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Re: Libye
Association Malienne des Expulsés (AME)
Déclaration de l'AME sur la situation des immigrés sub sahariens en Libye
2/09/2011 Bamako
L’évolution de la crise libyenne affecte manifestement la vie de milliers de migrants subsahariens, pris dans la tourmente politico-militaire, sans aucun recours, ni issue.
Pour rappel, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et de soutien aux migrants avaient dénoncé les conditions de vie très précaires des migrants établis en Lybie. Cette situation a engendré bien avant la crise des violations de droits et des abus envers les travailleurs migrants et subsahariens en particulier.
Suite à la mission d’observation de l’AME et Médecins du Monde France à la frontière Tunisie- Libye, précisément au Camp de Transit des Rapatriés de Choucha en Mars 2011, l’AME et ses partenaires ont fait plusieurs déclarations pour alerter la société civile malienne , l’opinion publique et internationale sur les violations des droits des migrants en Lybie.
Parallèlement, nous avons tenu des conférences de presse et réunions d’informations, sur les violences subies par des milliers de rapatriés ainsi que les conditions de prise en charge à mettre en place lors des arrivées des travailleurs immigrés acheminés vers le Mali. En soulignant aussi bien qu’un nombre important de nos compatriotes et migrants subsahariens sont encore bloqués dans la crise libyenne, à la recherche de moyens pour survivre.
Depuis que les insurgés sont rentrés à Tripoli, les conditions de vie des migrants se trouvent amplement dégradées. Des organisations présentes sur le terrain donnent l’alerte sur la situation catastrophique de ces migrants, sur le plan sécuritaire et humanitaire.
La vie de ces migrants est en danger en Libye. Ils sont dans une situation d’isolement sans pareil, reclus dans des camps ou logements de fortune. Ces derniers subissent un grave amalgame parce qu’assimilés à des mercenaires. De ce fait ils sont poursuivis, violentés, lynchés au quotidien. Des reportages de journalistes sur le terrain ont montré l’ampleur des effets de cette crise politico- militaire sur les immigrés sub sahariens dans ce pays frère Africain. Nombre d’entre eux cherchent à joindre un pays limitrophe ; voire emprunter les voies maritimes pour trouver refuge en Europe, via les cotes italiennes de Lampedusa.
L’AME exprime toute sa compassion pour ces centaines de vie perdues, tant par le refoulement dans le désert qu’au pied de la forteresse Europe. Nous dénonçons les exactions physiques et les pressions psychologiques appliquées aux immigrés en Libye avec des préjugés malsains.
L’Association Malienne des Expulsés interpelle ici et maintenant :
Les insurgés et le peuple libyen à :
- Préserver la vie et les biens des travailleurs migrants en évitant les amalgames ;
- Faciliter la communication et les visites humanitaires dans les camps et lieux de vie des migrants en interne et avec l’extérieur ;
- Promouvoir les droits des travailleurs étrangers et la tolérance entre les peuples en Libye ;
- Informer et sensibiliser l’opinion publique, les services de santé, et les hommes armés libyens sur la prise en compte des droits travailleurs migrants subsahariens ;
Le Gouvernement malien à :
- Engager des échanges avec les autorités Libyennes pour rendre effectifs les droits des travailleurs Maliens et subsahariens en particulier en Lybie et pour assurer une bonne gestion des opérations d’acheminements, de regroupements et des rapatriements vers les pays d’origine ;
La société civile malienne à :
- Venir en aide aux compatriotes rapatriés et aux migrants de retour forcé vers le Mali
- Renforcer le soutien des compatriotes maliens établis et bloqués à l’heure actuelle en Lybie
La communauté internationale à :
- Assurer l’assistance humanitaire et la sécurité des immigrants en Libye, dans les zones de transit et en mer,
- Faciliter l’accès aux soins et à l’hospitalité pour les personnes en situation de demande d’asile
Les organisations de la Solidarité internationale à :
- Renforcer la veille sur la situation générale des migrants en Libye et dans tout le bassin méditerranéen pour témoigner sur les abus et dénoncer les violations des droits des migrants
- Se donner les moyens pour des missions exploratoires en Libye pour faire l’état des lieux ;
- Diffuser largement vers les pays d’origine des migrants pour informer les opinions nationales sur la situation de leurs ressortissants en Libye.
Pour le Bureau National :
Mahamadou KEITA
Secrétaire Général de l’AME
Association Malienne des Expulsés
expulsesmaliensbasta[@]yahoo.fr
www expulsesmaliens info
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
Sylvestre
J'émets donc l'hypothèse que cette question a été largement laissée au gouvernement irakien, comme mesure de compromis, le rapport de forces depuis 2003 étant toujours fragile pour l'occupation USA.
Merci pour ces intéressantes précisions ! Pourrait-on émettre aussi l'hypothèse, à propos de la Libye, que la France, L'Angleterre, l'Italie, impérialismes nettement moins riches que les Etats Unis, dans une période marqué par la crise et par conséquent l'aggravation de la concurrence, ont moins de marge de manoeuvre et peuvent se permettre moins de "largesses" envers leurs obligés du CNT ?
A lire sur le même sujet un article de LIbération sur la "chasse aux Noirs" dans Tripoli, accompagnée de pillages, viols etc. Ces progroms racistes nous donnent tout de même une indication sur la nature des forces qui ont renversé Kadhafi, même si l'on ignore si ces exactions sont le fait d'une partie importante de ces forces ou d'une minorité.
Prado
la situation des immigrés sub sahariens en Libye
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Est ce que les exactions antisémites qui ont parfois accompagné la révolution bolchevique "en disaient long" sur celle ci ? Il me semble que c'est de même nature, plutot un reste de la vieille société qui s'effondre (et dans laquelle "les noirs" étaient en même temps la partie la plus méprisée et la garde plétorienne du dictateur) qu'une inovation de la nouvelle qui se met difficilement en place.
Faudrait relire "Cavalerie Rouge", d'isaac Babel (la version non expurgée)
Faudrait relire "Cavalerie Rouge", d'isaac Babel (la version non expurgée)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Libye
Ces exactions, toutes proportions gardées, n'ont jamais eu la même importance qu'en Libye. On n'a pas assisté à des chasses aux Juifs dans Moscou ou Petrograd. Mais les exactions qui ont pu avoir lieu ailleurs nous donnent en effet une indication, non sur la nature du parti bolchevik, mais l'arriération d'une partie de la population et par conséquent des obstacles qui se dressaient devant la révolution.Est ce que les exactions antisémites qui ont parfois accompagné la révolution bolchevique "en disaient long" sur celle ci ?
Sur la nature du parti bolchevik lui-même, nous avons sa politique et ses textes. De même que nous pouvons être fixés sur la nature du CNT.
Les viols systématiques qui ont eu lieu lors de la prise de Berlin nous donnent aussi une indication, aussi bien sur l'armée dite "rouge" que sur la direction stalinienne. De même les femmes tondues à la Libération et les viols nous donnent une indication sur la nature des mouvements de résistance et leur direction qui n'a pas condamné ces actes.
Je comprends mal que tu nies ainsi l'évidence.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Il ne s'agit pas de nier l'évidence, toute personne ayant regardé un peu la Libye depuis des dizaines d'années sait très bien qu'être noir africain dans ce pays n'a strictement rien de drôle depuis toujours.
Kadhafi avait beau se mettre des plumes au cul pour jouer les grands chefs africains, oui, il y a toujours eu du racisme en Libye et c'est sûr qu'avec le bordel ambiant, il y en a qui se lancent dans la réalisation de leurs fantasmes. Mais les africains fuyaient déjà Tripoli m^me quand K. y régnait encore.
On est contre l'agression impérialiste, OK, mais on n'a pas à repeindre en rose un satrape taré.
Kadhafi avait beau se mettre des plumes au cul pour jouer les grands chefs africains, oui, il y a toujours eu du racisme en Libye et c'est sûr qu'avec le bordel ambiant, il y en a qui se lancent dans la réalisation de leurs fantasmes. Mais les africains fuyaient déjà Tripoli m^me quand K. y régnait encore.
On est contre l'agression impérialiste, OK, mais on n'a pas à repeindre en rose un satrape taré.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Libye
A qui t'adresses-tu ? Constater, du moins d'après les témoignages, reportages, infos qui nous parviennent, que la situation des Noirs est devenue épouvantable et dangereuse en Libye, et en particulier à Tripoli, depuis la prise de pouvoir du CNT et l'entrée de ses bandes armées incontrôlables (semble-t-il) dans la capitale, ce n'est pas repeindre en rose le Satrape.
Yannalan
On est contre l'agression impérialiste, OK, mais on n'a pas à repeindre en rose un satrape taré.
Je ne me risquerais pas à dire que le pouvoir du CNT sera pire ou moins néfaste que celui de Kadhafi, l'avenir le dira. En revanche, la situation générale du pays a de bonnes chances de ressembler à celle de l'Irak et par conséquent d'être pire. Cette chasse aux Noirs, contre laquelle le CNT n'a pas levé le petit doigt ni même fait de déclaration de condamnation à ce jour est en effet, j'insiste, un indice de la nature du nouveau pouvoir et des forces sur lesquelles il s'appuie. Ca ne rend pas pour autant Kadhafi plus sympathique.
__
Pour répondre à nouveau à Gérard Ménussa, les Bolcheviks sont toujours prononcés contre les progroms en tous genres. Et, si des groupes armés incontrôlés avaient tenté de se livrer à la chasse aux Juifs ou aux Cosaques dans Moscou ou Petrograd, ils auraient envoyé les milices ouvrières pour protéger les victimes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Dans moscou ou Petrograd, non. Mais "aux conflins de l'empire", c'est tout a fait autre chose. Il y a le témoignage de Isaac Babel sur "l'armée de boumiendy" (qui ne le lui pardonnera jamais) et aussi les souvenirs de "commissaire politique" de Jaroslav Hasek, mon écrivain tchèque préféré...dans Moscou ou Petrograd
Les bolcheviques condamnerons les exactions antisémites, surtout quand elle auront lieu sous le couvert des blancs...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Libye
verié2 a écrit:
Sylvestre
J'émets donc l'hypothèse que cette question a été largement laissée au gouvernement irakien, comme mesure de compromis, le rapport de forces depuis 2003 étant toujours fragile pour l'occupation USA.
Merci pour ces intéressantes précisions ! Pourrait-on émettre aussi l'hypothèse, à propos de la Libye, que la France, L'Angleterre, l'Italie, impérialismes nettement moins riches que les Etats Unis, dans une période marqué par la crise et par conséquent l'aggravation de la concurrence, ont moins de marge de manoeuvre et peuvent se permettre moins de "largesses" envers leurs obligés du CNT ?
Nous verrons - et ça dépend beaucoup de ce que fait le peuple libyen. Pas sûr que ce soit si simple.
Gérard
Les bolcheviques condamnerons les exactions antisémites, surtout quand elle auront lieu sous le couvert des blancs...
Faut arrêter le délire - la lutte contre l'antisémitisme a fait partie centralement du programme et de l'action bolchevik, tandis que la propagande et l'action des blancs étaient tout à fait débridées. Mais ce peut être le sujet d'un autre fil....
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Libye
Peut être ai je tordu le baton dans l'autre sens, en effet....Faut arrêter le délire - la lutte contre l'antisémitisme a fait partie centralement du programme et de l'action bolchevik, tandis que la propagande et l'action des blancs étaient tout à fait débridées. Mais ce peut être le sujet d'un autre fil....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Libye Chavez Achcar
Un grand débat dans la gauche mondiale
Socialisme ou Barbarie, 31/08/11
Les événements de la Libye ont généré des grandes différences d'opinion au sein de la gauche. Ce débat est d'une grande importance. Il ne s’agit pas seulement de la situation politique de la Libye. La chose la plus importante est que ce qui arrive en Libye fait partie d'un événement historique: le monde arabe tout entier, au-delà des énormes inégalités entre les pays, traverse une crise historique, dont un élément déterminant (mais pas le seul) pourrait être défini comme celui d'un «état d'agitation, de protestation et de rébellion». Cela va de l'explosion politique et sociale qui a renversé la dictature de l'Egypte et la Tunisie, à divers degrés d'insatisfaction et protestation.
Bien que ces situations tellement diverses vont du rose pâle au rouge vif, dans le fond elles sont teintes de la même couleur: le mécontentement, et jusqu'à la colère généralisée contre des régimes, des gouvernements et des conditions de vie... Et ils ne se produisent pas dans un pays particulier, mais à travers une région qui est une pierre angulaire de l'ordre impérialiste capitaliste mondial.
Dans ce contexte apparaît le cas libyen. Mais l'ampleur de la controverse montre une complexité particulière.
Comme indiqué dans la Déclaration de Socialisme ou Barbarie publiée ici, il y a une situation extrêmement contradictoire:
D'une part, la chute de Kadhafi "est un produit de la vague de rébellion démocratique des peuples arabes contre les dictatures. Mais dans le même temps c'est une réussite de l'intervention politique et militaire de l'impérialisme, dont le principal succès est d'imposer un gouvernement de serviteurs: le CNT (Conseil National de Transition)... Ainsi l’impérialisme a réussi à accaparer la rébellion démocratique légitime et à «voler» la victoire des masses face à un dictateur qui jusqu'à ces derniers mois a été l'un des partenaires les plus fidèles de l'impérialisme, en particulier de la France et de l'Italie... À cette contradiction s’ajoutent d'autres facteurs non moins brûlants: que de larges segments de la population sont armés, qu'il y a toutes sortes de caractéristiques régionales, tribales et idéologiques, que le contrôle de la CNT (Conseil National de Transition) par la base apparaît plus précaire et, enfin, que les intérêts des masses, leurs aspirations à la démocratie et la justice sociale sont objectivement et diamétralement opposés au plan colonial-pétrolier que l'impérialisme impose à ses marionnettes de la CNT."
C’est qu’en Libye, comme le définit l’activiste égyptien Basheer Al-Baker, l'impérialisme teste une nouvelle forme d'intervention: la «cooptation des émeutes"
Ne pas prendre en compte toutes ces contradictions profondes qui n'ont pas encore eu un résultat catégorique, conduit à des positions erronés... et contre-productives pour une issue indépendant et révolutionnaire. Voici les critiques de trois positions.
Chavez: "Vive Bolivar-Kadhafi", ou comment appliquer une «politique d'Etat" jusqu'à la fin
«Ce qui est Simon Bolivar pour nous les Vénézuéliens, c'est Mouammar Kadhafi pour le peuple libyen...» (Chavez, discours lors de la décoration de Kadhafi lors de sa visite au Venezuela, Septembre 2009)
Chavez transforme la correcte opposition à l'intervention impérialiste en Libye en une chose très différente... et pernicieuse: le soutien politique absolu à Kadhafi et son régime. Voici un extrait de ce discours, presqu'un an et demi avant le déclenchement de la rébellion populaire en Libye, pour voir où est le centre de la question en relation avec Hugo Chavez. Entre deux choses très différentes le rejet de l'intervention impérialiste et le soutien inconditionnel à la dictature de Kadhafi Chavez se situe principalement sur ce dernier terrain .
Chavez applique la classique "raison d'État", que le stalinisme et les courants nationalistes bourgeois appliquaient. C’est-à-dire, la politique est déterminée par les intérêts immédiats de l'Etat qu'ils gouvernent, et non pas les intérêts historiques des travailleurs et peuples qu’ils disent représenter. Et les résultats de cette politique ont toujours été désastreux.
Les affaires et les intérêts pétroliers partagés avec Kadhafi, ont conduit Chavez à le consacrer comme un autre Bolivar, ce qui étonne quiconque connaisse un minimum les deux figures. Mais ce n'est rien de nouveau concernant Chavez. De même, les intérêts commerciaux communs avec l'État et la bourgeoisie colombienne l’ont conduit à faire un pacte avec leur nouveau président, Santos. Les implications politiques n'ont pas été meilleures que dans le cas de la Libye, allant de la livraison des réfugiés politiques aux oppresseurs en Colombie, à la gestion du pacte de Zelaya avec le régime putschiste pour apprivoiser la résistance en Honduras. Ce genre de realpolitik dicte la démarche de Chavez, aussi dans le cas de la Libye!
Pour la défense de Kadhafi et son régime sanguinaire, la propagande chaviste a tenté de remplir la «mission impossible» de soutenir deux points: 1) que Kadhafi est un leader anti-impérialiste, 2) que la rébellion qui a éclaté en Libye n'a rien à voir avec le peuple de ce pays ou le processus de révolte dans le monde arabe.
La réalité est que l’«anti-impérialisme" de Kadhafi était mort depuis au moins deux décennies, après que la chute du Mur de Berlin et la fin de l'Union soviétique a provoque un virage à 180 degrés: d'abord, pour se faire pardonner ses péchés "anti-impérialistes" de jeunesse, et d'autre part, pour s’associer économiquement et politiquement à l'impérialisme.
Dans la sphère économique, Kadhafi a opéré un tournant néolibéral et d'association étroite avec les puissances européennes, d'abord avec la France et l'Italie, qui ont eu les plus gros morceaux du pétrole libyen. Le «Bolivar» libyen a été un contributeur majeur dans l'élection de Nicolas Sarkozy et un des plus notoires amis de Berlusconi... en plus d'avoir environ 10% du capital de Fiat. Et aussi, il fut l'un des principaux clients de leurs industries d'armement.
Mais le plus significatif est politique, Kadhafi avec M. Moubarak d'Egypte et d'autres dictateurs, a soutenu activement, et collaboré avec, les États-unis dans la «guerre contre le terrorisme islamique» déclenchée par Bush en 2001 et qui a conduit à l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak.
L’alignement de Bolivar-Kadhafi avec Bush a fait de la Libye une des bases pour les vols secrets de la CIA, qui conduisaient des réelles ou supposées "djihadistes" séquestrés, vers le camp de concentration à Guantanamo.
Alors, le vieux politicien ultraconservateur espagnol José Maria Aznar avait raison, qui était avec Tony Blair un des principaux partenaires européens des guerres de Bush. Aznar défend Kadhafi, se souvenant de "la manière dont il a soutenu tous les efforts du monde occidental dans la guerre», et comment «il devient un ami, extravagant, mais un ami..." Il s'agit de la «histoire vraie» de Kadhafi, et non de la fable de Chavez surtout chez l'avant-garde latino-américain qui est naturellement moins au courant des allées et venues du Bolivar de Tripoli!
Par conséquent, après le déclenchement de la rébellion, le colonel Kadhafi s’est limité à invoquer le slogan de la «guerre contre le terrorisme islamique». Ce n'est que lorsque ses patrons de l'Europe et des États-unis se détournent, que Kadhafi se souvient de l’anti-impérialisme de sa lointaine jeunesse.
L'autre argument, que les événements déclenchés en Libye n'ont rien à voir avec le peuple de ce pays ou le processus de révolte dans le monde arabe, est encore plus ridicule. C’est le même plat de théories du complot que celui que cuisine habituellement la droite: Chaque grand mouvement de masse, grèves, émeutes, troubles sociaux, etc est toujours l'œuvre des «agitateurs» agissant «de l'ombre» (ou comme on dit ici, en Argentine, des «trotskystes infiltrés»). Autrement dit, si les masses ouvrières et populaires déclenchent des explosions sociales, ce n'est pas parce qu'ils atteignent un point d'ébullition. Ce sont des moutons, qui ne peuvent être capable d'action propre, par eux-mêmes. Si elles se mobilisent, c’est parce que certains conspirateurs les mènent par le bout du nez.
La cuisine chaviste sert ce même plat réactionnaire, mais avec une autre sauce. Il ne s'agit pas dans ce cas d'«agitateurs gauchistes», mais de "cellules dormantes d'Al-Qaïda» et de «la CIA et le Mossad» qui se seraient réveillées et ou auraient atterri en Libye. Avec cela ils croient disqualifier la rébellion populaire.
Le pire côté de ces positions chavistes, ce sont les conséquences dans les luttes politiques réelles qui se produisent en Libye et dans tous les pays arabes en ébullition.
Comme toujours dans ces cas, objectivement s’ouvre une rude bataille politique pour gagner les militants et à travers eux, des secteurs des masses. C'est un combat objectivement ouvert à toutes les positions, qu'elles soient laïques, islamistes, pro-impérialistes, réformistes de mille couleurs, etc.... et de la gauche indépendante. C'est avec ces événements, où tout est mis en discussion, que s’ouvre aussi une opportunité historique pour le marxisme révolutionnaire et la gauche indépendante (chose impensable durant des décennies de régimes pétrifiés, comme ceux de Moubarak ou Kadhafi).
Le soutien porté à Kadhafi par Chavez un personnage vu comme «socialiste» est un facteur de confusion dans cette lutte. Il discrédite profondément la gauche devant l'avant-garde du monde arabe, notamment en Libye et aussi en Syrie, dont la famille de dictateurs sanguinaires, les Assad, qui a régné depuis 1970, est également soutenu par Chavez. Ce soutien bénéficie aux courants qui veulent que l'impulsion démocratique légitime de la rébellion arabe ne dépasse pas une démocratie bourgeoise purement formelle, qui garde la même dépendance vis-à-vis de l'impérialisme sous un autre régime.
La LIT: Est déjà acquise la "grande victoire pour le peuple libyen et la révolution arabe»?
Le bilan du courant que constitue le PSTU du Brésil et la Ligue internationale des travailleurs (LIT), est l’opposé de l'idée de Chavez... mais il est tout aussi faux et unilatéral. Ce que résume bien le titre de leur déclaration du 25 août:"Grande victoire du peuple libyen et de la révolution arabe!»
Bien sûr, le LIT-PSTU n'ignore pas l'intervention impérialiste là-bas, ni la soutient, mais ils la sous-estiment totalement et dangereusement.
La LIT peint l'intervention impérialiste comme un simple moyen de ne pas «continuer à regarder comment se déroule une guerre civile» et non pas comme une réorientation stratégique pour l'ensemble du monde arabe, qui a eu un succès important et très dangereux: comme nous l’avons dit au début l’impérialisme a réussi "à accaparer cete rébellion démocratique légitime et à “voler” le triomphe aux masses. "
Ce vol n'est pas une abstraction ou une métaphore, mais une chose très concrète: d'abord, l’impérialisme a imposé un nouveau gouvernement, le CNT (Conseil National de Transition). Bien sûr, comme nous l’avons dit, il reste à voir dans quelle mesure le CNT impose son autorité. Mais le fait est que c’est l’impérialisme qui joue le premier.
C'est que l'impérialisme n'est pas simplement un facteur externe qui s’est limitée à des bombardements contre Kadhafi, mais aussi il est un facteur interne à travers principalement le CNT et les courants politiques actuels (pas clairement organisés) qui en font partie.
Ceci établit un résultat très contradictoire de la chute de la dictature: dans le cadre de la Révolte arabe elle est un fait progressif, mais cela risque de devenir son contraire du fait de la montée du gouvernement pro-impérialiste.
Il n'ya rien de plus dangereux dans la politique révolutionnaire que de voir les luttes encore en cours comme réglées et réussies. La "grande victoire pour le peuple libyen et la révolution arabe" n'a pas encore été atteinte. Nous fêterons le jour où les forces et les organes représentatifs des masses exploitées et opprimées de la Libye jettent le CNT et qu’elles aient un gouvernement indépendant de l'impérialisme.
Achcar, le NPA et la Quatrième Internationale mandeliste: espoirs maintenant aussi dans le CNT?
Il n’est pas nécessaire de souligner le rôle fondamental que l'impérialisme européen joue par rapport à la Libye et à l'ensemble du processus du «printemps arabe».
Compte tenu de la situation politique en Europe, empreinte du mécontentement croissant en raison de la crise et des plans d'«austérité» néolibéraux, les protestations contre les nouvelles aventures coloniales auront été un obstacle sérieux. Mais l'impérialisme a réussi à jeter la confusion parmi les travailleurs et les peuples de grandes parties de l'Europe, sur les bombardements "humanitaires" de l'OTAN. La non-présence (ostentatoire) des troupes impérialistes sur le territoire libyen, a aussi contribué à «maquiller» cette opération coloniale. En cela une responsabilité fondamentale retombe sur les «gauches» du régime, comme les partis «socialistes» et les «travaillistes» qui ont soutenu l'intervention.
La tâche du rejet et de la dénonciation de l'intervention de l'OTAN est tombée principalement sur ce qu'on appelle l'«extrême gauche». Mais au sein d'un important courant révolutionnaire marxiste la IVe Internationale "mandeliste" il y avait beaucoup de confusion à ce sujet.
Ce courant a une influence décisive sur le NPA de France, qui a joué un rôle dans l'intervention de l'OTAN. Le NPA a officiellement répudié l'intervention. Mais un secteur de la IVe Internationale "mandeliste", avec l'intellectuel libanais Gilbert Achcar à la tête, a soutenu une position contraire. Achcar affirmait que «c'est une erreur de toute force de gauche de s'opposer à l'idée d'une zone d'exclusion aérienne [de l'OTAN] et à la destruction des unités blindées de Kadhafi [...] sans être contre la zone d'exclusion aérienne, nous devons exprimer notre méfiance et défendre la nécessité de surveiller étroitement les actions des pays concernés."
La conclusion pratique de ces différences est que le NPA n'a pas fait campagne en France contre toute intervention, au-delà des dénonciations dans leurs publications.
En son temps, à partir de Socialisme ou Barbarie, nous avons polémiqué durement contre cette politique et nous avons signalé l'utopie ridicule de prétendre "surveiller étroitement" à l'OTAN et ses «actions» .
Achcar revient maintenant à l'attaque. Dans un long article «Le complot de l'OTAN contre la révolution libyenne» il fait une analyse du caractère réactionnaire de cette intervention, mais il oublie un «petit détail»: qu’il y était favorable. De cela il ne se souvient pas!
Mais le pire n'est pas cette scandaleuse amnésie politique. Le pire est qu’Achcar a fondé de l'espoir en le Conseil national de transition. Achcar n’apprend pas!
Il affirme que le plan du gouvernement du CNT "montre une reconnaissance rassurante de la complexité de la situation et de la volonté d’agir d'une manière démocratique... On ne peut qu’espérer que la réalité sera conforme à une telle vision. Mais il y a beaucoup de facteurs qui s'opposent à sa mise en oeuvre, étant donné l’extraordinaire enchevêtrement des forces tribales...".
Ainsi, du soutien à l'intervention avec «surveillance» de l'OTAN, Achcar passe à la confiance politique dans le CNT.
Nous précisons le fait que le «plan du CNT» n'envisage même pas une mesure révolutionnaire-démocratique élémentaire, comme une assemblée constituante. Ce qu'ils proposent, comme l'explique Achcar, est scandaleux. C’est rédiger par-en haut un "projet de constitution" et ensuite faire un "référendum". C'est un plan politique absolument antidémocratique et bonapartiste, nous, le CNT, d'en haut, nous rédigeons une Constitution, et pour vous c’est à prendre ou à laisser!
Aussi, il semble que dans la "conspiration de l'OTAN contre la révolution libyenne" n'apparaît pas la question du désarmement des secteurs populaires, ni le danger des troupes d'occupation sur le territoire (sous le prétexte de "casques bleus de l'ONU" ou une autre variante).Ce n'est pas non plus la renégociation de l'exploitation du pétrole dans des conditions inéquitables, bien pire qu'avec Kadhafi.
Pour conclure, nous pensons que ce qui s'est passé par rapport à l'intervention de l'OTAN et ce qui se désigne maintenant face à la nouvelle situation en Libye, sont des faits très graves tant pour le NPA comme pour le courant de la Quatrième Internationale mandeliste. Ce serait cela que le marxisme révolutionnaire européen a à dire à la nouvelle avant-garde du monde arabe? C'est un désastre!
Nous répétons: ceci a de l'importance parce qu'il y a une «écoute» de la part de cette nouvelle avant-garde. Ainsi, les articles d’Achcar que nous avons commentés, ont été reproduits sur des sites égyptiens importants. Et un lecteur a très bien réagi, avec concision, à son article sur le "complot de l'OTAN contre la révolution libyenne", disant plus ou moins comme suit: «Comment ça, Achcar? Vous n'auriez pas soutenu l'intervention de l'OTAN? "
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Socialisme ou Barbarie, 31/08/11
Les événements de la Libye ont généré des grandes différences d'opinion au sein de la gauche. Ce débat est d'une grande importance. Il ne s’agit pas seulement de la situation politique de la Libye. La chose la plus importante est que ce qui arrive en Libye fait partie d'un événement historique: le monde arabe tout entier, au-delà des énormes inégalités entre les pays, traverse une crise historique, dont un élément déterminant (mais pas le seul) pourrait être défini comme celui d'un «état d'agitation, de protestation et de rébellion». Cela va de l'explosion politique et sociale qui a renversé la dictature de l'Egypte et la Tunisie, à divers degrés d'insatisfaction et protestation.
Bien que ces situations tellement diverses vont du rose pâle au rouge vif, dans le fond elles sont teintes de la même couleur: le mécontentement, et jusqu'à la colère généralisée contre des régimes, des gouvernements et des conditions de vie... Et ils ne se produisent pas dans un pays particulier, mais à travers une région qui est une pierre angulaire de l'ordre impérialiste capitaliste mondial.
Dans ce contexte apparaît le cas libyen. Mais l'ampleur de la controverse montre une complexité particulière.
Comme indiqué dans la Déclaration de Socialisme ou Barbarie publiée ici, il y a une situation extrêmement contradictoire:
D'une part, la chute de Kadhafi "est un produit de la vague de rébellion démocratique des peuples arabes contre les dictatures. Mais dans le même temps c'est une réussite de l'intervention politique et militaire de l'impérialisme, dont le principal succès est d'imposer un gouvernement de serviteurs: le CNT (Conseil National de Transition)... Ainsi l’impérialisme a réussi à accaparer la rébellion démocratique légitime et à «voler» la victoire des masses face à un dictateur qui jusqu'à ces derniers mois a été l'un des partenaires les plus fidèles de l'impérialisme, en particulier de la France et de l'Italie... À cette contradiction s’ajoutent d'autres facteurs non moins brûlants: que de larges segments de la population sont armés, qu'il y a toutes sortes de caractéristiques régionales, tribales et idéologiques, que le contrôle de la CNT (Conseil National de Transition) par la base apparaît plus précaire et, enfin, que les intérêts des masses, leurs aspirations à la démocratie et la justice sociale sont objectivement et diamétralement opposés au plan colonial-pétrolier que l'impérialisme impose à ses marionnettes de la CNT."
C’est qu’en Libye, comme le définit l’activiste égyptien Basheer Al-Baker, l'impérialisme teste une nouvelle forme d'intervention: la «cooptation des émeutes"
Ne pas prendre en compte toutes ces contradictions profondes qui n'ont pas encore eu un résultat catégorique, conduit à des positions erronés... et contre-productives pour une issue indépendant et révolutionnaire. Voici les critiques de trois positions.
Chavez: "Vive Bolivar-Kadhafi", ou comment appliquer une «politique d'Etat" jusqu'à la fin
«Ce qui est Simon Bolivar pour nous les Vénézuéliens, c'est Mouammar Kadhafi pour le peuple libyen...» (Chavez, discours lors de la décoration de Kadhafi lors de sa visite au Venezuela, Septembre 2009)
Chavez transforme la correcte opposition à l'intervention impérialiste en Libye en une chose très différente... et pernicieuse: le soutien politique absolu à Kadhafi et son régime. Voici un extrait de ce discours, presqu'un an et demi avant le déclenchement de la rébellion populaire en Libye, pour voir où est le centre de la question en relation avec Hugo Chavez. Entre deux choses très différentes le rejet de l'intervention impérialiste et le soutien inconditionnel à la dictature de Kadhafi Chavez se situe principalement sur ce dernier terrain .
Chavez applique la classique "raison d'État", que le stalinisme et les courants nationalistes bourgeois appliquaient. C’est-à-dire, la politique est déterminée par les intérêts immédiats de l'Etat qu'ils gouvernent, et non pas les intérêts historiques des travailleurs et peuples qu’ils disent représenter. Et les résultats de cette politique ont toujours été désastreux.
Les affaires et les intérêts pétroliers partagés avec Kadhafi, ont conduit Chavez à le consacrer comme un autre Bolivar, ce qui étonne quiconque connaisse un minimum les deux figures. Mais ce n'est rien de nouveau concernant Chavez. De même, les intérêts commerciaux communs avec l'État et la bourgeoisie colombienne l’ont conduit à faire un pacte avec leur nouveau président, Santos. Les implications politiques n'ont pas été meilleures que dans le cas de la Libye, allant de la livraison des réfugiés politiques aux oppresseurs en Colombie, à la gestion du pacte de Zelaya avec le régime putschiste pour apprivoiser la résistance en Honduras. Ce genre de realpolitik dicte la démarche de Chavez, aussi dans le cas de la Libye!
Pour la défense de Kadhafi et son régime sanguinaire, la propagande chaviste a tenté de remplir la «mission impossible» de soutenir deux points: 1) que Kadhafi est un leader anti-impérialiste, 2) que la rébellion qui a éclaté en Libye n'a rien à voir avec le peuple de ce pays ou le processus de révolte dans le monde arabe.
La réalité est que l’«anti-impérialisme" de Kadhafi était mort depuis au moins deux décennies, après que la chute du Mur de Berlin et la fin de l'Union soviétique a provoque un virage à 180 degrés: d'abord, pour se faire pardonner ses péchés "anti-impérialistes" de jeunesse, et d'autre part, pour s’associer économiquement et politiquement à l'impérialisme.
Dans la sphère économique, Kadhafi a opéré un tournant néolibéral et d'association étroite avec les puissances européennes, d'abord avec la France et l'Italie, qui ont eu les plus gros morceaux du pétrole libyen. Le «Bolivar» libyen a été un contributeur majeur dans l'élection de Nicolas Sarkozy et un des plus notoires amis de Berlusconi... en plus d'avoir environ 10% du capital de Fiat. Et aussi, il fut l'un des principaux clients de leurs industries d'armement.
Mais le plus significatif est politique, Kadhafi avec M. Moubarak d'Egypte et d'autres dictateurs, a soutenu activement, et collaboré avec, les États-unis dans la «guerre contre le terrorisme islamique» déclenchée par Bush en 2001 et qui a conduit à l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak.
L’alignement de Bolivar-Kadhafi avec Bush a fait de la Libye une des bases pour les vols secrets de la CIA, qui conduisaient des réelles ou supposées "djihadistes" séquestrés, vers le camp de concentration à Guantanamo.
Alors, le vieux politicien ultraconservateur espagnol José Maria Aznar avait raison, qui était avec Tony Blair un des principaux partenaires européens des guerres de Bush. Aznar défend Kadhafi, se souvenant de "la manière dont il a soutenu tous les efforts du monde occidental dans la guerre», et comment «il devient un ami, extravagant, mais un ami..." Il s'agit de la «histoire vraie» de Kadhafi, et non de la fable de Chavez surtout chez l'avant-garde latino-américain qui est naturellement moins au courant des allées et venues du Bolivar de Tripoli!
Par conséquent, après le déclenchement de la rébellion, le colonel Kadhafi s’est limité à invoquer le slogan de la «guerre contre le terrorisme islamique». Ce n'est que lorsque ses patrons de l'Europe et des États-unis se détournent, que Kadhafi se souvient de l’anti-impérialisme de sa lointaine jeunesse.
L'autre argument, que les événements déclenchés en Libye n'ont rien à voir avec le peuple de ce pays ou le processus de révolte dans le monde arabe, est encore plus ridicule. C’est le même plat de théories du complot que celui que cuisine habituellement la droite: Chaque grand mouvement de masse, grèves, émeutes, troubles sociaux, etc est toujours l'œuvre des «agitateurs» agissant «de l'ombre» (ou comme on dit ici, en Argentine, des «trotskystes infiltrés»). Autrement dit, si les masses ouvrières et populaires déclenchent des explosions sociales, ce n'est pas parce qu'ils atteignent un point d'ébullition. Ce sont des moutons, qui ne peuvent être capable d'action propre, par eux-mêmes. Si elles se mobilisent, c’est parce que certains conspirateurs les mènent par le bout du nez.
La cuisine chaviste sert ce même plat réactionnaire, mais avec une autre sauce. Il ne s'agit pas dans ce cas d'«agitateurs gauchistes», mais de "cellules dormantes d'Al-Qaïda» et de «la CIA et le Mossad» qui se seraient réveillées et ou auraient atterri en Libye. Avec cela ils croient disqualifier la rébellion populaire.
Le pire côté de ces positions chavistes, ce sont les conséquences dans les luttes politiques réelles qui se produisent en Libye et dans tous les pays arabes en ébullition.
Comme toujours dans ces cas, objectivement s’ouvre une rude bataille politique pour gagner les militants et à travers eux, des secteurs des masses. C'est un combat objectivement ouvert à toutes les positions, qu'elles soient laïques, islamistes, pro-impérialistes, réformistes de mille couleurs, etc.... et de la gauche indépendante. C'est avec ces événements, où tout est mis en discussion, que s’ouvre aussi une opportunité historique pour le marxisme révolutionnaire et la gauche indépendante (chose impensable durant des décennies de régimes pétrifiés, comme ceux de Moubarak ou Kadhafi).
Le soutien porté à Kadhafi par Chavez un personnage vu comme «socialiste» est un facteur de confusion dans cette lutte. Il discrédite profondément la gauche devant l'avant-garde du monde arabe, notamment en Libye et aussi en Syrie, dont la famille de dictateurs sanguinaires, les Assad, qui a régné depuis 1970, est également soutenu par Chavez. Ce soutien bénéficie aux courants qui veulent que l'impulsion démocratique légitime de la rébellion arabe ne dépasse pas une démocratie bourgeoise purement formelle, qui garde la même dépendance vis-à-vis de l'impérialisme sous un autre régime.
La LIT: Est déjà acquise la "grande victoire pour le peuple libyen et la révolution arabe»?
Le bilan du courant que constitue le PSTU du Brésil et la Ligue internationale des travailleurs (LIT), est l’opposé de l'idée de Chavez... mais il est tout aussi faux et unilatéral. Ce que résume bien le titre de leur déclaration du 25 août:"Grande victoire du peuple libyen et de la révolution arabe!»
Bien sûr, le LIT-PSTU n'ignore pas l'intervention impérialiste là-bas, ni la soutient, mais ils la sous-estiment totalement et dangereusement.
La LIT peint l'intervention impérialiste comme un simple moyen de ne pas «continuer à regarder comment se déroule une guerre civile» et non pas comme une réorientation stratégique pour l'ensemble du monde arabe, qui a eu un succès important et très dangereux: comme nous l’avons dit au début l’impérialisme a réussi "à accaparer cete rébellion démocratique légitime et à “voler” le triomphe aux masses. "
Ce vol n'est pas une abstraction ou une métaphore, mais une chose très concrète: d'abord, l’impérialisme a imposé un nouveau gouvernement, le CNT (Conseil National de Transition). Bien sûr, comme nous l’avons dit, il reste à voir dans quelle mesure le CNT impose son autorité. Mais le fait est que c’est l’impérialisme qui joue le premier.
C'est que l'impérialisme n'est pas simplement un facteur externe qui s’est limitée à des bombardements contre Kadhafi, mais aussi il est un facteur interne à travers principalement le CNT et les courants politiques actuels (pas clairement organisés) qui en font partie.
Ceci établit un résultat très contradictoire de la chute de la dictature: dans le cadre de la Révolte arabe elle est un fait progressif, mais cela risque de devenir son contraire du fait de la montée du gouvernement pro-impérialiste.
Il n'ya rien de plus dangereux dans la politique révolutionnaire que de voir les luttes encore en cours comme réglées et réussies. La "grande victoire pour le peuple libyen et la révolution arabe" n'a pas encore été atteinte. Nous fêterons le jour où les forces et les organes représentatifs des masses exploitées et opprimées de la Libye jettent le CNT et qu’elles aient un gouvernement indépendant de l'impérialisme.
Achcar, le NPA et la Quatrième Internationale mandeliste: espoirs maintenant aussi dans le CNT?
Il n’est pas nécessaire de souligner le rôle fondamental que l'impérialisme européen joue par rapport à la Libye et à l'ensemble du processus du «printemps arabe».
Compte tenu de la situation politique en Europe, empreinte du mécontentement croissant en raison de la crise et des plans d'«austérité» néolibéraux, les protestations contre les nouvelles aventures coloniales auront été un obstacle sérieux. Mais l'impérialisme a réussi à jeter la confusion parmi les travailleurs et les peuples de grandes parties de l'Europe, sur les bombardements "humanitaires" de l'OTAN. La non-présence (ostentatoire) des troupes impérialistes sur le territoire libyen, a aussi contribué à «maquiller» cette opération coloniale. En cela une responsabilité fondamentale retombe sur les «gauches» du régime, comme les partis «socialistes» et les «travaillistes» qui ont soutenu l'intervention.
La tâche du rejet et de la dénonciation de l'intervention de l'OTAN est tombée principalement sur ce qu'on appelle l'«extrême gauche». Mais au sein d'un important courant révolutionnaire marxiste la IVe Internationale "mandeliste" il y avait beaucoup de confusion à ce sujet.
Ce courant a une influence décisive sur le NPA de France, qui a joué un rôle dans l'intervention de l'OTAN. Le NPA a officiellement répudié l'intervention. Mais un secteur de la IVe Internationale "mandeliste", avec l'intellectuel libanais Gilbert Achcar à la tête, a soutenu une position contraire. Achcar affirmait que «c'est une erreur de toute force de gauche de s'opposer à l'idée d'une zone d'exclusion aérienne [de l'OTAN] et à la destruction des unités blindées de Kadhafi [...] sans être contre la zone d'exclusion aérienne, nous devons exprimer notre méfiance et défendre la nécessité de surveiller étroitement les actions des pays concernés."
La conclusion pratique de ces différences est que le NPA n'a pas fait campagne en France contre toute intervention, au-delà des dénonciations dans leurs publications.
En son temps, à partir de Socialisme ou Barbarie, nous avons polémiqué durement contre cette politique et nous avons signalé l'utopie ridicule de prétendre "surveiller étroitement" à l'OTAN et ses «actions» .
Achcar revient maintenant à l'attaque. Dans un long article «Le complot de l'OTAN contre la révolution libyenne» il fait une analyse du caractère réactionnaire de cette intervention, mais il oublie un «petit détail»: qu’il y était favorable. De cela il ne se souvient pas!
Mais le pire n'est pas cette scandaleuse amnésie politique. Le pire est qu’Achcar a fondé de l'espoir en le Conseil national de transition. Achcar n’apprend pas!
Il affirme que le plan du gouvernement du CNT "montre une reconnaissance rassurante de la complexité de la situation et de la volonté d’agir d'une manière démocratique... On ne peut qu’espérer que la réalité sera conforme à une telle vision. Mais il y a beaucoup de facteurs qui s'opposent à sa mise en oeuvre, étant donné l’extraordinaire enchevêtrement des forces tribales...".
Ainsi, du soutien à l'intervention avec «surveillance» de l'OTAN, Achcar passe à la confiance politique dans le CNT.
Nous précisons le fait que le «plan du CNT» n'envisage même pas une mesure révolutionnaire-démocratique élémentaire, comme une assemblée constituante. Ce qu'ils proposent, comme l'explique Achcar, est scandaleux. C’est rédiger par-en haut un "projet de constitution" et ensuite faire un "référendum". C'est un plan politique absolument antidémocratique et bonapartiste, nous, le CNT, d'en haut, nous rédigeons une Constitution, et pour vous c’est à prendre ou à laisser!
Aussi, il semble que dans la "conspiration de l'OTAN contre la révolution libyenne" n'apparaît pas la question du désarmement des secteurs populaires, ni le danger des troupes d'occupation sur le territoire (sous le prétexte de "casques bleus de l'ONU" ou une autre variante).Ce n'est pas non plus la renégociation de l'exploitation du pétrole dans des conditions inéquitables, bien pire qu'avec Kadhafi.
Pour conclure, nous pensons que ce qui s'est passé par rapport à l'intervention de l'OTAN et ce qui se désigne maintenant face à la nouvelle situation en Libye, sont des faits très graves tant pour le NPA comme pour le courant de la Quatrième Internationale mandeliste. Ce serait cela que le marxisme révolutionnaire européen a à dire à la nouvelle avant-garde du monde arabe? C'est un désastre!
Nous répétons: ceci a de l'importance parce qu'il y a une «écoute» de la part de cette nouvelle avant-garde. Ainsi, les articles d’Achcar que nous avons commentés, ont été reproduits sur des sites égyptiens importants. Et un lecteur a très bien réagi, avec concision, à son article sur le "complot de l'OTAN contre la révolution libyenne", disant plus ou moins comme suit: «Comment ça, Achcar? Vous n'auriez pas soutenu l'intervention de l'OTAN? "
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Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Libye
le contrôle de la CNT (Conseil National de Transition) par la base apparaît plus précaire et, enfin, que les intérêts des masses, leurs aspirations à la démocratie et la justice sociale sont objectivement et diamétralement opposés au plan colonial-pétrolier que l'impérialisme impose à ses marionnettes de la CNT."
C’est qu’en Libye, comme le définit l’activiste égyptien Basheer Al-Baker, l'impérialisme teste une nouvelle forme d'intervention: la «cooptation des émeutes"
1) D'après les infos dont on peut disposer, la "base" n'a aucun contrôle sur le CNT. lequel CNT a en revanche peu de contrôle sur la base, ou plutôt sur les multiples bases... Mais le CNT a le fric, le soutien militaire de l'OTAN, ses conseillers etc. Et, avec le fric, il va pouvoir acheter ce qui reste de l'appareil d'Etat de Kadhafi. Ca suffit pour rester au pouvoir un certain temps. D'autant que la population, après les massacres, les bombardements, les destructions, pénuries, pannes etc qui en résultent doit avoir hâte de retrouver la paix. Une bonne partie des combattants vont rentrer chez eux, un certain nombre seront embauchés par le nouveau pouvoir et les récalcitrants mis au pas. A moins évidemment que la guerre avec les kadhafistes se prolonge et/ou qu'une autre guerre éclate entre des composantes des forces qui ont renversé le régime...
2) La "cooptation des émeutes", ce n'est pas nouveau. On a déjà vu ça dans les pays de l'Est avec la "révolution orange" et en Iran - même si l'impérialisme n'est pas intervenu directement dans ce pays. Un mouvement populaire où n'apparait pas la classe ouvrière en tant que force organisée peut parfaitement déboucher sur un régime réactionnaire, surtout s'il est, dès le début, dirigé par des éléments pro impérialistes.
__
Sinon, il y a un certain nombre de choses justes dans ce texte. Mais, pourquoi polémiquer avec Chavez comme s'il s'agissait d'un "camarade qui se trompe" ? Chavez, comme Castro, Comme Ahmanidejad, comme nombre de dictateurs et gouvernements africains, est solidaire de Kadhafi, tout simplement parce qu'il se sent menacé par le même ennemi. L'impérialisme n'a que faire des idéologies professées par ses adversaires du moment et s'appuie indistinctement sur toutes sortes de forces qu'il rejette ensuite ou continue à utiliser, comme les Islamistes.
Chavez sait que la victoire de l'impérialisme en Libye peut l'encourager à se lancer dans d'autres aventures militaires et à "coopter" d'autres émeutes.
Cela-dit, la critique du NPA est excessive. Le NPA, s'il a publié des textes douteux sans les critiquer, comme ceux d'Achcar, a tout de même très clairement condamné l'intervention impérialiste dès le début. Il reste que l'extrême-gauche n'a pas mené de vraie campagne contre cette intervention et c'est évidemment regrettable
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Il faut arrêter de mettre sur un même plan un Chavez, un Castro ou un Almanidejad. Les structures sociales, politiques sont très différentes dans ces trois pays. On peut reprocher ce qu'on veut à Chavez - son bonapartisme par exemple, mais si il est au pouvoir c'est tout de même le résultat de plusieurs élections gagnées notamment avec l'appui des masses laborieuses. Castro soutient Khadafi contre l'impérialisme, point !verié2 a écrit:le contrôle de la CNT (Conseil National de Transition) par la base apparaît plus précaire et, enfin, que les intérêts des masses, leurs aspirations à la démocratie et la justice sociale sont objectivement et diamétralement opposés au plan colonial-pétrolier que l'impérialisme impose à ses marionnettes de la CNT."
C’est qu’en Libye, comme le définit l’activiste égyptien Basheer Al-Baker, l'impérialisme teste une nouvelle forme d'intervention: la «cooptation des émeutes"
Chavez, comme Castro, Comme Ahmanidejad, comme nombre de dictateurs et gouvernements africains, est solidaire de Kadhafi, tout simplement parce qu'il se sent menacé par le même ennemi. L'impérialisme n'a que faire des idéologies professées par ses adversaires du moment et s'appuie indistinctement sur toutes sortes de forces qu'il rejette ensuite ou continue à utiliser, comme les Islamistes.
Invité- Invité
Re: Libye
Où as-tu lu que je les mettrais sur le même plan ? Ils ont un point commun : ils sont en butte aux agressions de l'impérialisme sous des formes diverses et sont donc solidaires face à cet ennemi commun. Comme ils ont un autre point commun, à savoir qu'ils n'ont aucun principe, quelles que soient les idéologies qu'ils professent (sauf sans doute Castro qui en a peut-être un peu plus), ils font l'apologie de l'ennemi de leur ennemi. Point.Il faut arrêter de mettre sur un même plan un Chavez, un Castro ou un Almanidejad. Les structures sociales, politiques sont très différentes dans ces trois pays. On peut reprocher ce qu'on veut à Chavez - son bonapartisme par exemple, mais si il est au pouvoir c'est tout de même le résultat de plusieurs élections gagnées notamment avec l'appui des masses laborieuses. Castro soutient Khadafi contre l'impérialisme, point !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Un article de Il Manifesto
Libye - Manlio Dinucci : L'avenir de la Libye selon les plans de l'OTAN
Après avoir renversé la Jamahiriya, l’OTAN a livré la Libye aux « rebelles », dont l’action militaire s’est limitée au strict minimum. Dénués de légitimité en Tripolitaine et au Fezzan, où ils n’ont jamais bénéficié de soutien populaire, les nouveaux maîtres de la Libye sont à la fois les produits de l’Alliance et les garants des intérêts occidentaux dans le pays.
Dans la représentation médiatique de la guerre de Libye, les « rebelles » dominent la scène, tandis que l’OTAN s’est mise à l’abri en coulisses. Mais c’est pourtant depuis sa cabine de régie que la guerre a été préparée et dirigée et que se décide le futur arrangement du pays.
La mission de l’OTAN est « efficace et encore nécessaire », a déclaré la porte-parole Oana Lungescu. Personne n’en doute : en cinq mois de « protection unifiée », ont été effectués 21 000 raids aériens, dont plus de 8 000 d’attaques avec bombes et missiles, pendant que des dizaines de navires de guerre ont attaqué avec des missiles et des hélicoptères et contrôlé les eaux territoriales libyennes pour assurer l’embargo des forces gouvernementales et les approvisionnements de celles du CNT de Benghazi. En même temps, des agents et des forces spéciales des États-Unis, Grande-Bretagne, France et autres pays, ont joué un rôle clé sur le terrain, en signalant aux avions les objectifs à frapper, en plus de préparer et conduire l’attaque contre Tripoli. L’OTAN a joué un rôle décisif sans lequel les rebelles n’auraient jamais pu entrer à Tripoli, comme le confirme le général allemand Egon Ramms.
Notre mission, a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, continuera tant que continueront les attaques et les menaces (sic). Cela signifie-t-il que, une fois la « mission » accomplie, l’OTAN laissera aux Libyens la possibilité de décider de l’avenir de leur pays ? En aucune manière. Elle passera à la phase 2 de la « mission ». Il n’existe simplement pas de solution militaire à cette crise, souligne un communiqué de l’Alliance, mais nous avons besoin d’un processus politique pour une transition pacifique à la démocratie en Libye. Et l’OTAN, assure Rasmussen, est prête à jouer un rôle de soutien.
On ne spécifie pas de quelle manière, mais un plan général —décidé fondamentalement à Washington, Londres et Paris— est déjà prêt. Des détails ont filtré à travers les déclarations de quelques fonctionnaires. Formellement à la demande du futur gouvernement (dirigé par des hommes politiques garants des intérêts des plus grandes puissances occidentales), l’OTAN continuera à contrôler l’espace aérien et les eaux territoriales de la Libye. Officiellement pour assurer les aides humanitaires et protéger le personnel civil sous bannière ONU. Cela nécessitera le libre accès aux ports et aéroports libyens, qui seront de fait transformés en bases militaires OTAN même si on y déploiera le drapeau rouge, noir et vert —celui-là même du régime du roi Idris qui, dans les années 50, concéda à la Grande-Bretagne et aux États-Unis l’usage du territoire pour y implanter des bases militaires, comme celle de la base aérienne de Wheelus Field aux portes de Tripoli—. Un emplacement idéal, aujourd’hui, pour le quartier général du Commandement Afrique des États-Unis (AfriCom).
L’OTAN ne cesse de répéter qu’elle n’a pas l’intention d’envoyer des troupes en Libye, mais n’exclut cependant pas que des alliés, de façon singulière, le fassent, ou bien l’Union Européenne, qui a tient déjà prêts ses groupes de combat à déploiement rapide.
En même temps, l’OTAN entraînera et armera les « forces de sécurité » libyennes. Concept tout relatif. Le responsable de la sécurité à Tripoli, nommé par l’OTAN, est Abdel Hakim Belhadj, qui, à son retour de la jihad anti-soviétique en Afghanistan, forma en Libye le Groupe combattant islamique (GILC). Il fut capturé par la CIA en Malaisie en 2004 mais, après la normalisation avec Tripoli, renvoyé en Libye, où (sur la base d’accord entre les deux services secrets) il fût remis en liberté en 2010. C’est lui qui garantira, en habit de président du conseil militaire de Tripoli, la transition pacifique à la « démocratie » en Libye.
Manlio Dinucci
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
[quote="verié2"]
"Mais l'impérialisme en Libye s’est réorganisé. Après des semaines de confusion et de discussions, où même le gouvernement italien a tenté de le soutenir, il a été décidé une politique d'intervention militaire qui a eu le succès que nous l'avons déjà analysé.
…………..
Mais l'intervention impérialiste a des objectifs plus larges que de se mêler de l'avenir de la Libye.Kadhafi sert comme bouc émissaire pour "se laver les mains" devant les dictatures dans le monde arabe. Ils essaient de paraître devant les masses comme les défenseurs de la «démocratie» et des«droits humains».
En outre, les impérialistes américains et européens tentent d'établir le principe selon lequel les puissances impérialistes ont le droit d'intervenir et de faire tomber, monter ou de garder le gouvernement qu'ils souhaitent. Cette formule est présentée comme applicable à l'ensemble du monde arabe en rébellion! Ce sont les conférences des puissances impérialistes, qui vont décider si un gouvernement est «légitime» ou «illégitime» .
À cette fin, ont déclenché une chasse contre Kadhafi par des juges à son service à La Haye Nous rejetons aussi cet aspect du fonctionnement colonial en Libye. Seul le peuple de la Libye a le droit de poursuivre Kadhafi , par un tribunal constitué démocratiquement!"
http://www.socialismo-o-barbarie.org/medio_oriente_nuevo/110825_a_caida_gadafi_declaracion_sob.htm
nouveau par rapport aux révolutions arabes
2) La "cooptation des émeutes", ce n'est pas nouveau. On a déjà vu ça dans les pays de l'Est avec la "révolution orange" et en Iran - même si l'impérialisme n'est pas intervenu directement dans ce pays. Un mouvement populaire où n'apparait pas la classe ouvrière en tant que force organisée peut parfaitement déboucher sur un régime réactionnaire, surtout s'il est, dès le début, dirigé par des éléments pro impérialistes.
__.
"Mais l'impérialisme en Libye s’est réorganisé. Après des semaines de confusion et de discussions, où même le gouvernement italien a tenté de le soutenir, il a été décidé une politique d'intervention militaire qui a eu le succès que nous l'avons déjà analysé.
…………..
Mais l'intervention impérialiste a des objectifs plus larges que de se mêler de l'avenir de la Libye.Kadhafi sert comme bouc émissaire pour "se laver les mains" devant les dictatures dans le monde arabe. Ils essaient de paraître devant les masses comme les défenseurs de la «démocratie» et des«droits humains».
En outre, les impérialistes américains et européens tentent d'établir le principe selon lequel les puissances impérialistes ont le droit d'intervenir et de faire tomber, monter ou de garder le gouvernement qu'ils souhaitent. Cette formule est présentée comme applicable à l'ensemble du monde arabe en rébellion! Ce sont les conférences des puissances impérialistes, qui vont décider si un gouvernement est «légitime» ou «illégitime» .
À cette fin, ont déclenché une chasse contre Kadhafi par des juges à son service à La Haye Nous rejetons aussi cet aspect du fonctionnement colonial en Libye. Seul le peuple de la Libye a le droit de poursuivre Kadhafi , par un tribunal constitué démocratiquement!"
http://www.socialismo-o-barbarie.org/medio_oriente_nuevo/110825_a_caida_gadafi_declaracion_sob.htm
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Libye
[quote="Babalu"]
Tu es trop restrictif. Cette formule par l'exemple concret est applicable à tous les prolétaires dans le monde qui chercheraient à s'organiser pour mettre à bas leur propre bourgeoisie. La conscience populaire européenne reste marquée par deux conflits mondiaux, il n'est pas inutile malgré tout de leur agiter cette menace.verié2 a écrit:En outre, les impérialistes américains et européens tentent d'établir le principe selon lequel les puissances impérialistes ont le droit d'intervenir et de faire tomber, monter ou de garder le gouvernement qu'ils souhaitent. Cette formule est présentée comme applicable à l'ensemble du monde arabe en rébellion! Ce sont les conférences des puissances impérialistes, qui vont décider si un gouvernement est «légitime» ou «illégitime» .
2) La "cooptation des émeutes", ce n'est pas nouveau. On a déjà vu ça dans les pays de l'Est avec la "révolution orange" et en Iran - même si l'impérialisme n'est pas intervenu directement dans ce pays. Un mouvement populaire où n'apparait pas la classe ouvrière en tant que force organisée peut parfaitement déboucher sur un régime réactionnaire, surtout s'il est, dès le début, dirigé par des éléments pro impérialistes.
__.
Invité- Invité
Re: Libye
verié2 a écrit:Un article de Il ManifestoLibye - Manlio Dinucci : L'avenir de la Libye selon les plans de l'OTAN
Après avoir renversé la Jamahiriya, l’OTAN a livré la Libye aux « rebelles », dont l’action militaire s’est limitée au strict minimum. Dénués de légitimité en Tripolitaine et au Fezzan, où ils n’ont jamais bénéficié de soutien populaire, les nouveaux maîtres de la Libye sont à la fois les produits de l’Alliance et les garants des intérêts occidentaux dans le pays.
On croirait lire du Thierry Meyssan !
Il faudrait conseiller à ce journaliste de se se renseigner notamment sur les événements qui se déroulés à Misrata, en pleine Tripolitaine, pendant plusieurs mois. Misrata est la 3e ville du pays (près de 400.000 habitants), et est dotée du port le plus important de Libye et d'industries (l'unité sidérurgique la plus importante du Maghreb). Les habitants se sont organisés par eux-mêmes pour remplacer l'Etat kadhafiste et pour résister au siège, aux snipers, aux bombardements et aux incursions des forces dites loyalistes, menant pendant plusieurs mois une lutte héroïque. Ils ont construit eux-mêmes une parte de leurs armes, allant jusqu'à bricoler des véhicules blindés.
Voir à ce sujet l'article de Wikipedia : "Siège de Misrata" et les articles publiés sur le blog
setrouver.wordpress com et reproduits en partie sur le site d'Inprecor (Reportage de Misrata assiégée, avec des cartes) et de manière plus complète sur le site de la LCR belge (Libye: Reportages dans Misrata assiégée).
Voici un petit extrait des reportages sur le siège de Misrata, qui va contre pas mal d'idées reçues :
"La majeure partie de la population a cessé d’aller travailler et, dès le 21 mars, il n’y avait plus d’activité économique dans Misrata. Les habitants se sont rendus disponibles à la révolution en revêtant de nouveaux rôles qu’ils se sont eux-même attribués. Le maître de conférence qui s’attèle a gérer le point internet de la ville, l’ancien militaire qui devient capitaine de bateau, l’étudiant en médecine qui part combattre, les bandes de gamins du quartier qui tiennent des check-points toute la nuit, le propriétaire d’une pelleteuse qui passe dans les rues pour former des barricades de sable. En ce qui concerne les tâches plus amples, l’organisation repose sur l’initiative commune d’habitants d’un même coin. Pour les déchets, par exemple, ils s’organisent entre eux pour les rassembler, les incinérer à ciel ouvert ou bien s’en servir comme combustibles pour se défendre. Très rapidement aussi, ils ont compris que certains lieux devaient continuer à fonctionner pour répondre aux besoins créés par cette guerre. La panique ne semble jamais avoir emporté les foules dans la destruction et le pillage de ce qui pouvait servir à tenir dans la durée.
Certains lieux stratégiques n’ont donc jamais cessé leur activité, comme les dépôts de stocks issus de l’importation et ceux contenant le fuel pour en permettre la distribution. Les centrales électriques en font aussi partie. En leur sein, le travail ne fonctionne plus comme à l’ordinaire. A défaut d’autres moyens de communication, on se tient au courant des coupures d'électricité par des messages diffusés au cours des émissions de radios locales. Les techniciens, plus ou moins improvisés, se rendent sur place, en prenant parfois beaucoup de risques, constatent les dégâts des compteurs attaqués ou des lignes sectionnées et font savoir aux habitants, toujours par la radio, le temps nécessaire aux réparations. Les banques ont d’abord été forcées d’ouvrir trois jours par semaine pour distribuer l’argent. Les forces kadhafistes se sont alors postées devant. L’argent n’est donc plus une nécessité pour acquérir les produits : ceux qui en ont encore paient, et les autres allongent des ardoises qui n’ont plus vraiment de sens, aucune activité n’étant plus rémunérée par un salaire.
Très vite, les magasins ont été réouverts pour rendre accessibles les produits vitaux. Certains possèdent des petits potagers et ont encore quelques bêtes à se mettre sous la dent. D’autres risquent leur vie en traversant des grandes artères pour acheminer de la viande et des légumes depuis les fermes du sud de Misrata, afin de les redistribuer en centre ville. C’est ainsi qu’on peut voir aux abords de certaines rues des foules faisant la queue devant une camionnette de légumes."
Prado- Messages : 1274
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Re: Libye
Abdelhakim Belhadj, ex lider de Al Qaeda, commandant des rebelles de Tripoli, avait eu des relations par téléphone avec Serhane ben Abdelmajid Fakhet, “El Tunecino”, principal chef de la cellule du 11 M.
http://www.elconfidencialdigital.com/Articulo.aspx?IdObjeto=29893
11M
http://www.elmundo.es/documentos/2004/03/espana/atentados11m/
http://www.elconfidencialdigital.com/Articulo.aspx?IdObjeto=29893
11M
http://www.elmundo.es/documentos/2004/03/espana/atentados11m/
irneh09218- Messages : 502
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Re: Libye
Extrait d'un article d'Elisabetta Piqué sur un comité de quartier à Tripoli, publié dans un journal argentin (La Nacion). Cette journaliste a également écrit un court article sur la situation à Misrata.
Le comité s'est créé après la libération de Tripoli.
"Este es un país riquísimo, somos pocos habitantes; Gadafi siempre se robó nuestro petróleo para compartirlo sólo con sus hijos o con sus clanes amigos, pero ahora todo esto va a cambiar. Empieza otra era, somos libres ahora", dice a La Nacion Ibrahim, miembro de un recién nacido comité vecinal del barrio de Dreby.
Desde que comenzó la revolución para derrocar al coronel, el 17 de febrero, Ibrahim cuenta que en este barrio se organizaron informalmente para autoprotegerse y brindar seguridad a sus familias, de acuerdo con una iniciativa del mismo CNT, que se preparaba así para su desembarco en la capital.
"El CNT siempre nos dijo que no puede ocuparse de todo, sino que también nosotros tenemos que ayudar en la reconstrucción de Libia, en el restablecimiento del orden y de la seguridad", explica Ibrahim, un mecánico.
Dividido en grupos de voluntarios, además de proteger el barrio a través de diversos check points , el comité realiza diversas tareas: busca identificar a las "algas" –como llaman a los vecinos pro–Gadafi, por el color verde de los uniformes y por ser pegajosos, es decir, virtuales espías del régimen que ya no está–; intenta contabilizar las armas en poder de la gente para restablecer cierto control, visto la ausencia de la policía, que se esfumó con la caída del régimen; coordina la recolección de cadáveres; comienza a limpiar las calles de escombros y a quemar las montañas de basura que acumularon a la vera de los caminos.
"Estamos construyendo una nueva Libia, después de 42 años de dictadura, y el futuro está en manos de los jóvenes", asegura Ashraf Grara, un hombre que trabajaba en la aduana del puerto y que ahora fue elegido vocero del comité vecinal.
Orgulloso de estar escribiendo una nueva historia, Ashraf muestra una oficina destartalada que fue donada por otro vecino para que funcione como sede del nuevo comité. "Acá la gente podrá venir a plantear sus reclamos, a darnos su opinión y participar en la reconstrucción. De una dictadura tenemos que crear una nueva democracia y ya no tenemos miedo de decir lo que pensamos, de reclamar por nuestra libertad", explica, lleno de entusiasmo."
Ce comité de quartier aurait l'intention de publier un "magazine".
Le comité s'est créé après la libération de Tripoli.
"Este es un país riquísimo, somos pocos habitantes; Gadafi siempre se robó nuestro petróleo para compartirlo sólo con sus hijos o con sus clanes amigos, pero ahora todo esto va a cambiar. Empieza otra era, somos libres ahora", dice a La Nacion Ibrahim, miembro de un recién nacido comité vecinal del barrio de Dreby.
Desde que comenzó la revolución para derrocar al coronel, el 17 de febrero, Ibrahim cuenta que en este barrio se organizaron informalmente para autoprotegerse y brindar seguridad a sus familias, de acuerdo con una iniciativa del mismo CNT, que se preparaba así para su desembarco en la capital.
"El CNT siempre nos dijo que no puede ocuparse de todo, sino que también nosotros tenemos que ayudar en la reconstrucción de Libia, en el restablecimiento del orden y de la seguridad", explica Ibrahim, un mecánico.
Dividido en grupos de voluntarios, además de proteger el barrio a través de diversos check points , el comité realiza diversas tareas: busca identificar a las "algas" –como llaman a los vecinos pro–Gadafi, por el color verde de los uniformes y por ser pegajosos, es decir, virtuales espías del régimen que ya no está–; intenta contabilizar las armas en poder de la gente para restablecer cierto control, visto la ausencia de la policía, que se esfumó con la caída del régimen; coordina la recolección de cadáveres; comienza a limpiar las calles de escombros y a quemar las montañas de basura que acumularon a la vera de los caminos.
"Estamos construyendo una nueva Libia, después de 42 años de dictadura, y el futuro está en manos de los jóvenes", asegura Ashraf Grara, un hombre que trabajaba en la aduana del puerto y que ahora fue elegido vocero del comité vecinal.
Orgulloso de estar escribiendo una nueva historia, Ashraf muestra una oficina destartalada que fue donada por otro vecino para que funcione como sede del nuevo comité. "Acá la gente podrá venir a plantear sus reclamos, a darnos su opinión y participar en la reconstrucción. De una dictadura tenemos que crear una nueva democracia y ya no tenemos miedo de decir lo que pensamos, de reclamar por nuestra libertad", explica, lleno de entusiasmo."
Ce comité de quartier aurait l'intention de publier un "magazine".
Prado- Messages : 1274
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Re: Libye
Et alors quel intérêt que cet article sinon montrer que le CNT avait tout de même un appui populaire dans Misrata et qu'une partie de ses habitants se sont organisés pour survivre contre la guerre. N'était-ce pas l'objet de la résolution de l'ONU ? Personne ne conteste que la rébellion ait surgi d'un foyer mais de là à étendre ce foyer à la Lybie, il y a un pas que cet article ne saurait pour ma part me faire franchir. On tourne en rond depuis un bon moment sur ce fil : hormis Misrata et quelques autre localités, rien de probant pas même à Tripoli. Pourtant ce n'est pas faute pour les médias d'avoir un accès maintenant libre dans la quasi-totalité de la Lybie.Prado a écrit:verié2 a écrit:Un article de Il ManifestoLibye - Manlio Dinucci : L'avenir de la Libye selon les plans de l'OTAN
Après avoir renversé la Jamahiriya, l’OTAN a livré la Libye aux « rebelles », dont l’action militaire s’est limitée au strict minimum. Dénués de légitimité en Tripolitaine et au Fezzan, où ils n’ont jamais bénéficié de soutien populaire, les nouveaux maîtres de la Libye sont à la fois les produits de l’Alliance et les garants des intérêts occidentaux dans le pays.
On croirait lire du Thierry Meyssan !
Il faudrait conseiller à ce journaliste de se se renseigner notamment sur les événements qui se déroulés à Misrata, en pleine Tripolitaine, pendant plusieurs mois. Misrata est la 3e ville du pays (près de 400.000 habitants), et est dotée du port le plus important de Libye et d'industries (l'unité sidérurgique la plus importante du Maghreb). Les habitants se sont organisés par eux-mêmes pour remplacer l'Etat kadhafiste et pour résister au siège, aux snipers, aux bombardements et aux incursions des forces dites loyalistes, menant pendant plusieurs mois une lutte héroïque. Ils ont construit eux-mêmes une parte de leurs armes, allant jusqu'à bricoler des véhicules blindés.
Voir à ce sujet l'article de Wikipedia : "Siège de Misrata" et les articles publiés sur le blog
setrouver.wordpress com et reproduits en partie sur le site d'Inprecor (Reportage de Misrata assiégée, avec des cartes) et de manière plus complète sur le site de la LCR belge (Libye: Reportages dans Misrata assiégée).
Voici un petit extrait des reportages sur le siège de Misrata, qui va contre pas mal d'idées reçues :
En tout cas, l'OTAN continue son oeuvre de protection des civils de Misrata en préparant par des bombardements l'assaut de Bani Walid et Syrte comme à Tripoli.
http://www.lepoint.fr/monde/libye-les-rebelles-pietinent-aux-portes-de-bani-walid-05-09-2011-1370138_24.php
La protection des civils maintenant devrait en toute logique passer par l'attaque des rebelles du CNT devant Bani Walid ou Syrte. On a une curieuse inversion des rôles où les civils à protéger sont à Bani Walid ou Syrte et les assaillants au CNT. Marrant comme situation si elle n'était pas aussi dramatique. Marrant aussi le parcours qui conduit de l'appui critique achcarien de l'impérialisme à ce nœud gordien.Ian Martin, conseiller des Nations unies à Tripoli, a dit à l'issue d'une réunion au ministère de l'Intérieur que le CNT devait veiller au respect des droits de l'homme. "L'un des défis les plus importants à relever est de rétablir l'ordre public dans le cadre d'un système qui respecte les droits de l'homme à la différence du précédent qui les violait", a-t-il déclaré. À Londres, le Premier ministre David Cameron a déclaré au Parlement que la Grande-Bretagne et ses alliés de l'Otan continueraient d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU aussi longtemps que nécessaire pour la protection des civils. "Nous ne faiblirons pas avant que le travail ne soit accompli", a-t-il souligné
Invité- Invité
Re: Libye
Desde Libia...05/09
Un amigo informa desde Zawiya están en una situación desesperada. El control de la ciudad se encuentra ahora en manos de los rebeldes. La gente es arrestada y ejecutada en las calles por métodos horribles (T. dijo lo mismo está ocurriendo en Trípoli). Las razones de ser detenidos son simplemente por sospechas de que no apoyan al CNT o simplemte cogen gente arbitrariamente para atemorizar. A veces la cara de un transeúnteo la forma en que se mueve es suficiente opara ser detenido. Por ello la mayoría de personas permanecer en sus casas y no salen de sus casas - especialmente para proteger a sus hijos. Se escuchan armas de fuego continuamente.
En Sirt y Bani Walit Hay un fuerte bombardeo todo el tiempo. El Hospital de Sirte se están quedando sin medicamentos y la cirugía muy a menudo tiene que llevarse a cabo sin drogas - incluso para los niños. No hay más drogas disponibles . Los civiles pagan el sufrimiento por el corte de los suministros de agua y electricidad. Las víctimas aún quedan muchos bajo las ruinas de los bombardeos y no puede ser evacuado porque la gente que intenta rescatar los cuerpos es bombardeada desde el aire. Civiles que intentaban salir de la ciudad han sido asesinado. Es muy difícil obtner información del área porque los teléfonos y la electricidad ha sido bombardeados . Trípoli ha sido bombardeada estos días sin embargo se está ocultando a la opinion publica el bombardeo de Tripoli y la causa no es otra que si la OTAN asume que sigue bombardeando Tripoli, tendria que asumir que los rebeldes no controlan la totaldad de Tripoli.
Un amigo informa desde Zawiya están en una situación desesperada. El control de la ciudad se encuentra ahora en manos de los rebeldes. La gente es arrestada y ejecutada en las calles por métodos horribles (T. dijo lo mismo está ocurriendo en Trípoli). Las razones de ser detenidos son simplemente por sospechas de que no apoyan al CNT o simplemte cogen gente arbitrariamente para atemorizar. A veces la cara de un transeúnteo la forma en que se mueve es suficiente opara ser detenido. Por ello la mayoría de personas permanecer en sus casas y no salen de sus casas - especialmente para proteger a sus hijos. Se escuchan armas de fuego continuamente.
En Sirt y Bani Walit Hay un fuerte bombardeo todo el tiempo. El Hospital de Sirte se están quedando sin medicamentos y la cirugía muy a menudo tiene que llevarse a cabo sin drogas - incluso para los niños. No hay más drogas disponibles . Los civiles pagan el sufrimiento por el corte de los suministros de agua y electricidad. Las víctimas aún quedan muchos bajo las ruinas de los bombardeos y no puede ser evacuado porque la gente que intenta rescatar los cuerpos es bombardeada desde el aire. Civiles que intentaban salir de la ciudad han sido asesinado. Es muy difícil obtner información del área porque los teléfonos y la electricidad ha sido bombardeados . Trípoli ha sido bombardeada estos días sin embargo se está ocultando a la opinion publica el bombardeo de Tripoli y la causa no es otra que si la OTAN asume que sigue bombardeando Tripoli, tendria que asumir que los rebeldes no controlan la totaldad de Tripoli.
irneh09218- Messages : 502
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Re: Libye
Une parole d'un lybien de France : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/rassemblement-anti-otan-entretien-31582
Invité- Invité
Re: Libye
loriot2010 a écrit:Une parole d'un lybien de France
Paroles de Libyens de Libye parues dans le Quotidien de Tunis pour répondre à ce jeune Libyen de France :
"Cité Ezzogm est l'un des quartiers à construction anarchique de Tobrouk (ville aux mains des insurgés près de la fontière égyptienne). Ni eau courante, ni école, ni mosquée... Ses habitants n'en peuvent plus de rapporter des citernes d'eau et de faire des kilomètres pour accompagner leurs gosses à l'école... (...) Najeh Chérif habite ce quartier oublié, comme tant d'autres, par le régime libyen. Institutrice de son état, elle appartient à une famille de 23 membres et, avec son salaire de 300 dinars, elle aide à subvenir aux besoins de la fratrie, dont la plupart sont chômeurs.
Pour elle, le malheur est double : d'une part, elle connaît, comme la grande majorité des Libyens, une pauvreté qui n'a pas lieu d'être dans un pays pétrolier. D'autre part, elle vit, de par sa profession, l'appauvrissement du système éducatif libyen et sa transformation par le régime en une coquille vide.
Tandis que je lui évoque la part sur la rente du pétrole que le peuple libyen est censé percevoir, elle sourit d'une façon tellement ironique qu'elle aurait pu se contenter de cette expression pour toute réponse. "Quelle part, quelle rente et quel pétrole... tu crois à ces histoires... C'est un pur mensonge... le pétrole, c'est pour Mouammar et sa progéniture... des sommes faramineuses qui auraient pu transformer notre pays en véritable paradis..."
A des centaines de kilomètres plus loin se situe le quartier Boufekhra, à Benghazi [deuxième ville du pays et capitale de la rébellion]. Une sorte de ghetto où logent des dizaines de familles vivant dans des conditions lamentables. Sabri Ali Aboubakr, sous-officier, en fait partie. Il habite ce quartier depuis huit ans et connaît chacun de ses habitants. "Nous n'avons ni eau, ni électricité, ni égouts. Il y a des familles qui habitent ici depuis seize ans, dans des conditions inhumaines. Des dizaines de commissions sont venues à notre rencontre et nous ont promis monts et merveilles... mais on attend toujours", affirme-t-il. Sabri touchait, avant de démissionner de son poste, un salaire de 445 dinars par mois. "Un tel salaire ne suffit-il pas pour vivre dignement dans un pays où le logement appartient à celui qui l'occupe, comme le stipule le Livre vert ?" Il répond aussitôt, sourire aux lèvres: "Quel Livre vert ?... Il est vrai que, si tu possèdes plus d'une habitation en Libye, l'Etat te soustrait l'excédentaire. Mais pas pour la donner gratuitement aux pauvres, comme le croit tout le monde. Ces maisons sont louées pour des sommes pouvant atteindre 350 dinars et l'argent est versé aux caisses de l'Etat. Avec mes 445 dinars, je ne pourrais même pas louer un studio. Alors j'habite dans ce gourbi avec ma femme et mes deux filles, en attendant des jours meilleurs." En faisant le tour des lieux, je constate l'ampleur de la précarité de ce quartier envahi par les déchets et les eaux usées. (...)
Des quartiers comme celui-là, il y en a beaucoup à Benghazi, deuxième ville libyenne, où l'infrastructure routière est déplorable, même dans les quartiers dits huppés".
Ahmed, l'un des habitants de Taballinou, quartier dit huppé : "Nous avons un hôpital dont le chantier a été commencé il y a trente-cinq ans... et il n'est pas encore prêt. Tu crois que ça ne me fait pas mal au cœur de voir les Libyens aller se soigner en Tunisie, alors que nous avons les moyens d'avoir les cliniques les mieux équipées au monde ? C'est un crime qui dure depuis quarante-deux ans. Depuis que Kadhafi est monté sur le trône, le temps s'est arrêté en Libye".
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Libye
Prado
On croirait lire du Thierry Meyssan ! (L'article de Il Manifesto)
Il faudrait conseiller à ce journaliste de se se renseigner notamment sur les événements qui se déroulés à Misrata, en pleine Tripolitaine, pendant plusieurs mois.
J'ai bien entendu reproduit cet article de Il Manifesto à titre d'info. Mais Il Manifesto, désolé, ce n'est pas Thierry Meyssan. Et ce journal a le mérite d'être quasiment un des rares médias qui dénoncent l'impérialisme italien, ex-colonisateur de la Libye.
En ce qui concerne les comités mis en place à Misrata au début de la révolte, ils avaient en effet, semble-t-il, un caractère démocratique et improvisé assez sympathique et encourageant que j'avais moi-même souligné. Un reportage TV avait notamment montré le rôle d'une femme qui figurait parmi les responsables du comité local. Mais la situation a bien changé depuis la constitution du CNT et la récupération de la révolte par toutes sortes de politiciens réactionnaires et de transfuges kadhafistes !
Le problème, avec toi, Prado, comme avec quelques autres partisans plus ou moins critiques de l'intervention impérialiste, c'est que vous cherchez tout ce qui peut permettre d'embellir la situation et de minimiser les crimes de l'OTAN en refusant de voir la réalité. Car, si nous ne savons pas tout, nous disposons tout de même de quelques éléments. Ce passage mis en ligne par Irneh est tout de même éclairant (je traduis) :
Alors, tu t'accroches sur un point de détail, une petite phrase de Il Manifesto qui dit que les rebelles ont fait "le service minimum". C'est sans doute excessif. Mais il est clair que l'OTAN a écrasé des quartiers sous les bombes, les attaques d'hélicoptères etc avant chaque attaque. Et l'on saura peut-être un jour quel a été le rôle des centaines d'hommes de forces spéciales occidentales et des mercenaires envoyés par les émirats (ces grandes démocraties). Des mercenaires dont on ne parle pas, contrairement à ceux de Kadhafi...
"Un ami informe depuis Zawiya qu'ils sont dans une situation désespérée. Le contrôle de la ville est en ce moment aux mains des rebelles. les gens sont arrêtés et exécutés dans les rues avec des méthodes horribles. (Il dit que les mêmes faits se produisent à Tripoli). Pour être arrêté, il suffit d'être suspect de ne pas appuyer le CNT ou ils arrêtent simplement des gens arbitrairement pour faire régner la terreur."
Le texte en espagnol décrit aussi la situation dans les villes bombardées en permanence, comme Syrte. Des bombardements qui n'ont rien de chirurgicaux : multiplication des victimes civiles, hôpitaux surchargés et sans moyens etc, ni eau ni électricité etc.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Bon, pour être honnête, ce lybien de France que je pense sincère, n'en est pas moins un fieffé réactionnaire. Quoiqu'il en soit, peut-on réfuser son témoignage ?Prado a écrit:loriot2010 a écrit:Une parole d'un lybien de France
Paroles de Libyens de Libye parues dans le Quotidien de Tunis pour répondre à ce jeune Libyen de France :
Invité- Invité
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