Grèce
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Vers un gouvernement de rupture ?
Entretien avec Dimitris Hilaris (OKDE- Spartakos)
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1305
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1305
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Nouveau programme de Syriza ?
En tout cas d'après Athen News...
http://www.athensnews.gr/portal/8/55985
On voit rien sur la dette, ça me surprend. Donc, attention, je garantis RIEN.
Je connais pas la source, et pas grand chose sur la Grèce...
http://www.athensnews.gr/portal/8/55985
On voit rien sur la dette, ça me surprend. Donc, attention, je garantis RIEN.
Je connais pas la source, et pas grand chose sur la Grèce...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Catastroika: documentaire sur les privatisations
Le dépeçage dans le monde et en Grèce en particulier
http://www.cadtm.org/Catastroika
http://www.cadtm.org/Catastroika
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Roseau a écrit:En tout cas d'après Athen News...
http://www.athensnews.gr/portal/8/55985
On voit rien sur la dette, ça me surprend. Donc, attention, je garantis RIEN.
Je connais pas la source, et pas grand chose sur la Grèce...
Peut-être n'y a-t-il rien sur la dette dans cet article...parce que la position sur la dette contenue dans le nouveau programme de SYRIZA (présenté vendredi lors d'une conférence de presse), est devenue impossible à résumer en trois mots !
La partie sur l'économie peut être lue en français sur le site http://www.okeanews.fr
(Mehdi Zaaf qui a posté sur Mediapart un résumé du nouveau programme collabore à ce site. C'est un étudiant de Sciences Po-Rennes qui se trouve actuellement à Thessalonique. Je crois que son post sur Mediapart, que tu avais recopié ici, a été écrit à partir de la conférence de presse de vendredi, qu'il a dû suivre à la TV ou à la radio, et dont il a également rendu compte en direct par des tweets).
J'ai copié ci-dessous la nouvelle partie sur l'économie. Les parties 3. et 4. concernent la dette. Il faut aller à la fin de la partie 4. pour lire la phrase :"Les actions unilatérales, par exemple une sécession [ou plutôt cessation] des paiements, seront prises si nous sommes forcés de les prendre en vue de défendre le droit de notre peuple à la survie."
On retrouve ici plus ou moins la démarche décrite par Stathis Kouvelakis dans une lettre au journal Socialist Worker, signalée par Sylvestre : l'acte de fondation du "gouvernement unitaire de toutes les forces anti-austérité de la gauche" proposé par SYRIZA serait d'abroger immédiatement par un vote du Parlement tout ce qui concerne les memorandums. "Sur cette base, cette décision unilatérale ayant été posée, un gouvernement anti-austérité demanderait une renégociation de la dette afin que la majeure partie en soit annulée. Si cette demande de renégociation est rejetée, alors la Grèce arrêterait de rembourser la dette et annoncerait un moratoire qui durerait aussi longtemps que cela serait nécessaire pour permettre que la renégociation ait une issue favorable" (ma traduction de la lettre de Stathis Kouvelakis)
============================================================
POSITIONS SUR DES ENJEUX ESSENTIELS
1. ANNULATION DES MÉMORANDUMS
Comme première mesure de sa gouvernance du pays, SYRIZA procédera à une annulation immédiate des mémorandums et plus particulièrement du 2ème mémorandum, qui a été créé en collaboration avec la troïka [UE, BCE, le FMI] et que le gouvernement de Papademos -soutenu principalement par le PASOK et la Nouvelle Démocratie- a commencé à appliquer.
Au lieu de cela, SYRIZA soumettra une législation au Parlement d’un plan national pour le développement économique et social, la reconstruction de la production, la redistribution équitable des revenus et l’assainissement équitable des finances publiques.
Les mémorandum, et en particulier le 2ème, ont été sanctionnés par la loi par le biais de procédures accélérées et sont en violation du règlement parlementaire et de la Constitution. À l’époque, SYRIZA avait condamné le vote des mémorandums au parlement, nous avions présenté une exception d’inconstitutionnalité pertinente au cours des procédures de vote d’approbation, que nous avions définit comme un coup d’État parlementaire et nous avions précisé que nous souhaitions en annuler les lois.
2. ANNULATION DES LOIS MISES EN PLACE
L’annulation immédiate des mémorandums et des lois qui les établissent sera suivie par l’annulation du programme à »mi-parcours » et des lois issues des mémorandums, à commencer par ces lois qui réduisent les salaires, les pensions et les dépenses sociales, qui détruisent les conventions collectives, limitent les libertés syndicales et dissolvent les relations de travail. Ainsi, les conséquences des politiques anti-populaires seront progressivement reconstituées tandis que des mesures visant à des mesures profondément progressistes seront simultanément prises.
3. CONDAMNATION DES ACCORDS DE PRÊT
SYRIZA entend annuler les accords de prêt, afin de remplacer leurs conditions onéreuses et de renégocier le processus d’annulation de la plus grande partie de la dette publique totale, pour que le reste soit remboursable, selon les termes et les conditions qui ne mettront pas en doute la souveraineté nationale et la viabilité économique de notre pays.
La priorité donnée au remboursement des prêts par rapport aux besoins internes et en faveur de la révocation de l’immunité des biens d’Etat en raison de la souveraineté nationale ne peuvent en aucun cas être acceptés. Nous avions fait valoir cela et démontré de façon fiable lorsque ces [la négociation collective] clauses ont été portées au vote.
La manière, le calendrier, ainsi que tout l’aspect politique et juridique de cette condamnation et la renégociation des accords de prêt seront décidés et mis en œuvre par un gouvernement de gauche en fonction de sa capacité et des circonstances particulières.
Le financement de la troïka, qui est subordonnée aux accords de prêt ci-dessus est dirigé, presque exclusivement, à la restitution des taux d’intérêt et des dettes et n’a aucun lien direct avec la mise en œuvre des dépenses et du budget.
4. EFFACEMENT DE LA PLUS GRANDE PARTIE DE LA DETTE
Dans le même temps, grâce à la fin de l’accord de prêt, SYRIZA réclamera une négociation complète de la dette à un niveau européen et dans tous les cas au niveau national depuis, en particulier en ce qui concerne la dette de l’Etat grec, que’il est montré que ce n’est pas seulement injuste, mais profondément partial et irréalisable.
L’objectif de la négociation sera l’éradication de la plus grande partie de celle-ci et le remboursement du reste liée à la croissance avec de nouvelles conditions favorables. Dans ce contexte, nous allons profiter du processus de vérification de la gestion internationale de la dette. La non-viabilité de la dette grecque et des dettes des autres pays européens est incontestable.
L’objectif d’un gouvernement de gauche sera, grâce à des alliances appropriées et en particulier avec les gouvernements du Sud, de réaliser une conférence européenne et internationale sur la dette publique, qui doit être organisée de manière à offrir une solution commune et viable à un problème Européen, dans le but d’organiser un effacement des dettes publiques sans désintégration sociale.
Le résultat d’un tel accord pourrait être un moratoire au remboursement de la dette avec [le remboursement] un équilibre lié à la croissance et à l’emploi, sur le modèle des décisions prises pour l’Allemagne en 1953. Notre objectif est de communiquer et de parvenir à une solution juste et viable pour tous les peuples de l’Europe. Les actions unilatérales, par exemple une sécession des paiements, seront prises si nous sommes forcés de les prendre en vue de défendre le droit de notre peuple à la survie.
5. NATIONALISATION DES BANQUES
SYRIZA ne s’oppose pas au programme de recapitalisation des banques, même si cela est bien différent de leur nationalisation.
Il est bien connu que la recapitalisation s’inscrit dans le cadre du programme PSI. SYRIZA n’avait pas accepté ce programme d’échange d’obligations (décote) et l’avait indiquée insuffisante, tandis que ce programme était aussi une prédation vers les fonds de sécurité, les entités juridiques de droit public (hôpitaux, universités, etc) ainsi que vers les personnes physiques.
Néanmoins, ce programme ne peut être interrompu au cours de cette phase de recapitalisation des banques sans un effondrement bancaire. SYRIZA n’est pas, par conséquent, en opposition à la recapitalisation des banques en conformité avec l’accord de prêt spécifique qui prend en charge cette recapitalisation. La seule différence étant que cela doit se faire avec les actions ordinaires, après un vote (et non sans un vote tel que décidé par le PASOK et la ND dans le cadre de leur gouvernement de coalition sous L. Papademos).
La recapitalisation des banques par actions ordinaires, après un vote, se traduira par retour sous la propriété de l’État national. Cette nationalisation des banques est particulièrement nécessaire et absolument nécessaire dans un gouvernement de gauche.
Un gouvernement de gauche ne fera pas seulement que nationaliser les banques, mais les socialisera, ce qui signifie qu’elles seront sous contrôle du social et de l’Etat, afin qu’elles soient utilisées pour la mise en œuvre d’un nouveau développement, un crédit productif et social et une politique des finances destinée à couvrir les besoins sociaux.
6. CONTRÔLE PAR L’ÉTAT DES ENTREPRISES STRATÉGIQUES
Une direction stratégique fondamentale du SYRIZA sera le contrôle de l’Etat des secteurs stratégiques de l’économie (par exemple l’énergie, les télécommunications, les chemins de fer, ports, aéroports, etc). Dans ce contexte, les entreprises stratégiques seront progressivement passées sous contrôle de l’Etat, que ce soient celles qui sont dans le processus de privatisation ou celles déjà privatisées (DEH, OTE, OSE, ELTA, EYDAP, transports publics, etc)
Le calendrier, la manière, la vitesse et les moyens par lesquels le programme stratégique fondamental et non négociable se concrétisera, sera précisément déterminé par le gouvernement de la gauche sur la base des circonstances spécifiques, des capacités et des problèmes auquel il devra faire face.
Dans tous les cas, les privatisations prévues par le Fonds de développement des actifs de la République hellénique seront immédiatement suspendus.
7. REDISTRIBUTION RADICALE DE LA RICHESSE
Une politique fondamentale et immédiate de SYRIZA sera la redistribution radicale des richesses à travers laquelle, entre autres choses, nous allons tenter d’appliquer une nouvelle stratégie de justice sociale, de croissance et de reconstruction productive.
L’outil de base pour une telle redistribution radicale des richesses sera un nouveau système de taxation juste et fonctionnel, simple, qui, entre autres choses, facilitera la lutte graduelle et efficace contre la fraude fiscale et l’économie souterraine, simultanément à une réorganisation des mécanismes de taxation.
Les membres de SYRIZA ne doivent pas exprimer à travers les médias leurs propositions personnelles en matière de fiscalité, aussi justes ou correctes qu’elles puissent paraître au premier coup d’œil, tant les questions de fiscalité sont très complexes et nécessitent des connaissances particulières. Nous allons bientôt présenter un programme compréhensible de 4 ou 5 mesures de redistribution des richesses.
8. PRELEVEMENTS D’URGENCE, SALAIRES, RELATIONS DE TRAVAIL
Dans le cadre d’une redistribution équitable de la richesse nationale ainsi que du soutien des salaires et des relations de travail, le SYRIZA a volonté :
a) Comme promis, procéder à une annulation de tous les prélèvements d’urgence, avec leur annulation immédiate pour les revenus faibles et moyens et avant tout pour les chômeurs, les travailleurs à faible revenu et les retraités à faible revenu et tous ceux vivant sous le seuil de pauvreté.
b) Entreprendre immédiatement de rétablir le salaire minimum, les allocations de chômage et les pensions minimales et annuler immédiatement l’abolition de la négociation collective et rétablir et restaurer l’institution d’arbitrage.
Notre objectif est de redistribuer les revenus de bas en haut par l’annulation immédiate des coupes horizontales et des mesures d’austérité qui aggravent la récession. SYRIZA favorisera ainsi l’augmentation progressive des salaires et des pensions, d’abord pour celles du bas, simultanément avec la croissance et la reconstruction de l’économie grecque dans le but d’établir des salaires et des pensions pour un niveau de vie humain et digne.
9. EXTORSIONS
La possibilité de sortie d’un pays de l’euro est utilisée comme chantage dans la perspective de ces élections. Pour nous cette possibilité ne peut pas être le choix de nos partenaires, à moins qu’ils n’aient décidé de la destruction de l’euro et du démantèlement de la zone euro. Dans un tel cas, cependant, nous allons être confrontés à une évolution à travers le monde auquel seul un gouvernement de la gauche axé sur la priorité de protéger les faibles et avoir un plan qui mettra la cohésion sociale comme priorité pourrait faire face suffisamment et efficacement.
Des parties des notes des mémorandums ont largement utilisé cette fausse dichotomie pour faire du chantage au vote au peuple grec, dans le même temps que les analystes internationaux confirment que le coût d’un effondrement de zone euro serait énorme. Si un pays quitte la monnaie commune, les marchés vont anticiper la sortie du pays suivant créant ainsi un effet domino.
Aucune autorité politique ne veut cela et il est dans l’intérêt de tous les peuples de chercher une solution européenne commune, qui permettra d’éviter la poursuite de la catastrophe en Grèce et le début de la catastrophe dans d’autres pays européens. La perspective d’un effondrement de la zone euro devient cependant de plus en plus probable si les politiques des mémorandums continuent.
L’Europe des mémorandums est vouée à l’échec. SYRIZA répondra, chaque fois que la question est posée sur l’annulation du mémorandum qui pourrait interrompre le financement du pays et le mettrait sur la voie de la sortie de la zone euro, que la sortie de la zone euro n’est pas notre objectif.
Au contraire, il deviendra inévitable si les mémorandums se poursuivent.
Dans tous les cas, nous ne céderons pas au chantage dominant qui viole notre programme anti-mémorandum, progressif et de croissance, sans lequel la destruction du pays, à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone euro, pourrait être fatale et totale.
Par conséquent, le chemin que nous proposons ne sera pas parsemé de pétales de rose, il peut y avoir des difficultés mais il y a une route qui mènera le pays dans la perspective d’une sortie de la crise avec justice, démocratie et dignité.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Merci Prado !
Aides-nous encore un peu.
Je crois que tu connais le contexte, donc qu'en penses-tu ?
Programme de ratissage electoral, ou sérieux, de conviction ?
Applicable dans quelle configuration d'alliance ?
Impliquant affrontement avec l'Etat et ses milices fascistes, sans doute,
mais à quel rythme, sous quelle forme ?
En attendant, c'était bien de rappeler okeanews (fiable, sur quels sujets ?)
et j'ai découvert ceci:
Comparatif programmes Syriza et ND
http://www.okeanews.fr/comparaison-nouvelle-democratie-et-syriza/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Okeanews+%28OkeaNews%29
Evolution résultats sondages et coalitions gouvernementales possibles...
http://www.okeanews.fr/historique-sondages-elections-juin-2012-grece/
Aides-nous encore un peu.
Je crois que tu connais le contexte, donc qu'en penses-tu ?
Programme de ratissage electoral, ou sérieux, de conviction ?
Applicable dans quelle configuration d'alliance ?
Impliquant affrontement avec l'Etat et ses milices fascistes, sans doute,
mais à quel rythme, sous quelle forme ?
En attendant, c'était bien de rappeler okeanews (fiable, sur quels sujets ?)
et j'ai découvert ceci:
Comparatif programmes Syriza et ND
http://www.okeanews.fr/comparaison-nouvelle-democratie-et-syriza/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Okeanews+%28OkeaNews%29
Evolution résultats sondages et coalitions gouvernementales possibles...
http://www.okeanews.fr/historique-sondages-elections-juin-2012-grece/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Roseau a écrit:Merci Prado !
Aides-nous encore un peu.
Je crois que tu connais le contexte, donc qu'en penses-tu ?
Programme de ratissage electoral, ou sérieux, de conviction ?
Applicable dans quelle configuration d'alliance ?
Impliquant affrontement avec l'Etat et ses milices fascistes, sans doute,
mais à quel rythme, sous quelle forme ?
Non, non, non, je ne connais pas mieux le contexte que quiconque ici et je me pose beaucoup de questions comme tout le monde.
Je peux simplement donner quelques impressions :
- le programme est en retrait par rapport à ce qui a été annoncé précédemment et pas seulement sur les questions économiques (sur l'OTAN notamment) mais reste ferme sur l'annulation des mémorandums. Ce n'est pas un programme de ratissage électoral. Il faut reconnaître que les dirigeants de SYRIZA (plus exactement de Synapismos) sont obligés de tenir compte du rapport de forces international. Cependant, on peut douter de leur aptitude à assumer une épreuve de forces internationale, et encore plus à impulser des mobilisations qu'ils ne contrôleraient pas.
- dans les sondages (pour autant qu'ils soient fiables, ce dont beaucoup doutent), les résultats de SYRIZA fluctuent beaucoup. Et il est maintenant interdit d'en faire de nouveaux d'ici les élections (dans deux semaines). Si SYRIZA arrive en tête et obtient donc le bonus de 50 députés, on voit mal au vu des graphiques présentés sur le site okeanews comment ils pourraient obtenir plus de 130 députés ; or il leur faut réunir 150 députés pour pouvoir former un gouvernement soutenu par la chambre (à moins que des subtilités ne m'échappent). En admettant que les députés du KKE ne se placent pas dans l'opposition, il leur faudra au moins obtenir le soutien et la participation au gouvernement de la Gauche démocratique (DIMAR), c'est-à-dire de l'ancienne aile droite de Synapismos ayant scissionné ces dernières années. DIMAR n'acceptera pas l'annulation des memorandums. SYRIZA devra donc revoir ses ambitions et s'engager dans un processus de négociations avec l'UE couvrant encore plus de questions que ce qui est prévu aujourd'hui.
- si on réfléchit au profil d'une crise de type (pré)révolutionnaire, une des grandes questions qui se posent est celle de la structure sociale et économique de la Grèce. Ainsi, selon un document intéressant publié il y a 2 ans par le Mouvement communiste, moins de 10% des salariés travaillaient dans des entreprises de plus de 50 salariés et aucun groupe révolutionnaire n'avait d'intervention dans une grande entreprise. Adresse de ce document :
http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/LTMC1032.pdf
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Roseau a écrit:
Programme de ratissage electoral, ou sérieux, de conviction ?
Applicable dans quelle configuration d'alliance ?
Impliquant affrontement avec l'Etat et ses milices fascistes, sans doute,
mais à quel rythme, sous quelle forme ?
Je crois que tu trouveras des réponses dans les articles tout récents de deux personnes qui, elles, connaissent bien le contexte :
- un étudiant grec, Fivos Marias, doctorant en physique, qui a écrit en français un article passionnant, très bien documenté, en plusieurs parties, à lire notamment pour décrypter le programme économique de SYRIZA et sa politique d'alliance :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25419
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25418
- Manos Skoufoglou, militant de l'OKDE-Spartakos, qui a écrit un long article (en anglais) : The Pendulum : sur le blog http://4thinternational.blogspot.com.au/
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Grèce
Un article détaillé, en deux parties, sur Syriza :
Le phénomène Syriza : La « radiographie » de son vote et évolution de ses positions – I –
Le phénomène Syriza : La « radiographie » de son vote et évolution de ses positions – II –
Le phénomène Syriza : La « radiographie » de son vote et évolution de ses positions – II –
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Andreas Kloke: Réponse à la déclaration de la IV
peut etre vous l'avez deja posté?
Andreas Kloke: Réponse à la déclaration de la IV sur la Grèce
http://4thinternational.blogspot.com.au/2012/06/andreas-kloke-answer-to-statement-of-fi.html?spref=fb&m=1
Chers Camarades, vous avez probablement vu que le "Bureau exécutif de la Quatrième Internationale» (EBFI) a publié une déclaration sur la Grèce dans "Point de vue Int.». Dans cette déclaration, il se déclare sans réserve en faveur de l'opinion précédemment publié de SR, la section britannique de l'IF. Ainsi, il remet en question le point de vue de OKDE (section grecque de l') et de ANTARSYA (qui fait partie de OKDE). (Mon article qui a également été publié la semaine dernière à IV reflète l'approche générale de OKDE.) La déclaration du bureau de la IV sans équivoque,ils soutiennent et avec toute la clarté , la conception politique de la direction SYRIZA, en particulier son «plan en 5 points". La déclaration stipule:
"Nous appelons à la rencontre de toutes les forces qui luttent contre l'austérité en Grèce -. SYRIZA, Antarsya, le KKE, les syndicats et les autres mouvements sociaux - autour d'un plan d'urgence" Et:
"Face à la politique imposée par la Troïka, la gauche grecque radicale, et en particulier Syriza, qui occupe aujourd'hui une place centrale dans la situation politique grecque, défend un plan d'urgence de 5 points:
1. Abolition des notes de service, de toutes les mesures d'austérité et des réformes contre-la législation du travail qui détruisent le pays.
2. La nationalisation des banques qui ont été en grande partie payés par l'aide gouvernementale.
3. Un moratoire sur le paiement de la dette et d'un audit qui permettra de dénoncer et d'abolir la dette illégitime.
4. Abolition de l'immunité des ministres des poursuites.
5. Modification de la loi électorale qui a permis le PASOK et la Nouvelle Démocratie gouverner au détriment de la population grecque et de plonger le pays dans la crise.
Il n'y a pas de place ici pour une analyse plus approfondie. De mon / notre point de voir que je / nous ferais le commentaire suivant:
- OKDE, comme la section grecque, n'a même pas été consulté avant la publication de cette déclaration. Ceci, en soi, est très irrégulière et totalement inacceptable. Que les camarades de du bureau de la IV soient d'accord avec l'orientation de OKDE dans la situation actuelle ou non (et c'est certainement un droit d'être en désaccord), c' est une violation de tous les principes fondamentaux de l'international d'adopter une position sans même lancer une discussion avec les camarades qui sont activement engagés dans la Grèce elle-même.
- Quoi qu'on puisse penser de SYRIZA, CPG (KKE) et ANTARSYA, on peut difficilement nier que le "5-Point" Plan d'SYRIZA révèle en termes non équivoques le vrai caractère de la SYRIZA, qui est, réformiste . Il est clair que l'objectifs politique de SYRIZA est rester définitivement dans le cadre du capitalisme et la démocratie bourgeoise (dont la crédibilité est, cependant, ébranlée dans ses fondements dans la Grèce d'aujourd'hui).
- Il est difficile d'évaluer les différences entre l'orientation de OKDE (et de ANTARSYA) et la déclaration de la IV comme simplement "tactique". Il semble clairement être une question de deux points de vue fondamentalement incompatibles avec des évaluations politiques et orientations programmatiques opposés.
- A la fin de l'article dans “Int. Viewpoint”, on peut lire ce qui suit:« La Quatrième Internationale - une organisation internationale luttant pour la révolution socialiste - est composé de sections, des militants qui acceptent et appliquent ses principes et le programme ". Le temps est venu, cependant, honnêtement nous poser la question. : Quels sont les principes, quel programme?
- Compte tenu de l'escalade extrême et la situation critique en Grèce, qui est soulignée par la déclaration adoptée par le bureau, le IV se trouve à la croisée des chemins: Faut-il soutenir un point de vue qui peut être caractérisé comme (gauche) réformiste, ou nous soutenons un programme de transitionrévolutionnaire anti-capitalisme mis à jour? Toutes les sections, les courants, les groupes, et, finalement, tous les militants devront prendre position sur cette question.
Je voudrais ajouter une brève évaluation de la situation actuelle en Grèce:
Après les élections du 6 mai une nouvelle polarisation de l'électorat entre "gauche et à droite" se développe, qui favorise clairement la SYRIZA et la Nouvelle Démocratie (ND). Sur la gauche tout se tourne vers SYRIZA. Le sentiment de gauche est toujours à la hausse et se situe actuellement à environ 40% (le 6 mai il était encore à 37%). D'autre part, la propagande intimidant (principalement par les médias allemands) demandant que la Grèce soit mis à la porte de l'euro favorise la ND et le PASOK. Les sondages d'opinion publiés sont un peu différent les uns des autres, mais donner une image globale suivante:
ND de 23,5 à 26%, SYRIZA 21,5 à 28,5 (voire 30)%, le PASOK 13,1 à 14,8%, les Grecs indépendants (nationaliste - de droite, mais contre les politiques des notes de service) 5,8 - 7,2%, les Dimar (politiquement quelque part entre le PASOK et la SYRIZA, un phénomène particulier) de 6,2 à 7,0%, le CPG (KKE) 4.8 à 5.2%, Ch.Avgi (fascistes) de 3,8 à 5,5%, Dimiourgia xana / Drasi (extrême néo-libérale) de 2,4 à 3%. ANTARSYA est mentionné avec 1%. Il peut être, cependant, que le résultat de la prochaine élection le 17 Juin sera bien en dessous de ce chiffre, car les illusions parlementaires sont en pleine floraison. Cela devrait être compréhensible dans tous les cas.
SYRIZA pourrait donc bien être le premier parti à la prochaine ronde électorale. Mais nous avons encore des fortes doutes de la possibilité de la formation d'un «gouvernement de gauche" , puisqu'il n'y a pas de partenaire en vue . Le KKE ne participera pas, comme chacun sait. DIMAR est un partenaire de la coalition probable, mais qui tire SYRIZA encore plus vers la droite. Les Grecs "indépendants" sont très peu prets de se joindre à un gouvernement car ils sont de droite-nationaliste et ne cadrent pas avec SYRIZA.
Si le ND et le PASOK, et peut-être encore avec une autre partie (p. ex DIMAR), vont former un gouvernement, avec les mêmes politiques qu'avant, le pays sera très bientôt sans perspective. Il pourrait bien être totalement incontrôlable, avec davantage de chaos ou de guerre civile peut-être. La société elle-même est sur le point de s'effondrer et ne peut pas simplement continuer comme ça. D'autre part, une alternative viable n'est guère en vue.
Il ya un sentiment (il me / nous semble ) que la hausse de la SYRIZA est la dernière chance du système nationale ainsi qu'international (adressée à la troïka, en particulier au gouvernement allemand, mais aussi à l'opinion "publique "en Allemagne) pour sauver la situation avec quelque chose qui s'apparente à des méthodes" normales ". Mais on peut être sûr que cette sortie ne fonctionnera pas, pour diverses raisons. Et alors? Qu'est-ce qui se passerait si SYRIZA échoue (ou, plus précisément, pendant le temps que SYRIZA est en train d'échouer)? La variante la plus probable est une polarisation grandissante entre des alternatives de gauche révolutionnaires et fascistes. À l'heure actuelle, les fascistes ont clairement une longueur d'avance considérable dans cette compétition, tandis que l'alternative gauche révolutionnaire n'est qu'un embryon. Cela souligne l'importance de suivre une stratégie révolutionnaire, ce que l'OKDE et ANTARSYA ont tenté. Maintenant n'est pas le moment d'être stériles derrière un projet réformiste. Maintenant c'est le moment de construire le alternative révolutionnaire que le peuple grec ont besoin.
Il est également clair que, dans l'avenir «tout» pourrait bien dépendre de la bonne conduite tactique des anti-capitaliste - les forces révolutionnaires (c'est à dire principalement ANTARSYA) vers SYRIZA (et secondairement vers le KKE). Il ne suffit évidemment pas dire, "SYRIZA signifie réformisme, il faut se débarrasser de lui." Comme ANTARSYA lui-même est sous pression et pas très unie ou forte, la prédiction de la disparition de SYRIZA est difficilement la meilleure approche. La seule certitude est que la déception sera énorme si SYRIZA n'a vraiment pris le pouvoir et se révèle être incapable de changer quoi que ce soit pour le bénéfice du people. Dans tous les cas, la situation est très excitant. La solidarité internationale sera le plus nécessaire à tous égards. Ce doit être radicalement différente, cependant, de l'appui politique au réformisme de SYRIZA.
Andreas Kloke: Réponse à la déclaration de la IV sur la Grèce
http://4thinternational.blogspot.com.au/2012/06/andreas-kloke-answer-to-statement-of-fi.html?spref=fb&m=1
Chers Camarades, vous avez probablement vu que le "Bureau exécutif de la Quatrième Internationale» (EBFI) a publié une déclaration sur la Grèce dans "Point de vue Int.». Dans cette déclaration, il se déclare sans réserve en faveur de l'opinion précédemment publié de SR, la section britannique de l'IF. Ainsi, il remet en question le point de vue de OKDE (section grecque de l') et de ANTARSYA (qui fait partie de OKDE). (Mon article qui a également été publié la semaine dernière à IV reflète l'approche générale de OKDE.) La déclaration du bureau de la IV sans équivoque,ils soutiennent et avec toute la clarté , la conception politique de la direction SYRIZA, en particulier son «plan en 5 points". La déclaration stipule:
"Nous appelons à la rencontre de toutes les forces qui luttent contre l'austérité en Grèce -. SYRIZA, Antarsya, le KKE, les syndicats et les autres mouvements sociaux - autour d'un plan d'urgence" Et:
"Face à la politique imposée par la Troïka, la gauche grecque radicale, et en particulier Syriza, qui occupe aujourd'hui une place centrale dans la situation politique grecque, défend un plan d'urgence de 5 points:
1. Abolition des notes de service, de toutes les mesures d'austérité et des réformes contre-la législation du travail qui détruisent le pays.
2. La nationalisation des banques qui ont été en grande partie payés par l'aide gouvernementale.
3. Un moratoire sur le paiement de la dette et d'un audit qui permettra de dénoncer et d'abolir la dette illégitime.
4. Abolition de l'immunité des ministres des poursuites.
5. Modification de la loi électorale qui a permis le PASOK et la Nouvelle Démocratie gouverner au détriment de la population grecque et de plonger le pays dans la crise.
Il n'y a pas de place ici pour une analyse plus approfondie. De mon / notre point de voir que je / nous ferais le commentaire suivant:
- OKDE, comme la section grecque, n'a même pas été consulté avant la publication de cette déclaration. Ceci, en soi, est très irrégulière et totalement inacceptable. Que les camarades de du bureau de la IV soient d'accord avec l'orientation de OKDE dans la situation actuelle ou non (et c'est certainement un droit d'être en désaccord), c' est une violation de tous les principes fondamentaux de l'international d'adopter une position sans même lancer une discussion avec les camarades qui sont activement engagés dans la Grèce elle-même.
- Quoi qu'on puisse penser de SYRIZA, CPG (KKE) et ANTARSYA, on peut difficilement nier que le "5-Point" Plan d'SYRIZA révèle en termes non équivoques le vrai caractère de la SYRIZA, qui est, réformiste . Il est clair que l'objectifs politique de SYRIZA est rester définitivement dans le cadre du capitalisme et la démocratie bourgeoise (dont la crédibilité est, cependant, ébranlée dans ses fondements dans la Grèce d'aujourd'hui).
- Il est difficile d'évaluer les différences entre l'orientation de OKDE (et de ANTARSYA) et la déclaration de la IV comme simplement "tactique". Il semble clairement être une question de deux points de vue fondamentalement incompatibles avec des évaluations politiques et orientations programmatiques opposés.
- A la fin de l'article dans “Int. Viewpoint”, on peut lire ce qui suit:« La Quatrième Internationale - une organisation internationale luttant pour la révolution socialiste - est composé de sections, des militants qui acceptent et appliquent ses principes et le programme ". Le temps est venu, cependant, honnêtement nous poser la question. : Quels sont les principes, quel programme?
- Compte tenu de l'escalade extrême et la situation critique en Grèce, qui est soulignée par la déclaration adoptée par le bureau, le IV se trouve à la croisée des chemins: Faut-il soutenir un point de vue qui peut être caractérisé comme (gauche) réformiste, ou nous soutenons un programme de transitionrévolutionnaire anti-capitalisme mis à jour? Toutes les sections, les courants, les groupes, et, finalement, tous les militants devront prendre position sur cette question.
Je voudrais ajouter une brève évaluation de la situation actuelle en Grèce:
Après les élections du 6 mai une nouvelle polarisation de l'électorat entre "gauche et à droite" se développe, qui favorise clairement la SYRIZA et la Nouvelle Démocratie (ND). Sur la gauche tout se tourne vers SYRIZA. Le sentiment de gauche est toujours à la hausse et se situe actuellement à environ 40% (le 6 mai il était encore à 37%). D'autre part, la propagande intimidant (principalement par les médias allemands) demandant que la Grèce soit mis à la porte de l'euro favorise la ND et le PASOK. Les sondages d'opinion publiés sont un peu différent les uns des autres, mais donner une image globale suivante:
ND de 23,5 à 26%, SYRIZA 21,5 à 28,5 (voire 30)%, le PASOK 13,1 à 14,8%, les Grecs indépendants (nationaliste - de droite, mais contre les politiques des notes de service) 5,8 - 7,2%, les Dimar (politiquement quelque part entre le PASOK et la SYRIZA, un phénomène particulier) de 6,2 à 7,0%, le CPG (KKE) 4.8 à 5.2%, Ch.Avgi (fascistes) de 3,8 à 5,5%, Dimiourgia xana / Drasi (extrême néo-libérale) de 2,4 à 3%. ANTARSYA est mentionné avec 1%. Il peut être, cependant, que le résultat de la prochaine élection le 17 Juin sera bien en dessous de ce chiffre, car les illusions parlementaires sont en pleine floraison. Cela devrait être compréhensible dans tous les cas.
SYRIZA pourrait donc bien être le premier parti à la prochaine ronde électorale. Mais nous avons encore des fortes doutes de la possibilité de la formation d'un «gouvernement de gauche" , puisqu'il n'y a pas de partenaire en vue . Le KKE ne participera pas, comme chacun sait. DIMAR est un partenaire de la coalition probable, mais qui tire SYRIZA encore plus vers la droite. Les Grecs "indépendants" sont très peu prets de se joindre à un gouvernement car ils sont de droite-nationaliste et ne cadrent pas avec SYRIZA.
Si le ND et le PASOK, et peut-être encore avec une autre partie (p. ex DIMAR), vont former un gouvernement, avec les mêmes politiques qu'avant, le pays sera très bientôt sans perspective. Il pourrait bien être totalement incontrôlable, avec davantage de chaos ou de guerre civile peut-être. La société elle-même est sur le point de s'effondrer et ne peut pas simplement continuer comme ça. D'autre part, une alternative viable n'est guère en vue.
Il ya un sentiment (il me / nous semble ) que la hausse de la SYRIZA est la dernière chance du système nationale ainsi qu'international (adressée à la troïka, en particulier au gouvernement allemand, mais aussi à l'opinion "publique "en Allemagne) pour sauver la situation avec quelque chose qui s'apparente à des méthodes" normales ". Mais on peut être sûr que cette sortie ne fonctionnera pas, pour diverses raisons. Et alors? Qu'est-ce qui se passerait si SYRIZA échoue (ou, plus précisément, pendant le temps que SYRIZA est en train d'échouer)? La variante la plus probable est une polarisation grandissante entre des alternatives de gauche révolutionnaires et fascistes. À l'heure actuelle, les fascistes ont clairement une longueur d'avance considérable dans cette compétition, tandis que l'alternative gauche révolutionnaire n'est qu'un embryon. Cela souligne l'importance de suivre une stratégie révolutionnaire, ce que l'OKDE et ANTARSYA ont tenté. Maintenant n'est pas le moment d'être stériles derrière un projet réformiste. Maintenant c'est le moment de construire le alternative révolutionnaire que le peuple grec ont besoin.
Il est également clair que, dans l'avenir «tout» pourrait bien dépendre de la bonne conduite tactique des anti-capitaliste - les forces révolutionnaires (c'est à dire principalement ANTARSYA) vers SYRIZA (et secondairement vers le KKE). Il ne suffit évidemment pas dire, "SYRIZA signifie réformisme, il faut se débarrasser de lui." Comme ANTARSYA lui-même est sous pression et pas très unie ou forte, la prédiction de la disparition de SYRIZA est difficilement la meilleure approche. La seule certitude est que la déception sera énorme si SYRIZA n'a vraiment pris le pouvoir et se révèle être incapable de changer quoi que ce soit pour le bénéfice du people. Dans tous les cas, la situation est très excitant. La solidarité internationale sera le plus nécessaire à tous égards. Ce doit être radicalement différente, cependant, de l'appui politique au réformisme de SYRIZA.
Dernière édition par Babalu le Mar 5 Juin - 19:47, édité 2 fois
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Les anticapitalistes et Syriza
Par le camarade Jean-Philippe Divès
Des informations et des analyses qui répondent à beaucoup de questions posées sur ce fil
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25436
Des informations et des analyses qui répondent à beaucoup de questions posées sur ce fil
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25436
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
pas mal mais à la fin du texte de Divés :Roseau a écrit:Par le camarade Jean-Philippe Divès
Des informations et des analyses qui répondent à beaucoup de questions posées sur ce fil
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25436
il me semble qu'il faut lire la citation de Trostki:divés a écrit:Plus généralement, ils peuvent s’inspirer des recommandations de Léon Trotsky, dans son Programme de Transition de 1938, quant à l’attitude à développer par rapport à des forces réformistes : « promettre leur aide révolutionnaire » à Syriza « contre la bourgeoisie » grecque et européenne, la troïka, ses agents et ses marchés financiers. Sans pour autant « entrer dans son gouvernement » ni « porter la responsabilité politique de son activité ». En sachant que si un gouvernement dirigé par Syriza « rompait réellement » avec les intérêts capitalistes et impérialistes, un tel « gouvernement des ouvriers et des paysans » (des travailleurs et du peuple, dirait-on sans doute aujourd’hui) « ne pourrait qu’accélérer et faciliter » le combat anticapitaliste, vers le socialisme.
Siriza ne rompt et ne romprait pas avec la bourgeoisie, c'est claire, alors la condition pour "l'aide" n'est pas remplie... alors notre devoir c'est de parler clairement parce que leur politique cherche à tromper les masses grecques..D'avril à septembre 1917, les bolcheviks réclamèrent que les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks rompent avec la bourgeoisie libérale et prennent le pouvoir dans leurs propres mains. À cette condition, les bolcheviks promettaient aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires, représentants petits-bourgeois des ouvriers et des paysans, leur aide révolutionnaire contre la bourgeoisie;
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Grèce
Syriza cherche des solutions dans le cadre du système, c'est clair. Comme il semble clair que ce parti a mis pas mal d'eau dans son vin. Mais, en dépit de ces concessions et de la recherche d'un compromis, il est fort possible qu'un secteur de la bourgeoisie grecque et l'impérialisme refusent ce compromis. Syriza pourrait alors se trouver, toutes proportions gardées, dans une situation comparable à celle d'Allende, à la différence que Syriza n'est pas un puissant parti ouvrier solidement implanté. Face aux tentatives de déstabiliser un gouvernement de Syriza et peut-être même un coup d'Etat, nous devrions, me semble-t-il, lui apporter notre appui critique sans entretenir d'illusions sur sa nature.Babalu
Siriza ne rompt et ne romprait pas avec la bourgeoisie, c'est claire, alors la condition pour "l'aide" n'est pas remplie... alors notre devoir c'est de parler clairement parce que leur politique cherche à tromper les masses grecques..
On ne peut pas exclure non plus que Syriza aille plus loin qu'il ne le souhaite aujourd'hui, dans la voie des concessions à l'impérialisme, ou au contraire dans celle de la rupture avec l'impérialisme, face à un blocage complet de la situation.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
vous voyez Tsipras en nouveau Castro? En Cuba il y eu une révolution populaire, pas socialiste, puisque la classe ouvrière n’était pas à la tête, dans un moment ou il y avait l'URSS.verié2 a écrit:
On ne peut pas exclure non plus que Syriza aille plus loin qu'il ne le souhaite aujourd'hui, dans la voie des concessions à l'impérialisme, ou au contraire dans celle de la rupture avec l'impérialisme, face à un blocage complet de la situation.
Tsipras a rassuré les investis, il va constituer un gouvernement bourgeois nationaliste?, pousser pour une révolution? je ne crois pas. Il n'y a pas aucune raison d’espérer qu'il va avoir une politique radical de rupture avec Merkel/hollande.
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Grèce
Dans le texte de Jean François l'éventuel "soutien" des révolutionnaire a un "gouvernement" Siriza est clairement conditionnel (en cas d'affrontement entre ce gouvernement et la bourgeoisie) et montré comme "peu probable" (étant donné ce qu'on connait de siriza)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
de qui? Jean Philippe tu veux dire, il fait tout une pirouette argumentaire avec des phrases contradictoires pour finir avec la citation de Trotsky en disant que ce serait possible la rupture de Siriza avec l’impérialisme.gérard menvussa a écrit:Dans le texte de Jean François
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Grèce
Oui c'est vrai, pourquoi jean françois ? C'est ce qu'on appelle un "lapsus révélateur"...
Sinon, je trouve le texte de Jean Philippe parfaitement clair.
Possible, mais trés peu probable... Et dans le cas de l'affrontement entre Siriza et l'impérialisme, nous devons soutenir celui ci Seul des petits bourgeois centristes complétement déconnecté des réalités révolutionnaires peuvent prétendre le contraire...
Sinon, je trouve le texte de Jean Philippe parfaitement clair.
ce serait possible la rupture de Siriza avec l’impérialisme.
Possible, mais trés peu probable... Et dans le cas de l'affrontement entre Siriza et l'impérialisme, nous devons soutenir celui ci Seul des petits bourgeois centristes complétement déconnecté des réalités révolutionnaires peuvent prétendre le contraire...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
Il a beau essayer de rassurer les investisseurs, l'impérialisme ne se contentera peut-être pas de ses assurances et reculs. Sa propre attitude peut dépendre en effet de celle de la population. Tsipras ne prendra sans doute pas la tête d'une révolution armée, même nationaliste, mais la mobilisation populaire peut lui interdire de capituler complètement (ce qu'il ne souhaite sans doute pas, tout comme sa base militante), de sorte qu'il risque d'affronter les réactions de l'impérialisme...
Babalu
vous voyez Tsipras en nouveau Castro? En Cuba il y eu une révolution populaire, pas socialiste, puisque la classe ouvrière n’était pas à la tête, dans un moment ou il y avait l'URSS.
Tsipras a rassuré les investis, il va constituer un gouvernement bourgeois nationaliste?, pousser pour une révolution?
Tous les gouvernements qui se sont trouvés dans des situations de ce genre n'étaient pas issus de révolutions armées...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Grèce
Trouvé sur "Big Browser", un blog du monde...
MENACE – En Grèce, pénurie de médicaments
La Grèce, suspendue aux prochaines élections législatives du 17 juin et à une nouvelle aide financière, doit faire face à une pénurie de médicaments. The Economic Times revient sur ce nouvel effet de la crise – outre un taux de chômage à 21,7 %, l'augmentation des suicides, et la montée des extrêmes en politique.
"Les firmes pharmaceutiques ne s'intéressent plus à la Grèce, où les hôpitaux et les pharmacies sont endettés," assure un représentant des pharmacies grecques, cité par The Economic Times, avant de détailler : "C'est le cas de Roche, Bayer, Novartis et Saphi et d'autres grands groupes pharmaceutiques." "Le prix des médicaments est également extrêmement bas comparé à d'autres pays européens", relève encore le représentant.
Selon les chiffres de Reuters, groupes pharmaceutiques et pharmaciens attendent qu'on leur rembourse encore 1 milliard d'euros. S'enclenche alors ce cycle vicieux : les pharmaciens refusent de délivrer des médicaments gratuits aux patients assurés par la grande couverture santé nationale et ne servent que les clients payant eux-mêmes leurs médicaments. Les pharmaciens n'étant en effet pas remboursés pas l'Etat, ils ne sont plus en mesure de régler les firmes pharmaceutiques qui leur fournissent les médicaments.
La montée du chômage, par conséquent la baisse du nombre de personnes cotisant pour la couverture de santé nationale, a en outre grevé le budget de cette dernière, analyse Reuters.
"La panique des patients"
Il y a deux semaines déjà, le Guardian consacrait une analyse à "la grave crise de la santé" qui menace la Grèce. "La pénurie de médicaments est amplifiée par la panique des patients qui ne peuvent pas acheter leurs médicaments pour soigner leur cancer ou leur maladie cardiaque", écrivait le quotidien.
"Cent vingt pharmacies ont fermé à Athènes, à cause des pressions dues aux retards de paiement liés à des ordonnances de la sécurité sociale (...) Il y a environ trois cents médicaments qui ne sont plus disponibles", dit le secrétaire général de l'association pharmaceutique panhellénique au Guardian. Il explique comment des patients souffrant d'un cancer partent à la recherche de leurs médicaments d'hôpital en hôpital.
La plupart des médicaments sont importés rappelle le Guardian : "Les autorités grecques estiment que le scénario du pire, entraînant un retour à la drachme, rendrait impossible l'achat de médicaments après une dévalution de cette nouvelle monnaie."
Cette pénurie s'inscrit dans le contexte de la cure d'austérité imposée par le gouvernement, sous la pression de la "troïka" : l'Etat a réduit les dépenses de santé de 13 %, ce qui représente 2,5 milliards de dollars en deux ans et prévoit une réduction supplémentaire d'un milliard de dollars, relève la rédactrice en chef de Money Week sur son blog. "Pis, cela intervient à un moment où les hôpitaux sont déjà en sale état," ajoute-t-elle.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Clips de campagne traduits de Syriza
http://www.okeanews.fr/clip-campagne-du-syriza/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Sur le traitement journalistique de l'extrême-droite grècque, ici, en France
http://al-montpellier.over-blog.com/article-la-correspondante-du-figaro-et-de-france-24-en-grece-soutient-ouvertement-les-neo-nazis-106085150.html
http://www.acrimed.org/article3838.html
http://al-montpellier.over-blog.com/article-la-correspondante-du-figaro-et-de-france-24-en-grece-soutient-ouvertement-les-neo-nazis-106085150.html
http://www.acrimed.org/article3838.html
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Les néo-nazis à l'oeuvre sur un plateau...
http://www.okeanews.fr/quand-le-parti-neo-nazi-montre-son-vrai-visage-en-direct/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Cet appel, signé par un collectif d'intellectuels européens, a été publié dans Libération le 5 juin 2012. Il fait l'objet d'une pétition, dont le texte est un peu plus développé et est signable ICI
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Dans l’enchaînement d’événements qui ont jeté la Grèce au fond du gouffre, chacun sait que les responsabilités des partis au pouvoir depuis 1974 sont écrasantes. Ils n’ont pas seulement bénéficié de la corruption et des privilèges, ils en ont fait bénéficier largement les fournisseurs et les créanciers de la Grèce.
On pourrait s’étonner, dans ces conditions, que les dirigeants européens et le FMI, transformés en parangons de vertu et de rigueur, s’emploient à ramener au pouvoir ces mêmes partis faillis et déconsidérés, dénonçant le «péril rouge» incarné par Syriza et promettant de couper les vivres si les nouvelles élections du 17 juin confirment le rejet du «Mémorandum». Cette ingérence n’est pas seulement contradictoire avec les règles démocratiques, ses conséquences sont dramatiques pour notre avenir commun.
Il y aurait là une raison suffisante pour que nous refusions de laisser faire. Mais il y a plus grave. Depuis deux ans, les dirigeants de l’Union européenne travaillent à déposséder le peuple grec de sa souveraineté. Sous prétexte d’assainir les finances publiques et de moderniser l’économie, ils imposent une austérité qui étouffe l’activité, réduit la majorité de la population à la misère, démantèle le droit du travail. Ce programme de «redressement» néolibéral se solde par la liquidation de l’appareil productif et le chômage de masse. Pour le faire passer, il n’a fallu rien de moins qu’un Etat d’exception sans équivalent en Europe occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : le budget de l’Etat est dicté par la troïka, le Parlement grec réduit à une chambre d’enregistrement, la Constitution contournée. La déchéance du principe de la souveraineté populaire va de pair avec l’humiliation de tout un pays. Or, si elle atteint ici des sommets, elle ne concerne pas exclusivement la Grèce. Ce sont tous les peuples de ses nations constitutives que l’Union européenne tient pour quantités négligeables lorsqu’il s’agit de combiner les interventions du FMI et de la BCE en faveur du système bancaire, ou d’imposer des gouvernements de technocrates non-élus.
A plusieurs reprises, les Grecs ont fait savoir leur opposition. D’innombrables manifestations de masse, 17 journées de grève générale en deux ans, comme les actions de désobéissance civique ou le mouvement des Indignés de Syntagma, telles ont été les marques sans équivoque de leur refus du sort qu’on leur réserve sans les consulter. La seule réponse qu’ils ont reçue aura été le doublement de la dose létale et la répression policière ! C’est alors, dans un contexte de délégitimation complète des gouvernants, que le retour aux urnes est apparu comme la seule issue pour éviter l’explosion sociale.
Mais l’affaire est claire à présent : les résultats du 6 mai ne laissent aucun doute sur le rejet massif de la politique imposée par la troïka. Et, devant la perspective d’une victoire de Syriza aux élections du 17 juin, une campagne de désinformation et d’intimidation a été déclenchée aussi bien à l’intérieur du pays qu’au niveau européen. Elle vise à disqualifier Syriza comme interlocuteur politique. Tous les moyens sont bons pour cela, à commencer par son étiquetage «extrémiste» et le parallèle aussi absurde qu’indécent avec les néonazis d’Aube dorée. Toutes les tares lui sont imputées : escroquerie, double langage, infantilisme revendicatif.
A en croire cette propagande haineuse qui prend le relais de la stigmatisation raciste du peuple grec, Syriza mettrait en danger les libertés, l’économie mondiale et la construction européenne. La responsabilité des électeurs grecs et de nos dirigeants serait de lui barrer la route. Brandissant la menace d’exclusion de l’euro et d’autres chantages, une manipulation du vote populaire se met en place. Par cette «stratégie du choc», les groupes dominants s’efforcent de détourner le vote à venir selon leurs intérêts, qu’ils prétendent être aussi les nôtres.
Nous, citoyens européens, ne saurions nous taire devant cette tentative de déposséder un des peuples de l’Union de sa souveraineté, dont les élections forment le dernier recours. Il faut que cessent la campagne de stigmatisation de Syriza et les chantages à l’exclusion de l’eurozone. C’est aux Grecs de décider de leur sort, en rejetant tout diktat, en repoussant les poisons économiques administrés par leurs «sauveurs», en s’engageant librement dans les coopérations indispensables pour surmonter la crise, avec les autres Européens.
Nous l’affirmons : il est temps que l’Europe perçoive le signal envoyé le 6 mai par Athènes, abandonnant une politique qui ruine la société et met les peuples sous tutelle afin de sauver les banques. Il est urgent de bloquer la dérive d’une construction politique qui institue la toute-puissance des opérateurs financiers. Il faut une Europe qui soit l’œuvre de ses citoyens, au service de leurs intérêts.
Cette nouvelle Europe que, comme les forces démocratiques en train d’émerger en Grèce, nous appelons de nos vœux, est celle de tous ses peuples. Dans chaque pays, ce sont deux Europes incompatibles qui s’affrontent aujourd’hui : celle de la dépossession des êtres humains, et celle qui affirme le droit de tous à une vie digne de ce nom et s’en donne collectivement les moyens.
Ce pour quoi nous nous battons avec les électeurs et les militants de Syriza, ce n’est pas la disparition de l’Europe mais sa refondation. Car c’est l’ultralibéralisme qui suscite la montée des nationalismes et de l’extrême droite. Les vrais sauveurs de l’idée européenne sont les défenseurs d’une Europe où la souveraineté populaire n’est pas abolie mais étendue et partagée.
Oui, à Athènes, c’est bien l’avenir de la démocratie et de l’Europe elle-même qui est en jeu. Par une étonnante ironie de l’histoire, les Grecs se retrouvent en première ligne de notre combat commun. Ecoutons-les, soutenons-les, défendons-les !
Signataires :Etienne Balibar philosophe, Vicky SKOUMBI rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια, et Michel VAKALOULIS philosophe et sociologue.
Et aussi : Giorgio AGAMBEN, Tariq ALI, Elmar ALTVATER, Daniel ALVARO, Alain BADIOU, Jean-Christophe BAILLY, Fethi BENSLAMA, Fernanda BERNARDO, Jacques BIDET, Claude CALAME, Thomas COUTROT, Albano CORDEIRO, Yannick COURTEL, Costas DOUZINAS, Roland ERNE, Roberto ESPOSITO, Nancy FRASER, Elisabeth GAUTHIER, François GèZE, Max GRATADOUR, Jean-Pierre KAHANE, Jean-Marc LéVY-LEBLOND, Michael LöWY, Philippe MANGEOT, Philippe MARLIèRE, Ariane MNOUCHKINE, Warren MONTAG, Jean-Luc NANCY, Toni NEGRI, Bertrand OGILVIE, Ernest PIGNON-ERNEST, Mathieu POTTE-BONNEVILLE, Jacques RANCIèRE, Judith REVEL, Rossana ROSSANDA, Bernard STIEGLER, Michel SURYA, Bruno TACKELS, André TOSEL, Gilberte TSAÏ, Eleni VARIKAS, Dimitris VERGETIS, Jérôme VIDAL, Heinz WISMANN et Frieder Otto WOLF.
Une version grecque de l'appel se trouve à la page http://rednotebook.gr/details.php?id=5889
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Dans l’enchaînement d’événements qui ont jeté la Grèce au fond du gouffre, chacun sait que les responsabilités des partis au pouvoir depuis 1974 sont écrasantes. Ils n’ont pas seulement bénéficié de la corruption et des privilèges, ils en ont fait bénéficier largement les fournisseurs et les créanciers de la Grèce.
On pourrait s’étonner, dans ces conditions, que les dirigeants européens et le FMI, transformés en parangons de vertu et de rigueur, s’emploient à ramener au pouvoir ces mêmes partis faillis et déconsidérés, dénonçant le «péril rouge» incarné par Syriza et promettant de couper les vivres si les nouvelles élections du 17 juin confirment le rejet du «Mémorandum». Cette ingérence n’est pas seulement contradictoire avec les règles démocratiques, ses conséquences sont dramatiques pour notre avenir commun.
Il y aurait là une raison suffisante pour que nous refusions de laisser faire. Mais il y a plus grave. Depuis deux ans, les dirigeants de l’Union européenne travaillent à déposséder le peuple grec de sa souveraineté. Sous prétexte d’assainir les finances publiques et de moderniser l’économie, ils imposent une austérité qui étouffe l’activité, réduit la majorité de la population à la misère, démantèle le droit du travail. Ce programme de «redressement» néolibéral se solde par la liquidation de l’appareil productif et le chômage de masse. Pour le faire passer, il n’a fallu rien de moins qu’un Etat d’exception sans équivalent en Europe occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : le budget de l’Etat est dicté par la troïka, le Parlement grec réduit à une chambre d’enregistrement, la Constitution contournée. La déchéance du principe de la souveraineté populaire va de pair avec l’humiliation de tout un pays. Or, si elle atteint ici des sommets, elle ne concerne pas exclusivement la Grèce. Ce sont tous les peuples de ses nations constitutives que l’Union européenne tient pour quantités négligeables lorsqu’il s’agit de combiner les interventions du FMI et de la BCE en faveur du système bancaire, ou d’imposer des gouvernements de technocrates non-élus.
A plusieurs reprises, les Grecs ont fait savoir leur opposition. D’innombrables manifestations de masse, 17 journées de grève générale en deux ans, comme les actions de désobéissance civique ou le mouvement des Indignés de Syntagma, telles ont été les marques sans équivoque de leur refus du sort qu’on leur réserve sans les consulter. La seule réponse qu’ils ont reçue aura été le doublement de la dose létale et la répression policière ! C’est alors, dans un contexte de délégitimation complète des gouvernants, que le retour aux urnes est apparu comme la seule issue pour éviter l’explosion sociale.
Mais l’affaire est claire à présent : les résultats du 6 mai ne laissent aucun doute sur le rejet massif de la politique imposée par la troïka. Et, devant la perspective d’une victoire de Syriza aux élections du 17 juin, une campagne de désinformation et d’intimidation a été déclenchée aussi bien à l’intérieur du pays qu’au niveau européen. Elle vise à disqualifier Syriza comme interlocuteur politique. Tous les moyens sont bons pour cela, à commencer par son étiquetage «extrémiste» et le parallèle aussi absurde qu’indécent avec les néonazis d’Aube dorée. Toutes les tares lui sont imputées : escroquerie, double langage, infantilisme revendicatif.
A en croire cette propagande haineuse qui prend le relais de la stigmatisation raciste du peuple grec, Syriza mettrait en danger les libertés, l’économie mondiale et la construction européenne. La responsabilité des électeurs grecs et de nos dirigeants serait de lui barrer la route. Brandissant la menace d’exclusion de l’euro et d’autres chantages, une manipulation du vote populaire se met en place. Par cette «stratégie du choc», les groupes dominants s’efforcent de détourner le vote à venir selon leurs intérêts, qu’ils prétendent être aussi les nôtres.
Nous, citoyens européens, ne saurions nous taire devant cette tentative de déposséder un des peuples de l’Union de sa souveraineté, dont les élections forment le dernier recours. Il faut que cessent la campagne de stigmatisation de Syriza et les chantages à l’exclusion de l’eurozone. C’est aux Grecs de décider de leur sort, en rejetant tout diktat, en repoussant les poisons économiques administrés par leurs «sauveurs», en s’engageant librement dans les coopérations indispensables pour surmonter la crise, avec les autres Européens.
Nous l’affirmons : il est temps que l’Europe perçoive le signal envoyé le 6 mai par Athènes, abandonnant une politique qui ruine la société et met les peuples sous tutelle afin de sauver les banques. Il est urgent de bloquer la dérive d’une construction politique qui institue la toute-puissance des opérateurs financiers. Il faut une Europe qui soit l’œuvre de ses citoyens, au service de leurs intérêts.
Cette nouvelle Europe que, comme les forces démocratiques en train d’émerger en Grèce, nous appelons de nos vœux, est celle de tous ses peuples. Dans chaque pays, ce sont deux Europes incompatibles qui s’affrontent aujourd’hui : celle de la dépossession des êtres humains, et celle qui affirme le droit de tous à une vie digne de ce nom et s’en donne collectivement les moyens.
Ce pour quoi nous nous battons avec les électeurs et les militants de Syriza, ce n’est pas la disparition de l’Europe mais sa refondation. Car c’est l’ultralibéralisme qui suscite la montée des nationalismes et de l’extrême droite. Les vrais sauveurs de l’idée européenne sont les défenseurs d’une Europe où la souveraineté populaire n’est pas abolie mais étendue et partagée.
Oui, à Athènes, c’est bien l’avenir de la démocratie et de l’Europe elle-même qui est en jeu. Par une étonnante ironie de l’histoire, les Grecs se retrouvent en première ligne de notre combat commun. Ecoutons-les, soutenons-les, défendons-les !
Signataires :Etienne Balibar philosophe, Vicky SKOUMBI rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια, et Michel VAKALOULIS philosophe et sociologue.
Et aussi : Giorgio AGAMBEN, Tariq ALI, Elmar ALTVATER, Daniel ALVARO, Alain BADIOU, Jean-Christophe BAILLY, Fethi BENSLAMA, Fernanda BERNARDO, Jacques BIDET, Claude CALAME, Thomas COUTROT, Albano CORDEIRO, Yannick COURTEL, Costas DOUZINAS, Roland ERNE, Roberto ESPOSITO, Nancy FRASER, Elisabeth GAUTHIER, François GèZE, Max GRATADOUR, Jean-Pierre KAHANE, Jean-Marc LéVY-LEBLOND, Michael LöWY, Philippe MANGEOT, Philippe MARLIèRE, Ariane MNOUCHKINE, Warren MONTAG, Jean-Luc NANCY, Toni NEGRI, Bertrand OGILVIE, Ernest PIGNON-ERNEST, Mathieu POTTE-BONNEVILLE, Jacques RANCIèRE, Judith REVEL, Rossana ROSSANDA, Bernard STIEGLER, Michel SURYA, Bruno TACKELS, André TOSEL, Gilberte TSAÏ, Eleni VARIKAS, Dimitris VERGETIS, Jérôme VIDAL, Heinz WISMANN et Frieder Otto WOLF.
Une version grecque de l'appel se trouve à la page http://rednotebook.gr/details.php?id=5889
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
plus claire impossible,
Siriza cherche la quadrature du cercle, les économistes lui répondent qu'est c'est impossible refuser l'austerité
parce que c'est la sortie de l'euro...
http://fr.euronews.com/2012/06/06/the-network-quel-avenir-pour-l-euro/
parce que c'est la sortie de l'euro...
http://fr.euronews.com/2012/06/06/the-network-quel-avenir-pour-l-euro/
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Grèce
A propos d’un communiqué du Secrétariat Unifié de la IVème Internationale
Les révolutionnaires face à SYRIZA
Philippe Alcoy
Source: http://www.ccr4.org/Les-revolutionnaires-face-a-SYRIZA
Le score historique de SYRIZA aux élections de mai en Grèce, la possibilité d’un gouvernement emmené par Alexis Tsipras dans les prochaines semaines, voilà qui réactualise le débat au sujet de la position des révolutionnaires par rapport aux forces de « la gauche de la gauche ». Et ce d’autant plus qu’à mesure où les échéances électorales du 17 juin s’approchent, SYRIZA met de plus en plus d’eau dans son vin…
Lors des élections législatives du 6 mai en Grèce, l’échec cuisant des deux piliers du bipartisme grec, le PASOK et Nouvelle Démocratie (ND) ainsi que l’éparpillement des voix en directions de partis jusque-là périphériques ont révélé la crise profonde du régime politique instauré à la chute de la dictature des colonels en 1974 [1]. Ces élections ont également consacré la coalition de la « gauche radicale », SYRIZA, qui est arrivée en deuxième position avec près de 17% des voix, un score historique.
SYRIZA présentait à ces élections un programme clairement réformiste et une formule de pouvoir floue : pour la formation d’un « gouvernement de gauche ». Malgré l’ambiguïté de cette formule, elle lui a permis d’attirer les voix de beaucoup de travailleurs et de jeunes qui cherchaient une alternative à la politique d’austérité appliquée par les « partis traditionnels » du régime, notamment à la gauche de la social-démocratie grecque, le PASOK. Quant au programme de SYRIZA, « plus conservateur et droitier que celui du PASOK quand il a pris le pouvoir pour la première fois en 1981 » [2], il a connu une évolution de plus en plus droitière depuis son « succès électoral » de mai. En effet, même si le programme de SYRIZA est, depuis toujours, dans ses grandes lignes, essentiellement réformiste, la pression électorale de juin change la donne. La possibilité de devenir la première force électorale du pays à l’issue des législatives du 17 juin et, par conséquent, d’être en mesure de former un « gouvernement de gauche » pousse les dirigeants de SYRIZA à se présenter comme une « gauche responsable » et acceptable pour les marchés et « les partenaires européens » de la Grèce. En ce sens, ce n’est pas un hasard si Alexis Tsipras, le leader de SYRIZA, lors de son déplacement à Paris le 21 mai, se défendait d’être un dirigeant d’« extrême gauche » sur l’antenne d’Europe. « Je tiens à dire que je ne suis pas un dirigeant de parti d’extrême gauche. Je suis un dirigeant d’un parti démocratique de la gauche qui se trouve au centre de la vie politique grecque et dont les aspirations expriment celles de la grande majorité de la société grecque ».
La Gauche Anticapitaliste, fidèle soutien de Tsipras…
Evidemment, ce succès électoral de SYRIZA a été présenté comme le « modèle à suivre » par toute une gamme de dirigeants politiques, à commencer par ceux du Front de Gauche évidemment ou encore des intellectuels réformistes, altermondialistes ou anti-néolibéraux [3] à la recherche de « raccourcis électoraux » vers « le peuple ». Mais le « phénomène (électoral) SYRIZA » a aussi ébloui les dirigeants de la « Gauche Anticapitaliste » (le « courant unitaire pour l’écosocialisme » du NPA), qui dans un communiqué du 24 mai écrivaient : « Aujourd’hui, en Grèce comme ailleurs, nous devons être de ces forces de la gauche radicale qui créent l’espoir. Nous devons en être pour contribuer à la construction d’un rapport de force avec le pouvoir et pour peser dans les débats centraux », en ajoutant dans leur projet de résolution de CPN que cette « démarche donne à voir ce que pourrait être une démarche révolutionnaire moderne ». Et au passage ils lançaient une critique lapidaire à ANTARSYA, coalition de groupes anticapitalistes se situant à l’extrême gauche de l’échiquier politique grec, en déclarant que celle-ci « [étant] obnubilée par la primauté de la revendication de sortie de l’euro, ne représente pas une solution crédible aux souffrances de la population. Cantonnée à 1,2%, elle refuse d’affronter les enjeux de la période puisqu’elle répond aux sollicitations de SYRIZA par un vague ‘on se retrouvera dans les luttes’ » [4]. En plus de persister dans leur méthode réformiste d’évaluation de la « valeur » des courants politiques à travers leurs résultats électoraux, les dirigeants de la GA dénoncent ce qu’ils estiment comme une « idée fixe » chez ANTARSYA, la sortie de l’euro, sans rien dire d’une autre idée fixe, de SYRIZA celle-là, qui consiste à vouloir rester ancrés et dans la zone euro, et plus largement, dans l’UE. Ces critiques de droite de la GA à l’encontre d’ANTARSYA, comme celles, d’ailleurs, à l’encontre de la campagne de Philippe Poutou et du NPA après le premier tour des présidentielles [5], indiquent combien les dirigeants de ce courant, impressionnés par des résultats électoraux, ont emprunté une voie qui mène tout droit au réformisme. C’est une des conséquences logiques des projets de « partis anticapitalistes larges » sans délimitation stratégique. C’est précisément cette ambiguïté stratégique qui alimente les courants qui cherchent à mener la liquidation de toute référence au marxisme jusqu’au bout en se fusionnant avec les réformistes de type Front de Gauche.
Le SU aussi s’enflamme pour SYRIZA
Mais malheureusement ce type de position est loin d’être l’apanage de la seule GA. C’est ce dont témoigne le soutien donné à SYRIZA par le Secrétariat Unifié (SU), le courant international dont faisait partie l’ex-LCR et dont quelques-uns de ses principaux dirigeants se trouvent au sein de la majorité actuelle du NPA. Dans une déclaration du 24 mai le Bureau Exécutif (BE) écrit : « Face à cette politique [d’austérité], la gauche radicale grecque, et en particulier SYRIZA qui a aujourd’hui une place centrale, défend un plan d’urgence autour de 5 points :
L’abolition des ‘mémorandum’, de toutes les mesures d’austérité et des contre-réformes du travail qui sont en train de détruire le pays.
La nationalisation des banques qui ont été largement payées par les aides publiques.
Le moratoire du paiement de la dette et un audit qui permettra de dénoncer et d’abolir la dette illégitime.
L’abolition de l’immunité des ministres.
La modification de la loi électorale qui a permis au PASOK et à Nea Dimokratia [ND] de gouverner au détriment de la population grecque et de faire sombrer le pays dans la crise.
La IVème Internationale appelle l’ensemble du mouvement ouvrier mondial, tous les indigné-e-s, toutes celles et tous ceux qui se réclament des idéaux de la gauche, à soutenir un tel programme d’urgence » (souligné par nous).
Cette position, soit dit au passage, aurait été adoptée sans même avoir pris la peine de consulter la section grecque du SU, l’OKDE-Spartakos, qui fait partie d’ANTARSYA et qui présentera à nouveau des listes lors du scrutin du 17 juin [6]. Mais à travers cette déclaration, le BE du SU prend un raccourci qui débouche tout droit sur une impasse réformiste. En effet, ce « programme d’urgence », que le BE du SU appelle à soutenir, est totalement insuffisant pour offrir une réponse pour les travailleurs et les masses face à la situation de crise dans laquelle se trouve le pays. Voyons cela de plus près.
Fini le mémorandum, fini « l’austérité » ?
La revendication de l’annulation des mémorandums et des mesures d’austérité qui ont été appliqués depuis le début de la crise est sans doute un des mots d’ordre fondamentaux dans la situation actuelle en Grèce. Mais l’annulation des mémorandums signifie-t-elle la fin de l’austérité et des sacrifices exigés aux travailleurs et aux masses de Grèce ? Les responsables de SYRIZA laissent planer le doute. Quant la journaliste d’Europe 1 lui a demandé si un gouvernement de SYRIZA demanderait lui aussi au peuple grec de se serrer la ceinture, Alexis Tsipras a répondu clairement que « oui, nous demandons des sacrifices, mais des sacrifices qui servent à quelque chose, parce que jusqu’à présent ces sacrifices n’ont servi absolument à rien » [7]. On pensera encore aux déclarations de Rena Dourou députée SYRIZA au Parlement grec, qui déclarait au Monde dans un entretien que « sans être contre l’assainissement de nos finances, nous revendiquons de tout renégocier dans une logique bien différente de la politique actuelle » [8]. De la même façon, dans le « nouveau programme économique » [9] de SYRIZA on insiste sur cette idée « d’assainissement des finances » de l’Etat : « SYRIZA soumettra une législation au Parlement d’un plan national pour le développement économique et social, la reconstruction de la production, la redistribution équitable des revenus et l’assainissement équitable des finances publiques » (souligné par nous). On sent là le vieux discours sur le « partage des sacrifices » en temps de crise si cher aux bureaucraties syndicales et autres dirigeants réformistes.
Qui a parlé de « nationalisation des banques » ?
Mais même dans le cadre d’un abandon complet des politiques de rigueur et de l’annulation des Mémorandums, pour que ces mesures prennent toute leur force, elles doivent être accompagnées d’autres mesures visant à autre chose qu’à un simple « un retour à la situation d’avant la crise ». En ce sens, la remise en cause des intérêts du capital financier est déterminante. Or, alors que l’on nous répétait que SYRIZA défendait la nationalisation du système bancaire sous contrôle des travailleurs, dans le « programme d’urgence en 5 points » du SU il est question de nationaliser seulement les banques ayant reçu de l’argent public (sans spécifier sous quelles conditions, rachat ou expropriation sans rachat ni indemnisation, ni sous quelles formes, sous contrôle des travailleurs ou pas). Autrement dit, si cette mesure était appliquée, il y aurait coexistence entre un « pôle bancaire public » et un autre privé, avec concurrence entre les deux, et tout ce que cela implique. Plus encore, ce « pôle bancaire public » serait pratiquement incapable d’assurer des crédits bon marché pour les travailleurs et les petits commerçants, écrasés par les dettes et les taux d’intérêt usuriers pratiquées par le privé. En outre, c’est une illusion de croire que l’on pourrait faire un simple audit de la dette sans la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs de tout le secteur bancaire qui s’en est rempli les poches et se trouve impliqué dans milles scandales de corruption, pots-de-vin et évasion fiscale au cours des dernières années.
Cependant, comme nous le soulignions plus haut, SYRIZA est en train « d’actualiser » et « d’adapter » son programme au fur et à mesure que les intentions de vote en sa faveur augmentent. Ainsi, dans le « nouveau programme économique » présenté le premier juin on peut lire que « SYRIZA ne s’oppose pas au programme de recapitalisation des banques, même si cela est bien différent de leur nationalisation. (…) Néanmoins, ce programme ne peut être interrompu au cours de cette phase de recapitalisation des banques sans un effondrement bancaire. SYRIZA n’est pas, par conséquent, en opposition à la recapitalisation des banques en conformité avec l’accord de prêt spécifique qui prend en charge cette recapitalisation. La seule différence étant que cela doit se faire avec les actions ordinaires, après un vote (et non sans un vote tel que décidé par le PASOK et la ND dans le cadre de leur gouvernement de coalition sous L. Papademos). La recapitalisation des banques par actions ordinaires, après un vote, se traduira par retour sous la propriété de l’État national. (…) Un gouvernement de gauche ne fera pas seulement que nationaliser les banques, mais les socialisera, ce qui signifie qu’elles seront sous contrôle du social et de l’Etat » (souligné par nous). Pour éviter « un effondrement bancaire », SYRIZA est prête à accepter « l’accord spécifique » pour la recapitalisation des banques, à savoir l’argent de la Troïka, ce qui entre en contradiction évidente avec son refus proclamé aux mémorandums. Ensuite, on apprend que les « nationalisations » ne seraient autre chose que le rachat de certaines banques à travers des actions ordinaires et nullement l’expropriation des banques sans indemnisation. Concernant le contrôle des travailleurs, on met en avance un très ambigu « contrôle social et de l’Etat ». Si le « contrôle social » reste à définir, on sait très bien ce que « contrôle de l’Etat » veut dire : l’administration par des technocrates de l’Etat bourgeois (car pour l’instant il n’est pas du tout question de remettre en cause celui-ci) désignés par le pouvoir politique.
La question de la nationalisation des entreprises stratégiques
Dans les cinq point sur lesquels le BE du SU fonde son soutien à SYRIZA, outre le fait que nulle part on ne parle de contrôle des travailleurs, on n’évoque même pas la question de la nationalisation des entreprises stratégiques de l’économie. Or, sans la nationalisation sous gestion des travailleurs des entreprises fondamentales, il est impossible d’apporter une réponse aux problèmes urgents des travailleurs de Grèce comme le chômage. Seul le partage des heures de travail pourrait en finir avec le chômage qui touche plus d’un million de personnes dans le pays, soit 21% de la population active. Mais sur ce point aussi, le nouveau programme économique de SYRIZA nous apporte quelques éclaircissements : « Une direction stratégique fondamentale du SYRIZA sera le contrôle de l’Etat des secteurs stratégiques de l’économie (par exemple l’énergie, les télécommunications, les chemins de fer, ports, aéroports, etc). Dans ce contexte, les entreprises stratégiques seront progressivement passées sous contrôle de l’Etat, que ce soient celles qui sont dans le processus de privatisation ou celles déjà privatisées (DEH, OTE, OSE, ELTA, EYDAP, transports publics, etc). Le calendrier, la manière, la vitesse et les moyens par lesquels le programme stratégique fondamental et non négociable se concrétisera, sera précisément déterminé par le gouvernement de la gauche sur la base des circonstances spécifiques, des capacités et des problèmes auquel il devra faire face » (souligné par nous). Tout d’abord, on voit qu’ici il n’est même plus question du vague « contrôle social » mais carrément d’un simple « contrôle de l’Etat », capitaliste il va sans dire, même avec un gouvernement de gauche. Ensuite, rien n’est dit sur les modalités ni sur les temps de ces nationalisations, sauf que ce « sera le gouvernement de la gauche » qui en décidera ultérieurement. Enfin, si ce plan venait à se concrétiser un jour, dans le meilleur des cas, on verrait coexister un secteur public limité à certaines branches de l’industrie (communications, transport et énergie) avec de grosses entreprises d’Etat (ou mixtes) dirigées par de haut fonctionnaires et où les travailleurs n’auraient même pas un relatif droit de regard ou de contrôle, aux côtés d’un secteur privé dominé par de grosses entreprises multinationales grecques ou étrangères.
Payer la « dette légitime » ?
Alors que l’exigence du paiement de la dette de l’Etat grec aux banquiers des puissances impérialistes de l’UE, à commencer la France et l’Allemagne, est utilisée comme prétexte pour appliquer des attaques terribles contre les masses en Grèce, le BE du SU se joint aux appels des réformistes qui demandent un moratoire sur le paiement de la dette et un audit pour payer « la dette légitime ». Car quand on dit que l’on veut « abolir la dette illégitime » ce n’est rien d’autre que de se prononcer pour le paiement de « la partie légitime » de la dette. Or, depuis quand les travailleurs doivent-ils répondre des dettes, même partielles, de l’Etat capitaliste, c’est-à-dire de l’Etat des bourgeois et des banquiers qui les maintiennent sous l’exploitation et l’oppression et qui maintenant sont en train de les mener à la barbarie ? On nous parle de dette illégitime et de dette légitime comme si les travailleurs et les couches populaires pouvaient décider et contrôler où l’Etat bourgeois investit ou sous quelles conditions il s’endette ! Mais même s’il s’agissait de considérer, ne serait-ce qu’une seconde, le remboursement de l’argent qui aurait servi à financer les budgets de la santé ou de l’éducation, en réalité cela fait longtemps déjà que cet argent a été remboursé à travers le paiement des taux d’intérêt.
Quand nous disons que c’est aux capitalistes de payer leur crise, cela veut aussi dire que les dettes des Etats des capitalistes relèvent de la bourgeoisie. Cela ne semble pas du tout être l’orientation de Tsipras. « SYRIZA entend annuler les accords de prêt, afin de remplacer leurs conditions onéreuses et de renégocier le processus d’annulation de la plus grande partie de la dette publique totale, pour que le reste soit remboursable (…) L’objectif de la négociation sera l’éradication de la plus grande partie de celle-ci et le remboursement du reste liée à la croissance avec de nouvelles conditions favorables », peut-on lire dans le nouveau programme économique. Mais attention, pour ceux qui estimerait que cela reste encore trop « radical », les « camarades » de Tsipras n’ont pas oublié une petite « clause » : « La manière, le calendrier, ainsi que tout l’aspect politique et juridique de cette condamnation et la renégociation des accords de prêt seront décidés et mis en œuvre par un gouvernement de gauche en fonction de sa capacité et des circonstances particulières ».
Les révolutionnaires restent indifférents face à l’euro et à l’UE ?
Une autre question centrale qui n’apparaît pas du tout dans les fameux « 5 points d’urgence », c’est la question du rapport d’un hypothétique « gouvernement de gauche » après le 17 juin avec les institutions impérialistes de l’UE et la « zone euro ». Et cela se comprend parfaitement puisque les dirigeants de SYRIZA n’arrêtent pas de clamer à qui veut bien l’entendre qu’ils sont pour le maintien du pays dans la zone euro et dans l’UE. En ce sens, dans la déclaration du BE du SU, on peut lire que « la crise n’est pas celle de la Grèce, mais bien celle de l’Union européenne soumise à la volonté du capital et des gouvernements à son service. C’est celle du mode de production capitaliste dans le monde entier. Ce n’est pas à la ‘Troïka’, mais au peuple grec de décider de la politique à suivre dans ce pays. (…) Ce n’est pas l’euro, ce sont les diktats de la ‘Troïka’ qu’il faut combattre aujourd’hui » (souligné par nous). Ici on voit que pour ne pas entrer en contradiction avec la ligne officielle du « champion de la gauche radicale », le BE du SU nous présente l’UE non pas comme un instrument de la « volonté du capital » mais comme une « victime » de celui-ci et de ses gouvernements. Ensuite, on essaye de nous bercer dans l’illusion selon laquelle les travailleurs de Grèce pourraient lutter conséquemment contre « les diktats de la Troïka » sans remettre en question l’appartenance du pays à la « zone euro », ou qu’en tout cas ce n’est pas « une lutte à l’ordre du jour », comme s’il s’agissait de deux luttes ou phases différentes.
Pourtant cette question n’est pas anodine et sans implications. Cela vaut pour tous les pays membres de la zone euro et de l’UE mais elle se pose en Grèce d’une façon particulière étant donnée la relation entre la participation à cette alliance inter-impérialiste et les privilèges que la bourgeoisie impérialiste grecque en tire. Ainsi, « l’adhésion à l’UE et à la zone euro constitue un choix stratégique des capitalistes grecs. C’est la voie concrète par laquelle le capitalisme grec s’est intégré dans la chaîne impérialiste globale. C’est le processus concret par lequel le capitalisme grec participe à la concurrence internationale et au partage de la plus-value et du profit. En conséquence, il ne peut y avoir aujourd’hui un programme et une réelle perspective révolutionnaire sans faire l’analyse des formes particulières que prennent la participation et le rôle du capitalisme grec dans la division capitaliste internationale du travail (…) Il ne fait aucun doute que la participation à l’UE et à la zone euro est la nouvelle ‘Grande Idée’ du capitalisme grec, au nom de laquelle ils appellent - surtout maintenant, en période de crise - les classes subalternes à subir les sacrifices terribles qui sont imposés au travers des Mémorandums et des Programmes de stabilité. Cette insertion dans l’UE habilite le capitalisme grec à jouer un rôle de force périphérique - un sous-impérialisme local - dans les Balkans et dans la Méditerranée orientale. La participation à l’UE a fait du capital grec le supplétif des grandes puissances impérialistes européennes et des Etats-Unis dans leurs interventions dans les Balkans et en Europe orientale (un exemple de cela est le fait que l’expansion de Coca-Cola dans ces régions se fait par le biais de la société grecque « 3E ») (…) L’introduction de l’euro a enrichi la classe dirigeante grecque. Elle a obtenu, avec une telle monnaie forte et des taux d’intérêts bas, les capitaux nécessaires pour prendre part aux juteuses privatisations des secteurs publics dans les pays de l’Europe orientale. Cela a fait de la Grèce, au cours de la dernière décennie, un pays exportateur de capitaux. Sans sa participation à l’UE et à la zone euro, la Grèce ne pourrait pas jouer un tel rôle dans la région » [10].
On voit alors toute la superficialité consistant à séparer la question de l’euro et l’UE des « diktats de la Troïka » et les intérêts de la bourgeoisie grecque. La participation de la Grèce à la zone euro et à l’UE est un instrument qu’a l’impérialisme grec (certes périphérique) pour participer à l’oppression des semi-colonies de la région. On comprend alors « pourquoi, jusqu’à présent, les think tanks bourgeois n’ont pas produit de stratégie alternative sur la manière de maîtriser la crise en incluant le scénario d’une sortie de l’euro et d’un retour à la monnaie nationale, la drachme, afin de doter le capitalisme grec des instruments de mise en œuvre d’une politique de rechange » [11]. Ainsi, la revendication de rester à tout prix dans la zone euro et l’UE avancée par SYRIZA non seulement n’est pas contradictoire avec les intérêts de la bourgeoisie grecque mais elle est fonctionnelle à ceux-ci !
Mais la foi dans les « valeurs européennes » et dans les « partenaires européens » de SYRIZA semble « inébranlable », au point de considérer pratiquement impossible une expulsion de la Grèce de la zone euro : « La possibilité de sortie d’un pays de l’euro est utilisée comme chantage dans la perspective de ces élections. Pour nous cette possibilité ne peut pas être le choix de nos partenaires, à moins qu’ils n’aient décidé de la destruction de l’euro et du démantèlement de la zone euro », écrit-on encore dans le programme économique. Le fait est qu’au fond SYRIZA partage un point programmatique important avec ND et le PASOK : maintenir la Grèce en tant « qu’Etat capitaliste viable » au sein de la zone euro. Alors que la droite essaye de montrer qu’elle serait mieux à même de défendre cette perspective, Tsipras et les dirigeants de sa coalition parient sur le fait que la peur qu’un secteur de la bourgeoisie impérialiste européenne ressent face à l’éventualité d’une catastrophe de type « Lehman Brothers » (voire pire) au sein de l’UE fasse qu’un gouvernement dirigé par SYRIZA devienne acceptable dans le cadre de la crise. En ce sens, les « clins d’œil » de Tsipras à l’élection de François Hollande en France, la présentant comme « un premier pas vers un changement de politique au sein de l’UE », ne sont pas du tout anodins.
Cela ne veut pas dire que, comme le font certains partis de gauche comme le PC stalinien grec (KKE) ou d’autres courants autres nationalistes bourgeois, que les marxistes révolutionnaires doivent revendiquer la rupture avec l’UE et l’euro au nom de la « souveraineté nationale ». Non. Nous défendons la rupture avec les institutions impérialistes internationales au nom de la révolution socialiste et dans la perspective de la conquête du pouvoir par les travailleurs. Autrement dit, pour le prolétariat, la seule rupture progressiste avec l’euro et l’UE ne peut être que la conséquence de sa lutte pour le renversement du capitalisme et pour la construction de son propre pouvoir. Une telle rupture avec l’UE, l’euro ainsi que les autres structures de l’impérialisme comme l’OTAN ou l’ONU, que seul un gouvernement ouvrier surgi d’une révolution socialiste victorieuse peut concrétiser, pourrait constituer un premier pas vers l’extension de la lutte révolutionnaire des travailleurs et des masses à travers le continent dans la perspective de la construction des Etats-Unis Socialistes d’Europe. Il est évident que la lutte du prolétariat européen aurait aussi un impact chez les travailleurs au Sud de la Méditerranée, déjà en plein processus révolutionnaire. Voilà le chemin le plus efficace pour lutter contre l’impérialisme et ses institutions internationales ainsi que contre les tendances réactionnaires nationalistes.
Les illusions par rapport à un « gouvernement de gauche » conciliateur avec l’impérialisme
Dans le cadre de ce soutien programmatique scandaleux, le BE du SU défend le mot d’ordre suivant : « Nous souhaitons que le peuple grec réussisse à imposer par ses votes et par ses mobilisations un gouvernement de toute la gauche sociale et politique qui refuse l’austérité, un gouvernement capable d’imposer l’annulation de la dette. C’est dans cette perspective que nous appelons au rassemblement de toutes les forces qui luttent contre l’austérité en Grèce — SYRIZA, ANTARSYA, KKE, les syndicats et les autres mouvements sociaux — autour d’un plan d’urgence » (souligné par nous).
Loin de contribuer à ce que des franges importantes du monde du travail et de la jeunesse avancent vers la conclusion que le seul programme à défendre face à l’austérité est un programme anticapitaliste et révolutionnaire, cet appel à la constitution d’un hypothétique « gouvernement de gauche » dirigé par SYRIZA sème des illusions sur une issue parlementaire et pacifique à la crise, sans s’opposer aux institutions impérialistes comme l’UE, ni toucher aux intérêts des capitalistes. Cette politique est ouvertement opportuniste, notamment face à la probabilité que l’approfondissement de la crise et de la lutte de classes développent des tendances ouvertement contre-révolutionnaires qui comptent avec le soutien de secteurs de la bourgeoisie et des classes moyennes effrayées. La progression du groupe néonazi Xrissy Avghi (Aube Dorée) n’est qu’une anticipation de cela.
Dans le meilleur des cas, on pourrait considérer que la revendication d’un « gouvernement de gauche » avancée par le BE du SU serait une déformation aberrante de la tactique du « gouvernement ouvrier et paysan » que Trotsky développe dans le « Programme de Transition » en tant qu’exigence lancée à l’égard des directions ouvrières réformistes ou petite-bourgeoises des masses en lutte (et non de phénomènes électoraux comme c’est le cas aujourd’hui en Grèce) dans le cadre d’une situation révolutionnaire (ce qui n’est pas encore le cas en Grèce). Cette exigence, chez Trotsky, a pour objectif que celles-ci rompent avec la bourgeoisie et prennent le pouvoir, et cette orientation est étroitement liée à l’impulsion donnée par le surgissement d’organes de double pouvoir de type « soviétiste ».
Dans le « Programme de Transition » Trotsky explique l’expérience de la Révolution d’Octobre où « d’avril à septembre 1917, les bolcheviks réclamèrent que les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks rompent avec la bourgeoisie libérale et prennent le pouvoir dans leurs propres mains. A cette condition, les bolcheviks promettaient aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires, représentants petits-bourgeois des ouvriers et des paysans, leur aide révolutionnaire contre la bourgeoisie ; ils se refusaient cependant catégoriquement, tant à entrer dans le gouvernement des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires qu’à porter la responsabilité politique de son activité. (…) …la revendication des bolcheviks, adressée aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires : "Rompez avec la bourgeoisie, prenez dans vos mains le pouvoir !", avait pour les masses une énorme valeur éducative. Le refus obstiné des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires de prendre le pouvoir, qui apparut si tragiquement dans les journées de Juillet, les perdit définitivement dans l’esprit du peuple et prépara la victoire des bolcheviks » [12] (souligné par nous). Comme on peut le voir, cette tactique avait avant tout pour objectif d’accélérer l’expérience des masses avec les réformistes et les attirer vers les révolutionnaires. C’est en ce sens que, tout en proposant leur soutien à un gouvernement des réformistes contre les attaques de la réaction bourgeoise, les bolcheviks refusaient catégoriquement de rentrer dans ce gouvernement [13]. Le SU fait tout le contraire lorsqu’il apporte un soutien programmatique à une option de gouvernement ouvertement réformiste. Et cela n’est pas un « détail ». C’est une question centrale notamment au moment où « des ex membres de la bureaucratie des gouvernements du PASOK (comme Katseli, ministre de l’économie et après ministre du travail sous le gouvernement pro-mémorandum de Papandréou, ou Kotsakas, aussi un ancien ministre et partenaire proche de Tsohatzopoulos, actuellement emprisonné pour corruption) sont rentrés dans les rangs de SYRIZA ou sont sur le point de le faire » [14] . Cela signifie que SYRIZA est peut-être même en train de se transformer en une force « front-populiste », c’est-à-dire de collaboration avec une fraction ou des éléments de la bourgeoisie qui encore hier appliquaient les plans d’austérité que SYRIZA prétend vouloir combattre [15].
De cette façon, le SU transforme une tactique pour accélérer l’expérience des masses avec les directions réformistes, dans des situations aiguës de la lutte de classes, en un soutien électoral à des candidatures et des programmes de collaboration de classe.
Pour une politique véritablement révolutionnaire
Les travailleurs et les jeunes grecs ont montré une grande volonté de résister et une grande combativité pour faire face aux plans d’austérité dans les rues. Certains secteur avancés mais minoritaires ont mené des expériences d’occupations, sur leur lieu de travail ou d’étude. Cependant, jusqu’à présent, ces mouvements ont été canalisés par une bureaucratie syndicale vendue aux partis bourgeois qui, avec des journées de grève isolées, ont empêché le développement d’une tendance à la grève générale. Le PC grec (KKE) porte une grande responsabilité dans cette situation. Avec sa politique combinant l’auto-proclamation et le sectarisme avec un programme réformiste et électoraliste, il a constitué un obstacle pour développer le front unique ouvrier [16].
Sans aucun doute, pour vaincre les plans de l’UE et de la bourgeoisie grecque il faut un programme révolutionnaire qui soit à l’hauteur de l’offensive des capitalistes. Ce programme doit combiner des mesures d’urgence, comme l’annulation de la dette et des programmes d’austérité, avec des mesures transitoires, comme la nationalisation des banques sous contrôle des travailleurs, l’expropriation des grands groupes capitalistes, dans la perspective d’imposer un gouvernement ouvrier et populaire basé sur des organismes de démocratie ouvrière. Ce serait un premier pas dans la lutte pour les Etats-Unis Socialistes d’Europe.
08/06/12
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[1] Pour une analyse des résultats des élections du 6 mai en Grèce voir « Effondrement du régime, radicalisation électorale à gauche et menace fasciste croissante », 10/05/12, http://www.ccr4.org/Effondrement-du...).
[2] Voir M. Skoufoglou, « The Pendulum », 03/06/12, (http://4thinternational.blogspot.fr...).
[3] Voir par exemple le texte cosigné par Etienne Balibar, Michaël Löwy et Eleni Varikas, « L’avenir de l’Europe se joue en Grèce ». Les auteurs soutiennent que « cette gauche [SYRIZA] est profondément européenne. Elle n’a aucune intention de quitter l’euro, mais refuse catégoriquement le Mémorandum imposé par la Troïka, et accepté par les gouvernements grecs qui se sont succédé les dernières années : le Pasok, la Nouvelle Démocratie, et celui « d’unité nationale » avec l’extrême droite. Elle propose des alternatives concrètes, réalistes et immédiatement applicables : un moratoire sur la dette, suivi d’un audit international, pour vérifier sa légitimité ; la mise sous contrôle social des banques ; la suppression des mesures antisociales prises par les gouvernements signataires du Mémorandum. Appuyée sur un large spectre de la gauche démocratique, les mouvements sociaux, des indignés, des travailleurs en lutte, des réseaux de défense des immigrés, les groupes féministes, queer, écologistes, elle a réussi à devenir la deuxième force politique du pays. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait », dirait Mark Twain. (…) Il est urgent de soutenir la gauche radicale grecque, et l’élan démocratique, antifasciste et unitaire qui la porte. Elle est, en ce moment, à la pointe du combat pour sortir la Grèce, et par suite, l’Europe, du cauchemar de l’austérité néo-libérale » (http://blogs.mediapart.fr/edition/l...). Un autre soutien de taille pour SYRIZA est venu de l’intellectuel slovène Slavoj Žižek.
[4] Voir « Solidarité avec le peuple grec, soutien à Syriza ! », (http://www.gauche-anticapitaliste.o...).
[5] Voir J. Chingo, « Les limites de Mélenchon et les tendances liquidatrices au sein de l’extrême gauche », 25/04/12, (http://www.ccr4.org/Les-limites-du-...).
[6] Voir A. Kloke, « Answer to the statement of the FI on Greece » (http://4thinternational.blogspot.fr...).
[7] Interview d’A. Tsipras par A. Chabot, Europe 1, 21/05/12.
[8] Le Monde, « La rigueur n’est pas la condition sine qua non de l’appartenance à l’euro », 26/05/12. Rena Dourou ainsi que Liana Kaneli, députée du PC grec (KKE) ont été toutes deux violemment agressées par le 6 juin par Ilias Kassidiaris, porte-parole du groupe néo-nazi qui a fait son entrée au parlement en mai, Xrissy Avghi (Aube Dorée).
[9] Voir « SYRIZA : le manifeste économique pour les prochaines élections » (http://www.okeanews.fr/syriza-le-ma...).
[10] Voir A. Pantelis, M. Zeta et K. Kostas, « La gauche grecque et la question de l’Union européenne. Sur la sortie de l’euro et le désengagement anticapitaliste de l’UE », 05/01/12 (http://www.europe-solidaire.org/spi...).
[11] Id.
[12] L. Trotsky, « Programme de transition », 1938, (http://www.marxists.org/francais/tr...).
[13] Ce n’est pas le cas du BE du SU qui appelle à la formation d’un gouvernement de la « gauche sociale et politique » (SYRIZA, ANTARSYA, KKE, etc.), c’est-à-dire un gouvernement où les révolutionnaires gouverneraient avec les réformistes.
[14] M. Skoufoglou, art. cit.
[15] Certains articles de camarades du NPA ont circulé par rapport à la question de SYRIZA et la situation en Grèce. Nous nous retrouvons sur certains points développés par Jean-Philippe Divès (« Les anticapitalistes et Syriza » http://www.europe-solidaire.org/spi...) ou Pascal Morsu (« Grèce : après le 6 mai... »). Mais de façon étonnante ces camarades évoquent, de deux manières différentes, l’hypothèse « la moins probable » développée par Trotsky dans le « Programme de Transition » pour l’appliquer à SYRIZA, c’est-à-dire celle où Trotsky évoque la possibilité que des directions petite-bourgeoises aillent plus loin que ce qu’elles auraient voulu dans la rupture avec la bourgeoisie. Pour Morsu, le fait que SYRIZA ait refusé de participer à un « gouvernement technique » avec les partis bourgeois pro-mémorandum serait déjà une « nouvelle illustration de la fameuse remarque du programme de la IV° Internationale » ; alors que pour Divès c’est une perspective pour laquelle il faudrait se préparer dans un futur proche. De notre point de vue, cette hypothèse est assez peu probable. Comme nous l’avons souligné, ce sont les « hypothèses les plus probables » évoquées par Trotsky qui risquent de se produire en Grèce, à savoir que SYRIZA évolue de plus en plus vers une sorte de Front Populaire, qui n’ira pas « plus loin », pour reprendre l’expression deTrotsky, mais risque de devenir un des principaux obstacles au développement de la révolution en Grèce.
[16] Un tel front de tous les secteurs des travailleurs, c’est-à-dire incluant aussi les travailleurs immigrés ou sans-papiers qui représentent sans doute une des franges les plus exploitées et marginalisées de la société grecque, n’est nullement dans les projets de SYRIZA non plus. Bien au contraire, même sur le thème de la défense des sans-papiers, qui était l’une des cibles préférées des partis bourgeois contre SYRIZA, la coalition de la gauche radicale grecque est en train de tempérer son discours. On songera au maire soutenu par SYRIZA de Patras, une grande ville de la côté occidentale qui fait face à l’Italie. A la suite d’une attaque fasciste perpétrée par une milice de l’Aube Dorée contre des travailleurs sans-papiers, le maire n’a pas eu de meilleure idée que d’exiger plus de policiers afin de « résoudre la question des clandestins ». Au sein de SYRIZA, certains demanderaient de moins parler de la question des sans-papiers, afin de « ne pas perdre de voix » !
Les révolutionnaires face à SYRIZA
Philippe Alcoy
Source: http://www.ccr4.org/Les-revolutionnaires-face-a-SYRIZA
Le score historique de SYRIZA aux élections de mai en Grèce, la possibilité d’un gouvernement emmené par Alexis Tsipras dans les prochaines semaines, voilà qui réactualise le débat au sujet de la position des révolutionnaires par rapport aux forces de « la gauche de la gauche ». Et ce d’autant plus qu’à mesure où les échéances électorales du 17 juin s’approchent, SYRIZA met de plus en plus d’eau dans son vin…
Lors des élections législatives du 6 mai en Grèce, l’échec cuisant des deux piliers du bipartisme grec, le PASOK et Nouvelle Démocratie (ND) ainsi que l’éparpillement des voix en directions de partis jusque-là périphériques ont révélé la crise profonde du régime politique instauré à la chute de la dictature des colonels en 1974 [1]. Ces élections ont également consacré la coalition de la « gauche radicale », SYRIZA, qui est arrivée en deuxième position avec près de 17% des voix, un score historique.
SYRIZA présentait à ces élections un programme clairement réformiste et une formule de pouvoir floue : pour la formation d’un « gouvernement de gauche ». Malgré l’ambiguïté de cette formule, elle lui a permis d’attirer les voix de beaucoup de travailleurs et de jeunes qui cherchaient une alternative à la politique d’austérité appliquée par les « partis traditionnels » du régime, notamment à la gauche de la social-démocratie grecque, le PASOK. Quant au programme de SYRIZA, « plus conservateur et droitier que celui du PASOK quand il a pris le pouvoir pour la première fois en 1981 » [2], il a connu une évolution de plus en plus droitière depuis son « succès électoral » de mai. En effet, même si le programme de SYRIZA est, depuis toujours, dans ses grandes lignes, essentiellement réformiste, la pression électorale de juin change la donne. La possibilité de devenir la première force électorale du pays à l’issue des législatives du 17 juin et, par conséquent, d’être en mesure de former un « gouvernement de gauche » pousse les dirigeants de SYRIZA à se présenter comme une « gauche responsable » et acceptable pour les marchés et « les partenaires européens » de la Grèce. En ce sens, ce n’est pas un hasard si Alexis Tsipras, le leader de SYRIZA, lors de son déplacement à Paris le 21 mai, se défendait d’être un dirigeant d’« extrême gauche » sur l’antenne d’Europe. « Je tiens à dire que je ne suis pas un dirigeant de parti d’extrême gauche. Je suis un dirigeant d’un parti démocratique de la gauche qui se trouve au centre de la vie politique grecque et dont les aspirations expriment celles de la grande majorité de la société grecque ».
La Gauche Anticapitaliste, fidèle soutien de Tsipras…
Evidemment, ce succès électoral de SYRIZA a été présenté comme le « modèle à suivre » par toute une gamme de dirigeants politiques, à commencer par ceux du Front de Gauche évidemment ou encore des intellectuels réformistes, altermondialistes ou anti-néolibéraux [3] à la recherche de « raccourcis électoraux » vers « le peuple ». Mais le « phénomène (électoral) SYRIZA » a aussi ébloui les dirigeants de la « Gauche Anticapitaliste » (le « courant unitaire pour l’écosocialisme » du NPA), qui dans un communiqué du 24 mai écrivaient : « Aujourd’hui, en Grèce comme ailleurs, nous devons être de ces forces de la gauche radicale qui créent l’espoir. Nous devons en être pour contribuer à la construction d’un rapport de force avec le pouvoir et pour peser dans les débats centraux », en ajoutant dans leur projet de résolution de CPN que cette « démarche donne à voir ce que pourrait être une démarche révolutionnaire moderne ». Et au passage ils lançaient une critique lapidaire à ANTARSYA, coalition de groupes anticapitalistes se situant à l’extrême gauche de l’échiquier politique grec, en déclarant que celle-ci « [étant] obnubilée par la primauté de la revendication de sortie de l’euro, ne représente pas une solution crédible aux souffrances de la population. Cantonnée à 1,2%, elle refuse d’affronter les enjeux de la période puisqu’elle répond aux sollicitations de SYRIZA par un vague ‘on se retrouvera dans les luttes’ » [4]. En plus de persister dans leur méthode réformiste d’évaluation de la « valeur » des courants politiques à travers leurs résultats électoraux, les dirigeants de la GA dénoncent ce qu’ils estiment comme une « idée fixe » chez ANTARSYA, la sortie de l’euro, sans rien dire d’une autre idée fixe, de SYRIZA celle-là, qui consiste à vouloir rester ancrés et dans la zone euro, et plus largement, dans l’UE. Ces critiques de droite de la GA à l’encontre d’ANTARSYA, comme celles, d’ailleurs, à l’encontre de la campagne de Philippe Poutou et du NPA après le premier tour des présidentielles [5], indiquent combien les dirigeants de ce courant, impressionnés par des résultats électoraux, ont emprunté une voie qui mène tout droit au réformisme. C’est une des conséquences logiques des projets de « partis anticapitalistes larges » sans délimitation stratégique. C’est précisément cette ambiguïté stratégique qui alimente les courants qui cherchent à mener la liquidation de toute référence au marxisme jusqu’au bout en se fusionnant avec les réformistes de type Front de Gauche.
Le SU aussi s’enflamme pour SYRIZA
Mais malheureusement ce type de position est loin d’être l’apanage de la seule GA. C’est ce dont témoigne le soutien donné à SYRIZA par le Secrétariat Unifié (SU), le courant international dont faisait partie l’ex-LCR et dont quelques-uns de ses principaux dirigeants se trouvent au sein de la majorité actuelle du NPA. Dans une déclaration du 24 mai le Bureau Exécutif (BE) écrit : « Face à cette politique [d’austérité], la gauche radicale grecque, et en particulier SYRIZA qui a aujourd’hui une place centrale, défend un plan d’urgence autour de 5 points :
L’abolition des ‘mémorandum’, de toutes les mesures d’austérité et des contre-réformes du travail qui sont en train de détruire le pays.
La nationalisation des banques qui ont été largement payées par les aides publiques.
Le moratoire du paiement de la dette et un audit qui permettra de dénoncer et d’abolir la dette illégitime.
L’abolition de l’immunité des ministres.
La modification de la loi électorale qui a permis au PASOK et à Nea Dimokratia [ND] de gouverner au détriment de la population grecque et de faire sombrer le pays dans la crise.
La IVème Internationale appelle l’ensemble du mouvement ouvrier mondial, tous les indigné-e-s, toutes celles et tous ceux qui se réclament des idéaux de la gauche, à soutenir un tel programme d’urgence » (souligné par nous).
Cette position, soit dit au passage, aurait été adoptée sans même avoir pris la peine de consulter la section grecque du SU, l’OKDE-Spartakos, qui fait partie d’ANTARSYA et qui présentera à nouveau des listes lors du scrutin du 17 juin [6]. Mais à travers cette déclaration, le BE du SU prend un raccourci qui débouche tout droit sur une impasse réformiste. En effet, ce « programme d’urgence », que le BE du SU appelle à soutenir, est totalement insuffisant pour offrir une réponse pour les travailleurs et les masses face à la situation de crise dans laquelle se trouve le pays. Voyons cela de plus près.
Fini le mémorandum, fini « l’austérité » ?
La revendication de l’annulation des mémorandums et des mesures d’austérité qui ont été appliqués depuis le début de la crise est sans doute un des mots d’ordre fondamentaux dans la situation actuelle en Grèce. Mais l’annulation des mémorandums signifie-t-elle la fin de l’austérité et des sacrifices exigés aux travailleurs et aux masses de Grèce ? Les responsables de SYRIZA laissent planer le doute. Quant la journaliste d’Europe 1 lui a demandé si un gouvernement de SYRIZA demanderait lui aussi au peuple grec de se serrer la ceinture, Alexis Tsipras a répondu clairement que « oui, nous demandons des sacrifices, mais des sacrifices qui servent à quelque chose, parce que jusqu’à présent ces sacrifices n’ont servi absolument à rien » [7]. On pensera encore aux déclarations de Rena Dourou députée SYRIZA au Parlement grec, qui déclarait au Monde dans un entretien que « sans être contre l’assainissement de nos finances, nous revendiquons de tout renégocier dans une logique bien différente de la politique actuelle » [8]. De la même façon, dans le « nouveau programme économique » [9] de SYRIZA on insiste sur cette idée « d’assainissement des finances » de l’Etat : « SYRIZA soumettra une législation au Parlement d’un plan national pour le développement économique et social, la reconstruction de la production, la redistribution équitable des revenus et l’assainissement équitable des finances publiques » (souligné par nous). On sent là le vieux discours sur le « partage des sacrifices » en temps de crise si cher aux bureaucraties syndicales et autres dirigeants réformistes.
Qui a parlé de « nationalisation des banques » ?
Mais même dans le cadre d’un abandon complet des politiques de rigueur et de l’annulation des Mémorandums, pour que ces mesures prennent toute leur force, elles doivent être accompagnées d’autres mesures visant à autre chose qu’à un simple « un retour à la situation d’avant la crise ». En ce sens, la remise en cause des intérêts du capital financier est déterminante. Or, alors que l’on nous répétait que SYRIZA défendait la nationalisation du système bancaire sous contrôle des travailleurs, dans le « programme d’urgence en 5 points » du SU il est question de nationaliser seulement les banques ayant reçu de l’argent public (sans spécifier sous quelles conditions, rachat ou expropriation sans rachat ni indemnisation, ni sous quelles formes, sous contrôle des travailleurs ou pas). Autrement dit, si cette mesure était appliquée, il y aurait coexistence entre un « pôle bancaire public » et un autre privé, avec concurrence entre les deux, et tout ce que cela implique. Plus encore, ce « pôle bancaire public » serait pratiquement incapable d’assurer des crédits bon marché pour les travailleurs et les petits commerçants, écrasés par les dettes et les taux d’intérêt usuriers pratiquées par le privé. En outre, c’est une illusion de croire que l’on pourrait faire un simple audit de la dette sans la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs de tout le secteur bancaire qui s’en est rempli les poches et se trouve impliqué dans milles scandales de corruption, pots-de-vin et évasion fiscale au cours des dernières années.
Cependant, comme nous le soulignions plus haut, SYRIZA est en train « d’actualiser » et « d’adapter » son programme au fur et à mesure que les intentions de vote en sa faveur augmentent. Ainsi, dans le « nouveau programme économique » présenté le premier juin on peut lire que « SYRIZA ne s’oppose pas au programme de recapitalisation des banques, même si cela est bien différent de leur nationalisation. (…) Néanmoins, ce programme ne peut être interrompu au cours de cette phase de recapitalisation des banques sans un effondrement bancaire. SYRIZA n’est pas, par conséquent, en opposition à la recapitalisation des banques en conformité avec l’accord de prêt spécifique qui prend en charge cette recapitalisation. La seule différence étant que cela doit se faire avec les actions ordinaires, après un vote (et non sans un vote tel que décidé par le PASOK et la ND dans le cadre de leur gouvernement de coalition sous L. Papademos). La recapitalisation des banques par actions ordinaires, après un vote, se traduira par retour sous la propriété de l’État national. (…) Un gouvernement de gauche ne fera pas seulement que nationaliser les banques, mais les socialisera, ce qui signifie qu’elles seront sous contrôle du social et de l’Etat » (souligné par nous). Pour éviter « un effondrement bancaire », SYRIZA est prête à accepter « l’accord spécifique » pour la recapitalisation des banques, à savoir l’argent de la Troïka, ce qui entre en contradiction évidente avec son refus proclamé aux mémorandums. Ensuite, on apprend que les « nationalisations » ne seraient autre chose que le rachat de certaines banques à travers des actions ordinaires et nullement l’expropriation des banques sans indemnisation. Concernant le contrôle des travailleurs, on met en avance un très ambigu « contrôle social et de l’Etat ». Si le « contrôle social » reste à définir, on sait très bien ce que « contrôle de l’Etat » veut dire : l’administration par des technocrates de l’Etat bourgeois (car pour l’instant il n’est pas du tout question de remettre en cause celui-ci) désignés par le pouvoir politique.
La question de la nationalisation des entreprises stratégiques
Dans les cinq point sur lesquels le BE du SU fonde son soutien à SYRIZA, outre le fait que nulle part on ne parle de contrôle des travailleurs, on n’évoque même pas la question de la nationalisation des entreprises stratégiques de l’économie. Or, sans la nationalisation sous gestion des travailleurs des entreprises fondamentales, il est impossible d’apporter une réponse aux problèmes urgents des travailleurs de Grèce comme le chômage. Seul le partage des heures de travail pourrait en finir avec le chômage qui touche plus d’un million de personnes dans le pays, soit 21% de la population active. Mais sur ce point aussi, le nouveau programme économique de SYRIZA nous apporte quelques éclaircissements : « Une direction stratégique fondamentale du SYRIZA sera le contrôle de l’Etat des secteurs stratégiques de l’économie (par exemple l’énergie, les télécommunications, les chemins de fer, ports, aéroports, etc). Dans ce contexte, les entreprises stratégiques seront progressivement passées sous contrôle de l’Etat, que ce soient celles qui sont dans le processus de privatisation ou celles déjà privatisées (DEH, OTE, OSE, ELTA, EYDAP, transports publics, etc). Le calendrier, la manière, la vitesse et les moyens par lesquels le programme stratégique fondamental et non négociable se concrétisera, sera précisément déterminé par le gouvernement de la gauche sur la base des circonstances spécifiques, des capacités et des problèmes auquel il devra faire face » (souligné par nous). Tout d’abord, on voit qu’ici il n’est même plus question du vague « contrôle social » mais carrément d’un simple « contrôle de l’Etat », capitaliste il va sans dire, même avec un gouvernement de gauche. Ensuite, rien n’est dit sur les modalités ni sur les temps de ces nationalisations, sauf que ce « sera le gouvernement de la gauche » qui en décidera ultérieurement. Enfin, si ce plan venait à se concrétiser un jour, dans le meilleur des cas, on verrait coexister un secteur public limité à certaines branches de l’industrie (communications, transport et énergie) avec de grosses entreprises d’Etat (ou mixtes) dirigées par de haut fonctionnaires et où les travailleurs n’auraient même pas un relatif droit de regard ou de contrôle, aux côtés d’un secteur privé dominé par de grosses entreprises multinationales grecques ou étrangères.
Payer la « dette légitime » ?
Alors que l’exigence du paiement de la dette de l’Etat grec aux banquiers des puissances impérialistes de l’UE, à commencer la France et l’Allemagne, est utilisée comme prétexte pour appliquer des attaques terribles contre les masses en Grèce, le BE du SU se joint aux appels des réformistes qui demandent un moratoire sur le paiement de la dette et un audit pour payer « la dette légitime ». Car quand on dit que l’on veut « abolir la dette illégitime » ce n’est rien d’autre que de se prononcer pour le paiement de « la partie légitime » de la dette. Or, depuis quand les travailleurs doivent-ils répondre des dettes, même partielles, de l’Etat capitaliste, c’est-à-dire de l’Etat des bourgeois et des banquiers qui les maintiennent sous l’exploitation et l’oppression et qui maintenant sont en train de les mener à la barbarie ? On nous parle de dette illégitime et de dette légitime comme si les travailleurs et les couches populaires pouvaient décider et contrôler où l’Etat bourgeois investit ou sous quelles conditions il s’endette ! Mais même s’il s’agissait de considérer, ne serait-ce qu’une seconde, le remboursement de l’argent qui aurait servi à financer les budgets de la santé ou de l’éducation, en réalité cela fait longtemps déjà que cet argent a été remboursé à travers le paiement des taux d’intérêt.
Quand nous disons que c’est aux capitalistes de payer leur crise, cela veut aussi dire que les dettes des Etats des capitalistes relèvent de la bourgeoisie. Cela ne semble pas du tout être l’orientation de Tsipras. « SYRIZA entend annuler les accords de prêt, afin de remplacer leurs conditions onéreuses et de renégocier le processus d’annulation de la plus grande partie de la dette publique totale, pour que le reste soit remboursable (…) L’objectif de la négociation sera l’éradication de la plus grande partie de celle-ci et le remboursement du reste liée à la croissance avec de nouvelles conditions favorables », peut-on lire dans le nouveau programme économique. Mais attention, pour ceux qui estimerait que cela reste encore trop « radical », les « camarades » de Tsipras n’ont pas oublié une petite « clause » : « La manière, le calendrier, ainsi que tout l’aspect politique et juridique de cette condamnation et la renégociation des accords de prêt seront décidés et mis en œuvre par un gouvernement de gauche en fonction de sa capacité et des circonstances particulières ».
Les révolutionnaires restent indifférents face à l’euro et à l’UE ?
Une autre question centrale qui n’apparaît pas du tout dans les fameux « 5 points d’urgence », c’est la question du rapport d’un hypothétique « gouvernement de gauche » après le 17 juin avec les institutions impérialistes de l’UE et la « zone euro ». Et cela se comprend parfaitement puisque les dirigeants de SYRIZA n’arrêtent pas de clamer à qui veut bien l’entendre qu’ils sont pour le maintien du pays dans la zone euro et dans l’UE. En ce sens, dans la déclaration du BE du SU, on peut lire que « la crise n’est pas celle de la Grèce, mais bien celle de l’Union européenne soumise à la volonté du capital et des gouvernements à son service. C’est celle du mode de production capitaliste dans le monde entier. Ce n’est pas à la ‘Troïka’, mais au peuple grec de décider de la politique à suivre dans ce pays. (…) Ce n’est pas l’euro, ce sont les diktats de la ‘Troïka’ qu’il faut combattre aujourd’hui » (souligné par nous). Ici on voit que pour ne pas entrer en contradiction avec la ligne officielle du « champion de la gauche radicale », le BE du SU nous présente l’UE non pas comme un instrument de la « volonté du capital » mais comme une « victime » de celui-ci et de ses gouvernements. Ensuite, on essaye de nous bercer dans l’illusion selon laquelle les travailleurs de Grèce pourraient lutter conséquemment contre « les diktats de la Troïka » sans remettre en question l’appartenance du pays à la « zone euro », ou qu’en tout cas ce n’est pas « une lutte à l’ordre du jour », comme s’il s’agissait de deux luttes ou phases différentes.
Pourtant cette question n’est pas anodine et sans implications. Cela vaut pour tous les pays membres de la zone euro et de l’UE mais elle se pose en Grèce d’une façon particulière étant donnée la relation entre la participation à cette alliance inter-impérialiste et les privilèges que la bourgeoisie impérialiste grecque en tire. Ainsi, « l’adhésion à l’UE et à la zone euro constitue un choix stratégique des capitalistes grecs. C’est la voie concrète par laquelle le capitalisme grec s’est intégré dans la chaîne impérialiste globale. C’est le processus concret par lequel le capitalisme grec participe à la concurrence internationale et au partage de la plus-value et du profit. En conséquence, il ne peut y avoir aujourd’hui un programme et une réelle perspective révolutionnaire sans faire l’analyse des formes particulières que prennent la participation et le rôle du capitalisme grec dans la division capitaliste internationale du travail (…) Il ne fait aucun doute que la participation à l’UE et à la zone euro est la nouvelle ‘Grande Idée’ du capitalisme grec, au nom de laquelle ils appellent - surtout maintenant, en période de crise - les classes subalternes à subir les sacrifices terribles qui sont imposés au travers des Mémorandums et des Programmes de stabilité. Cette insertion dans l’UE habilite le capitalisme grec à jouer un rôle de force périphérique - un sous-impérialisme local - dans les Balkans et dans la Méditerranée orientale. La participation à l’UE a fait du capital grec le supplétif des grandes puissances impérialistes européennes et des Etats-Unis dans leurs interventions dans les Balkans et en Europe orientale (un exemple de cela est le fait que l’expansion de Coca-Cola dans ces régions se fait par le biais de la société grecque « 3E ») (…) L’introduction de l’euro a enrichi la classe dirigeante grecque. Elle a obtenu, avec une telle monnaie forte et des taux d’intérêts bas, les capitaux nécessaires pour prendre part aux juteuses privatisations des secteurs publics dans les pays de l’Europe orientale. Cela a fait de la Grèce, au cours de la dernière décennie, un pays exportateur de capitaux. Sans sa participation à l’UE et à la zone euro, la Grèce ne pourrait pas jouer un tel rôle dans la région » [10].
On voit alors toute la superficialité consistant à séparer la question de l’euro et l’UE des « diktats de la Troïka » et les intérêts de la bourgeoisie grecque. La participation de la Grèce à la zone euro et à l’UE est un instrument qu’a l’impérialisme grec (certes périphérique) pour participer à l’oppression des semi-colonies de la région. On comprend alors « pourquoi, jusqu’à présent, les think tanks bourgeois n’ont pas produit de stratégie alternative sur la manière de maîtriser la crise en incluant le scénario d’une sortie de l’euro et d’un retour à la monnaie nationale, la drachme, afin de doter le capitalisme grec des instruments de mise en œuvre d’une politique de rechange » [11]. Ainsi, la revendication de rester à tout prix dans la zone euro et l’UE avancée par SYRIZA non seulement n’est pas contradictoire avec les intérêts de la bourgeoisie grecque mais elle est fonctionnelle à ceux-ci !
Mais la foi dans les « valeurs européennes » et dans les « partenaires européens » de SYRIZA semble « inébranlable », au point de considérer pratiquement impossible une expulsion de la Grèce de la zone euro : « La possibilité de sortie d’un pays de l’euro est utilisée comme chantage dans la perspective de ces élections. Pour nous cette possibilité ne peut pas être le choix de nos partenaires, à moins qu’ils n’aient décidé de la destruction de l’euro et du démantèlement de la zone euro », écrit-on encore dans le programme économique. Le fait est qu’au fond SYRIZA partage un point programmatique important avec ND et le PASOK : maintenir la Grèce en tant « qu’Etat capitaliste viable » au sein de la zone euro. Alors que la droite essaye de montrer qu’elle serait mieux à même de défendre cette perspective, Tsipras et les dirigeants de sa coalition parient sur le fait que la peur qu’un secteur de la bourgeoisie impérialiste européenne ressent face à l’éventualité d’une catastrophe de type « Lehman Brothers » (voire pire) au sein de l’UE fasse qu’un gouvernement dirigé par SYRIZA devienne acceptable dans le cadre de la crise. En ce sens, les « clins d’œil » de Tsipras à l’élection de François Hollande en France, la présentant comme « un premier pas vers un changement de politique au sein de l’UE », ne sont pas du tout anodins.
Cela ne veut pas dire que, comme le font certains partis de gauche comme le PC stalinien grec (KKE) ou d’autres courants autres nationalistes bourgeois, que les marxistes révolutionnaires doivent revendiquer la rupture avec l’UE et l’euro au nom de la « souveraineté nationale ». Non. Nous défendons la rupture avec les institutions impérialistes internationales au nom de la révolution socialiste et dans la perspective de la conquête du pouvoir par les travailleurs. Autrement dit, pour le prolétariat, la seule rupture progressiste avec l’euro et l’UE ne peut être que la conséquence de sa lutte pour le renversement du capitalisme et pour la construction de son propre pouvoir. Une telle rupture avec l’UE, l’euro ainsi que les autres structures de l’impérialisme comme l’OTAN ou l’ONU, que seul un gouvernement ouvrier surgi d’une révolution socialiste victorieuse peut concrétiser, pourrait constituer un premier pas vers l’extension de la lutte révolutionnaire des travailleurs et des masses à travers le continent dans la perspective de la construction des Etats-Unis Socialistes d’Europe. Il est évident que la lutte du prolétariat européen aurait aussi un impact chez les travailleurs au Sud de la Méditerranée, déjà en plein processus révolutionnaire. Voilà le chemin le plus efficace pour lutter contre l’impérialisme et ses institutions internationales ainsi que contre les tendances réactionnaires nationalistes.
Les illusions par rapport à un « gouvernement de gauche » conciliateur avec l’impérialisme
Dans le cadre de ce soutien programmatique scandaleux, le BE du SU défend le mot d’ordre suivant : « Nous souhaitons que le peuple grec réussisse à imposer par ses votes et par ses mobilisations un gouvernement de toute la gauche sociale et politique qui refuse l’austérité, un gouvernement capable d’imposer l’annulation de la dette. C’est dans cette perspective que nous appelons au rassemblement de toutes les forces qui luttent contre l’austérité en Grèce — SYRIZA, ANTARSYA, KKE, les syndicats et les autres mouvements sociaux — autour d’un plan d’urgence » (souligné par nous).
Loin de contribuer à ce que des franges importantes du monde du travail et de la jeunesse avancent vers la conclusion que le seul programme à défendre face à l’austérité est un programme anticapitaliste et révolutionnaire, cet appel à la constitution d’un hypothétique « gouvernement de gauche » dirigé par SYRIZA sème des illusions sur une issue parlementaire et pacifique à la crise, sans s’opposer aux institutions impérialistes comme l’UE, ni toucher aux intérêts des capitalistes. Cette politique est ouvertement opportuniste, notamment face à la probabilité que l’approfondissement de la crise et de la lutte de classes développent des tendances ouvertement contre-révolutionnaires qui comptent avec le soutien de secteurs de la bourgeoisie et des classes moyennes effrayées. La progression du groupe néonazi Xrissy Avghi (Aube Dorée) n’est qu’une anticipation de cela.
Dans le meilleur des cas, on pourrait considérer que la revendication d’un « gouvernement de gauche » avancée par le BE du SU serait une déformation aberrante de la tactique du « gouvernement ouvrier et paysan » que Trotsky développe dans le « Programme de Transition » en tant qu’exigence lancée à l’égard des directions ouvrières réformistes ou petite-bourgeoises des masses en lutte (et non de phénomènes électoraux comme c’est le cas aujourd’hui en Grèce) dans le cadre d’une situation révolutionnaire (ce qui n’est pas encore le cas en Grèce). Cette exigence, chez Trotsky, a pour objectif que celles-ci rompent avec la bourgeoisie et prennent le pouvoir, et cette orientation est étroitement liée à l’impulsion donnée par le surgissement d’organes de double pouvoir de type « soviétiste ».
Dans le « Programme de Transition » Trotsky explique l’expérience de la Révolution d’Octobre où « d’avril à septembre 1917, les bolcheviks réclamèrent que les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks rompent avec la bourgeoisie libérale et prennent le pouvoir dans leurs propres mains. A cette condition, les bolcheviks promettaient aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires, représentants petits-bourgeois des ouvriers et des paysans, leur aide révolutionnaire contre la bourgeoisie ; ils se refusaient cependant catégoriquement, tant à entrer dans le gouvernement des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires qu’à porter la responsabilité politique de son activité. (…) …la revendication des bolcheviks, adressée aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires : "Rompez avec la bourgeoisie, prenez dans vos mains le pouvoir !", avait pour les masses une énorme valeur éducative. Le refus obstiné des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires de prendre le pouvoir, qui apparut si tragiquement dans les journées de Juillet, les perdit définitivement dans l’esprit du peuple et prépara la victoire des bolcheviks » [12] (souligné par nous). Comme on peut le voir, cette tactique avait avant tout pour objectif d’accélérer l’expérience des masses avec les réformistes et les attirer vers les révolutionnaires. C’est en ce sens que, tout en proposant leur soutien à un gouvernement des réformistes contre les attaques de la réaction bourgeoise, les bolcheviks refusaient catégoriquement de rentrer dans ce gouvernement [13]. Le SU fait tout le contraire lorsqu’il apporte un soutien programmatique à une option de gouvernement ouvertement réformiste. Et cela n’est pas un « détail ». C’est une question centrale notamment au moment où « des ex membres de la bureaucratie des gouvernements du PASOK (comme Katseli, ministre de l’économie et après ministre du travail sous le gouvernement pro-mémorandum de Papandréou, ou Kotsakas, aussi un ancien ministre et partenaire proche de Tsohatzopoulos, actuellement emprisonné pour corruption) sont rentrés dans les rangs de SYRIZA ou sont sur le point de le faire » [14] . Cela signifie que SYRIZA est peut-être même en train de se transformer en une force « front-populiste », c’est-à-dire de collaboration avec une fraction ou des éléments de la bourgeoisie qui encore hier appliquaient les plans d’austérité que SYRIZA prétend vouloir combattre [15].
De cette façon, le SU transforme une tactique pour accélérer l’expérience des masses avec les directions réformistes, dans des situations aiguës de la lutte de classes, en un soutien électoral à des candidatures et des programmes de collaboration de classe.
Pour une politique véritablement révolutionnaire
Les travailleurs et les jeunes grecs ont montré une grande volonté de résister et une grande combativité pour faire face aux plans d’austérité dans les rues. Certains secteur avancés mais minoritaires ont mené des expériences d’occupations, sur leur lieu de travail ou d’étude. Cependant, jusqu’à présent, ces mouvements ont été canalisés par une bureaucratie syndicale vendue aux partis bourgeois qui, avec des journées de grève isolées, ont empêché le développement d’une tendance à la grève générale. Le PC grec (KKE) porte une grande responsabilité dans cette situation. Avec sa politique combinant l’auto-proclamation et le sectarisme avec un programme réformiste et électoraliste, il a constitué un obstacle pour développer le front unique ouvrier [16].
Sans aucun doute, pour vaincre les plans de l’UE et de la bourgeoisie grecque il faut un programme révolutionnaire qui soit à l’hauteur de l’offensive des capitalistes. Ce programme doit combiner des mesures d’urgence, comme l’annulation de la dette et des programmes d’austérité, avec des mesures transitoires, comme la nationalisation des banques sous contrôle des travailleurs, l’expropriation des grands groupes capitalistes, dans la perspective d’imposer un gouvernement ouvrier et populaire basé sur des organismes de démocratie ouvrière. Ce serait un premier pas dans la lutte pour les Etats-Unis Socialistes d’Europe.
08/06/12
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[1] Pour une analyse des résultats des élections du 6 mai en Grèce voir « Effondrement du régime, radicalisation électorale à gauche et menace fasciste croissante », 10/05/12, http://www.ccr4.org/Effondrement-du...).
[2] Voir M. Skoufoglou, « The Pendulum », 03/06/12, (http://4thinternational.blogspot.fr...).
[3] Voir par exemple le texte cosigné par Etienne Balibar, Michaël Löwy et Eleni Varikas, « L’avenir de l’Europe se joue en Grèce ». Les auteurs soutiennent que « cette gauche [SYRIZA] est profondément européenne. Elle n’a aucune intention de quitter l’euro, mais refuse catégoriquement le Mémorandum imposé par la Troïka, et accepté par les gouvernements grecs qui se sont succédé les dernières années : le Pasok, la Nouvelle Démocratie, et celui « d’unité nationale » avec l’extrême droite. Elle propose des alternatives concrètes, réalistes et immédiatement applicables : un moratoire sur la dette, suivi d’un audit international, pour vérifier sa légitimité ; la mise sous contrôle social des banques ; la suppression des mesures antisociales prises par les gouvernements signataires du Mémorandum. Appuyée sur un large spectre de la gauche démocratique, les mouvements sociaux, des indignés, des travailleurs en lutte, des réseaux de défense des immigrés, les groupes féministes, queer, écologistes, elle a réussi à devenir la deuxième force politique du pays. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait », dirait Mark Twain. (…) Il est urgent de soutenir la gauche radicale grecque, et l’élan démocratique, antifasciste et unitaire qui la porte. Elle est, en ce moment, à la pointe du combat pour sortir la Grèce, et par suite, l’Europe, du cauchemar de l’austérité néo-libérale » (http://blogs.mediapart.fr/edition/l...). Un autre soutien de taille pour SYRIZA est venu de l’intellectuel slovène Slavoj Žižek.
[4] Voir « Solidarité avec le peuple grec, soutien à Syriza ! », (http://www.gauche-anticapitaliste.o...).
[5] Voir J. Chingo, « Les limites de Mélenchon et les tendances liquidatrices au sein de l’extrême gauche », 25/04/12, (http://www.ccr4.org/Les-limites-du-...).
[6] Voir A. Kloke, « Answer to the statement of the FI on Greece » (http://4thinternational.blogspot.fr...).
[7] Interview d’A. Tsipras par A. Chabot, Europe 1, 21/05/12.
[8] Le Monde, « La rigueur n’est pas la condition sine qua non de l’appartenance à l’euro », 26/05/12. Rena Dourou ainsi que Liana Kaneli, députée du PC grec (KKE) ont été toutes deux violemment agressées par le 6 juin par Ilias Kassidiaris, porte-parole du groupe néo-nazi qui a fait son entrée au parlement en mai, Xrissy Avghi (Aube Dorée).
[9] Voir « SYRIZA : le manifeste économique pour les prochaines élections » (http://www.okeanews.fr/syriza-le-ma...).
[10] Voir A. Pantelis, M. Zeta et K. Kostas, « La gauche grecque et la question de l’Union européenne. Sur la sortie de l’euro et le désengagement anticapitaliste de l’UE », 05/01/12 (http://www.europe-solidaire.org/spi...).
[11] Id.
[12] L. Trotsky, « Programme de transition », 1938, (http://www.marxists.org/francais/tr...).
[13] Ce n’est pas le cas du BE du SU qui appelle à la formation d’un gouvernement de la « gauche sociale et politique » (SYRIZA, ANTARSYA, KKE, etc.), c’est-à-dire un gouvernement où les révolutionnaires gouverneraient avec les réformistes.
[14] M. Skoufoglou, art. cit.
[15] Certains articles de camarades du NPA ont circulé par rapport à la question de SYRIZA et la situation en Grèce. Nous nous retrouvons sur certains points développés par Jean-Philippe Divès (« Les anticapitalistes et Syriza » http://www.europe-solidaire.org/spi...) ou Pascal Morsu (« Grèce : après le 6 mai... »). Mais de façon étonnante ces camarades évoquent, de deux manières différentes, l’hypothèse « la moins probable » développée par Trotsky dans le « Programme de Transition » pour l’appliquer à SYRIZA, c’est-à-dire celle où Trotsky évoque la possibilité que des directions petite-bourgeoises aillent plus loin que ce qu’elles auraient voulu dans la rupture avec la bourgeoisie. Pour Morsu, le fait que SYRIZA ait refusé de participer à un « gouvernement technique » avec les partis bourgeois pro-mémorandum serait déjà une « nouvelle illustration de la fameuse remarque du programme de la IV° Internationale » ; alors que pour Divès c’est une perspective pour laquelle il faudrait se préparer dans un futur proche. De notre point de vue, cette hypothèse est assez peu probable. Comme nous l’avons souligné, ce sont les « hypothèses les plus probables » évoquées par Trotsky qui risquent de se produire en Grèce, à savoir que SYRIZA évolue de plus en plus vers une sorte de Front Populaire, qui n’ira pas « plus loin », pour reprendre l’expression deTrotsky, mais risque de devenir un des principaux obstacles au développement de la révolution en Grèce.
[16] Un tel front de tous les secteurs des travailleurs, c’est-à-dire incluant aussi les travailleurs immigrés ou sans-papiers qui représentent sans doute une des franges les plus exploitées et marginalisées de la société grecque, n’est nullement dans les projets de SYRIZA non plus. Bien au contraire, même sur le thème de la défense des sans-papiers, qui était l’une des cibles préférées des partis bourgeois contre SYRIZA, la coalition de la gauche radicale grecque est en train de tempérer son discours. On songera au maire soutenu par SYRIZA de Patras, une grande ville de la côté occidentale qui fait face à l’Italie. A la suite d’une attaque fasciste perpétrée par une milice de l’Aube Dorée contre des travailleurs sans-papiers, le maire n’a pas eu de meilleure idée que d’exiger plus de policiers afin de « résoudre la question des clandestins ». Au sein de SYRIZA, certains demanderaient de moins parler de la question des sans-papiers, afin de « ne pas perdre de voix » !
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: Grèce
Autant je rejoins les critiques formulées par ce texte au sujet des ambiguïtés contenues dans la récente déclaration du SU, autant celui-ci me semble particulièrement évasif sur le plan des propositions.
Après une dénonciation de la politique sectaire menée par les stals du KKE, sur laquelle tout le monde peut s'accorder, la dernière section de l'article, intitulée "Pour une politique véritablement révolutionnaire", se contente d'en appeler à un "programme révolutionnaire" dont le contenu se résume à ceci :
La déclaration du SU, pour ambiguë qu'elle est, présente au moins l'avantage de définir une orientation. Celle-ci est erronée, dans la mesure où elle prend une nouvelle fois une vessie (le programme de Syriza agrémenté de ses multiples variantes et rectifications) pour une lanterne (un plan d'urgence anticapitaliste en 5 points), mais elle est tangible et concrète.
C'est là-dessus précisément qu'une orientation stratégique devrait pouvoir se définir, et non sur une déclaration générale dont la pureté principielle semble aussi confortable qu'inopérante.
Le texte de JP Divès posté sur essf est très bien *. J'en redonne le lien, en ajoutant un bémol au commentaire figurant sur la note en bas d'article qui le signale : si l'évolution vers la gauche d'un hypothétique gouvernement Syriza issu du scrutin du 17 juin paraît de moins en moins probable, l'éventualité n'est pas pour autant à rejeter d'emblée. Ceci, dans la mesure elle nous oblige à évaluer pratiquement les chances de peser sur le rapport de forces, et pose une nouvelle fois les problèmes liés à la tactique révolutionnaire : où et comment se situer, par rapport à cette coalition ? A l'intérieur, en tant que composante critique/de gauche, ou à l'extérieur, comme le font actuellement les camarades d'Antarsya ? Et quelles sont, dans les deux cas de figure, nos chances de faire évoluer positivement la situation en faveur des salariés et de la population ?
A lire également, l'interview publiée sur le site du NPA de Tania Vrisaki, militante du Sek et d'Antarsya, à la fois tonique et combattive.
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* Aucune trace, par contre du papier de Morsu : où le trouve-t-on ?
Après une dénonciation de la politique sectaire menée par les stals du KKE, sur laquelle tout le monde peut s'accorder, la dernière section de l'article, intitulée "Pour une politique véritablement révolutionnaire", se contente d'en appeler à un "programme révolutionnaire" dont le contenu se résume à ceci :
Quand on en reste à un tel degré de généralité propagandiste, on ne risque pas trop de se mouiller. Tout ce qui est énoncé là ne mange pas de pain et évacue rapidement le problème que se posent actuellement les révolutionnaires grecs : celui de la ligne politique à définir face à Syriza. Quelles propositions d'actions, et autour de quelle plateforme commune ? Quelle attitude adopter en cas d'offensive coalisée des forces réactionnaires nationales et internationales contre un gouvernement "de gauche" sorti des urnes : solidarité ou soutien critique ? Enfin, quel mot d'ordre d'agitation politique pourrait être la traduction immédiate et concrète de la perspective d'un "gouvernement ouvrier et populaire" : "Pour un gouvernement des travailleurs ou de la gauche sociale opposée au plan d'austérité et au paiement de la dette" ? Synthétisé par quelle formule algébrique ?[Il faut un programme] qui soit à la hauteur de l’offensive des capitalistes. Ce programme doit combiner des mesures d’urgence, comme l’annulation de la dette et des programmes d’austérité, avec des mesures transitoires, comme la nationalisation des banques sous contrôle des travailleurs, l’expropriation des grands groupes capitalistes, dans la perspective d’imposer un gouvernement ouvrier et populaire basé sur des organismes de démocratie ouvrière"
La déclaration du SU, pour ambiguë qu'elle est, présente au moins l'avantage de définir une orientation. Celle-ci est erronée, dans la mesure où elle prend une nouvelle fois une vessie (le programme de Syriza agrémenté de ses multiples variantes et rectifications) pour une lanterne (un plan d'urgence anticapitaliste en 5 points), mais elle est tangible et concrète.
C'est là-dessus précisément qu'une orientation stratégique devrait pouvoir se définir, et non sur une déclaration générale dont la pureté principielle semble aussi confortable qu'inopérante.
Le texte de JP Divès posté sur essf est très bien *. J'en redonne le lien, en ajoutant un bémol au commentaire figurant sur la note en bas d'article qui le signale : si l'évolution vers la gauche d'un hypothétique gouvernement Syriza issu du scrutin du 17 juin paraît de moins en moins probable, l'éventualité n'est pas pour autant à rejeter d'emblée. Ceci, dans la mesure elle nous oblige à évaluer pratiquement les chances de peser sur le rapport de forces, et pose une nouvelle fois les problèmes liés à la tactique révolutionnaire : où et comment se situer, par rapport à cette coalition ? A l'intérieur, en tant que composante critique/de gauche, ou à l'extérieur, comme le font actuellement les camarades d'Antarsya ? Et quelles sont, dans les deux cas de figure, nos chances de faire évoluer positivement la situation en faveur des salariés et de la population ?
A lire également, l'interview publiée sur le site du NPA de Tania Vrisaki, militante du Sek et d'Antarsya, à la fois tonique et combattive.
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* Aucune trace, par contre du papier de Morsu : où le trouve-t-on ?
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