Syrie
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Syrie
Ah bon ? Et où es-tu allé cherché cela ? Ce n'est pas parce que beaucoup de gens tournent le dos aux groupes armés qu'ils soutiennent pour autant le régime.Estirio Dogante a écrit:
Les gens et c'est compréhensible ont préféré le régime aux barbares qui arrivent de partout.
Tout le montre le dernier post de Prado aussi.
A al-Raqaa, d'où les forces liées au régime ont été chassées, des gens ont manifesté pour le départ des jihadistes de la ville, d'autres pour le départ du groupe affilié à l'ASL, d'autre encore (ou les mêmes) pour le départ de tous les groupes armés. Mais personne, à ce que je sache, pour le retour de l'armée du régime.
Les "barbares qui arrivent de partout" ? Attention aux clichés et à la propagande du régime syrien ! L'article que j'ai cité et d'autres articles indiquent plutôt que les jihadistes sont parfois bien considérés parce qu'ils ne se livrent pas au pillage (mais peut-être n'a-t-on pas demandé aux femmes ce qu'elles en pensent...). Le commandant qui s'est fait filmer en train de manger les entrailles d'un soldat de l'armée d'al-Assad n'est pas un jihadiste.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Syrie
Le monsieur aurait il oublié que des processus révolutionnaires sont en cours, dans l'ensemble des pays arabes (avec quelques résultats en Tunisie, en Egypte, etc) ? Bien évidemment, cela ne rentre pas dans ses "calculs" stratégiques. C'est bien dommageDe l'une: Quel révolutionnaires arabes?
De deux: Pourquoi les auraiz-je oublié?
De trois: Quelle est la situation réelle concrète en Syrie?
Les post de Prado, très instructifs (mais on s'en doutait) sont limpides.
De quatre: Les a t-il "oublié" déjà Menvussa?
La situation est que la syrie n'était certainement pas le pays ou le mouvement ouvrier révolutionnaire se porte le mieux. D'ailleurs, il se porte trés mal un peu partout : dans les pays arabes, mais aussi en amérique latine, aux usa, en europe ou en asie (a moins que le monsieur soit capable de me montrer les bolcheviks du XXI siécle, mais ma vue doit etre basse, car je n'en vois pas pour le momment... Et il se portait d'autant plus mal que le clan assad était d'une proverbiale paranoia anti ouvriére : tout ce qui pouvait organiser la classe ouviére était aussitot éradiqué. Il n'empéche que des émeutes massives ont secouée le peuple syrien, qui pouvait penser que l'époque était favorable à la mise à la retraite de dictateurs sanglants. Des manifestations massives ont eu lieu, elles ont fini dans le sang.
Et sinon, j'aurais oublié quoi ? Les posts de Prado ?
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Syrie
Rappel des faits et ce qui c'est passé de 2011 à 2012, avant qu'il soit devenu impensable d'organiser de grandes manifs sans péril de mort global (l'armée étant passée de tirs au fusil, puis au FM, puis à la mitrailleuse puis avec des blindés ) :gérard menvussa a écrit:.../...
Il n'empéche que des émeutes massives ont secouée le peuple syrien, qui pouvait penser que l'époque était favorable à la mise à la retraite de dictateurs sanglants. Des manifestations massives ont eu lieu, elles ont fini dans le sang.
Et sinon, j'aurais oublié quoi ? Les posts de Prado ?
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Le monsieur aurait du écrire alors "les processus" et non pas "la révolution". Et de quelle nature de classe étaient ces processus.Mr. Menvussa a écrit:Le monsieur aurait il oublié que des processus révolutionnaires sont en cours, dans l'ensemble des pays arabes (avec quelques résultats en Tunisie, en Egypte, etc) ?
A cette aune là, partout il y a des processus...et des sophistes.
Le monsieur efface avec le coude ce qui vient d'écrire avec son clavier.Mr. Menvussa a écrit: D'ailleurs, il se porte trais mal un peu partout : dans les pays arabes, mais aussi en Amérique latine, aux usa, en Europe ou en Asie (a moins que le monsieur soit capable de me montrer les bolcheviks du XXI siècle, mais ma vue doit être basse, car je n'en vois pas pour le moment
Il y aurait des "révolutions" avec une "classe ouvrière très mal en pointe",bref, il ne se passe rien d'important pour les "MR"...
En fait, je pense que les révolutions arabes en Égypte et en Tunisie ont reçu un sérieux revers avec la montée tant des partis confessionnels comme de l'armée.
Si cela est un processus, il me semble plutôt un processus réactionnaire.
Bien sur, les partis communistes, s'il y en a, et c'est possible, en Tunisie il y a une tradition marxiste-léniniste, auraient pu se renforcer profitant du mouvement des masses contre certains figures de dictateur, mais il se trouvent, il me semble encore assez loin de l'objectif.
Mais peut-être monsieur malgré sa évidente "vue basse" (que l'on a remarqué à maintes reprises), a une autre "vision" ?.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Bonne remise à l'heure des pendules.gérard menvussa a écrit:
.../...
Le monsieur aurait il oublié que des processus révolutionnaires sont en cours, dans l'ensemble des pays arabes (avec quelques résultats en Tunisie, en Egypte, etc) ? Bien évidemment, cela ne rentre pas dans ses "calculs" stratégiques. C'est bien dommage
La situation est que la syrie n'était certainement pas le pays ou le mouvement ouvrier révolutionnaire se porte le mieux.
D'ailleurs, il se porte trés mal un peu partout : dans les pays arabes, mais aussi en amérique latine, aux usa, en europe ou en asie (a moins que le monsieur soit capable de me montrer les bolcheviks du XXI siécle, mais ma vue doit etre basse, car je n'en vois pas pour le momment... Et il se portait d'autant plus mal que le clan assad était d'une proverbiale paranoia anti ouvriére : tout ce qui pouvait organiser la classe ouviére était aussitot éradiqué. Il n'empéche que des émeutes massives ont secouée le peuple syrien, qui pouvait penser que l'époque était favorable à la mise à la retraite de dictateurs sanglants. Des manifestations massives ont eu lieu, elles ont fini dans le sang.
.../...
Sur l'état du mouvement ouvrier je dirai que dans le monde ce n'est pas tant l'état du mouvement ouvrier qui se lance à l'assaut un peu partout, mais l'état des organisations et de la conscience ouvrière dans une série de pays du monde. Ce qui est légèrement différent et permet d'observer les tâches d'une façon distincte.
Car le mouvement ouvrier se lance effectivement un peu partout à l'assaut . C'est dans l'état des organisations ouvrières qu'il y a de fortes différences. Mais pas partout. Les organisations ouvrières se portent mal en Chine mais le mouvement ouvrier fait des dizaines de milliers de grèves (en auto-organisation). Si cela se coordonne l'explosion risque d'être considérable (notre ami des fachos et des dictateurs criera au complot impérialiste). Par contre en Indonésie les organisations ouvrières sont en forte progression, comme dans une série de pays du monde qui avaient auparavant de petites classes ouvrières qui ont grossi à grande vitesse. Je ne vais pas me livrer à une liste fastidieuse (mais on peut parler de l'Afrique, et d'états d'Asie, etc)... Progressions organisationnelles (mais il manque le ferment communiste).
Mais ce qui est caractéristique de la quasi-totalité des états où les peuples se soulèvent c'est la composition de classe de ces soulèvements. Et cela est nouveau et dû aux modifications des compositions en termes de classe de toutes ces sociétés. La petite bourgeoisie s'est écroulée, la bourgeoisie vit dans l'ombre des réseaux affairistes et est liée politiquement aux régimes dictatoriaux (elle se retrouve dans la situation de la bourgeoisie russe en 1917 vis à vis du tsarisme : corruption, affairisme et incapacité de construire une alternative solide bourgeoise ... on remplace le dictateur par le tsar), la paysannerie a régressé à un rythme très rapide. Le prolétariat urbain, formé, éduqué, informé, communicant, etc, est devenu la classe écrasante et dominante de ces sociétés et des soulèvements populaires . Avec souvent dans cette classe un prolétariat industriel important .
Par exemple le prolétariat industriel de Syrie est proportionnellement plus important que le prolétariat industriel français.
Je renvoie aux stats que j'ai passé (voir les tableaux sur la main d'oeuvre, l'urbanisation, etc) et que tout le monde devrait avoir une connaissance globale pour comprendre comment le monde, du point de vue de notre classe, a évolué en 40 ans : https://forummarxiste.forum-actif.net/t2994-un-nouveau-cycle-de-luttes-dans-le-monde#72112 .
Cette situation place le prolétariat urbain en première ligne comme classe centrale des soulèvements dans le monde dit arabo-musulman, sauf pour le Yemen.
Ce sont donc des soulèvements prolétariens à défaut d'être "prolétaristes", mais qui par leur massivité ont toujours une forte revendication sociale, couplée logiquement d'ailleurs au côté rapace et voleur des régimes et au fait que la bourgeoisie est complétement lovée autour des sommets des appareils d'état et ne dispose pas de courants opposants qui arrivent à peser.
C'est pour cela que le parle des prolétariats et que je parle de soulèvements prolétariens, qui sont en général autour de la "justice sociale et pour la démocratie" aussi flous que ces aspirations soient. Les frères musulmans en Egypte, en s'alignant sur la bourgeoisie libérale et les mœurs liberticides de l'ancien régime, en étant violemment anti-sociaux, ont été usés en 1 an même pas.
Chaque phase suffit sa peine et n'ouvre aucune automaticité sur l'avenir.
La place des révolutionnaires dans ces processus :
Elle est dans ces soulèvements prolétariens et bataille sur plusieurs fronts, abattre les régimes style Assad, les généraux égyptiens, algériens, les rois et roitelets bahranis, marocains jordaniens, etc, développer des organisations ouvrières explicitement, coordonnées, démocratiques, les doter d'outils pour se faire respecter, former politiquement la classe après les longues nuits oppressives et dépolitisantes des dictatures, combattre les courants réactionnaires au sein des soulèvements, préparer le passage au socialisme.
Mais cela ne se fait que quand on a compris la classe qui essentiellement bouge dans ces états. La Syrie est bien représentative de ce genre de situation et la bourgeoisie corrompue aux affaires (la Syrie marchait bien de ce point de vue) a réussit à concentrer, préserver une grande partie de son appareil d'état militaire pour le jeter avec toute sa puissance contre un peuple soulevé.
Les beaux quartiers soutiennent Assad.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
L’islamisme combattant et l’intervention US
"Dans l’imbroglio des couches successives de liens, d’affrontements et d’alignements qui s’accumulent pour former la « question syrienne », on peut distinguer un affrontement triangulaire composé par les Etats-Unis et leurs alliés ; le régime syrien et ses alliés et l’islamisme intégriste. Chaque pointe de ce triangle espère tirer les marrons du feu pendant que les deux autres s’affaiblissent en luttant entre elles. Et tout cela avec, comme arrière-fond, un soulèvement populaire contre une tyrannie extrêmement violente et une infinité de foyers insurrectionnels répartis dans un panorama post-apocalyptique.
Ce petit schéma triangulaire est plus utile pour expliquer les différents positionnements actuels que le discours simpliste selon lequel « les Etats-Unis vont faire la guerre au côté d’Al-Qaeda » : une simplification qui devient carrément démagogique quand on attribue à celui qui l’affirme une connaissance prétendument excellente du Proche Orient (*)."
http://www.avanti4.be/analyses/article/l-islamisme-combattant-et-l-intervention
Ce petit schéma triangulaire est plus utile pour expliquer les différents positionnements actuels que le discours simpliste selon lequel « les Etats-Unis vont faire la guerre au côté d’Al-Qaeda » : une simplification qui devient carrément démagogique quand on attribue à celui qui l’affirme une connaissance prétendument excellente du Proche Orient (*)."
http://www.avanti4.be/analyses/article/l-islamisme-combattant-et-l-intervention
Antonio Valledor- Messages : 160
Date d'inscription : 01/06/2012
Re: Syrie
[quote][Syrie : la discussion sur les armes chimiques, un écran de fumée
Après les menaces des grandes puissances, comme la France, d'une intervention militaire en Syrie, la situation est revenue à la case diplomatique. La proposition de la Russie de mettre sous contrôle international les armes chimiques de la Syrie a repoussé l'option militaire. Mais pour combien de temps ?
Le fait que le débat se focalise autour des armes chimiques illustre bien toute l'hypocrisie de l'affaire. Il est impossible de savoir exactement combien de victimes a fait cette guerre, mais les estimations sont énormes : il y aurait au moins cent mille morts depuis le début d'après les organisations humanitaires. Et les armes chimiques n'y ont contribué que pour une part infime. Toutes les déclarations officielles autour du prétendu « droit international » sur l'utilisation des armes prétendues interdites ne servent qu'à masquer la politique impérialiste des grandes puissances.
Le régime politique syrien, celui de Bachar al-Assad, et avant lui celui de son père, est une dictature féroce depuis des décennies. Mais si l'impérialisme l'a toujours considéré comme un pouvoir qui lui tenait tête, il a su à plusieurs occasions composer avec lui pour maintenir l'ordre dans cette région du monde. Ce fut le cas par exemple en 1976 lorsque l'armée syrienne est intervenue au Liban pour maîtriser les milices de gauche et les milices palestiniennes, ce que l'intervention militaire israélienne précédente n'avait pas réussi à faire. Et, il y a deux ans, lorsque le régime a répondu aux manifestations qui le contestaient par une répression meurtrière, les grandes puissances sont restées dans une attitude de passivité complice.
Les manifestations populaires ont disparu sous la terreur. En revanche, la Syrie est devenue le théâtre d'une guerre civile sanglante où des milices, armées par des puissances régionales rivales de la Syrie, comme l'Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, se sont substituées à la lutte du peuple, et pour de tout autres objectifs. Elles s'opposent à l'armée d'Assad, elle-même soutenue par l'Iran. Les puissances impérialistes ont favorisé cette rébellion armée en pensant affaiblir ainsi Assad. Mais elles ne veulent pas non plus de victoire de cette rébellion armée, maintenant dominée par des groupes islamistes intégristes qui sont pour elles incontrôlables.
Que faire alors ? Pour l'instant, les dirigeants occidentaux ne souhaitent ni la victoire d'Assad, ni celle de l'opposition, ou bien voudraient se donner le temps d'imposer à Assad un compromis sauvegardant leur influence. Et pendant ce temps la guerre dure, avec son lot de destructions et d'atrocités. Voilà ce que cache l'écran de fumée de la discussion sur les armes chimiques.
Pierre Royan
/quote]
Lutte Ouvriere 17/9/2013
Après les menaces des grandes puissances, comme la France, d'une intervention militaire en Syrie, la situation est revenue à la case diplomatique. La proposition de la Russie de mettre sous contrôle international les armes chimiques de la Syrie a repoussé l'option militaire. Mais pour combien de temps ?
Le fait que le débat se focalise autour des armes chimiques illustre bien toute l'hypocrisie de l'affaire. Il est impossible de savoir exactement combien de victimes a fait cette guerre, mais les estimations sont énormes : il y aurait au moins cent mille morts depuis le début d'après les organisations humanitaires. Et les armes chimiques n'y ont contribué que pour une part infime. Toutes les déclarations officielles autour du prétendu « droit international » sur l'utilisation des armes prétendues interdites ne servent qu'à masquer la politique impérialiste des grandes puissances.
Le régime politique syrien, celui de Bachar al-Assad, et avant lui celui de son père, est une dictature féroce depuis des décennies. Mais si l'impérialisme l'a toujours considéré comme un pouvoir qui lui tenait tête, il a su à plusieurs occasions composer avec lui pour maintenir l'ordre dans cette région du monde. Ce fut le cas par exemple en 1976 lorsque l'armée syrienne est intervenue au Liban pour maîtriser les milices de gauche et les milices palestiniennes, ce que l'intervention militaire israélienne précédente n'avait pas réussi à faire. Et, il y a deux ans, lorsque le régime a répondu aux manifestations qui le contestaient par une répression meurtrière, les grandes puissances sont restées dans une attitude de passivité complice.
Les manifestations populaires ont disparu sous la terreur. En revanche, la Syrie est devenue le théâtre d'une guerre civile sanglante où des milices, armées par des puissances régionales rivales de la Syrie, comme l'Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, se sont substituées à la lutte du peuple, et pour de tout autres objectifs. Elles s'opposent à l'armée d'Assad, elle-même soutenue par l'Iran. Les puissances impérialistes ont favorisé cette rébellion armée en pensant affaiblir ainsi Assad. Mais elles ne veulent pas non plus de victoire de cette rébellion armée, maintenant dominée par des groupes islamistes intégristes qui sont pour elles incontrôlables.
Que faire alors ? Pour l'instant, les dirigeants occidentaux ne souhaitent ni la victoire d'Assad, ni celle de l'opposition, ou bien voudraient se donner le temps d'imposer à Assad un compromis sauvegardant leur influence. Et pendant ce temps la guerre dure, avec son lot de destructions et d'atrocités. Voilà ce que cache l'écran de fumée de la discussion sur les armes chimiques.
Pierre Royan
/quote]
Lutte Ouvriere 17/9/2013
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Syrie
Et ce qui cache cet article, comme tant d'autres, ce sont les plans de l’impérialisme dans la région.Voilà ce que cache l'écran de fumée de la discussion sur les armes chimiques.
D'ailleurs vu la situation passablement bien décrite par le journaliste de LO, il ne reste que le gouvernement d'Assad face aux bandes intégristes soutenus par les monarchies régionales et l'impérialisme.
il s'agit bien aujourd'hui d'une agression soutenue et promue par les impérialistes.
Qu'ils s'aillent mêlés les pédales avec leurs troupes au sol, les bandits et voleurs intégristes, ne change rien à la caractérisation de la question.
Il ne reste donc qu'à tirer les conclusions politiques et prendre position.
Je vais prendre une chaise commode, vu que je vais attendre longtemps...
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Ta vision de la situation est singulièrement optimiste !Copas
le mouvement ouvrier se lance effectivement un peu partout à l'assaut
Tu as sans doute raison de dénoncer l'européocentrisme voir le francocentrisme qui caractèrise bien des organisations et de souligner le développement des luttes dans des pays comme l'Indonésie et la Chine. Tout comme Toussaint a raison d'insister sur les luttes en Colombie dont pas grand monde ne parle. Mais tu as une fâcheuse tendance à tordre le baton dans l'autre sens. Sans doute la population urbaine est devenue numériquement dominante dans la plupart des pays dits du "tiers monde", mais ça ne fait pas de tous les mouvements urbains, de toutes les révoltes, de tous les soulèvements, des actions prolétarienne.
Si le prolétariat a participé aux soulèvements en Tunisie et Egypte, non seulement il n'était pas à la tête de ces mouvements, ni physiquement ni politiquement, mais ceux-ci présentaient une composition sociale très hétérogène. Tout habitant des villes de condition modeste n'est pas automatiquement un prolétaire. Et, quand il en est un, bien souvent il marche derrière des gens qui représentent d'autres forces sociales.
Enfin, s'il ne faut pas faire "d'occidentalocentrisme", le prolétariat des pays impérialistes pèse tout de même toujours d'un certain poids, et on ne le voit pas "à l'assaut" en ce moment...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Syrie. La « lutte contre l’islamisme » et la manipulation des islamistes, éléments clefs du kit de survie du régime
En Syrie, relativiser l’importance du phénomène djihadiste
En Syrie, relativiser l’importance du phénomène djihadiste
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Syrie
Voici les maîtres contorsionnistes et de l'acrobatie!
"Il n'y a que 10% à 15%"....
Tout le monde voit 99,9% mais lui, en coupant les intégristes dans leurs diverses composantes arrive à ...15%...et Sylvestre publie "ça"...
Sa claque alors accuse les autres des "affabulateurs"...
Eh ben...
C'est comme les communiqués de la CGT question participants à leurs manifs. Il faut y croire autrement "on n'est pas solidaires".
Mais moi, communier avec des telles roues de charrette, non merci.
Et quoi encore? Le père noël?Vous estimez que le phénomène djihadiste représente aujourd’hui 10 à 15 % des opposants au régime de Bachar al-Assad. C’est assez loin de ce que l’on imagine…
Tout dépend de ce que l’on appelle djihadiste. J’ai la sensation que les gens confondent un peu islamistes, salafistes, djihadistes… C’est la source du malentendu. L’État islamique d’Irak et du Levant et Jabhat en-Nusra (Le front du secours), les deux groupes djihadistes, représentent à peu près 10 000 hommes, sur 100 000 hommes engagés contre le régime. On cite souvent le chiffre de 70 000 hommes pour l’Armée syrienne libre, dont sans doute la moitié pour le Front islamique de libération de la Syrie (FILS, l’une des composantes de l’ASL) de tendance islamiste sans être fondamentaliste.
"Il n'y a que 10% à 15%"....
Tout le monde voit 99,9% mais lui, en coupant les intégristes dans leurs diverses composantes arrive à ...15%...et Sylvestre publie "ça"...
Sa claque alors accuse les autres des "affabulateurs"...
Eh ben...
C'est comme les communiqués de la CGT question participants à leurs manifs. Il faut y croire autrement "on n'est pas solidaires".
Mais moi, communier avec des telles roues de charrette, non merci.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Sylvestre doit être aux abois pour publier un article du journal le plus va-t'en-guerre de France, Le Monde.
Un article qui finit par cette prose éclairante
Sylvestre et ses amis passent à la casse "bombardements".
voila la vrai nature de cette politique qui a déjà eu un précédent en Libye.
L'appui ouvert de l'agression impérialiste.
Un article qui finit par cette prose éclairante
Bref, le plan, à peine caché du Ministère des Affaires Étrangères.Mais, pour que les éventuelles sanctions répondent aux attentes et soient dans l'intérêt de l'opposition démocratique syrienne, encore faudrait-il qu'elles répondent aux conditions suivantes :
- 1er / qu'elles entrent dans le cadre d'une "intervention militaire limitée", sous la forme de frappes sur des cibles militaires et sécuritaires clairement identifiées, porteuses d'un message politique dépourvu d'ambigüité pour le régime syrien ;
- 2ème / qu'elles ne soient pas "pour solde de tout compte", mais qu'elles s'accompagnent d'un effort d'armement de l'Armée Syrienne Libre, visant à "Renforcer la résistance démocratique en Syrie" comme Bassma Kodmani et Félix Legrand viennent de le réclamer dans un excellent travail à lire sur le site d'Arab Reform Initiative ;
- 3ème / qu'elles favorisent finalement, en offrant l'avantage à l'opposition dans le rapport des forces, l'entame d'un processus politique qui mettra un terme à l'effusion de sang et aux souffrances de la population syrienne, en permettant de préparer le transfert du pouvoir et sa restitution au peuple syrien.
Sylvestre et ses amis passent à la casse "bombardements".
voila la vrai nature de cette politique qui a déjà eu un précédent en Libye.
L'appui ouvert de l'agression impérialiste.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Oui, c'est vrai je suis littéralement acculé, poussé dans mes derniers retranchement, je fais feu de tout bois.Estirio Dogante a écrit:Sylvestre doit être aux abois pour publier un article du journal le plus va-t'en-guerre de France, Le Monde.
Plus sérieusement, l'article (publié sur un blog du site le Monde, et qui n'est donc pas un "article du journal") me semble intéressant pas pour ses conclusions stratégiques mais pour son exploration de la question des forces islamistes en présence, de l'utilisation propagandiste qui en est faite par le régime. Sur ces questions substantielles de l'article - d'ailleurs mises en avant dans le titre, tu n'as semble-t-il rien à dire.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Syrie
Relis ce que je dis plutôt que de raconter...verié2 a écrit:Ta vision de la situation est singulièrement optimiste !Copas
le mouvement ouvrier se lance effectivement un peu partout à l'assaut
Tu as sans doute raison de dénoncer l'européocentrisme voir le francocentrisme qui caractèrise bien des organisations et de souligner le développement des luttes dans des pays comme l'Indonésie et la Chine. Tout comme Toussaint a raison d'insister sur les luttes en Colombie dont pas grand monde ne parle. Mais tu as une fâcheuse tendance à tordre le baton dans l'autre sens. Sans doute la population urbaine est devenue numériquement dominante dans la plupart des pays dits du "tiers monde", mais ça ne fait pas de tous les mouvements urbains, de toutes les révoltes, de tous les soulèvements, des actions prolétarienne.
Si le prolétariat a participé aux soulèvements en Tunisie et Egypte, non seulement il n'était pas à la tête de ces mouvements, ni physiquement ni politiquement, mais ceux-ci présentaient une composition sociale très hétérogène. Tout habitant des villes de condition modeste n'est pas automatiquement un prolétaire. Et, quand il en est un, bien souvent il marche derrière des gens qui représentent d'autres forces sociales.
Enfin, s'il ne faut pas faire "d'occidentalocentrisme", le prolétariat des pays impérialistes pèse tout de même toujours d'un certain poids, et on ne le voit pas "à l'assaut" en ce moment...
Il n'y a pas d'autre classe qui est entrée puissamment dans la totalité des soulèvements du monde dit arabo-musulman que le prolétariat urbain pour l'essentiel, avec des fois sur les bordures la paysannerie, sauf pour le Yemen. La petite bourgeoisie très affaiblie par l'évolution des grandes classes ne s'est pas énormément montrée, ni la bourgeoisie comme classe.
Je n'ai jamais indiqué que cela donnait une conscience socialiste, je constate et il est assez incroyable que des révolutionnaires n'arrivent pas à faire ce constat...
Mon propos n'a strictement rien d'optimiste mais part d'une analyse des classes en présence et qu'elles sont celles qui se sont soulevées.
Quand il y eut par le passé des soulèvements paysans, il n'y a jamais eu de problèmes pour reconnaitre qu'il y avait des jacqueries paysannes, et là, comme c'est le prolétariat urbain, ça fait mal au foie de reconnaitre ce qui se passe;
Mais ce qui est caractéristique de la quasi-totalité des états où les peuples se soulèvent c'est la composition de classe de ces soulèvements. Et cela est nouveau et dû aux modifications des compositions en termes de classe de toutes ces sociétés.
La petite bourgeoisie s'est écroulée, la bourgeoisie vit dans l'ombre des réseaux affairistes et est liée politiquement aux régimes dictatoriaux (elle se retrouve dans la situation de la bourgeoisie russe en 1917 vis à vis du tsarisme : corruption, affairisme et incapacité de construire une alternative solide bourgeoise ... on remplace le dictateur par le tsar), la paysannerie a régressé à un rythme très rapide. Le prolétariat urbain, formé, éduqué, informé, communicant, etc, est devenu la classe écrasante et dominante de ces sociétés et des soulèvements populaires . Avec souvent dans cette classe un prolétariat industriel important .
Par exemple le prolétariat industriel de Syrie est proportionnellement plus important que le prolétariat industriel français.
Je renvoie aux stats que j'ai passé (voir les tableaux sur la main d'oeuvre, l'urbanisation, etc) et que tout le monde devrait avoir une connaissance globale pour comprendre comment le monde, du point de vue de notre classe, a évolué en 40 ans : https://forummarxiste.forum-actif.net/t2994-un-nouveau-cycle-de-luttes-dans-le-monde#72112 .
Ce sont donc des soulèvements prolétariens à défaut d'être "prolétaristes", mais qui par leur massivité ont toujours une forte revendication sociale, couplée logiquement d'ailleurs au côté rapace et voleur des régimes et au fait que la bourgeoisie est complétement lovée autour des sommets des appareils d'état et ne dispose pas de courants opposants qui arrivent à peser.
Il n'y a rien là d'optimisme forcené car on part de très bas, on doit combattre des courants réactionnaires dominants issus des périodes précedentes mais le contrôle des masses par ceux-ci est devenu évanescent et versatile.La place des révolutionnaires dans ces processus :
Elle est dans ces soulèvements prolétariens et bataille sur plusieurs fronts, abattre les régimes style Assad, les généraux égyptiens, algériens, les rois et roitelets bahranis, marocains jordaniens, etc, développer des organisations ouvrières explicitement, coordonnées, démocratiques, les doter d'outils pour se faire respecter, former politiquement la classe après les longues nuits oppressives et dépolitisantes des dictatures, combattre les courants réactionnaires au sein des soulèvements, préparer le passage au socialisme.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Nous en avons déjà discuté sur un autre fil, mais je ne suis pas du tout d'accord avec ce constat. Le développement du capitalisme élimine certaines couches petites bourgeoises mais en crée de nouvelles. De plus, dans certains pays, en particulier la Tunisie, l'Egypte, l'Iran, même les classes petites bourgeoises traditionnelles sont très présentes dans les concentrations urbaines.La petite bourgeoisie s'est écroulée
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Analyse géopolitique russe
Fait par un français...
La question du gaz et du pétrole dans la guerre syrienne.
En tout cas le contrôle du Moyen Orient est pour les ressources énergétiques.
Bien mauvaise chance est de se trouver au milieu de ces requins assoiffés de pétrole et de domination mondial.
La question du gaz et du pétrole dans la guerre syrienne.
Si toute cette prose est réellement ce que motive l'agression des US et la défense de la Russie, la situation devient drôlement similaire à d'autres qui ont provoqué des guerres terribles.Tribune libre
Blogs
Blog d'Alexandre Latsa: La guerre en Syrie: une guerre pour l’énergie?
© RIA Novosti.
08:15 18/09/2013
Alors que la guerre en Syrie continue, le Mainstream médiatique, qui s’acharne sur l’Etat syrien, oublie de façon récurrente de rappeler l’un des aspects les plus essentiels de ce conflit: l’aspect énergétique et notamment gazier. Ce facteur explique que le soutien actif de la Russie a pour but non pas de protéger la personne de Bashar el-Assad, mais avant tout d'éviter l’effondrement du régime syrien, car cet effondrement voulu de l’extérieur serait un élément géopolitique d’un dispositif bien plus large et assez directement dirigé contre elle.
Lorsque la Russie commence à relever la tète à compter des années 2000, elle devient en effet le principal obstacle au plan de prise de contrôle énergétique des voies énergétiques liant l’Europe et l’Eurasie via les Balkans que les stratèges américains ont programmé et entamé via notamment la guerre en Serbie en 1999.
L'Amérique et l'Union Européenne vont alors chercher par tous les moyens à diversifier l’approvisionnement des pays européens pour réduire leur potentielle dépendance envers Moscou. C’est le début du projet de gazoduc Nabucco, aujourd’hui quasiment abandonné, qui consistait à permettre l'alimentation de l'Europe en gaz produit en Azerbaïdjan et au Turkménistan, via un itinéraire qui aurait traversé la Turquie et évité la Russie tout en contournant la Grèce. Autour de ce projet, il y avait un plan géopolitique américain très ambitieux: Transformer l'allié Turc en pivot central d’un grand moyen orient à remodeler et aussi en un centre régional de transit énergétique entre les Balkans et le moyen orient.
On comprend dès lors mieux les velléités américaines pour que la Turquie intègre l’Union Européenne et aussi garder ce pays dans leur giron, ce qui leur permettrait de contrôler indirectement mais fermement l’approvisionnement énergétique de l’Europe et surtout d’empêcher une alliance continentale énergétique euro-russe jugée contraire aux intérêts américains en Eurasie.
Ce projet Nabucco a cependant échoué puisque le Turkménistan s'est tourné vers la Chine et que l'Azerbaïdjan s'est lui rapproché du projet russe South Stream. Développé en 2007, South Stream, a pour objectif de permettre à la Russie de garder le contrôle sur l’approvisionnement de l’Europe via notamment la caspienne et le Kazakhstan (membre de l’Union Douanière), tout en y incorporant la Serbie dont l'importance énergétique pour l'Union européenne sera, dans l’avenir, aussi grande que celle de l'Ukraine aujourd’hui. Une Ukraine définitivement contournée pour que ne se reproduise plus les incidents de 2006 et les coupures d’approvisionnement en Europe.
Après la faillite de la Grèce suite à la crise financière, la Russie s’était engagée sur la voie du rachat du consortium gazier grec par Gazprom. Ces négociations se sont arrêtées lorsque le département d'Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession à Gazprom qui "permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région". South Stream prévoit malgré tout un embranchement vers la Grèce, achevant de transformer le projet en une sorte de pont énergétique orthodoxe en direction de l’Europe.
La position d’Ankara est à ce jour assez ambiguë. Fortement liée à la Russie sur le domaine énergétique via par Blue Stream, Ankara a également accepté qu’un raccord soit opéré entre Blue Stream et South Stream. En outre le pays, seconde puissance de l’Otan, s’est également déclaré candidat à rejoindre l’Organisation de Shanghai (l’alliance militaire sous direction Sino-russe), avec laquelle le pays a signé en début d’année 2013 un partenariat de dialogue préalable à l’adhésion. Est-ce le signe d’un profond et crucial retournement d’alliance?
La Syrie, aux prises avec une guerre civile et interconfessionnelle qui oppose chiites et sunnites, est elle directement concernée par deux projets de gazoducs liés aux projets Nabucco et South Stream mentionnés plus haut.
En 2009, un projet appelé "Friendship Pipeline" a été lancé par l'Iran, l'Irak et la Syrie, trois pays à gouvernance musulmane chiite. Le tube amènerait du gaz iranien à la méditerranée, en vue d'alimenter l'Europe, mais en évitant le territoire turc. Ce projet, destiné à permettre à l’Iran d’écouler son stock en Europe, comprend également une extension vers le Liban et selon Roland Lombardi devrait être à terme raccordé au projet russe South Stream. Il faut rappeler que l’Iran était initialement pressenti comme fournisseur essentiel de Nabucco mais sera rapidement exclu du projet pour des raisons politiques et aussi sans doute après que le renversement du régime soit apparu comme de plus en plus improbable, tant par la force que par des procédés moins violents comme l’embryon de révolution de couleur qui a frappé le pays en 2009
En 2009 aussi, un autre projet a été lancé, un projet de pays sunnites et qui aurait reçu l'aval du Pentagone. Du gaz qatari serait livré en Europe, par un gazoduc qui partirait du Qatar, traverserait l'Arabie Saoudite puis la Syrie et enfin la Turquie. Au passage ce projet ressusciterait le projet Nabucco, soutenu par les turcs et les américains, mais abandonné pour l’instant faute de fournisseurs de gaz fiables. Bien entendu, ce projet du Qatar est irréalisable si le régime de Bashar el-Assad n'est pas anéanti et remplacé par un gouvernement docile. On comprend mieux ce qui peut pousser un certain nombre de pays à s'engager activement dans le soutien de l'opposition syrienne.
On voit que le point focal de cette concurrence entre les producteurs de gaz est l'Union Européenne, cet énorme marché solvable dont la consommation de gaz ne devrait qu'augmenter malgré la crise.
Plus que jamais, les choses se passeront en Méditerranée car de nouveaux acteurs vont bientôt apparaitre sur le marché. Israël et Chypre ont découvert de très grandes réserves de gaz off shore dans leurs zones économiques exclusives, ces deux pays deviendront à moyen terme des pays exportateurs importants. Dans ce bassin de la méditerranée orientale, il est probable que les découvertes de gaz off shore ne font que commencer. Le Liban et la Syrie pourraient aussi disposer de réserves exploitables de gaz.
Pour l'exportation de ces nouvelles ressources deux solutions qui mélangent commerce et géopolitique s'affrontent déjà. Les USA sont partisans d'un réseau de gazoducs qui alimenteraient l'Europe en traversant la Turquie et les pressions sur Israël ont déjà commencé. Les russes, pour leur part, préfèreraient que ce gaz soit liquéfié et exporté par méthaniers vers l'Asie industrielle.
Le grand jeu énergétique semble s'accélérer, opposant plusieurs projets énergético-civilisationnels qui traduisent clairement les ambitions politiques et stratégiques de blocs politiques entre lesquels la guerre énergétique est visiblement en train de s’intensifier.
L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.
Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".
En tout cas le contrôle du Moyen Orient est pour les ressources énergétiques.
Bien mauvaise chance est de se trouver au milieu de ces requins assoiffés de pétrole et de domination mondial.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Lesquelles ?verié2 a écrit:Nous en avons déjà discuté sur un autre fil, mais je ne suis pas du tout d'accord avec ce constat. Le développement du capitalisme élimine certaines couches petites bourgeoises mais en crée de nouvelles. De plus, dans certains pays, en particulier la Tunisie, l'Egypte, l'Iran, même les classes petites bourgeoises traditionnelles sont très présentes dans les concentrations urbaines.La petite bourgeoisie s'est écroulée
Tu parles des professions libérales ? Je ne crois pas tant. Avocats, médecins libéraux, etc, ça n'a jamais fait énormément de monde , ces nouvelles professions de la petite bourgeoisie n'ont jamais produit de grands nombres de personnes.
Les couches petites bourgeoises apparaissent peu dans l'essentiel des soulèvements et ne représentent pas une grande partie de la base sociale des soulèvements.
En Iran, à ma connaissance, ce qui fut appelé la bourgeoisie du bazar ne représente plus depuis un moment que des marchés sympathiques mais ne sont plus au centre des soulèvements comme celui de 2009 et la tentative de redémarrage en 2011 du soulèvement (écrasé en quelques semaines). Par contre, en Libye, il y eut dans les structures d'auto-organisation dans une partie des villes qui ne furent pas écrasées dés le départ par l'appareil d'état de Kadhafi, une forte présence à la direction de ces comités de petits-bourgeois et de petits fonctionnaires de l'état restés là. Il faut dire que en Libye, l'appareil d'état attaqua directement avec tous les moyens militaires à sa disposition contre les soulèvements. Tandis qu'en Syrie la répression passa du fusil au FM puis à la mitrailleuse puis aux groupes de blindés (assez rapidement mais pas immédiatement).
Maintenant, si tu appelles petite-bourgeoisie des enseignants, etc, ce qu'en Europe on appelle des couches de la classe ouvrière, c'est autre chose.
Ceci étant si tu as des chiffres récents sur le poids numérique des commerçants, etc, je suis preneur. Ce qui est sur, c'est l'écroulement de la paysannerie où il n'y a qu'en Egypte qu'elle pèse de façon significative (mais n'a pas été au centre du soulèvement).
Pour le reste, la petite bourgeoisie dans les villes, avec des situations disparates suivant les états, il n'y a eu que peu de place pour elle depuis plusieurs dizaines d'années. On la retrouve sur les bordures (dans les petites villes, comme le marchand semi-légal de fruits et légumes de Sidi Bouzid) mais les soulèvements dans les grandes villes ne semblent concerner que diverses couches sociales du prolétariat urbain.
La bourgeoisie n'arrive pas à présenter des cartes alternatives aux dictatures (et en cela on peut lire avec intéret ce qui se passa en 1917 et les difficultés de la bourgeoisie russe à se constituer en alternative politique distincte de l'appareil d'état tsariste russe).
Du moins ces cartes s'usent très vite, on a vu la carte islamiste s'user en moins d'un an en Egypte, être mise en crise en Tunisie, quand à la Libye ils n'ont même pas réussi à prendre le gouvernement, ce qui ne les a pas empêché de se faire attaquer et mettre à sac leurs locaux. https://forummarxiste.forum-actif.net/t2343p750-libye#72402
Les deux dimensions des soulèvements dans ces pays sont essentielles à comprendre : crise sociale, et crise politique (libertés populaires). Quand on quitte cela on ne comprend pas pourquoi ça repart (comme en Egypte ou en Tunisie, ou quand ça remue en Jordanie, en Algérie, au Maroc). Et que repartira en Iran, que ça partira en Algérie et au Maroc. Les deux moteurs sont là, et se rajoute un très gros prolétariat qui aspire à plus de libertés.
Soit les appareils d'état réussissent à impressionner suffisemment les soulèvements par des démonstrations de répression, Egypte, par des massacres, le régime Assad, soit les crises sociales et démocratiques continuent inlassablement et ressurgissent à tout moment.
Mais les classes qui bougent dans tous ces états sont dominées numériquement par la classe ouvrière, le prolétariat urbain. Ce sont dans ce cadre, des soulèvements du prolétariat. Il appartient aux courants lutte de classe de travailler pour que ces prolétariats, dominants numériquement et en mouvements, aient confiance en leur propre force en tant que prolétariat, progressent en organisation indépendante et prennent conscience politiquement.
Et c'est ce qui distingue fondamentalement des couches sociales qui firent les luttes de libération nationales lors de la décolonisation et les grandes guerres contre l'impérialisme, c'est ce qui distingue fondamentalement de cette période les types de direction, la nature de classe de celles-ci à la tête des appareils d'état.
Si une série de directions petites bourgeoises de l'époque de la décolonisation eurent un certain prestige sur de vastes populations paysannes, une petite bourgeoisie très importante dans les villes, celles-ci en mutant profondément par la corruption et le népotisme, en devenant bourgeoisies prédatrices, en défrayant la chronique par des soubresauts à paillette dans la jet-set internationale de la bourgeoisie, en lançant des privatisations à tour de bras, en se saisissant violemment à titre privé des richesses et moyens de production, ont perdu tout prestige dans des masses qui ne sont plus du tout les mêmes socialement, elles n'ont plus d'autre prestige que celui apporté par un bon gourdin.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Le peuple victime des grandes puissances
L'Anticapitaliste
http://www.google.com/url?q=http://www.npa2009.org/node/38747&ct=ga&cd=MjY5OTcxMTIwODEzNTE4MzE5OA&cad=CAEYAQ&usg=AFQjCNECaUnT14pHI96buuokwYKlC957Kw
http://www.google.com/url?q=http://www.npa2009.org/node/38747&ct=ga&cd=MjY5OTcxMTIwODEzNTE4MzE5OA&cad=CAEYAQ&usg=AFQjCNECaUnT14pHI96buuokwYKlC957Kw
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
Aveu de faiblesse important de la part du régime
Un ministre de Damas : «Aucune des deux parties n'a les moyens de l'emporter militairement». Dans une interview au «Guardian», le vice-Premier ministre syrien pour les Affaires économiques, Qadri Jamil estime que le conflit entre le régime et les rebelles a abouti dans une «impasse» et qu'«aucune des deux parties n'a les moyens de l'emporter militairement», ajoutant que «ce rapport de force ne changera pas avant un moment». L'initiative d'une conférence internationale baptisée Genève-2 et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition a été lancée début mai par les chefs des diplomaties russe et américaine. Mais les rebelles réclament d'abord le départ d'Assad avant de l'envisager. Interrogé sur la demande que formulerait le régime syrien à un tel sommet, le vice-Premier ministre a déclaré : «La fin de toute intervention extérieure, un cessez-le-feu et le lancement d'un processus politique pacifique de sorte que le peuple syrien puisse déterminer son avenir de manière démocratique et sans influence extérieure».
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Syrie
Pour Mensu.
L'Allemagne reconnaît avoir livré des produits chimiques à la Syrie
Ces composés chimiques, exportés entre 2002 et 2006, sont susceptibles d'entrer dans la fabrication du gaz sarin.
Alors que le monde se déchire quant à la réponse à apporter à l'attaque chimique qui a fait 1400 victimes le 21 août dernier dans la banlieue de Damas, le gouvernement allemand a reconnu mercredi avoir exporté vers la Syrie quelque 111 tonnes de produits chimiques susceptibles de servir à fabriquer du gaz sarin. Des composés - du fluorure de sodium, de l'acide fluorhydrique et de l'hydrogénoflurorure d'ammonium - à «double usage», civil et militaire, selon la classification européenne, qui sont soumis à des autorisations spéciales d'exportation.
Le ministère allemand de l'Économie a précisé que ces exportations d'un montant total de 174.000 euros, qui ont eu lieu en 2002-2003, sous le gouvernement de Gerhard Schröder, puis en 2005-2006, sous celui d'Angela Merkel, étaient exclusivement à usage civil. Les produits en question peuvent notamment servir au traitement des métaux ou à la fabrication de dentifrice. «Des autorisations ont été accordées après examen détaillé de tous les risques possibles, y compris le détournement de ces produits ou leur transfert vers un usage militaire. Dans tous les cas, leur usage civil prévu a été considéré comme étant plausible», souligne le ministère. «Le gouvernement allemand ne dispose d'aucune information suggérant que les produits livrés ont été par la suite utilisés pour des usages autres que les usages civils initialement déclarés», ajoute-t-on au sommet de l'État. .../...
La suite : http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/18/01003-20130918ARTFIG00614-l-allemagne-reconnait-avoir-livre-des-produits-chimiques-a-la-syrie.php
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
L’enquête sur l'attaque au gaz dans plusieurs quartiers de l'agglo de Damas.
Le type de gaz utilisé ne semble plus faire de doute, du sarin, et maintenant les supports utilisés pour le projeter semblent établis..
utilisations de roquettes de 330 mm équipée d'une tête capable de porter 50 à 60 litres d'agent chimique liquide, à Zamalka, dans la Ghouta orientale et une roquette plus petite de 140 mm capable de porter 2,2 kilos de sarin à Mouadamiya.
C'est ce qui semble valide dans les deux enquêtes qui ont eut lieu. Le reste rend extrêmement probable que ces crimes aient été perpétrés par l'armée syrienne. Reste à le prouver, ce qui ne ressort pas d’une question de probabilité.
Le type de gaz utilisé ne semble plus faire de doute, du sarin, et maintenant les supports utilisés pour le projeter semblent établis..
utilisations de roquettes de 330 mm équipée d'une tête capable de porter 50 à 60 litres d'agent chimique liquide, à Zamalka, dans la Ghouta orientale et une roquette plus petite de 140 mm capable de porter 2,2 kilos de sarin à Mouadamiya.
C'est ce qui semble valide dans les deux enquêtes qui ont eut lieu. Le reste rend extrêmement probable que ces crimes aient été perpétrés par l'armée syrienne. Reste à le prouver, ce qui ne ressort pas d’une question de probabilité.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Pour en revenir à "l'analyse de classe" de la situation en syrie. Il me semble qu'il faut procéder comme on procéde lors d'une analyse "scientifique" d'une situation : d'abord lister les faits "établis" (y compris par nos ennemis) et ensuite (mais seulement ensuite) discuté des faits pouvant laisser prise "à l'interprétation".
Tout d'abord sur la question de "l'analyse par classe sociale" : les classes sociales se définissent à la fois par leur role obljectif dans le processus de production (et la dedans est centrale la question de la "propriété des moyens de production") et leur role "subjectif"...
Mais revenons a la question (centrale) des "classes sociales" (car entre nous, ce n'est pas rien que de déterminer cette question) Les classes sociales sont une question diifficile au niveau du marxisme. C'est la premiére chose que tu peut constater quand tu lit marx : selon les écrits, le nombre des "classes sociales" varie considérablement... (entre deux et neufs) Mais ce qui est central (donc "stratégique") selon marx, c'est la question du rapport à la "propriété privée des moyens de production" : les prolétaires ne possédent rien, mais ont "la propriété de leur force de travail", et inverseement les bourgeois "ne produisent rien" mais possédent "la propriété des moyens de production". Entre les deux, la "petite bourgeoisie" qui possséde "sa" propre force de production.
Cher Vérié, je m'étonne que cette question soit véritablment obscure : soit tu posséde "Ta" force de travail (auquel cas tu es dans notre société un "petit bourgeois") soit tu es obligé d'alliéner "ta" force de travail à un patron (tu es un prolétaire) ou tu vis du fait de pouvoir acherter la force de travail et de la revendre. Bref, en pratique pas mal de situation peuvent se présenter, et il faut un peu pousser pour déterminer la place réelle de quiconque dans ces classes (je connais quelqu'un qui depuis des années vit comme un "petit bourgeois" (en vendant directement "sa" force de réflexion) et j'ai comme amis un "véritable prolo" (bien obligé d'aliéner sa "force de travail" contre un salaire, et qui réve depuis des années de devenir un bourgeois) Tout cela pour dire que la situation syriennne est éminément compliquée de ce point de vue. Il faut raisonner sur des situations réelles , et au cas par cas. Peut etre puis je me tromper (je n'ai jamais évacué cette possibilité) mais il me semble que tant copas que notre amis Estirio simplifient outrageusement la situation, pour que ça colle à leur vision..
Tout d'abord sur la question de "l'analyse par classe sociale" : les classes sociales se définissent à la fois par leur role obljectif dans le processus de production (et la dedans est centrale la question de la "propriété des moyens de production") et leur role "subjectif"...
Mais revenons a la question (centrale) des "classes sociales" (car entre nous, ce n'est pas rien que de déterminer cette question) Les classes sociales sont une question diifficile au niveau du marxisme. C'est la premiére chose que tu peut constater quand tu lit marx : selon les écrits, le nombre des "classes sociales" varie considérablement... (entre deux et neufs) Mais ce qui est central (donc "stratégique") selon marx, c'est la question du rapport à la "propriété privée des moyens de production" : les prolétaires ne possédent rien, mais ont "la propriété de leur force de travail", et inverseement les bourgeois "ne produisent rien" mais possédent "la propriété des moyens de production". Entre les deux, la "petite bourgeoisie" qui possséde "sa" propre force de production.
Cher Vérié, je m'étonne que cette question soit véritablment obscure : soit tu posséde "Ta" force de travail (auquel cas tu es dans notre société un "petit bourgeois") soit tu es obligé d'alliéner "ta" force de travail à un patron (tu es un prolétaire) ou tu vis du fait de pouvoir acherter la force de travail et de la revendre. Bref, en pratique pas mal de situation peuvent se présenter, et il faut un peu pousser pour déterminer la place réelle de quiconque dans ces classes (je connais quelqu'un qui depuis des années vit comme un "petit bourgeois" (en vendant directement "sa" force de réflexion) et j'ai comme amis un "véritable prolo" (bien obligé d'aliéner sa "force de travail" contre un salaire, et qui réve depuis des années de devenir un bourgeois) Tout cela pour dire que la situation syriennne est éminément compliquée de ce point de vue. Il faut raisonner sur des situations réelles , et au cas par cas. Peut etre puis je me tromper (je n'ai jamais évacué cette possibilité) mais il me semble que tant copas que notre amis Estirio simplifient outrageusement la situation, pour que ça colle à leur vision..
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Syrie
Je n'ai jamais simplifié quoique ce soit dans l'analyse des sociétés soulevées ces derniers temps. Il n'y a que le soulèvement brésilien qui m’ait surpris de ce point de vue.
J'ai reconnu que le Brésil m'ait surpris car je croyais que la bourgeoisie y avait réussi une transition dans ses modes de commandement.
La classe...
Elle va à l'assaut simplement en essuyant les plâtres des idéologies dominantes.
Comprendre que c'était des modifications en profondeur des classes en présence, de leurs niveaux d'instruction, d'information, de communication, etc, qui ont accumulé des charges de dynamite dans un très grand nombre de pays dans le monde ne relevait pas d'un tour de force.
Faut-il rappeler que le gauchisme européen a été incapable de constater les profondes transformations du monde et la mise en mouvement, sans partis et souvent sans organisation, de grandes classes ouvrières surgies numériquement dans le monde ?
Et quand des soulèvements se produisirent une partie de gauchisme européen rentra en négation totale, en cherchant partout des conspirateurs, plongeant dans la paranoïa.
Une partie du gauchisme européen, sur-saturé de campisme et de xenophobie, n'a jamais accepté de voir en face les basiques des analyses de classes dans beaucoup de pays dits en développement et est partie dans des délires qui l'ont empêché de comprendre ce qui se passait dans le monde.
Et en conséquence les tâches à accomplir.
Puisque les Brésiliens ce n'étaient que des paysans sans terre, un soulèvement dans les grandes villes ce n'était forcement que la petite bourgeoisie ou les inénarrables classes moyennes qui, comme tout le monde le sait, se soulèvent contre l'augmentation du ticket de bus.
Les arabes, tout le monde le sait, étaient ces tribus parcourant à dos de chameau le monde dans un sol poussiéreux où des fellahs poussaient des socs de charrue en bois, tout soulèvement étant forcement (puisque le prolétariat urbain n'existe pas, ni son instruction et son information) un complot de l'impérialisme appuyé sur la petite bourgeoisie.
Le campisme dégénéré fabriqua à grande échelle de la négation et d'abord, en premeir de la négation des classes en présence.
Puis il y eut une partie de ce campisme qui se rabattit sur un vieux cheval dépolitisant, comme quoi la classe se définissait par sa conscience et des engagements.
Non la place de classe ouvrière et du prolétariat ne se définit pas par des questions subjectives mais par sa position dans les rapports de production. C'est de là que se battissent des stratégies, de là que se construit une subjectivité révolutionnaire. Quand elle bouge elle ne le fait pas en conscience forcement de sa place dans les rapports de production (quoique quand même souvent) , ni par son accès au pouvoir en tant que classe .
Une énorme partie du monde a vu des prolétariats urbains immenses se constituer dans des pays dits en développement. Cette réalité concrète fabique de la lutte de classe, avec toutes les limitations qu'on veut, mais de la lutte des classes .
Pour les révolutionnaires, se duper et refuser de voir en face une société réelle, c'est être incapable de peser dans notre classe.
Après des dizaines d'années de subjectivisme dans le gauchisme européen, il est temps de prendre en compte les éléments objectifs, des analyses des classes en présence.
Sinon on ne comprend rien de ce qui se passe et on court chercher ce que les paranoïas diverses nous suggèrent;
J'ai reconnu que le Brésil m'ait surpris car je croyais que la bourgeoisie y avait réussi une transition dans ses modes de commandement.
La classe...
Elle va à l'assaut simplement en essuyant les plâtres des idéologies dominantes.
Comprendre que c'était des modifications en profondeur des classes en présence, de leurs niveaux d'instruction, d'information, de communication, etc, qui ont accumulé des charges de dynamite dans un très grand nombre de pays dans le monde ne relevait pas d'un tour de force.
Faut-il rappeler que le gauchisme européen a été incapable de constater les profondes transformations du monde et la mise en mouvement, sans partis et souvent sans organisation, de grandes classes ouvrières surgies numériquement dans le monde ?
Et quand des soulèvements se produisirent une partie de gauchisme européen rentra en négation totale, en cherchant partout des conspirateurs, plongeant dans la paranoïa.
Une partie du gauchisme européen, sur-saturé de campisme et de xenophobie, n'a jamais accepté de voir en face les basiques des analyses de classes dans beaucoup de pays dits en développement et est partie dans des délires qui l'ont empêché de comprendre ce qui se passait dans le monde.
Et en conséquence les tâches à accomplir.
Puisque les Brésiliens ce n'étaient que des paysans sans terre, un soulèvement dans les grandes villes ce n'était forcement que la petite bourgeoisie ou les inénarrables classes moyennes qui, comme tout le monde le sait, se soulèvent contre l'augmentation du ticket de bus.
Les arabes, tout le monde le sait, étaient ces tribus parcourant à dos de chameau le monde dans un sol poussiéreux où des fellahs poussaient des socs de charrue en bois, tout soulèvement étant forcement (puisque le prolétariat urbain n'existe pas, ni son instruction et son information) un complot de l'impérialisme appuyé sur la petite bourgeoisie.
Le campisme dégénéré fabriqua à grande échelle de la négation et d'abord, en premeir de la négation des classes en présence.
Puis il y eut une partie de ce campisme qui se rabattit sur un vieux cheval dépolitisant, comme quoi la classe se définissait par sa conscience et des engagements.
Non la place de classe ouvrière et du prolétariat ne se définit pas par des questions subjectives mais par sa position dans les rapports de production. C'est de là que se battissent des stratégies, de là que se construit une subjectivité révolutionnaire. Quand elle bouge elle ne le fait pas en conscience forcement de sa place dans les rapports de production (quoique quand même souvent) , ni par son accès au pouvoir en tant que classe .
Une énorme partie du monde a vu des prolétariats urbains immenses se constituer dans des pays dits en développement. Cette réalité concrète fabique de la lutte de classe, avec toutes les limitations qu'on veut, mais de la lutte des classes .
Pour les révolutionnaires, se duper et refuser de voir en face une société réelle, c'est être incapable de peser dans notre classe.
Après des dizaines d'années de subjectivisme dans le gauchisme européen, il est temps de prendre en compte les éléments objectifs, des analyses des classes en présence.
Sinon on ne comprend rien de ce qui se passe et on court chercher ce que les paranoïas diverses nous suggèrent;
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Syrie : se méfier de la désinformation
La Syrie est une tragédie : des dizaines de milliers de victimes innocentes ont été massacrées et un pays qui se trouvait au cœur de la civilisation arabe est en train d’être anéanti. Notre cœur saigne pour la souffrance du peuple syrien. Rage et tristesse, cependant, ne sont pas incompatibles avec une lecture critique de l’information dont nous sommes abreuvés par les médias grands publics.
Ces médias accusent le régime de tous les crimes perpétrés durant l’année écoulée, en particulier de l’usage prétendu d’armes chimiques.
Avant même que la commission d’enquête des Nations-Unies n’arrive à Damas, il paraissait, semble-t-il, entendu que des armes chimiques avaient été utilisées, et que c’était l’armée syrienne qui les avait utilisées contre la population syrienne. Une dictature sanguinaire et folle contre un mouvement de libération composé d’anges ?
Commençons par l’Armée de libération syrienne (ALS) : ce n’est pas un corps homogène – en fait, ils se battent entre eux – et alors qu’elle comportait à l’origine de véritables démocrates syriens, la plupart de ceux-ci ont quitté le mouvement, lequel s’est trouvé progressivement dirigé par des fondamentalistes musulmans, des bandes de criminels et des agents étrangers. Les puissances internationales qui soutiennent l’ALS pourraient bien rapidement regretter leur choix de partenaires, comme cela est arrivé avec Al Qaïda en Afghanistan…
Ensuite, la question du nombre. Des centaines ou même des milliers de victimes, rapportent les médias. Qui les a comptées ? Où ? Tuées par quelles armes et par qui ? Et les armes chimiques : selon un article récent du Washington Post, à au moins une occasion, des armes chimiques ont été utilisées… par des unités de rebelles, pas par le régime.
En réalité, nous ne savons rien de sûr à cet instant, sauf qu’une fois encore, nous sommes la cible d’une campagne majeure de désinformation.
Il nous faut avoir une lecture critique de l’information dont nous sommes abreuvés, sans aucun doute les « armes de destruction massive » qui ont servi de prétexte pour l’agression américaine contre l’Iraq n’ont jamais existé : des dizaines de millions de personnes à travers la planète ont été abusées par George W. Bush et sa cynique équipe de menteurs qui ont voulu briser l’énorme mouvement anti-guerre, et notamment celui aux États-Unis.
La capacité pour les mensonges de masse a en fait été testée par la machine de propagande US à la fin des années quatre-vingt, contre le régime de Ceausescu en Roumanie. Un massacre prétendu était dit avoir été commis par le régime dans la ville de Timisoara, et le monde entier a été trompé par les « images » du massacre. Cette indignation universelle a été le début de la fin de la dictature Ceausescu.
Pourtant, le massacre de Timisoara n’avait jamais eu lieu, et les charniers étaient des faux : Timisoara n’était qu’une invention de la CIA et de l’opposition roumaine.
Depuis, j’ai appris à être extrêmement sceptique devant les informations dramatiques, spécialement quand l’on sait pertinemment que ce sont les États-Unis et leurs alliés qui recherchent des prétextes pour lancer une agression militaire.
Ces médias accusent le régime de tous les crimes perpétrés durant l’année écoulée, en particulier de l’usage prétendu d’armes chimiques.
Avant même que la commission d’enquête des Nations-Unies n’arrive à Damas, il paraissait, semble-t-il, entendu que des armes chimiques avaient été utilisées, et que c’était l’armée syrienne qui les avait utilisées contre la population syrienne. Une dictature sanguinaire et folle contre un mouvement de libération composé d’anges ?
Commençons par l’Armée de libération syrienne (ALS) : ce n’est pas un corps homogène – en fait, ils se battent entre eux – et alors qu’elle comportait à l’origine de véritables démocrates syriens, la plupart de ceux-ci ont quitté le mouvement, lequel s’est trouvé progressivement dirigé par des fondamentalistes musulmans, des bandes de criminels et des agents étrangers. Les puissances internationales qui soutiennent l’ALS pourraient bien rapidement regretter leur choix de partenaires, comme cela est arrivé avec Al Qaïda en Afghanistan…
Ensuite, la question du nombre. Des centaines ou même des milliers de victimes, rapportent les médias. Qui les a comptées ? Où ? Tuées par quelles armes et par qui ? Et les armes chimiques : selon un article récent du Washington Post, à au moins une occasion, des armes chimiques ont été utilisées… par des unités de rebelles, pas par le régime.
En réalité, nous ne savons rien de sûr à cet instant, sauf qu’une fois encore, nous sommes la cible d’une campagne majeure de désinformation.
Il nous faut avoir une lecture critique de l’information dont nous sommes abreuvés, sans aucun doute les « armes de destruction massive » qui ont servi de prétexte pour l’agression américaine contre l’Iraq n’ont jamais existé : des dizaines de millions de personnes à travers la planète ont été abusées par George W. Bush et sa cynique équipe de menteurs qui ont voulu briser l’énorme mouvement anti-guerre, et notamment celui aux États-Unis.
La capacité pour les mensonges de masse a en fait été testée par la machine de propagande US à la fin des années quatre-vingt, contre le régime de Ceausescu en Roumanie. Un massacre prétendu était dit avoir été commis par le régime dans la ville de Timisoara, et le monde entier a été trompé par les « images » du massacre. Cette indignation universelle a été le début de la fin de la dictature Ceausescu.
Pourtant, le massacre de Timisoara n’avait jamais eu lieu, et les charniers étaient des faux : Timisoara n’était qu’une invention de la CIA et de l’opposition roumaine.
Depuis, j’ai appris à être extrêmement sceptique devant les informations dramatiques, spécialement quand l’on sait pertinemment que ce sont les États-Unis et leurs alliés qui recherchent des prétextes pour lancer une agression militaire.
Michel Warschawski
L’article est paru initialement le 5 septembre sur le site Info-Palestine.eu
http://www.resistance-politique.fr/article-syrie-se-mefier-de-la-desinformation-120192772.html
Syrie : dictature, impérialismes et révolution
http://npa2009.org/node/38822
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