Re: Mali

[verié2]

Sur le site de L'humanité, on peut télécharger l'intervention de François Assensi pour le Front de Gauche qu'on peut résumer ainsi :
-Soutien total à nos soldats, ne pas intervenir contre les barbares aurait été lâche etc.
-Nous avons des doutes sur les buts de guerres, celle-ci aurait pu être évité si, avant etc...

Par ailleurs, une simple recherche sur le Net permet de constater que de nombreuses "fractions" du PCF (JC, sections locales etc) dénoncent l'intervention impérialiste. Mais au niveau national, il est clair que le PCF, le FDG, Mélenchon etc ne tiennent même pas leur double langage habituel. Ils soutiennent ouvertement l'intervention en reprenant à leur compte la propagande officielle.

[Copas]

Il est utile là de s'arrêter une minute. Un parlement nigérien sollicité alors que le parlement français est confiné entre un destin de godillot et un destin de serpillère.
Sans préjuger inutilement du choix du parlement nigérien.

Ouverture d'une session extraordinaire du Parlement nigérien sur l'envoi des troupes militaires au Mali

Une session extraordinaire de l'Assemblée nationale nigérienne s'est ouverte, mercredi matin à Niamey, pour se pencher sur la demande par le gouvernement de l'envoi de troupes militaires au Mali.
Cette demande a été formulée par le président de la République, Issoufou Mahamadou, conformément à la Constitution nigérienne et aux "engagements responsables pris avec ses pairs au sein des instances de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)".
Etc

[Copas]

La Tunisie est contre toute intervention militaire française au Mali

Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a exprimé hier 15 janvier 2013, à "Dar Edhiafa" à Carthage, le refus de la Tunisie de toute opération militaire non africaine sur le continent, faisant allusion à l'intervention militaire actuelle de la France contre les mouvements islamistes rebelles au Mali.
M. Abdessalem a affirmé : "Nous considérons que les problèmes du Mali doivent être résolus au sein de l'Afrique. D'une manière générale, nous nous opposons à toute intervention étrangère"

[Roseau]

[sylvestre]

Tout dans le parcours de Mokhtar Belmokhtar, chef des preneurs d'otages d'In Amenas, indique qu'il est un agent des services algériens. Le régime des généraux voudrait faire pression sur la France et "la communauté internationale" pour qu'elle lui donne un rôle de premier plan pour résoudre la crise malienne qu'il ne procéderait pas autrement. Comme le décrit "Darna Television" sur youtube :

Le site de Sonatrach-BP-Statoil, à Tiguentourine (In Aménas) est ultra protégé. Ainsi, les medias de la ripouxblik nous apprennent ce matin, qu'il a fait l'objet d'une attaque inopinée de la part 'd'AQMI'. Trois étrangers ont été kidnappés.
Le script concocté dans les arières-cuisines du DRS est éculé et donc il se déroule sans suspens, en trois étapes :
1. Un groupe de terro barjos, assez fous pour croire qu'ils vont surprendre un dispositif sécuritaire hyper musclé, décident de s'attaquer à la base de vie de BP-Sonatrach. Doit-on préciser que l'armée algérienne qui blinde cette zone autour de la base de vie rend impossible à franchir, fût-il pour un petit lézard, le triple ruban sécuritaire.
2. Extraordinaire ! abracadabrantesque ! Le groupe réussit dans son impossible entreprise ! trois étrangers sont kidnappés. Comme à la parade. Pour eux, c'était comme aller en picnic !
3. Aux dernières nouvelles, les soldats de l'armée algérienne qui jusque là roupillaient sous leurs sombreros mexicains, sont nous dit-on, bien réveillés maintenant et tout à leur affaire aux trousses des affreux terros !!!

On continue d'insulter l'intelligence des algériens.

( https://www.youtube.com/watch?v=VPxTJegpYDw&list=UUM6fXSZL41Z6LKL7Jic8iag&index=11 )


On peut lire à ce sujet la combinaison du court portrait paru dans le Nouvel Observateur en décembre :

Bel Mokhtar, contrebandier, islamiste et agent double

et de l'enquête de 2007 de François Gèze et Salima Mellah " Al-Qaida au Maghreb ", ou la très étrange histoire du GSPC algérien

[sylvestre]

Le bombardement du Mali met en lumière toutes les leçons à tirer des interventions occidentales

[Roseau]

Le bombardement du Mali met en lumière toutes les leçons à tirer des interventions occidentales

Merci. Encore un bon article du Guardian!
J'en rappelle la conclusion:

Le bombardement français du Mali, afin peut-être d’y inclure une forme de participation US, illustre toutes les leçons de l’interventionnisme occidental. La « guerre contre la terreur » est une guerre qui se perpétue elle-même précisément parce qu’elle engendre ses propres ennemis et fournit le carburant assurant que le brasier flambe sans s’arrêter. La peur aveuglante – pas seulement de violence, mais d’altérité – qui a été avec succès implantée dans les esprits de beaucoup de citoyens occidentaux est telle que ce simple et vide mot (Terroristes), à lui tout seul, est suffisant pour générer un soutien sans ambages à quoique leurs gouvernements fassent en son nom, même si c’est de manière « secrète » ou sans l’accompagnement de preuves.

[Roseau]

TEAN
http://www.npa2009.org/content/non-%C3%A0-lintervention-militaire-au-mali-la-france-en-pompier-pyromane

[verié2]

TEAN
http://www.npa2009.org/content/non-%C3%A0-lintervention-militaire-au-mali-la-france-en-pompier-pyromane

En France, du PS à l’extrême droite, s’est créé un consensus pour approuver cette opération

Le rédacteur de TEAN n'aurait-il pas oublié le FdG et les Verts ?

[Roseau]

C'est peut-être volontaire, vue une certaine fracture entre dirigeants et pas mal de militants...

[sylvestre]

Je pense surtout que ça a été écrit à un moment où la position du FdG (ou plus exactement de ses différentes composantes) n'était pas encore très claire.

[verié2]

Je pense surtout que ça a été écrit à un moment où la position du FdG (ou plus exactement de ses différentes composantes) n'était pas encore très claire.

Le PCF n'a pourtant pas perdu de temps pour approuver l'intervention, en particulier par la voix de Laurent, Mélenchon non plus, en dépit de quelques coquetteries sur le rôle du parlement.

[Lascar Kapak]

Finie la Françafrique ? Décidément non et, malgré les beaux discours de Hollande, sur cette question comme sur tant d’autres, le PS et l’UMP, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

« La France n’a aucun intérêt au Mali, a déclaré François Hollande à la presse le 16 janvier. Elle est seulement au service de la paix. » Tiens donc ? La France n’a aucun intérêt dans la zone sahélienne ? Même pas les mines d’uranium du Niger, exploitées par Areva pour approvisionner les centrales nucléaires françaises ?

Certes, le fait qu’une armée de salafistes fasse la loi au Nord-Mali ne réjouit personne : ni les habitantes et les habitants condamnés à vivre sous la férule des fanatiques, ni les États de la région qui craignent la déstabilisation, ni les Maliennes et les Maliens qui voient leur pays coupé en deux et au bord de l’effondrement.

Mais, si la situation inquiète particulièrement la France, c’est avant tout parce que depuis plusieurs années, l’exploitation de l’uranium nigérien devient périlleuse, du fait des incursions armées à répétition et des prises d’otages. C’est avant tout pour cette raison qu’aujourd’hui l’armée française bombarde et s’est engagée au sol.

Cette intervention permet également à la France de reprendre le leadership dans la région devant son allié états-unien qui, pendant plusieurs années a formé – en vain, visiblement – les cadres militaires maliens pour mener la « guerre contre le terrorisme ».

Intérêts économiques et géopolitiques pèsent lourd dans la balance, bien plus que les mains coupées ou les mausolées éventrés.

Les Maliennes et les Maliens qui aujourd’hui crient « Vive la France » et voient en François Hollande un libérateur doivent avoir conscience de cette réalité.

Battre les salafistes, rendre la liberté aux populations de Gao ou de Tombouctou, cela aurait dû être l’affaire des Maliennes et des Maliens eux-mêmes, éventuellement avec l’aide de pays voisins. Cela aurait réellement signifié une rupture avec la dépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale.

En laissant complaisamment l’Élysée prendre la main, en approuvant même avec soulagement à cette intervention, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Mouvement national de libération de l’Azawad, le gouvernement intérimaire malien mais aussi l’état-major « anti-impérialiste » du capitaine Sanogo s’enchaînent délibérément au char néocolonial, et enchaînent avec eux les peuples d’Afrique de l’Ouest pour longtemps encore.

Alternative libertaire dénonce par ailleurs le renforcement sécuritaire qui, en France, accompagne cette guerre, avec le passage au niveau rouge du plan Vigipirate et l’agitation de l’épouvantail terroriste qui servira à accentuer la répression et la stigmatisation de l’islam et des Africains, éternels « ennemis de l’intérieur ».

Armée française, go home !

Camarades africains, refusez le néocolonialisme !

Et… sortons du nucléaire !

Alternative libertaire, le 16 janvier 2013

Source : http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article5138

[Copas]

Vu par El Watan :

[Copas]

ENI se retire du Mali.

Le trust pétrolier italien ’Eni a déclaré qu'il avait rendu ses licences « à cause du très faible potentiel de la région ». Ces licences ont été rendues avant l’escalade militaire et elles avaient été acquises à l'origine en partenariat avec le trust pétrolier algérien SONATRACH.

Par contre le trust minier canadien Randgold Resources maintient ses projets aurifères de Gounkoto et de Morila. Les deux sites sont à 700 km des zones de conflit.

[socialisme22]

Il est clair que l'intervention francaise a été motivé uniquement par l'uranium et autre motif écnomique et non par l'offensive des groupes islamistes mais peut t'ont parralèllement laisser un pays comme le mali sombrer dans la terreur islamique intégriste ? Je suis d'accord avec vous pour définir cette intervention comme impérialiste, qu'il serait préférable d'équiper l'armée malienne afin qu'elle fasse elle mème le travail, que se soit les maliens qui libèrent personellement le nord mali mais à long terme. Néanmoins,pouvais t'on dire, au moment de l'offensive islamiste," nous allons vous donner les moyens de les repousser sans intervenir" tout en sachant que l'acheminement de l'aide aurait pu prendre du temps et pendant ce temps les intégristes auraient eu le temps d' emparer du reste du pays ? Après, je suis d'accord pour dire que l'intervention est impérialiste car si ce n'était pas le cas, si son but était véritablement de libérer le nord du pays, la france aurait dépéché des troupes depuis bien lontemps. Je pense qu'une opération de court durée serai peut ètre souhaitable, le temps que l'armée malienne soit en capacité de repousser toute seule les groupes islamiques.

J'ajoute d'ailleurs que si la guerre lybienne à permis d'approvisionner en arme les groupes tel qu'ansar dine ect, devait t'on soutenir kadafhi ? La réponse est non, cet homme à fait de son pays une dictature bourgoise, lui mème vivant et se comportant comme un pacha, dans un luxe inoui, anti-communiste et persécutant nos camarades. Une tel raclure ne mérite pas le soutient des communistes y compris au nom de l anti-'impérialisme. Je n'ai pas non plus soutenu l'intervention impérialiste mais il existe une différence entre cette oppposition et soutenir kadafhi.Mais en mème temps, pouvions nous laisser les rebelles qui contenaient de nombreux islamistes dans leur rangs se faire écraser par kadhafi pour ce que celui ci manitienne sa dictature sur la plan politique et social ? la situation sociale pour les travailleurs lybiens n'ont certainement pas évolué dans le positif, leur pseudo-révolution n'ont rien changé sur se plan; sur le plan politique en revanche, la situation est peut etre meilleur que sous kadhafi.

[socialisme22]

Je pense surtout que ça a été écrit à un moment où la position du FdG (ou plus exactement de ses différentes composantes) n'était pas encore très claire.

Le PCF n'a pourtant pas perdu de temps pour approuver l'intervention, en particulier par la voix de Laurent, Mélenchon non plus, en dépit de quelques coquetteries sur le rôle du parlement.

je ne suis pas sur que le pcf à manifesté son ralliement à l'intervention, il est certain qu'il na pas donné de position clairement anti-impérialiste mais de la à soutenir l'intervention, il y a une différence. Je crois qu'ils ont dit que le mali devait se libérer par lui mème.

[Roseau]

Plus précisément, l'article de l'Huma de mardi disait que la France aurait du intervenir dans le cadre de la résolution de l'ONU, cad avec les régimes fantoches de la CEDEAO.
Et le vote des élus communistes va encore plus loin, votant unamiment en faveur de l'agression.
Heureusement, cela pas mal auprès des militants les plus politisés du PC comme du PG.

Et voici affiche des camarades de l'Etat espagnol (IA)

[Roseau]

Par Pierre Puchot
Dans Médiapart ce jour

Dans le contexte de l'offensive française au Mali, la prise d’otages dans la station pétrolière (lire notre live) pose autant de questions pratiques qu’elle soulève d’interrogations politiques. Le site du groupement Sonatrach-BP-Statoil attaqué mercredi 16 janvier est une exploitation des gisements gaziers située à Tigantourine, près d'In Amenas, dans la région d'Illizi, à 1 500 km au sud-est d'Alger, près de la frontière libyenne. Outre les installations professionnelles, le site abrite une « base de vie », un village pour expatriés sous haute surveillance. Il produit 9 milliards de mètres cubes de gaz par an et plusieurs centaines de personnes travaillent sur le site dont de nombreux étrangers.

Le site bénéficie donc d'une très haute protection, tant par la gendarmerie algérienne que par des agents de sécurité britanniques. Comment est-il possible, pour une poignée de combattants, de prendre d’assaut l’un des sites pétroliers les plus importants du pays ? Pourquoi l’Algérie, impliquée dans la guerre au Mali depuis qu’elle a pris la décision de laisser les avions français survoler son espace aérien, n’a-t-elle pas été particulièrement en alerte sur la sécurité des sites de ce type ? Qui est ce commando des « Signataires du sang », mené par un certain Mokhtar Benmokhtar ?

Jeudi à l’antenne d’Al Jazeera, un otage algérien libéré a violement critiqué les autorités algériennes et fustigé le manque de réactivité des gendarmes chargés de la sécurité du site. De son côté, le groupe islamiste du Nord-Mali, Ansar Dine, a tenu à préciser qu’il n’avait rien à voir avec cette prise d’otage. « La France doit assumer la responsabilité de ce qui s’est passé mercredi et de tout ce qui va se passer à l’avenir », indiquait jeudi Mohamed Ag Aharib, l’un des porte‑parole du groupe Ansar Dine. « Ce sont les conséquences de cette aventure », ajoute-t-il, interrogé par le site Tout sur l’Algérie. Mohamed Ag Aharib affirme toutefois que son mouvement n’a aucune relation avec Mokhtar Benmokhtar. « Ansar Dine n’a jamais pris d’otages ou fait des actions pareilles. Nous n’étions pas au courant de cette opération, affirme-t-il. Ansar Dine condamne avec la plus grande énergie cette attaque. » Interrogée par Mediapart, une source proche de l’Élysée nous confiait de son côté qu’au vu de son ampleur, l’attaque avait dû être préparée bien avant le début de l’offensive française au Mali, dont elle ne serait donc pas l'une des conséquences.

Qui est donc ce Mokhtar Benmokhtar auquel Ansar Dine tient absolument à ne pas être associé ? Après un séjour en Afghanistan au début des années 1990, il rentre en Algérie et rejoint les groupes islamiques armés. Il devient par la suite le chef de la région Sahara-Sahel du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), que l’on désigne aujourd’hui sous le nom d’AQMI.

Mokhtar Benmokhtar a été condamné à mort à plusieurs reprises par la justice algérienne, notamment en mars 2008 par le tribunal de Ghardaïa pour le meurtre de treize douaniers. Il est également le responsable présumé de la mort, survenue le 24 décembre 2007 en Mauritanie, de quatre Français, ainsi que l’enlèvement, en janvier 2011, de deux Français à Niamey, au Niger, qui seront tués lors de l'assaut lancé par les troupes spéciales françaises contre les ravisseurs qui tentaient de regagner leur base dans le nord du Mali.

En avril 2012, plusieurs sources sécuritaires relayées par la presse algérienne et l’AFP évoquaient son retour en territoire algérien. Jusqu’ici considéré comme l’un des dirigeants d’AQMI, Benmokhtar avait par la suite annoncé dans une vidéo diffusée en décembre sa scission avec l'organisation et la création de son nouveau groupe armé, les « Signataires du sang ». Selon Le Matin, Benmokhtar s'était d’ailleurs déjà tourné vers le MUJAO, un autre groupe dissident d'AQMI, et vers Oumar Ould Hamada, son chef d'état-major, pour consolider son influence dans la région et affermir sa position prépondérante dans le trafic de drogue.

Préparait-il déjà cette prise d’otages d’ampleur ? Les renseignements algériens ont-ils joué un rôle dans cette attaque terroriste ? Certains observateurs attentifs de la région ne sont pas loin de le penser.

Un complot américano-algérien?

Comme avec de nombreux chefs terroristes dans les années 1990, les autorités algériennes ont pris contact avec Mokhtar Benmokhtar, selon le journal algérien Chourouk. La démarche remonterait à l’année 1999, par l’intermédiaire d’un notable, Hadj Bettou. C’est du moins ce qu’affirme l’avocat de la défense de Mokhtar Benmokhtar, Me Laroui Lahcène, cité par le journal algérien.

Mokhtar Benmokhtar aurait-il pu être retourné par tout ou partie des renseignements algériens, comme ce fut le cas d’autres chefs terroristes du GSPC ? Et le Département renseignement et sécurité (DRS), nom donné après la décennie noire à la sécurité militaire algérienne, est-il directement impliqué dans l’attaque du site du groupement Sonatrach-BP-Statoil, ce qui expliquerait le « succès » rapide de la prise d’otages face à un dispositif sécuritaire pourtant important ? Cette hypothèse va dans le sens de celle développée par Jeremy Keenan, pro"fesseur l’université de Londres et auteur en 2009 de l’ouvrage The Dark Sahara, America’s war on terror in Africa.

La thèse développée par Keenan dans son ouvrage est que les services de renseignement américains, déjà bien implantés dans la région via leur branche africaine Africom, profitent de l’instabilité dans la région du sahel pour étendre leur influence, en s’appuyant sur tout ou partie des services algériens. Le DRS ayant lui pour but d’alimenter l’agitation locale pour prévenir les volontés indépendantistes des Touaregs du Sahel, cauchemar des autorités algériennes.

En juillet 2012, sur le plateau de la chaîne Al Jazeera – qui n’a pas eu peur de mettre les pieds dans le plat en faisant d’une éventuelle manipulation algérienne au Sahel le cœur de son débat – Keenan recevait l’appui de l’ancien diplomate algérien Mohamed Larbi Zitout, qui estime lui aussi que l’Algérie est « définitivement impliquée dans ce qui ce passe là-bas ». « Les leaders de ces groupes (dont l’AQMI) ont des liens directs avec les services secrets algériens, affirme de son côté Jeremy Keenan. Ils sont tous impliqués dans l’immense trafic de la drogue qui transite dans la région, c’est l’épicentre du commerce de la cocaïne qui provient d’Amérique du Sud vers l’Europe, estimé à 10 milliards de dollars par an. »

L’imbroglio politique du Sahel et l’enchevêtrement des alliances de circonstances, notamment durant la décennie noire algérienne, autorise bien des hypothèses, même si celle du professeur Keenan manque aujourd’hui d’éléments concrets. Dès lors, les experts sont nombreux à se pencher sur les liens troubles entretenus par les services de renseignements algériens, le fameux DRS, avec les organisations terroristes présentes sur place, en premier lieux AQMI.

Elle-même très sceptique par rapport à l'émergence de puissantes organisations djihadistes au Sahel, l’anthropologue Hélène Claudot-Awad, directrice de recherche au CNRS, publiait en avril 2012 un article dans lequel elle estime que « l’enjeu essentiel de la question saharo-sahélienne ne se joue pas à l’échelle locale. Il concerne l’économie mondiale et le redécoupage des zones d’influence entre les puissances internationales avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs (américains, chinois, canadiens, etc.) qui bousculent l’ancien paysage colonial. »

Le Sahel, vaste terrain de jeu des puissances internationales, capables, avec la complicité des services algériens, de manipuler les terroristes, au Nord-Mali comme dans l’attaque du site pétrolier ? Mathieu Guidère, un autre chercheur spécialiste de la région, n’y croit pas un instant. Du moins, pas dans le cas de cette prise d’otages.

« L'Algérie n'a plus la main sur les organisations terroristes »

« Qu’il y ait un coopération étroite entre le DRS et les Américains, c’est sûr, nous avons plusieurs éléments qui en attestent, explique Mathieu Guidère. Mais sur cette prise d’otages, les Algériens ont été pris de cours. » Le chercheur, qui affirme avoir suivi l’opération « depuis le début », explique que les Algériens ont surtout été pris par surprise : « il y a eu deux commandos, appartenant à la même brigade dite « Signataires du sang ». L’un est venu du côté est, a attaqué un bus pour faire diversion et capter l’essentiel des forces militaires qui se sont déplacées sur la zone pour les chasser. À ce moment-là, un autre commando venant du Sud a prise la base de revers. J’ai eu des contacts depuis avec des responsables algériens, qui m’ont avoué avoir été complétement surpris. Jamais ils n’auraient imaginé que quiconque n'attaque à In Amenas, où stationne un régiment de 500 militaires. Par ailleurs, c’était le matin, et la sécurité était assurée par les sociétés privées de British Petroleum. Les Algériens n’avaient pas de responsabilité de sécurisation immédiate. »

Dans le prolongement de la thèse d’un complot des services algériens, faut-il voir en Mokhtar Benmokhtar comme un nouveau Jamel Zitouni, l’ancien terroriste « retourné » par les services algériens pour infiltrer le GSPC ? « Cela aurait pu être le cas dans les années 1990, affirme Mathieu Guidère. Mais les Algériens ont perdu la main à partir de 2003, puisque tous ces chefs-là se sont déplacés vers la Sahara. Et à partir de là, ils sont sortis du territoire algérien, au Sahara occidental où les Algériens ne pouvaient rien faire, puis au Mali, qui était totalement réfractaire à toute intervention du DRS sur son territoire. Cela a été d’ailleurs source de conflit entre les deux États. À partir de 2006, on peut donc affirmer que les Algériens ont totalement perdu la main sur ces groupes et ne contrôlaient plus rien. Belmokhtar lui-même était depuis 7 années dans le giron d’Al Qaïda. Et ça se sera vu, si les Algériens exercaient une quelconque influence sur AQMI. »

[yannalan]

Il est clair que l'intervention francaise a été motivé uniquement par l'uranium et autre motif écnomique et non par l'offensive des groupes islamistes mais peut t'ont parralèllement laisser un pays comme le mali sombrer dans la terreur islamique intégriste ? Je suis d'accord avec vous pour définir cette intervention comme impérialiste, qu'il serait préférable d'équiper l'armée malienne afin qu'elle fasse elle mème le travail, que se soit les maliens qui libèrent personellement le nord mali mais à long terme. Néanmoins,pouvais t'on dire, au moment de l'offensive islamiste," nous allons vous donner les moyens de les repousser sans intervenir" tout en sachant que l'acheminement de l'aide aurait pu prendre du temps et pendant ce temps les intégristes auraient eu le temps d' emparer du reste du pays ? Après, je suis d'accord pour dire que l'intervention est impérialiste car si ce n'était pas le cas, si son but était véritablement de libérer le nord du pays, la france aurait dépéché des troupes depuis bien lontemps. Je pense qu'une opération de court durée serai peut ètre souhaitable, le temps que l'armée malienne soit en capacité de repousser toute seule les groupes islamiques.

J'ajoute d'ailleurs que si la guerre lybienne à permis d'approvisionner en arme les groupes tel qu'ansar dine ect, devait t'on soutenir kadafhi ? La réponse est non, cet homme à fait de son pays une dictature bourgoise, lui mème vivant et se comportant comme un pacha, dans un luxe inoui, anti-communiste et persécutant nos camarades. Une tel raclure ne mérite pas le soutient des communistes y compris au nom de l anti-'impérialisme. Je n'ai pas non plus soutenu l'intervention impérialiste mais il existe une différence entre cette oppposition et soutenir kadafhi.Mais en mème temps, pouvions nous laisser les rebelles qui contenaient de nombreux islamistes dans leur rangs se faire écraser par kadhafi pour ce que celui ci manitienne sa dictature sur la plan politique et social ? la situation sociale pour les travailleurs lybiens n'ont certainement pas évolué dans le positif, leur pseudo-révolution n'ont rien changé sur se plan; sur le plan politique en revanche, la situation est peut etre meilleur que sous kadhafi.

Je pense qu'ici,nous sommes contre toute intervention impérialiste, ces pays sont indépendants depuis 52 ans pour le Mali, plus encore pour la Libye. Ce qui se passe chez eux les regarde, et ce qui 'y passe, leurs gouvernements l'ont bien cherché. Ce 'est pas le boulot des européens de faire la police là-bas. Ilne s'agit pas de soutenir les uns ou les autres.

[verié2]

C'est évidemment un des aspects que dissimule la propagande officielle. Les exactions et atrocités ne sont pas le fait des seuls islamistes. De plus, il est probable que les bombardements français ont frappé des civils.

Mali: Des milliers de Touaregs se réfugient à la frontière algérienne

Par Boris Thiolay, publié le 18/01/2013 à 08:20

Craignant des bombardements et les exactions des soldats maliens en cas de reconquête du nord du pays, des milliers de Touareg ont fui la ville de Kidal, le bastion du mouvement Ansar ed-Dine, pour se réfugier à la frontière algérienne.

MALI - L'inquiétude est grande de voir des soldats maliens -humiliés lors de la conquête du nord, au début de 2012, par des mouvements touaregs et des groupes islamistes armés- se venger sur les populations locales.

REUTERS/Zohra Bensemra

Plusieurs milliers de civils touaregs ont fui Kidal, à 200 kilomètres de la frontière algérienne, depuis le déclenchement de l'intervention militaire au nord du Mali. "Kidal est à moitié vide, les gens ont peur", raconte au téléphone l'ancien maire-adjoint de la commune de 25 000 habitants. Ils craignent des bombardements, mais aussi les risques de bavures des soldats maliens s'ils reprennent les territoires aux djihadistes."

L'inquiétude est effectivement grande de voir des soldats maliens -humiliés lors de la conquête du nord, au début de 2012, par des mouvements touaregs et des groupes islamistes armés- se venger sur les populations locales. Ou ne pas "faire la différence" entre les islamistes et de simples civils touareg et arabes. Cela d'autant plus que Kidal est le bastion d'Iyad ag Ghali, ancien héros de la rébellion touareg de 1990, devenu depuis le leader d'Ansar ed-Dine -les "défenseurs de la religion"- mouvement allié à Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a déclenché l'attaque vers le sud du pays, le 10 janvier dernier.
Certains franchissent la frontière

Ces milliers de Touaregs, dont plusieurs clans nomades de la région, se sont entassés dans des véhicules pour trouver refuge dans les villages maliens adossés aux trois postes frontières algériens: Bordj Badji Mokhtar, Tin Zawatene et Timeaouine. Cette frontière, de plus de 1300 kilomètres, en plein Sahara, est officiellement fermée depuis le 14 janvier, pour empêcher les djihadistes du nord du Mali de pouvoir se replier sur le sol algérien. Mais certains réfugiés touareg parviennent à la franchir, espérant pouvoir se réfugier à Tamanrasset, la grande ville de l'extrême-sud de l'Algérie, à environ 500 kilomètres.

"Ces réfugiés sont partis dans la précipitation, sont certains n'ont quasiment rien, poursuit l'ex-maire adjoint de Kidal. Ceux qui resteront à la frontière se trouveront rapidement dans des conditions sanitaires et alimentaires très difficiles." Depuis le début de la crise au nord du Mali, l'année dernière, les ONG dénombrent 230 000 personnes déplacées et 150 réfugiés dans les pays voisins: Mauritanie (54 000), Niger (50 000), Burkina-Faso (38 000) et Algérie (1500).

[yannalan]

Ce ne serait pas le premier massacre de touaregs par l'armée malienne... Depuis l'indépendance, ça s'est produit plusieurs fois. Ul y a de très vieilles rancune difficiles à éteindre...

[Roseau]

[dailymotion]
LA GUERRE CONTRE LE MAL - la Parisienne Libérée par Mediapart[/dailymotion]

[sylvestre]

Rappel utile :


Hollande "en aucun cas la France n... par lepartidegauche

[verié2]

Hollande "en aucun cas la France n 'interviendra au Mali"

Alors, Hollande s'est-il depuis fait remonter les bretelles par l'armée (comme l'affirme Le Canard enchaîné)? Ou par Areva ?
Ce n'est tout de même pas son intérêt de se contredire aussi grossièrement et aussi vite, même si les politiciens considèrent que la population a la mémoire courte...

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