Islamophobie
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Re: Islamophobie
Et tellement plus de choses encore, qui en font un objet,LuX a écrit:La femme occidentale (pardonnez moi l'expression) est sommée d'être imberbe, maquillée, mince, d'avoir les cheveux brillants etc...Cette aliénation sexiste , qui prend une forme plus indirecte (insidieuse) que le voile, n'en n'est pas moins une aliénation.
ce qui est une oppression abjecte !
Mais là dessus, ceux qui font la campagne islamophobe sont moins virulents.
(dont Vals qui s'est réclamé de l'islamophobie sur ce forum).
L'islamophobie, comme dit le Petit Robert, est bien une forme de racisme.
C'est même le plus dangereux en ce moment.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
Aujourd'hui sur "le parisien"
Le bandeau de la collégienne se dénoue au Conseil d’Etat
Ce n’est pas un signe religieux, a estimé la justice, désavouant le rectorat qui avait privé de cours cette ado de Villiers. Verdict aujourd’hui.
Signe religieux pour l’un, accessoire de mode pour l’autre : un bandeau de quelques centimètres d’épaisseur se retrouve au cœur du conflit qui oppose une élève du collège des Prunais de Villiers à l’établissement. La jeune Sirine donne-t-elle un caractère religieux à ce morceau de tissu? Oui, estime la direction du collège, invoquant la loi sur la laïcité qui interdit le port de signes religieux ostentatoires pour motiver l’exclusion de cours de l’ado.
Le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) lui a récemment donné tort et a demandé la réintégration immédiate de la collégienne. C’est chose faite depuis hier. Motivations de la justice : « L’intéressée ne confère à sa tenue qu’une qualification de mode » et a accumulé du retard dans sa scolarité. Le rectorat a fait appel de cette décision auprès du Conseil d’Etat. Il se prononce aujourd’hui ou demain.
Trois mois sans cours
Tout commence le 4 décembre : Sirine arbore un large bandeau noir d’où émerge une queue-de-cheval fournie. « Un professeur m’a dit qu’il serait préférable de diminuer l’épaisseur de mon bandeau puis on m’a demandé de l’enlever. J’ai refusé et dit que j’allais regarder mes droits », raconte l’élève de troisième. Elle est conduite en salle de permanence. Comme tous les jours qui suivent. « Il n’y a pas eu de mot dans mon carnet, pas de mesure disciplinaire. Au début, on ne me donnait rien à faire puis j’ai eu des exercices mais sans la leçon qui allait avec. » Elle avoue avoir régulièrement fait l’école buissonnière, avant de contacter le Collectif contre l’islamophobie en France. « Il y a une atteinte à son droit à l’éducation mais aussi aux principes de la laïcité. L’établissement s’est érigé en théologien en conférant à ce bandeau un sens religieux », commentait son avocate, après la victoire de sa cliente au tribunal administratif.
Dans le texte présenté hier au Conseil d’Etat, le rectorat affirme au contraire que « sa persistance dans son refus de renoncer à cette tenue est bien le signe par lequel elle manifeste ostensiblement son appartenance religieuse ». Autres arguments : la jeune fille aurait tenté d’entrer dans l’établissement avec un voile et aurait été régulièrement absente le vendredi « pour se rendre à la mosquée ». « C’est complètement faux », s’indigne l’intéressée. « On sait que le foulard est interdit par la loi et on ne va pas contre », ajoute Fatiha, mère de Sirine et de huit autres enfants, tous passés par le collège des Prunais.
« Discrète et fragile »
Qualifiée de « discrète et fragile » par le membre d’une association du quartier des Hautes-Noues qui la soutient, Sirine a connu une année 2012 ponctuée d’absentéisme et de soucis de santé : « Les médecins ont dit que je faisais une phobie scolaire. Je m’ennuyais et j’ai essayé d’en apprendre plus sur ma religion. Il y avait des choses que je ne faisais pas », raconte la jeune fille. Comme le port du foulard, qu’elle arbore depuis l’été, mais en l’enlevant devant l’établissement. La justice devra à nouveau trancher.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
On est vraiment en plein délire ! La chasse aux sorcières. Les inquisiteurs ont de fidèles héritiers parmi les ultra-laïques...
Malheureusement, ça risque fort de ne pas s'arrêter là. Les apprentis sorciers de l'islamophobie ont déclenché un processus qu'ils ne maîtrisent visiblement pas.
Malheureusement, ça risque fort de ne pas s'arrêter là. Les apprentis sorciers de l'islamophobie ont déclenché un processus qu'ils ne maîtrisent visiblement pas.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
La commission Stasi et la loi contre le foulard : retour sur une manipulation
http://blog.mondediplo.net/2013-04-05-La-commission-Stasi-et-la-loi-contre-le-foulard
La conclusion
http://blog.mondediplo.net/2013-04-05-La-commission-Stasi-et-la-loi-contre-le-foulard
La conclusion
Près de dix ans après la création de la commission Stasi, nous assistons à une nouvelle offensive qui vise à interdire aux femmes portant le foulard de travailler dans nombre de lieux où elles seraient en contact avec le public... Même le fait que la France ait été condamnée par la Commission des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2013 à revoir, sous les six mois, la loi d’interdiction des signes religieux à l’école, ne semble pas décourager les législateurs. On risque d’assister dans les mois qui viennent à une extension des discriminations envers les populations qualifiées de « musulmanes ». Mais, ce sera, bien sûr, au nom de « la grandeur des principes qui ne sauraient en aucun cas être démentis par la bassesse des pratiques ».
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
Près de dix ans après la création de la commission Stasi, nous assistons à une nouvelle offensive qui vise à interdire aux femmes portant le foulard de travailler dans nombre de lieux où elles seraient en contact avec le public... Même le fait que la France ait été condamnée par la Commission des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2013 à revoir, sous les six mois, la loi d’interdiction des signes religieux à l’école, ne semble pas décourager les législateurs. On risque d’assister dans les mois qui viennent à une extension des discriminations envers les populations qualifiées de « musulmanes ». Mais, ce sera, bien sûr, au nom de « la grandeur des principes qui ne sauraient en aucun cas être démentis par la bassesse des pratiques ».
C'est vraiment une confirmation de ce que disait Lenine : l'ONU (suite de la SDN) est une caverne de brigands....Le sort des femmes, celui des peuples, ils s'en foutent...Ce qui compte c'est l'ordre impérialiste mondial et qu'importe que les femmes soient traitées comme des sous-hommes, masquées, enfoulardées, dominées, soumises.....
Une fois de plus, merde à l'ONU, et merde à ceux qui se réfèrent à cette instance de régulation impérialiste pour laisser écraser et humilier les femmes sous le voile de la honte et les menaces des barbus......
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
C'est sur que le front unique de LO au front de gauche, c'est vachement mieux.
Sus à l’islam ! Ils ne se fatiguent jamais...
dimanche 24 mars 2013, par Alain Gresh
La France est en crise. Comme le reste de l’Europe. Et Chypre n’est que le dernier épisode (avant le prochain) de cette spirale infernale : ébranlement du système financier, austérité imposée à la population au nom d’une rigueur qui ne touche ni les banques ni les riches. Encore un peu plus de chômage, encore un peu plus de souffrances.
Mais vous n’y êtes pas du tout... Ce qui nous menace vraiment, ce qui met en cause notre identité même, nos raisons de vivre, ce qui fait qu’on ne se sent plus chez nous, ce ne sont ni les financiers ni nos dirigeants, mais ces musulmans, ces étrangers, ces « pelés », ces « galeux » dont nous vient tout le mal. Ce n’est pas la religion en général — il suffit de lire les apologies du nouveau pape, le respect avec lequel il est traité — mais cette religion-là. Elle est fondamentalement différente du christianisme qui aurait permis, lui, la laïcité (et tout le monde de rabâcher, sans la comprendre, la formule « rendre à César ce qui est à César », comme si toute l’histoire chrétienne se reflétait dans cette maxime...).
Heureusement, contrairement aux élites, le peuple, lui, comprend. Il comprend que cette menace existe. Et il demande des mesures, des lois, des sanctions. Il faut être, n’est-ce pas, à son écoute — et dans ce cas, il ne s’agit pas de populisme démagogique. Et si demain l’opinion exige le retour de la peine de mort, votons une loi pour la rétablir !
Il est vrai que l’état de l’opinion est inquiétant. La lancinante menace islamique inquiète. Et le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) l’illustre.
Comme le note Le Monde (21 mars), « Les actes antimusulmans progressent pour la troisième année consécutive » :
« Pour la présidente de la CNCDH Christine Lazerges, tous ces indicateurs sont le reflet de situations différentes. “Pour l’antisémitisme, les causes sont aujourd’hui essentiellement conjoncturelles”, estime-t-elle. Mme Lazerges les relie notamment au contexte de l’affaire Merah, en mars 2012, et à celui de l’attaque d’une supérette casher de Sarcelles (Val-d’Oise) en septembre 2012.
Selon elle, la hausse des actes antimusulmans — recensés en tant que tels depuis 2010 — est plus préoccupante. “On a affaire à un phénomène beaucoup plus structurel, car nous observons cette augmentation depuis maintenant trois années consécutives, détaille-t-elle. Numériquement, les chiffres sont faibles, mais ils ne montrent que la partie visible de l’iceberg.”
Tous ces indicateurs corroborent les résultats d’une enquête d’opinion de l’institut CSA dévoilée dans le rapport de la CNCDH. Réalisée auprès d’un échantillon de 1 029 personnes du 6 au 12 décembre 2012, elle confirme que les Français ont une vision de plus en plus négative de l’islam. 55 % des personnes interrogées considèrent qu’il “ne faut pas faciliter l’exercice du culte musulman en France” (+ 7 points par rapport 2011). Ce phénomène de rejet n’existe pas pour les autres religions. »
Ces enquêtes montrent comment une partie des sympathisants de gauche (socialistes, verts, Front de gauche) partagent cette islamophobie. Au lieu de lutter contre cette évolution inquiétante, à laquelle les médias ont largement contribué, toutes tendances confondues (ceux de « gauche » comme Marianne ou Le Nouvel Observateur — lire « La ruse est leur mot d’ordre » —, peut-être même un peu plus), on nous appelle à prendre de nouvelles mesures, à adopter de nouvelles lois, notamment pour « libérer » les femmes musulmanes (il faut dire que c’était aussi notre objectif pendant plus d’un siècle en Algérie et que nous avons échoué, alors l’heure de la revanche a sonné).
Il faut donc légiférer avec courage et détermination, notamment après le jugement sur l’affaire de la crèche Baby Loup de Chanteloup-les-Vignes. La Cour de cassation a annulé le 19 mars le licenciement d’une employée de cet établissement des Yvelines qui avait décidé de porter le foulard. Selon la Cour, le principe de laïcité ne peut s’appliquer dans une entreprise privée.
Comme le notait Libération le 22 mars :
« Le Défenseur des droits a demandé vendredi au législateur de “clarifier” la loi sur la laïcité et recommandé une large consultation préalable, dans un courrier adressé au premier ministre suite à l’affaire de la crèche Baby Loup. “Une clarification de la situation conduite par le législateur me paraît hautement nécessaire”, écrit Dominique Baudis à Jean-Marc Ayrault, en estimant que le parcours judiciaire du dossier Baby Loup illustre les « difficultés d’interprétation » des textes. »
Et l’hebdomadaire Marianne, se saisissant de l’affaire, « soutient l’appel pour une nouvelle loi sur les signes religieux » :
« Sur les crèches et les gardes d’enfants, c’est une proposition de loi venant du Parti radical de gauche qui a été votée l’année dernière au Sénat. N’ayant pas bénéficié de la même diligence que d’autres textes sociétaux, elle n’a toujours pas été présentée à l’Assemblée nationale. C’est dans l’Hémicycle que Manuel Valls, transgressant la règle interdisant à un ministre de commenter une décision de justice, vient de déclarer : “En sortant quelques secondes de mes fonctions, je veux vous dire combien je regrette la décision de la Cour de cassation sur la crèche Baby Loup et sur cette mise en cause de la laïcité.” » (Lire la tribune, censurée par Le Point, de Sihem Souid, « Monsieur le Ministre de l’Intérieur, vous faites fausse route ! »).
Que le ministre viole les règles de séparation de l’exécutif et du judiciaire n’émeut pas l’hebdomadaire. Vous comprenez, nous sommes en situation de guerre : au diable les vieilles règles de l’Etat de droit ! Rappelons que ce ministre de l’intérieur, Manuel Valls, tant aimé par la droite, est celui-là même qui déclare, sûrement au nom de la laïcité, que « par [sa] femme, [il est] lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » (lire « Vous avez aimé Claude Guéant, vous adorerez Manuel Valls ») et qui estime que la lutte contre le hijab « doit rester pour la République un combat essentiel », mais affirme qu’un juif doit pouvoir porter fièrement sa kipa (c’est pourtant un signe religieux).
Marianne poursuit :
« Voilà donc une contradiction de plus entre les engagements politiques et la triste réalité : le candidat Hollande avait expliqué que la laïcité était l’un des piliers de sa “République exemplaire” et qu’il en graverait les principes dans la Constitution. A défaut de ce symbole dont on ne parle plus, il y a mieux à faire et plus urgent : suivre la suggestion des signataires (parmi lesquels de nombreux parlementaires) de l’appel que nous publions. Colmater vite par une loi les derniers vides juridiques que les amateurs de surenchères, encouragés par la Cour de cassation, ont déjà bien repérés.
Le président de la République a donné comme première justification de l’intervention militaire française au Mali la volonté de “protéger les femmes”. Celles de Chanteloup-les-Vignes méritent aussi d’être protégées. »
Ainsi donc les troupes françaises sont au Mali pour protéger les femmes, comme les troupes de l’OTAN les protègent en Afghanistan ?
Qui rappellera que la loi du 15 mars 2004 a été condamnée par la commission des droits de l’homme des Nations unies, et que la France a six mois pour répondre aux demandes de cette dernière ? (lire « Signes religieux dans les lycées : L’ONU condamne la France à revoir la loi du 15 mars 2004 »). Il paraît, selon un sondage de l’Ifop publié dans Ouest France, que 84 % des Français sont opposés au port du foulard par des femmes employées dans des lieux privés accueillant du public (commerces, supermarchés, cabinets médicaux, crèches, écoles privées). Peu importe qu’une telle décision soit contraire à toutes les conventions internationales et européennes : nous sommes la France, la grande nation qui illumine l’avenir de l’humanité.
Et pendant ce temps, tranquillement, la droite radicale progresse à travers l’Europe, comme le montre l’élection d’Oskar Freysinger en Suisse (« L’extrême-droite européenne salue l’élection d’Oskar Freysinger », 22 mars), l’homme qui s’est rendu célèbre en gagnant un référendum contre la construction des minarets.
Gageons qu’il se réjouira d’une nouvelle loi française hostile aux musulmans (« Suisse, une victoire de l’islamophobie, une défaite de la raison »).
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
C'est sur que le front unique de LO au front de gauche, c'est vachement mieux.
Encore une calomnie imbécile, sans aucun fondement ou aucune source...
Mais son auteur nous a depuis longtemps habitués à des pitreries aussi malveillantes que mensongères, on connait...
Non, LO n'appartient à aucun front unique et n'a pas formé quelques centaines de guignols qui sont allés rejoindre le front de gauche par la petite porte de la "gauche anticapitaliste" ou de la "gauche unitaire"......
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Alors disons "unité d'action islamophobe", et n'en parlons plus... "tous ensemble, tous ensemble ouais ouais"
La commission Stasi et la loi contre le foulard : retour sur une manipulation Alain Gresh dans le "monde diplomatique"
Mise en place par le président de la République Jacques Chirac en juillet 2003, la commission Stasi a rendu son rapport le 11 décembre de la même année. Dans la foulée, Chirac a prononcé un discours et n’a retenu de ses travaux, au-delà des grands principes qui seront vite oubliés, que la proposition d’une loi sur le foulard et la nécessité de légiférer sur l’hôpital — tout le monde l’a oublié, mais, à l’époque, la commission et les médias avaient présenté une image des hôpitaux soumis à une poussée irrésistible des islamistes qu’il fallait absolument stopper... Cette propagande a pourtant vite disparu, tant les propositions avancées pour « laïciser » les hôpitaux allaient à l’encontre de tous les droits des patients — voir ci-dessous).
Revenir sur la débat de 2003-2004 est important, car la commission s’est appuyée pour justifier ses choix sur des « exemples », sur des « cas », censés prouver que le système de l’enseignement était soumis à une menace imminente. Or c’est le même prétexte qui est utilisé avec l’affaire de la crèche Baby Loup, pour justifier une nouvelle loi dont l’unique résultat sera, encore une fois, de stigmatiser les musulmans, suspects a priori.
Les éléments essentiels de cet article sont tirés de mon livre, La République, l’islam et le monde (Hachette) ; on y trouvera les références précises des citations. Je voudrais rappeler comment ces soi-disant cas ont été choisis pour manipuler l’opinion et imposer la nécessité d’une loi sur l’école.
Avant de commencer, répétons un fait régulièrement occulté quand on parle de laïcité et de neutralité. La commission Stasi avait préconisé l’interdiction de tous les signes religieux ET politiques dans les établissements scolaires. Pourquoi les signes politiques n’ont-ils pas été bannis ? La neutralité de l’école se limite-t-elle aux religions ?
Il faut s’interroger sur les raisons qui ont fait que nombre de membres de la commission Stasi hostiles au départ à une loi s’y sont finalement ralliés. Passons sur les pressions « amicales » que subirent le dernier jour les membres hésitants de la commission – on accepta un ou deux amendements sans grande conséquence pour obtenir leur accord sur la loi. Jean Baubérot raconte comment « il apparaissait bien difficile de s’opposer sans avoir l’air d’un horrible mec tolérant une situation inacceptable de soumission des femmes ». L’hypocrisie de cet appel à l’égalité des sexes apparaît avec éclat dans les conclusions mêmes de la commission : si ce principe fondamental de la République est violé par le port du foulard, pourquoi ne pas étendre son interdiction à l’enseignement privé sous contrat avec l’Etat ? La soudaine sollicitude des politiques à l’égard des femmes ne concerne jamais que les femmes musulmanes. La loi sur le foulard sera votée par un parlement composé à près de 90 % d’hommes, dans une République où le fossé entre les salaires des hommes et des femmes demeure, et où le sexisme dans la publicité s’affiche tous les jours.
Plus décisif pour comprendre le retournement de certains membres de la commission, le témoignage du sociologue Alain Touraine, de longue date hostile à toute mesure coercitive contre le foulard et qui s’est rallié à la (presque) unanimité de la commission Stasi. Il s’en explique ainsi : « Et moi, qui ai constamment dans le passé défendu les jeunes femmes voilées, je veux faire comprendre pourquoi, en signant le rapport de la commission Stasi, j’ai gardé les mêmes idées. […] Mais, pour prendre position dans une situation concrète, il faut ajouter que nous sommes confrontés à la montée d’un islamisme radical qui attaque ce que j’ai défini comme le noyau de la modernité et qui me semble tout à fait éloigné des projets de beaucoup de femmes voilées. » Et il ajoute : « Je fais l’hypothèse que la loi peut arrêter les mouvements islamistes qui veulent porter atteinte à l’organisation scolaire et hospitalière, mais qu’elle conduira à plus de souplesse, et non à plus de répression, face aux signes personnels d’une foi ou même d’une appartenance . »
Le conseiller d’Etat et rapporteur général de la commission Rémy Schwartz expliquait ainsi le revirement de certains de ses collègues : « Des membres de la commission, intellectuels ou universitaires, vivant professionnellement dans un certain monde, ont découvert aussi le choc des banlieues. » Lui, en revanche, connaissait parfaitement la situation dans ces quartiers. Sans doute y vivait-il…
Ce que Schwartz a oublié de dire c’est que son choix (tout à fait orienté) des témoins a donné une certaine orientation aux travaux. Certes, une partie des personnes auditionnées était « incontournable » : représentants de partis politiques, de syndicats, d’associations, d’Eglises. Une proportion non négligeable d’entre elles s’est prononcée contre une loi, même si certains, de l’UMP au Parti socialiste, ont ensuite, sans vergogne, tourné casaque. Mais leurs dépositions, souvent convenues, n’ont pas ébranlé les convictions des uns et des autres. En revanche, les « acteurs de terrain » — chefs d’établissement, personnels hospitaliers et pénitenciers, etc. — ont ému les membres de la commission et, à travers le relais des médias, l’opinion. Eux au moins ne vivent pas derrière leur bureau, ils connaissent le terrain, la « vérité vraie ». Mais comment ces « témoins » non institutionnels ont-ils été sélectionnés ?
Il est difficile de le dire tant le choix apparaît opaque, même à de nombreux membres de la commission. Jean Baubérot a demandé à plusieurs reprises que l’on auditionnât d’autres enseignants, on lui a répondu « plus tard », jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Alain Touraine a expliqué comment, malgré son insistance, l’équipe permanente, autour de Rémy Schwartz, n’a jamais pris les moyens de chercher des interlocutrices musulmanes. Sans même parler du refus — levé le dernier jour, alors que les jeux étaient déjà faits — d’entendre des femmes qui portaient le foulard, alors que la commission avait auditionné sans état d’âme le Front national.
Sans épouser l’idée d’un « complot », une constatation s’impose concernant les audiences publiques du personnel enseignant — en dehors des dirigeants syndicaux — censées témoigner de la situation « vraie ». Les représentants de quatre établissements ont été auditionnés : Louise Arvaud, principale du collège Beaumarchais (Paris XIe) ; des professeurs du lycée La Martinière Duchère (Lyon) ; Thérèse Duplaix, proviseure du lycée Turgot (Paris IIIe) et son adjointe ; et, sous le couvert du Comité ornais de défense de la laïcité, deux enseignants du collège Jean-Monnet de Flers.
Le 9 septembre, Mme Louise Arvaud a l’honneur d’ouvrir le feu. Elle dresse un tableau apocalyptique de son établissement en butte à l’antisémitisme des élèves musulmans, qui maltraitent les juifs. « Je ne voudrais pas vous paraître — comment dire ? — opposée à la religion musulmane, ce n’est pas du tout ça, mais c’est l’expérience qui me montre que c’est toujours par rapport à des parents et des enfants de confession musulmane que j’ai des problèmes. Quand je punis un enfant, pour quelque raison que ce soit, pour un méfait bénin ou plus grave, à l’intérieur de l’établissement, j’ai les parents d’origine musulmane — enfin, quand je dis les parents —, les pères qui débarquent dans mon bureau, avec les oncles, avec les grands frères, avec le petit frère, avec toute la fratrie… »
Elle est suivie le 12 septembre par Martine Rupé et Roland Clément. Ils racontent les événements du collège de Flers qui avaient défrayé la chronique en 1999 et abouti à l’exclusion de deux élèves de sixième. Leurs déclarations témoignent d’un profond désarroi du corps enseignant, confronté à des problèmes qu’il n’a pas les moyens de résoudre et qu’il analyse à travers une grille de lecture simpliste, celle d’un affrontement entre intégrisme et laïcité.
Le même jour, la commission reçoit des enseignants du lycée La Martinière Duchère, près de Lyon. Avec leurs collègues, ils avaient organisé une grève au printemps 2003 pour obtenir l’exclusion d’une jeune fille, la seule sur 2 500 élèves à porter un… bandana. Enfin, le 14 octobre, la directrice du lycée Turgot et son adjointe dénoncent la dégradation de la situation dans leur établissement, le recul de la laïcité, la montée des incidents communautaires : « Nous avons le sentiment d’être assiégés. Nos élèves se distinguent eux-mêmes par la religion. […] Nous faisons face à une manifestation agressive de la religion : “Il va falloir vous soumettre ; à terme c’est nous qui gagnerons.” » Sans doute la directrice craignait-elle qu’on lui imposât bientôt la religion musulmane et le foulard.
Tous ces témoignages allaient dans le même sens : non seulement ils étaient favorables à la loi, mais ils donnaient une image effrayante de la vie dans les collèges et les lycées. Etait-ce bien le reflet de la réalité ? Pour le vérifier, la commission aurait pu entendre d’autres témoins, issus des centaines d’établissements où le problème du foulard ne se pose pas ou est réglé, dans le calme, par la discussion. Mais il n’en a rien été.
Rémy Schwartz a écarté d’un revers de main l’argument d’une manipulation : « Nous avons nous-mêmes, en fonction de nos connaissances, cherché à entendre des chefs d’établissement, non pas de Louis-le-Grand ou d’Henri-IV, mais d’établissements où il y a eu des difficultés. » Il n’a pas répondu à la vraie question : pourquoi la commission n’a-t-elle entendu ni les voix dissidentes qui existaient dans les établissements auditionnés, ni celles qui s’élèvent dans des collèges et lycées à problèmes où les enseignants règlent, sur le terrain, les difficultés ? Ni consulté des sociologues qui travaillent depuis des années sur ces questions ?
Turgot est, si l’on peut dire, un cas d’école. Quelques mois après la promulgation de la loi, le 27 mars 2004, un documentaire sur cet établissement « Quand la religion fait la loi à l’école » est diffusé sur France 3. Le reportage a été parrainé par la directrice et reflète son point de vue, déjà exprimé devant la commission Stasi. Les réactions sont plus que vives : le 1er avril, deux cents élèves font grève et descendaient dans la rue, avec nombre de professeurs, pour dénoncer l’image donnée de leur lycée comme foyer de communautarisme et d’affrontements entre juifs et musulmans. Quatre enseignants ont fait circuler un texte intitulé « Quand la loi du marché s’impose à l’école », qui évoquait la « vision cauchemardesque » de l’établissement proposée par le documentaire. Leur appel se terminait ainsi : « Une explication publique est exigible de tous ceux qui ont participé à la construction médiatique de cette image falsifiée. Que les réalisateurs du film, que les journalistes des rubriques de télé qui lui ont fait écho, que les fonctionnaires de l’administration qui ont autorisé et alimenté le tournage aient le courage intellectuel de venir parler en direct avec ceux qui vivent au quotidien la vie réelle d’un lycée parisien. Ils entendront alors une parole plus collective, plus sensible, plus vraie, mais certainement moins “vendeuse”. »
Cette parole plus collective, la commission Stasi ne l’a pourtant pas entendue. Il ne s’agit pas ici de décider laquelle des deux analyses de la situation au sein du lycée Turgot s’approche le plus de la réalité, mais de s’interroger : pourquoi la commission n’en a-t-elle écouté qu’une ? Pourquoi avoir choisi la principale du collège Beaumarchais du XIe arrondissement et non les parents d’élèves de cet établissement, qui ne partagent pas une telle vision ? Ou encore, pourquoi ne pas avoir consulté des responsables du collège voisin, où l’on rencontre des problèmes similaires mais où la position du chef d’établissement diffère totalement de celle de Mme Arvaud ? Pourquoi n’avoir auditionné que les enseignants de La Martinière Duchère alors que, au moment de la crise dans ce lycée, des professeurs de toute la région lyonnaise réfléchissaient aux tensions qui touchaient leurs établissements et en offraient une vision beaucoup plus nuancée ?
Pour résumer, on dénombre ainsi quatre interventions de terrain sur l’enseignement pour une seule voix. On ne peut échapper à l’idée d’une mise en scène — voulue ou non, peu importe. La responsabilité de l’équipe permanente est totale : soit elle n’a pas mesuré à quel point les « témoignages » étaient unilatéraux et n’a pas essayé de proposer d’autres points de vue, et a alors fait preuve d’incompétence ; soit elle a simplement entériné ces choix parce qu’elle partageait entièrement la vision des témoins.
En réalité, un a priori des responsables de la commission, Schwartz comme Stasi, était clair : la France fait face à une menace islamique, à une offensive coordonnée qui vise « nos » valeurs, « nos » institutions, voire l’Occident tout entier. Prétendant entamer sa réflexion sans idées reçues, la commission a accepté comme allant de soi que la France soit l’objet d’une agression (terme utilisé par Jacques Chirac à Tunis en décembre 2003), notamment à l’école, qui s’inscrit plus largement au sein d’une « menace islamique » mondiale.
Cette vision a priori permet de donner sens à tous les témoignages recueillis par la commission : une femme musulmane demande à être examinée par une gynécologue, c’est une intégriste ; une jeune fille porte le foulard, elle est un « petit soldat » de Ben Laden ; le regroupement des prisonniers selon leur communauté — décidé par les administrations pénitentiaires — s’est développé depuis plusieurs décennies, c’est la preuve que l’intégrisme avance. Qu’importe le nombre d’incidents, ils « augmentent » sans que jamais aucun chiffre ne vienne corroborer ces affirmations — pourtant, durant le grand débat sur l’école lancé par Luc Ferry, 6 % seulement des 15 000 réunions ont abordé le problème du foulard, qui arrive en huitième position parmi les vingt-deux points proposés. Devinette : quels sont les sept autres problèmes qui ont mobilisé la communauté scolaire et que les médias et les responsables politiques n’ont alors pas évoqués ?
Une lecture totalement différente des mêmes témoignages pourrait être faite : les manifestations de communautarisme s’inscrivent dans une politique discriminatoire et, plus largement, de liquidation des acquis sociaux et des services publics, dont les musulmans ne sont absolument pas responsables. Pour prendre un exemple particulièrement sensible, les témoignages sur la situation des femmes musulmanes peuvent être analysés comme partie prenante de la violence faite aux femmes dans notre société, même si elle comporte des aspects particuliers. L’Enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes en France (Enveff) va dans ce sens, mais il est peu probable que les membres de la commission aient pris le temps de la lire.
Les membres de la commission sont trop intelligents pour ne pas avoir mentionné les problèmes sociaux, parfois longuement, pour les reléguer ensuite. Emmanuel Terray, après avoir cité la commission — « Certaines situations sociales rendent peu crédibles les droits, et de ce fait disposent mal ceux qui en sont victimes à assumer leurs devoirs. Mais on ne saurait s’en prévaloir pour déclarer les exigences de la laïcité illégitimes et renoncer à les affirmer au prétexte qu’existe l’injustice sociale. » —, note : « Le tour est joué : l’injustice sociale, dont l’éradication était présentée tout à l’heure comme une condition nécessaire de la laïcité, est à présent métamorphosée en un simple prétexte, que l’on est en droit d’écarter sans autre forme de procès. On peut donc la déclarer hors jeu — et poursuivre son chemin. »
Et il citait cette phrase ubuesque du rapport : « La grandeur des principes ne saurait être en aucun cas démentie par la bassesse des pratiques. » Il concluait : « Comme la proposition réciproque n’est pas moins vraie — la grandeur des principes n’empêche en rien la bassesse des pratiques — on pourrait continuer de même de proclamer les principes et d’abandonner les pratiques à leur bassesse. »
(...)
Dans ce contexte, il n’était donc pas nécessaire d’auditionner des sociologues, qui auraient donné une vision complexe de la réalité des communautés musulmanes en France. Ils auraient mis en lumière les motivations très diverses des jeunes filles qui portent le foulard, et surtout le fait que nombre de filles d’origine musulmane qui ne le portent pas sont favorables au libre choix — comme beaucoup de jeunes lycéens et lycéennes. La commission a préféré prétendre que, pour celles qui ne portent pas le foulard, celui-ci « stigmatise “la jeune fille pubère ou la femme comme seule responsable du désir de l’homme”, vision qui contrevient fondamentalement au principe d’égalité entre les hommes et les femmes. » Cette vision est d’ailleurs celle de M. Stasi lui-même, telle qu’il l’a exprimée dans un entretien à Ouest-France, en violation de la neutralité qu’il aurait dû observer jusqu’à la fin des travaux : « Même s’il y a plusieurs explications au voile, c’est objectivement un signe d’aliénation de la femme. »
Dans le rapport, il est stipulé que « l’avis du Conseil d’Etat [de 1989 sur les signes religieux] a le mérite d’avoir permis de faire face à une situation explosive ». « Explosive » ? Les rédacteurs ont perdu le sens de la mesure, alors même que le nombre de filles qui porte le foulard est limité et que, dans la grande majorité des cas, des solutions de compromis sont trouvées (l’argument selon lequel il y aurait quatre fois plus de cas que les 1 500 recensés, ne repose sur aucune étude ni donnée. Pourquoi pas cinq ou six fois plus ?).
L’hôpital, prochain terrain de lutte ? Retour à la table des matières
La commission a aussi entériné une grave dérive supplémentaire, à savoir celle de l’extension du périmètre des problèmes de l’école à toute la société. « Si une décision, une loi ou des mesures devaient être prises aujourd’hui, il conviendrait de ne pas les cantonner aux seules écoles mais de les étendre au monde du travail. C’est un des points les plus importants que je voulais signaler aujourd’hui. » Ainsi s’exprimait le directeur central des renseignements généraux Yves Bertrand devant la commission Debré, le 9 juillet 2003. Une recommandation conforme à « la vision policière » de l’islam qui est celle des renseignements généraux et des services de police et que la commission Stasi va reprendre à son compte.
Jacques Chirac a d’ailleurs validé la proposition sur les hôpitaux : « A l’hôpital, rien ne saurait justifier qu’un patient refuse, par principe, de se faire soigner par un médecin de l’autre sexe. Il faudra qu’une loi vienne consacrer cette règle pour tous les malades qui s’adressent au service public. » Martin Winckler, médecin et écrivain, rappelait au contraire que le patient a le droit de récuser son soignant. Selon l’article 6 du code de la déontologie médicale : « Le médecin doit respecter le droit que possède toute personne de choisir librement son médecin. Il doit lui faciliter l’exercice de ce droit. » Et selon l’article 7 : « Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne examinée. »
Martin Winckler ajoutait : « On a beaucoup entendu des femmes françaises, blanches, non voilées, invoquer le droit de pouvoir consulter des gynécologues femmes afin de ne pas obligatoirement être examinées par des hommes. Cette revendication cesserait-t-elle d’être légitime pour les femmes voilées ? » « On ne voit donc pas pourquoi — à moins que la religion (musulmane essentiellement) soit un motif de perte des droits civiques... — une femme voilée, lorsqu’elle entre à l’hôpital, n’aurait pas le droit de récuser tel soignant pour en choisir un autre. Quel que soit son motif. Or, non seulement, c’est son droit le plus strict, mais ce droit est clairement inscrit dans la loi. Le Petit Dictionnaire des droits des malades (Seuil, 2003) de Claude Evin, précise à ce sujet : “le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de santé est un principe fondamental de l’institution sanitaire”. »
Conclusion Retour à la table des matières
Près de dix ans après la création de la commission Stasi, nous assistons à une nouvelle offensive qui vise à interdire aux femmes portant le foulard de travailler dans nombre de lieux où elles seraient en contact avec le public... Même le fait que la France ait été condamnée par la Commission des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2013 à revoir, sous les six mois, la loi d’interdiction des signes religieux à l’école, ne semble pas décourager les législateurs. On risque d’assister dans les mois qui viennent à une extension des discriminations envers les populations qualifiées de « musulmanes ». Mais, ce sera, bien sûr, au nom de « la grandeur des principes qui ne sauraient en aucun cas être démentis par la bassesse des pratiques ».
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Basta! Avec Sirine contre les racistes
La jupe et le bandeau : lettre à Sirine
Par Marwan Mohammed Sociologue, vice-président de l’association C’noues à Villiers-sur-Marne qui soutient l’appel «Contre une loi stigmatisante- Pour une commission sur l’islamophobie»
J’imagine que tu ne te sens pas très bien en ce moment. Tu dois te demander quand cette épreuve s’arrêtera. Tu passes en conseil de discipline ce matin dans ton collège de Villiers-sur-Marne. Depuis le 4 décembre, il t’est reproché de porter un bandeau frontal, d’une largeur de 10 centimètres selon la police, ainsi qu’une longue jupe. Les deux tiers de ta chevelure sont apparents mais, pour ton collège, c’est encore trop ostensible, trop islamique, trop transgressif. Pourtant, depuis que tu as décidé de porter un hijab - liberté que je respecte et choix impopulaire qui t’appartient, tout comme ton corps -, tu te soumets chaque matin en arrivant au collège, et je sais que c’est un sacrifice, au dévoilement imposé par la loi du 15 mars 2004. Pour avoir étudié cette loi, je considère que tu es dans ton droit lorsque tu refuses d’ôter ton bandeau ou de raccourcir ta jupe.
J’ai appris que d’autres élèves, pour ressembler à Rihanna ou parce qu’elles étaient mal coiffées, venaient parfois avec des bandanas ou des bandeaux entourant leur front, ou que la jupe longue était prisée de quelques-unes. Cette inégalité de traitement, tu me l’as dit, est l’une des motivations de ta résistance. Tu es donc, depuis plus de trois mois, sanctionnée pour ton indocilité, sans décision administrative formelle. Et quelle sanction ! Interdiction d’aller en classe, interdiction d’aller à la récréation et interdiction de parler avec les autres élèves, y compris ceux qui rejoignaient ton petit bagne, en salle de permanence. Une «mise au placard» scolaire et l’échec qui va avec.
Au début, je n’ai pas compris pourquoi ta maman, que je connais bien, avait mis autant de temps avant de nous informer. Elle m’a alors expliqué qu’elle avait multiplié les démarches, sans résultat, malgré ta santé physique et psychologique, qui est, ton collège le sait, très fragile. Même la lettre de ton médecin n’a guère modifié ton statut de paria. Je sais qu’au sein de la vie scolaire, ils ne sont pas en phase avec ta mise à l’écart qui leur est imposée, qu’ils tentent, par le dialogue, d’apaiser ce que tu éprouves. J’ai lu le témoignage d’un ex-surveillant, écœuré par ton sort et «l’odeur nauséabonde» qui, selon lui, a permis une telle union sacrée contre toi et ton misérable bandeau. Sans parler de la mauvaise foi de la direction qui, au départ, t’a accusée d’être un danger pour les autres dans les escaliers à cause de ta longue jupe. Quant aux enseignants, une poignée d’entre eux, laïcards et islamophobes, appuie depuis le départ cette démarche. Les autres - pourtant j’en appréciais quelques-uns - se sont ralliés en signant une déposition collective auprès du Conseil d’Etat. Concernant leur attitude, je n’ai pas d’explication précise à t’apporter, la construction d’un consensus est toujours complexe. Retiens que le climat idéologique a changé dans ce pays, que l’approbation de ta mise à l’écart suppose un réel mépris, sans oublier que c’est ta principale qui fait leur emploi du temps et contribue à leur avancement. Je pense aussi qu’ils t’en veulent, par ton indocilité, d’agir comme une sorte de miroir. Ton histoire les révèle à eux-mêmes. Je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’en s’acharnant sur ton bandeau et ta liberté, ils pensent sincèrement défendre la laïcité. J’ai ensuite appris que ta principale avait obtenu le soutien des représentants des parents d’élève. Ils n’ont même pas pris le temps de vous rencontrer, de confronter les versions. Je dois t’avouer que je suis autant écœuré de l’acharnement que de l’indifférence qui l’entoure.
Je me demande comment, du haut de tes 15 ans, tu perçois l’école, la justice, ton pays, ton avenir et comment tes enseignants réagiraient si leurs enfants subissaient de telles humiliations ? Pour autant, je t’invite à ne pas généraliser. Dans cette affaire, les protagonistes n’incarnent pas, je l’espère, une position majoritaire. Il y a des directions et équipes éducatives raisonnables.
Début mars, un article du Parisien a témoigné de ta situation, après que le juge du tribunal administratif de Melun en reconnaisse l’irrégularité (6 mars). Ces deux moments t’ont apporté un espoir qu’une autre décision, celle du Conseil d’Etat, a anéanti. Je vais essayer de t’expliquer comment cela a pu arriver. Le tribunal, qui s’est intéressé au fond de l’affaire, a reconnu que ton cas relevait d’une urgence. Il a considéré que ton droit à l’éducation était malmené et a contesté le recours à la loi du 15 mars 2004. Ni cette loi ni le règlement intérieur de ton collège n’affirment que le bandeau est assimilable à un signe religieux ostensible… encore moins une jupe longue. Un bandeau frontal n’a rien d’une prescription islamique.
Mais ils ont fait appel de la décision : direction le Conseil d’Etat. Le 18 mars, celui-ci a donné plus de crédit à la version du collège qu’à la tienne. Ta principale prétend en effet que les éléments de cours qui t’étaient fournis suffisaient pour éviter le sacrifice de ton année scolaire et de ton brevet. Ce qui est faux. Comment des cours incomplets et sans enseignants peuvent-ils suffire ? Ensuite, les convocations de tes parents, la poignée d’échanges écrits ou oraux qui ont suivi, ont été considérées comme la preuve qu’un «dialogue» existait. La loi dont je t’ai parlé impose l’existence d’un tel dialogue. Dans les faits, il a pris la forme d’ultimatum : c’était soit la soumission, soit l’exclusion. C’est souvent comme ça que les institutions puissantes «dialoguent» avec des contestataires sans pouvoir ni valeur sociale ou symbolique. Malgré cela, la procédure a été jugée conforme. Or, sur le fond, le Conseil d’Etat ne s’est pas prononcé sur l’urgence de ta situation. Puis, il a émis des doutes sur le caractère religieux de ton bandeau, donc des doutes sur la légitimité de la procédure, mais tant que celle-ci est conforme… Le doute a profité à l’administration, contrairement à ce que stipule la Convention internationale des droits de l’enfant qui privilégie «l’intérêt supérieur de l’enfant». Reste à savoir si tu es encore une enfant à leurs yeux.
Quel est le bilan de tout ça ? Ton exclusion se profile, ta santé ne s’est pas améliorée - plutôt déprimée, m’a dit ta mère -, ton année scolaire est quasiment fichue et les procédures sont ruineuses pour votre modeste budget.
A part la dignité fixée à ton front, tu as, pour l’instant, perdu sur tous les autres. Comme toi, je me rends compte que ta parole, ta liberté ainsi que ton avenir scolaire n’ont pas pesé bien lourd. Et ne crois pas trop, à l’avenir, à un job d’assistante maternelle ou dans le privé. Le parti politique pour lequel ton entourage a donné sa voix à l’élection présidentielle envisage d’achever la marginalisation des femmes dont l’islamité est jugée trop visible. Cet acharnement est névrotique et, malheureusement, Frantz Fanon est mort.
Sache, pour finir, que tu n’es pas isolée. Ta famille, tes amis, plusieurs associations sont à tes côtés. Le Collectif contre l’islamophobie en France s’est mobilisé. Plusieurs personnes, pas seulement des musulmans, souhaitent participer au financement de vos frais d’avocat. Des enseignants informés de ton histoire se sont proposés de se substituer aux tiens, si tu en as la force, pour ta réussite au brevet. Tout n’est pas négatif. Courage.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:
..."Par exemple sur la présence du foulard musulman à la fête de LO"...
Il n'y a pas de militantes ou sympatisantes voilées aux acceuils,stands de renseignement,SO,espace jeunes,buvettes,restaurants et plus généralement pour la tenue des stands.Ensuite dans le publique,c'est autre chose,des gens viennent pour se divertir,nous leur demandons simplement le minimum de correction envers les autres.les"badeaux"n'ont pas de responsabilités éducatives ou d'encadrement,et ils ou elles ne représentent pas LO.Donc cela serait bien que tu laisses tomber cet argument stupide et que tu arretes de comparer les flaneuses de la fete,et les encadrantes de sorties scolaires,il faut etre particulierement bouché pour ne pas faire la différence.
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Islamophobie
Dans une crèche, une "nounou" n'a pas non plus de responsabilité "éducative" avec de tout petits enfants !Dug et Klin
les"badeaux"n'ont pas de responsabilités éducatives ou d'encadrement,et ils ou elles ne représentent pas LO.Donc cela serait bien que tu laisses tomber cet argument stupide et que tu arretes de comparer les flaneuses de la fete,et les encadrantes de sorties scolaires
Tu trouves cet argument stupide parce qu'il te dérange. Il faut que tu nous expliques où tu place la frontière qui sépare un lieu ou le foulard musulman serait une atteinte intolérable aux droits et à la dignité des femmes d'un autre lieu où on peut le tolérer sans problème.
Au départ, il s'agissait d'enfants scolarisés. On est passé à des mères de familles accompagnant des enfants, puis à une simple "nounou". Mais les partisans d'une nouvelle loi restrictive ne vont pas s'arrêter là, l'escalade va se poursuivre. Sans aller jusqu'à Guaino qui veut interdire le foulard partout... sauf chez Vuitton, il y a des gens qui voudraient interdire la présence de femmes portant des foulards à proximité des écoles, d'autres veulent étendre cette interdiction à toutes sortes d'entreprises privées.
Et je m'étonne qu'entre une patronne, même de gauche, féministe et sympa et une salariée licenciée, tu choisisses le camp de la patronne.
Pour en revenir à la fête de LO, elle a incontestablement une vocation éducative. Donc ta position n'est absolument pas cohérente. La présence d'une tenue qui agresse à ce point la dignité des femmes, selon toi, ne devrait pas être acceptée en bonne logique. Accepterait-on des insignes nazis ou seulement des T-shirts sexistes ou homophobes ? Certainement pas, et tu le sais.
Le port d'un foulard est donc d'une autre nature. Confronté concrètement au problème dans la fête, les militants de LO adoptent spontanément une attitude de bon sens : ignorer l'affichage de cette différence.
Pourquoi en serait-il autrement dans une entreprise, même si celle-ci a des contacts avec le public ? En quoi ce public serait-il plus agressé par ce symbole que les militant(e)s de la fête ? Franchement, ça ne tient pas debout.
___
PS Doit-on comprendre que tu es partisan d'une nouvelle loi restrictive comme le proposent Jacob et Hollande ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Qu'on en soit partisan ou pas, ce qui est sûr c'est que nouvelles dispositions administratives et/ou juridiques vont être prises et facilitées pour éviter des provocations destructrices comme celle qu'a subi la crèche Baby Loup. Et pas forcement besoin d'une loi pour ça, puisque des conventions de délégations de service public seront plus systématiquement conclues qui limiteront beaucoup plus sévèrement les pressions et intrusions religieuses au sein de structures éducatives et sociales.
C'est au moins ça de positif dans cette triste affaire, c'est que les associations féministes et sociales seront à l'avenir beaucoup plus vigilantes et juridiquement rigoureuse pour éviter de se faire piéger par des islamistes ou des individus manipulés par eux.
Il est sûr aussi, et ça c'est moins drôle, que ce type torpillage religieux ne pourra que renforcer des opinions négatives vis à vis de l'ensemble d'une population de culture musulmane qui fera encore les frais, sans rien avoir demandé, des manoeuvres des excités intégristes et de leurs servantes.
C'est au moins ça de positif dans cette triste affaire, c'est que les associations féministes et sociales seront à l'avenir beaucoup plus vigilantes et juridiquement rigoureuse pour éviter de se faire piéger par des islamistes ou des individus manipulés par eux.
Il est sûr aussi, et ça c'est moins drôle, que ce type torpillage religieux ne pourra que renforcer des opinions négatives vis à vis de l'ensemble d'une population de culture musulmane qui fera encore les frais, sans rien avoir demandé, des manoeuvres des excités intégristes et de leurs servantes.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Islamophobie
Pour en revenir à la fête de LO, elle a incontestablement une vocation éducative. Donc ta position n'est absolument pas cohérente. La présence d'une tenue qui agresse à ce point la dignité des femmes, selon toi, ne devrait pas être acceptée en bonne logique. Accepterait-on des insignes nazis ou seulement des T-shirts sexistes ou homophobes ? Certainement pas, et tu le sais.
Le port d'un foulard est donc d'une autre nature. Confronté concrètement au problème dans la fête, les militants de LO adoptent spontanément une attitude de bon sens : ignorer l'affichage de cette différence.
"tenue qui agresse la dignité des femmes", ce n'est pas selon lui mais c'est un fait avéré par la sens même de ce symbole d'aliénation.
Des tee-shirts ou badges à la con, j'en ai toujours vu plein à la Fête, du style "faucheur volontaire" , "syndicat des travailleurs du sexe", "liberté pour Colonna" ou "vive le cannabis" .......et franchement, noyés dans la masse des slogans ouvriers ou des faucilles et marteaux, tout le monde s'en tape, comme de quelques foulards islamiques en balade...
Tant qu'on accueillera pas des Ramadan ou des Bouteldja et que les religieux n'auront pas de stand ou de forum, que les camarades femmes ne s'affubleront pas de marques de soumission, ça ira....
Et puisque tu parles du côté "éducatif" de la Fête, fais un tour aux librairies, au chapiteau scientifique, au stands LO, dans les forums et débats et tu verras que les superstitions et le sexisme n'y ont pas leur place mais sont vigoureusement dénoncés et démontés politiquement, socialement et scientifiquement.
Et que ça te plaise ou non, tout ça n'a rien à voir avec le fait de donner pignon sur rue à une quelconque religion, ni avec l'organisation d'un service d'éducation ou d'un service social financé ou subventionné par la collectivité.
Alors, LO gère sa Fête comme elle l'entend et défend les points de vue généraux sur l'égalité hommes/femmes qui lui conviennent et correspondent à ses principes.
Mais ça a l'air de tellement te préoccuper, que tu devrais organiser une fête avec tes potes et interdire l'entrée à qui tu veux en fonction de tes principes...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Tu noies le poisson, Vals. Car s'en prendre aux OGM (ce qui fait débat) ou demander la liberté de Colonna, la libéralisation du Cannabis ou des slogans plus ou moins farfelus (à ton avis ou au mien), ça n'a rien à voir avec des slogans franchement sexistes, homophobes, racistes, néo nazis. Or votre façon d'aborder la question du foulard permet de penser que vous placez son port au même niveau que ces derniers et non des autres. Car, franchement, si un jeune était viré d'une entreprise pour avoir porté un T shirt sur le cannabis, il me semble évident que tous les militants de gauche et d'extrême-gauche prendraient sa défense. Donc ta réponse est à côté de la plaque et pas très correcte...Vals
Des tee-shirts ou badges à la con, j'en ai toujours vu plein à la Fête, du style "faucheur volontaire" , "syndicat des travailleurs du sexe", "liberté pour Colonna" ou "vive le cannabis" .......et franchement, noyés dans la masse des slogans ouvriers ou des faucilles et marteaux, tout le monde s'en tape, comme de quelques foulards islamiques en balade...
Donc, tu es partisan de nouvelles "dispositions" discriminatoires, qu'elles soient législatives ou administratives...ce qui est sûr c'est que nouvelles dispositions administratives et/ou juridiques vont être prises et facilitées pour éviter des provocations destructrices comme celle qu'a subi la crèche Baby Loup. Et pas forcement besoin d'une loi pour ça, puisque des conventions de délégations de service public seront plus systématiquement conclues qui limiteront beaucoup plus sévèrement les pressions et intrusions religieuses au sein de structures éducatives et sociales.
Donc, selon toi, toutes les femmes portant des foulards islamiques seraient des provocatrices manipulées par les islamistes ? C'est absolument faux et du devrais le savoir. Certes, ça peut arriver, et j'ignore ce qu'il en est du cas précis de Babyloup, car il n'y a pas non plus de raison de faire confiance à la patronne qui a licencié cette salariée, mais ce n'est pas le cas, de toute évidence, de l'immense majorité des femmes qui se croient obligées de porter ce foulard.éviter de se faire piéger par des islamistes ou des individus manipulés par eux.
En revanche, ce qui risque d'arriver et arrive déjà, c'est que des femmes qui portaient ce foulard sans la moindre intention de provocation ni même de militantisme religieux et ont été victimes de discriminations, comme la lycéenne citée plus haut, révoltées par ces discriminations se tournent vers des organisations religieuses voire islamistes pour se défendre. C'est donc cette discrimination qui les jette dans les bras des extrémistes religieux. Encore une fois, nous constatons que ces discriminations sont non seulement honteuses, mais qu'elles divisent les travailleurs et sont complètement contre-productives puisqu'elles aboutissent à l'effet inverse de celui recherché, du moins officiellement...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
[quote="verié2"]
c'est ce que je constate aussi
Et faire de toute femme "enfoulardée" une militante islamiste consciente et à la solde des intégristes, c'est n'avoir rien compris à ce qui concrètement pousse une femme a porter le voile. Et évidemment, si on est pas d'accord avec toi sur ce point, on est forcement nous même à la solde des intégristes.
Je supposes, Vals, que tu n'as jamais connu personnellement de femme portant le voile, ce qui t'en fais parler systématiquement comme des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine. Combattre les marques de soumission des femme c'est une chose, mais il serait de bon ton de ne pas prétendre savoir ce qu'il y a dans la tête des dites femmes sans même es avoir consulter. Si je voulais chercher la petite bête, je qualifierais même ton attitude de paternaliste.
Le voile, par ce qu'il représente, me debecte aussi. Pas les femmes qui le portent.
En revanche, ce qui risque d'arriver et arrive déjà, c'est que des femmes qui portaient ce foulard sans la moindre intention de provocation ni même de militantisme religieux et ont été victimes de discriminations, comme la lycéenne citée plus haut, révoltées par ces discriminations se tournent vers des organisations religieuses voire islamistes pour se défendre. C'est donc cette discrimination qui les jette dans les bras des extrémistes religieux. Encore une fois, nous constatons que ces discriminations sont non seulement honteuses, mais qu'elles divisent les travailleurs et sont complètement contre-productives puisqu'elles aboutissent à l'effet inverse de celui recherché, du moins officiellement...
c'est ce que je constate aussi
Et faire de toute femme "enfoulardée" une militante islamiste consciente et à la solde des intégristes, c'est n'avoir rien compris à ce qui concrètement pousse une femme a porter le voile. Et évidemment, si on est pas d'accord avec toi sur ce point, on est forcement nous même à la solde des intégristes.
Je supposes, Vals, que tu n'as jamais connu personnellement de femme portant le voile, ce qui t'en fais parler systématiquement comme des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine. Combattre les marques de soumission des femme c'est une chose, mais il serait de bon ton de ne pas prétendre savoir ce qu'il y a dans la tête des dites femmes sans même es avoir consulter. Si je voulais chercher la petite bête, je qualifierais même ton attitude de paternaliste.
Le voile, par ce qu'il représente, me debecte aussi. Pas les femmes qui le portent.
LuX- Messages : 40
Date d'inscription : 09/03/2012
Re: Islamophobie
Et faire de toute femme "enfoulardée" une militante islamiste consciente et à la solde des intégristes, c'est n'avoir rien compris à ce qui concrètement pousse une femme a porter le voile. Et évidemment, si on est pas d'accord avec toi sur ce point, on est forcement nous même à la solde des intégristes.
Je supposes, Vals, que tu n'as jamais connu personnellement de femme portant le voile, ce qui t'en fais parler systématiquement comme des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine. Combattre les marques de soumission des femme c'est une chose, mais il serait de bon ton de ne pas prétendre savoir ce qu'il y a dans la tête des dites femmes sans même es avoir consulter. Si je voulais chercher la petite bête, je qualifierais même ton attitude de paternaliste.
Le voile, par ce qu'il représente, me debecte aussi. Pas les femmes qui le portent.
Je n'ai jamais pensé ou dit ce tu avances là, bien évidemment...
Quand au milieu musulman, avec des femmes portant ou non le foulard islamique, tu supposes mal, je connais très bien et de près.....
Les femmes sont VICTIMES (dans leur immense majorité) de ce voile de soumission, et je choisis d'être solidaire de celles (qui s'en sont débarrassées ou pas) qui combattent ce symbole de d'humiliation et d'aliénation....
Dommage que tu me trouves "paternaliste", c'est justement ce que je reproche à certains féministes ou socialistes à géométrie variable qui tolèrent pour certaines (les "originaires de...), ce qu'il trouvent infâmant pour d'autres ...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
LuXJe supposes, Vals, que tu n'as jamais connu personnellement de femme portant le voile, ce qui t'en fais parler systématiquement comme des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine. Combattre les marques de soumission des femme c'est une chose, mais il serait de bon ton de ne pas prétendre savoir ce qu'il y a dans la tête des dites femmes sans même es avoir consulter. Si je voulais chercher la petite bête, je qualifierais même ton attitude de paternaliste.
Le voile, par ce qu'il représente, me debecte aussi. Pas les femmes qui le portent. .
C'est insuportable ce genre de loghorée.
. Sois factuel. donne des preuves comme quoi Vals n'a jamais connu de femme voilée. Et toi quelle preuve tu avances du contraire?tu n'as jamais connu personnellement de femme portant le voile
ce qui t'en fais parler systématiquement comme des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine.
Une chose est sure tu n'a jamais lu vals ou tu le deformes sciement.
Peux tu me donner une seule citation de Vals qui proclame qu'etre voilée, c'est etre
des sortes d'ennemies irréductibles du mouvement ouvrier et de la condition féminine
ulm- Messages : 385
Date d'inscription : 15/07/2010
Re: Islamophobie
ooupss! desolé vals. tu as deja repondu.
ulm- Messages : 385
Date d'inscription : 15/07/2010
Re: Islamophobie
ulm a écrit:ooupss! desolé vals. tu as deja repondu.
Non, ça fait du bien de temps en temps de se sentir moins seul ici à défendre des positions féministes dans l'intérêt de TOUTES les femmes.....sans exclure celles qui subissent la loi coranique et machiste....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Islamophobie
Oulala, bon, remettons les compteurs à zero, et soyons FACTUELS
FAIT : vous admettez tous les deux qu'une femme voilée n'est pas nécessairement une ennemie et peut-être plutôt à voir comme une victime (qui s'ignore bien souvent il est vrai)
FAIT : vous vous positionnez en faveur du licenciement d'une femme au motif qu'elle est voilée
QUESTION : dans quelles optique?
est-ce que vous pensez que ça va l'aider à s'émanciper et que comme ça elle va mieux apprendre c'est quoi être une femme libérée (et au chomage accessoirement)?
est-ce que c'est simplement pour un soucis de laicité?
En ce qui me concerne, je préfère presque celui de la laicité, qui, s'il est discutable, me semble de bonne foie. Celui du feminisme en revanche me fais frémir : on émancipe pas les gens de force, avec des lois et encore moins des licenciements!
d'où il me semble, l'incohérence de votre argumentaire : soit la femme voilée est une femme ayant besoin de s'émanciper, auquel cela doit se faire par une ouverture d'esprit progressive, soit ce sont des adversaires qu'il faut contraindre par la force à respecter des principes qui leur sont etrangers à la base
Cava, pas trop insupportable ma logorrhée? Parce que sinon je peux simplement répondre "oui oui vous avez parfaitement raison" à tous vos posts, c'est sur ce sera plus simple mais on risque de vite se faire chier
FAIT : vous admettez tous les deux qu'une femme voilée n'est pas nécessairement une ennemie et peut-être plutôt à voir comme une victime (qui s'ignore bien souvent il est vrai)
FAIT : vous vous positionnez en faveur du licenciement d'une femme au motif qu'elle est voilée
QUESTION : dans quelles optique?
est-ce que vous pensez que ça va l'aider à s'émanciper et que comme ça elle va mieux apprendre c'est quoi être une femme libérée (et au chomage accessoirement)?
est-ce que c'est simplement pour un soucis de laicité?
En ce qui me concerne, je préfère presque celui de la laicité, qui, s'il est discutable, me semble de bonne foie. Celui du feminisme en revanche me fais frémir : on émancipe pas les gens de force, avec des lois et encore moins des licenciements!
d'où il me semble, l'incohérence de votre argumentaire : soit la femme voilée est une femme ayant besoin de s'émanciper, auquel cela doit se faire par une ouverture d'esprit progressive, soit ce sont des adversaires qu'il faut contraindre par la force à respecter des principes qui leur sont etrangers à la base
Cava, pas trop insupportable ma logorrhée? Parce que sinon je peux simplement répondre "oui oui vous avez parfaitement raison" à tous vos posts, c'est sur ce sera plus simple mais on risque de vite se faire chier
LuX- Messages : 40
Date d'inscription : 09/03/2012
Re: Islamophobie
Vals a écrit:ulm a écrit:ooupss! desolé vals. tu as deja repondu.
Non, ça fait du bien de temps en temps de se sentir moins seul ici à défendre des positions féministes dans l'intérêt de TOUTES les femmes.....sans exclure celles qui subissent la loi coranique et machiste....
alors ça je dois dire ça mérite un prix nobel du non sens total
"sans les exclure" qu'il dit ! Parce qu’un licenciement c'est pas une exclusion peut-être??
LuX- Messages : 40
Date d'inscription : 09/03/2012
Re: Islamophobie
Un des problèmes, dans cette discussion interminable et passionnelle, c'est que vous répétez inlassablement que vous seriez les seuls ici à défendre des positions féministes, tous les autres seraient des suppôts des mollahs, des défenseurs de la religion et de ses pratiques obscurantistes. Ca évite de réfléchir et de répondre aux arguments de vos contradicteurs.Vals
ça fait du bien de temps en temps de se sentir moins seul ici à défendre des positions féministes
Le foulard est un symbole religieux et aussi le symbole de la situation faite à la femme dans la religion musulmane, situation qui peut cependant varier selon les diverses interprétations, les lieux, les milieux etc, foulard ou non, vous en conviendrez. Mais vous vous polarisez sur ce seul symbole que vous semblez considérer aujourd'hui comme la principale offense faite aux femmes dans la société française (on ne parle pas de l'Iran ou de l'Afghanistan, pays auxquels vous vous référez sans cesse.) Or cette vision est fausse : les agressions, offenses, discriminations contre les femmes sont innombrables. Le foulard n'est qu'un élément spécifique, pas pire que des quantités d'autres. Vous ne vous interrogez pas sur les raisons de la polarisation de toute une partie de la classe politico-médiatique sur cet unique symbole. Vous refusez de tenir compte du contexte et de l'escalade islamophobe.
Alors permettez-moi de vous poser quelques questions et de vous demander d'y répondre sincèrement et non par de grandes proclamations féministes complètement abstraites :
-Quelles sont les limites que, selon vous, il faudrait établir au port du foulard religieux ? Quels sont les lieux où il serait intolérable ? En quoi serait-il intolérable par exemple qu'une guichetière de la SNCF ou une caissière de grande surface porte un foulard ? En quoi est-ce intolérable de porter un foulard pour accompagner de petits enfants ? Quelles pourraient-être les conséquences catastrophiques de ce port ?
-Etes-vous d'accord que nous assistons à une escalade ? C'est à dire que des gens qui sont totalement indifférents au sort des femmes, Musulmanes ou non, veulent sans cesse élargir le périmètre d'interdiction à des fins de stigmatisation des Musulmans ?
-Contestez-vous le fait que d'étendre cette discrimination à des entreprises privées, quelles que soient les activités des entreprises en questions, éducatives ou non, ne peut qu'aboutir à une division de leurs salarié(e)s et à l'affaiblissement de la situation de celles qui comptent souvent parmi les plus fragiles ?
-Les choix de classe, à savoir qu'on défend toujours un travailleur contre son patron, doivent-ils s'effacer quand on a affaire à un patron qui se dit laïc ou féministe et à un travailleur religieux ? Autrement dit, l'idéologie religieuse prime-t-elle selon vous sur l'appartenance de classe ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
https://www.youtube.com/watch?v=a9h7AZ5CqrI
Honte à tous les racistes qui prétendent en se réclamant de la classe ouvrière, lorsque ce n'est pas du féminisme en soutenant la répression de femmes travailleuses sous prétexte de lutter contre la religion, honte aux menteurs et canailles qui assignent aux musulmanes la place assignée de fascistes et de soumission.
Honte à tous les racistes qui prétendent en se réclamant de la classe ouvrière, lorsque ce n'est pas du féminisme en soutenant la répression de femmes travailleuses sous prétexte de lutter contre la religion, honte aux menteurs et canailles qui assignent aux musulmanes la place assignée de fascistes et de soumission.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Je crois qu'il ne faut pas sombrer dans la caricature symétrique : ce n'est pas parce que certains qualifient d'"antiféministes" ou d'"alliés des religieux" ceux qui ont compris l'usage xénophobe qui est fait de la stigmatisation spécifique des musulmans à notre époque, qu'il faut pour autant les qualifier de "racistes".Toussaint a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=a9h7AZ5CqrI
Honte à tous les racistes qui prétendent en se réclamant de la classe ouvrière, lorsque ce n'est pas du féminisme en soutenant la répression de femmes travailleuses sous prétexte de lutter contre la religion, honte aux menteurs et canailles qui assignent aux musulmanes la place assignée de fascistes et de soumission.
Je pense qu'ils se trompent, mais ils restent pour moi des camarades, qui sont sans doute de bonne foi dans leur erreur, y compris dans leurs outrances. Et je continuerai de les considérer comme des camarades tant que j'aurai le sentiment qu'ils sont capables de corriger leur jugement.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Colloque « L'islamophobie en questions »
Comment s'est construit le "problème musulman"
Sciences Po Paris 20 Avril 9:00
demosphere.eu/node/36112
Entrée libre - Dans la limite des places disponibles
S'appuyant sur des contributions académiques, l'objectif de ce colloque est de contribuer à clarifier les enjeux sous-jacents au rejet de l'Islam. Il s'agit autant d'interroger la valeur heuristique du concept d'islamophobie, que d'analyser les différents processus à l'œuvre dans la construction du « problème musulman » dans la France contemporaine en insistant sur l'importance des configurations et des stratégies des acteurs et en pointant les reconfigurations idéologiques et politiques autour du rejet de l'Islam visible.
Session 1 : Circulations historiques des préjugés islamophobes
•John V. Tolan (Université de Nantes) : « Quelles racines médiévales de l'islamophobie européenne ? ».
•Ann Thomson (Université Paris : « L'Europe des Lumières et le monde musulman. Une alterité ambiguë ».
•Françoise Lorcerie (CNRS, IREMAM) : « Renan, le colonialisme et l'Islam » (sous réserve)
Session 2 : Islamophobie : Mesurer, catégoriser et définir l'islamophobie
•Houda Asal : Débats politiques et débats scientifiques autour du concept d'islamophobie (sous réserve)
•Abdoolkarim Vakil : regard britannique sur les enjeux et débats liés au concept d'islamophobie
•Abdellali Hajjat : Antisémitisme et Islamophobie comparaisons en sciences sociales
•Marwan Mohammed : Des données plurielles, différentes, limitées, mais convergentes. Le rejet de l'Islam en chiffres.
Session 3 : Construction contemporaine de l'Islamophobie
•Jean Baubérot (EPHE) : République, religions et islamophobie
•Michelle Zancarini-Fournel : « féminismes, laïcités et islamophobie ».
•Raphael Lioger : Sur quelques mythes de l'islamisation de la France
•Nacira Guenif-Souilamas : la racialisation du religieux (sous réserve)
http://www.demosphere.eu/node/36112
Sciences Po Paris 20 Avril 9:00
demosphere.eu/node/36112
Entrée libre - Dans la limite des places disponibles
S'appuyant sur des contributions académiques, l'objectif de ce colloque est de contribuer à clarifier les enjeux sous-jacents au rejet de l'Islam. Il s'agit autant d'interroger la valeur heuristique du concept d'islamophobie, que d'analyser les différents processus à l'œuvre dans la construction du « problème musulman » dans la France contemporaine en insistant sur l'importance des configurations et des stratégies des acteurs et en pointant les reconfigurations idéologiques et politiques autour du rejet de l'Islam visible.
Session 1 : Circulations historiques des préjugés islamophobes
•John V. Tolan (Université de Nantes) : « Quelles racines médiévales de l'islamophobie européenne ? ».
•Ann Thomson (Université Paris : « L'Europe des Lumières et le monde musulman. Une alterité ambiguë ».
•Françoise Lorcerie (CNRS, IREMAM) : « Renan, le colonialisme et l'Islam » (sous réserve)
Session 2 : Islamophobie : Mesurer, catégoriser et définir l'islamophobie
•Houda Asal : Débats politiques et débats scientifiques autour du concept d'islamophobie (sous réserve)
•Abdoolkarim Vakil : regard britannique sur les enjeux et débats liés au concept d'islamophobie
•Abdellali Hajjat : Antisémitisme et Islamophobie comparaisons en sciences sociales
•Marwan Mohammed : Des données plurielles, différentes, limitées, mais convergentes. Le rejet de l'Islam en chiffres.
Session 3 : Construction contemporaine de l'Islamophobie
•Jean Baubérot (EPHE) : République, religions et islamophobie
•Michelle Zancarini-Fournel : « féminismes, laïcités et islamophobie ».
•Raphael Lioger : Sur quelques mythes de l'islamisation de la France
•Nacira Guenif-Souilamas : la racialisation du religieux (sous réserve)
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Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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