Syrie
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Re: Syrie
Disons que si la Martinique était attaquée par Cuba, on aurait un truc genre Malouines, et encore, ce ne serait pas facile.Les armes ont baissé en volume depuis les Malouines et les capacités de projection sont assez faibles, sans aide extérieure.
Le problème politique est aussi "quelle casse peut-on faire avaler aux français pour la Syrie" En Libye et au Mali, ça allait. Si on ramène des morts par dizaines, et un litre d'essence à deux euro, ça ne passera pas.
Alors on a le nucléaire, bien entendu, mais on ne peut rien en faire en Syrie. Bloquer les navires russes qui ravitaillent en armes est exclu aussi.
Vu le budget défense présenté, il semble qu'on s'achemine vers une montée en puissance relative des Forces Spéciales plus que vers des grosses interventions.
Le problème politique est aussi "quelle casse peut-on faire avaler aux français pour la Syrie" En Libye et au Mali, ça allait. Si on ramène des morts par dizaines, et un litre d'essence à deux euro, ça ne passera pas.
Alors on a le nucléaire, bien entendu, mais on ne peut rien en faire en Syrie. Bloquer les navires russes qui ravitaillent en armes est exclu aussi.
Vu le budget défense présenté, il semble qu'on s'achemine vers une montée en puissance relative des Forces Spéciales plus que vers des grosses interventions.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Syrie
Tel est en effet le fond du problème. Balancer quelques bombes avec l'aide des Etats Unis qui lanceraient des missiles, ça n'est pas trop risqué ni ruineux. Mais envoyer des avions se faire descendre, avec des pilotes prisonniers à la TV, ça passerait difficilement... Surtout avec une majorité de la population qui est déjà hostile à l'intervention malgré le bourrage de crânes et les anti-Hollande en embuscade...Yann
Le problème politique est aussi "quelle casse peut-on faire avaler aux français pour la Syrie"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
1)
Un état semi-colonial, ou colonisé, je sais que le terme est à la mode mais ça ne décrit pas une classe de pays dominés par le capital international, les grandes puissances impérialistes ou régionales, comme la Syrie est . Il n'y a pas de colons, ni de colonies en Syrie à ma connaissance et le type de relation connue sous le terme de colonialisme n'existe pas.
2)
Sur le fric pour une intervention, c'est compliqué, même pour les USA car la note astronomique de l'intervention irakienne n'est pas digérée. Les estimations sont déjà lourdes, sans compter que pas grand monde veut y aller ou soutenir, et donc il n'y aura pas beaucoup de donateurs...
3)
Quelques missiles, bombardements, je ne suis pas sur que cela change grand chose à part éventrer des quartiers.
4)
La question est du point d'inflexion où le rapport de forces semble assez équilibré entre la puissance blindée, aérienne, etc du régime et le soulèvement populaire syrien qui n'a toujours pas, et de très loin les moyens du régime fasciste en armes lourdes comme en fric.
Cet équilibre est actuellement étroit et on a vu comment quelques centaines d'islamistes du Hezbollah ont pu peser dans ce rapport de force.
Un état semi-colonial, ou colonisé, je sais que le terme est à la mode mais ça ne décrit pas une classe de pays dominés par le capital international, les grandes puissances impérialistes ou régionales, comme la Syrie est . Il n'y a pas de colons, ni de colonies en Syrie à ma connaissance et le type de relation connue sous le terme de colonialisme n'existe pas.
2)
Sur le fric pour une intervention, c'est compliqué, même pour les USA car la note astronomique de l'intervention irakienne n'est pas digérée. Les estimations sont déjà lourdes, sans compter que pas grand monde veut y aller ou soutenir, et donc il n'y aura pas beaucoup de donateurs...
3)
Quelques missiles, bombardements, je ne suis pas sur que cela change grand chose à part éventrer des quartiers.
4)
La question est du point d'inflexion où le rapport de forces semble assez équilibré entre la puissance blindée, aérienne, etc du régime et le soulèvement populaire syrien qui n'a toujours pas, et de très loin les moyens du régime fasciste en armes lourdes comme en fric.
Cet équilibre est actuellement étroit et on a vu comment quelques centaines d'islamistes du Hezbollah ont pu peser dans ce rapport de force.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Semi-colonial par ses structures sous-développées. A ma connaissance, la Syrie n'est pas en mesure de fabriquer l'essentiel de son matériel militaire. Ce qui crée déjà une solide dépendance. Quant au capital international, depuis la politique de libéralisation, il est bien présent. (Semi colonial indique justement que la domination n'est pas aussi directe que dans les colonies. C'est un terme utilisé traditionnellement par les marxistes, pas une mode. Et c'est plus sérieux que de voir le fascisme partout...)Un état semi-colonial, ou colonisé, je sais que le terme est à la mode mais ça ne décrit pas une classe de pays dominés par le capital international, les grandes puissances impérialistes ou régionales, comme la Syrie est . Il n'y a pas de colons, ni de colonies en Syrie à ma connaissance et le type de relation connue sous le terme de colonialisme n'existe pas.
Article de 2010 sur l'augmentation des investissements en Syrie et la politique de libéralisation.
http://moyen-orient.fr/economie/314/785-forte-hausse-des-investissements-etrangers-en-syrie
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Syrie : la faute de François Hollande
Par Edwy Plenel
dans Médiapart ce jour
(Je poste intégralement car l'ouverture du lien nécessite abonnement payant)
dans Médiapart ce jour
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Quelle que soit l’issue de la question syrienne, elle restera comme un tournant du quinquennat de François Hollande dont il faut prendre acte. Ce président à la première personne qui entendait décider seul de la guerre, de façon précipitée et simpliste, tourne le dos aux deux défis que recouvrait son élection après l’alerte du sarkozysme : une refondation démocratique de notre République, une nouvelle relation au monde.
C’est évidemment une utopie, mais de celles qui, loin d’égarer, indiquent un horizon d’attente et d’espoir. Ecrit en 1795 sous le choc révolutionnaire français, Vers la paix perpétuelle3 du philosophe Emmanuel Kant est, au temps des Lumières, la première et décisive tentative de penser un « droit international » fondé sur « une fédération d’Etats libres » ainsi qu’un « droit cosmopolitique » créant les « conditions d’une hospitalité universelle ». Autrement dit, de fonder un droit de l’humanité, prise comme un tout dont les parties sont solidaires, interdépendantes et indissociables, droit qui s’imposerait aux nations et à leurs souverains – particulièrement à leurs emballements égoïstes et aveuglements guerriers. Nul hasard si c’est aussi le premier texte philosophique à théoriser la notion de « publicité », cette exigence d’une information libre et étendue des citoyens sur les actes de leurs gouvernants, afin qu’ils puissent les contrôler par la vitalité d’un espace public démocratique.
Au détour de ce texte, on trouve cette évidence politique, sèchement rappelée la semaine passée aux présidentialismes français et américain par leur aîné démocratique, le parlementarisme britannique : en matière de guerre, « le consentement des citoyens est exigé » et, ajoute Kant, « il est on ne peut plus naturel que ceux-ci pèsent bien leur décision pour savoir s’ils vont engager un jeu si funeste, puisqu’il leur faudrait décider de subir eux-mêmes tous les malheurs de la guerre. » Une évidence de plus en plus malmenée, sinon oubliée à mesure que, de missiles en drones, tirés ou commandés à distance, la guerre semble débarrassée des contraintes liée à la mobilisation de combattants humains. Dès lors, soulignait Grégoire Chamayou dans sa récente Théorie du drone, « la guerre devenant fantôme et téléguidée, les citoyens, n’y risquant plus leur vie, n’auraient, à la limite, plus leur mot à dire ».
Echapper à la contradiction, au débat et à l’argumentation. Les faire taire par un alliage de clichés et de sentiments, d’arguments d’autorité et de paroles d’exclusion. Tel est le fantasme d’une politique devenue apolitique, menée par l’urgence et par l’émotion. D’une politique inapte à penser et à assumer la complexité du monde, ses interdépendances et ses pluralités. D’une politique surtout dont l’activisme inconséquent masque dangereusement sa peur d’une nouveauté qu’elle ne sait maîtriser parce qu’elle ne réussit pas à l’appréhender. Et cela d’autant moins que cette nouveauté se dresse contre ses errements du passé – aveuglement colonial, prétention occidentale, domination économique, soutien aux dictatures, etc. Nous en avions analysé et documenté les risques sous la présidence de Nicolas Sarkozy : des compromissions corruptrices d’avant les révolutions arabes à l’aventurisme militaire en Libye d’après, qui nous aura finalement légué aujourd’hui une guerre au Mali, guerre de police sans solution politique.
Nous y voici, hélas, de nouveau avec ce président François Hollande, chef des armées à la première personne du singulier qui, seul, a cru pouvoir mettre la France en guerre contre l’Etat syrien. Sous l’unique argument que ce dernier était définitivement criminel pour avoir ajouté 1.400 morts dans un bombardement chimique aux 130.000 déjà existants de l’assaut acharné qu’il mène contre son propre peuple, depuis deux ans que celui-ci s’est soulevé contre sa dictature. Avant que le coup d’arrêt du vote des Communes britanniques ne rappelle son auteur à la réalité, cette embardée de va-t-en-guerre solitaire n’avait même pas pris la peine de ménager ses arrières, ni diplomatiques – sans même parler des Nations Unies, l’Europe fut comme effacée du paysage, alors même qu’elle sera de nouveau en jeu dans les urnes l’an prochain –, ni médiatiques – élémentaire après les mensonges de la communauté du renseignement ayant accompagné l’invasion américaine de l’Irak, la précaution de renvoyer aux experts indépendants de l’ONU le constat définitif du crime syrien fut négligée.
Que, sur la scène internationale, l’on semble en venir, selon des apparences que l’on espère durables, à ce par quoi on aurait dû commencer – plan global d’aide à la révolution syrienne, délibérations démocratiques sur les options militaires, respect du verdict des inspecteurs des Nations Unies, tractations diplomatiques auprès de la Russie et de l’Iran, etc. –, ne saurait faire oublier ce qui s’est laissé entrevoir sur notre scène hexagonale. En résumé : un président solitaire, une nation isolée. Comment, en ce début de XXIe siècle, concevoir qu’un homme seul, fût-il élu chef de l’Etat, puisse décider de la guerre sans s’en remettre, par le truchement de leurs représentants, au jugement de ses concitoyens que sa décision va exposer à de nouveaux périls ? Comment, dans notre monde global dont les parties instables sont inséparables d’un tout en devenir, envisager qu’une nation seule, dressée sur ses ergots présidentiels, puisse décider du bien et du mal, des punitions et des récompenses, sans confronter son jugement à celui des autres nations, dans le respect du droit international qui les soude et les oblige ?
Poser ces questions, et donc ces limites, ce n’est pas obliger à l’impuissance. C’est au contraire exiger une action globale, constante et cohérente, qui soit à la hauteur du défi lancé au monde par les peuples qui se sont mis en marche en 2011, de la Tunisie à la Syrie en passant par l’Egypte. Depuis le début des révolutions arabes, saluées par Mediapart comme l’heureux événement d’un retour de l’histoire et dans l’histoire pour une partie de l’humanité qui subissait son destin plutôt qu’elle ne l’inventait, c’est cette réponse que nous réclamons, et la pédagogie politique qui va avec. Au lieu de quoi, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, nous n’aurons eu qu’une réponse guerrière, expéditive et éruptive. Cet activisme militaire s’accompagnant, en France même, d’une stigmatisation de ceux-là que l’on prétend défendre au loin – les musulmans, entendus au sens large d’origine, de culture ou de religion. Le paradoxe n’est qu’apparent tant les deux attitudes, extérieure et intérieure, témoignent de la même incompréhension des réalités concernées – peuples, sociétés, cultures, religions…
Le droit s'impose aussi bien au justicier qu'au criminel
Ce fiasco aoûtien de François Hollande est donc une alarme sérieuse. Il souligne combien notre exception présidentialiste nous fragilise et nous expose. Car il met la France à la merci de l’aventure d’un seul par son refus institutionnel des médiations, discussions et négociations, bref de ces contre-pouvoirs forts et puissants qui font les démocraties vivantes et conscientes. Sous la hautaine grandeur qu’on nous sert comme alibi, la solitude revendiquée d’une nation et de son chef porte, comme la nuée l’orage, un risque augmenté pour les citoyens qui composent l’une et que représente l’autre – qui plus est sans qu’ils en aient été avertis. Risque d’un enchaînement imprévisible de conséquences et d’événements échappant à toute maîtrise et à tout contrôle, à la manière de l’effet papillon des théories du chaos3.
En outre, cet instantané d’un pouvoir élu pour dire « nous » et saisi par la pathologie du « je » présidentiel alourdit le sentiment de déception, déjà fortement nourri en matière économique et sociale, face à l’exercice conformiste du pouvoir par des socialistes que nos votes avaient investi d’un espoir de changement. Parce qu’elle contredit tous les principes – multipolarité, interdépendance, respect de l’ONU, etc. – qui, sous la présidence de Jacques Chirac, avaient épargné à la France les folies de la guerre des mondes de l’administration Bush Junior, cette alerte est en effet porteuse d’une inquiétude supplémentaire sur le cap suivi par cette présidence socialiste dans notre monde incertain et imprévisible. Rétrospectivement, elle laisse entrevoir qu’aux commandes présidentielles dans l’immédiat après-2001, les mêmes socialistes foncièrement atlantistes, déjà peu virulents à l’époque face aux délires néo-conservateurs, auraient pu glisser sur cette pente irresponsable – celle qui a produit Guantanamo et Abou Graïb, réhabilité la torture systématique, cautionné les disparitions, inventé les prisons secrètes, assumé les crimes collatéraux, piétiné le droit international, bref nié l’humanité de l’ennemi proclamé.
Procès d’intention, objectera-t-on, tant le présent ne saurait réécrire le passé. Reste que ce ne sont pas les récentes rodomontades en service commandé des divers porte-paroles socialistes qui nous rassureront. Harlem Désir évoquant « un esprit munichois 3», David Assouline parlant de « lâcheté »3 et Najat Vallaud-Belkacem traitant le dictateur syrien de « fou »3 : ces invectives à destination de ceux qui refusent de marcher au pas sans discuter ni réfléchir rappellent les pires moments de l’hystérie guerrière américaine du début des années 2000 dont le monde paye aujourd’hui le prix. Mais le plus grave, c’est que l’on ne peut plus exclure que ce degré zéro de l’expression et du raisonnement politiques dise la vérité de ce qu’est devenu le Parti socialiste dans ses sphères dirigeantes : « Un parti qui a perdu sa pensée », tranchait récemment ici même Edgar Morin, fondant sa propre inquiétude sur le constat d’un « président Hollande nourri dans le sérail du PS ».
Que les militants socialistes, et il en est parmi nos lecteurs fidèles, veuillent bien entendre cette critique comme un appel à la raison, tant guerre de puissance et gauche de progrès ont toujours fait mauvais ménage. De l’aveuglement nationaliste de 1914-1918, dont Jean Jaurès fut le martyr symbolique avant que cette boucherie enfante la catastrophe européenne, à l’entêtement colonial des années 1950, dont la honte morale disqualifiera durablement la SFIO, la gauche ne peut que se souvenir des gouffres dans lesquels l’ont entraîné des choix à courte vue, sans vision d’ensemble ni réflexion sur leurs conséquences, sans souci du passé ni précaution du futur.
Des socialistes le savent et le disent, notamment ceux qui, loin d’une vision narcissiquement occidentale du monde, en connaissent et en vivent la diversité. On ne saurait trop, de ce point de vue, écouter les pertinentes mises en garde du député Pouria Amirshahi3 qui est, à la fois, issu d’une famille iranienne (il est né en 1972 en Iran qu’il a ensuite quitté à l’âge de quatre ans) et élu pour le PS de la neuvième circonscription des Français de l’étranger qui recouvre l’Afrique du Nord et de l’Ouest et, par conséquent, comprend aussi bien la Tunisie que le Mali. Appelant à « un débat argumenté fondé sur la raison et non sur l’émotion », il soulignait récemment combien ce registre compassionnel masque l’absence cruelle de « stratégie géopolitique », autrement dit d’un « plan crédible de sortie de crise » capable de porter une transition politique en Syrie.
Le régime syrien est une dictature qui opprime son peuple, c’est un fait. L’usage d’armes chimiques contre ce même peuple est un crime, c’en est un autre. Et que ce peuple souffre le martyr pour avoir été trop longtemps abandonné dans son aspiration à choisir librement son destin, c’en est un troisième. Mais ce triple constat valait aussi bien pour l’Irak de Saddam Hussein, dictature aussi criminelle, usant de façon répétée d’armes chimiques alors même qu’elle était soutenue et armée contre l’Iran de la révolution islamique3 par un Occident qui finira par la juger incontrôlable, et donc inutile. Aussi, sauf à rééditer peu ou prou le désastreux épisode irakien qui, loin de les réduire, a accru les déséquilibres de l’Irak comme du monde, aucune réplique militaire venue de nations occidentales s’arrogeant le privilège de la force sur la loi ne détient la réponse efficace, durable et stable, à cette dramatique réalité syrienne.
« Quiconque se propose d’atteindre l’objectif du droit doit procéder selon le droit », énonçait Dante dans son De Monarchia3, écrit entre 1312 et 1313. Sept cent ans plus tard, la recommandation vaut toujours pour notre monarque républicain qui ferait bien de renoncer à sa hautaine solitude guerrière pour rejoindre notre commune humanité, soucieuse d’un monde commun où le droit, international en l’espèce, s’impose aussi bien au justicier qu’au criminel.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
Que Roseau publie sans aucune critique de telles fadaises radical-socialistes montre le niveau des soi-disant "marxiste révolutionnaires"
Comment en effet gober de tels conneries
Comme si le "droit" (leur droit, donc leur volonté) depuis des siècles n'avait eu d'autre fin que servir de prétexte à toutes les agressions et les interventions impérialistes!
Edwy Plenel qui a été chef de la rédaction de "Le Monde" fait des affaires sur un autre média et écrit dans le style typique des commentateurs bourgeois.
Pourquoi faut-il reproduire ses élucubrations sur le "droit"? A quoi cela contribue?
A une époque où s'est perdue toute connaissance et toute référence au marxisme sur la question nationale il faut en plus se taper le copain des copains (les ex-LCR) qui nous abreuvent de leurs imbécilités suffisamment éclectiques pour faire plaisir à tous les petits bourgeois de France et de Navarre.
Demain quand l'agression impérialiste aura écrasé la Syrie et un nouveau gouvernement bourgeois soit mis en place (ou intégriste ou pro-impérialiste malgré les illusions de Copas) ils feront comme avec la Libye: ils oublieront leur complicité avec le crime et crieront plus fort encore contre l'Iran pour finir leur appui au plan stratégique impérialiste.
Comment en effet gober de tels conneries
qui ne disent pas un mot des intérêts de classe et stratégiques de l'impérialisme?Quiconque se propose d’atteindre l’objectif du droit doit procéder selon le droit », énonçait Dante dans son De Monarchia3, écrit entre 1312 et 1313. Sept cent ans plus tard, la recommandation vaut toujours pour notre monarque républicain qui ferait bien de renoncer à sa hautaine solitude guerrière pour rejoindre notre commune humanité, soucieuse d’un monde commun où le droit, international en l’espèce, s’impose aussi bien au justicier qu’au criminel.
Comme si le "droit" (leur droit, donc leur volonté) depuis des siècles n'avait eu d'autre fin que servir de prétexte à toutes les agressions et les interventions impérialistes!
Edwy Plenel qui a été chef de la rédaction de "Le Monde" fait des affaires sur un autre média et écrit dans le style typique des commentateurs bourgeois.
Pourquoi faut-il reproduire ses élucubrations sur le "droit"? A quoi cela contribue?
A une époque où s'est perdue toute connaissance et toute référence au marxisme sur la question nationale il faut en plus se taper le copain des copains (les ex-LCR) qui nous abreuvent de leurs imbécilités suffisamment éclectiques pour faire plaisir à tous les petits bourgeois de France et de Navarre.
Demain quand l'agression impérialiste aura écrasé la Syrie et un nouveau gouvernement bourgeois soit mis en place (ou intégriste ou pro-impérialiste malgré les illusions de Copas) ils feront comme avec la Libye: ils oublieront leur complicité avec le crime et crieront plus fort encore contre l'Iran pour finir leur appui au plan stratégique impérialiste.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Selon Moscou les fusées qui portaient le gaz sarin sont artisanales, donc "rebelles". Tant celles envoyées à Alep comme celles de la banlieue de Damas. De la part de ces barbares cela ne m'étonne pas.
Copas, Roseau, Sylvestre, Duzgun (le censeur) ne protestent pas? Non.
Cela ne m'étonne pas.
Copas, Roseau, Sylvestre, Duzgun (le censeur) ne protestent pas? Non.
Cela ne m'étonne pas.
L'obus chimique utilisé dans la ville syrienne d'Alep le 19 mars n'est pas une munition régulière de l'armée syrienne, mais un engin de fabrication artisanale, a annoncé mercredi le ministère russe des Affaires étrangères se référant aux experts russes.
"L'obus utilisé à Alep n'est pas une munition régulière de l'armée syrienne, mais un engin de fabrication artisanale dont le type et les paramètres ressemblent à deux des roquettes non guidées fabriquées par la brigade Bashayer Al Nasr dans le nord de la Syrie", a indiqué le ministère.
Début juillet, le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU Vitali Tchourkine a annoncé que l'obus utilisé par les rebelles syriens le 19 mars près d'Alep contenait du gaz sarin. Les résultats d'analyse effectuée par les experts de laboratoires russes certifiés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont été transmis au secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon.
Le 26 août dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que l'obus qui a explosé le 21 août dans une banlieue de Damas et renfermant probablement des substances chimiques de combat ressemblait à celui qui avait explosé en mars dernier près d'Alep.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Encore et toujours les attaques personnelles,
à défaut d'argumentation.
Les MR n'ont aucune preuve de la véracité des affirmations de la Russie de Poutine,
pas plus qu'ils n'avaient de preuves sur celles de Staline...
Quand à Plenel, pas besoin de signer tous les paragraphes de son texte
pour savourer le réquisitoire contre Hollande,
et approuver son appel contre les menées de l'impérialisme français
en Lybie, au Mali ou en Syrie.
Que Estirio le mette dans le camp impérialiste, avec les MR en plus,
fait monter le niveau des affabulations, et de la récréation...
à défaut d'argumentation.
Les MR n'ont aucune preuve de la véracité des affirmations de la Russie de Poutine,
pas plus qu'ils n'avaient de preuves sur celles de Staline...
Quand à Plenel, pas besoin de signer tous les paragraphes de son texte
pour savourer le réquisitoire contre Hollande,
et approuver son appel contre les menées de l'impérialisme français
en Lybie, au Mali ou en Syrie.
Que Estirio le mette dans le camp impérialiste, avec les MR en plus,
fait monter le niveau des affabulations, et de la récréation...
Dernière édition par Roseau le Jeu 5 Sep - 0:13, édité 5 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
Et que pense Moscou de l'avion qui a largué le 29 août une bombe contenant un produit ayant des effets analogues au napalm (voir cette video de la BBC) ?Estirio Dogante a écrit:Selon Moscou les fusées qui portaient le gaz sarin sont artisanales, donc "rebelles". Tant celles envoyées à Alep comme celles de la banlieue de Damas. De la part de ces barbares cela ne m'étonne pas.
Un avion artisanal ?
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Syrie
Cela montre que le prétexte de l'impérialisme pour soutenir leur troupes au sol et réussir son plan de mainmisse sur la région n'est que cela, un prétexte. Que l'armée syrienne n'a pas utilisé des armes chimiques.Prado a écrit:Et que pense Moscou de l'avion qui a largué le 29 août une bombe contenant un produit ayant des effets analogues au napalm (voir cette video de la BBC) ?Estirio Dogante a écrit:Selon Moscou les fusées qui portaient le gaz sarin sont artisanales, donc "rebelles". Tant celles envoyées à Alep comme celles de la banlieue de Damas. De la part de ces barbares cela ne m'étonne pas.
Un avion artisanal ?
Et politiquement cela est important parce que cela montre que les impérialistes, désespérés de l'échec de leurs troupes au sol, ainsi que de la "gouvernance" de leurs émirs dans les régions sous leur contrôle, ont décidé de faire semblant de croire même leurs mensonges le plus éhontées pour accomplir leurs plans stratégiques dans la région d'abord et après à l'échelle mondiale.
Mais, je sais, cela ça ne vous intéresse pas. Vous n'avez des yeux que pour un "tyran Assad" surdimensionné (comme les impérialistes) et pour la "rébellion" (surdimensionnée aussi et fondamentaliste, comme les impérialistes et appuyés par sa presse d'ailleurs). Tout le reste, la confrontation US et ses "alliés" le gouvernement GB, le gouvernement Hollande (vu qu'une large parti des gens de ces pays sont contre) et surtout l'état sioniste contre l'Iran, la Chine et la Russie, cela n'existe pas pour vous, vous n'avez rien à y dire, la question nationale et de la paix mondiale, pour vous, c'est du "stalinisme"...
Voila Prado la différence entre deux armes. La nature des choses change selon les circonstances.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Une "réquisitoire" d'un Plenel démocrate bourgeois blanchi sous le harnais de la collaboration avec la presse bourgeoise, écrite pour le bourgeois lambda qui pose à gauche. A la gauche de la gauche institutionnelle bourgeoise.Roseau a écrit:Quand à Plenel, pas besoin de signer tous les paragraphes de son texte
pour savourer le réquisitoire contre Hollande,
et approuver son appel contre les menées de l'impérialisme français
en Lybie, au Mali ou en Syrie.
Mais Roseau vend la mèche.
Donc, aurait-il des "menées de l'impérialisme français contre la Syrie"?
Il ne s'agit donc pas d'une "rébellion populaire" totalement lâchée par tous et qui a du mal manque d'armes? Mais qui compte avec du gaz sarin, des milliers des mercenaires fondamentalistes, et de l'argent et la presse et les armes et l'appui politique de l'impérialisme comme le dénoncent tous sauf les "MR"?.
il n'y aurait pas aussi des "menées" de l'impérialisme US? (après tout il est le "parrain" de l'impérialisme français), Non, Si?
Et de quelle nature?
Et avec quels objectifs?
L'Iran (que vous vous préparez déjà à "condamner") ne serait pas à la suite de l'écrasement de la Syrie?
Tout ce conflit ne s'inscrit pas dans les plans stratégiques de l'impérialisme contre la Chine et la Russie, pour la domination mondiale? Non? Si?
Bien sur, Roseau ne peut pas répondre à ces questions.
Il "ne croit pas" aux informations venant de la Russie. Il croit aux "informations" venant des sources sures, celle auxquelles ils est habitué à entendre. En voila un "MR" qui se confonde avec bien d'autres MRde social-impérialistes
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Tes critiques sont tranchées mais que proposes tu exactement en terme de mots d'ordre concrets et tangibles ?
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Syrie
Quelles "informations" venant de la Russie ? Celles provenant d'un journal libanais que tu as citées, qui affirme que des experts militaires russes sont persuadés que les gaz chimiques ont été tirés par les "rebelles" ? Mais où ce journal a-t-il trouvé ces informations ? Tu ne trouves pas étonnant que, dans la partie de bras de fer actuelle, les officiels russes ne disent pas qu'ils ont des "preuves" sur l'origine des tirs ? Cette "information" provenant d'un journal libanais n'a même pas été reprise sur le site de Thierry Meyssan.Estirio Dogante a écrit:
Bien sur, Roseau ne peut pas répondre à ces questions.
Il "ne croit pas" aux informations venant de la Russie. Il croit aux "informations" venant des sources sures, celle auxquelles ils est habitué à entendre. En voila un "MR" qui se confonde avec bien d'autres MRde social-impérialistes
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Syrie
Dix remarques pour les progressistes qui discutent de la Syrie
http://alencontre.org/moyenorient/syrie/dix-remarques-pour-les-progressistes-qui-discutent-de-la-syrie.html
PS. Dogante continue à traiter de pro impérialistes les militants MR
qui ne cessent, aux quatre coins de la terre, de le combattre...
Ce summum de l'affabulation serait indigne si ce n'était risible
et une bonne récréation.
http://alencontre.org/moyenorient/syrie/dix-remarques-pour-les-progressistes-qui-discutent-de-la-syrie.html
PS. Dogante continue à traiter de pro impérialistes les militants MR
qui ne cessent, aux quatre coins de la terre, de le combattre...
Ce summum de l'affabulation serait indigne si ce n'était risible
et une bonne récréation.
Dernière édition par Roseau le Jeu 5 Sep - 11:55, édité 2 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
La Suède accorde l'asile à tous les demandeurs syriens
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Syrie
Je ne suis pas le porte parole des Russes.Prado a écrit:Quelles "informations" venant de la Russie ? Celles provenant d'un journal libanais que tu as citées, qui affirme que des experts militaires russes sont persuadés que les gaz chimiques ont été tirés par les "rebelles" ? Mais où ce journal a-t-il trouvé ces informations ? Tu ne trouves pas étonnant que, dans la partie de bras de fer actuelle, les officiels russes ne disent pas qu'ils ont des "preuves" sur l'origine des tirs ? Cette "information" provenant d'un journal libanais n'a même pas été reprise sur le site de Thierry Meyssan.Estirio Dogante a écrit:
Bien sur, Roseau ne peut pas répondre à ces questions.
Il "ne croit pas" aux informations venant de la Russie. Il croit aux "informations" venant des sources sures, celle auxquelles ils est habitué à entendre. En voila un "MR" qui se confonde avec bien d'autres MRde social-impérialistes
Tout simplement je montre l'autre coté de l'affaire.
D'ailleurs les Russes ne disent pas savoir ce qui est arrivé le 21 aout, mais le 19 aout à Alep et non à Damas.
Ce jour des fusées chargées des produits chimiques, dûment attestés par les russes et des organismes internationaux, ont été lancées par des intégristes, soutenus et armés par les services de renseignements saoudiens.
Ce type de fusée, du même type que d'autres lancées sur le front d'Alep, artisanales et d'origine intégriste, montre que la probabilité que ce soient les "rebelles" qui soient à l'origine de l'incident du 21 (ou de la provocation, plus ceci que cela surement) est une possibilité réelle.
Je ne sais pas pourquoi il faudrait rester systématiquement tout crédit à une des parties et faire aveuglement confiance à l'autre; surtout quand la logique indique que l'armée syrienne n'avait aucun intérêt de balancer ce type d'armes à ce moment précis.
Tout le monde dis que c'est un prétexte et même des députés réactionnaires dans des nombreux pays n'y croient pas.
Tous calibrent cyniquement les "bénéfices" d'une possible guerre et se déterminent en conséquence (voir les cyniques déclarations des députés UMP par exemple).
Mais Copas, Roseau, et d'autres gobent allègrement de tels bobards. Je sais, ils ont l'estomac solide, ayant déjà digéré tout ce qui ont gobé sur la Libye, mais on n'est pas obligé d'avaler de tels boas constricteur. Moins encore de servir de caution de "extrême-gauche" (ou l'extrême naïveté) aux plans impérialistes.
Parce que tout la question est là.
La question syrienne sans les plans impérialistes pourrait se discuter, mais vu la réelle situation actuelle, il ne nous reste qu'à faire tout notre possible pour que l’impérialisme morde la poussière. Cela passe inévitablement pour le soutient critique, par un Front Uni contre l'impérialisme agresseur. C'est d’ailleurs le sens de l’opposition aux bombardement qui se préparent.
Les âmes délicates s'horrifient devant la possibilité d'un Front anti Impérialiste avec le "boucher Assad" .
Mais que est ce que c'est donc que s'opposer aux prochains bombardements de la Syrie? C'est dans la réalité concrète un Front Uni Anti Impérialiste avec Assad qui marche séparés et frappe ensemble.
Tout la question est posée de cette façon et les réponses théoriques existent, tant chez Lénine comme Trotski.
Évidement ceux auxquels ces réponses ne les conviennent pas, comme tous les opportunistes depuis la nuit du temps, convoqueront "le changement de la situation" qui "n'est pas du tout la même" que "celle évoquée par Lénine et Trotski" .
Cette question, qui traverse toute la gauche est la pierre d'achoppement théorique et pratique qui défini les mouvement politiques qu ise disent du coté des travailleurs des pays capitalistes avancés et des peuples opprimés et/ou semi-coloniaux.
Pour les travailleurs des pays impérialistes agresseurs la question se pose aussi simplement:
"Avons-nous intérêt que notre impérialisme réussisse ses plans d'agression, le démembrement de la Syrie, la future agression de l'Iran?" La réponse est "Non!!" On a tout intérêt que Hollande soit défait et affaibli sur cette question aussi.
Si vous avez d'autre façon de regarder la question, Achile aussi, vous pouvez argumenter, mais évitez les fantasmes, les hallucinations, comme Copas qui prend les intégristes pour des "rebelles" et qui croit que la classe ouvrière syrienne serait du coté des plans d'agression impérialiste etc.
il ne s'est jamais posé la question suivante: si les égyptiens et les tunisiens et d'autres peuples ont réussi en quelques semaines, sans armes, contre l'impérialisme, à mettre dehors des gouvernements aussi réactionnaires que celui d'Assad, comment s'explique, sans un soutient d'une bonne partie de la population, que Assad ait tenu trois ans? Et ne me dits pas qu'il tient parce que les allaouites et les chrétiens le soutiennent (d'ailleurs menacés par la barbarie salafiste) dans un pays à 80% des sunnites. Ca ne colle pas.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
C'est une vraie question. Mais la réponse n'est pas nécessairement que Assad serait appuyé par une majorité de la population regroupant les diverses confessions. En Egypte, le peuple a réussi à mettre dehors... Moubarak, mais pas à renverser le pouvoir de l'armée. Il n'y a eu en définitive qu'un replatrage, favorisé d'ailleurs par l'influence américaine, qui a abouti à ce qu'un Moubarak bis vienne au pouvoir, après une brève parenthèse. Pourquoi un replatrage écartant Assad n'a pas été possible en Syrie... jusqu'à présent. Il peut y avoir diverses explications, à commencer par l'organisation du pouvoir clanique reposant essentiellement sur les Alaouites qui aurait été menacé par ce replatrage.Estirio Dogante
il ne s'est jamais posé la question suivante: si les égyptiens et les tunisiens et d'autres peuples ont réussi en quelques semaines, sans armes, contre l'impérialisme, à mettre dehors des gouvernements aussi réactionnaires que celui d'Assad, comment s'explique, sans un soutient d'une bonne partie de la population, que Assad ait tenu trois ans? Et ne me dits pas que les allaouites et les chrétiens (d'ailleurs menacés par la barbarie salafiste) dans un pays à 80% des sunnites. Ca ne colle pas.
Cela-dit, Assad a probablement une certaine base sociale, dont il est difficile de mesurer l'étendue. Le comportement des rebelles peut même lui avoir gagné, sinon des partisans du moindre mal, la neutralité d'une partie de la population mobilisée au départ contre lui. Les Syriens n'ont sans doute pas envie de se retrouver dans la situation de l'Irak ou de la Libye. Si les peuples occidentaux ont tiré des leçons des mensonges de Colin Powell, les peuples du Moyen Orient ont sans doute tiré les leçons des guerres d'Irak et de Libye, malgré leur haine des dictateurs...
Non, c'est une position de principe qui consiste à refuser à notre l'impérialisme sa prétention à jouer le gendarme du monde et à bombarder au nom d'une prétendue morale démocratique hypocrite, alors que seuls comptent ses intérêts. C'est aussi le refus d'ajouter la guerre à la guerre, dont le peuple syrien ne peut rien attendre, sinon le pire.Mais que est ce que c'est donc que s'opposer aux prochains bombardements de la Syrie? C'est dans la réalité concrète un Front Uni Anti Impérialiste avec Assad qui marche séparés et frappe ensemble.
Un des problèmes, c'est que nombre de gens bien intentionnés et révoltés, sont à la recherche de solutions immédiates à la souffrance du peuple syrien. En désespoir de cause, ils se tournent vers l'impérialisme pour lui demander de lancer des frappes chirurgicales (Rony Brauman MSF) ou de fournir des armes (Achcar) ; ou encore, inversement, comme toi, Estirio Dogante, ou le député vénézuélien parti combattre au service d'Assad, seraient prêts à former des brigades internationales contre l'impérialisme occidental.
Or, dans l'état où se trouve le mouvement ouvrier, en particulier en Syrie, nous ne pouvons que défendre des positions de principe, l'organisation des travailleurs syriens sur des bases de classe, contre Assad comme contre les bandes islamistes financées par le Qatar et l'Arabie Saoudite. Car la vraie solution ne peut venir que des travailleurs et de la population de Syrie. Elle n'est hélas pas à notre portée immédiate, mais il n'y a pas de raccourci.
__
Le problème est un peu comparable à celui de la fameuse "insécurité". Soucieux de se mettre à la portée des gens, de leur proposer des solutions immédiates, certains opportunistes réclament une bonne police, des flics de proximité etc. Car ils ne croient pas à un changement qui permettrait aux populations elles-mêmes d'exercer le pouvoir dans les quartiers et d'éliminer la délinquance. Ils ne veulent pas dire la vérité aux gens :
ça dépend de vous. Dans une société ravagée par la crise, il n'existe pas de solution, ni la répression, ni la prévention.
Eh bien, c'est un peu la même chose en Syrie : il n'existe pas de solution favorable à la population sans son intervention sur des bases de classe, ni la victoire des bandes soutenues par l'impérialisme occidental, ni celle d'Assad. Evidemment, c'est plus difficile de faire comprendre cela que de laisser croire qu'il suffirait de livrer quelques armes anti-aériennes aux prétendus "démocrates" et "révolutionnaires" ou de réaliser un Front Unique avec Assad pour sauver son régime...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Naturellement Verié se trompe.Verié a écrit:Eh bien, c'est un peu la même chose en Syrie : il n'existe pas de solution favorable à la population sans son intervention sur des bases de classe, ni la victoire des bandes soutenues par l'impérialisme occidental, ni celle d'Assad. Évidemment, c'est plus difficile de faire comprendre cela que de laisser croire qu'il suffirait de livrer quelques armes anti-aériennes aux prétendus "démocrates" et "révolutionnaires" ou de réaliser un Front Unique avec Assad pour sauver son régime...
Il se trompe même lourdement. Il devrait lire ce que écrit Trotski sur les conséquences d'une défaite de l'impérialisme.(c'est tout même assez cocasse que je dois rappeler leur maître à ses "suiveurs" qui, chaque fois que la situation se corse partent se réfugier dans un kautskysme Eiffelite)
C'est du tout gagné, il n'y a pas des déchets.
Hollande serait tellement affaibli qu'il ferait de la peine.
L'Hégémonisme US aura reçu un coup important et les dangers d'une guerre régionale imprévisible seraient éloignés qui peut dégénérer en guerre mondiale ou préparer ses conditions. Ne pas lutter contre l’expansionnisme US c'est le véritable esprit Munichois d'aujourd'hui.
Mieux encore, si on prends une position conséquemment anti impérialiste on aidera les communistes syriens dans leur lutte en Syrie.
(Je ne fais que répéter les arguments de Trotski devant le même type d'objections).
La "intervention sur de bases de classe" peut bien se faire de l'extérieur, par la force d'une position correcte anti impérialiste qui ne peut qu'aider les marxistes à l'intérieur de la Syrie. La classe ouvrière n'est pas une classe internationale? Son activité politique conséquente ne porte pas partout? Dire le contraire est nier l'internationalisme prolétarien.
Comment Verié ne voit pas des telles évidences?
Sur la question de l'appui du régime, qui ne peut être qu'un appui forcé par crainte de pire ou par esprit nationaliste, les communistes syriens devraient s'appuyer sur cette conjoncture favorable pour développer leur agitation contre l'impérialisme et pour des réformes possibles à arracher dans la situation interne présente et surtout s'appuyer sur l'appui de ses frères prolétaires du monde entier contre l'agression impérialiste. Il y a là des réelles possibilités si on développe un approche tactique correct.
Mais si les soi disant "MR" (social-impérialistes de fait) se mettent à appuyer les bandes réactionnaires et l'impérialisme qu'autre chose que la haine des peuples peut sortir de cela? Quelle image sortira des "trotskystes" pour les masses de la région?
Et je mets entre parenthèse "trotskystes" parce que celui qui m'a montré la véritable situation est un trotskyste véritable, lui. (Socialist Fight)
Cela est très juste, mais nos naïfs candidats au titre de social-impérialistes ont-ils eux tirés les évidentes leçons de tout cela?Verié a écrit:Si les peuples occidentaux ont tiré des leçons des mensonges de Colin Powell, les peuples du Moyen Orient ont sans doute tiré les leçons des guerres d'Irak et de Libye, malgré leur haine des dictateurs...
La question est:
Quelle politique peut aider les communistes Syriens et Iranniens? Surement pas celle de soutenir la politique impérialiste, mais au contraire la dénonciation des plans impérialistes sur la région?
Il n'y a que la dénonciation et l'opposition à la politique impérialiste, toute la politique qui a commencé depuis le Kosovo et continuait en Libye et qui continuera en Iran et plus, qui peut aider les peuples de la région.
Alors, un échec de la politique impérialiste ne peut que remplir de fierté et d'espoir les cœurs de tous les combattants anti impérialistes.
Mais, les soi-disant "soutiens de la lutte du peuple syrien" en parlent? Non. Et pour cause, tout leur édifice idéologique chancelant tomberait en ruines.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Le menchevique Estirio Dogante devrait lui aussi relire ces fameux passage : il verrait que le Vieux préconise dans un cas d'affrontement international de prendre avant tout les intérets fondamentaux du prolétariat mondial en compte. Et donc en premier lieu ceux du prolétariat syriien. Prolétariat syrien dont Estirio Dogante se fout comme d'une guigne. Mais peu importe, pour un contre révoluttionnaire diplomé, qui cache sous un gauchisme de façade un gout du compromis avec le secteur de la bourgeoisie prétenduement anti impérialiste. Il veut nous faire croire que c'est en écrasant le mouvement populaire et la clase ouvriére de syrie que l'impérialisme serait combattu ? Amusant...Il devrait lire ce que écrit Trotski sur les conséquences d'une défaite de l'impérialisme.
Plus sérieussement, l'avis des révolutionnaires syrien au coeur de la lutte :
L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !
DAHER Joseph
4 septembre 2013
Depuis plus de deux ans, la majorité des observateurs analysent le processus révolutionnaire syrien en termes géopolitiques, par en haut, en ignorant les dynamiques populaires d’en-bas, politiques et socio-économiques. Les menaces (verbales jusqu’à présent) d’interventions occidentales n’ont fait que renforcer cette vision d’une opposition entre deux camps : les Etats occidentaux et les monarchies du Golfe d’un côté, l’Iran, la Russie et le Hezbollah de l’autre.
Nous refusons de choisir entre ces deux camps, nous refusons cette logique du « moindre mal » qui ne mènera qu’à la défaite de la révolution syrienne et de ses objectifs : la démocratie, la justice sociale et le refus du confessionnalisme. Notre soutien va au peuple révolutionnaire en lutte pour sa libération et son émancipation. En effet, seul le peuple en lutte permettra non seulement la chute du régime mais également l’édification d’une société de démocratie, de justice sociale et de laïcité. Une société respectant et garantissant à chacun le droit de pratiquer sa religion et assurant l’égalité de tous et toutes sans discrimination aucune (religieuse, ethnique, de genre, etc…).
Seules les masses développant leur propre potentiel de mobilisation pourront réaliser le changement à travers leur action collective. C’est l’abc de la politique révolutionnaire. Mais cet abc, aujourd’hui, se heurte à un profond scepticisme de la part de nombreux milieux de gauche en Occident. On nous dit que nous prenons nos désirs pour des réalités, qu’il y a, peut-être, eu un début de révolution en Syrie il y a deux ans et demi, mais que les choses ont changé depuis. On nous dit que le djihadisme a pris le dessus dans l’opposition au régime, qu’il ne s’agit plus d’une révolution, mais d’une guerre et qu’il faut bien choisir son camp pour tracer une issue concrète…
Tout le « débat » à gauche est pollué par cette logique « campiste », qui s’accompagne souvent de théories du complot et qui brouille les démarcations fondamentales entre la gauche et la droite – et surtout l’extrême-droite. Quand un-e journaliste témoigne de ce qu’il ou elle a vu sur le terrain dans telle ou telle région sous contrôle des rebelles, et que ce témoignage bat en brèche les explications dominantes sur l’hégémonie djihadiste, il est nié. Parfois même certains insinuent que des récits de ce genre font partie des « médiamensonges », qu’ils visent à rendre l’opposition présentable pour justifier l’intervention impérialiste et qu’on ne peut donc pas y accorder le moindre crédit.
Nous avons demandé à Joseph Daher, militant révolutionnaire syrien résidant actuellement en Suisse, de faire le point concrètement sur l’état des mouvements populaires dans son pays, en particulier sur l’auto-organisation des masses dans les régions libérées, la lutte contre le confessionnalisme et contre les islamistes. La conclusion qui en ressort est claire : oui, la révolution est toujours à l’œuvre en Syrie, et elle a besoin de notre solidarité.
LCR-Web
L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !
Le mouvement populaire syrien s’est opposé depuis le début aux tentatives de divisions confessionnelles lancées par le régime d’abord, puis par des groupes islamistes réactionnaires ensuite.
Comités populaires, élections, administrations civiles
Dès le début de la révolution, les principales formes d’organisation ont été des comités populaires au niveau des villages, quartiers, villes et régions. Ces comités populaires étaient le véritable fer de lance du mouvement mobilisant le peuple pour les manifestations. Par la suite, dans les régions libérées du joug du régime ils ont développé des formes d’autogestion basées sur l’organisation des masses. Des conseils populaires élus ont vu le jour pour gérer ces régions libérées, prouvant par là que c’est le régime qui provoque l’anarchie, et non le peuple.
Dans certaines régions libérées des forces armées du régime, des administrations civiles ont aussi été mises en place pour pallier l’absence de l’État et prendre en charge ses prérogatives dans de nombreux domaines, tels que les écoles, les hôpitaux, les routes, les services d’eau, d’électricité et de communications. Ces administrations civiles sont nommées à travers des élections et (ou par ?) consensus populaires et ont pour tâches principales la fourniture des services de la fonction publique, la sécurité et la paix civile.
Des élections locales libres dans les zones « libérées » ont eu lieu pour la première fois depuis 40 ans dans certaines régions, quartiers et villages. C’est le cas par exemple dans la ville de Deir Ezzor, fin février 2013, dans laquelle un votant Ahmad Mohammad déclarait que « nous voulons un Etat démocratique, pas un Etat islamique, nous voulons un Etat laïc géré par des civils et pas des mollahs ».
Ces conseils locaux reflètent le sens de la responsabilité et la capacité des citoyens à prendre des initiatives pour gérer leurs affaires en s’appuyant sur leurs cadres, expériences et énergies propres. Ils existent sous diverses formes, tant dans les zones encore sous domination du régime que dans celles qui s’en sont émancipées.
Un autre exemple concret de cette dynamique d’auto-organisation est la réunion de fondation de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire en Syrie, qui a eu lieu début juin à Alep. La réunion a rassemblé un large éventail de militant-es et de comités de coordination qui ont joué un rôle important sur le terrain depuis le déclenchement de la révolution en Syrie et qui venaient des différentes régions du pays et représentaient de larges secteurs de la société syrienne. La conférence a été présentée comme une étape clé pour représenter la jeunesse révolutionnaire de toutes les communautés.
Cela ne signifie qu’il n’y pas de limites parfois à ces conseils populaires, comme le manque de représentations des femmes, ou de certaines minorités. Il ne s’agit pas d’embellir la réalité mais de rétablir la vérité.
L’exemple de Raqqa
Un exemple très marquant de l’auto-organisation des masses est la ville de Raqqa, seule capitale de province libérée des forces du régime (depuis mars 2013). Encore soumise aux bombardements du régime, Raqqa est complètement autonome et c’est la population locale qui gère tous les services à la collectivité. Un autre élément aussi important dans la dynamique populaire de la révolution est l’explosion de journaux indépendants produits par des organisations populaires. Le nombre de journaux est en effet passé de 3 avant la révolution, qui étaient dans les mains du régime, à plus d’une soixantaine rédigés par des groupes populaires.
A Raqqa, les organisations populaires sont le plus souvent menées par des jeunes. Elles se sont multipliées, au point que plus de 42 mouvements sociaux étaient officiellement enregistrés à la fin du mois de mai. Les comités populaires ont organisé diverses campagnes. Un exemple est la campagne « le drapeau révolutionnaire syrien me représente » : elle consiste à peindre le drapeau révolutionnaire dans les quartiers et les rues de la ville, pour s’opposer à la campagne des islamistes qui voulaient imposer le drapeau islamique noir. Sur le plan culturel, une pièce de théâtre se moquant du régime Assad a été jouée au centre la ville et, au début du mois de juin, les organisations populaires ont organisé une exposition d’art et d’artisanat local. Des centres ont été mis en place pour occuper les jeunes et traiter les troubles psychologiques causés par les conséquences de la guerre. Les examens du baccalauréat syrien de fin d’année, en juin et juillet, ont été entièrement pris en charge par des volontaires.
Ce genre d’expériences d’auto-organisation se retrouve dans de nombreuses régions libérées. Il est à noter que les femmes jouent un grand rôle dans ces mouvements et dans les manifestations en général. Par exemple le 18 juin 2013 dans la ville de Raqqa, une manifestation massive, menée par des femmes, a eu lieu devant le siège de Jabhat al-Nusra, groupe islamiste, dans laquelle les manifestant-es appellaient à la libération des prisonniers qui ont été incarcérés . Les manifestants ont scandé des slogans contre Jabhat al-Nusra, et ont dénoncé leurs actions. Les manifestant-es n’ont pas hésité à scander le premier slogan utilisé à Damas en février 2011 : « Le peuple syrien refuse d’être humilié ». Le groupe " Haquna » ( qui signifie « notre droit »), où de nombreuses femmes sont présentes, ont également organisé de nombreux rassemblements contre les groupes islamistes dans Raqqa, scandant notamment « Raqqa est libre, dehors avec Jabhat al-Nusra ».
Dans la ville de Deiz Zor au mois de juin, une campagne avaiet été lancé par les militants locaux visant à encourager les citoyen-nes à participer aux processus de surveillance et de documentation des pratiques des conseils populaires locaux, y compris en les associant à faire valoir leurs droits et de promouvoir la culture des droits humains dans la société. Un accent particulier a été mis au cours de cette campagne sur l’idée du droit et de la justice pour tous et toutes.
Contre les islamistes
Ce sont ces mêmes organisations populaires qui se sont le plus souvent opposées aux groupes islamistes armés. Ceux-ci veulent prendre par la force le contrôle des zones libérées alors qu’ils n’ont pas de racines dans le mouvement populaire, et qu’ils ne sont pas issus de la révolution.
La ville de Raqqa a par exemple vu une résistance continue et inébranlable contre les groupes islamistes. Depuis que la ville a été libérée des troupes de régime, en mars 2013, de nombreuses manifestations ont été organisées contre l’idéologie et les pratiques autoritaires des groupes islamistes. Il y a eu des rassemblements de solidarité avec des militants kidnappés pour exiger leur liberté des geôles des islamistes. Cette manifestation a permis la libération de certains militants, mais de nombreux autres restent emprisonnés jusqu’à aujourd’hui comme le célèbre Père Paolo et d’autres tel que le fils de l’intelectuel militant Yassin Hajj Saleh, Firas.
Des manifestations similaires des masses populaires contestant les pratiques autoritaires et réactionnaires des islamistes ont eu lieu à Alep, à Mayādīn, Al-Quseir et d’autres villes comme Kafranbel. Ces combats se poursuivent aujourd’hui.
Dans le quartier de Bustan Qasr, à Alep, la population locale a manifesté à de nombreuses reprises pour dénoncer les actions du Conseil de la Charia d’Alep, qui regroupe plusieurs groupes islamistes. Le 23 août par exemple, les manifestants de Bustan Qasr, tout en condamnant le massacre à l’arme chimique commis par le régime contre la population de la Ghouta orientale, réclamaient également la libération du célèbre activiste Abu Maryam, une fois de plus emprisonné par le Conseil de la Charia d’Alep. Auparavant dans ce même quartier à la fin juin 2013, les manifestants avaient scandé « Va te faire foutre (Toz) le Conseil islamique », en raison des politiques répressives et autoritaires répétitives de ce dernier. Une explosion populaire s’était également exprimé lors de l’assassinat par des jihadistes étrangers appartenant au groupe de l’Etat islamique du Levant et d’Irak d’un jeune garçon de 14 ans, pour soi-disant blasphème alors qu’il avait fait une blague faisant référence au prophète Mohammad. Une manifestation a été organisée par le comité populaire de Bustan Qasr contre le Conseil islamique et les groupes islamistes, scandant : « Quelle honte, quelle honte, les révolutionnaires shabbiha sont devenus », ou bien ils faisaient références au Conseil Islamique en citant les services de sécurité du régime Assad, un allusion claire à leur pratique autoritaire.
Il y a des manifestations hebdomadaires le vendredi. Lors de celles du vendredi 2 août 2013, les comités de coordination locales (CCL), qui jouent un rôle important d’information de la révolution mais également d’aide, d’approvisionnement et de services aux populations et aux réfugiés, ont déclaré ceci dans leur communiqué : « dans un message unifié de la révolution au monde entier, nous confirmons que les enlèvements de militant-es et d’acteurs essentiels de la révolution, outre qu’ils servent l’intérêt de la tyrannie, nuisent à la liberté et à la dignité de la révolution ». Ce message s’adressait directement à ces groupes islamistes réactionnaires. Dans le même esprit, le 28 juillet 2013, les CCL écrivaient un communiqué avec pour titre : « La tyrannie est une, qu’elle s’exerce au nom de la religion ou au nom de la laïcité », renvoyant dos à dos les islamistes et le régime.
Arabes et Kurdes unis
Dans le nord-est de la Syrie, habitée en majorité par la population kurde, les combats récents entre islamistes et milices kurdes du PYD (lié au PKK) ont été l’occasion d’initiatives populaires des militants et de la population locale. Ces initiatives populaires visaient à démontrer la fraternité des Kurdes et des Arabes dans cette région et à réaffirmer que la révolution populaire syrienne est pour tous et toutes, et qu’elle exclut le racisme et le sectarisme. Au moment de ces combats, dans la province de Raqqa, la ville de Tall Abyad a d’ailleurs vu la formation du bataillon « Chirko Ayoubi », qui a rejoint la brigade du Front Kurde le 22 juillet 2013. Ce bataillon regroupe désormais des Arabes et Kurdes ensemble. Ils ont publié une déclaration commune dénonçant les exactions commises par les groupes islamistes et les tentatives de divisions du peuple syrien sur des bases ethniques et communautaires
Dans la ville d’Alep, dans le quartier d’Achrafieh - habité principalement par des Kurdes - une manifestation a été organisée le 1er aout 2013 rassemblant plusieurs centaines de personnes en faveur de la fraternité entre Arabes et Kurdes, pour condamner des actes commis par des groupes extrémistes islamistes contre la population kurde.
Dans la ville de Tell Abyad, qui a été soumise à d’intenses combats, les militants ont tenté de lancer plusieurs initiatives visant à mettre fin au conflit militaire entre les deux groupes, à arrêter (l’expulsion ?) le départ de force des civils, à mettre en place un comité populaire pour gouverner et gérer la ville sur une base quotidienne, et à promouvoir des initiatives et des actions conjointes entre les populations arabes et kurdes, afin de parvenir à un consensus par des moyens pacifiques. Les efforts continuent aujourd’hui malgré la continuité des combats entres islamistes et milices kurdes.
Dans la ville de Amouda, une trentaine de militants se sont réunis le 5 août 2013 avec des drapeaux kurdes et des drapeaux révolutionnaires syriens derrière une pancarte disant « Je t’aime Homs », pour montrer leur solidarité avec cette ville assiégée par l’armée du régime.
Dernièrement encore, dans la ville de Qamichli, où vivent des populations arabes (musulmanes et chrétiennes), kurdes et assyriennes, des militants locaux ont lancé de nombreux projets pour garantir la coexistence et la gestion de certains quartiers par des comités conjoints. Dans cette même ville, la branche de l’Union des étudiants libres kurdes a lancé une petite campagne Internet appelant à la liberté, la paix et la fraternité, la tolérance et l’égalité pour l’avenir de la Syrie.
Dans sa très grande majorité, le mouvement populaire syrien n’a cessé de répéter son refus du confessionnalisme, malgré les tentatives du régime et des groupes islamistes pour allumer ce feu dangereux. Les slogans des manifestant-es tels que « Nous sommes tous des Syriens, nous sommes unis » et « Non au confessionnalisme » sont répétés en permanence jusqu’à aujourd’hui.
Il convient de comprendre le rôle crucial joué par les comités populaires et les organisations dans la poursuite du processus révolutionnaire, car ce sont les acteurs essentiels qui permettent au mouvement populaire de résister. Il ne s’agit pas de diminuer le rôle joué par la résistance armée, mais cette dernière dépend du mouvement populaire pour continuer le combat. Sans celui-ci, nous n’aurions aucune chance.
« Plutôt la mort que l’humiliation »
Une manifestation très claire de la dynamique populaire de la révolution est l’explosion de journaux produits par des organisations populaires. Le nombre de journaux est en effet passé de trois avant la révolution – tous trois étaient des journaux du régime – à plus d’une soixantaine rédigés par des groupes populaires.
En conclusion, la révolution syrienne est toujours là, elle continue et ne s’arrêtera pas. Malgré la guerre sans merci du régime contre le mouvement populaire et ses massacres répétés contre la population civile. Et malgré les menaces internes des groupes islamistes réactionnaires. Quoique minoritaires, ces groupes sont dangereux, ils sont également des ennemis de la révolution par leur opposition aux objectifs du soulèvement pour la démocratie et la justice sociale, leur idéologie confessionnelle et leurs pratiques autoritaires.
Comme les manifestant-es continuent à le chanter lors des multiples protestations : « le peuple syrien ne sera pas humilié » et « la mort plutôt que l’humiliation ». Le mouvement populaire continuera son combat jusqu’à la victoire des objectifs de la révolution.
Vive les révolutions populaires !
Pouvoir et richesse pour le peuple !
Joseph Daher
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Hollande devrait penser à sa carrière...
Selon un sondage CSA diffusé mardi,
74 % des Français souhaitent un vote à l'Assemblée
avant toute intervention française militaire en Syrie.
42 % des sondés souhaitent "tout à fait" ce vote, 32 % "plutôt".
Aux Etats-Unis, les sondages montrent une forte opposition:
selon une étude du Pew Research Center près d'une personne interrogée sur deux (48 %)
ne veut pas de frappes aériennes menées par l'armée américaine.
Des études d'opinion publiées la semaine dernière montraient déjà
que près de deux tiers des Français (64 %)
étaient opposés à la participation de la France à une intervention.
PS. Dogante vient de récidiver
74 % des Français souhaitent un vote à l'Assemblée
avant toute intervention française militaire en Syrie.
42 % des sondés souhaitent "tout à fait" ce vote, 32 % "plutôt".
Aux Etats-Unis, les sondages montrent une forte opposition:
selon une étude du Pew Research Center près d'une personne interrogée sur deux (48 %)
ne veut pas de frappes aériennes menées par l'armée américaine.
Des études d'opinion publiées la semaine dernière montraient déjà
que près de deux tiers des Français (64 %)
étaient opposés à la participation de la France à une intervention.
PS. Dogante vient de récidiver
Estirio Dogante a écrit:Un peu de tenue. L'absence d'argument ne justifie pas les pires affabulations,,Prado a écrit: Mais Copas, Roseau, et d'autres...ayant déjà digéré tout ce qui ont gobé sur la Libye ... servir de caution de "extrême-gauche" (ou l'extrême naïveté) aux plans impérialistes.
même si elles sont comiques.
Je l'ai déjà mis au défi de prouver ses affabulations.
Evidemment il en est incapable et continue avec ses méthodes indignes d'un site MR.
Dernière édition par Roseau le Jeu 5 Sep - 15:09, édité 5 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
Cet auteur - qui vit en Suisse - a déjà été cité, ainsi qu'un texte signé de lui équivalent.L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !
DAHER Joseph
Il accuse les médias de monter les islamistes en exergue et de zapper les formes d'organisation démocratique. Seuls quelques e-journalistes (Lesquels ? Lui ?) évoqueraient des exemples d'organisation démocratique qui seraient ignorés. C'est assez difficile à croire. S'il existait des zones libérées fonctionnant de façon un tant soi peu démocratique, les journalistes se précipiteraient et les reportages se multiplieraient, même sur une seule zone de faibles dimensions. Souvenons nous de Benghazi en Libye, quand la TV nous vantait la formidable organisation démocratique avec participation de "femmes modernes" etc.
Qu'il y ait des gens et des militants qui résistent aux groupes islamistes ou aux autres bandes armées pas nécessairement islamistes, c'est une chose. Que la démocratie règne dans les zones qui échappent à l'armée d'Assad en est une autre. Cet auteur se contredit d'ailleurs un peu à propos de la ville de Raqqa. Pourquoi des femmes auraient-elles manifesté pour demander la libération de détenus aux islamistes si ces derniers n'exerçaient pas le pouvoir dans cette ville, ou une grande partie du pouvoir ? Arrêter les gens et les mettre en prison, c'est tout de même une des preuves du pouvoir réel...
Pourquoi aucune des structures démocratiques mises en place selon lui ne chercherait à envoyer des représentants à l'étranger ou au moins à communiquer ? Les citations d'individus et de poignée de militants ne représentent pas grand chose.
D'une façon générale, nous avons beaucoup de mal à disposer d'informations fiables sur la Syrie, mais l'article de Joseph Daher me laisse perplexe...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
La marginalisation des "mouvements populaires" est d'ailleurs souligné dans la présentation d'une interview de Daher dans Avanti
http://www.avanti4.be/analyses/article/l-imperialisme-le-sectarisme-et-la-revolution
http://www.avanti4.be/analyses/article/l-imperialisme-le-sectarisme-et-la-revolution
Et, dans son interview, Daher confirme implicitement cette marginalisation.Cette mobilisation anti-guerre doit au contraire s’accompagner d’une solidarité internationaliste en faveur des organisations révolutionnaires et des mouvements populaires syriens qui, aussi marginalisés qu’ils soient aujourd’hui, luttent à la fois contre un régime dictatorial et contre la montée en force des groupes salafistes réactionnaires au sein de l’opposition. Cette solidarité ne doit pas non plus oublier le peuple kurde de Syrie qui combat contre ces mêmes forces pour son juste droit à l’autodétermination.
Sur le plan des principes, il est clair que notre soutien doit aller aux progressistes syriens. Daher convient que l'ASL et le CNS n'en font pas davantage partie que les islamistes dont ils assurent la couverture... Alors, on peut craindre qu'il ne reste en définitive pas grand chose. Mais, si ces groupes progressistes survivent, même très marginalisés, il conviendrait aussi de connaître leur politique réelle.Il y a eu des rapports qui indiquent que des groupes islamistes armés attaquent d’autres groupes de l’opposition. Quel est l’impact de ces faits sur l’opposition et comment ont réagi les forces révolutionnaires ?
Les masses révolutionnaires syriennes sont de plus en plus opposées aux politiques autoritaires et réactionnaires de ces groupes. Dans la ville de Raqqa, qui a été libéré des forces du régime depuis mars 2013, de nombreuses manifestations populaires ont eu lieu contre les mesures autoritaires de « Jabhat al Nusra » et de l’ISIS. Des manifestations similaires ont eu lieu pour contester l’attitude de ces groupes à Alep et dans d’autres villes.
Il faut savoir aussi que « Jabhat al Nusra » n’a pas eu de scrupules à conclure des accords avec le régime d’Assad. Par exemple, le régime leur paie 150 millions de livres syriennes (soit 2,4 millions de dollars) par mois pour s’assurer que le pétrole est pompé dans les deux principaux pipe-lines de Banias et Latakié. « Jabhat al Nusra » est aussi mêlé à d’autres affaires.
Au lieu de défendre les principes de la révolution et de faire tout son possible pour développer les composantes démocratiques de l’ASL, le Conseil National Syrien (CNS) a laissé ces groupes - qui font partie de la contre-révolution depuis leur création - se développer sans les condamner et en leur offrant même une couverture.
Ces groupes veulent, tout comme le régime, diviser le peuple syrien en entités confessionnelles et ethniques. Or, la révolution syrienne veut précisément rompre la division sectaire et ethnique.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Leur politique?Verié a écrit:Alors, on peut craindre qu'il ne reste en définitive pas grand chose. Mais, si ces groupes progressistes survivent, même très marginalisés, il conviendrait aussi de connaître leur politique réelle.
"Vite les américains et les français, bombardez, intervenez, mettez nous au pouvoir!
Qu'attendez-vous?"
Voila leur politique. Comme le CNT de Libye.
Ils joueront après les marionnettes des impérialistes...si les intégristes leur permettent.
Franchement, les Copas, Roseau, Menvussa et co. s’amusent à publier des textes des organisations fantômes sans aucune présence sur le terrain afin d'entretenir leur édifice "idéologique" branlant. Mais ils ne trompent qu'eux mêmes.
Non. Sur le plan des principes notre appui doit aller aux communistes syriens, à la classe ouvrière syrienne , cela existe, et pour cela nous devons nous opposer à l'agression impérialiste ouverte ou masquée.Verié a écrit:Sur le plan des principes, il est clair que notre soutien doit aller aux progressistes syriens.
C'est l'ABC Verié.
Je sais, tous l'oublient et bientôt ce ne sera qu'un lointain souvenir, mais tout de même.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
D'accord, mais la définition de "communiste syrien" risque d'être aujourd'hui aussi floue que celle de "progressistes syriens". Une partie de ce qui reste du PC syrien est tout simplement la caution de gauche du régime Assad. Et il faut rappeler que le PC syrien fut un des plus grands PC du Moyen Orient et que sa politique de soutien à divers régimes militaires nationalistes a conduit au désastre. Les raisons de ce ralliement à ces régimes, en Syrie, comme en Egypte ou en Algérie, sont à peu près les mêmes que celles que tu invoques actuellement pour proposer un front uni avec le dictateur. En fait, cette politique était alors dictée par les intérêts de l'URSS dont ces dictatures étaient les alliées. Cette politique a coûté cher au mouvement ouvrier de ces pays : des milliers de militants ont été massacrés, des milliers emprisonnés et torturés, et la quasi disparition du mouvement communiste dans cette région.Estirio Dogante
Sur le plan des principes notre appui doit aller aux communistes syriens, à la classe ouvrière syrienne
Donc le soutien aux "communistes syriens", ça devrait être aujourd'hui le soutien à des militants et organisations authentiquement communistes internationalistes...
__
Cela-dit, on peut soutenir de façon critique des forces "démocratiques et populaires" qui ne sont pas communistes pur jus, comme on l'a fait en Egypte et en Tunisie. J'imagine que tu seras d'accord...
Non, c'est faux : diverses organisations et militants combattant Assad se sont fermement opposés à des frappes américaines. Cela-dit, reste à savoir lesquels sont représentatifs et lesquels n'ont qu'une existence virtuelle...Leur politique?
"Vite les américains et les français, bombardez, intervenez, mettez nous au pouvoir!
Qu'attendez-vous?"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Flamby en rase campagne...
Hollande est lâché par les pays de l'UE à l'ouverture du G20.
«La solution doit être politique»,
et s'inscrire dans le cadre de l'ONU,
a martelé le représentant de l'UE à Saint-Pétersbourg,
appuyé par José Manuel Barroso, le président de la Commission.
Hollande plus isolé que jamais,
avec Barack Obama comme seul allié de poids au sommet...
En pleine campagne électorale,
Angela Merkel est plus hostile que jamais à toute intervention,
sachant que 70% des Allemands y sont hostiles.
«La solution doit être politique»,
et s'inscrire dans le cadre de l'ONU,
a martelé le représentant de l'UE à Saint-Pétersbourg,
appuyé par José Manuel Barroso, le président de la Commission.
Hollande plus isolé que jamais,
avec Barack Obama comme seul allié de poids au sommet...
En pleine campagne électorale,
Angela Merkel est plus hostile que jamais à toute intervention,
sachant que 70% des Allemands y sont hostiles.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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