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Libye

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Libye         - Page 4 Empty Re: Libye

Message  Invité Ven 16 Sep - 17:07

De retour de Libye, Ilse Grieten a répondu aux questions d'Intal. Cette ONG a lancé la campagne « F-16 hors de Libye », qui vise faire sortir la Belgique de la coalition en guerre contre la Libye.

Intal : Pourquoi es-tu allée en Libye ?

Ilse : En 2002, je suis allée en Irak avec une mission internationale. C’était la période pendant laquelle la guerre contre l’Irak était en pleins préparatifs, avec la diabolisation de Sadam Hussein et le récit touchant les armes de destruction massive, visant à ce que chacun soit prêt à participer à la guerre. Par après, j’ai eu très mal au cœur quand j’ai vu que tout avait été bombardé de fond en comble. Maintenant que nous voilà plus de 8 ans plus tard, ils y sont encore.

Pouvons-nous comparer la Libye à l’Irak ?

Quand la guerre en Libye a commencé, j’étais aussi très fâchée. Quand j’ai regardé les messages transmis par les medias et que j’ai vu la vitesse à laquelle les décisions étaient prises, j’étais littéralement malade de colère, furieuse et incrédule devant le fait que notre pays agisse ainsi, un petit pays qui ne sait déjà pas se gérer lui-même. De plus, le Parlement tout entier a soutenu la décision. Les verts y compris ! Comme si nous devions d’urgence aller sauver des citoyens avec nos F-16 ? Y a-t-il quelque chose de plus absurde ?

Une fois de plus, on pointe un leader qu’on diabolise pour justifier la guerre. S' il s’agissait de Kadhafi, ils auraient pu tout simplement le faire inviter par Berlusconi ou Sarkozy et l’arrêter à ce moment-là. Aussi longtemps que quelqu’un sert nos intérêts, nous le soutenons pour notre propre profit. Son accord pour contenir le flot de réfugiés, les nombreux contrats avec des entreprises européennes, … La Libye est un pays qui mène sa propre course indépendante, sans dette extérieure, et c'est le seul pays qui peut en dire autant (1). Les Libyens ont une bonne économie (avec un taux de croissance économique de 7 %), et ce n’est pas un hasard s’ils ont aussi du pétrole.

Une fois que vous étiez en Libye, qu’est-ce qui vous a le plus frappée ?

Peut-être trois choses.

A Tripoli, on ne percevait pas de climat de guerre. Les gens n’étaient ni hostiles ni méfiants les uns envers les autres. On avait le sentiment que la vie se déroulait comme d’habitude, tous les magasins étaient ouverts, les familles étaient à la plage, … Il y avait bien des pénuries d’essence aux stations de distribution, avec de longues files pour conséquence. Tout était calme, vous n’aviez pas l’impression qu’à tout instant une bombe pouvait tomber sur votre toit.

Ce à quoi je ne m’étais pas du tout attendue, c’est à la composition de la population. Celle-ci est très mélangée et l’on voit que les Libyens de toutes couleurs vivent ensemble tout simplement, sans distinction. En plus de ça, il y a presque autant de migrants africains provenant des pays voisins qui vivent et travaillent là depuis des années, et semblent complètement intégrés dans le paysage.

Tertio, et c’était ce qu’il y avait de plus important et de plus surprenant à Tripoli et partout où nous sommes allés dans l’ouest du pays, l’immense soutien de la population pour Kadhafi. Partout où vous allez, à toute heure du jour, des gens sillonnent les rues en klaxonnant et en agitant le drapeau vert libyen, avec des photos de Kadhafi, et criant :“Allah, Muammar wa Libya, bus” (Dieu, Muammar et la Libye, c’est tout !).

Sur la Place Verte à Tripoli, le vendredi après la prière de midi, des heures durant il y avait une protestation massive contre l’attaque des forces de l’OTAN et en appui au gouvernement. Je ne peux pas dire combien de centaines de milliers ou combien de millions de personnes il y avait car je n’ai jamais vu une telle masse de gens. Toute la journée, sur toutes les places et dans toutes les rues régnait une sorte d’atmosphère de fête. Les gens voulaient tout le temps parler avec vous. Même quand nous nous promenions dans le souk, des personnes s’adressaient à nous spontanément : « Qu'avons-nous fait de mal ? Pourquoi nous avez-vous bombardés ? Nous n’avons fait de mal à personne. Dans ce pays, chacun est bienvenu et que faites-vous ? Pourquoi ? » Chacun était indigné et fâché, se demandant pourquoi nous (l’Occident) venions détruire leur pays. Ils n’épargnaient pas non plus leurs critiques à l’encontre des journalistes, qui font tout pour vendre la guerre et ne pas raconter la vérité.

Les grands rassemblements de masse ne sont-ils pas une propagande du gouvernement ?

De la propagande ? C’était très spontané et sincère, inspiré par un sentiment national. Il en émanait une force et une énergie énorme. Des milliers de personnes d’autres régions avaient voulu venir mais ils n’y étaient pas parvenus faute d’essence.

Ce que nous entendions ici dans les medias depuis le début était de la propagande et de la pure désinformation. Al Jazeera (chaîne du Qatar) a également joué un rôle important au cours des premiers jours. Ils ont lancé le récit de mercenaires africains loués par Kadhafi pour combattre les rebelles ou encore celui de la distribution de viagra que Kadhafi aurait faite à ses soldats pour qu’ils se livrent à des viols en masse. Donatella Rovera, d’Amnesty International, qui s’est livrée à une enquête en Libye pendant plusieurs mois, a écrit qu’il n’existait aucune preuve pour aucun des deux récits. Mais les actes sur le terrain ont bien fait de nombreuses victimes noires (des Libyens et des travailleurs migrants africains) qui avaient été exécutés d’une manière horrible (corps découpés en morceaux, cœurs arrachés en public, ….)

C’est tout de même hallucinant quand on sait que les États-Unis ont retiré la télévision libyenne du satellite de façon à n’offrir l’antenne qu’aux rebelles dans les medias de langue anglaise. (2)

Avez-vous rencontré des journalistes ?

Oui, dans notre hôtel j’ai parlé à quelques-uns d’entre eux au petit-déjeuner : un journaliste du Monde et un du Nouvel Observateur. Quelques jours plus tard, nous étions invités à une cérémonie commémorative en l’honneur des victimes d’un bombardement à Sorman au cours duquel 13 personnes avaient été tuées parmi lesquelles 4 enfants. Toute la presse internationale était présente, mais les Français s’étaient tenus à l’écart de l’événement. Le samedi, nous avons lu en grand titre sur le site web du Nouvel Observateur : « De plus en plus de fusillades la nuit à Tripoli ». C’est étrange, tout de même, que ce soit ça leur conclusion. N’avaient-ils pas été étonnés de cette masse de gens le vendredi ? Ou bien avaient-ils eu peur de quitter leur hôtel ?

Vous-même n’aviez-vous pas eu peur ?

Ce n’était pas un problème. Nous allions à tout moment dans le souk de la vieille ville. Nous étions en route toute la journée et nous parcourions les rues jusqu’à minuit. C’était commode de pratiquer un peu l’arabe : cela ouvre des portes. Grâce à cela nous avons pu voir beaucoup de migrants des pays voisins et parler avec eux. Depuis des Algériens et des Marocains, jusqu’à des femmes nigériennes avec leurs petits étals de vente, des étudiants en médecine somaliens, des Camerounais, des vendeurs de vêtements soudanais, … Des gens qui vivaient en Libye depuis 24 ans parfois, dont les enfants étaient nés là. Tous étaient plein de louanges à l’égard de la Libye.

Explique-nous cela, car ici (en Belgique) la Libye est tout de même présentée comme un pays très répressif.

Tous nous ont raconté qu’ils vivaient bien, mieux que dans leur propre pays. Qu’ils n’avaient pas besoin de permis de séjour, qu’ils pouvaient tout simplement travailler ou commencer une petite affaire, sans payer de taxes. L’eau et l’électricité sont gratuits, leurs femmes pouvaient accoucher à l’hôpital sans payer un centime, etc. Là-bas, tous les enfants vont à l’école, et visiblement on y investit fortement dans l’enseignement. Il n’y a pas de chômeurs ni de mendiants ou de gens qui meurent de faim.

Quelques Camerounais faisaient une analyse plus détaillée. Ils disaient que leur pays était très riche en matières premières, mais que les gens étaient pauvres et sans travail. La jeunesse n’y a pas d’avenir. Ils étaient fâchés du sort réservé à l’Afrique et du rôle de la France en la matière. Plus d’une fois, nous avons entendu : « La Libye est la mère de l’Afrique » « Elle nous a donné davantage que les colonisateurs occidentaux nous ont jamais donné. » Pour eux, il est clair que le but est d’occuper la Libye. Casser complètement le pays et puis le partager et le dominer.

Un chef de tribu élu, représentant des 2.000 différentes tribus de Libye (la Libye est un pays basé sur le système tribal , ce qui est parfois cité comme leur forme de démocratie de base) insistait sur l’unité de la Libye. La Libye a toujours été pacifique , elle n’a attaqué aucun autre pays. Il mettait l’accent sur la nécessité de protéger les matières premières et la richesse au bénéfice des Libyens et de leur avenir.

Pourquoi alors y a-t-il une insurrection en Libye ? Que veulent réaliser les insurgés ?

Beaucoup de gens disaient : « Nos frères de Benghazi, je ne les comprends pas. Ils sont devenus fous. Ils prennent des armes et de l’argent, ils sèment la terreur, ils terrorisent les simples gens. Cela entraîne de grands afflux de réfugiés. » Nous avons entendu d’atroces récits de la bouche des réfugiés qui arrivaient à Tripoli, des récits vraiment atroces. (video skynews)

Nous avons aussi rendu visite à la famille d’un martyr dans le district d’Ajalat : Hicham, un jeune homme de 27 ans qui a été assassiné par des rebelles à Benghazi parce qu’on prétendait qu’il était un mercenaire de Kadhafi. Un jeune homme libyen mais … noir ! Al Jazeera a utilisé ce récit pour lancer le récit relatif aux mercenaires.
Un jeune Camerounais qui avait fui Benghazi disait des insurgés : ce sont des groupes armés qui veulent une prétendue démocratie, une démocratie imposée par l’Occident. Les Libyens eux-mêmes parlent de « nos frères qui se sont appelés eux-mêmes révolutionnaires ».

Ces prétendus révolutionnaires sont selon eux répartis en 3 groupes. Un petit groupe qui vivait en Occident au cours des 30 dernières années ; une partie d’entre eux ont des liens étroits avec la CIA. Un deuxième groupe composé de transfuges qui ont participé au pouvoir pendant des années et dont le peuple sait quelles fautes ils ont commises. Au cours des mois qui ont précédé l’insurrection, une enquête pour fraude a d’ailleurs été menée contre différents ministres. Et qu’avons-nous vu après les premiers bombardements de l’OTAN ? Le bâtiment où les dossiers étaient consignés avaient été bombardés. Peut-être cela faisait-il partie du motif qui les avait poussés à devenir transfuges ? Le troisième groupe est fait de gens qui ont tout simplement été abusés par les groupes d’Al Qaïda et/ou par l’Occident. Ces deux derniers ont depuis longtemps concocté des plans pour renverser le gouvernement de la Libye. Ils ont utilisé les révoltes arabes pour gagner à leur suite une partie de la population libyenne, quelque chose qui en fait n’a pas réussi. C’est Al Qaïda et l’Occident qui depuis le premier jour ont veillé à ce qu’il y ait des armes.

Ces rebelles sont-ils actifs dans le pays tout entier ?

L’insurrection se situe surtout dans 4 villes. Si l’on additionne la population de ces villes, on atteint un total de 20% de la population totale. Dans ces villes, de nombreux habitants ont fui devant des actes de violence et de criminalité ou parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec les rebelles. Les rebelles n’ont en fait aucun programme, aucune structure et, surtout, ils sont très divisés. Comment vont-ils diriger le pays ? Ils veulent que Kadhafi s’en aille mais ça ne va pas beaucoup plus loin.

Nous avons vu comment ça se passe en Irak. Saddam a été éliminé depuis bientôt 8 ans et les Occidentaux sont encore là, ils n’ont pas l’intention de partir. Cela, les Libyens aussi l’ont compris.

Quand j’entends aujourd’hui que le Conseil National de Transition, à savoir : les rebelles, est reconnu comme le seul représentant de la Libye, je me pose de grosses questions. Qu’apporteront-ils comme démocratie ? On voit clairement qui tire les ficelles et que le Conseil National de Transition ne peut subsister qu’avec le soutien de l’OTAN.

Ils vendent leur propre pays. Rien comme droits humains, rien comme démocratie … la première victime est leur propre population. Une partie du pétrole national est déjà commercialisé par le Qatar, des milliards de dollars sont déjà accaparés – en parfaite illégalité – par les États-Unis et l ‘Union européenne. De telle sorte que ce sont les Libyens qui paieront leur guerre !

Si l’Europe veut du pétrole, alors ils doivent le négocier, ça me paraît logique. On ne se bombarde et on ne se force pas soi-même, sans quoi on perd tout. Pour ces gens-là, Kadhafi est considéré comme l’homme qui protège son pays contre le pillage néo-colonial.

Quelle est alors la solution selon vous ?

L’Union Africaine a déjà fait une proposition début avril en vue d’une solution politique. Le gouvernement de Kadhafi a immédiatement promis sa contribution à cette proposition. Selon eux, c’est la seule solution, une solution diplomatique grâce à des négociations.

La proposition de l’Union Africaine (53 pays d’Afrique) veut un cessez-le-feu avec une commission de contrôle internationale qui veille à son respect. Ensuite, la composition d’un gouvernement transitoire qui élabore une Constitution. Et là-dessus un vote par referendum, et tous les observateurs internationaux seront invités.

En attendant, presque tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut travailler plus sur cette proposition. Pendant les négociations portant sur cette proposition, le Conseil National de Transition n’a donné aucune réponse. Quelques-uns se sont montrés plutôt positifs mais le président ne pouvait prendre aucune décision. Un jour après, il est arrivé avec un NON. Cela montre qui tire les ficelles : l’Occident doit être d’abord consulté. Il est évident que l’Occident ne veut pas de solution diplomatique. L’OTAN est probablement favorable à une division de la Libye. Mais cela ne doit pas forcément réussir.

Notes

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_publique
(2) Entre-temps, l’OTAN a également bombardé la station de télévision libyenne : http://www.vancouversun.com/news/Libyan+still+despite+NATO+bombing+stop+terror+broadcasts+Gadhafi/5184224/story.html




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Message  verié2 Ven 16 Sep - 17:07


Déclaration de Philippe Poutou (mise en ligne par Roseau sur le fil Politique française)

La mise en scène du discours de Sarkozy et de Cameron, au côté du Conseil national de transition (CNT), ne suffira pas à faire oublier le vrai visage de la politique impérialiste française. Leur intervention militaire est aujourd'hui chèrement monnayée contre de juteuses parts de marché dans la reconstruction et le pétrole lybien. Cameron et Sarkozy n'ont rien de libérateurs auprès des peuples arabes en révolution.

Sarkozy, lui, semble emboiter le pas à Chirac. Il perd la mémoire mais en plein mandat cette fois. Oublié la tente de Khadafi et la main serrée sur le perron de l'Elysée.

Oui, après Ben Ali et Moubarak, un nouveau dictateur est tombé. Le vent des révolutions arabes souffle toujours et affronte dans leur périple le monstre à deux têtes de la contre-révolution : celui des dictatures en place et des puissances occidentales qui n'ont pas, dans la région, pour but de satisfaire les intérêts des peuples mais bien d'accroître leurs profits.

Le 15 septembre 2011.

Encore une fois, le NPA - du moins ce communiqué - essaie de jouer sur tous les tableaux. Ce n'est pas le souffle de la révolution arabe qui a viré Kadhafi, mais les avions, les armes, les commandos etc de l'impérialisme ! Le texte du SWP qui explique que "dans les conditions actuelles on ne peut pas se réjouir de la chute de Kadhafi" me semble bien préférable !
__
A propos de commandos. Quand les CRS mobilisés pour accompagner la grotesque promenade de Sarkozy l'ont suivi jusqu'à Benghazi, il a été précisé par les médias qu'ils avaient rejoint l'unité du GIGN qui s'y trouvait déjà...

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Message  verié2 Ven 16 Sep - 17:14

Les verts y compris !
Les médias avaient annoncé que Eva Joly entendait elle aussi se rendre en Libye ! J'ignore où c'en est, mais ça semble assez significatif, même si l'Elysée lui a fait comprendre que ce genre de tourisme est réservé à Sarko et ses potes.

France Info
Après Sarkozy, Eva Joly. La candidate d’Europe-Ecologie les Verts prévoit à son tour de se rendre en Libye. Ce sera de jeudi à dimanche la semaine prochaine avec un message : faire de la Libye une vraie démocratie, pas un Etat pétrolier. Eva Joly s’était déjà rendue en Tunisie après la chute de Ben Ali.
Plus naïf, tu meurs...
Mais, à ce niveau, on se demande s'il s'agit de naïveté !

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Message  Invité Ven 16 Sep - 18:01

Une déclaration totalement scandaleuse du NPA et de Phillipe Poutou aujourd'hui où tout est clair.

Et que ne touche pas un mot des gens qui résistent sur place à la néo colonisation de leur pays. Un soutient tacite au CNT et aux ordres de Sarkozy et Cameron qui ont exigé qu'on en finisse.

Ces social-traitres veulent ménager la chèvre et le chou et n'arrivent qu'à se rendre ridicules et méprisables.

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Message  Roseau Ven 16 Sep - 18:56

Elquenosaltaesmomio a écrit:Une déclaration totalement scandaleuse du NPA et de Phillipe Poutou aujourd'hui où tout est clair....Un soutient tacite au CNT et aux ordres de Sarkozy et Cameron qui ont exigé qu'on en finisse.

Encore un mensonge crapuleux du désoeuvré de service... Very Happy
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Message  irneh09218 Ven 16 Sep - 19:50

Le premier :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110916.OBS0494/libye-violents-combats-dans-les-deux-principaux-bastions-loyaliste.html
Le second :
http://www.telecinco.es/informativos/internacional/noticia/6402322/

confused

Quant à la visite de sarko, beaucoup d'internautes (non français) se posent la question si tout ceci n'a pas été filmé dans un studio du Qatar, comme lors de la prise de la "place verte" à Tripoli.
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Message  Prado Ven 16 Sep - 20:28

[quote="Elquenosaltaesmomio"]
De retour de Libye, Ilse Grieten a répondu aux questions d'Intal.

Ilse Grieten, qui s'est rendue en Libye au mois de juillet avec Michel Collon, a l'habitude de témoigner après avoir participé à des missions internationales dans des pays dont les régimes font l'objet de critiques de la part des mauvaises langues. Elle était allée en Irak sous Saddam Hussein, et plus récemment en Corée du Nord.

Ce témoignage confirme que sous Kadhafi comme dans les régimes dictatoriaux du même genre :
- une partie de la population soutient le dictateur "petit père du peuple", surtout les personnes qui n'en ont pas été victimes ou qui travaillent pour lui et son système de surveillance ; et surtout lorsqu'il y a une intervention étrangère ;
- les opposants se font discrets et n'abordent pas les étrangers dans la rue pour leur dire tout le mal qu'ils pensent du dictateur ;
- la propagande est bien rôdée. Les témoins naïfs reviennent cependant avec des versions qui peuvent cependant présenter quelques différences (rien n'est pas parfait dans ce monde...). D'après ce témoignage, sous Kadhafi il n'y a pas de chômage. D'après un autre, il y a du chômage, mais les chômeurs reçoivent une allocation élevée.

Ilse Grieten déclare que :"Donatella Rovera, d’Amnesty International, qui s’est livrée à une enquête en Libye pendant plusieurs mois, a écrit qu’il n’existait aucune preuve pour aucun des deux récits" ("mercenaires africains loués par Kadhafi", "distribution de viagra"). Cette phrase peut donner l'impression Donatella Rivera est allée dans toute la Libye (au printemps), or elle n'a pas été autorisée à se rendre dans les zones contrôlées par Kadhafi.
Elle a tout de même vu pas mal de choses. Voici un extrait d'un interview qu'elle a donné à un journal algérien :
""J’ai vu de mes propres yeux des bombes à sous-munition utilisées par les forces de Kadhafi dans les zones résidentielles du centre de Misrata mi-avril. (...) Ces projectiles ont été conçus et fabriqués par la société espagnole Instalaza et le gouvernement espagnol a confirmé les avoir vendus au gouvernement libyen en 2008 avant que l’Espagne ne déclare un moratoire sur la production, l’utilisation et le transfert des bombes à sous-munitions en juin 2008 (l’Espagne a signé la Convention sur les armes à sous-munitions en décembre 2008). Les forces du colonel Kadhafi ont aussi utilisé des mines antipersonnel dont l’usage est interdit en vertu du droit international". Les bombes à fragmentation dispersent des engins explosifs plus petits dans un large périmètre. Selon Amnesty, "Il est possible que les attaques lancées par les forces loyales au colonel Kadhafi contre des zones civiles et résidentielles de Misrata constituent des crimes de guerre" (6 mai 2011).

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Libye         - Page 4 Empty Libye : Après les bombes les réformes du FMI

Message  Roseau Ven 16 Sep - 23:12

par Manlio Dinucci

Au terme du G8 de Marseille, la néo-directrice du FMI, la française Christine Lagarde, a fait une annonce solennelle : « Le Fonds Monétaire International reconnaît le Conseil de transition comme gouvernement de la Libye et est prêt, en envoyant au plus tôt son staff sur le terrain, à lui fournir assistance technique, conseil politique et soutien financier pour reconstruire l’économie et commencer les réformes ».

http://www.cadtm.org/Libye-Apres-les-bombes-les
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Message  Prado Ven 16 Sep - 23:17

[quote="verié2"]

Ce n'est pas le souffle de la révolution arabe qui a viré Kadhafi, mais les avions, les armes, les commandos etc de l'impérialisme !
Cette affirmation me semble bien restrictive, même si elle ne concerne sans doute que Tripoli.
A Tripoli, plusieurs forces sont intervenues :
-frappes aériennes de l'OTAN,
-forces spéciales du Qatar (selon certaines sources),
-insurrection (le signal de l'insurrection aurait été lancé par les hauts parleurs de mosquées) d'un réseau d'habitants de Tripoli (notamment des étudiants ayant dû quitter Tripoli après les manifs de février et revenus récemment après s'être entraînés au combat et avoir acheté une arme) ,
- combattants extérieurs à Tripoli mais provenant de la Tripolitaine, notamment de villes proches de Tripoli libérées récemment.

A propos des armes : Thomas Cantaloube, envoyé par Mediapart en Libye, écrivait le 31 août :
"Quand on lui demande la provenance de cet équipement, il [un imam de Tripoli] sourit : « La vérité, c'est que nous avons acheté la plupart de nos armes aux milices de Kadhafi qui se sont laissé corrompre sans difficulté... »

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Message  Invité Sam 17 Sep - 8:11

Si j’étais Tripolitaine.


Nicolas Sarkozy est allé chercher, dans la Libye
mise à genoux par la guerre, le bain de foule qu’il ne peut plus se
permettre dans son propre pays. Accompagné d’un autre va-t-en guerre, le
premier ministre britannique et d’anciens affidés de Kadhafi
métamorphosés par le vent de la "révolution", il a paradé (plutôt à
l’intérieur pour raisons de sécurité) dans Benghazi et Tripoli
"libérées" et promis que l’OTAN poursuivrait sa "mission" aussi
longtemps qu’il le faudrait.


Pour tout dire, ce n’était pas un scoop, on s’en doutait


...Si j’étais Tripolitaine aujourd’hui, j’aurais sans doute les
plus grandes difficultés à nourrir ma famille, je ne disposerais ni
d’eau ni d’électricité, je ne pourrais donc pas voir, grâce aux
télévisions satellitaires, tous les reportages à la gloire de la
« libération de mon pays ». De mon pays, je ne verrais que les ruines
laissées par les bombes, les morts et les blessés…


Si j’étais tripolitaine, je serais née (comme je le suis) en 1942,
c’est-à-dire à la fin de la colonisation italienne, un an avant le
départ des troupes mussoliniennes et l’arrivée de celles du du Général
Montgomery et des Forces Françaises Libres.

A 9 ans (1951), j’aurais peut-être appris (mais pas à l’école car 94%
des Libyens étaient analphabètes) que mon pays était le premier du
Maghreb à devenir « indépendant », sous la houlette du roi Idriss 1er,
chef de la confrérie religieuse des Sanoussi, reconnu par le Royaume-Uni
dès 1946 comme « émir de Benghazi ». Deux ans plus tard, le même
Royaume-Uni aurait installé pour 20 ans des bases militaires dans mon
pays. Deux ans encore et la « Libyan American Oil » aurait entrepris son
premier forage pétrolier. En dix ans, la Libye deviendrait le premier
pays exportateur de pétrole d’Afrique.


Les officiers "libres"


A 27 ans (1969), j’aurais vu un groupe d’ « officiers libres »
déposer notre roi par un coup d’état pacifique et nationaliser le
pétrole. A leur tête, un certain Mouammar Kadhafi, un capitaine du même
âge que moi, inspiré par l’Egyptien Nasser. L’année suivante, les bases
militaires britanniques et américaines sont fermées, les sociétés
italiennes nationalisées. Avec les revenus du pétrole, la Libye s’engage
dans l’industrialisation.



A 35 ans (1977), j’aurais sans doute commencé à me poser des
questions : le jeune capitaine (devenu colonel) change le nom du pays de
République arabe libyenne en « Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste ». La Jamahiriya
(Etat des masses) affiche un objectif ambitieux : distribuer
équitablement les revenus et d’interdire l’accumulation de richesses
privées. Mais dans l’Etat des masses, les « masses » n’ont pas vraiment
leur mot à dire : pas d’élections mais des « congrès populaires », qui
rassemblent les délégués des « comités révolutionnaires ». En 1980,
Kadhafi se proclame « guide de la révolution ». A partir de là, il
coopte personnellement les membres des comités révolutionnaires. Autant
dire que le « guide » a tout loisir d’en faire à sa guise et, comme
chacun sait, il ne s’en est pas privé…


Pétrodollars et répression


Si j’étais Tripolitaine, j’aurais sûrement vu d’un œil bienveillant
les jeunes libyens qui louchaient avec envie sur la révolution des
voisins tunisiens et égyptiens. Quand ils ont commencé à s’agiter, dans
les rues et sur le net, je les aurais volontiers encouragés. Certes, les
fortunes n’étaient ni « populaires » ni « socialistes » dans la
« Jamahiriya arabe libyenne » mais la Libye ne connaissait pas la misère
qui régnait en Egypte ou même en Tunisie [1].
Pour autant, la répartition équitable des revenus était resté un rêve
et le « guide » assurait sa tranquillité à coup de carotte et de bâton,
pétrodollars et répression.


Malheureusement pour les jeunes libyens, ils n’étaient pas seuls à
loucher sur les révolutions voisines. Les grandes puissances
occidentales aussi. Elles envisageaient avec horreur la perspective d’un
Maghreb et d’un Machrek libérés des régimes corrompus, vendus aux
multinationales et aux visées impérialistes sur la région.


Alors, après avoir été prises de cours par les soulèvements tunisien
puis égyptien, elles ont décidé de la faire elles-mêmes, cette
révolution. Où ? Pas au Maroc : le roi est un ami ; Pas en Jordanie :
idem. Pas en Algérie : même si le régime est sensible aux sirènes du
capital, l’armée est puissante et le peuple a prouvé ses capacités de
résistance… Pas en Syrie, du moins pas tout de suite : le régime est
fort et Israël ne se plaint pas du statu quo qu’il entretient. Enfin pas
dans le Golfe (Bahreïn, Yémen) : c’est l’Arabie Saoudite qui s’en
occupe.

La révolution "à l’occidentale"


Restait le maillon faible : la Libye. Six à sept millions d’habitants
pour un territoire de près de deux millions de kilomètres carrés. Un
pays sans structures sociales véritables, où les clans s’autogèrent
moyennant quelques finances pourvues par l’argent du pétrole. Un pays
pas très gros exportateur de pétrole (aujourd’hui déjà exploité par les
compagnies occidentales) mais particulièrement prometteur en réserves
(les premières d’Afrique). Un pays dirigé par un homme dont la
réputation de despote n’est plus à faire, même pas à gauche : n’est-ce
pas l’homme qui a livré au Général Nimeyri les dirigeants communistes
soudanais réfugiés chez lui ?


Même si, depuis les années 2000, à coup d’exemption de taxes et de
droits de douane, à coup de libre circulation des capitaux, de gestion
intégrale et de transfert des bénéfices, il a grand ouvert les portes de
son pays aux amis capitalistes, c’est Kadhafi qui paiera. Même si, avec
l’Italie d’abord puis avec l’Union Européenne, il a passé des accords
(largement subventionnés) qui font de lui le gendarme anti-immigration
de l’Europe, c’est lui qui paiera : la révolution « à l’occidentale » se
fera en Libye.


Opportunistes de tout poil...


Les petits jeunes qui rêvaient de liberté sur internet seront le
prétexte médiatique. Les ressentiments des habitants de Benghazi feront
l’appoint : ils n’ont pas a oublié la tuerie de la prison d’Abou Salim
où 1200 islamistes de la ville ont été tués par les forces de Kadhafi en
1996. Ni l’arrestation, toujours à Benghazi, en 1998, de 152 Frères
Musulmans dont deux ont été condamnés à mort et 73 à perpétuité.

A ces manifestations, somme toute compréhensibles, viennent s’ajouter
toutes les forces opportunistes du pays, affriolées par la perspective
du pouvoir, de l’argent, de tout ce que le soutien des puissances
capitalistes peut laisser espérer : un ex-ministre de la justice rendu
célèbre à contre-emploi par l’affaire des infirmières bulgares, un
combattant islamiste sorti de prison et de retour d’Afghanistan, un
ex-ministre de l’Intérieur qui a fait coffrer le précédent mais qui a
été assassiné depuis, quelques diplomates en mal de poste… Il ne
manquait plus que la force de frappe de l’OTAN.


Si j’étais Tripolitaine, mère (grand-mère peut-être) de ces jeunes
gens qui auraient voulu imiter leurs voisins tunisiens, je me
demanderais avec angoisse de quoi sera fait leur avenir et je me dirais
avec amertume que Sarkozy, Cameron et l’OTAN m’ont volé mon printemps
libyen.


La première victime de la guerre c’est l’information


Mais je ne suis pas Tripolitaine, je suis Marseillaise et je me
demande avec colère : où est passé la « gauche » française ? Dès le mois
de mars 2011 (moins d’un mois après le déclenchement présumé de la
rébellion le 17 février), le PCF, le NPA, le Parti de Gauche, le Parti
des Indigènes de la République (et d’autres !) ont appelé à la
« reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, seul
représentant légitime du peuple libyen » [2].


Ce que raconte ma grand-mère tripolitaine imaginaire, la « gauche »
l’ignore-t-elle ? Qu’une intervention militaire étrangère n’a jamais
apporté la démocratie et que la guerre fait toujours des victimes dont
la première est toujours l’information, la « gauche » l’a-t-elle
oublié ?


Dans ce cas, la « gauche » pourrait se rafraichir la mémoire en
lisant les communiqués du Parti algérien pour la démocratie et le
socialisme (PADS), qu’on ne peut pas soupçonner de collusion avec le
régime algérien et qui ne s’est jamais privé de critiquer Kadhafi. Voici
ce qu’on peut lire dans l’un des derniers : « L’intervention des
puissances occidentales dans un conflit interne s’apparente à une
expédition coloniale. Sous prétexte de la résolution 1973 du Conseil de
Sécurité, elle légalise le droit d’ingérence à volonté et donc toutes
les entreprises impérialistes à venir. L’OTAN ne cache pas son intention
d’installer son commandement pour l’Afrique (Africom) en Libye. Quant
au CNT, il aurait promis à Israël (selon le PADS) de lui concéder des
bases à proximité des frontières algériennes. »


La « gauche » pourrait avantageusement s’informer aussi de la pensée
des communistes espagnols. Dans un récent communiqué, le Parti
Communiste d’Espagne (PCE) partage l’analyse du PADS et voit dans la
guerre en Libye la volonté des puissances impérialistes de mettre la
main sur le pays pour prendre le contrôle des richesses et de la
politique de l’ensemble du continent africain : « Dans ces
conditions, ce à quoi on doit s’attendre en Libye, ce n’est pas la
démocratie mais le pillage des richesses, la perte de sa souveraineté
nationale et sa transformation en une colonie économique, militaire et
politique de l’impérialisme capitaliste des USA, de l’Europe et des
cheikhs féodaux du Golfe ».


Il ne faut pas laisser faire


Sans surprise, cinq mois de raids aériens et tirs de missiles sont
venus à bout du régime libyen. Mais la situation alimentaire et
sanitaire du pays est catastrophique. Les règlements de compte sont
quotidiens. Et la guerre civile n’est pas terminée.


Les Touaregs affluent par milliers à la frontière algérienne pour se
mettre à l’abri des persécutions. Les défenseurs des droits de l’homme
(dont le MRAP, signataire de l’appel du 26 mars) dénoncent aussi les
violences subies par les populations noires libyennes et immigrées.


Plus largement, la crise libyenne transforme le Sahel en une
poudrière. Depuis le début de la guerre, cette région, où sévissent
notoirement toutes sortes de trafics internationaux et des groupes
terroristes, voit arriver des armes et des mercenaires en masse. Pour le
ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, « les
trafiquants en tous genres ont récupéré beaucoup d’armes et des
centaines de 4x4 à bord desquels ils écument cette immense région
difficile à sécuriser ». Son homologue malien, Souleylou Boubeye Maïga,
redoute parallèlement « le retour massif des migrants dans ces zones
déjà très précaires »…


La Libye de demain risque fort de ressembler à la Somalie, l’Irak ou
l’Afghanistan. Ces pays où les droits de l’homme ne préoccupent pas plus
les grandes puissances titulaires d’un droit de veto au Conseil de
Sécurité que le droit international quand il s’agit de la Palestine.


Si j’étais Tripolitaine, je me dirais qu’il ne faut pas laisser
faire. Mais je suis Marseillaise et je crois que j’en veux à ceux qui,
dans mon pays, ne l’ont pas compris.





Danièle Jeammet

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Message  Gaston Lefranc Sam 17 Sep - 14:16

La belle propagande impérialiste bât toujours son plein. Hier, nous avons eu droit à la visite « triomphale » du nabot en Libye … Sarko n'a pas fanfaronné à Tripoli (quelle meilleure preuve que la situation est très loin d'être « sous contrôle » à Tripoli) … alors qu'à Benghazi (ville de 600 000 habitants), il a fait un meeting « triomphal » … devant 1500 à 3000 personnes (maximum selon les médias bourgeois eux mêmes) ! Même les robots-journalistes de BFM, par exemple, ont du reconnaître que l'Elysée en espérait … 80 000 … mais on explique que le meeting a été annoncé que très peu de temps à l'avance, et donc les masses n'ont pas eu le temps de témoigner leur amour à Sarkozy.

Quant au front militaire, les agences de presse officielle ont reconnu que, après plusieurs jours de combats à Bani Walid, les « rebelles » ont du se retirer de la ville. Mais qu'on se rassure, c'est un repli « tactique ». Les milices de l'OTAN et du CNT ne sont capables que de foncer sans s'arrêter dans la ville après que l'OTAN ait massacré : « Les combattants anti-Kadhafi engagés dans l’offensive de Bani Walid ont procédé vendredi à un repli tactique après une incursion dans le coeur de la ville, a indiqué en soirée un chef combattant. Cela ne sert à rien de tenir des positions de nuit dans un environnement hostile, a dit à l’AFP ce commandant du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion, laissant entendre que de nombreux snipers retranchés dans le centre de Bani Walid représentaient de nuit une menace pour ses hommes ». Parfois, la vérité sort involontairement de la bouche du CNT : non seulement la population n'accueille pas ces troupes en sauveurs, mais elles sont clairement hostiles, et la résistance est telle qu'ils ont du plier bagage. Une vidéo (semble-t-il) de Bani Walid cette nuit où la résistance fête sa victoire : https://www.youtube.com/watch?v=sueVC8ytT7U&feature=player_embedded

A Syrte, les combats continuent. Les agences de presse reconnaissent qu'ils sont « acharnés » malgré le déluge de bombes.

Une télé russe, avec une envoyée sur place à Tripoli, raconte que la population vit dans la terreur. Elle raconte que beaucoup de gens sont hostiles au CNT et pro-Kadhafi mais ils refusent de témoigner à visage découvert – on ne verrait jamais un tel reportage sur une télé française :
https://www.youtube.com/watch?v=vWvBnKBYXy8&feature=player_embedded

Pendant ce temps, l'assemblée de l'ONU a voté la reconnaissance du CNT comme autorité légitime en Libye, par 1114 voix pour, 17 contre, 15 abstentions. Les dirigeants cubains, boliviens, vénézuéliens ont voté contre, notamment.

Gaston Lefranc

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Message  Invité Sam 17 Sep - 14:56

Tout est une suite des mensonges tellement grossières et avec un tel mépris de la population "informée" (manipulée en fait) que c'est à vomir.

Les titulaires des journaux changent selon les ordres des "services" de "contre-propagande" et on ne trouve que les "informations" que filtrent parmi les tombereaux des mensonges.

Le voyage de Sarkozy en a été scandaleux de ce point de vue. En voila pour la "vent de liberté" que les social traitres voient là dedans...

2 minutes 40 sec, voila tout ce qui a duré le "discours" de Sarko, traduction comprise. Une mise en scène, comme tant d'autres, bonne pour sa campagne électorale. Cet individu, a massacré des milliers des gens pour assure son avenir personnel. Voila le genre de sujet qui est à la tête de la bourgeoisie. Avis sans frais qui montre qu'il ne s’arrêtera devant rien pour servir les capitalistes.

Transporté par hélicoptère à Tripoli "parmi les acclamations de la foule" comme a osé l'écrire Le Figaro, il a débarqué dans un hôpital du CNT et il est parti de suite vers Bengahzi où il a fait une manif avec "entre 1000 et 1500 personnes" (disons la moitié et je suis large) qui sont devenus pour la "presse libre et indépendante" le lendemain "1500 à 3000" pour repartir à toute vitesse, par crainte de la juste colère des libyens.

En tout cas, ce voyage fait précipitamment pour damner le pion à Erdogan (pendant la "visite" de Sarko le Quiisling installé par les impérialistes, portait costard cravate et pendant celle de Erdogan il portait un habit plus "musulman"...) est un échec point de vu de sa com, et toute personne sensée a pu se rendre compte quelle était la situation réelle sur place.

Un voyage protégé par 160 CRS qui ont joint sur place "leurs camarades du GIGN qui se trouvaient sur place"...le journaliste vend la mèche, le GIGN fait partie donc des troupes sur place, des troupes du CNT.

Entre temps leurs bandits, malgré l'appui des hélicoptères Apache, des avions A-10 spécialisés dans l'attaque des cibles au sol, les Rafale et les camions artillés, l'artillerie lourde, de satellites etc. ont reçu une déculotté sur les villes qu'ils attaquent. C'est bien la peine de se déranger pour un tel résultat...

Une vague de haine et de colère monte de toute l'Afrique contre cette agression et les crimes épouvantables qui ont suivi. Cela va un jour se payer, la note sera passée un jour. Et elle le sera aussi à tous se qui ont soutenu ou couvert cette entreprise de massacre et de colonisation. Et ce sera alors bien "le souffle de la révolution" qui va vous tomber dessus, traitres et capitulards!




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Message  Invité Sam 17 Sep - 17:41

Une victoire de l’impérialisme qui menace le printemps arabe


Par Ciro Tappeste

Après cinq mois de bombardements aériens et d’opérations tactiques au sol menées par différents commandos de forces spéciales l’OTAN a fini par faire chuter le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi en le délogeant de Tripoli, la capitale libyenne. La situation est cependant loin d’être complètement stabilisée sur le plan militaire. D’une part des poches de résistance continuent d’exister dans l’Ouest du pays, en Tripolitaine, ainsi qu’à Syrte. De l’autre le « Guide » et la plupart de ses proches lieutenants sont introuvables pour l’instant. Certains sont en fuite vers le Niger et le Burkina-Faso, deux semi-colonies françaises étroitement liées cependant au réseau clientéliste mis en place par Kadhafi grâce à ses pétrodollars. D’autres résisteraient dans les villes qui se trouvent encore aux mains des forces loyales au « Colonel », autour de Beni-Walid, Sebha et Syrte.


La chute de Tripoli aux mains des « rebelles » liés au Conseil National de Transition (CNT) de Benghazi met néanmoins un terme à des mois d’incertitudes et d’enlisement militaire, des mois au cours desquels, le front Est, en dépit de tout le soutien apporté par l’impérialisme, peinait à avancer. La presse occidentale essaie maintenant de nous vendre des images de Libyens libérés et publie des témoignages effrayants sur les sévices et la répression systématiques sous le régime Kadhafi, en omettant généralement de trop s’attarder sur l’étroite collaboration entre les services secrets libyens et occidentaux dans la « lutte contre le terrorisme islamiste » depuis plus d’une dizaine d’années. L’autre enjeu, central celui-là, consiste à vouloir placer le processus libyen dans la dynamique du printemps arabe ouvert par la chute de Ben Ali et de Moubarak, afin de donner le beau-rôle à l’Occident qui se trouverait, ce coup-ci, du bon côté.

La chute de Tripoli marque en fait un changement de saison. Après avoir été désarçonnés dans un premier temps par les processus populaires ayant conduit à la chute de leurs plus proches laquais en Tunisie et en Egypte, les impérialistes ont marqué un point dans leur tentative de reprise en main de la situation. Comme l’a montrée la « Conférence des amis de la Libye » qui s’est tenue à Paris début septembre les impérialistes essaient de transformer leur victoire en Libye en un facteur de stabilisation de la région, précisément contre la dynamique qui s’était ouverte avec le printemps arabe. C’est d’autre part pour eux l’occasion de redéfinir la carte de leurs intérêts dans le pays à travers le gouvernement fantoche qu’ils essaient de mettre en selle. Mais par-delà les discours triomphalistes de nos Sarkozy et Juppé, épaulés par des socialistes et une gauche française qui, dans son ensemble, a soutenu l’intervention, un certain nombre d’inconnues continuent à planer sur l’avenir de la Libye. Un avenir auquel est lié dans les pays impérialistes, et en France notamment, la capacité du mouvement ouvrier et de la jeunesse à contrer les plans d’austérité à travers lesquels les gouvernements mènent sur le plan intérieur leur guerre de basse intensité contre le prolétariat et les classes populaires.
La réalité de la chute de Tripoli

Les images reprises en boucle par les médias occidentaux, empruntées aux chaines de télévision arabes ayant soutenu l’intervention telles que Al-Arabiya et Al-Jazeera, ont beau montrer que ce ne sont pas des GI américains qui ont pénétré dans le bunker de Kadhafi à Bab al-Aziziya mais bien des « insurgés », que ce sont des Libyens qui ont entrepris dès la chute de la capitale de déboulonner les statues du « Guide », les miliciens ont en fait agi comme troupes au sol de l’OTAN, opérant sous le commandement d’une direction politique, le CNT, pieds et poings liées à l’impérialisme.

Deux versions dominent à propos des raisons de la chute de Tripoli après des mois d’enlisement militaire. Certains insistent sur le rôle prépondérant de l’OTAN. L’attaque de la capitale se serait passée en trois temps. Le premier acte a été mené par des troupes spéciales, notamment françaises, britanniques et qataries, visant à déstabiliser les forces loyalistes dans la capitale et ses environs. Le second moment a été marqué par une campagne généralisée de désinformation menée par l’Alliance et donnant pour finie avant même qu’elle ait commencée la bataille de Tripoli [1]. Ce n’est que par la suite que les « rebelles » de l’Ouest sont entrés dans la capitale, l’ensemble de ses trois moments étant chapotée par une intensification des bombardements de l’OTAN [2].

D’autres essayent de donner une lecture moins cynique et plus « libyenne » des derniers moments du régime Kadhafi comme s’en fait l’écho Le Monde Diplomatique. « Les communicants de l’OTAN et les responsables politiques français et britanniques auront beau saluer le rôle décisif de leurs bombardements, ce ne sont ni l’avancée toujours annoncée des fronts de Brega et de Misrata [à l’Est] ni le délitement proclamé du régime grâce au bombardement des sites stratégiques (…) qui ont eu une incidence décisive sur le cours de la guerre. (…) La ‘rupture tactique’ annoncée pendant cinq mois comme imminente sur les fronts de Brega et Misrata par les porte-parole du CNT et de l’OTAN aura finalement été menée par la puissante tribu arabe des Zintan [de l’Ouest libyen] [3] ».

Quoi que l’on pense de la justesse de ces deux lectures, elles ne peuvent occulter au final que les troupes « rebelles » ont été les pions (décisifs ou non) de l’OTAN, résultat logique de l’étroite collaboration entre le CNT et les puissances impérialistes qui ont mené l’intervention, préparée bien avant le début formel de l’Opération « Unified Protector », lancée le 19 mars avc la bénédiction de l’ONU.
Les « amis » impérialistes des « libérateurs » libyens : les raison d’une guerre TOTAL

Ce qui se joue actuellement en Libye c’est une redéfinition, au détriment du peuple libyen, de l’emprise des différentes puissances impérialistes sur le pays mais aussi entre intérêts impérialistes et également par rapport à ceux de puissances régionales qui essayent de tirer profit de la situation mondiale chaotique pour placer leurs pions en Afrique (Chine et Russie notamment). C’est la raison pour laquelle l’ensemble des pays ayant des intérêts en Libye (ceux qui ont soutenu l’intervention comme les plus retors ou soutiens jusqu’au dernier moment de Kadhafi) ont été contraints de se rendre à Paris pour assister début septembre à la conférence convoquée par Sarkozy et le Premier ministre britannique Cameron. Certains n’hésitent pas à qualifier ce sommet de « mini-Versailles » comme l’a baptisé le quotidien officiel du régime de Pékin en souvenir des traités scellés à l’issue de la Première Guerre mondiale entre les puissances impérialistes victorieuses afin notamment de redéfinir la carte du Proche et Moyen-Orient [4].

C’est ainsi que les capitales ayant orchestré l’intervention entendent bien se tailler la part du lion dans les hydrocarbures d’un pays qui dispose d’un pétrole brut d’excellente qualité et de réserves parmi les plus importantes du continent africain. Par-delà les démentis du CNT affirmant que les Français ne sont pas assurés de l’exploitation de plus du tiers du pétrole libyen il y aura bien entendu des gagnants et des perdants dans l’opération. Un des porte-paroles de la nouvelle compagnie pétrolière créée par les « rebelles » avec l’appui de l’OTAN n’a pas caché que le futur gouvernement s’apprête à renégocier les contrats d’exploitation des gisements au bénéfice des puissances occidentales qui ont appuyé l’intervention, à commencer par Total (France), Eni (Italie), BP (Grande-Bretagne) et Marathon Oil Corp (Etats-Unis). Cette redéfinition de la carte pétrolière et gazière risque de se faire au détriment des firmes chinoises, russes, brésiliennes et algériennes, d’où leurs inquiétudes [5].

Bien qu’occultée par une sorte d’unité de façade et de souci humanitaire sous couvert de la présence à la Conférence de Paris de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, la lutte fait rage au sein même des alliés européens, notamment entre français et britanniques d’un côté et italiens de l’autre, et ce au moment même où la zone euro traverse une crise majeure. Déjà avant le conflit plusieurs analystes faisaient état du fait que « l’entrée [de l’Italie] dans le conflit a été décidée essentiellement pour essayer de freiner la dynamique opérée par la France et dans une moindre mesure la Grande-Bretagne, en pariant sur une rapide reprise en main de l’opération par les Etats-Unis [qui au final n’aura pas eu lieu]. [Rome] a eu recours aux armes non pas tant pour défaire un ennemi, [Kadhafi], mais plutôt pour contenir ses propres alliés [6] ». Tenant compte du risque encouru par l’ENI dans le conflit, exploitant central des ressources pétrolières libyennes jusqu’à il y a peu, « l’Italie risque d’utiliser ses propres Forces armées contre ses propres intérêts nationaux [7] ». On voit bien ici combien la côte libyenne a avant tout été le théâtre cynique d’un jeu de massacre impérialiste par armées interposées.
De la lenteur de l’avancée impérialiste

Selon les analystes soutenant dès les premières heures la « rébellion » libyenne voire même le CNT (parmi eux certains plutôt classés à gauche comme Gilbert Achcar), il n’y a pas trente-six raisons à la lenteur de la victoire de la coalition. L’OTAN n’aurait eu qu’une chose en tête en limitant le nombre de sorties de ses bombardiers ainsi que l’armement des « rebelles » [8]. Les capitales occidentales entendaient discuter dès le début d’une sortie négociée de la scène politique libyenne avec Kadhafi et s’assurer du contrôle complet du CNT. Une telle analyse vise à faire passer le CNT pour ce qu’il n’a jamais été : une sorte de direction nationaliste bourgeoise anti-impérialiste que la gauche aurait dû soutenir dans sa course de vitesse avec l’OTAN pour le renversement de Kadhafi.

Il est indéniable que devant les frasques imprévisibles du « Guide libyen » certains ont envisagé de négocier sa sortie avec ses proches. Les raisons de la modération des bombardements et la lenteur de la victoire sur les troupes du Colonel sont néanmoins à chercher ailleurs.

L’OTAN, quoique bénéficiant du soutien actif de certains Etats arabes particulièrement corrompus tels que le Qatar ou les Emirats Arabes Unis, ne pouvait se payer le luxe, quelques mois après les révolutions tunisiennes et égyptiennes, de dégâts collatéraux trop importants si elle voulait utiliser l’Opération « Unified Protector » pour redorer son blason démocratique.

L’autre raison est à chercher du côté de l’essoufflement militaire relatif des Etats les plus impliqués dans l’opération ainsi que le contexte économique international. L’ampleur du déploiement militaire impérialiste à l’étranger (dans le cas des Etats-Unis par exemple mais également de la France, présente sur neuf théâtres d’opération extérieurs) limitait la capacité d’intervention alors que la prégnance de la crise économique d’autre part freinait les capacités d’intervention. Dans les deux cas cela ne veut pas dire que les différents Etats impérialistes, suivant en cela l’exemple étasunien, ne pourraient tabler à moyen terme sur un renforcement de leur complexe militaro-industriel comme instrument de relance économique, avec tout ce que cela laisse présager d’un point de vue géopolitique.

Enfin l’OTAN s’est bien gardée d’intervenir trop lourdement sur une côte libyenne concentrant l’essentielle des cibles mais également du complexe pétrolier aux mains des multinationales occidentales. Il s’agit d’une industrie pétrolière et gazière bien plus moderne que l’ensemble des installations iraquiennes, largement désuètes en 2003. Dans le cadre de la renégociation des contrats d’exploitation qui se profilait pour l’après-Kadhafi il ne fallait absolument pas endommager des infrastructures dans lesquelles les compagnies étrangères avaient déjà largement commencé à investir avant même le retour en grâce de Kadhafi dans le « concert des nations » en 2004.
Eviter un scénario à l’iraquienne : les limites du plan impérialiste pour la Libye

La stratégie de l’OTAN et des alliés vise en fait à éviter un délitement complet de l’appareil d’Etat et de sécurité libyen. Le spectre du chaos qu’a connu l’Irak à la suite de la chute de Saddam Hussein en 2003 est bien présent à l’esprit des généraux alliés. L’idée est donc de créer un gouvernement provisoire largement basé sur le CNT mais également en capacité d’absorber des fractions importantes de l’ancienne structure d’Etat kadhafiste afin de préserver l’essentiel des appareils sécuritaires. De ce point de vue l’OTAN a tiré des leçons de la désastreuse politique de « débaasification » de l’Irak mise en œuvre après 2003. C’est précisément la liquidation de l’ancien parti-Etat de Hussein comme des principaux appareils de sécurité et de l’armée qui a alimenté le chaos ainsi que la rébellion sunnite contre l’occupation américaine. Ce n’est qu’en faisant marche arrière et en proposant l’intégration des anciens insurgés sunnites au nouvel appareil d’Etat iraquien que Washington a réussi à limiter l’insécurité généralisée en Irak et, officiellement, à stabiliser la situation, ce qui permet aux Etats-Unis d’envisager un désengagement partiel de ses troupes.

Il n’est pas sûr cependant que cette politique de changement à la tête de la Libye et d’intégration partielle de l’appareil d’Etat issu de l’ancienne dictature soit suffisante pour éviter une dynamique de crise qui pourrait exploser à tout moment parmi les laquais pro-impérialistes du CNT. C’est ce qui fait pencher certains analystes en faveur d’une présence militaire à terre, soit de l’OTAN directement (ce qui semble compromis à l’heure actuelle) ou par le biais des alliés arabo-musulmans de l’OTAN ou des organisations régionales [9].

Il n’est pas dit, donc, qu’à la suite de la chute de Tripoli et la Conférence de Sarkozy et Cameron, le pari occidental de renforcer le CNT comme gouvernement légitime du pays, et plus encore comme instrument de stabilisation, soit aisé. Le principal lien unifiant les diverses forces de l’opposition bourgeoise libyenne étant la fin de Kadhafi, les divergences pourraient affleurer violemment au moment de discuter du partage des royalties découlant de la rente pétrolière. Les majors ne sont généralement pas en reste pour essayer de se tailler la part du lion en attisant les tensions régionales et en suscitant des rivalités tribales là où elles opèrent. Le fait que la Cyrénaïque, la région orientale, ayant Benghazi pour capitale, concentre à elle seule prés des deux-tiers des réserves prouvées en hydrocarbures jusqu’à présent gérées de façon centralisée par Tripoli n’est pas un facteur qui laisse augurer d’une négociation pacifique du partage de la rente pétrolière entre la bourgeoisie de l’Est et de l’Ouest.

Déjà fin juillet l’assassinat du principal responsable militaire de la « rébellion », le général Abdul-Fattah Younès, un transfuge du régime, avait montré combien l’unité du CNT était fragile. D’abord mis sur le dos d’un commando kadhafiste il semble que l’attentat ait en fait été perpétré par une faction armée agissant au sein même du CNT [10] . Dès l’entrée en dissidence des tribus de l’Ouest et le début de leur avancée sur la capitale, nombre d’analystes soulignaient combien « les rebelles des montagnes occidentales qui ont pris d’assaut Tripoli [le 21 août] n’ont pas pleine confiance dans le CNT [largement dominée par la bourgeoisie de Benghazi]. Beaucoup se plaignent du fait que la direction nationale ne les appuie pas suffisamment, y compris après que les gouvernements occidentaux ont commencé à leur donner accès aux comptes de Kadhafi et ses proches gelés [au début du conflit] ».

Si ce n’était le sort des populations libyennes qui était en jeu on ne pourrait que sourire à la vue des plans « stratégiques » qu’essaient de déployer les chancelleries occidentales et l’Otan, à commencer par le grand cheval de bataille de l’impérialisme, « l’instauration de la démocratie », couverture impérialiste de la contre-révolution en acte contre le « printemps arabe ». Le spectre de la guerre civile que tentent d’éviter Paris, Londres et Washington, reste plus que jamais présent en Libye, plus encore après la chute de Kadhafi. L’avenir du printemps arabe, de ce point de vue, est largement lié à la capacité qu’auront les impérialistes et leurs alliés locaux libyens à stabiliser la situation en fonction de leurs intérêts ou, au contraire, à la capacité des processus révolutionnaires arabes actuels, à commencer par l’Egypte et la Tunisie, à s’approfondir et à remettre en cause la domination impérialiste. C’est en ce sens que les forces du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes devraient être à l’initiative d’une grande campagne contre le protectorat impérialiste sur la Libye. En lien avec la construction d’une opposition de classe aux politiques d’austérité européennes il faudrait pour cela être en capacité d’invertir l’orientation attentiste et passive (quand ce n’est pas une orientation pro-impérialiste de soutien à la « rébellion » et au CNT) que la gauche radicale européenne a soutenue jusqu’à présent dans sa grande majorité [11]

.

11/09/11

[1] On se rappellera que le 25 mars déjà Al-Jazeera, championne de la désinformation (et organe central de l’OTAN au cours du conflit), avait informé de la chute de Syrte (aujourd’hui encore aux mains des troupes loyales à Kadhafi). La BBC et France24 avait embrayé immédiatement, alors qu’il n’en était rien.

[2] Voir G. Friedman, « Libya : A Premature Victory Celebration », Stratfor, Austin, 30/08/11,.

[3] Voir P. Haimzadieh, « Libye, les conditions de l’unité nationale », Le Monde Diplomatique, Paris, septembre 2011, p.16.

[4] C’est notamment par le Traité de Sèvres (1920) faisant suite à celui de Versailles (1919) que les Alliés ont découpés à leur avantage les restes de l’Empire Ottoman en différents protectorats.

[5] C’est ainsi que Berlin essaie d’éviter d’être marginalisé des futures négociations en raison du « nein » ferme d’Angela Merkel à la participation allemande aux frappes de la coalition dès le début de la guerre. La Russie, qui s’est abstenue, comme la Chine, lors du vote de la résolution 1973 au Conseil de Sécurité a fini par reconnaître in extremis le CNT comme le gouvernement légitime de la Libye afin de sauver d’importants contrats que Moscou avait signé au préalable avec Kadhafi, notamment dans le domaine de l’armement. Pékin craint également d’être mis à mal dans ses positions libyennes alors que les firmes chinoises ont investi à hauteur de 20 milliards de dollars en infrastructure en Libye. C’est en ce sens que le Quotidien du Peuple appelait, avant la réunion du Sommet de Paris sur la Libye, les puissances occidentales à ne pas tirer un avantage injustifié de la reconstruction et des opportunités économiques s’ouvrant dans la Libye post-Kadhafi.

[6] Voir G. Dottori, « La drôle de guerre all’italiana », Limes quaderni speciali, Rome, avril 2011, p.19.

[7] Ibid., p.23

[8] « Pourquoi la campagne aérienne menée par l’OTAN est-elle de si basse intensité, non seulement en comparaison de la composante aérienne de la guerre menée pour la mainmise sur l’Iraq, également riche en pétrole, mais aussi en comparaison de la guerre aérienne pour le Kosovo, territoire peu important sur le plan économique ? Et pourquoi l’Alliance s’est-elle abstenue en même temps de fournir des armes aux insurgés comme ils l’ont demandé à maintes reprises ? ». A ces deux questions qu’il formule Achcar répond en soulignant que l’OTAN aurait fait trainé la guerre en longueur pour mieux s’assurer d’un strict contrôle du CNT afin de mieux freiner la révolution libyenne. Une révolution, soit dit en passant, dont l’expression armée agit en troupes terrestres de l’OTAN, à l’image de l’UCK kosovar ou des pasdarans kurdes en Iraq. Voir G. Achcar, « La ‘conspiration’ de l’OTAN contre la révolution libyenne », Inprecor n°575/576, juillet-septembre 2011, Paris, p.49-50.

[9] C’est ainsi que les casques blancs éthiopiens et ougandais de l’Union Africaine, soutenus à bout de bras par les occidentaux, notamment Washington, ont réussi à remettre en selle le gouvernement pro-impérialiste de Sharif Sheikh Ahmed en Somalie. Les difficultés rencontrées pour reconquérir la capitale, Mogadiscio, aux mains des milices islamiques Chabab au cours de l’été après des mois de combats indiquent combien, dans le cas libyen, cette option consistant à sous-traiter régionalement une occupation militaire ne serait pas exempte de risques pour les occidentaux.

[10] Il s’agirait de la Brigade des Martyrs du 17 février, un groupe politico-militaire ayant participé fin juin à la Conférence pour le Dialogue National ayant regroupé l’ensemble de l’opposition libyenne à Kadhafi.

[11] Voir à ce sujet JP Clech, « L’extrême gauche et la guerre en Libye. Chronique d’une démission scandaleuse », 11/09/11,.

Beaucoup de bla-bla pour éviter de montrer clairement devant les gens la capitulation devant l'impérialisme!


Dernière édition par Elquenosaltaesmomio le Sam 17 Sep - 17:43, édité 1 fois

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Message  Invité Sam 17 Sep - 17:41



L’extrême gauche et la guerre en Libye
de : Courant Communuste Révolutionnaire
samedi 17 septembre 2011 - 14h57

Chronique d’une démission scandaleuse

JPEG - 102.5 ko

Par JP Clech

Kadhafi n’a jamais été un rempart anti-impérialiste dans le monde arabe et en Afrique. Comme nous le soulignions dès le début de l’intervention impérialiste, « avec le coup d’État de 1969, expression libyenne du mouvement de fonds nationaliste arabe et de la poussée ouvrière et populaire mondiale, Tripoli avait réussi à juguler les prétentions de l’impérialisme, à la fois américain mais également italien. A partir des années 1990 le régime de Kadhafi, qui s’était transformé entre-temps en une féroce dictature, a tenté de se réinsérer dans le ‘concert des nations’. Tripoli a cherché à négocier avec les capitales occidentales les termes de sa subordination semi-coloniale. Cela ne s’est pas fait sans grincements de dents pour plusieurs pays car certains partenaires ont été privilégiés au détriment d’autres.

L’intervention impérialiste actuelle est en fait une tentative de renégociation, entre les puissances centrales, de la mainmise sur les ressources libyennes[Voir V. Duse et M. Georget, « A bas l’intervention des impérialistes et de la France en Libye ! », 20/03/11, BI du NPA,.]] ».

Depuis qu’il était redevenu fréquentable, collaborant activement avec les capitales européennes et leurs multinationales, cela faisait déjà bien longtemps que le « Guide libyen » avait remisé ses ambitions « socialistes » et « tiers-mondiste ». A la fin des années 2000 le nouveau projet du clan Kadhafi était d’ailleurs « de faire de la Libye un ‘nouveau Dubaï d’Afrique du Nord’ à travers la création d’une zone franche afin d’attirer de nouveaux investissements, une sorte de paradis fiscal pour les étrangers [1] ». Les arguments « anti-impérialistes » sous-tendant le discours pro-Kadhafi qu’on a pu entendre au cours du conflit, notamment au sein la gauche latino-américaine mais également européenne dans des courants philo-staliniens (le Parti des Travailleurs belge, certains courants actifs du syndicalisme de base italien comme Contropiano, etc.), ne tiennent pas.

De là à saluer la chute de Tripoli comme une victoire de la révolution, il y a un pas que nombre d’intellectuels, d’organisations et courants de gauche radicale ont allègrement franchi fin août. En règle général, cette lecture optimiste et erronée de la chute de Kadhafi a accompagné une passivité et un attentisme scandaleux dans les rangs de l’extrême gauche alors même qu’elle aurait dû être le fer-de-lance de l’opposition internationaliste et anti-impérialiste au va-t-en-guerre Sarkozy.
L’extrême-gauche entre attentisme et pro-impérialisme

Pour ce qui est de l’extrême gauche en France, loin de jouer le rôle de moteur en direction du reste des organisations du mouvement ouvrier de solidarité avec les révolutions arabes et d’opposition à l’intervention impérialiste française, elle a brillé par son absence.

Lutte Ouvrière s’est manifestée de façon génériquement juste dans sa presse contre l’offensive impérialiste. Fidèle à son attentisme habituel et à son internationalisme limité aux articles de son hebdomadaire, LO n’a aucunement corrélé ces prise-de-position à une orientation active. De par son analyse du printemps arabe, réduit à une simple succession de « révoltes » et non à une concaténation ouverte de processus révolutionnaires, on peut dire à la décharge de LO que la guerre en Libye n’apparaissait pas du coup comme une offensive contre-révolutionnaire centrale contre la dynamique initiée en Tunisie et en Egypte mais juste comme une énième intervention impérialiste. Cela n’en rend pas moins la position de LO extrêmement problématique [2].

Pour ce qui est de notre parti, son orientation par rapport au conflit libyen n’a aucunement structuré notre intervention : aucun rassemblement, aucune affiche, aucune propagande anti-impérialiste systématique. Lors de son premier meeting d’ouverture de campagne, en clôture de notre université d’été de Port-Leucate, quelques jours à peine après la chute de Tripoli et l’euphorie impérialiste, Philippe Poutou n’a même pas mentionné la guerre impérialiste contre la Libye et n’a pas prononcé un seul mot contre le nouveau protectorat de l’OTAN sur ce pays.

Pire en fait, le NPA a d’abord malheureusement figuré au côté des signataires de l’appel à une « intervention humanitaire » en Libye courant mars. Nous avons ensuite laissé dans nos publications la part-belle aux discours à la Gilbert Achcar, se faisant les soutiens de la rébellion, y compris « après que les éléments les plus pro-impérialistes ont commencé à primer au sein du gouvernement de Benghazi [et que] les impérialistes ont décidé d’intervenir afin d’utiliser la Lybie comme plateforme de leur stratégie de contre-révolution démocratique contre les processus révolutionnaires de la région [3] ». Bien au contraire, on peut continuer à lire un peu partout sur les publications liées au NPA « la compréhension du fait que les rebelles de Benghazi aient pu demander l’aide du ‘diable’ pour éviter un massacre annoncé [tout en mettant] en garde les rebelles contre toute représentation du ‘diable’ comme un ange pour l’occasion, ainsi que contre toute illusion sur les motifs réels des puissances occidentales [4] ». Pourquoi en lieu et place des conseils théologiques de Gilbert Achcar en direction des rebelles le parti n’a pas défendu dans sa propagande, sa presse et dans la pratique, à travers des rassemblements et ses meetings, une position anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste à la hauteur du coup porté par l’entreprise néocoloniale de l’OTAN, avec la France de Sarkozy dans le rôle de maréchal de campagne ?

Un front unique entre les opprimés, les impérialistes et leurs laquais serait souhaitable ?

Illustrant assez bien notre manque d’initiative politique sur une question aussi centrale en France autant qu’une orientation politique catastrophique, le parti s’est contenté de deux communiqués, le premier au début du conflit et le second à la suite de la chute de Tripoli. D’une part nos prises de position générales contre l’intervention de l’OTAN sont restées lettre morte dans la pratique, en dépit des propositions faites en CPN par les camarades de l’ex-Position 4 [5]. Le parti d’autre part n’a pas défendu de position anti-impérialiste conséquente puisqu’il s’est prononcé pour le soutien militaire aux « rebelles », alors même que les « insurgés » agissaient dès le mois de mars comme les troupes au sol de l’aviation de l’OTAN : « notre solidarité pleine et entière va au peuple libyen auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie [6] ».

Fin août, lors de la chute de Tripoli, le parti essayait de justifier ce soutien de fait en expliquant qu’au cours des « six derniers mois, la révolte s’est développée et en même temps, sous couvert d’une résolution de l’ONU, un mois plus tard, les pays membres de l’OTAN ont voulu s’accaparer le processus en cours par une intervention militaire aérienne [7] ». L’argumentation consiste à affirmer que la « rébellion » se serait développée parallèlement à la guerre menée par l’OTAN, c’est-à-dire qu’il pourrait y avoir unité d’action entre les opprimés et l’impérialisme. Elle est assez proche de la lecture profondément erronée de la guerre en Libye qu’ont certains courants d’extrême gauche au niveau international comme la LIT moréniste, dont la principale organisation est le PSTU brésilien. La LIT dépasse certes le NPA dans l’enthousiasme puisqu’elle parle d’une « fabuleuse victoire politique et militaire du peuple libyen et de l’ensemble du processus révolutionnaire qui secoue le monde arabe (…) et qui évoque les plus grandes victoires de notre classe [8] ». A l’image du NPA cependant, la LIT moréniste développe l’idée selon laquelle « la contradiction réside en ce que, sur le terrain militaire, il a existé une unité d’action entre l’impérialisme et les masses pour renverser Kadhafi mais avec des objectifs de fond totalement opposées : les masses veulent libérer le pays de l’oppression et l’impérialisme freiner la révolution afin de poursuivre le pillage des richesses libyennes [9] ».

Cette définition, qui fait abstraction du rapport entre facteurs objectifs et subjectifs et se transforme en une caractérisation anti-marxiste de la situation repose sur une logique objectiviste au sein de laquelle le facteur subjectif (le secteur social et le programme qu’il porte) n’a aucune conséquence sur les résultats. C’est ainsi que le NPA peut donc affirmer que « c’est une nouvelle vie qui s’ouvre pour le peuple libyen. La liberté, les droits démocratiques, l’utilisation des richesses dues aux ressources naturelles pour la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple sont maintenant à l’ordre du jour », en faisant pleinement abstraction de la manière dont la « libération » de la dictature de Kadhafi s’est déroulée et du caractère de classe bourgeois et pro-impérialiste du gouvernement libyen de facto. De façon très problématique, certains analystes de la bourgeoisie ont le mérite d’avoir une vision beaucoup plus claire de ce qui se joue en Libye que celle que véhicule le parti. Sans détour, Richard Haas, ancien conseiller de Bush et partisan de l’envoi de troupes au sol pour faire régner l’ordre impérialiste dans la Libye post-Kadhafi souligne ainsi que les « 7.000 sorties des avions de l’OTAN ont joué un rôle central dans la victoire rebelle. L’intervention ‘humanitaire’ censée sauvée des vies soi-disant menacées a, de facto, été une intervention politique afin de mener à bien un changement de régime. C’est maintenant à l’OTAN de gérer sa victoire [10] ».

A la lumière de l’histoire du mouvement ouvrier et des révolutions du XXème siècle, sans aller plus loin même que les leçons que l’on peut tirer des soulèvements d’Europe de l’Est contre les régimes staliniens en 1989-1990 le renversement d’un gouvernement réactionnaire ou la chute d’une dictature ne signifie pas automatiquement une avancée pour la révolution ouvrière et socialiste, bien au contraire.

Dans le cas de la Libye, ne donner qu’une importance secondaire au fait que l’OTAN a été un acteur prépondérant dans le renversement du régime du Colonel est extrêmement dangereux. Cela alimente l’illusion selon laquelle les ennemis des peuples opprimés pourraient défendre leurs intérêts, du moins partiellement, ou qu’il pourrait y avoir unité d’action entre exploités, opprimés et l’impérialisme et ses laquais. Cela permet aussi de passer sous silence que le conflit libyen renforce une des limitations principales du printemps arabe, à savoir que la dimension anti-impérialiste des soulèvements a été largement secondaire [11] . Cette limitation ne dédouane pas pour autant les courants du mouvement ouvrier dans les pays impérialistes, à commencer par l’extrême gauche, d’être à la pointe d’un soutien inconditionnel aux processus arabes, qui passe aussi par une dénonciation politique et pratique des crimes et des complicités de « son » propre impérialisme (ce qui a été largement absent en France depuis le début du soulèvement tunisien). Cette limite anti-impérialiste des processus arabes est d’ailleurs un des ressorts facilitant actuellement les politiques réactionnaires de contention du printemps arabe à travers les soi- disant « transitions démocratiques ». Enfin la victoire de l’OTAN en Lybie et les rodomontades de Juppé sur la question syrienne sont une occasion inespérée pour le régime Assad dans sa tentative de forcer le parallèle entre l’opposition populaire syrienne et le CNT afin de sous-tendre son discours contre toute ingérence étrangère.
Une victoire populaire contre Kadhafi était-elle possible ?

A la différence de ce qu’affirme Azeldin El Sharif, dont se fait l’écho Inprecor, la seule perspective pour la Libye n’était pas seulement « la résolution 1973 (…) au service du peuple libyen et de la protection des civils [qui] s’est heurtée à l’opposition de nombreux courants socialistes et de gauche à l’étranger [très minoritaires dans la pratique en France en tout cas !] qui pensent que le peuple libyen ne sait pas ce qu’il veut et qui ne proposent en contrepartie aucune alternative en termes de protection [12] ».

Il y avait une possibilité pour que le soulèvement populaire né à Benghazi le 17 février dans le sillage du printemps arabe et de la chute de Ben Ali et Moubarak s’étende à l’ensemble du pays et renverse de façon autonome la dictature de Kadhafi, ce qui aurait ouvert des perspectives bien différentes pour le pays. Dans un premier temps d’ailleurs, avant la reprise en main de la rébellion populaire par le CNT avec un programme économique et social calqué sur celui du Guide, le soulèvement de la jeunesse et les classes populaires avait réussi à secouer fortement le régime, jusqu’à Tripoli même. L’absence de rôle social du mouvement ouvrier organisé dans cette première phase du soulèvement, pire encore même, la violente mise au pas des travailleurs immigrés qui représentent la grande majorité du prolétariat en Libye, a compromis cette possibilité.

Comme le note Richard Seymour très justement, « la prépondérance d’élites relativement conservatrices et l’absence d’une force de pression à même de contrebalancer cet état de fait a déformé la rébellion. [Pour les représentants du CNT] la Libye n’était pas une société divisée par des lignes de classe dont beaucoup avaient tiré profit. Elle était uni contre un usurpateur (…) soutenu par des forces étrangères. Plus Kadhafi réussissait à stabiliser la situation [après la première phase de la révolte], plus [la direction du CNT et les « rebelles »] l’expliquaient en disant que ‘Kadhafi est en train de nous tuer avec ses Africains’. Une déformation supplémentaire advient avec l’alliance avec l’OTAN. La révolte de février a été le fait de centaines de milliers de personnes dans tout la Libye. Début mars le mouvement connaissait un reflux, des forces spéciales occidentales faisaient leur entrée en territoire libyen et des dirigeants importants de la rébellion faisaient appel à l’intervention étrangère. Tout d’abord isolés, [ces dirigeants] gagnaient en crédibilité à mesure où Kadhafi gagnait du terrain. Dans les faits, l’initiative passait [d’un mouvement de révolte] ayant une très large base populaire à un nombre relativement réduit de combattants armés sous la direction du CNT et de l’OTA. C’est à ce moment-là que l’armée rebelle a pris la relève des pogroms contre les travailleurs africains immigrés. Dans des conditions différentes peut-être l’unité entre les opprimés aurait pu être possible. Mais cela aurait rendu nécessaire une alliance beaucoup plus radicale qui aurait été potentiellement beaucoup plus dangereuse, tant pour ceux qui voulaient remplacer Kadhafi que pour le Guide lui-même. Dans l’état actuel des choses, la victoire des rebelles repose sur une défaite tragique. La dynamique émancipatrice originelle du 17 février repose, pour l’instant, sous les corps sans vie des travailleurs africains immigrés de Tripoli [13] ».
Pour un virage du parti à 180° sur le terrain de l’internationalisme révolutionnaire et de l’anti-impérialisme !

En dépit de cette victoire de l’impérialisme et d’une des fractions de la réaction bourgeoise locale au cours de ce premier acte de la guerre civile libyenne dont les combats semblent pour l’heure s’atténuer, on ne peut exclure qu’un bon nombre de contradictions affleurent prochainement au sein de la nouvelle élite dirigeante, plombant la « gouvernance » tant souhaitée par les impérialistes. Les aspirations des masses libyennes ne peuvent coïncider avec celles d’un gouvernement qui s’apprête à renforcer la soumission du pays aux multinationales. La nécessité de rétablir l’ordre au moyen de l’ancien appareil de sécurité kadhafiste, purgé de ses officiers les plus encombrants, pourrait également compromettre les chances de discipliner la population. Le nouveau pouvoir en place pourra toujours essayer de faire jouer le rôle de boucs-émissaires aux travailleurs immigrés qui ont été persécutés et massacrés pour certains ou qui ont dû fuir en masse comme le demi-million d’ouvriers égyptiens qui ne tarderont pas à revenir, il n’est pas dit que cette recette fonctionne à nouveau.

Autant la victoire actuelle de l’impérialisme et du CNT menace les processus révolutionnaires en cours en Tunisie et en Egypte, autant l’approfondissement de ces mêmes processus dépendent des contradictions qui surgiront du nouveau protectorat libyen où pourrait émerger une alternative de classe. En tant que marxistes révolutionnaires nous savons que c’est uniquement cette force sociale et sa capacité à combattre pour un programme indépendant ainsi que l’émergence révolutionnaire de la classe ouvrière et de la jeunesse du Maghreb et du Machrek qui permettra d’ouvrir le chemin de la révolution.

C’est en ce sens que l’extrême gauche, si elle entend se battre pour un programme réellement anticapitaliste et révolutionnaire, ne peut continuer à maintenir un silence complice alors que l’impérialisme est en train de refaire vivre la Libye à l’heure des protectorats. Cela nécessite une clarté programmatique que le NPA n’a pas, entretenant la confusion. Cela nécessite également une orientation internationaliste et anti-impérialiste qui a fait cruellement défaut au parti jusqu’à présent. On ne peut dire, comme le fait croire Yvan Lemaitre, « hors de Libye les puissances impérialistes ! » tout en affirmant que « la démocratie et la liberté ne pourront venir que de l’intervention directe de la population pour prendre en main sa révolution [14] ». Il n’y a pas révolution mais bien contre-révolution armée portée par les canons de l’OTAN et les armes légères des « rebelles ».
Thawra ! Hattâ Al-Nasr ! Vive la révolution ! Jusqu’à la victoire !

C’est en revanche de sa capacité à s’opposer à « son » impérialisme de la part du mouvement ouvrier et de la jeunesse que dépend pour partie le sort des processus révolutionnaires arabes, d’où l’importance de l’orientation que peuvent défendre les révolutionnaires. Cet anti-impérialisme et cet internationalisme relèvent non seulement du devoir politique élémentaire de tout anticapitaliste révolutionnaire conséquent mais découle également d’une nécessité stratégique. Il en va du rapport de force politique et social entre les classes populaires et la bourgeoisie dans les pays impérialistes qui ont été à l’initiative de l’intervention. On sait désormais clairement que Sarkozy ne se contentera pas simplement d’avoir une rue à son nom sur le front de mer à Benghazi mais fera tout son possible pour transformer cette victoire coloniale en un renforcement des positions de l’impérialisme français dans son arrière-cour semi-coloniale mais aussi, pour ce qui est de l’Hexagone, afin de consolider l’offensive que le gouvernement est en train de mener sur le front de l’austérité et de sa politique anti-ouvrière et antipopulaire.

C’est en ce sens aussi que le NPA a besoin d’un virage politique à 180°, sur le front de l’anticapitalisme révolutionnaire et de l’internationalisme, s’il veut être à la hauteur des enjeux de la situation actuelle, et non une pâle copie de l’ouvriérisme de LO et du réformisme verbeux de Mélenchon.

09/09/11

Ils se tortillent dans tous les sens pour éviter de dire: soutient à la lutte de ceux qui se battent contre la mainmise de leur pays par les impérialistes! Des kautskiens de gauche quoi.

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Message  Prado Dim 18 Sep - 8:21

L'article "Une victoire de l’impérialisme qui menace le printemps arabe" de Ciro Tappeste et celui de JP Clech méritent d'être lus. Contrairement à certains textes affligeants postés ici, ils contiennent de véritables analyses. Cependant, ils souffrent d'un grave problème, déjà souligné par Vérié : notre ignorance au sujet de certains aspect clés de la situation en Libye. Or, loin de reconnaître ce problème, les deux articles se montrent aveugles en ce qui concerne des questions essentielles qui ne semblent pas les intéresser, ce qui les amène à des conclusions bien peu dialectiques du genre : les combattants opposés à Kadhafi ne sont pas autre chose que des espèces de forces au sol de l'OTAN, des pions de l'OTAN.
Un premier point qui pose problème est celui des classes dominantes en Libye. Où sont-elles ? quelles sont leurs positions, notamment vis-à-vis de l'impérialisme, ou plutôt des impérialismes ?
Ciro Tappeste reproche à certains de faire comme si le CNT était une direction nationaliste bourgeoise. Ecartant d'un revers de la main cette hypothèse, elle en conclut que c'est un simple jouet de l'impérialisme. Or, entre ces deux positions extrêmes, il y aurait place pour des positions plus nuancées qui prennent en compte le fait que le CNT est soumis à des pressions multiples : les différents impérialismes, les différentes fractions des classes dominantes opposées à Kadhafi (qui peuvent avoir des intérêts très divergents et des perceptions très diverses des plans impérialistes), les transfuges du régime du Kadhafi, les insurgés etc. etc. Les deux articles prennent une photo (floue) à un moment donné au lieu rendre compte d'un processus et de ses contradictions.

Un deuxième point posant problème est l'absence totale de prise en compte de que j'appelerais faute de mieux l'émergence d'une société civile du côté des anti-kadhafistes. Inprecor en a donné un aperçu pour ce qui concerne Benghazi, mais ce phénomène existe aussi à Tripoli à Misrata. Quelle ampleur ce phénomène a-t-il ? Il est difficile de le dire, d'autant plus que ce n'est pas ce qui intéresse le plus la presse. Il n'empêche que c'est une question essentielle, et qui est d'autant plus importante aujourd'hui que le CNT apparait comme de plus en plus contesté et isolé. Et c'est ce qui explique peut-être que la foule annoncée pour ovationner Sarkozy et Cameron à Benghazi n'était pas au rendez-vous.
Voici quelques articles récents donnant quelques aperçus sur ce sujet :

http://www.guardian.co.uk/world/2011/sep/16/libyan-women-our-revolution-too
Libyan women: it's our revolution too

http://english.aljazeera.net/indepth/features/2011/09/201191564045846547.html
Evading the terror in the hospital corridors, a group of doctors affiliated with the hospital were said to have set up a network of secret field clinics throughout Tripoli, away from the eyes of security forces. Private homes, schools and other buildings were converted into makeshift operating theatres, supplied with medical equipment that the doctors smuggled out of the hospital's storage rooms.
"We created 24 secret field hospitals all over Tripoli. Some of the doctors were caught by Gaddafi's forces and were taken to prison. At least one of them was killed and another one is still missing," doctor Aribi told Al Jazeera.

http://english.libya.tv/?p=12373
Hundreds of people have marched in Benghazi calling for a shake-up of Libya’s new leadership while nascent political groups have challenged the country’s interim rulers in a memorandum, saying their governance plan does not meet the people’s demands.

Prado

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Message  Invité Dim 18 Sep - 11:06

Ce qui est affligeant est ce type de "raisonnement"

Ciro Tappeste reproche à certains de faire comme si le CNT était une direction nationaliste bourgeoise. Ecartant d'un revers de la main cette hypothèse, elle en conclut que c'est un simple jouet de l'impérialisme. Or, entre ces deux positions extrêmes, il y aurait place pour des positions plus nuancées qui prennent en compte le fait que le CNT est soumis à des pressions multiples : les différents impérialismes, les différentes fractions des classes dominantes opposées à Kadhafi (qui peuvent avoir des intérêts très divergents et des perceptions très diverses des plans impérialistes), les transfuges du régime du Kadhafi, les insurgés etc. etc.

Tappeste montre ce qu'il en est, point.
Qu'il y ait des oppositions, des contradictions entre impérialistes, cela ne change rien à l'affaire de même manière que "l'opposition" des socialistes ne change rien au caractère de la situation en France ou que Cameron ne veuille pas la même chose que Sarkozy.

depuis le début de l'agression, à t-on jamais vu une seule déclaration des dits "rebelles" pour se revendiquer des idées progressistes ou communistes? Tous ne font que assener les pires idées réactionnaires combinée à la plus plate soumission devant les impérialistes.

Les positions "nuancées" c'est le cahce sexe' de certains devant la faillite éclatante de leurs "analyses", devant les fait bruts de coffrage.

Tous maintenant voient clair, et pourtant ceux qui se sont trompés et qui ont voulu sciemment prendre pour des "rebelles" des véritables bandits racistes anti-ouvriers, continuent à chercher des "nuances"...pour ne pas avouer publiquement leur banqueroute politique.

"L’émergence d'une société civile..." le leit-motiv de la presse réactionnaire qui s'évertue à cacher la véritable nature des "rebelles" et qui attend donner le change à des mal informés, des naïfs ou des imbéciles...et Prado qui embouche de tels trompettes...

Une belle société civile qui surement va s'imposer à Al Quaida, aux impérialistes qui vont dépecer la Libye, à la Charia. Une belle imbécilité en réalité.

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Message  lieva Dim 18 Sep - 11:30

hola. Je ne partage pas plus la position des orgas qui se sont réjouies de la chûte de khadafi que le soutien à khadafi contre l'impérialisme. Il y a des momment ou on n'a pas de billes et ou il faut le reconnaître. ceci dit ça empêche pas d'essayer de comprendre ce qui se passe. En l'occurence prétendre qu'on n'a pas à intégrer la problématique des divisions entre impérialisme et des divisions dans la classe dominante me semble ne servir ni ton point de vue ni le débat. Penses-tu que les bolchéviques se sont désintéressés en leur temps des contradictions entre impérialisme ?

lieva

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Message  Invité Dim 18 Sep - 11:47

En l'occurence prétendre qu'on n'a pas à intégrer la problématique des divisions entre impérialisme et des divisions dans la classe dominante me semble ne servir ni ton point de vue ni le débat. Penses-tu que les bolchéviques se sont désintéressés en leur temps des contradictions entre impérialisme ?
lieva

Je n'ai pas écrit que je me "désintéressait" des contradictions au sein des soi-disant "rebelles" ou entre les impérialistes. Elles sont importantes et peut-être peuvent être utilisées dans la défense de la Libye contre l'agression impérialiste.

Cette agression est l'élément principal et si on perd de vue cela, on ne peut que se tromper...ou collaborer sciemment avec l'agression.

Prado a utilisé les "nuances" et les "contradictions" pour occulter précisément l’occupation de fait de ce pays par les impérialistes qui vont utiliser les marionnettes du CNT pour réaliser leurs plans et les "rebelles" pour liquider toute opposition contre leur mainmise.

Épiloguer sur les contradictions en ce moment ne sert qu'à jeter un voile sur les questions principales:

1.- l'agression impérialiste contre un petit pays et comment s'en opposer.
2.- la banqueroute politique de ceux qui ont appuyée ou restés neutres devant cette agression
3.- la nature, et cela depuis le tout début, des rebelles qui, ont été dès le début organisés par les impérialistes et qui aujourd'hui contrôlent et commandent sur place.
4.- mais surtout faire tout son possible pour éviter d'apporter un soutient politique (et plus si possible) à ceux qui combattent contre l’agression impérialiste et contre la réaction qui leur sert comme supplétifs. Et ceci constitue une trahison, non seulement aux principes communistes, mais aux travailleurs libyens et français.

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Message  Prado Dim 18 Sep - 12:50

https://www.youtube.com/watch?v=8s6p0vPFJFs&feature=player_embedded

Appartements touchés par des obus à Sirte.

Prado

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Message  verié2 Lun 19 Sep - 8:33

Remarquez les guillemets employés par les médias quand les mercenaires en question sont français...


INTERNATIONAL
Libye : des "mercenaires" français capturés à Bani Walid ?


C'est le porte-parole de Mouammar Kadhafi qui l'affirme : dix-sept mercenaires, dont des "experts techniques" français et anglais, ont été capturés à Bani Walid, l'un des derniers bastions tenus par les forces restées fidèles au "Guide" libyen. Au ministère français des Affaires étrangères, on dit n'avoir aucune information relative à la disparition ou à la capture de ressortissants français en Libye. Samedi, l'OTAN et des responsables français et britanniques avaient démenti des informations émanant de la chaîne syrienne Arraï qui affirmait que des soldats de l'Alliance atlantique avaient été capturés par les forces pro-Kadhafi.

"Un groupe comprenant dix-sept mercenaires a été capturé à Bani Walid. Il s'agit d'experts techniques avec parmi eux des officiers présents à titre consultatif", a dit le porte-parole de Mouammar Kadhafi à la chaîne syrienne Arraï.

"La plupart d'entre eux sont des Français, il y a un ressortissant d'un pays d'Asie qui n'a pas été déterminé, deux Anglais et un Qatari", a-t-il précisé.

Les forces du conseil intérimaire au pouvoir en Libye se sont repliées dans le plus grand désordre dimanche après un nouvel assaut avorté contre le bastion kadhafiste de Bani Walid, où elles se sont heurtées à une vive résistance. Depuis plusieurs jours, les combattants du CNT s'efforcent de prendre Bani Walid, à 150 kilomètres au sud-est de Tripoli, puis se retirent sous le feu des défenseurs de la ville.

A Benghazi, Les dirigeants du Conseil national de transition (CNT) n'ont pu s'entendre sur la formation d'un gouvernement, un échec qui sonne comme un nouveau revers sur la voie d'un retour à la normale en Libye.

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Message  irneh09218 Lun 19 Sep - 8:51

Pêle-mêle sur des sites étrangers :
(18/09/2011)



La OTAN ha bombardeado las ciudades del este, de Tubruq, Al Bayda, Al Marj. Si miráis el mapa veréis que corresponden a ciudades del área del este que se suponen en manos "rebeldes" desde el principio. ....

Bani Walid fueron aniquiladas 27 ratas sus cuerpos ahora están en el hospital de Alkhumes .Muchos rebeldes de CNT se rinden y regresan a sus casas, muchos otros decidieron unirse a las tropas de leales a Gaddafi, en el camino a Baniwalid (testigo), por eso la OTAN esta enloquecida por terminar a cualquier precio la agresión neocolonialista

Al Uqaylah, Ras Lanuf, Sirte, An Nawfaliyah, Beni Walit, todas ellas en el golfo de Sirte están en manos del ejército libio.

En Ras Lanuf ha habido fuertes enfrentamientos entre las tropas OTAN y el ejército libio donde han fallecido unos 350 rebeldes armados.

En Beni Walit han capturado 58 mercenarios de las tropas de la OTAN que son Franceses e Ingleses.

Trípoli: Grandes explosiones se están produciendo en Trípoli debido a que los mercenarios habían capturado los arsenales de armas . Por la noche han explotado todos estos arsenales ocupados por rebeldes.

Los rebeldes tenían muchos puestos de control dentro de la ciudad de Trípoli y por la mañana han aparecido todos los puestos vacíos.

Según la Inteligencia libia, 8 comandantes de las ratas “rebeldes de la OTAN” se declaran líderes.y desconocen a sus amos del CNT y han jurado matar a varios de sus dirigentes.

Cuando este grupo de rebeldes armados llegó al pueblo de Shware, un chico jovencito solo, paró a todos los agresores durante varias horas. Este chico junto con algunos jóvenes más se escondieron en el wadi y ahora van a luchar con los jóvenes del Wadi Ash Shati.

Hasta ahora el Wadi Ash Shati es un lugar tranquilo donde no se oye ni un solo tiro y nadie desea pelear. Por un lado los rebeldes temen a las tribus del wadi Ash Shati por su fama desde la época anterior a la revolución en que eran tribus muy duras.

El área de Al Brega ha sido muy bien defendida por el ejército Libia a lo largo de estos seis meses.

Aún por confirmar las empresas de comunicación de la OTAN han logrado entrar en la línea de comunicación del ejército Libio y han dado la orden al ejército libio que se encontraba en Al Brega que se retirara a Al Jufrah, al sur. La persona que daba la orden se ha identificado como Khamis al Ghadafi, el ejército Libio no ha caído en la trampa ha habido fuertes enfrentamientos 52 rebeldes de la OTAN han sido sacrificadas…..

Hoy 18 de septiembre un informe del Hospital de Trípoli Hospital da cuenta que en los últimos 20 días: : 739 mercenarios de la OTAN han muerto.
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Message  Invité Lun 19 Sep - 8:57

Les voila les "rebelles". Voila le "souffle de liberté" qui balaye la Libye.

Une agression impérialiste avec des troupes au sol en violation directe de l'ONU, des droits des peuples à l'auto determination, du droit international et de tout ce que vous voulez.

Et cela fait des mois qu'on vous le dis.

Mais vous, social traitres, vous allez continuer à rester les bras ballants devant votre impérialisme.

Maintenant comment allez vous faire pour vous cacher les yeux? Il vous reste une chance: vous pouvez dire que ce n'est pas vrai...

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Message  irneh09218 Lun 19 Sep - 8:59

Et la dernière que j'avais oublié :

La CNT ha aceptado que EEUU establezca bases militares permanentes en Libia.
Ahora podemos comprender claramente el odio de EEUU al gobierno libio ya que no aceptan ocupantes extranjeros. Vemos el gran amor a Libia de estos CNT que han vendido su país por dinero.
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Message  verié2 Lun 19 Sep - 9:14

irneh
Pêle-mêle sur des sites étrangers :
(18/09/2011)
Il faut essayer de préciser ces sites et les sources !
En effet, dans tes citations, les pertes du CNT sont de 350 hommes et les mercenaires capturés 58, alors que sur tous les autres sites, ces chiffres sont beaucoup plus faibles.
Le porte-parole ("officiel" semble-t-il) de Kadhafi parle lui-même de 17 mercenaires capturés et non de 58...

L'information sur la Libye est difficile, donc évitons de relayer un peu n'importe quoi sans en préciser l'origine !

verié2

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Message  verié2 Lun 19 Sep - 9:46

Une analyse intéressante publié sur... Boursorama.


Auj. à 08:03

Libye : à présent, c'est la vraie guerre qui commence...

Assez parlé de la chute de Big K[adhafi]. Maintenant viennent les choses vraiment sérieuses : l’Afghanistan 2.0, l’Irak 2.0, ou un mélange des deux.

Les « rebelles de l’OTAN » ont toujours assuré qu’ils ne voulaient pas d’occupation étrangère. Mais l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord - qui a rendu la victoire possible - n’a pas les moyens de contrôler la Libye sans y mettre ses bottes. Alors plusieurs scénarios sont actuellement en cours de marchandage au siège de l’OTAN, à Mons en Belgique - sur des coussins de velours fournis par les Nations Unies.

Selon ce qui en a déjà filtré, il pourrait tôt ou tard y avoir des troupes des monarchies du Golfe Persique et d’alliés bien disposés comme la Jordanie et la Turquie, cette dernière étant membre de l’OTAN et également très désireuse d’avoir un grand sac rempli de contrats commerciaux. Pratiquement aucun pays d’Afrique ne sera de la partie - la Libye étant désormais « délocalisée » en Arabie saoudite.

Le Conseil national de transition (CNT) marchera dans la combine - ou y sera forcé - si, ou quand, la Libye sombrera dans la spirale du chaos. Pourtant, ce sera extrêmement difficile de vendre cette idée [de troupes au sol] car les factions disparates et désorganisées des « rebelles de l’OTAN » sont en train de consolider dans la précipitation leurs fiefs et s’apprêtent à se retourner les unes contre les autres.

Il n’y a aucune preuve ni aucun indice à ce jour que le CNT soit capable - en dehors de faire des génuflexions devant l’autel des nations membres de l’OTAN - de gérer un paysage politique aussi complexe à l’intérieur de la Libye.

Pas de roses mais des pistolets

Pratiquement tout le monde en Libye est maintenant armé jusqu’aux dents. L’économie est paralysée. Des chats enragés se disputent le contrôle des milliards de dollars libyens à présent « dégelés ».

La tribu Obeidi est furieuse contre le CNT du fait qu’il n’y a eu aucune enquête sur le meurtre d’Abdul Fattah Younis, le commandant de l’armée rebelle assassiné le 29 Juillet. Les membres de la tribu ont déjà menacé de rendre justice eux-mêmes.

Le principal suspect dans ce meurtre est la brigade Abu Ubaidah bin Jarrah - une milice fondamentaliste islamique radicale qui a rejeté l’intervention de l’OTAN et a refusé de combattre sous le contrôle du CNT, qualifiant à la fois le CNT et l’OTAN d’« infidèles. »

Puis il y a la question explosive : à quel moment les groupes combattants islamiques de Libye (GICL)- la nébuleuse Al-Qaïda - organiseront-ils leur propre putsch pour prendre le contrôle du CNT ?

Dans tout Tripoli se retrouvent les images de l’enfer des milices en Irak. L’ancien agent de la CIA et ancien détenu de la « guerre contre le terrorisme », le général Abdelhakim Belhaj - qui vient du cercle de Derna, le point zéro de l’intégrisme islamique en Libye - est le dirigeant du tout nouveau Conseil militaire de Tripoli.

Des accusations ont déjà été lancées par d’autres milices selon lesquelles celui-ci n’a pas lutté pour la « libération » de Tripoli et qu’il devait quitter son poste - que le CNT dise oui ou non. Cela signifie essentiellement que la nébuleuse GICL-al-Qaïda, tôt ou tard, peut se transformer en un bras d’une guérilla se battant contre le CNT, ou contre d’autres milices, ou contre les deux.

A Tripoli, les rebelles venus de Zintan, dans les montagnes de l’Ouest, contrôlent l’aéroport. La banque centrale, le port de Tripoli et le bureau du Premier ministre sont contrôlés par les rebelles de Misrata. Les berbères de la ville de Yafran dans les montagnes contrôlent la place centrale de Tripoli, maintenant couverte de slogans peints à la bombe sur les « révolutionnaires de Yafran. » Tous ces territoires sont clairement vus comme autant d’avertissements.

Alors que le CNT, comme entité politique, se comporte déjà comme un canard boiteux et que tout simplement les milices ne disparaîtront pas, il n’est pas difficile d’imaginer la Libye devenant un nouveau Liban. La guerre au Liban a commencé au moment où Beyrouth a été découpé en quartiers sunnites, chiites, chrétiens maronites, nassériens et druzes.

La libanisation de la Libye illustre en première ligne la mortelle tentation islamiste - qui se répand comme un virus dans tout le printemps arabe.

Au moins 600 salafistes, qui avaient combattu dans la résistance irakienne sunnite contre les Etats-Unis, ont été libérés de la prison d’Abou Salim à Tripoli par les rebelles. Il est facile de les imaginer empilant les kalachnikovs et des missiles portables russes SAM-7 anti-aériens, afin de renforcer leurs propres milices islamistes - appliquant leur propre programme et leurs propres objectifs de guerre.

Bienvenue dans notre « démocratie » raciste

L’Union africaine (UA) ne reconnaît pas le CNT. En fait, elle accuse les rebelles de l’OTAN de tueries d’Africains noirs, tous présentés comme des « mercenaires. » Selon Jean Ping [président de la commission de l’Union Affricaine] : « ... le CNT semble confondre peuple noir et mercenaires ... [Ils semblent penser que] tous les Noirs sont des mercenaires. Si vous faites cela, cela signifie qu’un tiers de la population de la Libye qui est noire est également composée de mercenaires. »

Le petit port de Sayad, 25 kilomètres à l’ouest de Tripoli, est devenu un camp de réfugiés pour les Africains noirs terrorisés dans la « libre Libye. » Médecins Sans Frontières a découvert le camp le 27 août. Les réfugiés disent qu’ils ont commencé depuis février à être expulsés par les propriétaires des entreprises où ils travaillaient, accusés d’être des mercenaires - et ils ont été constamment harcelés depuis.

Selon le mythe véhiculé par les rebelles, le régime de Mouammar Kadhafi était essentiellement protégé par des murtazaka (mercenaires). La réalité est que Kadhafi n’a employé qu’un seul contingent de combattants noirs africains - en provenance du Tchad, du Soudan et avec des Touaregs du Niger et du Mali. La majorité des noirs Africains subsahariens en Libye sont des travailleurs migrants occupant des emplois reconnus.

Pour comprendre, il faut contempler le désert. L’immense désert du sud de la Libye n’a pas été conquis par l’OTAN. Le CNT n’a accès à pratiquement aucune des ressources en eau de la Libye et une large partie des champs pétroliers lui échappe.

Kadhafi a la possibilité « d’agir dans le désert », de négocier avec un certain nombre de tribus, d’acheter ou de consolider leur allégeance et d’organiser une puissante guérilla.

L’Algérie est engagée dans une guerre sale contre Al-Qaïda au Maghreb. Les 1000 kilomètres de la vaste et poreuse frontière entre l’Algérie et la Libye restent ouverts. Kadhafi peut facilement construire sa guérilla dans le sud du désert libyen tout en bénéficiant d’un refuge sûr en Algérie - ou encore au Niger. Le CNT est déjà terrifié à cette idée.

L’opération « humanitaire » de l’OTAN a lâché au moins 30000 bombes sur la Libye au cours de ces derniers mois. On peut dire avec certitude que plusieurs milliers de Libyens ont été tués dans ces bombardements. Et ces bombardements ne sont pas prêts de s’arrêter. Bientôt l’OTAN visera peut-être certains de ceux - civils ou non - qu’elle était en théorie chargée de « protéger » jusqu’à il y a quelques jours.

Une défaite de Big K peut se révéler être encore plus dangereuse que son maintient au pouvoir. La vraie guerre commence maintenant. Ce sera infiniment plus dramatique - et tragique. Parce qu’il y aura en Afrique du Nord une guerre de tous contre tous.

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