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Egypte

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Message  Barber Mar 22 Fév - 19:01

Merci! Mais il s'agit d'une déclaration de la fédération indépendante qui a bien grandi! Il semblerait que désormais ces syndicalistes se soient engagés dans la voie de la constitution d'un parti.

Barber

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Message  fée clochette Mar 22 Fév - 19:18

C'est possible d'avoir une traduction ?
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Message  sylvestre Mer 23 Fév - 13:16

fée clochette a écrit:C'est possible d'avoir une traduction ?

Par Google, oui : http://translate.google.fr/translate?u=http%3A%2F%2Fwww.e-socialists.net%2Fnode%2F6509&sl=ar&tl=fr&hl=&ie=UTF-8
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Message  sylvestre Ven 25 Fév - 12:09

http://www.npa2009.org/content/congr%C3%A8s-du-npa-intervention-d%E2%80%99omar-membre-du-collectif-de-solidarit%C3%A9-avec-le-peuple-%C3%A9gyptien

Congrès du NPA : intervention d’Omar (membre du Collectif de solidarité avec le peuple égyptien)

15674.jpg

Bonsoir. Peut-être que ma voix ne va pas sortir, car j’ai beaucoup hurlé ces derniers jours dans les manifestations, mais aussi parce que je suis très ému.

On n’exagère pas en disant que l’Histoire se fait avec un grand H dans le monde arabe. Quand le 14 janvier Ben Ali a chuté, je me suis précipité sur mon ordinateur pour écrire: «… Aujourd’hui, la Tunisie, demain l’Egypte, vive la révolution permanente». Mais franchement, franchement je n’y croyais pas vraiment. Je n’aurais pas parié du tout que moins d’un mois après Ben Ali, Moubarak allait chuter.

Et si je n’y croyais pas, ce n’était pas parce que j’étais influencé par la propagande du régime égyptien. Vous savez, en Egypte aussi on parlait du miracle égyptien. Et quelque part, c’est vrai, de 2003 à 2009, et malgré la crise des dernières années, et mondiale, le taux de croissance en Egypte était de 6 à 9%, mais ce n’était pas pour cette raison-là que même les militants d’extrême gauche en Egypte ne croyaient pas vraiment qu’une révolution était imminente. Ce n’était pas pour cette raison, pour une raison très simple, que quelque part, ce miracle égyptien, il était très clair qu’il était plein de contradictions. Cela évoquait d’ailleurs ce que l’ex Président Cardozo brésilien a dit une fois, quand il était encore marxiste (même si c’était un marxiste un peu tiers-mondiste, dans les années 60). On l’interrogeait sur le Brésil, l’économie brésilienne, sous la dictature de l’armée, et il a dit quelque chose de très intéressant: «le Brésil va bien mais pas les Brésiliens». Je pense très clairement qu’on pourrait dire qu’en Egypte, l’Egypte allait bien mais pas les Egyptiens. Donc ce n’est pas pour cette raison-là qu’on était plutôt pessimistes. Mais parce que ce pouvoir, cette dictature, qui a duré non seulement trente ans mais beaucoup plus, avait donné toutes les apparences d’avoir réussi à tuer dans le peuple, dans les masses, cette capacité de résister. Seulement, il y a quelques semaines, en Egypte, on était au summum d’une tension intercommunautaire entre chrétiens et musulmans; le pays semblait au bout d’une guerre civile interreligieuse.

Durant des années, le statut de la femme en Egypte s’est vraiment détérioré. Il y a eu une banalisation des harcèlements sexuels. C’était un contexte dans lequel il était très difficile de pouvoir espérer au court terme une transformation de cette ampleur. Or, ce qu’on est en train de vivre en Egypte, je pense que c’est vraiment la confirmation de quelque chose que Marx et Engels avaient vu, avaient compris il y a plus de 150 ans, quand ils ont dit «la révolution est nécessaire, non seulement parce qu’il impossible de renverser autrement la classe dominante, mais encore parce que seule une révolution permet à la classe qui renverse de balayer la vieille saleté et devenir capable de fonder la société sur des bases nouvelles…» Je pense qu’on ne voit pas une meilleure confirmation de cela en Egypte aujourd’hui.

La solidarité entre chrétiens, musulmans, athées et autres, les festivals des opprimés

Pendant près de 3 semaines, il y a des millions d’Egyptiens qui manifestaient dans les rues sous dictature féroce et avec des millions qui sont rassemblés dans les rues, on n’a pas entendu un seul incident de tension, on a vu, au contraire, une fraternité musulmane et chrétienne qui paraissait venir d’un autre âge en Egypte. On a vu, vendredi dernier, les musulmans faire la prière sur la place Tahrir encerclés par des chrétiens qui les protégeaient contre les milices de Moubarak. On a vu aussi la messe, le dimanche d’après, la messe chrétienne, protégée par des musulmans. En même temps, il y avait aussi des non croyants, agnostiques, athées ou autres, dans une ambiance de fête, un véritable festival des opprimés. On n’a pas entendu un seul incident de harcèlement sexuel alors que des centaines de milliers passaient la nuit sur la place Tahrir. Je pense que c’est un processus dans lequel le peuple, avant de renverser ce pouvoir, s’auto-émancipait. Et c’est ça, je pense, la grande joie de ce qui a abouti aujourd’hui, et ce n’est qu’un début.

Le spectre de l’islamisme, prétexte au statu quo

Dans les medias français et occidentaux, on parlait évidemment beaucoup de l’Egypte ces derniers temps, on parlait beaucoup de cette révolution comme de la révolution des jeunes, des internautes, ce qui est en partie vrai bien sûr. On parlait aussi beaucoup des frères musulmans, essentiellement pour faire peur. C’était, en réalité, le même discours que pendant

30 ans, en Egypte, comme en Tunisie et Algérie, celui du pouvoir. Comme quoi la seule alternative à cette dictature féroce aurait été l’obscurantisme islamiste. Et donc le spectre de l’islamisme, est devenu aujourd’hui pour les grandes puissances qui voulaient à tout prix défendre le statu quo en Egypte un peu le prétexte. Donc on a beaucoup parlé des frères musulmans.

Un acteur décisif, la classe ouvrière

Mais un troisième acteur dont on n’a pas du tout parlé, je pense, mérite d’avoir un peu l’accent, non seulement parce que son activité a été décisive les derniers jours mais aussi parce que elle va l’être davantage durant le processus de transition révolutionnaire qui va avoir lieu en Egypte les prochaines semaines et mois et peut-être années: je parle là des travailleurs en Egypte.

Jusqu’aux peut-être 4 ou 5 premiers jours de cette révolution, il y a eu des centaines de milliers de gens mobilisés. Il y avait des combats dans lesquels la police a été battue, battue par des manifestants courageux, des civils qui ont quand même libéré des villes entières, comme Alexandrie et Suez de la main d’une police qui était particulièrement féroce, Mais le tournant dont je veux parler, a eu lieu vers le 28 et le 29 janvier. Une différence importante avec la Tunisie, c’est que en Egypte, les syndicats étaient historiquement – et cela date de beaucoup plus loin que Moubarak -- complètement incorporés par l’Etat.

Le 28 janvier la bureaucratie syndicale condamne la révolution

D’une manière qui était fidèle un peu à son histoire, la centrale syndicale en Egypte, à plusieurs reprises, mais surtout d’une manière particulièrement claire le vendredi 28 janvier, alors que Moubarak donnait des signes clairs de chuter, a soutenu complètement le régime. La bureaucratie syndicale a condamné la révolution en disant qu’il s’agissait d’un complot étranger et tout ce bla-bla qui était aussi le discours du régime.

Le 1er février, la classe ouvrière se mobilise par millions

Cela a suscité une réaction des travailleurs égyptiens qui ont pendant plusieurs jours transformé les manifs qui se comptaient par centaines de milliers en des millions. Donc le mardi 1er février il y avait dans l’ensemble du pays entre 5 et 8 millions selon les estimations de manifestants. Et là, on peut dire que la classe ouvrière s’est mobilisée, mais elle s’est mobilisée encore en tant qu’individus qui étaient des manifestants faisant partie du peuple qui résistait à un pouvoir féroce. Les jours qui ont suivi (surtout le 2 et le 3) ont vu une tentative de génocide qui a été organisée par le pouvoir, par les hommes d’affaires proches du pouvoir, à travers pas seulement la police secrète féroce en Egypte, mais aussi des hommes de mains, des prisonniers de droits communs qu’on a fait sortir de prison. Et à travers une résistance héroïque, la révolution a pu se maintenir.

Le second tournant, intervention des travailleurs en tant que classe

Là, le second tournant, le mardi d’après, c’était que la classe ouvrière qui était déjà au cœur de cette révolution depuis le 1er février, là elle est entrée dans la révolution en tant que classe, c’est-à-dire à travers des mouvements sociaux, un mouvement de grève qui très vite a pu combiner des demandes économiques et sociales avec la revendication politique de révolution de la chute du régime. Et je pense que c’est là que les choses ont vraiment basculé. C’est là que l’armée a compris qu’on était dans une logique de radicalisation qui était littéralement inarrêtable. C’était quelque chose qu’on ne pourrait pas arrêter. C’est là que l’armée a pris la position qu’elle a pu prendre hier et aujourd’hui.

L’armée contre les travailleurs

Il ne faut pas oublier que cette armée-là était quand même, pendant plus de dix jours, très largement complice du pouvoir. Aujourd’hui c’est la grande fête en Egypte et dans l’ensemble du monde arabe, la démocratisation en Egypte, parce qu’il y a cette défaite écrasante, particulièrement historique qu’a subi l’impérialisme, qui va ouvrir la voie à la liberté dans l’ensemble du monde arabe…

Mars 1954

Mais il faut comprendre que même si c’est la joie magnifique aujourd’hui, ce n’est qu’un début. Et là, je dirais pour terminer que cette révolution vient de loin. La situation actuelle me rappelle une période charnière de l’Egypte, le mois de mars 1954. Deux ans avant, en 1952, c’était l’armée qui avait renversé la monarchie. Le Conseil de commandement de la révolution était en place, il avait non seulement renversé la monarchie mais aussi entamé une réforme agraire et commencé des mesures anti-impérialistes. Mais en 1954, il y avait une crise politique dans le pays, un conflit sur la question de la démocratie. Ce conflit-là, finalement, il a été gagné par l’armée au nom de la continuité de la révolution. L’armée qui certes à l’époque avait entamé le processus de transformation, a utilisé une partie de la classe ouvrière (notamment les travailleurs des transports du Caire et d’Alexandrie); des grèves de ces travailleurs-là ont été utilisées par le pouvoir au nom de la continuité de la révolution pour établir une dictature militaire en Egypte. Ceux qui ont souffert de cette dictature, c’était essentiellement l’ensemble des classes populaires, qui espéraient qu’avec cette transformation anti-impérialiste c’était la voie ouvertes à une véritable émancipation, et parmi ces couches populaires qui ont subi cette défaite en mars 1954, c’était surtout l’ensemble de la classe ouvrière, qui non seulement a été privée du droit de grève pendant des décennies mais aussi qui a été privée de ses syndicats indépendants. Elle a été en réalité privée de sa capacité de lutter. Et pendant longtemps, toute revendication sociale passait par une demande qui s’adresse au pouvoir. Et si le pouvoir était plus ou moins généreux durant les années 1950 et 60 sous Nasser, il l’était beaucoup moins par la suite, mais essentiellement la nature de la relation était la même.

On n’a pas fait la révolution pour que l’armée domine le pays

Or aujourd’hui on pourrait très bien voir ce mars 1954 se répéter. Mais là, dans un contexte qui est un peu l’inverse des années 1950. C’est-à-dire que là c’est le peuple, c’est aussi les travailleurs égyptiens au sein de ce peuple qui ont fait le tournant décisif qui a fait basculer les choses et chuter le régime. Mais en même temps il y a ce Conseil supérieur des forces armées égyptiennes qui aujourd’hui prend le relai, et il va y avoir un processus de transition qui est particulièrement ouvert. Rien n’est fait encore en Egypte.

Aujourd’hui, une véritable émancipation par ces travailleurs et l’ensemble du peuple qui a renversé cette dictature, ça passe aussi par l’insistance qu’on n’a pas seulement fait chuter un dictateur, mais qu’il faut qu’on fasse chuter la dictature. On ne va pas subir un gouvernement militaire, encore, on n’a pas fait cette révolution pour que l’armée domine le pays, et je pense que dans cette logique d’émancipation qui a déjà commencé il y a trois semaines, tout est ouvert, dans le sens que ce peuple qui se réveille ne va pas s’arrêter seulement avec la démocratisation de la société. Mais avec tous les espoirs, la convergence de toutes les revendications sociales, avec cette nouvelle fierté politique et humaine qui aujourd’hui est née en Egypte, cela peut donner l’espoir d’une transformation qui dépasse tous les cauchemars du régime qui vient de chuter. Et je pense que si au bord du Nil, la première société de classe centralisée est née, tout est permis aujourd’hui et on peut rêver que peut-être la première société sans classe va être née aussi.



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Message  sylvestre Sam 26 Fév - 17:17

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110225.FAP5549/egypte-manifestation-au-caire-pour-maintenir-la-pression-sur-le-pouvoir.html

Egypte: manifestation au Caire pour maintenir la pression sur le pouvoir


LE CAIRE (AP) — Deux semaines jour pour jour après la démission du président Hosni Moubarak, des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés vendredi sur l'emblématique place Tahrir, au Caire, pour maintenir la pression sur le pouvoir.

Les manifestants ont estimé que le conseil suprême militaire, au pouvoir, n'allait pas assez vite pour mettre en oeuvre des réformes comme la levée de l'état d'urgence, la libération des prisonniers politiques et l'éviction de membres du régime Moubarak.

Ils ont réclamé le départ du Premier ministre Ahmed Shafiq, à la tête du gouvernement intérimaire chargé par l'armée de gérer les affaires courantes en attendant la tenue d'élections. M. Shafiq est l'un des rescapés du régime Moubarak.

"Nous avons fait démissionner Moubarak, nous devons également faire démissionner Shafiq", a déclaré Safwat Hegazy, un manifestant membre des Frères musulmans, le principal groupe de l'opposition.

Les manifestants ont affirmé qu'ils organiseraient de grands rassemblements tous les vendredis jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites. Certains agitaient des drapeaux libyens en signe de soutien à la révolte dans le pays voisin.

Depuis la chute d'Hosni Moubarak, l'armée a dissous les deux chambres du Parlement et promis des réformes constitutionnelles pour permettre une plus large participation aux élections, qui devraient avoir lieu d'ici six mois. Elle s'est également engagée à lever l'état d'urgence, mais seulement si les conditions le permettent, une condition qui inquiète les manifestants.

Les autorités ont aussi pris des mesures contre des membres du régime Moubarak, arrêtant des ex-ministres et d'éminents hommes d'affaires pour des accusations de corruption.

La foule a également prié vendredi sur la place Tahrir, épicentre des 18 jours de contestation qui ont entraîné la démission de Moubarak le 11 février. Dans un prêche, l'imam Mohammed Jibril a appelé à la dissolution de Parti national démocratique (PND), la formation de l'ancien président, selon l'agence officielle égyptienne MENA. AP

lma/v758
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Message  fée clochette Sam 26 Fév - 23:09





Une vidéo sur la révolution égyptienne avec notre camarade Chris de la
LCR belge à la caméra.

http://www.presstv.ir/Program/165162.html [1]

VIDEO: EGYPT: INSIDE THE REVOLUTION (PressTV programme)

Presenter and Producer: Johnny Miller
Editor: Reza Pashankpour
Camera Operator: Chris Den Hond

Duration: 23 min.
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Message  Roseau Jeu 10 Mar - 3:41


An overview of the January 25th revolution
“For Dignity, Democracy and Social Justice”
Alaa Shukrallah

http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2015
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Egypte      - Page 11 Empty Chroniques de la révolution égyptienne... Des militants du NPA en direct du Caire...

Message  Roseau Mer 16 Mar - 16:10

http://www.npa2009.org/content/chroniques-de-la-r%C3%A9volution-%C3%A9gyptienne-des-militants-du-npa-en-direct-du-caire
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Message  BouffonVert72 Sam 19 Mar - 21:24



il y a 34 min
Egypte      - Page 11 Rtra1
Yasmine Saleh et Marwa Awad

Forte participation au référendum en Egypte

Les Egyptiens se sont massivement rendus aux urnes samedi pour le référendum sur les amendements constitutionnels proposés par les autorités militaires du pays, qui assument le pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak.

Les observateurs ont déclaré qu'il semblait y avoir eu une participation sans précédent pour ce scrutin, le premier depuis fort longtemps en Egypte dont l'issue ne soit pas connue d'avance.

"Il est trop tôt pour dire quel a été le taux de participation, mais il est clair que c'est sans précédent", a déclaré à Reuters Ahmed Samih Farag, militant des droits de l'homme et observateur pour ce scrutin.

"J'ai 53 ans et je n'avais jamais voté avant, parce que toutes les élections étaient truquées", a déclaré Ahmed al Hami, qui attendait son tour pour glisser son bulletin dans l'urne dans un bureau de vote d'une banlieue du Caire. "Maintenant, je vote en toute liberté", a-t-il ajouté.

Si le scrutin s'est dans l'ensemble déroulé dans le calme, un incident s'est cependant produit quand l'ex-directeur général de l'AIEA Mohamed ElBaradeï a voulu voter.

A peine sorti de sa voiture, ElBaradeï, qui avait appelé à voter contre les amendements proposés, a été bousculé par un groupe de jeunes qui l'ont empêché de pénétrer dans le bureau de vote et l'ont bombardé de pierres. ElBaradeï, qui compte être candidat à la prochaine présidentielle, a dû se réfugier dans sa voiture et quitter les lieux.

Les opérations de vote, qui avaient débuté à 08h00 (06h00 GMT) dans les quelque 54.000 bureaux, ont pris fin à 19h00 (17h00 GMT). Les militaires du Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis le départ de Moubarak, le 11 février, avaient mobilisé près de 40.000 soldats pour assurer la sécurité.

Au total, 45 millions d'électeurs étaient appelés à participer à ce référendum, une première depuis des générations en Egypte.

La réforme constitutionnelle est un préalable à l'organisation d'élections législatives et présidentielle censées permettre l'instauration d'un gouvernement civil et élu en Egypte. Mais le vote a divisé la société égyptienne.

Des organisations de la société civile comme la Coalition du 25-Janvier, le mouvement du 6-Avril ou le collectif Kefaya, en pointe lors des journées révolutionnaires, de même que plusieurs candidats à la présidence comme ElBaradeï et Amr Moussa, ainsi que plusieurs partis politiques, avaient appelé à rejeter le projet qui ne répond pas selon eux aux revendications de la révolution.

CALENDRIER DE SIX MOIS

"Les révolutions renversent les Constitutions. Cette insistance à organiser un référendum sur un document obsolète revient à vouloir effectuer une greffe d'organe sur un cadavre", estimait cette semaine Zakaria Abdelaziz, ancien président d'un influent club de juges.

En revanche, les Frères musulmans et les héritiers du Parti national démocratique (PND) de Moubarak, dont les militants sont habitués à rallier le soutien populaire, sont favorables aux amendements, estimant qu'un remaniement complet de la loi fondamentale prendrait trop de temps.

Pour la plupart des Egyptiens, qui n'ont peut-être jamais lu la Constitution auparavant, les implications des amendements peuvent paraître complexes. Elaborées en dix jours par une commission spéciale, ces propositions n'ont été soumises à discussions publiques que pendant trois semaines.

Si elles limitent les mandats présidentiels à deux fois quatre ans et assurent une supervision des élections, elles ne réduisent pas les pouvoirs étendus du chef de l'Etat sur lesquels s'est appuyé pendant trois décennies le pouvoir autocratique de Moubarak, estiment les détracteurs du texte.

Aussi, ajoutent-ils, accepter ce qu'ils considèrent comme des modifications mineures donnerait une légitimité à la Constitution de 1971, trahissant les idéaux de la Révolution du Nil.

Le projet prévoit que le prochain Parlement constituera une commission chargée de réécrire complètement la loi fondamentale.

Les militaires, auxquels Hosni Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant, ont établi un calendrier serré de six mois au cours desquels doivent se tenir le référendum, des élections législatives et un scrutin présidentiel suivi d'un nouveau référendum constitutionnel.

Des militants démocrates estiment que ce programme accéléré pourrait permettre à ceux qui ont manipulé l'ancien système de récidiver ou favorise, par sa précipitation, les Frères musulmans et le PND.
En cas d'adoption des amendements, des élections législatives se tiendront fin septembre.

En cas de rejet, le Conseil militaire publiera immédiatement un décret constitutionnel tenant lieu de loi fondamentale provisoire jusqu'aux élections législatives et présidentielle. Les élections seraient alors repoussées à décembre
et début 2012 et l'armée resterait au pouvoir jusqu'à la tenue de ces scrutins, disent des sources proches des services de sécurité.

Nicole Dupont, Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français
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Message  Barber Dim 20 Mar - 13:35

Alors que l'attention en France est captée par les manoeuvres de guerre impérialiste en Libye, le référendum en Egypte revêt encore plus d'importance: il s'agit d'un vote "stop" ou "encore" à la révolution. Sa seule tenue, avec l'appui du PND et des Frères Musulmans à l'armée, a valeur de victoire pour le CSFA, qui invalide de fait la direction et les revendications exprimées place Tahrir du temps de l'insurrection.

Les premiers résultats (dont, symboliquement, ceux de Suez) donnent une victoire écrasante du "oui". C'est un "oui" au maintien de la constitution de Moubarak et à l'état d'urgence, au prix de modifications mineures.

Une couche de givre se dépose sur le "printemps arabe". Les impérialistes ont sans doute une conscience bien plus aiguë que nous à l'ensemble du processus en cours dans ces régions.

Répression à Bahrein, état d'urgence et massacres au Yemen, "normalisation" en Tunisie où Clinton a pu être reçue, victoire probable du référendum de l'armée en Egypte. Bien sûr, la braise n'est pas éteinte, mais il y a un net reflux, qui s'explique par l'impasse politique. L'intervention impérialiste en Libye s'inscrit dans ce cadre, et lui sert d'ailleurs de couverture.

En France, c'est l'union nationale autour de Sarkozy.

Pour autant, la crise du capitalisme, qui est la source fondamentale des mouvements auxquels nous avons assisté, n'est pas, elle, finie, loin de là. C'est de ses développements que procèderont les explosions futures.

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Message  sylvestre Lun 21 Mar - 10:04

http://www.npa2009.org/content/l%E2%80%99egypte-entre-deux-eaux-0

L’Egypte entre deux eaux
dimanche 20 mars 2011


L’Université du Caire, fermée pendant ces dernières semaines, a repris depuis deux jours ce lundi. C’est un campus gigantesque fréquenté par les jeunes qui ont été au cœur de la révolution. Devant le département d’anglais, Nagham nous explique qu’elle a participé au mouvement à partir de la deuxième manifestation. A la fin de notre entretien elle nous dit que, mis à part le remplacement de la police par des vigiles privés aux portes de la fac, rien n’a changé et que le campus est calme. Elle nous dit aussi sa confiance totale dans l’armée. Comme elle, une autre étudiante nous dit que ce qui est nécessaire désormais c’est de commencer par se comporter mieux et qu’il faut faire redémarrer le pays. Pourtant alors que nous nous déplaçons d’une centaine de mètres, devant le bâtiment de communication, une centaine d’étudiant-e-s sont rassemblé-e-s, crient des slogans et occupent les lieux avec banderoles et tentes. Ils et surtout elles exigent la démission du directeur du département qui était lié avec Moubarak. Une étudiante nous explique de manière véhémente que virer Moubarak n’est pas suffisant, c’est tout son système dont il faut se débarrasser.

C’est à l’image de la situation paradoxale en Egypte désormais, alors que l’unanimisme de la première phase de la révolution laisse place à de nombreuses discussions et à une tentative de reprise en main par l’armée.

Plusieurs militant-e-s parlent d’une véritable explosion de grèves. Même les travailleurs du zoo et les clowns se sont mis en grève contre leurs chefs et pour une amélioration de leurs conditions de travail ! Partout on discute politique : dans les cafés, dans les transports, dans les quartiers ; des dizaines de groupes se forment et organisent des conférences sur la réforme constitutionnelle, la transition démocratique, quel modèle économique et politique adopter. Sameh, militant de longue date, nous dit dans un large sourire combien ce qui se passe était tout simplement inimaginable il y a peu. Alors que le simple fait de se réunir était impossible, des comités de quartier réunissent désormais des centaines de personnes pour discuter dans la rue et cherchent à organiser les revendications des habitants, y compris des plus pauvres.

Personne n’arrive à recenser toutes les manifestations. Ce dimanche, devant le parlement une manifestation pour la libération des prisonniers croise une manifestation pour les handicapés.

Des nouveaux syndicats se créent dans plusieurs secteurs, conducteurs de bus, postiers, industrie textile, travailleurs du cuir et technicien-ne-s des hôpitaux. Des comités populaires se développent sur les quartiers souvent initiés par des jeunes qui étaient sur la place emblématique au centre du Caire dans la première phase. Yasser nous explique que cette phase est dépassée, il s’agit maintenant « d’amener Tahrir dans les quartiers ».

Il existe pourtant une autre face, bien plus inquiétante de la situation. Il y a une semaine l’armée a vidé les irréductibles de la place Tahrir avec 150 arrestations et des cas de torture. Une campagne de presse relayée par le nouveau gouvernement dénonce les grèves qui sont un obstacle au redémarrage du pays. De jour en jour le couvre-feu se renforce dans le centre du Caire. Même la police détestée a fait sa réapparition. Tout cela s’appuie sur un désordre dont tout laisse à penser qu’il est organisé. Une église copte a brûlé, des armes circulent. Du coup cette aspiration au retour à l’ordre trouve un écho dans une partie de la population. Cela s’appuie aussi sur une confiance répandue dans la société égyptienne envers une armée qui n’a pas tourné ses armes contre la population lors de la révolution. Vendredi dernier nous avons assisté à ce spectacle étonnant d’une manifestation sur la place Tahrir défendant l’unité entre coptes et musulmans où la foule a acclamé le responsable militaire de la région du Caire. Les quelques jeunes qui protestaient étaient marginalisés. En même temps la foule criait des slogans contre les forces de la sécurité politique, exigeant leur démantèlement complet.

Cela produit des différenciations au sein du mouvement. Alors que le Conseil suprême des Forces armées organise un referendum le samedi 19 mars sur quelques amendements à la constitution, la plupart des forces du mouvement le refusent et exigent un processus pour une nouvelle constitution. La manifestation du vendredi 18 mars doit exprimer ce refus. Rien ne laisse penser qu’elle sera importante car la direction des Frères musulmans n’appelle pas à cette manifestation et soutient le vote. Mais même au sein des Frères musulmans des dissensions se développent, notamment chez les jeunes.

Sur la question des grèves en cours la différenciation est beaucoup plus tranchée. La plupart des forces du mouvement s’opposent aux grèves. Ce qui compte pour elles est de reprendre le travail pour relancer l’économie. Les grévistes sont accusés de diviser la nation dans une période où il faut au contraire l’unité du peuple. Seules les forces les plus à gauche soutiennent les grèves. Comme nous le dit Tammer la question n’est pas idéologique, elle est devenue directement concrète : c’est désormais la classe ouvrière qui peut mener le processus en avant, en lien avec les comités des quartiers les plus populaires et les plus militants.

Car c’est désormais la question sociale qui va faire resurgir toutes les questions politiques. Ahmad nous invite dans ce qui a peut-être été il y a des années un beau petit commerce de parfums. Aujourd’hui ça ne ressemble plus à grand-chose. Sur les étagères sales ne restent que quelques flacons poussiéreux, certains cassés. Il nous dit que pour lui la seule question importante c’est qu’il faut augmenter les salaires et baisser les prix parce que les pauvres ne peuvent plus faire vivre leur famille. Il n’a pas d’opinion sur le nouveau gouvernement ou l’armée mais veut que les conditions de vie s’améliorent dans les mois qui viennent.

L’avenir n’est pas joué. Les groupes de la gauche radicale mettent toutes leurs forces dans le développement d’organisations de base dans les quartiers populaires et dans les lieux de travail. Elles insistent sur l’erreur qu’il y aurait à vouloir plaquer des modèles tout faits et sur la nécessité de s’appuyer sur le processus tel qu’il est constamment en train de s’inventer.

Ce qui a fondamentalement changé c’est la confiance et la conviction largement partagée que tout retour en arrière est impossible. Quand des soldats entrent dans un café pour imposer le respect du couvre- feu, un vieil homme se lève et proteste violemment.

Yayhia nous explique que la révolution est partout et profonde parce que ce sont 12, 15 peut-être 20 millions d’Egyptien-ne-s qui se sont mis en mouvement et que, pour l’instant du moins, personne ne peut prétendre contrôler cela, même pas l’armée.

Cédric Piktoroff, Mélanie Souad et Denis Godard
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Message  sylvestre Ven 25 Mar - 13:07

Vers une scission des Frères Musulmans ?
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Message  Barber Dim 27 Mar - 18:03

Les tentatives de recomposition politique du mouvement ouvrier égyptien s'annoncent compliquées par la multiplication de petites chapelles.

D'après Al Masry al Youm, les cliffistes ont rejoint la Coalition Populaire, vertébrée par d'ex-nassériens, et qui semble avoir capté l'essentiel des regroupements de jeunes:

http://www.almasryalyoum.com/en/node/375053

L'article évoque aussi l'émergence d'un nouveau "parti social-démocrate".

De leur côté, les syndicats indépendants seraient partie prenante du "Parti Démocratique des Travailleurs".

C'est le bordel, quoi. Et en face, le rouleau compresseur de l'alliance entre Frères Musulmans, caciques de l'ancien régime et armée...

Barber

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Message  sylvestre Dim 3 Avr - 9:50

Très intéressant sur l'impact de la révolution sur les Frères Musulmans :

Egypte: les Frères musulmans confrontés à une nouvelle culture politique - Entretien avec Khaled Hamza

Extrait :
les convictions traditionnelles des Frères ont été complètement invalidées par la révolution: la structure pyramidale des Frères a été redoublée par d'autres formes d'organisation et de mobilisation. Parmi les jeunes Frères, l'idée qui domine maintenant, c'est que l'option historique de Hassan al-Bannah de changement progressif de la société «par le bas» (par l'individu, les familles, etc.) a été une erreur. Les jeunes comprennent qu'ils ne sont pas enfermés dans un dilemme entre une stratégie de transformation par le bas, par l'encadrement de la société, et une stratégie «par le haut», putschiste et violente. Entre les deux, ils découvrent une autre voie: la protestation civile pacifiste de masse, la stratégie des «manifestations du million».

Barber :
D'après Al Masry al Youm, les cliffistes ont rejoint la Coalition Populaire

Les militants de l'IST se sont divisés en deux récemment, Renouveau Socialiste qui concentre ses efforts sur la Coalition Populaire, et Socialistes Révolutionnaires qui font partie de l'effort pour créer un Parti des Travailleurs, centré sur le regroupement de syndicalistes - voir https://www.npa2009.org/content/chroniques-de-la-r%C3%A9volution-%C3%A9gyptienne-des-militants-du-npa-en-direct-du-caire
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Message  sylvestre Jeu 7 Avr - 11:08

Après avoir créée un syndicat indépendant le 25 Mars, le médecins, les infirmières et les travailleurs de l'hôpital Manshiyet el-Bahri ont destitué le directeur de l'hôpital trois jours plus tard, et ont élu aujourd'hui un nouveau directeur.
C'est probablement la première fois dans notre histoire (et je ne sais pas si cela s'est produit ailleurs dans le monde) que du personnel élit la direction de son hôpital...

http://www.arabawy.org/2011/04/06/egyworkers-unions-democray-from-below/

Democray from below

April 6th, 2011 at 6:17pm | 1 comment
Tags:

After announcing an independent union on March 25, the Manshiyet el-Bahri Hospital doctors, nurses and workers impeached the director of the hospital three days later, and today elected a new director.

This is probably the first time in our history (and I don’t know if it happened elsewhere in the world) that staff elect their hospital management. This is real democracy from below, and one of the first gains of establishing a free union…



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Message  sylvestre Ven 8 Avr - 10:19

Les grèves de masse continuent :

Suez Canal workers to strike until their demands are met

Textile workers unite to push through Shebin El-Kom demands
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Message  alexi Dim 10 Avr - 21:31


LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 09.04.11

Des incidents opposent manifestants et militaires sur la place Tahrir, au Caire

Photo : Un officier de l'armée rallié aux manifestants de la place Tahrir, le 8 avril 2011.AP/Khalil Hamra

Des incidents ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi sur la place Tahrir, au Caire, où l'armée égyptienne est intervenue pour disperser des manifestants.
Des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées la veille sur la place devenue le symbole de la révolution égyptienne pour réclamer des poursuites judiciaires contre Hosni Moubarak et reprocher aux autorités militaires, qui ont pris les rênes du pays, leur lenteur dans la lutte contre la corruption. Deux hommes ont été tués par balles après l'intervention de l'armée égyptienne pour disperser des manifestants, a-t-on appris samedi de source médicale.

Dans la soirée, les forces de sécurité égyptiennes ont encerclé la place, ont tiré en l'air, ont fait usage de pistolets paralysants et de matraques et ont procédé à des arrestations pour disperser les derniers manifestants, selon un témoin interrogé au téléphone par Reuters. Mais plusieurs centaines de militants sont restés sur les lieux, défiant les forces de l'ordre. Un bus et un camion de l'armée ont été incendiés et des pierres ont été lancées par les manifestants. En début de matinée, samedi, aucun signe de présence de l'armée n'était plus visible autour de la place. "Grâce à Dieu, nous leur avons tenu tête et nous sommes toujours là", a dit un manifestant.

Des manifestants ont affirmé vouloir rester sur la place tant que le maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) serait en place.
Le CSFA est dépositaire du pouvoir depuis la chute de M. Moubarak le 11 février. Le maréchal Tantaoui, 75 ans, a été pendant 20 ans ministre de la Défense du président déchu.

L'armée a déjà dispersé par la force une précédente manifestation sur la place Tahrir après le renversement de Moubarak. Elle avait présenté des excuses le lendemain, affirmant qu'aucun ordre n'avait été donné pour cette intervention. Le Conseil suprême des forces armées a programmé des élections législatives en septembre. Un scrutin présidentiel suivra, en octobre ou novembre, et l'armée a annoncé qu'elle remettrait le pouvoir à un gouvernement civil.

La place Tahrir a été l'épicentre de la contestation qui a abouti le 11 février au départ du président Hosni Moubarak après dix-huit jours de mobilisation.
L'armée bénéficie d'un large soutien au sein de la population depuis qu'elle a pris directement les commandes du pays en promettant de remettre le pouvoir à un gouvernement civil issu d'élections. Mais elle est aussi de plus en plus contestée et il lui est surtout reproché une lenteur dans la mise en œuvre des procédures judiciaires contre Hosni Moubarak. L'ancien président, âgé de 82 ans, et sa famille vivent dans la station balnéaire de Charm el Cheikh depuis leur départ du Caire. Il leur est interdit de quitter l'Egypte.



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Message  sylvestre Mer 20 Avr - 16:11

Fight for factories: Egypt’s textile workers challenge privatization
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Message  sylvestre Mer 27 Avr - 9:52

Luttes pour la nationalisation sous contrôle ouvrier, avec l'intervention active du nouveau Parti Démocratique des travailleurs

http://english.aljazeera.net/indepth/features/2011/04/20114221812915532.html

Empowering Egypt's workers revolution
 
Since the fall of Mubarak, union members formed a new political party and struggle to nationalise their company.

Last Modified: 25 Apr 2011 15:09

Protests from textile workers have resulted in a landmark court case, which could see their foreign owned company nationalised [Mona Dohle/Al Jazeera]

It has become a familiar scene in Egypt. Security forces attempted to hold back the crowd, but were swiftly overwhelmed by the chanting masses.

The setting was a small, provincial courthouse in Shubra El-Kom, an industrial town 70km north of Cairo, but the modest surroundings disguised a case that will shape the course of Egypt's ongoing revolution.

April 19 marked the latest showdown in a battle between the Indonesian owners of one of the country's largest textile firms (generating $4bn annually), and their disgruntled employees.

Furious over lay-offs, a lack of safety provisions and imposed changes in working hours, workers have called regular strikes since the Indonesian takeover in 2007.

"It is no problem to have foreign owners," says textile engineer Dom Atteya Mahmoud, "but they make us slaves, as dogs."

Battle for nationalisation

Their demand is for public ownership to return. If it succeeds, a precedent would be set for hundreds more companies to be nationalised, as was a hallmark policy of Gamal Abdel Nasser's nationalist government in the 1970s.

The case rests on establishing the illegitimacy of the Indonesian's ownership contract, which the workers' lawyer, Dr Sayid Mohammed, claims to be riddled with corruption. "They bought the company for $3mn when it was worth $174mn. They have lied about conditions and refused external evaluation of the contract, which is illegal," he said. 

In this case justice was to be deferred, as the court declared a new ruling date of May 10. Yet the crowds were not placated, and they spent the next hour in the courtyard repeating the classic songs of the uprising, "thowra thowra huta nasr" (revolution, revolution until victory). While factory employees were out in force, they were joined by others with a keen interest in their success.

The newly-former Workers Democratic Party (WDP), inaugurated in March, was on a recruiting mission with  their slogan "the workers must be united".

As the crowd finally left court premises, they were syphoned into a new march leading to the party's informal headquarters at a local club. Party manifestos were passed around, passionate speeches promoted rights and freedoms for workers, and a complimentary lunch was served.

As the September parliamentary elections loom into view, various ideological and religious groupings are jockeying for position, and the WDP see a gap in the field.

"There is no party to represent the workers," said Kamal Khalil, the party's chief spokesman. He rejects the Social Democrats as remnants of the former regime, and believes the youth parties as too inexperienced.

His members are concerned that Islamist success will undermine Egypt's secular character, and he does not trust the Muslim Brotherhood's claims that they are not seeking to monopolise power.

Khalil has a three-point strategy for tapping into support from Egypt's 25 million workers: They will visibly identify with workers' struggles like the Indonesian textile firm, showing their grass-roots credentials; they will pour their resources into the areas of highest worker concentration, to maximise their reach; and finally, and most crucially, they will help to establish and promote the formation of independent trade unions.

New unions

In Mubarak's recently concluded era, trade unions were a state plaything, a semblance of representation that was used to coerce workers into accepting appalling pay and conditions.

Now, in the aftermath of revolution, a new Egypt Federation for Independent Unions has been launched.

Similar to Britain's Trade Union Congress (TUC), the Federation would serve as an umbrella alliance of worker's co-operatives in all industries. Their first mission statement includes demands for welfare, social security for all and a new minimum wage of about $200 per month.

This agenda represents a valuable opportunity for the WDP, who aim to boost their grass-roots credentials with backing from the new federation. They have already secured an endorsement from the Public Transport Authority, Egypt's largest workers union.

Within the WDP, there are some concerns about the relationship becoming too close.

"Unions aim for instant interests," says meteorologist and party member Ahmed Shalaby. "We must be building for the future and be practical to include as many people as possible. We cannot reflect any orthodoxy."

The foundation of WDP policy is the belief that removing Mubarak and his regime was just the first step toward fundamental reform of Egypt's institutions.

Khalil demands a "a real economic, democratic and social revolution". Their positions on taxation, housing, pensions and health care are all slanted to better protect Egypt's working class majority, as well as proposing a more 'enlightened' model for education.

Class politics

While the enemy remains the remnants of the former regime, the WDP accept that they must work with the system to an extent in order to develop.

While some socialist organisations have called for a boycott of the September elections for fear that they give an unfair advantage to the established, more organised parties, Shalaby feels such an action "would cut us off and give us no base with the people".

Khalil acknowledges the elections are sooner than he would prefer but: "We will have candidates. We will be happy to win many seats, but the main aim is awareness and building for the future."

For now, the party have enough on their plate to keep them busy. They are focusing on the fight to nationalise the Shubra El-Kom plant as a strategic step toward wider nationalisation, with a further 230 private companies targeted.

The WDP is not opposed to private ownership in principle, but seeks to reverse the exploitation of resources that began under former president Saadat (and grew rampant in Mubarak's era) with commercial assets being sold off for a fraction of their value, at the expense of Egypt's working class.

Although membership numbers are currently in the single thousands, Khalil is in no doubt over the strength of their movement, which was shown during the revolution. "I do not say we were the leaders, but in the last days, from February 9 to 11, it was the workers who made the government helpless. The seeds were planted with the (textile) strikes over the past five years," he said.

Khalil feels the next battle  to implement the national minimum wage  will prove decisive. "If we succeed in this law, the workers will believe in their power," he says.

Workers have a voice now, he said, and if the party and unions can harness enough of the forgotten 25 million workers, they will have Egypt's foundations shaking again.



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Message  sylvestre Jeu 12 Mai - 17:15

http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/64/11855/Egypt/Politics-/Five-socialist-parties-unite-to-impact-Egyptian-po.aspx

Five socialist parties unite to impact Egyptian politics
Mohamed El Hebeishy, Wednesday 11 May 2011
In a bid to gain political ground, five of Egypt’s socialist movements unite under the new Coalition of Socialist Forces banner


Five Egyptian political parties and movements unite to form the Coalition of Socialist Forces, they announced in a meeting on Tuesday, 10 May.

The newly formed coalition is made up of the Social Party of Egypt, the Democratic Labour Party, the Popular Socialist Coalition Party, Egypt Communist Party and Revolutionary Socialism. It aims to include under its umbrella other socialist movements in Egypt, which are considered fragmented.

“We [social political activists] are optimistic that the Coalition of Socialist Forces will bring a stronger socialist presence onto Egypt’s political scene” said Gigi Ibrahim a political activist.

During Tuesday’s meeting, there were intense discussions regarding the recent turn of events in the country and how it impacts the revolution.

The Coalition of Socialist Forces has appealed to all Egyptians, irrespective of their ideologies, to amass in Tahrir Square on Friday 13 May in a bid to protect the demands of revolution and for national unity.
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Message  Barber Jeu 12 Mai - 22:14

J'ai vu cette nouvelle aussi: c'est intéressant. Maintenant il faut voir ce qui est entendu par "coalition": une "coalition" pour quoi faire?

Mais, comme je suis convaincu que la construction d'un Parti Ouvrier en Egypte est nécessaire - comme forme transitoire vers un authentique parti révolutionnaire - il s'agit de voir si, dans un contexte où les syndicats indépendants se construisent, les masses se saisissent de ce "front unique" pour aboutir à la création d'une force supérieure.

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Message  sylvestre Sam 14 Mai - 16:52

http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/64462/date/2011-05-13/article/revolution-egyptienne-sarkozy-ump/

Comment les héros de la révolution égyptienne ont jeté l’UMP

13/05/2011 | 09H04
Egypte      - Page 11 Egypte_ump_604
Crédits photo:  Des Egyptiens manifestent en avril 2011. (Stringer/Reuters)

Le parti présidentiel a tenté de récupérer les jeunes héros de la révolution égyptienne. Récit du jour où il s’est fait jeter.

Mi-mars à Dokki, quartier populaire du Caire. Tout à dévorer une pâtisserie bien crémeuse, Mohamed Adel entend à peine sonner son portable. Et le jeune leader du mouvement du 6 avril qui a chassé Moubarak de décrocher, les doigts collants, la bouche mi-pleine. "Bonjour, c'est le secrétaire du Département d'Etat à l’appareil. La Secrétaire d'Etat Hillary Clinton est au Caire et souhaiterait vous rencontrer…" Réponse immédiate de Mohamed : "Vu la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, nous ne vous rencontrerons pas." Fin de la communication.

"C'était surréaliste", détaille, encore médusé, le journaliste français Alex Jordanov qui écrit un livre sur la révolution et qui a assisté à la scène. "On était dans un boui-boui en train de se marrer et les Etats-Unis qui appellent ce gamin de 28 ans pour se faire rembarrer." 

Jeunes, frais, bronzés et pas rasés. Ces gamins n'en reviennent toujours pas d'avoir réussi à mobiliser toute une foule, jeune souvent comme eux, dans ce monstre de 18 millions d'habitants qu’est Le Caire. Puis d'avoir renversé le régime et chassé Moubarak du pouvoir. Puis d’être maintenant ouvertement dragués par le gouvernement américain.  

Quelques minutes plus tard, c'est Hillary Clinton qui appelle

Deuxième coup de fil quand Mohamed et ses potes entrent dans le métro du Caire. Cette fois, c’est Hillary Clinton en personne qui est au bout du fil. Pour s'entendre dire "I told you no" [je vous ai dit non] et se faire raccrocher au nez. Hillary rappelle aussitôt : "Mais vous savez, notre politique a changé." Réponse de Mohamed : "Ca m’étonnerait, vous avez soutenu Moubarak jusqu’au dernier moment !" Mohamed, quand il dit non, c’est non. 

Les jeunes du mouvement du 6 avril, héros de la révolution égyptienne, viennent d’envoyer bouler la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dans sa tentative de copinage politique. 

Quelques semaines plus tard, le 14 avril à Paris, le chef de l’UMP Jean-François Copé nous sort un communiqué triomphant. On y apprend que les jeunes du Caire, ceux qui raccrochent au nez d’Hillary Clinton, vivent une saga amoureuse avec le parti de Nicolas Sarkozy.

"A l’initiative de Valérie Hoffenberg, secrétaire nationale de l’UMP en charge des relations avec les think tanks et partis étrangers, l’UMP accueille aujourd’hui et demain une délégation de jeunes responsables politiques et de blogueurs égyptiens pour deux demi-journées de formation."

L'UMP, premier parti à former les jeunes Egyptiens à la démocratie

Cette formation qui a pour but de "favoriser l'émergence d'une classe politique renouvelée dans les nouvelles démocraties arabes" est résumée ici : "Les jeunes rencontreront des responsables du siège [de l’UMP] pour évoquer tous les aspects de l’organisation de la vie militante au sein de l’UMP." Voilà qui devrait passionner la jeunesse égyptienne. Copé, d’ailleurs, leur en donne plus : "Tous les sujets seront abordés dans la perspective des grandes échéances électorales que l’Egypte va connaître dans les années à venir." Puis de conclure, pas peu fier : "L’UMP est le premier parti à s’engager en faveur de l’organisation des formations politiques dans la jeune démocratie égyptienne." 

L’UMP, donc : premier parti de la planète à réussir à embrasser les jeunes du 6 avril. Le premier à leur enseigner la démocratie. Et par l’exemple : celui du fonctionnement interne de l’UMP. C’est presque un rêve, le parti de Sarkozy et Copé devenant le modèle universel de la démocratisation des vieux régimes renversés par les jeunes. En fait, le rêve va avoir du mal à se réaliser. Parce que le lendemain du texte de Copé, un autre communiqué sort des ordinateurs du mouvement de la jeunesse égyptienne. Assez violent. Et écrit en français pour bien se faire entendre. 

"Le mouvement de la jeunesse du 6 avril nie les rumeurs qui courent à travers les médias égyptiens internationaux et français disant que le parti français au pouvoir Union pour un mouvement populaire (parti de Sarkozy) accueillerait les membres et les dirigeants du mouvement de la jeunesse du 6 avril à une grande fête à Paris, suivie par un certain nombre de cours de formation sur la démocratisation et la pratique politique, au cours de deux jours de formation (…). Ces nouvelles sont totalement fausses."

Copé et l’UMP se seraient-ils pris comme Hillary Clinton un vent des jeunes héros du Caire ? "Evidemment, on ne veut rien à voir à faire avec Nicolas Sarkozy ou avec son parti", explique aux Inrocks Walid Rashid, le porte parole du mouvement du 6 avril. Et il s’en justifie : "Sarkozy allait à Louxor dans les hôtels de luxe quand Moubarak nous mettait dans les caves. Il a soutenu Moubarak et quasi jusqu'au bout ! Quelle démocratie il voudrait nous apprendre ?! Quelle formation pourrait-il nous donner ?!"

"Nous leur avons dit qu'il n'était pas question de nous associer à eux"

Mais alors, comment s’explique l’annonce de Jean-François Copé ? Les jeunes du 6 avril n’ont-ils pas été clairs ? "Si si, rigole Walid dans un anglais chantant. Nous leur avons dit très vite par email qu'il n'était pas question de nous associer à eux de quelque façon que ce soit." 

Voyons un peu ces échanges d’emails. Le premier contact est pris le 25 février par Valérie Hoffenberg, la femme de l’UMP chargée des relations avec les partis étrangers, la conseillère de Sarkozy pour le Moyen-Orient. Dans ce message adressé en copie au Quai d’Orsay, et que nous avons pu lire, elle propose à Walid et sa bande de participer à une rencontre.  

Après les félicitations d'usage pour la révolution égyptienne et le "grand rôle joué par le mouvement", place aux avances. Au menu, "des échanges de vues sur la structuration d'un parti" et un peu de formation pour "vous aider à assurer la transition démocratique et peut-être vous aider à préparer les prochaines élections". Evidemment, les frais sont à la charge du parti présidentiel. 

Walid demande un temps de réflexion. Un engagement nécessite un peu de calme, surtout quand le prétendant semble aussi chaud. Il se renseigne sur l’UMP. Il découvre les déclarations de ses dirigeants sur l'immigration en général et sur les musulmans en particulier. Il se rend compte aussi que ce parti est celui de Sarkozy. Sa réponse est cinglante.

"J'ai à présent assez d'informations. Nous ne voulons rien avoir à faire avec votre parti."

L'UMP ne se décourage pas

Telle Hillary Clinton, Valérie Hoffenberg ne se décourage pas. Le 8 avril, la conseillère de Sarkozy adresse à Walid un email qui laisse entendre qu’elle n’a pas lu les réponses précédentes.

"Cher Walid, je viens juste de revenir de maladie. J'ai été informé que vous n'étiez pas dans la liste des invités du ministre hier soir. Néanmoins, nous avons toujours planifié de donner notre séminaire à l'UMP les 14 et 15 avril. Si vous êtes toujours d'accord, nous serions enchanté de votre venue. Nous sommes désolés pour les complications, mais si vous le souhaitez, nous pouvons nous occuper des billets d'avions et des réservations."

Walid n’en revient pas mais prend le soin de lui répondre : "Désolé, je vous répète que je n'accepterai pas votre invitation et comme je vous l'ai déjà dit, j'ai bien assez vu ce qu'était votre parti." Au revoir.

Huit jours plus tard, pourtant, Copé annonce dans son communiqué que son parti va former à la démocratie les jeunes du 6 avril. Enfin, presque. Les jeunes du 6 avril ne viendront pas. Mais l’UMP a quand-même réussi à faire venir quatre jeunes Egyptiens, qui ont profité de ses enseignements politiques, quatre garçons issus des partis de centre-gauche. Après son grand succès en France, Kouchner, Besson, Bockel, la politique d’ouverture sarkozienne irait-elle s’ensabler en Egypte ?

Xavier Monnier



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Message  nico37 Sam 28 Mai - 13:48

Egypte : mouvement socialiste libertaire

Nous, socialistes libertaires, luttons pour une une société socialiste sans classe, une société anti-autoritaire débarassée de l'appareil répressif de l'Etat et du capital. Nous nous élevons contre l'introduction du capitalisme d'Etat, tel que les régimes oppressifs qui existaient dans les pays « socialistes ». Nous rejettons et nous opposons au système capitaliste.

Nous pensons que la classe ouvrière est capabale de prendre la tête d'une vaste coalition émergeant d'efforts tenaces pour mettre à bas le pouvoir du capitalisme comme de l'Etat répressif.

Nos objectifs immédiats sont :

La décentralisation administrative sans maires ni gouverneurs, gérées par des conseils locaux de quartier et d'aires géographiques, le droit au contrôle populaire avec des mandatés élus et révocable des conseils locaux et comités de citoyens.

La transformation de toutes les entreprises de service et des usines en coopératives autogérées par leurs membres, dans une société démocratique, décentralisée, basée sur la liberté et l'indépendance vis à vis de l'Etat administratif

la suppression des exonérations de taxes données aux investiosseurs et l'apprlication d'une taxation progressive de manière à soutenir les coopératives de service qui incluera dles secteurs économiques tels que l'éducation, la santé, etc...

Le pluralisme syndical, la liberté d'association dans les usines et les lieux de travail et la création de syndicat pour tous les employés de l'Etat et des institutions militaires de manière à soutenir la participation de tous les travailleurs-euses dans la gestion des lieux de travail, l'autogestion dans les usines et les entreprises qui ont été privatisées du fait de l'injustice et la corruption dans l'ère Mubarrak.

La confiscation de tout l'argent d'origine illicite et sa distribution aux coopératives

Une constitution qui garantie toutes les formes de liberté humaine, telle que la liberté religieuse, la liberté d'association, et à travers la création d'une république parlementaire, la gouvernance décentralisée avec le contrôle populaire permanent de l'administration local et des comités de citoyens, qui remplace le gouvernement et la tête de l'Etat, le droit des délégués mandatés de proposer des lois et référendums.

La construction d'une société libertaire qui ne repose pas sur l'action d'une « autorité libérale » mais sur la volonté des coopératives sans autorité centrale de manière à ce que la société sans classe puisse s'auto-organiser à travers les comités populaires et les comités locaux, contre l'autorité d'un Etat central et répressif

Mouvement socialiste libertaire

E-mail: lsm.egypt at gmail at com

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Message  Roseau Sam 28 Mai - 14:14

Par Alain Gresh
http://blog.mondediplo.net/2011-05-27-Place-Tahrir-quatre-mois-plus-tard
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Message  Vals Sam 4 Juin - 0:12

Samir AMIN analyse le mouvement des Frères Musulmans :

Les Frères musulmans constituent la seule force politique dont le régime avait non seulement toléré l’existence, mais dont il avait soutenu activement l’épanouissement. Sadate et Moubarak leur avaient confié la gestion de trois institutions fondamentales : l’éducation, la justice et la télévision. Les Frères musulmans n’ont jamais été et ne peuvent pas être « modérés », encore moins « démocratiques ». Leur chef – le mourchid (traduction arabe de « guide » – Führer) est autoproclamé et l’organisation repose sur le principe de la discipline et de l’exécution des ordres des chefs, sans discussions d’aucune sorte. La direction est constituée exclusivement d’hommes immensément riches (grâce, entre autre, au soutien financier de l’Arabie Saoudite, c’est-à-dire de Washington), l’encadrement par des hommes issus des fractions obscurantistes des classes moyennes, la base par des gens du peuple recrutés par les services sociaux de charité offerts par la confrérie (et financés toujours par l’Arabie Saoudite), tandis que la force de frappe est constituée par les milices (les baltaguis) recrutés dans le lumpen.

Les Frères musulmans sont acquis à un système économique basé sur le marché et totalement dépendant de l’extérieur. Ils sont en fait une composante de la bourgeoisie compradore. Ils ont d’ailleurs pris position contre les grandes grèves de la classe ouvrière et les luttes des paysans pour conserver la propriété de leur terre. Les Frères musulmans ne sont donc « modérés » que dans le double sens où ils ont toujours refusé de formuler un programme économique et social quelconque et que, de fait, il ne remettent pas en cause les politiques néo-libérales réactionnaires, et qu’ils acceptent de facto la soumission aux exigences du déploiement du contrôle des États-Unis dans le monde et dans la région. Ils sont donc des alliés utiles pour Washington (y-a-t-il un meilleur allié des États-Unis que l’Arabie Saoudite, patron des Frères ?) qui leur a décerné un « certificat de démocratie » !

Mais les États-Unis ne peuvent avouer que leur stratégie vise à mettre en place des régimes « islamiques » dans la région. Ils ont besoin de faire comme si « cela leur faisait peur ». Par ce moyen, ils légitiment leur « guerre permanente au terrorisme », qui poursuit en réalité d’autres objectifs : le contrôle militaire de la planète destiné à réserver aux États-Unis-Europe-Japon l’accès exclusif aux ressources. Avantage supplémentaire de cette duplicité : elle permet de mobiliser « l’islamophobie » des opinions publiques. L’Europe, comme on le sait, n’a pas de stratégie particulière à l’égard de la région et se contente de s’aligner au jour le jour sur les décisions de Washington. Il est plus que jamais nécessaire de faire apparaître clairement cette véritable duplicité de la stratégie des États-Unis, dont les opinions publiques – manipulées avec efficacité – sont dupes. Les États-Unis, (et derrière eux l’Europe) craignent plus que tout une Égypte réellement démocratique qui, certainement, remettrait en cause son alignement sur le libéralisme économique et la stratégie agressive des États-Unis et de l’OTAN. Ils feront tout pour que l’Égypte ne soit pas démocratique et, à cette fin, soutiendront, par tous les moyens, mais avec hypocrisie, la fausse alternative Frères musulmans qui ont montré n’être qu’en minorité dans le mouvement du peuple égyptien pour un changement réel.

La collusion entre les puissances impérialistes et l’Islam politique n’est d’ailleurs ni nouvelle, ni particulière à l’Égypte. Les Frères musulmans, depuis leur création en 1927 jusqu’à ce jour, ont toujours été un allié utile pour l’impérialisme et le bloc réactionnaire local. Ils ont toujours été un ennemi féroce des mouvements démocratiques en Égypte. Et les multimilliardaires qui assurent aujourd’hui la direction de la Confrérie ne sont pas destinés à se rallier à la cause démocratique ! L’Islam politique est tout également l’allié stratégique des États-Unis et de leurs partenaires subalternes de l’OTAN à travers le monde musulman. Washington a armé et financé les Talibans, qualifiés de « héros de la liberté » (« Freedom Fighters ») dans leur guerre contre le régime national populaire dit « communiste » (avant et après l’intervention soviétique). Lorsque les Talibans ont fermé les écoles de filles créées par les « communistes », il s’est trouvé des « démocrates » et même des « féministes » pour prétendre qu’il fallait « respecter les traditions » !

En Égypte, les Frères musulmans sont désormais épaulés par le courant salafiste (« traditionaliste »), tout également largement financé par les pays du Golfe. Les Salafistes s’affirment extrémistes (wahabites convaincus, intolérants à l’égard de tout autre interprétation de l’Islam) et sont à l’origine des meurtres systématiques perpétrés contre les Coptes. Des opérations difficiles à imaginer sans le soutien tacite (et parfois davantage de complicité) de l’appareil d’État, en particulier de la Justice, largement confiée aux Frères musulmans. Cette étrange division du travail permet aux Frères musulmans de paraître modérés ; ce que Washington feint de croire. Il y a néanmoins des luttes violentes en perspective au sein des courants religieux islamistes en Égypte. Car l’Islam égyptien historique dominant est « soufi » dont les confréries rassemblent aujourd’hui 15 millions de fidèles. Islam ouvert, tolérant, insistant sur la conviction individuelle plutôt que sur la pratique des rites (« il y a autant de voies vers Dieu que d’individus » disent-ils), le soufisme égyptien a toujours été tenu en suspicion par les pouvoirs d’État, lesquels, néanmoins, maniant la carotte et le bâton, se gardaient d’entrer en guerre ouverte contre lui. L’Islam wahabite du Golfe se situe à ses antipodes : il est archaïque, ritualiste, conformiste, ennemi déclaré de toute interprétation autre que la sienne, laquelle n’est que répétitive des textes, ennemie de tout esprit critique – assimilé au Diable. L’Islam wahabite a déclaré la guerre au soufisme qu’il veut « extirper » et compte sur l’appui des autorités du pouvoir pour y parvenir. En réaction, les soufistes d’aujourd’hui sont laïcisants, sinon laïques ; ils appellent à la séparation entre la religion et la politique (le pouvoir d’État et celui des autorités religieuses reconnues par lui, l’Azhar). Les soufistes sont des alliés du mouvement démocratique. L’introduction de l’Islam wahabite en Égypte a été amorcée par Rachid Reda dans les années 1920 et repris par les Frères musulmans dès 1927. Mais il n’a pris toute sa vigueur qu’après la seconde guerre mondiale lorsque la rente pétrolière des pays du Golfe, soutenus par les États-Unis en conflit avec la vague de libération nationale populaire des années 1960, a permis d’en démultiplier les moyens financiers.

Samir AMIN 31 MAI 2011
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