Libye
+21
Resistance-politique
alexi
Fu'ad Nassar
Vérosa_2
Duzgun
ernesto
GGrun
Eugene Duhring
Vals
CCR
lieva
Gaston Lefranc
yannalan
sylvestre
topaze
Copas
verié2
Prado
irneh09218
gérard menvussa
Roseau
25 participants
Page 5 sur 33
Page 5 sur 33 • 1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 19 ... 33
Re: Libye
Libye : Total voit une reprise rapide des activités et de nouvelles opportunités
AFP
Le groupe pétrolier français Total table sur une reprise rapide de sa production en Libye, et sur de nouvelles opportunités dans le pays, indique son patron Christophe de Margerie dans un entretien à un journal allemand publié lundi.
"Nous avons de bonnes raisons de penser que nos sites de productions sont en bon état en dépit du conflit", déclare M. de Margerie au quotidien allemand Handelsblatt, "nous devrions donc reprendre rapidement l'exploitation".
Au-delà des activités, Total voit "des opportunités pour de nouvelles affaires". "Nous pouvons par exemple aider à développer l'exploitation au niveau local", dit-il.
Dans ce contexte, la nationalité française du groupe "peut aider", a reconnu le patron du géant pétrolier. "Mais il n'y aura sûrement pas de transfert de contrats de concurrents, il ne faut pas rêver", tempère-t-il.
En revanche "nous pourrions développer les activités de gaz naturel liquide, ou aider la société pétrolière nationale à exploiter de manière plus agressive et plus structurée ses réserves de pétrole et de gaz", ajoute-t-il.
M. de Margerie a d'ores et déjà adressé un courrier au président du Conseil national de transition (CNT), qui s'emploie actuellement à former un gouvernement, afin de renforcer son partenariat avec le pays, "et la réponse était positive", a-t-il indiqué. Le groupe français veut présenter d'ici la fin de l'année aux Libyens "une liste de propositions concrètes", a ajouté le patron de Total.
AFP
Le groupe pétrolier français Total table sur une reprise rapide de sa production en Libye, et sur de nouvelles opportunités dans le pays, indique son patron Christophe de Margerie dans un entretien à un journal allemand publié lundi.
"Nous avons de bonnes raisons de penser que nos sites de productions sont en bon état en dépit du conflit", déclare M. de Margerie au quotidien allemand Handelsblatt, "nous devrions donc reprendre rapidement l'exploitation".
Au-delà des activités, Total voit "des opportunités pour de nouvelles affaires". "Nous pouvons par exemple aider à développer l'exploitation au niveau local", dit-il.
Dans ce contexte, la nationalité française du groupe "peut aider", a reconnu le patron du géant pétrolier. "Mais il n'y aura sûrement pas de transfert de contrats de concurrents, il ne faut pas rêver", tempère-t-il.
En revanche "nous pourrions développer les activités de gaz naturel liquide, ou aider la société pétrolière nationale à exploiter de manière plus agressive et plus structurée ses réserves de pétrole et de gaz", ajoute-t-il.
M. de Margerie a d'ores et déjà adressé un courrier au président du Conseil national de transition (CNT), qui s'emploie actuellement à former un gouvernement, afin de renforcer son partenariat avec le pays, "et la réponse était positive", a-t-il indiqué. Le groupe français veut présenter d'ici la fin de l'année aux Libyens "une liste de propositions concrètes", a ajouté le patron de Total.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
irneh09218 a écrit:Et la dernière que j'avais oublié :
La CNT ha aceptado que EEUU establezca bases militares permanentes en Libia.
Ahora podemos comprender claramente el odio de EEUU al gobierno libio ya que no aceptan ocupantes extranjeros. Vemos el gran amor a Libia de estos CNT que han vendido su país por dinero.
Voila des bases militaires de l'OTAN sur le sol libyen.
D'ailleurs leurs politiciens et généraux en avaient déjà parlé. Mais les social traitres voulaient des "preuves" (veulent-ils voir les bases déjà installées?)
Alors messieurs Prado, Verié 2, Menvussa, Roseau et toute la smala, reconnaissez-vous qu'ils s'agit bel et bien d'une invasion d'un petit pays par une armada impérialiste qui vise le pétrole, contrer les révoltes du pourtour méditerranéen et la mainmise sur les sources d'eau de la Libye?
Je vous somme de répondre devant un tel déploiement des preuves accablantes de l'agression sans fard de l'impérialisme franco-anglo-américain contre un petit pays.
Que est ce que vous allez faire maintenant? Continuer à parler de "souffle de liberté" des "rebelles" et tout les mensonges que vous avez véhiculées pour cacher la véritable nature de votre impérialisme? Ou soutenir ceux qui se battent contre cette invasion impérialiste?
Pas la peine que vous répondiez, je connais votre "ligne politique", vous tortiller dans tous les sens pour donner quitus à la politique lâche, capitularde, social patriote de vos partis.
Invité- Invité
Re: Libye
verié2 a écrit:Remarquez les guillemets employés par les médias quand les mercenaires en question sont français...
Il est plutôt correct de mettre des guillemets en ce qui concerne les officiers français. Ils sont venus dans le cadre de leur travail de fonctionnaires et c'est l'Etat français qui les a envoyés et est responsable de leur présence sur le terrain (et la grande presse a admis depuis longtemps que des officiers de différents pays participaient à la formation de combattants).
Les mercenaires, c'est autre chose. Le terme s'applique assez bien aux combattants venus spécialement d'Afrique noire, dont plusieurs sources affirment qu'ils ont été recrutés pour Kadhafi par une firme israëlienne (dont le nom a été donné).
Un cas limite est celui des migrants, travaillant en Libye, qui auraient été recrutés de force par l'armée de Kadhafi, payés avec des faux dollars, et envoyés en première ligne. Je mets tout cela au conditionnel. Mais cela expliquerait pourquoi des travailleurs immigrés auraient été arrêtés avec beaucoup d'argent sur eux.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
18/09/11
Desde Rusia Pavel informa...18/09
Hoy los jefes de las ratas han declarado que se han apoderado del aeropuerto de Sirte. No es verdad. Hay combates cerca del aeropuerto.
Valientes voluntarios ayer detuvieron las ratas que intentaron entrar en Sirte y se metieron en una emboscada.... todos ellos y sus vehículos, la batalla duró de 16 a 22 horas , martirizados 16 voluntarios. Y luego comenzaron intensos bombardeos de la OTAN de la ciudad de Sirte en la F-16
más de 130 cohetes
Bombardearon:
- Edificio de Seguros de construccion
- Hospital № 2
- Estación de radio local de Sirte
- Bombardeo Bohady
- Bombardeo Alhanioh
- Bombardeo el club
bombardeos en alfombra
Esto provoco` la muerte de más de 400 mártires en dos días y hay una grave escasez de equipo médico
Sirte es un objeto de genocidio de mi pueblo
Los libios han rechazado un ataque de la otan a Al Brega.Brega es verde y esta` bajo el control de los patriotas libios
Cerca de 150 militares franceses se mueven por Tripoli en los coches de la Cruz Roja.
Hoy en día la ciudad de Misurata recibido cientos de soldados de la oposicion heridos. el patio del hospital esta` lleno de rebeldes víctimas libias, la mayoría de ellos sufrió heridas graves y murieron 41 de los militantes en el hospital como resultado de la Batalla de Sirte "
Manifestacion en contra del gobierno en Wall street https://www.youtube.com/watch?v=5jKhT9r1seM&feature=share
Los soldados verdes cerca de Sirte https://www.youtube.com/watch?v=ZWYZVhISMkQ&feature=youtu.be
Vivan las mujeres libias!Las ratas de la otan|rebeldes huyen de las mujeres de Sirte.Hoy la media ha demostrado a las mujeres libias armadas con rifles,sobre los tejados de las casas de Sirte.
Un 80 % de La gente de Tripoli quiere a Gadafi ,pero oculta sus caras porque tiene miedo de la venganza de los rebeldes.(no entiendo bien de que estan hablando,si es un video de ratas ,no lo publiques) https://www.youtube.com/watch?v=yD8rddwFVy4
Arrai TV:100 diversantes de la otan se parachutaron en Beni-Walid.Los libios mataron a 87 y capturaron a 13.
DESDE LIBIA...18/09
Brian Souter envía:
La CNT ha aceptado que EEUU establezca bases militares permanentes en Libia.
Ahora podemos comprender claramente el odio de EEUU al gobierno libio ya que no aceptan ocupantes extranjeros. Vemos el gran amor a Libia de estos CNT que han vendido su país por dinero. En EEUU si fuera alrevés, estos CNT estarían en Wantámano, al menos.
Desde Rusia Pavel informa...18/09
Hoy los jefes de las ratas han declarado que se han apoderado del aeropuerto de Sirte. No es verdad. Hay combates cerca del aeropuerto.
Valientes voluntarios ayer detuvieron las ratas que intentaron entrar en Sirte y se metieron en una emboscada.... todos ellos y sus vehículos, la batalla duró de 16 a 22 horas , martirizados 16 voluntarios. Y luego comenzaron intensos bombardeos de la OTAN de la ciudad de Sirte en la F-16
más de 130 cohetes
Bombardearon:
- Edificio de Seguros de construccion
- Hospital № 2
- Estación de radio local de Sirte
- Bombardeo Bohady
- Bombardeo Alhanioh
- Bombardeo el club
bombardeos en alfombra
Esto provoco` la muerte de más de 400 mártires en dos días y hay una grave escasez de equipo médico
Sirte es un objeto de genocidio de mi pueblo
Los libios han rechazado un ataque de la otan a Al Brega.Brega es verde y esta` bajo el control de los patriotas libios
Cerca de 150 militares franceses se mueven por Tripoli en los coches de la Cruz Roja.
Hoy en día la ciudad de Misurata recibido cientos de soldados de la oposicion heridos. el patio del hospital esta` lleno de rebeldes víctimas libias, la mayoría de ellos sufrió heridas graves y murieron 41 de los militantes en el hospital como resultado de la Batalla de Sirte "
Manifestacion en contra del gobierno en Wall street https://www.youtube.com/watch?v=5jKhT9r1seM&feature=share
Los soldados verdes cerca de Sirte https://www.youtube.com/watch?v=ZWYZVhISMkQ&feature=youtu.be
Vivan las mujeres libias!Las ratas de la otan|rebeldes huyen de las mujeres de Sirte.Hoy la media ha demostrado a las mujeres libias armadas con rifles,sobre los tejados de las casas de Sirte.
Un 80 % de La gente de Tripoli quiere a Gadafi ,pero oculta sus caras porque tiene miedo de la venganza de los rebeldes.(no entiendo bien de que estan hablando,si es un video de ratas ,no lo publiques) https://www.youtube.com/watch?v=yD8rddwFVy4
Arrai TV:100 diversantes de la otan se parachutaron en Beni-Walid.Los libios mataron a 87 y capturaron a 13.
DESDE LIBIA...18/09
Brian Souter envía:
La CNT ha aceptado que EEUU establezca bases militares permanentes en Libia.
Ahora podemos comprender claramente el odio de EEUU al gobierno libio ya que no aceptan ocupantes extranjeros. Vemos el gran amor a Libia de estos CNT que han vendido su país por dinero. En EEUU si fuera alrevés, estos CNT estarían en Wantámano, al menos.
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Libye
Je vous somme de répondre
Pas la peine que vous répondiez,
Ben alors, faudrait savoir...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Libye
Les officiers sont en principe des militaires-fonctionnaires en effet. Mais, dans ce cadre, où la France nie officiellement avoir envoyé des troupes au sol, ils agissent comme des agents secrets sans uniforme * (qui eux aussi sont pour une bonne part des fonctionnaires.) Quant aux "experts techniques", que les Kadhafistes affirment avoir capturés, ce sont bien des mercenaires sans guillemets...
Prado
Il est plutôt correct de mettre des guillemets en ce qui concerne les officiers français.
Il semble d'ailleurs que les mercenaires, les vrais, embauchés par l'OTAN, à titre individuel ou par l'intermédiaire de sociétés privés (qui pullulent depuis la guerre d'Irak), soient nettement plus nombreux sur le terrain que les militaires.
Mais, entre nous, je ne vois pas de différence morale fondamentale entre le mercenaire payé pour se battre, tuer et torturer des ennemis désignés, et le militaire professionnel payé lui aussi pour faire la même chose, mais par un Etat... Seuls leurs statuts diffèrent. L'un a la sécurité de l'emploi, l'autre est un vacataire ou un intérimaire.
__
*Même les policiers envoyés pour protéger le show de Sarkozy avaient reçu pour consigne de porter des vêtements civils et c'étaient des volontaires rémunérés par des primes, donc des sortes de "mercenaires" à temps partiel. Il est même permis de s'interroger sur la légalité de cette opération...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Si, c'est légal, comme quand Obama ou Poutine ou Khadafi en son temps, débarquent avec leur garde personnelle à l'étranger.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Libye: Une victoire de l’impérialisme qui menace le printemps arabe
Après la chute de la dictature libyenne de Kadhafi
Une victoire de l’impérialisme qui menace le printemps arabe
Par Ciro Tappeste
Après cinq mois de bombardements aériens et d’opérations tactiques au sol menées par différents commandos de forces spéciales l’OTAN a fini par faire chuter le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi en le délogeant de Tripoli, la capitale libyenne. La situation est cependant loin d’être complètement stabilisée sur le plan militaire. D’une part des poches de résistance continuent d’exister dans l’Ouest du pays, en Tripolitaine, ainsi qu’à Syrte. De l’autre le « Guide » et la plupart de ses proches lieutenants sont introuvables pour l’instant. Certains sont en fuite vers le Niger et le Burkina-Faso, deux semi-colonies françaises étroitement liées cependant au réseau clientéliste mis en place par Kadhafi grâce à ses pétrodollars. D’autres résisteraient dans les villes qui se trouvent encore aux mains des forces loyales au « Colonel », autour de Beni-Walid, Sebha et Syrte.
La chute de Tripoli aux mains des « rebelles » liés au Conseil National de Transition (CNT) de Benghazi met néanmoins un terme à des mois d’incertitudes et d’enlisement militaire, des mois au cours desquels, le front Est, en dépit de tout le soutien apporté par l’impérialisme, peinait à avancer. La presse occidentale essaie maintenant de nous vendre des images de Libyens libérés et publie des témoignages effrayants sur les sévices et la répression systématiques sous le régime Kadhafi, en omettant généralement de trop s’attarder sur l’étroite collaboration entre les services secrets libyens et occidentaux dans la « lutte contre le terrorisme islamiste » depuis plus d’une dizaine d’années. L’autre enjeu, central celui-là, consiste à vouloir placer le processus libyen dans la dynamique du printemps arabe ouvert par la chute de Ben Ali et de Moubarak, afin de donner le beau-rôle à l’Occident qui se trouverait, ce coup-ci, du bon côté.
La chute de Tripoli marque en fait un changement de saison. Après avoir été désarçonnés dans un premier temps par les processus populaires ayant conduit à la chute de leurs plus proches laquais en Tunisie et en Egypte, les impérialistes ont marqué un point dans leur tentative de reprise en main de la situation. Comme l’a montrée la « Conférence des amis de la Libye » qui s’est tenue à Paris début septembre les impérialistes essaient de transformer leur victoire en Libye en un facteur de stabilisation de la région, précisément contre la dynamique qui s’était ouverte avec le printemps arabe. C’est d’autre part pour eux l’occasion de redéfinir la carte de leurs intérêts dans le pays à travers le gouvernement fantoche qu’ils essaient de mettre en selle. Mais par-delà les discours triomphalistes de nos Sarkozy et Juppé, épaulés par des socialistes et une gauche française qui, dans son ensemble, a soutenu l’intervention, un certain nombre d’inconnues continuent à planer sur l’avenir de la Libye. Un avenir auquel est lié dans les pays impérialistes, et en France notamment, la capacité du mouvement ouvrier et de la jeunesse à contrer les plans d’austérité à travers lesquels les gouvernements mènent sur le plan intérieur leur guerre de basse intensité contre le prolétariat et les classes populaires.
La réalité de la chute de Tripoli
Les images reprises en boucle par les médias occidentaux, empruntées aux chaines de télévision arabes ayant soutenu l’intervention telles que Al-Arabiya et Al-Jazeera, ont beau montrer que ce ne sont pas des GI américains qui ont pénétré dans le bunker de Kadhafi à Bab al-Aziziya mais bien des « insurgés », que ce sont des Libyens qui ont entrepris dès la chute de la capitale de déboulonner les statues du « Guide », les miliciens ont en fait agi comme troupes au sol de l’OTAN, opérant sous le commandement d’une direction politique, le CNT, pieds et poings liées à l’impérialisme.
Deux versions dominent à propos des raisons de la chute de Tripoli après des mois d’enlisement militaire. Certains insistent sur le rôle prépondérant de l’OTAN. L’attaque de la capitale se serait passée en trois temps. Le premier acte a été mené par des troupes spéciales, notamment françaises, britanniques et qataries, visant à déstabiliser les forces loyalistes dans la capitale et ses environs. Le second moment a été marqué par une campagne généralisée de désinformation menée par l’Alliance et donnant pour finie avant même qu’elle ait commencée la bataille de Tripoli [1]. Ce n’est que par la suite que les « rebelles » de l’Ouest sont entrés dans la capitale, l’ensemble de ses trois moments étant chapotée par une intensification des bombardements de l’OTAN [2].
D’autres essayent de donner une lecture moins cynique et plus « libyenne » des derniers moments du régime Kadhafi comme s’en fait l’écho Le Monde Diplomatique. « Les communicants de l’OTAN et les responsables politiques français et britanniques auront beau saluer le rôle décisif de leurs bombardements, ce ne sont ni l’avancée toujours annoncée des fronts de Brega et de Misrata [à l’Est] ni le délitement proclamé du régime grâce au bombardement des sites stratégiques (…) qui ont eu une incidence décisive sur le cours de la guerre. (…) La ‘rupture tactique’ annoncée pendant cinq mois comme imminente sur les fronts de Brega et Misrata par les porte-parole du CNT et de l’OTAN aura finalement été menée par la puissante tribu arabe des Zintan [de l’Ouest libyen] [3] ».
Quoi que l’on pense de la justesse de ces deux lectures, elles ne peuvent occulter au final que les troupes « rebelles » ont été les pions (décisifs ou non) de l’OTAN, résultat logique de l’étroite collaboration entre le CNT et les puissances impérialistes qui ont mené l’intervention, préparée bien avant le début formel de l’Opération « Unified Protector », lancée le 19 mars avc la bénédiction de l’ONU.
Les « amis » impérialistes des « libérateurs » libyens : les raison d’une guerre TOTAL
Ce qui se joue actuellement en Libye c’est une redéfinition, au détriment du peuple libyen, de l’emprise des différentes puissances impérialistes sur le pays mais aussi entre intérêts impérialistes et également par rapport à ceux de puissances régionales qui essayent de tirer profit de la situation mondiale chaotique pour placer leurs pions en Afrique (Chine et Russie notamment). C’est la raison pour laquelle l’ensemble des pays ayant des intérêts en Libye (ceux qui ont soutenu l’intervention comme les plus retors ou soutiens jusqu’au dernier moment de Kadhafi) ont été contraints de se rendre à Paris pour assister début septembre à la conférence convoquée par Sarkozy et le Premier ministre britannique Cameron. Certains n’hésitent pas à qualifier ce sommet de « mini-Versailles » comme l’a baptisé le quotidien officiel du régime de Pékin en souvenir des traités scellés à l’issue de la Première Guerre mondiale entre les puissances impérialistes victorieuses afin notamment de redéfinir la carte du Proche et Moyen-Orient [4].
C’est ainsi que les capitales ayant orchestré l’intervention entendent bien se tailler la part du lion dans les hydrocarbures d’un pays qui dispose d’un pétrole brut d’excellente qualité et de réserves parmi les plus importantes du continent africain. Par-delà les démentis du CNT affirmant que les Français ne sont pas assurés de l’exploitation de plus du tiers du pétrole libyen il y aura bien entendu des gagnants et des perdants dans l’opération. Un des porte-paroles de la nouvelle compagnie pétrolière créée par les « rebelles » avec l’appui de l’OTAN n’a pas caché que le futur gouvernement s’apprête à renégocier les contrats d’exploitation des gisements au bénéfice des puissances occidentales qui ont appuyé l’intervention, à commencer par Total (France), Eni (Italie), BP (Grande-Bretagne) et Marathon Oil Corp (Etats-Unis). Cette redéfinition de la carte pétrolière et gazière risque de se faire au détriment des firmes chinoises, russes, brésiliennes et algériennes, d’où leurs inquiétudes [5].
Bien qu’occultée par une sorte d’unité de façade et de souci humanitaire sous couvert de la présence à la Conférence de Paris de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, la lutte fait rage au sein même des alliés européens, notamment entre français et britanniques d’un côté et italiens de l’autre, et ce au moment même où la zone euro traverse une crise majeure. Déjà avant le conflit plusieurs analystes faisaient état du fait que « l’entrée [de l’Italie] dans le conflit a été décidée essentiellement pour essayer de freiner la dynamique opérée par la France et dans une moindre mesure la Grande-Bretagne, en pariant sur une rapide reprise en main de l’opération par les Etats-Unis [qui au final n’aura pas eu lieu]. [Rome] a eu recours aux armes non pas tant pour défaire un ennemi, [Kadhafi], mais plutôt pour contenir ses propres alliés [6] ». Tenant compte du risque encouru par l’ENI dans le conflit, exploitant central des ressources pétrolières libyennes jusqu’à il y a peu, « l’Italie risque d’utiliser ses propres Forces armées contre ses propres intérêts nationaux [7] ». On voit bien ici combien la côte libyenne a avant tout été le théâtre cynique d’un jeu de massacre impérialiste par armées interposées.
De la lenteur de l’avancée impérialiste
Selon les analystes soutenant dès les premières heures la « rébellion » libyenne voire même le CNT (parmi eux certains plutôt classés à gauche comme Gilbert Achcar), il n’y a pas trente-six raisons à la lenteur de la victoire de la coalition. L’OTAN n’aurait eu qu’une chose en tête en limitant le nombre de sorties de ses bombardiers ainsi que l’armement des « rebelles » [8]. Les capitales occidentales entendaient discuter dès le début d’une sortie négociée de la scène politique libyenne avec Kadhafi et s’assurer du contrôle complet du CNT. Une telle analyse vise à faire passer le CNT pour ce qu’il n’a jamais été : une sorte de direction nationaliste bourgeoise anti-impérialiste que la gauche aurait dû soutenir dans sa course de vitesse avec l’OTAN pour le renversement de Kadhafi.
Il est indéniable que devant les frasques imprévisibles du « Guide libyen » certains ont envisagé de négocier sa sortie avec ses proches. Les raisons de la modération des bombardements et la lenteur de la victoire sur les troupes du Colonel sont néanmoins à chercher ailleurs.
L’OTAN, quoique bénéficiant du soutien actif de certains Etats arabes particulièrement corrompus tels que le Qatar ou les Emirats Arabes Unis, ne pouvait se payer le luxe, quelques mois après les révolutions tunisiennes et égyptiennes, de dégâts collatéraux trop importants si elle voulait utiliser l’Opération « Unified Protector » pour redorer son blason démocratique.
L’autre raison est à chercher du côté de l’essoufflement militaire relatif des Etats les plus impliqués dans l’opération ainsi que le contexte économique international. L’ampleur du déploiement militaire impérialiste à l’étranger (dans le cas des Etats-Unis par exemple mais également de la France, présente sur neuf théâtres d’opération extérieurs) limitait la capacité d’intervention alors que la prégnance de la crise économique d’autre part freinait les capacités d’intervention. Dans les deux cas cela ne veut pas dire que les différents Etats impérialistes, suivant en cela l’exemple étasunien, ne pourraient tabler à moyen terme sur un renforcement de leur complexe militaro-industriel comme instrument de relance économique, avec tout ce que cela laisse présager d’un point de vue géopolitique.
Enfin l’OTAN s’est bien gardée d’intervenir trop lourdement sur une côte libyenne concentrant l’essentielle des cibles mais également du complexe pétrolier aux mains des multinationales occidentales. Il s’agit d’une industrie pétrolière et gazière bien plus moderne que l’ensemble des installations iraquiennes, largement désuètes en 2003. Dans le cadre de la renégociation des contrats d’exploitation qui se profilait pour l’après-Kadhafi il ne fallait absolument pas endommager des infrastructures dans lesquelles les compagnies étrangères avaient déjà largement commencé à investir avant même le retour en grâce de Kadhafi dans le « concert des nations » en 2004.
Eviter un scénario à l’iraquienne : les limites du plan impérialiste pour la Libye
La stratégie de l’OTAN et des alliés vise en fait à éviter un délitement complet de l’appareil d’Etat et de sécurité libyen. Le spectre du chaos qu’a connu l’Irak à la suite de la chute de Saddam Hussein en 2003 est bien présent à l’esprit des généraux alliés. L’idée est donc de créer un gouvernement provisoire largement basé sur le CNT mais également en capacité d’absorber des fractions importantes de l’ancienne structure d’Etat kadhafiste afin de préserver l’essentiel des appareils sécuritaires. De ce point de vue l’OTAN a tiré des leçons de la désastreuse politique de « débaasification » de l’Irak mise en œuvre après 2003. C’est précisément la liquidation de l’ancien parti-Etat de Hussein comme des principaux appareils de sécurité et de l’armée qui a alimenté le chaos ainsi que la rébellion sunnite contre l’occupation américaine. Ce n’est qu’en faisant marche arrière et en proposant l’intégration des anciens insurgés sunnites au nouvel appareil d’Etat iraquien que Washington a réussi à limiter l’insécurité généralisée en Irak et, officiellement, à stabiliser la situation, ce qui permet aux Etats-Unis d’envisager un désengagement partiel de ses troupes.
Il n’est pas sûr cependant que cette politique de changement à la tête de la Libye et d’intégration partielle de l’appareil d’Etat issu de l’ancienne dictature soit suffisante pour éviter une dynamique de crise qui pourrait exploser à tout moment parmi les laquais pro-impérialistes du CNT. C’est ce qui fait pencher certains analystes en faveur d’une présence militaire à terre, soit de l’OTAN directement (ce qui semble compromis à l’heure actuelle) ou par le biais des alliés arabo-musulmans de l’OTAN ou des organisations régionales [9].
Il n’est pas dit, donc, qu’à la suite de la chute de Tripoli et la Conférence de Sarkozy et Cameron, le pari occidental de renforcer le CNT comme gouvernement légitime du pays, et plus encore comme instrument de stabilisation, soit aisé. Le principal lien unifiant les diverses forces de l’opposition bourgeoise libyenne étant la fin de Kadhafi, les divergences pourraient affleurer violemment au moment de discuter du partage des royalties découlant de la rente pétrolière. Les majors ne sont généralement pas en reste pour essayer de se tailler la part du lion en attisant les tensions régionales et en suscitant des rivalités tribales là où elles opèrent. Le fait que la Cyrénaïque, la région orientale, ayant Benghazi pour capitale, concentre à elle seule prés des deux-tiers des réserves prouvées en hydrocarbures jusqu’à présent gérées de façon centralisée par Tripoli n’est pas un facteur qui laisse augurer d’une négociation pacifique du partage de la rente pétrolière entre la bourgeoisie de l’Est et de l’Ouest.
Déjà fin juillet l’assassinat du principal responsable militaire de la « rébellion », le général Abdul-Fattah Younès, un transfuge du régime, avait montré combien l’unité du CNT était fragile. D’abord mis sur le dos d’un commando kadhafiste il semble que l’attentat ait en fait été perpétré par une faction armée agissant au sein même du CNT [10] . Dès l’entrée en dissidence des tribus de l’Ouest et le début de leur avancée sur la capitale, nombre d’analystes soulignaient combien « les rebelles des montagnes occidentales qui ont pris d’assaut Tripoli [le 21 août] n’ont pas pleine confiance dans le CNT [largement dominée par la bourgeoisie de Benghazi]. Beaucoup se plaignent du fait que la direction nationale ne les appuie pas suffisamment, y compris après que les gouvernements occidentaux ont commencé à leur donner accès aux comptes de Kadhafi et ses proches gelés [au début du conflit] ».
Si ce n’était le sort des populations libyennes qui était en jeu on ne pourrait que sourire à la vue des plans « stratégiques » qu’essaient de déployer les chancelleries occidentales et l’Otan, à commencer par le grand cheval de bataille de l’impérialisme, « l’instauration de la démocratie », couverture impérialiste de la contre-révolution en acte contre le « printemps arabe ». Le spectre de la guerre civile que tentent d’éviter Paris, Londres et Washington, reste plus que jamais présent en Libye, plus encore après la chute de Kadhafi. L’avenir du printemps arabe, de ce point de vue, est largement lié à la capacité qu’auront les impérialistes et leurs alliés locaux libyens à stabiliser la situation en fonction de leurs intérêts ou, au contraire, à la capacité des processus révolutionnaires arabes actuels, à commencer par l’Egypte et la Tunisie, à s’approfondir et à remettre en cause la domination impérialiste. C’est en ce sens que les forces du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes devraient être à l’initiative d’une grande campagne contre le protectorat impérialiste sur la Libye. En lien avec la construction d’une opposition de classe aux politiques d’austérité européennes il faudrait pour cela être en capacité d’invertir l’orientation attentiste et passive (quand ce n’est pas une orientation pro-impérialiste de soutien à la « rébellion » et au CNT) que la gauche radicale européenne a soutenue jusqu’à présent dans sa grande majorité [11]
.
11/09/11
[1] On se rappellera que le 25 mars déjà Al-Jazeera, championne de la désinformation (et organe central de l’OTAN au cours du conflit), avait informé de la chute de Syrte (aujourd’hui encore aux mains des troupes loyales à Kadhafi). La BBC et France24 avait embrayé immédiatement, alors qu’il n’en était rien.
[2] Voir G. Friedman, « Libya : A Premature Victory Celebration », Stratfor, Austin, 30/08/11,.
[3] Voir P. Haimzadieh, « Libye, les conditions de l’unité nationale », Le Monde Diplomatique, Paris, septembre 2011, p.16.
[4] C’est notamment par le Traité de Sèvres (1920) faisant suite à celui de Versailles (1919) que les Alliés ont découpés à leur avantage les restes de l’Empire Ottoman en différents protectorats.
[5] C’est ainsi que Berlin essaie d’éviter d’être marginalisé des futures négociations en raison du « nein » ferme d’Angela Merkel à la participation allemande aux frappes de la coalition dès le début de la guerre. La Russie, qui s’est abstenue, comme la Chine, lors du vote de la résolution 1973 au Conseil de Sécurité a fini par reconnaître in extremis le CNT comme le gouvernement légitime de la Libye afin de sauver d’importants contrats que Moscou avait signé au préalable avec Kadhafi, notamment dans le domaine de l’armement. Pékin craint également d’être mis à mal dans ses positions libyennes alors que les firmes chinoises ont investi à hauteur de 20 milliards de dollars en infrastructure en Libye. C’est en ce sens que le Quotidien du Peuple appelait, avant la réunion du Sommet de Paris sur la Libye, les puissances occidentales à ne pas tirer un avantage injustifié de la reconstruction et des opportunités économiques s’ouvrant dans la Libye post-Kadhafi.
[6] Voir G. Dottori, « La drôle de guerre all’italiana », Limes quaderni speciali, Rome, avril 2011, p.19.
[7] Ibid., p.23
[8] « Pourquoi la campagne aérienne menée par l’OTAN est-elle de si basse intensité, non seulement en comparaison de la composante aérienne de la guerre menée pour la mainmise sur l’Iraq, également riche en pétrole, mais aussi en comparaison de la guerre aérienne pour le Kosovo, territoire peu important sur le plan économique ? Et pourquoi l’Alliance s’est-elle abstenue en même temps de fournir des armes aux insurgés comme ils l’ont demandé à maintes reprises ? ». A ces deux questions qu’il formule Achcar répond en soulignant que l’OTAN aurait fait trainé la guerre en longueur pour mieux s’assurer d’un strict contrôle du CNT afin de mieux freiner la révolution libyenne. Une révolution, soit dit en passant, dont l’expression armée agit en troupes terrestres de l’OTAN, à l’image de l’UCK kosovar ou des pasdarans kurdes en Iraq. Voir G. Achcar, « La ‘conspiration’ de l’OTAN contre la révolution libyenne », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.49-50.
[9] C’est ainsi que les casques blancs éthiopiens et ougandais de l’Union Africaine, soutenus à bout de bras par les occidentaux, notamment Washington, ont réussi à remettre en selle le gouvernement pro-impérialiste de Sharif Sheikh Ahmed en Somalie. Les difficultés rencontrées pour reconquérir la capitale, Mogadiscio, aux mains des milices islamiques Chabab au cours de l’été après des mois de combats indiquent combien, dans le cas libyen, cette option consistant à sous-traiter régionalement une occupation militaire ne serait pas exempte de risques pour les occidentaux.
[10] Il s’agirait de la Brigade des Martyrs du 17 février, un groupe politico-militaire ayant participé fin juin à la Conférence pour le Dialogue National ayant regroupé l’ensemble de l’opposition libyenne à Kadhafi.
[11] Voir à ce sujet JP Clech, « L’extrême gauche et la guerre en Libye. Chronique d’une démission scandaleuse », 11/09/11,.
Une victoire de l’impérialisme qui menace le printemps arabe
Par Ciro Tappeste
Après cinq mois de bombardements aériens et d’opérations tactiques au sol menées par différents commandos de forces spéciales l’OTAN a fini par faire chuter le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi en le délogeant de Tripoli, la capitale libyenne. La situation est cependant loin d’être complètement stabilisée sur le plan militaire. D’une part des poches de résistance continuent d’exister dans l’Ouest du pays, en Tripolitaine, ainsi qu’à Syrte. De l’autre le « Guide » et la plupart de ses proches lieutenants sont introuvables pour l’instant. Certains sont en fuite vers le Niger et le Burkina-Faso, deux semi-colonies françaises étroitement liées cependant au réseau clientéliste mis en place par Kadhafi grâce à ses pétrodollars. D’autres résisteraient dans les villes qui se trouvent encore aux mains des forces loyales au « Colonel », autour de Beni-Walid, Sebha et Syrte.
La chute de Tripoli aux mains des « rebelles » liés au Conseil National de Transition (CNT) de Benghazi met néanmoins un terme à des mois d’incertitudes et d’enlisement militaire, des mois au cours desquels, le front Est, en dépit de tout le soutien apporté par l’impérialisme, peinait à avancer. La presse occidentale essaie maintenant de nous vendre des images de Libyens libérés et publie des témoignages effrayants sur les sévices et la répression systématiques sous le régime Kadhafi, en omettant généralement de trop s’attarder sur l’étroite collaboration entre les services secrets libyens et occidentaux dans la « lutte contre le terrorisme islamiste » depuis plus d’une dizaine d’années. L’autre enjeu, central celui-là, consiste à vouloir placer le processus libyen dans la dynamique du printemps arabe ouvert par la chute de Ben Ali et de Moubarak, afin de donner le beau-rôle à l’Occident qui se trouverait, ce coup-ci, du bon côté.
La chute de Tripoli marque en fait un changement de saison. Après avoir été désarçonnés dans un premier temps par les processus populaires ayant conduit à la chute de leurs plus proches laquais en Tunisie et en Egypte, les impérialistes ont marqué un point dans leur tentative de reprise en main de la situation. Comme l’a montrée la « Conférence des amis de la Libye » qui s’est tenue à Paris début septembre les impérialistes essaient de transformer leur victoire en Libye en un facteur de stabilisation de la région, précisément contre la dynamique qui s’était ouverte avec le printemps arabe. C’est d’autre part pour eux l’occasion de redéfinir la carte de leurs intérêts dans le pays à travers le gouvernement fantoche qu’ils essaient de mettre en selle. Mais par-delà les discours triomphalistes de nos Sarkozy et Juppé, épaulés par des socialistes et une gauche française qui, dans son ensemble, a soutenu l’intervention, un certain nombre d’inconnues continuent à planer sur l’avenir de la Libye. Un avenir auquel est lié dans les pays impérialistes, et en France notamment, la capacité du mouvement ouvrier et de la jeunesse à contrer les plans d’austérité à travers lesquels les gouvernements mènent sur le plan intérieur leur guerre de basse intensité contre le prolétariat et les classes populaires.
La réalité de la chute de Tripoli
Les images reprises en boucle par les médias occidentaux, empruntées aux chaines de télévision arabes ayant soutenu l’intervention telles que Al-Arabiya et Al-Jazeera, ont beau montrer que ce ne sont pas des GI américains qui ont pénétré dans le bunker de Kadhafi à Bab al-Aziziya mais bien des « insurgés », que ce sont des Libyens qui ont entrepris dès la chute de la capitale de déboulonner les statues du « Guide », les miliciens ont en fait agi comme troupes au sol de l’OTAN, opérant sous le commandement d’une direction politique, le CNT, pieds et poings liées à l’impérialisme.
Deux versions dominent à propos des raisons de la chute de Tripoli après des mois d’enlisement militaire. Certains insistent sur le rôle prépondérant de l’OTAN. L’attaque de la capitale se serait passée en trois temps. Le premier acte a été mené par des troupes spéciales, notamment françaises, britanniques et qataries, visant à déstabiliser les forces loyalistes dans la capitale et ses environs. Le second moment a été marqué par une campagne généralisée de désinformation menée par l’Alliance et donnant pour finie avant même qu’elle ait commencée la bataille de Tripoli [1]. Ce n’est que par la suite que les « rebelles » de l’Ouest sont entrés dans la capitale, l’ensemble de ses trois moments étant chapotée par une intensification des bombardements de l’OTAN [2].
D’autres essayent de donner une lecture moins cynique et plus « libyenne » des derniers moments du régime Kadhafi comme s’en fait l’écho Le Monde Diplomatique. « Les communicants de l’OTAN et les responsables politiques français et britanniques auront beau saluer le rôle décisif de leurs bombardements, ce ne sont ni l’avancée toujours annoncée des fronts de Brega et de Misrata [à l’Est] ni le délitement proclamé du régime grâce au bombardement des sites stratégiques (…) qui ont eu une incidence décisive sur le cours de la guerre. (…) La ‘rupture tactique’ annoncée pendant cinq mois comme imminente sur les fronts de Brega et Misrata par les porte-parole du CNT et de l’OTAN aura finalement été menée par la puissante tribu arabe des Zintan [de l’Ouest libyen] [3] ».
Quoi que l’on pense de la justesse de ces deux lectures, elles ne peuvent occulter au final que les troupes « rebelles » ont été les pions (décisifs ou non) de l’OTAN, résultat logique de l’étroite collaboration entre le CNT et les puissances impérialistes qui ont mené l’intervention, préparée bien avant le début formel de l’Opération « Unified Protector », lancée le 19 mars avc la bénédiction de l’ONU.
Les « amis » impérialistes des « libérateurs » libyens : les raison d’une guerre TOTAL
Ce qui se joue actuellement en Libye c’est une redéfinition, au détriment du peuple libyen, de l’emprise des différentes puissances impérialistes sur le pays mais aussi entre intérêts impérialistes et également par rapport à ceux de puissances régionales qui essayent de tirer profit de la situation mondiale chaotique pour placer leurs pions en Afrique (Chine et Russie notamment). C’est la raison pour laquelle l’ensemble des pays ayant des intérêts en Libye (ceux qui ont soutenu l’intervention comme les plus retors ou soutiens jusqu’au dernier moment de Kadhafi) ont été contraints de se rendre à Paris pour assister début septembre à la conférence convoquée par Sarkozy et le Premier ministre britannique Cameron. Certains n’hésitent pas à qualifier ce sommet de « mini-Versailles » comme l’a baptisé le quotidien officiel du régime de Pékin en souvenir des traités scellés à l’issue de la Première Guerre mondiale entre les puissances impérialistes victorieuses afin notamment de redéfinir la carte du Proche et Moyen-Orient [4].
C’est ainsi que les capitales ayant orchestré l’intervention entendent bien se tailler la part du lion dans les hydrocarbures d’un pays qui dispose d’un pétrole brut d’excellente qualité et de réserves parmi les plus importantes du continent africain. Par-delà les démentis du CNT affirmant que les Français ne sont pas assurés de l’exploitation de plus du tiers du pétrole libyen il y aura bien entendu des gagnants et des perdants dans l’opération. Un des porte-paroles de la nouvelle compagnie pétrolière créée par les « rebelles » avec l’appui de l’OTAN n’a pas caché que le futur gouvernement s’apprête à renégocier les contrats d’exploitation des gisements au bénéfice des puissances occidentales qui ont appuyé l’intervention, à commencer par Total (France), Eni (Italie), BP (Grande-Bretagne) et Marathon Oil Corp (Etats-Unis). Cette redéfinition de la carte pétrolière et gazière risque de se faire au détriment des firmes chinoises, russes, brésiliennes et algériennes, d’où leurs inquiétudes [5].
Bien qu’occultée par une sorte d’unité de façade et de souci humanitaire sous couvert de la présence à la Conférence de Paris de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, la lutte fait rage au sein même des alliés européens, notamment entre français et britanniques d’un côté et italiens de l’autre, et ce au moment même où la zone euro traverse une crise majeure. Déjà avant le conflit plusieurs analystes faisaient état du fait que « l’entrée [de l’Italie] dans le conflit a été décidée essentiellement pour essayer de freiner la dynamique opérée par la France et dans une moindre mesure la Grande-Bretagne, en pariant sur une rapide reprise en main de l’opération par les Etats-Unis [qui au final n’aura pas eu lieu]. [Rome] a eu recours aux armes non pas tant pour défaire un ennemi, [Kadhafi], mais plutôt pour contenir ses propres alliés [6] ». Tenant compte du risque encouru par l’ENI dans le conflit, exploitant central des ressources pétrolières libyennes jusqu’à il y a peu, « l’Italie risque d’utiliser ses propres Forces armées contre ses propres intérêts nationaux [7] ». On voit bien ici combien la côte libyenne a avant tout été le théâtre cynique d’un jeu de massacre impérialiste par armées interposées.
De la lenteur de l’avancée impérialiste
Selon les analystes soutenant dès les premières heures la « rébellion » libyenne voire même le CNT (parmi eux certains plutôt classés à gauche comme Gilbert Achcar), il n’y a pas trente-six raisons à la lenteur de la victoire de la coalition. L’OTAN n’aurait eu qu’une chose en tête en limitant le nombre de sorties de ses bombardiers ainsi que l’armement des « rebelles » [8]. Les capitales occidentales entendaient discuter dès le début d’une sortie négociée de la scène politique libyenne avec Kadhafi et s’assurer du contrôle complet du CNT. Une telle analyse vise à faire passer le CNT pour ce qu’il n’a jamais été : une sorte de direction nationaliste bourgeoise anti-impérialiste que la gauche aurait dû soutenir dans sa course de vitesse avec l’OTAN pour le renversement de Kadhafi.
Il est indéniable que devant les frasques imprévisibles du « Guide libyen » certains ont envisagé de négocier sa sortie avec ses proches. Les raisons de la modération des bombardements et la lenteur de la victoire sur les troupes du Colonel sont néanmoins à chercher ailleurs.
L’OTAN, quoique bénéficiant du soutien actif de certains Etats arabes particulièrement corrompus tels que le Qatar ou les Emirats Arabes Unis, ne pouvait se payer le luxe, quelques mois après les révolutions tunisiennes et égyptiennes, de dégâts collatéraux trop importants si elle voulait utiliser l’Opération « Unified Protector » pour redorer son blason démocratique.
L’autre raison est à chercher du côté de l’essoufflement militaire relatif des Etats les plus impliqués dans l’opération ainsi que le contexte économique international. L’ampleur du déploiement militaire impérialiste à l’étranger (dans le cas des Etats-Unis par exemple mais également de la France, présente sur neuf théâtres d’opération extérieurs) limitait la capacité d’intervention alors que la prégnance de la crise économique d’autre part freinait les capacités d’intervention. Dans les deux cas cela ne veut pas dire que les différents Etats impérialistes, suivant en cela l’exemple étasunien, ne pourraient tabler à moyen terme sur un renforcement de leur complexe militaro-industriel comme instrument de relance économique, avec tout ce que cela laisse présager d’un point de vue géopolitique.
Enfin l’OTAN s’est bien gardée d’intervenir trop lourdement sur une côte libyenne concentrant l’essentielle des cibles mais également du complexe pétrolier aux mains des multinationales occidentales. Il s’agit d’une industrie pétrolière et gazière bien plus moderne que l’ensemble des installations iraquiennes, largement désuètes en 2003. Dans le cadre de la renégociation des contrats d’exploitation qui se profilait pour l’après-Kadhafi il ne fallait absolument pas endommager des infrastructures dans lesquelles les compagnies étrangères avaient déjà largement commencé à investir avant même le retour en grâce de Kadhafi dans le « concert des nations » en 2004.
Eviter un scénario à l’iraquienne : les limites du plan impérialiste pour la Libye
La stratégie de l’OTAN et des alliés vise en fait à éviter un délitement complet de l’appareil d’Etat et de sécurité libyen. Le spectre du chaos qu’a connu l’Irak à la suite de la chute de Saddam Hussein en 2003 est bien présent à l’esprit des généraux alliés. L’idée est donc de créer un gouvernement provisoire largement basé sur le CNT mais également en capacité d’absorber des fractions importantes de l’ancienne structure d’Etat kadhafiste afin de préserver l’essentiel des appareils sécuritaires. De ce point de vue l’OTAN a tiré des leçons de la désastreuse politique de « débaasification » de l’Irak mise en œuvre après 2003. C’est précisément la liquidation de l’ancien parti-Etat de Hussein comme des principaux appareils de sécurité et de l’armée qui a alimenté le chaos ainsi que la rébellion sunnite contre l’occupation américaine. Ce n’est qu’en faisant marche arrière et en proposant l’intégration des anciens insurgés sunnites au nouvel appareil d’Etat iraquien que Washington a réussi à limiter l’insécurité généralisée en Irak et, officiellement, à stabiliser la situation, ce qui permet aux Etats-Unis d’envisager un désengagement partiel de ses troupes.
Il n’est pas sûr cependant que cette politique de changement à la tête de la Libye et d’intégration partielle de l’appareil d’Etat issu de l’ancienne dictature soit suffisante pour éviter une dynamique de crise qui pourrait exploser à tout moment parmi les laquais pro-impérialistes du CNT. C’est ce qui fait pencher certains analystes en faveur d’une présence militaire à terre, soit de l’OTAN directement (ce qui semble compromis à l’heure actuelle) ou par le biais des alliés arabo-musulmans de l’OTAN ou des organisations régionales [9].
Il n’est pas dit, donc, qu’à la suite de la chute de Tripoli et la Conférence de Sarkozy et Cameron, le pari occidental de renforcer le CNT comme gouvernement légitime du pays, et plus encore comme instrument de stabilisation, soit aisé. Le principal lien unifiant les diverses forces de l’opposition bourgeoise libyenne étant la fin de Kadhafi, les divergences pourraient affleurer violemment au moment de discuter du partage des royalties découlant de la rente pétrolière. Les majors ne sont généralement pas en reste pour essayer de se tailler la part du lion en attisant les tensions régionales et en suscitant des rivalités tribales là où elles opèrent. Le fait que la Cyrénaïque, la région orientale, ayant Benghazi pour capitale, concentre à elle seule prés des deux-tiers des réserves prouvées en hydrocarbures jusqu’à présent gérées de façon centralisée par Tripoli n’est pas un facteur qui laisse augurer d’une négociation pacifique du partage de la rente pétrolière entre la bourgeoisie de l’Est et de l’Ouest.
Déjà fin juillet l’assassinat du principal responsable militaire de la « rébellion », le général Abdul-Fattah Younès, un transfuge du régime, avait montré combien l’unité du CNT était fragile. D’abord mis sur le dos d’un commando kadhafiste il semble que l’attentat ait en fait été perpétré par une faction armée agissant au sein même du CNT [10] . Dès l’entrée en dissidence des tribus de l’Ouest et le début de leur avancée sur la capitale, nombre d’analystes soulignaient combien « les rebelles des montagnes occidentales qui ont pris d’assaut Tripoli [le 21 août] n’ont pas pleine confiance dans le CNT [largement dominée par la bourgeoisie de Benghazi]. Beaucoup se plaignent du fait que la direction nationale ne les appuie pas suffisamment, y compris après que les gouvernements occidentaux ont commencé à leur donner accès aux comptes de Kadhafi et ses proches gelés [au début du conflit] ».
Si ce n’était le sort des populations libyennes qui était en jeu on ne pourrait que sourire à la vue des plans « stratégiques » qu’essaient de déployer les chancelleries occidentales et l’Otan, à commencer par le grand cheval de bataille de l’impérialisme, « l’instauration de la démocratie », couverture impérialiste de la contre-révolution en acte contre le « printemps arabe ». Le spectre de la guerre civile que tentent d’éviter Paris, Londres et Washington, reste plus que jamais présent en Libye, plus encore après la chute de Kadhafi. L’avenir du printemps arabe, de ce point de vue, est largement lié à la capacité qu’auront les impérialistes et leurs alliés locaux libyens à stabiliser la situation en fonction de leurs intérêts ou, au contraire, à la capacité des processus révolutionnaires arabes actuels, à commencer par l’Egypte et la Tunisie, à s’approfondir et à remettre en cause la domination impérialiste. C’est en ce sens que les forces du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes devraient être à l’initiative d’une grande campagne contre le protectorat impérialiste sur la Libye. En lien avec la construction d’une opposition de classe aux politiques d’austérité européennes il faudrait pour cela être en capacité d’invertir l’orientation attentiste et passive (quand ce n’est pas une orientation pro-impérialiste de soutien à la « rébellion » et au CNT) que la gauche radicale européenne a soutenue jusqu’à présent dans sa grande majorité [11]
.
11/09/11
[1] On se rappellera que le 25 mars déjà Al-Jazeera, championne de la désinformation (et organe central de l’OTAN au cours du conflit), avait informé de la chute de Syrte (aujourd’hui encore aux mains des troupes loyales à Kadhafi). La BBC et France24 avait embrayé immédiatement, alors qu’il n’en était rien.
[2] Voir G. Friedman, « Libya : A Premature Victory Celebration », Stratfor, Austin, 30/08/11,.
[3] Voir P. Haimzadieh, « Libye, les conditions de l’unité nationale », Le Monde Diplomatique, Paris, septembre 2011, p.16.
[4] C’est notamment par le Traité de Sèvres (1920) faisant suite à celui de Versailles (1919) que les Alliés ont découpés à leur avantage les restes de l’Empire Ottoman en différents protectorats.
[5] C’est ainsi que Berlin essaie d’éviter d’être marginalisé des futures négociations en raison du « nein » ferme d’Angela Merkel à la participation allemande aux frappes de la coalition dès le début de la guerre. La Russie, qui s’est abstenue, comme la Chine, lors du vote de la résolution 1973 au Conseil de Sécurité a fini par reconnaître in extremis le CNT comme le gouvernement légitime de la Libye afin de sauver d’importants contrats que Moscou avait signé au préalable avec Kadhafi, notamment dans le domaine de l’armement. Pékin craint également d’être mis à mal dans ses positions libyennes alors que les firmes chinoises ont investi à hauteur de 20 milliards de dollars en infrastructure en Libye. C’est en ce sens que le Quotidien du Peuple appelait, avant la réunion du Sommet de Paris sur la Libye, les puissances occidentales à ne pas tirer un avantage injustifié de la reconstruction et des opportunités économiques s’ouvrant dans la Libye post-Kadhafi.
[6] Voir G. Dottori, « La drôle de guerre all’italiana », Limes quaderni speciali, Rome, avril 2011, p.19.
[7] Ibid., p.23
[8] « Pourquoi la campagne aérienne menée par l’OTAN est-elle de si basse intensité, non seulement en comparaison de la composante aérienne de la guerre menée pour la mainmise sur l’Iraq, également riche en pétrole, mais aussi en comparaison de la guerre aérienne pour le Kosovo, territoire peu important sur le plan économique ? Et pourquoi l’Alliance s’est-elle abstenue en même temps de fournir des armes aux insurgés comme ils l’ont demandé à maintes reprises ? ». A ces deux questions qu’il formule Achcar répond en soulignant que l’OTAN aurait fait trainé la guerre en longueur pour mieux s’assurer d’un strict contrôle du CNT afin de mieux freiner la révolution libyenne. Une révolution, soit dit en passant, dont l’expression armée agit en troupes terrestres de l’OTAN, à l’image de l’UCK kosovar ou des pasdarans kurdes en Iraq. Voir G. Achcar, « La ‘conspiration’ de l’OTAN contre la révolution libyenne », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.49-50.
[9] C’est ainsi que les casques blancs éthiopiens et ougandais de l’Union Africaine, soutenus à bout de bras par les occidentaux, notamment Washington, ont réussi à remettre en selle le gouvernement pro-impérialiste de Sharif Sheikh Ahmed en Somalie. Les difficultés rencontrées pour reconquérir la capitale, Mogadiscio, aux mains des milices islamiques Chabab au cours de l’été après des mois de combats indiquent combien, dans le cas libyen, cette option consistant à sous-traiter régionalement une occupation militaire ne serait pas exempte de risques pour les occidentaux.
[10] Il s’agirait de la Brigade des Martyrs du 17 février, un groupe politico-militaire ayant participé fin juin à la Conférence pour le Dialogue National ayant regroupé l’ensemble de l’opposition libyenne à Kadhafi.
[11] Voir à ce sujet JP Clech, « L’extrême gauche et la guerre en Libye. Chronique d’une démission scandaleuse », 11/09/11,.
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
L’extrême gauche et la guerre en Libye
Chronique d’une démission scandaleuse
Par JP Clech
Kadhafi n’a jamais été un rempart anti-impérialiste dans le monde arabe et en Afrique. Comme nous le soulignions dès le début de l’intervention impérialiste, « avec le coup d’État de 1969, expression libyenne du mouvement de fonds nationaliste arabe et de la poussée ouvrière et populaire mondiale, Tripoli avait réussi à juguler les prétentions de l’impérialisme, à la fois américain mais également italien. A partir des années 1990 le régime de Kadhafi, qui s’était transformé entre-temps en une féroce dictature, a tenté de se réinsérer dans le ‘concert des nations’. Tripoli a cherché à négocier avec les capitales occidentales les termes de sa subordination semi-coloniale. Cela ne s’est pas fait sans grincements de dents pour plusieurs pays car certains partenaires ont été privilégiés au détriment d’autres.
L’intervention impérialiste actuelle est en fait une tentative de renégociation, entre les puissances centrales, de la mainmise sur les ressources libyennes [1] ».
Depuis qu’il était redevenu fréquentable, collaborant activement avec les capitales européennes et leurs multinationales, cela faisait déjà bien longtemps que le « Guide libyen » avait remisé ses ambitions « socialistes » et « tiers-mondiste ». A la fin des années 2000 le nouveau projet du clan Kadhafi était d’ailleurs « de faire de la Libye un ‘nouveau Dubaï d’Afrique du Nord’ à travers la création d’une zone franche afin d’attirer de nouveaux investissements, une sorte de paradis fiscal pour les étrangers [2] ». Les arguments « anti-impérialistes » sous-tendant le discours pro-Kadhafi qu’on a pu entendre au cours du conflit, notamment au sein la gauche latino-américaine mais également européenne dans des courants philo-staliniens (le Parti des Travailleurs belge, certains courants actifs du syndicalisme de base italien comme Contropiano, etc.), ne tiennent pas.
De là à saluer la chute de Tripoli comme une victoire de la révolution, il y a un pas que nombre d’intellectuels, d’organisations et courants de gauche radicale ont allègrement franchi fin août. En règle général, cette lecture optimiste et erronée de la chute de Kadhafi a accompagné une passivité et un attentisme scandaleux dans les rangs de l’extrême gauche alors même qu’elle aurait dû être le fer-de-lance de l’opposition internationaliste et anti-impérialiste au va-t-en-guerre Sarkozy.
L’extrême-gauche entre attentisme et pro-impérialisme
Pour ce qui est de l’extrême gauche en France, loin de jouer le rôle de moteur en direction du reste des organisations du mouvement ouvrier de solidarité avec les révolutions arabes et d’opposition à l’intervention impérialiste française, elle a brillé par son absence.
Lutte Ouvrière s’est manifestée de façon génériquement juste dans sa presse contre l’offensive impérialiste. Fidèle à son attentisme habituel et à son internationalisme limité aux articles de son hebdomadaire, LO n’a aucunement corrélé ces prise-de-position à une orientation active. De par son analyse du printemps arabe, réduit à une simple succession de « révoltes » et non à une concaténation ouverte de processus révolutionnaires, on peut dire à la décharge de LO que la guerre en Libye n’apparaissait pas du coup comme une offensive contre-révolutionnaire centrale contre la dynamique initiée en Tunisie et en Egypte mais juste comme une énième intervention impérialiste. Cela n’en rend pas moins la position de LO extrêmement problématique [3].
Pour ce qui est de notre parti, son orientation par rapport au conflit libyen n’a aucunement structuré notre intervention : aucun rassemblement, aucune affiche, aucune propagande anti-impérialiste systématique. Lors de son premier meeting d’ouverture de campagne, en clôture de notre université d’été de Port-Leucate, quelques jours à peine après la chute de Tripoli et l’euphorie impérialiste, Philippe Poutou n’a même pas mentionné la guerre impérialiste contre la Libye et n’a pas prononcé un seul mot contre le nouveau protectorat de l’OTAN sur ce pays.
Pire en fait, le NPA a d’abord malheureusement figuré au côté des signataires de l’appel à une « intervention humanitaire » en Libye courant mars. Nous avons ensuite laissé dans nos publications la part-belle aux discours à la Gilbert Achcar, se faisant les soutiens de la rébellion, y compris « après que les éléments les plus pro-impérialistes ont commencé à primer au sein du gouvernement de Benghazi [et que] les impérialistes ont décidé d’intervenir afin d’utiliser la Lybie comme plateforme de leur stratégie de contre-révolution démocratique contre les processus révolutionnaires de la région [4] ». Bien au contraire, on peut continuer à lire un peu partout sur les publications liées au NPA « la compréhension du fait que les rebelles de Benghazi aient pu demander l’aide du ‘diable’ pour éviter un massacre annoncé [tout en mettant] en garde les rebelles contre toute représentation du ‘diable’ comme un ange pour l’occasion, ainsi que contre toute illusion sur les motifs réels des puissances occidentales [5] ». Pourquoi en lieu et place des conseils théologiques de Gilbert Achcar en direction des rebelles le parti n’a pas défendu dans sa propagande, sa presse et dans la pratique, à travers des rassemblements et ses meetings, une position anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste à la hauteur du coup porté par l’entreprise néocoloniale de l’OTAN, avec la France de Sarkozy dans le rôle de maréchal de campagne ?
Un front unique entre les opprimés, les impérialistes et leurs laquais serait souhaitable ?
Illustrant assez bien notre manque d’initiative politique sur une question aussi centrale en France autant qu’une orientation politique catastrophique, le parti s’est contenté de deux communiqués, le premier au début du conflit et le second à la suite de la chute de Tripoli. D’une part nos prises de position générales contre l’intervention de l’OTAN sont restées lettre morte dans la pratique, en dépit des propositions faites en CPN par les camarades de l’ex-Position 4 [6]. Le parti d’autre part n’a pas défendu de position anti-impérialiste conséquente puisqu’il s’est prononcé pour le soutien militaire aux « rebelles », alors même que les « insurgés » agissaient dès le mois de mars comme les troupes au sol de l’aviation de l’OTAN : « notre solidarité pleine et entière va au peuple libyen auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie [7] ».
Fin août, lors de la chute de Tripoli, le parti essayait de justifier ce soutien de fait en expliquant qu’au cours des « six derniers mois, la révolte s’est développée et en même temps, sous couvert d’une résolution de l’ONU, un mois plus tard, les pays membres de l’OTAN ont voulu s’accaparer le processus en cours par une intervention militaire aérienne [8] ». L’argumentation consiste à affirmer que la « rébellion » se serait développée parallèlement à la guerre menée par l’OTAN, c’est-à-dire qu’il pourrait y avoir unité d’action entre les opprimés et l’impérialisme. Elle est assez proche de la lecture profondément erronée de la guerre en Libye qu’ont certains courants d’extrême gauche au niveau international comme la LIT moréniste, dont la principale organisation est le PSTU brésilien. La LIT dépasse certes le NPA dans l’enthousiasme puisqu’elle parle d’une « fabuleuse victoire politique et militaire du peuple libyen et de l’ensemble du processus révolutionnaire qui secoue le monde arabe (…) et qui évoque les plus grandes victoires de notre classe [9] ». A l’image du NPA cependant, la LIT moréniste développe l’idée selon laquelle « la contradiction réside en ce que, sur le terrain militaire, il a existé une unité d’action entre l’impérialisme et les masses pour renverser Kadhafi mais avec des objectifs de fond totalement opposées : les masses veulent libérer le pays de l’oppression et l’impérialisme freiner la révolution afin de poursuivre le pillage des richesses libyennes [10] ».
Cette définition, qui fait abstraction du rapport entre facteurs objectifs et subjectifs et se transforme en une caractérisation anti-marxiste de la situation repose sur une logique objectiviste au sein de laquelle le facteur subjectif (le secteur social et le programme qu’il porte) n’a aucune conséquence sur les résultats. C’est ainsi que le NPA peut donc affirmer que « c’est une nouvelle vie qui s’ouvre pour le peuple libyen. La liberté, les droits démocratiques, l’utilisation des richesses dues aux ressources naturelles pour la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple sont maintenant à l’ordre du jour », en faisant pleinement abstraction de la manière dont la « libération » de la dictature de Kadhafi s’est déroulée et du caractère de classe bourgeois et pro-impérialiste du gouvernement libyen de facto. De façon très problématique, certains analystes de la bourgeoisie ont le mérite d’avoir une vision beaucoup plus claire de ce qui se joue en Libye que celle que véhicule le parti. Sans détour, Richard Haas, ancien conseiller de Bush et partisan de l’envoi de troupes au sol pour faire régner l’ordre impérialiste dans la Libye post-Kadhafi souligne ainsi que les « 7.000 sorties des avions de l’OTAN ont joué un rôle central dans la victoire rebelle. L’intervention ‘humanitaire’ censée sauvée des vies soi-disant menacées a, de facto, été une intervention politique afin de mener à bien un changement de régime. C’est maintenant à l’OTAN de gérer sa victoire [11] ».
A la lumière de l’histoire du mouvement ouvrier et des révolutions du XXème siècle, sans aller plus loin même que les leçons que l’on peut tirer des soulèvements d’Europe de l’Est contre les régimes staliniens en 1989-1990 le renversement d’un gouvernement réactionnaire ou la chute d’une dictature ne signifie pas automatiquement une avancée pour la révolution ouvrière et socialiste, bien au contraire.
Dans le cas de la Libye, ne donner qu’une importance secondaire au fait que l’OTAN a été un acteur prépondérant dans le renversement du régime du Colonel est extrêmement dangereux. Cela alimente l’illusion selon laquelle les ennemis des peuples opprimés pourraient défendre leurs intérêts, du moins partiellement, ou qu’il pourrait y avoir unité d’action entre exploités, opprimés et l’impérialisme et ses laquais. Cela permet aussi de passer sous silence que le conflit libyen renforce une des limitations principales du printemps arabe, à savoir que la dimension anti-impérialiste des soulèvements a été largement secondaire [12] . Cette limitation ne dédouane pas pour autant les courants du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes, à commencer par l’extrême gauche, d’être à la pointe d’un soutien inconditionnel aux processus arabes, qui passe aussi par une dénonciation politique et pratique des crimes et des complicités de « son » propre impérialisme (ce qui a été largement absent en France depuis le début du soulèvement tunisien). Cette limite anti-impérialiste des processus arabes est d’ailleurs un des ressorts facilitant actuellement les politiques réactionnaires de contention du printemps arabe à travers les soi- disant « transitions démocratiques ». Enfin la victoire de l’OTAN en Lybie et les rodomontades de Juppé sur la question syrienne sont une occasion inespérée pour le régime Assad dans sa tentative de forcer le parallèle entre l’opposition populaire syrienne et le CNT afin de sous-tendre son discours contre toute ingérence étrangère.
Une victoire populaire contre Kadhafi était-elle possible ?
A la différence de ce qu’affirme Azeldin El Sharif, dont se fait l’écho Inprecor, la seule perspective pour la Libye n’était pas seulement « la résolution 1973 (…) au service du peuple libyen et de la protection des civils [qui] s’est heurtée à l’opposition de nombreux courants socialistes et de gauche à l’étranger [très minoritaires dans la pratique en France en tout cas !] qui pensent que le peuple libyen ne sait pas ce qu’il veut et qui ne proposent en contrepartie aucune alternative en termes de protection [13] ».
Il y avait une possibilité pour que le soulèvement populaire né à Benghazi le 17 février dans le sillage du printemps arabe et de la chute de Ben Ali et Moubarak s’étende à l’ensemble du pays et renverse de façon autonome la dictature de Kadhafi, ce qui aurait ouvert des perspectives bien différentes pour le pays. Dans un premier temps d’ailleurs, avant la reprise en main de la rébellion populaire par le CNT avec un programme économique et social calqué sur celui du Guide, le soulèvement de la jeunesse et les classes populaires avait réussi à secouer fortement le régime, jusqu’à Tripoli même. L’absence de rôle social du mouvement ouvrier organisé dans cette première phase du soulèvement, pire encore même, la violente mise au pas des travailleurs immigrés qui représentent la grande majorité du prolétariat en Libye, a compromis cette possibilité.
Comme le note Richard Seymour très justement, « la prépondérance d’élites relativement conservatrices et l’absence d’une force de pression à même de contrebalancer cet état de fait a déformé la rébellion. [Pour les représentants du CNT] la Libye n’était pas une société divisée par des lignes de classe dont beaucoup avaient tiré profit. Elle était uni contre un usurpateur (…) soutenu par des forces étrangères. Plus Kadhafi réussissait à stabiliser la situation [après la première phase de la révolte], plus [la direction du CNT et les « rebelles »] l’expliquaient en disant que ‘Kadhafi est en train de nous tuer avec ses Africains’. Une déformation supplémentaire advient avec l’alliance avec l’OTAN. La révolte de février a été le fait de centaines de milliers de personnes dans tout la Libye. Début mars le mouvement connaissait un reflux, des forces spéciales occidentales faisaient leur entrée en territoire libyen et des dirigeants importants de la rébellion faisaient appel à l’intervention étrangère. Tout d’abord isolés, [ces dirigeants] gagnaient en crédibilité à mesure où Kadhafi gagnait du terrain. Dans les faits, l’initiative passait [d’un mouvement de révolte] ayant une très large base populaire à un nombre relativement réduit de combattants armés sous la direction du CNT et de l’OTA. C’est à ce moment-là que l’armée rebelle a pris la relève des pogroms contre les travailleurs africains immigrés. Dans des conditions différentes peut-être l’unité entre les opprimés aurait pu être possible. Mais cela aurait rendu nécessaire une alliance beaucoup plus radicale qui aurait été potentiellement beaucoup plus dangereuse, tant pour ceux qui voulaient remplacer Kadhafi que pour le Guide lui-même. Dans l’état actuel des choses, la victoire des rebelles repose sur une défaite tragique. La dynamique émancipatrice originelle du 17 février repose, pour l’instant, sous les corps sans vie des travailleurs africains immigrés de Tripoli [14] ».
Pour un virage du parti à 180° sur le terrain de l’internationalisme révolutionnaire et de l’anti-impérialisme !
En dépit de cette victoire de l’impérialisme et d’une des fractions de la réaction bourgeoise locale au cours de ce premier acte de la guerre civile libyenne dont les combats semblent pour l’heure s’atténuer, on ne peut exclure qu’un bon nombre de contradictions affleurent prochainement au sein de la nouvelle élite dirigeante, plombant la « gouvernance » tant souhaitée par les impérialistes. Les aspirations des masses libyennes ne peuvent coïncider avec celles d’un gouvernement qui s’apprête à renforcer la soumission du pays aux multinationales. La nécessité de rétablir l’ordre au moyen de l’ancien appareil de sécurité kadhafiste, purgé de ses officiers les plus encombrants, pourrait également compromettre les chances de discipliner la population. Le nouveau pouvoir en place pourra toujours essayer de faire jouer le rôle de boucs-émissaires aux travailleurs immigrés qui ont été persécutés et massacrés pour certains ou qui ont dû fuir en masse comme le demi-million d’ouvriers égyptiens qui ne tarderont pas à revenir, il n’est pas dit que cette recette fonctionne à nouveau.
Autant la victoire actuelle de l’impérialisme et du CNT menace les processus révolutionnaires en cours en Tunisie et en Egypte, autant l’approfondissement de ces mêmes processus dépendent des contradictions qui surgiront du nouveau protectorat libyen où pourrait émerger une alternative de classe. En tant que marxistes révolutionnaires nous savons que c’est uniquement cette force sociale et sa capacité à combattre pour un programme indépendant ainsi que l’émergence révolutionnaire de la classe ouvrière et de la jeunesse du Maghreb et du Machrek qui permettra d’ouvrir le chemin de la révolution.
C’est en ce sens que l’extrême gauche, si elle entend se battre pour un programme réellement anticapitaliste et révolutionnaire, ne peut continuer à maintenir un silence complice alors que l’impérialisme est en train de refaire vivre la Libye à l’heure des protectorats. Cela nécessite une clarté programmatique que le NPA n’a pas, entretenant la confusion. Cela nécessite également une orientation internationaliste et anti-impérialiste qui a fait cruellement défaut au parti jusqu’à présent. On ne peut dire, comme le fait croire Yvan Lemaitre, « hors de Libye les puissances impérialistes ! » tout en affirmant que « la démocratie et la liberté ne pourront venir que de l’intervention directe de la population pour prendre en main sa révolution [15] ». Il n’y a pas révolution mais bien contre-révolution armée portée par les canons de l’OTAN et les armes légères des « rebelles ».
Thawra ! Hattâ Al-Nasr ! Vive la révolution ! Jusqu’à la victoire !
C’est en revanche de sa capacité à s’opposer à « son » impérialisme de la part du mouvement ouvrier et de la jeunesse que dépend pour partie le sort des processus révolutionnaires arabes, d’où l’importance de l’orientation que peuvent défendre les révolutionnaires. Cet anti-impérialisme et cet internationalisme relèvent non seulement du devoir politique élémentaire de tout anticapitaliste révolutionnaire conséquent mais découle également d’une nécessité stratégique. Il en va du rapport de force politique et social entre les classes populaires et la bourgeoisie dans les pays impérialistes qui ont été à l’initiative de l’intervention. On sait désormais clairement que Sarkozy ne se contentera pas simplement d’avoir une rue à son nom sur le front de mer à Benghazi mais fera tout son possible pour transformer cette victoire coloniale en un renforcement des positions de l’impérialisme français dans son arrière-cour semi-coloniale mais aussi, pour ce qui est de l’Hexagone, afin de consolider l’offensive que le gouvernement est en train de mener sur le front de l’austérité et de sa politique anti-ouvrière et antipopulaire.
C’est en ce sens aussi que le NPA a besoin d’un virage politique à 180°, sur le front de l’anticapitalisme révolutionnaire et de l’internationalisme, s’il veut être à la hauteur des enjeux de la situation actuelle, et non une pâle copie de l’ouvriérisme de LO et du réformisme verbeux de Mélenchon.
09/09/11
[1] Voir V. Duse et M. Georget, « A bas l’intervention des impérialistes et de la France en Libye ! », 20/03/11, BI du NPA,.
[2] Voir M. Cricco, F. Cresti, Ghedafi, i volti del potere, Carocci editore, Rome, 2011, p.122.
[3] Voir à ce sujet CCR, « Quatorze thèses sur le printemps arabe », Révolution Permanente n°1, juin 2011,.
[4] Voir V. Duse et M. Georget, art. cit.
[5] G. Achcar, « La ‘conspiration’ de l’OTAN contre la révolution libyenne », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.51.
[6] Voir notamment « Motion pour une campagne prioritaire contre les interventions françaises et impérialistes en Libye, en Côte d’Ivoire et ailleurs », motion présentée en mai au CPN,.
[7] « Soutien au peuple libyen contre la dictature », Communiqué du NPA du 18/03/11.
[8] « Kadhafi est tombé, aux populations de décider », Communique du NPA du 22/08/11.
[9] www.pstu.org.br/internaciona...
[10] Ibid.
[11] Voir R. Haas, « Libya now needs boots on the ground », Financial Times, Londres, 22/08/11,.
[12] Les manifestations spontanées devant le consulat israélien à Alexandrie et l’ambassade au Caire entre le 19 et le 22 août qui ont repris le 9 septembre montrent cependant que cette situation est loin d’être statique.
[13] J. Jaber, « Entretien avec A. El Sharif, La révolution vue de l’intérieur », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.45.
[14] Voir R. Seymour, « Libya’s spectacular revolution has been disgraced by racism »,.
[15] Y. Lemaitre, « Libye ; des ‘amis’ aux dents aiguisées… », TEAN n°114, 07/09/11.
Par JP Clech
Kadhafi n’a jamais été un rempart anti-impérialiste dans le monde arabe et en Afrique. Comme nous le soulignions dès le début de l’intervention impérialiste, « avec le coup d’État de 1969, expression libyenne du mouvement de fonds nationaliste arabe et de la poussée ouvrière et populaire mondiale, Tripoli avait réussi à juguler les prétentions de l’impérialisme, à la fois américain mais également italien. A partir des années 1990 le régime de Kadhafi, qui s’était transformé entre-temps en une féroce dictature, a tenté de se réinsérer dans le ‘concert des nations’. Tripoli a cherché à négocier avec les capitales occidentales les termes de sa subordination semi-coloniale. Cela ne s’est pas fait sans grincements de dents pour plusieurs pays car certains partenaires ont été privilégiés au détriment d’autres.
L’intervention impérialiste actuelle est en fait une tentative de renégociation, entre les puissances centrales, de la mainmise sur les ressources libyennes [1] ».
Depuis qu’il était redevenu fréquentable, collaborant activement avec les capitales européennes et leurs multinationales, cela faisait déjà bien longtemps que le « Guide libyen » avait remisé ses ambitions « socialistes » et « tiers-mondiste ». A la fin des années 2000 le nouveau projet du clan Kadhafi était d’ailleurs « de faire de la Libye un ‘nouveau Dubaï d’Afrique du Nord’ à travers la création d’une zone franche afin d’attirer de nouveaux investissements, une sorte de paradis fiscal pour les étrangers [2] ». Les arguments « anti-impérialistes » sous-tendant le discours pro-Kadhafi qu’on a pu entendre au cours du conflit, notamment au sein la gauche latino-américaine mais également européenne dans des courants philo-staliniens (le Parti des Travailleurs belge, certains courants actifs du syndicalisme de base italien comme Contropiano, etc.), ne tiennent pas.
De là à saluer la chute de Tripoli comme une victoire de la révolution, il y a un pas que nombre d’intellectuels, d’organisations et courants de gauche radicale ont allègrement franchi fin août. En règle général, cette lecture optimiste et erronée de la chute de Kadhafi a accompagné une passivité et un attentisme scandaleux dans les rangs de l’extrême gauche alors même qu’elle aurait dû être le fer-de-lance de l’opposition internationaliste et anti-impérialiste au va-t-en-guerre Sarkozy.
L’extrême-gauche entre attentisme et pro-impérialisme
Pour ce qui est de l’extrême gauche en France, loin de jouer le rôle de moteur en direction du reste des organisations du mouvement ouvrier de solidarité avec les révolutions arabes et d’opposition à l’intervention impérialiste française, elle a brillé par son absence.
Lutte Ouvrière s’est manifestée de façon génériquement juste dans sa presse contre l’offensive impérialiste. Fidèle à son attentisme habituel et à son internationalisme limité aux articles de son hebdomadaire, LO n’a aucunement corrélé ces prise-de-position à une orientation active. De par son analyse du printemps arabe, réduit à une simple succession de « révoltes » et non à une concaténation ouverte de processus révolutionnaires, on peut dire à la décharge de LO que la guerre en Libye n’apparaissait pas du coup comme une offensive contre-révolutionnaire centrale contre la dynamique initiée en Tunisie et en Egypte mais juste comme une énième intervention impérialiste. Cela n’en rend pas moins la position de LO extrêmement problématique [3].
Pour ce qui est de notre parti, son orientation par rapport au conflit libyen n’a aucunement structuré notre intervention : aucun rassemblement, aucune affiche, aucune propagande anti-impérialiste systématique. Lors de son premier meeting d’ouverture de campagne, en clôture de notre université d’été de Port-Leucate, quelques jours à peine après la chute de Tripoli et l’euphorie impérialiste, Philippe Poutou n’a même pas mentionné la guerre impérialiste contre la Libye et n’a pas prononcé un seul mot contre le nouveau protectorat de l’OTAN sur ce pays.
Pire en fait, le NPA a d’abord malheureusement figuré au côté des signataires de l’appel à une « intervention humanitaire » en Libye courant mars. Nous avons ensuite laissé dans nos publications la part-belle aux discours à la Gilbert Achcar, se faisant les soutiens de la rébellion, y compris « après que les éléments les plus pro-impérialistes ont commencé à primer au sein du gouvernement de Benghazi [et que] les impérialistes ont décidé d’intervenir afin d’utiliser la Lybie comme plateforme de leur stratégie de contre-révolution démocratique contre les processus révolutionnaires de la région [4] ». Bien au contraire, on peut continuer à lire un peu partout sur les publications liées au NPA « la compréhension du fait que les rebelles de Benghazi aient pu demander l’aide du ‘diable’ pour éviter un massacre annoncé [tout en mettant] en garde les rebelles contre toute représentation du ‘diable’ comme un ange pour l’occasion, ainsi que contre toute illusion sur les motifs réels des puissances occidentales [5] ». Pourquoi en lieu et place des conseils théologiques de Gilbert Achcar en direction des rebelles le parti n’a pas défendu dans sa propagande, sa presse et dans la pratique, à travers des rassemblements et ses meetings, une position anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste à la hauteur du coup porté par l’entreprise néocoloniale de l’OTAN, avec la France de Sarkozy dans le rôle de maréchal de campagne ?
Un front unique entre les opprimés, les impérialistes et leurs laquais serait souhaitable ?
Illustrant assez bien notre manque d’initiative politique sur une question aussi centrale en France autant qu’une orientation politique catastrophique, le parti s’est contenté de deux communiqués, le premier au début du conflit et le second à la suite de la chute de Tripoli. D’une part nos prises de position générales contre l’intervention de l’OTAN sont restées lettre morte dans la pratique, en dépit des propositions faites en CPN par les camarades de l’ex-Position 4 [6]. Le parti d’autre part n’a pas défendu de position anti-impérialiste conséquente puisqu’il s’est prononcé pour le soutien militaire aux « rebelles », alors même que les « insurgés » agissaient dès le mois de mars comme les troupes au sol de l’aviation de l’OTAN : « notre solidarité pleine et entière va au peuple libyen auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie [7] ».
Fin août, lors de la chute de Tripoli, le parti essayait de justifier ce soutien de fait en expliquant qu’au cours des « six derniers mois, la révolte s’est développée et en même temps, sous couvert d’une résolution de l’ONU, un mois plus tard, les pays membres de l’OTAN ont voulu s’accaparer le processus en cours par une intervention militaire aérienne [8] ». L’argumentation consiste à affirmer que la « rébellion » se serait développée parallèlement à la guerre menée par l’OTAN, c’est-à-dire qu’il pourrait y avoir unité d’action entre les opprimés et l’impérialisme. Elle est assez proche de la lecture profondément erronée de la guerre en Libye qu’ont certains courants d’extrême gauche au niveau international comme la LIT moréniste, dont la principale organisation est le PSTU brésilien. La LIT dépasse certes le NPA dans l’enthousiasme puisqu’elle parle d’une « fabuleuse victoire politique et militaire du peuple libyen et de l’ensemble du processus révolutionnaire qui secoue le monde arabe (…) et qui évoque les plus grandes victoires de notre classe [9] ». A l’image du NPA cependant, la LIT moréniste développe l’idée selon laquelle « la contradiction réside en ce que, sur le terrain militaire, il a existé une unité d’action entre l’impérialisme et les masses pour renverser Kadhafi mais avec des objectifs de fond totalement opposées : les masses veulent libérer le pays de l’oppression et l’impérialisme freiner la révolution afin de poursuivre le pillage des richesses libyennes [10] ».
Cette définition, qui fait abstraction du rapport entre facteurs objectifs et subjectifs et se transforme en une caractérisation anti-marxiste de la situation repose sur une logique objectiviste au sein de laquelle le facteur subjectif (le secteur social et le programme qu’il porte) n’a aucune conséquence sur les résultats. C’est ainsi que le NPA peut donc affirmer que « c’est une nouvelle vie qui s’ouvre pour le peuple libyen. La liberté, les droits démocratiques, l’utilisation des richesses dues aux ressources naturelles pour la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple sont maintenant à l’ordre du jour », en faisant pleinement abstraction de la manière dont la « libération » de la dictature de Kadhafi s’est déroulée et du caractère de classe bourgeois et pro-impérialiste du gouvernement libyen de facto. De façon très problématique, certains analystes de la bourgeoisie ont le mérite d’avoir une vision beaucoup plus claire de ce qui se joue en Libye que celle que véhicule le parti. Sans détour, Richard Haas, ancien conseiller de Bush et partisan de l’envoi de troupes au sol pour faire régner l’ordre impérialiste dans la Libye post-Kadhafi souligne ainsi que les « 7.000 sorties des avions de l’OTAN ont joué un rôle central dans la victoire rebelle. L’intervention ‘humanitaire’ censée sauvée des vies soi-disant menacées a, de facto, été une intervention politique afin de mener à bien un changement de régime. C’est maintenant à l’OTAN de gérer sa victoire [11] ».
A la lumière de l’histoire du mouvement ouvrier et des révolutions du XXème siècle, sans aller plus loin même que les leçons que l’on peut tirer des soulèvements d’Europe de l’Est contre les régimes staliniens en 1989-1990 le renversement d’un gouvernement réactionnaire ou la chute d’une dictature ne signifie pas automatiquement une avancée pour la révolution ouvrière et socialiste, bien au contraire.
Dans le cas de la Libye, ne donner qu’une importance secondaire au fait que l’OTAN a été un acteur prépondérant dans le renversement du régime du Colonel est extrêmement dangereux. Cela alimente l’illusion selon laquelle les ennemis des peuples opprimés pourraient défendre leurs intérêts, du moins partiellement, ou qu’il pourrait y avoir unité d’action entre exploités, opprimés et l’impérialisme et ses laquais. Cela permet aussi de passer sous silence que le conflit libyen renforce une des limitations principales du printemps arabe, à savoir que la dimension anti-impérialiste des soulèvements a été largement secondaire [12] . Cette limitation ne dédouane pas pour autant les courants du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes, à commencer par l’extrême gauche, d’être à la pointe d’un soutien inconditionnel aux processus arabes, qui passe aussi par une dénonciation politique et pratique des crimes et des complicités de « son » propre impérialisme (ce qui a été largement absent en France depuis le début du soulèvement tunisien). Cette limite anti-impérialiste des processus arabes est d’ailleurs un des ressorts facilitant actuellement les politiques réactionnaires de contention du printemps arabe à travers les soi- disant « transitions démocratiques ». Enfin la victoire de l’OTAN en Lybie et les rodomontades de Juppé sur la question syrienne sont une occasion inespérée pour le régime Assad dans sa tentative de forcer le parallèle entre l’opposition populaire syrienne et le CNT afin de sous-tendre son discours contre toute ingérence étrangère.
Une victoire populaire contre Kadhafi était-elle possible ?
A la différence de ce qu’affirme Azeldin El Sharif, dont se fait l’écho Inprecor, la seule perspective pour la Libye n’était pas seulement « la résolution 1973 (…) au service du peuple libyen et de la protection des civils [qui] s’est heurtée à l’opposition de nombreux courants socialistes et de gauche à l’étranger [très minoritaires dans la pratique en France en tout cas !] qui pensent que le peuple libyen ne sait pas ce qu’il veut et qui ne proposent en contrepartie aucune alternative en termes de protection [13] ».
Il y avait une possibilité pour que le soulèvement populaire né à Benghazi le 17 février dans le sillage du printemps arabe et de la chute de Ben Ali et Moubarak s’étende à l’ensemble du pays et renverse de façon autonome la dictature de Kadhafi, ce qui aurait ouvert des perspectives bien différentes pour le pays. Dans un premier temps d’ailleurs, avant la reprise en main de la rébellion populaire par le CNT avec un programme économique et social calqué sur celui du Guide, le soulèvement de la jeunesse et les classes populaires avait réussi à secouer fortement le régime, jusqu’à Tripoli même. L’absence de rôle social du mouvement ouvrier organisé dans cette première phase du soulèvement, pire encore même, la violente mise au pas des travailleurs immigrés qui représentent la grande majorité du prolétariat en Libye, a compromis cette possibilité.
Comme le note Richard Seymour très justement, « la prépondérance d’élites relativement conservatrices et l’absence d’une force de pression à même de contrebalancer cet état de fait a déformé la rébellion. [Pour les représentants du CNT] la Libye n’était pas une société divisée par des lignes de classe dont beaucoup avaient tiré profit. Elle était uni contre un usurpateur (…) soutenu par des forces étrangères. Plus Kadhafi réussissait à stabiliser la situation [après la première phase de la révolte], plus [la direction du CNT et les « rebelles »] l’expliquaient en disant que ‘Kadhafi est en train de nous tuer avec ses Africains’. Une déformation supplémentaire advient avec l’alliance avec l’OTAN. La révolte de février a été le fait de centaines de milliers de personnes dans tout la Libye. Début mars le mouvement connaissait un reflux, des forces spéciales occidentales faisaient leur entrée en territoire libyen et des dirigeants importants de la rébellion faisaient appel à l’intervention étrangère. Tout d’abord isolés, [ces dirigeants] gagnaient en crédibilité à mesure où Kadhafi gagnait du terrain. Dans les faits, l’initiative passait [d’un mouvement de révolte] ayant une très large base populaire à un nombre relativement réduit de combattants armés sous la direction du CNT et de l’OTA. C’est à ce moment-là que l’armée rebelle a pris la relève des pogroms contre les travailleurs africains immigrés. Dans des conditions différentes peut-être l’unité entre les opprimés aurait pu être possible. Mais cela aurait rendu nécessaire une alliance beaucoup plus radicale qui aurait été potentiellement beaucoup plus dangereuse, tant pour ceux qui voulaient remplacer Kadhafi que pour le Guide lui-même. Dans l’état actuel des choses, la victoire des rebelles repose sur une défaite tragique. La dynamique émancipatrice originelle du 17 février repose, pour l’instant, sous les corps sans vie des travailleurs africains immigrés de Tripoli [14] ».
Pour un virage du parti à 180° sur le terrain de l’internationalisme révolutionnaire et de l’anti-impérialisme !
En dépit de cette victoire de l’impérialisme et d’une des fractions de la réaction bourgeoise locale au cours de ce premier acte de la guerre civile libyenne dont les combats semblent pour l’heure s’atténuer, on ne peut exclure qu’un bon nombre de contradictions affleurent prochainement au sein de la nouvelle élite dirigeante, plombant la « gouvernance » tant souhaitée par les impérialistes. Les aspirations des masses libyennes ne peuvent coïncider avec celles d’un gouvernement qui s’apprête à renforcer la soumission du pays aux multinationales. La nécessité de rétablir l’ordre au moyen de l’ancien appareil de sécurité kadhafiste, purgé de ses officiers les plus encombrants, pourrait également compromettre les chances de discipliner la population. Le nouveau pouvoir en place pourra toujours essayer de faire jouer le rôle de boucs-émissaires aux travailleurs immigrés qui ont été persécutés et massacrés pour certains ou qui ont dû fuir en masse comme le demi-million d’ouvriers égyptiens qui ne tarderont pas à revenir, il n’est pas dit que cette recette fonctionne à nouveau.
Autant la victoire actuelle de l’impérialisme et du CNT menace les processus révolutionnaires en cours en Tunisie et en Egypte, autant l’approfondissement de ces mêmes processus dépendent des contradictions qui surgiront du nouveau protectorat libyen où pourrait émerger une alternative de classe. En tant que marxistes révolutionnaires nous savons que c’est uniquement cette force sociale et sa capacité à combattre pour un programme indépendant ainsi que l’émergence révolutionnaire de la classe ouvrière et de la jeunesse du Maghreb et du Machrek qui permettra d’ouvrir le chemin de la révolution.
C’est en ce sens que l’extrême gauche, si elle entend se battre pour un programme réellement anticapitaliste et révolutionnaire, ne peut continuer à maintenir un silence complice alors que l’impérialisme est en train de refaire vivre la Libye à l’heure des protectorats. Cela nécessite une clarté programmatique que le NPA n’a pas, entretenant la confusion. Cela nécessite également une orientation internationaliste et anti-impérialiste qui a fait cruellement défaut au parti jusqu’à présent. On ne peut dire, comme le fait croire Yvan Lemaitre, « hors de Libye les puissances impérialistes ! » tout en affirmant que « la démocratie et la liberté ne pourront venir que de l’intervention directe de la population pour prendre en main sa révolution [15] ». Il n’y a pas révolution mais bien contre-révolution armée portée par les canons de l’OTAN et les armes légères des « rebelles ».
Thawra ! Hattâ Al-Nasr ! Vive la révolution ! Jusqu’à la victoire !
C’est en revanche de sa capacité à s’opposer à « son » impérialisme de la part du mouvement ouvrier et de la jeunesse que dépend pour partie le sort des processus révolutionnaires arabes, d’où l’importance de l’orientation que peuvent défendre les révolutionnaires. Cet anti-impérialisme et cet internationalisme relèvent non seulement du devoir politique élémentaire de tout anticapitaliste révolutionnaire conséquent mais découle également d’une nécessité stratégique. Il en va du rapport de force politique et social entre les classes populaires et la bourgeoisie dans les pays impérialistes qui ont été à l’initiative de l’intervention. On sait désormais clairement que Sarkozy ne se contentera pas simplement d’avoir une rue à son nom sur le front de mer à Benghazi mais fera tout son possible pour transformer cette victoire coloniale en un renforcement des positions de l’impérialisme français dans son arrière-cour semi-coloniale mais aussi, pour ce qui est de l’Hexagone, afin de consolider l’offensive que le gouvernement est en train de mener sur le front de l’austérité et de sa politique anti-ouvrière et antipopulaire.
C’est en ce sens aussi que le NPA a besoin d’un virage politique à 180°, sur le front de l’anticapitalisme révolutionnaire et de l’internationalisme, s’il veut être à la hauteur des enjeux de la situation actuelle, et non une pâle copie de l’ouvriérisme de LO et du réformisme verbeux de Mélenchon.
09/09/11
[1] Voir V. Duse et M. Georget, « A bas l’intervention des impérialistes et de la France en Libye ! », 20/03/11, BI du NPA,.
[2] Voir M. Cricco, F. Cresti, Ghedafi, i volti del potere, Carocci editore, Rome, 2011, p.122.
[3] Voir à ce sujet CCR, « Quatorze thèses sur le printemps arabe », Révolution Permanente n°1, juin 2011,.
[4] Voir V. Duse et M. Georget, art. cit.
[5] G. Achcar, « La ‘conspiration’ de l’OTAN contre la révolution libyenne », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.51.
[6] Voir notamment « Motion pour une campagne prioritaire contre les interventions françaises et impérialistes en Libye, en Côte d’Ivoire et ailleurs », motion présentée en mai au CPN,.
[7] « Soutien au peuple libyen contre la dictature », Communiqué du NPA du 18/03/11.
[8] « Kadhafi est tombé, aux populations de décider », Communique du NPA du 22/08/11.
[9] www.pstu.org.br/internaciona...
[10] Ibid.
[11] Voir R. Haas, « Libya now needs boots on the ground », Financial Times, Londres, 22/08/11,.
[12] Les manifestations spontanées devant le consulat israélien à Alexandrie et l’ambassade au Caire entre le 19 et le 22 août qui ont repris le 9 septembre montrent cependant que cette situation est loin d’être statique.
[13] J. Jaber, « Entretien avec A. El Sharif, La révolution vue de l’intérieur », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.45.
[14] Voir R. Seymour, « Libya’s spectacular revolution has been disgraced by racism »,.
[15] Y. Lemaitre, « Libye ; des ‘amis’ aux dents aiguisées… », TEAN n°114, 07/09/11.
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: Libye
@Vérié,
Voici l'original :
http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MF30Ak02.html
Ton article de boursorama, un article de Pepe Escobar (traduit en français et en espagnol).
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11180
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=135170
Alors j'en rajoute un autre qui me paraît tout aussi intéressante :
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10854
Et un autre de K. Habib - Le Quotidien d’Oran :
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11086
Voici l'original :
http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MF30Ak02.html
Ton article de boursorama, un article de Pepe Escobar (traduit en français et en espagnol).
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11180
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=135170
Alors j'en rajoute un autre qui me paraît tout aussi intéressante :
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10854
Et un autre de K. Habib - Le Quotidien d’Oran :
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11086
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Libye
Voila encore les "rebelles" a torturer les immigrés
ainsi que leur conception de la guerre...
Des bandits je vous dit!
Part d'un article du Figaro
Le journaliste témoin de ses actes racistes prends note avant que ces "courageux rébelles" prennet la fuite vers Misrata 250 kms plus loin!
Des "combattants" qui "honorent" bien leurs soutiens politiques.
ainsi que leur conception de la guerre...
Des bandits je vous dit!
Part d'un article du Figaro
Radio Kadhafi
Du même rond-point, la route qui part dans le dos des belles villas vers la médina est également l'objet de multiples combats. Mais sur cette voie qui devient bientôt parallèle à la route côtière, les rebelles ne font que très rapidement aller et venir, en tirant droit devant eux. « S'ils tirent sur les villas sur leur gauche, explique un combattant, ils risquent d'atteindre les thuwars qui viennent de la mer.»
Deux kilomètres avant ce rond-point, sur la voie rapide contournant Syrte, l'hôpital de campagne recueille les blessés. Les morts arrivent aussi, couverts par les «Allaho akbar» entonnés par les thuwars présents. Un homme qui vient de perdre son ami prie et pleure, agenouillé. Un autre prend l'assistance à partie : «Ce sont des civils qui ont bombardé nos combattants. Il faut tous les tuer. Il faut raser cette ville !»
La radio de Syrte continue de remonter le moral des kadhafistes. Elle égrène des témoignages. Un homme explique : «Ce sont les descendants des Italiens qui ont jadis envahi la Libye qui bombardent nos enfants avec les avions de l'Otan.»
Vers 17 heures samedi, une camionnette, transportant une dizaine d'Africains attachés et entassés sur la plate-forme arrière, file vers Misrata. Un pick-up identique s'arrête à la station-service, sur la base arrière de la rébellion. Sous une pluie de coups, ces hommes à la peau noire sont poussés sur la plate-forme grillagée qui devait initialement servir à entreposer du matériel. «Non, les journalistes ne sont pas autorisés à s'approcher», ordonne un thuwar, mitraillette en main. Un Arabe libyen, qui dit venir de Beni Oulid, l'autre ville, avec Sebha, tenue par les kadhafistes, est malmené sur le bord de la route. Celle-là même qu'emprunteront dans une heure les thuwars, les prisonniers, les blessés et les morts, pour gagner Misrata, 250 km plus loin.
Le journaliste témoin de ses actes racistes prends note avant que ces "courageux rébelles" prennet la fuite vers Misrata 250 kms plus loin!
Des "combattants" qui "honorent" bien leurs soutiens politiques.
Invité- Invité
Re: Libye
Il faut vraiement être stalinien pour appeler à lutter avec Kadhafi,
qui a pratiqué ces méthodes pendant des dizaines d'années,
pour préférer les tortionnaires aux peuples, choisir toujours entre la peste et le choléra,
sacrifier les peuples et la liberté.
qui a pratiqué ces méthodes pendant des dizaines d'années,
pour préférer les tortionnaires aux peuples, choisir toujours entre la peste et le choléra,
sacrifier les peuples et la liberté.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
Affabulation du plus haut comique
Se reporter aux communiqués du NPA contre l'intervention.
Se reporter aux communiqués du NPA contre l'intervention.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
Elquenosaltaesmomio a écrit:Voila encore les "rebelles" a torturer les immigrés
ainsi que leur conception de la guerre...
Des bandits je vous dit!
Part d'un article du Figaro
Un acte raciste ou un mauvais traitement infligé à des prisonniers quelle que soit leur couleur de peau ?
Le journaliste écrit en effet qu'un Arabe libyen a été "malmené" et son article laisse penser que les hommes noirs qui reçoivent une "pluie de coup" sont des mercenaires. Il écrit en effet qu'il y a à Syrte des "mercenaires étrangers khadafistes bien équipés" et ""Au rond-point, un rebelle ouvre une mallette remplie de cartes d'identité prises sur des ennemis. Parmi les libyens, il y a nombre de papiers soudanais et tchadiens".
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
Sur Youtube, on peut entendre (en arabe !) une engueulade au téléphone entre, parait-il, Ahmed Bani, le porte-parole militaire du CNT et un commandant d'une brigade de combattants venant de Misrata. Un résumé en anglais se trouve ici : http://leonorenlibia.blogspot.com/
Il n'est pas précisé comment cet enregistrement a été obtenu. Peut-être les kadhafistes disposent-ils encore du matériel d'écoute fourni par une entreprise française.
Parmi les points intéressants (selon le résumé en anglais que je ne peux pas vérifier) :
¤ confirmation de la présence de spécialistes étrangers sur le terrain (opérations spéciales et renseignement) ;
¤ le commandant de la brigade de Misrata reproche au CNT de Benghazi de les abandonner, de préférer parader : "un commandant comme vous devrait venir sur le terrain de bataille, et non aller parader à la télé ! Arrêtez de faire comme les Américains et les Français, comme Sarkozy et de parader pendant que la guerre est en cours. Venez sur le terrain de bataille".
¤ plus grave, il dit que les armes (et l'argent ?) que leur a envoyées le Quatar ne leur sont pas parvenues et il affirme qu'elles sont à Benghazi. "Il jure que ceux de Benghazi qui ont trahi la brigade de Misrata payeront le prix fort et que la révolution sera victorieuse avec ou sans eux".
Il n'est pas précisé comment cet enregistrement a été obtenu. Peut-être les kadhafistes disposent-ils encore du matériel d'écoute fourni par une entreprise française.
Parmi les points intéressants (selon le résumé en anglais que je ne peux pas vérifier) :
¤ confirmation de la présence de spécialistes étrangers sur le terrain (opérations spéciales et renseignement) ;
¤ le commandant de la brigade de Misrata reproche au CNT de Benghazi de les abandonner, de préférer parader : "un commandant comme vous devrait venir sur le terrain de bataille, et non aller parader à la télé ! Arrêtez de faire comme les Américains et les Français, comme Sarkozy et de parader pendant que la guerre est en cours. Venez sur le terrain de bataille".
¤ plus grave, il dit que les armes (et l'argent ?) que leur a envoyées le Quatar ne leur sont pas parvenues et il affirme qu'elles sont à Benghazi. "Il jure que ceux de Benghazi qui ont trahi la brigade de Misrata payeront le prix fort et que la révolution sera victorieuse avec ou sans eux".
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
Démission ou banqueroute?
Jusqu'à la fin le NPA est servi de supplétif à l'impérialisme français.
Un "vent de liberté souffle sur Tripoli" voila ce qui vont porter sur le front marqué au feu rouge les NPA; Quelle honte! Quelle capitulation de ces social impérialistes qui rigolent en plus de leur faillite.
Le POI et LO, un peu plus kautskien sont restés sur une "politique" de "ni Kadahfi ni les impérialistes" qui fait le jeu ...des impérialistes, tout contents de trouver une justification de leur agression parmi des "communistes révolutionnaires".
Et aujourd'hui ces partis que est ce qu'ils en disent? Rien , pas un mot malgré que les libyens se battent depuis un mois contre une agression caractérisée; quand on sait qu'il y des troupes au sol, qu'on continue les bombardements bien couverts par les "résolutions" de L'ONU, le "droit" international, et les "principes" d'autodétermination des peuples.
Une mascarade sinistre qui ne trompe personne sauf ceux qui veulent bien faire semblent d"appuyer les rebelles", soutenir "les anti Kadahfistes" et autres naïfs ou imbéciles sinon des traitres patentés et conscients.
Ils attendent au balcon que les impérialistes finissent avec le leader nationaliste pour pouvoir cacher la honte de leur position. Ils attendent que Sarkozy récolte les fruits de sa politique criminelle en Libye.
Pas une manifestation a été appelé par ces partis.
De la gauche institutionnelle il ne fallait pas compter et du PS au PC en passant par Mélanchon il se sont illustrés à appuyer cette grossière politique des canonnières.
Un 1914 en petit mais aussi grave politiquement.
De tels social traitres seront incapables d'orienter les masses en cas des batailles de classe en France, vu qu'au premier vent qui les a secoué un tout petit peu (leur impérialisme était le protagoniste principal de l'agression) ils ont pratiqué une politique capitularde totalement aux antipodes de celle de Lénine, des congrès de l'IC et de Trotski.
Une honte pour eux, des malédictions de la part de tous les anti impérialistes du tiers monde et des communistes qui restent dans ce monde.
Jusqu'à la fin le NPA est servi de supplétif à l'impérialisme français.
Un "vent de liberté souffle sur Tripoli" voila ce qui vont porter sur le front marqué au feu rouge les NPA; Quelle honte! Quelle capitulation de ces social impérialistes qui rigolent en plus de leur faillite.
Le POI et LO, un peu plus kautskien sont restés sur une "politique" de "ni Kadahfi ni les impérialistes" qui fait le jeu ...des impérialistes, tout contents de trouver une justification de leur agression parmi des "communistes révolutionnaires".
Et aujourd'hui ces partis que est ce qu'ils en disent? Rien , pas un mot malgré que les libyens se battent depuis un mois contre une agression caractérisée; quand on sait qu'il y des troupes au sol, qu'on continue les bombardements bien couverts par les "résolutions" de L'ONU, le "droit" international, et les "principes" d'autodétermination des peuples.
Une mascarade sinistre qui ne trompe personne sauf ceux qui veulent bien faire semblent d"appuyer les rebelles", soutenir "les anti Kadahfistes" et autres naïfs ou imbéciles sinon des traitres patentés et conscients.
Ils attendent au balcon que les impérialistes finissent avec le leader nationaliste pour pouvoir cacher la honte de leur position. Ils attendent que Sarkozy récolte les fruits de sa politique criminelle en Libye.
Pas une manifestation a été appelé par ces partis.
De la gauche institutionnelle il ne fallait pas compter et du PS au PC en passant par Mélanchon il se sont illustrés à appuyer cette grossière politique des canonnières.
Un 1914 en petit mais aussi grave politiquement.
De tels social traitres seront incapables d'orienter les masses en cas des batailles de classe en France, vu qu'au premier vent qui les a secoué un tout petit peu (leur impérialisme était le protagoniste principal de l'agression) ils ont pratiqué une politique capitularde totalement aux antipodes de celle de Lénine, des congrès de l'IC et de Trotski.
Une honte pour eux, des malédictions de la part de tous les anti impérialistes du tiers monde et des communistes qui restent dans ce monde.
Invité- Invité
Re: Libye
Vieille crapulerie stalinienne grotesque concernant le NPA,
voir ses communiqués
http://www.npa2009.org/search/node/libye
La dénonciation du l'intervention impérialiste par le NPA comme par LO et le POI son pourtant archi connus,
sauf de celui qui appelle à se mettre sous les ordres d'un boucher marionnette de l'impérialiste nommé Khadafi.
Il en reste encore pour nous distaire
voir ses communiqués
http://www.npa2009.org/search/node/libye
La dénonciation du l'intervention impérialiste par le NPA comme par LO et le POI son pourtant archi connus,
sauf de celui qui appelle à se mettre sous les ordres d'un boucher marionnette de l'impérialiste nommé Khadafi.
Il en reste encore pour nous distaire
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Kadhafi s'est-il transformé en l'homme invisible ?
Les documents Takieddine.
Livré par le clan Sarkozy, le 4×4 français qui protège Kadhafi (Mediapart)
18 SEPTEMBRE 2011 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
Mouammar Kadhafi, l'introuvable «leader» libyen, est-il encore protégé par la France ? C'est un détail que Nicolas Sarkozy n'a pas osé évoquer lors de son voyage «triomphal» à Tripoli la semaine dernière. Mis en examen mercredi dernier par le juge Renaud Van Ruymbeke dans l'affaire des ventes d'armes à l'Arabie saoudite et au Pakistan, Ziad Takieddine a fourni au régime lybien, en 2008, un 4×4 furtif fabriqué par la société française Bull-Amesys (ex-i2e) afin de sécuriser les déplacements de Mouammar Kadhafi. Un véhicule qui peut être aujourd'hui extrêmement utile pour la fuite du leader déchu.
La vente de ce matériel a bénéficié, dès 2007, de l'appui du ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, et de son directeur de cabinet d'alors, Claude Guéant. L'engin a finalement été livré à partir de 2008, avec le feu vert, cette fois, de l'Elysée.
Contrat à l'appui, Mediapart peut dévoiler les spécifications techniques de ce concentré de technologie livré aux Libyens, pour la somme de 4 millions d'euros. Il s'agit d'un 4×4 ML blindé de chez Mercedes équipé d'une cage de Faraday – qui protège les occupants des champs électriques extérieurs – et d'un dispositif électronique de brouillage capable de neutraliser toutes les fréquences radio dans un rayon de cent mètres autour du véhicule.
Depuis, l'électronique du 4×4 de Kadhafi est commercialisée par Bull-Amesys sous le nom de « système Shadow ». Il s'agit d'un brouilleur « intelligent (...) basé sur une technologie unique au monde », qui couvre à la fois « l'interception, le brouillage et la neutralisation » des engins explosifs télécommandés, peut-on lire dans un document de présentation d'avril 2011. Un matériel également « capable de détecter instantanément plus de 2.000 menaces ».
« Shadow est destiné aux forces armées et répond également aux besoins en matière de sécurité intérieure, signale Bull. Il permet non seulement la protection de passagers de véhicules et de zones critiques contre les engins explosifs télécommandés mais aussi l'identification de communications ennemies et le contrôle des radiocommunications. »
Shadow « n'émet que sur présence d'une menace et se reconfigure automatiquement en fonction de sa localisation – en tenant compte des plans de fréquence internationaux », précise encore Bull.
La mise au point de la voiture de Kadhafi n'a pas été sans frayeur chez Amesys. « On ne pouvait plus téléphoner au siège quand ils testaient le système: les portables ne fonctionnaient plus, se souvient un cadre. La voiture émet comme un four à micro-ondes à l'extérieur. Il ne vaut mieux pas s'en approcher. »
Des virements offshore pour Takieddine
Selon des documents en notre possession, la vente de ce véhicule a été l'un des volets du contrat d'ensemble de sécurisation du régime, « Homeland Security Program », signé en 2007 pour 26,5 millions d'euros, par Philippe Vannier, l'actuel PDG de Bull – alors dirigeant de la filiale Amesys –, grâce aux bons soins de M. Takieddine. Ce contrat inclut la vente d'équipements de cryptage des communications du régime (3 millions d'euros), mais aussi d'espionnage d'internet (12,5 millions d'euros).
Le 1er septembre, Amesys avait confirmé la vente d'un «matériel d'analyse portant sur une fraction de connexions internet existantes», mais avait aussitôt fermé son propre site commercial. Le site Amesys.fr est depuis ce jour officiellement « en rénovation ».
Ziad Takieddine, qui travaillait de concert avec Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l'intérieur puis secrétaire général de l'Elysée, a reçu 4,5 millions d'euros de commissions d'Amesys (ex-i2e) entre 2007 et 2008 pour ces ventes en Libye. En interne, Philippe Vannier a confirmé le paiement « de services commerciaux » effectués, selon lui, « dans la légalité ».
En réalité, ces versements, qui n'ont pas encore été retrouvés dans la comptabilité de l'entreprise, ont transité par les comptes de sociétés offshore, avant d'être reversés au nom de M. Takieddine, à la Al-Ahli international Bank de Beyrouth. S'agissant d'un pourcentage aussi élevé d'un contrat, ces « services commerciaux » devraient tomber sous le coup de la loi de juin 2000 qui sanctionne la corruption d'agents publics étrangers et prohibe ce type de commissions.
Livré par le clan Sarkozy, le 4×4 français qui protège Kadhafi (Mediapart)
18 SEPTEMBRE 2011 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
Mouammar Kadhafi, l'introuvable «leader» libyen, est-il encore protégé par la France ? C'est un détail que Nicolas Sarkozy n'a pas osé évoquer lors de son voyage «triomphal» à Tripoli la semaine dernière. Mis en examen mercredi dernier par le juge Renaud Van Ruymbeke dans l'affaire des ventes d'armes à l'Arabie saoudite et au Pakistan, Ziad Takieddine a fourni au régime lybien, en 2008, un 4×4 furtif fabriqué par la société française Bull-Amesys (ex-i2e) afin de sécuriser les déplacements de Mouammar Kadhafi. Un véhicule qui peut être aujourd'hui extrêmement utile pour la fuite du leader déchu.
La vente de ce matériel a bénéficié, dès 2007, de l'appui du ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, et de son directeur de cabinet d'alors, Claude Guéant. L'engin a finalement été livré à partir de 2008, avec le feu vert, cette fois, de l'Elysée.
Contrat à l'appui, Mediapart peut dévoiler les spécifications techniques de ce concentré de technologie livré aux Libyens, pour la somme de 4 millions d'euros. Il s'agit d'un 4×4 ML blindé de chez Mercedes équipé d'une cage de Faraday – qui protège les occupants des champs électriques extérieurs – et d'un dispositif électronique de brouillage capable de neutraliser toutes les fréquences radio dans un rayon de cent mètres autour du véhicule.
Depuis, l'électronique du 4×4 de Kadhafi est commercialisée par Bull-Amesys sous le nom de « système Shadow ». Il s'agit d'un brouilleur « intelligent (...) basé sur une technologie unique au monde », qui couvre à la fois « l'interception, le brouillage et la neutralisation » des engins explosifs télécommandés, peut-on lire dans un document de présentation d'avril 2011. Un matériel également « capable de détecter instantanément plus de 2.000 menaces ».
« Shadow est destiné aux forces armées et répond également aux besoins en matière de sécurité intérieure, signale Bull. Il permet non seulement la protection de passagers de véhicules et de zones critiques contre les engins explosifs télécommandés mais aussi l'identification de communications ennemies et le contrôle des radiocommunications. »
Shadow « n'émet que sur présence d'une menace et se reconfigure automatiquement en fonction de sa localisation – en tenant compte des plans de fréquence internationaux », précise encore Bull.
La mise au point de la voiture de Kadhafi n'a pas été sans frayeur chez Amesys. « On ne pouvait plus téléphoner au siège quand ils testaient le système: les portables ne fonctionnaient plus, se souvient un cadre. La voiture émet comme un four à micro-ondes à l'extérieur. Il ne vaut mieux pas s'en approcher. »
Des virements offshore pour Takieddine
Selon des documents en notre possession, la vente de ce véhicule a été l'un des volets du contrat d'ensemble de sécurisation du régime, « Homeland Security Program », signé en 2007 pour 26,5 millions d'euros, par Philippe Vannier, l'actuel PDG de Bull – alors dirigeant de la filiale Amesys –, grâce aux bons soins de M. Takieddine. Ce contrat inclut la vente d'équipements de cryptage des communications du régime (3 millions d'euros), mais aussi d'espionnage d'internet (12,5 millions d'euros).
Le 1er septembre, Amesys avait confirmé la vente d'un «matériel d'analyse portant sur une fraction de connexions internet existantes», mais avait aussitôt fermé son propre site commercial. Le site Amesys.fr est depuis ce jour officiellement « en rénovation ».
Ziad Takieddine, qui travaillait de concert avec Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l'intérieur puis secrétaire général de l'Elysée, a reçu 4,5 millions d'euros de commissions d'Amesys (ex-i2e) entre 2007 et 2008 pour ces ventes en Libye. En interne, Philippe Vannier a confirmé le paiement « de services commerciaux » effectués, selon lui, « dans la légalité ».
En réalité, ces versements, qui n'ont pas encore été retrouvés dans la comptabilité de l'entreprise, ont transité par les comptes de sociétés offshore, avant d'être reversés au nom de M. Takieddine, à la Al-Ahli international Bank de Beyrouth. S'agissant d'un pourcentage aussi élevé d'un contrat, ces « services commerciaux » devraient tomber sous le coup de la loi de juin 2000 qui sanctionne la corruption d'agents publics étrangers et prohibe ce type de commissions.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
Vraiment une belle brochure de ...saloperies.
D'abord on titre "Qui a gagné la guerre"? Pendant que la guerre continue...
Qui a intérêt à proclamer que la guerre est finie? Sarkozy.
Qui a intérêt de dire que la guerre d'indépendance nationale continue? Tous les communistes de par le monde.
Dans un autre article du journal du NPA (des longues tirades pour cacher l'appui donné au début par la plume de Achar par exemple) on trouve un dessin totalement collabo montrant deux infirmiers (l'impérialisme et le CNT, je ne vois pas d'autres dans la réalité, qui mettent une camisole de frorce à ...Kadahfi! Non pas à Sarkozy ou a Cameron, deux respectables démocrates il parait) Les principaux motifs de l’intervention militaire
Qu’est-ce qui a motivé, alors, l’intervention militaire en cours ?
cela continue par donner les "raisons de l'intervention"
Une simple question de politique interne française...La nécessité d'avoir une image plus démocratique devant les "bourdes" de MAM...Voila le genre des subterfuges minables qu'on doit lire dans cette presse. Et le pétrole?, et l'eau? et la position stratégique?, et la nécessité de porter un coup au révoltes arabes? et le soutient aux archi réactionnaires du CNT?.
Bien sur on peut dire qu'au NPA chacun dit ce que lui passe par la tête et qu'on peut toujours trouver tout et son contraire la dedans. Alors c'est la facile, si on est critiqué, on sort un autre "argument" même si la ligne générale a été dès le début de collaboration avec l’impérialisme français
L'article dans sa totalité dégueulasse est à consulter ici http://www.npa2009.org/content/libye%E2%80%89-les-tribulations-du-guide et ne fait que contribuer à la propagande anti Kadahfi se mettant en diapason avec la propagande impérialiste destinée à justifier l'agression.
Pas un mot sur la vrai nature du CNT (quelques vagues insinuations destinées à ne pas trop déranger des amis) , moins encore sur l'agression et cela à la fin juillet! Un article collabo comme on ne fait plus. bien sur aujourd'hui c'est à se réjouir "du vent de liberté qui souffle sur Tripoli"!
Ah les salauds qui se réjouissent du massacre d'un petit peuple, et de l'occupation d'un pays par les impérialistes.
Mais ce n'est pas encore gagné, et les peuples en lutte peuvent bien rabattre l'arrogance des impérialistes et de ses larbins de tout ordre.
D'abord on titre "Qui a gagné la guerre"? Pendant que la guerre continue...
Qui a intérêt à proclamer que la guerre est finie? Sarkozy.
Qui a intérêt de dire que la guerre d'indépendance nationale continue? Tous les communistes de par le monde.
Dans un autre article du journal du NPA (des longues tirades pour cacher l'appui donné au début par la plume de Achar par exemple) on trouve un dessin totalement collabo montrant deux infirmiers (l'impérialisme et le CNT, je ne vois pas d'autres dans la réalité, qui mettent une camisole de frorce à ...Kadahfi! Non pas à Sarkozy ou a Cameron, deux respectables démocrates il parait) Les principaux motifs de l’intervention militaire
Qu’est-ce qui a motivé, alors, l’intervention militaire en cours ?
cela continue par donner les "raisons de l'intervention"
L’initiative principale émanant du président français Nicolas Sarkozy – alors que les dirigeants états-uniens étaient plus sceptiques –, on peut raisonnablement penser qu’il s’agissait avant tout de gommer le désastre de la politique internationale française face au « printemps arabe ». Cela faisait suite aux « malheurs » politiques de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, prise la main dans le sac en offrant le « savoir-faire policier français » à la dictature tunisienne (11 janvier 2011), après avoir profité personnellement des largesses de l’oligarchie de Tunis. Le compagnon de l’ex-ministre, Patrick Ollier, était d’ailleurs connu pour être l’un des principaux lobbyistes français du régime libyen, au moins depuis l’année 2000. Face au risque d’être identifié, dans toute la région, à des régimes contestés et (pour certains) renversés, le pouvoir français a voulu reprendre l’initiative de façon spectaculaire. L’issue n’en est pas moins, aujourd’hui, très incertaine.
Une simple question de politique interne française...La nécessité d'avoir une image plus démocratique devant les "bourdes" de MAM...Voila le genre des subterfuges minables qu'on doit lire dans cette presse. Et le pétrole?, et l'eau? et la position stratégique?, et la nécessité de porter un coup au révoltes arabes? et le soutient aux archi réactionnaires du CNT?.
Bien sur on peut dire qu'au NPA chacun dit ce que lui passe par la tête et qu'on peut toujours trouver tout et son contraire la dedans. Alors c'est la facile, si on est critiqué, on sort un autre "argument" même si la ligne générale a été dès le début de collaboration avec l’impérialisme français
L'article dans sa totalité dégueulasse est à consulter ici http://www.npa2009.org/content/libye%E2%80%89-les-tribulations-du-guide et ne fait que contribuer à la propagande anti Kadahfi se mettant en diapason avec la propagande impérialiste destinée à justifier l'agression.
Pas un mot sur la vrai nature du CNT (quelques vagues insinuations destinées à ne pas trop déranger des amis) , moins encore sur l'agression et cela à la fin juillet! Un article collabo comme on ne fait plus. bien sur aujourd'hui c'est à se réjouir "du vent de liberté qui souffle sur Tripoli"!
Ah les salauds qui se réjouissent du massacre d'un petit peuple, et de l'occupation d'un pays par les impérialistes.
Mais ce n'est pas encore gagné, et les peuples en lutte peuvent bien rabattre l'arrogance des impérialistes et de ses larbins de tout ordre.
Invité- Invité
Re: Libye
Le 3 septembre...le 3 septembre!!! Gilbert Achard, ce collabo, qui a tribune ouverte dans le journal du NPa et dans son site interet se demande "qui sont ces CNT?"
Ce n'est pas un comble?
Il dit de ces archi réactionnaires et racistes anti ouvriers, qu'ils posent "des questions à l'OTAN" . Mais a t-on vu une collaboration plus patente, un cynisme plus grand que de cet individu qui ose dire que ll'OTAN, qui se sert depuis le début de ces bandits, se poserait des questions sur leur nature.
Voila le genre de saloperies que l'ont trouve chez le NPA sur cette question.
Pour les amateurs d'égouts voici le lien http://www.npa2009.org/content/la-question-%C3%A0-un-milliard-de-dollars-qui-sont-les-rebelles-libyens
Il y aurait des "libéraux, des anciens de Kadahfi et des régionalistes" qui veulent "Ce que nous pouvons réellement juger c'est le programme mis en avant par ce Conseil. En terme de programme politique, ce que nous voyons ressemble à une ébauche pour une transition démocratique. Ils veulent organiser des élections ; en réalité deux tours d'élection : une pour une assemblée constituante qui écrirait une constitution et une seconde, basée sur cette constitution, pour élire un gouvernement"
Voila. Juppé ne dit pas plus. Deux tours d'élection... et une collaboration directe avec son propre impérialisme.
Après il relativise la question du pétrole. Comme Juppé. Tout cela n'est qu'une aide aux rebelles pour mettre hors d'état de nuire un horrible dictateur peint avec les couleurs le plus sombres, Achar et le NPA soutenant les pinceaux et proposant une touche ici ou là.
Bref, marre de fouiller dans la poubelle.
Ce n'est pas un comble?
Il dit de ces archi réactionnaires et racistes anti ouvriers, qu'ils posent "des questions à l'OTAN" . Mais a t-on vu une collaboration plus patente, un cynisme plus grand que de cet individu qui ose dire que ll'OTAN, qui se sert depuis le début de ces bandits, se poserait des questions sur leur nature.
Voila le genre de saloperies que l'ont trouve chez le NPA sur cette question.
Pour les amateurs d'égouts voici le lien http://www.npa2009.org/content/la-question-%C3%A0-un-milliard-de-dollars-qui-sont-les-rebelles-libyens
Il y aurait des "libéraux, des anciens de Kadahfi et des régionalistes" qui veulent "Ce que nous pouvons réellement juger c'est le programme mis en avant par ce Conseil. En terme de programme politique, ce que nous voyons ressemble à une ébauche pour une transition démocratique. Ils veulent organiser des élections ; en réalité deux tours d'élection : une pour une assemblée constituante qui écrirait une constitution et une seconde, basée sur cette constitution, pour élire un gouvernement"
Voila. Juppé ne dit pas plus. Deux tours d'élection... et une collaboration directe avec son propre impérialisme.
Après il relativise la question du pétrole. Comme Juppé. Tout cela n'est qu'une aide aux rebelles pour mettre hors d'état de nuire un horrible dictateur peint avec les couleurs le plus sombres, Achar et le NPA soutenant les pinceaux et proposant une touche ici ou là.
Bref, marre de fouiller dans la poubelle.
Invité- Invité
Re: Libye
Pour une information différente :
http://resistencialibia.info/
http://resistencialibia.info/
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Libye
Elquenosaltaesmomio
Une simple question de politique interne française
Contrairement à toi, je pense que la politique intérieure française a joué un rôle important dans la décision de l'intervention impérialiste. Bien sûr, ce n'est pas la seule cause, car il a fallu que Sarko convainque Cameron et Obama ( Ce dernier ne semble pas avoir été très enthousiaste au départ...). S'il a été le premier à lancer ses bombardiers sur la Libye, il n'aurait pas pu le faire sans au moins le feu vert d'Obama.
Je vois deux autres causes :
-Donner un avertissement aux peuples de la région. Désormais, il faudra en passer par nous si vous avez envie de changer de dictateur. C'est nous qui décidons qui règne dans le coin.
-Le repartage du marché pétrolier, évidemment. Mais, sur ce plan, malgré les rumeurs sur les 35 % promis par le CNT, l'impérialisme français n'est pas du tout assuré d'un succès.
Les considérations de politique intérieure - et personnelle ! - de Sarkozy (conseillé par son gourou BHL) ont donc joué un rôle. L'impérialisme n'est pas une abstraction : il est représenté par des individus. Les décisions de ces individus sont évidemment en partie subjectives. Cette intervention a été un coup de poker. S'il n'y avait eu aucune chance d'y gagner quelque chose, bien sûr la grande bourgeoisie n'aurait pas laissé Sarkozy s'amuser avec "l'outil militaire". Sarkozy a parait-il consulté les patrons de Total - et probablement ceux de Bouighes et d'autres...
Les individus, rappelons-le, jouent un rôle dans l'histoire. Relis PLekhanov, camarade
Elquenosaltaesmomio.
__
Pour revenir à "la démission de l'extrême-gauche", je pense pour ma part qu'elle est en effet très regrettable, même si tes critiques des prises de position sont caricaturales. C'est déplorable qu'il n'y ait pas eu une seule manif unitaire contre l'intervention. Ca n'aurait pas arrêté le bras de l'impérialisme, mais ça aurait contribué à effacer les illusions de pas mal de gens de gauche et d'extrême-gauche sur le caractère de l'intervention.
Je ressens comme toi cette démission, mais je déplore aussi que tu n'arrives pas à poser les problèmes autrement que "Pour l'impérialisme ou pour Kadhafi" et que tu considères quiconque n'apporte pas son soutien à Kadhafi comme un traître social-impérialiste...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Plus que le déplorer, l'utile est de comprendre pourquoi il n'y a pas eu de telle manifestations...C'est déplorable qu'il n'y ait pas eu une seule manif unitaire contre l'intervention. Ca n'aurait pas arrêté le bras de l'impérialisme, mais ça aurait contribué à effacer les illusions de pas mal de gens de gauche et d'extrême-gauche sur le caractère de l'intervention.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Libye
On peut douter que ces gadgets vendus à prix d'or (noir) soient en mesure de protéger Kadhafi. Ne serait-ce que parce qu'on peut compter sur la DGSE pour les avoir farcis de puces permettant de neutraliser certaines fonctions, de localiser le véhicule etc. Les Mirages et missiles vendus à l'Irak comportaient ainsi des systèmes secrets afin qu'ils ne puissent pas servir contre l'aviation français et sans doute celle de l'OTAN.Kadhafi s'est-il transformé en l'homme invisible ?
Les raisons des difficultés de l'OTAN et du CNT à lui mettre la main dessus sont plutôt à rechercher dans l'étendue du territoire et le fait qu'il dispose d'une certaine base sociale, au moins tribale. des bruits ont couru aussi, selon lesquels Sarkozy, pour des raisons mystérieuses, protégerait le dictateur. Ca parait invraisemblable : son intérêt semble plutôt être de le tuer rapidement, non seulement pour assurer sa "victoire" mais pour éviter, s'il était fait prisonnier et jugé, qu'il parle un peu trop...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
L'origine de cette absence me semble claire : c'est la confusion politique d'une partie de l'extrême-gauche sur le caractère de cette intervention - comme en témoigne d'ailleurs ce forum. A la fête de l'Huma, sur un stand, on pouvait voir une grande banderolle assimilant le renversement de Kadhafi à ceux de Moubarak et Ben Ali. Pour croire que l'impérialisme allait voler à l'aide des révolutions arabes, il faut être très naïf et très influencé par la propagande du gouvernement...gérard menvussa a écrit:Plus que le déplorer, l'utile est de comprendre pourquoi il n'y a pas eu de telle manifestations...C'est déplorable qu'il n'y ait pas eu une seule manif unitaire contre l'intervention. Ca n'aurait pas arrêté le bras de l'impérialisme, mais ça aurait contribué à effacer les illusions de pas mal de gens de gauche et d'extrême-gauche sur le caractère de l'intervention.
Cela-dit, la plupart des guerres impérialistes, à leurs débuts, ont suscité des flottements dans le mouvement ouvrier et révolutionnaire. Ce n'est pas vraiment nouveau. Et leur nouveau camouflage - la guerre humanitaire - n'a visiblement pas été complètement pris en compte par l'ensemble de l'extrême-gauche, bien qu'il ne date pas de l'intervention en Libye...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Page 5 sur 33 • 1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 19 ... 33
Sujets similaires
» Libye
» Syrie
» La vérité sur la Libye
» A BAS L’INTERVENTION DES IMPERIALISTES EN LIBYE ! / Déclaration du CCI(t)
» Syrie
» La vérité sur la Libye
» A BAS L’INTERVENTION DES IMPERIALISTES EN LIBYE ! / Déclaration du CCI(t)
Page 5 sur 33
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum