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Egypte

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Egypte      - Page 29 Empty Re: Egypte

Message  Copas Lun 9 Juin - 15:55

Un article très important qui permet de comprendre ce que le peuple égyptien a face à lui : L'armée égyptienne.


Aujourd'hui, toute l’Égypte appartient aux militaires.
Toute?
Toute

par Bachir El Khoury بشير الخوري,Slate.fr, 4/6/2014

http://azls.blogspot.fr/2014/06/aujourdhui-toute-legypte-appartient-aux.html

Il ne s’agit point d’un secret. Avec plus d'un million de membres, l'institution militaire égyptienne est la plus grande d’Afrique, et l'une des plus imposantes. Son poids n’est pas seulement militaire. L’armée en Égypte contrôle une partie importante de l’économie du pays. Et cela ne date pas d’hier.

Les généraux ont érigé un empire au cours des trente dernières années, constitué désormais de quelques 35 usines et entreprises, qu’ils ont dûment protégé contre la politique de libéralisation économique et les vagues de privatisation des années 1990 et 2000.

Cet empire, qui place l'Égypte dans une position ambivalente, à mi-chemin entre une économie socialiste et un modèle capitaliste, serait constitué de trois pôles principaux: le ministère de la Production militaire, l'Organisation arabe pour l'industrialisation, et l'Organisation nationale de services. Selon un article du centre Carnegie pour la paix, The Generals’ Secret: Egypt’s Ambivalent Market, les deux premiers piliers rassembleraient 19 usines et entreprises, dont 40 à 70% de la production est orientée vers le marché privé. Quant à la troisième entité, elle serait engagée dans la fabrication d'une large gamme de produits, dont des voitures de luxe, des couveuses, des bouteilles de gaz, ainsi que des produits alimentaires. Elle fournirait également des services tels que le nettoyage domestique et la gestion de stations-service.

Cette nébuleuse s’est développée à partir de la fin des années 1970, à la suite des accords de paix de Camp David. L'armée avait alors commencé à investir dans plusieurs secteurs du pays, allant de l'agriculture à la construction de routes et de ponts, en passant par l'immobilier, les industries électroniques, les usines laitières et les fermes d'élevage.

Les grands officiers ont également investi l'industrie du tourisme, via la construction et la gestion d’hôtels et de villages touristiques dans plusieurs sites, dont celui de Charm el-Cheikh; cette tendance s’était développée à l'époque du maréchal Abdel-Halim Abou Ghazala, ministre de la Défense à la fin du mandat d’Anouar el-Sadate et du début de l'ère Moubarak.

L’Armée possède également des restaurants, des terrains de football, ainsi que des hôpitaux et des centres de soins pour enfants. Elle joue aussi un rôle important dans le secteur agricole, avec plusieurs contrats conclus avec des investisseurs étrangers d'une valeur de centaines de millions de dollars. Aujourd’hui, cette économie «grise», dont les bilans ne sont soumis à aucun contrôle parlementaire ou audit indépendant, représenterait près du tiers du PIB du pays.

Des privilèges protégés par le pouvoir politique

Les intérêts économiques des militaires n’ont jamais été menacés par les régimes en place, même lorsque la pression extérieure montait pour l’application de certaines réformes-clés. Hosni Moubarak, lui-même un ancien militaire, a réussi à ménager la chèvre et le chou, se conformant à l'accord de 1992 de la Banque mondiale qui prévoyait notamment la privatisation à grande échelle d’entreprises publiques en contrepartie d’aides financières. L’ancien Rais avait toutefois veillé à ce que l’application de l’accord en question ne froisse pas les hommes d’affaires en habit militaire.

Ainsi, lorsque plus de 300 usines et entreprises publiques ont été privatisées au début des années 1990, les avoirs de l'armée sont restées intactes. Ce scénario s’est reproduit entre 2004 et 2011, lorsque le pays a connu une nouvelle vague de privatisations, à l’instigation des gouvernements formés par le cercle proche de Gamal Moubarak, homme d’affaires influent et fils du Rais. Aucune de la douzaine d’entreprises publiques concernées n’appartenait à des militaires, tandis que les hauts gradés de l’Armée étaient placés dans des postes-clés au sein de ces sociétés ou usines privatisées.

En parallèle, et dans un objectif clair de préserver les chasses gardées des bonnets militaires, tous les « réformateurs » ont été écartés du pouvoir durant l’ancien régime. Sitôt après sa nomination à la tête du ministère de la Défense par Moubarak, Youssef Sabri Abou Taleb fut destitué de son poste en 1991, après avoir promis de séparer l'armée de tous les projets non liés à la défense ou en concurrence avec le secteur privé et de lutter contre la corruption au sein de l’institution militaire. Ce dernier a été remplacé par Mohamed Hussein Tantawi, qui a refusé toutes les tentatives de mettre fin à l'empire économique de l'armée.

Les exceptions et «privilèges» sur le terrain existent également sur le papier.  En 2007, après quinze ans de réformes néolibérales, Moubarak a modifié la constitution pour supprimer des articles socialistes de Nasser, taillant toutefois avec beaucoup d’habileté les passages se rapportant à la privatisation du secteur public. Le contenu de l’article 4 de la Constitution, qui consacre le modèle économique libéral, fut atténué par des clauses stipulant la protection des entités publiques et des coopératives nationales. Au lendemain de la révolution de janvier 2011,  le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui assurait le pouvoir par intérim, a intégralement copié cet article dans sa déclaration constitutionnelle postrévolutionnaire.

Pouvoir foncier et aides du Golfe

Ce rempart légal et politique a permis à l’armée d’étendre son influence au-delà du Caire. Celle-ci possède aussi de vastes étendues de terres sur l’ensemble du territoire. En 1997, un décret présidentiel lui a accordé le droit de gérer l'ensemble des terrains en friche. Selon certaines estimations, l'armée contrôlerait ainsi de facto près de 87% de la superficie du pays.

Ce «pouvoir» foncier a conféré à l’armée le rôle d’acteur incontournable dans les projets immobiliers entrepris par des investisseurs locaux ou étrangers. En mars dernier, le géant émirati Arabtec Holding concluait un accord avec le ministère égyptien de la Défense pour la construction d’un million de logements, d’un montant global de 40 milliards de dollars. Le projet, destiné aux populations à faibles revenus, s’étend sur treize sites d’une superficie totale de 160 millions de mètres carrés, majoritairement détenus par l’armée.

Cette vague de mégaprojets profitant aux officiers a été dopée par l’aide des pays du Golfe, qui a culminé à plus de 12 milliards de dollars depuis la prise du pouvoir par l’armée. Au moins six gros contrats, d’une valeur totale de 1,5 milliard de dollars, ont été confiés à l’institution militaire et ses ramifications entre septembre et décembre dernier. Ce processus a non seulement été autorisé par le gouvernement égyptien, mais il a été activement facilité. Selon la loi égyptienne, les contrats sont accordés sur la base d’un appel d’offres, mais en novembre 2013, le président par intérim, Adly Mansour, a publié un décret autorisant les ministères à outrepasser la procédure habituelle en «cas d'urgence».

Le Canal de Suez et la destitution de Morsi

Autre cible de l’armée: le canal de Suez qui génère plusieurs milliards de dollars par an et dont le contrôle aurait constitué l’un des motifs de la destitution forcée de Mohamed Morsi par les militaires. En effet, ce dernier aurait décidé de lancer un vaste projet de développement de la zone du canal, avec le soutien du Qatar, sans impliquer l’armée de manière directe. Depuis son élection, le représentant de la confrérie musulmane avait pourtant pris garde, à l’instar de ses prédécesseurs, de ne pas marcher sur les plates-bandes de l’armée.

Mais les négociations avec les Qataris – présentées comme un enjeu de souveraineté politique et militaire par les anti-Morsi et déplaisant, par ailleurs, au concurrent saoudien du petit émirat gazier – furent perçues par les militaires comme le franchissement d’une ligne rouge. L’enjeu réel était davantage lié à la «souveraineté économique» d’un des sites les plus juteux sur le plan financier.
Preuve de cet intérêt, en janvier dernier, six mois après le «putsch» militaire contre Morsi, l'Autorité du Canal de Suez, dirigée par le vice-amiral Mohab Mamish —un ancien membre du conseil militaire qui a pris le pouvoir en Égypte après le départ de Moubarak— a nommé 14 entreprises éligibles à l’appel d’offres propre au plan directeur  du projet de développement du canal. Selon le Washington Post, seules trois sociétés n’auraient aucun lien avec l’armée égyptienne, tandis qu’au moins deux parmi celles sélectionnées entretiennent des relations étroites avec les militaires.

Il s’agit d’Arab Contractors, gérée pendant 11 ans par le Premier ministre proche de l'armée, Ibrahim Mahlab. Le conseil d'administration d’une autre compagnie, Maritime Research and Consultation Center, est en outre composé presque entièrement d'officiers militaires et est présidé par le ministre des Transports, ajoute le journal qui dénonce l’opacité concernant l’identité des autres compagnies préqualifiées.
Soutenue par les pays du Golfe, et confortée par l’élection d'Abdel Fattah al-Sissi, l’armée devrait ainsi confier, sans soucis majeurs, à une seule société le contrat du Canal de Suez en octobre prochain et étendre son pouvoir politique et économique à l’ensemble du pays. Non sans risque. En l’absence de respect des libertés et d’altération des fondements du pouvoir économique, le nouveau régime risque de faire face aux mêmes «perturbations» qui avaient mené au renversement de Hosni Moubarak.

Sur le même thème, lire L’armée et l’économie en Égypte, par Zeinab Abul-Magd
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Message  sylvestre Dim 15 Juin - 12:51

Gigi Ibrahim des Socialistes Révolutionnaires interviewée dans le Daily Show
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Egypte      - Page 29 Empty Communiqué NPA

Message  Roseau Mer 25 Juin - 18:05

Confirmation de 183 condamnations à mort en Égypte : pouvoir assassin !

Le pouvoir militaire égyptien vient de franchir un nouveau cap dans la répression qu'il mène contre toute forme d'opposition, en confirmant la condamnation à mort de 183 membres ou sympathisants présumés des Frères Musulmans, portant le nombre des condamnations à mort confirmées à 247.

L’Egypte n’avait pas vu d’exécutions depuis octobre 2011, or sept prisonniers ont été exécutés la semaine dernière, mettant un terme à un moratoire de fait.

Dans une autre affaire, neuf personnes dont trois journalistes d’Al Jazeera, (parmi eux un Australien et un Canadien), ont été condamnées le 23 juin à des peines allant de sept à dix ans d’emprisonnement, tandis que les onze condamnés par défaut (dont trois journalistes, hollandais ou anglais) se voyaient infliger des peines de dix ans d’emprisonnement.

Le NPA s'élève contre ces condamnations dignes des pires dictatures et exige la libération de l'ensemble des prisonniers politiques égyptiens. Les véritables assassins sont aux responsabilités, tandis que ce sont des opposants qui sont condamnés.

Depuis le 3 juillet 2013, plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués et environ 15 000 personnes ont été arrêtées.

Les Frères Musulmans et Mohammad Morsi, lorsqu'ils étaient aux responsabilités avaient également réprimé les opposants et le mouvement populaire. Mais rien ne saurait justifier pour autant la répression actuelle dont l'objectif est en réalité de faire taire et de dissuader toute contestation.

Le NPA tient à exprimer plus largement sa solidarité avec toutes celles et tous ceux qui, en Égypte, se battent courageusement depuis 2011 pour la liberté, la justice sociale et la dignité.

Montreuil, le 25 juin 2014
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Egypte      - Page 29 Empty Sissi est-il en train de mettre le feu à l’Egypte?

Message  Roseau Mar 8 Juil - 4:36

http://alencontre.org/moyenorient/egypte/sissi-est-il-en-train-de-mettre-le-feu-a-legypte.html
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Egypte      - Page 29 Empty Re: Egypte

Message  sylvestre Mar 8 Juil - 11:40

Une analyse sobre et profonde de la situation, par Sameh Naguib des Socialistes Révolutionnaires : Part 1: From the end of the revolutionary wave to preparing for a new revolution
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Egypte      - Page 29 Empty Le combat des Socialistes révolutionnaires

Message  Roseau Sam 26 Juil - 1:09

Souhaitant poursuivre avec les SR un débat fraternel commencé il y a quelques années,
nous reproduisons des extraits de discussions ayant eu lieu fin avril 2014,
avant l’élection présidentielle, entre, d’une part, trois représentants des SR
et, d’autre part, le journaliste indépendant égyptien Hany Hanna et le syndicaliste français Alain Baron.
http://ks3260355.kimsufi.com/inprecor/article-inprecor?id=1644
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Message  sylvestre Mar 12 Aoû - 10:24

http://indigenes-republique.fr/egypte-complicite-avec-lennemi-sioniste-et-dignite/

Egypte : propagande anti-palestinienne, trahison nationale et résistance
Publié le 10 août 2014 par Aya Ramadan, membre du PIR
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En cet été 2014 marqué par l’agression sioniste à Gaza et surtout par la prouesse historique de la résistance palestinienne, faire un saut en Égypte a de quoi déconcerter ! En plus du fait qu’il n’y ait quasiment aucune mobilisation populaire en solidarité avec la résistance palestinienne ou tout du moins en protestation contre les massacres perpétrés – on imagine que les lois anti-manifestations ont de quoi faire réfléchir à deux fois – , on se rend compte que se propage une animosité contre les Palestiniens atteignant un degré jusque là insoupçonné !

L’idée générale est la suivante : le Hamas, et du coup les Palestiniens (les raccourcis sont monnaie courante) veulent faire tomber l’Égypte dans le chaos en attaquant son armée.

Pour preuve – en fait il n’y en pas – pour mensonge (et au combien grotesque) on affirme que les militants du Hamas auraient assassiné des soldats égyptiens dans le Sinaï, et même – allons plus loin dans la fantaisie – ils auraient tiré une roquette contre un hélicoptère militaire égyptien tuant de nouveau des soldats. Ce genre de contes se propage d’une façon incroyablement puissante sur les chaînes de télévision égyptienne. Les présentateurs TV sont les nouveaux soldats du régime, et ils se révèlent extrêmement puissants : ils ont pour objectif unique de transmettre d’une manière ou d’une autre l’idée que les Palestiniens sont dangereux pour la sécurité des Égyptiens, et que Sissi, ce grand héros, est là pour les protéger. A la télé, on peut l’entendre répéter à son peuple : « Je le jure, je le jure, je ne laisserai personne détruire notre pays ».

Le jeudi 7 août, sur la chaîne Al Qahera Wal Nass, un autre mensonge de la propagande est diffusé en direct devant des millions de téléspectateurs. L’avocat du président déchu Hosni Moubarak, Farid El Dib, affirme qu’au moment de la révolution du 25 janvier 2011, alors que des millions de jeunes égyptiens « candides » venaient réclamer le pain, la liberté et la justice sociale sur la place Tahrir et partout en Égypte, des centaines de Palestiniens auraient pénétré l’Égypte à travers les tunnels, puis ils seraient allés libérer des prisonniers – de dangereux caïds – et auraient fini par assassiner les manifestants. Ainsi donc ce n’est plus la police ou l’armée qui est mise au banc des accusés, mais les terroristes aussi bien de l’intérieur, à savoir les Frères Musulmans, que de l’extérieur, et M. El Dib cite alors le Hamas et même le Hezbollah ! Et oui, la propagande égyptienne ne fait plus aucune distinction entre ces différentes organisations politiques ! Plus burlesque encore est le lien fait dans les médias entre ces mouvements de résistance se référant à l’islam, et l’État Islamique ou Daesh qui sévit en Irak, en Syrie et dernièrement au Liban, semant le chaos et la destruction. Cet amalgame sert la même cause : vanter les bienfaits du pouvoir militaire quoiqu’il fasse ou décide.

D’autres présentateurs ont été encore plus véhéments à l’encontre de la résistance palestinienne affirmant à l’instar de Tawfiq Akasha, propriétaire de la chaîne Faraeen TV, que si les Palestiniens de Gaza soutenaient le Hamas alors ils méritaient d’être bombardés ! Azza Sami, une autre journaliste encore, travaillant pour le quotidien Al Ahram est allée tweeter « Merci, Netanyahou », entendre par là « merci de nous débarrasser des terroristes du Hamas ». Ironie de l’histoire elle décède naturellement quelques jours après cette déclaration.

Un des objectifs évidents de cette extraordinaire campagne anti-Hamas est de gagner l’approbation populaire vis à vis des infâmes agissements politiques contre les Palestiniens. Concrètement il faut obtenir une opinion favorable à la fermeture du point de passage de Rafah, à la destruction des tunnels et ainsi donc à la participation de l’Égypte au blocus de Gaza.

Bien que la propagande médiatique ne vise pas uniquement la cause palestinienne, elle est en effet entièrement dévouée à louer toutes les orientations politiques de Sissi, on retrouve toujours d’une manière ou d’une autre l’action d’un terroriste malintentionné, avant tout frère musulman, et donc potentiellement palestinien…

Ainsi, toujours le 7 août 2014, sur la chaîne Sada El Balad, le journaliste Ahmed Moussa commence par présenter le grand projet national du second canal de Suez à la gloire de Sissi, et conclut en expliquant que pour la réussite de cette construction qui accroîtra la grandeur de l’Égypte, « il faut rester unis dans la protection du pays contre les terroristes ». Autant de messages à peine voilés qui encouragent la répression de l’État contre les Frères et contre les Palestiniens.

Ce travail de diabolisation des Palestiniens n’est en fait pas si nouveau. Il remonte à la présidence de Sadate déjà qui pour faire accepter la normalisation avec l’État sioniste (rappelons que l’Égypte est le premier pays arabe à reconnaître officiellement Israël), a commencé par décrédibiliser et tourner en dérision la direction de l’OLP. Puis au fur et à mesure des années, et avec un Moubarak encore moins décomplexé que Sadate, les Palestiniens sont devenus ces voisins collants, lourds de leur cause qu’on ne veut plus porter, trop nombreux et pauvres à nos frontières, des voleurs, des trafiquants, passeurs d’armes, etc, etc.

Tout cela constitue la rhétorique habituelle de la propagande anti-palestinienne durant ces quarante dernières années, seulement aujourd’hui elle détone par son caractère massif, coordonnée et virulent dépassant des limites jusque là impensées.

Nous sommes allés interrogés l’avocat et politologue palestinien Ahmed Dabash au Caire. A nos interrogations sur cette affolante absence de patriotisme arabe ou même d’humanisme indigné, il explique ne pas croire à la longévité de cette ambiance mortifère. L’Égypte de Nasser, l’Égypte du panarabisme, l’Égypte de la résistance au sionisme ne pourrait demeurer ad eternam complice d’Israël. Pour M. Dabash, il n’est pas là question de sentimentalisme, mais d’une évidence politique : « Israël est l’ennemi de l’Égypte comme il est l’ennemi de tous les Arabes. Le sionisme est là pour écraser à jamais la possibilité de l’union des peuples arabes dans un projet de libération ».

C’est pourquoi M. Dabash ajoute qu’aujourd’hui « les Palestiniens à Gaza combattent dans l’intérêt de l’Égypte, pour la patrie égyptienne, encore plus que pour leurs propres intérêts nationaux ».

En discutant à droite, à gauche, dans un coin de rue, avec les chauffeurs de taxi, sur la terrasse d’un café, au Caire, à Alexandrie, ou à Sharm el Sheikh, on fait le constat tragique que la propagande a un effet dévastateur : elle prend dans près de la moitié des conversations. Et ce qu’elle prend, c’est la dignité des Égyptiens. Mais pour autant que le lecteur se rassure, rien n’est définitif, immuable, absolu. En fait, la propagande tente de prendre notre dignité, mais elle ne le fait qu’en apparence. En témoigne cette discussion avec Hazem, un jeune informaticien, qui après avoir commencé par répéter mot pour mot les lignes classiques de la propagande finit par déclarer : « Oui que le Hamas continue à combattre Israël, jusque la Victoire inshallah !».

Aussi, ce patriotisme, bien qu’il soit actuellement muet, se révèle être très visible, il s’impose à la vue dans les rues égyptiennes : pas un quartier cairote qui échappe aux tags dénonçant Sissi et sa complicité à l’ennemi sioniste. Ici et là, à Madinat Nasr, Masr Gadida, Maadi, El Haram, et ailleurs, on peut lire sur les murs « Sissi = Israël = traître », « Sissi = collabo », « vive l’Égypte, à bas Israël », « Gaza dans nos cœurs ».

Et si une bonne moitié de nos conversations ont révélé la nette assimilation des idées de la propagande, une autre moitié est foncièrement opposée à ce qu’elle estime être une position de traîtrise nationale.

Tout comme M. Dabash, on ne peut qu’accorder notre confiance au peuple égyptien et à son patriotisme arabe, tôt ou tard il finira par se débarrasser de ce que l’on peut considérer constituer une véritable occupation étrangère. Alors, à quand la libération de l’Égypte ?
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Message  Copas Mer 24 Sep - 22:18

La réalité des classes sociales en présence et du grand prolétariat urbain égyptien pèse dans la crise de domination de régimes oppresseurs.


Egypte. Reprise progressive des luttes ouvrières, leur signification

Par Jacques Chastaing

La situation socio-politique en Egypte, pour des raisons effectives, est couverte par les médias essentiellement sous l’angle: soit du rôle de l’ex-maréchal président Al-Sissi dans les négociations indirectes entre Israël et la délégation plurielle palestinienne, soit à propos du vaste projet de deuxième canal de Suez censé rétablir la santé de l’économie (outre son effet de captation de l’épargne), soit de la sévère répression mise en œuvre par le régime du président Sissi. Jacques Chastaing, dans l’article ci-dessous, le souligne. Mais son objectif consiste à observer la situation sous un angle ignoré par la presse et, y compris, par des analystes dits spécialisés: la lente relance des mouvements sociaux, des luttes des salarié·e·s, des couches paupérisées, qui s’opère dans cette société soumise à des chocs socio-économiques brutaux et où la «mémoire» de 2011 n’a pas été effacée dans ses profondeurs.

Dans la foulée, étant donné la faiblesse d’une «gauche sociale de combat», Jacques Chastaing s’interroge sur la place que pourraient chercher à occuper, dans le futur, les Frères musulmans. Par ailleurs, il peut être utile de rappeler que dans le contexte régional de «guerre contre l’Etat islamique» (EI) – et après des pressions plus anciennes du Conseil de coopération du Golfe (CGC) qui considère les Frères comme un danger – le Qatar s’est vu prier de ne plus accorder un exil trop complaisant à des dirigeants des Frères musulmans qui avaient trouvé un accueil dans l’émirat, après la chute de Morsi en juillet 2013. En termes explicites, comme le rapporte depuis Londres Ibrahim Mounir: «Les autorités qataries nous ont dit que les circonstances ne permettaient pas la présence de tous les membres de la confrérie sur le sol qatari.» Il ajoute néanmoins: «Ce départ ne signifie pas une rupture des relations entre le Qatar et les Frères.» D’ailleurs différents dirigeants moins médiatisés que les sept qui ont quitté Doha restent à Doha.

Quant au Caire, le message passé au gouvernement des Etats-Unis (John Kerry) à ce propos est clair: «il est bien de vouloir “éradiquer” les forces de EI, mais les Frères musulmans sont aussi une organisation terroriste pour nous». Or, le Qatar les finance. Un communiqué de la présidence égyptienne souligne: «La coalition contre le terrorisme doit frapper tout genre de terrorisme et pas seulement l’Etat islamique.» Un spécialiste égyptien des mouvements dits islamistes, Sameh Eid, dessine la perspective suivante: «Doha veut ménager les Etats-Unis et apaiser ses relations tendues avec les autres pays du Golfe, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il a cessé de soutenir les Frères musulmans. Il est probable cependant que les Frères perdent leur tribune médiatique qu’est Al-Jazeera. La confrérie n’a d’autres choix que de chercher un compromis avec le pouvoir en Egypte. Mais elle doit d’abord trouver un moyen de convaincre ses bases populaires et cela nécessitera beaucoup de temps.» (Al Ahram, 17 septembre 2014). Dans un entretien avec la chaîne de TV états-unienne CBS, Abdel Fattah al-Sissi a déclaré qu’il était favorable «à la liberté d’expression» (sic), mais que les Frères devaient «cesser de mettre des bombes dans les rues, dans les trains et les centrales électriques» (Egypt Independent, 24 septembre 2014). Il est vrai que les accidents de train et les coupures d’électricité à répétition – peu liées à des explosions – suscitent un mécontentement populaire. Quant au ministre de la Justice, Saber Mafhouz, il a fait savoir – par l’intermédiaire de son porte-parole Hossam al-Qawwesh – qu’il n’avait aucunement l’intention de modifier ou d’abroger la loi de 2013 interdisant les manifestations. (Cairo Post, 18 septembre 2014 et Al Masry Al-Youm, 19 septembre 2014).
Protestation contre la loi prohibant les manifestations

Protestation contre la loi prohibant les manifestations

Pour ce qui est de la répression du régime Sissi, Amnesty International, dans un communiqué du 19 septembre 2014, déclarait: «Les autorités égyptiennes mettent en danger la vie d’un militant incarcéré, dont la santé s’est gravement détériorée après plus de 230 jours de grève de la faim: elles refusent de lui prodiguer des soins médicaux et le maintiennent en détention à l’isolement. Mohamed Soltan, de nationalité égyptienne et américaine, compte parmi 86 militants incarcérés qui observent une grève de la faim dans les prisons et les postes de police à travers l’Egypte, pour protester contre leurs conditions de détention épouvantables, ou dans certains cas, leur détention provisoire prolongée et leurs procès iniques. Ils protestent également contre la loi répressive relative aux manifestations, beaucoup étant accusés de l’avoir enfreinte. […] Mohamed Soltan a été arrêté en août 2013 durant la répression contre les partisans pro-Morsi place Rabaa al Adawiya. Il travaillait avec un comité des médias qui dénonçait les violations des droits humains commises par les forces de sécurité contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi. Mohamed Soltan est accusé d’avoir “financé le rassemblement de Rabaa al Adawiya” et “propagé de fausses informations”.»
etc etc
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Message  Roseau Dim 9 Nov - 0:34

“Sissi ne pourra pas cacher longtemps son échec sur les fronts économiques et sociaux”
http://npa2009.org/idees/podemos-se-structure-ombres-et-lumieres-dun-processus-qui-destabilise-le-systeme
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Message  Copas Dim 9 Nov - 16:44

Boutros Boutros-Ghali : Le monde arabe est en ébullition …

Egypte-Turquie: Rien ne va plus
Les tensions montantes entre l'Égypte et la Turquie passent par affrontements sur des terrains économiques et la dénonciation d'accords comme celui de libre échange qui ouvrait les portes de l'Afrique et de l'Arabie Saoudite à la Turquie d'un côté et l'accès à la Turquie et l’Europe de l'est d'un autre côté.
Le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Mounir Fakhri Abdel-Nour : « Nous envisageons actuellement la suspension de l’accord de libre-échange entre les deux pays. Le ministère du Commerce et de l’Industrie étudie les répercussions d’une telle décision. Et si elles sont limitées, une suspension de l’accord pourrait avoir lieu »
Jusqu'où les tensions ?
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Message  Copas Lun 10 Nov - 0:28

Copas a écrit:
Boutros Boutros-Ghali : Le monde arabe est en ébullition …


Dans cette interview, le cri du cœur, ô combien révélateur de l'impasse du capitalisme en Égypte et de la pensée mortifère des Boutros Boutros-Ghali and co, l'incapacité à assurer une transition heureuse aux régimes militaires, dictatoriaux, féodaux, religieux, etc :

En parlant de ces services, notamment l’enseignement, pourquoi est-ce que l’Egypte a tellement décliné ?

Prenons un exemple très simple, le nombre d’étudiants à la faculté de droit était d’environ 700 étudiants à l’époque où j’ai obtenu ma licence de droit. Aujourd’hui, ils sont 50000 étudiants en droit, voilà la réponse. Dix mille personnes obtiennent la licence de droit chaque année, que vont-ils faire avec ce diplôme ?
Vont-ils travailler comme chauffeurs de taxis, alors qu’ils ont une licence en droit? Même pour les jeunes diplômés, il devient très difficile de trouver du travail.

Le choix des étudiants en droit est révélateur (ça fait des avocats, etc, qu'on retrouve après à défendre des ouvriers et des jeunes en lutte....). Mais plus encore c'est révélateur de l'immense effort des populations de toutes les rives de la Méditerranée pour former leurs enfants au travers de sacrifices insensés.
On peut discuter de telle ou telle formation mais il y a bien une distorsion de plus en plus importante entre la logique du capitalisme et le développement des capacités humaines, notamment au travers des niveaux d'étude, de formation, de capacité à utiliser des outils numériques de communication et de création.

Ca fait une quinzaine d'années que le taux d'inscription aux études tertiaires est d'un peu plus de 30% en Égypte (la France de 1968 c'était autour de 15-17%) , que celui aux études secondaires tourne autour de 80 à 90%.
Le système scolaire égyptien ne fabrique pas que des étudiants en droit mais aussi des étudiants dans tous les domaines, des jeunes qui apprennent du monde.

Boutros Boutros-Ghali , homme du sérail, exprime bien les impasses du capital qui ne connaissent, dans le cadre des crises qui le secouent, comme remèdes que la destruction des forces productives dont la composante humaine est considérable.

La jeunesse formée, de plus en plus formée, n'a aucune place dans la pensée économique de Boutros Boutros-Ghali, pensée économique qui est aussi l'horizon indépassable de la majorité des élites bourgeoises et cleptomanes de l'espace méditerranéen .
La crise est sans fin et les mouvements de jeunesse, notamment de jeunes diplômés chômeurs, se trouvent face à des régimes qui n'ont pas de place pour eux .
La crise pour Boutros Boutros-Ghali c'est en partie trop d'étudiants et pas assez de chauffeurs de taxi.
La crise pour la jeunesse c'est trop de Boutros Boutros-Ghali, de Sissis, de cleptomanes galonnés, ...
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Message  Roseau Sam 29 Nov - 21:39

La portée de la grève à l’aciérie géante d’Helwan

Par Jacques Chastaing

Les 11’000 travailleurs de la Compagnie des Fers et Aciers d’Helwan (ville au bord du Nil, en face des ruines de Memphis, en 2006 avait déjà plus de 600’000 habitant·e·s; c’est une grande banlieue du Caire) sont entrés en grève avec occupation samedi 22 novembre 2014 pour exiger, principalement, le paiement de leurs «bonus» (une participation aux bénéfices), le limogeage de leur directeur et la ré-embauche des ouvriers licenciés précédemment, notamment lors de la grève de décembre 2013; ensuite, pour dénoncer la gestion calamiteuse de l’entreprise nationale.

http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-la-portee-de-la-greve-a-lacierie-geante-dhelwan.html
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Message  Roseau Lun 1 Déc - 20:04

La situation après l’acquittement de l’ancien dictateur et de ses proches
KHALFAOUI Rafik

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33692
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Message  Copas Sam 6 Déc - 8:59

La colère des ouvriers égyptiens
Samuel Forey > 4 décembre 2014
Sur le site de Orient XXI

La question sociale dominera la scène égyptienne les prochains mois. Le pays a connu plus de grèves de travailleurs ces deux dernières années que pendant la décennie qui a précédé la révolution de janvier-février 2011. Aujourd’hui encore des ouvriers continuent à manifester et à faire grève pour faire entendre leurs revendications, malgré la loi restreignant le droit à se rassembler et à manifester. Mais les gouvernements successifs restent sourds à leurs doléances.
La suite .../...
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Message  Roseau Lun 15 Déc - 13:59

Sous l’écume du procès Moubarak, l’Egypte toujours en ébullition. Le peuple égyptien nous surprend
Jacques Chastaing
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/sous-lecume-du-proces-moubarak-legypte-toujours-en-ebullition-le-peuple-egyptien-nous-surprend.html
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Message  Copas Mar 16 Déc - 22:31

Egypt labour remain thorn in the side of autocrats, despite lethargy
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Message  Copas Lun 19 Jan - 23:47

Toujours un fort volume de mobilisations sociales en 2014,
Moins que 2013
Mais plus qu'en 2012



L'Egypte a vu 2274 mouvements de travailleurs en 2014, selon le Forum Mahrousa de Recherches et d'Etudes politiques publiques.

Un rapport publié par le forum, affilié à El-Mahrousa Centre pour le développement socio-économique (MCSD), a montré que,
suivant les trimestres :


Le premier trimestre de l'année,  Janvier, Février et Mars a vu le plus grand nombre , 1420.
Le dernier trimestre,  Octobre, Novembre et Décembre, est arrivé en deuxième place avec 318.
Le troisième trimestre, Juillet, Août et Septembre a suivi avec 305
Le second trimestre, Avril, Mai et Juin est venu à la dernière place avec 231.

Où ça ?

Le Caire a vu le plus grand nombre de manifestations,  429.
Alexandrie venait ensuite avec 185
Puis Sharqiya, 150  et Luxor a vu le plus petit nombre de protestations, 16.

Quelles couches du prolétariat ont bougé ?

Le prolétariat industriel a organisé le plus grand nombre de batailles, 558 (25%)
Les fonctionnaires, 426 (19%),
Le secteur de la santé, 323 (14%)
L’éducation, 137 (6%)
Le textile (compté hors le prolétariat industriel) 117 manifestations (5%).
Les pilotes 110 manifestations,
La sécurité 94
le commerce et l'investissement 67
L'agriculture 64
Le secteur pétrolier 63
Le nettoyage 59
Dans les médias 47
Secteur de la production d'engrais, 45 manifestations,
Tourisme, 42
Etc, avec les titulaires de maîtrise et de doctorat, les avocats détenant 29, les personnes handicapées , les marins

Le rapport montre une grande diversité de formes de résistance:
Grèves
Veillées,
Marches,
Manifestations,
Sit-in,
Occupations
Grèves de la faim,
Blocages de routes,
Pétitions

Revendications :
Salaires
Conditions de travail
Licenciements
Libération des détenus


Parmi les étudiants, pour le dernier mois connu statistiquement, Novembre 2014

Suivant  the Democracy Index, affilié au Centre du Caire pour le développement international (IDC)  :

226 manifestations étudiantes ont eu lieu en Novembre 2014 contre 209 en Octobre 2014
270 étudiants arrêtés
280 étudiants poursuivis  
70 affrontements violents sur les campus

Les étudiants de l'Université Al-Azhar sont venus en tête avec 52 manifestations,
Suivies par les étudiants de l'Université d'Alexandrie avec 33 manifestations.

Les formes de manifestations :
Chaines humaines
Marches
Blocages de routes (12)
Grèves (5)
Démonstrations divers (expositions d'art, représentations théâtrales de protestation)

Revendications :
Libérations des détenus (48 cas)
Protestation contre l'acquittement de Mubarak (27)
Commémorations des victimes des affrontements (15)


280 élèves ont subis des interrogatoires de la police
265 élèves ont été renvoyés de l'université
140 étudiants renvoyés l'année dernière ont été réintégrés à Université Al-Azhar sur une ordonnance du tribunal en Novembre.
11 enseignants suspendus
10 arrêtés sur accusation d'appartenance aux frères musulmans

Incidents particuliers :
Un étudiant arrêté à l'Université du Caire car possédant un roman sur les régimes militaires despotiques
et un autre qui possédait une broche  "Demain votre triomphe sera»
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Message  Copas Dim 25 Jan - 9:14

Le temps des assassins
La police tue une dirigeante de gauche


Shaimaa al-Sabbagh, membre du Parti Populaire Alliance socialiste (SPAP), a été atteinte par des tirs de la police lors d'une manifestation commémorant le soulèvement révolutionnaire égyptien qui a chassé Mubarak du régime.

Conduite à l’hôpital son décès a rapidement été constaté.

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Message  Copas Jeu 12 Fév - 0:01

Entre démocrates

Le gouvernement égyptien est en train d'acheter des rafales à Dassault et déroule le tapis rouge à Poutine. Cette touchante unité entre bouchers doit faire réfléchir, comme le fait que l’Égypte achète les avions de chasse les plus cher du monde sous le regard bienveillant du FMI et de la Banque Mondiale...

La “poutinomania” du général Sissi
Portraits dans les rues de la ville, cortège militaire... Le président égyptien a réservé un accueil triomphal à Vladimir Poutine pour sa visite officielle au Caire.
L'avion présidentiel russe escorté par des chasseurs égyptiens, 500 policiers sur chacun des grands axes de la capitale, un cortège militaire où figurait un minilance-missiles de type Zénith et l'orchestre de l'armée égyptienne qui entonne l'hymne national russe devant le palais présidentiel du Caire : l'accueil du président russe par le général Sissi a "impressionné" Vladimir Poutine, rapporte le quotidien russe Moskovski Komsomolet qui met en ligne cette vidéo.

Poutine et Sissi ont le même tailleur apparemment..

Les journalistes du pool du Kremlin, habitués aux déplacements du président, n'avaient jamais vu un tel déploiement de force pour assurer la sécurité d'un hôte étranger du leader égyptien. Sans parler du nombre de portraits de Vladimir Poutine qui, "sur toutes les places, dans toutes les rues et les ruelles, regarde les Cairotes en souriant", rapporte le titre. A côté du palais présidentiel, c'était "une véritable iconostase” – Poutine en grand, en petit, sur fond rouge, sur fond bleu...

D'après les diplomates consultés, cette "poutinomania” est impulsée par le général Sissi lui-même, qui, deux mois à peine après son installation à la tête de l'Etat égyptien – en juin 2014 –, s'était rendu à Sotchi pour rencontrer Vladimir Poutine et en était rentré "très impressionné".

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Message  Copas Sam 14 Fév - 23:54

Massacre d’État sur un stade de football au Caire

La jeunesse première cible de la répression en Égypte


Que s’est-il passé dimanche 8 février au Caire ?
Une vingtaine de supporteurs du Zamalek football club ont été tués, dont plusieurs mineurs. Déjà, en 2012 à Port-Saïd, plus de soixante-dix supporteurs du club Ahly du Caire mouraient alors qu’ils assistaient à un match. Les « ultras » inquiètent le pouvoir depuis leur émergence en Égypte. Dans un contexte de répression généralisée, ils sont d’autant plus indésirables qu’ils représentent des forces organisées et combatives.


Dimanche 8 février, alors que des milliers de supporteurs se massaient au Caire devant les portes du stade de la défense aérienne pour assister au match entre leurs équipes préférées, Zamalek et Enpi, la police décida de disperser brutalement la foule. Asphyxiés par les gaz lacrymogènes et piétinés dans la bousculade créée par la panique générale, au moins 22 supporteurs du club de football cairote de Zamalek sont morts.

Relayant comme à leur habitude la propagande gouvernementale ainsi que celle de l’administration du club de Zamalek, la plupart des médias se sont empressés d’accuser le groupe de supporteurs «  ultras  » de Zamalek, les White Knights (UWK) d’être responsables de cette tragédie, en ayant cherché à pénétrer sans ticket dans le stade. Les «  ultras  » quant à eux ont accusé dans un premier temps la police d’avoir dressé ce que certains ont désigné comme étant le plus grand checkpoint/guet-apens de l’histoire1, en laissant des milliers de personnes s’entasser dans un barrage en forme d’entonnoir installé pour l’occasion et en tirant des gaz lacrymogènes dans la foule, créant la panique et la bousculade. Dans un second temps, ils ont accusé Mortada Mansour, président du club de Zamalek — lié aux autorités et qui a fait de la disparition des groupes «  ultras  » une affaire personnelle — d’avoir prémédité ce massacre en annonçant au dernier moment que le match serait gratuit pour 10 000 personnes. Dans un pays où les matchs sont interdits au public depuis trois ans, la venue en masse de milliers de supporteurs après une telle annonce était prévisible.
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Message  Copas Ven 27 Mar - 12:37

Jusqu'au bout de l'ignominie :
Pour le tribunal, Shaima Al-Sabbagh est morte parce que trop maigre


Le 24 janvier 2015, Shaima Al-Sabbagh succombait à un tir de chevrotine sur la place Tahrir.
La faute à son manque de masse adipeuse, explique la médecine légale égyptienne.


La militante Shaima Al-Sabbagh est décédée à la suite d'un tir de chevrotine, alors qu’elle s’apprêtait à déposer des fleurs sur la place Tahrir le 24 janvier, veille du jour anniversaire de la révolution égyptienne. Elle serait encore en vie si elle n’avait pas été aussi maigre : c’est en tout cas ce qu’explique le porte-parole de la médecine légale du Caire, Hicham Abdelhamid.

“Elle n'avait pas assez de gras pour éviter que la chevrotine pénètre” trop profondément dans son corps, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision égyptienne Sada Al-Balad. Fataliste, il a ajouté : “C’était son destin de mourir ce jour-là !”

Hicham Abdelhamid s’était exprimé dans la presse quelques jours plus tôt. Dans un entretien au journal Al-Watan, il expliquait qu’il était avéré que le tir fatal provenait bien d’un policier, ce que le ministère de l’Intérieur avait jusqu’alors nié.

Toutefois, considérant les explications selon lesquelles le tir n’aurait pas été mortel si la victime n’avait pas eu “que la peau sur les os”, les proches de Shaima Al-Sabbagh craignent que le tireur n’ait été identifié que pour mieux le disculper.

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Message  Toussaint Dim 5 Juil - 3:06

Le dictateur Sisi mène l’Egypte à la catastrophe

Par David Hearst

Sisi peut encore commettre sa plus grande erreur, qui serait d’ordonner l’application la peine de mort pour Morsi.

Abdel Fattah al-Sissi a fourni ce mardi l’indication la plus claire jusqu’ici qu’il avait l’intention de faire pendre le président démocratiquement élu dont il a usurpé le pouvoir. Pestant contre l’incapacité de l’Etat à stopper l’insurrection violente qu’il a lui-même alimentée, Sissi a exigé que la loi permette à ses tribunaux de rendre une justice expéditive :


« Le bras de la justice est enchaîné par la loi. Nous n’allons pas attendre pour cela. Nous allons modifier la loi pour nous permettre de mettre en application la justice dès que possible… Réunir des cours [de justice] dans de telles circonstances ? Ces lois fonctionnent-elles ? Elles fonctionnent avec les personnes normales… S’il y a une peine de mort, alors elle sera mise en application… La loi ! La loi ! »


Deux ans après le coup de force qui l’a renversé, Mohamed Morsi et 105 des ses partisans, dont 15 dirigeants des plus importants des Frères musulmans, sont sous le coup d’une condamnation à mort. Sissi préside un Etat qui sous nos yeux échoue en tout. Sous son règne, l’Egypte est entraînée dans la spirale infernale d’une répression impitoyable qui inclut maintenant les « disparitions » dans le mode sri-lankais et une insurrection de plus en plus active. Si Sissi met sa menace à exécution, l’explosion en Egypte, un pays de 90 millions d’habitants dont la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté, fera que les violences en Syrie, en Irak et en Libye sembleront insignifiantes en comparaison.


Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’assassinat du procureur général Hisham Barakat dans un attentat à la voiture piégée lundi. Mais sa mort marque un coup à l’autorité du régime qu’il représente. Depuis que le porte-parole du parlement égyptien Rifaat al-Mahgoub a été tué par balles en 1990, il n’y avait pas eu d’assassinat d’une figure si proéminente de l’Etat égyptien.


Si l’ordre judiciaire jouait une partie essentielle dans la répression, Barakat en était la personnification. Il était l’homme qui a signé les mandats d’arrêt de plus de 40 000 personnes. Il a assuré la protection juridique nécessaire au ministère de l’Intérieur et aux troupes de l’armée qui ont massacré plus de 1 000 manifestants en une seule journée au centre du Caire en août 2013. Il a tout fait pour que soient prononcées et confirmées des peines de mort en masse.


Il s’était également entendu avec d’autres officiels, selon les fuites authentifiées des conversations dans les bureaux de Sissi, pour mentir au sujet de la détention de Morsi. En vertu de ce qui subsiste de la loi égyptienne, Morsi n’aurait pas dû être incarcéré dans une caserne de l’armée. Barakat a perverti le cours de la justice en essayant de faire passer des casernes de l’armée pour des prisons gérées par le ministère de l’Intérieur.


Il y a trois principales théories concernant la question de qui est derrière cet attentat à la télécommande d’une telle précision. Le premier suspect serait l’Etat lui-même, Sissi pouvant chercher une justification pour mettre en application la peine de mort déjà prononcée pour Morsi, ou des généraux de premier rang qui soutiennent des rivaux du même clan comme Ahmed Shafiq qui vit en exil.


Comme théorie conspiratrice, ce n’est pas aussi choquant qu’il y parait au premier abord. Le conducteur de Barakat était, semble-t-il, indemne. Il y a des rumeurs contradictoires au sujet de Barakat lui-même, selon lesquelles il aurait pu quitter et s’éloigner de la voiture sans aide, se rendant dans un hôpital civil avant d’être traité par les médecins militaires. Il y a de la confusion au sujet de combien de voitures ont été impliquées dans l’attentat.


Les soupçons quant à ce qui s’est exactement produit lundi sont suffisamment forts pour qu’un haut dirigeant des Frères musulmans, aujourd’hui en exil, réclame sur la mort de Barakat une enquête internationale des Nations unies.


Il a déclaré : « L’importance de la mort de Barakat ne sera pas moindre que le meurtre de Rafic Hariri au Liban. Elle a besoin du même niveau d’enquête, en toute indépendance du régime. Cette mort ne doit pas être laissée à Sissi pour qu’il l’exploite ».


La deuxième catégorie de suspects serait un groupe lié ou aux franges des Frères musulmans. Alors que l’organisation condamnait l’attentat et niait toute implication, il y a tant de victimes du régime dans ses rangs que l’assassinat du procureur général pourrait être interprété comme une réplique à la condamnation de Morsi. La troisième catégorie de suspects serait une filiale de l’Etat Islamique (EI) ou d’al-Qaïda, ou un groupe révolutionnaire de gauche non-islamiste. Il en existe un qui se nomme « la Punition Révolutionnaire ».


Indépendamment de celui qui l’a réalisé, le meurtre est une très mauvaise nouvelle pour Sissi. C’est le signe le plus flagrant que la mission qu’il s’est donnée est un échec. Il s’est approprié le pouvoir en affirmant vouloir rétablir la stabilité en Egypte, mais deux ans après, il est dans l’incapacité de protéger les personnages clé dans son propre gouvernement. Le militaire sauveur de l’Egypte devient rapidement sa Némésis.


En juin 2013, Sissi pouvait penser qu’un rapide coup de force était tout ce qu’il fallait. Morsi aurait pu démissionner et quitter le pouvoir tranquillement et les Frères musulmans auraient pu se retrouver à nouveau et avec docilité assis sur leurs lits superposés dans leurs cellules si familières, tout en s’abstenant de contester la légitimité de l’Etat. Cela ne s’est pas exactement passé ainsi. Les millions qui se sont montrés le 30 juin [2013] pour dénoncer Morsi ne sont jamais réapparus dans les rues d’Egypte. Mais les millions qui ont protesté à travers tout le pays contre le coup de force militaire n’ont jamais cessé de manifester et de lutter.


Sissi pouvait également s’être persuadé que la tactique qui a stoppé l’insurrection d’al-Gama’a al-Islamiyya dans les années 1992-1998, pouvait à nouveau fonctionner en 2013. S’il pensait ainsi, c’est alors une erreur mortelle. Cette insurrection s’était terminée parce que le groupe insurgé lui-même ne disposait pas d’un véritable appui populaire. Tandis que les Frères musulmans, si.


Dès que l’on tente de mesurer l’état de l’opinion en Egypte, il apparaît que les Frères musulmans conservent un appui solide d’environ 30 % des Egyptiens. Il y a deux ans il y avait plus de quarante partis politiques, dont beaucoup ont maintenant disparu. Les Frères musulmans demeurent le plus grand mouvement politique en Egypte. Si Sissi a l’intention de déclarer la guerre à tous ces gens ainsi qu’à leurs familles, il devra s’en prendre à des millions d’Egyptiens, dont une partie se tournera alors vers la violence.


Nous avons déjà vu cela avant. Un dictateur emploie la violence contre une protestation politique pacifique, la forçant à répliquer par la violence. Puis il justifie ainsi le niveau de répression contre ces mêmes opposants. Ce scénario a fonctionné pour Hafez al-Assad, mais cela n’a pas fonctionné pour son fils Bachar, qui a maintenant perdu le contrôle de la majeure partie de son pays. Et il n’y a aucune garantie que la violence sera la solution pour Sissi.


La deuxième différence avec l’insurrection à laquelle l’Egypte a fait face pendant les années 1990, est ce qui se produit dans la région elle-même. La vaste Egypte, l’Etat arabe le plus densément peuplé au monde, est entouré par des Etats défaillants ou des conflits régionaux de grande ampleur. Il y a la Libye à l’ouest, le Sinaï à l’est, Gaza au nord et le Yémen au sud. Les armes qui ont inondé la Libye pour accélérer la chute de Mouammar Kadhafi ont trouvé leur chemin vers Gaza. Il n’y a désormais plus guère de frontières et le chaos dans un pays représente une raison d’intervenir dans un autre.


Sissi peut encore commettre sa plus grande erreur, qui serait de faire exécuter Morsi. Sayyid Qutb n’était pas une figure majeure des Frères musulmans quand il a été pendu en 1966 pour avoir comploter l’assassinat de Nasser. Il était un penseur et un écrivain devenu islamiste après avoir été un athéiste et un libéral pendant onze ans. La mort de Sayyid Qutb l’a rendu infiniment plus influent sur les générations futures qu’il l’a été sur sa propre génération. Morsi a été élu démocratiquement. Il détient aux yeux de millions d’électeurs plus de légitimité que Sissi. Dans la mort, Morsi ne deviendra pas moins un martyre pour la cause islamiste que Qutb.


Quelqu’un se rend-t-il compte des dangers que courre l’Egypte ? À coup sûr, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne en Egypte ne voit rien. John Casson a déclaré après avoir rencontré Magdy Abdel Ghaffar, le ministre égyptien de l’Intérieur en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis :


« Je partage l’engagement du ministre de renforcer l’association entre le Royaume-Uni et l’Egypte. La sécurité est une base essentielle pour l’Egypte que nous voulons tous voir : plus sûre, plus prospère, et plus démocratique. Cela signifie de sévères mesures de sécurité pour s’opposer à l’idéologie extrémiste, et le progrès dans l’économie, la démocratie et les droits de l’homme, qui sont essentielles pour la sécurité sur le long terme. »


Si Sissi reste au pouvoir, une autre « surprise » attend l’Occident en Egypte. Elle sera d’une ampleur bien plus forte que la chute de Mossoul devant les troupes de l’Etat islamique.



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