Re: Egypte

[Copas]

L'irruption des Black Blocs embrase la place Tahrir

Je me demandais quand cela allait arriver ou un truc comme ça. Il y a une place politique pour ça. La gauche révolutionnaire, dans toutes ses composantes et dans des tas de pays n'arrive pas à se porter à hauteur d'une série de tensions et radicalisations, des espaces sont laissés ouverts en grand;

A surveiller de près dans les semaines à venir .

Les risques actuels de répression encore plus terribles sont immenses en Egypte. Le mouvement ouvrier international (ou ce qu'il en reste) doit se tenir prêt à intervenir en soutien à la révolution et à la classe ouvrière égyptienne.

[verié2]

Impressionnant, mais il faudrait savoir ce que ça représente au juste, numériquement et socialement...

[Copas]

Impressionnant, mais il faudrait savoir ce que ça représente au juste, numériquement et socialement...

Pas grand chose pour l'instant apparemment, mais ils ont une niche réelle en récupérant les paumés et les explosés d'une crise économique et sociale rampante terrible de la société égyptienne. Une partie des islamistes s'use très vite (les frères musulmans ) et les salafiste dans les affrontements et mobilisations de masse s semblent en dessous des radas. Du moins je n'en ai pas info;

Pour le créneau des BB, tout y est (sauf à se faire écraser très vite) même un certain militarisme émanant de la dureté des affrontements. Ca ne peut être qu'un feu de paille , mais un certain nombre d'opposants et de combattants peuvent avoir intéret d'être attiré par ce type d'organisation du soulèvement (ne serait-ce que des femmes et des minorités religieuses, des déshérités et néo-chômeurs, etc, l'anonymat).

Ce que l'on peut constater : Les affrontements actuels sont terriblement sanglants, ce ne sont plus des manifs où il y a des bavures policières, mais une guerre civile larvée de l'appareil d'état contre des franges de plus en plus larges de la population. la base sociale des frères musulmans s'érode rapidement et le parti islamiste veut s'en sortir en enfourchant de plus en plus les patins de l'appareil policier hérité de Mubarak, en cognant de plus en plus fort. l'armée garde son pouvoir et a au creux de la main les frères musulmans de ce point de vue.
Si le système est de plus en plus violent c'est que des fractions significatives des masses ne reculent plus. la crise économique et sociale tisse des ponts entre les déshérités et la révolte sociale. C'est là le créneau sur lequel peuvent vivre des black blocs. Mais si ce n'est eux cela en sera d'autres. Ils vont se faire cogner plus durement que les autres.

Il y a lieu de craindre des boucheries dans ce pays de 85 millions d'habitants.

Les solutions politiques provisoires sont cherchées avec l'armée au centre, des tendances libérales et bourgeoises de l'opposition et les frères musulmans, sur le mode de l'union sacrée pour sauver le pays...

Une série de pays ont ouverts les bourses en urgence, le Qatar bien sur (qui soutiendra les frères comme la corde soutient le pendu) mais pas que... Quand aux USA ils continuent de vendre des F15...

Vu l'importance de la population et de la crise sociale spécifique au pays, la question de la grande crise, les difficultés des solutions pour endiguer une situation de plus en plus volcanique s'accumulent, sauf à user une à une les solutions de la bourgeoisie (sauf si répression à la ASSAD, mais les frères n'ont pas contrôle de l'appareil d'état, et l'armée n'a pas légitimité).

[Roseau]

TEAN
http://www.npa2009.org/content/%C3%A9gypte-fin-de-cycle%E2%80%89

[Copas]

Il y a eu ces deniers jours une manif de policiers qui protestaient sur le rôle répressif qu'on leur faisait jouer.

Si quelqu'un a des infos.

http://journalmetro.com/monde/237844/rare-manifestation-de-policiers-en-egypte/

[Copas]

L'article de Jacques Chastaing ," Egypte : des journées de janvier qui préparent des bouleversements considérables" , semble exprimer ce qu'on peut ressentir en suivant les accélérations et affrontements qui secouent la révolution égyptienne. Du moins quand on s'écarte de la propagande des grands médias de la bourgeoisie européenne qui présentent maintenant les processus à l’ouvre comme l'ombre grandissante d'un islamisme politique sans partage. Cette propagande qui, jusque dans les rangs du gauchisme européen, fait des ravages.

L'auteur parle d'un tournant important en fin et début d'année qui a épuisé la carte des partis islamistes en les usant rapidement.
On peut écouter attentivement ce qui est dit des dynamiques concrètes des affrontements, des tensions croissantes où la question sociale devient de plus en plus centrale, les désirs d'en découdre descendus dans les couches populaires.

On rappellera que le référendum sur la constitution "gagné" par le parti au pouvoir fut fait avec officiellement 60% oui, mais 40% de votants officiels et triches à tous les étages. Une énorme abstention maquillée et des votes frelatés, les Frères Musulmans extrêmement puissants sous Mubarak et dans la première phase de la révolution sont dans une phase où ils sont dans le fond du panier (et ne leur reste que les flics et l'armée).

http://www.carre-rouge.org/spip.php?article507

Le pays court vers la guerre civile et les affrontements sont devenus terribles. Un programme de la classe ouvrière construit dans la bataille, construit pour accéder au pouvoir, devient très important.

On se reportera aux parallèles que l'auteur fait avec la marche de la révolution russe, ses soubresauts, des années 1880 jusqu'aux processus d'accélération de la révolution russe de 1917.
Au delà du discutable sur les parallèles, l’Égypte est beaucoup plus ouvrière que le Russie de 1917, 5 à 10 fois plus, on peut bien constater ces phénomènes de désagrégation et de dynamiques de la poussée populaire, qui apprend, explore les impasses et repart à l'assaut.

Dans la grande crise mondiale du capitalisme, la plus forte depuis les années 20, une série de pays sont des maillons faibles de la domination du capitalisme.

Ces maillons faibles sont particulièrement représentés dans le monde dit arabo-musulman et surtout en Afrique du Nord où la classe ouvrière est pratiquement partout engagée dans des mobilisations et des batailles.

Les poussées numériques énormes des classes ouvrières dans toute l’Afrique du nord, où il y a des régimes dictatoriaux resserrés autour d'une bourgeoisie concentrée autour de l'appareil policier et née des rapines de cet appareil policier, entrent en percussion avec ces appareils d'état à l'occasion de la grande crise capitaliste. Les aspects spécifiques des appareils d'état, la difficulté d'avoir des solutions bourgeoises de remplacement créent des situations explosives et qui rebondissent sans qu'une vraie défaite ne soit encore infligée à des masses qui usent une à une les potions qu'on leur inflige.

L'attention et le soutien au mouvement d'émancipation égyptien est important. Une 2eme victoire populaire en Égypte pourrait ré-embraser en plus large toute la zone, notamment les pays où les soulèvements ont marqué le pas : Libye, Algérie, Maroc. Pour ces deux derniers pays à forte classe ouvrière, les luttes sociales sont très nombreuses et les tensions demeurent très vives. Elles peuvent à tout instant déboucher sur des déflagrations.

Tous les pays qui ne tiennent au quotidien que par la puissance de leurs appareils policiers sont confrontés à une situation de plus en plus difficilement controlable.

[Roseau]

(Info transmise par un camarade du NPA)

Vendredi, dans la plupart des villes d'Egypte ont eu lieu des manifestations,
attaques de commissariats, de sièges des Frères Musulmans,de gouvernorats ou autres bâtiments officiels. Depuis, l'insurrection civique qui associe grève, désobéissance civile et refus de payer taxes et impôts, partie de Port Saïd s'est étendue à d'autres villes comme Suez, Mahalla, Tanta et hier Mansoura. A Port Saïd et Suez, les usines, écoles, magasins sont en grève, les voies publiques coupées. Des villages du delta du Nil ont déclaré leur indépendance. A Mahalla, les officiers de police se sont déclarés également en grève. Des milices armées de sabres et couteux des salafistes et Frères Musulmans sont intervenues pour tenter de disperser manifestations et barrages. On comptait 8 morts chez les Frères Musulmans et trois chez les manifestants depuis Mercredi.

[Copas]

Des situations semi-insurrectionnelles ont eu lieu la semaine dernière en Égypte ;

Toute activité a été arrêtée dans la zone industrielle de Port-Saïd et le terminal de conteneurs de la ville a été paralysé par une grève des dockers. Des milliers de manifestants ont sillonné Port-Saïd conspuant le président Morsi et agitant des bannières vert-blanc-noir. Ce sont les couleurs de « l’indépendance de Port-Saïd » selon les manifestants rejoints par les employés des administrations et les écoliers.

Les entrées et les sorties de la ville ont été bouclées par des barrages dressés par des comités de citoyens. Les habitants de la ville exigent une enquête indépendante pour faire la lumière sur la tuerie qui a laissé 43 civils tués et un millier blessés après la mort de deux policiers à la prison centrale de Port-Saïd.

Ces violences avaient éclaté après la condamnation à mort de 21 habitants de Port-Saïd par la cour d’assises pour « assassinat prémédité » de 72 supporters d’une équipe cairote lors d’un match de foot début 2012. Le président Morsi avait décrété l’état d’urgence et un couvre-feu à Port-Saïd mais les habitants ne l’ont jamais respecté malgré le déploiement de l’armée.

Des rumeurs sur l'armée, des tensions dans les appareils religieux, etc.

[sylvestre]

Sameh Naguib, des Socialistes Révolutionnaires : Egypt: the Muslim brotherhood under pressure

[Roseau]

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1318

[Roseau]

http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=4420

[sylvestre]

Grèves de masse à Mahalla

[Copas]

Grèves de masse à Mahalla

Dur, de masse , un épisode semi-insurectionnel et social de plus en Egypte. De + en + le prolétariat urbain est à la manœuvre contre le gouvernement islamiste, les partis islamistes et la police mubarakienne.

[Babel]

Egypte, la révolution continue - 2nde partie
par Zoé Varier, le vendredi de 20h à 21h

http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-egypte-la-revolution-continue-2nde-partie

La mobilisation se poursuit place tahrir en égypte © reuters - 2013
Shahinaz est une jeune femme hors du commun. Insoumise, rebelle. Depuis qu'elle est enfant, Shahinaz conteste l'autorité, contredit les imams. Depuis qu'elle est enfant, Shahinaz fait ce qui ne se fait pas. Depuis qu'elle est enfant, on lui promet l'enfer. Mais Shahinaz n'a jamais cru que parce qu'elle était une femme elle était vouée à l'enfer si elle désobéissait.

La vie de Shahinaz a été un long combat, un long combat contre son éducation, contre les injonctions de la société égyptienne, contre la place que l'on assigne aux femmes et contre sa famille issue de la bourgeoisie d'Alexandrie, où l'on vivait dans la tradition et la vénération de Moubarak.

Dés 2005, dans son blog, Shahinaz dénonçait la dictature, la torture, quand toute l'Egypte se taisait encore. Elle a été de tous les combats. A l'avant garde. Sahinaz a été une des pionnières de la révolution. Elle a pris tous les risques. Activiste, cyber- dissidente, Shahinaz signait chacun de ces posts par « A BAS MOUBARAK », aujourd'hui elle signe « la révolution continue ».

La chute de Moubarak n'a pas apaisé la colère. Pain, dignité, justice sociale restent d'actualité. La révolution égyptienne n'a pas mis fin à l'ancien régime. Le système est resté le même. La violence politique et la violence sociale perdurent. Morsi ça suffit. Kefaya Morsi. La révolution continue dit Shahinaz, et ce n'est pas maintenant qu'elle va abandonner le combat alors qu'elle était l'une des premières en 2005 à manifester sur la place Tahrir pour demander le départ de Moubarak.

Excellente émission.

[Vals]

http://juralib.noblogs.org/2013/03/23/egypte-insurgee-les-quartiers-generaux-des-freres-musulmans-brulent/

Je ne connais pas le degré de fiabilité de ces informations mais si elles sont représentatives de la réalité, on ne peut que se réjouir que Morsi et ses sbires fascisants des Frères Musulmans commencent à en prendre sur la gueule .
Souhaitons que la classe ouvrière, la jeunesse et les classes populaires aient la force d'affronter et si possible liquider le pouvoir islamiste et s'attaquer à la bourgeoisie que Morsi et les Frères criminels protègent .

quant à ceux qui, à gauche ou même à l'extrême-gauche, ont soutenu l'élection de l'islamiste Morsi, ils ne doivent pas être très bien dans leurs pompes....

[verié2]

Vals
Quant à ceux qui, à gauche ou même à l'extrême-gauche, ont soutenu l'élection de l'islamiste Morsi, ils ne doivent pas être très bien dans leurs pompes....

Peux-tu être plus précis ? Je ne connais pas parfaitement les positions des groupes d'Extrême-gauche égyptiens, mais les Socialistes Révolutionnaires, par exemple, n'ont pas l'air du tout de soutenir Morsi :
http://www.avanti4.be/actualite/article/morsi-declare-la
Extrait :

Morsi déclare la guerre aux Egyptiens. Déclaration des Socialistes Révolutionnaires d’Egypte.
Dans un discours qui est passé des menaces à l’incitation au meurtre, le dictateur Mohammed Morsi nous a montré cette nuit son visage le plus affreux. Dans son intervention, il a rendu hommage à la conduite de la police et de l’armée alors que leurs mains sont encore tachées du sang de dizaines d’Egyptiens morts et blessés dans tout le pays au cours des deux derniers jours. Ces crimes sont la conséquence des directives de Morsi – ses instructions pour protéger son trône, son régime et son parti.

En ce qui concerne l'EG de France, personne à ma connaissance n'a soutenu Morsi...

[Copas]

Le FMI et Mme Lagarde tentent d'égorger la classe populaire égyptienne en échange d'un prêt de 4 milliards de dollars

[Roseau]

La révolution egyptienne est cruciale pour le printemps arabe
Entretien avec Gigi Ibrahim, membre des Socialistes Révolutionaires.
http://www.avanti4.be/analyses/article/la-revolution

[sylvestre]

Fête du travail: Les ouvriers plus sceptiques que jamais

Les célébrations officielles se sont déroulées parallèlement aux manifestations ouvrières où promesses et revendications ont été de mise.

Avec des dizaines de sympathisants issus de diverses formations politiques, notamment de gauche, l’Union des syndicats ouvriers indépendants a organisé, mercredi 1er mai, une manifestation devant le Conseil de la choura pour protester contre « les législations hostiles à leurs droits ». Réclamant l’amendement — avec leur participation — des lois du travail et de la production, les manifestants ont hissé des pancartes portant des critiques à l’égard du président Mohamad Morsi et de la confrérie des Frères musulmans dont il est issu.

« Plus de deux ans ont passé depuis la révolution du 25 janvier 2011, on était supposé célébrer les libertés et les droits acquis. Or, la situation n’a pas changé et les ouvriers ont dû descendre dans la rue pour réitérer les mêmes revendications », souligne avec regret Séoud Omar, un activiste syndical des travailleurs de l’Organisme du Canal de Suez.

Les manifestations ouvrières ont débuté quelques heures après la « célébration officielle » qui s’est déroulée le 30 avril au palais présidentiel d’Al-Qobba, où le président de la République a accueilli et a décoré d’anciens syndicalistes, et a prononcé son premier discours dédié aux ouvriers auxquels il a adressé un « message de soutien ».

Les protestations ouvrières, qui ont culminé en 2008 dans la ville de Mahalla, bastion des industries textiles, sont perçues comme les prémices de la révolution ayant amené à la chute du régime de Hosni Moubarak. Aujourd’hui, il semble que le fossé s’élargit de plus en plus entre leurs aspirations et les politiques de son successeur Mohamad Morsi.

Des augmentations salariales correspondant à la hausse des prix, une proportion décente entre les salaires minimum et maximum, une assurance maladie, une protection contre les accidents de travail, la réintégration des ouvriers licenciés, la libre formation des syndicats et des politiques contre le chômage, telles sont — et ont toujours été — les principales revendications des ouvriers.
Vu l’échec du gouvernement à satisfaire le minimum de ces demandes, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a placé l’Egypte sur la liste des pays violant le droit du travail.

D’après Kamal Abbass, fondateur de l’Union (indépendante) des ouvriers d’Egypte, « l’Egypte tente, à travers le ministère de la Main-d’oeuvre, de lever son nom de cette liste, en prétextant que le retard des réformes est dû aux circonstances politiques ». D’après ce dernier, le ministère a appelé les syndicalistes et les leaders du mouvement ouvrier à former un comité pour reformuler leurs demandes, « mais cela a été une pure perte de temps, l’objectif étant de donner l’impression de s’intéresser à nous ».

Un texte sur les libertés syndicales

Abbass raconte que les ouvriers ont déjà participé en mars 2011 à la rédaction d’une loi sur les libertés syndicales. « Dans la foulée de l’enthousiasme qui a suivi la révolution, le ministre de la Main-d’oeuvre, Ahmad Al-Boraï, a soumis le nouveau texte au Conseil militaire qui assurait la transition politique, mais celui-ci a refusé de l’adopter, préférant attendre l’élection d’un Parlement », se souvient-il. « Le nouveau Parlement n’a accordé aucun intérêt à cette loi, pas plus que le ministre actuel de la Main-d’oeuvre, issu du Parti Liberté et justice » des Frères musulmans, ajoute Abbass.

Mais la libre création des syndicats n’est pas l’unique réclamation des ouvriers.
« La cherté de la vie a atteint des proportions telles qu’il devient impossible pour un ouvrier dont le salaire mensuel est inférieur à 1 000 L.E. de joindre les deux bouts », affirme de son côté Séoud Omar. Et d’ajouter : « Jusqu’à présent, le gouvernement ne s’est engagé à rien en ce qui concerne les revendications relatives aux salaires minimum et maximum ».

« Le salaire minimum revendiqué est de 1 500 L.E. par mois, et la proportion voulue est de 1 à 15. Mais le gouvernement, qui adopte les mêmes politiques privilégiant les hommes d’affaires de Moubarak, rechigne à satisfaire de telles demandes. Parce que tout gain obtenu par les ouvriers du secteur public représente une pression sur les patrons du secteur privé », explique Omar.

Le syndicaliste s’arrête sur une autre demande restée insatisfaite, celle qui concerne l’assurance maladie. « Le ministère de la Santé brandit un texte de loi qui prévoit que l’ouvrier assume une partie de la facture, ce qu’on rejette catégoriquement, parce que les ouvriers qui payent déjà leurs cotisations en plus des impôts ont droit à des services », dit-il.

Khaled Ali, candidat malchanceux à l’élection présidentielle de 2012 et avocat spécialiste des procès ouvriers, s’intéresse, lui, au dossier des sociétés de placement d’ouvriers qui assurent au secteur privé une main-d’oeuvre bon marché et sans aucun engagement de sa part. « Bien que la loi 12 de l’année 2013 ait interdit ces sociétés, cela n’a eu aucune influence sur leurs activités. La preuve en est la grève des ouvriers du port de Aïn Al-Sokhna embauchés en sous-traitance par l’entreprise Platinium », souligne Khaled Ali.

Promesses non tenues

Face aux promesses non tenues et les lois non appliquées, les activistes du mouvement ouvrier deviennent de plus en plus sceptiques. C’est ainsi qu’ils ont reçu la dernière promesse en date, celle que leur a donnée le président Morsi lors de son discours mardi dernier devant des ouvriers à Hélouan, dans la banlieue du Caire. Celui-ci a déclaré que le gouvernement n’allait plus privatiser les sociétés publiques (voir interview). « On ne se passera plus de ces travailleurs à partir de maintenant », a dit le président. « Encourager le secteur privé et les investissements privés ne veut pas dire que cela sera une alternative au secteur public qui doit être développé », a ajouté le chef de l’Etat. « Les secteurs public et privé se complètent », a-t-il insisté, en promettant de développer le secteur public en y injectant des investissements et en adoptant une « nouvelle vision ».

Selon Khaled Ali, le problème du chômage est intimement lié au processus de privatisation qui s’est accéléré depuis les années 1990. « Grâce au système de retraite anticipée et alors que le gouvernement a cessé de construire de nouvelles usines, beaucoup d’ouvriers se sont retrouvés dans la rue. Il y a eu des décisions de justice en faveur de la renationalisation de certaines des entreprises privatisées, mais jusqu’à maintenant, les ouvriers licenciés n’ont pas retrouvé leur travail », regrette Ali.

« La promesse de Morsi n’a pas de place dans la réalité. Il a commencé son mandat avec des appels d’offres pour la vente de deux stations de traitement d’eau, à Al-Marg et Madinat Al-Salam au nord du Caire », renchérit Séoud Omar.

[sylvestre]

Egypte. La grève des travailleurs d’une usine d’électricité de l’Etat et leur victoire (Al Arham)

[Roseau]

http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-mobiliser-lopposition-de-masse-contre-morsi.html

[Roseau]

La fièvre monte en Egypte. Morsi «négocie»…

[Copas]

par Roseau le Ven 21 Juin - 14:18
La fièvre monte en Egypte. Morsi «négocie»…

La campagne de signatures dite «Rébellion» [voir sur ce site l’article et le post-scriptum publiés en date du 29 mai 2013] de l’ensemble de l’opposition vient d’annoncer qu’elle avait récolté plus de 15 millions de signatures déclarant l’illégitimité du président Morsi.
Elle appelle à une manifestation massive le 30 juin pour le départ immédiat du président par l’occupation illimitée de la rue et des places ou pour des élections présidentielles anticipées comme le réclament les libéraux, socialistes nassériens et démocrates. En attendant le pouvoir multiplie les arrestations et condamnations d’opposants pendant que des groupes salafistes appellent à manifester de manière permanente du 21 au 30 juin et à former des comités populaires pour protéger le palais présidentiel qui sera la cible de la manifestation au Caire.... etc

Nous arrivons à un nouveau moment d'inflexion de la révolution égyptienne.
C'est un grand moment , 15 millions de signatures, c'ets colossal .
La mobilisation des salafistes se fait maintenant en soutien aux régimes des frères musulmans, les œufs sont dans le même panier.
Aujourd'hui a eut lieu une manif des soutiens de Morsi (donc maintenant les frères et les salafistes) et il semble difficile de connaitre le monde drainé. Certains parlent de quelques dizaines de milliers ce quin ne serait pas considérable, pendant que d'autres photos montrent une grosse foule (mais est-ce que cela renvoie à des manifs récentes ou à une manips).

Zorba le grec dans les rues du Caire par l'opéra en grève
Tout un symbole il y a une semaine au moment de la lutte du peuple grec suite à la fermeture de la télé.
Symboles et révélateur quand la musique et la protestation sont dans la rue.





Opéra du Caire en grève

Le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé il y a deux jours la rupture de tous les liens de l'Egypte avec le gouvernement syrien et son soutien à l'ASL syrienne.

Des sources gouvernementales ont fui aux médias égyptiens comme quoi le président avait pris sa décision contre ses principaux collaborateurs.

[Copas]

« Le début de l’année 2013 a été marqué par une vague de manifestations ouvrières de masse », affirme le Centre Egyptien pour les Droits Economiques et Sociaux (CEDES). 
Dans son rapport, intitulé La Colère ouvrière, le centre dénombre 2 423 protestations, grèves et sit-in ouvriers pendant le premier trimestre 2013.
Sur toute l'année 2012, le nombre total de grèves et sit-in s’est élevé à 3 817.
Il est fort à parier que fin 2013 le record de 2012 sera battu.

Ces protestations ont eu lieu dans presque toutes les régions du pays et ont pris toutes les formes dont notamment 22 % de sit-in, 18 % de marches et manifestations, 15 % de blocage de routes, 4 % de rassemblements divers et 1,3 % de cas de fermeture d’institutions .../... (la suite)

L'investiture de Morsi a boosté le nombre de grèves...

La classe ouvrière attendait avec espoir un changement radical mais même les plus légitimes de leurs demandes n’ont pas été prises en compte. Elle réclame aujourd’hui la chute du régime.
« Morsi a été élu sur la base de ses promesses de démocratie et de justice sociale. Mais il ne veut pas mettre en place la moindre amélioration. Aucune des revendications des ouvriers n’a été exaucée », dénonce Khaled Ali, ancien candidat à la présidentielle et avocat spécialisé dans la défense des ouvriers.
Résultat : la vague de protestations ne cesse de s’amplifier depuis l’investiture de Mohamad Morsi en juin 2012.
Seulement 34 jours après la prise de fonction de Morsi, le CEDES a recensé 271 sit-in et grèves.
2 000 manifestations ont eu lieu dans les mois qui ont suivi son élection, contre 1 400 lors de la même période en 2011.

« Cette augmentation significative démontre que, plus de deux ans après la révolution, la classe ouvrière lutte toujours pour l’obtention de ses droits fondamentaux », souligne Dalia Moussa, coordinatrice du dossier des ouvriers au CEDES.

Remarques :
- La classe ouvrière égyptienne est toujours en poussée , son activité toujours en croissance
- A rapprocher de la poussée des grèves de travailleurs en Tunisie sur le même 1er trimestre 2013, + 14% de grèves et + 32% de participations à celles-ci d'après le ministère des affaires sociales, au détail, les statistiques  indiquent que le secteur des services a enregistré le taux le plus élevé des grèves (72 pc), le secteur des industries métalliques et mécaniques (21pc) et le secteur du textile, habillements et chaussures (17pc).
- A rapprocher  aux jérémiades des "investisseurs" en Libye qui se plaignent du nombre trop élevé de sit-ins, grèves , manifs...

Des lois qui font du bruit
.../...

Une fois élu, le Parti Liberté et justice, bras politique des Frères musulmans, a présenté en 2012 à l’Assemblée du peuple un projet de loi sur les syndicats ouvriers qui a ignoré toutes les libertés proposées dans la loi suspendue d’Al-Boreï.

La nouvelle loi facilite une mainmise du régime en place sur les syndicats.

Ainsi, cette législation ne change pas radicalement la loi 35.

Elle interdit le pluralisme syndical dans les institutions et rend obligatoire l’approbation de l’Etat pour la formation du syndicat.

Elle impose que leur financement soit sous contrôle de l’Organisme central des comptes et les considère comme fonds public.

Auparavant, les Frères se sont toujours battus pour le contrôle des syndicats et des associations professionnelles. Pourtant, ils n’ont jamais eu de très bonnes relations avec la classe ouvrière. Ce n’est donc pas dans leur intérêt de changer radicalement cette loi. La dissolution du Parlement a suspendu la promulgation d’un tel projet.

Une fois le pouvoir législatif transféré au président de la République, Morsi a décrété la mise en application de la loi 98/2012 qui vise à injecter du sang nouveau dans les milieux syndicaux. Elle stipule que la retraite des dirigeants des syndicats doit être fixée à l’âge de 60 ans et accorde au ministre de la main-d’oeuvre le droit de nommer leurs successeurs. Ce qui est considéré comme une ingérence flagrante dans les affaires de l’Union générale des ouvriers, notamment après la nomination de membres issus des Frères musulmans.

(la suite)

Un prédicateur salafiste condamné pour avoir fabriquer de fausses photos de nus de l'actrice Elham Shahin.
Abdallah Badr, salafiste présentateur sur la chaîne satellitaire Al-Hafez, a  été condamné à une peine de prison avec sursis (5 ans) .

[Copas]

Egypte : Anniversaire à hauts risques et situation du mouvement ouvrier

Le 30 juin constitue un événement majeur pour la révolution égyptienne.
Les opposants au président Mohamed Morsi des Frères musulmans vont massivement descendre dans la rue pour le premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Morsi afin d’exiger sa démission.

Ces mobilisations du 30 juin sont l’aboutissement de la « Tamarod » (Rébellion), une vaste campagne de pétition qui, selon ses organisateurs, a recueillie plus de 15 millions de signatures en faveur d’un appel à la démission de Morsi – autrement dit, plus que le nombre de votes obtenus par ce dernier à l’élection présidentielle de l’année dernière. Les deux camps s’attendent à ce que les manifestations du 30 juin soient les plus importantes depuis la révolution de 2011 qui a renversé le dictateur Hosni Moubarak.  

A l'approche du 30 juin la mobilisation populaire se déploie et s'accroit.
Le retour place Tahir d’une foule grossissant et promettant de rester jusqu'au 30 juin est un symptôme de l'approche de grands affrontements.
Des batailles ont déjà commencé depuis plusieurs jours dans une série de villes.



Témoignages sur ICO : https://communismeouvrier.wordpress.com/2013/06/28/j-1-legypte-a-commence-a-se-soulever/#more-29106

A Daqahliya des clashs violents ont suivi le discours entre pro et anti Morsi faisant un mort chez les Frères Musulmans et 243 blessés. 53 autres ont été blessés à Sharqiya et deux à Gharbiya dans des confrontations similaires.

Fractures dans la police : Bien des policiers chargés de garder les locaux où Morsi faisait son discours hier soir étaient pliés de rire. La police est divisée et a déclaré qu’elle ne protègerait pas les locaux des Frères Musulmans le 30 juin, jour de la grande manifestation pour le départ de Morsi, quand des policiers de base des Forces spéciales ( de répression, les unités anti-émeutes) ont déclaré qu’ils manifesteraient avec les gens contre Morsi avec des T shirts spéciaux pour montrer que la police est du côté du peuple contre le dictateur.

Aujourd’hui, il y a un rassemblement d’islamistes venus de toute l’Egypte en soutien à Morsi dans la cité de Nasr City au Caire. Ils sont des dizaines de milliers de manifestants mais beaucoup moins que le 21 juin et avec beaucoup moins d’entrain. 90 Frères Musulmans ont été arrêtés par des forces de police alors qu’ils venaient à la manifestation avec de bus remplis de gourdins, cocktails molotov, couteaux…

A l’heure où j’écris il y a également des manifestations anti-Morsi en direction de la place Tahrir au Caire venant des places et rues Mostafa Mahmoud, Sayeda Zeinab, Mosquée Al-Azhar et quartier Shubra pendant que la place devant le Musée Egyptien est occupée tout comme celles devant les ministères de la Culture et de la Défense et bien sûr la place Tahrir. Pareil à Alexandrie où des manifestations anti-Morsi sont parties de la mosquée al-Qaed Ibrahim et du quartier Dawaran Jihan vers Sidi Gaber. Idem à Mansoura, Zagazig, Sharqiya, Gharbiya, Qalioubiya, Tanta, Kafr al-Zayyat, Basyoun et Assiut.

IIs ont des cartons rouges et crient "dégage"et ont des pancartes dénonçant le soutien de l’ambassadrice américaine aux Frères Musulmans… Ils ont aussi des slogans dénonçant les coupures d’électricité, d’eau, la pénurie d’essence et les hausses des prix. A Alexandrie ont compte déjà 40 blessés et un mort. Un des locaux du parti des Frères Musulmans a été saccagé. On compterait au total pour le moment 5 locaux du parti des Frères Musulmans dévastés ou incendiés.

A Damanhour 4 000 manifestants anti-Morsi sont installés devant le siège du gouvernorat. Ils ont pendu au bâtiment une banderole: "fermé jusqu’au départ des Frères Musulmans" . On entend des coups de feu.

A Tanta, Ils sont 30 000 sur la place al-Shohadaa demandant le départ de Morsi.

A Kafr al-Zayyat, approximativement 20 000 manifestants place al-Sa’a avec des banderoles demandant que Morsi dégage.

A Basyoun, environ 10 000 manifestants marchent de la rue du 23 Juillet vers la place al-Mahatta et tentent de mettre à sac le local du Parti de la Justice et de la Liberté ( Frères Musulmans) . Ils leurs jettent des pierres et cocktails molotov depuis plus d’une heure.

Les habitants du village al-Qadaba ont rejoint les manifestants de Basyoun.

L'Egypte s'approche à nouveau d'une confrontation majeure.

Une série de syndicats, dont la fédération des syndicats indépendants égyptiens (1 million d'adhérents), ont appelé à la manif.
Voir l'article ci-dessous :
J-3: l’Egypte de toutes les tensions

.../...De son côté, étayant les craintes des possédants, la Fédération égyptienne des syndicats indépendants revendiquant plus d’un million de membres, vient de faire paraître un communiqué signé en commun avec le groupe trotskyste des Socialistes Révolutionnaires appelant tous deux au 30 juin. On y affirme: «Nous sommes à la veille d’une nouvelle révolution populaire» [...], rappelant «les jours avant la chute de Moubarak». Ce communiqué a tout de suite été interprété par la presse comme un appel des syndicats ouvriers à une deuxième révolution. Le syndicat des journalistes s’est aussitôt associé à la démarche appelant lui aussi au 30 juin.
Manifestations dans diverses villes, le 27 mai 2013, sur le thème: «Le régime continue à fournir à Israël du gaz à un prix dérisoire et en prive les Egyptiens»

Manifestations dans diverses villes, le 27 mai 2013, sur le thème: «Le régime continue à fournir à Israël du gaz à un prix dérisoire et en prive les Egyptiens»

Les groupes défendant les droits des femmes ont été plus loin. Ils appellent les femmes d’Égypte non seulement à manifester le 30 juin, mais aussi à s’armer d’aiguilles à matelas (de la taille de véritables couteaux) pour se protéger de tout harcèlement..../....

L'appel des socialistes révolutionnaires pour le 30 juin :
http://fr.scribd.com/doc/147067846/%D8%A5%D8%B6%D8%B1%D8%A7%D8%A8-30-%D9%8A%D9%88%D9%86%D9%8A%D9%88

Grève du 30 juin 2013
Justice sociale…. une révolution ouvrière
Nos conditions de vie empirent. Le coût de la vie est devenu un cauchemar à cause de l’augmentation rapide et vertigineuse du prix des transports. Les hommes d’affaire négocient avec les Frères Musulmans pour isoler les leaders de la classe ouvrière et délier les comités syndicaux. Les Frères Musulmans refusent de faire pression sur les patrons d’usine qui refusent de nous verser nos primes annuelles. Ils refusent d’augmenter les salaires, de donner des contrats fixes aux travailleurs intérimaires. C’est pourquoi nous devons participer au soulèvement du 30 juin.
Les travailleurs égyptiens ont joué un rôle essentiel dans la chute de l’ancien président Moubarak. Et ce par leurs grèves durant les dernières jours de la révolution du 25 janvier. Ces travailleurs sont appelés aujourd’hui à constituer des comités de coordination dans tous les lieux de travail pour utiliser leur arme de grève et de manifestation afin de mettre fin au gouvernement d’appauvrissement et d’exploitation. Par cette grève du 30 juin les travailleurs demandent :
- Une nouvelle législation du travail qui protège les droits des travailleurs et interdit aux patrons de licencier
- Un salaire minimum de 1500 livres et un salaire maximum dix fois supérieur. En liant les prix aux salaires
-Une aide obligatoire pour les produits de première nécessité
-Assurer les entreprises de monopole et les directions de ces entreprises pour l’intérêt des travailleurs
-Donner des contrats fixes aux travailleurs précaire et le retour au secteur des entreprises privatisées.
-Une loi pour les libertés syndicales
-Remettre en fonctionnement les entreprises dont les propriétaires échappent aux indemnités des travailleurs en fermant l’entreprise.

Aujourd’hui, avant qu’il ne soit trop tard, nous levons le slogan : « Non à la colonisation du capitalisme, les travailleurs dans la misère, Mohamed Morssy est propre »… Comme dit le proverbe « Toi qui manges mon pain.. toi qui comptes me tuer »

Et c’est une révolution jusqu’à la victoire
Les Socialistes Révolutionnaires
Le 11 juin 2013

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