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Féminisme

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Message  fée clochette Sam 3 Juil - 10:27

Dans le cadre des 40 ans du MLF, le Collectif national pour les Droits
des Femmes organise un Colloque le samedi 25 septembre de 9 heures à
18h30, salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Paris, entrée par le 3 rue
Lobeau, 75004 Paris, métro Hôtel de Ville.


« Faire et écrire l'histoire : féminisme et lutte de classes, de 1970 à
nos jours »
Ce colloque est dédié à Francine Comte, militante du Collectif national
pour les Droits des Femmes, co-porte parole, décédée le 7 novembre 2008


En 2010, nous « célébrons » les 40 ans du Mouvement de Libération des
Femmes. L'écriture de l'histoire du MLF est un chantier tout juste
défriché. Dans cette vaste entreprise, l'histoire du lien entre
féminisme et lutte de classes relève quasiment de l'impensé.


Restituer cette histoire dont nous sommes les héritières, la faire
émerger, lui donner corps et vie à travers les paroles de ses actrices
est une nécessité impérative pour la compréhension de la situation
actuelle. Impérative pour la continuité de notre combat, pour en assurer
la transmission. Mais impérative aussi pour la véracité de cette
histoire.


Nous souhaitons, à travers ces paroles plurielles et diverses, poser des
jalons pour cette écriture. Que ces mémoires rassemblées étayent ce que
nous fûmes, ce que nous sommes et ce que nous serons et suscitent le
désir de cette aventure.

Pour se lancer dans cette aventure nous avons invité des représentantes
des différentes composantes de l'époque et des chercheuses féministes.


9 heures : Accueil des participant-e-s
9h30 : Ouverture du colloque :
Fatima Lalem : Adjointe au Maire de Paris,chargée de l'égalité
femmes/hommes

Introduction
Suzy Rojtman, Collectif national pour les Droits des Femmes
Michèle Riot Sarcey, historienne

10 heures

1970-1981

*Les années 70 sont les années de tous les possibles. Le MLF naissant se
développe rapidement **avec de nouvelles pratiques qui influenceront
largement les mouvements sociaux ultérieurs.** ** Il percute les
organisations d'extr*em*e gauche, interpelle les syndicats, remue les
partis politiques à gauche et va jusqu'à questionner des luttes
ouvri*èr*es. *


*La lutte première des féministes est celle pour l'avortement que ce
soit avec la création du MLA et le manifeste des 343 ou plus tard celle
du MLAC et sa pratique subversive des avortements qui brave la loi de
1920. Mais il va bientôt se tourner aussi plus spécifiquement vers les
quartiers et les entreprises. C'est le militantisme de prédilection de
la « tendance lutte de classes » . *



Présentation : Martine Noël, Collectif national pour les Droits des
FemmesCClectif national pour les Droits des Femmes

Intervenantes
Danièle Czalczynski : Les Pétroleuses

Marie Geneviève Lantaigne : Femmes en lutte

Danielle Riva : Cercle Élisabeth Dimitriev

Marie Annick Mathieu et Jeanine Trat : Cahiers du fèminisme

Débat

Nicole Edith Thévenin : Elles voient rouge

Luce Sirkis : Courant G,Mignonne allons voir sous la Rose

Débat

Gisèle Moulié : CFDT

Monique Piton : LIP

Françoise Pierquin et Eliane Lallemand : Coordination des groupes femmes
d'entreprise

Gerty Dambury : Coordination des femmes noires

Claudie Lesselier : Luttes des femmes de l'immigration

Débat

Suzette Robichon : Les groupes de lesbiennes

Simone Iff : Mfpf

Maya Surduts: Mlac

Débat

13 heures : Déjeuner libre

14h30

*1981-1995*

*La gauche arrive au pouvoir en 1981. Le MLF qui a remporté des «
victoires » sur l'avortement et le viol suite à des luttes acharnées se
divise sur cette question. Faut-il continuer à lutter ou attendre que de
nouveaux droits soient octroyés ? Il a aussi été touché de plein fouet
par le dépôt du sigle MLF par Psychanalyse et Politique en 1979, ce qui,
a contrario suscite un rapprochement dans le reste du Mouvement entre
courant radical et courant « lutte de classes ». Années plus difficiles
mais qui voient la création d'un bien commun à tout le MLF : les
associations tournées vers les violences.*


*Sans oublier le remboursement de l'avortement qu'il a fallu arracher en
1982.*

*Années de transition...*

Présentation : Michèle Sauve, Collectif national pour les Droits des
Femmes

Intervenantes, par ordre chronologique( date de « création » ou fait
marquant)

1981 : Michèle Gonin : Maison des Femmes

1982 : Ana Azaria : Cercle Clara Zetkin

1982 : Chantal Rogerat : Antoinette, journal de la CGT

1982 : Monique Dental : Ruptures

1985 : Souad Benani : Nanas Beurs

1988 : Danièle Kergoat, sociologue,retrace la lutte des infirmières

1989 : Anne Marie Pavillard : Elles sont pour

1990 : Maya Surduts : Cadac

Débat

16h30

*De 1995 à nos jours*

*Le mouvement social se réveille : coïncidence heureuse : la
manifestation féministe lancée par la Cadac le 25 novembre inaugure ce
réveil. Le CNDF se crée dans la foulée. Mais les événements politiques
ultérieurs (11 septembre 2001, FN présent au second tour des
présidentielles de 2002) ouvrent une période de régression....*


Présentation : Muriel Naessens, Collectif national pour les Droits des
Femmes

Extraits de films

17 heures

*Écrire l'histoire du « féminisme lutte de classes », comment ? *

Table ronde ( par ordre alphabétique)

Sylvie Brodziak, historienne

Françoise Picq, sciences politiques

Josette Trat, sociologue

Débat

18h15

Conclusion : Maya Surduts Collectif national pour les Droits des Femmes



Inscriptions, indispensables pour entrer à la Mairie : envoyer un mail à
_feminismeluttedeclasses@gmail.com_ .


Merci de préciser : nom, prénom, organisation, adresse.

PAF : 5 € si possible.

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Message  fée clochette Mer 1 Sep - 14:57

Topo rapide de l'Université d'été : Les femmes sont-elles toujours opprimées ?

« Oui, les femmes sont toujours opprimées »

L’oppression des femmes est bien antérieure au capitalisme. Ce n’est pas seulement un ensemble de discriminations, c'est un système,
le patriarcat qui est un mode de domination. Il est aujourd'hui étroitement articulé au mode de production capitaliste
L’oppression des femmes présente des points communs avec les autres rapports de domination (oppression liée à la colonisation,
oppression des homosexuels...), mais aussi des spécificités.
On parle d'oppression spécifique des femmes parce que celle-ci présente des particularités et des mécanismes qui ne peuvent pas
être expliqués par les autres rapports sociaux. Elle traverse toutes les dimensions de la vie sociale et toutes les autres oppressions. Elle
n’est pas réductible à une simple surexploitation dans le travail.

Topo ~ synthèse de ce qu'on vient de discuter : qu'est-ce que l'oppression spécifique des femmes ?
Une définition importante pour commencer :
• la notion de sexe renvoie à la biologie (pas si simple d'ailleurs...).
• la notion de genre se réfère à la différenciation sociale. Le genre est la construction sociale des catégories du masculin et du
féminin : l'éducation et la socialisation sont fondamentales dans la formation des comportements de chaque sexe. En effet, ce
qui est jugé « féminin » dans telle société peut être jugé masculin (ou sexuellement non marqué) dans telle autre.
La dimension de genre, appelée aussi rapports sociaux de sexe, n'est pas une question parmi d'autres, c'est un des éléments
structurants de la société (au même titre que les rapports de classe).

1. La question des droits

La domination se caractérise par une absence totale ou partielle de droits. Les femmes qui vivent dans des sociétés où la religion est
une affaire d'Etat, ont des droits souvent très limités. Les droits des femmes occidentales se sont considérablement élargis sous la
double influence du développement du capitalisme et de leurs luttes pour revendiquer le droit de vote, le droit au travail, de se
syndiquer, la libre maternité, l'égalité pleine et entière au travail, dans la famille, et dans l'espace public... L'égalité des droits est une
condition nécessaire mais insuffisante pour l'égalité réelle.

2. La place économique des femmes

La domination se traduit, en général, par un surtravail. Les statistiques (partout dans le monde) montrent que si on prend en compte le
travail professionnel des femmes qui est rémunéré, plus le travail domestique, les femmes produisent un « surtravail » par rapport à
celui des hommes => Les femmes sont surexploitées. cf. autres données
La non-mixité dans les tâches et les responsabilités familiales sont la face visible d'un ordre social fondé sur la division sociale et
sexuelle du travail. La répartition des tâches est sexuée : les femmes se consacrent prioritairement et « tout naturellement » à l'espace
domestique et privé (sphère privée) et les hommes à l'activité productive et publique (sphère publique). Cette répartition loin d'être
complémentaire définit une hiérarchie entre les activités « masculines » (valorisées) et les activités « féminines » (dévalorisées).
N.B. La grande majorité des femmes a toujours cumulé une activité productive et l'entretien du groupe domestique.

3. Les violences, le contrôle

- Les violences : la domination s'accompagne toujours d'une violence, qu'elle soit physique, psychologique... cf données violences
- La question des sexualités : encore aujourd'hui, l'espace est faible entre la femme/mere et la salope/la pute (cf. une femme qui a
plusieurs « amants » = salope, un homme qui a plusieurs « amantes » = tombeur). L'enjeu fondamental qui se cache derrière est celui
de la maitrise du corps des femmes et de la reproduction (avec la question de la transmission des biens pour la bourgeoisie). La cellule
familliale est une des institutions de transmission de l'idéologie dominante, de la légitiation du systeme.

4. Contrôle et auto-contrôle : l'idéologie dominante et l'auto oppression

Il ne s'agit pas de nier toute différence biologique entre les hommes et les femmes. Mais différence ne veut pas dire inégalité. Or le
discours dominant (idéologie dominante) tend à transformer ces différences en « qualités » définitives, relevant de la nature. Celles-ci
ne peuvent pas être changées et donc les inégalités, l'exploitation, l'oppression sont « normales », légitimes... Ce discours de
« naturalisation » n'est pas spécifique aux rapports de domination des hommes sur les femmes, on le trouve par exemple dans la
manière de décrire la situation des noirs. Ce discours est intériorisé par les opprimé-e-s (=> auto oppression).
• Exemple : l'idée suivant laquelle les femmes, parce ce sont elles qui portent les enfants et les mettent au monde, seraient
« naturellement » plus douées que les hommes pour s'en occuper est largement répandue. Pourtant, les jeunes femmes sont
souvent aussi démunies que leur conjoint dans les premiers jours qui suivent la naissance. Par contre, elles ont été préparées
psychologiquement à cette nouvelle responsabilité qui va nécessiter un apprentissage. Cette répartition des tâches n'est pas
« naturelle »; elle relève de l'organisation sociale. Le résultat est que ce sont majoritairement les femmes qui se débrouillent
pour « concilier » travail professionnel et responsabilités familiales, au détriment de leur santé et de leur situation
professionnelle, les hommes, quant à eux, étant privés de ce contact permanent avec les jeunes enfants.
• Autre exemple : le rapport au corps. Une certaine image de « LA femme » est véhiculée par les medias, les pubs... Les
femmes, elles-mêmes, intériorise ces normes => régimes, maquillage, épilation...

Cette naturalisation des rapports sociaux s'inscrit inconsciemment dans les comportements des dominants et des dominées et les
pousse à agir conformément à la logique de ces rapports sociaux (=> violence symbolique).

La domination masculine s'insinue dans toutes les sphères de la vie économique, sociale politique et culturelle. C'est pourquoi la lutte
pour l'émancipation des femmes oblige à lutter sur tous les terrains et à ne négliger aucun d'entre eux.
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Message  sylvestre Mer 15 Sep - 14:20

Rebelion. Hace falta un feminismo muy radical
La Hiedra ha hablado con Begoña Zabala, activista de Emakume Internazionalistak, sobre el estado del movimiento feminista, los debates que están teniendo lugar y las perspectivas de lucha.
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Message  fée clochette Lun 20 Sep - 17:12

Discours d’Hubertine Auclert au Congrès ouvrier socialiste de Marseille (1879)

Ce discours a été prononcé par la féministe Hubertine Auclert le 22 octobre 1879, au 3e congrès ouvrier, tenu à Marseille, devant 132 délégués et plusieurs centaines d’auditrices et d’auditeurs. La question des femmes était la première question inscrite à l’ordre du jour du congrès. La séance, qui dura de 8h30 à 1 heure du matin, fut entièrement consacrée à cette question. Après Hubertine Auclert se succédèrent 3 oratrices et 9 orateurs qui s’exprimèrent sur la condition des ouvrières d’usine, les salaires, les horaires, les droits civiques et politiques, contre le mariage et la prostitution, contre l’influence cléricale et pour l’éducation. Par manque de temps, 2 oratrices et 1 orateur ne purent prendre la parole, mais leurs rapports furent publiés dans le compte-rendu du congrès.

Un seul orateur s’éleva contre l’émancipation des femmes, mais la présidence de séance signala que la Chambre syndicale qui l’avait délégué l’avait désavoué sur cette question. Il fut donc prié de quitter la tribune.

Quelques jours plus tard, une commission présidée par Hubertine Auclert faisait adopter par le congrès une résolution synthétisant les différents rapports présentés

C’était la première fois que le mouvement ouvrier, en train de se réorganiser après le massacre de la Commune de Paris, entérinait les revendications féministes les plus avancées de l’époque. Sur cet événement, lire « 1879 : l’égalité hommes-femmes votée par le congrès ouvrier » dans Alternative libertaire d’octobre 2009.

Citoyens, Citoyennes

Je viens représenter à ce Congrès deux sociétés de Paris : Le droit des femmes, groupe auquel j’appartiens, et qui revendique les droits sociaux et politiques des femmes, les Travailleuses, association de vente et de production.

Je viens, toute pénétrée d’estime pour cette grande assemblée, le premier des corps librement élus en France depuis tant de siècles, qui permette à une femme, non parce qu’elle est ouvrière, mais parce qu’elle est femme – c’est-à-dire exploitée – esclave déléguée de dix-neuf millions d’esclaves, de faire entendre les réclamations de la moitié des déshérités du genre humain.

Écoutez nos plaintes, c’est commencer à vouloir être justes. Admettre les femmes au milieu de vous, au même titre que les prolétaires, c’est faire avec elles un pacte d’alliance défensif et offensif contre nos communs oppresseurs.

Je ne ferai ni l’historique, ni le procès de notre subordination dans les temps anciens. Comme vous, nous nous avons été victimes des abus de la force. Dans notre société moderne, comme vous, nous subissons encore la force tyrannique de ceux qui détiennent le pouvoir, à laquelle s’ajoute pour nous la force tyrannique de ceux qui détiennent les droits.

Et tout cela s’abrite sous les couverts de la République ! République dont le nom désigne une époque où tout ce qui était exclusivement l’apanage des détenteurs de la force et des usurpateurs de la richesse, doit cesser de leur appartenir pour être à tous. Ah ! nous vivons sous une forme de République qui prouve que les mots les plus sublimes deviennent de vains titres qui s’étalent aux regards quand, dans les sociétés, les principes qu’ils représentent ne sont pas intégralement appliqués.

Avant que vous, hommes, vous conquérriez le droit de vous élever jusqu’à vos maîtres, il vous est imposé le devoir d’élever vos esclaves, les femmes, jusqu’à vous.

Beaucoup n’ont jamais réfléchi à cela. Aussi bien, si, dans cette imposante assemblée, je posais cette question : « Etes-vous partisans de l’égalité humaine ? », tous me répondraient : « Oui », car ils entendent en grande majorité, par égalité humaine, l’égalité des hommes entre eux. Mais si je changeais de thème, si pressant les deux termes - homme et femme - sous lesquels l’humanité se manifeste, je vous disais : « Etes-vous partisans de l’égalité de l’homme et de la femme ? », beaucoup me répondraient : « Non »

Alors que vous parlez d’égalité, vous qui, étant vous-mêmes sous le joug, voulez garder des êtres au-dessous de vous.

Que vous plaignez-vous des classes dirigeantes, puisque vous faites, vous dirigés, la même œuvre à l’égard des femmes que les classes dirigeantes ?

Je vous remercie d’avoir accepté et mis à votre ordre du jour cette question : de l’égalité complète de la femme et de l’homme. C’est en provoquer la discussion dans toute la France, et en préparer l’expérimentation, car jusqu’ici, on s’est contenté de nier sans vouloir approfondir la chose.

On trouve bon de faire des recherches scientifiques sur tout. Chaque jour, on découvre aux animaux et aux végétaux des qualités nouvelles. On multiplie les expériences tendant à tirer des bêtes tout l’utile, des plantes tout le salutaire. Mais jamais encore on n’a songé à mettre la femme dans une situation identique à celle de l’homme, de façon à ce qu’elle puisse se mesurer avec lui et prouver l’équivalence de ses facultés. On dépense en France des sommes folles, pour obtenir certaines qualités, souvent factices chez des races d’animaux, et jamais on n’a essayé d’expérimenté avec impartialité la valeur de la femme et de l’homme. Jamais on n’a essayé de prendre un nombre déterminé d’enfants des deux sexes, de les soumettre à la même méthode d’éducation, aux mêmes conditions d’existence : « Qu’on renverse les conditions, dit un auteur, qu’on mette les garçons de 12 à 16 ans à la cuisine, à la couture et qu’on laisse les jeunes filles dans les écoles industrielles ; qu’on les fasse entrer en possession de tous les droits qui ont été jusqu’ici le lot exclusif des hommes ; qu’on enserre les jeunes gens dans l’étiquette et les préjugés à l’aide desquels on a garrotté les femmes ; bientôt, les rapports entre la valeur des deux sexes seront totalement renversés. »

Vous ne voulez pas faire cette expérience ? Savez-vous bien alors que vous nous permettrez de croire, à nous femmes, que vous avez moins le doute que la crainte de notre égalité. En continuant à nous laisser dans une vie atrophiante, vous imitez, vous hommes civilisés, les barbares, possesseurs d’esclaves, qui exploitent avec grand profit la prétendue infériorité de leurs semblables.

Les partisans de la liberté humaine qui nient l’égalité des sexes se divisent en deux camps.

Les uns nient cette égalité en s’appuyant sur ces préjugés ; à savoir que la force musculaire fait la supériorité de l’être ; à savoir que la grande dimension du cerveau est la condition sine qua non de toute valeur intellectuelle. Un des plus grands savants contemporains, le docteur Louis Buchner, réfutera à ma place ces fausses allégations. Entendez-le : « Le volume ou le développement matériel d’un organe, dit Buchner, ne saurait dire à lui tout seul la valeur de cet organe ». Il cite un exemple : « Qui voudrait affirmer que la possession d’un grand nez soit constamment la marque d‘un odorat plus fin que celle d’un petit nez ? un cerveau plus petit mais d’une constitution plus parfaite accomplira mieux sa fonction qu’un autre plus gros, mais moins délicat. Combien dont la tête était petite n’ont-ils pas laissé loin derrière eux les gens à grosse tête ? La prétendue infériorité de la femme quant au volume cérébral, est une notion tout à fait erronée. Ce n’est pas dans ses dimensions absolues, mais dans ses dimensions relatives qu’il faut chercher la valeur réelle du cerveau ; c’est-à-dire dans sa masse comparée à la masse totale du corps, et de la qualité de la matière cérébrale. S’il n’en était ainsi, l’homme occuperait alors dans l’échelle des êtres un rang bien inférieur à celui de l’éléphant ou de la baleine qui ont un cerveau bien plus volumineux que le sien. Si l’on observe que le développement matériel du corps de la femme, reste en général de beaucoup au-dessous de celui de l’homme, on trouvera (d’après plusieurs savants) que la grosseur relative du cerveau de la femme, loin d’être inférieure à celle qu’offre l’homme, lui serait plutôt sensiblement supérieure. »

Je n’ajouterai rien à la thèse de ce savant. Ceux qui nient l’égalité de l’homme et de la femme sont 99 fois sur 100 des esprits paresseux et superficiels qui aiment mieux prôner des fausses théories, empruntées à des écoles autoritaires, que de penser à se faire par eux-mêmes, en la matière, un jugement. Qu’ils réfléchissent, car les idées toutes faites qu’ils préconisent sont exactement pareilles à celles dont les dirigeants se servent pour les maintenir sous leur domination.

Ou les femmes sont les égales des ouvriers et des bourgeois, ou les bourgeois, comme ils l’affirment, sont les supérieurs des ouvriers et des femmes.

Sachez-le, citoyens, ce n’est que sur l’égalité de tous les êtres que vous pouvez vous appuyer pour être fondés à réclamer votre avènement à la liberté.

Si vous n’asseyez pas vos revendications sur la justice et le droit naturel, si vous, prolétaires, vous voulez aussi conserver vos privilèges, les privilèges de sexe, je vous le demande, quelle autorité avez-vous pour protester contre les privilèges de classes ? Que pouvez-vous reprocher aux gouvernants qui vous dominent, qui vous exploitent, si vous êtes partisans de laisser subsister dans l’espèce humaine des catégories de supérieurs et d’inférieurs ?

Craignez d’être accusés par vos maîtres de leur disputer des prérogatives dont vous êtes jaloux. Proclamez l’égalité entre les êtres que le hasard de la naissance fait homme ou femme. Ou, si vous l’osez, niez-là cette égalité et, en bons logiciens, reconnaissez votre infériorité native, le droit pour les classes dirigeantes de penser, d’agir, de jouir à votre place.

Finissez-en avec ces questions d’orgueil et d’égoïsme. Le droit de la femme ne vous ôte pas votre droit. Mettez donc franchement le droit naturel à la place de l’autorité ; car, si en vertu de cette autorité, l’homme opprime la femme, par le fait même de cette autorité, l’homme opprime l’homme.

J’ai parlé pour le plus grand nombre.

Je m’adresse également à ceux qui se déclarent partisans de l’égalité de l’homme et de la femme, mais dont le mot d’ordre est : « Chut ! … Ne perdons pas notre temps à nous occuper de ce détail ». Un détail ! L’exploitation d’une moitié de l’humanité par l’autre moitié ! Dans une société future, continuent ces prétendus socialistes, les femmes auront leurs droits. Ils imitent en cela les prêtres qui promettent aux déshérités de la terre les jouissances au ciel. Ni les déshérités de la fortune, ni les déshérités du droit, ni les pauvres, ni les femmes ne pourront se contenter de vaines promesses.

Il y a trop longtemps qu’on fait espérer aux femmes une condition sociale égalée à celle de l’homme. Quand en 1789, Olympe de Gouges présenta aux Etats-généraux au nom des femmes, son cahier de doléances et de réclamations, il lui fut répondu qu’il était inutile d’examiner la condition de la femme, attendu qu’un changement complet devant se faire dans la société, les femmes seraient affranchies de l’homme.

La révolution éclate : On proclame les droits de l’homme ; les femmes restent serves. Ces femmes qui avaient travaillé à la Révolution croyaient naïvement avoir conquis leur part de liberté. Quand elles se virent tenues à l’écart de tout, elles réclamèrent. Alors, elles furent ridiculisées, bafouées, insultées, et, plus tard, quand elles allèrent revendiquer leurs droits auprès du Conseil de la commune, [elles furent] chassées ignominieusement par Chaumette. Ces femmes indignées protestèrent, elles eurent un club où elles s’occupaient en même temps que de leurs droits particuliers, des intérêts communs à tous. La Convention, la Grande Convention, ferma leur club et vota la défense aux femmes de s’assembler pour s’occuper des affaires publiques. Et, en même temps que ces révolutionnaires autocrates décrétaient l’inégalité, ils faisaient entendre jusqu’au bout du monde les mots sonores d’Egalité et de Liberté !

Un autre exemple peu fait pour inviter les femmes à la confiance.

Le sort de l’homme changé, on sent le besoin de soumettre la France à une législation nouvelle. On y promulgue le Code. Ouvrons-le : Nous y trouverons ceci : Tout Français jouira de ses droits civils. Tout Français jouira de ses droits civiques (1848) Tout Français pourra être appelé à telle fonction, remplir telle dignité. En lisant « Tout Français » on croirait qu’il est question de toute la Nation. Point du Tout : cela ne comprend qu’une partie de la nation : Les Hommes.

Mais poursuivons nos investigations : il y a d’autres chapitres dans le Code ; parcourons-les.

Nous y verrons des qualificatifs comme ceux-ci : Tout contribuable, tout inculpé, tout failli, tout faussaire, tout criminel, etc.. Là, sans doute, il s’agit seulement des hommes ? Allons donc ! Les hommes ne sont pas assez égoïstes pour ne s’occuper que d’eux-mêmes ; en conscience, et comme pour rétablir l’équilibre entre les chapitres ayant trait à la compression et ceux qui précèdent ayant trait au droit, ils ont même fait la part la plus large à la femme qu’à eux quand il s’agissait de sévir. Moins de droits à la femme, plus de rigueur contre elle. O logique !

Ces exemples sont assez éloquents pour prémunir les femmes contre ceux qui voulant changer l’organisation sociale actuelle combattent notre plan de revendication, disant que dans la société future, nous serons leurs égales.

Les femmes ont à se défier de ceux qui prônent l’égalité de l’avenir et qui, dans le présent, s’opposent à ce qu’elles apportent leur intelligence, leurs idées, leurs goûts dans l’arrangement de cette société future.

Femmes de France, je vous le dis du haut de cette tribune. Ceux qui nient notre égalité, dans le présent, la nieront dans l’avenir. Comptons donc sur nous-mêmes, n’abandonnons pas nos revendications. Nous sommes depuis des siècles trop victimes de la mauvaise foi, pour nous oublier nous-mêmes et croire qu’en travaillant pour le bien-être général, nous aurons notre part du bien général. (Applaudissements)

Ah ! si au point de départ, les femmes pouvaient passer avec les hommes, un contrat qui garantît l’égalité de leurs droits devant les conquêtes faites en commun, je dirais : Oublions notre sort particulier d’esclave. Confondons nos revendications avec celles des hommes. Hélas ! sans garantie, j’ai bien peur que l’égalité humaine, prêchée par toutes les écoles socialistes, ne soient encore que l’égalité des hommes entre eux, et que les femmes soient dupées par les hommes du prolétariat comme les prolétaires l’ont été par les bourgeois.

Les différents chefs de groupe socialistes sont loin de reconnaître unanimement notre égalité. Nous ne pouvons compter sur les autoritaires qui, pour nous détourner de ce que nous regardons comme source et principe de droit : Le vote, - disent : « A quoi bon nous disputer les droits civiques, il n’y en aura pas besoin, dans la Société future ? » . Dans la Société future, plus encore que dans celle-ci, il faudra qu’une idée obtienne l’acquiescement de la majorité pour triompher. D’ailleurs, nous n’en sommes pas encore à cette société future, et, pour l’édifier de manière à ce que les femmes ne soient pas lésées, il leur faut le droit de travailler à l’édifier ; il leur faut l’outil qui se trouve au pouvoir de l’homme : le bulletin de vote.

Je pense que, dans ces grandes assises du travail, personne ne prétend que, par une subtilité magique, un tour de force, le vieux monde disparaisse subitement, et, qu’à sa place se montre un paysage nouveau, où tout sera en place où tout sera parfait.

La société nouvelle suivant la marche ascensionnelle du progrès s’édifiera lentement, péniblement et, si les femmes s’abstiennent de prendre part aux nouveaux arrangements, les hommes ne lui offriront certes pas la meilleure place.

Il faut que la femme puisse poser avec l’homme, les bases de la société de l’avenir ; car, malheur aux femmes, si n’ayant pas disputé pied à pied leur égalité, elles arrivent esclaves dans un état social meilleur.

Les vainqueurs leur donneront bien quelques dons de joyeux avènements, mais, au fond, elles resteront les déshéritées, les inférieures, je dis : Malheur à nous ! malheur aux femmes ! car, plus l’organisation sociale future sera satisfaisante, plus elle aura qualité pour prolonger leur servitude.

A ceux qui disent qu’il est inutile de faire une question de femmes, que, dans l’avenir, tous les êtres seront égaux, je réponds : Il y a une question des femmes, parce qu’il y a une situation toute particulière faite aux femmes ; parce que les femmes ne peuvent se contenter de vaines promesses trop souvent démenties par les postulants de pouvoir, qui, aux heures de franchise, s’oublient jusqu’à dire : Quand nous serons arrivés, nous verrons la place qu’on pourra donner à la femme, sans nuire ni à l’espèce, ni gêner l’homme.

Nous, femmes, nous ne nous occuperons pas d’aider le despotisme à changer de mains, ce que nous voulons, ce n’est pas déplacer, c’est tuer le privilège.

Je suis loin de vouloir mettre en doute la bonne foi des collectivistes qui disent ne faire aucune distinction entre la femme et l’homme, mais d’autres pourraient venir qui altèreraient leur doctrine, ce en qui touche l’égalité des sexes. Voilà pourquoi je les prie de comprendre avec nous la nécessité d’une question des femmes, et de nous aider à la soutenir.

Notre affirmation de l’égalité sociale et politique de la femme et de l’homme, en est [ en ] même temps que l’expression de notre conviction, une protestation de ceux qui, au mépris de la liberté humaine, osent encore, au XIXe siècle, tenter d’assigner un rôle à la moitié du genre humain. Que diriez-vous, hommes, si l’on vous enfermait dans le cercle étroit d’un rôle ? Si l’on vous disait : « Toi, parce que tu es forgeron, ton rôle est de forger le fer : Tu n’auras pas de droits ». « Toi, parce que tu es médecin, ton rôle est de soigner les malades ; tu n’auras pas de droits ». C’est aussi logique que de dire : « Toi, femme, parce que la Nature t ‘a donné la faculté d’être mère, tu n’auras pas de droits ». La femme est, comme l’homme, un être libre et autonome. À elle, comme à lui, la liberté de choisir la voie qui lui convient. (Applaudissements)

Ces attentats à la liberté de la femme en font en même temps que de la serve, de la perpétuelle mineure, la mendiante qui vit au dépens de l’homme. Notre dignité nous fait protester contre cette situation humiliante.

Nous ne regardons pas le mariage comme une ressource alimentaire offerte à la femme. Nous voulons que, même la mère de tous jeunes enfants puisse prétendre à l’indépendance économique, par cette raison qu’être nourrice est une profession rétribuée – et que si la mère est morte, l’homme resta[n]t chargé d’un petit enfant, il lui faudrait payer une femme qui l’élevât. Partageons en deux la somme allouée à cette femme, à la mère vivante, à la nourrice naturelle de l’enfant revient la moitié de cette somme.

Tout travail devant être rétribué, quand la femme prend soin du ménage et des vêtements, elle a le droit de toucher la moitié du prix auquel est évalué ce travail. L’homme ne recevrait pas, gratuitement, de services d’une étrangère ; il n’est que juste qu’il indemnise pour sa part sa compagne de son labeur.

Peut-être, trouverez-vous étrange que je fasse ces divisions entre hommes et femmes. C’est qu’avant tout, j’ai le souci de la dignité humaine. C’est que je crois qu’un homme estimera sa femme, qu’une femme cessera de se croire l’obligée de son mari, quand, au point de vue économique, tous deux seront réciproquement indépendants. C’est qu’enfin, au rebours de ce qui est socialement admis, je fais passer avant l’indépendance économique de l’homme, l’indépendance économique de la femme, parce que c’est à la femme qu’incombe naturellement la charge de l’enfant. Le mari peut oublier quelques fois ses devoirs de père ; il peut abandonner sa femme et ses enfants. L’amant se dérobe presque toujours aux charges de la paternité. La mère attachée à son enfant, meurt parfois d’inanition en lui donnant sa dernière goutte de lait, sa dernière bouchée de pain.

Et quand la femme sur laquelle pèse une pareille responsabilité – la vie matérielle de l’enfant – quand la femme est admise dans une industrie quelconque, l’homme proteste, l’homme se récrie :

– « Femme, tu vas prendre notre place ».

– « L’enfant et moi, nous mourrions de faim », dit la femme.

– « C’est à moi de te nourrir, toi et tes enfants. »

Je ne veux pas pousser plus loin le dialogue entre ces deux rivaux, la femme et l’homme, dans la lutte contre l’existence.

Je l’ai dit : je n’admets pas que l’homme doive seul pourvoir aux besoins de la famille. Toute femme qui, pouvant travailler, trouve plus commode de se faire loger et nourrir par son mari n’est, selon moi, qu’une femme entretenue.

Mais je vous demande à vous qui admettez cette hypothèse – la femme entretenue par son mari – qui nourrira la femme avant qu’elle ne soit pourvue d’un mari ? Qui nourrira la femme quand elle restera célibataire ? Qui nourrira la veuve et ses enfants ? Ah ! Je vous entends ! Dans la société future, les enfants seront à la charge de la commune ou de l’Etat. Mais en attendant que cette société soit mieux organisée, toutes ces catégories de femmes et d’enfants sans travail, ni pourvoyeur, ont faim et l’estomac ne se satisfait pas d’espérances.

Citoyens, je le constate avec tristesse, vous qui vous dites les forts, vous qui faites un jeu de l’existence de celle que vous appelez les faibles. Que vous soyez riches, que vous soyez pauvres, vous exploitez les femmes.

Et quand, à bout de misère, vous les voyez maladives, chancelantes ; c’est le travail qui les tue, dites-vous. Ce n’est pas le travail, c’est la pauvreté qui tue les femmes ; ce sont les privations de toutes sortes qu’elles s’imposent pour payer vos vices ou vos plaisirs qui donneront à vos enfants cette figure hâve. Ce sont des privations inhérentes à la pauvreté de la femme que découlent pour des générations le rachitisme du corps et le vide du cerveau. Il faut – et cela sous peine de voir péricliter votre race – il faut changer la situation économique de la femme ; il faut qu’en tout temps, la mère ait une nourriture vivifiante. Arrière donc ce préjugé qui conduit à l’étiolement de la génération et qui consiste à dire : La femme sera nourrie par l’homme, elle vit de peu, elle doit être moins payée que lui. La femme vit de peu, parce qu’elle se dévoue au point de se priver. Mais prenons garde, la femme qui ne mange pas à sa faim, la femme qui se débilite, qui se sacrifie, perd avec sa santé, la santé de la génération.

Aussi, économiquement, civilement, politiquement, nous n’existons pas. Et c’est nous qui donnons la vie, et c’est nous seules qui permettons à la civilisation de s’implanter. Nous protestons contre la situation des mortes civiles, des dégradées d’origine qui nous est faite.

Nous proclamons, comme vous, citoyens, le principe de l’égalité humaine, nous entendons, par là, non seulement, l’égalité de tous les hommes entre eux, mais encore de l’égalité des hommes et des femmes.

Nous voulons pour elles comme pour vous, l’instruction intégrale, les mêmes facilités de développement physique, moral, intellectuel, professionnel.

Nous voulons pour les femmes, comme pour les hommes, liberté de conscience, liberté d’opinion, liberté d’action.

Nous réclamons pour les femmes, comme pour les hommes, voix délibérative dans la commune, dans l’Etat, ou dans le groupe. Parce que les femmes, comme les hommes, sont intéressées aux lois et règlements qui se font ; parce que les femmes payant les impôts ont autant de droits que les hommes d’exiger une bonne répartition de ces impôts ; parce que dans une vraie République, il n’y a plus de privilégiés, il n’y a que des intéressés qui, se soumettant aux mêmes devoirs, doivent posséder les mêmes droits. (Applaudissements prolongés)

Il y va de votre intérêt, électeurs, de ne plus vous contenter de cette hypocrisie prudhommesque, clichée sur tous les programmes des candidats à la députation, aux Conseils généraux et municipaux : – « Guerre au cléricalisme ». Exigez des réformes sociales et, parmi elles, une des premières : La reconnaissance de notre égalité sociale et politique. Il faut, qu’à l’instar des héritiers de la Révolution qui montraient les tables des droits de l’homme, aux libérâtres de l’époque, en leur demandant : Signerez-vous cela ? Il faut que, vous, prolétaires, vous présentiez la table des droits de la femme aux candidats. Ce sera un critérium pour reconnaître à l’avance, les opportunistes, les traîtres du lendemain.

Quiconque méconnaîtra les droits des femmes, méconnaîtra, quand il n’en aura plus besoin, pour escalader le pouvoir, les droits des prolétaires. (Applaudissements)

Nous vous adressons à vous, prolétaires, comme à nos compagnons d’infortune, pour appuyer notre droit à sortir de la servitude.

Vous êtes électeurs, vous avez la puissance du nombre, tous vous êtes femmes par le cœur, vous êtes nos frères. Aidez nous à nous affranchir.

Vous admettez le vote pour les despotes, les prêtres, les soldats, oiseaux de proie affamés de carnage. Vous les distinguez même dans la foule pour leur donner avec le mandat de vous conduire, quelquefois le droit de vous assassiner.

Et aux femmes créatrices, aux femmes amies de l’humanité, vous refusez de donner vois aux chapitres de vos destinées. (Applaudissements)

Vous dites : « La femme est trop cléricale ». Est-elle plus cléricale que les prêtres, les Jésuites, les religieux de tous ordres qui votent ? La femme, si elle se confesse, est-elle plus cléricale que les hommes qui logent et payent confessionnaux et confesseurs ? Est-ce la femme qui fait le prêtre ? Je dis, moi, que ceux qui entretiennent le cléricalisme – les hommes – sont plus cléricaux que les femmes qui le pratiquent.

L’heure n’est plus au sabre ni à la force ; il ne s’agit plus de porter chez nos voisins, la désolation et la mort. Il s’agit de résoudre pour tous, la question du bonheur chez soi. Ayez donc, pour cela, plus de confiance dans cette catégorie d’êtres qui veulent les réformes, parce que sur eux pèsent les abus, les prolétaires et les femmes. Ce ne sont pas les satisfaits de la vie qui aideront les malheureux à changer de sort. Ce sont ceux qui ne peuvent voir souffrir, ceux qui ne peuvent voir pleurer. À savoir, les ouvriers et les femmes.

O ! Prolétaires, si vous voulez être libres, cessez d’être injustes. Avec la science moderne, avec la conscience qui, elle, n’a pas de préjugés, dites : Egalité entre tous les hommes. Egalité entre les hommes et les femmes. Ascension de toute la race humaine, unie dans la justice, vers un avenir meilleur. (Une triple salve d’applaudissements accompagne l’oratrice jusqu’à sa place.)

Quelques jours plus tard, le congrès votait une résolution synthétisant les différents rapports présentés.

Pour l'histoire de cette féministe :

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3108
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Message  fée clochette Ven 24 Sep - 13:37

Retrouver l’élan du féminisme , Avancer quand même. Par Christine Delphy

On parle souvent des acquis du mouvement féministe. Mais aucun acquis social, y compris quand il est inscrit dans la loi, n’est gravé dans le marbre ; l’histoire contemporaine le démontre à l’envi. Les acquis féministes sont particulièrement fragiles. Ils sont en butte à plusieurs types d’obstacles : les attaques des lobbies « masculinistes » dans certains secteurs, le baquelache idéologique, la mauvaise volonté politique de l’ensemble de la société, tant civile que politique ; et finalement le matraquage du mythe de « l’égalité-déjà-là», appuyé en France sur une idéologie qui a pris la notion de république en otage. Avancer en dépit des résistances et des attaques, c’est l’un des enjeux du mouvement féministe. La contre-offensive patriarcale prend la forme de lobbies « masculinistes » fortement organisés, véritablement internationaux et très riches – et en ces trois aspects ils diffèrent du mouvement féministe – qui déposent sur les bureaux des ministres et des députés, jour après jour, année après année, des propositions de remise en cause des lois sur l’avortement, sur le harcèlement sexuel, sur le divorce. Leurs actions visibles, comme celles des commandos anti-avortement, sont des exceptions ; c’est de façon souterraine, en formant des «experts» qui devant les tribunaux, en écrivant des livres de psychologie, qu’ils œuvrent. Leurs cibles : le droit à l’avortement, mais aussi la pénalisation des violences masculines contre les femmes et contre les enfants. Leurs ouvrages constituent des systèmes théoriques où les avocats des hommes violents et des pères incestueux, ainsi que les auteures d’ouvrages baquelachiens, puisent leurs arguments : « fausses allégations », syndrome des « faux souvenirs », etc.



Dans tous les pays, on constate le même retour de bâton. En France comme ailleurs, ce sont en majorité des femmes qu’on envoie en première ligne pour dire que le féminisme ne passera pas, ou n’est pas passé, n’est pas, ou n’est plus utile, a toujours été nocif ou l’est devenu. Comme ailleurs, parmi ces femmes, d’anciennes féministes ou sympathisantes, dont la parole est dégustée avec la gourmandise un peu obscène réservée auparavant aux confessions d’anciens Staliniens. Les thèmes sont les mêmes qu’ailleurs, qu’aux USA notamment où ils sont empruntés : les féministes exagèrent, l’oppression des femmes c’est fini, le viol ça n’existe pas, le harcèlement sexuel non plus.

Ces discours sont pris dans une sauce cocorico : il existerait dans le domaine des mœurs aussi une « exception française ». En France, les rapports entre les sexes seraient idylliques. Le grossier sexisme étranger laisserait la place, en France, à la fine « séduction » gauloise. On peut se demander comment des gens intelligents par ailleurs arrivent à croire, en dépit des enquêtes, des chiffres, des faits divers qui en montrent l’extraordinaire similitude d’un pays à l’autre, que l’oppression des femmes s’arrête tout net à Annemasse et à Port-Bou comme en son temps le nuage de Tchernobyl. Quand les conventions internationales ou les directives européennes restent lettre morte, quand les lois internes interdisant la discrimination sexuelle ne sont pas plus appliquées que celles interdisant la discrimination raciste, on est obligée de parler d’une collusion non-dite entre tous les acteurs : employeurs, syndicats, appareil judiciaire, État, médias. Certaines lois tendent tout simplement à ne pas être appliquées, en France, et parmi celles-là, particulièrement celles qui concernent l’égalité entre les sexes. La loi de 1983 sur l’égalité dans le travail n’a jamais été mise en œuvre, et elle était faite, si on peut dire, pour ne pas l’être, puisqu’elle ne comportait aucune sanction ; la loi « Génisson » de 2001 comporte quelques sanctions ; le chef de l’État aurait l’intention de la faire appliquer: c’est une admission du fait qu’il ne faut pas moins qu’une intervention présidentielle pour qu’une loi soit autre chose qu’un chiffon de papier. La loi sur l’avortement est violée matin midi et soir par les hôpitaux, les chefs de service, les services sociaux et l’État, qui ne mettent pas en place les centres d’IVG prévus par ses décrets d’application. Un combat constant est nécessaire pour empêcher qu’entre les « dysfonctionnements » et le travail de sape des lobbies anti-choix, l’IVG ne disparaisse purement et simplement. Mais si faire passer des lois et ensuite les faire appliquer consomme une bonne part de l’énergie du mouvement féministe, ce ne saurait constituer son seul but. En effet, l’inégalité flagrante entre femmes et hommes sur le marché du travail s’adosse à l’exploitation du travail domestique des femmes. tant civile que politique ; et finalement le matraquage du mythe de « l’égalité-déjà-là », appuyé en France sur une idéologie qui a pris la notion de république en otage. Avancer en dépit des résistances et des attaques, c’est l’un des enjeux du mouvement féministe. La contre-offensive patriarcale prend la forme de lobbies « masculinistes » fortement organisés, véritablement internationaux et très riches – et en ces trois aspects ils diffèrent du mouvement féministe – qui déposent sur les bureaux des ministres et des députés, jour après jour, année après année, des propositions de remise en cause des lois sur l’avortement, sur le harcèlement sexuel, sur le divorce. Leurs actions visibles, comme celles des commandos anti-avortement, sont des exceptions ; c’est de façon souterraine, en formant des «experts» qui devant les tribunaux, en écrivant des livres de psychologie, qu’ils œuvrent. Leurs cibles : le droit à l’avortement, mais aussi la pénalisation des violences masculines contre les femmes et contre les enfants. Leurs ouvrages constituent des systèmes théoriques où les avocats des hommes violents et des pères incestueux, ainsi que les auteures d’ouvrages baquelachiens, puisent leurs arguments : « fausses allégations », syndrome des « faux souvenirs », etc. Dans tous les pays, on constate le même retour de bâton. En France comme ailleurs, ce sont en majorité des femmes qu’on envoie en première ligne pour dire que le féminisme ne passera pas, ou n’est pas passé, n’est pas, ou n’est plus utile, a toujours été nocif ou l’est devenu. Comme ailleurs, parmi ces femmes, d’anciennes féministes ou sympathisantes, dont la parole est dégustée avec la gourmandise un peu obscène réservée auparavant aux confessions d’anciens Staliniens. Les thèmes sont les mêmes qu’ailleurs, qu’aux USA notamment où ils sont empruntés : les féministes exagèrent, l’oppression des femmes c’est fini, le viol ça n’existe pas, le harcèlement sexuel non plus. Ces discours sont pris dans une sauce cocorico: il existerait dans le domaine des mœurs aussi une « exception française ». En France, les rapports entre les sexes seraient idylliques. Le grossier sexisme étranger laisserait la place, en France, à la fine « séduction » gauloise. On peut se demander comment des gens intelligents par ailleurs arrivent à croire, en dépit des enquêtes, des chiffres, des faits divers qui en montrent l’extraordinaire similitude d’un pays à l’autre, que l’oppression des femmes s’arrête tout net à Annemasse et à Port-Bou comme en son temps le nuage de Tchernobyl. Quand les conventions internationales ou les directives européennes restent lettre morte, quand les lois internes interdisant la discrimination sexuelle ne sont pas plus appliquées que celles interdisant la discrimination raciste, on est obligée de parler d’une collusion non-dite entre tous les acteurs : employeurs, syndicats, appareil judiciaire, État, médias. Certaines lois tendent tout simplement à ne pas être appliquées, en France, et parmi celles-là, particulièrement celles qui concernent l’égalité entre les sexes. La loi de 1983 sur l’égalité dans le travail n’a jamais été mise en œuvre, et elle était faite, si on peut dire, pour ne pas l’être, puisqu’elle ne comportait aucune sanction ; la loi « Génisson » de 2001 comporte quelques sanctions ; le chef de l’État aurait l’intention de la faire appliquer: c’est une admission du fait qu’il ne faut pas moins qu’une intervention présidentielle pour qu’une loi soit autre chose qu’un chiffon de papier. La loi sur l’avortement est violée matin midi et soir par les hôpitaux, les chefs de service, les services sociaux et l’État, qui ne mettent pas en place les centres d’IVG prévus par ses décrets d’application. Un combat constant est nécessaire pour empêcher qu’entre les « dysfonctionnements » et le travail de sape des lobbies anti-choix, l’IVG ne disparaisse purement et simplement. Mais si faire passer des lois et ensuite les faire appliquer consomme une bonne part de l’énergie du mouvement féministe, ce ne saurait constituer son seul but. En effet, l’inégalité flagrante entre femmes et hommes sur le marché du travail s’adosse à l’exploitation du travail domestique des femmes. L’attribution aux seules femmes de 90% du travail domestique fait partie de l’ossature, de la structure du système social, comme la division en classes sociales. Or la structure sociale n’est pas rectifiable par la loi – c’en est au contraire le fondement, même si ce fondement est caché. Par où attaquer ce volet de l’exploitation économique des femmes qui semble n’être susceptible que de négociations interindividuelles dans les couples, quand il s’agit de la base de l’organisation patriarcale de nos sociétés ? Trouver un angle d’attaque qui soit en résonance avec une période globalement réformiste – ayant abandonné toute idée de changement hors du cadre institutionnel existant – est un défi auquel le mouvement féministe n’a pas encore trouvé de réponse, même si quelques pistes ont été suggérées.



Le mythe de l’égalité-déjà-là



Deux, trois générations de jeunes femmes, qui auraient dû prendre le relais des féministes de 1970, se sont tenues à l’écart du mouvement. La parole de celui-ci, confidentielle, ne peut rivaliser avec celle des médias. Or ceux-ci ont été très habiles dans leur campagne anti- féministe. Certes, elle inclut une présentation négative des féministes « moches et frustrées », « anti-hommes », « toutes des lesbiennes ». Mais l’arme la plus efficace de cette campagne est le matraquage de l’idée que « Tout est gagné, il n’y a plus rien à faire »... Sauf, sous- entendu, à retrousser ses manches et à prouver qu’on est digne de cette égalité. Cette idée culpabilise les femmes : si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas de la faute de la société, mais la vôtre. Mais surtout elle présente les inégalités flagrantes comme constituant... l’égalité ! Or si les femmes, donc moi, se disent les jeunes femmes, ne méritent pas plus, si l’inégalité est équitable, juste, c’est que nous sommes vraiment inférieures. L’égalité-déjà-là n’est pas seulement un mensonge : c’est un poison qui entre dans l’âme des femmes et détruit leur estime d’elles-mêmes, leur croyance souvent fragile qu’elles sont des êtres humains à part entière – et pas à moitié. C’est un des enjeux du féminisme aujourd’hui – y ramener les femmes. Or cela implique non seulement de lutter contre le patriarcat mais de faire passer le message : oui, il faut se battre encore et toujours ; non, nulle part, dans aucun pays et dans aucun rapport social, les dominants ne renoncent de bon gré à leurs privilèges. Mais combattre la vision idéologique du « progrès-qui-marche- tout-seul » et ne va que dans un sens – le bon – n’est pas suffisant. Pour ramener les femmes à la lutte, il ne suffit pas de leur montrer que l’égalité est encore à réaliser ; il faut aussi, et c’est là toute la difficulté, les convaincre qu’elles « le valent bien ». Partout se sont mis en place des barrages idéologiques à toute action en faveur de l’égalité substantielle. Ce barrage est fait, paradoxalement, au nom de l’égalité elle-même, et complète le dispositif de « l’égalité-déjà-là ». En France, la classe politique – gauche et droite confondues – et une partie de l’intelligentsia s’appuient sur le concept de république pour s’opposer à toute revendication de groupes qui sont constitués par une oppression partagée, comme les femmes, les homosexuels, les ouvriers, les victimes du racisme. Ces « républicains» estiment que parler de groupes ou de catégories serait déjà anti-républicain – puisque la république ne les connaît pas, c’est en en parlant qu’on les invente ; toute mention de catégories ou de groupes, étant contraire à l’esprit de la république, est donc contraire à l’esprit de l’égalité. Tels sont les syllogismes qui ont été opposés à la proposition de quotas (de 25%) pour les femmes sur les listes électorales par le Conseil constitutionnel en 1982. C’est au nom de l’universalisme républicain que la campagne pour la parité a été attaquée ; or on pouvait reprocher à cette campagne son argumentaire essentialiste, mais pas de dénoncer et de vouloir corriger une discrimination indéniable dans l’accès aux fonctions électives. Les homosexuels, ou les descendants d’immigrés sont soupçonnés de comploter contre les principes républicains, quand, réunis par une communauté d’exclusion, ils ne demandent qu’à y entrer, dans cette république. Ainsi, grâce à des sophismes transparents, et surtout à la confusion volontaire entre l’égalité proclamée et l’égalité réelle, le mot de « république » devient-il de plus en plus le cri de ralliement de ceux qui nient que l’inégalité de fait règne dans la nation. Ils sont parvenus à faire dire aux mots le contraire de ce qu’ils signifient, et par un renversement véritablement pervers, à transformer l’égalité républicaine en arme contre l’égalité réelle. Rappeler que l’égalité n’existe pas encore, qu’elle est un idéal qui reste à construire contre une réalité faite d’inégalité est aussi un enjeu majeur.



Compatir n’est pas pâtir : éloge de la non-mixité



Un mouvement ne consiste pas seulement à avancer sur une route mais à la tracer. Un enjeu qui peut paraître plus interne, mais qui est crucial pour le mouvement féministe, consiste à retrouver l’élan qu’il doit à la spécificité de ses principes de non-mixité – de réunions entre femmes, pour avancer sur les routes déjà balisées, mais aussi pour en baliser d’autres, pour ouvrir des perspectives ; car la cartographie de l’oppression et le dessin de la libération ne sont jamais terminés. Les principes de non-mixité font du mouvement féministe un modèle d’auto-émancipation – où les opprimé-e-s non seulement luttent pour leur libération, mais la définissent, ce qui n’est pas le cas dans les mouvements comme le mouvement ouvrier où l’on admet le rôle directeur d’une avant-garde. Les luttes féministes sont plurielles : pour l’avortement, les droits des lesbiennes, contre les violences, etc. Elles sont aussi diverses dans leurs formes d’organisation : groupes locaux, fédérations nationales (comme Solidarité- femmes), coalitions comme le CNDF, commissions dans des ligues ou des ONG internationales. Une grande partie de l’action féministe se fait dans des groupes mixtes (composés de femmes et d’hommes) : qu’il s’agisse de groupes mixtes par choix – comme MixCité, le Collectif contre le publisexisme, la Meute – ou que la mixité soit une condition de fait, comme c’est le cas pour les commissions femmes dans les syndicats ou ONG, ou dans les coalitions dont la plupart des groupes ou partis adhérents sont eux- mêmes mixtes. Cette mixité ne peut être remise en cause ; elle est la conséquence du mainstreaming de l’action féministe, de sa présence dans un grand nombre de lieux tant militants qu’institutionnels – les études féministes par exemple se développent dans la recherche et l’université. Ces relais mixtes sont à la fois le signe de la capacité de l’action féministe à gagner une large audience, et la condition de sa réussite à exercer une influence. La non-mixité est-elle pour autant obsolète ? Non, elle est aussi nécessaire qu’avant. Quand elle a été inventée en 1970, la non-mixité du MLF a choqué l’ensemble de la société, y compris les féministes de la génération précédente. Car la non-mixité est la conséquence d’une rupture théorique qui remet en cause les analyses antérieures sur la subordination des femmes. Avec le MLF, il n’est plus question d’une « condition féminine » dont tous, femmes et hommes confondus, nous pâtirions également, mais de l’oppression des femmes. Passer des lois n’était pas la préoccupation majeure du MLF. Le but du mouvement féministe était autrement ambitieux, autrement utopique. Les lois ont été le sous-produit bienvenu d’un travail gratuit – sans finalité concrète immédiate, comme la recherche fondamentale. Et si ce sous-produit a été généré, c’est aussi parce qu’il n’était pas particulièrement visé, ou plutôt que la barre était placée plus haut. C’est cette ambition « irréaliste » – se permettant de mettre entre parenthèses l’efficacité immédiate – qui a finalement donné un élan tel que des choses ont été gagnées dans la réalité. La campagne pour re-criminaliser le viol est issue de la réflexion des groupes dits de « prise de conscience » : de mise en commun et de partage de leurs expériences par les femmes, qui découvraient ainsi que leurs problèmes n’étaient pas particuliers, et n’avaient donc pas de solution individuelle. C’est la critique de la sexualité qui a permis la campagne pour le droit à l’avortement, pour la re-criminalisation du viol, contre la violence masculine dans les couples. Elle prenait à bras le corps les théories savantes et vulgaires sur la sexualité, et les déclarait nulles et non avenues, autant de rationalisations de la domination masculine. Cette critique est devenue quasiment inaudible devant le retour vengeur d’un érotisme patriarcal : la banalisation de la prostitution, de la pornographie, et du sado-masochisme qui est leur substrat commun. Trente-trois ans après, le mouvement féministe vit toujours sur les renversements de perspective qui ont été accomplis dans les premières années grâce à la pratique non-mixte. La non-mixité est nécessaire parce que les hommes n’ont pas le même intérêt, ni objectif ni subjectif, à lutter pour la libération des femmes. Mais surtout parce que les opprimé-e s doivent définir leur oppression et donc leur libération elles / eux-mêmes, sous peine de voir d’autres les définir. Et il est impossible de le faire en présence de personnes qui d’une part appartiennent au groupe objectivement oppresseur ; et d’autre part ne savent pas, et ne peuvent pas savoir, par définition et sauf circonstances exceptionnelles, ce que c’est que d’être traitée comme une femme – comme un-e Noire, comme un pédé, comme un-e Arabe, comme une lesbienne, comme un-e ouvrièr-e – tous les jours de leur vie. Aucun degré d’empathie ne peut remplacer l’expérience. Compatir n’est pas pâtir.



Que la force soit avec nous



Cela n’empêche pas les hommes d’avoir un rôle dans le mouvement féministe ; mais il ne peut pas être le même que celui des femmes. Or, si la non-mixité existe toujours, elle n’est plus appréciée à sa juste valeur ; elle est déconsidérée, parfois même vue comme un stade archaïque du mouvement, qui serait aujourd’hui dépassé. Même dans les groupes non-mixtes, on n’en tire pas forcément parti, et l’ordre du jour prend le pas sur la mise en commun des expériences. C’est sauter les étapes, et on en voit le résultat : beaucoup de femmes aujourd’hui tiennent sur leur propre oppression un discours politique au pire sens du terme, on dirait qu’elles parlent d’un électorat quelconque, ou des autres, mais pas d’elles. Le secret du mouvement des années 70, c’est d’avoir utilisé les découvertes profondes des paysans chinois et du mouvement Noir américain : « parler la souffrance pour se rappeler la souffrance ». Car la lutte politique, si elle n’est pas alimentée sans cesse par la conscience vécue, quasiment charnelle, de la réalité de l’oppression, devient un combat philanthropique ; et quand des femmes deviennent les philanthropes d’elles-mêmes, ne se souviennent plus ou veulent oublier qu’elles sont les humiliées et les offensées dont elles parlent, la force n’est plus avec elles. Garder, retrouver les sources de cette force, c’est aussi l’un des défis du nouveau siècle pour le mouvement féministe. Et pour tous les mouvements d’opprimé-es.
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Message  irneh09218 Dim 26 Sep - 17:54

Moi, je suis d'accord pour l'égalité entre hommes et femmes.
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Si j'étais au gouvernement, j'en déduirais que les femmes doivent travailler 7 ans de plus que les hommes... sunny lol!
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Message  jacquouille Dim 26 Sep - 18:14

irneh09218 a écrit:Moi, je suis d'accord pour l'égalité entre hommes et femmes.
Espérance de vie d'un mâle : 78 ans
Espérance de vie d'une femelle : 85 ans
Si j'étais au gouvernement, j'en déduirais que les femmes doivent travailler 7 ans de plus que les hommes... sunny lol!



Moi aussi je suis pour l'égalité H/F.En moyenne,les femmes queen gagnent 20%de moins que les Hommes king .Donc les"males"devraient travailler 20% de plus,soit 42h par semaine. scratch
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Message  irneh09218 Dim 26 Sep - 18:28

Oui, mais tu me conforte dans mon idée, si elles gagnent 20% de moins, elles versent 20% de moins de cotisations, donc il ne faut plus qu'elles travaillent 7 ans de plus, mais 14 ans.
Quand je vais dire à ma femme que Jacquouille a trouvé une solution pour les retraites, elle va être contente. Ton adresse s'il te plait : ???. Je me dégage entièrement de cette responsabilité. What a Face Suspect Basketball
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Message  jacquouille Dim 26 Sep - 18:48

irneh09218 a écrit:Oui, mais tu me conforte dans mon idée, si elles gagnent 20% de moins, elles versent 20% de moins de cotisations, donc il ne faut plus qu'elles travaillent 7 ans de plus, mais 14 ans.
Quand je vais dire à ma femme que Jacquouille a trouvé une solution pour les retraites, elle va être contente. Ton adresse s'il te plait : ???. Je me dégage entièrement de cette responsabilité. What a Face Suspect Basketball



Toi tu serait un patron geek ,que je ne serait pas étonné.Ou au moins un de leurs proches serviteurs jocolor .(non j'ai pas dit"larbins")
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Message  irneh09218 Dim 26 Sep - 19:11

Arrête car tu vas (avec un "s") t'enfoncer de plus en plus.
Et d'après toi, un patron, petit patron, (mâle ou femelle) est-il un exploiteur ou une personne qui ne veut pas se faire exploiter??? bounce
Les propos que je tiens ici, je n'ai pas intérêts à les tenir devant ma femme, sinon je me fais "tuer"... scratch
J'arrête là, car demain Lundi, faut que j'aille travailler... Arrow
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Message  gérard menvussa Dim 26 Sep - 22:28

Bon, on va commencer par la fin

Et d'après toi, un patron, petit patron, (mâle ou femelle) est-il un exploiteur ou une personne qui ne veut pas se faire exploiter???

En général les deux sont vrai, mais il arrive peu au deuxième (un petit patron est souvent exploité par plus grand que soi), par contre pour le premier, c'est souvent un chien...


Les propos que je tiens ici, je n'ai pas intérêts à les tenir devant ma femme, sinon je me fais "tuer"...
Ta femme n'aime pas les petits patrons ? Eh bien ça prouve qu'elle est plus intelligente que bien des hommes




si elles gagnent 20% de moins, elles versent 20% de moins de cotisations, donc il ne faut plus qu'elles travaillent 7 ans de plus, mais 14 ans.
Stupide et ridicule : si elle gagnent moins, et versent moins, elles touchent moins, par conséquence....

Moi, je suis d'accord pour l'égalité entre hommes et femmes.
Espérance de vie d'un mâle : 78 ans
Espérance de vie d'une femelle : 85 ans
Si j'étais au gouvernement, j'en déduirais que les femmes doivent travailler 7 ans de plus que les hommes...

Là c'est uniquement stupide (mais aussi pas mal phalocrate, mais l'un n'empéche pas l'autre, bien au contraire ça va souvent ensemble) L'espérance de vie plus forte des femmes tiens a trois raisons "objectives" : le fait qu'elles ne participent pas en tant que soldat aux guerres, le fait qu'elles fument moins, et qu'elles tisent moins ! On en est a la disparition progressive de ceux qui ont fait la seconde guerre mondiale (600000 morts, quand même), les femmes se sont mises a fumer comme des pompiers et a boire du jaja comme des charretiers (fouette cocher !) Bref, la différence d'espérance de vie s'amenuise.

De toute façon, faudrait aussi avoir des départs différenciés selon que tu es du batiment ou de la finance, que tu bosses dans un ministère ou dans une usine, que tu es os ou pdg...

Or la proportion de femmes os est plus grand que celle des femmes pdg
CQFD...

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Message  jacquouille Lun 27 Sep - 8:36

irneh09218 a écrit:Arrête car tu vas (avec un "s") t'enfoncer de plus en plus.
Et d'après toi, un patron, petit patron, (mâle ou femelle) est-il un exploiteur ou une personne qui ne veut pas se faire exploiter??? bounce
Les propos que je tiens ici, je n'ai pas intérêts à les tenir devant ma femme, sinon je me fais "tuer"... scratch
J'arrête là, car demain Lundi, faut que j'aille travailler... Arrow



Beaucoup de gens,a commencer par eux memes,confondent "patron" et "travailleur indépendant",pour des raisons"culturelles"mais aussi parceque bon nombre d'entre eux cumulent les deux casquettes.

-Un patron(100%)est un individu qui ne travaille pas (hormis comme encaisseur) et tire ses revenus,plus ou moins importants,uniquement du travail des autres.

-Un travailleur indépendant est celui qui gere le quotidien de son travail et en général possede ses outils de production(marins-pécheurs,artisans,commercants,agriculteurs,éleveurs,...etc...

Dans ce pays beaucoup de gens cumulent les deux aspects,et la majorité tire gloriole du titre de patron.Mais qu'ils soient uniquement travailleurs indépendant,ou partielement"patrons",il se mettent le doigt dans l'oeil,ils sont autant(voire plus)exploité que les travailleurs salariés(semaines de 50/60het plus,revenus souvent inferieurs aux ouvriers professionels)et cela par les"vrais"patrons,ceux qui décident et qui dirigent,ceux qui font et défont des pans entiers de l'économie,et pas seulement des usines petites ou grandes,mais aussi des "petits"commerces,des"petits"artisans,etc.....

Glups!!!,apres avoir "envoyé"je me suis rendu compte que j'étais H.S.si un modo veut déplacer mon post,ou bien ouvrire un fil avec.je verrai bien en titre"Patron,vous avez dit patron?".
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Message  verié2 Lun 27 Sep - 9:02

Jacquouille
Un patron(100%)est un individu qui ne travaille pas (hormis comme encaisseur) et tire ses revenus,plus ou moins importants,uniquement du travail des autres.

On s'écarte du sujet (le féminisme en principe).

Mais, non, un patron n'est pas quelqu'un qui "ne travaille pas." Tu confonds un patron avec un actionnaire dormant, un rentier. Un grand patron peut parfaitement travailler dix ou douze heures par jour, à organiser le travail des autres notamment. Et une partie du travail d'un patron peut parfaitement aussi être socialement utile. Le problème du capitalisme n'est pas qu'il y aurait des patrons qui ne travaillent pas et des salariés-ouvriers-employés qui travaillent, mais avant tout que le patron oriente le travail, la production en fonction de ses intérets privés de capitaliste, c'est à dire de l'accumulation de son capital, et non en fonction de l'intéret général, de même qu'il défend une organisation du travail, une division du travail qui renforce ses privilèges. Ensuite, on peut discuter sur la question de savoir si le travail d'un patron et des hauts cadres est productif, au sens marxiste, ou non productif (ajout de plus value), mais ce travail, même non productif, reste indispensable dans le cadre du système actuel pour organiser la production, la commercialisation des produits etc.

Bref, le socialisme, ce n'est pas le capitalisme débarrassé des patrons parasitaires qui se contentent d'encaisser, comme pourrait le laisser croire ton intervention.

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Message  gérard menvussa Lun 27 Sep - 9:12

Pour raccrocher au sujet, il me semble cher Vérié que tu confonde "Patron", et "Manager". Le patron (surtout grand) ne travaille pas. Mamie Zinzin n'a jamais travaillée ! Lindsay Owen-Jones (le manager de l'oréal) lui par contre mouille la chemise (enfin, fait mouiler la chemise des travailleurs et des travailleuses). En tout cas, ces deux postes (patron, possédant les moyens de production, et manager) sont trés peu féminisé, en particulier en france. Lesz grands patrons sont tous des hommes : Lagardére, michelin, Duriez, c'est vrai aussi des "managers" (anne Lauvergnon est une exception) Et c'est tout aussi vrai des "petites boites" ou c'est trés généralement "un" petit patron qu'"une" petite patronne...
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Message  verié2 Lun 27 Sep - 9:22

Gérard Menvussa a écrit:Pour raccrocher au sujet, il me semble cher Vérié que tu confonde "Patron", et "Manager".
Non, je ne confond pas, mais il est tout de même fréquent que les deux se confondent, c'est à dire que le patron-propriétaire-principal actionnaire soit aussi un manager. Je pense par exemple à Courtin, patron de Clarins, une des plus grandes entreprises de produits de beauté, juste après... L'Oréal, et à ses fils qui lui ont succèdé, qui sont propriétaires à 100 % et... travaillent, c'est à dire remplissent la fonction de manager. Le terme "patron" est d'ailleurs un peu flou, il faudrait plutôt parler de "capitalistes". Mais la fonction d'un vrai capitaliste est d'accumuler le capital, pas de se contenter de le dépenser en yachts, châteaux, cigares et call girls, et ça peut demander un certain travail. Il y a un certain nombre de capitalistes et de "managers" femmes, mais il est vrai qu'elles sont minoritaires...

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Message  irneh09218 Lun 27 Sep - 19:02

Attendez, vous partez tous dans le mauvais sens.
J'essayais de démontrer la fausseté de quelques affirmations du mini tyran que le « peuple » français a élu pour 5 ans concernant le système des retraites.
Mon raisonnement, étant un « raisonnement par l'absurde ».
A partir du moment où l'on s'attaque, par exemple, au problème des retraites en fonction de l'espérance de vie, raisonnons jusqu'au bout. Et nous obtenons, Quoi? Une absurdité...du genre, les femmes doivent travailler 7 ans de plus que les hommes...

Quant aux personnes qui ont un revenus : il y a ceux qui payent des charges sociales (fiche de paye mentionnant maladie, retraite, etc,compris CRDS et CSG) et ceux qui ne payent que la CRDS et CSG et l'impôt sur les revenus (en abrégeant).
C'est la différence entre des salariés, qu'ils soient gérants(SARL), directeurs ou directeurs généraux (SA) avec ds salaires dépassant les 100000€ et les actionnaires.
Les uns sont des « travailleurs », les autres sont des « capitalistes ».
Je précise qu'un gérant d' SARL, peut également être actionnaire dans la société où il est salarié au même titre qu'il peut avoir des actions dans toute autre société.

Je précise, également, que les actionnaires n'ont pas de retraite, ils sont condamnés à être actionnaires jusqu'au bout de leur vie.
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Message  sylvestre Mar 28 Sep - 9:53

How Sexism Hurts Men: “Undateable”
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Message  vilenne Mar 28 Sep - 10:03


Je précise, également, que les actionnaires n'ont pas de retraite, ils sont condamnés à être actionnaires jusqu'au bout de leur vie.
Plutôt serf que condamné ? Laughing

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Message  fée clochette Mer 29 Sep - 13:08

Bouduuuuu !!!! Ah oui, faut vraiment que je vienne plus souvent sur le nouveau forum !!!
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Message  sylvestre Mer 6 Oct - 15:23

http://www.socialistworker.co.uk/art.php?id=22604

Are men from Mars and women from Venus?

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Popular books push the idea of innate difference

Popular books push the idea of innate difference

The idea that biology leads to fundamental differences in men and women’s behaviour has become common sense. Cordelia Fine spoke to Siân Ruddick about why this pseudo-science is wrong—and is a justification for women’s oppression

We are regularly told that men and women play different roles in society because of fundamental biological differences. It is often assumed, for instance, that women are less able to think logically because their brains are less structured for reasoning than men’s brains.

Men, meanwhile, are said to be better suited to disciplines that use logic, such as maths and science, but not so good at communicating, empathising or multi-tasking.

In reality, these myths are a cover for a system that continues to discriminate against women.

The human mind is much more fluid than the stereotypes claim, and differences between male and female behaviour aren’t biologically determined—they are learned from society.

Cordelia Fine, a scientist researching the brain, has written a new book called Delusions Of Gender—The Real Science Behind Sex Difference.

She told Socialist Worker, “I’ve been really horrified by how information has been misrepresented in books like Men Are From Mars, Women Are From Venus.

“When I got knee deep in the scientific literature, what seemed to be a very solid structure is actually full of holes and crumbles away in your hands.

“I decided to write my book to explain how these popular books misrepresent and misunderstand what neuroscience can tell us about the differences between men and women.

“I wanted to take all this fascinating research that tells a much more complex and interesting story about gender—and make it accessible to everyone.”

Fine looks at research that knocks down some of the myths about male and female behaviour, and highlights the impact that the stereotypes themselves have on the way people act.

Underestimated

One study looked at two groups of students in France. The first group was asked to rate the accuracy of stereo­types about gender differences in maths and art capabilities.

They were then asked to rate their own abilities in these subjects. Next they reported their scores on art and maths tests that they had taken a couple of years earlier.

The girls reported that they had done better in the art test than they really had, while they underestimated how well they had done in maths—and the boys inflated their maths scores.

A second group of students were not asked about gender stereotypes before reporting their scores—and did not distort their results.

Fine says that, because the first group had gender stereotypes at the forefront of their minds, this influenced how they assessed their own abilities.

She also draws on studies in schools and universities that have shown that stereotypes and expectations not only affect how people rate themselves—they can also affect actual performance.

Shape-rotation tasks are frequently used to measure gender difference in cognition and 75 percent of those who score above average are male. This is used to justify the fact that men are over-represented in science and maths.

But expectations based on gender play an important role in shaping the results.

Fine reports that, when a group of students were told that the task was linked with success in aviation engineering and nuclear propulsion engineering, “men came out well ahead”.

But when the test was “femin­ised”—and students told the task tested skills needed in clothes design, interior design and flower arranging—the effects were reversed.

In other research, different groups took the same tests. One group was told that, due to genetics, men do better. Another was told that women do better for the same reason.

Women’s performance differed between the two groups—they performed just as well as men in the “women do better” group.

The pseudo-science that declares different behaviour in men and women to be rooted in biology also draws on differences in brain size and shape.

But as Fine writes, “Unless we’re happy to start comparing the spatial or empathising skills of big-headed men and women to their pin-headed counterparts, we may have to abandon the idea that we will find the answers to psychological gender differences in grey matter, white matter, corpus callosum size or any other alleged difference in brain structure that turns out to have more to do with size than sex.”

Vacuum

In any case, as Fine shows in the research quoted in her book, it is impossible to separate the way people’s brains work from the society that surrounds them.

And Fine stresses another failing of this idea—that scientists can’t examine gender in a vacuum.

Fine told Socialist Worker, “Nobody is just male or just female. We’re all lots of other things, based on class, ethnic background and so on.

“Gender interacts with all these other social identities so it won’t affect everyone in the same way.”

Myths about male and female biology aren’t new, but they are resilient.

The Essential Difference—a book by Cambridge University psychologist Simon Baron-Cohen—is an irritating reminder of how far we have to go. He still pushes the theory that, “The female brain is predominantly hard-wired for empathy. The male brain is predominantly hard-wired for understanding and building systems.”

But real changes in the way we live have had some impact on science.

Fine points out that the transformation that has taken place in men’s and women’s lives undermine claims that biology determines our behaviour.

If women are “naturally” maternal and hardwired to have children, for example, why are more and more women choosing not to?

“The differences that ‘hardwired brain’ theories are trying to explain are getting smaller,” said Fine.

“No one would put forward a neurological theory now explaining why women shouldn’t be able to vote—because women have not only proved themselves capable of voting but also of being voted for.”

Popular

So why do such theories persist and become so popular?

“Scientists are influenced by the society they live in—and the gender inequality that surrounds them,” said Fine.

“Our society is so stratified by gender that it seems like a very important division. It has an impact on science—so when scientists look at male and female brains they will, by default, look for differences.

“Any difference they do find seems important. That study will then get picked up by the media, which is also preoccupied with sex differences, and it feeds into popular culture.”

Despite the changes that have taken place in women’s lives and the resulting changes in ideas, Fine argues that these shifts aren’t automatic. She stresses the need to keep fighting against ideas that turn women and men into caricatures.

“We can’t just assume that gender inequality will continue to decrease,” she said. “It reduces our motivation to work at gender equality.”

Fine concluded, “There is a popular, widely held view that science has definitively shown that we are hardwired in such a way that to strive for equality is pointless and futile.

“But science has not shown this and it’s very important to remember that.”

The impact of gender stereotypes is not confined to the classroom.

Men and women are constantly bombarded with messages about how they “should” behave and what roles are “suitable” for them. For women, the message is often that there is a limit on our horizons.

The prevalence of the pseudo-science that backs this up, despite evidence to the contrary, reinforces how much we still have to fight for.

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Message  fée clochette Mer 3 Nov - 13:09

Comme vous le savez, la journée du 6 novembre vient d'être décidée comme étant journée de manifestations contre la réforme des retraites par l'Intersyndicale.

Néanmoins, la mobilisation nationale du 6 novembre, est maintenue.

La manifestation partira, comme prévu, à 14 heures de Place d'Italie et rejoindra la manifestation contre la réforme des retraites à Bastille.

Pour toutes les informations sur les mobilisations locales, rendez-vous sur les pages "du côté des jeunes" et "les initiatives locales" de ce blog

http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/







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Message  fée clochette Ven 25 Mar - 23:23

« Ou les femmes sont les égales des ouvriers et des bourgeois, ou les bourgeois, comme ils l’affirment, sont les supérieurs des ouvriers et des femmes. Sachez-le, citoyens, ce n’est que sur l’égalité de tous les êtres que vous pouvez vous appuyer pour être fondés à réclamer votre avènement à la liberté. Si vous n’asseyez pas vos revendications sur la justice et le droit naturel, si vous, prolétaires, vous voulez aussi conserver vos privilèges, les privilèges de sexe, je vous le demande, quelle autorité avez-vous pour protester contre les privilèges de classes ? Que pouvez-vous reprocher aux gouvernants qui vous dominent, qui vous exploitent, si vous êtes partisans de laisser subsister dans l’espèce humaine des catégories de supérieurs et d’inférieurs ? ».

Extrait du discours d’Hubertine Auclert, prononcé le 22 octobre 1879, au 3e congrès ouvrier, à Marseille


Compte-rendu des journées intersyndicales femmes (17 et 18 mars 2011)

Depuis 1998, l’intersyndicale femmes regroupe des militant-es de la CGT, de la FSU, de l’Union Syndicale Solidaires, qui travaillent ensemble sur différents thèmes. Cette année, les thèmes retenus étaient :

•Les violences faites aux femmes
•Femmes immigrées et engagement syndical
•Inventer une culture de la mixité
•Pour un langage égalitaire

Intervenantes :
Manu Piet, Collectif féministe contre le viol
Suzy Rojtman, Collectif National pour les Droits des Femmes
Marylin Baldeck, Association contre les violences faites aux femmes au travail
Corinne Marro, Université Paris ouest Nanterre
Sabine Fortino, Université Paris X Nanterre
Yannick Le Quentrec, Université Toulouse le Mirail
Claudine Baudino, Centre Hubertine Auclert
Chantale Santerre, féministe québécquoise
Sabine Reynosa, militante CGT

Ces 2 journées ont rassemblé 400 militant-es à la Bourse du travail, rue Charlot à Paris.

Les violences à l’encontre des femmes recouvrent notamment : les discriminations sexistes, les violences physiques, le harcèlement sexuel, le viol, la prostitution, la pornographie, les mutilations génitales féminines. Elles traduisent et perpétuent l’inégalité entre les femmes et les hommes et elles sont un obstacle fondamental à l’égal accès des femmes et des hommes aux pouvoir politique, économique et social.

1- Les violences faites aux femmes

1-1 Les enjeux de la lutte contre les violences faites aux femmes

Après une introduction rappelant la genèse de l’oppression des femmes (patriarcat, contrôle sur le corps, contrôle et maîtrise de la descendance), la question du viol comme inscription de la domination masculine sur les femmes a été évoqué : le viol supprime l’intégralité des femmes. Malgré les nombreuses avancées en matière de sanctions contre les violeurs, la loi ne suffit pas à effacer les traumatismes, et surtout, le langage et les mots utilisés concernant les victimes de viol continuent à banaliser cette violence faite aux femmes :
L’expression usuelle « Elle s’est faite violer », expression courante dans le langage renforce la culpabilité des victimes (cela sous-entend « elle a fait quelque chose, elle est coupable»). Le langage usuel contribue donc encore aujourd’hui à culpabiliser les victimes et à banaliser le viol.

Sur le plan juridique :
Le viol conjugal est reconnu depuis 1992. Toutefois, et malgré de nombreuses avancées, la loi Perben II (http://cfcv.404.fr/viol-femmes-informations/c2,ce-que-dit-la-loi.php), permet la requalification du viol en « simple » agression sexuelle. Le viol est alors « correctionnalisé » ce qui constitue un recul pour les victimes, car la notion de crime disparaît.

Les associations d’aide aux victimes de viol ont mis en place des centres d’appel pour aider les victimes de viol, avec des relais locaux dans les régions (téléphone : 0800059595), elles se mobilisent également pour utiliser les outils juridiques existants comme l’ordonnance de protection délivrée par les tribunaux.

1-2 La loi votée en 2010 : avancées et limites, quelles perspectives ?

De manière générale, il y a un manque d’une véritable volonté politique de la part des pouvoirs publics, de lutter contre les violences faites aux femmes. Le CNDDF se bat depuis des années pour une « loi cadre » contre les violences faites aux femmes, à l’image de ce qui s’est fait en Espagne, même si dans ce pays, cette loi a du mal à s’appliquer, faute de moyens pour mettre en œuvre tout ce qui est prévu dans la loi, notamment en matière de protection des victimes de violences conjugales.


En Février 2010, la loi contre les violences faites aux femmes a été adoptée par l’Assemblée Nationale (elle était en attente depuis 2008). Malheureusement, elle est limitée aux violences conjugales. En effet, le Sénat, très conservateur et réticent, a fait en sorte de la modifier profondément. L’Assemblée Nationale a été obligée de voter la loi « version sénat » au risque de la voir enterrée définitivement. Les mesures de la loi actuelle ne sont donc pas celles de la proposition de loi-cadre proposée par les organisations de défense des droits des femmes.

Quelques aspects de la loi, en matière de protection des victimes de violences :
•Depuis le vote, une ordonnance de protection peut être délivrée par un juge, sans qu’il y ait un dépôt de plainte
•Un juge peut prononcer une interdiction de sortie du territoire à l’encontre d’une femme (majeure ou mineure) pour la protéger, s’il y a suspicion de mariage forcé à l’étranger
•Pour les femmes sans papiers qui subissent des violences de la part de leur conjoint, quand une ordonnance de protection est délivrée par un juge, un titre de séjour provisoire est délivré automatiquement
•Le Préfet peut délivrer un titre de séjour à une femme sans papiers en cas de condamnation pour violence conjugales du conjoint

Par contre, la loi modifie le « délit de dénonciation calomnieuse » et il résulte que des femmes victimes de violences sexuelles et déboutées de leur plainte par une ordonnance de non-lieu ou par une décision de relaxe de l’auteur des violences désigné, sont condamnées pour dénonciation calomnieuse en violation du principe de la présomption d’innocence.

Ces condamnations sont possibles parce que la rédaction de l’article 226-10 les favorise.
Le CNDDF, à ce titre, a mis en place un comité de vigilance avec diverses organisations et notamment des organisations syndicales, par rapport aux violences dans l’entreprise, car seules les violences conjugales sont concernées par la loi.

1-3 Les violences au travail

La salariée est dans une situation de subordination. Elle est aussi, la plupart du temps, économiquement dépendante de son travail et c’est souvent, dans ce contexte de contrainte économique, que les violences portent atteinte non seulement aux droits fondamentaux à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité physique et psychique de la personne, mais également à son droit à l’égalité professionnelle et plus largement à son droit au travail. Les violences sexuelles sur le lieu du travail sont une menace sur l’emploi et la carrière : refus d’embauche, détérioration des conditions de travail, notation bloquée, mutation, refus de promotion, mise au « placard », déqualification, licenciement, etc.
Peu d’enquêtes sont menées, les chiffres sont indigents sur la question des violences au travail concernant les femmes. En Seine Saint Denis, une enquête a été menée par l’AVFT. Cette enquête montre que les salariées victimes de violences au travail ne s’adressent aux syndicats qu’en dernier recours. Pourtant des outils existent dans les entreprises :
•Le droit d’alerte
•Les CHSCT

Le gouvernement, s’est engagé sur un troisième plan de lutte contre les violences faites aux femmes (2011-2013) qui inclura la lutte contre les violences sexuelles au travail.
Dans le cadre des Prud’hommes, on constate des avancées de la loi sur l’inversement de la charge de la preuve qui ne revient plus aux victimes.
De manière générale, dans les entreprises, pour obtenir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes il faut aussi lutter contre les violences envers les femmes sur le lieu de travail.
Le site de l’AVFT : http://www.avft.org/article.php?id_article=1


2- Projection du film : « D’égal à égales » de, et en présence de Corinne Mélis et Christophe Cordier (réalisatrice et réalisateur)

Ce film s’intéresse à des migrantes ou filles d’immigrants, et syndicalistes. Elles ont choisi de s’engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salarié-es dans les secteurs du nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d’industries à l’agonie, où l’on retrouve nombre de femmes issues de l’immigration. En provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest, elles s’inscrivent dans une histoire migratoire post-coloniale qui imprègne leur cheminement individuel. Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les « femmes immigrées ». Activistes en milieu masculin, elles sortent des rôles féminins attendus. Enfin, elles ne cessent de se déplacer : des banlieues de résidence à leur lieu de travail, d’un lieu de travail et d’une région à l’autre lorsque l’usine ferme ou qu’elles sont licenciées, de leur lieu de travail au syndicat, de « tournées syndicales » en négociations, de réunions en manifestations, de l’espace public aux espaces privés. Traversant et retraversant ces multiples frontières, elles incitent leurs interlocuteurs à modifier leur regard sur les femmes, sur les immigré-e-s, sur les ouvrièr-e-s et les précaires. Par-delà les conflits du travail, elles racontent une démarche d’émancipation individuelle et collective dans une société où sexisme et racisme restent d’actualité, tandis que s’accentue la précarisation du salariat.

Le débat qui a suivi le film a mis l’accent sur les oppressions croisées et multiples dont sont victimes les femmes d’origine étrangère ou immigrées : oppression de genre, oppression économique, oppression et discrimination liée aux origines. La politique actuelle du gouvernement en matière économique et sociale, ainsi que ses discours racistes et xénophobes, doivent inciter les organisations syndicales à se battre résolument contre ce racisme d’état qui ne dit pas son nom. Les travailleurs et travailleuses sans papiers, les travailleurs et travailleuses issu-es de l’immigration doivent faire l’objet d’une solidarité sans faille de la part des organisations syndicales.

3 - Comment inventer une culture de la mixité ?

3-1 A l’école

Cette question de culture de la mixité à l’école arrive tard en France (années 80). Dans les pays anglo-saxons, le terme employé est celui de co-éducation (des sexes). La prudence s’impose en ce qui concerne la culture de la mixité : cela entretiendrait un certain « essentialisme » qui est une forme de sexisme.
En effet, l’essentialisme soutient que les différences de conditions dans les sociétés dérivent de constantes naturelles résultant de différences empiriques, expressions d'une différence d'essence entre les hommes et les femmes. Selon ce point de vue, ces différences ont des implications profondes sur les structures de la société, comme la famille, l'entreprise ou l'État. Cultiver LA différence des sexes est un obstacle à l’égalité entre les femmes et les hommes. Cultiver le genre dans la mixité, c’est faire perdurer un système hiérarchique de normes sexuées qui s’appuient sur la différence des sexes (biologiques) pour légitimer les inégalités et les différences des sexes (sociaux). Il vaut mieux alors inventer une culture de l’égalité des sexes.

La législation en France. Un bref aperçu

1975 : Loi sur la mixité
1982 : Circulaire pour lutter contre le sexisme et pour l’égalité
1989 : Loi Jospin (loi d’orientation sur l’éducation)
2006 : Convention interministérielle sur l’égalité des chances

Dans l’Education nationale, les enseignants, d’après les textes de loi, sont tenus d’enseigner la culture de l’égalité.

3-2 La mixité au travail

En matière de travail, et de mixité au travail, il y a un recul de la domination masculine. La moitié des salarié-es sont des femmes. C’est un facteur d’émancipation pour elles et pour la société en général. Depuis 15 ans, des études sont menées sur la mixité au travail. Aujourd’hui, les entreprises recrutent de plus en plus de femmes. Pour ces entreprises il y a de nombreux avantages à embaucher des femmes, avantages toutefois qui entretiennent un certain essentialisme (« les femmes ont de meilleures relations avec la clientèle », « leur douceur naturelle, leur intuition, leur charme, sont des atouts »). Les études montrent également la persistance de l’écart des salaires en défaveur des femmes, pour une même fonction dans l’entreprise, et une inégalité dans la progression et l’avancement professionnels.

Plusieurs lois récentes renforcent les moyens de combattre les discriminations, les violences et les inégalités :

•Loi du 9 mai 2001 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
•Loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations
•Directive du 23 septembre 2002 (charge de la preuve, discrimination indirecte) et par l’ouverture de nouveaux droits (congé de maternité, harcèlements, etc.)
•Accord national interprofessionnel du 1er mars 2004 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
•Loi du 30 décembre 2004 sur la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) ;
•Loi sur le harcèlement (moral et sexuel)

3-2 Dans le syndicalisme

La mixité au sein des entreprises et du monde du travail entraîne une mixité au sein des organisations syndicales. Les conditions matérielles et « morales » du militantisme ne sont pas les mêmes entre les femmes et les hommes. La division sexuelle du travail, l’inégalité de la répartition des tâches domestiques et du soin aux enfants (qui reposent essentiellement sur les femmes), la « culpabilité des mères, absentes du foyer » sont, encore aujourd’hui des facteurs qui freinent l’engagement des femmes dans les organisations syndicales. L’engagement n’est pas qu’une affaire de convictions.
Même dans les secteurs professionnels majoritairement occupés par les femmes, les études menées montrent que les organisations de salarié-es sont majoritairement dirigées par des hommes. Cette étude montre également une inégalité des droits syndicaux entre les femmes et les hommes. Il appartient donc aux organisations de faire en sorte de favoriser l’accès des femmes à des postes de responsabilité dans les directions syndicales. Cela passe par des aménagements, tout aussi bien dans les structures de bases que dans les instances dirigeantes, aménagements en terme d’horaires de réunions ou /et d’aide à la prise en charge des enfants pour les mères qui les élèvent seules. Mais il y a aussi et surtout un besoin de mise en place de formations internes, adressées aussi bien aux femmes qu’aux hommes (formations sur la lutte contre les violences faites aux femmes, contre le sexisme, pour l’égalité au travail et dans la vie privée). Il n’y a qu’un volontarisme affiché et militant qui permettra de faire évoluer la composition et le fonctionnement des organisations de salarié-es.

4 - Pour un langage égalitaire

Le langage est le reflet des sociétés, des mentalités. Il peut devenir un rempart contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Pour aboutir à cela, il est nécessaire de déconstruire les rapports de genre dans la langue. « Mettre un mot pour un autre, c’est changer la vision du monde social, et par là, contribuer à le transformer » disait Pierre Bourdieu.
Le masculin dit « générique » prédomine dans la langue française, alors qu’il n’existe pas en réalité en grammaire. Utiliser le masculin dit « générique » (dire par exemple les Droits de l’Homme) dans une logique dite « républicaine » est une aberration contre laquelle il faut se battre, car la République ne fait pas partie de la grammaire. L’Académie française, de manière générale, s’oppose à la féminisation de la langue alors que « l’usage » féminise facilement la langue et les mots. Les oppositions à l’évolution de la langue sont politiques et non linguistiques. Quand on ne peut pas refuser aux femmes d’entrer dans la sphère publique, on les rend invisibles, en refusant de féminiser les termes qui caractérisent les fonctions.
Quand il n’existe pas de possibilité de féminiser un mot, il est préférable d’utiliser un terme épicène (un mot qui s’écrit de la même manière au féminin et au masculin). Il est tout à fait possible dans le cadre de l’entreprise, de construire une langue égalitaire pour négocier l’Egalité professionnelle. On peut se reporter sur ce sujet à la brochure de la fédération CGT des Sociétés d’Etudes, de Conseil et de Prévention :

http://www.soc-etudes.cgt.fr/e107_files/downloads/dossiers/brochure_n4_dcalogue_pour_une_rdaction_non_sexiste.pdf



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Message  Roseau Sam 26 Mar - 0:03

Merci!
Du beau travail.
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Message  fée clochette Sam 26 Mar - 0:08

Roseau a écrit:Merci!
Du beau travail.

oh mais de rien. j'ai fait ce compte rendu pour ma fédé CGT, puisque j'étais mandatée pour y aller. Alors, autant que tout le monde en profite
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Message  Invité Sam 26 Mar - 15:25

C'est intéressant mais ça reste très sociologique, dans le cadre juridico-étatique du mode de production capitaliste, aucune critique de fond de sa "machine travail" n'est élaborée. CGT et critique radicale sont deux planètes complètement étrangères !

En "prose post-situ hard core" : Les affranchies du vieux monde

"DE LA MISERE EN MILIEU FEMINISTE ou la pouffiasserie à visage humain"
http://www.teleologie.org/OT/textes/other/bombeuses1.html

"LA TROMPETTE DU JUGEMENT DERNIER ou viol sur un nid de morpions"
http://www.teleologie.org/OT/textes/other/bombeuses2.html

----

Petits rappels plus modérés :

Construction des genres et domination masculine
http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=260

LE MOUVEMENT DE LIBERATION TRANSGENRE
http://www.infokiosques.net/spip.php?article725

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