Mali
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Re: Mali
Laisse à penser a ceux qui la lisent que si il n’y avait pas la présence Française dans les pays cité, la situation ne serait pas celle que l’on connaît. Et pour que la situation ne soit pas celle-là, (si on poursuit la logique du raisonnement) il faut que la population se libère de la présence de l’impérialisme français.
Ahurissant !
Maintenant, on ne dit pas, on n'écrit pas....mais on "laisse à penser".....
Que dire ?
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Mali
topaze a écrit:Je trouve que l’intervention de Nathalie Artaud je cite :
‘Il s’agit une fois de plus d’aller défendre les intérêts impérialistes français et de maintenir un ordre économique qui permet aux grands groupes français de piller ces pays.
Je dénonce cette intervention militaire, tout comme la présence des troupes française partout en Afrique : au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, au Burkina Faso, au Tchad et à Djibouti’
Laisse à penser a ceux qui la lisent que si il n’y avait pas la présence Française dans les pays cité, la situation ne serait pas celle que l’on connaît. Et pour que la situation ne soit pas celle-là, (si on poursuit la logique du raisonnement) il faut que la population se libère de la présence de l’impérialisme français.
L’histoire a montré la fausseté d’une telle analyse. Il n’y a qu’à reprendre toutes les luttes de libération nationale après la 2eme guerre mondiale. Et en plus cette analyse ne va pas dans le sens d’en finir avec la barbarie du capitalisme
Topaze. Lecteur de Revolution Internationale. http://fr.internationalism.org/
La déclaration de Nathalie Artaud me semble parfaitement justifiée. Elle ne prétend nullement qu'écarter un prédateur dominant résolve toutes les questions..
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
NPA, LO et POI ont condamné l'intervention impérialiste française au Mali.
Il appartient à ces 3 organisations d'appeler ensemble à une manifestation contre l'intervention militaire de la France.
Qui voudra s'y joindra.
Il appartient à ces 3 organisations d'appeler ensemble à une manifestation contre l'intervention militaire de la France.
Qui voudra s'y joindra.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
Ton groupe ne soutient pas les luttes de libération nationale et les renvoie dos à dos avec les mouvements nationalistes des peuples colonisés. Mais, même dans le cadre de cette politique, vous devriez au moins dénoncer en premier lieu l'impérialisme français, car l'ennemi est dans notre propre pays. Au Mali, de toute façon, nous n'avons pas affaire à une lutte de libération nationale, sinon peut-être du côté des nationalistes touaregs du MLNA, mais avant tout une opération de gendarmerie tricolore pour défendre les intérêts de l'impérialisme français dans toute sa zone d'influence. C'est cela qu'il faut avant tout dénoncer au moment où la propagande nous bourre le crâne en racontant que l'armée française vient défendre les Maliens, les femmes, les libertés etc. Et ça n'implique évidemment pas d'avoir la moindre sympathie pour les groupes islamistes intégristes qui ont installé leur dictature dans le Nord.Topaze
L’histoire a montré la fausseté d’une telle analyse. Il n’y a qu’à reprendre toutes les luttes de libération nationale après la 2eme guerre mondiale. Et en plus cette analyse ne va pas dans le sens d’en finir avec la barbarie du capitalisme
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
[quote="verié2"]
Ces derniers, qui décidément sont les dindons de la farce, déclarent à présent être prêts à aider l'armée française à lutter contre les islamistes, après s'être réconciliés le mois dernier spectaculairement avec Ansar Eddine sous l'égide de l'Algérie....
Sinon, un point de vue intéressant dans le Guardian :
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/jan/14/france-lonely-intervention-mali
Topaze
nous n'avons pas affaire à une lutte de libération nationale, sinon peut-être du côté des nationalistes touaregs du MLNA,
Ces derniers, qui décidément sont les dindons de la farce, déclarent à présent être prêts à aider l'armée française à lutter contre les islamistes, après s'être réconciliés le mois dernier spectaculairement avec Ansar Eddine sous l'égide de l'Algérie....
Sinon, un point de vue intéressant dans le Guardian :
Laurent Fabius déclare que la campagne militaire française durera "quelques semaines". Peut-être le croit-il. Mais combien de fois les politiques ont-ils dit ce genre de choses en commençant une action militaire ? L'expérience indique que la France, peu aidée par ses amis, a commencé quelque chose qu'elle aura beaucoup de difficultés à terminer
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/jan/14/france-lonely-intervention-mali
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Mali
Stéphane Lhomme / Directeur de l'Observatoire du nucléaire :
Une guerre au Mali et de l'uranium au Niger : des islamistes très utiles au pouvoir français
Une guerre au Mali et de l'uranium au Niger : des islamistes très utiles au pouvoir français
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Mali
Mali : la France apparaît seule
Par La rédaction de Mediapart
Et quelques bonnes questions dans... Marianne
http://www.marianne.net/La-guerre-contre-le-terrorisme--version-Francois-Hollande_a225780.html
Et pour vos illustrations...
Par La rédaction de Mediapart
Alors que la presse internationale met l’accent sur une action marquée par des incidents ou des pannes et de surcroît fort isolée de la France au Mali (les forces supplétives régionales apparaissent inefficaces et, en Europe, Londres ne mettra pas le pied en Afrique tandis que Berlin se met aux abonnés absents, préférant vendre des armes et non s’en servir), la presse française insiste sur le soutien de l’Onu.
La source est bien entendu l'ambassadeur français auprès de l'organisation internationale, Claude Arnaud, qui, sans surprise, se félicitait lundi 14 janvier, à la suite de consultations au conseil de sécurité, de « la compréhension et du soutien de tous les partenaires » d'un Hexagone parti en guerre. Le secrétaire d'État américain à la défense, Leon Panetta, tout en reconnaissant qu'il faut faire en en sorte « qu'Al-Qaïda n'établisse pas au Mali une base pour ses opérations en Afrique du Nord », propose à la France un service minimum, sous forme de renseignements et d'un soutien logistique... limité.
Quant à l'Algérie, elle a fermé sa frontière avec le Mali, tout en indiquant qu'elle le faisait sur la demande de Bamako (après la visite, dimanche, du premier ministre malien, Diango Cissoko) et en laissant pointer son scepticisme sur l'expédition martiale française.
Et quelques bonnes questions dans... Marianne
http://www.marianne.net/La-guerre-contre-le-terrorisme--version-Francois-Hollande_a225780.html
Et pour vos illustrations...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Duo infernal...
Le capitaine Rafale:
La chef Medef Parisot ose tout:
MOI président...le BOMBARDEMENT,c'estMAINTENANT !
La chef Medef Parisot ose tout:
Source: France Info«Nous sommes évidemment très attentifs à ce qui se passe.«Nous souhaitons évidemment pouvoir continuer à travailler avec le Mali en particulier, mais avec toute l'Afrique du Nord subsaharienne et évidemment l'Afrique de l'Ouest ; j'espère qu'à cette occasion on pourra au contraire à terme renforcer les liens»
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Mali
Le choix du gouvernement algérien de favoriser l'attaque impérialiste
L'huma :
L'huma :
Guerre au Mali : L’Algérie autorise le survol des avions français
L'Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français.
Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, estime que la crise malienne aura « un impact direct sur la région ».
Longtemps hostile à l’option militaire, Alger soutient désormais, dans les faits, la contre-offensive engagée vendredi au Mali par les forces armées françaises au nom de la « lutte contre le terrorisme ».
Dimanche, l’Algérie « a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français », une décision rendue publique par... le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Auparavant, le porte-parole de la diplomatie algérienne, Amar Belani, avait expliqué les raisons d’un blanc-seing probablement négocié lors de la visite de François Hollande à Alger, les 19 et 20 décembre 2012 : « Il faut surtout noter que c’est une décision souveraine du Mali », qui « a demandé l’aide de puissances amies pour renforcer ses capacités nationales de lutte contre le terrorisme ».
Seule puissance régionale à disposer d’une solide expérience en matière de lutte contre le terrorisme, pays frontalier du Mali, l’Algérie anticipe depuis plusieurs mois déjà les conséquences, sur son propre sol, de la grave crise que traverse le Mali. Fin octobre, l’armée algérienne déployait ainsi plusieurs milliers d’hommes pour sécuriser sa frontière sud.
Soutenir le dialogue
Samedi, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, s’est rendu à Ghadamès (Est) pour y rencontrer ses homologues tunisien et libyen. « Nous avons soutenu au maximum le dialogue et continuerons à le faire, mais, en cas d’atteinte à la sécurité et d’utilisation d’autres moyens, nous sommes appelés à être fermes », a-t-il prévenu. Un avertissement destiné aux islamistes d’Ansar Eddine, reçus il y a encore peu à Alger dans le cadre des « négociations » prônées par la diplomatie algérienne ? Sur le même ton de fermeté, Abdelmalek Sellal a estimé que la crise malienne aurait, inévitablement, « un impact direct sur la région ». « Il ne s’agit pas d’une simple affaire de terrorisme, mais de crime organisé où sont utilisés les stupéfiants et le blanchiment d’argent », a-t-il exposé.
Politique hégémonique au Sahara
En Algérie, ce revirement ne fait pourtant pas l’unanimité. Dans le camp de l’opposition, le RCD et le FFS ont exprimé leur « inquiétude » sur la tournure prise par le conflit avec l’entrée en scène des forces armées françaises. Même ton critique, hier, dans les éditoriaux. Mais la mise en garde la plus alarmante est venue de l’amenokal de l’Ahaggar, Ahmed Idebir. « La guerre engendre plus de problèmes qu’elle n’en résout », s’inquiète le chef traditionnel touareg dans les colonnes du quotidien El Watan. Et de conclure : « N’oubliez surtout pas que la France n’a jamais abandonné sa politique hégémonique sur le Sahara, et ce depuis la guerre de libération (...) Cette guerre aujourd’hui à nos portes a d’autres objectifs que de combattre le terrorisme. »
R. M.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
La position du Parti des Travailleurs d'Algérie (El Watan)
L'intervention au Mali "sous la couverture de la lutte antiterroriste est un alibi infondé", a estimé ce mardi, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, qui a affirmé en outre que la position algérienne "doit être clairement hostile à toute intervention étrangère".
L'intervention militaire française au Mali sous couvert de la lutte antiterroriste est un "prétexte auquel recourt l'impérialisme français comme ce fut le cas des Etats-Unis en Afghanistan en 2001", a-t-elle indiqué.
Hanoune a par ailleurs souligné la nécessité de l'"attachement aux positions de principe" de l'Algérie concernant la situation au Mali. L'Algérie doit rester attachée à ses positions de principe de non ingérence étrangère dans les affaires des pays, a indiqué Mme Hanoune à l'ouverture de la session extraordinaire du bureau politique du PT consacrée à la situation au Mali et ses retombées sur la région.
Elle a affirmé, à ce propos, que le peuple algérien "soucieux de la souveraineté nationale soutient l'Armée nationale populaire (ANP) dans la défense de l'intégrité territoriale du pays et refuse que celle-ci soit entraînée dans le cercle de l'intervention étrangère".
Mme Hanoune a indiqué par ailleurs que la position de sa formation, qui rejette l'intervention étrangère au Mali, représentait une "défense de l'entité de l'Algérie, de sa souveraineté nationale et de décision pour préserver la région du Sahel et le Nord de l'Afrique actuellement visée".
La première responsable du PT a relevé, enfin, que la lutte contre le terrorisme "doit intervenir sans ingérence étrangère", rappelant que l'Algérie "a triomphé du terrorisme sans intervention étrangère aucune".
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
Cette collaboration militaire du gouvernement algérien avec l'intervention impérialiste française est en effet en contradiction avec l'opinion exprimée par une grande partie de la presse algérienne, pas seulement Al Watan.L'Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français
Intervention au Mali : la presse algérienne très critique http://www.lefigaro.fr/international/2013/01/14/01003-20130114ARTFIG00478-intervention-au-mali-la-presse-algerienne-tres-critique.php (Le Figaro.
__
Sinon, je ne sais pas si vous avez entendu l'infect Kouchner ce matin sur France Inter (journal de 8 H). Une avalanche de clichés militaristes et patriotards ronflants, dégoulinant de droits de l'homme, du rôle de la France saluée par le monde entier etc. Bernard Guetta, dont les analyses sont parfois pertinentes, n'était pas en reste. Au point que seul le journaliste semblait un poil moins enthousiaste pour cette nouvelle équipée guerrière. On se croirait revenu à l'époque de la guerre d'Algérie.
Il n'en faut vraiment pas beaucoup pour que la classe politique et médiatique se mette au garde à vous pour nous bourrer le crâne. Selon les sondages, 63 % à 75 % des Français seraient favorables à l'intervention militaire au Mali. Dans ces conditions, ce n'est pas si mal qu'il y en ait un quart ou un tiers hostiles !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
Les allégations sur des exactions de l'armée malienne se multiplient
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Mali
Les risques de vengeances exercées contre les Touaregs par les militaires maliens en cas de reprises des villes du Nord sont pointés par divers observateurs :sylvestre a écrit:Les allégations sur des exactions de l'armée malienne se multiplient
"Le risque est grand de voir Bamako mener de larges représailles contre les Touareg"
http://www.temoust.org/le-risque-est-grand-de-voir-bamako,16336 (Article repris dans Le Monde.
Voici déjà ce que disait Amnesty international en décembre. Ce communiqué est significatif, si on laisse de côté le rêve naïf d'une intervention militaire démocratique et humanitaire parce qu'elle serait contrôlée par l'ONU.
Communiqués de presse
21 décembre 2012
Une intervention militaire au Mali risque d'aggraver la crise
Le feu vert donné par le Conseil de sécurité des Nations unies à une intervention armée au Mali risque d’aggraver la crise humanitaire et des droits humains dans le nord du pays, a indiqué Amnesty International vendredi 21 décembre.
Jeudi 20 décembre, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution autorisant le déploiement d’une force sous conduite africaine qui pourra employer tous les moyens à sa disposition afin de reprendre le nord du pays aux mains des « groupes terroristes, extrémistes et armés ».
« Une intervention militaire internationale risque fort d’accroître l’ampleur des atteintes aux droits humains auxquelles nous assistons déjà dans le cadre de ce conflit », a indiqué Salvatore Saguès, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest d’Amnesty International.
Dans le nord, les civils subissent le régime des groupes armés islamistes qui contrôlent la région depuis le mois d’avril.
Amnesty International craint que lors de cette intervention, les attaques menées sans discrimination, les détentions arbitraires, la torture, les exécutions extrajudiciaires et l’utilisation d’enfants soldats par les deux camps ne se généralisent encore davantage.
Afin d’empêcher une recrudescence des violations des droits humains, elle demande à l’ONU de veiller à ce que toute opération militaire soit cadrée par de réelles garanties concernant la protection de la population. Il convient d’envoyer des observateurs chargés de veiller au respect des droits humains afin qu’ils observent de près le conflit, en accordant une attention toute particulière aux milices soutenues par le gouvernement.
« Les Nations unies doivent garantir que toute force d’intervention respecte pleinement le droit international humanitaire et relatif aux droits humains, et accorde la priorité à la protection des civils pris au piège du conflit, a estimé Salvatore Saguès.
« Les forces armées africaines qui pourraient prendre part à cette intervention ne doivent pas avoir été impliquées dans des atteintes aux droits humains contre leur propre population. »
Depuis avril 2012, les groupes islamistes dans le nord du Mali imposent le règne de la terreur, appliquant des sanctions comme l’amputation, la flagellation et la lapidation à mort contre ceux qui contestent leur interprétation de l’islam.
Au début du conflit, les forces de sécurité maliennes ont répondu au soulèvement en bombardant des civils touaregs et en arrêtant, torturant et tuant des Touaregs, sur la seule base semble-t-il de leur origine ethnique. Une intervention militaire risque de déclencher de nouveaux affrontements ethniques, dans un pays déjà déchiré par les attaques contre les Touaregs et d’autres personnes à la peau plus claire.
L’armée malienne, dominée par la junte militaire qui a renversé le président démocratiquement élu Amadou Toumani Touré en mars 2012, continue d’exercer une très grande influence sur la vie politique.
Les soldats maliens se rendent responsables d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées et d’actes de torture. En septembre, à Diabali, à 400 kilomètres au nord-est de Bamako, un groupe de 16 prédicateurs musulmans, des citoyens maliens et mauritaniens, ont été arrêtés, puis exécutés par l’armée malienne.
« Les soldats maliens bénéficient d’une impunité totale. Nous craignons que leur participation à une intervention armée dans le nord ne donne lieu à de nouvelles violations, sur fond de représailles et de vengeance », a expliqué Salvatore Saguès.
Amnesty International invite également l’ONU à se préparer à une aggravation de la crise des réfugiés. Le conflit a déjà déplacé près de 400 000 personnes, ce qui se traduit par un flux de réfugiés vers les pays limitrophes peu préparés à les protéger, dont certains sont en pleine crise humanitaire en raison de la pénurie alimentaire que connaît la région.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Mali: la guerre aveugle et solitaire de la France
Par Médiapart
Au cinquième jour de l’opération dite « Serval », en langage militaire, il faut bien prendre la mesure de ce que François Hollande a décidé. C’est une guerre à grande échelle que la France vient d’engager au Sahel, et non une intervention militaire bornée par des objectifs limités et rapidement atteignables. Ancienne puissance coloniale, la France investit massivement le Mali : chasseurs bombardiers, hélicoptères, véhicules blindés, troupes spéciales et services de renseignements et, dans les jours qui viennent, une force de 2 500 hommes qui seront déployés sur le terrain et engagés dans les combats. Contrairement aux déclarations de campagne de François Hollande, la France fait le « gendarme en Afrique » et bien plus encore.
Au cinquième jour donc, la guerre a imposé son tempo et a débordé de tous les cadres initialement annoncés. Que nous sommes loin des aimables déclarations tenues ces derniers jours sur le Mali ! Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, annonçait par exemple le 24 décembre, dans un entretien à La Croix, que la France n’irait pas au combat et que ce serait un « contingent européen de 400 hommes » qui formerait l’armée malienne, la force de la Cedeao se chargeant du reste…
C’est exactement l’inverse qui a été précipité. La France s’est d’un coup, presque par effraction et sans débat préalable, lourdement engagée dans une guerre qui « durera le temps nécessaire », selon le président de la République. À cette absence de calendrier s’ajoutent d’immenses inconnues sur les principaux paramètres qui conditionnent la conduite d’un conflit.
1- Les objectifs d’abord. Vendredi, le président insistait sur la nécessité de bloquer la soudaine avancée « des terroristes » vers le sud. Il ne s’agissait que d’une intervention ponctuelle visant à geler les positions sur le terrain en attendant les développements des multiples processus diplomatiques en cours. Or le but de guerre a déjà changé ! Il s'agit désormais de « rétablir l'intégralité territoriale du Mali », a dit le chef de l'État ce mardi, c'est-à-dire de reconquérir un territoire plus grand que la France.
2- La définition de l'ennemi ensuite. « Les ennemis, ce sont les terroristes », dit depuis des mois François Hollande. Mais sauf à entériner des formules à la George Bush, qui colla indifféremment l'étiquette de “terroriste” aux membres d'Al Qaïda, aux talibans et aux généraux de Saddam Hussein, la situation du Nord-Mali n'est pas qu'affaire de terrorisme islamiste.
3- Le cadre juridique de cette guerre. Demande du président malien, résolution du conseil de sécurité de l'ONU, soutien du conseil de sécurité, de la Cedeao, de l'Unité africaine… Le cadre juridique est pourtant beaucoup plus fragile que le pouvoir français l'affirme si l'on veut considérer le détail du texte de la résolution onusienne, la déliquescence et les divisions du pouvoir malien (une partie de la junte militaire s'opposait à une intervention française), l'impuissance et les arrière-pensées de la Cedeao.
4- L'appui de pays alliés. Nicolas Sarkozy avait lancé la guerre de Libye en tandem avec le Britannique David Cameron, avec le soutien explicite des États-Unis suivi d'un transfert de la conduite du conflit à l'OTAN. Rien de tout cela cette fois : les participations britannique et américaine sont a minima, voire inexistantes, les pays d'Europe du Sud (Espagne, Italie) n'ont pas été associés, l'OTAN est ignorée. En attendant les hypothétiques renforts de la Cedeao, la France s'est engagée seule.
5- La sortie de conflit. À quel processus politique ou de négociation la fin de la guerre est-elle conditionnée ? En excluant de négocier avec des groupes qualifiés de « terroristes », donc avec toutes les forces qui contrôlent aujourd'hui plus de la moitié du Mali, le chef de l'État se condamne à un tête-à-tête exclusif avec l'actuel pouvoir malien, issu d'un putsch, bouleversé à plusieurs reprises ces huit derniers mois et perçu comme parfaitement illégitime par la population.
Une guerre annoncée depuis septembre 2012
L'énumération de ces cinq points oblige à poser de lourdes questions sur le choix fait par François Hollande. Un coup de politique intérieure ? La posture de chef de guerre, immédiatement célébrée par la quasi-totalité des médias français qui, à de rares exceptions, approuvent ce conflit, pourrait lui profiter. Une vision « néoconservatrice » du monde, comme le lui a reproché dimanche l'ancien premier ministre Dominique de Villepin ? La défense d'un pré carré à la française dans cette partie de l'Afrique où de puissants intérêts français (Areva et l'uranium du Niger) peuvent être menacés ? Un suivisme envers l'armée française, impatiente depuis des mois d'en finir ?
Tous ces facteurs, à des degrés divers, ont sans doute pesé, si l'on veut bien considérer l'action de la France au Mali depuis un an, date de la première grande offensive des groupes islamistes et touareg dans le Nord, ou depuis huit mois, date du putsch militaire qui a mis à bas le pouvoir malien. La France n'a jamais véritablement forcé la voie vers un règlement politique, considérant exclusivement le problème sécuritaire, réel, mais le déconnectant de processus politiques extrêmement complexes et fragiles.
Plus, François Hollande apparaissait depuis des mois déterminé à engager cette guerre du Sahel. Il l'a dit fortement dès septembre lors de l'Assemblée générale des Nations unies à l'occasion d'une réunion spéciale consacrée à cette région. « Il est temps maintenant de passer à la seconde étape. Cette seconde étape (…) doit appeler la constitution d'une force de stabilisation de façon à pouvoir organiser la reconquête du Nord-Mali. La France soutiendra pleinement cette initiative », déclarait-il (son intervention complète est à lire ici).
Tandis que les médias remarquaient cet inhabituel ton martial, un autre propos du discours était moins souligné. Or il résume ce qu'a fait – ou plutôt n'a pas fait – la diplomatie française : chercher à construire un processus politique. « Je sais qu'il peut y avoir encore la tentation de mener des négociations. Mais négocier avec qui ? S'il s'agit de forces politiques qui veulent prendre leur part dans la construction de l'avenir du Mali, soit. Mais négocier avec des groupes terroristes, il ne peut pas en être question. Tout malentendu, toute perte de temps, tout processus qui s'éterniserait, ne pourrait faire le jeu que des terroristes », ajoutait le chef de l'État.
La guerre était-elle déjà décidée ? L'intense travail diplomatique français que certains experts décrivent (lire par exemple ici un entretien avec Mathieu Guidère) a essentiellement consisté à obtenir l'accord des principaux pays concernés à une intervention militaire (l'Algérie en premier lieu). L'armée française travaille depuis des mois sur cette opération. Il fallait un déclencheur.
« S'il n'y avait pas eu la France, je ne sais pas ce que le Mali serait devenu », a assuré le chef de l'État ce mardi. C'est la version officielle : l'offensive soudaine du groupe Ansar Dine vers le Sud, jeudi, la prise de la ville de Konna allait faire sauter le verrou menant à la capitale Bamako. En quelques heures, les « terroristes » auraient donc pris le pouvoir et le contrôle du pays entier. C'est cette soudaine accélération, et elle seule, qui aurait précipité la France dans la guerre, en répondant favorablement à la demande adressée en urgence par le président malien par intérim, Dioncounda Traoré.
Cette version n'est pas loin de rappeler celle qui avait justifié le déclenchement de la guerre en Libye : il s'agissait alors d'empêcher en toute urgence les troupes de Kadhafi de raser la ville de Benghazi… Pourtant, bien peu d'informations sont disponibles sur la réalité de la menace radicalement nouvelle provoquée par cette offensive des groupes islamistes vers le Sud. Croit-on vraiment que quelques colonnes de pick-up auraient pu s'emparer de Bamako ? Et, dans ce cas, pourquoi les États-Unis, sur place et disposant de moyens de renseignements plus importants que la France, n'ont-ils pas relayé cette explication ? Pourquoi aucun pays européen, pourquoi l'Algérie ou le Niger n'ont-ils pas fait de même
Le prétexte de l'attaque islamiste ?
Cette soudaine offensive des islamistes, dans des conditions qui restent parfaitement confuses, a-t-elle servi de prétexte ? Ou s'est-elle combinée à un autre danger, peut-être jugé plus grave encore : l'imminence d'un nouveau putsch à Bamako. Car le pouvoir malien, outre ses divisions, ne tient qu'à un fil. Comme l'a noté l'envoyé spécial du Monde à Bamako (lire article ici), le pouvoir officiel était jugé perdu les jours précédant l'intervention.
« Le renversement des fragiles autorités locales que dirige Dioncounda Traoré semblait “pratiquement programmé”, selon un proche du président. Selon la même source, des militaires auraient même envisagé d'arrêter ce dernier dans la nuit du 9 au 10 janvier, la veille de la prise de Konna par la coalition islamiste », écrit Jean-Philippe Rémy du Monde.
Cela éclaire d'un jour nouveau l'entrée en guerre de François Hollande. Car Nicolas Sarkozy, soucieux de débloquer la situation des otages avant l'élection présidentielle, puis François Hollande après son élection, se sont peu impliqués dans l'imbroglio, puis la dislocation politique provoqués par le putsch du 22 mars 2012 du capitaine Amadou Haya Sanogo. Depuis, le pouvoir malien va de crise en crise (lire notre article ici), incapable de formuler des demandes claires à la communauté internationale.
Un président par intérim, réfugié plusieurs mois en France après avoir été gravement blessé à coups de marteau ; deux premiers ministres en huit mois ; une armée divisée et corrompue ; une faction militaire qui continue à se considérer maître du pouvoir politique : le chaos est complet. Et il est tel que les États-Unis qui, depuis des années, investissaient dans la formation des militaires maliens (ils ont même formé l'auteur du putsch !), ont pris acte de l'échec de cette stratégie. « J'ai été profondément déçu de voir qu'un militaire que nous avons entraîné participe au renversement d'un gouvernement élu. C'est tout à fait inacceptable », avait à l'époque noté le général Carter Ham, qui dirige les forces américaines en Afrique.
Depuis, les experts et la quasi-totalité des acteurs internationaux convenaient que l'urgence était d'abord à la stabilisation puis à la reconstruction d'un pouvoir malien. « L'usage de la force doit être impérativement précédé d'un travail politique et diplomatique », notait par exemple en septembre l'International crisis group (leurs rapports et communiqués ici). « Il faut remettre sur pied les fondements politiques, institutionnels, sécuritaires et militaires de l'État malien pour permettre une reprise de contrôle progressive des trois régions du Nord », poursuit ce centre d'études.
C'est cette étape préliminaire que François Hollande a choisi d'ignorer. Et ce choix est sans aucun doute la cause de l'isolement de la France. « La résolution finale du conflit malien ne pourra intervenir qu'au travers d'une solution politique qui inclut une remise en ordre dans tout le pays et la prise en compte des préoccupations justifiées du Nord », a ainsi noté le ministre allemand des affaires étrangères qui, comme lors de la guerre en Libye, a exclu toute participation de l'Allemagne.
En novembre, le secrétaire général de l'ONU ne disait guère autre chose lorsqu'il se disait convaincu « qu'une intervention militaire dans le Nord, mal conçue et mal exécutée, ne fera que faire empirer la situation humanitaire et favoriser les exactions et violations des droits de l'homme ». Un avertissement également ignoré par la France. Les Mirage et les Rafale français anéantiront certes sans difficulté quelques bases islamistes, camps et dépôts de munitions.
Mais ensuite, le problème demeurera entier : quel pouvoir fantoche soutenir à Bamako, comment garder le contrôle d'un territoire plus grand que la France ? Il est vrai qu'entre-temps, la guerre aura bouleversé la donne. Comme ce fut le cas en Libye. Cette guerre libyenne qui est aujourd'hui la cause directe de tous les malheurs et dangers du Mali et du Sahel.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Tract du NPA Jeunes
Lire au verso
http://npa.jeunes.free.fr/IMG/pdf/A4J_2013.01.14.pdf
http://npa.jeunes.free.fr/IMG/pdf/A4J_2013.01.14.pdf
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Mali
http://www.lalibre.be/actu/international/article/790775/mali-giscard-d-estaing-met-en-garde-contre-une-action-neocolonialiste.htmlMali: Giscard d'Estaing met en garde contre une action "néocolonialiste"
Assez surprenant au premier abord, évidemment. Après Villepin, Giscard se positionne à contre-courant. Il est clair que l'ex ami de Bokassa, dont il recevait des diamants en cadeau, n'est pas subitement devenu anti-colonialiste par la grâce du saint-esprit. D'une part, n'ayant plus l'ambition de se faire réélire à la présidence, il est un peu plus libre de ses propos que les Copés, Fillon et cie. D'autre part, ce n'est pas un imbécile et il a compris que les risques d'un enlisement, d'une extension du conflit suivis d'un retrait humiliant, comme en Afghanistan sont élevés. On peut supposer que son âge lui a apporté une certaine expérience, contrairement à tous les petits perroquets PS et UMP le doigt sur la couture du pantalon.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
A lire dans Le Monde d'aujourd'hui un article sur les réactions des militaires.
Les militaires sont satisfaits de la décision d'Hollande de déclencher une guerre classique avec intervention des troupes au sol. Le bellicisme du président PS, dont ils redoutaient la timidité voire le pacifisme, est donc une heureuse surprise pour les galonnés.
Il y a plusieurs raisons à cette satisfaction que Le Monde ne dissimule pas toutes. En prouvant qu'ils sont utiles, les chefs de l'armée espèrent qu'ils obtiendront des rallonges pour le budget militaire. Ce que Le Monde ne dit pas, c'est sans doute aussi que certains généraux espèrent gagner facilement une petite guerre contre des ennemis moins dangereux que les Afghans qui les ont contraints à plier bagage. D'autres ne seraient peut-être pas mécontents de voir la guerre durer. Une guerre, c'est aussi pour pas mal d'officiers l'occasion de faire ses preuves, d'obtenir des promos, des primes etc.
La proportion d'officiers supérieurs qui se font tuer dans des guerres de ce genre est évidemment faible. Pas sûr que les soldats et petits gradés, même engagés, voient les choses de la même façon malgré le bourrage de crânes.
Les militaires sont satisfaits de la décision d'Hollande de déclencher une guerre classique avec intervention des troupes au sol. Le bellicisme du président PS, dont ils redoutaient la timidité voire le pacifisme, est donc une heureuse surprise pour les galonnés.
Il y a plusieurs raisons à cette satisfaction que Le Monde ne dissimule pas toutes. En prouvant qu'ils sont utiles, les chefs de l'armée espèrent qu'ils obtiendront des rallonges pour le budget militaire. Ce que Le Monde ne dit pas, c'est sans doute aussi que certains généraux espèrent gagner facilement une petite guerre contre des ennemis moins dangereux que les Afghans qui les ont contraints à plier bagage. D'autres ne seraient peut-être pas mécontents de voir la guerre durer. Une guerre, c'est aussi pour pas mal d'officiers l'occasion de faire ses preuves, d'obtenir des promos, des primes etc.
La proportion d'officiers supérieurs qui se font tuer dans des guerres de ce genre est évidemment faible. Pas sûr que les soldats et petits gradés, même engagés, voient les choses de la même façon malgré le bourrage de crânes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
Les primes pour service outre-mer sont intéressantes, même pour les soldats, et ce sont des temps qui comptent double ou triple pour la retraite. Le gars qui s'engage dans l’infanterie plutôt que dans les bureaux sait où il met les pieds. C'est plus l'Algérie,ni même l'Indo.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Mali
En gros d'accord, mais il y a tout de même des gars qui déchantent après en avoir bavé. J'en connais au moins un : le fils de voisin qui s'est engagé en effet pour la prime... avec laquelle ils 'est acheté une BM. Il n'a aucune envie de rempiler.yannalan a écrit:Les primes pour service outre-mer sont intéressantes, même pour les soldats, et ce sont des temps qui comptent double ou triple pour la retraite. Le gars qui s'engage dans l’infanterie plutôt que dans les bureaux sait où il met les pieds. C'est plus l'Algérie,ni même l'Indo.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
Oui, ça arrive,j'en connais aussi, mais ils vont pas se révolter pour autant.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Mali
Selon le Canard Enchaîné, les militaires auraient forcé la main d'Hollande :
Mali : comment François Hollande a dû céder en coulisses
François Hollande ne souhaitait pas intervenir militairement au Mali en envoyant les troupes françaises en première ligne. Selon les informations du Canard Enchaîné, l'état-major a dû se montrer convaincant.
Publié le 16 janvier 2013, 16h28
Le chef de l'Etat français a changé d'avis en seulement quelques heures au sujet de l'intervention française au Mali. C'est ce que révèle Le Canard Enchaîné daté du mercredi 16 janvier. Avant de décider l'envoi de l'aviation et des troupes militaires pour soutenir l'armée malienne, François Hollande considérait qu'il ne fallait pas que la France soit en première ligne en Afrique dans le conflit qui fait rage depuis des mois entre les forces du gouvernement malien et les rebelles islamistes.
Et pour cause, le président français sait qu'il sera soupçonné de vouloir ressusciter la "Françafrique", lui qui l'avait déclarée morte et enterrée il y a quelques mois. L'Afrique, chasse gardée de la France ? L'accusation sera lancée, mais ce n'est pas ce que François Hollande craint le plus. Le chef de l'Etat sait qu'une fois commencée, l'intervention ne se terminera pas si facilement, notamment du fait de la nature très particulière du conflit. Combattre un réseau mouvant et bien organisé de terroristes est, sur le plan militaire, assez risqué et possiblement laborieux. Alors que l'armée française quitte peu à peu l'Afghanistan, est-ce une bonne idée de se lancer dans une nouvelle guerre, dont les objectifs sont aussi imprécis et l'ennemi aussi difficile à cerner ? Le président pense alors détenir la solution : c'est "un soutien logistique" que la France doit apporté au Mali, en préservant au maximum ses militaires, tout en soutenant l'armée malienne.
D'après les informations du Canard, l'Etat major a rapidement fait changer d'avis François Hollande. Les chefs militaires ont alerté l'Elysée le 9 janvier lorsque quelque 1 200 rebelles islamistes se sont dirigés dans le sud du Mali, équipés de 200 pick-up et de mitrailleuses lourdes. Lorsque la Ville de Konna, au centre du Mali a été assiégée et récupérée par les djihadistes d'Aqmi, l'amiral Guillaud, le patron des armées, a été immédiatement informé. Celui-ci considère auprès de François Hollande qu'il "faut réagir avant qu'il ne soit trop tard". Le risque, invoqué par les stratèges militaires qui entourent le chef de l'Etat, est que les terroristes descendent jusqu'à la capitale Bamako et s'emparent de la ville. Une fois les djihadistes sur place, il serait quasiment impossible de les y déloger sans combats de rue meurtriers dans la capitale. Les chefs militaires font aussi état de l'inconséquence de l'armée malienne et de son incapacité à retenir les djihadistes.
L'état-major avance aussi un argument de poids auprès de François Hollande : la France dispose au Burkina, au Tchad et à Niamey d'un arsenal conséquent, prêt à être mobilisé. Des hélicoptères, des avions de transport, un C-135 et des Mirage sont immédiatement disponibles.
Le président français prend donc sa décision en connaissance de cause, jugeant qu'il vaut mieux intervenir et envoyer des hommes pour régler la situation le plus rapidement possible. L'opération Serval est lancée. Ayant obtenu l'approbation de l'ONU et pouvant compter sur l'aval de la quasi totalité des responsables politiques français, François Hollande pourrait profiter de cette décision. Lui qui est régulièrement attaqué sur sa "mollesse" et son goût pour le compromis facile pourrait endosser les habits d'un chef de guerre, déterminé et courageux.
Sauf que la sortie de ce conflit, si elle n'est pas pour l'heure l'objet d'attention particulière, sera à coup sûr un enjeu militaire et probablement politique dans les prochaines semaines. Jusqu'où faut-il repousser les terroristes islamistes, alors qu'une poursuite dans le désert du Mali pourrait se révéler catastrophique ? Faut-il accompagner et former l'armée malienne ? Combien de temps ? Qui payera la facture ? François Hollande, qui a déclaré que l'intervention durerait "le temps nécessaire" a pris une décision difficile en engageant l'armée française. Une plus difficile encore l'attend dans les prochaines semaines, lorsqu'il faudra trancher et établir la fin de la présence française au Mali.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
Après Giscard et Villepin, bien que de façon beaucoup plus nuancée, Copé prend un peu de distance... tout en soutenant l'intervention. Une partie de la classe politique aurait-elle compris que Hollande courait au désastre ?
http://www.lemonde.fr/politique/video/2013/01/16/jean-francois-cope-prend-ses-distances-avec-l-intervention-francaise-au-mali_1818026_823448.html
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
Le sénat au garde-à-vous, sénateurs PCF et Verts compris.
L'Express
17h36 : Unanimité des sénateurs - Les sénateurs ont été unanimes, tous groupes confondus, communistes et écologistes compris, à apporter leur soutien mardi à la décision de François Hollande d'intervenir militairement au Mali. Le débat sans vote sur cette intervention au Mali a été introduit par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a lu l'intervention faite au même moment à l'Assemblée nationale par Jean-Marc Ayrault. « C'est à bon droit que le président de la République a pris la difficile décision d'engager nos forces armées », s'est ensuite félicité Christian Cambon (UMP). Il a mis en garde contre les « risques d'enlisement, d'isolement, pour la sécurité même de notre territoire si, rapidement, une solution politique ne vient pas se substituer au bruit des armes ».
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
"Nous approuvons cette décision", a renchéri Michelle Demessine (CRC, communistes)...
Nous "sommes pour le principe d'une intervention immédiate, urgente, humanitaire et limitée dans le temps, et contre le principe d'une guerre qui s'installe dans la durée", a déclaré Leila Aïchi pour les écologistes.
Source: http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/unanimit-des-s-nateurs-faveur-lintervention-mali-340431
Je dois reconnaitre que j'ai été surpris...
j'en ai encore à apprendre sur les nomenclatures politiciennes.
Franchement, une bonne leçon: je n'aurais jamais imaginé,
malgré les ambiguités de Mélenchon comme de la direction du PC,
que les sénateurs PC puissent TOUS, se soumettre à l'impérialisme.
Ils avaient fait la même chose au parlement européen, Mélenchon et communistes,
pour la Libye, on me dira...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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