Réforme des retraites
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Re: Réforme des retraites
Personnellement, je ne suis plus trotskyste (ça tombe bien, le npa, mon organisation, non plus) Et je n'ai jamais été ni "pabliste", ni "lambertiste"... donc tout ça, je m'en fout ! D'autant plus que le probléme n'est pas de faire l'union des partis qui contienne "des minorités de trotsystes", mais de rassembler l'ensemble des travailleurs. La dessus, je trouve l'idée de mon organisation assez raisonnable. Qu'en pense tu toi même ? L'idée n'est pas de regrouper les seuls "révolutionnaires", mais de regrouper la gauche de la gauche "de gouvernement"... Ce qui n'a rien à voir... Maintenant, je suis tout a fait d'accord pour que LO ou le POI se joignent à la mobilisation, mais je ne vais pas non plus me mettre à leurs genoux, alors que ce ne sont qu'une poignée.. Comme nous, d'accord. Mais le probléme, c'est "l'ensemble des travailleurs" (qui ne sont pour l'instant, pas "révolutionnaires" pour un sou)Non, les uns "pablistes" et les autres "lambertistes" ont bien mieux à faire qu'à trainer avec des "traitres qui déshonorent la Quatrième Internationle"...
Les 20 et 21 juin prochains se tiendra une nouvelle « conférence sociale » dont le point principal à l’ordre du jour est une énième modification du régime des retraites au détriment des salariéEs, des retraitéEs. Car derrière le « dialogue social » que le gouvernement invoque systématiquement se cache un piège : celui de la continuation de la même politique de régression sociale exigée par la patronat depuis plusieurs années.
Les fuites du rapport Moreau ont déjà largement vendu la mèche et personne ne peut mimer la surprise : il s’agit de demander une nouvelle fois aux salariéEs de travailler plus longtemps en augmentant la durée de cotisations et d’abaisser les pensions. Aucun suspens, aucun espoir d’aménagement même marginal de ce projet ne plane sur ce « sommet ». Il n'y aura rien à négocier, le seul objectif du patronat et du gouvernement est de faire accepter aux organisations sociales de nouveaux reculs.
En 1993, 2003 et 2010 des attaques répétées contre le droit à une retraite décente et méritée ont pris systématiquement prétexte de l'existence d'un soit-disant problème démographique. C'est un mensonge. Il n'y a aucune fatalité ni démographique ni économique mais un choix politique. La majorité des salariés ne parvient déjà pas à faire les annuités imposées à cause du chômage et de la précarité.
La seule conséquence concrète du projet qui sera adoubé par la conférence sociale ne laisse aucun doute : il fera baisser une nouvelle fois le niveau de nos pensions. Et comme ci cela ne suffisait pas, la désindexation des pensions sur les prix est aussi à l’ordre du jour.
Cette contre-réforme est inamendable. Déjà écrite en coulisses, elle ne mérite aucun « partenaire social » et appelle à une riposte populaire d’ampleur pour la contrer. Qu’elles soient de droite ou socialistes, les régressions sociales se combattent dans la rue, par nos manifestations et nos grèves.
Voilà pourquoi, le NPA propose à toute la gauche sociale et politique, non gouvernementale, d’organiser de façon unitaire une initiative de rue, dès le sommet des 20 et 21 juin pour faire entendre sous les fenêtres de la conférence la voix de tous les opposants à ce projet.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
gérard menvussa a écrit:Personnellement, je ne suis plus trotskyste (ça tombe bien, le npa, mon organisation, non plus) Et je n'ai jamais été ni "pabliste", ni "lambertiste"... donc tout ça, je m'en fout ! D'autant plus que le probléme n'est pas de faire l'union des partis qui contienne "des minorités de trotsystes", mais de rassembler l'ensemble des travailleurs. La dessus, je trouve l'idée de mon organisation assez raisonnable. Qu'en pense tu toi même ? L'idée n'est pas de regrouper les seuls "révolutionnaires", mais de regrouper la gauche de la gauche "de gouvernement"... Ce qui n'a rien à voir... Maintenant, je suis tout a fait d'accord pour que LO ou le POI se joignent à la mobilisation, mais je ne vais pas non plus me mettre à leurs genoux, alors que ce ne sont qu'une poignée.. Comme nous, d'accord. Mais le probléme, c'est "l'ensemble des travailleurs" (qui ne sont pour l'instant, pas "révolutionnaires" pour un sou)Non, les uns "pablistes" et les autres "lambertistes" ont bien mieux à faire qu'à trainer avec des "traitres qui déshonorent la Quatrième Internationle"...Les 20 et 21 juin prochains se tiendra une nouvelle « conférence sociale » dont le point principal à l’ordre du jour est une énième modification du régime des retraites au détriment des salariéEs, des retraitéEs. Car derrière le « dialogue social » que le gouvernement invoque systématiquement se cache un piège : celui de la continuation de la même politique de régression sociale exigée par la patronat depuis plusieurs années.
Les fuites du rapport Moreau ont déjà largement vendu la mèche et personne ne peut mimer la surprise : il s’agit de demander une nouvelle fois aux salariéEs de travailler plus longtemps en augmentant la durée de cotisations et d’abaisser les pensions. Aucun suspens, aucun espoir d’aménagement même marginal de ce projet ne plane sur ce « sommet ». Il n'y aura rien à négocier, le seul objectif du patronat et du gouvernement est de faire accepter aux organisations sociales de nouveaux reculs.
En 1993, 2003 et 2010 des attaques répétées contre le droit à une retraite décente et méritée ont pris systématiquement prétexte de l'existence d'un soit-disant problème démographique. C'est un mensonge. Il n'y a aucune fatalité ni démographique ni économique mais un choix politique. La majorité des salariés ne parvient déjà pas à faire les annuités imposées à cause du chômage et de la précarité.
La seule conséquence concrète du projet qui sera adoubé par la conférence sociale ne laisse aucun doute : il fera baisser une nouvelle fois le niveau de nos pensions. Et comme ci cela ne suffisait pas, la désindexation des pensions sur les prix est aussi à l’ordre du jour.
Cette contre-réforme est inamendable. Déjà écrite en coulisses, elle ne mérite aucun « partenaire social » et appelle à une riposte populaire d’ampleur pour la contrer. Qu’elles soient de droite ou socialistes, les régressions sociales se combattent dans la rue, par nos manifestations et nos grèves.
Voilà pourquoi, le NPA propose à toute la gauche sociale et politique, non gouvernementale, d’organiser de façon unitaire une initiative de rue, dès le sommet des 20 et 21 juin pour faire entendre sous les fenêtres de la conférence la voix de tous les opposants à ce projet.
Jamais, d'aucune façon, l'unité des travailleurs dans le combat pour gagner, ne se fera en pensant cette unité avec le FdG et les deux claques principales qui le composent. C'est fini ça, et ça fait longtemps qu'ils manœuvrent pour éviter de se trouver en position d'un affrontement massif.
Même dans les premiers pas la situation n'autorise aucune illusion.
C'est aux révolutionnaires de travailler à l'unité des travailleurs, il y aura là dedans des réformistes, organisés ou non, mais les micro-appareils du FdG manœuvrent depuis longtemps pour courber le mouvement social et les colères vers des issues dans le cadre des institutions de l'état, sans avoir une si grande influence dans les entreprises.
Il ne dépend que des révolutionnaires de tenter une ligne de masse, ils ne trouveront là aucun autre allié organisé politique. Et ils ne feront progresser politiquement des morceaux des petits partis réformistes que si ils sont capables de mener des lignes de masse.
Même ainsi, ils auront contre eux les petits appareils réformistes.
Ce fut ainsi dans les grandes batailles et la dernière très grande démonstration en France qui se solda par une vraie victoire des travailleurs (les coordinations dans la santé des années 80) se firent avec bien des alliés, mais pas avec des partis réformistes et en écrasant les doigts de pieds de bien des directions syndicales.
Penser la résistance face à la bourgeoisie et son gouvernement, c'est penser les questions organisationnelles de masse, ne pas rester assis le cul par terre parce qu'ils ne veulent pas, bref assumer.
Aucune politique de front unique ne peut se mener sans d'abord résoudre ces questions, et passer d'abord aux travaux pratiques.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Réforme des retraites
C'est toi qui confère au front de gauche une importance "décisive" qu'il n'a sans doute pas. L'objectif du npa n'est pas de "s'adresser au front de gauche" de façon privilégiée, mais de s'adresser a l'ensemble des forces pouvant constituer une opposition à l'actuel gouvernement dans un sens favorable aux travailleurs.
Jamais, d'aucune façon, l'unité des travailleurs dans le combat pour gagner, ne se fera en pensant cette unité avec le FdG et les deux claques principales qui le composent.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
gérard menvussa a écrit:C'est toi qui confère au front de gauche une importance "décisive" qu'il n'a sans doute pas. L'objectif du npa n'est pas de "s'adresser au front de gauche" de façon privilégiée, mais de s'adresser a l'ensemble des forces pouvant constituer une opposition à l'actuel gouvernement dans un sens favorable aux travailleurs.
Jamais, d'aucune façon, l'unité des travailleurs dans le combat pour gagner, ne se fera en pensant cette unité avec le FdG et les deux claques principales qui le composent.
Les choses ne sont pas là, je constate certains débats du NPA.
D'autant plus dommageables à cause d'une absence de stratégie .
Par contre je suis pour m'adresser actuellement principalement à l'ensemble des travailleurs, poser les questions d'organisation de masse.
S'adresser à la gauche sociale et politique, puisque c'est l'unique adresse, n'a aucune chance de produire quelque chose.
Ceux-ci n'ont jamais voulu bouger que si les travailleurs bougent.
Ca se mord la queue.
La formulation ne répond pas non plus aux problèmes posés par le vrai enjeu, les orgas de masse des travailleurs, les syndicats et ce qu'il y a lieu de faire.
Pour se battre contre les attaques sur les retraites il n'y a pas besoin d'être de gauche, ni de faire partie de la gauche sociale et politique, ce qui est encore un truc plus petit et flou.
Surtout qu'on n'a pas travaillé et qu'on ne travaille toujours pas à un pôle syndical, inter-syndical et extra-syndical de classe pour peser sur la recomposition des organisations de masse .
Et on ne se prépare pas à construire les outils démocratiques de masse qui permettraient à un mvt sur les retraites de subir un sort distinct de celui subit par le mvt de 2010.
Et je ne parle pas d'une stratégie de construction de l'outil politique nécessaire à la bataille.
Bref, beaucoup de défis.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Réforme des retraites
Dans le dernier "tout est à nous", un entretien avec Matti sur la réforme des retraites
Retraites : « les seules batailles que l’on est sûr de perdre sont celles que l’on ne mène pas »
Vendredi 31 mai 2013
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 197 (30/05/13)
Entretien. À quelques jours du sommet social, sous couvert de « dialogue social », un gouvernement de gauche s'apprête à imposer de graves reculs à l'encontre des retraites et des retraitéEs. Nous avons rencontré l'inspecteur du travail en retraite, Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste et animateur du courant Démocratie et Socialisme. Il nous donne son point de vue et engage la discussion sur les enjeux et les possibilités d'une mobilisation contre ces projets.
Pour « sauver nos retraites », il faudrait une nouvelle réforme ?
Le danger qui pèse sur notre système de retraite, c’est tout d’abord le refus de le considérer comme un système par répartition. Son principe est simple : quand les besoins augmentent, les ressources doivent augmenter.
L’arrivée de la génération du « baby-boom » à l’âge de la retraite augmentera pendant près de 25 ans le nombre de retraités. Le Medef refuse d’équilibrer le financement en augmentant les cotisations, en particulier la part patronale. Son objectif est de sauvegarder les profits patronaux au prétexte de préserver les « investissements productifs ». Il pourrait accepter une augmentation des cotisations retraites (chiffrée à 1, 1 point en 2020 par le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites) sans diminuer les « investissements productifs ». Il suffirait que les actionnaires diminuent le montant de leurs dividendes, qui s’élevait à 3, 2 % du PIB en 1982 et atteint maintenant 8, 5 %. Tous les ans, 170 milliards d’euros de la richesse nationale sont confisqués par les dividendes qui vont gonfler les bulles spéculatives et préparent une nouvelle crise du type de celle de 2007-2008. Ce n’est pas le coût du travail mais celui du capital qui met en danger notre système de retraites par répartition.
Ce qui met aussi en danger nos retraites par répartition, c’est le chômage. Avec plus de 5 millions de chômeurs, les cotisations retraites diminuent considérablement. Les fonds utilisés à financer l’Unedic pourraient, en bonne partie, être utilisés à financer les retraites. Le Medef n’en veut surtout pas car le chômage crée une « armée de réserve industrielle » dont la fonction est de peser sur les salaires et les conditions de travail.
Le système par répartition : pas d’alternative ?
La seule alternative, c'est un système de retraite par capitalisation. Les « retraites par point » ou par « comptes notionnels » sont aussi des systèmes de retraites par répartition. Ils auraient l’avantage pour le Medef de relativiser ou même de faire disparaître les paramètres difficiles à modifier sans que les salariés se mobilisent : l’âge légal de départ en retraite et la durée de cotisation.
La retraite par capitalisation, c’est jouer sa retraite en bourse. Après le sort réservé aux fonds de pension aux États-Unis lors de la crise 2007-2008, personne ne peut plus ignorer que ce type de retraite est non seulement très inégalitaire mais aussi très risqué.
Jean-Luc Mélenchon a affirmé que la mobilisation sociale ne sera probablement pas au rendez-vous. Quelles conditions seraient nécessaires pour permettre cette mobilisation ?
Les conditions syndicales à réaliser sont double. D’abord, des objectifs clairs : maintien de la retraite à 60 ans, refus d’augmenter la durée de cotisation, augmentation des cotisations retraites patronales. Ensuite, l’unité syndicale la plus large possible sur ces objectifs. Elle n’est pas acquise d’avance : l’unité est une bataille.
Les conditions politiques sont complémentaires. La mobilisation sociale peut amener de nombreux parlementaires de gauche, notamment du Parti socialiste, à refuser de voter un texte qui s’opposerait à cette mobilisation. En retour, cette volonté politique faciliterait la mobilisation sociale et le vote d’un texte répondant à ses aspirations. Nul ne peut dire aujourd’hui si cette bataille pourra être gagnée, mais les seules batailles que l’on est sûr de perdre sont celles que l’on ne mène pas.
Le dialogue social est au cœur de la démarche du gouvernement, fait le jeu du Medef, et les organisations syndicales s’y plient. Une autre voie est-elle possible ?
Ce n’est pas le dialogue social qui fait le jeu du Medef. Sarkozy l’avait fort bien compris et refusait tout dialogue, sauf quand le rapport de forces le lui imposait, par exemple pour la « réforme » des régimes spéciaux de retraite. Les règles de représentativité syndicale fixées par Sarkozy s'appliquent. L'Unsa ou Solidaires ne sont pas représentatifs, et les clefs de la négociation sont entre les mains de la CGC et de la CFTC. Cela donne plus de poids à ces organisations syndicales marginales qu’à la CGT ou à FO.
Une loi de gauche sur la représentativité syndicale devrait permettre de reconnaître l’Unsa et Solidaires et imposer qu’aucun accord national ne puisse être signé sans recueillir l’approbation de syndicats majoritaires aux élections professionnelles.
Pour la première fois, un gouvernement de gauche envisage des reculs sur les retraites. Quelle signification politique ?
Nous en sommes aujourd’hui au stade de la négociation, même si les déclarations de Jean-Marc Ayrault ou de Marisol Touraine paraissent assez nettement indiquer de quel côté pourrait pencher le gouvernement de gauche. À ce moment de la bataille, nous avons choisi de centrer notre action contre les revendications du Medef. Nous nous refusons à trois choses : faire des procès d’intention qui s’avèrent contreproductifs si l’objectif n’est pas de découper, a priori, la gauche mais, au contraire, de chercher à l’unifier pour défendre les intérêts du salariat ; ne nous adresser qu’à des gens convaincus d’avance ; considérer qu’un processus est achevé avant qu’il ne le soit et de s’empêcher ainsi de peser pour en changer l’issue.
Propos recueillis par Robert Pelletier
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Nous en sommes aujourd’hui au stade de la négociation, même si les déclarations de Jean-Marc Ayrault ou de Marisol Touraine paraissent assez nettement indiquer de quel côté pourrait pencher le gouvernement de gauche. À ce moment de la bataille, nous avons choisi de centrer notre action contre les revendications du Medef. Nous nous refusons à trois choses : faire des procès d’intention qui s’avèrent contreproductifs si l’objectif n’est pas de découper, a priori, la gauche mais, au contraire, de chercher à l’unifier pour défendre les intérêts du salariat ; ne nous adresser qu’à des gens convaincus d’avance ; considérer qu’un processus est achevé avant qu’il ne le soit et de s’empêcher ainsi de peser pour en changer l’issue.
Globalement d'accord avec la méthode proposée par Gérard Filoche. Il ne s'agit certainement pas de cliver et de diviser. Nous allons donc voir comment le débat va se mener dans ce forum.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Réforme des retraites
Voyons surtout comment il va se mener entre les forces susceptibles d'organiser une riposte...Nous allons donc voir comment le débat va se mener dans ce forum.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Il est clair que Gérard Filoche ne peut pas attaquer "frontalement" le gouvernement ps en étant dans son principal parti. Pourtant, entretenir la moindre illusion sur les possibilités ouvertes de négociation avec ce gouvernement ne peut que se résumer a enfoncer un poignard dans le dos des salariés. Filoche ne peut faire autrement : il est au ps et n'a nulle envie de le quitter. Mais je croyait que le front de gauche était un opposant "cohérent"... Visiblement, c'est pas si clair que ça...Globalement d'accord avec la méthode proposée par Gérard Filoche
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
C'est pourtant relativement clair
1/ le gouvernement va pencher du côté des recommandations du MEDEF
2/ Nous savons donc qui est l'adversaire
3/ L'unité est une condition nécessaire pour défendre les intérêts du salariat
Bah oui globalement d'accord.
Nous en sommes aujourd’hui au stade de la négociation, même si les déclarations de Jean-Marc Ayrault ou de Marisol Touraine paraissent assez nettement indiquer de quel côté pourrait pencher le gouvernement de gauche. À ce moment de la bataille, nous avons choisi de centrer notre action contre les revendications du Medef. Nous nous refusons à trois choses : faire des procès d’intention qui s’avèrent contreproductifs si l’objectif n’est pas de découper, a priori, la gauche mais, au contraire, de chercher à l’unifier pour défendre les intérêts du salariat ; ne nous adresser qu’à des gens convaincus d’avance ; considérer qu’un processus est achevé avant qu’il ne le soit et de s’empêcher ainsi de peser pour en changer l’issue.
1/ le gouvernement va pencher du côté des recommandations du MEDEF
2/ Nous savons donc qui est l'adversaire
3/ L'unité est une condition nécessaire pour défendre les intérêts du salariat
Bah oui globalement d'accord.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Réforme des retraites
Achille a écrit:C'est pourtant relativement clair
Nous en sommes aujourd’hui au stade de la négociation, même si les déclarations de Jean-Marc Ayrault ou de Marisol Touraine paraissent assez nettement indiquer de quel côté pourrait pencher le gouvernement de gauche. À ce moment de la bataille, nous avons choisi de centrer notre action contre les revendications du Medef. Nous nous refusons à trois choses : faire des procès d’intention qui s’avèrent contreproductifs si l’objectif n’est pas de découper, a priori, la gauche mais, au contraire, de chercher à l’unifier pour défendre les intérêts du salariat ; ne nous adresser qu’à des gens convaincus d’avance ; considérer qu’un processus est achevé avant qu’il ne le soit et de s’empêcher ainsi de peser pour en changer l’issue.
1/ le gouvernement va pencher du côté des recommandations du MEDEF
2/ Nous savons donc qui est l'adversaire
3/ L'unité est une condition nécessaire pour défendre les intérêts du salariat
Bah oui globalement d'accord.
C'est assez décevant de ne pas voir que c'est le gouvernement qui est le fer de lance de la nouvelle agression contre les retraites.
L'argumentation de Filoche est vraiment affligeante sur ce point. Il fonctionne toujours comme si le gouvernement n'était pas un gouvernement de la bourgeoisie qui concentre et dirige les offensives anti-sociales.
Ca va être difficile tellement ça traine là dessus.
Enfin il n'est pas seul, le FdG et ses ronds de jambes aussi vis à vis du gouvernement.
Comprendre ce qu'est un gouvernement...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Dossier : Ce gouvernement doit battre en RETRAITE.
http://npa2009.org/node/37479
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
au marché des contre-réformes, rien à négocier
http://npa2009.org/node/37536
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
C'est assez décevant de ne pas voir que c'est le gouvernement qui est le fer de lance de la nouvelle agression contre les retraites.
L'argumentation de Filoche est vraiment affligeante sur ce point. Il fonctionne toujours comme si le gouvernement n'était pas un gouvernement de la bourgeoisie qui concentre et dirige les offensives anti-sociales.
Ca va être difficile tellement ça traine là dessus.
Enfin il n'est pas seul, le FdG et ses ronds de jambes aussi vis à vis du gouvernement.
Comprendre ce qu'est un gouvernement....
On ne saurait mieux dire.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Réforme des retraites
La question de la riposte à l'agression sur les retraites pose un problème organisationnel à plusieurs niveaux.
L'unité nécessaire de la riposte ne se résume pas à un assemblage d'une partie des groupes politiques bureaucratisés et syndicaux bureaucratisés, qui ne vont pas organiser et mobiliser les travailleurs à hauteur des agressions. Sans compter qu'on n'est pas à l'abri de très mauvaises surprises sur l'attitude des confédérations sur ce sujet.
Faire face c'est prendre en compte que la bataille doit avoir son centre dans les entreprises et qu'elle doit dés le départ se préparer à agglomérer et coordonner des syndicats de base comme seule chance de mobiliser largement avec quelques chances de succès.
L'adresse par exemple à l'essentiel des appareils politiques du FdG ne sert à rien ou pas grand chose, ils ne seront là que pour endiguer le mouvement et le contingenter en une force de pression pour améliorer les rapports de force de ces partis dans les institutions de l'appareil d'état.
Les seuls champs qui demeurent libres c'est dans les entreprises (où les partis réformistes ne sont pas en tant que tels et ont été balayé depuis 20 ans), la jeunesse, le prolétariat précaire et les quartiers. C'est dans ces espaces (se recoupant) que les révolutionnaires doivent concentrer leurs efforts, pour construire et organiser l'unité des travailleurs .
Ce n'est pas en se concentrant sur des appels à des forces politiciennes. Du moins cet aspect là est secondaire .
L'unité nécessaire de la riposte ne se résume pas à un assemblage d'une partie des groupes politiques bureaucratisés et syndicaux bureaucratisés, qui ne vont pas organiser et mobiliser les travailleurs à hauteur des agressions. Sans compter qu'on n'est pas à l'abri de très mauvaises surprises sur l'attitude des confédérations sur ce sujet.
Faire face c'est prendre en compte que la bataille doit avoir son centre dans les entreprises et qu'elle doit dés le départ se préparer à agglomérer et coordonner des syndicats de base comme seule chance de mobiliser largement avec quelques chances de succès.
L'adresse par exemple à l'essentiel des appareils politiques du FdG ne sert à rien ou pas grand chose, ils ne seront là que pour endiguer le mouvement et le contingenter en une force de pression pour améliorer les rapports de force de ces partis dans les institutions de l'appareil d'état.
Les seuls champs qui demeurent libres c'est dans les entreprises (où les partis réformistes ne sont pas en tant que tels et ont été balayé depuis 20 ans), la jeunesse, le prolétariat précaire et les quartiers. C'est dans ces espaces (se recoupant) que les révolutionnaires doivent concentrer leurs efforts, pour construire et organiser l'unité des travailleurs .
Ce n'est pas en se concentrant sur des appels à des forces politiciennes. Du moins cet aspect là est secondaire .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Réforme des retraites
Dans un article de REGARDS, Clémentine Autain signale une intéressante déclaration d'un député du PS :
Déclaration à l’AFP le 23 mai de Michel Issindou, du Parti Socialiste :
« C’est une réforme d’ampleur. Nous aurions tort de faire une réforme au rabais » a déclaré le député PS Michel Issindou, probable rapporteur du projet de loi sur les retraites, précisant que le gouvernement envisageait de le déposer « dans la deuxième quinzaine de septembre », pour qu’il soit débattu dans l’hémicycle « en septembre-octobre ». « Il y aura des tensions, je pense que ce sera dur, il y aura des mouvements dans la rue, mais par rapport à 2010 (précédente réforme des retraites), l’opinion publique est plus prête à entendre les choses » a expliqué le probable futur rapporteur. « De toute façon, nous allons être impopulaires avec cette réforme, et tant qu’à l’être, autant faire des choses utiles pour l’avenir (...), qu’au moins nous allions au fond des choses » a-t-il ajouté. Ainsi « nous n’échapperons pas à un allongement de la durée de cotisation, car c’est la mesure qui produit le plus d’effets à terme », a souligné le député de l’Isère. Mais « en maintenant l’âge légal (de départ) à 62 ans, nous laissons une porte de sortie » a-t-il précisé. Par ailleurs, « il y a un autre sujet qui fera débat, c’est celui du rapprochement public-privé. Il faut crever l’abcès et nous ne réussirons pas si nous ne passons pas par cette phase-là », a-t-il affirmé.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Réforme des retraites
Ce qui est certain, c'est que le gouvernement et Hollande préparent le terrain pour porter un très mauvais coup à l'ensemble du monde du travail...Les patrons peuvent se frotter les mains, Hollande va essayer de cogner encore plus fort que Sarkozy contre le droit à la retraite.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Réforme des retraites
C'est vrai et c'était prévisible... Ceux qui sont surpris de la politique suivie par hollande sont soit naifs, soit démago (et souvent les deux) Maintenant la question est "comment lutter efficacement" si on se souvient que la dernière lutte (contre la casse de nos retraites) s'est terminée par une catastrophe.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Réforme des retraites
Greg Olson a écrit:Pourquoi donc avoir appelé à voter Hollande, contrairement à LO et au POI ?
On pourrait au passage relire utilement les arguments de LO pour ne pas appeler à voter pour Hollande au second tour, contrairement à ce que nous avons pu faire à d'autres moments, en solidarité avec des travailleurs de gauche qui voulaient essayer, avec plus ou moins d'illusions.
LO a été peu sensible aux pressions et au brouhaha antisarkosziste véhiculé par la gauche de gouvernement. "Tout sauf Sarko", "Sarko dehors", "Sarko démission" , Sarko dégage" a-t-on pu lire sur certaines banderoles d'extrême-gauche, surfant (ou pensant surfer) sur le dégoût légitime qu'inspirait la politique de Sarkozy et de sa bande.
A méditer pour l'avenir.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Préparons le combat pour les retraites
Source: http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=506
Jusqu’ici, Hollande n’a pas eu affaire à un mouvement social d’ampleur mais le sujet des retraites est traditionnellement très mobilisateur. S’attaquer à la retraite, c’est s’attaquer à l’horizon des jours meilleurs pour des salariés qui parfois supportent l’insupportable en se raccrochant à cette perspective. Et c’est s’en prendre à un droit fondamental des travailleurs/ses, pilier de la protection sociale depuis 1945.
Au moment de la parution de notre bulletin, la Commission sur l’avenir des retraites qui avait prévu de donner ses conclusions en juin ne les a pas encore diffusées, mais, sur la base du cahier des charges discuté avec les « partenaires sociaux » et des travaux du Conseil d’Orientation des Retraites, nous pouvons avec une quasi certitude affirmer que le projet de contre-réforme de Hollande-Ayrault consistera en :
• La « désindéxation » qui consiste à faire augmenter les retraites moins vite que les prix et diminue ainsi le pouvoir d’achat des retraité-e-s.
• L’allongement de la durée de cotisation : en 1993, on avait une retraite à taux plein après 37,5 ans de cotisation ; aujourd’hui, c’est 41,5 ans. Le gouvernement parle de 43 ou 44 ans. En ayant commencé à travailler à 20 ans, on pourrait avoir une retraite à taux plein au mieux à 65 ans. Mais si on a commencé plus tard ou si on a eu des périodes de chômage, comme ce sera le cas pour une majorité de salariés, cela sera 70 ou 75 ans ! Autant dire que les gens partiront ou seront licenciés avant, mais avec une retraite amputée : c’est le but principal du projet.
• Diminution du salaire moyen servant de base de calcul au montant de la pension pour les fonctionnaires. Au lieu de le calculer sur le traitement des 6 derniers mois, ce serait sur les 10 dernières années.
• La hausse de la CSG qui serait soi-disant une mesure plus juste car la CSG toucherait tous le revenus, même ceux du capital. Mais 87% de la CSG est payée par les salariés et les retraités alors que l’imposition de certains placements ne représente que 12% des recettes. De plus, faire financer les retraites par un impôt, c’est aggraver l’intégration du budget de la Sécurité sociale dans celui de l’État, donc le soumettre au gré des décisions d’austérité du Parlement.
• La hausse des cotisations salariales, qui consiste à prélever une part plus grande sur le salaire brut, diminuant d’autant le montant du salaire net, effectivement disponible sur le compte en banque. L'augmentation de la CSG pour les retraités diminuera quant à elle le montant net de leurs pensions. C’est ce que Sarkozy avait fait contre les fonctionnaires en 2010 (passage de 7% à 10%).
Ce qu’il faut défendre, c’est le retour aux 37,5 annuités et un financement du système à 100% par les patrons et non par la fiscalisation qui reporte sur les salariés une part toujours plus grande du financement de leurs retraites !
Depuis 1993, cette réforme sera la sixième censée sauver le système des retraites mais tant que la manne d’argent du système par répartition ne sera pas aux mains du secteur privé, il y a fort à parier que les jongleries comptables feront toujours apparaître ce système en déficit. La fabrique du consentement s’est d’ailleurs encore mise en marche : une seconde Conférence sociale du gouvernement où seront conviés les « partenaires sociaux » doit être orchestrée les 20 et 21 juin afin de préparer les esprits. La novlangue est également de sortie : cette réforme aurait pour objectif de « sécuriser » les retraites. La stratégie de division n’est pas en reste : les salariés du privé sont opposés aux fonctionnaires ou aux régimes spéciaux, soi-disant privilégiés. Mais cette stratégie profite en fait aux vrais privilégiés : grands patrons, ministres, députés et autres grands journalistes qui ne font pas leur travail en ne mettant par exemple pas en parallèle les cadeaux faits aux patrons et les soi-disant déficits des caisses de retraite. Il manquerait en effet 20 milliards dans les caisses de retraites en 2020 mais la somme des exonérations fiscales dont bénéficie le patronat s’élève à 172 milliards. Et les profits des 40 entreprises les plus riches de France se sont élevés l’année dernière à 53 milliards d’euros, le remboursement de la dette aux banques à 65 milliards... Alors que ces chiffres sont connus, le plus pénible à supporter est de voir les syndicats participants au COR entériner l’existence d’un déficit qui nécessiterait des réformes structurelles du système de retraite. L’intégration des directions syndicales aux logiques gouvernementales et patronales est un des rouages du mécanisme, mais elle est de plus en plus poussée au fur et à mesure des contre-réformes.
C’est pourquoi, il est crucial de nous battre dans nos syndicats pour que leurs directions rompent les pseudo-négociations et autres participations aux Conférences sociales. Et, sans attendre, nous devons échanger et nous organiser sur nos lieux de travail afin de préparer les travailleurs/ses au combat contre la contre-réforme annoncée et de créer des liens avec les autres établissements ou entreprises. Pour préparer le mouvement, des militant-e-s de nombreuses organisations Rennaises (CLAR, MCPL, UNEF, Solidaire 35, SLB, NPA, GA, PG, AL) ont par exemple déjà créé un comité contre l’austérité et pour la défense des retraites : c’est la voie à suivre partout ! Les actions et grèves de l’automne prochain devront déborder les journées d’actions éparses orchestrées par les directions syndicales. En s’appuyant sur leurs syndicats et en permettant au plus grand nombre de décider des revendications et des actions par des assemblées générales, il faudra exercer un pouvoir contraignant sur ceux qui tiennent les rênes de l’économie : les patrons et les politiciens. La meilleure et la plus puissante de ces contraintes, ce qu’il s’agit de mettre en discussion dès maintenant, c’est la grève générale !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Réforme des retraites
Ce matin sur France Inter, incroyable cynisme de Valérie Pecresse (ex ministre de Sarko) et du journaliste qui lui servait la soupe en lui demandant si la droite avait bien été assez "courageuse" - c'est à dire si elle n'avait pas hésité à taper plus fort sur les retraites, sans jamais mettre en doute la "nécessité" de ces attaques...
Pecresse a répondu qu'on ne peut pas tout faire d'un seul coup, car si le gouvernement avait été plus loin, il aurait risqué de soulever un véritable ras-de-marée, comme en 1995, donc mieux valait y aller par petit bout pour éviter le blocage. Et elle souhaite bonne chance à l'équipe de Hollande...
Pecresse a répondu qu'on ne peut pas tout faire d'un seul coup, car si le gouvernement avait été plus loin, il aurait risqué de soulever un véritable ras-de-marée, comme en 1995, donc mieux valait y aller par petit bout pour éviter le blocage. Et elle souhaite bonne chance à l'équipe de Hollande...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Réforme des retraites
Retraites : la mascarade de la Conférence sociale
C'est vendredi 14 juin que Yannick Moreau, l'ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, doit remettre au Premier ministre son rapport sur les « pistes » que devrait emprunter la prochaine réforme des retraites. Mais, en attendant, le chemin est déjà tout tracé, en vertu de ce qui est désormais une rengaine : « Puisqu'on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. »
Les commentateurs distillent les mesures que le gouvernement pourrait prendre : allongement de la durée de cotisation, augmentation de l'âge légal de départ, désindexation du montant des pensions par rapport à l'inflation, hausse de la CSG, suppression de l'abattement de 10 % pour le calcul de l'impôt des retraités, etc. L'idée étant d'essayer de faire croire que, quelle que soit la méthode, la nouvelle attaque contre les retraites est inéluctable, qu'on ne peut pas y échapper et que ce sont les salariés qui doivent payer.
À cette campagne sur la nécessité de la réforme, qui reprend les mêmes arguments que ceux de la droite en son temps lors des réformes de 2003 et 2010, s'en ajoute une autre, « de gauche ». Elle consiste à faire croire que c'est au nom de la « justice » et en vertu de « l'équité » que les nouvelles attaques se préparent. Ainsi, ce serait au nom de l'égalité des règles entre public et privé que se préparerait pour les salariés de la fonction publique un nouveau mode de calcul qui fera baisser le montant de leur pension.
Les arguments sont donc prêts pour la Conférence sociale des 20 et 21 juin, pour ce « dialogue » $ndash; si cher au gouvernement socialiste $ndash; entre patronat et confédérations syndicales sous l'égide du président de la République et du Premier ministre.
La même manœuvre est donc annoncée que lors de la conférence qui, en 2012, a permis, après « dialogue » entre patronat et syndicats, le vote de la loi dite de sécurisation de l'emploi, qui a généralisé la précarité et la flexibilité du travail. Le calendrier est même fixé. Le gouvernement a promis aux syndicats de leur donner un texte de proposition de loi de réforme à la fin du mois d'août, puis que la loi serait présentée en Conseil des ministres au mois de septembre, afin qu'elle puisse être votée par le Parlement avant la fin de l'année.
Les confédérations syndicales acceptent toutes de participer à la mascarade de la Conférence sociale. Tout juste l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CFE-CGC de la fonction publique proteste-t-elle en disant qu'elle n'acceptera aucun recul et promet pour cela une journée de grève en... octobre !
Il faut s'en souvenir : quand en 1995 Juppé a tenté de s'attaquer à la retraite des fonctionnaires, ce n'est pas le « dialogue » qui l'a contraint à mettre son projet dans sa poche, mais la riposte des travailleurs par la grève et de puissantes manifestations. C'est une telle riposte, un tel mouvement général qu'il faut préparer.
Sophie GARGAN LUTTE OUVRIERE
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Bon à rappeler...
Le bal des politiciens courant aux mangeoires de la République, automne 2010...
Source: http://www.mediapart.fr/journal/france/110613/reforme-des-retraites-ce-que-le-ps-defendait-en-2010?page_article=3
Réforme des retraites: ce que le PS défendait en 2010
PAR LÉNAÏG BREDOUX ET RACHIDA EL AZZOUZI
ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 13 JUIN 2013
Source: http://www.mediapart.fr/journal/france/110613/reforme-des-retraites-ce-que-le-ps-defendait-en-2010?page_article=3
Réforme des retraites: ce que le PS défendait en 2010
PAR LÉNAÏG BREDOUX ET RACHIDA EL AZZOUZI
ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 13 JUIN 2013
Ce sont des clichés que les photographes ne pourront
plus saisir dans les mois qui viennent. Lors du
mouvement social qui a secoué la France à l’automne
2010, on y voyait les principaux responsables
socialistes – Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault,
Ségolène Royal, Harlem Désir, Benoît Hamon, Claude
Bartolone – défiler bras dessus, bras dessous, avec
Jean-Luc Mélenchon ou Cécile Duflot, au milieu
d’une marée de salariés.
C'était alors un non catégorique : non à la réforme des
retraites du gouvernement Fillon, qui recule l’âge légal
de départ à la retraite de 60 à 62 ans et l’âge pour
une retraite à taux plein de 65 à 67 ans. C’était il y a
trois ans, quand le parti socialiste montrait les crocs
sur les bancs de l’assemblée et trouvait injuste de faire
sauter la barrière symbolique des 60 ans, cet acquis
social voulu par François Mitterrand et Pierre Mauroy
en 1982 (entré en vigueur le 1er avril 1983).
Les principaux responsables socialistes en tête des cortèges en 2010 © dr
La loi a été promulguée en novembre 2010. La
crise économique et sociale s’est accélérée. François
Hollande a été élu président de la République. Et il
s’apprête à mener la “mère des batailles“ que la gauche
n’a pas su engager sous Jospin : la réforme du système
des retraites, la quatrième en vingt ans, sous la pression
de la commission européenne et de son obsession des
“réformes structurelles”.
Vendredi 14 juin, la commission Moreau, installée
en février dernier par le premier ministre Jean-Marc
Ayrault pour plancher sur l’avenir de nos retraites,
doit présenter un catalogue de mesures pour sauver
le système qu’un déficit de 20 à 25 milliards d’euros
déstabiliserait à l’horizon 2020, selon les experts.
Puis on passera à “la concertation” entre partenaires
sociaux dans la foulée de la conférence sociale
prévue les 20 et 21 juin – formellement, les retraites
ne relèvent pas de la négociation entre patronat et
syndicats mais de la loi. Puis l’exécutif tranchera pour
présenter un projet de loi le 20 septembre. Au vu des
premières fuites, les préconisations de la commission
Moreau seront très loin, pour la plupart, de ce que
le parti socialiste prônait en 2010 en dénonçant la
réforme « injuste, bâclée et non financée » de la droite
comme ici Marisol Touraine, alors députée.
La gauche réunie à l'automne 2010 © dr
Le rapport pourrait ainsi préconiser : un allongement
de la durée de cotisation jusqu’à 43 voire 44 ans ; un
changement du calcul des retraites des fonctionnaires,
basé non plus sur les six derniers mois mais les dix
dernières années ; une mise à contribution des 15
millions de retraités avec la fin de l’indexation du
niveau de leurs pensions sur l’inflation ; un alignement
du taux de CSG (contribution sociale généralisée) des
retraités imposables sur celui des actifs ; la fin de leur
abattement fiscal de 10 % ; la fin du bonus fiscal de
10 % pour les ménages ayant eu trois enfants et plus ;
la révision vers le bas du calcul du niveau des retraites
pour les actifs...
2010, le contre-projet du PS
À l’époque, le 18 mai 2010 très exactement, Martine
Aubry, la première secrétaire du parti, désavouée
par son bureau national quelques mois plus tôt pour
avoir osé à la télévision envisager un recul de l'âge
légal, dégainait, chiffres à l’appui, le contre-projet
du PS pour une réforme « juste, efficace et durable
des retraites »(à relire sous l'onglet Prolonger).
L’accouchement s’était fait dans la douleur, presque
Directeur de la publication : Edwy Plenel
www.mediapart.fr 2
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au forceps, tant le sujet divise en interne une famille
politique tiraillée entre son aile sociale-libérale et son
aile gauche.
Depuis vingt ans, les socialistes cherchent comment
réformer un système en crise perpétuelle sans trahir
leurs idéaux et se déchirent autour de cet éternel
débat : faut-il ou non tenir compte de l’argument
démographique et donc de l’allongement continu de
l’espérance de vie, justifiant un allongement de la
durée de cotisation ?
Après moult revirements publics, la synthèse s’est
faite, se révélant (plutôt) ancrée à gauche. En
témoignent ces petites animations (ici et là) où le PS
déroulait son projet, proclamant son attachement à la
borne symbolique des 60 ans, martelant que « relever
l’âge légal des retraites ne réglerait qu’une partie des
problèmes ».
Les socialistes avaient finalement écarté un nouvel
allongement de la durée de cotisation avant 2020. «
Si un allongement de la durée de cotisation devait
être envisagé, celui-ci ne devrait pas excéder la moitié
des gains d'espérance de vie, alors qu'aujourd'hui, il
représente deux tiers d'allongement d'activité, pour un
tiers de temps de retraite », précisait le document.
Ses propositions s’articulaient sur deux piliers. D’un
côté, les socialistes innovaient en proposant une
réforme systémique autour d’une retraite choisie avec
un compte-temps individuel. « À titre d'exemple, si
l'âge effectif de départ est repoussé d'un an par ces
choix individuels, l'économie pour les régimes de
retraite est de 10 milliards d'euros », affirmait le PS.
De l’autre côté, ils proposaient de nouvelles sources
de financement pour répartir les efforts de « façon
juste ». Outre une légère augmentation des cotisations,
cela passait par la taxation des revenus du capital,
des bonus, des stocks-options, des plus-values, et la
taxation des banques.
Sur mediapart.fr, un objet graphique est disponible à cet endroit.
Avec cette contre-réforme, le PS tournait une page.
Notamment celle de la loi Raffarin-Fillon de 2003, qui
avait harmonisé à 40 ans les durées de cotisations pour
le public et le privé, et que le PS a un temps appelé à
abroger. En 2003, le Parti socialiste avait fermement
défendu le « principe de la retraite à 60 ans à taux
plein en fonction de la durée légale de cotisations,
acquis social de la gauche au service d'une vraie
qualité de vie ». Lors du congrès de Dijon, le premier
secrétaire de l’époque, un certain François Hollande,
décide même d’inviter le leader de la CGT, Bernard
Thibault, ovationné par les socialistes. Favorable à
la réforme, François Chérèque, à la CFDT, décline
l’invitation.
« Le projet du gouvernement appelle un refus
majeur de la part des socialistes », lance Hollande
aux congressistes, refusant cette « philosophie qui
consiste à demander aux salariés de travailler plus
longtemps pour gagner moins ». Et de lâcher : «
L’allongement de la durée de cotisations – 40, 41, 42
ans et davantage encore si c’est nécessaire – était la
position du Medef, c’est la solution du gouvernement
Raffarin ! »
Hollande candidat refuse le programme du
PS
En dix ans, François Hollande a eu le temps de changer
d’avis. Surtout, dès 2003, il a maintenu l’ambiguïté sur
la barrière des 60 ans. 60 ans pour tout le monde ?
Ou bien seulement pour ceux ayant atteint la durée
de cotisations ? Hollande a toujours privilégié la
seconde option. Ses écrits le confirment : l’ex-premier
secrétaire du PS a systématiquement soutenu l’idée
que l’allongement de l’espérance de vie justifiait un
allongement de la durée de cotisations.
« Afin de tenir compte de l’allongement de la durée de
la vie, il est logique d’augmenter la durée de cotisation
au fur et à mesure que l’espérance de vie augmente.
Enfin il faudra augmenter les cotisations sociales,
celles qui pèsent sur les employeurs comme celles qui
Directeur de la publication : Edwy Plenel
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3/3
pèsent sur les salariés », expliquait-il dans son livreprogramme
Parlons de la France, avec François
Hollande, publié en 2010.
Marisol Touraine et François Hollande © reuters
À la même époque, le PS planche sur son programme
présidentiel. Mais c’est Martine Aubry qui est aux
commandes du parti et qui reprend les grands axes
de la contre-réforme proposée un an plus tôt. Le
candidat qui sort vainqueur de la primaire refuse, lui,
de reprendre l’intégralité du projet à son compte.
Les retraites feront l’objet d’une passe d’armes entre
Aubry et Hollande durant la primaire. « Quand
l’espérance de vie s’allonge, il faudra allonger aussi
la durée de cotisations », dit encore Hollande, qui
promet déjà une « réforme générale des retraites
» en 2013. Il est surtout embarrassé par les
déclarations tonitruantes de son “M. retraites”, le
député Pascal Terrasse, piégé par l’enregistrement de
propos polémiques en pleine campagne. « Il y a à la
fois ce que les gens ont compris, ce que dit le PS, et ce
qu'on fera. C'est trois choses différentes... », dit alors
Terrasse.
Vidéo disponible sur mediapart.fr
Durant la campagne, François Hollande reste
flou sur la grande réforme qu’il promet. Dans
son programme, l’engagement 18 stipule un
rétablissement du départ à la retraite à 60 ans pour ceux
qui ont assez cotisé (une décision confirmée par un
décret dans la foulée de son élection). Pour le reste,
le candidat se réfugie derrière la concertation avec les
syndicats. Jamais il n’a semblé envisager le système
novateur du compte-temps ni même de taxer la finance
pour payer les retraites.
Dans les discours, un seul principe ne varie pas :
l’allongement de la durée de cotisations. « C’est
vrai qu’avec François Hollande, nous pensons que
faire de la durée de cotisation la variable-clef est
plus juste que d’autres variables de référence. (...)
Il me paraît difficile d’avoir d’un côté une vie qui
s’allonge, un système de protection sociale arrimé
au travail et, de l’autre, une durée de travail qui
diminuerait. Je ne crois pas à ce modèle-là », explique
alors à Mediapart Marisol Touraine. C’est elle
qui, devenue ministre des affaires sociales, pilote
aujourd’hui la réforme des retraites.
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Une déclaration de guerre
http://npa2009.org/node/37667
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