Egypte
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Re: Egypte
Samir Amin
Mais les États-Unis ne peuvent avouer que leur stratégie vise à mettre en place des régimes « islamiques » dans la région. Ils ont besoin de faire comme si « cela leur faisait peur ».
Ca semble vraiment caricatural. Ce qui est juste, c'est la duplicité des Etats Unis dénoncée plus loin. Mais l'impérialisme fait feu de tout bois. Il peut très bien s'accommoder de régimes islamistes, ça dépend lesquels (avec l'Iran, ça ne marche pas très fort), mais on peut douter que leurs objectifs soient d'en instaurer systématiquement.
Surtout s'ils risquent de leur échapper.
Ce qui est certain, c'est que l'impérialisme préférera certainement un régime islamiste à un régime "révolutionnaire anti-impérlaliste", même du genre Cuba, sans parler d'une révolution prolétarienne, qui ne menace pas actuellement au Moyen Orient. Ce qui compte pour eux, c'est avant tout d'exercer leur domination économique et politique, peu importe le vecteur.
verié2- Messages : 8494
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Re: Egypte
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/egypte-les-jeunes-des-freres-musulmans-creent-leur-parti_1005173.html
Egypte: les jeunes des Frères Musulmans créent leur parti
Par Nadéra Bouazza, publié le 22/06/2011 à 19:08
Scission chez les Frères musulmans, dits vainqueurs des prochaines élections: ils perdent une part de leurs jeunes membres, qui forment leur nouveau parti, ce mardi.
Selon le quotidien égyptien al-Masry al Youm, les jeunes Frères musulmans (Ikhwan al- muslimin en arabe) ont annoncé ce mardi la formation de leur parti, distinct du parti des Frères Musulmans, lui-même créé récemment sous l'étiquette "Parti de la liberté et de la justice". Ce geste approfondit le fossé générationnel au sein de l'organisation fondée en 1928 en Egypte.
L'un des fondateurs du nouveau parti s'exprime et vante les mérites du nouveau groupe politique "ouvert à l'autre" qui se distingue par son caractère civil et démocratique. Contrairement à la plupart des autres partis islamiques, le manifeste du "parti du courant égyptien" (Hizb al Tayyar al Masry en arabe) ne mentionne pas la charia islamique et se réfère uniquement à la civilisation arabo-islamique.
Jeunesse et esprit de la révolution
"Nous ne pouvons pas nous associer à la charia islamique car ce n'est pas un parti islamique. D'autant plus que tous les fondateurs n'appartiennent pas systématiquement aux Frères musulmans", a déclaré Mohammed Shams, 24 ans et co-fondateur du parti.
"Nous voulons que le parti exprime l'esprit de la révolution, ce qui signifie que la plupart de nos cadres soient jeunes", confie un autre fondateur, Mohammed Affan. La jeunesse présente sur la place Tahrir, qui réclame la chute d'un système, vieux de 60 ans, veut faire entendre sa voix dans les urnes.
Des jeunes avaient déjà exprimé leur désenchantement à l'égard des caciques des Frères musulmans. Nombre d'entres eux se sentaient marginalisés au sein d'une structure bien ficelée. Des divisions existaient déjà dans le groupe il y a quelques mois. Le mois dernier, Mohammed Affan révélait au Masry al-Youm que "la querelle entre les jeunes et la direction du parti était presque dans l'impasse". Il pensait déjà à créer un parti indépendant.
Le fossé générationel s'institutionalise
De son côté, le secrétaire général des Frères musulmans, Mahmoud Hussein, ne voit pas d'un très bon oeil la naissance de ce nouveau Parti. Pour la deuxième fois en quelques mois, un parti "rebelle" se crée en opposition avec le parti de la liberté et de la justice. En mars, Ibrahim al-Zaafarani s'est éloigné des Frères musulmans et a annoncé la formation d'un nouveau parti, "la Renaissance" (Nahda en arabe).
Selon Mahmoud Hussein, "les jeunes membres concernés seront interrogés pour avoir violé la politique du groupe" qui stipule "qu'aucun membre ne peut rejoindre un autre parti".
Barky, un des fondateurs du parti ne regrette pas son choix. "Avec tout le respect que j'ai pour le parti de la liberté et de la justice, il ne me satisfait pas et ne correspond pas à mes ambitions", ajoute Barky convaincu que ce nouveau parti répond à un besoin dans la société égyptienne, bien qu'il n'affiche pas encore les grandes lignes d'un programme à venir.
La formation de ce "parti courant égyptien" pourrait offrir une nouvelle alternative politique en Egypte. De jeunes partis politiques ont vu le jour après la révolution du 25 janvier, bien que les médias égyptiens insistent davantage sur leur manque d'organisation. D'ailleurs, ce fut l'une des raisons évoquées par le Premier ministre pour justifier un report des élections législatives initialement prévues en octobre.
La formation de ce nouveau parti change-t-elle vraiment la donne, en divisant l'épouvantail des Frères musulmans? A moins qu'il ne s'agisse d'une stratégie pour séduire des jeunes déçus? Reste à savoir à quel point "le parti du courant égyptien" s'émancipera de la confrérie-mère.
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
Egypt's farmers ready for independent organizing
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
Les Egyptiens à nouveau mobilisés place Tahrir au Caire
Par Edmund Blair et Sami Aboudi | Reuters – il y a 1 heure 19 minutes
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NOUVEAU RASSEMBLEMENT PLACE TAHRIR AU CAIRE
LE CAIRE (Reuters) - Des milliers d'Egyptiens se sont massés vendredi place Tahrir, au Caire, afin de maintenir la pression sur les dirigeants militaires pour qu'ils accélèrent la démocratisation et jugent au plus vite l'ancien président Hosni Moubarak, ainsi que ses anciens collaborateurs.
Mais au-delà de ce grand rassemblement, l'absence des Frères musulmans, le mouvement politique le plus structuré de l'Egypte post-révolutionnaire, a été particulièrement remarquée.
Présents lors de la dernière grande manifestation organisée il y a une semaine en Egypte, les Frères musulmans ont justifié leur décision en expliquant qu'il fallait du temps aux autorités pour répondre aux demandes du peuple.
Selon les analystes, l'actuelle prudence de la confrérie des Frères musulmans s'expliquerait par le fait que ses responsables ne souhaitent pas froisser l'armée, qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février.
Et pour cause, leur mouvement était interdit à l'époque du "raïs" et aujourd'hui, ils n'ont jamais été aussi libres.
Le fait que la confrérie ne se joigne pas aux manifestations de vendredi souligne par ailleurs la fracture qui commence à se dessiner entre les Frères musulmans et une nouvelle génération de manifestants, moins bien organisée, mais bien déterminée à ne pas relâcher la pression sur le pouvoir intérimaire.
LE POUVOIR MILITAIRE REMIS EN CAUSE
"Les jeunes rejettent en bloc le langage des menaces employé par le Conseil suprême des forces armées. Il rejettent aussi ce mode de dialogue", a dit Mohamed Adel, un responsable du mouvement du 6-Avril.
Les mécontents de la place Tahrir, dont certains campent depuis une semaine à cet endroit, ont dit n'avoir pas du tout apprécié le ton utilisé cette semaine dans des communiqués de presse diffusés par l'armée, au sein desquels les manifestations étaient décrites comme des menaces pour l'ordre public.
Les autorités égyptiennes avaient prévenu qu'elles utiliseraient tous les moyens légaux, sans violence, pour faire cesser ces mouvements. Mais pour l'heure, aucune action dans ce sens n'a été mise en oeuvre à travers le pays.
Place Tahrir, vendredi, les slogans hostiles au pouvoir intérimaire ont fusé.
"A bas le régime militaire!", scandait notamment un groupe de personnes venues manifester.
D'autres demandaient que soient jugés tous les policiers qui ont tué des manifestants pendant les grands mouvements de contestation du début d'année.
Tous avaient un point commun, celui de demander que leurs revendications, en termes de démocratie et de justice, ne restent pas lettres mortes.
Olivier Guillemain pour le service français
BouffonVert72- Messages : 1748
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Re: Egypte
L’Egypte procède à la purge de l’appareil policier
Mohammed Hossam / AFP
Conformément aux gages donnés par le premier ministre égyptien, Essam Charaf, aux manifestants qui campent à nouveau place Tahrir, au Caire, et dans d'autres villes du pays, le ministre de l'intérieur Mansour Issaoui a annoncé, mercredi 13 juillet, une purge de l'appareil policier du pays. Qualifié de "plus grand remaniement de l'histoire des forces de police", cette purge comprend le renvoi de 669 officiers -parmi lesquels 505 généraux et des officiers de grade inférieur- et la mutation de 4 000 membres du ministère. Selon l'Egyptienne Zeinobia, auteure du blog Egyptian Chronicles, 18 généraux et 9 colonels ayant été impliqués dans la mort de manifestants lors de la révolution du 25 janvier sont concernés. La suite du remaniement pourrait être annoncée samedi, ajoute-t-elle.
Pour Issandr El-Amrani, du blog The Arabist, si cette décision "est significative, elle échoue à définir un plan cohérent sur le long terme pour une réforme du secteur de la sécurité". Zeinobia salue également ce remaniement mais "ne peut s'empêcher de cacher son inquiètude quant à ces 505 généraux et le fait qu'ils puissent former une contre-révolution". Un lecteur du blog lui répond : "Je partage ta crainte. Ces personnes, quelque soit leur rang, doivent être placées sous stricte surveillance. Et je voterai pour qu'elles ne puissent jamais prendre part à la vie politique égyptienne, jusqu'à leur interdire de voter dans toute élection à venir".
Un autre lecteur est, par contre, plus nuancé : "votre crainte trouve ses justifications mais seulement pour une petite fraction d'entre eux. Ce sont de vieilles personnes ... qui tiennent leur pouvoir du fait qu'elles obéissent aux ordres au bureau. Retirez-leur leur bureau et ce sont de vieux hommes cassés, perturbés. [...] De plus jeunes officiers plus audacieux pourraient causer certains troubles. Mais certainement moins que ce qu'ils pourraient faire sous leur chape d'officier".
LES ÉLECTIONS REPORTÉES
Amr Nabil / AP
Mercredi, un membre du Conseil suprême des forces armées - CSFA a par ailleurs annoncé le report d'un à deux mois des élections législatives. Sur son blog, Issandr El-Amrani précise ainsi que "l'armée commence à confirmer que les élections parlementaires auront lieu aux alentours de novembre, ce qui lève la confusion sur le fait que le temps manque pour être prêt sur le calendrier originel de septembre. L'inscription et la campagne électorales débuteront en septembre, mais le scrutin aura lieu un mois et demi plus tard". Le CSFA devrait prochainement promulguer par décret le projet de code électoral.
Une annonce qui devrait réjouir les nouveaux partis libéraux, estime Issandr Al-Amrani dans le Financial Times. Ces derniers s'inquiétaient que la tenue d'élections en septembre les désavantage par rapport à des forces politiques mieux établies, comme les Frères Musulmans ou les membres de l'ancien parti au pouvoir, le Parti national démocratique. Nombre d'entre eux ont également appelé à ce qu'une constitution soit rédigée avant que n'aient lieu les élections, ce qui repousserait toute élection à 2012.
Autre annonce attendue dans les prochains jours, celle du remaniement ministériel que serait en train de négocier le premier ministre Essam Charaf avec le CSFA. Selon Issandr El-Amrani, le vice premier ministre Yehia Al-Gammal aurait déjà démissionné, ce qu'il désirait depuis plusieurs semaines. "Les autres portefeuilles qui pourraient connaître des changements comprennent : l'intérieur, la justice, les biens religieux, le travail, l'aviation civile, le transport, l'électricité et la production militaire. L'inclusion de ce dernier (et de l'aviation civile) est significatif, dès lors qu'il est le pré carré de l'armée", analyse le blogueur.
https://www.youtube.com/watch?v=VP7RGvwIii8&feature=player_embedded
Discours du porte-parole du Conseil suprême des forces armées, le général Mohsen El-Fangari, le 12 juillet 2011 (en arabe).
Tout en réaffirmant sa volonté d'assurer la transition vers une administration civile, par le biais d'élections démocratiques, le CSFA avait réaffirmé, le 12 juillet, sous la voix de son porte-parole, le général Mohsen El-Fangari, son intention d'assumer pleinement son rôle au pouvoir, malgré les critiques des manifestants. Il a toutefois fait une concession aux partisans de "la Constitution d'abord", en annonçant que le CSFA souhaitait promulguer une nouvelle déclaration constitutionnelle établissant les principes fondamentaux de la constitution. Celle-ci serait rédigée par une assemblée constituante, désignée au sein du parlement élu.
En revanche, l'avertissement lancé par le général El-Fangari aux personnes qui troubleraient l'ordre et les services publics a été fraîchement accueilli par les manifestants de la place Tahrir. Ainsi, rapporte Hossam Al-Hamalawy, sur son blog Arabawy, les propos du général El-Fangari ont "constitué une déclaration officielle de guerre contre la révolution. J'ai entendu des chants véhéments contre la police, le premier ministre Essam Charaf et les généraux de la junte militaire au pouvoir".
POURSUIVRE LE MOUVEMENT ?
Mohammed Hossam / AFP
La question se pose à nouveau de savoir si le mouvement de contestation trouvera dans ces annonces une source d'apaisement. Pour Issandr Al-Amrani, la poursuite des sit-in dépendra de plusieurs facteurs. "L'un d'eux est de savoir si ils sont satisfaits avec les concessions - ce qui ne semble pas être le cas, note-t-il, [car] certaines demandes valent la peine de se battre, notamment la fin des tribunaux militaires et la limitation des pouvoirs du Conseil suprême des forces armées" .
"Une autre question est de savoir si le soutien populaire pour les grèves ne faiblit pas", poursuit le blogueur. "Mon impression est que les médias en général soutiennent prudemment les objectifs des manifestants, même parmi les canaux conservateurs les plus écoutés. Les Frères musulmans, qui ne participent pas de façon officielle au sit-in, restent silencieux ou appellent à se rallier derrière le CSFA", ajoute-t-il.
Le facteur le plus déterminant sera, finalement, l'ampleur du soutien apporté au mouvement de la place Tahrir. Le taux de participation à la nouvelle manifestation à laquelle a appelé la Coalition des jeunes de la révolution, vendredi 15 juillet, pourrait en donner une indication. Quoiqu'il en soit, estime Issandr Al-Amrani, si "toutes ces annonces ne concernent que certaines des demandes des manifestants, elles montrent que les manifestations paient toujours !"
BouffonVert72- Messages : 1748
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Re: Egypte
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
Le gouvernement égyptien a en effet décidé de se hâter pour appliquer le salaire minimum, afin d’apaiser la grogne sociale après la révolution de 25 janvier dernier. Cette précipitation a mis le monde des d’affaires en colère, mais le gouvernement n’a pas voulu reporter la décision.
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/8/31/enqu0.htm
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
http://communismeouvrier.wordpress.com/2011/09/06/mahallah-22-000-ouvriers-du-textile-se-preparent-a-la-greve/
Mahallah : 22.000 ouvriers du textile se préparent à la grève
Selon le journal Ahram (5 septembre), les 22.000 ouvriers de la compagnie égyptienne de textile et de confection de la ville de Mahallah, la plus grande usine textile publique du pays, ont déclaré qu’ils se mettraient en grève à partir du samedi 10 septembre.
Samedi 3, les ouvriers ont publié un communiqué pour mettre en avant leurs revendications et demander le soutien de la population. Les ouvriers demandent que le gouvernement augmente ses investissements et garantisse l’approvisionnement suffisant en coton pour assurer la production.
Les ouvriers revendiquent aussi la hausse du salaire minimum sur la base de l’augmentation des prix.
Dans leur déclaration, les ouvriers de Mahallah disent qu’ils ne luttent pas seulement pour améliorer leur propre niveau de vie, mais pour gagner un niveau de vie décent pour toute les travailleurs d’Egypte.
Une délégation des travailleurs de Mahallah s’est rendue le 5 septembre au Caire pour présenter les revendications ouvrières au bureau du premier ministre.
Les grèves des ouvriers de Mahallah en 2006 et en 2008 face au régime de Moubarak étaient très populaires et sont considérées par de nombreux analystes comme les prémisses de la révolution du 25 janvier. La grève des ouvriers de Mahallah le 8 février ont aidé à faire tomber Moubarak et de le pousser à quitter le pouvoir.
Les ouvriers de Mahallah ont aussi joué un rôle clef pendant des années dans les luttes ouvrières contre la Fédération Egyptienne des Syndicats contrôlée par Moubarak.
sylvestre- Messages : 4489
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CSFA, islamistes, luttes sociales : trois questions sur la situation en Egypte
SOUAD Mélanie
28 juillet 2011
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 114 (08/09/11).
Quelle est la situation en Egypte ? Quels sont les enjeux dans la région arabe ? Ces questions ont été débattues lors de l’Université d’été du NPA à Port Leucate. Nous retranscrivons ici une interview de Mélanie Souad lors du meting de
Est-on dans une phase de reflux du mouvement ?
La rue, les transports en commun, les cafés sont devenus les scènes de meetings politiques du quotidien : tout le monde commente, se positionne et débat à son niveau de l’actualité politique. Les associations et les partis politiques se multiplient, accueillant des hommes comme des femmes. De l’autre côté, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), tout en préservant ses intérêts, veille à montrer aux puissances et aux bourgeoisies égyptiennes comme étrangères, sa volonté de maintenir l’Égypte dans cette stabilité : répression des mouvements sociaux, maintien de la politique économique et du lien aux États-Unis, usage de la division communautaire, torture et terreur.
La conception militaire du pouvoir qui a prévalu depuis 1952, se rétablit spontanément dès que le mouvement de masse lui en laisse la place. Cependant, si les occupants de Tahrir ont mis leur confiance en l’armée pour assurer la transition démocratique, ils ont su réagir par des manifestations de masse lorsqu’il leur est apparu clairement que le CSFA ne jugerait pas les cadres de « l’ancien régime » sans pression populaire. Le temps n’est pas au reflux, le mouvement de masse reste un acteur central, nous assistons à des oscillations d’un mois sur l’autre. Alors que les prix continuent d’augmenter, le gouvernement n’a accordé que la moitié du salaire minimum demandé, qui avait pourtant été calculé en fonction des besoins vitaux d’une famille. Face à la poursuite de la dégradation des conditions de vie, nombreux sont ceux qui se demandent à quoi a servi cette révolution. Cela va se traduire par des mobilisations, et là, impossible d’y répondre sans rompre avec la « stabilité ».
Les islamistes vont-ils être les gagnants du mouvement du 25 Janvier ?
L’audience des salafistes et des Frères musulmans n’est pas une nouveauté. Pendant le mouvement du 25 janvier, les Frères musulmans ont démontré qu’ils préféraient une place dans le système à un changement radical. Solidaires du CSFA dans la politique autoritaire, ils démontrent n’avoir ni la volonté ni les leviers pour changer en profondeur les méthodes de gouvernement (répression et terreur), corollaires de la situation sociale. Les Frères musulmans et autres forces islamistes (notamment le parti al-Nour, et les Gamaat islameya) pourraient bien faire de bons scores aux élections de cet automne, voire avancer sur leurs ambitions de moralisation islamique de la société, sans que cela n’affecte les rapports de forces réels et les dynamiques profondes de contestation qui animent l’Egypte.
Pour remettre en cause l’influence de l’islamisme dans la société, le meilleur moyen reste la lutte sociale où les solidarités de classe s’expriment, et où l’action collective prime sur la morale comme moteur du changement. L’enjeu est de créer un pôle capable de défendre un projet d’émancipation tout en défendant politiquement la centralité du mouvement de masse dans le changement.
Où en sont les luttes sociales et le mouvement ouvrier ?
Le mouvement du 25 Janvier et les grèves qui ont conduit à faire basculer Moubarak (débutées quatre jours avant sa chute) s’inscrivent dans un cycle long de contestation sociale ouvert au début des années 2000. Au sein de ce cycle le nombre de grèves s’est réduit après le 11 février, cédant la place à un intense mouvement d’organisation dans les syndicats indépendants. Ces derniers sont confrontés à des difficultés parmi lesquelles la permanence du syndicat officiel dans les lieux de travail malgré la condamnation de son comité directeur dans la vague des procès de l’été. On ne peut que souhaiter la coordination et l’auto-représentation des mobilisations de travailleurs dans des syndicats indépendants, mais les luttes ouvrières auront lieu de toutes façons et, après un été manifestant, c’est un automne gréviste qui s’annonce.
Mélanie Souad
SOUAD Mélanie
gérard menvussa- Messages : 6658
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Age : 67
Localisation : La terre
Re: Egypte
Le “mouvement de la Place Tahrir” du Caire, en Egypte, qui a fait chuter le régime de Moubarak, a inspiré les exploités du monde entier, en Espagne, en Grèce, en Israël et même aux Etats-Unis. Le courage et la détermination des manifestants ainsi que l’ampleur des rassemblements ont impressionné et donné confiance en la capacité des masses à se dresser ensemble, comme un seul homme, face aux puissants. Mais la force la plus importante dans ce mouvement a été la classe ouvrière. Les grèves dans tout le pays les 8, 9 et 10 février ont en effet constitué le facteur décisif dans la destitution du président Moubarak.
Cela dit, il faut aussi avoir conscience des limites objectives de cette lutte. Contrairement à ce que nous ont raconté la bourgeoisie et tous ses médias aux ordres, ce mouvement n’a jamais été une “révolution”. Qui est aujourd’hui au pouvoir ? L’armée ! Et à la tête de l’Etat, ses décisions sont tout ce qu’il y a de plus réactionnaire, répressives et anti-ouvrières. Elle a ainsi adopté presque immédiatement une nouvelle loi interdisant les grèves. Les travailleurs vivant en Egypte l’ont d’ailleurs instantanément compris. Ils ne sont pas laissés berner par ce changement de masque du régime, ils ont poursuivi la lutte pour défendre leurs conditions de vie. Depuis le début de septembre, il y a même une nouvelle vague de mécontentement et de contestation.
Des dizaines de milliers d’ouvriers du textile ont fait grève un peu partout dans le pays ainsi qu’une grande partie des 100 000 médecins, la moitié des 200 000 techniciens de la santé des hôpitaux, 4000 dockers de l’un des ports du canal de Suez, plus de 50 % des 1,7 million d’enseignants du pays. Cette grève des enseignants est très significative de la colère immense qui traverse le pays puisqu’il s’agit de leur première grève nationale depuis 1951 et qu’ils sont allés jusqu’à occuper un certain nombre de bâtiments gouvernementaux. Au Caire, 45 000 chauffeurs d’autobus, mécaniciens et contrôleurs de billets ont aussi été en grève. Certains ont rejoint les manifestations des enseignants au siège du gouvernement.
La vague de luttes spectaculaire qui avait fait trembler tout le pays début 2011 s’était presque totalement éteinte quelques semaines après le départ de Moubarak et l’annonce des nouvelles mesures envisagées par les nouveaux maîtres militaires. Mais toutes les promesses n’ayant évidemment jamais été tenues, la colère explose aujourd’hui de nouveau. Al-Masry Al-Youm a ainsi écrit le 15 septembre : “Les revendications économiques et politiques non satisfaites ont maintenu la fureur des ouvriers d’Egypte” et “Selon les analystes, la récente réapparition de grèves très étendues, reflète une désillusion profonde par rapport au processus de transition démocratique, avec des travailleurs qui sentent de plus en plus que l’amélioration de leurs conditions économiques et politiques ont été de vaines promesses de la révolution.” En guise “d’amélioration de leurs conditions économiques”, les masses ont vu l’inflation exploser, avec, par exemple, une hausse des prix des produits alimentaires de 80 % depuis janvier !
Un des principaux pièges qui attend la classe ouvrière en Egypte, c’est l’illusion de pouvoir être défendue par de nouveaux syndicats autonomes. Depuis le départ de Moubarak, il y a eu au moins 130 créations de syndicats. Ce n’est pas inattendu puisque les syndicats officiels étaient partie intégrante de la machine d’Etat. Mais vieux ou jeunes, les syndicats seront toujours contre les luttes ouvrières. Ces nouveaux syndicats “indépendants” se sont déjà révélés les dignes successeurs des anciens en arrêtant prématurément les grèves et en sapant le développement du mouvement avec une propagande pour “un capitalisme plus démocratique”. Il y a eu récemment de grandes manifestations pour “réclamer la Révolution”. L’acteur Sean Penn, notamment, était sur la place Tahrir. Ces manifestations, tout en s’opposant à l’actuel gouvernement, réclament… un calendrier pour des élections ! Le danger pour la classe ouvrière, c’est qu’elle soit prise dans ce type de bataille entre factions militaire et démocratique.
La dernière vague de grèves montre une force qui pourrait se développer, pour autant qu’elle ne soit pas détournée vers l’impasse démocratique.
Car (1er octobre)
topaze- Messages : 231
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Egypte
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Egypte
Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais sur la révolution en Egypte en 2011.
Tous les liens sont en anglais sauf mention contraire.
Les Égyptiens s'unissent après l'explosion de violence du 9 octobre qui a eu lieu devant le bâtiment de la télévision d'État au Caire, Maspero, instrumentalisée pour dresser les musulmans contre les coptes. Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre pendant une manifestation copte organisée pour exiger des explications après l'incendie criminel des églises de Sohag et Assouan, se sont soldés par environ 25 morts et 200 blessés.
Ce qui avait été conçu pour passer pour du vandalisme entre communautés religieuses et visait à saper l'unité des Égyptiens s'est avéré être une force unificatrice et une preuve solide que les événements de la nuit du “Dimanche Noir” en Egypte étaient plus le gouvernement égyptien contre le peuple que les chrétiens contre les musulmans.
Bien qu'une partie de la population soit toujours en faveur du sectarisme et soit convaincue que l'armée égyptienne est sacrée et incapable de mal se comporter, de nombreux internautes s'accordent à penser que ce qui s'est passé à Maspero était un massacre et une attaque visant tous les Égyptiens.
Le blogueur égyptien Mahmoud Salem a tweeté :
@Sandmonkey: Je devrais être le premier à le dire, n'allez pas dire que l'armée tue des chrétiens. Dites que l'armée tue des Égyptiens. Finis les sous-groupes. #maspero
D'après le récit de Lobna Darwish qui était présente à la manifestation [en arabe], celle-ci était pacifique, et de nombreux musulmans s'y étaient joints par solidarité :
”القسيس المتحدث بيأكد ان المسيرة سلمية و بيحيي المسلمين المتضامنين.”Le prêtre menant la marche confirme que celle-ci est pacifique et salue les musulmans qui s'y sont joints en signe de solidarité.
La marche est arrivée à destination après avoir fait face à des incidents à mi-chemin et s'est transformée en sit-in, comme le rapporte Adam Makary :
@adamakary: Des milliers de #coptes feraient un sit-in à #Maspero pour que les responsables de l'incendie des églises de #Sohag et #Aswan (Assouan), qui sont au cœur de la controverse, soient traduits en justice.
Ensuite, ce fut le chaos. Les slogans pacifiques ont cédé la place au sang :La séquence où des véhicules blindés attaquent des civils dans la rue a ramené à l'esprit des Égyptiens la fameuse scène du 28 janvier dernier, au début de la révolution égyptienne, quand des véhicules aux plaques diplomatiques écrasaient les manifestants.
Ahmed Mounir, un témoin oculaire, le confirme [en arabe] :
فجأة وبدون مقدمات دخلت المدرعات في مشهد قريب من مشهد يوم الغضب 28 يناير ودهست اعداد كبيرة
واللي مش مصدق يشوف الفيديو دةTout à coup, des véhicules blindés ont entouré la place, recréant un scénario proche du Vendredi de la colère, et se sont mis à écraser plein de gens. Ceux qui ne me croient pas peuvent jeter un œil à cette vidéo.Sur YouTube, Mounir publie la vidéo suivante, qui montre des véhicules blindés essayant d'écraser des manifestants :Ajoutant de l'huile sur le feu, la télévision d'État égyptienne a joué un rôle peu avouable et suscité la colère par ses accusations, selon lesquelles les coptes auraient attaqué l'armée.
Mahmoud Salem souligne cette tromperie. Il tweete :
@Sandmonkey: L'odieuse vidéo de [la présentatrice] Rasha Maged où elle ment et monte les téléspectateurs contre les chrétiens https://www.youtube.com/watch?v=E7m08JJdxao #maspero #egypt
Le contrecoup de cette sanglante nuit d'horreur est un pays ensanglanté et endeuillé, avec plus de 20 morts et plus de 200 blessés.
Lundi matin (le 10 octobre), dans le bureau du Procureur Général, au prix de grands efforts, l'avocat Khalid Ali gagnait une tout autre bataille : il obtenait l'autorisation de procéder à des autopsies des victimes afin que le sang versé ne l'aie pas été en vain.
Le résultat n'a pas surpris grand monde.
@MHassan: Sur les 17 autopsies, 10 personnes ont été écrasées sous un véhicule, 1 était mort d'un coup de sabre, et les autres ont été tués par balles.
Tandis que les autopsies avaient lieu, une foule s'est massée devant et à l'intérieur de la cathédrale copte Abbaseya, se préparant à former un cortège funèbre en l'honneur des âmes des martyrs. Ces obsèques ont démontré que des Égyptiens, autant musulmans que chrétiens, étaient conscients d'une manipulation destinée à les diviser. Au beau milieu des prières, la cathédrale a retenti de slogans dénonçant la prise de pouvoir par les militaires.
Après la procession, une marche s'est dirigée depuis la cathédrale vers la place Tahrir afin de rendre hommage à l'activiste Mina Daniel qui, avant de décéder dans une ambulance, avait demandé que son cortège funèbre parte de la place Tahrir au Caire, l'épicentre de la révolution égyptienne.
Khaled Ali [en arabe] dit avoir vu la mère de Mina parler toute seule et s'adresser ainsi à son fils disparu :
متخفش أنا قوية وفرحانه عشان انت فرحان كنت عايز تموت شهيد عشان مصر وبقيت شهيد@Khaledali251: Ne t'inquiète pas, je suis forte et heureuse parce que tu l'es. Tu voulais mourir en martyr pour l'Egypte et c'est ce que tu as fait.
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
http://www.arabawy.org/2011/10/18/socialists-trotskyists-solidarity-from-irelands-bloody-sunday-to-egypts/
From Ireland’s Bloody Sunday to Egypt’s
Solidarity messages were received from Ireland… First one from Eamonn McCann, a leading Irish journalist, socialist and one of the legendary figures in the country’s civil rights movement…
On January 30 1972, British paratroopers opened fire on unarmed civil rights demonstrators in Derry in Northern Ireland, killing 14 people and wounding 14 others. The day has become known in Ireland as Bloody Sunday.
Some of us who had been on the demonstration on Bloody Sunday have campaigned since for the truth to be told and justice achieved for the victims. I served as chairman of the Bloody Sunday Trust, which has been at the heart of the campaign. After 38 years, on June 15th 2010, we finally forced the Government of David Cameron to admit that the massacre had been carried out by British soldiers and had been “unjustified and unjustifiable”. This was a great success for the campaign and a great joy for the families of the victims.
But the massacre had further poisoned relations between the Nationalist (Catholic) and Unionist (Protestant) communities in Northern Ireland. This enabled the British State to blame all violence on “religious differences” among the mass of the people and to claim that its forces were neutral and had to stand between the “warring communities” and keep them apart.
Numerous attacks on the Catholic community over the last four decades were blamed on the Protestant community. But many of these have now been PROVEN to have been set up by the British intelligence services. These attacks have included the murder of civil rights lawyers and community leaders.
These divide-and-rule tactics, used by imperialism in Ireland for generations, have consolidated a political system based on hostility and suspicion between Catholics and Protestants. This has made it difficult to achieve unity of the ordinary Catholic and Protestant people to defend civil rights and living standards and resist the austerity measures introduced in the past two years to solve the crisis caused by the greed of the bankers and the rest of the rich.
Many of us in the socialist camp in Ireland can see parallels with Egypt today. We send our greetings to our brothers and sisters fighting to defend the goals of the Egyptian revolution. We hope that our experience serves as a warning to all Egyptian socialists of the dangers of allowing State forces to strengthen their own position by dividing the mass of the people along religious lines.
Eamonn McCannAnd another message was sent by Richard Boyd Barrett, member of the Irish parliament…
Condemn the Bloody Sunday Massacre! For Muslim and Christian unity against the counter-revolution.
It was with both sadness and anger that I heard of the terrible events of Sunday October 9th in Cairo, when over twenty Coptic Christian protesters were killed by the armed forces of the Egyptian State.
As an elected deputy (TD) in the Irish Parliament (The Dail) it was impossible not to recall the events of another Bloody Sunday – the one that occurred in the city of Derry in Northern Ireland on Sunday 30 January 1972, when 13 unarmed citizens were shot and killed by the British Army for the ‘crime’ of demanding their basic democratic and civil rights. In the case of the Irish Bloody Sunday it took 38 years of campaigning before the truth about that massacre was acknowledged by the British Government (on 15 June 2010, as a result of the twelve year long Saville Inquiry). There must be no repetition of this policy of cover up and denial in relation to the Egyptian Bloody Sunday. Rather the Egyptian Government should accept its responsibility and resign forthwith, and there should be an immediate open, democratic inquiry into establish the truth of what took place and hold the guilty to account.
We in Ireland have long experience of the suffering and bitterness caused by sectarian and religious conflict. Egypt must not go down this path. We know also that sectarianism, like racism, is always a weapon of reaction and counter-revolution. That it is invariably used to divide the people and deprive them of their rights. In Ireland Protestant was set against Catholic, in Egypt the attempt is made to set Muslim against Christian, in many parts of Europe it is Muslims who are the chosen scapegoats. In all these cases all genuine democrats have a duty to resist the tactics of divide and rule and defend the unity of the people.
In Ireland many of us followed with admiration and joy the magnificent and heroic revolution of the Egyptian people against the hated Mubarak regime. This great revolution has inspired freedom loving people throughout the Middle East and throughout the world. This revolution must continue, it must develop, it must move forward to achieve full democracy and full social justice for all. On no account should it allow itself to be diverted into the abyss of sectarian conflict.
Richard Boyd Barrett TD
People Before Profit Alliance
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Egypte
http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/730031/Egypte%3A_les_Freres_musulmans_menacent_larmee_sur_un_projet_constitutionnel.html
Egypte: les Frères musulmans menacent l'armée sur un projet constitutionnel
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OLJ/Agences | 02/11/2011 | 18h01
Les Frères musulmans et plusieurs petits partis, en majorité islamistes, ont menacé lors d'une conférence de presse de faire descendre dans la rue "un million de personnes le 18 novembre" pour empêcher la rédaction de principes constitutionnels par le gouvernement dirigé par l'armée. Selon eux, cette tâche doit incomber à l'Assemblée du peuple qui sera élue début 2012.
Le vice-Premier ministre Ali al-Salmi avait affirmé dans un entretien mercredi au quotidien gouvernemental al-Ahram que le Conseil suprême des Forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte depuis la chute en février d'Hosni Moubarak, "étudie attentivement" un projet de "déclaration de principes fondamentaux de la Constitution". "Nous appelons à la démission d'Ali al-Salmi et, si le gouvernement poursuit ce projet, à la démission de tous ses membres", a déclaré Saad el-Ketatni, vice-président du parti de la Liberté et de la justice, vitrine politique de la confrérie des Frères musulmans.
"Car (cette déclaration) est une menace pour la sécurité de l'Egypte", a--t-il ajouté, lisant un communiqué de la coalition qui regroupe également plusieurs candidats à l'élection présidentielle. "Les forces nationales ne permettront pas que ce soit imposé à tous la volonté d'une petite minorité", a-t-il insisté.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Egypte
Manifestation au Caire contre le pouvoir militaire
De Samer AL-ATRUSH (AFP) – Il y a 41 minutes
LE CAIRE — Des dizaines de milliers de manifestants, en majorité islamistes, se sont rassemblés vendredi place Tahrir au Caire pour exiger que l'armée transfère au plus tôt le pouvoir aux civils et dénoncer un projet accusé de permettre aux militaires de garder des privilèges.
La manifestation regroupait également des sympathisants de formations laïques libérales ou de gauche, ainsi que des mouvements pro-démocratie à l'origine de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak en février.
Des milliers de personnes ont également défilé à Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays et bastion traditionnel des Frères musulmans, selon l'agence officielle Mena.
Ces rassemblements étaient organisés dix jours avant les premières élections législatives depuis la chute de M. Moubarak, qui doivent débuter le 28 novembre pour s'étaler sur près de quatre mois.
L'armée, qui tient les rênes du pays depuis la démission du raïs le 11 février, a promis de céder le pouvoir aux civils une fois élu un nouveau président, mais aucune date n'a encore été fixée pour cette échéance qui pourrait ne pas avoir lieu avant la fin 2012 voire 2013.
"Le peuple réclame un calendrier pour la remise du pouvoir", pouvait-on lire sur une grande banderole déployée sur la place Tahrir, épicentre des manifestations du début de l'année qui ont poussé M. Moubarak au départ.
"Ceux qui nous dirigent pensent peut-être que le temps va nous faire oublier notre cause. Ils se trompent", a déclaré lors d'un sermon devant les manifestants l'imam Mazhar Chahine, en allusion au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis près de dix mois.
Les griefs portent également sur un projet de charte de principes constitutionnels présenté par le vice-Premier ministre Ali Silmi, accusé de réduire les prérogatives du prochain Parlement.
Le projet, au centre de querelles depuis des jours et plusieurs fois amendé, pourrait priver le Parlement du droit de contrôler le budget de l'armée, et laisserait aux militaires le dernier mot pour toute législation les concernant.
Réclamée à l'origine par les groupes libéraux et laïcs, cette charte est désormais accusée de limiter la marge de manoeuvre de la commission qui sera formée par le prochain Parlement pour rédiger une nouvelle Constitution.
"Tant que le CSFA sera au pouvoir, le Parlement n'aura aucune souveraineté", déclarait Adham Hani, un habitant de la province de Minya, en Moyenne-Egypte, venu manifester à Tahrir.
Malgré la présence de manifestants laïcs, ces rassemblements se voulaient une démonstration de force des islamistes, au premier rang desquels les Frères musulmans, à quelques jours de l'ouverture du scrutin législatif.
"A ceux qui redoutent les mouvements islamistes en Egypte, je dis qu'il ne faut pas avoir peur de l'islam dans notre pays. Qu'on le veuille ou non, l'Egypte est un pays islamique", a déclaré l'imam Chahine.
Le responsable religieux a plaidé pour "un Etat civil qui soit une démocratie, avec une vision islamique, et qui permette aux gens de pratiquer leurs droits démocratiques".
La manifestation intervenait au lendemain de jets de pierres et de bouteilles contre une manifestation de centaines de chrétiens coptes au Caire, qui défilaient pour protester après la mort le 9 octobre de 25 personnes, principalement des Coptes, lors de heurts avec l'armée.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Egypte
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Déclaration de Philippe Poutou
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Re: Egypte
http://menasolidaritynetwork.com/2011/11/20/egypt-appeal-for-international-solidarity-mobilisation/
Egypt: Appeal for International Solidarity Mobilisation
A call for international solidarity with protests in Egypt
[Updated 21 November, 11pm with protests in Ireland, UK and Sweden, Canada, Germany, Austria, Norway, Australia - details of London demonstration on Saturday 26 November]
Hundreds of thousands of protesters are braving tear gas, rubber bullets, water cannon and live ammunition in demonstrations against the ruling military council in Egypt. By late on 20 November there were an estimated 100,000 in Tahrir Square according to eyewitness accounts and thousands protesting in every major city in Egypt. Their demands are clear: the downfall of Marshal Tantawi and Mubarak’s generals. As of Monday around 25 people at least had been killed and 1000 injured.
The Egyptian Federation of Independent Trade Unions issued a call on Saturday 19 November to its 1.4 million members in affiliated unions to join the protests in Tahrir.
Our brothers and sisters in Egypt inspired us all with their courage over the past ten months. Without them, would we have seen the Occupy movement? How would our own struggles against austerity and cuts look without the model of the Egyptian revolution, and the knowledge that ordinary people can change the world?
If you are organising a protest or a picket, particularly if you can mobilise support from the trade union movement in solidarity with the call from the Egyptian Federation of Independent Trade Unions, please let us know. We will list as many protests as we can on this page. Either leave a comment on this page or email menasolidarity@gmail.com. Send us pictures and we will publish them too.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Egypte
Malgré la présence de manifestants laïcs, ces rassemblements se voulaient une démonstration de force des islamistes, au premier rang desquels les Frères musulmans, à quelques jours de l'ouverture du scrutin législatif.
La radio annonçait à 13 H que les Frères musulmans ne participeraient pas au rassemblement de la Pl Tahir, car ils se sont complètement investis dans les élections dont ils redoutent le report. C'est peut-être une bonne chose, s'ils se déconsidèrent vis à vis des fractions les plus révoltées de la population, non ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Egypte
> mardi 22 nov 17h devant le bureau militaire en haut av d'iena, metro Étoile
> Mercredi 23 nov 18h Fontaine des Innocents, les Halles, metro châtelet les Halles
> Jeudi 24 nov 18h, metro barbes
> Vendredi 25 nov 14h metro aubervilliers/4 chemins puis a 18h metro Couronnes
>
> ET SURTOUT :
>
>
> SAMEDI 26 NOV 15h GRANDE MANIFESTATION AU DÉPART DE MENILMONTANT.
>
>
> TOUS ENSEMBLE, CITOYENS ÉGYPTIENS ET SOLIDAIRES DE LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE ET ARABE, CONTRE LA RÉPRESSION MILITAIRE.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Egypte
verié2 a écrit:Malgré la présence de manifestants laïcs, ces rassemblements se voulaient une démonstration de force des islamistes, au premier rang desquels les Frères musulmans, à quelques jours de l'ouverture du scrutin législatif.
La radio annonçait à 13 H que les Frères musulmans ne participeraient pas au rassemblement de la Pl Tahir, car ils se sont complètement investis dans les élections dont ils redoutent le report. C'est peut-être une bonne chose, s'ils se déconsidèrent vis à vis des fractions les plus révoltées de la population, non ?
Avant tout c'est une mauvaise chose si ça veut dire que leurs militants ne sont pas là à l'heure décisive. Il faut toujours mettre l'action avant les rivalités d'organisation.
Un militant des frères musulmans parle des tensions dans l'organisation à ce sujet :
As he stood in Tahrir on Sunday, Nazili, 33, saw his party's indecision as a major obstacle to a revolution that many feel has not yet been completed.
"The Brotherhood has so far decided it will not participate," he said with disappointment. "But I as an individual felt I must come, because I believe we must protect the revolution, and the continuation of the revolution. This is our duty at this moment, and not to just set up chairs in an air-conditioned hall."
Periodically, the police, firing volley after volley of tear gas, would surge forward, causing a flood of combatants to come rushing furiously past, but Nazili hardly budged.
"Don't worry, don't worry," he said calmly, as he carried on speaking.
"Look, one of the main problems was that the stepping down of Mubarak came before we had a new leadership -- this was a huge problem," he went on. "Now, one of our main goals is to create a revolutionary support front, but the Brotherhood has not participated because of the stubbornness of some of the elderly leadership."
( http://www.huffingtonpost.com/2011/11/21/egypt-tahrir-muslim-brotherhood_n_1104831.html )
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
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