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Grèce

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Message  Roseau Lun 11 Juin - 22:35

Sur Mediapart, mercredi: en Grèce, la revanche des rêves
http://blogs.mediapart.fr/edition/complices/article/110612/sur-mediapart-mercredi-en-grece-la-revanche-des-reves
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Grèce - Page 25 Empty Scénarios extrêmes à l'étude à Bruxelles

Message  Roseau Mar 12 Juin - 2:30

http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE85A0HT20120611

Et projet impérialiste de Barbier, à vomir
http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/christophe-barbier-demain-rayer-la-35402
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Message  sylvestre Mer 13 Juin - 11:09

Dans le Financial Times Alexis Tsipras expose ses objectifs - ton très rassurant pour le capital international : I will keep Greece in the eurozone and restore growth
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Message  Babel Mer 13 Juin - 16:28

sylvestre a écrit:Dans le Financial Times Alexis Tsipras expose ses objectifs - ton très rassurant pour le capital international : I will keep Greece in the eurozone and restore growth
L'accès en est bloqué : quand je clique sur le lien, on me demande de m'enregistrer. Mais n'importe quel moteur de recherche permet aisément de retrouver cet article dont le propos est on ne peut plus explicite : rassurer les marchés financiers et les institutions internationales en promettant un retour à la stabilité économique par le biais d'une "gestion saine".

Extrait : " avec notre plan pour la reconstruction et la croissance, nous nous sommes engagés à suivre un programme de stabilisation pragmatique, socialement juste sur le plan fiscal. La structure de ce programme se compose de :
- la stabilisation des dépenses publiques à environ 44 pour cent du PIB et la réorientation de ces dépenses visant à s'assurer que ce qui est dépensé l'est à bon escient ;
- l'augmentation des revenus de la fiscalité directe au niveau moyen européen (plus de 4 pour cent du PIB) au cours d'une période de quatre ans ;
- et la refonte du régime fiscal, de manière à identifier la richesse et le revenu de tous les citoyens, et à répartir équitablement le fardeau de la fiscalité.

Face au manque de transparence financière qui prévaut actuellement, alors même que les banques grecques sont recapitalisées par des prêts de la troïka (l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne), nous ferons en sorte que les banques recapitalisées, grâce à une gestion viable et transparente, agissent en conformité avec l'intérêt public. C'est la seule façon de s'assurer que le système financier dans son ensemble retourne à la pleine stabilité."

Beau comme du Moscovici. --Et dire que le BE de la IV appelle à s'aligner derrière ce machin !

Son papier date du 12 juin. Mais, dans le même ordre d'idées et sur le même ton, lors de son passage en France, Tsipras avait accordé une interview à Europe 1, le 21 mai dernier. Ne sachant pas si elle a déjà été postée ici, je la mets en ligne.

A écouter jusqu'au bout : Tsipras s'y déclare favorable à une "austérité équitable".
Beau comme du Hollande.


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Message  Prado Mer 13 Juin - 16:53

sylvestre a écrit:Dans le Financial Times Alexis Tsipras expose ses objectifs - ton très rassurant pour le capital international : I will keep Greece in the eurozone and restore growth

Alexis Tsipras n'écrit pas dans le Financial Times pour faire peur au capital international. Ainsi il n'écrit pas dans cet article qu'il est favorable à la suppression de la police anti-émeute et des gaz lacrymogènes (ce qu'il a déclaré il y a quelques jours).

Il affirme dans cet article que le peuple grec veut remplacer le memorandum signé en mars par un "plan national pour la reconstruction et la croissance", ce qui est une traduction de ce que SYRIZA a annoncé le 1er juin, et qui n'est pas pour plaire au capital international. Là où il y a un problème réel c'est que, même si la majorité des Grecs est peut-être pour mettre le memorandum à la poubelle, environ les deux tiers des électeurs s'apprêtent néanmoins à voter pour des partis qui se situent à droite de SYRIZA. Le dirigeant de la Gauche Démocratique, qui se situe entre SYRIZA et le PASOK, a fait savoir qu'il était favorable à un désengagement du memorandum....mais en 2017. C'est pourquoi si SYRIZA n'a pas le nombre de députés nécessaires pour former seul un gouvernement, on peut douter que "le premier acte d'un gouvernement de gauche, ce sera l'annulation du memorandum" (comme l'a confirmé un dirigeant de SYRIZA au "meeting internationaliste" organisé par le POI le 3 juin). A moins qu'une énorme mobilisation ne l'impose. Mais, pour le moment, Athènes au printemps 2012 ne ressemble guère à Petrograd au printemps 1917.

A cinq jours des élections, le candidat de SYRIZA à Corinthe vient de jouer les Eric Besson en annonçant qu'il démissionnait du parti, estimant que si SYRIZA n'est au pouvoir ne serait-ce qu'une heure, ce sera une catastrophe pour la Grèce et l'avenir de ses enfants.

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Message  Roseau Mer 13 Juin - 17:47

Autant que je puisse commencer à être capable d'en juger...
cet article de Andreas Kloke (OKDE, section IV) me semble très pertinent.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25531
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Message  Roseau Mer 13 Juin - 19:13

Rassemblement devant l’ambassade de Grèce vendredi 15 juin à 18h30 (métro Kléber – 17 rue Auguste Vacquerie)


Contre l’austérité en Grèce et en Europe, solidarité avec le peuple grec !

Les travailleurs, les chômeurs, la jeunesse grecs ont envoyé un message fort lors des élections législatives le 6 mai dernier en se positionnant contre l’austérité, contre le memorandum. Devant l’impossibilité de former un gouvernement, de nouvelles élections vont avoir lieu le 17 juin.

La troïka (FMI, BCE, UE), les dirigeants européens notamment français, et la classe dirigeante grecque exercent une pression et un chantage maximal sur le peuple grec pour le faire voter en faveur de toujours plus d’austérité et pour valider les politiques qui font plonger dans la misère des pans entiers de la population depuis le début de la crise.

Du dénouement de la situation en Grèce va dépendre l’avenir de tous les peuples d’Europe.

Nous appelons à ce rassemblement devant l’ambassade de Grèce pour dire avec force que :

- Nous sommes solidaires du peuple grec qui refuse l’austérité et dénonçons les tentatives d’imposer un autre choix que celui de la population grecque
- Nous refusons aux côtés de la population grecque l’austérité en Grèce et partout en Europe

Premiers signataires : Attac, Comité local de la voie démocratique Paris, Fondation Copernic, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Initiative grecque à Paris
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Grèce - Page 25 Empty Meeting de soutien au peuple grec, Paris

Message  Roseau Mer 13 Juin - 21:33

Samedi 23 Juin 2012
Dans le cadre de la réunion des collectifs contre la dette,
un grand meeting de solidarité avec le peuple grec se tiendra à 18 heures,
à la rotonde de Stalingrad (M° Stalingrad).
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Message  sylvestre Mer 13 Juin - 22:25

Roseau a écrit:Autant que je puisse commencer à être capable d'en juger...
cet article de Andreas Kloke (OKDE, section IV) me semble très pertinent.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25531

Oui. Ce passage est crucial :

What can we say about the attitude of the SYRIZA leadership from this viewpoint, which in the final analysis is decisive for us? Unfortunately, during the last two months electoral politics have swept over public life. Streets now are quiet. SYRIZA has withdrawn from the streets, in order to persuade the ruling class that it is not a threat to social peace and stability. ANTARSYA and some groups of anarchists with their fights against the Nazis in the streets try to keep alive the spirit of resistance. The current electoral public debate in Greece does not mirror the actual balance of power between the contending social classes. It deforms and renegotiates this balance.
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Message  Roseau Mer 13 Juin - 22:48

Traduction du message de Noam Chomsky
Source: http://www.rednotebook.gr/details.php?id=5877

Depuis le krach économique de 2008 jusqu’à aujourd’hui, les dirigeants européens persistent dans l’application de politiques de rigueur, anéantissant ainsi la perspective d’un redressement et punissant leurs peuples. Les politiques mises en œuvre minent le contrat social conquis au travers de longues luttes sociales. Ce résultat, comme cela a été parfois avoué ouvertement, pourrait être le mobile principal de ce projet.

La Grèce a été la principale victime de ces programmes catastrophiques et, à bien des égards, barbares. Dans le même temps, elle se trouve en première ligne des mouvements européens qui contestent ces programmes et se battent pour leur abolition. Les choix auxquels les Grecs sont confrontés sont difficiles et douloureux. Néanmoins, ils sont d’une importance historique, non seulement pour l’avenir de la Grèce mais aussi pour l’ensemble de l’Europe et du monde.
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Message  Prado Mer 13 Juin - 23:07

Sortie de la zone euro : Hollande met les Grecs en garde (AFP)

13 juin 2012

François Hollande a mis en garde les Grecs contre une sortie de la zone euro en cas de non respect de leurs engagements, dans une interview mercredi à la télévision grecque Mega Channel, à quatre jours des élections législatives dans le pays.

«J’ai conscience que les électeurs (grecs) doivent avoir la pleine souveraineté mais je dois les prévenir que (...) si l’impression est donnée que les Grecs veulent s'éloigner des engagements qui ont été pris et abandonner toute la perspective de redressement, alors il y aura des pays dans la zone euro qui préféreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro», a déclaré M. Hollande.

Le texte de cette interview a été donnée aux agences de presse par l’Elysée.

«Moi, je respecte le peuple grec. Il décidera ce qu’il voudra à l’occasion de l'élection du mois de juin, le 17. Je suis moi-même président de la République d’un pays qui va voter le même jour», a-t-il dit.

«Je suis pour que la Grèce reste dans la zone euro, mais les Grecs doivent savoir que cela suppose qu’il y ait une relation de confiance», a également affirmé le président.
(...)

Prado

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Grèce - Page 25 Empty Stratégie de tension

Message  Babel Jeu 14 Juin - 7:52

Prado a écrit:Sortie de la zone euro : Hollande met les Grecs en garde (AFP)

13 juin 2012

François Hollande a mis en garde les Grecs contre une sortie de la zone euro en cas de non respect de leurs engagements, dans une interview mercredi à la télévision grecque Mega Channel, à quatre jours des élections législatives dans le pays.

«J’ai conscience que les électeurs (grecs) doivent avoir la pleine souveraineté mais je dois les prévenir que (...) si l’impression est donnée que les Grecs veulent s'éloigner des engagements qui ont été pris et abandonner toute la perspective de redressement, alors il y aura des pays dans la zone euro qui préféreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro», a déclaré M. Hollande.

Le texte de cette interview a été donnée aux agences de presse par l’Elysée.

«Moi, je respecte le peuple grec. Il décidera ce qu’il voudra à l’occasion de l'élection du mois de juin, le 17. Je suis moi-même président de la République d’un pays qui va voter le même jour», a-t-il dit.

«Je suis pour que la Grèce reste dans la zone euro, mais les Grecs doivent savoir que cela suppose qu’il y ait une relation de confiance», a également affirmé le président.
(...)
Ce bon M. Hollande.

Le même jour les néo-nazis d'Aube Dorée ont menacé d'effectuer des raids sur les hôpitaux et les crèches accueillant des immigrés. Alors même que la situation sanitaire dans les hôpitaux atteint un niveau catastrophique, un de ses porte-parole a promis que son parti "dégagerait les immigrants des hôpitaux et des crèches pour faire de la place aux Grecs".
Article du Guardian: http://www.guardian.co.uk/world/2012/jun/12/golden-dawn-hospital-immigrants-greece?CMP=twt_gu

Le même jour, les nervis du même parti se mettent à 20 pour tabasser des pêcheurs égyptiens dans leur sommeil. 4 d'entre eux ont réussi à s’enfuir après leur réveil. Mais celui qui dormait sur le toit de la maison n’a pas pu s’échapper. Sauvagement roué de coups, il a été transféré à l’hôpital dans un état alarmant, souffrant d'une double fracture de l’os maxillaire inférieur et nasal.
Okeanews : http://www.okeanews.fr/jour-de-violence-raciste-encore/

Ils s'en sont également pris à un chef de cuisine moderne d’origine albanaise.

Quelques jours auparavant, ils terrorisaient tout un quartier où résident en majorité des Grecs, les obligeant à prendre leurs tracts et à chanter leurs slogans fascistes.

Il y a quelques semaines encore, ils distribuaient des tracts dans un quartier d'Athènes où vivent des homosexuels, les avertissant : « On s’occupe des immigrés, vous êtes les prochains. »

Enfin, hier matin, 13 juin, 2 de ses membres accompagnés d'un pitbull ont attaqué un kiosque du KKE de la place Agia Paraskevi, à Athènes, puis agressé un élu avec un poing américain et frappé plusieurs personnes.

Quant au coup d'éclat du candidat du Syriza à Corinthe venant de faire défection (signalé hier par Prado), il s’agit de celle d'un transfuge du Pasok, Nikos Hanias, vétéran historique de la gauche. Dans sa lettre de démission, ce dernier fustige sa formation, en affirmant que son arrivée au pouvoir "ne serait-ce qu’une heure" serait une catastrophe "pour la Grèce et pour nos enfants", et ajoutant : "il est honteux et déshonorant qu’en exploitant la colère justifiée de la société, vous puissiez jouer avec notre avenir, en pariant sur la possibilité hautement improbable que nos créanciers cèdent au chantage, sans même proposer une alternative".



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Message  Gaston Lefranc Jeu 14 Juin - 14:49

À la veille des élections législatives, la Grèce face à un tournant majeur. Quelle politique pour les révolutionnaires ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-384.pdf

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Message  Roseau Jeu 14 Juin - 16:25

Sur la base de ce que je commence à connaitre de la Grèce,
cela me semble être un texte utile quand aux informations et à l'orientation globale.
Bravo à la section grecque de la IV.

Par ailleurs, le taux de chômage (officiel bien sûr...) en Grèce a continué à s’aggraver au premier trimestre 2012,
grimpant à 22,6% contre 20,7% au trimestre précédent, a annoncé l’Autorité des statistiques grecques (Ase).
source: AFP
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Grèce - Page 25 Empty Manif en solidarité avec le peuple grec

Message  ulrik Jeu 14 Juin - 18:49


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Grèce - Page 25 Empty Ils veulent créer une panique bancaire ?

Message  Roseau Jeu 14 Juin - 22:52

La Banque Centrale Européenne affirme devant le juge
que divulguer les termes du « swap trafiqué » (grâce aux bons soins de la compagnie Goldman Sachs),
qui a permis à la Grèce de cacher le véritable état de sa dette « enflammerait la situation »
et mettrait en danger l’avenir de la monnaie unique...

http://www.bloomberg.com/news/2012-06-14/ecb-tells-court-releasing-greek-swap-files-would-inflame-markets.html
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Message  Prado Ven 15 Juin - 0:23

Gaston Lefranc a écrit:À la veille des élections législatives, la Grèce face à un tournant majeur. Quelle politique pour les révolutionnaires ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-384.pdf

Dans son texte, Ludovic écrit :"Il revient évidemment aux révolutionnaires grecs de mener ce combat, mais c’est une question qui concentre aujourd’hui l’attention des révolutionnaires du monde entier et appelle à confronter ouvertement les propositions des uns et des autres". Or, de manière assez étonnante, il ne souligne pas les responsabilités des "révolutionnaires du monde entier" concernant la Grèce (à part faire des propositions à leurs camarades grecs), alors que le processus qui peut se développer dans ce pays est d'emblée complètement imbriqué avec ce qui se passe dans le reste de l'Europe. Ainsi, nous savons que les gouvernements de l'UE sont en mesure de serrer un étau sur la gorge d'un gouvernement grec, quel qu'il soit, et Hollande vient de le rappeler. Malheureusement, les révolutionnaires, anticapitalistes et autres antilibéraux français se montrent impuissants à susciter un scandale au sujet des menaces qu'il a lancées.

Une partie du texte de Ludovic est consacrée à polémiquer contre la déclaration du BE de la IV. Or, dans une réponse à la lettre de protestation de l'OKDE-Spartakos, le BE de la IV a clarifié certains points. Malheureusement Ludovic ne fait pas référence à cette mise au point et à son contenu. Selon Ludovic, le BE "appelle à soutenir sans conditions le programme de Syriza (en le présentant de manière déformée !)" et il estime que "cette position est inacceptable parce qu’elle revient à soutenir un programme qui refuse de se prononcer pour l’annulation pure et simple de la dette, pour l’expropriation et la nationalisation des banques, pour la rupture avec l’UE et le capitalisme."
Dans sa réponse, le BE a pourtant précisé ce qu'il soutenait : non pas le programme de SYRIZA (" Nous savons que Syriza est une coalition dominée par des réformistes de gauche. Nous savons qu’ils ne partagent pas notre conception du programme transitoire.") mais quelques points de ce programme : "De notre propre point de vue, le rejet du mémorandum et des mesures d’austérité, le moratoire sur la dette en vue de son annulation – au moins pour la plus grande part –, peuvent effectivement correspondre au niveau de conscience présent tout en constituant des points de rupture permettant à une dynamique transitoire de s’enclencher".
La déclaration de Hollande prouve bien que SYRIZA a franchi une ligne jaune. Mais, au fait, l'appel à la solidarité internationale lancé par le BE de la IV est-il très différent dans sa démarche de ce qu'écrit Ludovic dans ce passage : "Et il faudra soutenir tout pas en avant, même partiel, que Syriza au pouvoir serait amenée à faire pour respecter son programme (refus du mémorandum, refus de nouvelles privatisations, remise en place des conventions collectives, augmentation des salaires...) et surtout sous la pression directe des masses".

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Message  Roseau Ven 15 Juin - 0:45

Les deux commentaires de Prado me semblent justifiés.
Sur le premier point, j'avais signalé, mais le répète:
Samedi 23 Juin 2012
Dans le cadre de la réunion des collectifs contre la dette, un grand meeting de solidarité avec le peuple grec se tiendra à 18 heures, à la rotonde de Stalingrad (M° Stalingrad).
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Message  Gaston Lefranc Ven 15 Juin - 3:03

La mise au point du BE de la IV ne contredit absolument pas ce que dit Ludovic, à savoir que le BE appelle Antarsya à soutenir le programme d'urgence de Syriza. La mise au point explique juste pourquoi le BE appelle à soutenir ce programme. Le BE nous explique que les masses ne sont pas prêtes à entendre "notre" programme de transition, donc on le garde au chaud, et on appelle en attendant à soutenir un programme réformiste dans le cadre du système, en faisant le pari que cela va permettre, dans un second temps, de mettre en avant "notre" programme de transition grâce à la dynamique ainsi créée.

Prado, je suis vraiment étonné que tu minimises la différence entre soutenir tout pas en avant que ferait un gouvernement de Syriza et appeler les révolutionnaires à s'unir avec Syriza autour de son programme d'urgence dans le cadre du capitalisme. Cela n'a strictement rien à voir. Le BE de la IV capitule devant le réformisme (tout en prétendant garder au chaud son programme de transition) alors que nous proposons de mener une politique de front unique, d'interpellation de Syriza, tout en menant une critique radicale de son programme.



Dernière édition par Gaston Lefranc le Ven 15 Juin - 13:54, édité 1 fois

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Message  sylvestre Ven 15 Juin - 11:28

Syriza n'a pas l'intention de prendre des mesures unilatérales, mais cherche une résolution de la crise de la dette grecque par le dialogue avec les créanciers internationaux pour créer une base pour "une économie grecque durable à l'intérieur de la zone Euro", a déclaré un porte-parole du parti à l'agence Xinhua.

Greek Radical Left Seeks Dialogue for Sustainable Economy in Euro
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Message  Prado Ven 15 Juin - 13:33

Gaston, nous n'avons pas la même lecture de la mise au point du BE. Je m'en tiens à ce que je lis dans ce document alors que tu lui fais dire ce qu'il ne dit pas. Je ne pense pas qu'il est clair comme de l'eau de roche, qu'il n'est nullement hypocrite, ni qu'il ne faut pas polémiquer contre ce qui était bel et bien écrit dans le texte initial. Je dis simplement qu'il faut prendre en compte le contenu de cette mise au point qui a été écrite justement pour éviter l'interprétation que tu donnes : le BE affirme que l'objectif de la déclaration était uniquement d'en appeler à la solidarité internationale avec Syriza dont le programme d'urgence suscite les foudres des bourgeoisies européennes. Je lis en effet : "Nous n’abordons pas, non plus les rapports d’Antarsya vis-à-vis de Syriza, ni la question électorale, ni les problèmes de caractérisation de Syriza, ni ce que devrait être l’ensemble d’une démarche transitoire".

Par ailleurs, en plus de cette mise au point, le BE donne son point de vue sur la question des revendications transitoires, en réponse à ce qu'écrit l'OKDE à ce sujet (un débat qui n'est pas propre à la Grèce). Je ne crois pas que la présentation que tu fais de ce point de vue soit juste. Le BE ne dit pas que les révolutionnaires ne doivent pas faire connaître leur programme mais suggère simplement (ce n'est même pas dit explicitement) qu'il faut mettre au premier plan des revendications qui sont "d’emblée considérée(s) légitime(s) par une large partie de la population" (ce qui est contestable). Mettre au premier plan, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas mettre l'accent sur le reste du programme et la critique de celui des réformistes. Le BE ne dit même pas que les revendications que les révolutionnaires doivent mettre au premier plan aujourd'hui sont celles du programme d'urgence de Syriza. En tout cas, il n'appelle pas "les révolutionnaires à s'unir avec Syriza autour de son programme d'urgence dans le cadre du capitalisme". Ton interprétation a peut-être été influencée par ce qui, à mon avis, est une erreur dans la traduction en français que nous a donnée Antonio Valledor du texte du BE (écrit en anglais) : "C’est aussi le sens de notre prise de position pour une convergence Syriza, Antarsya et KKE, et CE dans la perspective d’un gouvernement de gauche anti-austérité". Dans cette traduction, le "CE" est de trop. Ce que je comprends à partir du texte en anglais : il faut discuter de la constitution d'un bloc anti-austérité opposé au bloc PASOK/ND, avec une politique de front unique et d'autoorganisation, ce qui pose la question d'une convergence Antarsya/KKE/Syrisa, et de la perspective d'un gouvernement anti-austérité, sans précision sur les forces qui participeraient à ce gouvernement (contrairement à ce qu'on pouvait comprendre, sans faire trop preuve de mauvais esprit, dans la déclaration du BE). Si on s'en tient à ce qui est écrit, je ne crois pas qu'entre cette proposition (plus exactement proposition de discussion) et l'orientation que propose Ludovic il y ait l'écart qui sépare la réforme de la révolution.

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Grèce - Page 25 Empty Un cri qui sonne juste

Message  Roseau Ven 15 Juin - 17:05

Par La Louve, dans BC

Bon...c’est bien de voter SYRIZA , toussa toussa, c’est des gens sympas les antilibéraux, les CUAL, mais bon , c’est comme le FdG, c’est gentillet, c’est mignon, ça cassera pas trois pattes à un canard fascisto-capitaliste.

C’est mieux que le PS ou le PASOK, qui peut dire le contraire, mais bon, voilà, ça s’arrête là ! Faut pas en faire promettre plus à cette coalition que ce qu’elle peut/veut faire aka dégager le PASOK et baser une partie de la "droite".

Il suffit de lire l’intvw de Tsipras ds Le Monde ce jour , franchement c’est assez largement en-dessous des enjeux du moment en Grèce, en Europe etc. Mais bon c’est que mon avis de communiste. Je comprends qu’on le partage pas :-D Enfin franchement, pour "le reste" (99 % de la question grecque) la question reste plus qu’entière et SYRIZA n’apporte pas de solution (ni même question d’ailleurs ! Car où est le débat sur le changement d’institutions ? de constitution ? constituante ? Comment prétendre changer des règles situ changes pas le cadre de prise de décision ?...).

Et c’est du reste normal, la seule solution qui puisse être apportée le sera par les luttes des travailleurs et leur implication en conscience ! Il y a d’ailleurs toujours autant (sinon plus) d’abstention prévue pour le 17, et ça ça veut quand même dire quelque chose non ?

Tsipras dit "on va tourner la page" - ouais peut être mais bon, comme je disais, manifestement ils prévoient de garder "le même livre" chez SYRIZA (différence d’avec le KKE ou ANTARSYA par ex.) Faut avouer que c’est quand même un peu ennuyeux et pas exactement au niveau de la radicalité imposée PAR LE CAPITAL (je ne parle pas de volonté gauchisse...) non ? Enfin bon. Pour moi tout ce que je dis c’est que bon, SYRIZA ok, c’est cool pour les élections, ça signe sans doute une progression de la Cs de classe dans une partie de la société grecque (c’était en partie le sens du très bon article publié là http://initiativegrecqueaparis.word...), mais ça reste un "pet de mouche sur une toile cirée" en termes d’effets concrets, de propositions,et de révolution.

Les exploités de là bas n’ont, il faut me l’accorder, hélas pas fini d’en chier, rien n’est réglé ni ne sera réglé avec SYRIZA qui me semble, comme le FdG ni plus ni moins qu’une émanation du triste attelage CES/PGE...

on me demandera pas de commettre avec SYRIZA l’erreur que je n’ai pas commise avec le FdG ici :-D

Tout ce qui émane de la CES et du PGE sont à l’évidence des outils inadéquats pour les luttes que les exploités doivent mener actuellement.

SYRIZA comme le FDG comme le PRC en Italie etc.

Que ce soient des symptômes d’une avancée de conscience, si on veut, ok, pour le reste ça n’ira pas plus loin !

Ce ne sont pas ces "bidules" électoralistes qui peuvent construire nos barricades et RIEN - il vaut mieux le savoir (en tout cas moi je préfère le dire et ne pas mentir) - RIEN ne va nous éviter, cette fois, de nous prendre le conflit social et la lutte de classe en pleine gueule, ni le cataclysme culturel et moral que cela va engendrer. Je ne comprends donc pas pourquoi une partie de la "goooche" soi disant "radicale", (qui se fait manifestement un peu dessous), perd autant d’énergie à essayer de reculer le moment de l’affrontement !!?

C’est IMPOSSIBLE, ne serait-ce que parce que "les autres" (la bourgeoisie, ses sbires, ses officines, ses troupes, ses milices...) sont en GUERRE contre NOUS ! Les coups de Kasidiaris disent ça. Ceux qui n’ont pas compris le message doivent se faire déboucher les yeux et les oreilles : le Kapital nous a lâchés ses chiens fascistes dessus.

L’histoire nous a au moins enseigné ça non ? Quand le Kapital déclare la guerre ouverte (et c’est en train depuis 2007 au moins), la classe ouvrière ne peut pas s’y soustraire. DONC, toute action et réflexion des organisations qui nous restent doivent, selon moi, TOUTES tendre à nous renforcer, à nous armer, à nous éveiller, à nous regrouper, à définir un but clair et précis qui, de mon point de vue de communiste, ne peut être qu’un but révolutionnaire.

Quand on sent la poudre, c’est que le champ de bataille est tout proche. Si à ce moment-là, on a pris les roulements de tambour de l’armée ennemie pour le grondement d’un simple orage, c’est très dommage, et on risque fort d’avoir de gros ennuis.... :/

Bref, si cela doit arriver, j’ai HÂTE que "la gauche radicale prenne le pouvoir en Grèce" et qu’elle montre ENFIN surtout ce dont elle N’EST PAS CAPABLE , et ce qu’elle ne FERA PAS car comme ça on y verra plus clair.

Plus vite ce sera fait , mieux ce sera parce que franchement on perd assez de temps avec les pseudo-solutions réformistes destinées à amuser la galerie pendant que le Kapital lui, s’arme CONTRE NOUS de plus en plus férocement.

Le 21ème siècle sera celui de la dictature du prolétariat ou nous (tous) ne serons plus (tout l’indique, la bourgeoisie étant dans l’incapacité consubstantielle de prendre soin et de l’humain et du végétal et de l’animal, bref, du monde)....
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Message  Babel Ven 15 Juin - 20:07

Prado a écrit:
Le BE ne dit même pas que les revendications que les révolutionnaires doivent mettre au premier plan aujourd'hui sont celles du programme d'urgence de Syriza. En tout cas, il n'appelle pas "les révolutionnaires à s'unir avec Syriza autour de son programme d'urgence dans le cadre du capitalisme". Ton interprétation a peut-être été influencée par ce qui, à mon avis, est une erreur dans la traduction en français que nous a donnée Antonio Valledor du texte du BE (écrit en anglais) : "C’est aussi le sens de notre prise de position pour une convergence Syriza, Antarsya et KKE, et CE dans la perspective d’un gouvernement de gauche anti-austérité". Dans cette traduction, le "CE" est de trop. Ce que je comprends à partir du texte en anglais : il faut discuter de la constitution d'un bloc anti-austérité opposé au bloc PASOK/ND, avec une politique de front unique et d'autoorganisation, ce qui pose la question d'une convergence Antarsya/KKE/Syrisa, et de la perspective d'un gouvernement anti-austérité, sans précision sur les forces qui participeraient à ce gouvernement (contrairement à ce qu'on pouvait comprendre, sans faire trop preuve de mauvais esprit, dans la déclaration du BE). Si on s'en tient à ce qui est écrit, je ne crois pas qu'entre cette proposition (plus exactement proposition de discussion) et l'orientation que propose Ludovic il y ait l'écart qui sépare la réforme de la révolution.
Tu ne pinailles pas un peu, là ?
Voici la version qu'on peut lire sur le site d'Inprecor :
Nous préférons une politique unitaire, d’unité des organisations de la gauche radicale, d’unité syndicale, et d’unité du mouvement d’en bas, en particulier en stimulant toutes les expériences d’auto-organisation. C’est aussi le sens de notre prise de position pour une convergence Syriza, Antarsya et KKE, et ce dans la perspective d’un gouvernement de gauche anti-austérité. C’est en tout cas une proposition qui se discute pour opposer un bloc anti-austérité, en opposition à la ND et au Pasok.
Je sais bien que Dieu est dans les détails, mais bon... le "ce" en question figure bel et bien dans la version publiée.

La question à mon avis est ailleurs : doit-on ou non promouvoir et défendre une politique indépendante vis-à-vis de Syriza ? Mais, étant donné les positions contradictoires exprimées par les différentes formations se réclamant de la QI, et l'orientation générale définie lors des précédents congrès mondiaux ("vers la construction de partis anticapitalistes larges"), il devient effectivement difficile pour le BE de défendre clairement et explicitement une telle orientation.

Entendons-nous bien : face à l'offensive des réactionnaires de tout poil (gangsters de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, ministres et chefs d'Etat européens, patrons de presse, politiciens ND et PASOK, milices néo-nazies...) contre Syriza, nous devons réaffirmer notre entière solidarité avec cette coalition, et considérer sa victoire aux urnes (si elle a lieu) comme un formidable encouragement à poursuivre la lutte, là-bas comme ici.

Ce qui signifie qu'en cas de victoire électorale de Syriza et de formation d'un gouvernement de coalition, nous soutiendrons et populariserons chacun des pas qu'il effectuera dans le sens des intérêts du monde du travail, et donc d'une rupture avec l'ordre existant.

Mais, qu'en même temps, nous devrons nous en distinguer et dénoncer chacune de ses capitulations (toujours justifiées par les contraintes du moment et la pression exercée par les représentants nationaux et internationaux du capital), au nom de notre propre programme de revendications anticapitalistes fondé sur le développement d'expériences et de structure d'auto-organisation et de contrôle ouvrier.

L'OKDE-Spartakos* n'affirme pas autre chose. Ludovic également.
___
* dont les textes, communiqués et résolutions sont directement consultables sur son site : http://www.okde.org/
La barrière supposée de la langue ne devrait plus de nos jours constituer un obstacle majeur à qui veut s’informer, chacun ayant à sa disposition un logiciel libre de traduction plus ou moins performant.


Babel

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Message  Prado Sam 16 Juin - 1:23

Babel a écrit:
Je sais bien que Dieu est dans les détails, mais bon... le "ce" en question figure bel et bien dans la version publiée.
Dans mon français à moi, ce "CE" modifie le sens de la phrase et lui donne une autre signification qu'en anglais. Mais j'admets que dans tous les cas cette phrase comporte une part d'ambiguité

Babel a écrit:
La question à mon avis est ailleurs : doit-on ou non promouvoir et défendre une politique indépendante vis-à-vis de Syriza ? Mais, étant donné les positions contradictoires exprimées par les différentes formations se réclamant de la QI, et l'orientation générale définie lors des précédents congrès mondiaux ("vers la construction de partis anticapitalistes larges"), il devient effectivement difficile pour le BE de défendre clairement et explicitement une telle orientation.
Je ne vois pas trop, comme cà, dans l'abstrait, ce qu'est ou n'est pas "une politique indépendante vis-à-vis de Syriza" (comme on parlerait d'une politique indépendante vis-à-vis du PS en France). Par contre, je sais faire la différence entre participer ou non à un gouvernement progressiste, amorçant une rupture etc...Et je crois que c'est ce débat là qui réserverait des surprises si on le menait à fond (je ne parle pas particulièrement du cas de la Grèce). A part cela, je ne vois pas en quoi la construction de partis anticapitalistes larges interdit de maintenir une politique claire.

Babel a écrit: Ce qui signifie qu'en cas de victoire électorale de Syriza et de formation d'un gouvernement de coalition, nous soutiendrons et populariserons chacun des pas qu'il effectuera dans le sens des intérêts du monde du travail, et donc d'une rupture avec l'ordre existant.

Mais, qu'en même temps, nous devrons nous en distinguer et dénoncer chacune de ses capitulations (toujours justifiées par les contraintes du moment et la pression exercée par les représentants nationaux et internationaux du capital), au nom de notre propre programme de revendications anticapitalistes fondé sur le développement d'expériences et de structure d'auto-organisation et de contrôle ouvrier.

Et de formation d'un gouvernement de coalition ? Mais de coalition avec qui ? Le KKE, il ne faut pas y compter.
Allons, allons....nous pouvons encore nous régaler quelques heures de débats raffinés sur les gouvernements ouvriers ou pas ouvriers, les revendications transitoires ou pas transitoires, le soutien critique, à moitié critique, soutien contre qui ou pour quoi, mais lundi matin, il faudra se confronter à la dure réalité :

1. Si jamais SYRIZA arrive en tête, il lui faudra soit en rester à sa position d'annulation du memorandum ("Lundi, le memorandum appartiendra à l'Histoire" a dit Alexis Tsipras lors d'un meeting en plein air jeudi soir) et alors, faute d'appui suffisant parmi les députés, renoncer à former un gouvernement et donner les clés du pouvoir à Nouvelle Démocratie ; soit former une coalition avec une ou plusieurs forces politiques situées à sa droite, et alors adieu à tous les rêves de rupture. Et si, par le plus grand miracle, SYRIZA avait assez de députés pour former seul le gouvernement, et annulait le memorandum, l'UE ne versera pas les sommes promises et le gouvernement ne pourra payer ni retraités ni fonctionnaires au mois de juillet. Donc, ce que tu appelles "capitulation", tu peux l'inscrire tout de suite sur l'agenda de la semaine prochaine.

2. J'ai lu que dans certains textes qui circulent il est dit que la Grèce se trouve dans une situation "pré-révolutionnaire". J'espère me tromper mais j'ai plutôt l'impression qu'on se dirige vers une situation "pré-contre révolutionnaire". D'une part à cause de la situation économique qui risque de s'aggraver prochainement et de déboucher sur une situation chaotique. D'autre part parce qu'il y a tout de même des choses bien inquiétantes qui se passent dans ce pays. Toute personne normalement constituée et vivant en France pouvait penser qu'Aube dorée s'était pas mal déconsidérée avec le spectacle télévisé d'un de ses députés, Kasidiaris, agressant deux femmes, membres du KKE et de Syriza. Eh bien, non. Selon le blogueur Panagiotis Grigoriou, "le sentiment général est que l'Aube dorée sort requinquée de son dernier « grand moment » télévisé".. Il ajoute : "La « logique » de notre nouvelle vie politique devient alors implacable, ainsi, toute condamnation de l'agression de Kassidiaris, « argumentée à l'ancienne » devient difficile à tenir. Lorsque la règle du débat politique s'apparente à un champ de bataille, même transposé, lorsque la violence et la mort en deviennent des expressions récurrentes à travers un éventail assez large dans les attitudes individuelles et collectives (violence du Mémorandum, déshumanisation grandissante, anomie, criminalité, meurtres, suicides, indignation violente), plus la pulsion de la mort, il ne faudrait plus s'étonner de « l'accueil réservé » à l'acte de Kasidiaris, chez une partie de la population au moins, et surtout auprès des jeunes". ( voir : http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2012/06/38eme-parallele-nord.html )

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Message  Babel Sam 16 Juin - 9:55

Prado a écrit:Je ne vois pas trop, comme cà, dans l'abstrait, ce qu'est ou n'est pas "une politique indépendante vis-à-vis de Syriza" (comme on parlerait d'une politique indépendante vis-à-vis du PS en France). Par contre, je sais faire la différence entre participer ou non à un gouvernement progressiste, amorçant une rupture etc...Et je crois que c'est ce débat là qui réserverait des surprises si on le menait à fond (je ne parle pas particulièrement du cas de la Grèce). A part cela, je ne vois pas en quoi la construction de partis anticapitalistes larges interdit de maintenir une politique claire.

Et de formation d'un gouvernement de coalition ? Mais de coalition avec qui ? Le KKE, il ne faut pas y compter.
Comme ça, dans l'abstrait, non. Si Syriza arrive en tête dimanche, plusieurs combinaisons sont envisageables. Tu en mentionnes deux, pour les estimer soit impossible dans un futur proche (Syriza + KKE), soit quasi improbable (Syriza seul), et je suis de ton avis.
Mais il y en existe une 3e, qui semble se présenter de façon beaucoup plus crédible : ce serait la formation d'un gouvernement de coalition comportant le Dimar et les Grecs Indépendants. C'est-à-dire deux partis tampons entre Syriza et le Pasok, d'une part, et la ND d'autre part, ce qui laisserait la porte ouverte à d'autres combinaisons ultérieures, intégrant des membres, voire des groupes de députés, ayant appartenu à ces deux formations qui ont dominé la vie politique du pays depuis plus de trois décennies.

Dans tous les cas de figure, il s'agira pour l'équipe Tsipras de mettre sur pied un gouvernement "anti-mémorandaire" et pro-européen dont l'orientation générale consisterait à proposer :

1. Non pas l'annulation de la dette, mais sa renégociation dans le cadre d'un moratoire de 3 ans impliquant le remboursement à terme d'une partie d'entre elle, et moyennant une promesse d'assainissement de la gestion du système financier et de remise en ordre de l'administration publique (dont la traduction immédiate consisterait à opérer des coupes sombres au sein des services jugés pléthoriques donc inefficaces, etc.)
Serait ainsi mis en place un "plan d'austérité vertueux" qui aurait pour contrepartie un volant de croissance susceptible de réamorcer une économie que 5 années d'austérité ont totalement anémiée. C'est vers ce type de solution semi-keynésienne que s'orientent actuellement les cercles dirigeants de la social-démocratie européenne.

Reste à savoir si les soubresauts de la crise qui ébranle de plus en plus violemment la partie la plus faible des Etats membres de la communauté européenne, concentrée dans sa zone sud, lui laisseront l'opportunité de se réaliser.

2. Non pas la fin des plans d'austérité, concentrés dans les Mémorandum I et II, mais leur aménagement dans le sens indiqué par Tsipras à plusieurs reprises : celui de "sacrifices équitablement répartis".

Allons, allons....nous pouvons encore nous régaler quelques heures de débats raffinés sur les gouvernements ouvriers ou pas ouvriers, les revendications transitoires ou pas transitoires, le soutien critique, à moitié critique, soutien contre qui ou pour quoi, mais lundi matin, il faudra se confronter à la dure réalité.
Il s'agit pas de finasser entre docteurs byzantins dissertant sur le sexe des anges, mais de définir clairement une orientation politique, à partir d'une caractérisation sans ambiguïté de la politique que mènera ce type de gouvernement, s'il voit le jour : front populaire ou non ?
Le courant auquel nous appartenons tous les deux a suffisamment débattu par le passé avec les staliniens, l'aile gauche de la social-démocratie et différents groupes centristes pour être en mesure de savoir faire la différence entre un gouvernement menant une politique au service des travailleurs et exprimant (même partiellement) leurs aspirations et un gouvernement de collaboration de classes.

Même si personne n'est en mesure actuellement de prévoir ce que sera demain un gouvernement de coalition dirigé par Tsipras, les prises de position de celui-ci au cours de ces dernières semaines ne laissent guère de doute sur la nature sociale de la politique qu'il entend mener. Mais "n'insultons pas l'avenir", comme on dit : sous l'effet d'un aiguisement des conflits de classe une orientation vers la gauche est toujours envisageable.

Quoiqu'il en soit, et c'est là où la question de l'indépendance politique et organisationnelle des organisations communistes révolutionnaires prend toute son importance, nous ne devons à aucun moment nous retrouver pieds et poings liés avec ce type de gouvernement. Parce que tout alignement, toute forme d'arrangement même ponctuel --qui se traduirait par exemple par la présence d'un ou deux membres à des postes ministériels, cela s'est vu-- serait immédiatement assimilé à une soumission à celui-ci et aux coups bas qu'il y a de fortes chances qu'il fera contre le monde du travail.

Si on veut réduire à néant toute possibilité de rupture révolutionnaire, et se discréditer définitivement aux yeux des salariés tout en faisant le lit du fascisme, je ne connais pas de meilleure recette.

2. J'ai lu que dans certains textes qui circulent il est dit que la Grèce se trouve dans une situation "pré-révolutionnaire". J'espère me tromper mais j'ai plutôt l'impression qu'on se dirige vers une situation "pré-contre révolutionnaire". D'une part à cause de la situation économique qui risque de s'aggraver prochainement et de déboucher sur une situation chaotique. D'autre part parce qu'il y a tout de même des choses bien inquiétantes qui se passent dans ce pays. Toute personne normalement constituée et vivant en France pouvait penser qu'Aube dorée s'était pas mal déconsidérée avec le spectacle télévisé d'un de ses députés, Kasidiaris, agressant deux femmes, membres du KKE et de Syriza. Eh bien, non. Selon le blogueur Panagiotis Grigoriou, "le sentiment général est que l'Aube dorée sort requinquée de son dernier « grand moment » télévisé".. Il ajoute : "La « logique » de notre nouvelle vie politique devient alors implacable, ainsi, toute condamnation de l'agression de Kassidiaris, « argumentée à l'ancienne » devient difficile à tenir. Lorsque la règle du débat politique s'apparente à un champ de bataille, même transposé, lorsque la violence et la mort en deviennent des expressions récurrentes à travers un éventail assez large dans les attitudes individuelles et collectives (violence du Mémorandum, déshumanisation grandissante, anomie, criminalité, meurtres, suicides, indignation violente), plus la pulsion de la mort, il ne faudrait plus s'étonner de « l'accueil réservé » à l'acte de Kasidiaris, chez une partie de la population au moins, et surtout auprès des jeunes".
Je ne sais pas ce que c'est qu'une situation "pré contre-révolutionnaire" ; il faudra que tu m'expliques. Par contre, je sais ce qu'est une bi-polarisation croissante de la société autour de ses classes fondamentales, et je n'ai pas été étonné outre mesure par les réactions à chaud captées par Panagiotis Grigoriou sur son blog.

Les couches moyennes dans leur ensemble avaient largement profité de la manne bruxelloise au cours de la dernière décennie. Ce sont elles qui constituaient le socle électoral traditionnel des formations pro-européennes, Pasok, ND, et Laos dans une moindre mesure. La crise des années 2007-2012 les frappe de plein fouet, et l'adoption des plans d'austérité réduit au désespoir la fraction économiquement la plus fragile d'entre elles : petits entrepreneurs du batiment, artisans, commerçants, cadres des banques et de la fonction publique...

Etranglées par la crise, la chute vertigineuse de leur niveau de vie leur fait craindre une prolétarisation définitive. Face à cette situation catastrophique, il n'est donc pas étonnant qu'une partie significative d'entre elles soit prête à accepter n'importe quelle solution autoritaire, pourvu qu'elle s'accompagne d'une remise en ordre de l'économie conforme à leurs intérêts. Quitte à ce que cette "solution" comporte certains "débordements" et certains "excès", imputables à des groupes para-militaires ouvertement pro-nazis, certes, mais avant tout formés "d'honnêtes patriotes" qui ont en assez de "la gabégie et de la souillure incarnées par ces hordes de migrants venus vampiriser leur belle société hellénique" et par leurs "complices" (KKE, Syriza, et autres extrémistes.)

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