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Egypte      - Page 10 Empty Une analyse de la situation dans Lutte Ouvrière

Message  YuHua Jeu 17 Fév - 2:47

Lutte Ouvrière n°2220 du 18 février 2011
Dans le monde
Égypte-Après le départ de Moubarak : En guise de « transition démocratique », l'armée au pouvoir

On ne peut, bien sûr, qu'éprouver de la joie à la nouvelle de la chute d'un dictateur qui a opprimé son peuple pendant trente ans. Mais en rester là, c'est témoigner d'une étroitesse de vue, d'une étroitesse de vue sociale, celle de petits bourgeois libéraux qui se contentent, en guise de démocratie, de la promesse - et de la promesse seulement - d'un régime vaguement parlementaire. Cela peut s'expliquer de la part de ceux d'entre eux qui ont manifesté place Tahrir pendant dix-huit jours, sortant de décennies d'oppression, d'absence de liberté, qui ont cherché en tâtonnant leur chemin dans la lutte et ont risqué leur peau en le faisant. Cela peut s'expliquer encore plus de la part des déshérités qui ont rejoint la lutte. Cela est impardonnable, en revanche, de la part de ceux qui commentent de loin l'évolution de la situation en Égypte, surtout s'il s'agit de militants qui se piquent d'être d'extrême gauche, voire des révolutionnaires.

Car, Moubarak parti pour jouir, espère-t-il, paisiblement des 40 ou 70 milliards volés à son peuple, la hiérarchie militaire et l'armée, dont il était le représentant et qui étaient le socle de son régime, demeurent.

À peine deux jours après le départ de Moubarak, son successeur, Tantaoui, ministre de la Défense du dictateur déchu depuis 1991, a donné un avant-goût de sa conception de la liberté en dénonçant les grèves et en s'apprêtant à interdire les réunions syndicales et corporatives. Ce qui signifie en clair que non seulement les masses exploitées, les pauvres de ce pays, les ouvriers, les paysans pauvres, les chômeurs et l'innombrable petit peuple qui vit avec moins d'un euro par jour, ne peuvent espérer aucun changement de leur sort à partir du changement de régime, mais sont écartés même des droits et des libertés élémentaires dont profiteront peut-être - ce n'est même pas sûr ! - les petits bourgeois, les étudiants, les intellectuels, les diplômés laissés au chômage, qui ont constitué le gros des troupes de la place Tahrir.

On verra d'ailleurs combien de ceux qui ont dansé, chanté, sur cette place au départ de Moubarak se soucieront de ce que deviennent les travailleurs qui, à leur exemple peut-être, se sont mis à défendre leur droit à l'existence, ne serait-ce qu'en réclamant la hausse de leur pouvoir d'achat et de meilleures conditions de travail.

MOUBARAK POUSSE VERS LA SORTIE

Le jeudi 10 février encore, Moubarak se cramponnait à son poste, prononçant un discours d'un paternalisme surréaliste en s'adressant à la jeunesse révoltée, comme « un père à ses enfants », disait-il. Les rumeurs le donnaient pourtant déjà partant, rumeurs corroborées non seulement par les déclarations de certains officiers mais aussi par le directeur de la CIA en personne. Moubarak pensait encore avoir avec lui les sommets de la hiérarchie militaire, des collaborateurs, des hommes qu'il avait lui-même placés aux commandes et qui ont certainement partagé avec lui le pillage des caisses de l'État.

Ses phrases désespérées, jurant qu'il n'obéirait pas « aux diktats de l'étranger d'où qu'ils viennent », se permettant de râler contre les dirigeants des États-Unis qui l'ont lâché, ne pouvaient évidemment pas convaincre les manifestants de la place Tahrir. C'était raté également si elles s'adressaient aux chefs de son armée. Car il avait beau les avoir nommés, ils obéissaient plus à l'état-major américain qu'à lui-même.

Que recouvrait le changement intervenu dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 février, entre le discours de Moubarak et celui de son éphémère vice-président Souleimane, qui annonçait que « le président Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le Conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays » ? Était-ce le constat que ses derniers fidèles à la tête de l'armée avaient abandonné Moubarak ? Était-ce parce que, dans un accès de responsabilité vis-à-vis de la hiérarchie de l'armée, il ne voulait pas courir le risque que celle-ci se divise ?

Aucune espèce d'importance : de toute façon, Moubarak était déjà mort politiquement. Il a eu la fin de tout dictateur lorsque la haine qu'il suscite l'emporte sur la crainte qu'il inspire. Exit donc Moubarak, place à Tantaoui, entouré du Conseil militaire suprême !

Ce n'est peut-être pas la fin de l'évolution au sommet même de l'armée, car il serait étonnant qu'à l'ombre des vieux généraux repus sous Moubarak ne poussent pas des généraux plus jeunes, ou des colonels pressés de prendre des positions et d'avoir accès à la mangeoire.

Il serait inexact de dire que l'armée, c'est-à-dire la hiérarchie militaire, a pris le pouvoir : elle ne l'a jamais quitté. Les sommets de l'armée, depuis Nasser, ont toujours choisi celui d'entre eux qui doit occuper le poste suprême. La différence principale, c'est que cette fois l'armée, ce pilier du pouvoir de Moubarak, ce foyer de la corruption par la mainmise sur une partie importante de l'économie, s'est fait applaudir comme l'instrument de la « transition démocratique ». Même Le Monde, peu suspect de sympathies d'extrême gauche, constate : « Pour voir aboutir ses revendications, l'opposition ne dispose d'aucune garantie, hormis celle reposant sur le postulat, hasardeux, selon lequel l'armée aurait pour objectif prioritaire le triomphe de la démocratie en Égypte. » Avec quel sens de l'euphémisme ces choses-là sont dites ! Et le journal de rappeler non seulement le passé de cette armée, ses interventions sanglantes, mais aussi que « l'armée a d'importants intérêts économiques à protéger. Les généraux sont de grands propriétaires terriens et immobiliers. » Il ne faut pas être devin pour affirmer qu'ils n'abandonneront pas leurs privilèges, quand bien même ils se sont fait adouber gardiens de la démocratie par les plus crédules des occupants de la place Tahrir. Ces derniers se sont fait déloger manu militari de ladite place, leurs campements de fortune démontés.

Ce qui est en question, ce n'est pas de se cramponner contre vents et marées à un coin de la place Tahrir, pendant que la vie économique reprend son cours habituel dans les rues du Caire et pendant que, dans les usines en grève, l'armée bouclera les portes, mettra les travailleurs récalcitrants à la rue, à supposer que, par crainte d'une réaction trop violente, elle ne tire pas tout de suite sur eux.

GREVES : DEBUT DES LUTTES OUVRIERES ?

Contrairement à ce qu'espèrent les généraux et leurs protecteurs des grandes puissances, tout n'est peut-être pas fini en Égypte. Les grèves qui ont commencé sont peut-être l'amorce d'un mouvement social puissant, venant cette fois de la classe ouvrière et des masses pauvres.

Plutôt que d'agiter son mouchoir et de lancer des vivats devant la chute de Moubarak, ce que tout révolutionnaire peut souhaiter, même de loin, c'est que la classe ouvrière, qui a su se battre pour ses revendications matérielles même sous la dictature de Moubarak, ne se laisse pas impressionner par l'appel du Conseil militaire suprême à son sens des responsabilités pour faire cesser les grèves. S'agissant de la population ouvrière, les militaires ne se donnent pas beaucoup de peine pour cacher que, derrière ces appels à la responsabilité, il y a les matraques au mieux, et la mitraille au pire. Et déjà se multiplient des avertissements venant des milieux qui saluent le départ de Moubarak mais qui affirment que la « révolution » ne doit pas aller plus loin, qu'on ne peut pas « avoir tout ». Mais les masses exploitées n'ont, pour l'instant, rien !

Aux questions imbéciles des journalistes qui, devant les caméras de télévision, demandent aux boat people de Tunisie affluant vers l'Italie : « Pourquoi donc quittez-vous votre pays au moment justement où la révolution a triomphé et où le dictateur est parti ? », quelques-uns répondent simplement : « C'est que je n'ai pas de travail pour autant, ni de quoi nourrir ma famille ! »

Ni en Tunisie, ni en Égypte, le nouveau régime ne répond et ne répondra dans l'avenir à la question : comment assurer le pain aux plus pauvres ? Mais il ne leur assurera même pas les libertés et les droits démocratiques. Dans les libertés concédées, il y a peut-être celle d'élire un Parlement qui donnera un vernis démocratique pour dissimuler le fait que les classes exploitées continueront à être livrées aux policiers - les mêmes qu'avant -, aux militaires - les mêmes qu'avant -, aux autorités locales - les mêmes qu'avant. L'intelligentsia pourra peut-être lire, et c'est tant mieux, quelques ouvrages de Naguib Mahfouz interdits d'édition jusqu'à présent ! Mais que signifiera cette liberté-là pour la majorité des exploités, dont le problème est le pain quotidien et dont beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas lire ?

Même pour avoir droit à un minimum de libertés, les classes exploitées doivent l'imposer et se donner les moyens pour cela.

Nous ne savons pas grand-chose de l'ampleur de la révolte sociale, ni de la détermination des ouvriers grévistes, ni de celle des paysans pauvres dont certaines informations font état de la révolte. Peut-être ont-ils assez d'énergie pour continuer, même maintenant que la petite bourgeoisie anti-Moubarak se retire ? Peut-être qu'il se trouvera, même au sein de cette dernière, des femmes et des hommes qui ne se contentent pas du départ du dictateur pour crier « On a gagné ! » mais qui feront l'effort de réfléchir ? Et, peut-être, de comprendre que l'exploitation poussée à l'extrême, que l'oppression sociale au profit aussi bien de la bourgeoisie locale que des profiteurs agglutinés autour de l'armée et de la bourgeoisie impérialiste, ne laissent pas beaucoup de place aux libertés démocratiques, pas même pour eux.

Cette « transition démocratique », saluée aussi bien par les petits bourgeois libéraux en tout genre que, hypocritement il est vrai, par les têtes pensantes de l'impérialisme, n'est destinée qu'à stabiliser la situation politique, à faire taire la contestation politique, avant que les masses exploitées y soient entraînées massivement, avant qu'elles commencent à se battre pour leurs intérêts de classe.

Mais là encore, une fois entrés dans la lutte, les exploités se battant pour leurs propres intérêts peuvent apprendre, et apprendre très vite. Alors, on pourra parler d'espoir et se réjouir sans réserve de la révolution égyptienne en marche !

Georges KALDY

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2220&id=21
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Message  verié2 Jeu 17 Fév - 9:51

L'analyse de Kaldy-LO est juste, et son article dans le précédent numéro de LO était bon, mais pourquoi cette pique :

LO-Kaldy
en rester là, c'est témoigner d'une étroitesse de vue, d'une étroitesse de vue sociale, celle de petits bourgeois libéraux qui se contentent, en guise de démocratie, de la promesse - et de la promesse seulement - d'un régime vaguement parlementaire. Cela peut s'expliquer de la part de ceux d'entre eux qui ont manifesté place Tahrir pendant dix-huit jours, sortant de décennies d'oppression, d'absence de liberté, qui ont cherché en tâtonnant leur chemin dans la lutte et ont risqué leur peau en le faisant. Cela peut s'expliquer encore plus de la part des déshérités qui ont rejoint la lutte. Cela est impardonnable, en revanche, de la part de ceux qui commentent de loin l'évolution de la situation en Égypte, surtout s'il s'agit de militants qui se piquent d'être d'extrême gauche, voire des révolutionnaires.

Qui donc, dans l'extrême-gauche affirme que la classe ouvrière et le peuple égyptien doivent en rester là ?
Plutôt que d'agiter son mouchoir et de lancer des vivats devant la chute de Moubarak, ce que tout révolutionnaire peut souhaiter, même de loin, c'est que la classe ouvrière, qui a su se battre pour ses revendications matérielles même sous la dictature de Moubarak, ne se laisse pas impressionner par l'appel du Conseil militaire suprême à son sens des responsabilités pour faire cesser les grèves.

Ca semble évident pour tous ceux qui se revendiquent du communisme et de la lutte de classe...
Mais ça n'empêche pas d'"agiter son mouchoir" pour saluer la victoire remportée par le peuple égyptien, qui prouve tout de même la force de la population quand elle décide de virer un dictateur.

Quand les armées du Nord Vietnam ont pris Saïgon et forcé à la fuite les collaborateurs de l'impérialisme américain, LO a salué cette victoire à la Une de son Hebdo "Une victoire pour tous les peuples du monde" (je cite de mémoire). Pourtant, ce n'était pas le pouvoir de la classe ouvrière au Vietnam et nous voyons que cette victoire a abouti aujourd'hui à une société très inégalitaire. Il n'y a pas de contradiction à saluer une victoire comme celle du renversement de Moubarak et à souhaiter (et encourager dans la limite de nos moyens) que la classe ouvrière égyptienne ne soit pas dupe !

Donc, question : à qui s'adresse cette pique sectaire ?

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Message  sylvestre Jeu 17 Fév - 17:58

http://www.afrik.com/breve27741.html

Egypte : une usine de 24000 employés en grève
mercredi 16 février 2011 / 17:25

Des employés de Misr Filature et Tissage, la plus grande usine du pays, ont repris leur mouvement de grève ce mercredi pour réclamer une hausse des salaires et des meilleures conditions de travail, au lendemain d’une mise en garde de l’armée contre les conséquences "désastreuses" de nouveaux mouvements sociaux, rapporte Le Figaro. Faiçal Naoucha, un des organisateurs de la mobilisation, a indiqué que le personnel de l’entreprise qui emploie près de 24000 personnes à Mahallah, dans le delta du Nil, demande aussi le départ de deux des ses dirigeants.
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Message  sylvestre Ven 18 Fév - 12:08

http://www.nytimes.com/2011/02/18/world/middleeast/18egypt.html?_r=2&hp

Suez Canal Workers Join Broad Strikes in Egypt
By ANTHONY SHADID

CAIRO — Hundreds of workers went on strike on Thursday along the Suez Canal, one of the world’s strategic waterways, joining others across Egypt pressing demands for better wages and conditions. The protests have sent the economy reeling and defied the military’s attempt to restore a veneer of the ordinary after President Hosni Mubarak’s fall last week.

The labor unrest this week at textile mills, pharmaceutical plants, chemical industries, the Cairo airport, the transportation sector and banks has emerged as one of the most powerful dynamics in a country navigating the military-led transition that followed an 18-day popular uprising and the end of Mr. Mubarak’s three decades of rule.

Banks reopened last week, but amid a wave of protests over salaries and management abuses promptly shut again this week. The opening of schools was delayed another week, and a date has yet to be set for opening the stock market, which some fear may plummet over the economic reverberations and anxiety about the political transition.

The military has repeatedly urged workers to end their strikes, to no avail.

“For 30 years, there were no protests at all — well, not really — and now that’s all there is,” said Ibrahim Aziz, a merchant in downtown Cairo. “The situation’s a mess.”

For days now, the military leadership has sought to steer a country in the throes of a political transition that could remake Egypt more dramatically than at any time since the monarchy was overthrown in 1952. In a series of statements, it outlined steps to amend the Constitution and return Egypt to civilian leadership within six months, though the exact date for elections for the presidency and Parliament was left ambiguous.

So far the military seems to enjoy broad popular support, not least for forcing the departure of Mr. Mubarak to his residence in the Sinai town of Sharm el Sheik, though some have complained of decision-making that remains utterly opaque to the public. Mohamed ElBaradei, a Nobel laureate and critic of Mr. Mubarak, complained this week about that lack of transparency and the speed of the transition the military has outlined.

Other critics have questioned why the military has refused to free thousands of political prisoners and lift the Emergency Law, which gave the Mubarak government wide powers in arresting and imprisoning people it deemed opponents. Thursday was the second day without the military’s issuing any communiqués on its intentions in the weeks ahead, and questions about forming political parties and civil rights are left unanswered.

“There has not been very much coming out about what I call the infrastructure — even the temporary infrastructure — for democracy,” a Western diplomat in Cairo said Thursday. “That seems to me an area where further clarification would be important.”

The diplomat said Field Marshal Mohamed Hussein Tantawi had emerged as the clear leader of the Supreme Council of the Armed Forces, to which Mr. Mubarak delegated power when he resigned last Friday. “Tantawi seems to be the acting president of Egypt,” the diplomat said. Though the council has maintained contacts with the United States through the Defense Department and the National Security Council, it has proved disciplined in keeping its deliberations from diplomats and opposition leaders.

“What one would have liked to see is more transparency in this whole Supreme Council deliberation process,” the diplomat said under customary rules of anonymity.

Egypt’s revolution was, in some ways, remarkable for the consensus over its demands, primarily the end to Mr. Mubarak’s authoritarian rule, with disparate ideologies subsumed in the narrative of a popular uprising. But already this week some of the fundamental rules that have underlined republican Egypt have begun to be renegotiated.

The head of Al-Azhar, once one of the world’s foremost institutions of religious scholarship, has called for its leadership to be elected, not appointed by the government, a change that could reverse decades of the institution’s abject subordination to the state. The strikes may prove no less decisive as they gather momentum in turning back years of privatization that left workers with fewer protections and more grievances.

In a statement Thursday, striking workers in Mahalla el-Kobra, the center of the country’s textile industry and a stronghold of labor resistance in the Nile Delta, said that they would no longer take part in a government-controlled labor union but that they would rather join the new Egyptian Federation of Independent Trade Unions, which it said was set up on Jan. 30.

The striking workers at the Suez Canal Authority said their protests in the three major canal cities — Suez, Port Said and Ismailiya — would not interfere with the operations of the canal, which links the Mediterranean with the Red Sea and the Indian Ocean. One of the world’s busiest waterways, the canal serves as one of Egypt’s primary sources of revenue and a major transit route for global shipping and oil.

Other strikes were reported at textile plants in the coastal city of Damietta and a pharmaceutical factory in Alexandria, Egypt’s second-largest city. Taken together they are thought to number in the tens of thousands of workers in one of Egypt’s most pronounced episodes of labor unrest. The problems point to a growing challenge for the military and the caretaker government: How to satisfy demands as the economy staggers.

“Everyone is looking for money, and there is none to be had,” said Hani Shukrallah, a political analyst and editor.

The economic woes have done little to dim the surge of optimism voiced in both Cairo and the countryside. Just days after the tumult in Tahrir Square, among the few telltale signs of the protests are vendors hawking Egyptian flags, and a memorial to protesters killed on Jan. 25 and the demonstrations that followed. On the lawyers’ syndicate building a banner called for Thursday to be a “Day of Purification.” Young protest leaders posted a plea on the walls of buildings in a nearby square to persist in their revolutionary fervor.

“From this day, your country is yours,” one read. “Don’t throw trash, don’t disobey traffic signals, don’t pay bribes, don’t forge papers and complain about anyone who neglects their job. This is your chance to build your country with your hand.”

It was signed “Youth of the Jan. 25 Revolution.”

“The problem with the old system was that it separated us,” said Sherif Abdel-Aziz, 34, a businessman. “Nothing brought us together. Everyone lived to eat and survive, and you didn’t even care about your brother. Now people want to do something.”

Kareem Fahim contributed reporting.
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Message  Copas Sam 19 Fév - 7:24

YuHua a écrit:Lutte Ouvrière n°2220 du 18 février 2011
Dans le monde

Ni en Tunisie, ni en Égypte, le nouveau régime ne répond et ne répondra dans l'avenir à la question : comment assurer le pain aux plus pauvres ? Mais il ne leur assurera même pas les libertés et les droits démocratiques. Dans les libertés concédées, il y a peut-être celle d'élire un Parlement qui donnera un vernis démocratique pour dissimuler le fait que les classes exploitées continueront à être livrées aux policiers - les mêmes qu'avant -, aux militaires - les mêmes qu'avant -, aux autorités locales - les mêmes qu'avant. L'intelligentsia pourra peut-être lire, et c'est tant mieux, quelques ouvrages de Naguib Mahfouz interdits d'édition jusqu'à présent ! Mais que signifiera cette liberté-là pour la majorité des exploités, dont le problème est le pain quotidien et dont beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas lire ?

Même pour avoir droit à un minimum de libertés, les classes exploitées doivent l'imposer et se donner les moyens pour cela.

Nous ne savons pas grand-chose de l'ampleur de la révolte sociale, ni de la détermination des ouvriers grévistes, ni de celle des paysans pauvres dont certaines informations font état de la révolte. Peut-être ont-ils assez d'énergie pour continuer, même maintenant que la petite bourgeoisie anti-Moubarak se retire ? Peut-être qu'il se trouvera, même au sein de cette dernière, des femmes et des hommes qui ne se contentent pas du départ du dictateur pour crier « On a gagné ! » mais qui feront l'effort de réfléchir ? Et, peut-être, de comprendre que l'exploitation poussée à l'extrême, que l'oppression sociale au profit aussi bien de la bourgeoisie locale que des profiteurs agglutinés autour de l'armée et de la bourgeoisie impérialiste, ne laissent pas beaucoup de place aux libertés démocratiques, pas même pour eux.
.../....
Georges KALDY

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2220&id=21

Il est exact que trop ne savent pas lire...

Mais l'écrasante majorité sait lire.

Plus en Tunisie qu'en Egypte d'ailleurs, mais c'est bien également un des traits de ces soulèvements que la poussée d'un gros prolétariat urbain jeune moderne et éduqué....mais précaire et pauvre.

Tant pis pour les lieux communs décevants.

Egypte : degré global d'alphabétisation 66% (pour les + de 15 ans)
et pour les 15-24 ans à peu près 90% ce qui est d'ailleurs également à peu près le taux d'études secondaires

Tunisie : degré global d'alphabétisation 78% (pour les + de 15 ans)
et pour les 15-24 ans à peu près 95% et 90% pour les études secondaires

Pour les deux pays il y a également un gros taux d'études universitaires dans la jeunesse.

Ce niveau d'étude qui a été en poussée colossale dans la plupart des pays dits en voie de développement dans le monde (c'est d'ailleurs une des bases du développement considérable des forces productives dans ces états) tresse une évolution extremement rapide de ces sociétés et contribuent à développer des contradictions colossales entre des jeunes prolétaires de plus en plus formés et éduqués, en même temps qu'ils sont toujours aussi précaires.

L'accélération de la crise capitaliste a jeté dans la bataille ces jeunes bien formés, sachant lire et écrire, justement, et même bien plus, de plus en plus informés du monde ...., dans la précarité, le chômage...

L'accélération de la crise, le niveau de formation, la situation sociale, ... avec la dictature cela est trop !

L'analyse globale de LO, si elle trace les grandes lignes où il faut (on laissera de côté ses jérémiades sur le gauchisme petit bourgeois) du point de vue des questions d'affrontement (c'est dans la classe que ça se passe...ou pas), passe à côté, par journalisme tiers-mondisme attardé, la montée en puissance des prolétariats urbains égyptiens (une trentaine de % de la population) et tunisiens (60% au moins) et son niveau d'instruction , d'information, colossal par rapport aux générations qui ont connu la colonisation.
Ce qui est vu comme des petits-bourgeois (au nom de l'image qu'on se fait de l'africain du nord dans les mémoires petite-bourgeoises tiers mondistes européennes auxquelles LO cède un peu) ne sont souvent que des jeunes prolétaires urbains éduqués et formés, mais jetés dans la précarité et le chômage.

Comprendre ces évolutions longues d'accumulation brute permet de voir les potentiels, les forces dégagées qui entrent en jeu. Et leur aspect déflagrant.

Et nous serons d'accord effectivement que la situation met de plus en plus distinctement face à face les classes qui ont de la chair (la bourgeoisie par la violence de son appareil d'état et la classe ouvrière par ses luttes). Mais il ne faut pas trop se tromper, la petite-bourgeoisie là dedans est bien maigrelette.

La question de la puissance numérique brute qui s'est accumulée du côté du prolétariat urbain, son niveau d'instruction, d'information et d'échange, qui sont montés en force, sont des éléments essentiels de la compréhension des phénomènes qui se déroulent sous nos yeux.
Ils donnent une marge de progression considérable au mouvement de la classe ouvrière qui lui, donne sens aux accumulations primitives d'une classe.

Les crises de direction politique de la bourgeoisie dues à des systèmes dictatoriaux induisant une forme particulierement corrompue de développement dépendant étroitement d'un appareil de répression vermoulu et pourri jsuqu'à la moelle créent une situation propice au mouvement ouvrier de ces pays.

La Tunisie qui a vue au centre de la bataille le prolétariat urbain , des expressions puissantes d'organisation ouvrière (même sous direction corrompue) est un exemple important en la matière. Pas de place pour la petite-bourgeoisie !

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Message  verié2 Sam 19 Fév - 11:11


LO-Kaldy
Mais que signifiera cette liberté-là pour la majorité des exploités, dont le problème est le pain quotidien et dont beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas lire ?

A la différence de Copas, dont les précision sont très judicieuses, je n'avais pas remarqué cette phrase. Mais, quel que soit le pourcentage exact de gens qui ne savent pas lire dans ces pays, ce n'est pas un obstacle rédhibitoire à la révolution. Le pourcentage d'illettrés dans la population russe en 1917 devait certainement être beaucoup plus élevé. Le niveau de culture du prolétariat tunisien est certainement très supérieur à celui du prolétariat russe du début du 20ème siècle.

Je crains qu'on ne retrouve dans cette remarque de Kaldy/LO ces conceptions éducationnistes et gradualistes pleurnichardes déjà exprimées lors des révoltes des jeunes des cités : on ne pourrait rien attendre d'eux tant qu'ils n'auraient pas été tous éduqués à la Jules Ferry.

verié2

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Message  yannalan Sam 19 Fév - 11:32

En plus, les organisations qui s'adressaient aux égyptiens, islamistes par exemple, malheureusement, comblaient les failles en lecture par l"édition de K7. Et on trouve toujours un lettré dans les petits bleds pour lire aux autres.

yannalan

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Egypte      - Page 10 Empty De la nature de la dictature.

Message  Eninel Sam 19 Fév - 12:01

verié2 a écrit:

LO-Kaldy
Mais que signifiera cette liberté-là pour la majorité des exploités, dont le problème est le pain quotidien et dont beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas lire ?

A la différence de Copas, dont les précision sont très judicieuses, je n'avais pas remarqué cette phrase. Mais, quel que soit le pourcentage exact de gens qui ne savent pas lire dans ces pays, ce n'est pas un obstacle rédhibitoire à la révolution. Le pourcentage d'illettrés dans la population russe en 1917 devait certainement être beaucoup plus élevé. Le niveau de culture du prolétariat tunisien est certainement très supérieur à celui du prolétariat russe du début du 20ème siècle.

Je crains qu'on ne retrouve dans cette remarque de Kaldy/LO ces conceptions éducationnistes et gradualistes pleurnichardes déjà exprimées lors des révoltes des jeunes des cités : on ne pourrait rien attendre d'eux tant qu'ils n'auraient pas été tous éduqués à la Jules Ferry.

Ces remarques sont fort judicieuses. il n'en reste pas moins que le niveau d'instruction du prolétariat (et de la paysannerie ), conditionne fortement la nature de la dictature à venir.

Dans les pays où le prolétariat est éduqué, le parti avant gardiste (communiste) peut pouvoir escompter établir avec la classe des rapports démocratiques, des échanges politiques (dans les soviets), vastes et constructifs.

Dans les pays où il y a un prolétariat faible en nombre et faible sur le plan de l'instruction général (une vaste classe paysanne sortant à peine de l'obscurantisme), le rôle du parti communiste au pouvoir est écrasant. Le rôle des soviets par nécessité réduit.

Nous avons connu ce cas de figure en Russie dans les années 20, et les pourfendeurs des bolcheviks sont bien mal inspirés, lorsqu'ils assimilent, par principe, la dictature du prolétariat à la dictature des communistes.

Cela est faux.

Ce n'est pas pour rien que Marx considérait comme souhaitable que les premières révolutions arrivent dans des pays hautement industrialisés comme l'Angleterre ou la France par exemple. Pour lui le Socialisme devait immédiatement dépassé en tout point le capitalisme. Ce n'est pas une simple clause de style, un attachement au principe de l'internationalisme, si Lénine, dès 1919, annonçait les pires difficultés pour le jeune Etat ouvrier soviétique, si une révolution en Allemagne ne surgissait pas.

On peut tabler sur un point théorique d'une très grande importance: Accident de l'histoire, anomalies, sont les révolutions russe et chinoise du XX siècle ! Comme le developpement historique aurait-il été facilité si les premières expériences socialistes et soviétiques étaient survenues dans des pays developpés avec un prolétariat puissant et relativement bien instruit.

En conclusion. Ne nous racontons pas d'histoire. Le prolétariat égyptien, algérien ou tunisien, n'est pas le prolétariat américain, allemand ou français. Si les révolutions en cours dans les pays semi-coloniaux n'étaient pas très vite relayés par des révolutions ouvrières dans les pays impérialistes, des difficultés insurmontables arriveront et l'édification socialiste prendra du retard.

Plus que jamais, l'avenir du monde se joue à Washington, Tel Aviv, Londres, Berlin et Paris.

Sans révolutions dans les pays impérialistes dans la prochaine période historique, l'humanité sera précipitée dans une nouvelle guerre mondiale.
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Message  verié2 Sam 19 Fév - 12:18


Eninel
il n'en reste pas moins que le niveau d'instruction du prolétariat (et de la paysannerie ), conditionne fortement la nature de la dictature à venir.
(...)
En conclusion. Ne nous racontons pas d'histoire. Le prolétariat égyptien, algérien ou tunisien, n'est pas le prolétariat américain, allemand ou français. Si les révolutions en cours dans les pays semi-coloniaux n'étaient pas très vite relayés par des révolutions ouvrières dans les pays impérialistes, des difficultés insurmontables arriveront et l'édification socialiste prendra du retard.

Plus que jamais, l'avenir du monde se joue à Washington, Tel Aviv, Londres, Berlin et Paris.

Sans révolutions dans les pays impérialistes dans la prochaine période historique, l'humanité sera précipitée dans une nouvelle guerre mondiale.

Personne n'a défendu ici l'idée qu'on pourrait construire le socialisme dans un seul Pays, que ce soit en Tunisie ou en Egypte. Mais le prolétariat peut y prendre le pouvoir avant de le prendre dans un grand pays industrialisé. Le pouvoir dans un pays semi développé peut servir de tremplin pour étendre la révolution. Même si nous sommes d'accord que le niveau culturel de la population jouera un grand rôle, de même d'ailleurs que le niveau économique et technique.

Notons enfin que si le niveau culturel et technique est un atout considérable pour la classe ouvrière, le haut niveau de culture et d'organisation de la classe ouvrière allemande n'a pas suffi à empêcher sa défaite et le triomphe du nazisme.
Enfin, il faut noter que la culture de la population connait des bonds qualitatifs dans les périodes révolutionnaires. Par exemple, en 1974, la soif d'apprendre de nombreux travailleurs portugais, certainement plus "arriérés" à l'époque que les travailleurs tunisiens, était considérable. C'était même impressionnant?

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Message  irneh09218 Sam 19 Fév - 12:42

"le haut niveau de culture"
C'est quoi ce machin???
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Message  verié2 Sam 19 Fév - 13:32

irneh09218 a écrit:"le haut niveau de culture"
C'est quoi ce machin???
La culture est un ensemble de connaissances, aussi bien "générales" que politiques, techniques etc. Cela comprend les traditions d'organisations et de luttes, l'expérience qui permet de déjouer toutes sortes de pièges. Quand on parle du prolétariat, on parle avant tout de culture politique, même si la culture politique est liée à d'autres formes de culture. Le niveau de culture est aussi, pour une bonne part, lié au niveau de développement économique, même si ce lien n'est pas mécanique. Tu conviendras que le niveau de culture des paysans Afghans n'est pas celui des ouvriers allemands ou suédois, sans le moindre mépris pour les Afghans, et sans nier l'intérêt de leur culture traditionnelle.

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Message  Vérosa_2 Sam 19 Fév - 13:41

C'est quoi ce machin???
Ce "machin" c'est que plusieurs milliers d'ouvriers révolutionnaires allemands ayant une "culture" de classe aiguisée et qui refusaient la compromission social-démocrate furent exterminés par l'armée allemande (prussienne) de l'époque, avec l'aide de milices qui plus tard devinrent les "S.A" de Hitler. Tout cela juste après que Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht furent assassinés un jour de 1919 sur ordre du "socialiste" Noske.

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Message  Copas Sam 19 Fév - 22:14

je reviens sur la question du développement des forces productives.

Les pays d'Afrique du Nord dont on parle ne sont pas des états semi-développés comme cela a été dit. Sinon on dira que la France de Mai 68 était un pays semi-développé.
Ce ne sont pas également des pays semi-coloniaux comme cela a été dit, ce que les états de 2eme ligne (Tchad, et une partie de l'Afrique noire sont )
Qu'ils soient, pour certains, en position dominée dans le partage des tâches international de la bourgeoisie illustre mieux la situation. Ils sont en butte aux manœuvres et coups fourrés des impérialismes, tout comme l'Italie des années 60 et 70 le fut sans qu'une série d'images rétiniennes persistantes rodent dans nos regards . Et oui, l'Italie du Mai rampant avait une population moins scolarisée que celle des 3 états du Maghreb, bref une Italie légèrement moins "prolétarienne" et moins scolarisée .

Beaucoup d'états dits "en développement" dans le monde sont dans cette situation. L'Iran par exemple .

Ca ne donne pas une conscience de classes, et tel n'est pas mon propos, mais ça crée des conditions rendant bien plus compréhensibles les aspects déflagrants de ce que sont des pays capitalistes développés sous domination du capital international et des vieux impérialismes , sans libertés individuelles et collectives, en proie à la crise internationale du capitalisme.

Ces évolutions sont extremement importantes pour apprécier les processus en cours, ne pas considérer ces soubresauts comme des évènements exotiques.

L'accélération des batailles sociales dans les processus tunisiens et égyptiens aimante de plus en plus les processus à l'oeuvre. Ce ne sont plus seulement des prolétaires hyper-majoritaires qui participent à des batailles, ce sont maintenant des prolétaires fonctionnant collectivement autour des lieux de production qui donnent un autre sens aux batailles

Ces processus révolutionnaires ont un effet très subversif dans les vieilles métropoles impérialistes (cf le Wisconssin...)

https://www.youtube.com/watch?v=rShOS9mO-Mc&feature=player_embedded

http://npamenton.unblog.fr/2011/02/19/en-egypte-et-aux-usa-solidarites-croisees-dune-classe/
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Message  Roseau Dim 20 Fév - 1:55

Que de choses justes, Copas!
Quant au site du NPA Menton, pour les luttes en cours voilà qui mérite un détour
http://npamenton.unblog.fr/
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Message  verié2 Dim 20 Fév - 12:00



Copas
1) Les pays d'Afrique du Nord dont on parle ne sont pas des états semi-développés comme cela a été dit. Sinon on dira que la France de Mai 68 était un pays semi-développé.
(...)

2) tout comme l'Italie des années 60 et 70 (...)

3)Ces évolutions sont extremement importantes pour apprécier les processus en cours, ne pas considérer ces soubresauts comme des évènements exotiques.
1)Tout dépend parce que l'on entend par "semi développés". Leur niveau de développement est tout de même "intermédiaire" entre, par exemple, celui de l'Allemagne et celui du Mali.

2) Tout dépend quels sont les critères pris en considération. L'industrie italienne est tout de même beaucoup plus développée depuis très longtemps. L'Italie était déjà considéré comme un Etat impérialiste dans les années trente. Ce n'est pas le cas de la Tunisie... De plus, le mouvement ouvrier italien a de longues traditions. Le niveau de scolarisation de la jeunesse n'est pas le seul critère.

3)Sur ce plan d'accord, il faut en effet au contraire souligner le lien entre ces mouvements, la crise et les luttes dans les pays dits développés, à commencer par le notre. Et lutter contre les préjugés. C'est vrai que certains voient ces mouvements comme des phénomènes exotiques, étrangers à leurs préoccupations. Ainsi, un camarade de la SNCF qui en parlait à ses collègues s'est entendu répondre par un de ses collègues pourtant pas particulièrement réac :"Tant qu'ils foutent la merde chez eux, ça ne me dérange pas. Mais qu'ils ne viennent pas la foutre chez nous". Il y a aussi pas mal de réactions de peur face aux violences, car le degré d'exaspération face aux conséquences de la crise n'est pas le même...

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Message  Copas Dim 20 Fév - 19:28

je sur-réagis sur la compréhension des pays que l'on dit en voie de développement alors que ce sont des pays développés. ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas des pays impérialistes et sont en position dominée qu'ils sont des pays semi-développés.

Le développement des forces productives est considérable, il s'exprime également dans la proportion des classes en présence...

Il existe une tendance dominante à gauche à ne pas du tout se rendre compte de l'évolution colossale du monde ces dernières 30 années. Notamment dans les ex-pays du Tiers-monde. J'ai saisi dans les débats des réactions tout à fait stupéfiantes dans la gauche là dessus où certains s'imaginent encore que les "restes du monde" sont composés de champs poussiéreux dans lesquels des paysans faméliques poussent des socs de charrue en bois.

Cette vision a conduit a mésestimé pour la gauche européenne par exemple l'importance des travailleurs sans terre au Brésil (urbanisation à 86.5% !), celle des paysans du Chiapas , etc, sans mettre en perspective pour comprendre mieux.

Il est fondamentalement diffèrent de considérer des pays où le prolétariat urbain est très majoritaire, bien éduqué, rompu à la communication (ceux qui ont suivi de ce point de vue l'évolution des sociétés du maghreb peuvent mesurer le chemin parcouru) et des pays où la paysannerie était dominante, l'analphabétisme la règle, l'isolement une fatalité.

D'un côté les travailleurs des vieilles métropoles de l'impérialisme peuvent plus facilement assimiler les combats en Afrique du Nord à leurs combats, et d'un autre les travailleurs d'Afrique du Nord se posent des questions differemment que si ils étaient environnés d'immenses paysanneries, et ils seront en situation d'assimiler plus aisément l'expérience d'autres prolétariats plus anciens (et ça va vite ...).

C'est quelque part un regard positif sur le monde.

Même si ce sujet déborde largement la question égyptienne.

Sur l'Italie, elle a été un pays colonialiste, mais la question de l'impérialisme dans les années 70 se posait à l'envers, avec les manipulations américaines , les bases militaires, les services secrets et les coups fourrés. Le colonialisme de l'Italie remonte aux années du duce.

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Message  verié2 Dim 20 Fév - 19:43


Copas
Sur l'Italie, elle a été un pays colonialiste, mais la question de l'impérialisme dans les années 70 se posait à l'envers, avec les manipulations américaines , les bases militaires, les services secrets et les coups fourrés. Le colonialisme de l'Italie remonte aux années du duce.
L'Italie reste la sixième ou septième économie du monde et la troisième de la CEE, devant l'Angleterre ! ce n'est pas rien. Ca reste une puissance impérialiste, même si elle ne domine plus directement d'autres pays. L'Egypte est le 49ème et la Tunisie le 69ème. Y'a pas photo.

Il me semble que tu mélanges plusieurs notions. La domination des Etats Unis sur l'Italie à la fin de la guerre, comme sur l'Allemagne, est la domination d'un impérialisme vainqueur sur des impérialismes vaincus. Idem sur la domination que l'Allemagne nazie a exercé sur la France de 1940 à 1944. Ce ne fut pas une domination impérialiste du même type que celle de la France sur ses colonies. D'ailleurs, pendant cette période, la France conservait ses colonies.

Aucun Etat impérialiste n'a été ravalé à ce jour au rang de pays colonisés ou semi colonisé. En revanche, des pays hier "semi coloniaux" ont accédé au rang de puissances impérialistes. L'exemple le plus frappant est celui de la Chine.

Ces réserves faites, je suis d'accord avec toi sur le fait que certains, à l'extrême-gauche, ont tendance à sous-estimer le développement des forces productives et les transformations qui en ont résulté depuis la fin de la seconde guerre mondiale, généralement par blocage idéologique - l'exemple le plus frappant est celui de LO qui minimise le développement de la Chine de façon caricaturale.

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Message  irneh09218 Dim 20 Fév - 19:45

« se rendre compte de l'évolution colossale du monde ces dernières 30 années »
.....en s'engluant de plus en plus dans le système capitaliste mondialisé.

« Notamment dans les ex-pays du Tiers-monde. J'ai saisi dans les débats des réactions tout à fait stupéfiantes dans la gauche là dessus où certains s'imaginent encore que les "restes du monde" sont composés de champs poussiéreux dans lesquels des paysans faméliques poussent des socs de charrue en bois. »
Tu oublie 1000000000 de personnes qui vont crever de faim, et les gamins qui grèvent de faim toutes les 5 secondes.

« C'est quelque part un regard positif sur le monde. »
A mon avis, t'a pas tout compris...
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Message  verié2 Dim 20 Fév - 20:10

Irneh
Tu oublie 1000000000 de personnes qui vont crever de faim, et les gamins qui grèvent de faim toutes les 5 secondes.
Personne n'oublie cela. Personne n'a dit que le formidable développement des forces productives avait mis fin à la misère et aux famines. Même dans les pays les plus riches comme les Etats Unis... ou la France, il y a des gens qui vivent de façon misérable et ne mangent pas à leur faim.

Car, pour que ce formidable développement des forces productives profite à l'ensemble de l'humanité et non à une minorité, soit utilisé à produire des objets utiles et non des armes, des marées de véhicules inutiles, des yatchs, des gadgets etc, il faudra une révolution sociale.

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Message  irneh09218 Dim 20 Fév - 20:57

« Il existe une tendance dominante à gauche à ne pas du tout se rendre compte de l'évolution colossale du monde ces dernières 30 années. Notamment dans les ex-pays du Tiers-monde. J'ai saisi dans les débats des réactions tout à fait stupéfiantes dans la gauche là dessus où certains s'imaginent encore que les "restes du monde" sont composés de champs poussiéreux dans lesquels des paysans faméliques poussent des socs de charrue en bois. »

« Ces réserves faites, je suis d'accord avec toi sur le fait que certains, à l'extrême-gauche, ont tendance à sous-estimer le développement des forces productives et les transformations qui en ont résulté depuis la fin de la seconde guerre mondiale, généralement par blocage idéologique - l'exemple le plus frappant est celui de LO qui minimise le développement de la Chine de façon caricaturale. »

Sauf que ces arguments ne tiennent plus, face à la réalité.
Peut être que Marx n'a pas pris en compte l'argumentation « émotionnelle »( sauf à la fin de sa vie).
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Message  Copas Dim 20 Fév - 22:35

verié2 a écrit:

Copas
Sur l'Italie, elle a été un pays colonialiste, mais la question de l'impérialisme dans les années 70 se posait à l'envers, avec les manipulations américaines , les bases militaires, les services secrets et les coups fourrés. Le colonialisme de l'Italie remonte aux années du duce.
L'Italie reste la sixième ou septième économie du monde et la troisième de la CEE, devant l'Angleterre ! ce n'est pas rien. Ca reste une puissance impérialiste, même si elle ne domine plus directement d'autres pays. L'Egypte est le 49ème et la Tunisie le 69ème. Y'a pas photo.

Ces réserves faites, je suis d'accord avec toi sur le fait que certains, à l'extrême-gauche, ont tendance à sous-estimer le développement des forces productives et les transformations qui en ont résulté depuis la fin de la seconde guerre mondiale, généralement par blocage idéologique - l'exemple le plus frappant est celui de LO qui minimise le développement de la Chine de façon caricaturale.

je parle de l'Italie des années 70 , comme je l'i indiqué plusieurs fois, et de sa structure sociale de l'époque.
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Message  Copas Dim 20 Fév - 22:44

irneh09218 a écrit:« se rendre compte de l'évolution colossale du monde ces dernières 30 années »
.....en s'engluant de plus en plus dans le système capitaliste mondialisé.

« Notamment dans les ex-pays du Tiers-monde. J'ai saisi dans les débats des réactions tout à fait stupéfiantes dans la gauche là dessus où certains s'imaginent encore que les "restes du monde" sont composés de champs poussiéreux dans lesquels des paysans faméliques poussent des socs de charrue en bois. »
Tu oublie 1000000000 de personnes qui vont crever de faim, et les gamins qui grèvent de faim toutes les 5 secondes.

« C'est quelque part un regard positif sur le monde. »
A mon avis, t'a pas tout compris...

je n'oublie personne, cesses de fantasmer et contentes-toi de ce que disent et font les gens, c'est déjà du boulot, plutot que d'imaginer ce qu'ils pensent en fonctions de présupposés superficiels.
Un bon boulot c'est également de porter une analyse saine de ce qui se passe.

Je n'oublie pas le prix terrible de l'accumulation necessaire au passage à des sociétés essentiellement développées, dans la barbarie de sociétés de classe. Personne ne t'a attendu pour cela.

Constater que le développement du capitalisme crée également les conditions plus importantes de son renversement ne signifie ni qu'on pense qu'il n'y avait que ce chemin possible, ni qu'on en approuve l'inhumanité du chemin.
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Message  zée Lun 21 Fév - 12:33

Concernant l'ex tiers monde, le plus gros souci est je pense cette présence d'états fantoches qui collaborent avec la classe capitaliste mondiale en oubliant l'essentiel. Il est clair que les pays impérialistes profitent des ressources naturelles de l'ex tiers monde et que les trusts n'y implantent des usines qu'à cause du bas cout que représentent les salaires, de la législation fiscale légère et de la législation du code du travail très esclavagiste. C'est un problème de développement de l'état tiers mondiste qui au lieu de constituer un savoir produire pour être autonome et pouvoir gérer son économie s'en remet au simple commerce de matières premières. Sans compter que la solidarité entre anciens états du tiers monde n'est toujours pas là car soumis à la concurrence internationale. Mutualiser les savoir faires entre états de l'ex tiers monde est je pense la clef de leurs réels développements économiques. Bien sur la colonisation leur a donnée du retard...

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Message  Barber Mar 22 Fév - 18:12

Question: aucune info publiable sur le processus de constitution d'un parti des travailleurs en Egypte?

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Message  sylvestre Mar 22 Fév - 18:43

http://www.arabawy.org/2011/02/21/jan25-egyworkers-egyptian-independent-trade-unionists%E2%80%99-declaration/

Original statement in Arabic is here…

Egyptian independent trade unionists’ declaration
Cairo, 19 February 2011
Revolution – Freedom – Social Justice

Demands of the workers in the revolution

O heroes of the 25 January revolution! We, workers and trade unionists from different workplaces which have seen strikes, occupations and demonstrations by hundreds of thousands of workers across Egypt during the current period, feel it is right to unite the demands of striking workers that they may become an integral part of the goals of our revolution, which the people of Egypt made, and for which the martyrs shed their blood. We present to you a workers’ program which brings together our just demands, in order to reaffirm the social aspect of this revolution and to prevent the revolution being taken away from at its base who should be its beneficiaries.

The workers’ demands which we raised before the 25 January revolution and were part of the prelude to this glorious revolution are:

1. Raising the national minimum wage and pension, and a narrowing of the gap between minimum and maximum wages so that the maximum is no more than 15 times the minimum in order to achieve the principle of social justice which the revolution gave birth to; payment of unemployment benefit, and a regular increment which will increase with rising prices.

2. The freedom to organize independent trade unions without conditions or restrictions, and the protection of trade unions and their leaders.

3. The right of manual workers and clerical workers, peasant farmers and professionals, to job security and protection from dismissal. Temporary workers must be made permanent, and dismissed workers to be returned to their jobs. We must do away with all excuses for employing workers on temporary contracts.

4. Renationalization of all privatized enterprises and a complete stop to the infamous privatization program which wrecked our national economy under the defunct regime

5. * Complete removal of corrupt managers who were imposed on companies in order to run them down and sell them off.
* Curbing the employment of consultants who are past the age of retirement and who eat up 3 billion of the national income, in order to open up employment opportunities for the young.
* Return to the enforcement of price controls on goods and services in order to keep prices down and not to burden the poor.

6. The right of Egyptian workers to strike, organize sit-ins, and demonstrate peacefully, including those striking now against the remnants of the failed regime, those who were imposed on their companies in order to run them down prior to a sell-off. It is our opinion that if this revolution does not lead to the fair distribution of wealth it is not worth anything. Freedoms are not complete without social freedoms. The right to vote is naturally dependent on the right to a loaf of bread.

7. Health care is a necessary condition for increasing production

8. Dissolution of the Egyptian Trade Union Federation which was one of the most important symbols of corruption under the defunct regime. Execution of the legal judgments issued against it and seizure of its financial assets and documents. Seizure of the assets of the leaders of the ETUF and its member unions and their investigation.

Signed:
Employee of the Meteorological Office, Ahmad Kamal Salah
Health Technicians Union, Hossam Muhammad Abdallah Ali
Nurse, Sayyida Al-Sayyid Muhammad Fayiz
Al-Fayyum Sugar Refinery, Ashraf Abd al-Wanis
Omar Effendi Department Store, Abd-al-Qadir Mansur
Future Pipes Co, 6th October City, Hafiz Nagib Muhammad
Egypt – Helwan Textiles Co., Muhammad Hassan
Tora Cement, Mahmud Abd-al-Munsaf Al-Alwani
Egyptian Commercial Pharmaceutical Co., Ali Mahmud Nagi
Hawamidiyya Sugar Refinery, Omar Muhammad Abd-al-Aziz
Egyptian Pharmaceuticals, Muhammad Galal
Suez Fertilisers Co., Shazli Sawi Shazli
Military Factory No.45, Muhammad Ibrahim Hassan
Military Factory No. 999, Wasif Musa Wahba
General Transport Authority, Gamil Fathi Hifni
Cairo General Contractors, Adil Abd-al-Na’im
Al-Qanah Rope Co., Port Sa’id, Ali Hassan Abu Aita
Information Centre, Hind Abd-al-Gawad Ibrahim
Information Centre, Hamada Abu-Zaid
Information Centre, Muhammad Khairy Zaid
General Authority for Cultural Centres, Hatim Salah Sayyid
National Postal Authority, Muhammad Abd-al-Hakim
International Ibex Co., Ahmad Islam
Military Factory 99, Tariq Sayyid Mahmud
Military Factory 999, Nabil Mahmud
Trade unionist, Mahmud Shukri
Military Factory 999, Ahmad Faruq
Military Factory 999, Osama Al-Sayyid
Future Pipe Industries, Yasir Al-Sayyid Ibrahim
Tannery workers, Mahmud Ali Ahmad
Future Pipe Industries, Abd-al-Rasul Abd-al-Ghani
Omar Effendi Department Store, Ali Al-Sayyid
Property Tax Collectors (RETAU), Kamal Abu Aita
Property Tax Collectors (RETAU), Ahmad Abd-al-Sabur
Property Tax Collectors (RETAU), Salah Abd-al-Hamid
Property Tax Collectors (RETAU), Mahmud Umar
Worker, Khalid Galal Muhammad
Petrotrade Co., Muhammad Zaki Isma’il
Suez Canal Co., Saud Omar
Suez Fertilizers Co., Kamal el-Banna



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