paternaliste des féministes bourgeoises et d'une large partie de la classe politique vis à vis des femmes immigrées et en particulier à l'islamophobie est évidemment intéressante. Mais ce discours, écrit dans un jargon de sociologue pénible, ne me semble pas très convainquant. Il n'explique pas pourquoi l'islamophobie haineuse, pas seulement paternaliste, se concentre sur les femmes. L'idée que les femmes voilées, en refusant de participer à la grande marchandisation du genre féminin, suscite cette hostilité est un peu bizarre. Car, d'une certaine façon, en agissant ainsi, elles ne sont pas des concurrentes pour les autres femmes ; contrairement aux hommes qui, eux, concurrencent les travailleurs masculins en acceptant des conditions de travail plus mauvaises.Les fondements politico-économiques du fémonationalisme
Il me semble que la récupération du discours féministe par le nationalisme impérialiste a des racines bien plus profondes et plus anciennes, comme le montrent les opérations de dévoilement/libération des indigènes par l'épouse du sinistre général Massu pendant la guerre d'Algérie.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Autre article sur le "femonationalisme"
http://www.observatoire-des-transidentites.com/pages/Femonationalisme-8621801.html
Le dernier paragraphe, sur les Femen, est vraiment court et manque d'arguments.
http://www.observatoire-des-transidentites.com/pages/Femonationalisme-8621801.html
Le dernier paragraphe, sur les Femen, est vraiment court et manque d'arguments.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Bien entendu que c'est possible.Selon toi on ne peut donc pas lutter contre les agressions racistes, contre les discriminations racistes... et avoir un avis et développer une critique des religions ?
Heureux de te lire.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:Islamophobie : tirs contre une boucherie en Corse la semaine de son ouverture
Alors que son ouverture était programmé le jeudi 27 juin dernier, une boucherie en Corse a été la cible de tirs un jour plus tôt. C’est dans la ville de Propriano que se situe cette nouvelle boucherie dans le département de la Corse-du-Sud. Les balles ont été tirées dans la nuit du mardi au mercredi sur la vitrine du commerce.
De de plus en plus d’actes racistes et islamophobes visant la communauté maghrébine sont signalés en Corse. Alors qu’en métropole ces actes se multiplient sous le silence de la sphère médiatico-politique, le même constat semble peut être fait de l’île, déjà réputé par son nombre de comportements xénophobes.
Rappelons nous de cette mère à Bastia, il y a un an qui avait été interdite de venir chercher ses enfants à l’école au pretexte qu’elle portait un hijab. Elle devait envoyer d’autres personnes chercher ses enfants, tant qu’elle refusait de s’habiller « comme les autres femmes », ou du moins de mettre un peu de couleurs. Une discrimination aberrante, et violant les libertés d’une citoyenne.
Hum pour l'histoire de la femme voilée, c'était beaucoup plus compliqué que ça...
C'était avant tout une personne assez vrillée et en quête d'attention qui s'était pointée non pas en hidjab mais en niqab à l'école juste après l'affaire Merah... Une femme d'une continent en plus, même pas la beurette du coin...
Et pour les tirs de fusils sur la boucherie, ça peut être raciste comme ça peut être autre chose...
En février un ouvrier agricole marocain s'est fait flinguer à Ghisonaccia... (soit dans la plaine en dessous de mon village) Tout le monde a crié au racisme...
Sauf qu'en fait, ça faisait 1 an que des jeunes beurs rackettaient les ouvriers agricoles marocains qui pouvaient pas aller se plaindre parce que sans papiers...
Ou comme l'affaire de l'imam de Sartène... C'était une embrouille au sein de la communauté tunisienne pour des histoires de papiers...
Je sais qu'en Corse, c'est musclé par moments... Mais je préfère attendre la suite de l'enquête...
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: Islamophobie
http://lmsi.net/Une-agression-de-Caroline-Fourest
Une agression de Caroline Fourest
Analyse d’un discours islamophobe
par Julien Salingue
26 juin 2013
Parce qu’il y a un temps pour rire et un temps pour être sérieux, parce que l’actuelle recrudescence d’agressions physiques contre des femmes portant le hijab est un sujet grave, nous laissons cette fois-ci de côté le registre ironique, satirique ou parodique de nos précédentes productions fourestologiques, et nous proposons, ci dessous, un compte-rendu précis, assorti de commentaires factuels, à propos des agressions d’Argenteuil, et de l’abject « billet d’humeur » que vient de lui consacrer la lauréate 2011 du Yabon de l’expert-chroniqueur le plus raciste, celle qui, sous la bannière de l’antisexisme, de l’antiracisme, de l’antitotalitarisme et de la « gauche modérée », continue à squatter les ondes de Radio France et de France Télévision. Celle qu’on pourrait plutôt qualifier d’extrémiste, de fanatique, de militante islamophobe radicale : Caroline Fourest.
Le mardi 25 juin Caroline Fourest décide, dans sa chronique « Le monde selon Caroline Fourest », diffusée sur France Culture, d’évoquer, pour la première fois, les agressions perpétrées ces dernières semaines contre des jeunes femmes voilées à Argenteuil [1]. On s’apprête à pousser un « ouf » de soulagement. Enfin, Caroline Fourest prend conscience de la réalité des violences islamophobes. Enfin, elle va utiliser la tribune que lui offre le service public pour appeler chacun et chacune à en faire de même. Enfin, elle va reconnaître qu’il est urgent d’agir et de cesser de stigmatiser de manière systématique les musulmans.
Mais en fait, non. L’éditorialiste, d’habitude si prompte à dénoncer les violences faites aux femmes (notamment musulmanes), nous gratifie d’une chronique… déconcertante, au cours de laquelle elle va, entre autres, mettre en doute la réalité des agressions, accuser (à mots couverts) les associations mobilisées à Argenteuil d’être antisémites et, last but not least, expliquer que les féministes n’ont pas à s’impliquer dans la défense des femmes voilées violentées. Le tout en 7 minutes.
La parole des victimes mise en doute
Caroline Fourest n’y va pas par quatre chemins, et ce dès le début de sa chronique : les violences commises à Argenteuil sont des « agressions odieuses et clairement racistes ». Voilà qui est dit.
Mais immédiatement après ce qui n’apparaît, a posteriori, que comme une précaution oratoire, elle bat en retraite, mettant en doute la parole des victimes, et donc la véracité desdites agressions :
« Une femme portant le voile s’est plaint d’avoir été agressée en sortant d’un laboratoire médical par ce qu’elle décrit comme étant deux skinheads, l’un ayant le crâne rasé et l’autre une crête rouge, ce qui correspond assez peu au profil d’un skinhead. Plus tard d’ailleurs il ne sera plus question de crête rouge, il faut dire que la version a beaucoup évolué au fil des jours entre ce qui a été dit à la presse dans les premier temps et ce que la victime a ensuite déclaré aux policiers chargés de l’enquête, sachant qu’elle n’a pas déposé plainte tout de suite et qu’il a fallu attendre plusieurs jours et que la mairie insiste pour obtenir cette plainte ».
Et, au sujet de l’autre agression (la première, dans l’ordre chronologique) :
« Cette fois c’est une jeune femme d’à peine 17 ans qui aurait été insultée, traitée de sale arabe et de sale musulmane par deux hommes, deux autres crânes rasés ayant porté des coups et arraché son voile. Cette fois aussi la jeune femme n’a pas déposé plainte tout de suite (…). Et là aussi c’est une version qui n’a pas arrêté de changer ».
L’éditorialiste doute donc de la parole des jeunes femmes agressées, même si elle rappelle que les éléments qu’elle avance « ne veulent pas dire que la parole de la victime ne mérite pas d’être entendue, surtout dans un climat où les agressions contre les femmes voilées existent et constituent effectivement des actes racistes intolérables ». Mais tout de même… La commissaire Fourest a mené son enquête, et vous avouerez, tout de même donc, qu’il y a des éléments troublants, et notamment celui-ci :
« la [deuxième] victime dit aussi avoir reçu un coup au ventre, ce qui pourrait expliquer la fausse couche dont elle vient d’être victime, mais dans sa déclaration au commissariat elle parle d’un coup à la hanche ».
Certes.
Le phénomène est bien connu, notamment de tous ceux et toutes celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, et qui savent parfaitement que les victimes d’agressions physiques (et, a fortiori, de viols) mettent, dans la plupart des cas, beaucoup de temps avant de porter plainte (quand elles le font…) et que les récits qu’elles font des violences qu’elles ont subies changent souvent en raison des dégâts psychologiques provoqués par de telles agressions. Le temps qui s’écoule entre les violences et les plaintes est d’ailleurs, au même titre que le caractère changeant, voire contradictoire, des récits des victimes, l’argument favori des violeurs pour « démontrer » qu’ils sont innocents. Les initiateurs et initiatrices de la campagne « Viol : la honte doit changer de camp », lancée en novembre 2010 avec le soutien, entre autres, de Caroline Fourest, doivent être ravi-e-s de l’entendre reprendre à son compte de tels poncifs.
Des associations solidaires mais… suspectes
Dans un deuxième temps, Caroline Fourest s’attaque à celles et ceux qui se sont mobilisé-e-s aux côtés des victimes des agressions d’Argenteuil, et notamment les associations et organisations engagées dans la lutte contre l’islamophobie. La Coordination contre la Racisme et l’Islamophobie (CRI), le Collectif Féministe Pour l’Égalité (CFPE), les Indigènes de la République ou encore les Indivisibles, sont ainsi ciblés. Mon propos n’est pas ici de défendre ces organisations et leurs orientations, qui pourront le faire elles-mêmes si elles le souhaitent, mais bien de souligner que la nature des accusations portées contre elles contribue, en plus des suspicions à l’égard des victimes, à relativiser, sinon à nier, les violences commises à Argenteuil.
Car en réalité « ces associations de la lutte pour le voile, proches des Frères Musulmans et de leurs prédicateurs » (rien que ça !) sont « biens connues », selon Caroline Fourest, pour leur volonté de « mettre en concurrence les victimes du racisme ». Elles ne se mobilisent « que quand il s’agit de défendre le voile et de prendre le parti des intégristes sexistes ». Car elles ont en réalité un agenda caché :
« ils pensent qu’on dénonce trop le racisme anti-juif et pas assez le racisme anti-musulman, peut-être parce que le second racisme les dérange beaucoup plus que le premier ».
Ne sont-ils pas « ceux qui veulent croire que la république est toujours du côté des juifs mais jamais du côté des musulmans » ? Pas besoin de traducteur universel pour comprendre ce que sous-entend lourdement Caroline Fourest : celles et ceux qui se mobilisent aux côtés des victimes de l’islamophobie ne le font que pour des raisons peu avouables, à savoir leur volonté de dénoncer un traitement de faveur réservé aux Juifs, ce qui ne manque pas de témoigner de leurs tendances antisémites.
Pour étayer sa thèse, Caroline Fourest rappelle, à ceux qui affirment qu’il y a un « deux poids deux mesures » dans les réactions politiques et médiatiques aux agressions selon qu’elles touchent des Juifs ou des Musulmans, qu’ils se trompent. Ainsi, elle souligne que
« les familles des victimes ont été reçues Place Beauveau, exactement comme lorsqu’il y a eu une agression contre la synagogue d’Argenteuil en octobre dernier ».
Souvenons-nous en effet qu’en octobre 2012, des coups de feu (à blanc) avaient été tirés à proximité de la synagogue d’Argenteuil, ce qui n’avait pas manqué de susciter une (légitime) émotion dans la communauté juive de la ville. Mais rappelons également à Caroline Fourest que les représentants de la communauté juive, qui n’ont pas eu besoin d’organiser des manifestations pour être entendus, avaient alors été reçus dès le lendemain par Manuel Valls, tandis que les jeunes femmes d’Argenteuil ont dû attendre un mois (pour la première) et une semaine (pour la seconde) pour être « invitées » au Ministère de l’Intérieur, après un long, très long silence médiatique et politique, qui n’a été rompu que grâce à la mobilisation.
Pas « exactement » le même traitement, en somme, contrairement à ce que laisse entendre l’éditorialiste, ce qui permet de comprendre une certaine indignation chez les victimes et leurs proches, qui ne cherchent pas à mettre en concurrence les racismes mais exigent que l’islamophobie soit, au même titre que l’antisémitisme, un mal dénoncé et combattu de manière systématique, y compris et notamment par les pouvoirs publics.
C’est ce que Caroline Fourest aurait pu entendre si elle avait daigné se déplacer à Argenteuil samedi dernier lors du rassemblement organisé devant la sous-préfecture. Pas de concurrence, mais un refus du traitement différencié selon la couleur de peau et/ou la religion des agressé-e-s et des agresseurs. Mais il n’est pas sûr que Caroline Fourest, qui écrivait en 2003, dans son ouvrage Tirs Croisés (co-écrit avec Fiammetta Venner), qu’« à côté de l’intégrisme musulman, les intégrismes juif et chrétien donnent l’impression de phénomènes marginaux plutôt folkloriques, en tous cas sans conséquences » [2] comprenne la nuance.
Musulmane, mais pas femme
L’ultime pirouette de Caroline Fourest, qui donne a posteriori son sens au titre de sa chronique (« Faut-il être féministe pour dénoncer l’agression de femmes voilées ? »), consiste à expliquer qu’un mauvais procès est fait aux associations féministes qui n’ont pas dénoncé les agressions d’Argenteuil. Car en effet, ces agressions (si elles sont avérées) n’entrent pas, selon Caroline Fourest, dans la catégorie des violences faites aux femmes. Pourquoi ? C’est simple :
« Les femmes voilées ne sont pas attaquées en tant que femmes mais en tant que musulmanes, c’est important de la préciser parce que du coup ça ne suppose pas (…) une solidarité spécifiquement féminine ou spécifiquement féministe ».
On se frotte les yeux (ou les oreilles, si l’on écoute la chronique), et on reprend : pas en tant que femmes, mais en tant que musulmanes. Des jeunes femmes sont agressées dans la rue par des hommes, qui les traitent, pour au moins une d’entre elles, de « salope », mais tout cela n’a rien à voir avec le fait qu’elles sont des femmes.
Question à Caroline Fourest : pourquoi sont-ce systématiquement des femmes musulmanes qui sont victimes d’agressions physiques dans la rue, et non des hommes portant barbes et/ou djellabas ?
Cela n’aurait-il rien à voir avec les ressorts de la domination masculine, et notamment celui selon lequel les femmes ne sont que tolérées dans l’espace public qu’est la rue, qui doit néanmoins demeurer sous l’emprise des hommes, comme le rappellent les agressions quotidiennes, qu’elles soient verbales ou physiques ?
Mais non, tout cela n’a pas de sens, et Caroline Fourest balaie cet argument d’un revers de manche, en usant d’une comparaison qui ne manquera pas de faire bondir les organisations féministes :
« ça ne suppose pas (…) une solidarité spécifiquement féminine ou spécifiquement féministe, à moins de considérer que quand un homme musulman est agressé, il faut des associations d’hommes pour le soutenir en tant qu’homme ».
C’est beau comme du Éric Zemmour.
Abjection ultime
Chacun aura compris que ce qui gêne considérablement Caroline Fourest, et qui permet de comprendre la faiblesse de son argumentation, c’est qu’il lui est impossible de reconnaître qu’une femme voilée puisse être victime de sexisme en raison du fait qu’elle porte le voile. Car le sexisme est le voile, et le voile est le sexisme. La femme voilée ne peut être victime de sexisme, selon la vision du monde de Caroline Fourest, que de la part de ceux qui l’obligent (forcément) à porter son voile. Pas de la part de ceux qui le lui arrachent. L’éditorialiste tente d’ailleurs, par la bande, de proposer la seule lecture féministe possible de ces violences, franchissant une nouvelle fois la ligne rouge de la décence en affirmant, au sujet de la première agression, ce qui suit :
« là aussi c’est une version qui n’a pas arrêté de changer, dont la police d’ailleurs doute, elle n’exclut pas un règlement de comptes familial, une opération punitive destinée à faire payer à la jeune femme son style de vie jugé trop libre ».
Qui sont les sources policières de Caroline Fourest ? Nous ne le saurons pas. C’est la première fois que tous ceux et toutes celles qui suivent l’affaire entendent parler de cette « version ». Il faudra que Caroline Fourest nous explique si le témoin d’origine pakistanaise qui est intervenu dans la rue pour protéger la jeune Rabia faisait lui aussi partie de ce complot familial. L’éditorialiste précise que cette version du règlement de comptes « reste totalement à confirmer ». Mais elle a osé. Osé suggérer que les agressions sont peut-être le fait de musulmans eux-mêmes, achevant de retourner la situation après avoir mis en doute la parole des victimes et délégitimé les associations solidaires, le tout en prônant « l’union des forces antiracistes ». Et, d’ajouter, dans un bel élan de franchise, que s’il s’avérait que son hypothèse « familiale » était la bonne, « cela changerait évidemment tout ».
Évidemment.
P.-S.
Ce texte, initialement paru sur le blog de Julien Le pire n’est jamais certain, est reproduit avec l’amicale autorisation de l’auteur.
Notes
[1] Caroline Fourest s’était jusqu’à présent fendu d’un simple tweet, dénonçant la « musulmanophobie », ce que n’avait pas manqué de relever et de commenter Sébastien Fontenelle.
[2] P. 404
Une agression de Caroline Fourest
Analyse d’un discours islamophobe
par Julien Salingue
26 juin 2013
Parce qu’il y a un temps pour rire et un temps pour être sérieux, parce que l’actuelle recrudescence d’agressions physiques contre des femmes portant le hijab est un sujet grave, nous laissons cette fois-ci de côté le registre ironique, satirique ou parodique de nos précédentes productions fourestologiques, et nous proposons, ci dessous, un compte-rendu précis, assorti de commentaires factuels, à propos des agressions d’Argenteuil, et de l’abject « billet d’humeur » que vient de lui consacrer la lauréate 2011 du Yabon de l’expert-chroniqueur le plus raciste, celle qui, sous la bannière de l’antisexisme, de l’antiracisme, de l’antitotalitarisme et de la « gauche modérée », continue à squatter les ondes de Radio France et de France Télévision. Celle qu’on pourrait plutôt qualifier d’extrémiste, de fanatique, de militante islamophobe radicale : Caroline Fourest.
Le mardi 25 juin Caroline Fourest décide, dans sa chronique « Le monde selon Caroline Fourest », diffusée sur France Culture, d’évoquer, pour la première fois, les agressions perpétrées ces dernières semaines contre des jeunes femmes voilées à Argenteuil [1]. On s’apprête à pousser un « ouf » de soulagement. Enfin, Caroline Fourest prend conscience de la réalité des violences islamophobes. Enfin, elle va utiliser la tribune que lui offre le service public pour appeler chacun et chacune à en faire de même. Enfin, elle va reconnaître qu’il est urgent d’agir et de cesser de stigmatiser de manière systématique les musulmans.
Mais en fait, non. L’éditorialiste, d’habitude si prompte à dénoncer les violences faites aux femmes (notamment musulmanes), nous gratifie d’une chronique… déconcertante, au cours de laquelle elle va, entre autres, mettre en doute la réalité des agressions, accuser (à mots couverts) les associations mobilisées à Argenteuil d’être antisémites et, last but not least, expliquer que les féministes n’ont pas à s’impliquer dans la défense des femmes voilées violentées. Le tout en 7 minutes.
La parole des victimes mise en doute
Caroline Fourest n’y va pas par quatre chemins, et ce dès le début de sa chronique : les violences commises à Argenteuil sont des « agressions odieuses et clairement racistes ». Voilà qui est dit.
Mais immédiatement après ce qui n’apparaît, a posteriori, que comme une précaution oratoire, elle bat en retraite, mettant en doute la parole des victimes, et donc la véracité desdites agressions :
« Une femme portant le voile s’est plaint d’avoir été agressée en sortant d’un laboratoire médical par ce qu’elle décrit comme étant deux skinheads, l’un ayant le crâne rasé et l’autre une crête rouge, ce qui correspond assez peu au profil d’un skinhead. Plus tard d’ailleurs il ne sera plus question de crête rouge, il faut dire que la version a beaucoup évolué au fil des jours entre ce qui a été dit à la presse dans les premier temps et ce que la victime a ensuite déclaré aux policiers chargés de l’enquête, sachant qu’elle n’a pas déposé plainte tout de suite et qu’il a fallu attendre plusieurs jours et que la mairie insiste pour obtenir cette plainte ».
Et, au sujet de l’autre agression (la première, dans l’ordre chronologique) :
« Cette fois c’est une jeune femme d’à peine 17 ans qui aurait été insultée, traitée de sale arabe et de sale musulmane par deux hommes, deux autres crânes rasés ayant porté des coups et arraché son voile. Cette fois aussi la jeune femme n’a pas déposé plainte tout de suite (…). Et là aussi c’est une version qui n’a pas arrêté de changer ».
L’éditorialiste doute donc de la parole des jeunes femmes agressées, même si elle rappelle que les éléments qu’elle avance « ne veulent pas dire que la parole de la victime ne mérite pas d’être entendue, surtout dans un climat où les agressions contre les femmes voilées existent et constituent effectivement des actes racistes intolérables ». Mais tout de même… La commissaire Fourest a mené son enquête, et vous avouerez, tout de même donc, qu’il y a des éléments troublants, et notamment celui-ci :
« la [deuxième] victime dit aussi avoir reçu un coup au ventre, ce qui pourrait expliquer la fausse couche dont elle vient d’être victime, mais dans sa déclaration au commissariat elle parle d’un coup à la hanche ».
Certes.
Le phénomène est bien connu, notamment de tous ceux et toutes celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, et qui savent parfaitement que les victimes d’agressions physiques (et, a fortiori, de viols) mettent, dans la plupart des cas, beaucoup de temps avant de porter plainte (quand elles le font…) et que les récits qu’elles font des violences qu’elles ont subies changent souvent en raison des dégâts psychologiques provoqués par de telles agressions. Le temps qui s’écoule entre les violences et les plaintes est d’ailleurs, au même titre que le caractère changeant, voire contradictoire, des récits des victimes, l’argument favori des violeurs pour « démontrer » qu’ils sont innocents. Les initiateurs et initiatrices de la campagne « Viol : la honte doit changer de camp », lancée en novembre 2010 avec le soutien, entre autres, de Caroline Fourest, doivent être ravi-e-s de l’entendre reprendre à son compte de tels poncifs.
Des associations solidaires mais… suspectes
Dans un deuxième temps, Caroline Fourest s’attaque à celles et ceux qui se sont mobilisé-e-s aux côtés des victimes des agressions d’Argenteuil, et notamment les associations et organisations engagées dans la lutte contre l’islamophobie. La Coordination contre la Racisme et l’Islamophobie (CRI), le Collectif Féministe Pour l’Égalité (CFPE), les Indigènes de la République ou encore les Indivisibles, sont ainsi ciblés. Mon propos n’est pas ici de défendre ces organisations et leurs orientations, qui pourront le faire elles-mêmes si elles le souhaitent, mais bien de souligner que la nature des accusations portées contre elles contribue, en plus des suspicions à l’égard des victimes, à relativiser, sinon à nier, les violences commises à Argenteuil.
Car en réalité « ces associations de la lutte pour le voile, proches des Frères Musulmans et de leurs prédicateurs » (rien que ça !) sont « biens connues », selon Caroline Fourest, pour leur volonté de « mettre en concurrence les victimes du racisme ». Elles ne se mobilisent « que quand il s’agit de défendre le voile et de prendre le parti des intégristes sexistes ». Car elles ont en réalité un agenda caché :
« ils pensent qu’on dénonce trop le racisme anti-juif et pas assez le racisme anti-musulman, peut-être parce que le second racisme les dérange beaucoup plus que le premier ».
Ne sont-ils pas « ceux qui veulent croire que la république est toujours du côté des juifs mais jamais du côté des musulmans » ? Pas besoin de traducteur universel pour comprendre ce que sous-entend lourdement Caroline Fourest : celles et ceux qui se mobilisent aux côtés des victimes de l’islamophobie ne le font que pour des raisons peu avouables, à savoir leur volonté de dénoncer un traitement de faveur réservé aux Juifs, ce qui ne manque pas de témoigner de leurs tendances antisémites.
Pour étayer sa thèse, Caroline Fourest rappelle, à ceux qui affirment qu’il y a un « deux poids deux mesures » dans les réactions politiques et médiatiques aux agressions selon qu’elles touchent des Juifs ou des Musulmans, qu’ils se trompent. Ainsi, elle souligne que
« les familles des victimes ont été reçues Place Beauveau, exactement comme lorsqu’il y a eu une agression contre la synagogue d’Argenteuil en octobre dernier ».
Souvenons-nous en effet qu’en octobre 2012, des coups de feu (à blanc) avaient été tirés à proximité de la synagogue d’Argenteuil, ce qui n’avait pas manqué de susciter une (légitime) émotion dans la communauté juive de la ville. Mais rappelons également à Caroline Fourest que les représentants de la communauté juive, qui n’ont pas eu besoin d’organiser des manifestations pour être entendus, avaient alors été reçus dès le lendemain par Manuel Valls, tandis que les jeunes femmes d’Argenteuil ont dû attendre un mois (pour la première) et une semaine (pour la seconde) pour être « invitées » au Ministère de l’Intérieur, après un long, très long silence médiatique et politique, qui n’a été rompu que grâce à la mobilisation.
Pas « exactement » le même traitement, en somme, contrairement à ce que laisse entendre l’éditorialiste, ce qui permet de comprendre une certaine indignation chez les victimes et leurs proches, qui ne cherchent pas à mettre en concurrence les racismes mais exigent que l’islamophobie soit, au même titre que l’antisémitisme, un mal dénoncé et combattu de manière systématique, y compris et notamment par les pouvoirs publics.
C’est ce que Caroline Fourest aurait pu entendre si elle avait daigné se déplacer à Argenteuil samedi dernier lors du rassemblement organisé devant la sous-préfecture. Pas de concurrence, mais un refus du traitement différencié selon la couleur de peau et/ou la religion des agressé-e-s et des agresseurs. Mais il n’est pas sûr que Caroline Fourest, qui écrivait en 2003, dans son ouvrage Tirs Croisés (co-écrit avec Fiammetta Venner), qu’« à côté de l’intégrisme musulman, les intégrismes juif et chrétien donnent l’impression de phénomènes marginaux plutôt folkloriques, en tous cas sans conséquences » [2] comprenne la nuance.
Musulmane, mais pas femme
L’ultime pirouette de Caroline Fourest, qui donne a posteriori son sens au titre de sa chronique (« Faut-il être féministe pour dénoncer l’agression de femmes voilées ? »), consiste à expliquer qu’un mauvais procès est fait aux associations féministes qui n’ont pas dénoncé les agressions d’Argenteuil. Car en effet, ces agressions (si elles sont avérées) n’entrent pas, selon Caroline Fourest, dans la catégorie des violences faites aux femmes. Pourquoi ? C’est simple :
« Les femmes voilées ne sont pas attaquées en tant que femmes mais en tant que musulmanes, c’est important de la préciser parce que du coup ça ne suppose pas (…) une solidarité spécifiquement féminine ou spécifiquement féministe ».
On se frotte les yeux (ou les oreilles, si l’on écoute la chronique), et on reprend : pas en tant que femmes, mais en tant que musulmanes. Des jeunes femmes sont agressées dans la rue par des hommes, qui les traitent, pour au moins une d’entre elles, de « salope », mais tout cela n’a rien à voir avec le fait qu’elles sont des femmes.
Question à Caroline Fourest : pourquoi sont-ce systématiquement des femmes musulmanes qui sont victimes d’agressions physiques dans la rue, et non des hommes portant barbes et/ou djellabas ?
Cela n’aurait-il rien à voir avec les ressorts de la domination masculine, et notamment celui selon lequel les femmes ne sont que tolérées dans l’espace public qu’est la rue, qui doit néanmoins demeurer sous l’emprise des hommes, comme le rappellent les agressions quotidiennes, qu’elles soient verbales ou physiques ?
Mais non, tout cela n’a pas de sens, et Caroline Fourest balaie cet argument d’un revers de manche, en usant d’une comparaison qui ne manquera pas de faire bondir les organisations féministes :
« ça ne suppose pas (…) une solidarité spécifiquement féminine ou spécifiquement féministe, à moins de considérer que quand un homme musulman est agressé, il faut des associations d’hommes pour le soutenir en tant qu’homme ».
C’est beau comme du Éric Zemmour.
Abjection ultime
Chacun aura compris que ce qui gêne considérablement Caroline Fourest, et qui permet de comprendre la faiblesse de son argumentation, c’est qu’il lui est impossible de reconnaître qu’une femme voilée puisse être victime de sexisme en raison du fait qu’elle porte le voile. Car le sexisme est le voile, et le voile est le sexisme. La femme voilée ne peut être victime de sexisme, selon la vision du monde de Caroline Fourest, que de la part de ceux qui l’obligent (forcément) à porter son voile. Pas de la part de ceux qui le lui arrachent. L’éditorialiste tente d’ailleurs, par la bande, de proposer la seule lecture féministe possible de ces violences, franchissant une nouvelle fois la ligne rouge de la décence en affirmant, au sujet de la première agression, ce qui suit :
« là aussi c’est une version qui n’a pas arrêté de changer, dont la police d’ailleurs doute, elle n’exclut pas un règlement de comptes familial, une opération punitive destinée à faire payer à la jeune femme son style de vie jugé trop libre ».
Qui sont les sources policières de Caroline Fourest ? Nous ne le saurons pas. C’est la première fois que tous ceux et toutes celles qui suivent l’affaire entendent parler de cette « version ». Il faudra que Caroline Fourest nous explique si le témoin d’origine pakistanaise qui est intervenu dans la rue pour protéger la jeune Rabia faisait lui aussi partie de ce complot familial. L’éditorialiste précise que cette version du règlement de comptes « reste totalement à confirmer ». Mais elle a osé. Osé suggérer que les agressions sont peut-être le fait de musulmans eux-mêmes, achevant de retourner la situation après avoir mis en doute la parole des victimes et délégitimé les associations solidaires, le tout en prônant « l’union des forces antiracistes ». Et, d’ajouter, dans un bel élan de franchise, que s’il s’avérait que son hypothèse « familiale » était la bonne, « cela changerait évidemment tout ».
Évidemment.
P.-S.
Ce texte, initialement paru sur le blog de Julien Le pire n’est jamais certain, est reproduit avec l’amicale autorisation de l’auteur.
Notes
[1] Caroline Fourest s’était jusqu’à présent fendu d’un simple tweet, dénonçant la « musulmanophobie », ce que n’avait pas manqué de relever et de commenter Sébastien Fontenelle.
[2] P. 404
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.bakchich.info/blogs/sebastien-fontenelle/caroline-fourest-contre-les-musulmanophobes
Par Sébastien Fontenelle Samedi, 15. Juin 2013 - 12:45
Caroline Fourest Contre Les «Musulmanophobes»
Caroline Fourest n’est pas du tout contente, après qu’une jeune femme voilée a – encore – été agressée dans Argenteuil.
Caroline Fourest fait donc un tweet pour dénoncer les auteurs «musulmanophobes» de cette agression.
Mais elle limite son commentaire à cette manifestation de son émotion, car elle ne dispose que de 140 signes, pour l’exprimer.
Et c’est un peu dommage, parce qu’elle aurait pu, si elle n’avait pas été contrainte à cette concision – et nous pouvons être bien certain(e)s que c’est ce qu’elle aurait fait, car elle est d’une exceptionnelle rigueur – développer une méditation un peu soutenue sur cette musulmanophobie: la même, que nous autres, qui sommes beaucoup moins exigeant(e)s qu’elle, appelons depuis lurette islamophobie, par une facilité dont Caroline Fourest a de longue date démontré qu’elle faisait de nous les complices des vilenies des mollahs d’Iran.
D’où vient, en effet, que les agressions antimusulmanes se multiplient?
Cela vient notamment, d’après la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), qui n’est pas exactement un repaire de suppôts de Ben Laden, mais qui désormais fait tous les ans ce même désespérant constat, de la libération, dans l’espace public, d’une logorrhée «décomplexée», où les musulman(e)s sont systématiquement – et maladivement – représenté(e)s comme une menace to society, et dont la banalisation facilite la commission d’agressions par des dégénérés qui voient dans ces fustigations à répétition la délivrance tacite d’un droit de ratonner.
Car de fait – nous ne devrons jamais nous lasser de le répéter, aussi longtemps que cette réalité ne suscitera guère qu’une indifférence méprisante: depuis le début des années 2000 (disons comme ça pour aller vite), il est du dernier chic d’exhiber, dans les forgeries où se fabrique l’opinion, un ressentiment antimusulman libéré des urbanités qui empêchaient, auparavant, que ces dégueulasseries-là soient trop dites ailleurs que dans les caves à fafs.
La droite réactionnaire (pléonasme) excelle, bien sûr, dans ce digne exercice - où transparaît, sous des formes actualisées, l’une de ses plus anciennes traditions: n’oublions tout de même pas que ce sont les mêmes dextres patriotes (contrairement à ce qu’assurent les négationnistes au petit pied qui vont depuis quelques ans caquetant que l’antisémitisme et le pétainisme sont des affaires de la gauche), qui sont passé(e)s en moins d’un siècle de la dénonciation du judéo-bolchevisme à celle de l’islamo-gauchisme – et demandons-nous si ça ne nous dirait pas quelque chose de leur personnalité profonde.
C’est donc des rangs de la réaction (point tant nouvelle que rendue à ses fondamentaux) que sont venues quelques-unes des plus remarquables expressions de cette décomplexion, quand, par exemple, l’un de ses représentants de médias, auréolé de sa réputation d’iconoclaste, a publiquement proféré qu’il était « un peu islamophobe ».
Ou quand plusieurs de ses penseurs de chevet – «philosophes» et «politologues» pour plateaux de télévision - ont considéré que la pamphlétaire raciste Oriana Fallaci, nonobstant son style râpeux, avait bien du courage d’oser dire un peu nettement, et d’un ton très nurembourgeois, que «les fils d’Allah» se reproduisaient «comme des rats».
Ou quand, tout récemment, l’un de ses plus caricaturaux plumitifs de service a répété pour la cent millième fois que l’islam était selon lui - et par essence – «totalitaire».
Liste non exhaustive – et que chacun(e) d’entre nous pourra, dans le cours des prochaines vingt-quatre heures, nourrir encore de nouvelles citations «désinhibées» que la presse de droite ne manquera pas de produire dans ce court laps de temps, conformément à la loi, non écrite mais très strictement observée, qui stipule qu’elle ne doit jamais rester plus de deux jours sans confectionner quelque nouvelle imprécation islamophobe.
Mais une fois qu’on a dit ça : on n’a parcouru qu’une petite moitié du chemin.
Car la «gauche» a, elle aussi, assidument contribué à la banalisation de la défiance antimusulmane où des tarés peuvent éventuellement justifier, selon la CNCDH, leurs profanations en tout genre.
Et certes : elle s’est, le plus souvent – mais pas toujours –, montrée plus cauteleuse que la droite.
Plutôt que d’énoncer trop directement que les musulman(e)s en tant que tel(le)s l’incommodaient, elle a proclamé que l’islam devait être placé sous surveillance, car ses fidèles étaient, selon elle, ontologiquement suspect(e)s de fomenter des attentats au vivre ensemble.
La «gauche» ne dit jamais qu’elle se sent un peu slimanophobe: c’est pas dans sa culture, elle ne mange pas de ce pain rassis, elle laisse ces indélicatesses aux supporteurs de MM. Pen, père und fille.
La «gauche» souligne plutôt qu’elle aime beaucoup Slimane (et qu’elle a d’ailleurs passé plus d’une fois de formidables vacances au Maroc), mais qu’elle souhaite tout de même s’assurer qu’il a pour de bon renoncé à la fréquentation de son cousin Ahmed, car ce garçon professe une orthodoxie religieuse qui n’est pas sans rappeler parfois les prêches de salafistes dont les liens avec les Talibans sont un secret de Polichinelle: c’est pourquoi la «gauche» se sent fondée, durant même qu’elle assure Slimane de la sincérité de ses sentiments les meilleurs, à lui demander quand même (et par l’entremise, le plus souvent, de l’appliqué M. Valls) certaines garanties, du style, Slimane, est-ce que tu peux nous jurer, les yeux dans les yeux, à la Cahuzac, que jamais tu n’as séjourné dans les environs de Peshawar?
Mais surtout, et nonobstant l’estime progressiste qu’elle a pour lui: la «gauche» ne peut tout simplement pas blairer – c’est viscéral – la femme de Slimane.
Car en effet: Fatima – c’est son prénom – porte un foulard.
Et ça, pour la «gauche»: ça va juste pas être possible, Fatima.
(Ou alors: chez toi.)
Mais nulle part ailleurs, parce que si les petits nenfants de la «gauche» te voient ainsi attifée dans des lieux publics: ça va leur traumatiser la laïcité - qui est comme tu sais une reconnaissance égale des droits de l’ensemble des Françai(se)s qui n’ont pas le mauvais goût de vénérer un Arabe à beubar.
Puis bon, Fatima.
Entre nous.
Est-ce qu’Élisabeth Badinter n’a pas un peu raison, quand elle suggère qu’avec ce fichu que tu prétends porter jusque dans nos crèches tu es quelque chose comme le ver islamiste dans le fruit de nos entrailles?)
Par conséquent, la «gauche», depuis bien plus d’années que nous n’en pourrions compter sur les doigts de nos deux mains (nonobstant que nous n’avons pas eu la témérité d’essayer de gravir l’Annapurna circa 1950), n’en finit jamais de restreindre l’espace des libertés qu’elle veut bien consentir aux musulmanes - ç’a commencé dans un collège, ç’a continué partout dans la fonction publique, et ça devrait bientôt se poursuivre, à en croire M. Désir et ses potes du gouvernement, dans de nouvelles interdictions législatives: encore quelques années de ce «socialisme» émancipateur, et les mahométanes seront enfin cantonnées dans leurs cuisines, et libres à elles d’y psalmodier les versets qu’elles voudront, qui serions-nous, pour en juger?
Et si nous adoptons le point de vue de la CNCDH selon lequel la stigmatisation des muslims n’est pas sans effets sur les décérébrés qui trouvent leur plaisir dans la commission d’«actes antimusulmans»: nous pouvons envisager de considérer qu’il y a un lien de cause à effet entre cet acharnement que la «gauche» met dans son harassement des musulmanes voilées et les agressions «musulmanophobes» dont plusieurs d’entre elles ont récemment été victimes, et qui scandalisent tant Caroline Fourest.
Et c’est là que ça devient vraiment intéressant, parce que, question: qui a été de tous ces combats (pour les valeurs) de la «gauche» antifoulard?
Caroline Fourest.
Qui a été à l’avant-garde de chaque nouvelle pétition – de fait ou de principe – pour la limitation des droits des musulmanes voilées, genre, attention, si on les laisse nager seules dans une piscine, elles vont nous bouffer le laïcisme?
Caroline Fourest.
Qui a été de toutes les coteries où s’énonçait le cas échant qu’une mahométane coiffée d’un foulard était forcément «islamiste» - avec toute la charge que porte ce mot depuis que des intellectuels de gros niveau ont décidé que nous étions en guerre des civilisations?
Caroline Fourest.
Qui a scandé que celles et ceux qui prétendaient voir de l’islamophobie dans cette stigmatisation maniaque des musulman(e)s étaient dans le meilleur des cas des idiots utiles de l’obscurantisme – ou du djihadisme?
Caroline Fourest.
Mais fichtre : est-ce bien la même, qu’émeut tant l’agression d’une de ces femmes voilées dont elle a si obsessionnellement contribué à noircir les croyances?
La même, en effet.
Boutefeue entre dans la grange où grésillent sous un soleil de plomb les foins de la dernière récolte.
Boutefeue gratte une allumette, qui embrase tout le truc.
Arrive Nazeau, qui rajoute au brasier quelques bidons de fuel: Boutefeue se récrie, scandalisée soudain par tant de foinophobie.
Boutefeue est-elle sincère, dans cette offuscation?
Ou si des fois elle chercherait à détourner les soupçons des enquêteurs de sa propre responsabilité dans le départ de l’incendie – genre elle se foutrait quelque peu de la gueule du monde?
(1) Caroline Fourest - dont la conscience professionnelle est décidément admirable - suit de près l'affaire qui l'a, dans un premier temps, si fort émue:
Par Sébastien Fontenelle Samedi, 15. Juin 2013 - 12:45
Caroline Fourest Contre Les «Musulmanophobes»
Caroline Fourest n’est pas du tout contente, après qu’une jeune femme voilée a – encore – été agressée dans Argenteuil.
Caroline Fourest fait donc un tweet pour dénoncer les auteurs «musulmanophobes» de cette agression.
Mais elle limite son commentaire à cette manifestation de son émotion, car elle ne dispose que de 140 signes, pour l’exprimer.
Et c’est un peu dommage, parce qu’elle aurait pu, si elle n’avait pas été contrainte à cette concision – et nous pouvons être bien certain(e)s que c’est ce qu’elle aurait fait, car elle est d’une exceptionnelle rigueur – développer une méditation un peu soutenue sur cette musulmanophobie: la même, que nous autres, qui sommes beaucoup moins exigeant(e)s qu’elle, appelons depuis lurette islamophobie, par une facilité dont Caroline Fourest a de longue date démontré qu’elle faisait de nous les complices des vilenies des mollahs d’Iran.
D’où vient, en effet, que les agressions antimusulmanes se multiplient?
Cela vient notamment, d’après la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), qui n’est pas exactement un repaire de suppôts de Ben Laden, mais qui désormais fait tous les ans ce même désespérant constat, de la libération, dans l’espace public, d’une logorrhée «décomplexée», où les musulman(e)s sont systématiquement – et maladivement – représenté(e)s comme une menace to society, et dont la banalisation facilite la commission d’agressions par des dégénérés qui voient dans ces fustigations à répétition la délivrance tacite d’un droit de ratonner.
Car de fait – nous ne devrons jamais nous lasser de le répéter, aussi longtemps que cette réalité ne suscitera guère qu’une indifférence méprisante: depuis le début des années 2000 (disons comme ça pour aller vite), il est du dernier chic d’exhiber, dans les forgeries où se fabrique l’opinion, un ressentiment antimusulman libéré des urbanités qui empêchaient, auparavant, que ces dégueulasseries-là soient trop dites ailleurs que dans les caves à fafs.
La droite réactionnaire (pléonasme) excelle, bien sûr, dans ce digne exercice - où transparaît, sous des formes actualisées, l’une de ses plus anciennes traditions: n’oublions tout de même pas que ce sont les mêmes dextres patriotes (contrairement à ce qu’assurent les négationnistes au petit pied qui vont depuis quelques ans caquetant que l’antisémitisme et le pétainisme sont des affaires de la gauche), qui sont passé(e)s en moins d’un siècle de la dénonciation du judéo-bolchevisme à celle de l’islamo-gauchisme – et demandons-nous si ça ne nous dirait pas quelque chose de leur personnalité profonde.
C’est donc des rangs de la réaction (point tant nouvelle que rendue à ses fondamentaux) que sont venues quelques-unes des plus remarquables expressions de cette décomplexion, quand, par exemple, l’un de ses représentants de médias, auréolé de sa réputation d’iconoclaste, a publiquement proféré qu’il était « un peu islamophobe ».
Ou quand plusieurs de ses penseurs de chevet – «philosophes» et «politologues» pour plateaux de télévision - ont considéré que la pamphlétaire raciste Oriana Fallaci, nonobstant son style râpeux, avait bien du courage d’oser dire un peu nettement, et d’un ton très nurembourgeois, que «les fils d’Allah» se reproduisaient «comme des rats».
Ou quand, tout récemment, l’un de ses plus caricaturaux plumitifs de service a répété pour la cent millième fois que l’islam était selon lui - et par essence – «totalitaire».
Liste non exhaustive – et que chacun(e) d’entre nous pourra, dans le cours des prochaines vingt-quatre heures, nourrir encore de nouvelles citations «désinhibées» que la presse de droite ne manquera pas de produire dans ce court laps de temps, conformément à la loi, non écrite mais très strictement observée, qui stipule qu’elle ne doit jamais rester plus de deux jours sans confectionner quelque nouvelle imprécation islamophobe.
Mais une fois qu’on a dit ça : on n’a parcouru qu’une petite moitié du chemin.
Car la «gauche» a, elle aussi, assidument contribué à la banalisation de la défiance antimusulmane où des tarés peuvent éventuellement justifier, selon la CNCDH, leurs profanations en tout genre.
Et certes : elle s’est, le plus souvent – mais pas toujours –, montrée plus cauteleuse que la droite.
Plutôt que d’énoncer trop directement que les musulman(e)s en tant que tel(le)s l’incommodaient, elle a proclamé que l’islam devait être placé sous surveillance, car ses fidèles étaient, selon elle, ontologiquement suspect(e)s de fomenter des attentats au vivre ensemble.
La «gauche» ne dit jamais qu’elle se sent un peu slimanophobe: c’est pas dans sa culture, elle ne mange pas de ce pain rassis, elle laisse ces indélicatesses aux supporteurs de MM. Pen, père und fille.
La «gauche» souligne plutôt qu’elle aime beaucoup Slimane (et qu’elle a d’ailleurs passé plus d’une fois de formidables vacances au Maroc), mais qu’elle souhaite tout de même s’assurer qu’il a pour de bon renoncé à la fréquentation de son cousin Ahmed, car ce garçon professe une orthodoxie religieuse qui n’est pas sans rappeler parfois les prêches de salafistes dont les liens avec les Talibans sont un secret de Polichinelle: c’est pourquoi la «gauche» se sent fondée, durant même qu’elle assure Slimane de la sincérité de ses sentiments les meilleurs, à lui demander quand même (et par l’entremise, le plus souvent, de l’appliqué M. Valls) certaines garanties, du style, Slimane, est-ce que tu peux nous jurer, les yeux dans les yeux, à la Cahuzac, que jamais tu n’as séjourné dans les environs de Peshawar?
Mais surtout, et nonobstant l’estime progressiste qu’elle a pour lui: la «gauche» ne peut tout simplement pas blairer – c’est viscéral – la femme de Slimane.
Car en effet: Fatima – c’est son prénom – porte un foulard.
Et ça, pour la «gauche»: ça va juste pas être possible, Fatima.
(Ou alors: chez toi.)
Mais nulle part ailleurs, parce que si les petits nenfants de la «gauche» te voient ainsi attifée dans des lieux publics: ça va leur traumatiser la laïcité - qui est comme tu sais une reconnaissance égale des droits de l’ensemble des Françai(se)s qui n’ont pas le mauvais goût de vénérer un Arabe à beubar.
Puis bon, Fatima.
Entre nous.
Est-ce qu’Élisabeth Badinter n’a pas un peu raison, quand elle suggère qu’avec ce fichu que tu prétends porter jusque dans nos crèches tu es quelque chose comme le ver islamiste dans le fruit de nos entrailles?)
Par conséquent, la «gauche», depuis bien plus d’années que nous n’en pourrions compter sur les doigts de nos deux mains (nonobstant que nous n’avons pas eu la témérité d’essayer de gravir l’Annapurna circa 1950), n’en finit jamais de restreindre l’espace des libertés qu’elle veut bien consentir aux musulmanes - ç’a commencé dans un collège, ç’a continué partout dans la fonction publique, et ça devrait bientôt se poursuivre, à en croire M. Désir et ses potes du gouvernement, dans de nouvelles interdictions législatives: encore quelques années de ce «socialisme» émancipateur, et les mahométanes seront enfin cantonnées dans leurs cuisines, et libres à elles d’y psalmodier les versets qu’elles voudront, qui serions-nous, pour en juger?
Et si nous adoptons le point de vue de la CNCDH selon lequel la stigmatisation des muslims n’est pas sans effets sur les décérébrés qui trouvent leur plaisir dans la commission d’«actes antimusulmans»: nous pouvons envisager de considérer qu’il y a un lien de cause à effet entre cet acharnement que la «gauche» met dans son harassement des musulmanes voilées et les agressions «musulmanophobes» dont plusieurs d’entre elles ont récemment été victimes, et qui scandalisent tant Caroline Fourest.
Et c’est là que ça devient vraiment intéressant, parce que, question: qui a été de tous ces combats (pour les valeurs) de la «gauche» antifoulard?
Caroline Fourest.
Qui a été à l’avant-garde de chaque nouvelle pétition – de fait ou de principe – pour la limitation des droits des musulmanes voilées, genre, attention, si on les laisse nager seules dans une piscine, elles vont nous bouffer le laïcisme?
Caroline Fourest.
Qui a été de toutes les coteries où s’énonçait le cas échant qu’une mahométane coiffée d’un foulard était forcément «islamiste» - avec toute la charge que porte ce mot depuis que des intellectuels de gros niveau ont décidé que nous étions en guerre des civilisations?
Caroline Fourest.
Qui a scandé que celles et ceux qui prétendaient voir de l’islamophobie dans cette stigmatisation maniaque des musulman(e)s étaient dans le meilleur des cas des idiots utiles de l’obscurantisme – ou du djihadisme?
Caroline Fourest.
Mais fichtre : est-ce bien la même, qu’émeut tant l’agression d’une de ces femmes voilées dont elle a si obsessionnellement contribué à noircir les croyances?
La même, en effet.
Boutefeue entre dans la grange où grésillent sous un soleil de plomb les foins de la dernière récolte.
Boutefeue gratte une allumette, qui embrase tout le truc.
Arrive Nazeau, qui rajoute au brasier quelques bidons de fuel: Boutefeue se récrie, scandalisée soudain par tant de foinophobie.
Boutefeue est-elle sincère, dans cette offuscation?
Ou si des fois elle chercherait à détourner les soupçons des enquêteurs de sa propre responsabilité dans le départ de l’incendie – genre elle se foutrait quelque peu de la gueule du monde?
(1) Caroline Fourest - dont la conscience professionnelle est décidément admirable - suit de près l'affaire qui l'a, dans un premier temps, si fort émue:
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://oummatv.tv/17655/presentation-collectif-mamans-toutes-egales
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Jeune musulmane menacée à l’arme blanche à Trappes
le 18 juillet, 2013 - 08:10
Banalisation des discours racistes et islamophobes, multiplication des agressions physiques et verbales envers la communauté musulmane, qui malgré les nombreuses provocations et ce climat de haine de plus en plus oppressant, reste digne et ne cède pas aux provocations.
Mais pour combien de temps encore ? Les musulmans sont inquiets et en colère, une colère justifiée.
Les islamophobes ne se contentent plus d’humilier, insulter ou invectiver, à présent ils n’hésitent plus à passer à l’acte en s’en prenant physiquement aux citoyen-n-e-s de confession musulmane.
En l’espace d’un weekend, il y eu quatre agressions islamophobes, des attaques lâches et violentes sur des femmes portant le voile. Deux sur la ville de Reims les 12 et 13 juillet et deux autres sur la ville de Trappes dimanche 14 juillet.
Dimanche 14 juillet, à Trappes, c’est une jeune femme de 21 ans de confession musulmane et voilée qui a été prise à partie par deux hommes, âgés d'une trentaine d'années et habitant le même quartier que cette jeune femme. Alors qu'elle remontait le pont de Trappes accompagnée de sa petite nièce de 2 ans pour regagner son domicile, les deux agresseurs l’ont insultée : "salope", " sale voilée"...
Elle n'a pas répliqué et quand elle s'est retournée vers eux, l'un d'eux a dit : "oui c'est bien à toi que je parle".
Insensible à la présence de l’enfant, il a sorti un couteau d'une lame de 10 à 15 cm tout en déclarant "de toute façon les musulmans on va vous exterminer et ce sera toi la première".
Alors qu’il s'approchait de sa victime avec son couteau, un homme est intervenu et s'est interposé, mettant en fuite les deux agresseurs.Dangereux et déterminés à s’en prendre à des musulmans, ils ont violemment frappé à coup de ceinture un homme qu’ils ont croisé en chemin.
Les deux individus ont finalement été arrêtés et jugés en comparution immédiate mardi 16 juillet devant le Tribunal correctionnel de Versailles. Ils ont été condamnés à deux mois de prison ferme et à verser 300 euros de dommages et intérêts à la jeune femme et 600 euros de dommages et intérêts au jeune homme.
Ces hommes n’en sont pas à leur premier coup d’essai, ils étaient déjà connus et condamnés pour des faits de violence et d'injures à caractère racial.Le caractère islamophobe de ces agressions est indéniable, mais le plus inquiétant c’est la dangerosité des auteurs qui n’hésitent plus à menacer avec armes comme pour l’agression sur la ville de Reims.
Injures, attaques physiques puis agressions avec armes, jusqu’où cette escalade ?La communauté musulmane ne se sent plus en sécurité et elle est excédée par ces actes à répétition, qui sont une conséquence directe d’une volonté de minimiser ou d’éluder la question de l’islamophobie en France.
Des femmes et des hommes sont humilié-e-s et frappé-e-s simplement parce qu’ils sont de confession musulmane ! Pourtant ni les pouvoirs publics ni la classe politique ne s'émeuvent de la situation, bien au contraire ces affaires sont considérées comme de simples « faits divers» ou des "actes isolés".
Qu’attendent-ils pour enfin réagir et prendre conscience que l'islamophobie est une menace réelle et avérée, qui engendre la haine et la violence ?
Le Collectif contre l'islamophobie en France
le 18 juillet, 2013 - 08:10
Banalisation des discours racistes et islamophobes, multiplication des agressions physiques et verbales envers la communauté musulmane, qui malgré les nombreuses provocations et ce climat de haine de plus en plus oppressant, reste digne et ne cède pas aux provocations.
Mais pour combien de temps encore ? Les musulmans sont inquiets et en colère, une colère justifiée.
Les islamophobes ne se contentent plus d’humilier, insulter ou invectiver, à présent ils n’hésitent plus à passer à l’acte en s’en prenant physiquement aux citoyen-n-e-s de confession musulmane.
En l’espace d’un weekend, il y eu quatre agressions islamophobes, des attaques lâches et violentes sur des femmes portant le voile. Deux sur la ville de Reims les 12 et 13 juillet et deux autres sur la ville de Trappes dimanche 14 juillet.
Dimanche 14 juillet, à Trappes, c’est une jeune femme de 21 ans de confession musulmane et voilée qui a été prise à partie par deux hommes, âgés d'une trentaine d'années et habitant le même quartier que cette jeune femme. Alors qu'elle remontait le pont de Trappes accompagnée de sa petite nièce de 2 ans pour regagner son domicile, les deux agresseurs l’ont insultée : "salope", " sale voilée"...
Elle n'a pas répliqué et quand elle s'est retournée vers eux, l'un d'eux a dit : "oui c'est bien à toi que je parle".
Insensible à la présence de l’enfant, il a sorti un couteau d'une lame de 10 à 15 cm tout en déclarant "de toute façon les musulmans on va vous exterminer et ce sera toi la première".
Alors qu’il s'approchait de sa victime avec son couteau, un homme est intervenu et s'est interposé, mettant en fuite les deux agresseurs.Dangereux et déterminés à s’en prendre à des musulmans, ils ont violemment frappé à coup de ceinture un homme qu’ils ont croisé en chemin.
Les deux individus ont finalement été arrêtés et jugés en comparution immédiate mardi 16 juillet devant le Tribunal correctionnel de Versailles. Ils ont été condamnés à deux mois de prison ferme et à verser 300 euros de dommages et intérêts à la jeune femme et 600 euros de dommages et intérêts au jeune homme.
Ces hommes n’en sont pas à leur premier coup d’essai, ils étaient déjà connus et condamnés pour des faits de violence et d'injures à caractère racial.Le caractère islamophobe de ces agressions est indéniable, mais le plus inquiétant c’est la dangerosité des auteurs qui n’hésitent plus à menacer avec armes comme pour l’agression sur la ville de Reims.
Injures, attaques physiques puis agressions avec armes, jusqu’où cette escalade ?La communauté musulmane ne se sent plus en sécurité et elle est excédée par ces actes à répétition, qui sont une conséquence directe d’une volonté de minimiser ou d’éluder la question de l’islamophobie en France.
Des femmes et des hommes sont humilié-e-s et frappé-e-s simplement parce qu’ils sont de confession musulmane ! Pourtant ni les pouvoirs publics ni la classe politique ne s'émeuvent de la situation, bien au contraire ces affaires sont considérées comme de simples « faits divers» ou des "actes isolés".
Qu’attendent-ils pour enfin réagir et prendre conscience que l'islamophobie est une menace réelle et avérée, qui engendre la haine et la violence ?
Le Collectif contre l'islamophobie en France
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Le silence d'une république dévoilée
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Roseau- Messages : 17750
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