Forum des marxistes révolutionnaires
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Syrie       Empty Syrie

Message  sylvestre Lun 21 Mar - 10:46

Non la vague révolutionnaire n'est pas épuisée !

http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/la-foule-incendie-le-siege-du-parti-baas-a-deraa-en-syrie_974283.html

La foule incendie le siège du Parti Baas à Deraa en Syrie

publié le 20/03/2011 à 17:25, mis à jour le 20/03/2011 à 23:43
Une foule de manifestants a mis le feu dimanche au siège du Parti Baas à Deraa dans le sud de la Syrie, ainsi qu'aux tribunaux de la ville, ont rapporté des habitants.

Au troisième jour de la contestation dans cette ville proche de la frontière jordanienne, les manifestants ont également incendié les filiales locales de deux entreprises de téléphonie, dont l'une, Syriatel, appartient à Rami Makhlouf, un cousin du président Bachar el Assad.

Deraa, qui compte dans les 75.000 habitants, est située à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Damas.

"Ils ont incendié les symboles de l'oppression et de la corruption", a expliqué un militant. "Les banques, aux alentours, n'ont pas été touchées", a-t-il ajouté.

Makhlouf, qui dirige plusieurs grandes entreprises, est sous le coup de sanctions américaines en raison de ce que Washington considère comme des actes de corruption et les manifestants, dimanche, l'ont traité de "bandit".

A la tombée de la nuit, les manifestants contrôlaient les vieux quartiers de Deraa, et dans le reste de la ville, on signalait une importante présence policière.

Le président Assad, qui est confronté à la première grande vague de contestation depuis son arrivée au pouvoir, a dépêché des représentants du gouvernement à Deraa pour apaiser la situation, mais des milliers de personnes sont descendues de nouveau dans les rues, dimanche, pour réclamer la levée de l'état d'urgence, qui est en vigueur depuis 1963 dans le pays.

Selon des habitants, un manifestant a été tué dimanche à Deraa par les forces de sécurité. Vendredi, on avait déjà déploré quatre tués et des dizaines de blessés parmi les protestataires.

"Non! Non à l'état d'urgence! Nous sommes un peuple épris de liberté", ont repris les manifestants.

Les forces de sécurité ont tiré dimanche des grenades lacrymogènes et une quarantaine de personnes, intoxiquées, ont dû recevoir des soins à la grande mosquée d'Omari, dans la vieille ville, ont rapporté des habitants.

"La mosquée est désormais transformée en hôpital de campagne. Les forces de sécurité savent qu'elles ne peuvent pas pénétrer dans la vieille ville sans que le sang coule à nouveau", a expliqué un habitant.

La Syrie vit à l'heure de l'état d'urgence depuis que le parti Baas, aujourd'hui dirigé par le président Assad, a pris le pouvoir à la faveur d'un putsch en 1963 et interdit toute forme d'opposition.

Vendredi, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des civils dénonçant la corruption et réclamant des réformes démocratiques.

Depuis lors, le pouvoir s'est employé à apaiser les tensions à Deraa en promettant de remettre en liberté 15 élèves dont les arrestations, pour avoir inscrit des graffiti en signe de protestation, ont contribué à grossir les rangs des manifestants.

La déclaration des autorités annonçant dimanche que ces élèves allaient recouvrer sous peu la liberté représente l'une des rares concessions faites par Damas aux manifestants.

Des dizaines de personnes arrêtées vendredi ont été relâchées, mais des dizaines d'autres sont encore derrière les barreaux, selon des militants.

Samedi, des milliers de personnes venues pleurer les victimes de la veille avaient appelé à une "révolution". Des représentants du pouvoir ont rencontré par la suite des notables de Deraa, qui leur ont remis une liste de doléances, parmi lesquelles la libération des prisonniers politiques.

La liste comprend également le démantèlement du siège de la police secrète à Deraa, le renvoi du gouverneur, un procès public pour les responsables de la tuerie de vendredi et l'abrogation de règles stipulant qu'il faut demander une autorisation à la police secrète pour vendre et acheter des propriétés.

La région tribale de Deraa abrite des milliers de déplacés chassés de l'Est de la Syrie, victime de graves pénuries d'eau.

Des manifestations pacifiques ont eu lieu depuis le début du mois en d'autres points de Syrie, à l'instar de ce qui s'est produit en Tunisie, en Egypte et dans d'autres pays arabes.

Des petites manifestations ont été signalées ces jours-ci à Homs, dans le centre du pays, ainsi que dans la ville côtière de Banias, où se trouvent deux raffineries de pétrole.

Une marche silencieuse réunissant 150 personnes a eu lieu cette semaine à Damas pour réclamer la libération de milliers de prisonniers politiques. Une militante de Deraa, Diana al Djaouabra, a pris part à cette marche et a été arrêtée pour atteinte au moral de la nation, de même que 32 autres protestataires, a déclaré un avocat.

Djaouabra, qui est issue d'une grande famille syrienne, plaidait pour la remise en liberté des 15 élèves arrêtés à Deraa. Une autre habitante de Deraa, Aïcha Aba Zeïd, a été elle aussi arrêtée voici trois semaines pour avoir exprimé des opinions politiques sur internet.

Avec Suleiman al Khalidi; Eric Faye pour le service français
Par Reuters
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Message  chejuanito Ven 22 Avr - 21:43

Bon alors, les tenants de la "guerre humanitaire" en Libye, c'est quoi le seuil pour que l'intervention impérialiste soit progressiste?
Parce que là, ça commence à devenir pas mal, non?
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Message  yannalan Sam 23 Avr - 10:21

A Hama en 1982, il y avait eu entre 15 et 30 000 morts...Policièrement c'est comme un régime stalinien : ou ça s'écroule façon DDR ou c'est Tien An Men.

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Syrie       Empty Vive l'insurrection syrienne.

Message  Eninel Sam 23 Avr - 10:57

chejuanito a écrit:Bon alors, les tenants de la "guerre humanitaire" en Libye, c'est quoi le seuil pour que l'intervention impérialiste soit progressiste?
Parce que là, ça commence à devenir pas mal, non?

Tout d'abord camarade Chéjuanito, fo arrêter de caricaturer la pensée des petits copains. Il n'y a aucun intervenants ouvriers sur ce forum marxiste qui sont des tenants du concept vaseux de "guerre humanitaire". Nous marxistes, nous parlons du concept de guerre réactionnaire ou de guerre progressiste, en réponse aux pacifistes qui rejettent le principe même de la guerre.

Pour ce qui est de la Libye, il ne s'agit pas d'une guerre juste et progressiste, mais d'une intervention militaire aérienne en vue de soutenir la révolution populaire en cours. Ce qui est juste et progressiste c'est la révolution libyenne, contre le régime Kadhafi, depuis belle lurette absolument pas anti-impérialiste, mais franquiste, à entendre le "Roi des Rois d'Afrique".

De la même manière, ce qui est juste et progressiste en Syrie, c'est le mouvement populaire insurrectionnel en cours. Tu t'interroges à juste titre sur le risque que les impérialismes se saisissent de ces troubles pour s'inviter aux festivités, et tu demandes comment les révolutionnaires doivent appréhender et approcher la difficulté ?

Pour l'instant les insurgés syriens ne demandent rien à personne. Les impérialistes seraient donc bien mal avisés à prendre une moindre initiative interventionniste. S'ils le faisaient, il est sûr qu'il serait de notre responsabilité de nous opposer.

Mais parbleu, s'il advenait que les insurgés syriens structurent leur révolution et acceptent l'émergence d'un espèce de Conseil Syrien Transitoire, ne commençons pas à chercher dans cette tête révolutionnaire, des poux.

Ce Conseil, si il existe un jour, appelera-t-il à l'aide ? Cette aide sera-t-elle débattue à l'ONU ? Je n'en sais fichtre rien, mais par contre ce que je sais, c'est qu'en Syrie (et en Iran) il y a un prolétariat puissant. Et le simple fait de l'existence de ces prolétariats, marque déjà une sacré différence d'avec ce qui se passe en Libye.

Conclusion: Yemen, Iran, Syrie etc. L'intervention impérialiste en Libye n'a pas, comme de grands révolutionnaires sur ce forum le redoutaient, cassait la dynamique du printemps arabe, mais au contraire semble faciliter son développement.
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Syrie       Empty Re: Syrie

Message  Roseau Sam 23 Avr - 14:52

L'intervention impérialiste en Libye

Et il l'appuie toujours.
Autrement dit, le combat contre l'impérialisme, contre les armées qui nous menacent partout,
c'est au choix.
Coincider avec BHL, appuyer une intervention impérialiste, en continuant (combien de temps ? ) à se dire MR,
contre toute la tradition et toutes les organisations ouvrières et anti-impérialistes, ça vous pose...
A défaut d'avant-garde, l'avant scène...

Revenons au sujet du fil et aux choses sérieuses: les impérialistes haussent le ton ce matin ou menacent. Nul doute que si la révolution aboutit à mettre leurs intérêts en cause, ils interviendront, comme en Libye, pour imposer un gouvernement à leur botte.
Sur la Syrie, quelques articles de fond:
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique57
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Syrie       Empty La nouvelle syphilis des progressistes.

Message  Eninel Mar 26 Avr - 7:45



Hugo Chavez soutient Bachar el-Assad
AFP
26/04/2011 | Mise à jour : 07:00 Réagir


Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a envoyé hier un message de soutien à son homologue syrien Bachar el-Assad, dans lequel il critique le "cynisme" de la communauté internationale qui, selon lui, veut intervenir militairement en Syrie. "Des terroristes se sont infiltrés en Syrie, provoquant de la violence et des morts, et une fois de plus le coupable (désigné) est le président sans que la moindre enquête n'ait été menée", affirme Hugo Chavez.

Allié de Bachar el-Assad en Amérique latine, le président vénézuélien dénonce par ailleurs la "folie impérialiste" de la communauté internationale qui, selon lui, cherche à attaquer militairement la Syrie sous prétexte de "défendre le peuple". "Quel cynisme. C'est çà l'impérialisme, la folie impérialiste", estime-t-il.

Le régime de Bachar el-Assad semble avoir opté pour la solution militaire afin d'écraser le mouvement de contestation sans précédent qui secoue le pays depuis six semaines et qui a déjà couté la vie à 390 personnes selon un bilan compilé par l'AFP à partir d'ONG étrangères et de militants syriens.

Fin février, Hugo Chavez avait également apporté son soutien au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, confronté selon lui à "une guerre civile". Il avait proposé en vain une médiation internationale pour trouver une solution pacifique à la crise en Libye.

Le chef de file de la gauche radicale d'Amérique latine avait ensuite prédit fin mars que la Syrie serait à son tour, après la Libye, la cible d'une "agression impérialiste" internationale.


Quel cynisme de s'extraitre comme cela de l'ordre mondial existant. Chavez, chef d'Etat bourgeois, est un élement constitué de ce monde fou. Chavez doit avoir bien peur que la jeunesse vénézuelienne se léve elle aussi, pour s'afficher ainsi !

Quelle honte de résumer le printemps arabe, le combat de la jeunesse et du peuple syrien entre autre, à une thése à la Kadhafi ( Ben ali et Moubarak avaient eux aussi fait de l'agitation sur le théme), selon laquelle des terroristes se sont infiltrés en Syrie, provoquant de la violence et des morts.

La violence est exclusivement la violence d'Etat, des chars et des forces militaires de Bachar El-Assad, face à une révolution populaire naissante.

Les morts ? Ah, des morts peuvent cacher un temps un mort, un autre mort ! Et ce mort c'est Chavez. Mort politique au nom de la défense de régimes bourgeois réactionnaires et sanguinaires. Si Staline a été la syphilis du mouvement ouvrier dans le passé, aujourd'hui Chavez et la syphilis du mouvement anti-impérialiste dans le monde !

Ne soyons donc pas étonné de retrouver sur ce forum les traces de cette idéologie spécieuse, transformant d'excellents militants ouvriers en France, les militants du NPA entre autre, en des pseudo militants anti-impérialistes couvrants en fait, la contre-révolution arabe et ses tenants.

Vive le soulévement du peuple et de la jeunesse syrienne !

Dégage Bachar !
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Message  Roseau Mar 26 Avr - 14:18


Ne soyons donc pas étonné de retrouver sur ce forum les traces de cette idéologie spécieuse, transformant d'excellents militants ouvriers en France, les militants du NPA entre autre, en des pseudo militants anti-impérialistes couvrants en fait, la contre-révolution arabe et ses tenants.
lol!
Qui a défendu Chavez ici sur ce coup là. Des noms, sinon affabulation, encore une...

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Message  gérard menvussa Ven 29 Avr - 20:14

plus sérieusement, un excellent article de "Global Voices" sur la situation à Deraa : ici
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Message  sylvestre Mer 18 Mai - 14:26

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/05/18/l-opposition-appelle-a-une-journee-de-greve-generale-en-syrie_1523604_3218.html

L'opposition appelle à une journée de grève générale en Syrie

Des Syriens fuyant les violences arrivent au Liban, le 14 mai.

Des Syriens fuyant les violences arrivent au Liban, le 14 mai.AP/

L'opposition en Syrie a lancé, mardi 17 mai, un appel à la grève générale pour mercredi, défiant une nouvelle fois le régime de Bachar Al-Assad, soumis à de plus en plus de pressions à l'étranger, les Etats-Unis annonçant des mesures "supplémentaires" dans les "jours à venir".

"Mercredi sera une journée de grève générale en Syrie", affirme un communiqué publié sur la page Facebook de The Syrian Revolution 2011, moteur du mouvement de contestation lancé à la mi-mars contre le régime. "Faisons de ce mercredi un vendredi [jour habituel de manifestations], avec des manifestations massives, pas d'école, pas d'université, pas de commerces ou de restaurants ouverts et même pas de taxis".

Le mouvement de contestation sans précédent du régime se poursuit malgré l'ampleur de la répression qui a fait, selon les ONG, entre 700 et 800 morts et entraîné au moins 8 000 arrestations.

"LES PIRES TACTIQUES DE SON ALLIÉ IRANIEN"

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a annoncé que "des mesures supplémentaires" seraient prises "dans les jours à venir" en réponse à cette répression. Elle a également accusé Damas d'avoir "adopté les pires tactiques de son allié iranien". Elle s'exprimait à l'issue d'un entretien avec la représentante diplomatique de l'UE, Catherine Ashton, qui a qualifié la situation d'"extrêmement alarmante".

Mme Ashton a dit s'être rendue à Washington afin de "discuter de ce que nous pouvons faire". "Il est extrêmement urgent que le gouvernement syrien agisse", a-t-elle dit, faute de quoi la communauté internationale envisagerait "toutes les options". Le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, a affirmé de son côté qu'une majorité était "en train de se dessiner" à l'ONU pour condamner la répression, en précisant qu'une menace de veto de Moscou et Pékin sur un texte existait toujours.

Les pays de l'Union européenne travaillent en vue d'élargir leurs sanctions contre le régime syrien à une dizaine de personnes dont le président Al-Assad, en raison de la répression, avec une décision attendue en principe lundi prochain. Des discussions en ce sens ont eu lieu mardi à Bruxelles entre les ambassadeurs des 27 Etats de l'Union, selon des sources diplomatiques.

L'UE a déjà imposé des sanctions (gel des avoirs, interdiction de visas d'entrée) à treize responsables syriens dont des membres de la famille du président, ainsi qu'un embargo sur les armes susceptibles d'être utilisées à des fins répressives.

HUIT CENTS MORTS

Sur le terrain, les autorités ont démenti l'existence d'une fosse commune à Deraa, ville du Sud où est née la contestation, admettant cependant que cinq corps y avaient été découverts. "Cette information est totalement fausse", a indiqué un responsable au ministère de l'intérieur cité par l'agence officielle SANA, parlant d'une "campagne calomnieuse (...) montées de toutes pièces".

SANA, citant un responsable local à Deraa, a indiqué que cinq corps avaient été découverts dans la ville dimanche et que le procureur local avait ouvert une enquête. L'agence ne précise pas comment les corps ont été découverts ni comment les personnes sont mortes. Le militant Ammar Qourabi, de l'Organisation nationale pour les droits de l'homme en Syrie, qui avait annoncé lundi de la découverte de la fosse commune, a indiqué mardi qu'une second fosse avait été mise au jour. "L'une contenait vingt-quatre corps et l'autre sept, dont les cinq mentionnés par les autorités ainsi qu'une femme non identifiée et son fils". Il a appelé les autorités à ouvrir une enquête. Rami Abdel Rahmane, de l'Observatoire des droits de l'homme syrien, installé à Londres, a lui insisté sur l'existence d'une seule fosse, contenant les cinq corps.

L'armée avait assiégé Deraa, située à 100 km au sud de Damas, le 25 avril pour mater la contestation, avant d'engager son retrait le 5 mai. Rami Abdel Rahmane a fait état, en outre, de l'arrestation dimanche d'un des chefs de file de la contestation, Anas Al-Choughri, dans la ville côtière de Baniyas (Ouest).

Plus de 800 personnes, dont des femmes et des enfants, ont perdu la vie lors de la répression et au moins 8 000 ont été arrêtées, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Le régime de Bachar Al-Assad attribue, pour sa part, ces troubles à "des groupes terroristes armés", dont certains sont à la solde de l'étranger.



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Syrie       Empty Le blog “Une lesbienne à Damas” était un faux

Message  gérard menvussa Lun 13 Juin - 18:04

13/06 12:44 CET
Activisme - Droits des homosexuels - Internet - Médias - Syrie
Le blog “Une lesbienne à Damas” était un faux

| |

La communauté homosexuelle syrienne est en émoi après avoir découvert que l’auteur d’un blog, prétendument écrit par une jeune lesbienne vivant à Damas, était en réalité l’oeuvre d’un Américain marié vivant en Ecosse.

Tom Macmaster est âgé de quarante ans et étudie actuellement à Edimbourg. Il a fini par admettre être l’auteur d’==Une lesbienne à Damas==, un blog dont le succès n’a cessé de croître depuis sa création en février dernier, à tel point qu’il avait attiré l’attention des média.

Dans le dernier post en date du blog, Tom Macmaster s’excuse pour l’usurpation d’identité mais indique que si “le narrateur est fictif, les faits sont vrais et ne dénaturent pas la réalité du pays”. Il ajoute : “Je ne pense avoir blessé personne”.

Mais les véritables militants homosexuels de Syrie sont furieux. Sur le site gaymiddleeast.com, Sami Hamwi et Daniel Nassar accusent Macmaster de mettre en danger la vie de vrais homosexuels syriens. “Cher M. Macmaster, honte à vous !” déclare Sami Hamwi. Il ajoute : “Des bloggers vivant en Syrie font tout ce qu’ils peuvent pour informer de ce qui se passe dans le pays et pour relayer des témoignages. Nous devons faire face à beaucoup plus de difficultés que tout ce que vous pouvez imaginer. Ce que vous avez fait a blessé beaucoup de personnes, nous a tous mis en danger. Nous, tous les militants LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres – NDLR), sommes désormais très inquiets.”

Daniel Nassar écrit : “A cause de vous, M. Macmaster, de nombreux militants de la communauté LGBT se sont retrouvés dans le viseur des autorités syriennes. Si vous saviez tout ce que ces militants, dont je fais partie, ont dû changer dans leur mode de vie afin de se protéger du mal qu’a fait votre mascarade…”

Le blog s’appliquait à décrire la vie d’Amina Abdallah Araf al Omari, lesbienne vivant en Syrie, pays qui interdit l’homosexualité. Courant juin, un texte, soit-disant posté par une cousine d’Amina, prétendait que cette dernière avait été enlevée par des hommes armés dans une rue de Damas. Des campagnes appelant à sa libération avaient été lancées sur divers réseaux sociaux. C’est à ce moment-là que les premiers soupçons concernant l’authenticité du blog se sont fait jour.

Il semblerait que Macmaster soit actuellement en congés en Turquie avec son épouse.
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Message  BouffonVert72 Lun 13 Juin - 18:29

Il y a peut-être plus important à poster qu'un canular à l'heure où il y aurait peut-être un début d'épuration éthnique ou un truc dans ce genre-là ! L'armée ratisse certains villages et raffle tous les hommes entre 18 et 40 ans ! L'armée a ordre de tirer sur des manifestants, y'aurait déjà 1300 morts, etc !



L'armée syrienne ratisse les environs de Djisr al Choghour

Par Khaled Yacoub Oweis | Reuters – il y a 2 heures 36 minutes

Agrandir la photo
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L'ARMÉE SYRIENNE RATISSE LES ENVIRONS DE DJISR AL CHOGHOUR

AMMAN (Reuters) - L'armée syrienne a arrêté des centaines de personnes lundi dans les villages proches de Djisr al Choghour, ville proche de la frontière turque désormais aux mains des forces du président Bachar al Assad, rapportent des habitants en fuite.

Près de 7.000 Syriens ont déjà quitté la région pour chercher refuge en Turquie voisine, et des milliers d'autres sont massés dans la campagne à proximité de la frontière.

La vague d'interpellations de lundi intervient au lendemain de l'assaut mené par les troupes gouvernementales, épaulées par des blindés et des hélicoptères, pour reprendre en main Djisr al Choghour une semaine après de violents affrontements qui auraient fait, selon les autorités, 120 morts parmi les membres de forces de sécurité.

Des habitants déclarent que ces combats ont opposé les forces loyalistes à des soldats qui s'étaient mutinés après avoir refusé de tirer sur les manifestants qui réclament la chute de Bachar al Assad, au pouvoir depuis 11 ans.

Arrivés près de la frontière turque, des réfugiés en provenance de Djisr al Choghour racontent que l'armée ratisse les villages à l'est de la ville et arrête par centaines les hommes âgés de 18 à 40 ans, selon une mécanique déjà à l'oeuvre dans d'autres localités au cours des dernières semaines.

POURCHASSES DANS LES BOIS

Selon l'un de ces réfugiés, prénommé Khaled, deux mosquées ont été endommagées par des tirs de blindés et les corps de trois habitants qui tentaient de fuir, un couple et un enfant, gisent sur une route à deux kilomètres au nord de la ville.

Moustafa, un maçon de 39 ans qui a pris la fuite dimanche, a vu neuf cadavres dans la ville-même et sept autres dans les faubourgs.

Ce bilan paraît relativement faible aux yeux d'un militant des droits de l'homme à Damas, qui redoute un nombre de victimes plus élevé étant donné les bombardements et les tirs à l'aveugle rapportés par des témoins.
Le principal groupe d'opposants syriens a estimé dimanche que la répression menée par le gouvernement syrien depuis le début de la contestation, à la mi-mars, a entraîné la mort de 1.300 civils. ()

Le gouvernement de Damas affirme que les manifestations participent d'une conspiration violente soutenue par des puissances étrangères.

Les unités de l'armée "ont pris le contrôle total de Djisr al Choghour et pourchassent dans les bois et les montagnes les derniers éléments des groupes terroristes armés", a rapporté dimanche soir l'agence de presse officielle syrienne.
Elle a ajouté qu'un soldat et deux "hommes armés" avaient péri dans des accrochages autour de la ville.

L'armée a dit avoir désamorcé des charges explosives sur les ponts et les routes qui mènent à Djisr al Choghour. Elle a également annoncé la découverte d'une fosse commune renfermant les corps mutilés de dix membres des forces de sécurité.

Damas ayant interdit le territoire syrien à la plupart des médias internationaux, il est difficile de vérifier les récits des uns et des autres.

MANIFESTATION DEVANT L'AMBASSADE TURQUE

Un homme se présentant comme un militaire ayant fait défection, dont les propos ont été diffusés sur internet et traduits par la chaîne britannique Sky News, a déclaré que les forces anti-gouvernementales avaient placé des pièges pour retarder la progression de l'armée et permettre aux habitants de prendre la fuite.

"Nous voulions faire sortir environ un dixième de la population. Les 90% restants avaient déjà réussi à s'enfuir", a déclaré cet homme, s'identifiant comme le lieutenant-colonel Hussein Harmouch, sur le site d'informations Ugarit News.

Des milliers d'habitants ont quitté Djisr al Choghour, une ville de 50.000 habitants située sur la route stratégique reliant Alep, la deuxième ville du pays, à Lattaquié, le plus grand port de Syrie, avant l'offensive lancée par l'armée dimanche aux premières heures.

La Turquie, qui a installé quatre camps de réfugiés à la frontière, s'est montrée de plus en plus critique à l'égard de Bachar al Assad ces dernières semaines.

Signe de tensions croissantes entre les deux pays voisins, des partisans du président syrien ont manifesté dimanche devant l'ambassade de Turquie à Damas après avoir défilé devant les ambassades de France et de Grande-Bretagne.
L'agence de presse Anatolie a déclaré que plusieurs protestataires avaient escaladé les murs d'enceinte et brandi le drapeau syrien. Les forces de l'ordre les ont empêchées d'amener le drapeau turc.

Une commission d'enquête officielle sur les événements a interdit de déplacement l'ancien gouverneur de Deraa, ville du sud du pays où les manifestations ont commencé le 18 mars dernier, rapporte lundi le journal à capitaux privés Al Watan.

Elle a assuré qu'il n'y aurait "aucune immunité pour les auteurs de crimes".

Jean-Stéphane Brosse pour le service français
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Message  gérard menvussa Lun 13 Juin - 19:16

Il y a peut-être plus important à poster qu'un canular

La raison pour laquelle ce "canular" n'est pas posté à la cafète c'est que cela montre bien le potentiel de manipulation de l'impérialisme en ces temps troublés. Mais comme Bouffon Vert n'y vois pas malice...
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Message  BouffonVert72 Lun 13 Juin - 21:02

Pour l'instant il n'y a pas vraiment de preuves comme quoi ce serait une manipulation de qui-que-ce-soit... Le type qui a fait le blog a l'air de dire que les éléments qu'il a donnés seraient vrais, que ce serait une sorte de transposition... Bon, on verra ça plutard...

Entre une pseudo-manip, et une guerre civile, je pense qu'il faut se concentrer sur l'essentiel...
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Message  BouffonVert72 Jeu 23 Juin - 1:22

http://www.XXXlefigaro.frXXX/international/2011/06/22/01003-20110622ARTFIG00636-bachar-el-assad-continue-a-tuer.php

Bachar el-Assad continue à tuer

Par Delphine Minoui
22/06/2011 | Mise à jour : 21:57

Syrie       4adb5984-9d09-11e0-8d6f-efb9e8270c2a
Manifestation contre le président syrien, lundi dernier à Daria, près de Damas. Crédits photo : HO/REUTERS

Des nervis du régime syrien multiplient les attaques contre les étudiants et procèdent à des rafles.

Syrie       Coeur-
C'est une machine à tuer qui a perdu ses freins. Trois mois après le début des manifestations antigouvernementales, les défenseurs des droits de l'homme sont unanimes : la violence perpétrée par le régime de Bachar el-Assad plonge, jour après jour, le pays dans une spirale répressive sans fin. Avant-hier soir, un nouveau cap a été franchi avec cette rafle menée par les miliciens «Shahiba» dans la cité universitaire de Damas. Le bilan est lourd : une centaine d'étudiants arrêtés, des dizaines de blessés et au moins seize jeunes hospitalisés pour fractures et brûlures - dont quatre dans un état grave. L'association indépendante Avaaz recense également un mort.

«Le régime vient de passer un nouveau cap en envoyant sciemment ses hommes de l'ombre, habillés en civil, pour terroriser les étudiants. Ce sont de vrais bataillons de la mort !» s'insurge Wissam Tarif, membre de l'organisation de défense des droits de l'homme Insan.

Selon plusieurs témoignages recueillis par Le Figaro, tout a commencé mardi par une minimanifestation dans l'enceinte universitaire pour protester contre le discours, lundi, de Bachar el-Assad. Puis, vers 21 h 30, les forces sécuritaires se mettent à encercler le campus avant de passer à l'assaut. Les chambres sont fouillées, les étudiants interrogés et les cartes d'identité saisies. La répression est sélective : sont prioritairement tabassés ceux qui sont originaires de Dera et Homs (deux villes particulièrement rebelles), les membres de la communauté kurde ainsi que les étudiants les plus actifs. Les coups sont particulièrement violents. «Ils tapaient les jeunes avec leurs kalachnikovs. Certains nous attaquaient avec des couteaux et des rasoirs, pour nous effrayer, ils tiraient en l'air », confie un des étudiants, par le biais d'une mauvaise connexion Skype.

Pour se protéger, il refuse de décliner son nom et sa ville d'origine. Selon Wissan Tarif, c'est la troisième fois que la cité universitaire de Damas est attaquée par les agents de sécurité syriens. «Jusque-là, les miliciens arrêtaient les étudiants pour les intimider, et puis ils les relâchaient au bout de quelques jours. Jamais ils ne s'en sont pris aussi violemment aux jeunes», dit-il.

D'après les comités de coordination locale, qui chapeautent les militants prodémocratie dans les villes syriennes, le campus d'Alep (Nord-Ouest) a, lui aussi, été visé. En outre, plusieurs perquisitions ont été effectuées dans le quartier de Roukn Addine, à Damas, ainsi que dans les villes de Deir ez-Zor et Tartous. Une mutinerie a également éclaté mardi après-midi dans la prison centrale de Hassaké (Nord-Est), après la promulgation d'une amnistie générale par le président Bachar el-Assad - qui n'incluait, en fait, que douze des quelque 2 000 détenus de ce centre de détention.

Damas bombe le torse

Toujours selon les associations indépendantes, qui s'efforcent de récolter le plus d'informations possible en l'absence de média indépendant sur place, cinq manifestants sont morts, mardi, en essuyant des tirs des forces de sécurité. Ce cycle infernal de violence a poussé, hier, les pays de l'Union européenne à conclure un accord politique pour étendre les sanctions contre le régime syrien à quatre entités liées aux militaires syriens et à sept personnes, dont trois Iraniens, impliqués dans la répression du mouvement de contestation. Mais Damas continue à bomber le torse. Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères, a rejeté «toute ingérence» dans ses affaires intérieures en accusant l'Europe de «semer le chaos». De plus, il a tenu des propos particulièrement virulents contre son homologue français, Alain Juppé, en l'accusant d'avoir des «illusions colonialistes», tout en appelant la Turquie à «revoir sa position» avec la Syrie.
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Syrie       Empty Une révolution en marche

Message  Roseau Mer 6 Juil - 19:59

http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1174
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Message  BouffonVert72 Ven 15 Juil - 23:19

Malgré les morts, la contestation s'étend en Syrie

Par Khaled Yacoub Oweis | Reuters – il y a 2 heures 6 minutes

AMMAN (Reuters) - La Syrie a été le théâtre vendredi des plus importantes manifestations depuis le début, en mars, du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad, dont les forces de sécurité ont abattu au moins 20 contestataires pour cette seule journée, ont rapporté des témoins et des opposants.

Malgré une répression ayant coûté la vie à 1.400 civils depuis mars, selon le bilan des opposants, des centaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues après les prières hebdomadaires et la contestation semble désormais avoir atteint Damas, pourtant plus aisée et mieux quadrillée par l'appareil de sécurité.

Encouragés par cette évolution, les opposants restés en Syrie et ceux vivant en exil devraient tenter de se structurer samedi en créant un Conseil national de 75 membres.

"Il s'agit des plus grandes manifestations à ce jour. C'est un défi lancé ouvertement aux autorités, notamment quand on voit la forte affluence enregistrée pour la première fois à Damas", a déclaré Rami Abdelrahman, directeur de l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme.

La police n'a pas hésité à tirer à balles réelles sur la foule à Damas et dans ses faubourgs, où 11 personnes ont été tuées, ainsi qu'à Deraa, berceau de la contestation dans le sud de la Syrie, où l'on déplore quatre morts, ont rapporté des témoins et des militants de l'opposition. Trois autres personnes ont été tuées par balles dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, et deux autres à Homs.

Un témoin dans le quartier damascène de Roukn al Dine a rapporté que des centaines de jeunes hommes masqués et armés de bâtons et de pierres avaient affronté les forces de sécurité en scandant "A bas, à bas Bachar al Assad".

FOULE IMMENSE À HAMA

Un autre témoin interrogé par téléphone et se trouvant dans le centre de la capitale syrienne a déclaré: "Nous nous trouvons à Midane et ils nous tirent dessus avec des grenades lacrymogènes, les gens scandent des slogans."

A Hama, grande ville où en 1982 le régime baassiste a durement réprimé un soulèvement, une foule immense s'est rassemblée sur la place centrale, place de l'Oronte, en scandant: "Le peuple veut le renversement du régime!", pouvait-on voir sur des vidéos. La présence de blindés aux entrées de la métropole n'a pas dissuadé les contestataires de descendre dans les rues.

Au moins 350.000 personnes ont manifesté en outre dans la province orientale de Daïr az Zour, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Bien qu'étant le coeur de la modeste industrie pétrolière syrienne, la province de Daïr az Zour est l'une des régions les plus pauvres de ce pays de 20 millions d'habitants. Cette zone désertique souffre de pénuries d'eau depuis six ans, phénomène dû essentiellement, selon des experts, à une mauvaise gestion et à la corruption ambiante.

Parallèlement à cette répression, Bachar al Assad a promis d'engager des réformes et lancé un "dialogue national", qui a été boycotté par ses principaux opposants.

"Les autorités sont en train de réagir au refus de l'opposition de participer au dialogue que le régime souhaitait mettre en place pour couvrir ses meurtres", a déclaré Louay Hussain, personnalité de l'opposition restée à Damas et interrogée au téléphone par Reuters.

UN CONSEIL NATIONAL D'OPPOSANTS

Des opposants ont prévu d'organiser une conférence samedi à Istanbul, en coordination avec une autre réunion d'opposants prévue à Damas.

Radouane Ziadeh, l'un de ces opposants, a déclaré à Reuters que cette conférence déboucherait sur l'élection d'un Conseil national de 75 membres, dont 50 issus de l'opposition restée en Syrie et 25 de celle en exil.

"C'est la première fois que nous aurons un dialogue commun (entre) l'opposition en Syrie et les Syriens exilés", a-t-il dit d'Istanbul.

La communauté internationale, dont la Turquie voisine, a mis en garde Bachar al Assad contre toute répétition des massacres commis à l'époque de son père, Hafez el Assad, qui avait réprimé dans le sang un soulèvement fondamentaliste à Hama, y faisant alors dans les 30.000 morts.

Les ambassadeurs des Etats-Unis et de France se sont rendus à Hama vendredi dernier. Trois jours plus tard, leurs missions diplomatiques étaient attaquées par des partisans du régime. Personne n'a été tué dans ces attaques, qui ont été condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

"Nous disons que la Syrie ne peut pas revenir en arrière, qu'Assad a perdu sa légitimité aux yeux de son propre peuple", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors d'une conférence de presse à Istanbul.

Eric Faye et Bertrand Boucey pour le service français
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Syrie       Empty Plus d'un million de Syriens manifestent

Message  BouffonVert72 Ven 22 Juil - 20:54

http://www.liberation.fr/monde/01012350451-syrie-debut-des-manifestations-contre-le-regime-dans-plusieurs-villes

22/07/2011 à 13h06 (mise à jour à 19h31)

Plus d'un million de Syriens manifestent


Syrie       1311357010


Plus d'un million de Syriens ont manifesté vendredi contre le régime de Bachar al-Assad, principalement à Hama et à Deir Ezzor, mais huit civils ont été tués dans la dispersion de rassemblements, ont annoncé des militants.

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte mi-mars, les Syriens étaient appelés à manifester à la sortie des mosquées, après la prière hebdomadaire. Selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 1,2 million de personnes ont répondu à l'appel à Hama (centre) et à Deir Ezzor, près de la frontière irakienne.

«A Deir Ezzor, ils étaient plus de 550.000 à la fin de la manifestation, et à Hama, ils étaient plus de 650.000», a-t-il assuré, précisant que les forces de sécurité étaient absentes dans ces deux villes.

-> Sur cette vidéo diffusée par le réseau SNN (l'une des principales sources de vidéos sur internet), on voit les habitants de Hama, rassemblés place de l'Oronte, revêtus de noir, blanc et rouge, les couleurs du drapeau syrien:

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Lkmi571GvsU

La télévision publique syrienne a démenti une telle mobilisation, affirmant que seulement 2.000 personnes avaient participé à la manifestation à Deir Ezzor. Les restrictions à la circulation imposées par les autorités syriennes n'ont pas permis à l'AFP de vérifier ces informations de manière indépendante.

Selon M. Abdel Rahmane, les manifestants ont scandé des slogans contre le régime et exprimé leur solidarité avec les villes assiégées par les forces de sécurité, en particulier Homs (centre), théâtre de violences meurtrières depuis une semaine.

Dans cette ville située à 160 km au nord de Damas, plus de 25.000 personnes se sont rassemblées vendredi dans le jardin al-Oulou, dans un quartier majoritairement sunnite, tandis que d'autres quartiers étaient toujours assiégés par les forces de sécurité, selon l'OSDH.

Et les violences n'ont pas cessé vendredi: «Deux manifestants ont été tués par les tirs des forces de sécurité qui ont dispersé des manifestations» à Homs, a déclaré Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme.

Plus au nord, «deux manifestants ont été poignardés devant la Mosquée Amné à Alep (nord) par des miliciens fidèles au régime qui ont pénétré dans la mosquée et attaqué» les fidèles, a-t-il ajouté, précisant que des dizaines d'autres manifestants avaient été blessés ou interpellés.

Il y a eu aussi deux morts et plusieurs blessés à Mleiha, dans la province de Damas, un autre mort à Aazaz, dans la province d'Alep, et un manifestant tué dans le village de Kfar Rouma, dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon les militants.

Mobilisation dans la capitale

A Damas, où seize manifestants avaient été tués le vendredi précédent par les forces de sécurité, des milliers de militaires ont été déployés tôt vendredi matin, isolant le quartier de Roukn Eddine où vit une importante communauté kurde.

Des milliers de personnes ont cependant manifesté dans la capitale après la prière du vendredi. Ils étaient environ 5.000 dans le quartier Midane et des milliers d'autres sont sortis de trois mosquées du quartier Hajar al-Assouad en scandant des slogans réclamant la liberté.

A Douma, une localité à 15 km de Damas où les communications téléphoniques et l'électricité étaient coupées selon un militant, les forces de sécurité quadrillaient le marché et la place de la Grande Mosquée. «Beaucoup d'habitants ont quitté la localité de crainte d'arrestations arbitraires», selon l'OSDH.

Des centaines de manifestants ont défilé dans les localités kurdes du gouvernorat d'Hassaké (nord-est), ainsi qu'à Soueida (sud) et plus de 12.000 personnes ont manifesté à Idleb (nord-ouest), selon des militants.

«Nous ne nous tairons pas sur la servilité, ni sur l'injustice, ni sur le despotisme, quel que soit le prix», ont scandé des jeunes manifestants à Jablé, sur la côte.

A Deraa (sud) où est née la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad le 15 mars, des agents de sécurité étaient déployés autour des principales mosquées mais «des jeunes ont défilé dans la rue al-Koussour et des tirs nourris ont été entendus», a déclaré M. Abdel Rahmane.

Dans leurs appels à manifester, les militants de la page Facebook «Syrian Revolution 2011» avaient dédié la journée à Homs. Dans cette ville, au moins 54 personnes ont péri depuis samedi, touchées par des tirs de l'armée ou tués dans des affrontements entre opposants et partisans du pouvoir, selon des militants.

Parallèlement, les Comités de coordination de la Révolution syrienne, qui chapeautent les manifestants, ont mis en garde les Syriens contre les tentatives du régime d'«attiser» le confessionnalisme.

«Le régime criminel au pouvoir en Syrie va continuer de provoquer les dissensions confessionnelles. Il planifie des assassinats et des explosions» contre des communautés particulières. «(... Il) va continuer d'armer certains habitants de la communauté alaouite (à laquelle appartient M. Assad), en leur faisant croire qu'ils sont menacés», ont-ils dénoncé dans un communiqué.

(Source AFP)

D'autres infos :

http://www.liberation.fr/monde/01012349317-face-aux-armes-un-million-de-syriens
http://www.liberation.fr/monde/01012350485-allez-degage-bachar-la-chanson-de-la-revolte-syrienne
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Syrie       Empty Re: Syrie

Message  gérard menvussa Lun 15 Aoû - 17:15

Syrie : « Ce soulèvement est une révolution « spartacussienne », une révolution d’esclaves contre leurs maîtres »
YAZBEK Samar, AYAD Christophe
13 août 2011



Interview. Samar Yazbek, auteure syrienne, membre de la communauté alaouite, plusieurs fois arrêtée pour ses prises de positions anti-Al-Assad.

Samar Yazbek, 41 ans, est l’une des écrivains les plus importantes de sa génération en Syrie. Auteure de quatre romans (dont l’Odeur de la cannelle, bientôt traduit en français), elle tient une chronique dans le quotidien panarabe Al-Hayat. Issue d’une grande famille alaouite, la communauté du clan Al-Assad, elle est très active depuis le début de la révolution syrienne. Cela lui a valu plusieurs arrestations, dont elle a fait le récit poignant dans un texte inédit que Libération a publié mercredi [1]. De passage à Paris, elle témoigne.

Christophe Ayada – Après tant d’années de dictature, la révolution syrienne vous a-t-elle surprise ?

Samar Yazbek – Oui et non. Non parce que cela fait plus de quatre décennies que le peuple syrien est humilié, qu’il vit sous la coupe des services de renseignements. Ces derniers temps, ils ne se contentaient plus de contrôler la société, mais régentaient l’ensemble de la vie des citoyens. On ne jouit d’aucune liberté d’expression ou d’opinion en Syrie. Même pour voyager à l’étranger il faut disposer d’une autorisation. Ce pays ne connaît aucune vie politique. Nous vivons sous le régime du parti unique. C’est un régime militaire, pas une république. Tout cela n’est pas nouveau, mais tout cela s’est accumulé. Seulement, au temps de Hafez al-Assad, il n’y avait ni télévision par satellite, ni Internet, ni Facebook, ni YouTube. La peur paralysait les gens. Le régime pouvait réprimer une ville, une région, sans que cela se sache. D’autant que Hafez al-Assad bénéficiait d’un consensus international : Américains et Israéliens le voyaient comme nécessaire à l’équilibre régional.

Qu’est-ce qui a changé avec Bachar al-Assad ?

Avec lui, le régime est familial, clanique. Rami Makhlouf, le cousin germain du Président, contrôle 60% de l’économie syrienne. Il y a bien eu une ouverture économique, mais elle n’a profité qu’à certaines familles. Ce soulèvement est une révolution « spartacussienne », une révolution d’esclaves contre leurs maîtres. Les nouveaux médias et moyens de communication ont permis la formation d’un début d’opinion publique dans tout le monde arabe, y compris en Syrie. Une nouvelle génération de jeunes éduqués, qui commençaient à se mobiliser pour les droits de l’homme, a très vite organisé des sit-in de soutien aux révolutions en Tunisie et en Egypte. Immédiatement réprimés. Le 16 mars, des intellectuels et des parents de détenus ont tenu un rassemblement devant le ministère de l’Intérieur, avant d’être brutalement agressés par la police et les chabbiha [milices de civils armés prorégime, ndlr]. Là-dessus ont éclaté les événements de Deraa, où des jeunes enfants ont été arrêtés pour des graffitis antirégime. Lorsque les parents sont allés voir le gouverneur, Atef Najib, un cousin du Président, il leur a répondu : « Oubliez vos enfants, faites-en d’autres ! Et, si vous ne savez pas comment faire, amenez-nous vos femmes ! ». Cela a été l’étincelle.

Quand avez-vous compris que c’était une révolution ?

C’est une vraie révolution, qui a débuté dans les campagnes, une révolution des marginaux et des oubliés. Le régime a réprimé et tué d’autant plus facilement qu’il considérait que ces gens-là étaient le lumpen. C’est seulement après que les intellectuels ont suivi. Je me suis rendue dans la plupart des villes qui ont manifesté, à Deraa, à Banias, à Lattaquié, à Douma [banlieue de Damas, ndlr]. Dès le début, les slogans étaient identiques, alors même qu’il n’y avait encore aucune coordination. Les gens voulaient que cesse l’intervention permanente des services de sécurité dans leur vie quotidienne. Ça a commencé par des revendications sociales et de dignité. Ce n’est qu’au bout d’un mois, après tout le sang versé, que sont apparus les slogans appelant à la chute du régime.

Quand l’armée est entrée en action, à Deraa, fin avril, avez-vous pensé que c’était la fin du mouvement ?

Au début, j’avais toujours peur que la répression vienne à bout de la contestation. Mais c’est là qu’il y a eu un miracle syrien : alors que Deraa était occupé par les tanks et que la ville vivait un carnage, une coordination s’est mise en place afin que, partout ailleurs, on manifeste en solidarité avec Deraa. Le régime s’est mis à tuer partout. Il y a eu des initiatives dont on n’a pas entendu parler hors du pays : des médecins sont venus à Deraa, depuis Damas et d’autres villes, en secret. Les jeunes des comités de coordination ont créé de toutes pièces une véritable contre-société.

Les deux principales villes du pays, Damas et Alep, n’ont pas encore vraiment basculé dans la contestation. Pourquoi ?

D’abord, c’est là que se concentrent les classes sociales qui ont le plus profité du régime. Mais, si elle voit que ses intérêts sont menacés, la bourgeoisie marchande finira elle aussi par prendre position contre les Al-Assad. Or le pays traverse une crise économique très grave. La deuxième raison, c’est que tous les lieux publics sont occupés par les forces de sécurité afin d’empêcher le moindre rassemblement. Le pouvoir est obsédé par ces deux villes. Il y a quotidiennement des petites manifestations dans la capitale, mais qui sont tuées dans l’œuf. Une fois, nous avons voulu organiser une marche de femmes dans le quartier de Sahet Arnous, à Damas. Nous nous étions passé le mot pour ne pas être repérées : ni Facebook, ni mail, ni textos. Nous étions 80 à 90. En cinq minutes, nous nous sommes retrouvées entourés de policiers et de chabbiha, qui nous matraquaient.

Le régime essaie d’attiser les antagonismes confessionnels. Est-ce que cela marche ?

On ne peut pas nier que le fait confessionnel existe, mais, pour l’instant, il n’a pas dégénéré en guerre civile, bien que le régime fasse tout pour. Il y a eu quelques vengeances mais, au vu de l’ampleur des exactions gouvernementales, ce sont des actes isolés. Je suis originaire de Jibla, un village mixte sunnite-alaouite tout près de Lattaquié [dans l’ouest du pays, ndlr]. Le jour où les forces de sécurité ont tué onze sunnites, elles sont allées dans les quartiers alaouites en disant aux habitants de se protéger parce que les sunnites allaient se venger. Des armes ont été vendues aux alaouites par les chabbiha et le résultat, c’est que Jibla est coupé en deux.

Qui sont les chabbiha ?

Ce sont des milices composées de jeunes alaouites qui sont nées dans les années 80, dans l’entourage familial de Hafez al-Assad. Elles sont d’une fidélité absolue au régime. Leurs membres sont rémunérés pour leurs basses besognes, ils travaillent de manière coordonnée avec les moukhabarat [les services de renseignements, ndlr], la police et l’armée. Ce sont eux qui font le sale boulot.

Que pense la communauté alaouite, à laquelle vous appartenez, tout comme le clan Al-Assad ?

La majorité est solidaire avec les Al-Assad. Ils pensent qu’ils vont payer si jamais le régime chute, alors même qu’ils n’en ont pas profité. Il y a une mémoire profonde des persécutions passées et de l’exploitation dans laquelle vivait la communauté alaouite. Mais, dans l’élite, des jeunes participent aux comités de coordination de la révolution, en particulier à Lattaquié. Quant aux chrétiens, ils sont en retrait : la plupart d’entre eux ont peur de la majorité musulmane et restent sensibles à la propagande du régime sur l’infiltration de groupes salafistes [fondamentalistes sunnites] dans les manifestations.

Vous-même, vous avez été arrêtée…

Oui, d’abord il y a eu des campagnes contre moi sur Internet. J’ai été arrêtée à plusieurs reprises. Comme je suis une auteure connue en Syrie et que j’appartiens à une grande famille alaouite, ils n’ont pas osé me garder. Mais, à chaque fois, j’ai été emmenée les yeux bandés et interrogée, menacée, pendant plusieurs heures. Comme ils ne pouvaient rien me faire, ils ont voulu que je voie ce qui arrivait à ceux qui sont arrêtés et torturés. Ils voulaient que je prenne position contre la révolution. Comme ça n’a pas marché, ils ont cherché à me décrédibiliser. Des tracts anonymes ont été distribués dans mon village, me qualifiant de « traître » et appelant à me tuer. Des alaouites ont commencé à m’appeler pour me menacer. C’est ce qui m’inquiète, plus que les arrestations. A la cinquième convocation par les moukhabarat, je suis passée dans la clandestinité. Au moment du soi-disant dialogue national, début juillet, le pouvoir a annoncé que tout le monde était libre de voyager, même les opposants, j’en ai profité pour quitter le pays.

Pensez-vous retourner en Syrie ?

Bien sûr, c’est mon pays. Les gens meurent là-bas, j’y pense tous les jours. Je ne suis pas en exil.

Le régime a levé l’état d’urgence et autorisé le multipartisme. Qu’en pensez-vous ?

C’est de la poudre aux yeux. De vraies réformes signifieraient la fin du régime. Si jamais des élections libres avaient lieu en Syrie, le régime de Bachar al-Assad serait fini. Si le pouvoir croyait dans les réformes, il aurait arrêté de tuer son propre peuple.
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Message  Roseau Dim 4 Sep - 15:57

Ghayath Naisse, in International Viewpoint
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?page=backend
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Message  Copas Dim 4 Sep - 18:36

Roseau a écrit:Ghayath Naisse, in International Viewpoint
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?page=backend

Gayath Naisse est très optimiste sur le triomphe de l’insurrection et son caractère révolutionnaire. c'est ce qui ressort des conversations que nous avons eu.
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Message  gérard menvussa Sam 10 Sep - 22:10

Ce qui se passe en syrie n'intéresse personne Et pourtant...

Problèmes et perspectives du soulèvement en Syrie
KAILEH Salameh
7 septembre 2011


La révolution en Syrie a trois mois et elle s’est considérablement étendue depuis son début à Deraa. Elle englobe aujourd’hui la plupart du territoire syrien, mais elle se concentre de façon notoire dans les campagnes plus que dans les villes, même si des villes importantes comme Homs Hama, Lattaquié, Deraa et Dir Ezzor en sont partie prenante, et que certains groupes confessionnels n’ont pas encore franchi le pas par peur ou hésitent, ce qui contribue à l’affaiblir ou à retarder sa victoire.

De prime abord, notons que le soulèvement est survenu « avant son heure » dans la mesure où la libéralisation ne s’est généralisée en Syrie que depuis quelques années. C’est pourquoi il est « prématuré », mais il est arrivé, ce qui n’a pas manqué de générer des problèmes qu’il faut évoquer. Nous avons dit « avant son heure » bien que l’ouverture économique ait imposé la liberté des prix et partant, la sujétion du citoyen aux cours mondiaux des marchandises alors que les salaires sont bas et augmentés de façon marginale. En dépit de la marche arrière de l’Etat en matière de recrutement, particulièrement dans l’enseignement et la santé et dans les investissements, l’Etat a continué de brasser de nombreux fonctionnaires. Le secteur public est resté négligé sans pour autant être liquidé. Et c’est ainsi que des couches sociales comptent sur l’Etat en dépit de la faiblesse de leurs salaires. L’exaspération croissante, qui s’exprimait par des situations d’agitation et de plaintes, n’est toujours pas parvenue à briser l’état actuel de révérence par l’affrontement avec le pouvoir.

Nous relèverons que l’ouverture économique qui s’est généralisée depuis la fin de la première décennie du vingt et unième siècle a entraîné le déclin des industries considèrées comme le patrimoine du pays, telles que les industries textiles. De même l’agriculture a décliné, il y a eu perte des marchandises comme le coton ou le blé. Voilà pourquoi le mouvement a commencé et s’est étendu plutôt dans les campagnes que dans les villes, de Deraa et des campagnes proches de Damas vers Banias, Idleb et Jisr Echoughour jusqu’à Kameshli, une situation qui rappelle ce qui s’est passé en Tunisie où le soulèvement est parti des campagnes et est arrivé dans les villes et a triomphé.

Plus de 80% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, que ce soit à cause du chômage ou de la faiblesse des salaires, mais le pourcentage de ceux qui vivent dans une misère extrême, les chômeurs (dont le pourcentage est de 30%) et ceux qui vivent dans une crise sont moins nombreux. Le mouvement met en relief le déclin des campagnes de même que le déclin des industries dans certaines villes seulement. Et on relèvera que la situation des couches moyennes urbaines n’a pas atteint le niveau d’une crise profonde, une partie d’entre eux vivant convenablement, tandis que d’autres combattent la pauvreté. D’autres encore ont profité des mutations économiques des dernières années qui ont débouché sur la centralité des services, des nouvelles technologies, de l’immobilier, du tourisme et des banques, et certaines catégories professionnelles n’ont toujours pas participé au mouvement.

C’est cette situation qui fait que la première étincelle de Deraa ne s’étend pas rapidement au reste de la Syrie comme cela a été le cas en Tunisie par exemple ou encore au Yémen. Et peut-être que tout cela ne se serait pas produit si la question de Deraa était survenue dans une situation arabe figée. Car les revendications avait déjà été posées et avaient été réglées dans le « calme ». Les revendications des populations de Deraa concernaient la région elle-même, la terre dominée par les profiteurs du pouvoir ainsi que l’arrestation et la torture des enfants, et elles ont entraîné la mise à l’écart du gouverneur et du responsable de la sureté politique, ceux là même qui avaient tenté de la régler par le dialogue avec le pouvoir, en vain. Nous devons y voir le reflet de la situation révolutionnaire arabe, qui a commencé en Tunisie et est arrivée en Egypte, a explosé au Yémen et en Libye pour y déboucher sur une révolution.

La répercussion s’est opérée à deux niveaux :

Le premier est le caractère « jeune » des révolutions en Tunisie, en Egypte et au Yémen, ce qui est naturel dans des sociétés où la jeunesse représente 60% de la société et qu’une partie importante y est au chômage. La situation est identique en Syrie, aussi le mouvement des jeunes des pays arabes a eu de l’écho auprès de la jeunesse syrienne qui a réagi aux événements en Egypte, en Libye et au Yémen et a commencé à songer à se mettre en mouvement en Syrie. D’où les appels à manifester qui ont fleuri ici et là, puis l’appel à la manifestation du 15 mars, puis à la solidarité avec les personnes arrêtées le 16 mars, et enfin les appels aux manifestations du vendredi 18 mars.

Le second niveau : le pouvoir a tiré les leçons des succès des révolutions en Tunisie et en Egypte. Il a déduit que ce succès était dû à la licence octroyée au mouvement de se déployer et d’aboutir à des rassemblements publics. Aussi on a prévu une stratégie basée sur la nécessité d’écraser toute velléité de rassemblement et tout mouvement dès son début. Cette stratégie reposait sur l’utilisation de la violence extrême tout de suite. C’est pourquoi les revendications des habitants de Deraa se sont heurtées à la violence dès qu’ils se sont rassemblés le vendredi 18 mars. Des secteurs de l’armée, les unités spéciales et la quatrième brigade sont intervenues et il y a été fait usage de balles réelles immédiatement.

Cette réponse à eu l’effet contraire à celui escompté par le pouvoir : les protestations se sont intensifiées à Deraa et dans tout le Hauran et la région est devenue incontrôlée et, pour la jeunesse motivée, c’était une cause à soutenir, entraînant l’extension du mouvement à Banias, Douma et des régions rurales de Damas et Lattaquié. Les réactions violentes du pouvoir n’ont fait qu’étendre le mouvement à Homs, et Dir Ezzour puis à Kamechli, Hama, Idleb et à la campagne d’Alep, enfin à toutes les campagnes syriennes, tout cela en trois mois à partir du 15 mars.

Cette extension est lente par rapport à ce qui s’est passé en Tunisie surtout (puisque la situation égyptienne est différente), et cela montre que l’exaspération est lente par rapport à ce qui s’est passé en Tunisie surtout (puisque la situation égyptienne est différente), et que l’exaspération n’était pas la même dans toute la Syrie. La campagne était la plus lésée et la plus frustrée du fait du déclin agricole des trois dernières années. Les ouvriers eux, n’ont pas participé au mouvement même si certains ont pu participer à titre individuel aux manifestations. Le mouvement est toujours faible dans les zones de concentration ouvrière et les couches moyennes urbaines, même si certains participent à titre individuel là aussi, et tout cela a des répercussions sur le mouvement lui-même et impacte négativement son extension.
La logique de l’extension du soulèvement

Nous avons indiqué que les appels à manifester avaient commencé le 15 mars (certains avant même sur une base confessionnelle glauque) et le soulèvement a vraiment démarré le 18 mars à Deraa avec la réponse sauvage du pouvoir. Le pouvoir a riposté aux protestations populaires par le recours aux unités spéciales et à la quatrième brigade, aux tirs sur les manifestants pour les écraser de peur que le mouvement ne s’étende. Pourtant, le résultat en a été le contraire à celui escompté : Deraa et tout le Hauran se sont soulevés.

La solidarité avec Deraa est devenue l’objectif de la jeunesse qui a appelé à manifester dans plusieurs régions et aux protestations ont répliqué la violence et la sauvagerie du pouvoir, mettant en branle d’autres régions, Douma et Banias notamment, où s’est transférée la violence du pouvoir, et qui sont devenues matière à propagande et à solidarité avec Deraa. De là le soulèvement s’est inscrit dans une démarche de solidarité réciproque.

Le pouvoir pouvait alors se concentrer sur une région après l’autre et garder sa force, ne mettant en branle qu’une force de répression limitée, transportable d’un lieu à l’autre. Ce passage d’une région à l’autre était rendu possible par la lenteur mise par le mouvement à s’étendre. Pourtant la violence sauvage n’arrêtait pas la mobilisation, même dans les villes et les régions « sacrifiées », et au contraire le soulèvement gagnait de nouvelles régions sans perdre en force dans les régions « écrasées » par le pouvoir, -autant dire que la répression n’arrêtait pas la révolution mais contribuait à l’étendre.

Les forces du pouvoir ont encerclé Deraa, Douma et Banias, puis Homs et Tell Kalakh, Muzaamiat, Daria, Telbisseh, Rostan, puis Hama, Maamarat Ennooman, Idleb et enfin Jisr Echoughour. Elles tuaient sans hésitation et démolissaient sans état d’âme. Et le mouvement continuait de s’étendre, de nouvelles régions s’y agrégeant chaque semaine et de nouveaux participants s’y inscrivant dans chaque région, en dépit de la répression sanglante des forces du pouvoir, qui donnaient l’ordre de tirer sans sommation et du recours aux snippers et aux miliciens.

Si la lenteur de l’extension avait mis en relief la discontinuité de l’exaspération elle avait donné latitude au pouvoir pour réprimer région par région, toutefois sans parvenir à arrêter le mouvement dans les régions « sinistrées », la détermination restant intacte même après cette violence sauvage.

L’extension lente, donc, a permis au pouvoir cette violence réitérée dans les villes et localités, mais l’extension est permanente, et la peur ne pénètre pas dans les cœurs de la jeunesse révolutionnaire. Tout ceci conduira à une explosion généralisée qui ne permettra pas aux forces du pouvoir de contrôler la situation. La situation avait entraîné des slogans relatifs au principe de solidarité avec les villes assiégées, et a caché les revendications essentielles pour lesquelles les gens se mobilisaient. C’est devenu manifeste, comme si le sujet était un défi du peuple envers le pouvoir « pour la liberté et la dignité », car la protestation est apparue comme le prolongement de l’oppression du pouvoir sur les citoyens, et qu’elle prolongeait la violence et la sauvagerie, et non pas comme le fait que les jeunes paupérisés, vivant une situation de misère à cause du chômage et les bas salaires, et l’impossibilité de d’étudier et de se soigner, la solidarité était alors une façon de briser le mur de la peur qui les avait habité pendant des années. L’audace des habitants de Deraa a suscité l’audace des habitants des autres régions et a débouché sur une révolution globale qui a imposé la réalisation d’un changement par la chute du régime, la chute du régime s’imposant comme le slogan de base après le déploiement de violence à Deraa, slogan se généralisant avec l’extension permanente de la révolution.

Si l’on revient à la comparaison avec la Tunisie (dont la situation est plus proche de celle de la Syrie que la situation en Egypte, en matière de répression et de refoulé du passé) nous notons une différence entre une société exaspérée au point qu’une explosion rapide a imposé la chute du président en moins d’un mois tandis que le fait que l’exaspération n’ait pas atteint son stade ultime en Syrie a donné une extension lente, qui a besoin de « stimuli », comme la solidarité avec les Syriens des villes en proie à une violence intense. Mais cela a conduit à ce que le pouvoir concentre sa violence, la déplace d’une région à une autre, et cela a entraîné aussi un brouillage des slogans, une prolongation dans le temps et à des milliers de martyrs et de blessés, ainsi qu’à des centaines de milliers d’arrestations. Pourtant, il faut noter que la violence de l’explosion tunisienne a imposé une évolution de l’armée (qui était marginale sous Ben Ali) contre le président. Le changement s’est imposé changement à partir de son renvoi. En revanche en Syrie, nous nous trouvons en face d’un attachement d’une partie des forces armées et à leur défense du régime, facteur qui tend à prolonger le conflit comme nous l’avons vu au Yémen.

A partir de cela, il nous faut rechercher les problèmes survenus afin d’envisager le processus à même de se développer dans le soulèvement pour qu’il triomphe.
A propos des slogans

En Tunisie, la révolution a commencé par des slogans revendicatifs à propos de l’emploi et des salaires pour évoluer et déboucher sur le slogan de la chute du régime, après que le mouvement venant des campagnes ait touché la capitale. En Egypte, l’appel à la grève du 25 janvier comportait des revendications minimales concernant les salaires, le droit au travail et la dissolution de l’assemblée du peuple et du conseil, ainsi qu’un Etat civil, mais le succès a conduit à transformer rapidement le slogan populaire vers « le peuple veut la chute du régime » dès le 28 janvier, tandis qu’en Libye et au Yémen, le mouvement a exigé dès le début la chute du régime.

En revanche en Syrie, le brouillage est apparemment important. La manifestation du 15 mars a lancé le slogan « Allah, la Syrie, la Liberté et c’est tout » qui a été répété à Deraa pour une période et dans d’autres villes et puis est passé au second plan, – à Deraa qui revendiquait sur la base de problèmes locaux spécifiques. Nul doute que le slogan était confus pour une série de raisons, la première en étant que ce slogan était une réplique à la devise du pouvoir « Allah, la Syrie, Bachar, et c’est tout », les réactions entraînant toujours des confusions, la plus importante étant de riposter au discours du pouvoir jusque dans les slogans au point que cela finisse par suggérer qu’il n’y a pas de revendications, sinon que le peuple veut la chute du régime, slogan qui a commencé à s’imposer, quoique lentement. Ensuite, ce slogan a donné l’impression que le mouvement avait un caractère religieux, d’autant plus si on le lie à la sortie des mosquées le vendredi pour les manifestations. Les incidences formelles doivent trouver des solutions. Troisièmement il s’est concentré sur la liberté « et c’est tout », tandis que les problèmes des 80% de la société ne sont pas la liberté seule, mais plus fondamentalement l’absence d’emploi (le chômage) et la baisse des salaires, le déclin de l’enseignement, les atteintes à sa gratuité qui font qu’il est réservé à une élite, le déclin de la santé, et partant le coût des soins dans des conditions de vie difficiles. Sans parler des difficultés du logement et du mariage. La liberté n’est donc pas la seule revendication, ni la première. Elle sera une revendication des classes populaires révoltées le temps de ressentir leur besoin de se mobiliser pour défendre leur existence équivalant à la mort du fait de la situation que nous venons d’évoquer.

Si la jeunesse était motivée, certains d’entre eux luttant pour la première fois et d’autres en lien avec des partis de l’opposition, elle a lancé le slogan le 15 mars (peut-être sous influence de partis de l’opposition), le slogan de Deraa est devenu un défi à la répression violente exercée par le pouvoir le 18 mars. Mais les événements ont évolué vers des slogans affirmant la solidarité avec Deraa lors de manifestations, qui de modestes au départ, se sont intensifiées dans certaines régions. Et la répression brutale à Deraa a conduit le slogan « Le peuple veut la chute du régime » à devenir le slogan essentiel, qui s’est déplacé à travers les autres régions du fait de la violence du pouvoir. Et il semble bien que cette violence ait empêché toute solution médiane ou revendication de réforme. Cela a entraîné le succès du slogan, qui est devenu central lors de toutes les manifestations.

Les autres slogans étaient des ripostes au discours du pouvoir qui a représenté le mouvement comme celui de groupes salafistes, et a évoqué des opérations « terroristes » et l’usage d’armes. Le pouvoir a fait aussi le lien entre le mouvement et un « complot étranger » (américain, cela va sans dire). C’est pourquoi il y a eu des slogans tels « Ni salafisme, ni terrorisme, la révolution est la révolution de la jeunesse » ou encore « Ni salafisme, ni Frères, Ni Rifaat ni Khaddam », et « Ni l’Amérique, ni l’Iran », tout en se concentrant sur la chute de Bachar ou en évoquant la corruption de Rami Makhlouf.

On a continué de scander le slogan de la liberté, plus comme une réponse à la répression et aux assassinats que comme doté d’une signification claire. De même, le slogan de la solidarité avec les villes assiégées ou en proie aux bombardements et aux assassinats, est toujours de mise jusqu’à aujourd’hui, avec des allusions à la démocratie parfois ou encore à un Etat civil.

On peut donc répertorier les slogans de la manière suivante :

- Une partie centrée sur la chute du régime, le départ du président ou sa chute, ou les slogans approximatifs en fonctions des variantes régionales ;

- Une partie reprenant des expressions religieuses, telles « Allah est le plus grand », « Nous irons au paradis »

- Une partie affirmant la solidarité avec les villes et les régions

- Une partie exigeant la liberté

- Une partie, plus minoritaire, exprimant des revendications locales, économiques, ou contre la corruption.

- Une partie enfin, limitée, s’affirmant comme nationale (la question du Golan)

Cet état de fait ne contribue pas à expliciter l’objectif de la révolution, à part la chute du régime, le slogan qui n’a toujours pas fait consensus dans toutes les manifestations et qui effraye des secteurs de la société qui ne participent pas encore à la révolution. Il est confus dans une certaine mesure car il rend toute revendication relative au niveau de vie, à un Etat civil ou à la démocratie, comme en retrait par rapport à l’objectif essentiel. D’autant plus qu’il est lié au slogan de la liberté, concept qui ouvre un horizon illimité et partant, un non sens. Quelle est l’alternative au régime quand le slogan parle de chute du régime ? Ne faut-il pas qu’il y ait réalisation des revendications des classes populaires qui portent la révolution ? Cela ne serait le fait que de forces politiques ayant des programmes explicites, et qui s’opposent en général aux revendications populaires qui ont fait éclater la révolution.

Brandir le slogan de la chute du régime ne doit pas évincer les revendications de bases des forces de la révolutions, les travailleurs, les paysans et les couches moyennes, sinon les objectifs de ces derniers seront déçus et cela conduira à une nouvelle révolution. C’est pourquoi il faut identifier les slogans qui sont l’expression des revendications de la révolution, ou encore identifier quelles sont les revendications, afin qu’il soit clair que le chute du régime vise à leur réalisation et non pas à ce que les courants fondamentalistes ou libéraux n’en récoltent les fruits.

Dans tous les cas de figure, on s’achemine vers le changement, mais dans quelle perspective ?
Le mouvement et les particularismes confessionnels

J’ai indiqué que l’exaspération sociale n’était pas complètement achevée, et qu’elle était inégale d’une région à l’autre, et partant, que le mur de la peur ne s’était pas brisé partout et que les miséreux vivaient dans l’angoisse sans pouvoir la laisser éclater. Peut-être que le statut de régime « objecteur » joue un rôle pour expliquer la crainte de l’explosion, car la question est reliée à celle de la nation, bien que la « conscience générale » soit bien consciente que le problème n’est pas relatif au régime qui a réduit à néant l’explosion, car la question est reliée à celle de la nation, bien que la « conscience moyenne » soit bien consciente que le problème n’est pas relatif au régime qui a décimé l’intérieur au nom de l’affrontement avec l’Etat sioniste sans rien réaliser à ce niveau-là contre cet ennemi, et même sans épargner aucun effort pour négocier avec lui et lui faire des concessions. De même, la situation en Irak et la crainte d’une intervention étrangère ont contribué à la confusion de ces couches sociales par crainte du chaos et des conflits confessionnels.

C’est pourquoi l’exaspération n’a pas débouché sur une explosion comme en Tunisie ou en Egypte. D’une part, la crise économique est récente, d’autre part, elle ne s’est pas approfondie au point de toucher toute la société, enfin, l’état de la région a ceint le combat de craintes quant à la décision de rentrer en rébellion et de briser le mur de la peur.

C’est pourquoi le combat s’est initié en réaction à la violence du pouvoir qui répondait à une question locale qui a rapidement « percé l’abcès » des populations paupérisées et sous le slogan de la solidarité avec Deraa, puis avec Douma, Banias, Homs, Hama et Jisr Echoughour, etc.., mais cela a contribué à créer des « justifications » au retard de secteurs sociaux, et la « sortie des mosquées » indiquait qu’il s’agissait d’un combat fondamentaliste, d’autant plus qu’il s’accompagnait de slogans religieux, tels « Allah est le plus grand » ou « Nous irons au paradis », etc.… sans parler du fait que le combat se déplaçait vers des régions sunnites, et dans la campagne (pourtant deux grandes villes sunnites, à savoir Damas et Alep, n’avaient toujours pas bougé), et il est apparu que les « minorités » étaient immobilisées par la peur et commençaient à croire les histoires servies par le pouvoir. Elles se sont repliées sur elles-mêmes, dévorées par l’appréhension, influant sur les événements, leur imposant du retard à parvenir à leur terme.

Ces craintes ont été alimentées par le discours de l’opposition à l’étranger et de sites prétendant parler de la révolution (comme la révolution syrienne contre Bachar), et par des opposants adulés par les chaînes satellitaires. Leur confessionnalisme était évident et mettait en exergue que la révolution était une révolution de la « sunna » contre le pouvoir « alaouite » et fonctionnait sur cet air-là. Cela a aidé le pouvoir à renforcer les craintes au sein des secteurs sociaux dont il était vital qu’il soit au centre du combat, à savoir les plus pauvres et les plus marginalisés, et les plus exploités. Et en dépit de leur vécu, leurs craintes ont été créées du fait qu’ils comptaient sur le pouvoir.

Tout ceci était évidemment insuffisant pour insuffler la peur, mais cela à contribué à retarder la fin de l’appréhension d’une confrontation avec le pouvoir, d’autant que la révolution pâtissait de son incapacité à mettre en exergue les problèmes essentiels des exploités, et ceux de tous les paupérisés, qui se sont mis en branle sur des slogans qui n’étaient pas leur expression, puisque l’affrontement avec le pouvoir avait transformé la question en une question de chute du régime et que le slogan de la liberté était insuffisant pour poser la question de l’alternative à fonder en lieu et place de la dictature. L’objectif d’un Etat civil était absent, idem pour les revendications concernant le niveau de vie et n’étaient abordés ni le pillage, ni la corruption, si ce n’est par touches.

Des élites ont contribué à faire peur car leur analyse reposait sur le fait que la situation versait dans la lutte inter confessionnelle, convaincues qu’elles étaient de ce que l’exaspération était ancienne, et parce qu’elles craignaient que le pouvoir ne joue sur cette question pour se maintenir au pouvoir., sans parler de leur incapacité à comprendre la réalité (c’est pourquoi elles ne recherchaient pas la possibilité d’une explosion sociale) et il semble qu’elles redoutent la victoire du mouvement qui semble, dans le fonds, porteur d’une alternative « jeune » qui prendra leur place. C’est la raison pour laquelle elles ont incliné pour une « trêve » et préfèrent la réforme au changement, et en appellent à une solution du « centre », avec des concessions des « deux parties ».

Si le développement de la révolution n’a révélé ni exaspération ni harcèlement confessionnels et s’il s’est avéré au contraire que la jeunesse avait dépassé ce stade et avait tenté de l’affirmer au travers de slogans qui apparaissaient comme autant de ripostes au discours incriminant du pouvoir, pour autant la peur est toujours de mise et réclame qu’on y réponde.
La révolution et les forces de l’opposition

Dans cette situation d’extension lente du mouvement, des forces ont émergé dans certaines régions. Cela a été le cas à Deraa où les Nassériens ont joué un rôle, ou à Douma où cela a été encore plus clair, et comme toute la campagne de Damas encore leur rôle a été relatif. Il n’y avait que la jeunesse qui combattait sans peur des balles (Les partis d’oppositions étaient en retrait de ce qui se passait), ou les médias, (car ils ont été encore plus surpris que le régime de ce qui arrivait). Ils ont penché pour caractériser le combat de façon univoque, celui d’un combat pour la liberté (ils ne pouvaient dire qu’il visait à la démocratie dans la mesure où il n’y avait pas de slogan à ce sujet), à la dignité (en raison des enfants de Deraa qui avaient été arrêtés, torturés et humiliés, ce qui réveillait les humiliations historiques du peuple). Et leur discours s’est limité à ce thème, considérant pour leur part que l’objectif était le changement et qu’à partir de là on rechercherait les autres problèmes. Mais l’essentiel reste qu’elles ne posaient pas les questions en rapport avec les revendications populaires, parce qu’elles soutiennent la libéralisation et la liberté de l’économie et le maintien d’une croissance impérialiste mondiale.

Si les forces extérieures se préparent à constituer une « alternative » en terme de pouvoir, dont la colonne vertébrale serait les Frères musulmans en lien avec les pays impérialistes, l’opposition de l’intérieur oscille entre deux positions : pousser au changement en lien avec l’opposition de l’étranger d’une part, et d’autre part une action limitée aux réformes que le régime est en mesure de proposer, ces dernières croyant pour leur part que la situation imposera forcément au régime d’accepter une réforme inéluctable. C’est pourquoi ne s’est pas cristallisée d’alliance politique jusqu’à maintenant. Nul doute que les deux parties sont confuses quant à la cristallisation d’une alliance reposant sur un programme, car les deux programmes, que ce soit le changement ou la réforme ne sont pas du « goût » de la rue. Les premiers se concentreront sur la démocratie, les libertés, le pluralisme, l’Etat de droit et la loi, la séparation des pouvoirs (pas la laïcité), ce qui n’aura pas l’aval des classes populaires qui combattent dans la rue et qui disent que leurs revendications sont l’emploi, les salaires, l’enseignement et la santé, puis … la liberté et la démocratie et exigent donc un mode économique alternatif dont ne dispose pas ces forces d’opposition. Quant aux autres, ils sont en deçà de la revendication populaire actuelle, à savoir la chute du régime, et ils craignent d’être exposés à un rejet populaire évident.

Aussi les deux parties ont intérêt à ne pas passer alliance. Et encore, je n’ai pas abordé ici les vieilles querelles qui compliquent le débat.

Le rôle de l’opposition apparaît dangereux car elle est présumée agir en secret par rapport aux forces de l’intérieur, parce qu’elle est ouverte à une perspective de collaboration avec l’Etat impérialiste, dont elle peut obtenir une légitimation, surtout si on en arrivait à une intervention impérialiste. Nous n’oublions pas que la confrérie des Frères musulmans dans sa configuration internationale et dans ses acceptions tunisiennes et égyptiennes, sont entrées en résonnance avec les Etats Unis, et l’accord porte sur le fait qu’elles deviennent des parties essentielles des « nouveaux régimes ». Et je n’aborderai pas ici les conséquences probables mais je pense que ces forces n’ont pas de programme à même de résoudre les problèmes des classes populaires, leur vision tend à compliquer plus qu’à résoudre la situation et elles rentreront en confrontation avec les classes populaires qui ne leur permettront pas de gouverner, ou de se stabiliser au pouvoir.

A un autre niveau, les classes populaires et la jeunesse en leur sein, qui se battent contre l’absence de perspectives et pour redonner l’espoir en une vie meilleure et qui sont les forces effectives sur le terrain, qui ont une position radicale et œuvrent à briser « l’omnipotence » du pouvoir, chose qui conduit au changement ; elles n’ont pas une conscience politique mais savent que c’est à elles de faire tomber le régime, et leur culture paraît « simple » (et traditionnelle) à travers l’ensemble des slogans qu’elles prennent l’initiative de lancer, mais il y a des jeunes en leur sein qui ont une compréhension politique qui participe du combat. Et nous y avons une jeunesse de gauche et nationaliste, et dans une certaine mesure libérale, qui tente de jouer un rôle dans la lutte, surtout au niveau de l’information, de la coordination et de l’organisation. Pourtant elle n’a pu jusqu’à maintenant fixer le rythme et la vision des slogans.

Le mouvement est donc resté spontané, organisé par le rendez-vous de l’activité et le nom donné au vendredi ainsi que par quelques activités pendant la semaine. Cela brouille le combat et permet à l’extérieur d’avoir de l’influence. Celui qui contrôle l’information peut charger la lutte de ce qu’il veut, ce qui a transparu à travers les noms attribués aux vendredis (vendredi des femmes libres, vendredi des tribus) et dans le cisèlement de slogans sur mesure.

Nous remarquons le chaos au niveau des slogans et de la coordination et au niveau de ceux qui s’expriment au nom de la révolution et dans leur discours. Ce qui rend la révolution permanente est la simplicité des classes populaires qui ont décidé de continuer malgré les assassinats et les interpellations et qui ont tranché en faveur du changement parce qu’elles ne peuvent continuer à vivre comme des morts vivants. Elles veulent le changement qui est irrévocable et ne reviendront sans doute pas sur leur choix, ni ne s’arrêteront en cours de route. Elles sont conscientes que la raison de leur situation misérable réside dans le pouvoir qui protège les mafias qui ont pillé jusqu’à « aspirer » tout l’argent disponible et que par conséquence il n’a rien laissé au reste du monde après l’avoir pillé jusqu’au bout, et qu’il a abandonné les classes populaires à leur tragédie, sans travail ni pouvoir d’achat. Le pouvoir est donc l’objectif de ces dernières pour recréer une perspective. Elles le savent bien, et c’est pourquoi elles se jettent dans cette bagarre qui passe par la chute du pouvoir.
Le spontané et le politique

Les forces de l’opposition sont éloignées des classes populaires depuis longtemps, et certaines sont libérales au point d’oublier qu’il y a des classes populaires, et leur seul souci réside dans la forme de régime qui leur permettra, en tant que forces, de jouer leur rôle politique, et de s’intégrer à la structure étatique (pas nécessairement le pouvoir). Tout cela les a amenées à ne pas attendre un mouvement populaire mais elles ont dédaigné la capacité des classes populaires à se mettre debout. Et si les forces de l’opposition en sont arrivées là, l’explosion du soulèvement les a révélées hors du temps, peut-être avec des tâtonnements ici ou là.

Le soulèvement a explosé avec des forces populaires en général, ou avec la participation de la jeunesse cultivée qui n’a pas appartenu à des partis de la dernière période. Pour cette jeunesse la question réside dans la chute du pouvoir qui est un obstacle en travers de ses ambitions. Elle est entrée en politique par la « grande porte », mais sans expérience politique et avec une conscience politique limitée. Nul doute que la tâche réside aujourd’hui dans le changement, et passe par la chute du régime, ce qui requiert volonté et opiniâtreté, comme le démontre tous les jours la lutte réelle.

Mais la nature de la lutte initiée le 15 mars impose une « conscience politique » si l’on veut que le soulèvement se développe et fixe ses objectifs, et cristallise une forme d’étape transitoire, qui est peut-être proche. Il y a un fossé entre les forces de l’opposition et les forces de classe qui mènent le combat et il est nécessaire de rechercher une perspective politique pour ces forces de classe, et plus précisément la jeunesse qui a investi la politique. Il lui faut cristalliser une structure lui permettant d’imposer son alternative et de ne pas laisser le champ libre à d’autres forces comme cela a été le cas en Tunisie et en Egypte et comme la jeunesse du Yémen tente de le faire par l’imposition d’un conseil présidentiel qu’elle choisirait elle-même.

La spontanéité du départ pour le changement qui garantisse la réalisation des revendications économiques et politiques de ces classes populaires impose d’œuvrer à la cristallisation d’une perspective politique contenant ces revendications et délimitant la forme de la transition qui conduira à leur réalisation. Il est devenu urgent d’en discuter maintenant, pour que ne sautent pas sur le pouvoir ceux qui n’auraient eu aucun rôle dans la révolution, porteurs d’ambitions en contradiction avec la volonté de la jeunesse qui l’a menée, mais sans que cela n’entrave l’activité concrète pour l’évolution de la révolution et au contraire pour que cela contribue à la développer.

En tous cas, la révolution s’étend immensément, mais elle s’arrête aux « minorités » (même si certaines ont commencé à y participer), au brouillage des slogans, à l’absence de clarté sur les objectifs qui suivront la chute du régime, et à l’absence d’un comité de coordination général (même les comités locaux ne sont pas achevés). Elle vit entre les querelles des parties et des forces qui veulent l’enfourcher et se noie dans la nullité, les obsessions et les appréhensions de certaines élites. Tout cela impose de s’arrêter pour délimiter les exigences, maintenant, ce que requièrent la révolution et son développement. Nous n’en sommes pas encore au moment décisif et la situation n’a pas encore atteint un stade favorable à la présentation de formulations sur les solutions, aussi nous devons nous de réfléchir au développement de la révolution.
A propos des perspectives

Que vise le soulèvement ? Comment exprimer ces objectifs ? Partant, comment les réaliser ?

Disons de prime abord que le soulèvement pâtit de sa spontanéité, il ne dispose que de l’audace des classes populaires qui s’est avérée ahurissante, et de leur obstination à vouloir réaliser le changement. N’oublions pas que c’est le peuple qui a lancé le slogan « Le peuple veut la chute du régime ». Le soulèvement pâtit de ce combat unique et de la transition vers l’imposition d’un combat permanent ; ensuite, il faut dire que les slogans semblent éparpillés, dépourvus d’un slogan fédérateur, encore que le slogan « Le peuple veut la chute du régime » s’est imposé comme slogan central. Mais tous les autres slogans tournent en orbite sans pouvoir exprimer les revendications et les objectifs ; troisièmement, on n’a pas étudié l’état du pouvoir et ses capacités, pas plus que les limites de sa capacité de résistance soit la poursuite de la répression. Faudrait-il pousser au développement du soulèvement ou est il possible d’arriver à une solution médiane qui s’ »imposerait » au pouvoir comme l’envisagent certains opposants ?

Si certaines franges de l’opposition ont tenté d’imposer la liberté en tant que revendication centrale pour accréditer que le soulèvement est intervenu en vue de la réaliser, il faut pourtant qu’il soit clair que les classes populaires sont parvenues à un stade de misère tel que la source de leur quête de liberté réside dans leur penchant à la rébellion du fait de leur situation économique misérable, et partant, elles visent à ouvrir une perspective de situation économique leur permettant une vie décente avant tout. Il n’y a pas de doute qu’elles veulent aussi un Etat reposant sur la liberté d’exprimer et de lutter pour leurs revendications, un Etat qui respecte le citoyen, facilite l’échange avec ses institutions et offre les services nécessaires, conçus comme un droit. Pourtant, la question de la survie est encore une priorité ici, elle est la base de la stabilisation des classes populaires. N’oublions pas que les classes populaires ont soutenu les régimes qui ont réalisé la réforme agraire et étendu le rôle de l’Etat car ils leur ont assuré une situation nouvelle et stable, même si ce sont des régimes absolutistes, dans le sens que la priorité demeure ici et nulle part ailleurs, et ceci malgré la nécessité de faire le lien maintenant entre la situation économique et un Etat civil, dans la mesure où il y a des couches larges qui ressentent la nécessité de la démocratisation et de la modernisation.

Cette situation impose de se concentrer sur les revendications économiques et sur la nature du nouvel Etat car il faut que l’essence des revendications posées par le mouvement soit claire afin de passer outre les tendances à calquer l’interprétation provenant de certains médias, de déclarations et de sites internet qui suivent les forces confessionnelles (ou qui peuvent exploiter la logique confessionnelle). Et enfin, il doit être évident que ce discours confessionnel est un discours de l’ »étranger », qu’il ne provient en aucune façon de la jeunesse qui a décidé du changement et que la lutte est une lutte entre les classes populaires et le pouvoir en tant que protecteurs des « nouveaux affairistes » qui se sont livrés au pillage au point d’appauvrir la société.

Il faut donc se faire l’expression de l’ »âme » des classes populaires en ce qui concerne le nouveau régime qui garantira la résolution de l’ensemble des problèmes de ces classes. C’est cela qui doit être absolument clair et qui ne doit pas être recouvert des inclinations fondamentalistes de certaines forces, ou libérales pour d’autres. Car ces classes n’ont pas pour objectif d’instaurer un état religieux en dépit de la culture islamique qui prévaut chez certains secteurs d’entre elles et de la religiosité naturelle chez certains autres. C’est pour cette raison qu’il faut affirmer un Etat civil, l’état de la démocratie laïque, qui s’appuie sur la volonté populaire et dont le peuple sera à la source de la législation. En l’espèce le mélange des genres a été contre productif voire impossible, car il faut dépasser l’Etat du parti unique et du leader unique. Et il ne serait pas licite de fonder un Etat dont le pouvoir n’émanerait pas sur la volonté populaire. Et pas non plus assujettir la révolution à la revendication de la liberté car la liberté est le moment qui verra la distribution de la richesse que revendiquent le peuple. Si des élites ne portent que le rêve de la démocratisation et de la libéralisation, les revendications populaires ne pourront leur correspondre, et s’y avèreront opposées à elles sur le plan économique tant qu’elles revendiqueront le droit à un emploi et à un salaire correct, l’enseignement gratuit, des soins médicaux effectifs et la sécurité sociale. Tout ceci entraîne une refonte radicale de l’économie et ces classes avec la liberté et la démocratie sur la base de cela et en partant de cela seulement.

Sur cette base il faut formuler des slogans qui revisitent le slogan de la chute du régime sur la base d’un régime alternatif. Ce n’est pas de la frivolité mais il faut exprimer que les objectifs transparaissant à travers les slogans mettront un terme à la confusion qui entoure la révolution, qu’il s’agisse de sa transcroissance en lutte pour le pouvoir seulement qui en ferait une révolution qui chasserait un groupe confessionnel dans l’intérêt des Frères musulmans et des fondamentalistes islamiques ou à travers le fait qu’elle n’aborderait pas les questions des couches paupérisées qui ne n’entendraient pas que les slogans les concernent. Certains slogans et beaucoup de médias « étrangers » ont soulevé des ressentiments chez des couches sociales, dont certaines confessions ou religions non islamiques, ou athées, et l’occultation des revendications de base des classes populaires a débouché sur la crainte de voir le régime s’en emparer pour jouer sur la peur des confessions d’un fondamentalisme islamique salafiste « rampant » et de groupes terroristes salafistes. Si ces couches n’ont pas encore brisé le mur de la peur, surtout avec l’escalade de l’épouvante, la compréhension de ce que la révolution vise à un changement économique, social, politique et culturel profond leur ouvrira une perspective qui verra leur adhésion à la révolution. L’épouvante a monté en puissance, la pression sur les groupes confessionnels a augmenté pour qu’ils n’adhèrent pas à la révolution et prennent la défense du régime et beaucoup de démagogie a été utilisée aux fins de consacrer le caractère « fondamentaliste » de la révolution. C’est pourquoi il faut clarifier les slogans qui expriment les véritables objectifs. La « chute » est devenu un slogan clair mais pour quelle alternative ? Dans l’intérêt des tribus et des femmes libres et de l’Etat religieux ? Il faut absolument clarifier cela par des slogans qui mettront en évidence que l’alternative c’est un Etat civil, démocratique à même de résoudre les questions sociales et de réaliser les revendications des classes populaires.

Si c’est dans les conditions internes que se déroule l’affrontement avec le pouvoir, puisque la différenciation de classe y a imposé la centralité de la contradiction, alors la question nationale rentre dans le domaine de la démagogie que se doit d’affronter la révolution. D’autant plus que le régime est décrit comme « objecteur » et allié des forces qui combattent l’impérialisme et l’Etat sioniste (Iran, Hezbollah, Hamas), mais la position de la révolution vis-à-vis de l’Amérique est claire que ce soit à travers les slogans ou celui sur le Golan. Il n’y a aucun doute que les classes populaires sont conscientes du rôle de l’impérialisme, redoutent les dangers d’une intervention impérialiste et aspirent à la libération du Golan (et de la Palestine). Elles ont soutenu la résistance et la soutiennent encore. Elles sont un peuple qui considère que toutes nos tragédies résultent de la domination impérialiste et de l’existence du sionisme, et elles ont bien vu les conséquences de l’occupation américaine en Irak.

Pourtant l’émergence de la révolution qui veut la chute d’un régime « objecteur » a vu un certain brouillage et alimenté la propagande qui veut que derrière la révolution il y ait « un complot impérialiste ». On a joué de cette tension en Syrie et plus dans certains pays arabes. Tous ceux-là ne veulent pas voir la situation économique mise en place par la couche dirigeante, qui a imposé l’arrimage au système capitaliste et la dépendance vis-à-vis de ce dernier, à travers un recours excessif aux importations et la fuite des capitaux pillés à l’étranger, la mise en place de projets ici, et tiennent à un antagonisme spécifique imposé avec l’impérialisme américain, et qui a poussé le pouvoir à rechercher des points d’entente, même s’il a fallu en passer par l’Etat sioniste. L’expression de la position nationale des couches populaires est rendue nécessaire, non pas pour répondre à ce discours démagogique mais pour qu’il soit clair que le changement qui vise à changer la situation économique passera par le combat anti impérialiste.

Il faut donc affirmer la question nationale à travers les slogans, d’autant plus que l’armée, au lieu de libérer le Golan, est en train de libérer les villes du peuple. Il faut qu’il soit clair que nous ne voulons pas changer pour un régime valet, ou en passer par des forces impérialistes, mais nous voulons un changement national. Nous voulons que le pouvoir soit vaincu par le peuple et non pas par une intervention impérialiste, car la satisfaction des revendications des classes populaires suppose une lutte contre l’impérialisme qui cisèle le monde en fonction de ses intérêts et il ne reste plus une miette pour les peuples et on ne prend pas en compte le destin des peuples. C’est pourquoi nous voulons un régime capable de libérer le Golan, d’affronter l’impérialisme dans toute la nation arabe.

Il nous faut donc un programme qui pose les revendications des classes populaires, et indique quel sera le régime à même de les réaliser. Il faut baser les slogans sur ces revendications pour les rendre limpides. Il faudra aussi organiser le soulèvement, unifier le mouvement de façon à le renforcer, et à permettre sa poursuite. Parce que le mouvement a émergé dans la spontanéité, il n’était pas organisé, puis des coordinations ont émergé au niveau local ou régional, mais la clandestinité de l’activité à cause de la répression sauvage a retardé la reconnaissance mutuelle des coordinations, ou bien elle a dû passer par des « charnières » ce qui a contribué à créer des problématiques rendant la coordination inefficiente, ou exploitée pour les intérêts de certaines forces, en dépit d’un penchant général au sein des jeunes à prendre leurs distances avec les forces politiques. La coordination n’est toujours pas au niveau et il y a un fossé entre l’activité locale, la jeunesse qui l’organise et les coordinations qui représentent des élites « idéologisées » et même si elles aident à organiser le mouvement, à le développer, certains ont tendance à patronner l’activité pour des politiques « partisanes » ou des couches moyennes qui y voient leur intérêt. La clandestinité contribue au brouillage et aux opérations d’exploitation, au patronage, et conduit à des tensions avec les coordinations locales qui expriment la réalité du mouvement et qui sont conscientes de ce qu’elles veulent détruire et disent ce qu’elles veulent.

En dépit de tout cela, il faut développer les coordinations. Il faut des coordinations dans chaque région, dans chaque quartier et chaque ville de même qu’il faut trouver les formes sur lesquelles fonder une structure supérieure organisant les relations entre toutes les coordinations. Evidemment, la clandestinité reste un obstacle car il n’est pas possible d’accéder à l’organisation sans connaissance directe entre individus, ce que ne permet pas la clandestinité. En tous cas, il est possible de développer le mouvement vers la réalisation de cette étape.

[…]

Salameh Kaileh, militant syrien marxiste indépendant
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Syrie       Empty Où en est le réveil arabe (II) ? Bahreïn, Yémen, Syrie, par Alain Gresh

Message  Roseau Lun 12 Sep - 14:51

http://blog.mondediplo.net/2011-09-12-Ou-en-est-le-reveil-arabe-II-Bahrein-Yemen-Syrie
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Syrie       Empty Re: Syrie

Message  verié2 Lun 12 Sep - 16:15

Je ne prétends pas être un fin connaisseur de la Syrie, mais la situation semble être très différente de celle de la Libye et contribue peut-être à expliquer le manque d'enthousiasme de l'impérialisme pour soutenir la révolte au delà des mots :
-Mobilisation massive de la population, au delà de toutes les barrières tribales et confessionnelles.
-Existence d'un prolétariat urbain et d'une classe ouvrière déjà assez anciens.
-La Syrie fut l'un des pays du Moyen Orient, comme l'IRAK, ou le PC était très fort avant d'être laminé par les dictatures baasistes. On peut espérer qu'il en reste tout de même quelques traditions.

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Syrie       Empty Un soulèvement héroïque

Message  Roseau Mar 20 Sep - 22:39

http://alencontre.org/laune/syrie-un-soulevement-heroique.html
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Syrie       Empty Re: Syrie

Message  Copas Mar 20 Sep - 23:07

verié2 a écrit:Je ne prétends pas être un fin connaisseur de la Syrie, mais la situation semble être très différente de celle de la Libye et contribue peut-être à expliquer le manque d'enthousiasme de l'impérialisme pour soutenir la révolte au delà des mots :
-Mobilisation massive de la population, au delà de toutes les barrières tribales et confessionnelles.
-Existence d'un prolétariat urbain et d'une classe ouvrière déjà assez anciens.
-La Syrie fut l'un des pays du Moyen Orient, comme l'IRAK, ou le PC était très fort avant d'être laminé par les dictatures baasistes. On peut espérer qu'il en reste tout de même quelques traditions.

chiffres ? un peu de sérieux ne nuit pas sur les classes en présence (maintenant c'est sur que l'histoire du mouvement ouvrier est bien plus ancienne en Syrie).

Sur la Libye je confirme que l’insurrection a largement été populaire. L’impressionnisme là dessus est fâcheux . Comme la sur-interprétation journalistique sur les tribus.

La grosse difference c'est que l'impérialisme a un problème de moyens et de définition de la faisabilité politique . C'est peut-être la Turquie qui s'y collera après avoir doré son blason sur la question palestinienne et pu cogner en collaboration avec l'Iran et les USA les Kurdes.

Mais il est certain que plus la situation dure en Syrie, avec les gauches campistes qui soufflent dans leurs manches voir sucent du facho et plus l'impérialisme pourra comme dans le cas libyen se replacer dans le jeu.

La rage d'une grande partie du peuple syrien est exceptionnelle, mais il commence à être saigné à blanc
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