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Message  Copas Mar 22 Nov - 16:17

L'attitude des frères musulmans ne constitue pas une surprise. Et il y a plusieurs mois ils étaient plutot arrivés au "secours de la victoire" poussés par ailleurs par leurs jeunes.

La bureaucratie des frères musulmans a peur de perdre la proie qu'ils croyaient enfin à portée.

Il y a une scission de fait des frères musulmans depuis un moment par rapport à la question de l'armée et de l'appareil d'état plus généralement. Cette fracture s'opère de plusieurs façons et par pans.

On verra aujourd'hui l'importance de l'autorité des dirigeants de ce mouvement. Il est sur qu'ils rendent un très mauvais service à leur jeunesse et au peuple égyptien en tirant dans le dos de la mobilisation . En prenant cette position ils donnent blanc seing aux forces de répression pour tirer dans le tas.

Il est curieux de constater que religieuses, syndicales ou de gauche, les nomenclaturas fonctionnent toujours de la meme façon face à des soulevements de masse qui vont à l'affrontement avec l'appareil d'état. Ces nomenclaturas ne bougent que quand leur base se jette à l'assaut de l'état avec d'autres bases, et que cet élan a déjà gagné l'essentiel des positions politiques.

Il y a là quelque chose à analyser, par delà les pots de peinture usés en façade, qui fasse ressortir les point communs pour en tirer des leçons utiles et quasi-universelles.
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Egypte      - Page 13 Empty Révolution Acte II, Alain Gresh

Message  Roseau Mer 23 Nov - 17:00

http://blog.mondediplo.net/2011-11-23-Revolution-egyptienne-acte-II
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Message  gérard menvussa Mer 23 Nov - 18:29

Excellent article d'Alain Gresh (rapidement présenté comme complaisant aux islamistes, ce qui n'est absolument pas évident à lire l'article) dont je partage totalement la conclusion :

Il est encore difficile de savoir comment se développera cette étape (lire Isandr El Amrani, « Tahrir : What next ? », The Arabist, 22 novembre). Ce qui est sûr, c’est que les Egyptiens ne cherchent pas, comme l’affirme de manière méprisante l’éditorial du Figaro du 23 novembre, leur « nouveau pharaon ». Le CSFA a fait le 22 au soir quelques concessions : démission du gouvernement, promesse que l’élection présidentielle aura lieu avant la fin juin 2012 et que le pouvoir passera alors aux civils, ouverture d’enquêtes sur la répression. Mais il semble que c’est trop peu, trop tard... Les manifestations se poursuivent, la mobilisation s’étend — on a ainsi vu, fait sans précédent, 250 diplomates en poste demander le retour du pouvoir aux civils. La révolution continue.

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Egypte      - Page 13 Empty http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article22

Message  gérard menvussa Mer 23 Nov - 20:43

Le site "Europe Solidaire sans frontière", animé par David Rousset, publie une série d'articles et de référence sur la situation en egypte :

Présentation de l'association "femme nouvelle" : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article23534

Interview par l'union syndicale Solidaire du comité de coordination pour les droits et libertés syndicales et ouvrières ! http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article23533


Le mouvement ouvrier dans la révolution égyptienne Propos recueillis au Caire le 31 mai 2011 par Alain Baron et Julien Ente pour l’Union syndicale Solidaires (France) http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article21930

Egypte : le rôle des travailleurs dans le processus révolutionnaire et le Centre pour les droits économiques et sociaux Entretien avec Khaled Ali réalisé au Caire le 30 mai 2011 par Annick Coupé, Julien Ente et Alain Baron pour pour l’Union syndicale Solidaires (France). http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article22205

La gauche en Egypte http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article22029





Dernière édition par gérard menvussa le Jeu 24 Nov - 0:55, édité 1 fois
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Message  Roseau Jeu 24 Nov - 0:36

http://rt.com/on-air/egypt-tahrir-clashes-live/
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Egypte      - Page 13 Empty La révolution à nouveau dans la rue

Message  Roseau Jeu 24 Nov - 22:11

Entretien avec Mostafa Omar, journaliste du site Ahram Online et membre du mouvement des Socialistes révolutionnaires. L’entretien a été conduit par Lee Sustar pour Socialist Worker.
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-la-revolution-a-nouveau-dans-la-rue.html
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Message  sylvestre Ven 25 Nov - 15:59

Les camarades des Socialistes Révolutionnaires vendent leur journal dans la rue Tal'at Harb, à côté de la place Tahrir.

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Message  gérard menvussa Ven 25 Nov - 20:26

Excellent article, cette fois dans "Regard", le magazine dirigé par Clémentine Autain http://www.regards.fr/monde/les-ouvriers-au-coeur-de-la

Les ouvriers au coeur de la révolution egyptienne
Reportage, par Mina Zapatero| 25 novembre 2011

Dix mois après le départ de Hosni Moubarak, des dizaines de milliers de manifestants descendent à nouveau dans les rues du Caire, d’Alexandrie, de Suez, d’El Arich, d’Ismalïa… Pour réclamer le départ des militaires. Entre temps, loin des manifestations de masses spectaculaires, c’est parmi les salariés que la révolution s’est poursuivie avec des grèves, des blocages et des occupations. Les mouvements de salariés, largement ignorés des médias internationaux ont été et restent au centre du processus révolutionnaire engagé en Egypte.

Masses humaines multicolores, femmes et hommes toutes générations et classes sociales – le plus souvent moyenne - confondues, usages intensifs des outils de la modernité – portables, facebook, twitter, youtube -, non-violence, indifférence vis-à-vis des fanatismes religieux, revendication démocratique : l’image de la révolution égyptienne aura été présentée comme répondant aux idéaux officiels des pays dits développés, selon lesquels la lutte entre producteurs et exploiteurs serait en voie d’extinction. Pourtant, « la révolution n’est pas terminée » entendait-on dans les rues du Caire fin octobre, alors que les tribunaux militaires tournaient à plein régime et que la torture (notamment contre les révolutionnaires poursuivant souterrainement la lutte) continuait. « Pas terminée », la révolution egyptienne ? L’actuel mouvement de protestation contre le Conseil suprême des forces armées (CSAF) qui, depuis dix mois, exerce un pouvoir fondé sur la violence, prouve que non. Au cœur de ce mouvement, figurent des egyptiens qui n’ont pas attendu janvier 2011 pour s’opposer au régime.
Grèves en cascade

« Le 7 décembre 2006, nous nous sommes mis en grève pour protester contre l’augmentation des prix et réclamer le paiement des primes » explique Tamer, un des 22 000 ouvriers dépendant du secteur public de l’usine de Filature et Tissage à Mahalla-el-Koubra, ville située à 120 kilomètres au nord du Caire. Le syndicat unique inféodé au gouvernement leur avait promis le paiement d’une prime, pour rapidement se dédire en ne la destinant qu’aux seuls personnels administratifs. Au bout de plusieurs jours d’occupation et de grève de la faim, le gouvernement cède face aux revendications. Mais cet engagement ne sera, à son tour, pas honoré. À l’annonce de cette victoire éphémère, la grève se répand alors dans les teintureries de cette ville où 75 000 personnes travaillent dans l’industrie du coton. Douze jours plus tard, elle gagne les entreprises récemment privatisées de ciment de Hélouan et de Tora, dans la banlieue du Caire. Début janvier 2007, ce sont les cheminots qui prennent le relais. « Nous étions organisés entre nous, en dehors du syndicat, dit Tamer. Cette première grève nous a permis de voir, ici, qui parmi nous étaient les plus décidés. Nous étions alors une quarantaine à se rencontrer secrètement, par groupe de dix, dans des cafés où nous discutions et rédigions des textes que nous distribuions ensuite. »

« C’est ici que tout a commencé » affirme l’ouvrier-mécanicien : propos confirmé par le nombre de mouvements de protestations ouvrières qui, à partir de cette date, vont au cours de l’année 2007 augmenter de plus de 250%. Le 17 février 2008, les protestataires de Mahalla repartent en lutte et demandent l’augmentation du salaire minimum gelé depuis 1984. Sortis en masse de leur usine, ils crient « À bas Moubarak ! ton régime, c’est de la merde ! » et sont rejoints par plus de 10 000 habitants. Les forces anti-émeutes appelées par les autorités sont attaquées par les manifestants qui parviennent à les mettre en fuite. Alors que l’agitation se poursuit pendant plusieurs mois dans les usines de la région, un appel à une grève nationale fixée au 6 avril 2008 commence à circuler dans le pays. Des bloggeurs, sous la signature « Groupe du 6 avril » vont diffuser sur leurs réseaux ce message : « N’allez pas au travail, n’allez pas à l’université, n’ouvrez pas vos commerces, n’ouvrez pas vos pharmacies… Nous voulons des salaires dignes, nous voulons du travail, de l’éducation pour nos enfants, des transports humains, des hôpitaux… » La police anti-émeute occupe les rues du Caire et des grandes villes du pays. La grève ne se développe pas, mais à Mahalla dans l’après-midi, une manifestation spontanée est attaquée par les forces de l’ordre sur la place centrale. La répression va provoquer la mort de trois personnes, dont un adolescent de quinze ans, des dizaines de blessés et sept cents arrestations.

« C’est à ce moment-là que nous avons pensé créer un syndicat indépendant et tenté de diffuser cette idée dans les autres entreprises » reprend Tamer. En louvoyant entre les lois avec l’aide d’avocats et de juristes, des salariés de l’administration fiscale avaient alors réussi à monter leur propre organisation, avant qu’elle ne soit arbitrairement interdite par l’Etat à l’instigation du syndicat unique. « Dès 2007, un groupe de ces fonctionnaires des impôts a lancé une grève à laquelle 50 000 travailleurs ont répondu. Vingt-neuf comités de grève ont été créés dans chaque gouvernorat et un comité de coordination s’est installé, ici, au Caire. Après une manifestation en direction du Parlement, ils ont obtenu des augmentations de salaires et des possibilités d’avancement » raconte Houssam, un des activistes du centre d’études socialistes au Caire où des ouvriers de Mahalla et d’ailleurs vont se retrouver pour échanger leurs expériences et leurs projets. La détermination de ces mouvements de salariés va rencontrer celle des opposants à Moubarak qui se rassemblent à partir du 25 janvier sur la place Tahrir. Des travailleurs du textile, du pétrole, du gaz, de la métallurgie, du canal de Suez, des chemins de fer, des arsenaux se lancent dans la grève à travers tout le pays, autant pour leurs revendications que, pour un grand nombre d’entre eux, soutenir les manifestants du Caire.
Des salariés place Tahrir

Entre les mains du CSAF - dirigé par Hussein Tantaoui, ex-ministre pendant vingt ans de Moubarak -, le pouvoir égyptien n’a eu de cesse depuis le 11 février dernier de se dresser contre ceux qui exigent un changement radical de régime. Arrestations, condamnations par les tribunaux militaires, pratiques de la torture, les acteurs – salariés, mouvements de jeunes, etc. - de la révolution sont soumis à la violence de la junte. Le 24 mars, le gouvernement vote sous l’instigation du CSAF une loi criminalisant les manifestants et les grévistes « entravant la production », alors que la majeure partie de l’appareil dirigeant du Parti National Démocratique ne subit aucune poursuite devant les tribunaux. Si des mouvements de jeunes ont lancé des appels à dresser, à travers tous le pays, la liste des « corrompus » afin de les exclure de tout pouvoir dans la société, et notamment celui du droit d’éligibilité lors des élections à venir, ce sont les salariés qui depuis maintenant dix mois font directement pression, souvent avec succès, pour faire « dégager » les hommes de Moubarak. « Ça fait un mois et demi que nous bloquons notre usine. Nous voulons que notre directeur s’en aille. Beaucoup d’autres y sont arrivés. Nous ne partirons pas d’ici tant qu’il restera. » explique, fin octobre, Nasr, qui avec plusieurs centaines d’ouvriers de l’usine textile Miratex de Suez, occupe le trottoir devant le bâtiment du Conseil des Ministres. Mohammad précise : « Ceux qui sont ici ont été choisis par leurs camarades : il y a ceux qui sont décidés à se battre, ceux qui parlent bien, ceux qui ont les idées claires… Lui, continue-t-il en désignant un homme assis au milieu de ses camarades, on sait qu’il est solide. Il a tenté de s’immoler pour faire aboutir nos revendications. » Dans une rue adjacente, des salariés de Telecom Egypt manifestent devant leur ministère : « On n’a pas fait la révolution pour continuer à recevoir un salaire misérable. On veut que tous les précaires soient titularisés » dit un des salariés alors que le cortège rejoint les ouvriers de Suez.
Raviver la flamme

Face à la multiplication des revendications, il n’est pas rare que les autorités négocient, dans un climat d’arbitraire n’excluant ni les coups, ni les emprisonnements. La question des salaires est très souvent au cœur de ces mouvements, comme pour les salariés du métro du Caire ou encore pour ceux de la télévision nationale, des hôpitaux – qui à Ain Chams réclament leurs dus non payés depuis 2007 -, les aides archéologues – dont plusieurs se sont engagés dans des grèves de la faim - ainsi que l’ensemble des travailleurs du textile à Ismaïlia et Alexandrie. Mais c’est aussi contre les privatisations et pour exiger des renationalisations d’entreprises que manifestent, notamment, les employées de l’usine Tanta Huiles et Lin au nord du Caire et ceux de l’usine de tissage Shebeen Al Kom à Menoufiya. À Mahalla, cette revendication se confond avec le projet de prendre en main la distribution de la production qui pour l’heure est séquestrée par la direction dans l’attente d’une hypothétique privatisation…

« Rien n’a changé ! » entend-t-on dans les rues du Caire. Pendant que d’autres affirment « C’est pire qu’avant ! », tout en pouvant dorénavant le dire ouvertement et maintenir en vie l’élan de la révolution. Depuis le 18 novembre, des dizaines de milliers de personnes convergent à nouveau vers la place Tahrir pour exiger le départ du CSAF. Les islamistes, après avoir disparu de la rue depuis le 11 février, pour tenter de retrouver une crédibilité avant les élections, sont de retour. Mais c’est surtout une gigantesque foule toujours en lutte qui se rassemble à nouveau afin de pouvoir vivre humainement, ravivant les flammes que les mouvements de salariés ont initiées depuis plusieurs années et entretiennent depuis plus de dix mois.
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Message  sylvestre Sam 26 Nov - 17:28

Intéressant débat entre un révolutionnaire de la place Tahrir et une porte-parole du parti des Frères Musulmans.

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Egypte      - Page 13 Empty Kamal Al Fayoumi (Mahalla)

Message  Ciro Mar 29 Nov - 14:56

Kamal Al-Fayoumi, dirigeant textile à Mahalla
« On est toujours debout. Et on va continuer à lutter ! »

Sur le site du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA (P4), tout un dossier spécial sur la situation en Egypte

Au fond, dans la nuit, on voit les énormes cheminées de la centrale électrique qui alimente tout le secteur textile ainsi qu’une partie des quartiers de Al-Mahalla Al-Khubra, grosse ville tentaculaire d’un demi-million d’habitants de la région du Delta. Le soleil a disparu depuis longtemps mais il fait encore très chaud, une impression sans doute renforcée par le taux d’humidité très élevé qui se respire en Basse-Egypte. On approche de l’heure du changement d’équipe et on voit des ouvriers qui commencent à presser le pas dans les rues qui mènent à une des multiples portes de l’usine Misr Spinning and Weaving Co. Ici la vie est rythmée par les hurlements de la sirène de l’usine également connue comme Ghazl Al Mahalla, Textiles de Mahalla, nom que porte également l’équipe de foot locale dont on voit les couleurs peintes sur les murs un peu partout. Dernièrement cependant, les graffitis ont été supplantés par ceux des partis politiques et des slogans, des partis libéraux, islamistes et de la gauche, qui réapparaissent sur les murs de la ville.
Kamal Al-Fayoumi nous attend dans un café non loin d’une des portes d’entrée de l’usine. Il est avec des collègues qui, comme lui, ne vont pas tarder à rentrer à l’usine pour l’équipe de nuit. Cheikh Kamal se lève de sa chaise et vient nous saluer. Les camarades qui ont organisé la rencontre et le traduisent ainsi que ses collègues de travail l’appellent ainsi, en signe de respect . Al-Fayoumi, en effet, n’est pas n’importe qui à Mahalla. Cheikh Kamal est l’un des principaux dirigeants ouvriers de cette entreprise qui est l’une des plus grosses usines de filature de tout le Moyen-Orient et qui emploie encore aujourd’hui plus de 25.000 ouvriers, soit prés d’un dixième de tous les travailleurs du secteur textile en Egypte.
C’est à Mahalla que les premières luttes ouvrières dures sont reparties au milieu des années 2000. Des luttes ouvrières au sens plein du terme, car portées notamment par des travailleuses du secteur, en décembre 2006. C’est de Mahalla qu’est parti également l’appel à la grève du 6 avril 2008, qui sera un point de référence obligé pour toute l’opposition au régime Moubarak. La police du régime arrête et emprisonne les principaux leaders ouvriers du mouvement, dont Kamal. C’est l’occasion de trois journées d’émeutes dans la ville et sa grande banlieue au cours desquelles la police recule devant les manifestants et les ouvriers comme dans une sorte de signe avant-coureur de ce qui arrivera Place Tahrir trois ans plus tard, en janvier et février 2011. Ce sont ces mêmes mobilisations ouvrières qui seront une des sources d’inspiration pour les travailleurs qui bientôt vont commencer, avant même la chute du tyran en février 2011, à s’organiser en syndicats indépendants, au sein de la Fédération des Syndicats Indépendants (ITUF, selon l’acronyme en anglais), autonome du régime et du parti National Démocrate.


JP Clech (JPC): Encore une fois, merci de nous accorder un peu de ton temps. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise un « working class hero », comme t’a appelé il y a quelques temps dans un de ses articles Hossam Al-Hamalawy …

Kamal Al-Fayoumi (KAF): (Rires). Tu sais, je n’ai rien fait de vraiment spécial. Pour ce qui est des remerciements, attends de voir. Il faut encore voir ce dont on sera capable à l’avenir. Car pour nous autres, les travailleurs, c’est la lutte qui nous attend… Je ne vais te donner qu’un seul exemple : la question des salaires. Alors que le salaire minimum devrait s’élever à 1.200 livres égyptiennes [moins de 100 euros], aujourd’hui il y a pas mal de collègues qui en touchent 700 [moins de 70 euros], c’est-à-dire moins que sous Moubarak.

JPC : Rien n’a changé dans l’usine depuis la chute de Moubarak ?

KAF : Tu sais, les ouvriers n’ont pas vraiment ressenti de changement après la chute de Moubarak. Alors c’est sûr qu’on a renversé un dictateur. Mais il y a plein de petits Moubarak qui restent au pouvoir, partout.
Dans l’usine par exemple, la vieille bureaucratie syndicale, et bien on l’a encore sur le dos. C’est l’arme principale aux mains du système pour freiner le processus révolutionnaire. Et le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) joue cette carte-là à fond.
Alors bien entendu je ne vais pas te cacher que voir Moubarak en cage [lors de son procès] ne nous a pas remplis de joie, moi et mes collègues, à l’usine . D’ailleurs le CSFA pensait que ça allait nous calmer. En fait non. Ça nous renforce dans notre idée qu’il faut qu’on lutte pour obtenir nos droits. Et pour ça il faut détruire la vieille bureaucratie et construire de nouveaux syndicats. L’idée ce n’est pas de prendre le poste de l’ancien secrétaire général. C’est d’être aux côtés des travailleurs. Alors c’est vrai que même si on a des camarades [de Ghazl Al Mahalla] qui siègent au sein de la Fédération des Syndicats Indépendants (ITUF) comme Wael Habib, la vieille bureaucratie a encore beaucoup de prise ici.


JPC : Les différentes entrées de l’usine sont ceinturées par des chars de l’armée qui sont là, soi-disant, pour protéger les ouvriers et la révolution du 25 janvier. Qu’est-ce que les travailleurs en pensent ? Qu’est-ce que tes collègues pensent des promesses électorales du CSFA ?

Beaucoup pensent que les prochaines élections vont être organisées correctement. Beaucoup pensent que les réformes vont venir des élections et qu’au bout du compte le CSFA va finir par remettre le pouvoir aux civils. C’est faux. Le Parlement, c’est comme la vieille bureaucratie syndicale, il faut s’en débarrasser.

JPC : Quelle est la situation de la gauche ici ? Al Mahalla est un vieux bastion ouvrier, un des fers-de-lance dans les années 1940 de la lutte contre la domination britannique, et aujourd’hui…

KAF : Je te coupe tout de suite. Cela fait vingt ans que la gauche à Mahalla a été séparée des luttes ouvrières. Mais c’est vrai que ce n’est pas une spécificité des provinces du Delta. C’est un problème qui concerne tout le pays. Une des raisons de cela c’est que la répression a été brutale sous Moubarak, contre la gauche et contre la classe ouvrière. L’autre raison c’est que la gauche, en l’occurrence le Tagammu , le PC égyptien, les courants nasséristes, etc., ont aussi passé leur temps à s’occuper d’autres choses, et pas des luttes ouvrières, pas de nos revendications, de nos bagarres. Ça les a conduits aussi à se séparer de la classe ouvrière. C’est pour cela qu’aujourd’hui, même ici à Mahalla qui est historiquement un bastion de gauche, ils ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient.
Avec le Parti Démocratique des Travailleurs , on essaie de faire le contraire. C’est vrai que la gauche n’a pas accès aux médias. Mais l’essentiel, c’est d’être aux côtés de la classe ouvrière, de défendre ses revendications, le salaire minimum par exemple, le droit à l’éducation, à la santé, dire que les travailleurs peuvent parfaitement prendre en charge leur outil de travail. Parce qu’en fait les capitalistes et les investisseurs veulent compenser les pertes subies au début de la révolution en attaquant les travailleurs. Et bien cette offensive ne doit pas passer. Et dans pas mal d’endroits, il y a des luttes et des travailleurs qui s’organisent.
Alors je crois que l’avenir de la gauche à Mahalla est bon. C’est vrai que les Frères musulmans viennent d’installer leur nouveau siège à quelques centaines de mètres de l’entrée de l’usine. Mais j’ai confiance. Ça dépend de notre capacité à être dans la classe et à coordonner les luttes en cours.

JPC : Tel que tu parles, il semble que tu as toujours fait de la politique au sein de la classe ouvrière…

KAF : Pas du tout. Quand j’ai commencé à travailler ici, au milieu des années 1980, je n’étais pas politisé du tout. Après, ça a changé, mais les années 1990 ont été très dures, avec les vagues de privatisations, les problèmes de salaire.
En 1998, avec des collègues, on s’est posé la question de ce qu’il fallait qu’on fasse. C’était pendant la grève pour le treizième mois. Et on s’est rendu compte que la lutte ouvrière, c’est une lutte politique.
Après, avec le mouvement Kefaya , à partir de 2004, on a eu des discussions. On était contre Moubarak nous aussi, mais également pour avoir nos droits, dans l’usine. Après ça a été les grandes grèves, et notamment celle du 6 avril [2008]. Le gouvernement a voulu nous décapiter, mais il n’a pas réussi. On est toujours debout. Et on va continuer à lutter.

Al Mahalla, 24/08/11










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Message  sylvestre Lun 5 Déc - 11:43

Des révolutionnaires du textile dénoncent l'enterrement en grande pompe de la révolution et appellent à la formation de comités révolutionnaires populaires. Texte en arabe, en anglais - traduction française en cours de finalisation...
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Message  sylvestre Ven 9 Déc - 11:56

Quand on parle de convergence des luttes !....
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http://egyptesolidarite.wordpress.com/2011/12/07/salon-du-myanis-campagne-pour-lannulation-de-la-dette-en-egypte/

Salon du Myanis – Campagne pour l’annulation de la dette en Égypte

décembre 7, 2011

Noha El Choki, jeune militante égyptienne de la campagne pour l’annulation de la dette en Égypte, et Frantz el Masri, de  retour d’Égypte, viendront du Caire nous parler des campagnes populaires :

  • “Annulons la dette de Égypte”
    Pour l’annulation de la dette extérieure et la récupération des biens détournés et placés à l’étranger,  la renationalisation des entreprises et des terres privatisées, bradées à des émirs et autres spéculateurs.

Ils nous donneront les dernières informations sur les mobilisations sociales pour l’augmentation des salaires, des pensions et l’embauche des précaires… Nous envisagerons des actions contre l’exportation d’armes qui tuent et invalident les manifestants en Égypte et dans les pays arabes.

Campagne “Annulons la dette de l’Egypte”
www.dropegyptsdebt.org

On peut conquérir et soumettre une Nation par deux moyens: le glaive ou la dette.” John Adams 1826

MOUVEMENTS POPULAIRES CONTRE LA DETTE

  • Les campagnes populaires exigeant l’audit et l’annulation des dettes se sont développées depuis 30 dans les pays en développement avec le soutien d’ONG locales et internationales.
  • Les pays renversant des dictatures demandent l’annulation des dettes contractées par ces régimes, comme l’Afrique du Sud après la chute de l’Apartheid.

ANNULER LA DETTE DES DICTATEURS

  • Les pays en lutte pour la démocratie vous demandent de soutenir leur combat pour la democratie et l’annulation des dettes de leurs dictateurs. Les militants égyptiens, les ONGs locales and internationales demandent l’auditing et l’annulation des DETTES DES DICTATEURS.
  • 120 membres du Parlement Européen soutiennent la demande d’annulation de la dette de Ben Ali’.

DETTE ODIEUSE

  • Les Egyptiens demandent une enquête (AUDIT) sur les 35 milliards dollars de dette extérieure de l’Egypte.
  • Comment cet argent a t il été utlisé pour renforcer le régime d’oppression ? Armes pour réprimer la population, consolidation du pouvoir économique de ceux qui sont au pouvoir ?
  • Le FMI, un des créditeurs de l’Egypte a récement reconnu son échec à assurer le développement promis par des politiques néolibérales d’austérité et de privatisation massive en échange de prêts.
  • DETTE ODIEUSE: dettes contractées sans le consentement de la population ou sans utilité pour elle.

DETTE EXTERNE DE L’EGYPTE

  • La dette extérieure de l’Egypte provient à plus de 26% de France, GB, Allemagne. Cette dette en grande partie odieuse ou mal gérée n’a pas bénéficié aux populations.
  • Egypt dépense 1/4 de son budget au service de la dette, soit plus que sur toutes les dépenses sociales.
  • Jubilee UK, ATTAC Germany, Erlassjahr et d’autres organisations demandent l’annulation de la dette de la dictature.

PAS DE LIBERTE DANS LA DETTE LES EGYPTIENS NE DOIVENT PAS PAYER LA DETTE DE MOUBARAK



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Egypte      - Page 13 Empty Tariq Ramadan au sujet des salafistes égyptiens

Message  Prado Ven 9 Déc - 22:45

Tariq Ramadan : "Derrière les salafistes, l’Arabie saoudite"

mardi 6 décembre 2011, par La Rédaction

Une lutte fratricide. Si la victoire des Frères musulmans au premier tour des législatives égyptiennes ne faisait aucun doute, le score de 24 % obtenu dimanche par les salafistes constitue une véritable surprise qui pourrait changer la donne politique en Égypte. Sur les 56 sièges en jeu au second tour, 22 opposent mardi les islamistes "modérés" du PLJ (Frères musulmans) au parti islamiste radical al-Nour (salafistes). L’issue est pour le moins incertaine. Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques contemporaines à Oxford, et auteur de L’islam et le réveil arabe (Presses du Châtelet) explique les dessous du "réveil" salafiste en Égypte

***

Comment expliquez-vous le score important des salafistes en Égypte ?
Il est primordial de noter le revirement spectaculaire qui a été effectué par les salafistes ces dernières semaines. Il faut savoir que ce courant, qui prêche une vision très littérale du Coran et de la tradition - sans rien contextualiser - affirmait encore il y a quelques mois que la démocratie était anti-islamique, et qu’il ne fallait surtout pas participer aux élections.
Il a tout à coup changé. Pendant ces dernière semaines, les salafistes ont joué sur le sentiment populaire. Ils sont extrêmement présents sur le terrain, tiennent beaucoup de mosquées. Ils ont également tiré parti de l’image d’opposant historique qui colle à la peau des Frères musulmans.

Comment expliquer ce revirement ?
Sans doute ont-ils vite saisi que se présentait devant eux une opportunité historique de pouvoir tourner les événements à leur avantage. Alors que ni eux ni les Frères musulmans n’étaient présents au début de la révolution, ils se sont rendu compte que plus le temps passait, plus le référent islamique réapparaissait au sein de la population. Même si sous la dictature, alors qu’il était fortement combattu et nié, il participait toujours aux consciences. Dès le début de la révolution, je faisais remarquer que ceux qui ont aidé la révolution n’étaient pas des islamistes, mais qu’ils restaient des musulmans.

Dès lors, la victoire des Frères musulmans, avec 37 % des voix, n’est-elle pas ternie ?
Il faut savoir que les Frères musulmans avaient volontairement décidé de se limiter à un plafond de 40 % des voix. Leur but : ne pas représenter tout de suite une majorité mais une forte minorité. Il s’agissait d’un calcul stratégique visant à ne pas s’exposer. D’autre part, ils mesuraient déjà les oppositions en leur sein. Ainsi, ils ont décidé de ne pas nommer de représentants dans tout le pays. Tout à coup, les salafistes arrivent et remportent une grosse part du gâteau. Il faut dire qu’ils bénéficient du soutien financier et idéologique de l’Arabie saoudite.
En finançant ce mouvement, ils lui donnent la possibilité de s’exprimer sur le terrain. Contrairement à ce que l’on croit, ce ne sont pas 60 % (addition des scores des Frères et des salafistes, NDLR) des islamistes qui gagnent aujourd’hui en Égypte. Il y a une vraie fracture entre les deux courants. Alliés de l’Arabie saoudite, les États-Unis n’ont aucun problème avec le salafisme saoudien - même s’il est très conservateur et va jusqu’à établir des châtiments - dès lors qu’il protège leurs intérêts.

Quel est le but de l’Arabie saoudite ?
Les Saoudiens pourraient créer la division en Égypte afin de neutraliser la force des Frères musulmans. Toute la question est désormais de savoir où vont se positionner les Frères. Vont-ils faire alliance avec les salafistes, en tant que mouvement islamique ? Le souci est que l’idéologie salafiste prônée en Arabie saoudite considère que les Frères musulmans sont sortis de l’islam. De toute manière, une telle alliance islamiste serait synonyme de théocratie, et donc de fin du processus de réformes de type turc ou tunisien. L’autre solution pour les Frères musulmans serait de trouver des alliances dans les autres partis politiques, voire l’armée, qui joue toujours en Égypte un rôle déterminant, et qui n’est sûrement pas prête à laisser le pouvoir. On sait d’ailleurs aujourd’hui que des discussions sont menées entre l’armée et les Frères. On pourrait donc assister à un "deal" entre eux qui pourrait aboutir à la reconnaissance officielle du rôle des Frères musulmans dans la société en échange d’un système politique où l’armée resterait prédominante. Dans les deux cas, les Frères musulmans demeurent coincés. C’est maintenant que l’on va pouvoir mesurer leur véritable capacité de réforme dans leur processus de démocratisation.

Une telle alliance avec l’armée ne va-t-elle pas provoquer de foudres populaires place Tahrir ?
Il faut être clair. Nous n’aurons plus de régime militaire avec le maréchal Tantaoui à sa tête. Le système politique en Égypte va évoluer. La question est de savoir si l’armée sera suffisamment habile pour garder un pouvoir réel. Elle pourrait ainsi propulser une figure civile à la tête du pays, comme Mohammed El Baradei, qu’elle a choisi pour devenir le prochain président. Même s’il demeurait relativement peu connu à son arrivée sur la place Tahrir en début d’année, il bénéficie du soutien des Américains et des jeunes Égyptiens. Dans tous les cas, les chefs actuels de l’armée s’assureront de n’être ni arrêtés, ni condamnés, ni écartés. Cette situation de fracture potentielle entre les courants islamistes pourrait en réalité profiter en premier lieu à l’armée.

N’y a-t-il pas contradiction pour les Saoudiens à soutenir les salafistes alors que leur allié américain finance l’armée égyptienne ?
Justement. Les Saoudiens ne s’engageraient pas à soutenir les salafistes contre les Américains en Égypte. C’est un sujet beaucoup trop sensible et explosif. Le soutien saoudien aux littéralistes pourrait être au contraire le meilleur moyen d’imposer aux Frères musulmans de n’avoir d’autre solution que de négocier avec l’armée.

Comprenez-vous que l’on puisse s’inquiéter en France, comme Jeannette Bougrab, de la montée de l’islamisme en Égypte ?
Il est justifié d’avoir des craintes sur l’avenir. Ce qui est en train de se passer sur le terrain est extrêmement grave. Ce n’est pas un hasard si le mouvement littéraliste salafiste a changé aussi radicalement politiquement. Il place aujourd’hui les forces démocratiques égyptiennes dans une situation très délicate, car il ne laisse d’autre choix aux autres partis politiques que de chercher à repositionner l’armée pour éviter la théocratie. En même temps, il faut aller plus loin que l’analyse simpliste selon laquelle "les islamistes sont tous les mêmes". Ne pas comprendre les divisions extrêmement profondes et réelles qui existent en Égypte, c’est être aveugle. J’ai une autre question à poser : "Comment se fait-il que la France, qui critique ici et là, n’a aucun problème avec le salafisme saoudien ?" Ses positions doivent être beaucoup plus globales, car l’Arabie saoudite joue aujourd’hui au Moyen-Orient un jeu de division extrêmement dangereux. Il faut se rendre compte que c’est l’allié de l’Occident qui est en train de soutenir les mouvements les plus littéralistes et les plus fermés qui soient.

Comprenez-vous que les jeunes manifestants égyptiens qui manifestaient en janvier place Tahrir estiment que leur Printemps arabe a été volé par l’hiver islamiste ?
Il n’y a jamais eu ni de printemps arabe ni d’hiver islamiste. Les jeunes se sont mobilisés avec l’énergie, la volonté et le courage du changement, sans avoir été toujours équipés politiquement par les enjeux. Il ne suffit pas de faire tomber Moubarak et son régime. Tous les mouvements islamiques n’étaient pas là au début de la résistance. Tous ces jeunes qui sont descendus dans la rue étaient portés par l’espoir du changement. Mais toute personne qui dispose d’un sens politique sait que tout cela peut être récupéré. Ce qui était leur instinct révolutionnaire au départ demeure toujours aujourd’hui. Mais ces soulèvements populaires ne se sont pas achevés en révolution.

( Mardi, 06 décembre 2011 - Propos recueillis par Armin Arefi du "Point" )

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Message  sylvestre Lun 12 Déc - 10:37

The Egyptian Revolution Continues: An Interview with Hossam El-Hamalawy
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Message  Copas Sam 17 Déc - 9:18

Les travailleurs pour le salaire minimum, le droit d'organisation, contre le régime des militaires et contre la répression


Un peu plus loin les affrontements contre le régime militaire se produisent

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Message  Copas Dim 18 Déc - 14:22

La terrible violence des délinquants militaires et policiers d’Égypte :



La colère

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Message  BouffonVert72 Ven 30 Déc - 1:35


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/12/29/egypte-acquittement-de-cinq-policiers-poursuivis-pour-la-mort-de-manifestants_1624197_3212.html#xtor=AL-32280515

Egypte : acquittement de cinq policiers poursuivis pour la mort de manifestants

LEMONDE.FR avec AFP | 29.12.11 | 19h42 • Mis à jour le 29.12.11 | 20h27
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Un manifestant égyptien lance une pierre en direction de la police antiémeute au Caire, en Egypte, le 28 janvier.AP/Victoria Hazou

Les policiers ayant tué des manifestants lors du soulèvement populaire contre le président Hosni Moubarak en janvier et février en Egypte ont-ils agi en état de légitime défense ? Ce sont les conclusions auxquelles a abouti, jeudi 29 décembre, une cour criminelle du Caire dans le procès de cinq policiers accusés d'avoir tué six manifestants fin janvier aux abords d'un commissariat du quartier de Sayeda Zeinab, dans le centre de la capitale égyptienne, a-t-on indiqué de source judiciaire.

La cour a ainsi prononcé leur acquittement, estimant que deux d'entre eux avaient agi en état de légitime défense, face à des manifestants armés de cocktails Molotov et d'armes blanches qui voulaient incendier le poste de police. Trois autres ont été relaxés après qu'il a été déterminé qu'ils ne se trouvaient pas sur les lieux.

Officiellement, environ 850 personnes ont perdu la vie en janvier et février lors des troubles qui ont abouti à la chute du président Moubarak. La police égyptienne est mise en cause dans la majorité des cas par les familles des victimes, les autorités faisant valoir de leur côté que nombre de membres des forces de l'ordre ont dû se défendre face à des attaques. Le procès de M. Moubarak, en cours, doit déterminer si l'ancien président a personnellement donné l'instruction d'ouvrir le feu sur les manifestants hostiles à son régime.
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Message  BouffonVert72 Ven 30 Déc - 1:42


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/12/29/perquisition-dans-les-locaux-de-17-ong-en-egypte_1624160_3212.html

Perquisition dans les locaux de 17 ONG en Egypte


LEMONDE.FR avec AFP | 29.12.11 | 16h00 • Mis à jour le 29.12.11 | 21h23

La justice et la police égyptiennes ont entrepris jeudi des perquisitions dans les locaux au Caire de 17 organisations non gouvernementales, dont au moins deux américaines, ont indiqué des responsables d'ONG et des sources judiciaires.

Les Etats-Unis, qui se sont dits "profondément inquiets" par ces perquisitions et ont pressé les autorités égyptiennes de rendre le matériel confisqué. "Nous demandons au gouvernement égyptien de mettre fin immédiatement au harcèlement des équipes d'ONG [et] de rendre tous les biens saisis", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. "Cette action est en contradiction avec la coopération bilatérale" en vigueur entre les Etats-Unis et l'Egypte depuis des années, a-t-elle ajouté.

"SOUTIEN DE L'ÉTRANGER"

Ces perquisitions répondent à une demande "des juges d'instruction chargés de l'affaire des financements étrangers illicites d'organisations non gouvernementales", selon un communiqué officiel. Ces associations sont accusées de ne pas avoir obtenu les autorisations nécessaires pour exercer leur activité et recevoir des financements étrangers, soumis à des strictes conditions de la part des autorités. Aucune arrestation n'a toutefois été rapportée.

Les autorités égyptiennes avaient annoncé en août dernier l'ouverture d'une enquête sur le financement illégal présumé d'ONG égyptiennes par des fonds d'origine étrangère. Des sources judiciaires avaient indiqué à l'époque que l'enquête se concentrait sur des fonds d'origine américaine.

L'une des organisations américaines visées est le National Democratic Institute (NDI), a indiqué Heba Morayef, une représentante en Egypte de l'organisation Human Rights Watch.Le NDI, qui a dit mener une mission d'observation des élections égyptiennes, a indiqué que la police avait saisi "des équipements et des documents", sans fournir "aucun mandat ou explication".

"UN SIGNAL ALARMANT"


"Réprimer sévèrement des organisations dont le but est de soutenir le processus démocratique pendant la transition historique en Egypte envoie un signal alarmant", a jugé dans un communiqué le président du NDI, Kenneth Wollack. L'autre organisation américaine visée, l'International Republican Institute (IRI), s'est dite "consternée", estimant "ironique que même à l'époque de Moubarak l'IRI n'ait jamais été soumise à de tels actes".

Les perquisitions visent également le Centre arabe pour l'indépendance de la justice, un organisation égyptienne, a déclaré son directeur, Nasser Amine. Une quatrième association, l'Organisation égyptienne pour le budget et les droits de l'homme est aussi visée, selon une source judiciaire.


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Mobilisation internationale pour le blogueur Maïkel Nabil


Trente groupes et militants de défense des droits de l'homme ont rendu public jeudi à Genève un appel demandant aux autorités égyptiennes de libérer le blogueur Maïkel Nabil, emprisonné pour avoir critiqué l'armée et actuellement en grève de la faim.

Condamné en avril à trois ans de prison par un tribunal militaire pour avoir critiqué l'armée égyptienne sur son blog, Maïkel Nabil a vu sa peine réduite à deux ans en appel le 14 décembre. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention.

"Si Maïkel Nabil périt, le rêve d'une Egypte libre périra aussi", a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de l'organisation UN Watch, l'un des signataires. La coalition de défenseurs des droits de l'homme demande au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, au Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, et à plusieurs rapporteurs spéciaux de l'ONU de soulever le cas de Mikaïl Nabil et de presser les autorités égyptiennes de le libérer.

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Message  sylvestre Ven 30 Déc - 19:18

Accusations de la part du pouvoir et des Frères Musulmans contre nos camarades des Socialistes Révolutionnaires. Ceux-ci se défendent :

http://www.npa2009.org/content/les-socialistes-r%C3%A9volutionnaires-d%E2%80%99egypte-r%C3%A9pondent-aux-attaques-du-pouvoir

Les Socialistes Révolutionnaires d’Egypte répondent aux attaques du pouvoir.
mardi 27 décembre 2011
2011-634600039032489954-248.jpg

Des accusations sont portées contre les socialistes révolutionnaires dans certains milieux, -en premier lieu sur le site web du ministère de l'intérieur et sur un certain nombre de chaînes de télévision par satellite, - qui montrent un extrait d’une vidéo d'une réunion organisée récemment par le Centre d'études socialistes à la suite du massacre de la rue de Mohammad Mahmoud, sous l’intitulé « Quelle est la voie de la révolution? »

Kamal Khalil, Hossam el-Hamalawy et Sameh Naguib ont pris la parole à cette réunion. Le clip a montré un moment de la réunion où Sameh Naguib parle de comment les révolutionnaires veulent la chute de l'État pour construire un nouvel État révolutionnaire et en quoi le Conseil militaire ne protège pas les intérêts du peuple égyptien, mais au lieu de cela protège les intérêts des 1 000 familles les plus riches d’Égypte, du Pentagone, du gouvernement des États-Unis et des sionistes.

Le but du clip est de soulever une tempête contre nous au motif de notre position en faveur du renversement de l'Etat.
Nous répondons que dire que nous voulons la chute de l'Etat oppressif et la création d’un Etat juste n’est pas une accusation : c'est l’objectif pour lequel nous luttons.
Comme Umm Kulthum l’a chanté, et des millions l’ont chanté avec elle il y a 60 ans : "l'état oppressif est effacé, par ma propre main." Nous gardons notre rêve d’éradiquer l'état corrompu qui s'est répandu comme un cancer à travers le corps de l'Egypte.
Oui, nous cherchons à renverser l'Etat de tyrannie et de pauvreté qui nous a gouvernés pendant les 30 dernières années et qui continue à nous gouverner aujourd'hui, l'État qui a tué des milliers de combattants dans ses prisons, l'État qui a pillé et volé les pauvres afin d'accroître la fortune des riches.
C'est l'Etat qui soutient les patrons dans leurs confrontations avec les travailleurs. C'est l'Etat qui refuse de renationaliser les entreprises qu'il a liquidées à bas prix, bien que les tribunaux aient statué en faveur de la campagne des travailleurs pour les rendre à la propriété publique, démontrant que pour cet Etat, le pouvoir du capital est plus important que l'autorité du système judiciaire.
C'est l'État qui autorise les capitalistes à licencier et à affamer les prolétaires, les paysans et les pauvres par milliers, puis qui proclame des lois qui criminalisent leurs protestations.
Il s'agit de l'État qui établit entre ses citoyens une discrimination fondée sur la religion, le sexe et la race. C'est l'État raciste qui a massacré des réfugiés soudanais en 2005 et agressé sexuellement des femmes en 2006 et 2011. C'est l'État sectaire qui a comploté pour brûler des églises et qui a persécuté des chrétiens coptes pauvres et qui a finalement assassiné 24 d'entre eux en octobre cette année.
Il s'agit de l'État qui trompe le peuple à travers ses médias. Il exige l’austérité et demande aux gens de se serrer la ceinture et de maintenir en activité « les rouages de la production », tout en annonçant au même moment la construction de palais et de centres de villégiature pour assurer le futur de « nos enfants ».
Oui, nous voulons renverser l'État. Nous voulons la chute de ses politiques de santé qui ont fait de la santé et des soins médicaux des produits destinés à être achetés et vendus par ceux qui ont les moyens de payer, alors que les pauvres meurent par centaines parce que les hôpitaux publics ont été ruinés. Nous voulons renverser ses politiques d’éducation, qui enseignent des mensonges et des falsifications à nos enfants dans des salles de classe qui s’effondrent sur leurs têtes parce qu'il n'y a pas d'argent pour la construction d'écoles, au point que les élèves savent à peine parler arabe au moment où ils quittent l'école.
Nous voulons la chute du Ministère de l'Intérieur, de son ministre et de ses agents criminels qui ont tué plus de nos fils et de nos filles qu’il n’y a eu de décès dans les désastres naturels. Nous voulons renverser les politiques d'appauvrissement systématique qui ont poussé plus de la moitié de notre peuple sous le seuil de pauvreté. Et la liste s’allonge.
Cet état OPPRESSIF est protégé par une armée sous la direction du Conseil militaire de Moubarak. C'est pourquoi nous voulons mettre fin à la domination de cette junte militaire qui, en moins d'un an, a volé plus de vies égyptiennes que Mubarak en 30 ans de pouvoir.

Oui, nous voulons que les dirigeants corrompus de l'armée soient jugés.
En 20 ans sous Moubarak, plus de 30 pour cent de l'économie sont passés sous leur contrôle sans aucune surveillance, sous la forme d'usines, d’hôtels, de projets immobiliers, de fermes, de commerce d’armes et autres parties du budget de l'État, les taxes et les subventions dont nous les avons abreuvés, par le travail forcé de nos jeunes hommes sur ce type de projets au cours du service militaire, sans aucune protection de leurs droits. Ce sont les dirigeants d’une armée qui a ouvert le feu sur nous et emprisonné des milliers de nos jeunes gens libres après des procès militaires iniques.

Nous croyons que tôt ou tard, cette armée produira des dirigeants patriotiques qui rejoindront les rangs des révolutionnaires, comme dans toutes les révolutions au cours de l'histoire.
Oui, nous voulons renverser ce régime et son Etat, de même que ses hommes corrompus, ses alliés opportunistes et son conseil militaire qui gouverne le pays à la demande du président déchu. Nous prêtons serment de continuer la lutte avec les révolutionnaires dans les places Tahrir à travers le pays, malgré les campagnes de diffamation et l'intimidation, jusqu'à ce qu'il tombe et que le peuple s’empare du pouvoir et de la richesse qui lui appartiennent de droit ... jusqu'à la victoire de la révolution que le peuple a enflammée.
Oui, le peuple demande toujours la chute du régime et de son état corrompu et tyrannique. Gloire aux martyrs ! Victoire pour la révolution ! Le pouvoir et la richesse au peuple !

Les Socialistes Révolutionnaires le 21/12/2011.
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Message  Roseau Ven 30 Déc - 22:02

Déclaration des Socialistes Révolutionnaires
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/legypte-sur-la-voie-de-la-revolution.html
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Message  sylvestre Lun 9 Jan - 11:42

Des salafistes qui voulaient fermer un salon de beauté se sont fait battre à coups de cannes par les clientes !
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Message  sylvestre Jeu 26 Jan - 16:41

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Message  Barber Jeu 26 Jan - 22:51

Y'a juste une petite différence: aujourd'hui les masses se retrouvent piégées dans un dispositif politique verrouillé par les islamistes, le 6 avril et compagnie.

Parce que, demander le "transfert des pouvoirs" à un parlement de pantins tenu aux 2/3 par des islamistes réactionnaires, à l'issue d'élections supra-bidon, c'est tout sauf une perspective.

Barber

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Message  Copas Ven 27 Jan - 9:00

Barber a écrit:Y'a juste une petite différence: aujourd'hui les masses se retrouvent piégées dans un dispositif politique verrouillé par les islamistes, le 6 avril et compagnie.

Parce que, demander le "transfert des pouvoirs" à un parlement de pantins tenu aux 2/3 par des islamistes réactionnaires, à l'issue d'élections supra-bidon, c'est tout sauf une perspective.

Il y a une autre petite différence quand même, c'est que la situation est bien meilleure maintenant pour les organisations de travailleurs et les libertés qu'il y a un an.

Toutefois rien n'est jamais acquis et le processus de crise politique continue.

Les syndicats indépendants se sont développés et continuent à le faire. Des organisations révolutionnaires, certes petites, sont apparues.

L'islamisme politique qui était déjà sur-puissant et représentait une contre société depuis des années prend la place politique qu'il avait déjà dans la clandestinité.

Je ne pense pas que l'on soit dans un processus à la Khomeiny, les prolétariat est bien plus puissant numériquement que sous le sha d'Iran, le plaquage sous-tendu de remarques vers cela semble une erreur.
Il y a bien sur danger de réactionnaires islamistes, mais au regard de ce que constituait et constitue encore le régime dominant en Egypte celà ne justifie pas de penser que le présent soit égal au passé du point de vue des intérets des travailleurs.

L'instabilité profonde de l'appareil d'état bourgeois, de sa direction, de la bourgeoisie qui s'y exprime et des bases sociales qu'il peut se payer, demeure une donnée permanente alors que le prolétariat demeure une classe en croissance, de plus en plus puissante, qui déstabilise les anciens commandements de la bourgeoisie.

Les dérivations de ces données de fond au travers des islamistes politiques sont un soucis mais ne les obèrent pas. La crise de commandement de la bourgeoisie continue en Egypte, et des fractions populaires importantes ont pris l'habitude de défier l'appareil d'état, sortir dans la rue, attaquer les lieux de pouvoir, faire grève , discuter politique, etc.

La différence avec le passé est gigantesque et le mouvement révolutionnaire des masses ne semble pas encore épuisé, la crise de domination de la bourgeoisie n'est pas résolue (elle était concentrée autour de Mubarak, la clé de voute sautée la classe est déstabilisée et les dirigeants militaires bourgeois essayent de boucher les énormes fuites du navire), la crise de l'appareil d'état demeure importante, ce dernier n'arrive pas à enclencher une contre-révolution de masse violente à hauteur du défit que les masses lui ont imposé. C'est ce qu'on peut constater.

Il faut être très attentif aux classes existantes en soi. Passer un certain développement elles finissent même indirectement par désagréger l'ordre ancien des choses. C'est elles à long terme qui ont provoqué le terreau des crises révolutionnaires en Afrique du Nord et dans d'autres pays dits arabes.

Crises des "dictatures" comme modes de commandement ordinaires des bourgeoisies
Crises des appareils d'état
Prolétariats urbains, instruits du monde, communiquant et modernes de plus en plus puissants
Classe populaire ne supportant plus le talon de fer et défiant très souvent l'appareil d"état
Classe bourgeoise devenue très puissante mais hyper-hiérarchisée autour d'une famille de dictature ce qui rend très compliqué des phases de transition vers des dictatures moins violentes.
Fins des illusions de nationalisme petit-bourgeois, faute de classe petite-bourgeoise sous-jacente suffisemment puissante.
Paysanneries en baisse constante (l'Egypte est malgré tout le pays qui a la plus grosse paysannerie en proportion de la population)
Autres classes laminées

Ces processus demeurent une toile de fond.

Les risques de contre-révolution demeurent mais ils sont compliqués encore. Ce qui demeure c'est encore et toujours de grosses factions populaires mobilisées pour lesquelles les deux photos présentées là sont parlantes.
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Message  Barber Ven 27 Jan - 10:05

Ce qu'il y a de flagrant, avec le développement des syndicats indépendants, c'est que d'emblée s'y développe un appareil sous tutelle de la CSI. Un appareil qui a un strapontin auprès des militaires et qui a coupé court au mouvement de grèves en septembre. C'est à cause d'eux que l'insurrection de novembre-décembre a éclaté à contretemps et dans de mauvaises conditions.

On ne va pas être d'accord, c'est sûr, vu le positionnement du NPA par rapport aux bureaucraties syndicales en France. Mais votre manière de gauchir la situation est fausse et archi-fausse. les élections ont eu lieu, un parlement de pantins s'est mis en place, et maintenant le mouvement des masses est précipité par tout le monde dans une impasse: "transfert du pouvoir" entre les mains des islamistes, ce qu'en plus l'armée ne fera jamais.

Après cette comédie, la bourgeoisie reprendra l'initiative pour de bon, comme elle l'a reprise en Tunisie.

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