Syrie
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Re: Syrie
Cela s'appelle le peuple, qui comme sous toute dictature,Estirio Dogante a écrit:
Ah! Quel soulagement Roseau qu'ils existent ces "groupes ""civiles" (donc non-combattants) et qu'ils puissent manifester et s'organiser sous la terrible dictature d'Assad!
résiste, ici depuis des dizaines d'années, par tous les moyens,
civils là et quand c'est possible, militaire quand il peut,
obligé de se défendre contre un des pires bouchers.
PS. Je crains, que Dogante, en niant la dictature d'Assad,
soit passé de l'innocence à la complicité meutrière.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
On a lu et ceci est tout ce que l'on trouve comme argument politiqueRoseau a écrit:@ Toussaint
à lire également
- Dix remarques pour les progressistes qui discutent de la Syrie
http://npa2009.org/node/38522
- site gauche révo, et notamment
http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/09/10/limperialisme-le-sectarisme-et-la-revolution-syrienne/
Le premier paragraphe est typique.Le problème avec une partie de la gauche occidentale, surtout les staliniens, c’est qu’ils ont analysé le processus révolutionnaire syrien à partir d’un point de vue géopolitique, ignorant complètement le dynamisme socio-économique et politique sur le terrain en Syrie.
Beaucoup d’entre eux considèrent aussi que l’Iran, la Russie ou la Syrie sont des États anti-impérialistes qui luttent contre les Etats-Unis, ce qui est faux sous tous les aspects. Notre choix ne devrait pas être de choisir entre d’un côté les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite et de l’autre côté l’Iran et la Russie, notre choix c’est les masses révolutionnaires qui luttent pour leur émancipation.
En outre, ces deux camps ont tenté d’imposer une solution par le haut qui permettrait de maintenir le régime dans une sorte de « solution yéménite » (changer la tête du régime, tout en conservant sa structure). La seule différence entre les positions des gouvernements occidentaux et les monarchies du Golfe d’une part et les positions de la Chine, de l’Iran et de la Russie d’autre part reste la même : quel sort pour le dictateur Bachar al-Assad ? La Russie veut maintenir le dictateur, tandis que les puissances occidentales veulent un nouveau chef, encore plus ouvert à leurs intérêts que Bachar al-Assad.
Tout d'abord, il n'y a pas que les "staliniens" mais aussi beaucoup des trotskystes qui voient et savent que pour analyser n'importe quelle situation ils doivent partir par analyser la situation internationale qui la détermine. Sans cela on va droit dans le mur, on se trompe inévitablement. D'ailleurs c'est l'ABC du marxisme.
Personne d'ailleurs à "choisi l'Iran et la Russie ou la Chine" une déformation malhonnête des positions qui donne la mesure de M. Daher, expert en amalgames foireuses et déformations voulues.
Personne non plus a "oublié la dynamique interne" tout simplement l'a placée dans une perspective correcte. Elle est liée aux enjeux de la région, comme elle l'a toujours été et comme elle l'est dans n'importe quel endroit du monde.
Pour lui, comme pour ses partisans (Copas, Roseau, Sylvestre il ne semble exister que la résistance civile syrienne, scotomisant tout le reste: intégristes, impérialistes, monarchies réactionnaires pour privilégier (sans aucune base) ce phénomène.
Le deuxième paragraphe est d'une malhonnêteté tellement grande qui se réfute seul et sa fin est une incantation.
S'il y a quelque chose à "choisir" devant un tel monsieur est de chercher une autre source d'information et "d'analyse". Le mensonge ouvert, grossier ne fait pas un argument.
A l'aune de sa "réflexion", en tout conflit, les communistes devraient choisir "la révolution mondiale" vu qu'au lieu de l'analyse réel de la situation réelle, on doit "appuyer" l'aspect le plus secondaire de la contradiction. C'est justement la manière exacte de ne pas appuyer la classe ouvrière syrienne. La première nécessité de la classe ouvrière syrienne et internationale est de combattre d'abord pour l'intégrité territorial de la Syrie contre l'impérialisme, condition indispensable pour combattre Assad et sa clique.
Bien sur, essayer de faire comprendre le rapport entre combat anti impérialiste et combat de classe est peine perdue devant un tel embrouiller et malhonnête conscient.
Il nous présente les choses comme si la situation actuelle n'était qu'un affrontement entre impérialismes ce qui aujourd'hui n'est pas exacte.
C'est encore une agression impérialiste par bandes intégristes armées interposées (j'espère que ceci ne sera pas nié par Roseau, Sylvestre et Copas) contre un petit pays soutenu par un autre pays menacé d'agression à la suite (L'Iran), par un impérialisme du tiers-monde (la Russie) et de loin par un impérialisme tout récent (la Chine) qu'aucun d'entre eux ni ensemble peuvent se mesurer avec la puissance coalisée des impérialismes occidentaux.
Mais M. Daher n'est pas à une approximation près.
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Toujours des affabulations.Estirio Dogante a écrit: Pour lui, comme pour ses partisans (Copas, Roseau, Sylvestre) il ne semble exister que la résistance civile syrienne
Un exemple ci-dessus. Drôle, mais pas sérieux.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Syrie
scotomisant !Estirio Dogante a écrit:
Pour lui, comme pour ses partisans (Copas, Roseau, Sylvestre il ne semble exister que la résistance civile syrienne, scotomisant tout le reste: intégristes, impérialistes, monarchies réactionnaires pour privilégier (sans aucune base) ce phénomène.
Wahh ! c'est la première fois que je rencontre ce mot. Je le ressortirai.
Pour les autres ignares, voici le résultat de mes récherches :
Comme on le voit, "scotomiser" peut avoir deux sens : passer volontairement sous silence, ou évacuer de sa conscience un événement ou un souvenir traumatisant.http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/scotomisation/71594 a écrit:scotomisation : Mécanisme psychique par lequel le sujet évacue de sa conscience un événement ou un souvenir traumatisant.
scotomiser : Passer volontairement sous silence : Vous scotomisez une partie du problème.
Opérer une scotomisation.
Dans quel cas sommes-nous, Docteur ?
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Syrie
Je ne peux pas répondre à la place du docteur Estirio, mais j'ai appris un mot savant aujourd'hui !
A mon avis, Copas évacue en effet de sa conscience ou minimise sérieusement les éléments qui contredisent sa vision. Mais Estirio "scotomise" lui aussi...
Aucun des deux ne ment volontairement...
A mon avis, Copas évacue en effet de sa conscience ou minimise sérieusement les éléments qui contredisent sa vision. Mais Estirio "scotomise" lui aussi...
Aucun des deux ne ment volontairement...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Et quoi plus précisément?Verié a écrit:Mais Estirio "scotomise" lui aussi...
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Tu évacues l'horreur de la dictature et de la répression, la haine des gens qui la subissent, la mobilisation populaire qui a précédé cette guerre civile, l'intervention de l'impérialisme russe qui ne vaut pas mieux que celle de l'impérialisme occidental - même si tu penses qu'il n'y aurait qu'une "contradiction principale" entre l'impérialisme américain et le reste du monde.Estirio Dogante a écrit:Et quoi plus précisément?Verié a écrit:Mais Estirio "scotomise" lui aussi...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Voici en effet un article fondamental. Il vient compléter un autre article de la même Leila Shrooms, traduit en français et publié sur le site Jura Libertaire (qui avait déjà donné des infos très utiles sur la situation à Misrata, en Libye) et repris sur un forum anarchiste ( voir à la date du 28 août cet article que j'avais déjà signalé : http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?t=4783&p=117678 ).sylvestre a écrit:SYRIA: The struggle continues: Syria’s grass-roots civil opposition
Pour en savoir davantage on peut consulter cette carte étonnante créée au début de l'été (mais est-elle à jour ?)
sur ce qui est appelé le "mouvement syrien non violent" (mais je ne crois pas que cette appelation soit exacte) :
http://www.alharak.org/nonviolence_map/en/
En zoomant on peut trouver une liste des comités locaux.
La carte est expliquée ici : http://www2.amnesty.org.uk/blogs/campaigns/map-non-violent-activism-syria
Ceci dit il y a un problème. Ces derniers jours, ces dernières semaines, ont été signalés sur ce forum des articles et des rapports (pas toujours à jour) sur le mouvement armé, sur la résistance civile (et j'ajoute un article ci-dessous) qui donnent des informations parcellaires, et en apparence au moins contradictoires, sur une situation compliquée, diversifiée et en évolution. Le risque est grand d'extrapoler à partir d'un élément et de conclure : "Ceci prouve bien que.....", alors que cela ne prouve pas grand chose.
Roseau a attiré notre attention sur la conclusion de l'article de Leila Shrooms. Je retiens particulièrement la fin cette phrase : "Syria’s grassroots, civil resistance lives on, despite the increased militarization of what is now, not only a revolutionary struggle, but also a brutal conflict between an increasing number of actors" : ce qui est maintenant non seulement une lutte révolutionnaire mais aussi un conflit brutal entre un nombre croissant d'acteurs.
Et, parmi les conflits dont on discute peu, il y a celui qui oppose les couches dominées de la société (notamment ce "peuple en armes" que représentaient - et que représentent peut-être toujours mais de moins en moins- certaines brigades) aux profiteurs, aux bourgeois (anciens et nouveaux) qui contribuent à faire pourrir la révolution. Les adversaires ce ne sont pas seulement le régime et les jihadistes. Voici un article intéressant à ce sujet, datant d'il y a déjà 6 mois.
Christian Ayad a écrit:Syrie : à Atmé, entre révolution et désenchantement
LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 08.03.2013 à 14h30 • Mis à jour le 15.03.2013 à 17h34 |
Par Christophe Ayad - Atmé, envoyé spécial
Plusieurs attentats meurtriers ont frappé Damas, dont plusieurs ont été revendiqués par les rebelles islamistes.
Accroché à flanc de colline, ce campement sera peut-être un jour la cité de l'Atlantide de la révolution syrienne : un rêve intact et englouti, le témoin d'une folle et vaine ambition. Huit tentes militaires sont alignées sur ce terrain en pente. En contrebas, se trouve un espace d'entraînement équipé de cordes tirées entre les pins, de barbelés pour apprendre à ramper, d'un mini-mur d'escalade et d'un stand de tir. Tout est en parfait état, même la cuisine et la salle d'eau communes bâties en dur.
Mais ce campement impeccable est vide. Les combattants sont rentrés à la maison sur ordre de leur chef, Abou Mahmoud. Seul un jeune rebelle assure une présence pour éviter que des maraudeurs pillent le matériel (tentes, tapis de sol, chaufferettes et un ordinateur, connecté à l'Internet par satellite). Le garçon s'ennuie en comptant les gouttes qui s'écrasent sur la toile épaisse. La batterie de son téléphone est morte à force d'avoir épuisé tous les jeux possibles.
La brigade 309 n'existe plus. Cette katiba (groupe de combattants) d'une trentaine d'hommes était la parfaite incarnation de ce peuple en armes résistant à la tyrannie de Bachar Al-Assad : petite, indépendante, laïque et citoyenne.
AVEC LES MOYENS DU BORD
Abou Mahmoud était officier de la sécurité militaire à Alep. Il ne s'est jamais fait d'illusions sur le régime, mais il a pris la décision de déserter le 14 mars 2012, lorsque son supérieur, le général Moustafa Al-Cheikh, a annoncé sa démission. Après quelques mois en Turquie, il est venu s'établir à Atmé, tout près de la frontière turque, dont sa famille est originaire. Il y a recruté des jeunes du coin, pas plus d'une trentaine, "parce qu'au-delà, ça n'aurait pas été sérieux". Abou Mahmoud les connaît tous personnellement : "Pas d'extrémiste, pas de violent, je veux des soldats."
Son camp est installé sur un terrain familial, au sommet d'une colline dominant un joli vallon boisé traversé par un ruisseau. Un cadre idyllique pour entraîner ses hommes avant d'aller au combat. Au sous-sol d'une grotte, le camp abrite même une cellule de détention "pour les rebelles indisciplinés", précise le commandant. "Nous voulions former une vraie armée avec des règles, des ordres, de la discipline", raconte-t-il. Trois anciens soldats d'élite irlandais devenus mercenaires indépendants ont donné un coup de main. "Par sympathie", assure Abou Mahmoud. Puis ils sont rentrés chez eux à la fin de l'été.
Sa katiba, Abou Mahmoud l'a formée avec les moyens du bord, sans aide extérieure : "Nous étions trop petits et pas assez islamistes pour attirer l'argent du Golfe ou des hommes d'affaires syriens en exil."
ILLUSIONS PERDUES
Une fois prêt, son groupe a commencé à combattre en juin. Il a participé à plusieurs opérations et, à partir d'août, la brigade 309 s'est rendue à Alep. Elle a défendu le quartier de Bab Al-Hadid et a pris part à l'assaut du siège des renseignements de l'armée de l'air à Leramoun. "C'était une erreur d'entrer dans Alep sans avoir pris une seule des vingt-cinq positions militaires qui entourent la ville, regrette aujourd'hui Abou Mahmoud. Mais on n'avait pas le choix. On ne pouvait pas les laisser tomber. Maintenant, Alep est détruite, et quand elle sera enfin libre il n'en restera rien."
C'est à Alep qu'il a perdu ses illusions. "Au début, nous nous battions pour en finir avec le régime, l'injustice et la tyrannie. Nous avions pris les armes pour défendre les civils, nos femmes, nos enfants, se souvient-il. Mais ce que je vois aujourd'hui, c'est une course pour l'argent et le pouvoir. Les civils continuent de mourir mais les commandants s'en fichent. Ils pillent tout ce qu'ils peuvent : au début c'était les administrations de l'Etat. Puis ça a été les maisons et les voitures abandonnées, puis les entrepôts des usines, le cuivre, le coton, le bois, et maintenant c'est même la farine et l'essence." D'importantes quantités de matières premières ont en effet été revendues à des marchands turcs à des prix défiant toute concurrence.
Abou Mahmoud a une formule terrible pour résumer cette dérive : "Notre belle révolution a été volée par les voleurs et les corrompus." La preuve irréfutable de cet échec ? "Si Bachar meurt demain, la guerre continuera en Syrie."
"ON PAYAIT TOUT DE NOTRE POCHE, MÊME LA MORT"
Pour lui, "l'argent envoyé par les pays du Golfe a tout gâché. Ça a causé des disputes, des scissions. Chacun a voulu fonder son groupe pour toucher son salaire." La seule aide qu'Abou Mahmoud dit avoir reçue s'élève à 5 000 dollars, donnés par Moustafa Al-Cheikh, à l'époque où il siégeait dans l'état-major militaire de l'opposition syrienne, avant d'en être expulsé à la faveur d'une énième lutte de pouvoir.
L'état-major de l'Armée syrienne libre a d'ailleurs changé une demi-douzaine de fois en un an. "Pendant qu'ils se disputaient les titres et les postes en Turquie, nous allions combattre à Alep avec moins d'une kalachnikov pour deux hommes, ironise l'ex-chef rebelle. Il fallait compter les balles. On payait tout de notre poche, même la mort."
En décembre 2012, Abou Mahmoud a jeté les armes. Il a convoqué ses hommes : "Je leur ai expliqué que ce n'était plus la révolution pour laquelle nous avions tout abandonné. Ils ont voté, la majorité m'a suivi." Seuls trois jeunes ont rejoint d'autres katibas à Alep et dans la province de Hama. Abou Mahmoud, lui, a acheté 14 moutons qu'il emmène paître tous les jours dans les collines environnantes. Il complète ses revenus en revendant du bois de chauffage à la coupe.
Les jours de cafard et de nostalgie, il retrouve le chemin du campement, où il se réfugie dans une vaste grotte souterraine aménagée comme un bunker. On y boit du thé brûlant et trop sucré en se racontant des histoires à pleurer : ce marchand de mazout de Maaret Misrin qui préfère dormir sur son stock en attendant que les prix montent, ce trafiquant d'antiquités qui peut enfin mener des fouilles sans se soucier d'être pris, ce chef rebelle à la tête d'une katiba fantôme destinée à récolter des fonds plus qu'à combattre et qui s'attribue sur Internet des batailles menées par d'autres. La révolution est comme une ombre dansant sur les murs à la lueur des bougies.
FATIGUE DE LA RÉVOLUTION
La discussion se porte immanquablement sur la situation où se trouve le pays aujourd'hui. "Nous tenions la révolution entre nos mains et nous l'avons laissée tomber à terre, déplore Abou Mahmoud. Si nous ne sommes pas meilleurs que le régime, à quoi bon réclamer sa chute ?" Qu'on ne s'y méprenne pas, le commandant rebelle exclut tout retour en arrière, comme aiment à le croire les propagandistes du régime. "Ni Bachar ni les voleurs", assure le militaire, pour qui la lutte armée n'est pas une fin en soi.
Cette fatigue de la révolution, Abou Mahmoud n'est pas le seul à l'éprouver. Elle touche également un certain nombre d'activistes civils de la première heure, horrifiés par la multiplication des exactions côté rebelles, notamment les exécutions sommaires de soldats et de miliciens prorégime, dont certains sont égorgés, voire décapités, comme on peut le voir sur de terrifiantes vidéos.
En dénonçant, le 18 février 2013, les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans les deux camps, la magistrate Carla Del Ponte, membre de la commission des droits de l'homme de l'ONU sur la Syrie, a contribué à accréditer l'idée que le régime syrien n'avait plus le monopole des abus.
MONTÉE EN PUISSANCE DES GROUPES ISLAMISTES
Ce constat amer s'accompagne, sur le terrain, d'une montée en puissance des groupes islamistes, mieux organisés, plus disciplinés et moins sensibles aux pressions de la communauté internationale. "Ils réussissent parce qu'ils combattent pour Dieu et non pas pour s'enrichir, constate Abou Mahmoud. Mais ce que je n'aime pas chez eux, c'est qu'on ne sait pas qui ils sont ni ce qu'ils veulent. Les voleurs, il est facile de comprendre ce qui les motive, mais eux, ils ne disent rien de leurs objectifs."
Dans ces temps de grande confusion, il est même difficile de distinguer les vrais islamistes des faux. Les mauvaises langues à Atmé ne manquent pas de souligner l'enrichissement soudain de "khal Zaza" (tonton Zaza), le chef d'une brigade rebelle, responsable d'un camp de déplacés : la guerre et l'humanitaire sont en effet les deux moyens d'enrichissement les plus sûrs dans la Syrie d'aujourd'hui.
Ancien charpentier criblé de dettes avant la guerre, "tonton Zaza" est aujourd'hui à la tête d'une flottille de 4 x 4 de luxe et a décuplé son patrimoine immobilier, aussi bien en Syrie qu'en Turquie, où il a placé une partie de ses avoirs. Quant à sa katiba, que l'on n'a jamais vue au combat, elle semble surtout servir à protéger les richesses acquises dans le pillage, les trafics et la revente de l'aide humanitaire.
Adel (le prénom a été modifié), ancien employé d'une ONG, témoigne ainsi de son expérience à Atmé : "Quand j'envoyais 1 000 couvertures pour les déplacés, je découvrais après coup que seul le quart était arrivé dans le camp. Le reste était vendu sur le marché de la ville. Qui détournait ? Pourquoi fermait-on les yeux ? Je posais trop de questions. On n'a jamais voulu me répondre. On m'a menacé et j'ai fini par démissionner. Ces gens-là sont pires que les chabiha [miliciens prorégime]. Ils tuent, sans même tirer un coup de feu." Qui sont-ils ? Adel ne veut rien dire. Il se dit menacé de mort.
RUDE CONCURRENCE ENTRE GROUPES ARMÉS
Plusieurs dizaines de milliers de déplacés se concentrent à Atmé à cause de la proximité avec la frontière turque, garante de la sécurité et d'un minimum d'aide. Ils font l'objet d'une rude concurrence entre groupes armés, qui cherchent à recruter et à soigner leur popularité.
Il y a peu, le propriétaire de la boulangerie du village, l'homme le plus puissant du coin, a reçu un coup de téléphone inédit : le chef rebelle d'un groupe armé islamiste lui a proposé de financer l'équivalent d'une journée de pain en farine et en mazout pour l'ensemble des habitants d'Atmé, déplacés compris. Habituellement, c'est une ONG saoudienne qui pourvoit aux besoins quotidiens.
Mais le chef rebelle mettait une condition à son offre généreuse : que les galettes de pain soient distribuées dans des sachets en plastique frappés du logo du groupe armé. La proposition est en droite ligne avec les pratiques des Frères musulmans, à la recherche de relais à l'intérieur du pays après plusieurs décennies d'exil. Le boulanger a refusé le marché sans ébruiter l'affaire pour éviter les ennuis.
Assis au fond de sa grotte, Abou Mahmoud attend que "les voleurs s'entretuent. Après, il sera toujours temps de reprendre les armes et de finir cette révolution".
Christophe Ayad - Atmé, envoyé spécial
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Syrie
Et surtout il oublie le mouvement révolutionnaire arabe. Quelque soient les limites du mouvement révolutionnaire en syrie et la complexité de la situation, elle intervient dans un contexte de vague révolutionnaire dans le monde arabe. Or on voit clairement comment l'ensemble des forces révolutionnaires de la région se positionnent... Et à la fois, avec des difficultés, des ambiguïtés et des choix difficiles a prendre (c'est beaucoup plus facile a des dizaines de milliers de kilomètres du théâtre des opérations)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Syrie
Le peuple en armes sécrète inévitablement des chefs. En l'absence d'organisation politique structurée, cette direction est inévitablement assurée par des militaires, des aventuriers, des individus courageux mais sans vision politique claire, des notables, des membres des classes privilégiées habituer à commander. Et même ceux qui, au départ ont de "bonnes intentions" tombent plus ou moins vite sous la coupe des autres ou se laissent corrompre à des degrés divers par le pouvoir, les liens avec ceux qui fournissent argent et armes etc. A moins de croire à la spontanéité révolutionnaire, le "peuple révolutionnaire en armes", sans direction politique est une notion vide de sens.Cette katiba (groupe de combattants) d'une trentaine d'hommes était la parfaite incarnation de ce peuple en armes résistant à la tyrannie de Bachar Al-Assad : petite, indépendante, laïque et citoyenne.
Quand on voit à quelle vitesse la révolution de 1917 a dégénéré après la guerre civile, alors qu'il existait un parti structuré doté d'une idéologie solide, et que cette révolution avait tout de même triomphé, on comprend que, après deux ans de guerre civile en Syrie, sans direction politique, c'est absolument impossible qu'un mouvement populaire se maintienne à un niveau significatif.
"Peuple en armes", "révolution", vous vous gargarisez de grands mots.
Mouvement révolutionnaire... Il y a eu en effet des soulèvements populaires contre des dictatures et il y a des pays où il existe encore des forces qui combattent, même derrière des directions politiques pas vraiment révolutionnaires et une bureaucratie syndicale pas plus révolutionnaire. En Egypte et en Tunisie, il reste au moins des organisations ouvrières. Si celles-ci relevaient la tête, ça pourrait peut-être donner de l'air à votre fameuse "révolution syrienne", comme la victoire en Allemagne aurait donné de l'air à la révolution russe. Mais, d'une part, ça n'en prend pas le chemin ; d'autre part, on peut craindre qu'il soit trop tard et qu'il ne reste quasiment rien de l'élan populaire initial en ce pays.Il oublie le mouvement révolutionnaire arabe
Evidemment, les informations sont imprécises et parfois contradictoires, il reste des zones d'incertitude. Je n'en sais pas plus que vous, pas moins. Mais l'attitude qui consiste à s'emparer que quelques infos parcellaires pour nous raconter que le peuple syrien en armes est en marche est absurde...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Syrie
Je n'évacue rien du tout. Je ne fais pas souvent mention parce que l'ennemi principal sont les impérialistes et ses bandes criminelles sur place.verié2 a écrit:Tu évacues l'horreur de la dictature et de la répression, la haine des gens qui la subissent, la mobilisation populaire qui a précédé cette guerre civile, l'intervention de l'impérialisme russe qui ne vaut pas mieux que celle de l'impérialisme occidental - même si tu penses qu'il n'y aurait qu'une "contradiction principale" entre l'impérialisme américain et le reste du monde.Estirio Dogante a écrit:Et quoi plus précisément?Verié a écrit:Mais Estirio "scotomise" lui aussi...
Cette histoire des "ni'ni" n'existe que dans la tête des "théoriciens" insomniaques. Dans la réalité, surtout devant une réalité aussi brutale, avec des égorgeurs, des violeurs des jeunes filles ("leur droit" il parait) des voleurs et autres spécimens pro impérialistes le choix se fait par le mécanisme simple de "qui est le pire?"
Les gens et c'est compréhensible ont préféré le régime aux barbares qui arrivent de partout.
Tout le montre le dernier post de Prado aussi.
L'impérialisme Russe soutient un allié et se défends de la volonté des autres impérialistes, infiniment plus puissants de l'évincer de la méditerranée pour commencer et préparer son sort pour après. Le rapport n'est pas le même.
Il y a bien une contradiction fondamentale entre la classe ouvrière internationale et les peuples colonisés ou semi-dépendants et l'impérialisme US. Tu serais pas d'accord?
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Enfin pour l'instant en matière d'impérialisme ce qu'on sait c'est l'intervention en ventes massives d'armes de l'impérialisme russe.
Un régime tue et massacre as population pour réprimer son soulèvement avec des moyens considérables...
Là, maintenant, on a une entente entre impérialistes pour laisser Assad continuer de détruire la Syrie et l'affaiblir.
Car ce que taisent les pros-fafs c'est bien que c'est le régime lui-même, pour survivre, qui a enclenché la guerre civile, quitte à ce que ça détruise le pays.
Ce sont les forces anti-syriennes de Assad qui ont ouvert le feu avec des armes de plus en plus lourdes contre un peuple soulevé. C'est bien le régime qui a choisi d'affaiblir le pays plutôt que de dégager.
Le négationisme de notre pro-fasciste est là : C'est la faute du peuple de s’être soulevé forcement... Et comme ça emmerde on nie les faits, on nie l'opposition populaire au régime, c'est plus facile comme ça pour la conscience (et il y a sur ce fils toutes les vidéos nécessaires de manifs clandestines massives contre le régime pour rappeler les faits et leurs engrenages).
Sur les processus de fond, à un moment si la destruction de la Syrie par le régime continue il y a risque d'épuisement des données de fond du soulèvement populaire, c'est à dire la destruction des forces productives, la destruction du prolétariat industriel, la destruction du prolétariat au sens large, comme classe, par l'exode largement commencée, la destruction des capacités de productions, de l'infrastructure qui permette l'existence d'une classe.
Je m'inquiète beaucoup plus de l’hémorragie humaine, en morts, en exilés, en destructions de quartiers, de maisons, de villes, qui renvoient à l'âge de pierre une population que des petits groupes djihadistes, pour ce qui est du sort de la révolution syrienne.
La messe n'est pas encore dite de ce point de vue.
Un régime tue et massacre as population pour réprimer son soulèvement avec des moyens considérables...
Là, maintenant, on a une entente entre impérialistes pour laisser Assad continuer de détruire la Syrie et l'affaiblir.
Car ce que taisent les pros-fafs c'est bien que c'est le régime lui-même, pour survivre, qui a enclenché la guerre civile, quitte à ce que ça détruise le pays.
Ce sont les forces anti-syriennes de Assad qui ont ouvert le feu avec des armes de plus en plus lourdes contre un peuple soulevé. C'est bien le régime qui a choisi d'affaiblir le pays plutôt que de dégager.
Le négationisme de notre pro-fasciste est là : C'est la faute du peuple de s’être soulevé forcement... Et comme ça emmerde on nie les faits, on nie l'opposition populaire au régime, c'est plus facile comme ça pour la conscience (et il y a sur ce fils toutes les vidéos nécessaires de manifs clandestines massives contre le régime pour rappeler les faits et leurs engrenages).
Sur les processus de fond, à un moment si la destruction de la Syrie par le régime continue il y a risque d'épuisement des données de fond du soulèvement populaire, c'est à dire la destruction des forces productives, la destruction du prolétariat industriel, la destruction du prolétariat au sens large, comme classe, par l'exode largement commencée, la destruction des capacités de productions, de l'infrastructure qui permette l'existence d'une classe.
Je m'inquiète beaucoup plus de l’hémorragie humaine, en morts, en exilés, en destructions de quartiers, de maisons, de villes, qui renvoient à l'âge de pierre une population que des petits groupes djihadistes, pour ce qui est du sort de la révolution syrienne.
La messe n'est pas encore dite de ce point de vue.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Rappel
(Ecouter ce que dit Nasser sur le Baas syrien)
La résistance syrienne, la blague du siècle :
(Ecouter ce que dit Nasser sur le Baas syrien)
La résistance syrienne, la blague du siècle :
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Syrie
Là on est dans une toute autre question : il n'existe au monde (mais pas plus dans le monde arabe qu'en europe, en amérique latine, en asie ou sur la planéte mars) des partis révolutionnaires constitués Par contre des poussées de révolte, des poussées révolutionnaires peuvent permettre justement à ces partis a se constituer en tant que forces révolutionnaires ayant à la fois la confiance d'une fraction déterminée des classes mobilisées et permis de mieux appréhender Le fait de se constituer en "parti révolutionnaire" ne se fait pas dans les livres, mais dans le feu de l'action.Mouvement révolutionnaire... Il y a eu en effet des soulèvements populaires contre des dictatures et il y a des pays où il existe encore des forces qui combattent, même derrière des directions politiques pas vraiment révolutionnaires et une bureaucratie syndicale pas plus révolutionnaire.
Or c'est précisément ça qu'Estirio Dogante oublie (ou feint d'oublier) Au contraire, il tire dans le dos des révolutionnaires arabes.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Syrie
Et il faudrait qu'on lui enlève son arme à Menvussa parce qu'il ne sait pas de quel côté tirer.menvussa a écrit:Or c'est précisément ça qu'Estirio Dogante oublie (ou feint d'oublier) Au contraire, il tire dans le dos des révolutionnaires arabes.
De l'une: Quel révolutionnaires arabes?
De deux: Pourquoi les auraiz-je oublié?
De trois: Quelle est la situation réelle concrète en Syrie?
Les post de Prado, très instructifs (mais on s'en doutait) sont limpides.
De quatre: Les a t-il "oublié" déjà Menvussa?
Estirio Dogante- Messages : 686
Date d'inscription : 30/04/2013
Re: Syrie
Voilà qui rappelle les bureaucrates défenseurs de la dictature,
massacrant en 56 l'insurrection des ouvriers de Budapest,
en les traitant tous de fascistes.
Il a fallu du temps, mais les dictatures se sont effondrées.
Les combats des peuples arabes contre les dictatures, même les pire
comme celle des Assad, ont commencé.
Ils sont acharnés, avec des hauts et des bas,
mais il faut les soutenir, contre l'impérialisme comme contre ses laquais.
-------
https://forummarxiste.forum-actif.net/viewtopic.forum?t=3159
massacrant en 56 l'insurrection des ouvriers de Budapest,
en les traitant tous de fascistes.
Il a fallu du temps, mais les dictatures se sont effondrées.
Les combats des peuples arabes contre les dictatures, même les pire
comme celle des Assad, ont commencé.
Ils sont acharnés, avec des hauts et des bas,
mais il faut les soutenir, contre l'impérialisme comme contre ses laquais.
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Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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