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Nature de l'Etat chinois

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Nature de l'Etat chinois - Page 6 Empty Re: Nature de l'Etat chinois

Message  verié2 Ven 15 Mar - 11:24

Le Congrès national du peuple s'est réuni pour ratifier le choix des nouveaux dirigeants des clans bourgeois à la tête de la Chine

les 3.000 délégués de ce congrès font partie de la structure représentative rassemblant le plus de riches des structures comparables dans le monde . Cela ressemble plus à une cour d'Europe d'il y a 3 siècles, façon nomenclaturistes, qu'à un congrès de peuple ou même tout parlement bourgeois dans le monde.
Parmi les 3.000 délégués de l'APN il ya 75 milliardaires avec une valeur nette moyenne de plus de 1 milliard de dollars. La richesse de ces 75 délégués dépasse 90 milliards de dollars. Sans parler des autres parvenus de moindre importance.
À titre de comparaison, la richesse collective des 535 membres du Congrès américain aurait été de 6,5 milliards de dollars en 2010.
Je reproduis cette info mise en ligne par Copas sur un autre fil car elle est tout de même significative de la nature de l'Etat chinois. Ca semble tout de même difficile, pour ne pas dire absurde, de prétendre que cette bourgeoisie, si liée à l'appareil d'Etat soit-elle, serait une bureaucratie qui défendrait des "acquis ouvriers" et jouerait un jeu d'équilibre entre prolétariat et bourgeoisie, comme Trotsky le pensait de la bureaucratie stalinienne... en 1940.

Le parallèle entre la Russie et la Chine est intéressant. Dans les deux cas les bureaucrates se sont mués en capitalistes privés, de façon certes un peu différente, tout en restant assez dépendant de leurs liens avec l'Etat, mais sans la moindre réaction de la classe ouvrière, sans destruction de l'Etat, donc sans contre-révolution violente.

Ca me semble un argument de premier plan pour soutenir qu'il ne s'agissait déjà pas (ou plus dans le cas de l'URSS) d'Etats ouvriers. Comment imaginer en effet qu'un Etat puisse ainsi changer de nature du jour au lendemain, simplement par l'effet de quelques mesures de privatisation, la police, l'armée, la bureaucratie etc restant en place ?

Les travailleurs, eux, ne s'y sont pas trompés (si on laisse de côté les illusions dans une démocratisation à l'occidentale) puisqu'ils n'ont pas levé le petit doigt pour défendre le système précédent, ni en Chine ni en Russie. Et, de fait, ils ont toujours globalement les mêmes individus en face d'eux. S'ils ont, à peine, changé de casquette, les exploiteurs sont toujours les mêmes pour l'essentiel. Le cas du nouveau président chinois, Xi Jinping "prince rouge" héritier d'une dynastie de dignitaires, est d'ailleurs significatif.

Détail amusant, Xi Jinping est marié à une artiste vedette de TV, comme Mao était marié à une ex danseuse. Ca ne nous donne pas d'indication sur la nature de l'Etat chinois, mais ça montre que les traditions et les goûts des puissants se perpétuent... et se ressemblent dans divers pays du monde - CF Bernard Arnault et quelques autres.

verié2

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Message  Copas Ven 15 Mar - 12:10

La question de "l'incident Wukan" continue de déchirer l'appareil d'état chinois sur le gras à laisser à la paysannerie dans la bataille actuelle.

Le swing pour différencier les poussées ouvrières des résistances paysannes ne fait qu'accentuer au sein de l'appareil d'état les divisions.

D'un côté des concessions sur la démocratie ultra-locale rurale et de l'autre la pesanteur de l'appareil d'état qui envoie des milliers de policiers anti-émeutes contre les gros villages et les paysans, pour protéger les maffieux et voleurs des terres communautaires, les pollueurs, les bétonneurs, , etc...

Bastons multiples avec l'appareil d'état dans le monde rural, les concessions sur le terrain de la démocratie locale peuvent se retourner contre les clans bourgeois aux affaires protégés par des armées de policiers.

Entre la prédation immédiate appuyée par la violence de l'appareil d'état et ses nombreuses polices (locales, d'état, civiles, militaires) et des concessions, la prédation demeure sans que les concessions ne dissuadent la riposte des semi-ruraux .
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Message  le glode Ven 15 Mar - 15:43

la propriété sociale
La propriété d'état n'a rien à voir avec la propriété sociale

le glode

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Message  Copas Ven 15 Mar - 15:47

le glode a écrit:
la propriété sociale
La propriété d'état n'a rien à voir avec la propriété sociale

Mais comment lui faire comprendre ???
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Message  verié2 Ven 15 Mar - 16:02

Mais comment lui faire comprendre ???
Impossible, car Trotsky, même s'il a souvent précisé par ailleurs que propriété d'Etat et propriété sociale étaient deux choses différentes, a aussi écrit (en substance) que tout Etat capable d'exproprier l'ensemble des moyens de production ne pouvait être qu'"ouvrier". (Pas le courage de chercher la citation précise.) Donc Louismichel applique ce dogme intangible à la lettre - et il n'est pas le seul, même s'il fait partie des plus caricaturaux...

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Message  louismichel Ven 15 Mar - 16:59

Où Trotsky a-t-il dit que propriété d'Etat et propriété sociale était deux choses différentes ? En l'occurrence, c'est l'Etat bureaucratique chinois qui est majoritairement propriétaire!

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Message  Copas Ven 15 Mar - 17:26

Si Trotsky a dit que, dans tous les cas, propriété d'état majoritaire ou totale signifiait d'une quelconque façon l'existence d'un état ouvrier, il a dit une connerie.

J'enlèverai le terme de propriété sociale qui n'a aucun sens pour moi .

De la même façon que si il a dit que les forces productives ont, définitivement, cessé de croitre cela serait également une connerie.

La réalité prime.
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Message  gérard menvussa Ven 15 Mar - 17:27

c'est l'Etat bureaucratique chinois qui est majoritairement propriétaire!
Faux ! D'ailleurs na notion de "propriété" n'est pas chinoise (voir pour cette question, le dossier trés intéressant fait par l'ambassade de france à Pekin : http://www.ambafrance-cn.org/La-Propriete-en-Chine.html#la_notion_juridique_de_propriete) De fait l'immense majorité de la propirété est sous "régime mixte" (dans la recette du paté d'allouette : un cheval d'intéret privé et une alouette d'état redristributeur) Pär ailleurs "l'état industriel" a procédé a des licenciements sauvages de plusieurs centaines de millions de personnes (mais le secteur "privé" en a embauché autant)
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Message  verié2 Ven 15 Mar - 17:54

louismichel a écrit:Où Trotsky a-t-il dit que propriété d'Etat et propriété sociale était deux choses différentes ? En l'occurrence, c'est l'Etat bureaucratique chinois qui est majoritairement propriétaire!

Trotsky
La révolution trahie

La propriété privée, pour devenir sociale, doit inéluctablement passer par l'étatisation, de même que la chenille, pour devenir papillon, doit passer par la chrysalide. Mais la chrysalide n'est pas un papillon. Des myriades de chrysalides périssent avant de devenir papillons. La propriété de l'État ne devient celle du "peuple entier" que dans la mesure où disparaissent les privilèges et les distinctions sociales et où, par conséquent, l'État perd sa raison d'être. Autrement dit : la propriété de l'État devient socialiste au fur et à mesure qu'elle cesse d'être propriété de l'État. Mais, au contraire, plus l'État soviétique s'élève au-dessus du peuple, plus durement il s'oppose comme gardien de la propriété au peuple qui la dilapide, et plus clairement il témoigne contre le caractère socialiste de la propriété étatique. »

Trotsky a souligné cette distinction à de nombreuses autres reprises. Peut-être Sylvestre, spécialiste es textes marxistes, nous trouvera-t-il d'autres citations exprimées différemment...

Quoi qu'il en soit, Trotsky, en dépit de ses erreurs, avait une vision autrement plus subtile - et marxiste ! - que celles de nombre de ses exégètes...

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Message  louismichel Ven 15 Mar - 18:16

Mixte ou pas, Menvussa, la propriété étatique et la planification centralisée restent largement majoritaires.
La propriété sociale nécessite au préalable la propriété étatique,or la bureaucratie , dans le cadre de l'Etat ouvrier bureaucratique, bloque le processus, accapare ses privilèges au détriment du peuple en l'opprimant, et au contraire, comme dans l'ex-URSS, fraie le voie à la restauration capitaliste ; mais la transformation de la quantité en une nouvelle qualité n'a pas encore eu lieu! Il suffit d'avoir les yeux ouverts.

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Message  Roseau Ven 15 Mar - 18:19

verié2 a écrit:
Quoi qu'il en soit, Trotsky, en dépit de ses erreurs, avait une vision autrement plus subtile - et marxiste ! - que celles de nombre de ses exégètes...
Trotsky a eu du nez quand il a dit qu'il n'était pas trotskiyste...
Il avait compris que certaines sectes fairaient de sa mémoire leur beurre (et pinard même!)...
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Message  verié2 Ven 15 Mar - 18:20

Un texte de Lutte ouvrière assez ancien, à une époque où LO s'efforçait encore de traiter ces questions de façon rigoureuse, afin de polémiquer avec les autres tendances se revendiquant du trotskysme :
http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-1967-1968/article/l-etatisation-et-la-planification

J'en extrais ce passage :
le maintien de la collectivisation prouve qu’il n’y a pas eu un retour en arrière dépassant Octobre 1917, mais n’est pas en lui-même le critère de la nature « ouvrière » de l’État soviétique. C’est là tout ce qui RESTE du caractère ouvrier de la révolution. C’est peu, mais c’est énorme.
En contradiction avec la position actuelle de LO qui considère toujours l'Etat de Poutine comme "ouvrier dégénéré" bien que même cette collectivisation ait été abolie...

Ce texte très intéressant contient tout de même quelques énormités, telle :
En bref, planification et étatisation des moyens de production furent des mesures politiques destinées à traduire sur le plan des rapports sociaux la prise du pouvoir par les travailleurs.
Alors que ces mesures ont été prises par Staline et qu'elles n'ont évidemment pas modifié les "rapports sociaux", si ce n'est au détriment des travailleurs et qu'elles n'ont tout aussi évidemment pas été prises dans ce but, d'autant que, même du point de vue de Trotsky, la classe ouvrière avait perdu le pouvoir politique....

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Message  louismichel Ven 15 Mar - 19:12

En Chine, malgré la volonté de Mao, il y a eu expropriation pour les propriétaires des entreprises capitalistes et pour les grands propriétaires fonciers, c'est ce mouvement des masses paysannes et ouvrières qui fait qu'on peut effectivement parler d'Etat ouvrier.... mais bureaucratique dès l'origine car le PC chinois s'est immédiatement positionné comme caste bureaucratique parasitant ces conquêtes et opprimant le peuple, ainsi dépossédé de tout pouvoir et de tout contrôle! L'alternative est donc: restauration du capitalisme dont le meilleur agent reste cette monstrueuse bureaucratie , ou alors révolution politique et marche en avant vers une réelle propriété sociale gérée par le peuple lui-même.

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Message  Roseau Ven 15 Mar - 19:21

Etat ouvrier ? Son excuse c'est, sur qu'il est jamais allé en Chine.
C'est bien de lire les textes de Trotskiy d'il y a trois quarts de siècle, plus utile que lire Sismondi ou Cabet...
Mais puisque les MR se fatiguent à chercher des infos précises,
pas de la théologie, il pourrait au moins lire le fil Chine ici Mad
https://forummarxiste.forum-actif.net/t30-chine?highlight=Chine
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Message  louismichel Ven 15 Mar - 20:11

Etat ouvrier BUREAUCRATIQUE, Roseau...Lis correctement la phrase!

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Message  Roseau Ven 15 Mar - 21:31

C'est le mot "ouvrier" qui est complètement faux.
C'est de la religion. Il faut sortir de la crypte et la liturgie sectaire.
Si on ne peut visiter des usines, comme je l'ai fait ven Chine, on peut au moins étudier.
Sur ce site c'est facile: toutes les informations du caractère bourgeois,
pas "ouvrier" mais "capitaliste" sont sur le fil Chine.
https://forummarxiste.forum-actif.net/t30-chine?highlight=Chine
C'est même l'Etat le plus anti-ouvrier que j'ai jamais visité!

Il en reste au moins un et quelques autres vrais faux membres du POI, qui y croient encore... Laughing
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Message  louismichel Sam 16 Mar - 12:41

Prendre l'apparence pour la réalité (l'impressionnisme) est l'une des caractéristiques d'un non marxiste! Comme Etat anti-ouvrier, on a rarement fait mieux que l'URSS stalinienne et pourtant Trotsky avait le culot de parler d'Etat ouvrier, certes dégénéré !!! Comme je parle aujourd'hui d'Etat ouvrier bureaucratique, avec une monstrueuse bureaucratie anti-ouvrière, de nature intégralement bourgeoise et donc par nature restaurationniste, buraucratie parasitant la propriété étatique et la planification centralisée qui restent encore majoritaires dans ce pays ( Mao a dû aller plus loin qu'il ne le voulait à l'origine, contexte de guerre froide, mouvement des masses paysannes mais aussi ouvrières en 1949-50, etc...)

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Message  verié2 Sam 16 Mar - 12:45

Louismichel ne répond à aucun argument et se contente de reproduire régulièrement les mêmes affirmations comme le faisait avant lui Eninel (qui serait selon lui un intervenant différent ? Rolling Eyes Mais dont il apparait clairement comme le clone.)
Louismichel/Eninel (?) ne lit pas, ne réfléchit pas, il récite... Suspect
Ca donne une fâcheuse image de la formation reçue au sein du courant lambertiste, à la manière de ces instituteurs qui faisaient tout apprendre par coeur sans se préoccuper de vérifier que les gamins avaient compris.

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Message  louismichel Sam 16 Mar - 13:00

Copas a écrit:Si Trotsky a dit que, dans tous les cas, propriété d'état majoritaire ou totale signifiait d'une quelconque façon l'existence d'un état ouvrier, il a dit une connerie.

J'enlèverai le terme de propriété sociale qui n'a aucun sens pour moi .

De la même façon que si il a dit que les forces productives ont, définitivement, cessé de croitre cela serait également une connerie.

La réalité prime.

Tu as le droit de ne pas être trotskyste, Copas! Trotsky ne dit cela qu'en relation avec l'intervention des masses ouvrières et paysannes en Russie, ou , comme je le dis à propos de la Chine, en relation avec le mouvement des masses paysannes mais aussi ouvrières contraignant Mao et le PCC à aller plus loin qu'ils ne le voulaient à l'origine, avec le contexte de la guerre froide, la guerre de Corée...

Quant aux forces productives, la croissance mondiale étant encore positive malgré la récession européenne, elles continuent donc, pour toi et quelques autres, de croître!!! Donc, jusqu'à sa mort, le capitalisme développera les forces productives!!! ( question décisive pour Trotsky pour définir le caractère RELATIVEMENT ou ABSOLUMENT réactionnaire d'un systéme -mais c'est vrai, tu n'es pas trotskyste!-); tu fais là encore une erreur monumentale, car, d'un point de vue marxiste, et pas seulement trotskyste, le concept de force productives est à la fois quantitatif mais aussi qualitatif (l'utilité sociale, citée en toutes lettres par Marx).

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Message  yannalan Sam 16 Mar - 13:11

Et finalement, ce genre de débat jésuitique a quelle conséquence dans la réalité et les tâches à accomplir?
Une fois que la grève est générale, ca fait quelle différence concrète que la révolution soit sociale ou politique ?

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Message  verié2 Sam 16 Mar - 13:12

Louismichel
Quant aux forces productives
Il y a déjà un fil sur cette question où tous les arguments ont été largement développés.
Je propose qu'on ne la poursuive pas ici, au risque de faire dégénérer encore ce fil déjà largement pollué par la reproduction continuelle par Louismichel des même écrits, parfois au mot près, sans se soucier des arguments avancés. Par exemple cette affirmation fausse selon laquelle les masses ouvrières auraient contraint Mao à établir un "Etat ouvrier bureaucratique".

De toute manière, il est impossible de discuter avec une personne qui refuse de prendre en compte la réalité des faits pour ne prendre en considération que des extraits de textes (souvent très anciens). Nous ne ne vivons pas sur la même planète.
D'un côté, nous avons un (médiocre) théologien, de l'autre des gens qui s'efforcent de confronter la théorie avec les faits.

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Message  verié2 Sam 16 Mar - 13:22

yannalan
Une fois que la grève est générale, ca fait quelle différence concrète que la révolution soit sociale ou politique ?
Ca avait tout de même beaucoup de conséquences aux yeux de Trotsky. Voici quelques éléments :
-L'analyse de Trotsky correspondait à une certaine vision du rapport de forces entre prolétariat et bourgeoisie, en URSS comme à l'échelle européenne.
-Trotsky considérait que la "révolution politique" serait bien plus facile que la révolution sociale car il n'y aurait pas de bourgeoisie à exproprier.
-Trotsky considérait le régime stalinien comme très fragile, ne pensait pas qu'il pourrait durer un demi siècle.
-Ne considérant pas la bureaucratie comme une classe, ni même comme un substitut à la bourgeoisie, il pensait qu'une partie de cette bureaucratie se rallierait au prolétariat lors de la révolution politique. Il envisageait même un front unique avec certains éléments de cette bureaucratie.
-Cette vision a beaucoup handicapé celle d'une bonne partie des groupes trotskystes.
-La conception selon laquelle l'étatisation de l'économie aurait par elle-même un caractère "ouvrier" a amené une grande partie des trotskystes à voir des Etats ouvriers un peu partout et à idéaliser les leaders nationalistes qui ont pris des mesures d'étatisation. Derniers avatars : l'attitude de certains trotskystes vis à vis de Chavez ou de Morales.
-Ces conceptions sont importantes pour l'avenir quant à la compréhension de la nature d'un pouvoir ouvrier, de ses tâches etc Il reste beaucoup à réfléchir sur cette question, même si nous n'en sommes pas là aujourd'hui.

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Message  gérard menvussa Sam 16 Mar - 13:22

propriété d'état majoritaire ou totale
Sauf que dans les vingts derniéres années, la propriété d'état est passée de 80% à 20%. Mais ça n'empéche pas Eminel3 de radoter...
Pour diccuter de façon sérieuse (et vraiment marxiste) quelques données objectives


http://www.marx.be/fr/content/le-guojinmintui-d%C3%A9bat-chine-propri%C3%A9t%C3%A9-priv%C3%A9e a écrit:

guojinmintui : nouvel épisode du débat en Chine sur l’opposition entre propriété privée et d’État
Table des matières:
Études marxistes no. 100
Auteur:
Fusheng Xie, An Li et Zhongjin Li

La crise économique mondiale[1] qui a débuté par le krach américain des subprimes en 2007 a porté un coup dur à l’économie privée chinoise, particulièrement à sa composante orientée à l’exportation. Toutefois, en comparaison, les entreprises appartenant à l’État en Chine ont fait preuve d’une rentabilité élevée depuis la restructuration stratégique de l’économie d’État lancée lors de la 4e session plénière du 15e Comité central du Parti communiste chinois (PCC), en 1999. Ces derniers temps, dans bien des cas, les entreprises appartenant à l’État ont repris des entreprises privées dans des fusions ou acquisitions. Les efforts de réorganisation de l’industrie houillère et l’application du paquet d’incitatifs de 4 000 milliards de yuans (soit 586 milliards de dollars) après le début de la crise actuelle ont déclenché en Chine un large débat sur le sujet du guojinmintui parmi les intellectuels, les hommes d’affaires et les officiels du parti et de l’État. « Guojinmintui » signifie littéralement un secteur d’État en expansion et un secteur privé en contraction.

Les initiateurs de ce débat sont les élites de droite qui sont des partisans convaincus du fondamentalisme du marché et acquièrent une influence sans cesse croissante en Chine. Dans le débat, la quasi-totalité d’entre eux identifie la réforme au recul de l’économie d’État. Cette idée, répandue par divers canaux, gagne tellement en force et en influence qu’elle a fini par être largement acceptée par des intellectuels, des hommes d’affaires, des médias et même d’importants fonctionnaires du gouvernement. Le débat s’est intensifié lorsque des officiels de l’État s’y sont joints et ont tenté de prendre la défense du guojinmintui, et quand des intellectuels de gauche ont répondu en critiquant les accusations portées contre l’économie d’État.

À l’instar des précédents, ce nouveau débat sur la structure de la propriété n’est pas qu’académique. Il reflète et influence la lutte des classes en Chine. Il se centre sur la question de savoir si la Chine doit et peut adhérer au système économique socialiste. En outre, il touche également à la nature et à la position des entreprises chinoises appartenant à l’État et à l’orientation future de la réforme de la Chine. Il s’agit donc d’un débat entre les nouveaux groupes d’intérêt constitués au cours de la réforme. On s’attend à ce que sa conclusion affecte le degré auquel la Chine pourra préserver le socialisme à l’avenir.
La malédiction de la droite : le guojinmintui est tout sauf acceptable

Le nouveau débat sur la structure de la propriété depuis 2009 a été ouvert par les élites de droite dans les universités. Dans cette section, nous présentons un résumé des arguments et positions avancés par la droite.

Primo, la droite prétend que le guojinmintui est un fait établi. Lors du forum académique organisé en novembre 2009 par l’institut Unirule des sciences économiques, qui est financé par la Fondation Ford et constitue le groupe de réflexion non gouvernemental le plus influent de Chine sur le plan de l’économie, le président de son comité académique, Shuguang Zhang, a prétendu de façon désapprobatrice que le secteur d’État s’étendait des branches à monopole naturel vers les domaines concurrentiels[2].

Secundo, le guojinmintui marquerait un pas en arrière, car il trahirait le but originel de la réforme : le passage à l’économie de marché. Dans une pure économie de marché, les entreprises devront être toutes propriété privée et opérer pour le profit. Les entreprises appartenant à l’État sont nées de la théorie marxiste qui se basait sur la vision personnelle de Marx. Les entreprises appartenant à l’État, inspirées de Marx, de la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale ont finalement échoué[3]. Deping Hu a accusé le guojinmintui d’être un reliquat de l’héritage féodal[4]. L’extension du marché, déclarait-il, devrait être considérée comme l’indicateur clef du succès ou de l’échec de la réforme économique[5].

Tertio, les entreprises appartenant à l’État seraient caractérisées par un monopole administratif et un monopole sur les ressources, tous deux incompatibles avec la concurrence en marché libre et elles ont gagné ainsi des profits monopolistes. Zhigang Yuan, doyen de l’École d’économie de l’université Fudan de Shanghai, a accusé les entreprises appartenant à l’État de générer d’énormes profits grâce à leur monopole sur les facteurs de production et leur contrôle des secteurs en amont tels l’électricité et les transports[6]. De nombreux entrepreneurs privés bien connus se sont plaints de ce que les entreprises appartenant à l’État avaient fait perdre aux entreprises privées les meilleures opportunités de profit.

Quarto, le guojinmintui aurait des effets néfastes sur l’ensemble de l’économie. La quasi-totalité des intellectuels de droite décrit les entreprises appartenant à l’État comme gérées par des officiels ou des bureaucrates, alors que les entreprises privées seraient dirigées par les masses. De la sorte, ils remplacent l’opposition entre entreprises appartenant à l’État et entreprises privées par une opposition entre gouvernement et masses et, en outre, ils accusent les entreprises appartenant à l’État d’envahir le terrain des investissements et des opportunités de profit de l’économie privée. Par exemple, Jinglian Wu, un membre bien connu de la Commission permanente de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), a fait référence à des secteurs dans lesquels les entreprises appartenant à l’État occupaient une position dominante en les qualifiant de capitalisme de copinage, avec des pouvoirs politique, économique et de parti intégrés[7]. D’autres ont accusé les entreprises appartenant à l’État d’être des groupes d’intérêt particulier ou des groupes de capital de pouvoir[8].

Depuis longtemps, les élites de droite réclament inlassablement, et particulièrement dans cette relance du débat, que les entreprises appartenant à l’État se retirent des branches compétitives afin de réorienter la réforme du marché à l’opposé du guojinmintui. Siwei Cheng et Mengfu Huang, deux vice-présidents de la Commission permanente de l’Assemblée nationale populaire, ont répété que le 15e Congrès national du PCC avait déjà clairement limité la portée des entreprises appartenant à l’État à certaines branches en rapport étroit avec la prospérité nationale et les moyens d’existence du peuple[9]. D. Li, membre de la Commission de la politique monétaire de la Banque centrale chinoise a suggéré que, durant l’après-crise, la Chine poursuive son travail de réforme et résolve directement le problème du guojinmintui en privatisant les entreprises appartenant à l’État[10]. Jingyuan Kong, directeur général du département de la réforme du système économique à la Commission nationale de développement et de réforme[11], a insisté sur la nécessité, pour une économie axée sur le peuple, de constituer la partie principale de l’économie, identifiant donc implicitement « axée sur le peuple » et « privée »[12].
Le discours officiel : le guojinmintui est un phénomène temporaire ; la politique chinoise de développement de l’économie de marché demeure inchangée

La diffusion par les médias des accusations manipulées provenant des gens de droite a amené bien des gens à remettre en question la raison d’être des entreprises appartenant à l’État. Par conséquent, les officiels du gouvernement ont commencé à répondre aux critiques formulées contre le guojinmintui.

La première réponse, c’est que la perception d’une tendance au guojinmintui n’est pas fondée en fait. Lors du Forum 2009 des économistes chinois, Jiantang Ma, directeur du Bureau national de la statistique, a présenté les données reprises sous le tableau 1.

Tableau 1. Indicateurs de la structure de la propriété : 2005-2009[13]
Indicateurs Type
d'entreprise Années
2005 2006 2007 2008 2009
Nombre
d'entreprises P.E./H.E. [b] 27477 24961 20680 21313 20510
(10,11) (8,27) (6,14) (5,00) (4,72)
N.P.E. [b] 244358 277000 316088 404800 413854
(89,89) (91,73) (93,86) (95,00) (95,28)
Privé [b] 123820 149736 177080 245850 256031
(45,55) (49,59) (52,58) (57,70) (58,94)
Production industrielle brute en valeur
(en 100 millions de yuans) P.E./H.E. 83749,92 98910,45 119685,65 143950,02 146630
(33,28) (31,24) (29,54) (28,34) (26,74)
N.P.E. 167869,58 217678,51 285491,48 363498,23 401681,42
(66,72) (68,76) (70,46) (71 ,66) (73,26)
Privé 47778,2 67239,81 94023,28 136340,33 162026,18
(18,99) (21,24) (23,21) (26,88) (29,55)
Actifs totaux
(en 100 millions de yuans) P.E./H.E. 117629,61 135153,35 158187,87 188811,37 215742,01
(48,05) (46,41) (44,81) (43,78) (43,70)
N.P.E. 127154,64 156061,16 194849,5 242494,18 277950,85
(51,95) (53,59) (55,19) (56,22) (56,30)
Privé 30325,12 40514,83 53304,95 75879,59 91175,6
(12,39) (13,91) (15,10) (17,59) (18,47)
Profits totaux
(en 100 millions de yuans) P.E./H.E. 6519,75 8485,46 10795,19 9063,59 9287,03
(44,04) (43,51) (39,75) (29,66) (26,89)
N.P.E. 8282,79 11018,98 16359,99 21498,78 25255,19
(55,96) (56,49) (60,25) (70,34) (73,11)
Privé 2120,65 3191,05 5053,74 8302,06 9677,69
(14,33) (16,36) (18,61) (27,16) (28,02)
Impots totaux
(en 100 millions de yuans) P.E./H.E. 5387,37 6428,4 7785,54 8504,09 Niet be- schikbaar
(48,50) (46,26) (43,68) (38,10)
N.P.E. 5719,98 7467,93 10039,93 13816,18 Niet be- schikbaar
(51,50) (53,74) (56,32) (61,90)
Privé 1715,38 2420,43 3494,27 5502,37 Niet be- schikbaar
(15,44) (17,42) (19,60) (24,65)
Nombre annuel moyen de personnes employées
(par 10 000 personnes) P.E./H.E. 1874,85 1804 1742,99 1794,1 1803,37
(27,19) (24,52) (22,13) (20,30) (20,42)
N.P.E. 5021,11 5554,43 6132,21 7043,53 7027,85
(72,81) (75,48) (77,87) (79,70) (79,58)
Privé 1692,06 1971,01 2252,91 2871,89 2973,34
(24,54) (26,79) (28,61) (32,50) (33,67)

Sources: Statistiques du Département de l’industrie et des transports, Bureau national de statistique de la Chine, 2009 ; Bureau national de statistique de la Chine, 2010.

Comme le montre le tableau 1, pendant la période de 2005 à 2009, les parts des entreprises P.E. et P.H. dans le nombre total des entreprises, la valeur brute de la production industrielle, les actifs totaux, les bénéfices totaux, les taxes totales et l’emploi dans son ensemble ont continué à décliner, alors que les parts des entreprises privées et de celles n’appartenant pas à l’État ont augmenté substantiellement. Jiantang Ma a suggéré que c’était la capacité des entreprises, au lieu de la composition de la structure de propriété, qui devrait constituer la cible essentielle de la réorganisation des entreprises et de la reconstruction industrielle en Chine[16]. Plus tard, la même année, il insistait en disant que les données de la recension nationale ne montraient aucune preuve de guojinmintui, bien qu’il admît que ce phénomène était présent dans les années 2008 et 2009[17]. En 2010, Qizheng Zhao, porte-parole du CC du PCC, mettait le doigt sur le fait que les entreprises privées atteignaient un taux de croissance plus élevé que les entreprises appartenant à l’État et les entreprises contrôlées par l’État, mesuré en termes des taux de croissance de la valeur industrielle ajoutée (18,7 % contre 6,9 %), des actifs totaux (20,1 % contre 14 %), du nombre des travailleurs (5,3 % contre 0,8 %) et des bénéfices totaux (17,4 % contre − 4,5 %). En s’appuyant sur ces comparaisons, il qualifiait l’inquiétude concernant le guojinmintui de bruit hautement trompeur propagé par les médias[18].

En outre, il n’y a pas de preuves suffisamment fortes de ce que le guojinmintui aurait été adopté par le gouvernement en tant que stratégie à long terme ou objectif politique. Des études de cas montrent que la plupart des cas éminents d’expansion de l’économie propriété d’État obéissent aux règles du marché, en dépit de leur contexte gouvernemental ou lié au Parti. La politisation des questions économiques est déraisonnable. Par exemple, Dongjing Wang, doyen du Département des sciences économiques de l’école du Parti du Comité central du PCC, prétendait que, dans le cas du Shandong Iron and Steel Group (groupe sidérurgiste du Shandong), qui avait repris la Rizhao Iron and Steel Mill (aciérie), propriété du privé, cette dernière était plus qu’heureuse — plutôt que forcée — d’avoir accepté l’offre, parce qu’elle avait été au bord de la faillite en raison de la chute du prix de son stock excédentaire de minerai de fer ainsi qu’en raison de problèmes liés à l’environnement[19]. Ping Chen, professeur de sciences économiques à l’Université de Pékin, a fait remarquer que la faillite d’East Star Airlines, société privée, était un phénomène normal dans une économie de marché et qu’elle n’avait rien à voir avec le guojinmintui. Cela reflétait simplement le fait que les gouvernements et les banques de tous les pays tendaient à aider les grosses sociétés[20]. Le gouvernement n’a jamais eu l’intention d’exclure les entreprises privées, mais espérait les voir devenir plus fortes.

De plus, la propriété d’État ainsi que les entreprises appartenant à l’État ne sont pas l’apanage des pays socialistes ni spécifiques à la Chine. Au contraire, elles existent dans de nombreux pays d’économie de marché. Xiaonan Ji, qui préside la commission de contrôle des plus grosses entreprises appartenant à l’État du Conseil d’État chinois, a déclaré que le secteur de l’État avait un rôle à jouer dans la réforme de la Chine en direction du marché et dans son processus de rattrapage, de même que dans l’amélioration du mécanisme de contrôle macroéconomique et l’équilibrage des relations entre la réforme, le développement et la stabilité[21]. À l’université Tsinghua, Angang Hu a défendu l’idée que les conditions nationales de la Chine faisaient que les entreprises appartenant à l’État devraient croître ; il serait difficile pour la Chine de rattraper les pays développés en s’appuyant sur les seules entreprises privées.

Bien que les officiels de l’État partagent nombre d’avis communs à propos de l’importance des entreprises appartenant à l’État, il existe également de profonds désaccords sur la façon de reconstruire stratégiquement les entreprises appartenant à l’État à l’avenir en vue de promouvoir le développement économique. Xiaonan Ji a suggéré que les entreprises appartenant à l’État ne devraient pas être fragmentées et transférées à des entreprises privées, sinon la base économique du socialisme à caractéristiques chinoises, dont le pilier est la propriété publique, serait menacée, ce qui aboutirait à une ultime privatisation. En lieu et place, afin que les importantes entreprises appartenant à l’État puissent avoir des investisseurs diversifiés, une meilleure structure de gouvernance des sociétés et une amélioration des mécanismes d’opération, elles devraient être transformées en entreprises par actions au sein d’un holding d’État. Le gouvernement devrait suivre le mécanisme du marché en favorisant les opérations de fusion et d’acquisition d’entreprises appartenant à l’État[22]. Toutefois, Dongjing Wang a affirmé que les entreprises appartenant à l’État devraient progressivement se retirer des secteurs concurrentiels[23].
Les réponses de la gauche : Le guojinmintui représente la direction du socialisme

Afin de répondre aux critiques des élites de droite sur le guojinmintui et à l’appel en faveur d’un retrait complet de l’économie d’État des secteurs concurrentiels, bien des économistes marxistes des universités chinoises et certains faisant partie des « nouvelles gauches » de la Chine avancent les arguments suivants.

Premièrement, le guojinmintui est une caractérisation fausse des changements dans l’économie chinoise ; au contraire, l’actuel problème en Chine est le guotuiminjin — un secteur privé en expansion et un secteur d’État en contraction. Rui Liu, de l’École des sciences économiques de l’Université du peuple de Chine (Renmin), a fait remarquer que, bien que de multiples indicateurs aient montré que les entreprises appartenant à l’État devenaient plus fortes, leurs parts étaient en déclin manifeste. Au contraire, les chiffres des entreprises privées ont augmenté tant en quantité qu’en pourcentage[24]. Yu Zhang de l’université Renmin a également fait remarquer que ce qui existait actuellement était une tendance opposée au guojinmintui. Si la part de l’économie de propriété publique continue à diminuer, le rôle dominant de la propriété publique et de l’économie propriété d’État sera sapé et, à son tour, le système socialiste sera finalement détruit[25].

Deuxièmement, les élites de droite ont — ouvertement et intentionnellement — interprété faussement l’esprit des documents officiels du gouvernement central, semant la confusion dans les concepts de la propriété d’État et de la propriété privée dans le but de déclencher des conflits entre le gouvernement et la masse du peuple. Xiaolin Xia, un chercheur de la NDRC[26], a fait remarquer qu’il n’était pas question dans aucune résolution émanant du 15e Congrès national du PCC d’approuver l’abandon par les entreprises appartenant à l’État des secteurs compétitifs. Selon Xia, certains économistes, de même que des dirigeants du Parti et de l’État, manipulaient les idées dans les documents du gouvernement central afin de légitimer leur propre intention de privatiser l’économie, ce qui illustrait que la diversification idéologique au sein du PCC et du gouvernement s’était déjà manifestée ouvertement[27]. Xincheng Zhou, de l’École du marxisme à l’université Renmin a expliqué clairement que la malédiction des gens de droite contre l’économie propriété d’État n’était destinée qu’à justifier leurs propres intérêts dans la privatisation[28].

Troisièmement, il est fallacieux d’exagérer le monopole de l’économie propriété d’État. Yu Zhang a affirmé que le monopole était une conséquence inévitable du degré croissant de socialisation de la production ; il n’y avait pas de relation directe entre les entreprises appartenant à l’État et le monopole. Au contraire, le monopole était plus répandu dans l’économie privée. Sur base de données pertinentes, il a montré que les profits générés par les entreprises appartenant à l’État résultaient de l’ajustement structurel et de l’innovation institutionnelle de l’économie propriété d’État, et non de positions de monopole. Si les entreprises appartenant à l’État avaient reculé, il aurait été bien plus probable que le capital monopoliste transnational en serait venu à dominer les ressources domestiques et les marchés de la Chine[29]. Xincheng Zhou a lui aussi critiqué les gens de droite pour avoir semé la confusion entre le pouvoir de contrôle des entreprises appartenant à l’État et des positions monopolistes, et il a fait remarquer que la dimension n’était pas en soi constitutive de monopole. Le pouvoir de contrôle de l’économie propriété d’État permet à la Chine de se maintenir dans la concurrence internationale ; de grandes et fortes entreprises appartenant à l’État assurent la base économique du socialisme chinois. C’est pourquoi la propriété d’État est considérée comme le pilier du socialisme chinois[30]. Songlin Yang, chercheur au Center for Chinese Global Affairs (CCGA) de l’Université de Pékin (PKU), a fait remarquer que, vers 2007, les entreprises appartenant à l’État étaient concentrées surtout dans le tabac, la pétrochimie, l’eau, la distribution d’électricité et de chaleur et les industries de fabrication de moyens de transport. La part des entreprises appartenant à l’État dans les secteurs concurrentiels a été réduite. Entre-temps, des entreprises privées et étrangères ont déjà occupé la part dominante dans les secteurs de la construction et de l’immobilier, de même que dans le secteur tertiaire, excepté la finance, les services postaux, les télécommunications, les chemins de fer et les transports. Puisque des secteurs différents diffèrent par leur environnement de marché et leurs exigences en ressources, il est impossible pour les entreprises appartenant à l’État de concurrencer les firmes privées et de les évincer de l’accès aux ressources et aux marchés[31]. Pour des secteurs stratégiques d’une importance primordiale pour la sécurité nationale et qui ont un pouvoir monopoliste naturel, ce qui importe n’est pas l’existence d’un monopole, mais la question de savoir qui le contrôle[32].

Quatrièmement, il est faux de prétendre que l’économie propriété d’État est inefficiente. De nos jours cependant, la thèse de l’inefficacité de l’économie d’État est largement acceptée. Cette affirmation se base sur deux idées maîtresses : primo, sans droit à la propriété clairement défini, les entreprises appartenant à l’État sont certaines de souffrir de problèmes de principal-agent[33] et de gaspillage de ressources ; secundo, avec des contraintes budgétaires peu contraignantes, les managers des entreprises appartenant à l’État prendront des décisions inefficientes. Fusheng Xie répond que ces problèmes existent aussi au sein des firmes capitalistes et qu’ils sont inévitables dans la division sociale du travail dans une économie de marché[34]. Guoguang Liu a fait remarquer que, comparée à l’économie privée, l’économie propriété d’État était plus à même d’améliorer la performance macroéconomique. L’économie propriété d’État peut mieux favoriser la croissance économique et assurer la sécurité de l’emploi de même que le bien-être social. Les problèmes de la stimulation et des contraintes budgétaires peuvent être résolus dans l’économie propriété d’État, tout aussi bien que dans l’économie privée. La baisse de rentabilité des entreprises appartenant à l’État due aux coûts élevés qu’elles ont endossés dans le processus de la réforme sociale est temporaire et peut être inversée par une politique, sans modifier la structure de propriété[35].

En outre, le passage à la propriété privée est la cause fondamentale de l’inégalité croissante des revenus en Chine. Les élites droitières attribuent cette inégalité croissante à la naissance d’une classe élitiste au sein des entreprises monopolistes appartenant à l’État. Cette thèse est plus ou moins largement acceptée par le public. Toutefois, Guoguang Liu a montré que, bien qu’il fût indéniable qu’une classe spéciale existait dans l’économie propriété d’État, le problème résultait lui-même de la transition vers une économie de marché, plutôt que de facteurs inhérents au développement de l’économie propriété d’État en tant que telle. De larges différences de revenus étaient rares dans la période de l’économie planifiée, mais sont devenues très fréquentes précisément sous l’influence de l’idéologie et des mesures néolibérales, particulièrement en raison du retrait du contrôle étatique après la réforme fiscale qui eut lieu en Chine en 1994. Dans la transition de l’économie planifiée à l’économie de marché, certains directeurs corrompus d’entreprises appartenant à l’État commencèrent par créer le désordre dans les entreprises confiées à leur gestion et, ensuite, transférèrent au privé de la richesse appartenant l’État par des délits d’initiés. Une alliance malsaine entre des managers d’entreprises appartenant à l’État et certains dirigeants du Parti et de l’État a généré d’énormes bénéfices tirés de la privatisation frauduleuse d’entreprises appartenant à l’État au détriment des travailleurs[36]. En outre, presque tous les intellectuels de gauche attribuent l’inégalité dans le chuci fenpei — à savoir, la distribution du revenu à travers le marché — aux relations capital-travail ou à la disparité de la richesse détenue par différentes classes.

Cinquièmement, l’économie socialiste de marché de la Chine devrait conserver la propriété publique comme pilier tout en incorporant le développement de formes économiques multiples. Zhiyuan Cui, éminent intellectuel de la nouvelle gauche chinoise, de l’université Tsinghua, a affirmé que le codéveloppement des entreprises propriété d’État et des entreprises privées de façon mutuellement fructueuse était une description plus exacte de la réalité que l’expression guojinmintui. Inspiré par le socialiste libéral britannique James Meade, Cui a pris le « modèle de Chongqing[37] » en cours comme excellent exemple de codéveloppement et a affirmé qu’il favoriserait l’efficience dans tous les secteurs de l’économie, parce que la valeur conservée ou ajoutée des actifs appartenant à l’État tendait à soulager la surdépendance vis-à-vis des rentrées fiscales et de la dette nationale, ce qui encourageait les gens à se lancer dans les affaires et à créer de la richesse[38]. Yu Zhang a également déclaré que la montée de l’économie privée et le recul de l’économie d’État étaient en contradiction avec le système économique de base de la Chine et le but de la réforme des entreprises appartenant à l’État. Le problème économique actuel n’est pas le monopole, mais la taille relativement modeste des entreprises, la segmentation structurelle au sein des industries et le manque de compétitivité internationale. La concentration croissante du capital dans certains secteurs clefs et le renforcement des entreprises appartenant à l’État sont nécessaires pour relever le défi de la concurrence mondiale et pour protéger la sécurité économique nationale. Parmi d’autres intellectuels de gauche, Guoguang Liu a affirmé que le problème apparaissant actuellement était de savoir si oui ou non la part de la propriété publique était descendue à un point critique menaçant le système socialiste de la Chine. En outre, on défend l’idée que le but consistant à assurer, réaliser et développer la justice sociale et la stabilité devrait être intégré au développement de l’économie aux mains de l’État. Par conséquent, tant le gouvernement central que les gouvernements locaux devraient se charger du renforcement de plusieurs entreprises clefs appartenant à l’État. Chose plus importante encore, toutes des décisions concernant la réforme des entreprises appartenant à l’État devraient être contrôlées et supervisées par des assemblées nationales à tous les niveaux et incorporer davantage de participation publique. La Chine devrait utiliser la flexibilité de l’économie privée pour faciliter le développement de la productivité sociale, mais devrait également limiter sa nature exploiteuse et orienter son développement[39].

Sixièmement, lancer une fausse alerte au guojinmintui manifeste un pas vers la poursuite de la privatisation et vers l’abolition finale du système socialiste. Le débat acharné qui se déroule depuis 2007 autour du guojinmintui ne se confine pas aux milieux académiques et son but n’est pas d’améliorer l’économie socialiste de marché. Comme Yu Zhang l’a démontré, il révèle les positions de classe sous-jacentes. Les élites de droite avancent souvent des arguments contradictoires : si les entreprises appartenant à l’État ne sont pas performantes, on dit que c’est dû à un manque d’efficience allégué ; si elles se montrent performantes, c’est dû à la position monopoliste qu’elles occupent. On dit que les bas salaires des cadres supérieurs des entreprises appartenant à l’État sont la marque d’une insuffisance d’incitants et, dans le même temps, on critique les salaires élevés en prétendant qu’ils nuisent aux intérêts publics et qu’ils élargissent le fossé des revenus. Les acquisitions d’entreprises appartenant à l’État par des entreprises privées sont cataloguées comme un achèvement de la réforme, alors que les acquisitions d’entreprises privées par les entreprises appartenant à l’État sont considérées comme un échec de la réforme. Si les entreprises appartenant à l’État ne grandissent pas, on prétend qu’elles sont incapables de susciter une motivation suffisante et, une fois qu’elles prennent de l’expansion, on les accuse de se mettre dans le chemin de la croissance de l’économie privée. L’essentiel de ce qui sous-tend le débat sur le guojinmintui est de savoir si la Chine doit continuer à adhérer aux entreprises appartenant à l’État, au contrôle macroéconomique et à la promotion et au perfectionnement de la réforme de l’économie de marché correspondant à sa propre situation[40]. Xincheng Zhou a rappelé aux gens qu’ils devaient être conscients du but politique des opposants au guojinmintui, qui est de remplacer la propriété publique par la propriété privée en tant que pilier de l’économie nationale. En ce sens, le débat a trait directement à la perspective et au sort du développement social de la Chine, particulièrement de savoir si la Chine doit et peut adhérer au socialisme[41]. L’opposition au guojinmintui va à l’encontre de la constitution chinoise et de la voie socialiste. Son intention réelle est de s’exprimer en faveur de la classe capitaliste, d’abandonner la « pensée Mao Zedong » et la direction du PCC, de s’écarter du socialisme et de pousser la Chine plus loin encore sur une voie capitaliste[42].
Conviendrait-il d’abandonner ou d’améliorer les éléments socialistes de l’économie de marché ?

Bien que la crise montre que le fondamentalisme du marché libre pose problème à tous égards ou presque, pourquoi cette ligne de pensée peut-elle dominer l’enseignement de l’économie et les médias en Chine de façon plus générale et complète encore qu’auparavant ? Comment le débat actuellement en cours sur le guojinmintui affecte-t-il la politique actuelle et les changements à venir dans la structure de propriété ? La perspective du socialisme en Chine existe-t-elle toujours ? Examinons ces questions d’un peu plus près.

Les dirigeants chinois ont lancé la réforme vers l’économie de marché en 1978, dans le but annoncé de rajeunir le système socialiste. Les moyens adoptés sont principalement de développer des entreprises privées et d’attirer des investissements étrangers en accordant aux entreprises privées et étrangères des conditions exceptionnellement favorables, meilleures que celles octroyées aux entreprises appartenant à l’État. Afin de gagner du soutien au passage au marché, presque tous les groupes sociaux, y compris les cadres du Parti, les chefs de l’armée, les étudiants et les commerçants ont participé aux affaires, au début des années 1980. Dans le processus de démantèlement de l’économie planifiée, particulièrement dans la réforme des prix, dans la mise en place de marchés pour les capitaux et les terres et dans les réformes des entreprises appartenant à l’État, certains membres et cadres du Parti au sein des entreprises et des gouvernements ont commencé à accumuler du capital par des moyens légaux et illégaux à la fois. L’affaiblissement de la planification centrale a fait que l’économie nationale a dû s’appuyer de plus en plus sur l’expansion du marché et des incitants monétaires. En même temps, diverses contradictions apparaissant dans le processus de développement durent être résolues en approfondissant le passage au marché. De ce processus est née une nouvelle classe capitaliste composée principalement de propriétaires privés et de personnes ayant des relations étroites avec les pouvoirs politiques et économiques de même qu’avec les capitaux transnationaux. À mesure que la taille et la richesse de cette classe capitaliste émergente augmentaient, en même temps que son pouvoir, elle allait nécessairement exiger qu’on abandonnât au sein du système actuel les éléments socialistes qui pouvaient entraver la poursuite de l’accumulation de richesse[43]. Sous le prétexte de les « réformer », on a assisté à la marchandisation continue de l’éducation, des soins de santé, du logement et de la sécurité sociale, qui, dans le passé, appartenaient à la sphère publique et présentaient des caractéristiques socialistes.

Le but déclaré de la réforme était la création d’une économie socialiste de marché. Cependant, dans les années 1990, la question clef se modifia en transition vers une « économie de marché » en général et ceci devint le point de focalisation de discussions théoriques et de plans politiques. L’enjeu de ce glissement — le modèle économique résultant et sa nature — était absent des discussions, sciemment ou non. Les éléments socialistes de l’économie chinoise ont été réduits aux seules entreprises appartenant à l’État et au contrôle macroéconomique[44]. En fait, l’économie propriété d’État, en Chine, fut généralement considérée comme la base sur laquelle l’État pouvait guider le développement économique, mais elle ne fonctionna pas comme un modèle à suivre pour les autres parties de l’économie. Tant les discussions théoriques que la politique concrète désignent une économie de marché de style américain comme but de la réforme chinoise[45]. Comme l’enseignement de l’économie et l’économie nationale ont tous deux été accommodés à la sauce américaine, bien des économistes formés à l’économie néolibérale aux États-Unis ont été invités en Chine et se sont vu confier le pouvoir de réformer l’enseignement de l’économie dans les meilleures institutions universitaires. Leur promotion de l’économie néolibérale en Chine a non seulement marginalisé l’économie marxiste, mais elle a également formé une génération de jeunes intellectuels animés d’une foi aveugle dans le néolibéralisme. Dans ce climat néolibéral, l’inefficience des entreprises appartenant à l’État est devenue un article de foi qui a indirectement défié l’existence des éléments socialistes au sein de l’économie de marché. Pour rendre les choses pires encore, le concept du socialisme a été transformé en une série de concepts abstraits tels qu’« égalité » ou « équité ». La logique sous-jacente consiste à renforcer les traits capitalistes du passage au marché en noircissant le socialisme sur le plan théorique.

La structure économique est la base de la politique et de l’idéologie. Quand la propriété privée du capital aura dominé les ressources économiques, les changements dans la structure de propriété et dans la structure de classe se refléteront inévitablement aux niveaux théorique, idéologique et politique. Depuis 2004, la tendance à dénoncer la propriété publique et l’économie planifiée est devenue le cœur des débats théoriques et idéologiques. Les élites chinoises de droite ont déjà acquis une très grande expérience dans la transformation d’un thème en consensus public par les médias sous leur contrôle. De la sorte, elles peuvent exercer des pressions sur le gouvernement afin de remodeler une politique, comme l’a déjà illustré une série de débats : le débat sur le rachat d’entreprises appartenant à l’État par leurs cadres en 2004, le débat sur la néolibéralisation de l’enseignement chinois de l’économie en 2005, un autre sur l’orientation de la réforme chinoise en 2006, un autre encore pour savoir si le socialisme démocratique devait faire l’objet d’une réforme en 2007, ou encore le débat sur les valeurs universelles et la Charte 08 en 2008, etc. Le point essentiel de tous ces débats est de savoir si la Chine devrait renoncer au socialisme ou persévérer dans cette voie. Chacun de ces débats débuta comme une affaire de politique concrète et se développa en un débat sur les concepts fondamentaux du socialisme, jusqu’au point où les dirigeants du Parti et de l’État devaient mettre un terme à la discussion. En outre, les tentatives du Parti et du gouvernement de s’assurer suffisamment de soutien à la fois de la droite et de la gauche ont créé un décalage entre la rhétorique socialiste et les mesures capitalistes. Ce type d’expédient ouvre les portes à toutes les tendances idéologiques dénonçant le socialisme et proposant la privatisation.

L’actuel débat sur le guojinmintui révèle la continuation de la privatisation et la lutte des classes en cours en Chine. Le but de la droite consiste à influencer sur le plan théorique les décisions politiques au nom des intérêts capitalistes, de supprimer fondamentalement la propriété publique, de permettre potentiellement aux managers de détourner la richesse publique en privatisant les entreprises appartenant à l’État, de permettre aux capitaux transnationaux de contrôler l’économie chinoise et, finalement, d’abandonner l’économie qui est propriété de l’État — le dernier élément socialiste en Chine. Le débat actuel influence substantiellement la politique chinoise concernant la relation entre l’économie propriété d’État et l’économie privée. Par exemple, le 25 janvier 2010, la Commission de contrôle et d’administration des actifs de l’État (CCAAE) du Conseil des affaires de l’État ordonna à 129 entreprises centrales appartenant à l’État de restructurer leurs activités d’hôtellerie et de restauration ou même de quitter ce domaine dans un délai de trois à cinq ans. Le 18 mars 2010, la CCAAE requit de 78 entreprises centrales appartenant à l’État qui s’étaient lancées dans des affaires immobilières sans que ce soit leur secteur principal d’activité de quitter ce secteur une fois terminés leurs actuels projets de développement fonciers. Un document, Proposals of the State Council on Encouraging and Leading Private Investment to Develop Healthily (propositions du Conseil d’État afin d’encourager et amener les investissements privés à se développer sainement), a été rendu public le 13 mai 2010. Il résulte de ces propositions que le gouvernement agrandit la portée et la dimension des investissements privés, encourage et guide l’investissement privé dans les industries et infrastructures de base ainsi que dans les secteurs financiers et permet aux sociétés immobilières privées de bâtir des maisons à prix abordables, des unités publiques en location et autres programmes de logement dépendant de la politique.

Il est évident que, dans les conditions actuelles, le socialisme à caractéristiques chinoises tend à se développer en capitalisme. Au cours du développement de l’économie de marché en Chine, du fait que les intérêts économiques et le droit de s’exprimer se diversifient de plus en plus, il y aura d’autres débats théoriques et politiques sur la question de savoir si, oui ou non, la Chine devrait adhérer au socialisme. Les élites de droite créeront inévitablement de nouveaux thèmes pour proposer la poursuite de la privatisation. Toutefois, aussi longtemps que le PCC demeurera le parti au pouvoir, les acquis et la rhétorique du socialisme ne disparaîtront pas. Certains éléments socialistes fonctionnent toujours, telles des entreprises géantes appartenant à l’État, le système bancaire propriété d’État, la propriété publique des terres reprise dans la Constitution et la mise en place de plans économiques nationaux. En général, nous sommes relativement optimistes quant à la poursuite du développement de la structure de propriété en Chine. Sans changements politiques radicaux, la proportion de l’économie sous propriété de l’État restera relativement stable au fil du temps, en dépit de certaines fluctuations.

Primo, des cadres supérieurs du PCC ont compris la nécessité de maintenir au sein du système socialiste à caractéristiques chinoises le rôle dominant de l’économie propriété d’État. Par exemple, le vice-président Jinping Xi a fait remarquer que les entreprises propriété d’État étaient des forces solides pour bâtir une société modérément prospère à tous égards (Quanmian Jianshe Xiaokang Shehui), des piliers majeurs de la construction du socialisme à caractéristiques chinoises, une base importante dont le PCC peut conserver la direction, et un domaine important dans lequel les théories fondamentales du PCC peuvent être introduites et mises en pratique. En 2010, la 5e session plénière du 17e Comité central du PCC a décidé de garantir et d’améliorer les moyens d’existence du peuple et de transformer la voie du développement économique en tant qu’objectif central pour les cinq années à venir. En outre, cette session a réaffirmé que l’ébauche de système économique socialiste serait maintenue et améliorée. Au niveau politique, les forces motrices de la poursuite des réformes comprennent l’amélioration des conditions de vie des gens, le perfectionnement de l’actuelle structure de propriété et la résolution de divers conflits sociaux apparaissant dans le processus du rapide développement du marché. Sans la participation de l’économie propriété d’État, ces objectifs ne pourront être atteints. Lors de la 4e session de la 11e Assemblée nationale populaire, en 2011, Bangguo Wu, président du Comité permanent de l’ANP, a déclaré avec fermeté que la Chine n’adopterait pas un système de partis multiples qui gouverneraient en rotation ni non plus une pluralisation du dogme directeur. Il exclut la possibilité de séparer les pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire ou d’adopter un système bicaméral ou fédéral et il déclara clairement aussi que la privatisation n’est pas envisagée. Cette déclaration montre une fois de plus que le gouvernement chinois va continuer à insister sur ses caractéristiques socialistes.

Secundo, il est difficile de privatiser davantage encore l’actuelle économie propriété d’État. Des données financières montrent que les entreprises appartenant à l’État ont de très bonnes performances à tous égards, de sorte qu’il est ne serait pas praticable et serait non fondé de privatiser des entreprises appartenant à l’État. Ensuite, la plupart des entreprises appartenant à l’État existantes sont passées par l’introduction en Bourse ou sont d’une taille énorme. Leurs principales activités se situent dans des branches à capitaux ou à technologie intensifs. Quatre-vingts pour cent des avoirs de qualité des entreprises appartenant à l’État centrales sont concentrés dans des compagnies notées et sont d’une haute valeur de marché. Les échanges de droits de propriété des entreprises appartenant à l’État non notées doivent être menés sur un marché ad hoc, par enchères publiques. Il n’y a pas suffisamment de capital privé en Chine pour acheter ces entreprises appartenant à l’État. En dernière analyse, même depuis le débat en 2004 sur le rachat d’entreprises appartenant à l’État par leurs cadres, toute la société a été très réservée au sujet des manipulations complexes par lesquelles des managers des entreprises appartenant à l’État ont transformé des avoirs publics en avoirs privés.

En outre, les travailleurs des entreprises appartenant à l’État s’opposent fortement à la privatisation. Un événement paradigmatique a eu lieu en juillet 2009. Les travailleurs du groupe sidérurgique Tonghua Iron and Steel Group (TISG) ont lancé des protestations au niveau de l’entreprise contre le rachat de TISG par la société privée Jianlong Corporation. Pendant la grève, un groupe de travailleurs indignés a tabassé à mort certains cadres supérieurs désignés par Jianlong. Cet événement a forcé le gouvernement provincial de Jilin à annuler son plan initial de privatisation de TISG et a déclenché des mouvements hostiles aux privatisations dans d’autres parties du pays, ce qui, jusqu’à un certain point, a entravé la poursuite des privatisations des entreprises appartenant à l’État[46].

Par conséquent, si l’on considère la compétitivité des entreprises appartenant à l’État sur le marché et la résistance de plus en plus forte des travailleurs, il n’est plus si facile qu’auparavant pour les directeurs des entreprises appartenant à l’État de s’approprier les avoirs de l’État par le biais de la réforme de la propriété. Pendant ce temps, le nationalisme croissant rend difficiles les rachats par le capital transnational.

Tertio, le « modèle de Chongqing » est appuyé par des dirigeants de haut niveau du PCC. Depuis 2002, dans la ville de Chongqing, les huit sociétés d’investissement de l’État créées dans une restructuration sont arrivées à séparer des administrations gouvernementales les opérations des actifs d’État. Cela signifie que les opérations sur actifs d’État sont indépendantes des ordres administratifs gouvernementaux et ne sont pas garanties par le soutien financier du gouvernement. Cette politique se traduit par un équilibre entre les actifs et passifs à long terme, un équilibre entre les rentrées et les sorties de liquidités, de même qu’un équilibre entre input et production. De 2002 à la fin de 2009, la valeur des actifs productifs d’État au sein de la ville de Chongqing est passée de 170 à 900 milliards de yuans. L’augmentation de la valeur des actifs d’État de Chongqing permet au gouvernement de réduire les taux d’imposition, d’accroître les investissements dans l’enseignement et de réduire le loyer des terres. Ces développements prouvent bien les bénéfices d’un secteur propriété d’État dans une économie de marché.

Bien que propriété d’État ne signifie pas nécessairement propriété socialiste, nous croyons que la propriété d’État est une forme que la propriété publique peut prendre. À présent, les travailleurs dans le cadre de la propriété d’État ne bénéficient pas seulement d’une meilleure situation, comme le montre l’incident de TISG, mais ils bénéficient également de meilleures rétributions. Comme on peut le voir dans le tableau 2, malgré l’impact de la crise économique, la rétribution par tête de 2008 à 2010 pour les salariés des unités non privées (danwei) est toujours plus élevée que celle de leurs homologues dans les unités privées. Selon cette perspective, bien que les rapports de production dans le secteur d’État puissent n’être pas fondamentalement différents de ceux du secteur privé (par exemple, tous deux adoptent certaines caractéristiques du fordisme), la propriété d’État apparaît plus intéressante pour les travailleurs au niveau de la distribution du revenu. Ces avantages devraient donc être préservés dans le cours de la réforme.

Tableau 2. Rétribution annuelle par individu parmi les salariés de divers types d’unités, dans les villes

Année


2008


2009


2010

Propriété d’État (yuans)


31 005


35 053


39 471

Propriété collective (yuans)


18 338


20 958


24 430

Propriété privée (yuans)


17 071


18 199


20 759

Sources : National Bureau of Statistics of China, 2010b[47], 2010c[48], 2011a[49], 2011b[50].

En outre, historiquement parlant, nationaliser et transformer une économie privée en économie propriété d’État s’avère l’une des façons les plus efficaces d’instaurer une économie publique. Si le pourcentage de l’économie chinoise en propriété d’État devait être inférieur à 15 %, il serait alors très malaisé de restaurer le socialisme en Chine, même pour un dirigeant qui y croirait. Par conséquent, la défense du guojinmintui par les intellectuels chinois de gauche vise effectivement à maintenir le système économique socialiste en Chine.

Il conviendrait également de noter que la propriété d’État n’équivaut pas à la propriété publique : sous certaines conditions seulement, la première peut se muer en la seconde. Parmi ces conditions figurent au moins les suivantes : 1) Sur le plan des rapports de production, les moyens de production devraient appartenir à la société et les gens devraient occuper des positions égales dans la propriété. Dans le processus concret du travail, il ne devrait pas y avoir d’antagonisme entre le capital et le travail. 2) Sur le plan du rapport de distribution au sein des entreprises, chaque travailleur, y compris les cadres d’entreprise, devrait n’être payé que sur base de son travail ; dans l’ensemble de la société, les profits et les gains des rentes différentielles résultant de la position monopoliste occupée par les entreprises appartenant à l’État devraient être distribués à tout le monde. 3) Sur le plan de la gestion et de la planification, l’État, responsable de l’économie nationale, devrait gérer les actifs propriété d’État selon la volonté de la société et leur faire représenter les intérêts partagés du peuple, qui devraient être prioritaires dans l’arbitrage entre divers types et tailles d’entreprises et entre des plans centraux et régionaux. Dans les entreprises individuelles, les travailleurs et autres personnes concernées peuvent participer à la gestion des entreprises de façon effective et démocratique.

Sous l’actuel régime de marché, comme les entreprises appartenant à l’État sont réformées et réorganisées, les salaires des managers de haut rang sont déterminés selon la valeur du marché, tandis que les travailleurs ordinaires doivent accepter des affectations de personnel et de travail sans les ajustements appropriés de rémunération, ce qui a contribué à l’élargissement du fossé des revenus au sein même des entreprises appartenant à l’État. Pendant ce temps, le système bureaucratique dans les entreprises appartenant à l’État est tellement hiérarchisé que les travailleurs ordinaires sont privés de leurs droits à participer et à s’exprimer. Il n’y a pas de différence substantielle entre le régime salarial dans les entreprises appartenant à l’État et le système du travail salarié des entreprises privées. Tous ces facteurs ont découragé la motivation des salariés des entreprises appartenant à l’État et ont donc eu un effet négatif sur l’efficience. En outre, les entreprises appartenant à l’État n’ont pas réalisé suffisamment de rentrées pendant des années ; le processus de la réforme zhuada fangxiao — maintenir les grandes entreprises sous propriété d’État tout en permettant aux petites entreprises d’être privatisées — a érodé la proportion de la main-d’œuvre travaillant pour les entreprises appartenant à l’État. Depuis que les réformes ont porté un coup au moral des travailleurs au sein des entreprises appartenant à l’État, qu’elles ont été incapables de fournir des avantages aux parties prenantes extérieures et qu’elles ont réduit la main-d’œuvre des entreprises appartenant à l’État, il est naturel que les réformes des entreprises appartenant à l’État obtiennent peu de soutien de la masse du peuple.

Sous le socialisme, il est nécessaire de réformer et de perfectionner le système de management de l’économie propriété d’État en fonction des exigences de la propriété publique : les revenus des entreprises appartenant à l’État doivent être soumis à l’État, les salaires des dirigeants des entreprises appartenant à l’État doivent être ajustés, la tendance consistant à rechercher des gains personnels dans la réforme des entreprises appartenant à l’État doit être interdite et, en particulier, il faut établir une démocratie économique au sein des entreprises appartenant à l’État. Ce n’est qu’en parcourant ces étapes que les entreprises appartenant à l’État pourront se muer en unités représentant réellement les droits et les intérêts des travailleurs. Toutes ces démarches reflètent également les exigences et les avantages du système socialiste. Il vaut la peine de faire remarquer ici que, dans un processus pratique empêtré dans la question de savoir si, oui ou non, il faut renoncer à l’ébauche de système économique socialiste, les confrontations entre pouvoirs économiques sont très réelles. Les études théoriques et la propagande sont importantes ; néanmoins, la rhétorique idéologique sera inutile si la campagne pour le socialisme n’a pas de pouvoir réel. Après l’aggravation de la crise capitaliste à l’échelle mondiale et l’éveil de la classe ouvrière chinoise et son niveau d’organisation en hausse, les changements dans les structures socioéconomiques chinoises pourraient éclairer la voie d’un avenir socialiste.

Fusheng Xie (xiefusheng(at)ruc.edu.cn) travaille à l’École d’économie, Université du peuple de Chine (université Renmin), à Pékin.

An Li (anl(at)econs.umass.edu) et Zhongjin Li (zhongjin(at)econs.umass.edu) travaillent au département d’Économie de l’Université du Massachusetts, à Amherst, aux États-Unis

[1] Cet article est paru pour la première fois en anglais dans Science & Society, vol. 76, no 3, juillet 2012, pp. 291-318 (doi: 10.1521/siso.2012.76.3.291).

La dernière partie a été écrite au départ pour le sixième forum de la World Association for Political Economy (WAPE, association mondiale pour l’économie politique), qui s’est tenu du 27 au 29 mai 2011 à l’université Amherst du Massachusetts. Les auteurs aimeraient remercier de leurs commentaires les personnes qui ont pris la parole lors de ce forum. Tous nos remerciements à David M. Kotz et à David Laibman pour leurs suggestions, ainsi qu’à six arbitres anonymes qui ont fourni des commentaires sur un premier jet de l’article. D’éventuelles erreurs sont de la seule responsabilité des auteurs.

Les Études marxistes publient ici une version légèrement raccourcie de l’article original.

[2] Chen, Weiwei, 2010, « Summary of the Conference on the Influences of Guojinmintui on Economy and Society », Teahouse for Sociologists [Shehuixuejia Chazuo], no 1.

[3] Chen, Weiwei, 2010, op. cit.

[4] Hu, Deping, 2009, op. cit.

[5] Du, Guang, 2010, « The Determinants and the Origin of Guojinmintui », China through the Ages [Yanhuang Chunqiu], no 3.

[6] Yuan, Zhigang et Ting Shao, 2010, « The Historical Position, Function and Further Reform of SOEs », Academic Monthly [Xueshu Yuekan], no 1.

[7] Wu, Jinglian, 2009, « Guojinmintui Is Not Good », First Financial Daily [Diyi Caijing Ribao], 26 octobre 2011.

[8] Chen, Weiwei, 2010, op. cit. Xu, Yisheng, 2009a, « The First Anniversary of the Economic Stimulus Plan », First Financial Daily [Diyi Caijing Ribao], 6 novembre 2011.

[9] Ibid et Xu, Kexin, 2009, « Mengfu Huang Says Guojinmintui Appears in Certain Sectors », First Financial Daily [Diyi Caijing Ribao], 23 septembre 2011.

[10] Li, Daokui, 2009, « Solving the Problem of Guojinmintui Should Be Emphasized in the Post-Crisis Era », http://news.hexun.com/2009-09-10/121037394.html.

[11] National Development and Reform Commission (NDRC).

[12] Xu, Yisheng, 2009, op. cit.

[13] Les données concernent les entreprises industrielles dont le revenu annuel dépasse les 20 millions de yuan.

[14] P.E. et H.E. désignent les entreprises industrielles, respectivement propriétés de l’État et en holding d’État. N.P.E. désigne les entreprises qui ne sont pas propriétés de l’État et qui comprennent à la fois les entreprises privées et les autres entreprises N.P.E. Les données pour les entreprises industrielles N.P.E. sont calculées en soustrayant les données des entreprises P.E./H.E. des données de toutes les entreprises industrielles au-dessus de la taille mentionnée.

[15] Les chiffres entre parenthèses sont des pourcentages du total. Par exemple, en 2005, 10,11 % de toutes les entreprises des dimensions considérées ci-dessus sont propriété ou sous contrôle de l’État, 89,89 % ne sont pas propriété d’État, 45,55 % sont propriété privée ; et ainsi de suite.

[16] Ma, Jiantang, 2009, « Guojinmintui Does not Exist in China’s Economy », http://www.eeo.com.cn/Politics/official/ 2009/11/24/156476.shtml.

[17] Ma, Jiantang, 2009, « General Survey Data Do not Support Guojinmintui in General », http://news.cctv.com/ china/20091225/102400.shtml. National Bureau of Statistics of China, 2010, China Statistical Yearbook 2010, Beijing : China Statistics Press.

[18] Zhao, Qizheng, 2010, « State-Owned and Non-State-Owned Economies Shall Develop Together », http://www.chinanews.com.cn/gn/ news/2010/03-03/2147860.shtml.

[19] Wang, Dongjing, 2009, « Guojinmintui Is Nothing More than an Alarmism », Economic Information Daily [Jingji Cankao Bao], 24 novembre 2011.

[20] Ren, Zhen, 2010, « Analyze the True and False Statements of Guojinmintui », Enterprise Civilization [Qiye Wenming], no 2.

[21] Ji, Xiaonan, 2010, « Analyze and Understand the Current Discussion on Guojinmintui Correctly », China Review of Political Economy [Zhengzhi Jingjixue Pinglun], no 3.

[22] Ibid.

[23] Wang, Dongjing, 2009, op. cit.

[24] Liu, Rui, 2010, « The Role of SOEs in Macro Control from the Perspective of the Debate on Guojinmintui », China Review of Political Economy [Zhengzhi Jingjixue Pinglun], no 3.

[25] Zhang, Yu, 2010, « Several Current Controversial Problems of the State-Owned Economy », Economic Information [Jingjixue Dongtai], no 6.

[26] Voir note 15.

[27] Xia, Xiaolin, 2010, « Famous Public Figures Keep On Making Up the Ideas of Central Government Documents », Hongkong Fax [Xianggang Chuanzhen], no 7.

[28] Zhou, Xincheng, 2010, « The Essence of Guojinmintui is Privatization », China Spirit [Zhonghua Hun], no 10.

[29] Y. Zhang, 2010, « The Fallacies of the Claims on SOE Monopoly », China Review of Political Economy [Zhengzhi Jingjixue Pinglun], no 1.

[30] Zhou, Xincheng, 2010, op. cit.

[31] Yang, Songlin, 2010, « Who Constrains the Development of Chinese Private Enterprises ? » [Shi Shui Weidu Le Zhongguo Siying Qiye? qui entrave le développement des entreprises privées chinoises ?], Observe and Communicate [Guancha Yu Jiaoliu, bserver et communiquer], no 7.

[32] Liu, Guoguang, 2007, « Considerations on the Relationships Between Distribution and Ownership Structure », Theoretical Front in Higher Education [Gaoxiao Lilun Zhanxian], no 10. Liu, Guoguang, 2010, « Several Issues Regarding China’s Socialist Political Economy », China Review of Political Economy [Zhengzhi Jingjixue Pinglun], no 4.

[33] Un acteur économique, dit principal, manque d’information pour juger si un autre, l’agent, travaille réellement en sa faveur.

[34] Xie, Fusheng, 2010, « The Orientation of SOEs in Socialist Market Economy », Teaching and Research [Jiaoxue yu Yanjiu], no 5.

[35] Liu, Guoguang, 2007, op. cit.

[36] Ibid.

[37] Ce modèle tire son nom d’une série de mesures adoptées par la ville de Chongqing depuis 2001. Voici son contenu principal : D’abord, le gouvernement améliore la rentabilité des entreprises appartenant à l’État afin d’accroître les rentrées des finances publiques, par lesquelles le gouvernement peut aider à bâtir un meilleur environnement économique à la fois pour les entreprises appartenant à l’État et les non-entreprises appartenant à l’État ; ensuite, le gouvernement peut assurer de meilleurs services publics et aussi réduire l’inégalité des revenus en offrant des subsides aux pauvres, particulièrement aux paysans. Le lecteur trouvera plus de détails dans la suite du texte.

[38] Cui, Zhiyuan, 2010, « The Ongoing Chongqing Model : The Co-Development of SOEs and Private Economy in a Mutually Beneficial Way », China Review of Political Economy [Zhengzhijingjixue Pinglun], no 4.

[39] Liu, Guoguang, 2007, op. cit.

[40] Liu, Rui, 2010, op. cit.

[41] Zhou, Xincheng, 2010, op. cit.

[42] Xi, Zhaoyong, 2010, « Critiques on Guojinmintui Argument », http://www,maoflag,net/?action-viewthread-tid-1444061.

[43] Kotz, David, 2009, « Upholding Socialism : Lessons from Economic Transition in Russia and China », Issues of Contemporary World Socialism [Dangdai Shijie Shehuizhuyi Wenti], no 4.

[44] Song, Lei et Xiaodong Sun, 2010, « The Potential Political Economic Implications of Socialist Market Economy », Document de travail, École du Gouvernement, Université de Pékin.

[45] Ibid.

[46] Chinese Worker Research Network, 2009, The Tonghua Iron and Steel Group Event and People’s Attitudes Towards State-ownership. Hong Kong : China Cultural Communication Press [Zhongguo Wenhua Chuanbo Chubanshe].

[47] Bureau national de la statistique de la Chine, 2010b, « Major Data on Annual Average Compensation of Employees in Urban Privately Owned Units (2009) », http://www.stats.gov.cn/tjfx/jdfx/t20100716_402657779.htm.

[48] Id. 2010c, « Major Data on Annual Average Compensation of Employees in Urban Non-Privately Owned Units (2009) », http://www.stats.gov.cn/was40/reldetail. jsp?docid=402657787.

[49] Id. 2011a, « Major Data on Annual Average Compensation of Employees in Urban Privately Owned Units (2010) », http://www.stats.gov.cn/was40/reldetail. jsp?docid=402722862.

[50] Id. 2011b, « Major Data on Annual Average Compensation of Employees in Urban Non-Privately Owned Units (2010) », http://www.stats.gov.cn/tjfx/jdfx/t20110503_402722855.htm.


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Message  dug et klin Sam 16 Mar - 15:02

verié2 a écrit:

Louismichel ne répond à aucun argument et se contente de reproduire régulièrement les mêmes affirmations comme le faisait avant lui Eninel (qui serait selon lui un intervenant différent ? Rolling Eyes Mais dont il apparait clairement comme le clone.)
Louismichel/Eninel (?) ne lit pas, ne réfléchit pas, il récite... Suspect


Alors toi aussi,Verié(avec Menvussa un peu plus loin)vous avez attrappé la"Roseauite"vous faite la chasse aux"réincarnations"supposées,et vous vous vautrez dans la délation.C'est pas tres correct tout ca,ca pue son gépé-ouiouiste.
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Message  yannalan Sam 16 Mar - 15:58

Oui, je suis assez d'accord. Si on prend un pseudo, les anciens pseudos ne regardent personne, sauf le cas où un exclu se réinscrit dans le même forum.

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