Mali
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Re: Mali
suite 2
Mali et l'impérialisme
Les demandes de la France à sauver le peuple malien d'eux-mêmes ne sont pas nouvelles. Quand Mali était une des nombreuses possessions coloniales de la France, qui fait partie d'un empire qui comprenait la plupart de l'Afrique occidentale, ainsi que certaines parties du Moyen-Orient, en Asie, les îles du Pacifique, les Caraïbes et l'Amérique du Sud, la classe dirigeante française a justifié son empire en prétendant qu'il y avait une «mission civilisatrice» pour apporter la lumière aux peuples primitifs. Mais comme ses sujets coloniaux de plus en plus se sont rebellés et ont exigé leur indépendance, la France fait alors les plus brutales guerres d'assujettissement. Et au moment où la France a été finalement contraint de céder ses biens étrangers, le peuple français reconnaissait alors ce qui avait été évident pour les victimes du colonialisme tout le long: la véritable mission dans les colonies avaient toujours été l'exploitation de leurs personnes et de ressources naturelles.
Mali était une colonie française jusqu'en 1960, ses frontières et celles de nombreux autres pays africains sont des divisions territoriales arbitraires qui ont été imposées de force par les colonialistes. Quand Mali a finalement été soulagé du fardeau de l'occupation militaire et la domination directe de l'étranger, le pouvoir d'Etat est tombé dans les mains d'une classe dirigeante indigène faible qui reposait sur la force militaire pour se maintenir au pouvoir. Les principales entreprises économiques ont été opérés par les impérialistes étrangers, qui ont continué à exploiter les ressources agricoles et minérales du pays et ainsi que le travail de ses ouvriers. Le gouvernement malien a reçu une petite partie des bénéfices de ces opérations en contrepartie de maintien de l'ordre.
Sous différents gouvernements, cet état néo-colonial des affaires a été maintenue sans interruption jusqu'en 1991. Puis, dans ce qui est devenu connu comme la "Révolution de Mars», un soulèvement ouvrier et étudiante contre la corruption et la suppression de la démocratie par le régime, ainsi que contre les réformes du «marché libre» imposées par l'impérialisme, renverse le gouvernement. [7]
Deux décennies de domination de la bourgeoisie relativement démocratique suivi, mais le pays était encore sous l'emprise impérialiste. La dette du Mali aux banques impérialistes a été exploitée pour extraire les remboursements de la dette par le moyen des réformes «néo-libérales» et des coupes dans les dépenses sociales du libre marché. Les services publics se sont effondrés, laissant l'état évidé, en particulier dans le Nord.
Nord du Mali représente les deux tiers de la taille totale du pays (la région est de 50% plus grand que la France) mais est principalement désertique et abrite seulement 10% de sa population.
Depuis l'indépendance, il ya eu plusieurs révoltes touaregs personnes dans le Nord, exigeant l'autonomie ou autodétermination. Les Touaregs sont des pasteurs nomades qui occupent traditionnellement une vaste étendue du Sahara et du Sahel, le tronçon semi-arides en Afrique entre le désert et la zone tropicale au sud. Au Mali, leur population est estimée à près d'un million, ils sont le plus grand groupe dans le nord du Mali, mais pas la majorité. Depuis le colonialisme établi l'Etat du Mali, les peuples minoritaires Touaregs et d'autres ont subi des violences aux mains de régimes maliens.
2012: Rébellion et Coup
Les groupes armés ont renouvelé leur rébellion contre le gouvernement central au début de 2012. Le résultat fut que les peuples de la région ont subi les horreurs de la guerre seulement pour faire face aux nouveaux dirigeants que beaucoup ont vécu comme encore pire dictateurs que l'ancien régime. La rébellion a été lancé par les combattants touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad), une organisation nationaliste laïque, et Ansar Dine (défenseurs de la foi), un groupe islamiste en grande partie touareg (Azawad est le nom touareg du nord du Mali .)
Bientôt d'autres islamistes originaires de différents pays, des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Afrique arabophone du Nord, AQMI) et le Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (initiales françaises Mujao), venus combattre dans le nord du Mali. [ 8] Contrairement au MNLA, les islamistes anti-nationalistes ne cherchaient pas l'indépendance: ils ont cherché à établir un Etat islamique dans tout le Mali et au-delà. Toutes ces organisations avaient été considérablement renforcées comme une force militaire par des combattants qui avaient participé à la guerre civile libyenne et avaient fui après la chute de la dictature, apportant avec eux tant des armes de pointe comme l'expérience du champ de bataille.
Bien que l'armée malienne avait reçu des armes des puissances impérialistes et ses officiers ont été formés par les Etats-Unis, ses soldats du rang, mal payés, ne sont guère motivés à risquer leur vie pour sauver le gouvernement corrompu. Certains soldats passèrent à la rébellion, d'autres simplement se sont retirés. Les officiers militaires ont réagi en organisant un coup d'Etat et renverser le gouvernement en Mars, 2012. La pression impérialiste conduit à la création d'une façade démocratique en apparence qui est resté lié aux dominateurs français.
En Avril le MNLA avait conquis les villes du nord et déclaré Azawad indépendant; en réponse les putschistes dans la capitale Bamako ont appelé à l'intervention française. Mais le MNLA se brouilla avec les islamistes mieux armés, et à la fin de Juin il a été défait à la bataille de Gao et mis de côté. [9] Les islamistes ont contrôlé le nord et pressé la guerre contre le gouvernement. Au début de Janvier 2013, ils avaient étendu leur zone tampon du sud de commande à l'intérieur à 285 miles de Bamako, et c'est alors que les français sont intervenus en force.
Ainsi, dans la guerre civile qui a envahi le nord du Mali en 2012, d'après les rapports disponibles, il semble que tous les groupes armés ont agi comme des gangs de voyous oppresseurs. Outre les nombreux rapports d'atrocités commises par les islamistes et l'armée malienne, le MNLA même n'a pas toujours été considéré comme le libérateur qu'ils prétendaient être, en particulier lorsque les personnes qu'ils ont conquis n'ont pas été touareg. Par exemple, après que les Français l'ont repris, le journaliste du New York Times a interviewé des gens de Tombouctou qui ont déclaré à l'époque "Les combattants touaregs ont pris le contrôle de la ville, et pendant deux jours, ils ont pillé ses marchés qui se développaient, ont violé les femmes , ont volé des voitures et tué quelqu'un qui s'opposait sur leur chemin. "[10] Lorsque le islamiste Ansar Dine a évincé le MNLA, ils furent d'abord vu comme des libérateurs qui arrêtaient des criminels, jusqu'à ce qu'ils appliquées leurs propres modes d'oppression
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Mali
suite 3
Pour la défaite de l'impérialisme au Mali!
Les excuses de la classe dirigeante française pour envahir Mali aujourd'hui sont simplement une nouvelle version de sa raciste "mission civilisatrice", mis à jour pour s'adapter à ses intérêts nationaux et étrangers. A l'étranger, la France prétend lutter pour libérer les gens de l'oppression par les islamistes et protéger le monde contre le terrorisme; cette excuse est conforme à une époque où l'impérialisme américain utilise la couverture d'un interminable «guerre contre le terrorisme» pour justifier son utilisation de la force militaire pour contrôler le Moyen-Orient riche en pétrole. À la maison, des millions d'immigrants en provenance du Moyen-Orient et Afrique du Nord sont maintenant parmi les travailleurs les plus exploités et constituent une force potentiellement puissant de la lutte de la classe ouvrière révolutionnaire, l'encouragement de l'islamophobie et les craintes du terrorisme aident à diviser la classe ouvrière et justifier des mesures étatique de police qui sont une menace pour tous.
L'invasion du Mali n'est que le dernier effort par les dirigeants des nations impérialistes pour renforcer leur domination du soi-disant «Tiers-Monde». En extorquant des super-profits de leur exploitation à l'étranger, les impérialistes sont mieux en mesure de stabiliser leur domination à la maison, y compris en concédant relativement plus de libertés démocratiques et du niveau de vie plus élevé que dans les pays qu'ils dominent.
C'est pourquoi nous disons que l'impérialisme reste le principal moyen par lequel le système capitaliste pourri conserve son asservissement des masses partout. Et c'est pourquoi, en tant que partisans de la révolution de la classe ouvrière contre le capitalisme, nous sommes pour la défaite des forces de l'impérialisme au Mali comme une question de principe, ainsi que d'urgence pratique.
Une preuve du cynisme de la société capitaliste est que la valeur des principes ne soit souvent pas apprécié, mais précisément parce qu'ils transcendent les conditions de tout temps et de lieu spécifique, et se concentrent résolument sur les objectifs stratégiques, les principes marxistes fournissent un guide essentiel d'action en la lutte des classes. Notre défense des peuples opprimés de l'impérialisme et de notre position pour la défaite de l'impérialisme ne sont que de tels principes. Ils communiquent clairement aux travailleurs des pays impérialistes que leur principal ennemi est à la maison - dans la forme de leur propre classe dirigeante. Ils communiquent aussi clairement aux masses opprimées des pays dominés et exploités par l'impérialisme que les communistes révolutionnaires sont sans faille alliés dans leur lutte pour la liberté. Nos principes anti-impérialistes sont essentiels pour jeter les bases de l'unité internationaliste des travailleurs et des opprimés dans la lutte pour renverser le système capitaliste et débarrasser ainsi le monde de l'impérialisme et de la guerre pour toujours. Ils encadrent notre approche des combats au Mali aujourd'hui.
En conséquence, dans l'occident impérialiste, nous soutenons les manifestations pour protester contre l'invasion du Mali. Nous reconnaissons que, en France et dans d'autres pays impérialistes, des formes d'action directe de la classe ouvrière contre l'invasion - comme le refus d'autoriser le transport de matériel de guerre ou même des grèves - sont, pour le moment, pas une possibilité pratique autant que nous sommes conscients. Il s'agit d'une conséquence de l'absence de conscience anti-impérialiste de la plupart des travailleurs, ainsi que de la domination du mouvement des travailleurs par la bureaucratie syndicale conservatrice - sans parler de la menace de poursuites par l'Etat capitaliste. Néanmoins, nous expliquons que nous soutenons l'idée de ces actions afin de sensibiliser les révolutionnaires de la classe ouvrière et les militants de la sorte d'action qu'ils seront obligés de conduire lorsque cela est possible.
Nous condamnons fermement ceux à gauche qui soutiennent l'agression impérialiste comme un rempart contre la barbarie islamiste présumé. L'un des principaux converti du côté impérialiste est l'académicien Samir Amin d'Afrique , précédemment connu pour ses écrits et ses activités contre l'impérialisme. [11] En France, les défenseurs de l'impérialisme comprennent le Parti communiste et le Front de Gauche (Front de Gauche) de Jean-Luc Mélenchon. S'exprimant au nom du parti à l'Assemblée nationale le 16 Janvier, le député FDG François Asensi fait écho à la propagande raciste de l'impérialisme: «Les positions des députés du Front de gauche, communistes et républicains, sont claires: abandonner le peuple du Mali à la barbarie des fanatiques serait une erreur morale ... L'action militaire internationale était nécessaire afin d'éviter l'installation d'un état terroriste ». [12]
Au Mali, avant l'invasion impérialiste le peuple a été pris dans une guerre civile entre forces des exploiteurs oppressives. Dans le Sud, les masses font face à un régime corrompu et brutal; dans le Nord, la persécution aux mains de groupes nationalistes et islamistes. Une lutte de masse pour les droits démocratiques et les intérêts des travailleurs et des pauvres contre toutes ces forces était nécessaire.
Maintenant que les impérialistes ont envahi Mali, eux et les forces alignées avec eux sont devenus l'ennemi principal et leurs victimes ne sont pas seulement les groupes islamistes qui sont des cibles immédiates de l'invasion. Le nombre de civils abattus par les courses de bombardement et mitraillages de mitrailleuses des villes et villages par des jets françaises et des hélicoptères de combat doit encore être établi, mais des atrocités sont déjà signalés. [13] En outre, l'invasion française a permis à l'armée malienne de reprendre le contrôle de certaines parties du nord où il est censément brutaliser, tuant et pillant les civils soupçonnés de sympathie avec les nationalistes et les islamistes. [14] Un rapport publié par le MNLA, le 28 Janvier décrit "représailles ethniques ... une chasse à l'homme pour les Touaregs, Peuls, Sonrai et Arabes est organisé par l'armée malienne et ses milices dans l'Azawad ». [15]
Si les luttes de masse dans les centres impérialistes, ou la résistance à l'intérieur du Mali, contestent l'effort de guerre de l'envahisseur et le conduisent à sa défaite, nous reconnaissons que la conséquence pourraient être le retour des islamistes ou autres oppresseurs au pouvoir dans le Nord. Mais si les impérialistes l'emportent, ce ne sera pas seulement signifier que le régime militaire brutal malien reprend son empire dans au moins une grande partie du Nord, mais aussi que les impérialistes seront enhardis à libérer leurs machines à tuer ailleurs. Une défaite des forces impérialistes françaises et alliées au Mali affaiblirait leurs classes dirigeantes à la maison et encouragerait les luttes de masse des opprimés partout.
Dans ce sens général, dans des affrontements entre les impérialistes et leurs adversaires, nous prenons un côté: nous privilégions la défaite de l'impérialisme et nous positionnons en défense de tous ceux attaqués par eux. Dans le même temps, notre opposition à l'impérialisme ne signifie pas que nous appelons les opprimés de nécessairement faire une pause dans leur lutte contre les oppresseurs locaux, renoncer à la possibilité de les renverser ou de quelque façon compromettre leur capacité à se défendre pour nécessairement se précipiter à la défense de ceux qui étaient, avant l'attaque impérialiste, agissant en tant que gouvernants et des oppresseurs locaux. En effet, malgré l'attaque impérialiste, dans les cas concrets des groupes islamistes ou nationalistes armés peuvent s'avérer une menace plus immédiate pour les masses, dans de telles circonstances nécessité dicte que les opprimés doivent se défendre contre celui qui est la menace la plus immédiate et la plus grave pour eux.
En outre, nous ne sommes pas indifférents aux conséquences de la tactique choisie dans les luttes contre l'impérialisme. Nous défendons et soutenons que ces formes de lutte qui sont compatibles avec les intérêts de la classe ouvrière et sa capacité à organiser et à résister à l'exploitation et à l'oppression capitaliste. Toutes nos tactiques et nos actions sont dictées par et subordonnées à notre objectif stratégique, la révolution socialiste des travailleurs comme le seul moyen de mettre fin à la barbarie du capitalisme impérialiste.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Mali
suite 4 et fin
Enfin quelque chose d'acceptable. Et applicable.
Le MNLA
Dans le sillage de la retraite des forces islamistes le MNLA a apparemment repris un certain nombre de villes du Nord, en expliquant ses objectifs comme étant «d'assurer la sécurité des biens et des personnes notamment en raison des graves dangers pour leur vie avec le retour de l'Azawad de l'armée malienne qui marchent sur les traces de l'armée française ... [Et] qui s'est toujours distingué par ses massacres des populations sans défense de l'Azawad - comme il l'a prouvé une fois de plus comme résultat de l'opération ... menée sous le commandement de l'armée française. "Mais le MNLA a également réitéré" sa volonté de participer pleinement avec la CEDEAO et l'armée française dans la lutte contre le terrorisme. En effet, il semble avoir donné suite à cet engagement, en capturant deux dirigeants islamistes et se préparer pour les remettre aux forces françaises. [16]
Dans des circonstances dans lesquelles les impérialistes français ont une supériorité militaire écrasante, il serait compréhensible pour les forces qui veulent réellement défendre leur peuple contre l'offensive de l'armée malienne de tenter d'éviter une confrontation directe et immédiate avec les impérialistes. Mais faire du bénévolat pour rejoindre l'un des grands oppresseurs impérialistes du monde dans une guerre contre les groupes islamistes armés est effroyable et doit être condamné. Il représente effectivement une tentative par le MNLA de pétitionner pour être accepté en tant que partenaire dans la défense des intérêts néo-coloniaux, qui est la source même des souffrances des masses maliennes.
Le temps dira, cependant, quant à savoir si les impérialistes vont accepter les supplications et négocier un accord entre eux et le régime Bamoko du MNLA. Tout comme le MNLA a accepté de partager le pouvoir avec les islamistes en se prononçant sur les masses dans le Nord avant d'être défaits par eux, le MNLA a tenté de négocier avec les impérialistes pour l'acceptation de leur état du nord avant l'invasion française et ils ont été repoussé. [17] Si l'invasion française conduit l'armée malienne a continuer d'étendre ses reprises des villes et villages qui le MNLA promet de défendre, ce dernier pourrait être contraint à une confrontation contre l'armée impérialiste qui les soutient , et dans de telles circonstances les révolutionnaires seraient favorables à la défense de le MNLA et les masses en danger.
Révolution permanente versus "la nouvelle ruée vers l'Afrique»
Il ya soixante ans, il n'y avait presque pas de pays africains indépendants. Maintenant, il n'y a presque pas de colonies. Mais tous les pays africains sont sous l'emprise d'un ou plusieurs puissances impérialistes - certains même plus que, au moment de l'indépendance. La masse des travailleurs africains, les paysans, les artisans et les marchands ambulants sont parmi les plus pauvres du monde, alors que leur pays contiennent des ressources d'une immense valeur. Compte tenu de la crise économique internationale continue, les impérialistes et les dirigeants néo-coloniaux qui eux soutiennent, doivent se battre plus que jamais pour le contrôle des ressources africaines, apportant encore plus de misère pour les peuples d'Afrique.
Les impérialistes n'ont jamais quitté l'Afrique et ces dernières années et ont considérablement accru leur présence. Avec l'aggravation de la crise économique mondiale, la concurrence entre les grandes puissances pour l'accès aux ressources naturelles et des territoire stratégiques s'est intensifiée. Les Etats-Unis, par exemple, jusqu'à récemment, un joueur relativement mineur en Afrique, a mis en place un commandement militaire pour le continent appelé «Africom» [18] et a approfondi ses liens avec les régimes militaires de la région sous couvert d'accords de coopération à lutter contre le terrorisme. [19] En effet, les Etats-Unis vient d'annoncer la création d'une nouvelle base de drones dans le Niger voisin.
Dans les siècles passés, la concurrence impérialiste de diviser le continent - la "bousculade pour l'Afrique" - a pris la forme de guerres d'occupation et de la domination coloniale directe. Aujourd'hui, les impérialistes préfèrent éviter le coût des occupations coloniales et préfère s'appuyer sur les régimes officiels pour protéger leurs intérêts dans la région. Mais des décennies d'exploitation impérialiste ont laissé beaucoup de ces Etats "post-coloniales" faibles, vulnérables à la recrudescence de la lutte des masses, ainsi que de putschs opportunistes par les forces d'opposition bourgeois. Cette instabilité va continuer à attirer les forces impérialistes dans la région, en conflit tant avec les masses, comme les états locaux et, inévitablement, des affrontements entre eux pour leurs sphères d'influence. C'est pourquoi il est si important pour les marxistes d'être aussi clair que possible sur la façon dont ils se proposent de mener la lutte contre l'impérialisme, avec une stratégie encadrée par inébranlable principes anti-impérialistes, et avec des tactiques qui s'appuient sur les intérêts indépendants et l'organisation du les travailleurs et les peuples opprimés.
La lutte de masse pour vaincre interventions impérialistes est désespérément nécessaire. Mais si la lutte pour l'indépendance africaine nous enseigne quelque chose, c'est que l'indépendance politique sous le capitalisme n'est pas suffisant. En effet, il peut tout simplement se transformer en exploitation néo-coloniale. C'est pourquoi les révolutionnaires doivent travailler dans les luttes anti-impérialistes pour montrer la nécessité pour la classe ouvrière de faire la révolution socialiste, ce qui conduit les paysans, les artisans, les commerçants ambulants, les peuples chômeurs et opprimés dans une lutte pour la libération de tous. La tactique de diviser-et-conquérir les nationalités des impérialistes n'a eu nulle part plus de succès qu'en Afrique. Pour surmonter cette division des travailleurs et des peuples exige une révolution continentale, en fait internationale, même si elle va commencer dans seulement un ou quelques pays.
La domination impérialiste des pays opprimés intensifie leurs (propres) contradictions de classe, ce qui affaiblit la position de leurs classes dirigeantes en conduisant les masses vers la rébellion. En conséquence, la révolution socialiste va presque certainement commencer dans les pays qui ont de fortes classes ouvrières et sont également victimes de l'impérialisme. Mais les travailleurs et les peuples opprimés des pays impérialistes devront réussir à se lever et a saisir les grandes richesses de leurs dirigeants et leur puissance militaire afin de garantir à terme la victoire mondiale du socialisme.
C'est la stratégie de la révolution permanente. Reconnaissant que le capitalisme impérialiste décadente est une menace mortelle pour la liberté démocratique et la survie économique des masses de travailleurs et les pauvres partout dans le monde, les révolutionnaires se battent pour toutes les réformes basiques qui intéressent les masses tout en expliquant que la révolution socialiste internationale des travailleurs est la seule solution.
Pour que ce combat réussisse, les rébellions des travailleurs et des peuples opprimés doivent trouver la direction d'un parti d'avant-garde qui est prêt à montrer la voie pour le renversement du capitalisme. Cela signifie que les organisations disciplinées de travailleurs et de jeunes les plus conscients et militants de classe, armés de la théorie et le programme léniniste et trotskyste qui représente le marxisme de notre temps, le programme de ré-créér la Quatrième Internationale.
________________________________________
Notes
1. www.hrw.org/news/2012/09/25/mali-islamist-armed-groups-spread-fear-north.
2. www.dailymotion.com/video/xs0ogj_islamists-destroy-sufi-shrines-in-timbuktu-mali_news # URGVkaV9Kh0;. www.aljazeera.com/news/africa/2012/07/20127119538255768.html, et http://www. aljazeera.com/news/africa/2012/10/2012101913622429221.html.
3. Pour plus d'information sur la persistance de l'esclavage dans le nord du Mali, voir Anti-Slavery International, «L'esclavage Based Descente au Mali", et Celeste Hicks, «La vérité sur l'esclavage caché du Mali," Nouvelles de BBC, le 22 Août 2010.
4.
5. Mark Tran, «conflit Mali met la liberté de« descendants d'esclaves "en péril", The Guardian, Octobre 23, 2012
6. Adam Nossiter, "vague de répression violente Plagues capitale du Mali," New York Times, 25 Juillet, 2012.
7. Stephen Zune, "la lutte non seulement de leur propre fabrication du Mali."
8. www.aljazeera.com/indepth/features/2013/01/20131139522812326.html
9. www.reuters.com/article/2012/06/28/us-mali-crisis-idUSBRE85R15720120628
10. Lydia Polgreen, "Tombouctou a enduré terreur sous la charia Harsh," New York Times, Janvier 31, 2013.
11. www.m-pep.org/spip.php?article3184.
12. www.humanite.fr/sites/default/files/pdf/2013/mali_asensi.pdf.
13. Associated Press, «les résidents Mali de détail de victimes civiles dans Konna," Janvier 26 2013; Kim et Sengupta, Daniel Howden et John Lichfield », a révélé: comment RAID français tué 12 villageois maliens," The Independent 28 Janvier 2013.
14. Luke Harding, "les tensions ethniques au Mali éclatent comme des troupes chassent islamistes vers le bas présumés," The Guardian, le 30 Janvier 2013;, et "les islamistes de retraite du Mali, des civils touaregs craignent les représailles de l'armée vengeresse», The Guardian, Janvier 31, 2013.
15. Conseil transitoire de l'État de l'Azawad (ACET), communiqué de presse, le 28 Janvier 2013.
16. Cheikh Diouara, "Touaregs au Mali saisir deux dirigeants islamistes fuyant les grèves françaises", le 4 février 2013.
17. Roger Annis, "Mali: Guerre menacé en tant que leaders touaregs déclarer l'indépendance», 16 Avril, 2012.
18. Jim Lobe, «L'Afrique obtient son propre commandement militaire américain," Inter Press Service, Février 1 2007.
19. «Le Mali Falls Apart", 22 Janvier 2013.
Enfin quelque chose d'acceptable. Et applicable.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Mali
A vérifier, pour deux raisons : il est rare que des troupes chinoises soient déployées dans des missions de l'ONU (en général c'est + du personnel civil) la 2eme implique un partage plus avancé des positions impérialistes entre la France, les USA, l'Algérie ET la Chine.
Les militaires chinois attendus au Mali
Selon une annonce de diplomates chinois au siège de l'ONU, 500 militaires chinois devraient rejoindre la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Les 12 600 casques bleux doivent être déployés, dans le courant du mois de juillet, pour prendre le relais des forces françaises.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
Tu peux mettre la source, stp? Effectivement, ca semble bizarre.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Mali
yannalan a écrit:Tu peux mettre la source, stp? Effectivement, ca semble bizarre.
A la réflexion pas si bizarre que cela .
Tu es au courant des manœuvres militaires conjointes entre l'Algérie, les USA, la France, et quelques autres pays africains ?
http://www.malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/72412-la-chine-prete-a-envoyer-500-soldats-au-mali.html
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/05/23/la-chine-prete-a-envoyer-500-soldats-au-mali_3415675_3212.html
http://www.opex360.com/2013/05/24/le-chine-envisagerait-de-participer-a-la-mission-des-nations-unies-au-mali/
http://www.huffingtonpost.fr/2013/05/23/mali-la-chine-prete-a-envoyer-des-soldats_n_3323933.html?utm_hp_ref=france
Depuis un moment, dans l'histoire malienne il y a des choses qui me paraissent moins simples que ce qu'on peut en penser.
Ce que je pense : c'est que l'impérialisme français est prié de faire le ménage dans la zone allouée, mais le partage de la galette est certainement moins simple que ce qu'on pense.
L'impérialisme français dans l'histoire apparait plus comme une force de police envoyée là pour maintenir l'ordre au nom du capital internationnal et pas seulement pour des intérets directs de l'impérialisme français.
Une mutualisation de la police du capital internationnal face à des gens qui ne respectent pas les règles du jeu.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
Pour l'instant, les chinois viendraient sous le pavillon ONU dans le cadre de l'usine à gaz qui se monte au Mali, où, en fait, les troupes françaises auront les capacités de combat pour protéger les bras cassés de l'ONU, comme d'hab. Ca risque d'être plus symbolique qu'autre chose.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Mali
yannalan a écrit:Pour l'instant, les chinois viendraient sous le pavillon ONU dans le cadre de l'usine à gaz qui se monte au Mali, où, en fait, les troupes françaises auront les capacités de combat pour protéger les bras cassés de l'ONU, comme d'hab. Ca risque d'être plus symbolique qu'autre chose.
Les troupes françaises se sont les CRS mais le reste ce seront les flics bâton.
L'apparition de l'ONU, si vite, doit poser question. Je serai à la place du capital français je ferai gaffe qu'on me tape mon pré carré, fusse avec un accent algérien, américain ou chinois.
J'ai des doutes sur ce qui se passe sur le Mali, pas sur la rapacité du capital.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Mali
Sur les relations Chine Afrique, un très bon documentaire flamand "Empire of Dust", dans un camp d'une boîte chinoise au Congo, il observe bine les contacts entre les deux mondes.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Mali
http://www.vp-partisan.org/article1035.html
Matières premières, position stratégique… Le Mali, une guerre pour la liberté?
Depuis le 11 Janvier, l’armée française est en guerre au Mali. Comme pour l’Afghanistan, la Libye, ou tant d’autres opérations, cette intervention militaire est à nouveau présentée comme une « guerre pour la paix et la liberté », contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Les grands médias dominants reprennent les mêmes arguments guerriers et manichéens : « bombarder c’était la seule solution pour maintenir la paix, penser autrement c’est être irresponsable » !
USA, OTAN, ONU et Union européenne félicitent François Hollande. Les responsables de la situation dans cette région sont les mêmes qui appellent aujourd’hui à la guerre pour « libérer » le Mali. Depuis la fin de la période coloniale, les pays occidentaux ont tracé des frontières ne correspondant pas à l’implantation des populations sur place. Par la dette et les taux de change notamment et en s’appuyant sur la collaboration de dirigeants corrompus, les pays dominants écrasent le développement de pays comme le Mali. Le gouvernement Traore et les putschistes de Sanogo, en faisant appel à la France, lui donnent la légitimité pour gérer les affaires maliennes en lieu et place des peuples du Mali. C’est pourquoi la France manœuvre, depuis les années Sarkozy, pour le pourrissement de la situation malienne et la préparation de cette intervention.
Halte à l’hypocrisie, halte à une guerre pour la liberté… de piller !
La « défense de la souveraineté du Mali » face aux « terroristes » n’est qu’un masque pour tenter de cacher le véritable motif de l’intervention. Hollande poursuit la politique du pré carré de l’impérialisme français. Les enjeux sont évidents : la défense des intérêts financiers et diplomatiques dans une région potentiellement riche (or, uranium, hydrocarbures). Les commanditaires sont connus : il suffit d’observer l’envolée des actions d’Areva, Total, Bolloré et Dassault ! Les conséquences sont prévisibles : la guerre, la dette et la pauvreté là-bas ; des coupes budgétaires et des reculs sociaux pour répondre à la dépense militaire.
Nous ne nous faisons pas d’illusions, la situation malienne est complexe et le gouvernement dispose dune armée de moyens d’informations pour légitimer cette intervention. Faire entendre dune autre voix sera difficile mais plus que jamais nécessaire. Notre solidarité est au côté des forces progressistes africaines et maliennes qui s’opposent à l’intervention française.
En finir avec les guerres, en finir avec l’impérialisme
et pour se faire nous revendiquons une autre politique française vis-à-vis de l’Afrique et du Mali. Une politique qui se base sur le droit des peuples à disposer d’eux même. C’est pour quoi nous demandons le retrait immédiat des troupes françaises et leurs alliés, ainsi que le démantèlement des bases françaises en Afrique. Garantir la liberté des maliens, comme le gouvernement et l’armée le disent, cela devrait commencer par leur garantir la liberté de circuler ou de séjourner en France. C’est pourquoi nous nous opposons aux expulsions !
Nous vous proposons donc cette réunion publique « ciné/débat » pour comprendre les enjeux de cette intervention au Mali.
Venez en débattre le samedi 15 juin à partir de 19h00 dans l’amphi Blanqui (derrière la mairie), avec entre autres la projection du documentaire « Terre Verte » réalisé par Boubakar Gakou et les interventions d’un travailleur malien et d’un membre de l’association Survie.
Initiative organisée par : CNT, GA87, Les alternatifs 87, NPA 87, OCML-VP 87.
Joe Hill- Messages : 340
Date d'inscription : 21/11/2011
Re: Mali
La France en guerre au Mali, enjeux et zones d’ombre
Edition Tribord, 249 pages, 7 €
Ouvrage collectif de l’association Survie coordonné par Juliette Poirson et Fabrice Tarrit
Postface du professeur Issa Ndiaye.
Edition Tribord, 249 pages, 7 €
Ouvrage collectif de l’association Survie coordonné par Juliette Poirson et Fabrice Tarrit
Postface du professeur Issa Ndiaye.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Dans la gorge du FdG
Die Linke dénonce au parlement allemand la guerre impérialiste au Mali
NON à la guerre au Mali !
Intervention au Parlement allemand au nom de Die Linke
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29026
NON à la guerre au Mali !
Intervention au Parlement allemand au nom de Die Linke
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29026
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le Mali sur les Champs
http://blog.mondediplo.net/2013-06-28-Le-Mali-sur-les-Champs
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Election bidon, profit béton
http://npa2009.org/node/38222
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Mali
Survie : Mali : Une élection sous influence française, cautionnée par l’Union Européenne et l’ONU
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Mali
Déclarations incroyablement racistes du président de la chambre de commerce du Mali sur France Inter.
En substance, ce brave homme (d'affaires) suggère qu'on remplace les populations touaregs et arabes du Nord par des populations noires venues du Sud, car seuls les Noirs seraient capables de travailler selon lui. Les autres ne seraient que des esclavagistes fainéants...
Le journaliste qui menait l'interview était estomaqué et s'est permis tout de même quelques réflexions du genre "Pensez-vous que ce projet plairait aux gens du Nord".
Il est resté tout de même très soft face à ce qui relève tout simplement de l'épuration ethnique.
En substance, ce brave homme (d'affaires) suggère qu'on remplace les populations touaregs et arabes du Nord par des populations noires venues du Sud, car seuls les Noirs seraient capables de travailler selon lui. Les autres ne seraient que des esclavagistes fainéants...
Le journaliste qui menait l'interview était estomaqué et s'est permis tout de même quelques réflexions du genre "Pensez-vous que ce projet plairait aux gens du Nord".
Il est resté tout de même très soft face à ce qui relève tout simplement de l'épuration ethnique.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Mali
http://www.vp-partisan.org/article1189.html
Il y a tout juste un an l’opération impérialiste française Serval démarrait au Mali. Avec le déploiement actuel de milliers d’autres militaires français et étrangers en Centrafrique, il est devenu évident que Serval était la rampe de lancement pour un nouveau repartage des intérêts impérialistes à l’échelle de toute l’Afrique, la France cherchant à mener la danse.
Façon d’affirmer que notre combat internationaliste pour le retrait de toutes les troupes et de tous les intérêts français à l’étranger est plus que jamais à l’ordre du jour, nous avons interviewé début décembre un camarade malien sur la façon dont la situation a évolué au Mali et en Afrique.
Tu étais au Mali cet été juste avant les élections présidentielles. As-tu trouvé là bas une population soulagée par l’intervention française ?
C’est vrai que les populations ne sont pas suffisamment informées et que l’intervention militaire a pu d’abord masquer la réalité des intérêts en jeu. Mais celles qui sont un peu informées avec qui j’ai eu à discuter ne sont pas naïves. Elles ont vite compris que ce n’est pas seulement leurs intérêts que la France est venue défendre. Elles ont compris que la France a ses propres intérêts, qu’elle cache. Depuis les années 80, on sait que la France est intéressée par la base de Tessalit. Les djihadistes ont été le prétexte tout trouvé pour venir s’installer sur cette base tant convoitée. Quand j’étais au Nord, j’ai rencontré des groupes de jeunes qui sont conscients que l’intervention de la France n’est pas dans l’intérêt des populations maliennes. A Bamako aussi, j’ai eu la chance d’animer deux conférences avec des gens qui ont compris que la France venait au Mali pour défendre ses propres intérêts.
S’ils sont conscients de ça, comment voient-ils les intérêts de la France ? Avoir une base à Tessalit, OK, mais pourquoi une base à Tessalit ?
Cette base permet de contrôler les richesses naturelles, plus particulièrement d’avoir la mainmise sur l’uranium du Niger exploité depuis déjà 40 ans. C’est une façon d’avoir les pieds sur le terrain pour explorer et exploiter les richesses de la zone pour les entreprises françaises.
Les élections dites « démocratiques » se préparaient. Comment as-tu vu cette préparation ?
Démocratie, c’est un grand mot. Les conditions de préparation ont été catastrophiques. C’est la CEDAO, avec la France et la communauté internationale derrière, qui ont fait des pressions sur les autorités de la transition maliennes pour que les élections aient lieu coûte que coûte et quelles que soient les conditions. On sait très bien que le temps d’une bonne préparation n’a pas été pris. On a pu constater que des gens n’arrivaient pas à trouver leur noms sur les listes, d’autres n’arrivaient pas à obtenir leurs cartes, d’autres ne trouvaient pas leur bureau de vote… La pression de la communauté internationale pour faire croire que les élections étaient démocratiques visait seulement à faire élire un nouveau président. C’est au peuple malien et pas à la communauté internationale de juger si ces élections ont été démocratiques ou pas.
Et les gens ont voté ? -
C’est la communauté internationale qui fait savoir qu’il y a eu une participation très élevée. Mais dans la réalité des choses, certaines populations ont dénoncé ces élections en disant qu’il fallait laisser le temps aux partis politiques pour s’organiser, et à l’administration pour constituer des listes électorales. ( NDR : La même communauté internationale a quand même bien été obligée de reconnaître que les élections législatives de fin 2013 qui ont suivi la présidentielle ont été un bide du point de vue de la participation des électeurs).
Pendant ces élections, comment se sont positionnées les forces politiques qui étaient contre le gouvernement d’ATT et l’intervention étrangère au moment de putsch de Sanogo ?
Elles se sont divisées. Celles qui étaient contre ATT depuis 2002 ont dénoncé le caractère non démocratique de ces élections. Elles ont demandé le report pour une meilleure préparation. Mais on sait comment fonctionne la communauté internationale. Elle fait des pressions pour mettre en place le président qui défendra les intérêts des capitalistes, ceci n’ayant rien à voir avec l’intérêt des populations. Le président qui a été élu, on le connaît. Il a été premier ministre pendant 5 ans, président de l’Assemblée nationale pendant 5 ans. Il a vraiment la main dans la pâte. Son bilan est catastrophique. Il dit qu’il n’avait pas les mains libres avec le président Konaré. Mais quand on n’a pas les mains libres, on peut démissionner, ce qu’il n’a pas fait… IBK, c’est l’homme qui a été préparé par la France et ses alliés pour qu’il soit président de la République. Quelles que soient les conditions de l’élection, il devait être élu.
Il y avait IBK, mais les autres, toute cette coalition qui avait soutenu Sanogo, qu’est-ce qu’ils ont fait ?
C’est vrai, il y avait le COPAM qui avait soutenu Sanogo et dit non à l’intervention de la France, qu’elle considérait comme une invasion. Pendant les élections, on a été un peu surpris. On aurait pu penser que les pro-putschistes allaient se comporter en forces progressistes et rester en marge de cette cacophonie. Malheureusement, ils ont soutenu IBK pour contrer le MDR.
Est-ce que cette idée de soutenir IBK pour éviter le MDR, ce n’est pas comme soutenir Hollande pour éviter Sarkozy ?
Pas forcément, car Hollande n’avait pas l’expérience du pouvoir qu’avait IBK, mais les deux font partie de l’Internationale Socialiste, et c’est vrai qu’avec le mot de socialisme, on trompe encore du monde… En Afrique, même si certains savent qu’il ne suffit pas de se réclamer du socialisme pour être progressiste, ça peut toujours tromper quand on se réclame de la gauche socialiste…
Quelle propagande a fait le COPAM pendant les élections ?
Surtout, que les richesses du Mali doivent servir aux populations maliennes et être exploitées par les Maliens pour les Maliens. Du moins, c’était leur propagande au 1er tour quand ils présentaient leurs propres candidats, comme Oumar Maricko, avant de se rallier à IBK au 2ème tour. Mais leurs moyens de propagande étaient très réduits par rapport à ceux d’IBK et des autres. Maricko a dénoncé à ce moment-là l’intervention de la France.
Et aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe au Mali ?
Certaines forces politiques, composantes du COPAM, ont commencé à organiser des manifestations pour dénoncer la politique d’IBK qui passe son temps à aller de sommet en sommet sans se préoccuper des besoins des populations. Au vu de la réalité de ce que fait IBK, ceux qui ont été aveuglés par ses promesses de changement commencent à se rendre compte que c’était du vent et qu’il continue la Françafrique. Dès son arrivée au pouvoir, IBK —s’est lancé dans l’organisation des Etats Généraux de la Décentralisation. Or la décentralisation, c’est une idée déjà proposée par la France pour le Mali. Et ça veut dire quoi, de faire un pays décentralisé du Mali ? C’est comme la démocratie que la France prétend nous imposer depuis 1990, des discours politiques qui n’ont apporté aucun changement social allant dans le sens des intérêts des populations. Même des élus qui ont participé aux états généraux de la décentralisation les ont dénoncés. On a compris maintenant qu’IBK n’est pas l’homme du changement mais celui de la continuité de la Françafrique.
Ce n’était pas pour répondre aux revendications du MNLA, cette idée de décentralisation ?
En réalité, on nous dit que c’est pour donner de l’autonomie à chaque commune, mais c’est pour endormir les gens et faire passer le temps, et ça ne change rien. Il y a eu des manifestations locales, à Gao, dans le nord, pour dénoncer le fait que les Assises du Nord se sont tenues sans même que les populations locales du nord soient invitées…
Quelle est la situation à Kidal, avec ces actions armées de groupes soi-disant éradiquées ?
L’armée française laisse pourrir exprès la situation à Kidal. Cela lui permet de maintenir sa présence et la possibilité pour elle de profiter du pétrole et des richesses de la zone. Il ne peut pas y avoir de règlement de la situation si les besoins en eau des populations locales ne sont pas traités, par exemple. Mais le fait nouveau, c’est qu’aujourd’hui à Gao, Tombouctou, Bamako, des Maliens sortent pour dire que la France ça suffit, la situation à Kidal ne peut pas continuer comme ça, avec le MNLA, des troupes africaines et françaises, et l’armée malienne qui y est marginalisée. Il y a deux semaines environ, il y a eu une manif à Bamako pour dénoncer les positions françaises, en soutien au MNLA à Kidal.
C’est dans toute l’Afrique que la France cherche à redéployer ses forces : le sommet à Paris « pour la paix et la sécurité » avec 40 chefs d’Etat africains, l’intervention en Centrafrique…
Ce sommet est un sommet de prédateurs. Une façon pour la France de récupérer ce qu’elle était en train de perdre, sa place de 1er pays colonial en Afrique, à un moment où la Chine arrive avec la même politique d’exploitation capitaliste. L’intervention en Centrafrique a été montée de toutes pièces. Il n’y a pas de guerre de religion pour des populations qui vivaient ensemble depuis toujours, mais une manipulation. C’est la France qui avait mis Bozizé en place, mais Bozizé a passé des contrats miniers avec la Chine. C’est la concurrence pour le pétrole et les diamants.
Pour conclure, quand tu es revenu, étais-tu optimiste par rapport au potentiel de lutte de populations maliennes ?
Je sais que ce n’est pas facile car les gens qui veulent changer la donne sont réduits au silence. Mais il ya des gens et des jeunes qui comprennent que le développement n’est pas pour demain s’ils ne s’y mettent pas eux-mêmes, et ils s’organisent.
Que faire de l’extérieur pour aider ces forces d’avenir ?
Informer sur les luttes des populations locales qui se mènent sans répit : luttes autour des mines de Sadiola contre la destruction de l’environnement, il n’y a même pas un mois, lutte contre les licenciements et le gouvernement dans des huileries à Koulikoro, et les manifestations contre l’occupation étrangère qui vont arriver… Ne pas laisser croire que la situation est « normalisée » !
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
ATT : Amadou Toumani Touré
IBK : Ibrahim Boubacar Keïta
MNLA : Mouvement National de Libération de L’Azawad.
Joe Hill- Messages : 340
Date d'inscription : 21/11/2011
Mali et Centrafrique : impasses françafricaines
http://npa2009.org/content/mali-et-centrafrique-impasses-francafricaines
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Mali
Très bon documentaire sur la crise malienne vue sur place :
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Mali
http://www.lorientlejour.com/article/890760/la-france-a-renforce-sa-presence-dans-le-nord-du-mali.html
La France a renforcé sa présence dans le nord du Mali
Reuters
12/10/2014
La France a renforcé son dispositif dans le nord du Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, répondant aux alertes sur le retour de groupes djihadistes dans cette zone, a déclaré dimanche Jean-Yves Le Drian.
Le Premier ministre malien a récemment demandé à la France et à l'ONU de redéployer des forces dans le nord après des attaques menées par des militants islamistes, qui avaient été repoussés en 2013.
"Nous avons bien conscience de cela, nous avons d'ailleurs renforcé notre propre dispositif au nord Mali", a déclaré dimanche le ministre de la Défense sur France 5, sans plus de précisions.
Le ministre a ajouté que la destruction récente dans le nord du Niger d'un convoi d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) transportant des armes de la Libye vers le Mali, avait permis d'empêcher d'autres attaques.
La France intervient contre des groupes islamistes dans la région à travers l'opération Barkhane, dont le but est d'appuyer les forces de sécurité des Etats du Sahel.
Elle fait suite à l'opération Serval, lancée en janvier 2013 au Mali pour repousser une offensive de groupes armés islamistes vers la capitale.
L'armée française vient d'établir une base dans le nord du Niger dans le cadre d'une opération visant les activistes liés à Al Qaïda qui évoluent dans la zone sahélo-saharienne, du sud de la Libye à la Mauritanie.
Depuis des mois, des responsables français se disent inquiets de l'instabilité de la Libye, où le vide politique dans les villes du Nord offre toute latitude aux groupes islamistes pour prendre position dans le Sud désertique.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Etat de guerre, état des lieux
http://npa2009.org/arguments/mali-etat-de-guerre-etat-des-lieux
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Mali
Des casques bleus reconnus responsables de la mort de manifestants au Mali
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
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