Grèce
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Re: Grèce
Gaston Lefranc a écrit:Qui dit nouveau gouvernement d'union nationale ne dit pas forcément élections anticipées.
"Vasso Papandreou (aucun lien de parentèle avec le Premier ministre), l'une des figures de proue du Pasok, a demandé mardi au Président de la république de prendre l'initiative de la constitution d'un gouvernement « de salut national » soutenant le dernier plan d'aide européen et chargé d'organiser les prochaines élections à la date prévue, en octobre 2013. Les dirigeants du principal parti de droite réclament pour le moment des élections anticipées"
Le KKE aussi et ne voulait pas du référendum.
Le KKE se positionne depuis un moment sur le terrain d'élections anticipées.
Communiqué du CC du KKE
Rassemblement vendredi 4 novembre à 18h Place Syntagma
Aleka PAPARIGA prendra la parole.
Maintenant, le peuple doit intervenir de façon décisive.
Le KKE appelle les employés, les artisans et libéraux et les jeunes de l’Attique à se retrouver Place Syntagma vendredi 4 novembre à 18 heures. Il appelle à l’unité pour que les gens eux-mêmes puisse intervenir de façon plus décisive dans les développements. Le chantage et les dilemmes intimidants du gouvernement, de la ploutocratie et de l’UE doit être mis en échec.
Maintenant, il faut faire entendre encore plus fortement :
A BAS LE GOUVERNEMENT ET LES PARTIS DE LA PLOUTOCRATIE
LE PEUPLE PEUT METTRE UN COUP D’ARRÊT AUX SAUVAGES SACRIFICES QUI LUI SONT INFLIGES PAR LES NOUVEAUX ACCORDS ET LES NOUVEAUX MEMORANDA POUR LES PROFITS ET LA PROTECTION DE L’UE ET DE L’EUROZONE
Les gens doivent renforcer les combats de classe et populaire et utiliser les élections pour affaiblir le PASOK-ND et les autres partis de la ploutocratie et de l’UE. Le KKE doit être renforcé. Dans le même temps, l’organisation populaire dans les entreprises et de proximité doit être mise en place encore plus décisivement. Ceci est la voie pour bloquer le pire qu’ils sont en train de mettre en œuvre , dans ce moment où la crise de l’euro et de l’UE s’approfondit et où les contradictions inter-impérialistes s’aiguisent.
Le peuple doit avoir confiance dans sa cause qui est juste et dans sa force pour repousser le pire. Les gens doivent abandonner les illusions, les appels au consensus national et à la cohésion sociale, aux constructions idéologiques, aux dilemmes qui sont favorisés par les partis bourgeois.
Une solution en faveur du peuple ne peut exister qu’avec un KKE fort et un peuple organisé. L’alliance populaire et la contre-attaque pour le pouvoir populaire, la socialisation des monopoles, le désengagement du pays de l’UE et l’effacement unilatérale de la dette.
Athènes,
1er novembre 2011
Traduction LL de BC
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article121896
Le texte semble etre sorti juste avant l'annonce du référendum.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Grèce : poussée ouvrière derrière la crise politiq
Grèce : C’est la poussée de la classe ouvrière qui est derrière la crise politique
Par Philipe Alcoy
Une folle journée. Après mille supputations et un hypothétique coup d’Etat, sur fond de chantage au référendum, de crise ministérielle, de pressions multiples de l’UE, de menaces de démission, de volte-face de Papandréou sur le plébiscite, de la possibilité d’un gouvernement d’union nationale, avec ou sans le leader actuel du PASOK à sa tête, rien n’est vraiment clair. Une chose est sure au moment où nous bouclons cet article cependant : la Grèce est en train de vivre une crise politique historique et avec elle c’est toute l’Europe qui est secouée.
La raison fondamentale de cette crise est à chercher du côté de la mobilisation croissante du mouvement ouvrier et de masse qui est descendu dans la rue pour la quinzième fois en un an et demi et avec une grève générale de 48 heures des 19 et 20 octobre qui représente un véritable tournant dans la situation. Au cours des ces deux journées d’intenses mobilisations les directions syndicales secondées par les staliniens réformistes du KKE (PC grec) ont dû user de toute leur adresse afin de sauver le gouvernement. Au fil de cet article nous essayons d’analyser le processus en cours ainsi que de réfléchir à quelques pistes stratégiques qui devraient être celles du mouvement grec afin de gagner la guerre qui lui a été déclarée.
Une aggravation inédite de la misère des masses et une chute du niveau de vie pour l’ensemble de la population
Depuis deux ans les travailleurs et les couches populaires de Grèce subissent des attaques brutales contre leurs conditions de vie et de travail : augmentation de l’âge de retraite (passé à 67 ans) et des annuités de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein (de 37 à 40 ans) ; réduction des salaires des fonctionnaires et élimination des 13ème et 14ème mois ainsi que la mise au chômage technique de 30 000 travailleurs du public ; augmentation de la TVA et abaissement du taux annuel d’imposition (désormais il est de 5000 € par an, c’est-à-dire qu’un travailleur gagnant plus de 415€ par mois doit payer des impôts !) ; privatisation partielle ou complète d’entreprises d’Etat dans des secteurs tels que les transports, les ports, l’eau et même les sites historiques ; réforme du système universitaire le rendant plus élitiste et privatisé ; dérégulation de secteurs jadis protégés comme les chauffeurs de taxi ou les transporteurs routiers par exemple.
Le chômage a progressé très fortement passant de 9,4% en 2009 à 16,5% actuellement. Les jeunes sont l’un des secteurs les plus touchés : presque 50% de chômage parmi eux. Comme en témoigne un maçon qui emploie dix personnes : « Les jeunes mendient pour travailler (…) Hier soir, il y en a un qui m’a appelé pour avoir du travail, et il pleurait [1] ». La hausse du chômage pousse aussi beaucoup de familles à réduire des dépenses devenues « luxueuses » comme… les maisons de retraite des parents âgés. En effet, « avec la crise économique et les coupes dans le montant des retraites, le séjour en maison de retraite privée est devenu un luxe superflu. (…) Dans de nombreuses familles, il y a une personne au chômage qui peut d’une part s’occuper de son parent âgé, et d’autre part profiter ainsi de sa petite retraite (…) ‘‘Je me sens honteuse d’en être arrivée à convoiter la pension de ma grand-mère’’, confie une femme de 35 ans, ‘‘mais avec l’argent que nous donnions à la maison de retraite, nous pouvons couvrir beaucoup d’autres dépenses courantes’’ [2] ».
Une autre conséquence de ces attaques terribles c’est la dégradation de la santé des masses, notamment de la santé mentale. Une étude menée par l’université de Cambridge signale que « le tableau de la santé des Grecs est très préoccupant (…) Nous constatons (...) un doublement des cas de suicides, une hausse des homicides, une augmentation de 50% des infections au virus HIV et des gens qui nous disent que leur santé a empiré mais qu’ils ne peuvent plus consulter de médecins même s’ils devraient le faire (…) Selon l’équipe de chercheurs (…) le taux de suicide a augmenté de 17% entre 2007 et 2009, mais un chiffre officieux donné par des parlementaires grecs fait état d’une hausse comprise entre 25 et 40% ». A titre d’exemple de cette situation ils évoquent le cas d’« un propriétaire d’un petit magasin [qui] a été retrouvé pendu sous un pont, avec une lettre où l’on pouvait lire : "ne cherchez pas d’autres raisons. La crise économique m’a conduit à ça" [3] ».
Grèves, manifestations et approfondissement de la lutte de classes
Malgré des appels cyniques à « l’unité nationale » de la part du gouvernement les grèves, les manifestations et les affrontements avec les forces de répression se multiplient à travers le pays. Les manifestations massives et la paralysie complète de la Grèce à cause de la grève de 48 heures des 19 et 20 octobre en ont été une preuve éclatante. Plus de 200 000 personnes se sont mobilisées d’après les syndicats, 120 000 selon la police. Dans tous les cas, ce sont les manifestations les plus importantes depuis la fin de la dictature militaire en 1974.
Mais le climat social était très tendu avant ces journées de mobilisation. En effet, précédant ces journées, beaucoup de grèves se sont déclenchées dans différents secteurs comme celui des éboueurs, l’Armée ayant dû être appelée à la rescousse pour nettoyer les rues. On songera encore au mouvement des agents douaniers sur la frontière avec la Macédoine qui a dû fermer. Il y a eu également des occupations de bâtiments publics comme c’est le cas depuis quelques jours au ministère de l’Intérieur, occupé par ses travailleurs qui bloquent son fonctionnement normal.
Toutes ces formes de lutte plus « classiques » se combinent avec des mouvements alternatifs qui se sont développés comme le « je ne paye pas ». Ce mouvement qui avait commencé par le refus de payer l’augmentation des prix dans les transports s’est étendu jusqu’à affecter actuellement le payement de certains impôts.
C’est dans ce contexte que se sont développées les journées du 19 et du 20, où « la colère et la rage des manifestants s’est cristallisée sur la barrière en métal qui protégeait le Parlement. Ils ont lancé dessus une pluie de cocktails molotov, de pierres, de morceaux de marbre et tout ce qui leur passait sous la main. La barrière a reculé d’un mètre mais elle a tenu bon. Des voitures ont flambé, des vitrines ont volé en éclats des barricades d’ordures ont pris feu dans différents quartiers d’Athènes [4] ».
Autre indice de l’extrême radicalité de l’insubordination sociale généralisée qui caractérise la situation grecque, les incidents qui ont émaillé la fête nationale du 28 octobre. Le « jour du Non [5] » plusieurs défilés militaires ont ainsi dû être annulés en raison des mobilisations « anti-austérité », notamment celle de Thessalonique où le président grec, Carolos Papoulias, a dû fuir devant les manifestants. Cet évènement hautement symbolique (c’est la première fois en 71 ans que les parades militaires du « Jour du Non » sont annulées) a aggravé un peu plus la crise au sein du gouvernement et du groupe parlementaire du PASOK.
Bien que toutes ces grèves et actions exercent effectivement une pression sur les bureaucraties dirigeantes des syndicats majoritaires ADEDY (secteur public) et GSEE (secteur privé), la politique de celles-ci est d’éviter à tout prix que la radicalité de la jeunesse précarisée et des travailleurs n’aille jusqu’au bout dans le sens de faire tomber le gouvernement. Et cela se comprend très facilement par le fait qu’elles sont intimement liées au PASOK. Spyros Papaspyrou par exemple, le président d’ADEDY, est également membre du PASOK. De cette façon, ces directions sont des ennemies jurées de l’auto-organisation des travailleurs et de l’unité des travailleurs en maintenant une division réactionnaire entre travailleurs du privé et du public. En ce sens les journées de grève et de mobilisation isolées ne servent que de « soupape » pour faire décomprimer, à intervalle régulier, la haine des travailleurs grecs à l’égard du gouvernement et de la Troïka Europe-FMI qui impose à la Grèce une cure d’austérité brutale. Le rôle de la bureaucratie syndicale grecque est d’être le partenaire direct du PASOK au sein du mouvement ouvrier, c’est-à-dire l’agent d’un parti social-démocrate qui, comme tant d’autres à travers l’Europe, est devenu un parti bourgeois normal, chargé d’appliquer directement les plans d’austérité du capital.
L’autre syndicat qui a une certaine influence sur les masses est le PAME, contrôlé par le PC grec (KKE). Le rôle joué par le PAME n’en est pas moins néfaste. S’abritant derrière l’excuse que les directions d’ADEDY et de la GSEE sont liées au PASOK il refuse de construire un front unique d’action avec ces confédérations, le tout pour prôner une politique de pression pacifiste de respect du cadre bourgeois, réformiste et électoraliste. Cela s’est vu clairement lors des journées du 19 et 20 octobre. En effet pour l’occasion près de 5 000 policiers ont été mobilisés pour protéger pour éviter que les manifestants n’essayent de pénétrer dans l’enceinte parlementaire afin d’empêcher le vote du plan d’austérité imposé par la Troïka. Le jeudi 20 octobres plusieurs centaines de manifestants entendaient forcer les barrages de police devant le Parlement. Cela n’a pas été possible surtout parce que le service d’ordre du PAME, avec casques de moto et barres de fer, s’est interposé entre la barrière métallique qui ceinturait le Parlement et les manifestants, ce qui a provoqué des affrontements violents. Le SO du PAME a même livré des manifestants à la police. Ainsi, le PAME et le KKE se sont comportés comme des appendices de l’appareil de répression de l’Etat bourgeois [6]. Un syndicaliste du PAME a trouvé la mort lors ces évènements, victime d’un arrêt cardiaque provoqué par les gaz lacrymogènes de la police. Cependant le KKE n’a pas hésité à accuser les « anarcho-fascistes » [7] comme responsables du décès. En plus de témoigner d’une bonne dose bien enracinée de stalinisme, cela laisse entendre qu’il n’y avait que des « jeunes anarchistes » qui voulaient envahir le parlement, ce qui est loin d’être la vérité. Déjà les manifestations sur cette même place lors de la grève générale du 5 mai 2010 avaient été émaillées par des incidents au cours desquels des travailleurs du rang avaient tout fait pour essayer de forcer les cordons policiers.
Si cette attitude de la part des staliniens n’est pas étonnante, une mention spéciale est à décerner à Lutte Ouvrière (LO) qui n’hésite pas à justifier l’attitude du PAME. Selon LO donc, le 20, « un gros bataillon de koukoulofori (les « encapuchonnés », appartenant à de prétendus groupes anti-pouvoir) se sont affrontés au service d’ordre du PAME en tentant de faire irruption devant le Parlement. La réaction du service d’ordre de ce syndicat a été immédiate et des accrochages se sont produits, avec de nombreux blessés (…) La foule a alors commencé à abandonner la place avant que PAME décide de dissoudre son cortège. Les koukoulofori, eux, ont continué alors leur combat personnel contre le « pouvoir », en se défoulant contre la police et... les vitrines [8] ».
Même si le PAME-KKE porte une énorme part de responsabilité dans ce qui s’est passé devant le Parlement, conséquence de sa politique électoraliste et de respect de l’ordre bourgeois, cela ne veut pas dire qu’il faille donner un blanc-seing aux groupes autonomes qui ont cherché l’affrontement avec le SO du PAME. On ne peut d’ailleurs que partager les conclusions que tirent les camarades de l’Organisation des Communistes Internationalistes (OKDE-Ergatiki Pali) dans leur déclaration du 22 octobre « l’encerclement du Parlement par le KKE-PAME n’avait pour but que de protéger ce même Parlement de la colère des manifestants et empêcher que les travailleurs ne s’en approchent. Ils disent l’avoir fait pour protéger le mouvement ouvrier. Cet argument ne convainc personne. Ils ont fait l’exact opposé. Ils ont protégé le Parlement, repère de la bourgeoisie, du ras-le-bol des travailleurs. Cette attitude du KKE-PAME ne peut servir d’excuse pour justifier les attaques violentes contre ses colonnes qui ont été menées par des groupes et des individus aux orientations douteuses. Le mouvement anarchiste porte une énorme responsabilité pour l’attaque contre la colonne du KKE-PAME et du fait qu’il n’est pas capable de se défendre des infiltrations policières. Pour les marxistes révolutionnaires le conflit avec les forces politiques traitresses des réformistes (…) signifie avant tout la lutte pour le développement de l’auto-organisation et la radicalisation de la classe ouvrière avec l’objectif de construire un mouvement de masse qui soit la base du pouvoir révolutionnaire. Les déclarations enfin de SYN/SYRIZA et d’ANARSYA sont parfaitement inacceptables. Il est surprenant [que ces organisations de gauche radicale] ne voient pas quel a été le rôle joué par le KKE-PAME alors que les travailleurs du rang s’en sont rendus compte. ANTARSYA suit à la trace et justifie l’orientation du KKE, ce qui représente une attitude parfaitement destructrice pour le mouvement ouvrier, notamment alors qu’ANTARSYA a été à maintes reprises critiquée violemment par la direction du KKE ».
L’ensemble de ces exemples montrent en tout cas combien la situation en Grèce commence à devenir très tendue et que la lutte de classes se radicalise tant la pression de la Troïka et la brutalité des « plans d’austérité » s’intensifie. En effet « ‘‘Le pays est paralysé depuis plus d’un mois. D’un côté l’ensemble de la classe politique demande la tenue d’élections, de l’autre il y a la rue. Entre les grèves du zèle et ceux qui ralentissent l’activité, plus personne ne travaille’’, explique Giorgos Delastik, analyste politique. ‘‘Il faut y ajouter ceux qui n’ont plus les moyens de payer leurs factures, et la violence dans le comportement des gens qui n’ont plus rien à perdre’’ [9] ».
Contre la stratégie réformiste et électoraliste du KKE et de SYRIZA, il faut lutter pour la grève générale et l’auto-organisation des masses dans la perspective de la création d’embryions de pouvoir permettant de mettre en échec le gouvernement et les plans de la Troïka
La crise politique ouverte par la proposition de referendum met en évidence la politique des directions réformistes qui sont un obstacle au développement d’une alternative des travailleurs face à la bureaucratie syndicale liée au PASOK et au régime démocratique-bourgeois. Au lieu de se servir de la faiblesse du gouvernement pour passer à l’offensive, ils l’utilisent surtout pour demander… des élections anticipées !
Ainsi le KKE par exemple, tout en appelant à un rassemblement le 4 novembre Place Syntagma devant le Parlement au moment du vote de confiance, réclame de façon ouvertement électoraliste « il faut des élections tout de suite ! La classe ouvrière et les couches populaires doivent les imposer par de vastes mobilisations dans tout le pays. Par leur mobilisation et leur vote, elles peuvent porter un coup au système politique bourgeois, ouvrir la voie au renversement de la base de la politique anti-populaire, le pouvoir des monopoles [10] ».
On peut retrouver des déclarations de la même teneur du côté de l’alliance électorale réformiste SYRIZA : « Le président du groupe parlementaire de la SYRIZA, Alexis Tsipras, a affirmé que le premier ministre, Georges Papandréou, et son gouvernement "sont traînés finalement aux urnes, sous la pression asphyxiante du soulèvement populaire, à la suite de l’attitude fière de notre peuple lors de la célébration du "Non" (Fête nationale grecque du 28 octobre) […] Il semble que contre sa volonté, ce ne seront pas finalement des urnes de référendum, mais des urnes d’élections, a ajouté M. Tsipras, se déclarant convaincu que le peuple grec "dira un ‘non’ accablant à la politique de l’austérité et de la faillite sociale, ouvrant de nouvelles voies d’espoir pour le compte aussi des peuples d’Europe, mais surtout pour notre pays et la société grecque" [11] ».
Cette stratégie visant à canaliser l’énergie des travailleurs et de la jeunesse par la voie électorale et dans le cadre du régime alors même qu’un saut qualitatif se produit dans l’action directe des masses ne fait qu’entraîner la confusion et ouvrir un chemin à des issues bonapartistes. C’est ce qu’on constate lorsque l’on voit que dans l’éventualité d’élections anticipées ce serait la droite qui sortirait gagnante, avec l’idée sans doute de former un gouvernement de coalition. Par ailleurs il n’est pas anodin que l’extrême-droite grecque, LAOS, soit la force politique la plus enthousiaste à l’idée d’élections anticipées car elle n’exclut pas la possibilité de profiter de la crise politique pour se trouver une place dans un tel gouvernement.
Face à cette stratégie réformiste parfaitement impuissante pour imposer une quelconque défaite à la Troïka et au gouvernement il est au contraire indispensable d’avancer une politique pour dépasser les directions syndicales traitresses en développant l’auto-organisation des travailleurs et la coordination des luttes et des grèves au niveau national dans la perspective d’une grève générale politique jusqu’à mettre à bas le gouvernement et pour la mise en place d’un gouvernement des travailleurs.
Le développement des tendances à l’auto-organisation des masses pourrait passer par la création, par exemple, de comités de grève sur les lieux de travail et d’étude, avec liberté de tendances et reprenant les meilleures traditions de la démocratie ouvrière comme la révocabilité des délégués, des comités qui pourraient chercher à se coordonner afin d’aller dans le sens d’un véritable Comité National de Grève. Evidemment, une telle organisation ne pourrait ni se limiter simplement à la coordination des luttes, ni au cadre strictement syndical. Ce serait d’emblée un organe politique qui se présenterait comme une alternative face au pouvoir politique des patrons et des banquiers qui collaborent avec la Troïka. A partir de cette organisation propre les travailleurs pourraient disputer à la bourgeoisie en même temps le pouvoir politique et économique.
Cependant, pour que ceci puisse voir le jour, il faut que les travailleurs et les jeunes soient convaincus par une perspective propre, radicalement alternative à celle proposée par la Troïka et par le gouvernement ainsi que la fausse solution d’une sortie de l’euro et de la dévaluation qui commence à faire son chemin, même au sein des organisations de gauche, et qui n’amènerait qu’à une débâcle économique et à une hyperinflation, sans résoudre et au contraire en aggravant les souffrances des travailleurs et du peuple grecs.
Pour qu’une alternative d’indépendance de classe puisse voir le jour il faut un programme qui pose la nécessité du non-paiement de la dette, de l’annulation des privatisations, la nationalisation des banques et des grandes entreprises sans indemnité ni rachat et sous contrôle des travailleurs, un plan économique d’urgence pour répondre aux besoins les plus immédiats des travailleurs et du peuple avec notamment la suppression de la TVA, le partage des heures de travail avec un salaire correspondant aux besoins élémentaires de chaque famille. Il s’agirait d’un programme qui ne s’attaque pas seulement à la tentative de semi-colonisation du pays mais aussi aux grands capitalistes nationaux qui ont envoyé leur argent en Suisse et qui au beau milieu de la catastrophe sociale que traverse la Grèce continuent à vivre dans le luxe de leurs yachts et voitures haut de gamme. Bref, il s’agirait d’un véritable programme anticapitaliste. Elaborer un tel programme et le mettre en avant dans la lutte de classes en Grèce pour commencer à jeter les bases d’un véritable parti révolutionnaire, voilà la pierre angulaire de toutes les organisations qui se réclament du trotskysme et de la révolution.
Soutenons les travailleurs grecs : exigeons des directions syndicales une journée de grève générale européenne en soutien à nos sœurs et frères de classe grecs et contre l’austérité continentale
Ce qui se passe actuellement en Grèce c’est un massacre social contre les travailleurs et les couches opprimées de la société. C’est une attaque brutale contre les conditions de vie des masses d’un pays capitaliste central, même s’il ne s’agit pas d’un pays impérialiste de premier ordre. Il s’agit d’une offensive d’une violence inouïe. Du jamais vu en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Les « plans d’austérité » à répétition que l’on impose aux travailleuses et travailleurs grecs, les dégradations des conditions de vie, la flexibilisation du travail, la destruction de tous leurs acquis en matière de services publics et les souffrances que cela implique pour la vie au quotidien sont une expérience grandeur nature de ce que les bourgeoisies européennes voudront imposer dans leurs pays respectifs le moment venu.
Dans une période de crise économique mondiale il serait illusoire de penser que ce qui se passe en Grèce est seulement un problème des Grecs. La crise commence déjà à frapper très fort à la porte de l’Italie où Berlusconi tente par tous les moyens de convaincre ses partenaires de la Ligue du Nord d’appliquer au plus vite des mesures d’ajustement ; dans l’Etat Espagnol, au Portugal et en Irlande la crise fait déjà de ravages. C’est ce que l’on peut voir à travers le chômage de masse qui touche la jeunesse de l’Etat espagnol. En France aussi rien ne dit que les travailleurs ne soient pas aussi confrontés à des « plans d’austérité » dictés par le besoin de conserver le triple A concédé par les agences de notation et aujourd’hui remis en question.
Mais les bourgeoisies impérialistes les plus fortes de l’UE ne se contentent pas seulement d’imposer « du sang et des larmes » aux travailleurs des pays les plus faibles. Elles doivent aussi les désigner comme les « responsables » de la crise. Ainsi, le journal sensationnaliste allemand Blid écrit par rapport à l’hypothétique référendum grec « Maintenant, ça suffit ! Nous garantissons des centaines de milliards d’euros pour sauver les Grecs en faillite, et maintenant, ils veulent d’abord décider par référendum s’ils vont faire des économies !. Madame [la chancelière Angela] Merkel, nous voulons aussi un référendum ! Nous voulons aussi décider si nous continuons d’aider les Grecs avec des milliards d’euros ». Ainsi, le quotidien populaire le plus vendu d’Allemagne « ne veut plus que les Allemands payent pour "le bazar grec, la gabegie", son Etat "pourri et corrompu" [12] ».
Les travailleurs d’Europe, notamment les travailleurs des principaux pays créanciers comme l’Allemagne et la France, ne peuvent pas accepter ce type de provocations et insultes lancés au visage des travailleurs en Grèce. Face à la tentative des bourgeoisies de ces pays de semi-coloniser la Grèce les travailleurs doivent organiser la solidarité avec le prolétariat de Grèce. En France par exemple, on peut commencer par exiger l’annulation de la dette de ce pays vis-à-vis des institutions bancaires françaises, le refus de ce que l’Etat leur donne de l’argent et pour la nationalisation de ces banques sous contrôle des travailleurs pour garantir l’annulation effective de la dette et la sauvegarde des économies des petits épargnants en France.
Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui est une attaque contre l’ensemble du monde du travail. Les travailleurs d’Europe ne sauraient rester indifférents face à la lutte des masses en Grèce contre les plans de la Troïka. Nous devons exiger partout aux confédérations syndicales qu’elles organisent des actions concrètes et coordonnées contre les plans que les bourgeoisies impérialistes européennes imposent à ce pays, dans la perspective d’une grève générale européenne contre les plans d’austérité. Faire reculer la bourgeoisie et la Troïka en Grèce, c’est les faire reculer partout !
03/11/11
[1] Presseurop.eu, « Le retour à la terre », 19/10/2011
[2] Le Courrier des Balkans, « Crise en Grèce : plus d’argent ? plus de maison de retraites... », 26/10/2011
[3] LCI/TF1, « Crise et conséquences en Grèce : suicides, drogues, prostitution », 10/10/2011
[4] Lalibre.be, « Grèce : "Une seule solution, la révolution" », 20/10/2011
[5] « Le jour du Non » marque le début de la résistance de la Grèce à la tentative d’invasion de l’Italie fasciste de Mussolini en 1940.
[6] Ce n’est pas la première fois que le KKE agit de cette façon. Déjà pendant la révolte de la jeunesse de décembre 2008 à la suite du meurtre d’Alexis Grigoropoulos le gouvernement réactionnaire de Nouvelle Démocratie mené par Karamanlis ainsi que le leader de l’extrême droite grecque Kartzaferis (LAOS) avaient félicité le KKE ainsi que Papariga pour la « position responsable » du PC qui s’était opposé à la révolte et avaient défini les jeunes comme des agents provocateurs. Il n’est pas non plus sans intérêt de noter qu’en Italie, à la suite des affrontements ayant émaillé la manifestation de Rome du 15 octobre, c’est le cousin modéré du KKE, SEL (Sinistra, Ecologia e Libertà) de Nichi Vendola qui a joué le rôle de chien de garde de l’ordre bourgeois en demandant à ses militants de collaborer avec la police pour livrer des vidéos et des photos de « casseurs » afin de faciliter leur arrestation…
[7] Voir le communiqué du KKE « Communiqué de presse du KKE concernant l’organisation de l’assaut meurtrier contre la manifestation du PAME à Syntagma et la mort du syndicaliste du PAME Dimitris Kotzaridis ».
[8] Lutte Ouvrière, « Grèce - Face aux mesures d’austérité, 19 et 20 octobre, deux jours de grève générale », 28/10/2011
[9] Le Figaro, « Grèce : un referendum sur le sommet européen », 31/10/2011
[10] Communique du KKE, « Non au chantage sur le peuple, non au référendum ! À bas le gouvernement ! Élections immédiates ! », 2/11/2011
[11] Athens News Agency, « Le KKE, le LAOS et la SYRIZA demandent des élections », 2/11/2011
[12] Le Monde, « Le tabloïd allemand "Bild" réclame un référendum pour sortir les Grecs de l’euro », 3/11/2011
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Site du Courant Communiste Révolutionnaire : http://www.ccr4.org/
Tous les nouveaux articles du CCR :
-Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne mènent l’Europe à la catastrophe
-Grèce : C’est la poussée de la classe ouvrière qui est derrière la crise politique
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-Solidarité internationale : Vive la lutte des travailleuses et des travailleurs de M Real de Alizay ! (Motion de solidarité des ouvriers de Zanon)
-PSA : la guerre est déclarée : il faut se mettre en ordre de bataille !
-Mayotte : le NPA doit être à l’initiative d’une mobilisation anticolonialiste et anti-impérialiste unitaire maintenant !
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-Les soit-disant conflits confessionnels en Egypte ou le parti pris des medias français
-La victoire de Cristina Kirchner et le score électoral de l’extrême gauche
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
La Grèce plonge dans le chaos
Par S. Kouvelakis
http://alencontre.org/europe/grece/%c2%abla-grece-plonge-dans-le-chaos%c2%bb.html
http://alencontre.org/europe/grece/%c2%abla-grece-plonge-dans-le-chaos%c2%bb.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Après les trois jours tragicomiques qui ont secoué la Grèce (et l’Europe) capitaliste – Le gouvernement d’union nationale prélude a l’approfondissement ultérieur de l’affrontement de classe
MITRALIAS Yorgos
7 novembre 2011
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Pourquoi tout à coup cette inquiétude
cette confusion (comme les visages sont devenus graves).
Pourquoi les rues, les places, se vident-elles si vite _et chacun rentre chez lui très soucieux ?
C’est que les barbares arrivent aujourd’hui
et que ces choses-là éblouissent les barbares.
K. Kavafis, En attendant les barbares (extrait)
Pourquoi toute cette agitation grecque et internationale ? Pourquoi les menaces et les chantages, pourquoi les intrigues florentines, pourquoi tout ce psychodrame politique athénien sur fond de tragicomédie cannoise ? Et pourquoi finalement « l’union nationale » grecque tant désirée par les maitres cuisiniers de Berlin, de Paris, de Washington et d’ailleurs ? Pourquoi ?...
Et bien, c’est simple : parce qu’il fallait coûte que coûte empêcher la venue des « barbares », l’irruption des masses grecques révoltées sur la scène politique. Parce qu’il faillait retarder le plus possible la tenue de ces élections générales tant souhaitées par la plèbe en colère et encore plus redoutées par l’Alliance Sacrée des chanceliers et des banquiers !
En effet, parler de panique de la bourgeoisie grecque c’est peu dire. Voici qu’il y a quelques jours, le –jusqu’à hier-– Premier Ministre grec et président de l’Internationale… socialiste (!) Georges Papandreou, manifestement aux abois face a la demande presque unanime d’élections-générales-tout-de-suite, perd sa tète car voulant la sauver, il invente un referendum (bidon) et la menace directe d’un coup d’Etat militaire imaginaire ! [1] Le résultat est immédiat : grande panique chez ses maîtres et partenaires européens qui, totalement surpris par l’éventualité d’un referendum incontrôlable dans cette Grèce incontrôlée car en ébullition permanente, somment ce Papandreou cramponné a son fauteuil de premier ministre de s’expliquer devant eux tout de suite a Cannes.
L’humiliation de Papandreou (et de la Grèce) devait être exemplaire pour que « ceux d’en bas » en Europe et par le monde ne prennent pas au sérieux ce qui n’a été qu’une menace de referendum brumeux de sa part. Un Papandreou au garde-à-vous devant ses patrons, accepte donc imperturbable que le tandem Merkel-Sarkozy annonce non seulement la date mais aussi le contenu de la question du referendum… « grec » : non pas oui ou non a l’accord du 26-27 octobre mais oui ou non a l’euro !
Le chantage est clair et ne laisse plus le moindre doute sur l’avenir du fameux referendum bidon. Il n’y en aura pas. Mais, les dégâts provoqués en Europe et surtout en Grèce par ce Premier Ministre grec « aventuriste et irresponsable », sont déjà si énormes que ces élections si redoutées semblent désormais inévitables. Alors, comment faire pour désamorcer la crise en éloignant Papandreou du gouvernement tout en empêchant la tenue des élections générales ?
Comme par miracle, tous les centres de pouvoirs et les grands medias grecs sont tombés d’accord –en un temps record- que le salut viendrait d’un gouvernement d’union nationale des deux grands partis néolibéraux, du PASOK et de la Nouvelle Démocratie [2]. Oubliées les querelles politiciennes de la veille, les « élites » grecques se sont brusquement réveillées avec seul mot d’ordre celui dicté par leurs maitres européens : Union nationale avant que les barbares profitent de façon irréparable de notre désunion, de nos paniques, de nos contradictions et même de nos gaffes…
Ce qui a suivi était prévisible. Malgré sa résistance acharnée, Papandreou a du plier sous des pressions qui venaient même de l’intérieur de son gouvernement. De l’autre coté, le refus du leader de Nouvelle Démocratie Antonis Samaras d’avaler la couleuvre de l’accord du 26-27 octobre en participant a un gouvernement d’union nationale, n’a tenu que trois jours. Au soir du troisième jour, les jeux étaient faits : l’opposition de sa majesté pratiquée par la droite grecque depuis le premier Mémorandum dicté par la troïka, donnait sa place à la cohabitation avec le PASOK au sein du même gouvernement imposé par la Troïka et le grand capital grec !
Le gouvernement d’union de deux grands partis néolibéraux ne laisse aucun doute quant à ses objectifs : d’un coté il servira avec dévouement les intérêts de ses maîtres grecs et internationaux en faisant voter, entre autres, le budget de l’Etat et l’accord du 26-27 octobre, et de l’autre il repoussera le plus tard possible le recours aux urnes.
Alors, la crise est terminée ? Non, pas du tout si on croit aussi bien « ceux d’en haut » que « ceux d’en bas ». Mais maintenant, il ya une différence de taille par rapport au passé : la situation n’est plus la même car la formation de ce gouvernement a le grand mérite de clarifier un paysage politique grec longtemps confus et embrouillé par des manœuvres politiciennes. Désormais, le tableau politique grec est net et clair : d’un coté, les grands –et les petits – partis bourgeois soutenant à fond les Mémorandums et leur austérité cataclysmique et barbare, et de l’autre coté les partis de gauche qui les rejettent et les combattent. D’un coté la bourgeoisie grecque et de l’autre, le peuple qui saigne mais qui lutte !...
Evidemment, tout serait beaucoup plus clair et plus facile pour « ceux d’en bas » si la gauche grecque se présentait a cette ligne droite de l’affrontement à mort moins désunie et sectaire, plus décidée de faire front face à une droite grecque et internationale déterminée d’aller jusqu’au bout de ses projets cauchemardesques. Pourtant, il ne faut pas désespérer. La colère et la détermination populaires sont telles qu’il faudra à la réaction grecque beaucoup plus que la formation d’un gouvernement d’union nationale pour venir a bout du séisme social qui secoue depuis des mois les fondements de l’Etat bourgeois grec. En effet, tout indique que la stabilisation de la situation qui suivra la formation de cet avorton gouvernemental sera de courte durée, et elle sera sans doute suivie par l’approfondissement non seulement de la crise mais aussi de la mobilisation populaire.
Cependant, il y a désormais un problème qui crève les yeux et demande d’urgence une réponse a la fois réaliste et crédible : quel projet européen alternatif et radical non pas pour le mouvement grec mais pour toutes les résistances populaires en Europe face a la crise (terminale ?) de l’Union Européenne et la véritable guerre que ses dirigeants mènent contre leurs propres populations ? Le cas grec vient de démontrer que la sortie de l’euro (et de l’Europe) ne représente une alternative ni réaliste ni crédible pour ces populations en lutte. Mais plus que ca, elle ne représente pas une solution de classe à la guerre de classe menée par le capitalistes européens contre ses salariés/es et ses retraités/es, ses jeunes et ses chômeurs, les femmes et tous les opprimés/es de ce continent.
Alors, quoi ? Sommes-nous condamnés éternellement à la défensive sans qu’il n’y ait jamais espoir de passer à la contre-attaque et vaincre ? L’élaboration de la réponse doit être notre affaire à tous. Mais, en dernière analyse une chose est sûre : tout dépendra de la capacité de toutes ces résistances populaires (en Grèce et en Espagne, en Italie et au Portugal, en Irlande et en France, en Pologne et en Allemagne et partout ailleurs) de se coordonner et de se battre pour le projet commun d’une Europe démocratique des peuples qui aura des priorités diamétralement opposés a celles de l’Europe actuelle des banquiers, des spéculateurs et des capitalistes.
Allons donc, camarades. Mettons-nous tous ensembles au travail…
Yorgos Mitralias
MITRALIAS Yorgos
7 novembre 2011
version imprimable Enregistrer au format PDF n°23375
Pourquoi tout à coup cette inquiétude
cette confusion (comme les visages sont devenus graves).
Pourquoi les rues, les places, se vident-elles si vite _et chacun rentre chez lui très soucieux ?
C’est que les barbares arrivent aujourd’hui
et que ces choses-là éblouissent les barbares.
K. Kavafis, En attendant les barbares (extrait)
Pourquoi toute cette agitation grecque et internationale ? Pourquoi les menaces et les chantages, pourquoi les intrigues florentines, pourquoi tout ce psychodrame politique athénien sur fond de tragicomédie cannoise ? Et pourquoi finalement « l’union nationale » grecque tant désirée par les maitres cuisiniers de Berlin, de Paris, de Washington et d’ailleurs ? Pourquoi ?...
Et bien, c’est simple : parce qu’il fallait coûte que coûte empêcher la venue des « barbares », l’irruption des masses grecques révoltées sur la scène politique. Parce qu’il faillait retarder le plus possible la tenue de ces élections générales tant souhaitées par la plèbe en colère et encore plus redoutées par l’Alliance Sacrée des chanceliers et des banquiers !
En effet, parler de panique de la bourgeoisie grecque c’est peu dire. Voici qu’il y a quelques jours, le –jusqu’à hier-– Premier Ministre grec et président de l’Internationale… socialiste (!) Georges Papandreou, manifestement aux abois face a la demande presque unanime d’élections-générales-tout-de-suite, perd sa tète car voulant la sauver, il invente un referendum (bidon) et la menace directe d’un coup d’Etat militaire imaginaire ! [1] Le résultat est immédiat : grande panique chez ses maîtres et partenaires européens qui, totalement surpris par l’éventualité d’un referendum incontrôlable dans cette Grèce incontrôlée car en ébullition permanente, somment ce Papandreou cramponné a son fauteuil de premier ministre de s’expliquer devant eux tout de suite a Cannes.
L’humiliation de Papandreou (et de la Grèce) devait être exemplaire pour que « ceux d’en bas » en Europe et par le monde ne prennent pas au sérieux ce qui n’a été qu’une menace de referendum brumeux de sa part. Un Papandreou au garde-à-vous devant ses patrons, accepte donc imperturbable que le tandem Merkel-Sarkozy annonce non seulement la date mais aussi le contenu de la question du referendum… « grec » : non pas oui ou non a l’accord du 26-27 octobre mais oui ou non a l’euro !
Le chantage est clair et ne laisse plus le moindre doute sur l’avenir du fameux referendum bidon. Il n’y en aura pas. Mais, les dégâts provoqués en Europe et surtout en Grèce par ce Premier Ministre grec « aventuriste et irresponsable », sont déjà si énormes que ces élections si redoutées semblent désormais inévitables. Alors, comment faire pour désamorcer la crise en éloignant Papandreou du gouvernement tout en empêchant la tenue des élections générales ?
Comme par miracle, tous les centres de pouvoirs et les grands medias grecs sont tombés d’accord –en un temps record- que le salut viendrait d’un gouvernement d’union nationale des deux grands partis néolibéraux, du PASOK et de la Nouvelle Démocratie [2]. Oubliées les querelles politiciennes de la veille, les « élites » grecques se sont brusquement réveillées avec seul mot d’ordre celui dicté par leurs maitres européens : Union nationale avant que les barbares profitent de façon irréparable de notre désunion, de nos paniques, de nos contradictions et même de nos gaffes…
Ce qui a suivi était prévisible. Malgré sa résistance acharnée, Papandreou a du plier sous des pressions qui venaient même de l’intérieur de son gouvernement. De l’autre coté, le refus du leader de Nouvelle Démocratie Antonis Samaras d’avaler la couleuvre de l’accord du 26-27 octobre en participant a un gouvernement d’union nationale, n’a tenu que trois jours. Au soir du troisième jour, les jeux étaient faits : l’opposition de sa majesté pratiquée par la droite grecque depuis le premier Mémorandum dicté par la troïka, donnait sa place à la cohabitation avec le PASOK au sein du même gouvernement imposé par la Troïka et le grand capital grec !
Le gouvernement d’union de deux grands partis néolibéraux ne laisse aucun doute quant à ses objectifs : d’un coté il servira avec dévouement les intérêts de ses maîtres grecs et internationaux en faisant voter, entre autres, le budget de l’Etat et l’accord du 26-27 octobre, et de l’autre il repoussera le plus tard possible le recours aux urnes.
Alors, la crise est terminée ? Non, pas du tout si on croit aussi bien « ceux d’en haut » que « ceux d’en bas ». Mais maintenant, il ya une différence de taille par rapport au passé : la situation n’est plus la même car la formation de ce gouvernement a le grand mérite de clarifier un paysage politique grec longtemps confus et embrouillé par des manœuvres politiciennes. Désormais, le tableau politique grec est net et clair : d’un coté, les grands –et les petits – partis bourgeois soutenant à fond les Mémorandums et leur austérité cataclysmique et barbare, et de l’autre coté les partis de gauche qui les rejettent et les combattent. D’un coté la bourgeoisie grecque et de l’autre, le peuple qui saigne mais qui lutte !...
Evidemment, tout serait beaucoup plus clair et plus facile pour « ceux d’en bas » si la gauche grecque se présentait a cette ligne droite de l’affrontement à mort moins désunie et sectaire, plus décidée de faire front face à une droite grecque et internationale déterminée d’aller jusqu’au bout de ses projets cauchemardesques. Pourtant, il ne faut pas désespérer. La colère et la détermination populaires sont telles qu’il faudra à la réaction grecque beaucoup plus que la formation d’un gouvernement d’union nationale pour venir a bout du séisme social qui secoue depuis des mois les fondements de l’Etat bourgeois grec. En effet, tout indique que la stabilisation de la situation qui suivra la formation de cet avorton gouvernemental sera de courte durée, et elle sera sans doute suivie par l’approfondissement non seulement de la crise mais aussi de la mobilisation populaire.
Cependant, il y a désormais un problème qui crève les yeux et demande d’urgence une réponse a la fois réaliste et crédible : quel projet européen alternatif et radical non pas pour le mouvement grec mais pour toutes les résistances populaires en Europe face a la crise (terminale ?) de l’Union Européenne et la véritable guerre que ses dirigeants mènent contre leurs propres populations ? Le cas grec vient de démontrer que la sortie de l’euro (et de l’Europe) ne représente une alternative ni réaliste ni crédible pour ces populations en lutte. Mais plus que ca, elle ne représente pas une solution de classe à la guerre de classe menée par le capitalistes européens contre ses salariés/es et ses retraités/es, ses jeunes et ses chômeurs, les femmes et tous les opprimés/es de ce continent.
Alors, quoi ? Sommes-nous condamnés éternellement à la défensive sans qu’il n’y ait jamais espoir de passer à la contre-attaque et vaincre ? L’élaboration de la réponse doit être notre affaire à tous. Mais, en dernière analyse une chose est sûre : tout dépendra de la capacité de toutes ces résistances populaires (en Grèce et en Espagne, en Italie et au Portugal, en Irlande et en France, en Pologne et en Allemagne et partout ailleurs) de se coordonner et de se battre pour le projet commun d’une Europe démocratique des peuples qui aura des priorités diamétralement opposés a celles de l’Europe actuelle des banquiers, des spéculateurs et des capitalistes.
Allons donc, camarades. Mettons-nous tous ensembles au travail…
Yorgos Mitralias
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
« En Grèce, de nouvelles élections sont inévitables » – « La Grèce plonge dans le chaos »
KOUVELAKIS Stathis , DIFFALAH Sarah
4 novembre 2011
Sarah Diffalah – En l’espace d’à peine trois jours, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a semé une confusion politique sans égale à force de rebondissements. Quel est l’état d’esprit de la population grecque ?
Stathis Kouvelakis – La séquence politique, qui s’achève vendredi soir 4 novembre 2011, a plongé le pays dans l’« ingouvernabilité » totale. La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d’Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse.
La volonté, même passagère, de Georges Papandréou, de leur donner l’occasion de s’exprimer par voie de référendum n’a pas apaisé les tensions ?
Au départ, il y a eu un effet de surprise. L’élément démocratique a été surtout perçu comme une occasion donnée pour exprimer le rejet de la population envers leur gouvernement. Dans la situation actuelle, si le gouvernement avait tenu n’importe quel référendum avec n’importe quelle question, la réponse aurait été « non ». Les taux d’approbation de ce gouvernement oscillent entre 5 et 10 % dans les derniers sondages. Les médias étrangers n’ont pas pris la mesure de l’ampleur de ce rejet depuis un an et demi, comme ils n’ont pas pris la mesure de l’état de la révolte et de la sécession.
On l’a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l’Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. Une foule qui a ensuite occupé la tribune et devant laquelle les contingents civils ont défilé en liesse, chantant des slogans de la résistance et de la lutte contre la dictature. Vous imaginez des choses équivalentes en France ? Ce sont des scènes avec une portée symbolique très forte.
C’est ce qui a d’ailleurs poussé Georges Papandréou à organiser un référendum…
Cet événement a été l’élément déclencheur en effet [suite aux deux jours de grève générale des mercredi et jeudi 19 et 20 octobre 2011, les plus importants depuis le début de la vague de mobilisation]. Il était déjà soumis à une forte pression après le vote du 20 octobre qui portait sur toute une série de mesures extrêmement dures de réduction de salaires et de hausses d’impôts. Il a joué son va-tout après le 28 octobre.
Mais l’éventualité de ce référendum n’aurait pas pu servir de soupape au ras-le-bol des Grecs…
L’un des buts de Georges Papandréou était en effet d’offrir un moyen d’expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d’un non. Il voulait désamorcer l’aspect le plus explosif et le plus incontrôlable des manifestations de rue.
Est-ce tenable ? Je ne pense pas. Des seuils symboliques de protestation ont été franchis. Ce qu’il faut comprendre c’est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n’ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n’est pas arrivé depuis la Libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d’aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout. Quelles que soient les habiletés politiciennes, ça reste des tempêtes dans un verre d’eau. Il n’y a pas de stabilité, ni de stabilisation possible quand le minimum d’une vie normale est interrompue.
Le Premier ministre donne l’impression de jouer au poker à coups de bluff…
En fait, la situation est hors de contrôle. L’ensemble de l’état-major de l’armée a été relevé de ses fonctions, d’une façon tout à fait brusque, le jour même de l’annonce du référendum. Cela indique bien une réaction de panique de l’Etat qui perd le contrôle de la situation. Contrairement à ce qu’on a pu dire, Georges Papandréou n’avait pas peur d’un coup d’Etat. Les chefs d’état-major résistaient très vivement aux coupes dans les dépenses militaires. Il a donc amorcé une recomposition du paysage politique.
L’annonce d’un référendum faisait partie de ce début de recomposition ?
Le calcul de Georges Papandréou avait quelque chose d’ambigu. Aux abois, il avait besoin de quelque chose pour se redonner une légitimité minimale, quitte à être très offensif dans son geste. Il mettait au pied du mur ses adversaires pour les pousser à assumer les conséquences.
En ce sens, comme il s’en est félicité lui-même, Georges Papandréou a obtenu la clarification qu’il souhaitait de la part de l’opposition de droite, qui a jeté son masque. Il faut rappeler qu’il n’y avait pas de consensus entre les deux grands partis autour des mesures d’austérité décidées au niveau européen. L’opposition de droite avait une position ambiguë car elle n’a voté aucun des paquets d’austérité depuis le début de la crise. Aujourd’hui, elle les accepte. Georges Papandréou a aussi coincé la gauche radicale – qui monte dans les sondages autour de 25% des voix – en leur demandant si elle était prête à prendre le risque d’une rupture avec l’Union européenne.
La clarification politique lui a permis de constituer un bloc de consensus, tacite et explicite, plus large et qui lui permet de gagner du temps.
Le plan ne va pas au-delà d’un simple gain de temps ?
Non. Les journalistes grecs qui ont interrogé les ministres le disent clairement. Il n’y a pas de plan derrière tout ça, si ce n’est de gagner du temps.
A qui profite cette crise dans le jeu politique interne ?
Toutes les tentatives vont dans le sens d’une recomposition d’un bloc de force qui va assumer de façon ferme et musclée la mise en œuvre des plans d’austérité dictés par l’Union européenne. Ceux qui dans le Pasok (Mouvement socialiste panhellénique au pouvoir) remettent en cause l’autorité de Papandréou le font pour trouver un consensus avec la droite, voire avec l’extrême droite. Cette dernière est vraiment la grande gagnante de cette crise. Le parti d’extrême droite a voté tous les plans d’austérité, il a été le meilleur soutien du gouvernement. Aujourd’hui, il consolide sa position. Il pèse de 6 à 8% des voix et vont sans doute peser dans les prochaines élections
Il n’y aura pas de majorité absolue dans le prochain Parlement. La droite se maintient tout juste. Le paysage politique sera beaucoup plus éclaté avec 7 ou 8 partis. On va vers une liquéfaction du paysage politique, tout le contraire de ce qu’on a toujours connu.
Si la gauche radicale n’était pas aussi divisée, elle aurait pu constituer une solution de rechange. Avec les écolos, elle pèse plus que l’opposition de droite.
Que peut-il se passer maintenant ?
Des nouvelles élections sont inévitables, même si dans un climat pareil je vois mal comment une campagne peut se dérouler sereinement. Les responsables du Pasok ne peuvent même pas traverser les rues s’ils n’ont pas une escorte policière importante.
La classe politique essaye de trouver des formules de transition qui vont permettre le vote par le Parlement actuel de l’accord du 26 octobre. Mais si le Pasok et la Nouvelle Démocratie, même sans Georges Papandréou, arrivent à se mettre d’accord là-dessus, le gouffre entre les élus et la population n’apparaîtra que plus clairement et s’accentuera.
Et les manifestations pourraient reprendre ?
Cela me paraît inévitable. Il n’y a pas de fatigue qui compte quand on n’a pas de quoi faire ses courses. La colère est énorme et peut prendre une forme aveugle. Il ne faut pas oublier que la population grecque n’est pas docile. C’est un chaudron. Une étape supplémentaire dans son explosion va inévitablement être franchie. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne suis pas devin.
KOUVELAKIS Stathis , DIFFALAH Sarah
* L’entretien a été réalisé le 4 novembre 2011 par Sarah Diffalah pour le « Nouvel Observateur » en ligne.
http://tempsreel.nouvelobs.com/econ...
* Stathis Kouvelakis est professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, spécialiste de la Grèce.
KOUVELAKIS Stathis , DIFFALAH Sarah
4 novembre 2011
Sarah Diffalah – En l’espace d’à peine trois jours, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a semé une confusion politique sans égale à force de rebondissements. Quel est l’état d’esprit de la population grecque ?
Stathis Kouvelakis – La séquence politique, qui s’achève vendredi soir 4 novembre 2011, a plongé le pays dans l’« ingouvernabilité » totale. La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d’Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse.
La volonté, même passagère, de Georges Papandréou, de leur donner l’occasion de s’exprimer par voie de référendum n’a pas apaisé les tensions ?
Au départ, il y a eu un effet de surprise. L’élément démocratique a été surtout perçu comme une occasion donnée pour exprimer le rejet de la population envers leur gouvernement. Dans la situation actuelle, si le gouvernement avait tenu n’importe quel référendum avec n’importe quelle question, la réponse aurait été « non ». Les taux d’approbation de ce gouvernement oscillent entre 5 et 10 % dans les derniers sondages. Les médias étrangers n’ont pas pris la mesure de l’ampleur de ce rejet depuis un an et demi, comme ils n’ont pas pris la mesure de l’état de la révolte et de la sécession.
On l’a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l’Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. Une foule qui a ensuite occupé la tribune et devant laquelle les contingents civils ont défilé en liesse, chantant des slogans de la résistance et de la lutte contre la dictature. Vous imaginez des choses équivalentes en France ? Ce sont des scènes avec une portée symbolique très forte.
C’est ce qui a d’ailleurs poussé Georges Papandréou à organiser un référendum…
Cet événement a été l’élément déclencheur en effet [suite aux deux jours de grève générale des mercredi et jeudi 19 et 20 octobre 2011, les plus importants depuis le début de la vague de mobilisation]. Il était déjà soumis à une forte pression après le vote du 20 octobre qui portait sur toute une série de mesures extrêmement dures de réduction de salaires et de hausses d’impôts. Il a joué son va-tout après le 28 octobre.
Mais l’éventualité de ce référendum n’aurait pas pu servir de soupape au ras-le-bol des Grecs…
L’un des buts de Georges Papandréou était en effet d’offrir un moyen d’expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d’un non. Il voulait désamorcer l’aspect le plus explosif et le plus incontrôlable des manifestations de rue.
Est-ce tenable ? Je ne pense pas. Des seuils symboliques de protestation ont été franchis. Ce qu’il faut comprendre c’est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n’ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n’est pas arrivé depuis la Libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d’aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout. Quelles que soient les habiletés politiciennes, ça reste des tempêtes dans un verre d’eau. Il n’y a pas de stabilité, ni de stabilisation possible quand le minimum d’une vie normale est interrompue.
Le Premier ministre donne l’impression de jouer au poker à coups de bluff…
En fait, la situation est hors de contrôle. L’ensemble de l’état-major de l’armée a été relevé de ses fonctions, d’une façon tout à fait brusque, le jour même de l’annonce du référendum. Cela indique bien une réaction de panique de l’Etat qui perd le contrôle de la situation. Contrairement à ce qu’on a pu dire, Georges Papandréou n’avait pas peur d’un coup d’Etat. Les chefs d’état-major résistaient très vivement aux coupes dans les dépenses militaires. Il a donc amorcé une recomposition du paysage politique.
L’annonce d’un référendum faisait partie de ce début de recomposition ?
Le calcul de Georges Papandréou avait quelque chose d’ambigu. Aux abois, il avait besoin de quelque chose pour se redonner une légitimité minimale, quitte à être très offensif dans son geste. Il mettait au pied du mur ses adversaires pour les pousser à assumer les conséquences.
En ce sens, comme il s’en est félicité lui-même, Georges Papandréou a obtenu la clarification qu’il souhaitait de la part de l’opposition de droite, qui a jeté son masque. Il faut rappeler qu’il n’y avait pas de consensus entre les deux grands partis autour des mesures d’austérité décidées au niveau européen. L’opposition de droite avait une position ambiguë car elle n’a voté aucun des paquets d’austérité depuis le début de la crise. Aujourd’hui, elle les accepte. Georges Papandréou a aussi coincé la gauche radicale – qui monte dans les sondages autour de 25% des voix – en leur demandant si elle était prête à prendre le risque d’une rupture avec l’Union européenne.
La clarification politique lui a permis de constituer un bloc de consensus, tacite et explicite, plus large et qui lui permet de gagner du temps.
Le plan ne va pas au-delà d’un simple gain de temps ?
Non. Les journalistes grecs qui ont interrogé les ministres le disent clairement. Il n’y a pas de plan derrière tout ça, si ce n’est de gagner du temps.
A qui profite cette crise dans le jeu politique interne ?
Toutes les tentatives vont dans le sens d’une recomposition d’un bloc de force qui va assumer de façon ferme et musclée la mise en œuvre des plans d’austérité dictés par l’Union européenne. Ceux qui dans le Pasok (Mouvement socialiste panhellénique au pouvoir) remettent en cause l’autorité de Papandréou le font pour trouver un consensus avec la droite, voire avec l’extrême droite. Cette dernière est vraiment la grande gagnante de cette crise. Le parti d’extrême droite a voté tous les plans d’austérité, il a été le meilleur soutien du gouvernement. Aujourd’hui, il consolide sa position. Il pèse de 6 à 8% des voix et vont sans doute peser dans les prochaines élections
Il n’y aura pas de majorité absolue dans le prochain Parlement. La droite se maintient tout juste. Le paysage politique sera beaucoup plus éclaté avec 7 ou 8 partis. On va vers une liquéfaction du paysage politique, tout le contraire de ce qu’on a toujours connu.
Si la gauche radicale n’était pas aussi divisée, elle aurait pu constituer une solution de rechange. Avec les écolos, elle pèse plus que l’opposition de droite.
Que peut-il se passer maintenant ?
Des nouvelles élections sont inévitables, même si dans un climat pareil je vois mal comment une campagne peut se dérouler sereinement. Les responsables du Pasok ne peuvent même pas traverser les rues s’ils n’ont pas une escorte policière importante.
La classe politique essaye de trouver des formules de transition qui vont permettre le vote par le Parlement actuel de l’accord du 26 octobre. Mais si le Pasok et la Nouvelle Démocratie, même sans Georges Papandréou, arrivent à se mettre d’accord là-dessus, le gouffre entre les élus et la population n’apparaîtra que plus clairement et s’accentuera.
Et les manifestations pourraient reprendre ?
Cela me paraît inévitable. Il n’y a pas de fatigue qui compte quand on n’a pas de quoi faire ses courses. La colère est énorme et peut prendre une forme aveugle. Il ne faut pas oublier que la population grecque n’est pas docile. C’est un chaudron. Une étape supplémentaire dans son explosion va inévitablement être franchie. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne suis pas devin.
KOUVELAKIS Stathis , DIFFALAH Sarah
* L’entretien a été réalisé le 4 novembre 2011 par Sarah Diffalah pour le « Nouvel Observateur » en ligne.
http://tempsreel.nouvelobs.com/econ...
* Stathis Kouvelakis est professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, spécialiste de la Grèce.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Grèce
« Pour de nombreuses personnes, 5 euros, c’est déjà trop » : A Athènes, Médecins du monde ne réserve plus son aide aux migrants
SAMARTZI Christina, FOUTEAU Carine
5 novembre 2011
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A Athènes, la polyclinique de Médecins du monde ne reçoit plus seulement des migrants et des demandeurs d’asile comme le prévoyait sa mission d’origine. La cinquantaine de médecins et infirmières qui y travaillent, pour la plupart bénévolement, voient affluer un nouveau public de Grecs, appauvris par la crise au point qu’ils ne peuvent plus se soigner et se nourrir à leur faim. Ce centre de soins est situé dans le centre, à Koumoundourou Square. Un autre a ouvert à Perama, ville portuaire à une demi-heure de route de la capitale, et une unité médicale mobile circule dans les îles et les régions plus reculées. Entretien conduit par Carine Fouteau avec Christina Samartzi, responsable des programmes nationaux en Grèce pour l’ONG.
Carine Fouteau – Les traces de la crise et des plans d’austérité sont-elles perceptibles dans le profil des personnes qui frappent à votre porte ?
Christina Samartzi – La grande nouveauté, c’est que nous voyons de plus en plus de Grecs venir demander de l’aide et se faire soigner ici, où ils savent qu’ils peuvent trouver gratuitement des généralistes, des dermatologues, des psychologues et des pédiatres. Ce n’était pas le cas auparavant, ou à la marge. Médecins du monde s’est installé à Athènes pour porter secours aux migrants, aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, principalement originaires d’Afrique subsaharienne et d’Asie centrale. Arrivent désormais des chômeurs, des travailleurs précaires avec de faibles revenus et des sans-abri qui n’ont plus les moyens de se soigner. Ils ne peuvent plus payer les consultations dans le secteur privé. Ils n’ont plus, non plus, accès à l’hôpital public où il existe un droit d’entrée de 5 euros. Pour de nombreuses personnes, 5 euros, c’est déjà trop. Ils ne peuvent plus, non plus, acheter les médicaments. Ils viennent ici pour en obtenir gratuitement. En 2011, les Grecs ont représenté 30% du public reçu. Ils étaient moitié moins l’année précédente. Dans notre centre de Perama, situé dans une région très pauvre, ne viennent que des Grecs.
Quand avez-vous commencé à constater cette évolution ?
Cela a débuté à la fin de l’année 2010 et ça s’est amplifié début 2011, pour atteindre des sommets. Au total, environ 30’000 personnes sont passées chez nous cette année, contre 20’000 un an auparavant.
Qui sont ces Grecs qui ont recours à vos services ?
Les profils sont variés, mais on observe la présence de beaucoup de femmes seules avec leurs bébés. Ces femmes n’ont plus accès aux services sociaux habituels car l’Etat n’a plus les moyens de les prendre en charge. Elles viennent pour faire vacciner leurs enfants. Elles ont besoin de médicaments et d’examens médicaux de base. Il y a aussi de plus en plus de personnes âgées, des retraités qui n’ont plus de revenus. On reçoit également des fonctionnaires qui ont vu fondre leurs salaires, ainsi que de nombreux anciens entrepreneurs. Dans le passé, ils pouvaient être riches, ils étaient à la tête de PME florissantes qui ont fait faillite du jour au lendemain et ils se retrouvent sans rien. Ils ont honte de venir à la polyclinique. Certains ont tellement honte qu’ils nous parlent en anglais pour passer pour des migrants. Ils ne veulent pas qu’on pense qu’ils sont grecs.
A qui en veulent-ils ?
Ils sont désespérés, sans espoir. Ils pensent que les choses ne vont qu’empirer. Ils sont en colère car ils se sentent impuissants. Ils en veulent en priorité au gouvernement grec et aux hommes politiques grecs en général, qu’ils considèrent comme responsables de leur situation, mais aussi aux gros pays de l’Union européenne, au premier rang desquels l’Allemagne et la France.
Ont-ils des pathologies spécifiques ?
Beaucoup de ces personnes sont sous-alimentées. On s’en rend compte quand on leur prescrit des médicaments qui doivent être avalés après un repas. Ils nous disent qu’ils n’ont pas de quoi se nourrir. C’est pour cela que nous avons lancé une campagne dans les supermarchés pour obtenir des produits alimentaires de première nécessité, comme du lait, du riz, des pâtes ou de l’huile. C’est la première fois que nous devons recourir à ce type de campagne. On se croirait en Afrique. A part cela, on retrouve les maladies habituelles des gens qui vivent dans la rue, comme les infections dermatologiques.
Quelles sont les solutions en termes de logement et de vêtements ?
Il y a d’autres associations, d’autres ONG sur place, mais les financements sont insuffisants. Nous-mêmes, nous avons un foyer d’hébergement, mais il est réservé aux migrants. Nous avons un service psycho-social, avec des psychologues et des travailleurs sociaux qui informent les personnes sur leurs droits et les orientent vers d’autres structures, mais la plupart d’entre elles sont saturées. Pour les vêtements, nous demandons à ceux qui le peuvent d’en apporter et nous les redistribuons. Au moment où nous en aurions le plus besoin, au moment où l’Etat est défaillant et qu’il n’y a plus que nous, les associations, pour prendre le relais, les subventions publiques sont en baisse, ainsi que les aides venues de donateurs privés.
SAMARTZI Christina, FOUTEAU Carine
* Reportage effectué et publié par Mediapart, http://www.mediapart.fr/. Reproduit par A l’encontre.
SAMARTZI Christina, FOUTEAU Carine
5 novembre 2011
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A Athènes, la polyclinique de Médecins du monde ne reçoit plus seulement des migrants et des demandeurs d’asile comme le prévoyait sa mission d’origine. La cinquantaine de médecins et infirmières qui y travaillent, pour la plupart bénévolement, voient affluer un nouveau public de Grecs, appauvris par la crise au point qu’ils ne peuvent plus se soigner et se nourrir à leur faim. Ce centre de soins est situé dans le centre, à Koumoundourou Square. Un autre a ouvert à Perama, ville portuaire à une demi-heure de route de la capitale, et une unité médicale mobile circule dans les îles et les régions plus reculées. Entretien conduit par Carine Fouteau avec Christina Samartzi, responsable des programmes nationaux en Grèce pour l’ONG.
Carine Fouteau – Les traces de la crise et des plans d’austérité sont-elles perceptibles dans le profil des personnes qui frappent à votre porte ?
Christina Samartzi – La grande nouveauté, c’est que nous voyons de plus en plus de Grecs venir demander de l’aide et se faire soigner ici, où ils savent qu’ils peuvent trouver gratuitement des généralistes, des dermatologues, des psychologues et des pédiatres. Ce n’était pas le cas auparavant, ou à la marge. Médecins du monde s’est installé à Athènes pour porter secours aux migrants, aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, principalement originaires d’Afrique subsaharienne et d’Asie centrale. Arrivent désormais des chômeurs, des travailleurs précaires avec de faibles revenus et des sans-abri qui n’ont plus les moyens de se soigner. Ils ne peuvent plus payer les consultations dans le secteur privé. Ils n’ont plus, non plus, accès à l’hôpital public où il existe un droit d’entrée de 5 euros. Pour de nombreuses personnes, 5 euros, c’est déjà trop. Ils ne peuvent plus, non plus, acheter les médicaments. Ils viennent ici pour en obtenir gratuitement. En 2011, les Grecs ont représenté 30% du public reçu. Ils étaient moitié moins l’année précédente. Dans notre centre de Perama, situé dans une région très pauvre, ne viennent que des Grecs.
Quand avez-vous commencé à constater cette évolution ?
Cela a débuté à la fin de l’année 2010 et ça s’est amplifié début 2011, pour atteindre des sommets. Au total, environ 30’000 personnes sont passées chez nous cette année, contre 20’000 un an auparavant.
Qui sont ces Grecs qui ont recours à vos services ?
Les profils sont variés, mais on observe la présence de beaucoup de femmes seules avec leurs bébés. Ces femmes n’ont plus accès aux services sociaux habituels car l’Etat n’a plus les moyens de les prendre en charge. Elles viennent pour faire vacciner leurs enfants. Elles ont besoin de médicaments et d’examens médicaux de base. Il y a aussi de plus en plus de personnes âgées, des retraités qui n’ont plus de revenus. On reçoit également des fonctionnaires qui ont vu fondre leurs salaires, ainsi que de nombreux anciens entrepreneurs. Dans le passé, ils pouvaient être riches, ils étaient à la tête de PME florissantes qui ont fait faillite du jour au lendemain et ils se retrouvent sans rien. Ils ont honte de venir à la polyclinique. Certains ont tellement honte qu’ils nous parlent en anglais pour passer pour des migrants. Ils ne veulent pas qu’on pense qu’ils sont grecs.
A qui en veulent-ils ?
Ils sont désespérés, sans espoir. Ils pensent que les choses ne vont qu’empirer. Ils sont en colère car ils se sentent impuissants. Ils en veulent en priorité au gouvernement grec et aux hommes politiques grecs en général, qu’ils considèrent comme responsables de leur situation, mais aussi aux gros pays de l’Union européenne, au premier rang desquels l’Allemagne et la France.
Ont-ils des pathologies spécifiques ?
Beaucoup de ces personnes sont sous-alimentées. On s’en rend compte quand on leur prescrit des médicaments qui doivent être avalés après un repas. Ils nous disent qu’ils n’ont pas de quoi se nourrir. C’est pour cela que nous avons lancé une campagne dans les supermarchés pour obtenir des produits alimentaires de première nécessité, comme du lait, du riz, des pâtes ou de l’huile. C’est la première fois que nous devons recourir à ce type de campagne. On se croirait en Afrique. A part cela, on retrouve les maladies habituelles des gens qui vivent dans la rue, comme les infections dermatologiques.
Quelles sont les solutions en termes de logement et de vêtements ?
Il y a d’autres associations, d’autres ONG sur place, mais les financements sont insuffisants. Nous-mêmes, nous avons un foyer d’hébergement, mais il est réservé aux migrants. Nous avons un service psycho-social, avec des psychologues et des travailleurs sociaux qui informent les personnes sur leurs droits et les orientent vers d’autres structures, mais la plupart d’entre elles sont saturées. Pour les vêtements, nous demandons à ceux qui le peuvent d’en apporter et nous les redistribuons. Au moment où nous en aurions le plus besoin, au moment où l’Etat est défaillant et qu’il n’y a plus que nous, les associations, pour prendre le relais, les subventions publiques sont en baisse, ainsi que les aides venues de donateurs privés.
SAMARTZI Christina, FOUTEAU Carine
* Reportage effectué et publié par Mediapart, http://www.mediapart.fr/. Reproduit par A l’encontre.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Retirer les économies...
Les grecs retirent 5 milliards d'euros des banques cette dernière semaine.
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3518011/11/11/Los-griegos-retiran-5000-millones-de-los-bancos-en-la-ultima-semana.html
Quand le NPA va lancer son offensive en proposant la même chose.
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3518011/11/11/Los-griegos-retiran-5000-millones-de-los-bancos-en-la-ultima-semana.html
Quand le NPA va lancer son offensive en proposant la même chose.
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Grèce
Dans l'article, rien n'indique que c'est une décision "politique" défendu par un mouvement ou une organisation anticapitaliste. Au contraire c'est plutot la trouille d'un référendum démocratique par des petits bourgeois qui ont retirés leur "bas de laine" pour le cacher sous le matelas... Mais de toute façon tout t'es bon pour cracher sur le npa...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Grèce
Les petits bourgeois ont mal lu l'annonce du journal: NAPPADEURO...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Retraits massifs des banques
http://www.bfmbusiness.com/toute-linfo-eco/bourse/les-grecs-retirent-leurs-économies-des-banques-avec-la-crise-100250
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
un gouvernement de la sociale démocratie à l'extrême droite...
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article122308
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article122308
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Grèce
Suspendre immédiatement le paiement de la dette, une question de survie pour la Grèce
par Renaud Vivien, Yorgos Mitralias
http://www.cadtm.org/Suspendre-immediatement-le
par Renaud Vivien, Yorgos Mitralias
http://www.cadtm.org/Suspendre-immediatement-le
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Roseau a écrit:Les petits bourgeois ont mal lu l'annonce du journal: NAPPADEURO...
J'ai très bien lu.
Ceux sont les "révolutionnaristes" qui ont mal interprété ce que j'ai transmis à titre d'info...
A part çà, c'est reparti :
Berlín evalúa una eventual salida de Grecia de la zona euro
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3525799/11/11/Berlin-evalua-una-eventual-salida-de-Grecia-de-la-zona-euro.html?utm_source=crosslink&utm_medium=flash
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Grèce
irneh09218 a écrit:Roseau a écrit:Les petits bourgeois ont mal lu l'annonce du journal: NAPPADEURO...
J'ai très bien lu.
Ceux sont les "révolutionnaristes" qui ont mal interprété ce que j'ai transmis à titre d'info...
A part çà, c'est reparti :
Berlín evalúa una eventual salida de Grecia de la zona euro
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3525799/11/11/Berlin-evalua-una-eventual-salida-de-Grecia-de-la-zona-euro.html?utm_source=crosslink&utm_medium=flash
Sur la situation grecque et malgré qu'on ne soit pas à leur place tu en penses quoi ?
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=870
En Grèce, on observe une nouvelle poussée des forces politiques se situant à la gauche du parti socialiste (PASOK). Le PASOK continue sa dégringolade (sous la barre des 20%), et il entraîne désormais le principal parti de droite dans sa chute (qui passe sous la barre des 30%). La grande alliance entre le PASOK et la Nouvelle démocratie a désormais le soutien de moins de 50% de l'électorat. La droite et l'extrême droite sont en perte de vitesse suite à leur participation au gouvernement d'union nationale.
Les trois forces politiques (parti communiste stalinien KKE, coalition de la gauche radicale SYRIZA, et la Gauche démocratique - scission de droite de SYRIZA) se situant à la gauche du PASOK sont en progression et regroupent plus de 30% de l'électorat.
Sondage publié le 11 novembre (http://www.publicissue.gr/wp-content/uploads/2011/11/varometro-nov-2011.pdf )
KKE : 11% (+0,5% par rapport à octobre)
Syriza : 12% (+2,5% par rapport à octobre)
Gauche démocratique : 7,5% (+2,5% par rapport à octobre)
Ecologistes : 3,5% (+0,5% par rapport à octobre)
PASOK : 19,5% (-3% par rapport à octobre)
Alliance démocratique (centre) : 2,5% (+0,5% par rapport à octobre)
Nouvelle démocratie (droite) : 28,5% (-3% par rapport à octobre)
LAOS (extrême droite) : 8,5% (-0,5% par rapport à octobre)
En Grèce, on observe une nouvelle poussée des forces politiques se situant à la gauche du parti socialiste (PASOK). Le PASOK continue sa dégringolade (sous la barre des 20%), et il entraîne désormais le principal parti de droite dans sa chute (qui passe sous la barre des 30%). La grande alliance entre le PASOK et la Nouvelle démocratie a désormais le soutien de moins de 50% de l'électorat. La droite et l'extrême droite sont en perte de vitesse suite à leur participation au gouvernement d'union nationale.
Les trois forces politiques (parti communiste stalinien KKE, coalition de la gauche radicale SYRIZA, et la Gauche démocratique - scission de droite de SYRIZA) se situant à la gauche du PASOK sont en progression et regroupent plus de 30% de l'électorat.
Sondage publié le 11 novembre (http://www.publicissue.gr/wp-content/uploads/2011/11/varometro-nov-2011.pdf )
KKE : 11% (+0,5% par rapport à octobre)
Syriza : 12% (+2,5% par rapport à octobre)
Gauche démocratique : 7,5% (+2,5% par rapport à octobre)
Ecologistes : 3,5% (+0,5% par rapport à octobre)
PASOK : 19,5% (-3% par rapport à octobre)
Alliance démocratique (centre) : 2,5% (+0,5% par rapport à octobre)
Nouvelle démocratie (droite) : 28,5% (-3% par rapport à octobre)
LAOS (extrême droite) : 8,5% (-0,5% par rapport à octobre)
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Grèce
Un article très utile de Stathis Kouvelakis sur la crise politique actuelle et les responsabilités de la gauche radicale :
Grèce : coup d’État européen face au soulèvement populaire
Grèce : coup d’État européen face au soulèvement populaire
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Deux excellent documents
L’enfumage de la “décote volontaire de 50 %” de la dette grecque
http://www.les-crises.fr/enfumage-decote/
Le budget de la Grèce – ou pourquoi la rigueur, cela ne marche pas…
http://www.les-crises.fr/budget-de-la-grece/
http://www.les-crises.fr/enfumage-decote/
Le budget de la Grèce – ou pourquoi la rigueur, cela ne marche pas…
http://www.les-crises.fr/budget-de-la-grece/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
La Grèce est accablée par le capitalisme qui se manifeste dans toute sa splendeur, les grecs sont un peuple sont un peuple courageux mais qui en à marre de la politique protectionniste du gouvernement pour les entreprises, de l'échec de la rigueur, de l'incapacité de leur dirigeants et du statut de vassal vis à vis de la France et de l’Allemagne que représente l'état. je suis allé en Grèce en 2010, en, juillet précisément, c'est un pays magnifique, très intéressant sur le point historique et un peuple accueillant mais justement, cette facette cache la réalité et déjà, on sentait que la vie devenait dure pour les grecs, pour le peuple grec et non pour ces exploiteurs professionnels que sont les patrons grec mais à ce moment la; ils pouvaient encore profiter de la vie et disposait d'un petit confort, retreint et de plus en plus limité mais tout de même plus agréable qu'actuellement. Je ne dis pas que les grecs vivaient très bien, non loin de la, on sentait la colère couver, colère qui a déjà explosée en mai et juin, nous avons pu en discuter et les grecs ont été clairs, il ne manifestaient pas pour le plaisir de tout casser contrairement à l'image que voulait nous donner les médias bourgeois, les salaires baissaient parfois de moitié , le smig à descendu à 600 euros, des allocations supprimées, le chômage explosait, tva doublait voire triplait enfin bref les fruits du capitalisme.J'entends souvent dire " les grecs sont des fainéants, ils ne veulent pas payer des impots" , c'est faut, en fait les grecs payent bien de trop d’impôt par rapport à leur capacité à en payer, cela veut dire qu'ils ne leur reste plus rien, plus les moyens de facture, nourriture, éducation, médecine, plus rien. Les grecs veulent bien payer et travailler à la condition que ce soit juste, que le partage des richesses soit équitable, hors dans ce pays, " équité, partage," sont des termes inconnus du gouvernement; il est sur qu'il fallait mettre ne place une rigueur, le 1er plan aurait pu être acceptable si il ne frappait pas comme toujours, encore et seulement le peuple, s'il s'attaquait aux riches, à la bourgeoisie, à l'église donc mais non , ça ne se passe pas comme çà, tandis qu'une oligarchie de plus en plus oppressive pour le peuple se prélasse dans des palaces, passent leur temps à bronzer au bord de leur piscines de luxe, les grec se battent pour survivre. Le deuxième plan était inacceptable pour les mêmes raisons que le 1er, quant au dernier ce n'est même plus être inacceptable mais ignoble, répugnant, révulsant ... il n'existe pas de mots suffisamment fort pour décrire la barbarie capitaliste. Je réponds donc aux personnes pensant que les grecs sont des fainéants d'aller voir comment c'est, de voir les dégâts du sois disant "socialiste" papandréou et de ses comparses; oui les grecs ont une certaine tendance anarchiste sur le point des impôts, quelles que soit leur position politique, oui ils peuvent paraitrent " jen foutiste " mais au moins, ils se battent, ils se battent pur leurs droits, pour survivre à la rigueur intolérable,ils résistent et ne vont pas voter extrême droite simplement parce qu'une bonne partie de leur partis politique sont médiocre en matière d'engagement et qu'ils n'ont plus confiance envers les partis traditionnels. Il y' a de l'argent en Grèce, croyez moi, elle coule à flot dans certaine classe, l'église reçoit non seulement des donations de l'état mais elle ne subit aucune taxe, nada, certaine entreprises ne payent pas de taxe ou peu quand aux parasite possédant des piscines à gogo, l'analyse est simple : ils ne payent rien.Ilfaut que les grecs fassent ployer le régime, le piétine, que les travailleurs grec l'écrase avec à coup de marteau , en finissent définitivement avec le capitalisme.
ernesto- Messages : 22
Date d'inscription : 25/09/2011
Re: Grèce
@ Ernesto
C'est intéressant et serait lu par tout le monde jusqu'au bout si tu modifies en faisant des paragraphes.
C'est intéressant et serait lu par tout le monde jusqu'au bout si tu modifies en faisant des paragraphes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Essai de mise en page du texte d'Ernesto :
La Grèce est accablée par le capitalisme qui se manifeste dans toute sa splendeur, les grecs sont un peuple courageux mais qui en à marre de la politique protectionniste du gouvernement pour les entreprises, de l'échec de la rigueur, de l'incapacité de leur dirigeants et du statut de vassal vis à vis de la France et de l’Allemagne que représente l'état.
Je suis allé en Grèce en 2010, en, juillet précisément, c'est un pays magnifique, très intéressant sur le point historique et un peuple accueillant mais justement, cette facette cache la réalité et déjà, on sentait que la vie devenait dure pour les grecs, pour le peuple grec et non pour ces exploiteurs professionnels que sont les patrons grec mais à ce moment la;
Ils pouvaient encore profiter de la vie et disposait d'un petit confort, retreint et de plus en plus limité mais tout de même plus agréable qu'actuellement.
Je ne dis pas que les grecs vivaient très bien, non loin de la, on sentait la colère couver, colère qui a déjà explosée en mai et juin, nous avons pu en discuter et les grecs ont été clairs, il ne manifestaient pas pour le plaisir de tout casser contrairement à l'image que voulait nous donner les médias bourgeois, les salaires baissaient parfois de moitié , le smig à descendu à 600 euros, des allocations supprimées, le chômage explosait, tva doublait voire triplait enfin bref les fruits du capitalisme.J'entends souvent dire " les grecs sont des fainéants, ils ne veulent pas payer des impots" , c'est faux, en fait les grecs payent bien de trop d’impôt par rapport à leur capacité à en payer, cela veut dire qu'il ne leur reste plus rien, plus les moyens de facture, nourriture, éducation, médecine, plus rien.
Les grecs veulent bien payer et travailler à la condition que ce soit juste, que le partage des richesses soit équitable, hors dans ce pays, " équité, partage," sont des termes inconnus du gouvernement;
Il est sur qu'il fallait mettre ne place une rigueur, le 1er plan aurait pu être acceptable si il ne frappait pas comme toujours, encore et seulement le peuple, s'il s'attaquait aux riches, à la bourgeoisie, à l'église donc mais non , ça ne se passe pas comme çà, tandis qu'une oligarchie de plus en plus oppressive pour le peuple se prélasse dans des palaces, passent leur temps à bronzer au bord de leur piscines de luxe, les grec se battent pour survivre.
Le deuxième plan était inacceptable pour les mêmes raisons que le 1er, quant au dernier ce n'est même plus être inacceptable mais ignoble, répugnant, révulsant ... il n'existe pas de mots suffisamment fort pour décrire la barbarie capitaliste.
Je réponds donc aux personnes pensant que les grecs sont des fainéants d'aller voir comment c'est, de voir les dégâts du sois disant "socialiste" papandréou et de ses comparses; oui les grecs ont une certaine tendance anarchiste sur le point des impôts, quelles que soit leur position politique, oui ils peuvent paraitrent " jen foutiste " mais au moins, ils se battent, ils se battent pur leurs droits, pour survivre à la rigueur intolérable,ils résistent et ne vont pas voter extrême droite simplement parce qu'une bonne partie de leur partis politique sont médiocre en matière d'engagement et qu'ils n'ont plus confiance envers les partis traditionnels.
Il y' a de l'argent en Grèce, croyez moi, elle coule à flot dans certaine classe, l'église reçoit non seulement des donations de l'état mais elle ne subit aucune taxe, nada, certaine entreprises ne payent pas de taxe ou peu quand aux parasite possédant des piscines à gogo, l'analyse est simple : ils ne payent rien.
Il faut que les grecs fassent ployer le régime, le piétine, que les travailleurs grec l'écrase avec à coup de marteau , en finissent définitivement avec le capitalisme.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Grèce
Source: Médiapart
En Grèce, plus de 40.000 personnes ont manifesté pour refuser les mesures d'austérité que compte appliquer le gouvernement de coalition de Lucas Papademos. 27.000 manifestants à Athènes selon la police, 15.000 à Thessalonique.
Les manifestants rassemblés par le parti communiste (KKE) et la gauche radicale (Syriza) – l'opposition de gauche qui a refusé de participer au gouvernement – relevaient opportunément que l'extrême droite est revenue au pouvoir pour la première fois depuis la dictature des colonels en Grèce. Ils ont défilé sous des banderoles clamant que «la junte ne s'est pas terminée en 1973, soulèvement contre le gouvernement UE-FMI!» et «A bas le gouvernement fascisant».
Cependant, Lucas Papademos recevait le vote de confiance de 255 députés sur 300 pour engager le nouveau plan d'austérité afin d'obtenir la mise en place du nouveau prêt de 100 milliards concédé lors du sommet de la zone euro du 27 octobre et, plus rapidement, le déblocage d'une tranche de 8 milliards d'euros issue du précédent plan d'aide à la Grèce.
En Grèce, plus de 40.000 personnes ont manifesté pour refuser les mesures d'austérité que compte appliquer le gouvernement de coalition de Lucas Papademos. 27.000 manifestants à Athènes selon la police, 15.000 à Thessalonique.
Les manifestants rassemblés par le parti communiste (KKE) et la gauche radicale (Syriza) – l'opposition de gauche qui a refusé de participer au gouvernement – relevaient opportunément que l'extrême droite est revenue au pouvoir pour la première fois depuis la dictature des colonels en Grèce. Ils ont défilé sous des banderoles clamant que «la junte ne s'est pas terminée en 1973, soulèvement contre le gouvernement UE-FMI!» et «A bas le gouvernement fascisant».
Cependant, Lucas Papademos recevait le vote de confiance de 255 députés sur 300 pour engager le nouveau plan d'austérité afin d'obtenir la mise en place du nouveau prêt de 100 milliards concédé lors du sommet de la zone euro du 27 octobre et, plus rapidement, le déblocage d'une tranche de 8 milliards d'euros issue du précédent plan d'aide à la Grèce.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Grèce
Ok mais tu veux que je récrive tout ou simplement reprendre ce qu'a fait copas ?
La Grèce est accablée par le capitalisme qui se manifeste dans toute sa splendeur, les grecs sont un peuple courageux mais qui en à marre de la politique protectionniste du gouvernement pour les entreprises, de l'échec de la rigueur, de l'incapacité de leur dirigeants et du statut de vassal vis à vis de la France et de l’Allemagne que représente l'état.
Je suis allé en Grèce en 2010, en, juillet précisément, c'est un pays magnifique, très intéressant sur le point historique et un peuple accueillant mais justement, cette facette cache la réalité et déjà, on sentait que la vie devenait dure pour les grecs, pour le peuple grec et non pour ces exploiteurs professionnels que sont les patrons grec mais à ce moment la;
Ils pouvaient encore profiter de la vie et disposait d'un petit confort, retreint et de plus en plus limité mais tout de même plus agréable qu'actuellement.
Je ne dis pas que les grecs vivaient très bien, non loin de la, on sentait la colère couver, colère qui a déjà explosée en mai et juin, nous avons pu en discuter et les grecs ont été clairs, il ne manifestaient pas pour le plaisir de tout casser contrairement à l'image que voulait nous donner les médias bourgeois, les salaires baissaient parfois de moitié , le smig à descendu à 600 euros, des allocations supprimées, le chômage explosait, tva doublait voire triplait enfin bref les fruits du capitalisme.J'entends souvent dire " les grecs sont des fainéants, ils ne veulent pas payer des impots" , c'est faux, en fait les grecs payent bien de trop d’impôt par rapport à leur capacité à en payer, cela veut dire qu'il ne leur reste plus rien, plus les moyens de facture, nourriture, éducation, médecine, plus rien.
Les grecs veulent bien payer et travailler à la condition que ce soit juste, que le partage des richesses soit équitable, hors dans ce pays, " équité, partage," sont des termes inconnus du gouvernement;
Il est sur qu'il fallait mettre ne place une rigueur, le 1er plan aurait pu être acceptable si il ne frappait pas comme toujours, encore et seulement le peuple, s'il s'attaquait aux riches, à la bourgeoisie, à l'église donc mais non , ça ne se passe pas comme çà, tandis qu'une oligarchie de plus en plus oppressive pour le peuple se prélasse dans des palaces, passent leur temps à bronzer au bord de leur piscines de luxe, les grec se battent pour survivre.
Le deuxième plan était inacceptable pour les mêmes raisons que le 1er, quant au dernier ce n'est même plus être inacceptable mais ignoble, répugnant, révulsant ... il n'existe pas de mots suffisamment fort pour décrire la barbarie capitaliste.
Je réponds donc aux personnes pensant que les grecs sont des fainéants d'aller voir comment c'est, de voir les dégâts du sois disant "socialiste" papandréou et de ses comparses; oui les grecs ont une certaine tendance anarchiste sur le point des impôts, quelles que soit leur position politique, oui ils peuvent paraitrent " jen foutiste " mais au moins, ils se battent, ils se battent pur leurs droits, pour survivre à la rigueur intolérable,ils résistent et ne vont pas voter extrême droite simplement parce qu'une bonne partie de leur partis politique sont médiocre en matière d'engagement et qu'ils n'ont plus confiance envers les partis traditionnels.
Il y' a de l'argent en Grèce, croyez moi, elle coule à flot dans certaine classe, l'église reçoit non seulement des donations de l'état mais elle ne subit aucune taxe, nada, certaine entreprises ne payent pas de taxe ou peu quand aux parasite possédant des piscines à gogo, l'analyse est simple : ils ne payent rien.
Il faut que les grecs fassent ployer le régime, le piétine, que les travailleurs grec l'écrase avec à coup de marteau , en finissent définitivement avec le capitalisme.
Ce n'est pas en en remplaçant papandréou que la situation de la grèce s’améliorera, papadémos n'est qu'un faible, le continuateur de papandréou sur le plan de l'austérité, il est près à tout pour rassurer les marchés. Papadémos n'a pas compris que ce n'est plus de l'austérité qu'il faut pour gonfler les caisses de l'état mais s'attaquer aux classes riche, taxer l'église, mettre fin aux donations a cette dernière, taxer les armateurs, mettre fin aux aux dépense inutile au sein meme du gouvernement, baisser les salaire des riches, combattre les fraudes commis par les riches, taxer le plus possible les entreprises. L'arrivé ce politique ne vas faire qu'empirer la situation, la tension va de nouveau exploser dans peu de temps si il continue la politique d'austérité.
La Grèce est accablée par le capitalisme qui se manifeste dans toute sa splendeur, les grecs sont un peuple courageux mais qui en à marre de la politique protectionniste du gouvernement pour les entreprises, de l'échec de la rigueur, de l'incapacité de leur dirigeants et du statut de vassal vis à vis de la France et de l’Allemagne que représente l'état.
Je suis allé en Grèce en 2010, en, juillet précisément, c'est un pays magnifique, très intéressant sur le point historique et un peuple accueillant mais justement, cette facette cache la réalité et déjà, on sentait que la vie devenait dure pour les grecs, pour le peuple grec et non pour ces exploiteurs professionnels que sont les patrons grec mais à ce moment la;
Ils pouvaient encore profiter de la vie et disposait d'un petit confort, retreint et de plus en plus limité mais tout de même plus agréable qu'actuellement.
Je ne dis pas que les grecs vivaient très bien, non loin de la, on sentait la colère couver, colère qui a déjà explosée en mai et juin, nous avons pu en discuter et les grecs ont été clairs, il ne manifestaient pas pour le plaisir de tout casser contrairement à l'image que voulait nous donner les médias bourgeois, les salaires baissaient parfois de moitié , le smig à descendu à 600 euros, des allocations supprimées, le chômage explosait, tva doublait voire triplait enfin bref les fruits du capitalisme.J'entends souvent dire " les grecs sont des fainéants, ils ne veulent pas payer des impots" , c'est faux, en fait les grecs payent bien de trop d’impôt par rapport à leur capacité à en payer, cela veut dire qu'il ne leur reste plus rien, plus les moyens de facture, nourriture, éducation, médecine, plus rien.
Les grecs veulent bien payer et travailler à la condition que ce soit juste, que le partage des richesses soit équitable, hors dans ce pays, " équité, partage," sont des termes inconnus du gouvernement;
Il est sur qu'il fallait mettre ne place une rigueur, le 1er plan aurait pu être acceptable si il ne frappait pas comme toujours, encore et seulement le peuple, s'il s'attaquait aux riches, à la bourgeoisie, à l'église donc mais non , ça ne se passe pas comme çà, tandis qu'une oligarchie de plus en plus oppressive pour le peuple se prélasse dans des palaces, passent leur temps à bronzer au bord de leur piscines de luxe, les grec se battent pour survivre.
Le deuxième plan était inacceptable pour les mêmes raisons que le 1er, quant au dernier ce n'est même plus être inacceptable mais ignoble, répugnant, révulsant ... il n'existe pas de mots suffisamment fort pour décrire la barbarie capitaliste.
Je réponds donc aux personnes pensant que les grecs sont des fainéants d'aller voir comment c'est, de voir les dégâts du sois disant "socialiste" papandréou et de ses comparses; oui les grecs ont une certaine tendance anarchiste sur le point des impôts, quelles que soit leur position politique, oui ils peuvent paraitrent " jen foutiste " mais au moins, ils se battent, ils se battent pur leurs droits, pour survivre à la rigueur intolérable,ils résistent et ne vont pas voter extrême droite simplement parce qu'une bonne partie de leur partis politique sont médiocre en matière d'engagement et qu'ils n'ont plus confiance envers les partis traditionnels.
Il y' a de l'argent en Grèce, croyez moi, elle coule à flot dans certaine classe, l'église reçoit non seulement des donations de l'état mais elle ne subit aucune taxe, nada, certaine entreprises ne payent pas de taxe ou peu quand aux parasite possédant des piscines à gogo, l'analyse est simple : ils ne payent rien.
Il faut que les grecs fassent ployer le régime, le piétine, que les travailleurs grec l'écrase avec à coup de marteau , en finissent définitivement avec le capitalisme.
Ce n'est pas en en remplaçant papandréou que la situation de la grèce s’améliorera, papadémos n'est qu'un faible, le continuateur de papandréou sur le plan de l'austérité, il est près à tout pour rassurer les marchés. Papadémos n'a pas compris que ce n'est plus de l'austérité qu'il faut pour gonfler les caisses de l'état mais s'attaquer aux classes riche, taxer l'église, mettre fin aux donations a cette dernière, taxer les armateurs, mettre fin aux aux dépense inutile au sein meme du gouvernement, baisser les salaire des riches, combattre les fraudes commis par les riches, taxer le plus possible les entreprises. L'arrivé ce politique ne vas faire qu'empirer la situation, la tension va de nouveau exploser dans peu de temps si il continue la politique d'austérité.
ernesto- Messages : 22
Date d'inscription : 25/09/2011
Crise en Grèce: L’analyse de l’OKDE Ergatiki Pali
Avec la crise en Italie, la crise grecque est le point le plus avancé de l’instabilité économique en Europe. Cela a de fortes répercussions au niveau politique et institutionnel, non pas seulement en Grèce mais également à l’échelon européen, et au delà. Comme nous le signalions précédemment, la raison fondamentale de cette instabilité politico-institutionnelle se trouve du côté de la « guerre de résistance prolongée », pour reprendre l’expression des camarades de l’OKDE, que sont en train de mener les travailleurs du public et du privé aux côtés de la jeunesse [1] .
Georges Papandréou, en brandissant l’épouvantail du référendum, s’est grillé politiquement, non seulement au niveau européen mais également intérieur. Il a cependant tout de même réussi à remettre de l’ordre dans son propre parti, le PASOK[2], et à forcer Nouvelle Démocratie (ND), l’opposition de droite d’Antonis Samaras[3], à accepter de soutenir le plan d’austérité voté le 27 octobre dernier. C’est sur cette base qu’un gouvernement d’union nationale a été mis en place, mené par Lucas Papademos, un économiste grec, ancien de la Commission Européenne. Le nouveau gouvernement compte sur la participation du PASOK et de ND bien entendu mais également du parti d’extrême droite LAOS, pour la première depuis la chute de la dictature des colonels.
A peine après avoir annoncé la composition de son gouvernement Papademos a pu entendre en écho l’explosion d’une bombe artisanale devant un siège ministériel athénien, symptomatique du ras-le-bol généralisé que connaît la population. Alors bien sûr Papademos demande de nouveaux sacrifices et de nouveaux tours de vis. Sa capacité à répondre aux exigences de la Troïka FMI-BCE-Commission et aux intérêts de la grande bourgeoisie grecque dépendra de la capacité des travailleurs et de la jeunesse à maintenir la pression et à approfondir encore plus la dynamique de mobilisation qui a connu, les 18 et 19 octobre, un nouveau tournant. Le 17 novembre, date anniversaire du soulèvement étudiant contre la dictature en 1973, devrait encore voir des dizaines de milliers de personnes se mobiliser. Les manifestants ne défileront pas cette fois-ci contre le gouvernement PASOK simplement mais contre le gouvernement de coalition qui leur promet encore plus de sang et de larmes.
C’est pour toutes ces raisons que nous publions une interview de Paulin M., un camarade de l’OKDE Ergatiki Pali (Organisation des Communistes Internationalistes de Grèce-Lutte Ouvrière www.okde.gr/), réalisée le 9 novembre. L’interview fait le point sur la situation, notamment à la lumière de la dernière grève générale de 48 heures qui a secoué le pays à la mi-octobre. Sans que nous ne partagions l’ensemble des éléments d’analyse qui y sont développés il nous semble cependant qu’il s’agit d’un document qui permet de mieux cerner les enjeux actuels de la situation prérévolutionnaire que connaît la Grèce actuellement.
16/11/11
Qu’est-ce que tu pourrais nous dire de la situation en Grèce après la démission de Georges Papandréou et les discussions qui ont eu lieu autour du futur nouveau Premier Ministre ? Quelles sont, selon toi, les perspectives ?
OKDE : La première chose à souligner c’est qu’après la dernière grève générale de 48 heures, c’est-à-dire les 19 et 20 octobre, une grande crise s’est ouverte pour le gouvernement et cela a eu un impact sur la situation politique générale du pays. Aucun des partis ne peut gérer la situation. C’est pour cela qu’ils essayent de surmonter cette crise à travers un gouvernement d’unité nationale des deux partis majoritaires, dont évidemment Nouvelle Démocratie, qui s’est renforcée, mais auquel pourraient aussi participer des partis plus petits comme LAOS, l’extrême droite grecque, qui elle aussi s’est renforcée.
Cela fait longtemps déjà que le PASOK pense à une sortie de crise de ce type. Le gouvernement mais également le système politique se sont éloignés des masses et n’ont aucune légitimité. Ils ne peuvent donc contrôler la situation. Cela s’est vu lors de la grève générale qui a été l’une des trois plus grandes grèves depuis ces deux dernières années. Elle a été marquée par une grande participation des masses. Près d’un million de personnes ont participé aux mobilisations, chiffre qui n’est comparable qu’aux manifestations qui ont suivi à la chute de la dictature des années 1970. On pourrait dire qu’on est en train de vivre une sorte « guerre sociale prolongée » et, dans ce cadre, cette grève a été très importante.
Quelle est le degré de résistance aux plans d’austérité et comment s’exprime-t-elle ? Quelle est la résistance des secteurs opprimés et la jeunesse ?
OKDE : Il est important de souligner que le taux de participation dans tous les secteurs a été assez élevé [lors de la grève des 19 et 20 octobre]. Par exemple, le lundi précédent, les travailleurs municipaux et les fonctionnaires, les étudiants et les chauffeurs de taxi avaient été en première ligne dans les occupations de ministères, de bâtiments administratifs et des municipalités. C’est une grande nouveauté car ça faisait très longtemps que les travailleurs du public n’avaient pas débrayé de façon aussi importante, avec autant de combativité.
En plus du mouvement de grève, il y a des AG de ville et de quartier partout dans le pays. Il n’y a plus comme avant une seule grosse AG, Place Syntagma à Athènes, [devant le Parlement], comme c’était le cas pendant l’essor du mouvement des indigné-e-s par exemple. Ce que nous voyons maintenant c’est beaucoup d’AG locales, sur les places, dans les quartiers, où les gens discutent des différentes manières de résister les attaques. Actuellement c’est notamment la question du boycott des impôts qui est au centre des discussions. Le gouvernement a mis en place un nouvel impôt sur la propriété, c’est-à-dire que tous ceux qui ont une maison ou une propriété sont obligés de payer ce nouvel impôt, très élevé. Dans les AG de quartiers nous discutons du non-paiement de cette nouvelle taxe. Cela se pose également dans d’autres domaines. Il y a par exemple des gens qui ont refusé de payer l’électricité. On leur a coupé le service et maintenant ils s’organisent dans un mouvement pour qu’on ne coupe pas la distribution.
Cela n’arrive qu’à Athènes où il y a également d’autres villes de Grèce qui sont concernées ?
OKDE : C’est tout le pays qui est concerné par ces mouvements.
Quels sont les secteurs qui ont fait grève à part les travailleurs du secteur public, de la Santé et de l’Education ? Quel a été le taux de participation dans le secteur privé ?
OKDE : La grève a été largement suivie dans le secteur public mais également dans le secteur privé. Nous pouvons dire que la grève a été une action très importante des travailleurs mais également des classes moyennes, à la fois d’un point de vue quantitatif mais également qualitatif. Ce processus a commencé le 5 mai 2010 et maintenant nous voyons une convergence de ces classes dans la rue et la participation du secteur privé a été très élevée.
Est-ce qu’il y a une tendance à aller vers des processus d’auto-organisation chez les travailleurs ?
OKDE : En dehors du mouvement des AG sur les places et les quartiers il n’y a pas de tendances à l’auto-organisation chez les salariés. La base productive en Grèce est très faible et il n’y a aucun processus d’auto-organisation des travailleurs dans les usines. Il n’y a pas non plus d’occupations.
Quelle est la politique menée par les directions réformistes qui sont liées au PASOK et au KKE (PC grec) ?
OKDE : Par rapport au PASOK, il n’y a rien à dire. C’est un parti bourgeois très affaibli. On exagèrerait si on disait qu’aujourd’hui il pourrait obtenir le 15% des suffrages [en cas d’élections anticipées]. C’est un parti qui est en décomposition, qui n’existe plus. Il ne bénéficie d’aucun soutien dans la population. Les dirigeants syndicaux qui étaient liés au PASOK ont maintenant une politique contraire à celle de la direction. C’est une situation particulière. On ne peut pas vraiment dire que le PASOK contrôle quoi que ce soit ou qu’il y ait des syndicats qui soutiennent sa politique.
Dans le cas du KKE, il a une politique complètement sectaire, d’autant plus que maintenant il mène une politique très offensive à l’égard de l’extrême gauche. Il n’a aucune politique dans les syndicats pour développer l’organisation et la lutte. Dans les syndicats qui sont contrôlés par le PC il y a une très faible participation de la base et les directions syndicales ne s’affrontent pas aux patrons. Ce sont des syndicats très passifs et leur seule préoccupation est de maintenir les positions qu’ils ont conquises à travers les élections et leur lien avec le Parti Communiste.
Quelle est la politique de Syriza[4] ? Où intervient-elle et quel est le niveau de soutien ou de sympathie qu’a Syriza chez les travailleurs et la population en général ?
OKDE : Syriza est une coalition, une alliance d’une partie de la gauche radicale avec Synaspismos[5]. En ce moment, je crois que tout le monde peut le voir, le secteur de la gauche radicale qui y intervient n’a aucune influence sur les politiques qui sont menées par Syriza. Synaspismos s’est renforcé avec cette alliance et il en est la principale direction. C’est ainsi qu’il a une grande influence. Aujourd’hui la principale revendication de Syriza, c’est les élections anticipées. En fait Syriza quémande au Parti Communiste et à la gauche en général une unité électorale. Syriza a une participation dans les luttes mais vu qu’elle ne dispose que de très peu de soutiens pour les développer, sa participation est très passive.
La politique électorale de Syriza est-elle populaire au sein de la population ? Les travailleurs et la jeunesse la voient-ils comme une alternative ?
OKDE : Dans la situation actuelle où par exemple les dirigeants de Synaspismos passent à la télé il est évident qu’ils récoltent plus de sympathie que le reste des politiciens. Lors des prochaines élections nous allons voir également une montée des scores de la gauche. Nous pouvons dire qu’il y a une certaine sympathie, mais aussi un espoir chez les gens du fait qu’il existe un programme différent. Mais je ne crois pas qu’on puisse dire que les gens espèrent sortir de la crise avec le programme de Syriza…
Quelle est la politique et quel est le rôle d’Antarsya[6], l’équivalent grec des partis anticapitalistes larges ? Quelle est sa taille ? Où intervient Antarsya, et avec quelle politique ?
OKDE : Antarsya est aussi une coalition de la gauche radicale, créée il y a 3 ans, [après la révolte de la jeunesse en] 2008. Nous pensons que cette coalition dérive, petit à petit, vers le réformisme. Cette situation n’est pas nouvelle car lorsque la crise a commencé en 2007 les principales forces qui sont aujourd’hui dans cette alliance disaient qu’il n’y avait pas de crise. Pendant les trois dernières années Antarsya a conduit une politique visant à construire une unité en général et mettre en place un front large de la gauche.
Maintenant ils disent ouvertement qu’ils cherchent une convergence avec les masses et les secteurs qui ne sont plus au PASOK, ainsi qu’un front large avec Syriza et le Parti Communiste.
Dernièrement, dans les luttes où ils sont intervenus, on a constaté qu’ils n’étaient pas à la hauteur de la situation. On pense que cette politique de front large avec la gauche est quelque chose de très dangereux.
Pour finir, est-ce que tu peux nous parler un peu plus de votre orientation et du programme de l’OKDE ?
OKDE : En ce moment, la tâche la plus importante est d’aider à développer l’auto-organisation dans tous les secteurs. Dans ce cadre nous luttons pour la perspective d’un soulèvement généralisé et « pour qu’ils s’en aillent tous », comme alternative face aux issues institutionnelles des partis majoritaires et les issues électorales.
Nous sommes pour l’annulation de la dette et le non-paiement à l’égard des organismes internationaux. Nous refusons également de payer les impôts que veut nous imposer le gouvernement. Nous soutenons l’idée que seule la grève générale politique est capable d’en finir avec ce gouvernement.
Parallèlement nous défendons des revendications nécessaires pour sortir de la crise comme la nationalisation des banques et des entreprises les plus importantes, l’établissement d’un contrôle strict sur les mouvements de capitaux et le monopole du commerce extérieur. De plus nous revendiquons également d’autres mesures anticapitalistes, que l’on pourrait presque qualifier de survie, comme l’expropriation et la nationalisation des grandes entreprises, des banques… Nous menons aussi la lutte pour une autre société, pour le socialisme, pour la révolution…
Cette « guerre de résistance prolongée » qu’est en train de mener le peuple en Grèce a un grand impact dans l’Union Européenne et dans le monde entier. La lutte des travailleurs grecs est la lutte des travailleurs de l’UE et du monde entier. Partout, il faudrait développer la solidarité avec la lutte des travailleurs et de la jeunesse en Grèce. Nous appelons à la solidarité de tous les ouvriers et de toutes les organisations, et encore plus des partis et des forces révolutionnaires en Europe et partout ailleurs.
Propos recueillis le 09/11/11
[1] Voir P. Alcoy, « Grèce : C’est la poussée de la classe ouvrière qui est derrière la crise politique », 03/11/11, www.ccr4.org/Grece-C-est-la-poussee-de-la
[2] Le PASOK est le Parti socialiste grec, au gouvernement depuis 2009
[3] Nouvelle Démocratie est le parti de la droite grecque, dans l’opposition sous le gouvernement Papandréou
[4] Syriza est une alliance électorale de gauche de plusieurs organisations qui ont longtemps orbité autour du KKE et de la gauche radicale. Syriza est membre du Parti de la Gauche Européenne. Elle a actuellement 13 députés à la Vouli, le Parlement grec.
[5] Synaspismos est un des courants de Syriza, issu du KKE.
[6] Antarsya (en grec, acronyme pour Front de la Gauche Anticapitaliste Grecque) est une coalition fondée par dix organisations d’extrême gauche issues des différentes fractions du PC grec, du maoïsme et du trotskysme, en mai 2009.
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Site du CCR : http://www.ccr4.org
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Georges Papandréou, en brandissant l’épouvantail du référendum, s’est grillé politiquement, non seulement au niveau européen mais également intérieur. Il a cependant tout de même réussi à remettre de l’ordre dans son propre parti, le PASOK[2], et à forcer Nouvelle Démocratie (ND), l’opposition de droite d’Antonis Samaras[3], à accepter de soutenir le plan d’austérité voté le 27 octobre dernier. C’est sur cette base qu’un gouvernement d’union nationale a été mis en place, mené par Lucas Papademos, un économiste grec, ancien de la Commission Européenne. Le nouveau gouvernement compte sur la participation du PASOK et de ND bien entendu mais également du parti d’extrême droite LAOS, pour la première depuis la chute de la dictature des colonels.
A peine après avoir annoncé la composition de son gouvernement Papademos a pu entendre en écho l’explosion d’une bombe artisanale devant un siège ministériel athénien, symptomatique du ras-le-bol généralisé que connaît la population. Alors bien sûr Papademos demande de nouveaux sacrifices et de nouveaux tours de vis. Sa capacité à répondre aux exigences de la Troïka FMI-BCE-Commission et aux intérêts de la grande bourgeoisie grecque dépendra de la capacité des travailleurs et de la jeunesse à maintenir la pression et à approfondir encore plus la dynamique de mobilisation qui a connu, les 18 et 19 octobre, un nouveau tournant. Le 17 novembre, date anniversaire du soulèvement étudiant contre la dictature en 1973, devrait encore voir des dizaines de milliers de personnes se mobiliser. Les manifestants ne défileront pas cette fois-ci contre le gouvernement PASOK simplement mais contre le gouvernement de coalition qui leur promet encore plus de sang et de larmes.
C’est pour toutes ces raisons que nous publions une interview de Paulin M., un camarade de l’OKDE Ergatiki Pali (Organisation des Communistes Internationalistes de Grèce-Lutte Ouvrière www.okde.gr/), réalisée le 9 novembre. L’interview fait le point sur la situation, notamment à la lumière de la dernière grève générale de 48 heures qui a secoué le pays à la mi-octobre. Sans que nous ne partagions l’ensemble des éléments d’analyse qui y sont développés il nous semble cependant qu’il s’agit d’un document qui permet de mieux cerner les enjeux actuels de la situation prérévolutionnaire que connaît la Grèce actuellement.
16/11/11
Qu’est-ce que tu pourrais nous dire de la situation en Grèce après la démission de Georges Papandréou et les discussions qui ont eu lieu autour du futur nouveau Premier Ministre ? Quelles sont, selon toi, les perspectives ?
OKDE : La première chose à souligner c’est qu’après la dernière grève générale de 48 heures, c’est-à-dire les 19 et 20 octobre, une grande crise s’est ouverte pour le gouvernement et cela a eu un impact sur la situation politique générale du pays. Aucun des partis ne peut gérer la situation. C’est pour cela qu’ils essayent de surmonter cette crise à travers un gouvernement d’unité nationale des deux partis majoritaires, dont évidemment Nouvelle Démocratie, qui s’est renforcée, mais auquel pourraient aussi participer des partis plus petits comme LAOS, l’extrême droite grecque, qui elle aussi s’est renforcée.
Cela fait longtemps déjà que le PASOK pense à une sortie de crise de ce type. Le gouvernement mais également le système politique se sont éloignés des masses et n’ont aucune légitimité. Ils ne peuvent donc contrôler la situation. Cela s’est vu lors de la grève générale qui a été l’une des trois plus grandes grèves depuis ces deux dernières années. Elle a été marquée par une grande participation des masses. Près d’un million de personnes ont participé aux mobilisations, chiffre qui n’est comparable qu’aux manifestations qui ont suivi à la chute de la dictature des années 1970. On pourrait dire qu’on est en train de vivre une sorte « guerre sociale prolongée » et, dans ce cadre, cette grève a été très importante.
Quelle est le degré de résistance aux plans d’austérité et comment s’exprime-t-elle ? Quelle est la résistance des secteurs opprimés et la jeunesse ?
OKDE : Il est important de souligner que le taux de participation dans tous les secteurs a été assez élevé [lors de la grève des 19 et 20 octobre]. Par exemple, le lundi précédent, les travailleurs municipaux et les fonctionnaires, les étudiants et les chauffeurs de taxi avaient été en première ligne dans les occupations de ministères, de bâtiments administratifs et des municipalités. C’est une grande nouveauté car ça faisait très longtemps que les travailleurs du public n’avaient pas débrayé de façon aussi importante, avec autant de combativité.
En plus du mouvement de grève, il y a des AG de ville et de quartier partout dans le pays. Il n’y a plus comme avant une seule grosse AG, Place Syntagma à Athènes, [devant le Parlement], comme c’était le cas pendant l’essor du mouvement des indigné-e-s par exemple. Ce que nous voyons maintenant c’est beaucoup d’AG locales, sur les places, dans les quartiers, où les gens discutent des différentes manières de résister les attaques. Actuellement c’est notamment la question du boycott des impôts qui est au centre des discussions. Le gouvernement a mis en place un nouvel impôt sur la propriété, c’est-à-dire que tous ceux qui ont une maison ou une propriété sont obligés de payer ce nouvel impôt, très élevé. Dans les AG de quartiers nous discutons du non-paiement de cette nouvelle taxe. Cela se pose également dans d’autres domaines. Il y a par exemple des gens qui ont refusé de payer l’électricité. On leur a coupé le service et maintenant ils s’organisent dans un mouvement pour qu’on ne coupe pas la distribution.
Cela n’arrive qu’à Athènes où il y a également d’autres villes de Grèce qui sont concernées ?
OKDE : C’est tout le pays qui est concerné par ces mouvements.
Quels sont les secteurs qui ont fait grève à part les travailleurs du secteur public, de la Santé et de l’Education ? Quel a été le taux de participation dans le secteur privé ?
OKDE : La grève a été largement suivie dans le secteur public mais également dans le secteur privé. Nous pouvons dire que la grève a été une action très importante des travailleurs mais également des classes moyennes, à la fois d’un point de vue quantitatif mais également qualitatif. Ce processus a commencé le 5 mai 2010 et maintenant nous voyons une convergence de ces classes dans la rue et la participation du secteur privé a été très élevée.
Est-ce qu’il y a une tendance à aller vers des processus d’auto-organisation chez les travailleurs ?
OKDE : En dehors du mouvement des AG sur les places et les quartiers il n’y a pas de tendances à l’auto-organisation chez les salariés. La base productive en Grèce est très faible et il n’y a aucun processus d’auto-organisation des travailleurs dans les usines. Il n’y a pas non plus d’occupations.
Quelle est la politique menée par les directions réformistes qui sont liées au PASOK et au KKE (PC grec) ?
OKDE : Par rapport au PASOK, il n’y a rien à dire. C’est un parti bourgeois très affaibli. On exagèrerait si on disait qu’aujourd’hui il pourrait obtenir le 15% des suffrages [en cas d’élections anticipées]. C’est un parti qui est en décomposition, qui n’existe plus. Il ne bénéficie d’aucun soutien dans la population. Les dirigeants syndicaux qui étaient liés au PASOK ont maintenant une politique contraire à celle de la direction. C’est une situation particulière. On ne peut pas vraiment dire que le PASOK contrôle quoi que ce soit ou qu’il y ait des syndicats qui soutiennent sa politique.
Dans le cas du KKE, il a une politique complètement sectaire, d’autant plus que maintenant il mène une politique très offensive à l’égard de l’extrême gauche. Il n’a aucune politique dans les syndicats pour développer l’organisation et la lutte. Dans les syndicats qui sont contrôlés par le PC il y a une très faible participation de la base et les directions syndicales ne s’affrontent pas aux patrons. Ce sont des syndicats très passifs et leur seule préoccupation est de maintenir les positions qu’ils ont conquises à travers les élections et leur lien avec le Parti Communiste.
Quelle est la politique de Syriza[4] ? Où intervient-elle et quel est le niveau de soutien ou de sympathie qu’a Syriza chez les travailleurs et la population en général ?
OKDE : Syriza est une coalition, une alliance d’une partie de la gauche radicale avec Synaspismos[5]. En ce moment, je crois que tout le monde peut le voir, le secteur de la gauche radicale qui y intervient n’a aucune influence sur les politiques qui sont menées par Syriza. Synaspismos s’est renforcé avec cette alliance et il en est la principale direction. C’est ainsi qu’il a une grande influence. Aujourd’hui la principale revendication de Syriza, c’est les élections anticipées. En fait Syriza quémande au Parti Communiste et à la gauche en général une unité électorale. Syriza a une participation dans les luttes mais vu qu’elle ne dispose que de très peu de soutiens pour les développer, sa participation est très passive.
La politique électorale de Syriza est-elle populaire au sein de la population ? Les travailleurs et la jeunesse la voient-ils comme une alternative ?
OKDE : Dans la situation actuelle où par exemple les dirigeants de Synaspismos passent à la télé il est évident qu’ils récoltent plus de sympathie que le reste des politiciens. Lors des prochaines élections nous allons voir également une montée des scores de la gauche. Nous pouvons dire qu’il y a une certaine sympathie, mais aussi un espoir chez les gens du fait qu’il existe un programme différent. Mais je ne crois pas qu’on puisse dire que les gens espèrent sortir de la crise avec le programme de Syriza…
Quelle est la politique et quel est le rôle d’Antarsya[6], l’équivalent grec des partis anticapitalistes larges ? Quelle est sa taille ? Où intervient Antarsya, et avec quelle politique ?
OKDE : Antarsya est aussi une coalition de la gauche radicale, créée il y a 3 ans, [après la révolte de la jeunesse en] 2008. Nous pensons que cette coalition dérive, petit à petit, vers le réformisme. Cette situation n’est pas nouvelle car lorsque la crise a commencé en 2007 les principales forces qui sont aujourd’hui dans cette alliance disaient qu’il n’y avait pas de crise. Pendant les trois dernières années Antarsya a conduit une politique visant à construire une unité en général et mettre en place un front large de la gauche.
Maintenant ils disent ouvertement qu’ils cherchent une convergence avec les masses et les secteurs qui ne sont plus au PASOK, ainsi qu’un front large avec Syriza et le Parti Communiste.
Dernièrement, dans les luttes où ils sont intervenus, on a constaté qu’ils n’étaient pas à la hauteur de la situation. On pense que cette politique de front large avec la gauche est quelque chose de très dangereux.
Pour finir, est-ce que tu peux nous parler un peu plus de votre orientation et du programme de l’OKDE ?
OKDE : En ce moment, la tâche la plus importante est d’aider à développer l’auto-organisation dans tous les secteurs. Dans ce cadre nous luttons pour la perspective d’un soulèvement généralisé et « pour qu’ils s’en aillent tous », comme alternative face aux issues institutionnelles des partis majoritaires et les issues électorales.
Nous sommes pour l’annulation de la dette et le non-paiement à l’égard des organismes internationaux. Nous refusons également de payer les impôts que veut nous imposer le gouvernement. Nous soutenons l’idée que seule la grève générale politique est capable d’en finir avec ce gouvernement.
Parallèlement nous défendons des revendications nécessaires pour sortir de la crise comme la nationalisation des banques et des entreprises les plus importantes, l’établissement d’un contrôle strict sur les mouvements de capitaux et le monopole du commerce extérieur. De plus nous revendiquons également d’autres mesures anticapitalistes, que l’on pourrait presque qualifier de survie, comme l’expropriation et la nationalisation des grandes entreprises, des banques… Nous menons aussi la lutte pour une autre société, pour le socialisme, pour la révolution…
Cette « guerre de résistance prolongée » qu’est en train de mener le peuple en Grèce a un grand impact dans l’Union Européenne et dans le monde entier. La lutte des travailleurs grecs est la lutte des travailleurs de l’UE et du monde entier. Partout, il faudrait développer la solidarité avec la lutte des travailleurs et de la jeunesse en Grèce. Nous appelons à la solidarité de tous les ouvriers et de toutes les organisations, et encore plus des partis et des forces révolutionnaires en Europe et partout ailleurs.
Propos recueillis le 09/11/11
[1] Voir P. Alcoy, « Grèce : C’est la poussée de la classe ouvrière qui est derrière la crise politique », 03/11/11, www.ccr4.org/Grece-C-est-la-poussee-de-la
[2] Le PASOK est le Parti socialiste grec, au gouvernement depuis 2009
[3] Nouvelle Démocratie est le parti de la droite grecque, dans l’opposition sous le gouvernement Papandréou
[4] Syriza est une alliance électorale de gauche de plusieurs organisations qui ont longtemps orbité autour du KKE et de la gauche radicale. Syriza est membre du Parti de la Gauche Européenne. Elle a actuellement 13 députés à la Vouli, le Parlement grec.
[5] Synaspismos est un des courants de Syriza, issu du KKE.
[6] Antarsya (en grec, acronyme pour Front de la Gauche Anticapitaliste Grecque) est une coalition fondée par dix organisations d’extrême gauche issues des différentes fractions du PC grec, du maoïsme et du trotskysme, en mai 2009.
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CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: Grèce
commentaire intéressant.
Pour se faire une idée, il faut préciser que l'okde regroupait cet été environ 60 militants principalement à Athène et Thessalonique.
Les infos intéressantes si elles se confirment c'est bien sur une nouveauté (le développement des ag de quartier) et une constante (pas de de base productive).
Bon sinon, et nonobstant tout le respect qu'on peut avoir pour l'okde, on retrouve ce petit côté sectaire particulièrement affirmé en grèce.
Par ailleurs, une alliance syriza - antarsia - KKE paraît en effet peu probable du fait de l'orientation des uns et des autres et de l'absence de perspectives de classe sus décrites dans la période.
Pour finir, je dirais qu'il y a un manque dans l'entretien sur la nature des débats sur les places qui me semble important : le mélange nationalisme gauchisme (pour simplifier) était criant à syntagma. Je ne suis pas sur que l'okde ai les moyens de sentir la tournure que peuvent prendre les débats (faute de réseau) si l'autoorganisation se développe. Ce qui me semble certain c'est qu'aucune orga de gauche n'a les moyens d'y peser seule en terme de force militante.
Merci pour cette mise en ligne
Pour se faire une idée, il faut préciser que l'okde regroupait cet été environ 60 militants principalement à Athène et Thessalonique.
Les infos intéressantes si elles se confirment c'est bien sur une nouveauté (le développement des ag de quartier) et une constante (pas de de base productive).
Bon sinon, et nonobstant tout le respect qu'on peut avoir pour l'okde, on retrouve ce petit côté sectaire particulièrement affirmé en grèce.
Par ailleurs, une alliance syriza - antarsia - KKE paraît en effet peu probable du fait de l'orientation des uns et des autres et de l'absence de perspectives de classe sus décrites dans la période.
Pour finir, je dirais qu'il y a un manque dans l'entretien sur la nature des débats sur les places qui me semble important : le mélange nationalisme gauchisme (pour simplifier) était criant à syntagma. Je ne suis pas sur que l'okde ai les moyens de sentir la tournure que peuvent prendre les débats (faute de réseau) si l'autoorganisation se développe. Ce qui me semble certain c'est qu'aucune orga de gauche n'a les moyens d'y peser seule en terme de force militante.
Merci pour cette mise en ligne
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Grèce
ceci dit je m'aperçois qu'elle devrait être remise dans le fil approprié...
Pas de commentaire sur les méthodes.
Pas de commentaire sur les méthodes.
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
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