Islamophobie
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Re: Islamophobie
je suis tout à fait opposé à l'usage d'insultes
Ah? Cela me rassure, parce que tu es un haitué. Il suffit de voir ce que tu écris sur les incidents racistes en Corse... Mais lorsque tu traites de façon méprisante les militants et les dirigeants du PIR en annonçant que ce sont des gens dont toute l'activité prépare la trahison des malheureux qu'ils manipulent, qu'ils sont communautaristes, j'en passe et de bien meilleures, ce ne sont pour toi que des caractérisations politiques.
Alors tu permettras que l'on te retourne la pareille, et lorsque une clique comme celle de LO se permet régulièrement de tenir des propos dégoulinants de mépris sur les jeunes des cités, sur les mouvements de l'immigration, les immigrés, voire les quartiers immigrés, les bâchés, les crapules du STC, sur les autres partis, tu permettras qu'on les traite de la même façon, et que de la même manière que quelques canailles traitent MO ou le PIR d'islamistes, ou de communautaristes de l'indigénat, rien que cela, on puisse avoir la même liberté de ton. Je sais que les partis et mouvements ouvriers blancs français, en particulier ceux qui ont Les Lumières à la bouche, suivez mon regard, se confèrent une légitimité à représenter ce qu'ils appellent les intérêts historiques du prolétariat mondial (boufre, excusons-les du peu). Ils en tirent le droit à juger avec le mépris qu'ils méritent tous ceux qui dans les pays dominés, ou les classes dominées, récusent leur leadership, à les disqualifier. Par là même, affirmant haut et fort que les prolétaires n'ont pas de patrie, ils estiment aussitôt être chez eux partout dans les patries des autres et leur nier toute vélléité d'affranchissement de leur état colonial et de leur tutelle qu'ils croient bienveillante et qui n'est qu'illusoire tant qu'ils n'accèdent pas au pouvoir chez eux, ce qui n'est heureusement pas pour demain. Parce que si une chose est aujourd'hui patente, c'est leur échec total au bout de parfois plus de 70 ans d'existence à construire même l'embryon d'un parti de masse autour de leurs idées que toute leur trajectoire n'en finit pas de discréditer. Leur arrogance est inversement proportionnelle à leur force dans la classe ouvrière de leur pays., sans même parler du prolétariat international qui globalement est assez peu informé de leur existence même. Cet échec historique ne les encourage nullement à une autocritique, bien au contraire, elle les pousse à s'enkyster dans leurs pratiques et parfois leurs dénis du réel qui va jusqu'aux bouffées délirantes. D'où leur rage pathétique lorsque surgissent au sein des catégories sociales dont ils se verraient volontiers les éducateurs et les maîtres d'école, des mouvements d'expression qui se passent totalement de leurs analyses, leur expérience et leurs préjugés: le paternalisme fait place à la fureur, l'invective, l'anathème, la calomnie la plus grossière, proche d'accusations de basse police, que l'on a rencontrées dans l'Histoire dans des régimes dont pourtant ils se prétendent les critiques farouches.
Mais fondamentalement, Houria a raison, c'est le procès en légitimité: de quel droit prétends-tu, toi qui devrais chercher à "t'intégrer", à m'imiter, toi qui as tout à apprendre de moi, de quel droit prétends-tu porter un combat d'émancipation qui ne passe pas par les chemins que je t'enseigne?
C'est d'ailleurs pour cette raison que non, décidément non, je ne vais pas essayer de prouver à un français qui nie l'existence même de mon peuple, que la Corse est une nation, ni que son peuple est un peuple aussi respectable dans ses droits que le peuple français. Pas plus que je n'essaie de prouver depuis des décennies à tellement de gaulois rencontrés à travers le monde que les corses ne sont ni des mafieux, ni des fainéants, ni des racistes maintenant. Le mépris et le racisme ne se discutent pas, ils se combattent. Vérié n'a aucun argument, et je ne parle même pas de ses adjuvants aboyeurs, il donne une caractérisation "des corses", mais ces derniers ne sont pas un peuple, ils rejettent sur leur île les ingérences extérieures, mais c'est une sorte de tic, sans doute du folklore, Matéo Falcone et Colomba, notre touriste a fait le tour de la question et peut nous juger: nous sommes ridicules. Comme le NPA et la LCR, qui ne construisent pas leur organisation en Corse, pas plus qu'en Guyane et dans d'autres colonies, dans lesquelles le sentiment national est souvent moins perceptible et moins traduit politiquement... Pointu, le vérié, dans tous les sens du terme, étranger à ce dont il cause et ignorant de ce qu'il juge.
Je ne discute pas avec les français qui méprisent mon peuple et nient ses droits, c'est une faiblesse à laquelle j'ai décidé progressivement de ne plus résister. Avec les gauchistes rouges dehors, tricolores dedans, les premiers affrontements remontent à 69 lorsque j'ai quitté l'ARC, à la demande de la LC, puis en 1975-76, avec Aléria, la montée du nationalisme corse de masse et le refus de la LCR de soutenir les revendications nationales et la construction d'une orga corse de la IV, dont les bases existaient, ô combien. Puis en 87-91 lorsque François Santoni a pris la direction du Front et que la LCR a soutenu sans critiques ce qui était un virage à droite du nationalisme. Enfin, et depuis que je suis au milieu des français, je me suis fadé leurs blagues corses, leurs insultes et leur mépris, chacun y allant du sien. Quel est le corse de mon âge que des connards n'ont pas appelé Napoléon ou Napo, chez nous c'est un om de chien... Pour les gauchistes, en 76, ils pensaient que c'était "les bandits corses" (sic), après les natios étaient des petits-bourgeois oscillant entre mafia et fascisme raciste, l'image typique que ressort le touriste de service... Un grand pourfendeur de fille voilée de la LCR de Valenciennes avait trouvé malin de rire du chômage de ma compagne en parlant du machisme corse et de la femme servante de son mâle... Pour les gens de droite, le terrorisme et la mafia, pour ma belle-famille spécifiquement le proxénétisme. Pour tous, les clichés retrouvés ici sur les corses profitant de l'état français, etc... Pour tous, de Le Pen à Laguiller en passant par tout le spectre, les corses ne sont pas un peuple, et donc eux, les français sont chez eux en Corse. La LCR seule avait évolué, comme je l'ai dit, suite à des séjours touristiques de Krivine, qui avait eu la surprise de sa vie en constatant qu'il ne comprenait rien et que des gens qu'il connaissait membres du PC, voire du PC toulonnais, étaient en fait sympats, voire des membres du FLNC...
Sur Internet, je ne peux pas apporter les réponses que je donne lorsque cela se présente dans la vraie vie. Depuis longtemps je dis que je suis corse juste après m'être présenté, cela évite aux crétins de dire des trucs anti-corses et de se retrouver dans une situation très désagréable. Donc je ne vais rien prouver au touriste méprisant et à sa clique nationaliste et communautariste française. Qu'il garde ses clichés et son ignorance crasse, à l'image de LO sur les musulmans lorqu'ils essaient de se la jouer muzz-compatibles et alignent les perles.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
MO serait donc un communautariste de l'indigénat... elle est bonne, celle-là, bonne et révélatrice.
L'indigénat en effet n'est pas le genre de communauté dont on parle lorsque de communautarisme il est question. L'indigénat est une communauté politique dont l'existence et les contours résultent très précisément des discriminations racistes systémiques, institutionnalisées. MO est en effet un communautariste de l'indigénat, communauté que les statistiques révèlent toujours plus précisément, malgré les difficultés mises par la loi de l'état raciste et colonialiste pour en occulter l'existence.
Mais je reconnais que la trouvaille est intéressante, en effet. Et je vais y revenir.
Sur LO, en effet il n'est pas très significatif de ne pas participer à UNE manif contre l'islamophobie.
Vrai, bravo, vérié. Là, argument imparable...
En revanche, sans doute pourras-tu nous dire à QUELLES manifs contre l'islamophobie a participé LO. Depuis 12 ans...
La discrimination islamophobe en France, elle a commencé à prendre son envol avec la loi et la polémique autour de la loi sur le voile, polémique relancée par Sarkozy pendant le mouvement social de 2003. En 2003, peux-tu me rappeler la place que LO a prise contre la montée de l'islamophobie? Les manifs? Oups!!! Ils diffusaient les torchons racistes islamophobes de la monarchiste iranienne. Oups!!! Ils ont soutenu et initié les exclusions, ils les soutiennent encore, comme toi...
Oups!!! On a vu Arlette tenant par le bras Guedj, ministre des prisons de Raffarin en soutien à la loi raciste de 2004...
Il y a eu l'affaire d'Ilhem, nul doute que LO a dénoncé l'islamophobie de certains propos... Oups!!! C'est le contraire, ils ont été insultants...
Ensuite, il y a eu la loi sur la burka en 2010 ou 2009. Là, tu vas trouver des manifs ou des réunions avec la participation de LO contre cette nouvelle loi islamophobe? Oups!!! LO a commencé par applaudir l'initiative raciste avant de se retirer in extrémis...
Il y a eu il y a deux ans les agressions en série contre les femmes voilées et des mosquées? Peux-tu nous rappeler quelles sont les manifs ou rassemblements auxquels LO a participé (LO, pas 1 élu local de LO venu en son seul nom). Oups!!! Pas une seule, et une position exprimée de façon confidentielle avec deux semaines de retard...
Il y a eu le licenciement d'une employée d'une crèche privée pour port du voile. LO a bondi en solidarité avec la salariée? Oups!!! ils ont été les plus acharnés des soutiens de l'employeur...
Je ne parle pas de la position scandaleuse sur la solidarité avec Gaza et la Résistance Palestinienne...
Et pendant tout ce temps, la presse de LO se montre solidaire des droits des musulmans? Oups!!! Il n'en est rien, sauf en 7 ans deux ou trois articles que le vérié de service a chaque fois salué comme annonçant un tournant.
Et pendant tout ce temps, régulièrement on voyait même LO dans son torchon s'indigner de la condamnation d'un acte islamophobe commis par un militaire de l'armée coloniale à Mayotte, et j'en passe et des meilleures, une entrevue de la cheffe elle-même dont on a largement discuté...
Et LO de qualifier de signe d'intégrisme que des hommes ne serrent pas la main d'une femme. Pauvres ignorants, tellement dans leur logique, tellement ignorants de ce dont ils parlent, des gens dont ils parlent, de leur classe...
Combien de sympats de LO sur le FMR ou le FALO ont-ils pris ue position contre l'islamophobie et soutenu les droits des musulmans dans la pratique, pas abstraitement? Je te fais cadeau de la réponse, elle est au vu de tous.
Et je ne reprends pas ce que dit MO. Non, vérié, ne pas être à UNE manif, ce n'est vraiment pas grave, mais aucune manif, et des tas de silences, d'actions et de saletés islamophobes en tous genres, parfois en complicité avec un gouvernement de droite, parfois en soutien à un employeur dans un licenciement. Cela, c'est du lourd et ce n'est pas de temps en temps un petit papier sans traduction sur le terrain qui marque un changement et vaut quitus des saletés islamophobes depuis 12 ans. Douze ans, véré... Je me suis fait avoir par tes sottises au moment des européennes de 2009 ou 2010, LO avait même parlé des droits religieux des musulmans, Menvussa se tord encore de rire à mes dépens, à juste titre: j'avais appelé à voter pour eux... Il me faudra bien plus, vérié avant de me laisser avoir une seconde fois...
Ah, LO ne fait jamais d'autocritique? Oui, c'est une des caractéristiques des sectes... Donc pas d'autocritique à attendre..
Et donc il est inadmissible d'en exiger une sur des années de saletés islamophobes racistes, oui, vérié, racistes. Parce que cela vient d'une secte ouvriériste blanche, qui a formé Engelmann et que ses accusateurs sont surtout des musulmans et des bronzés, pis, souvent des femmes? Voilà bien le deux poids, deux mesures typiquement colonial... Pensée scandaleuse? Oui, en effet pour toi et tes pareils, mais moins que le show d'Aubervilliers, moins que le show de la campagne pour virer les musulmanes des bahuts, de profs brisant la scolarité de filles pour les libérer en se réclamant du féminisme. Moins que le bras dessus bras dessous d'Arlette avec la secrétaire d'état de Raffarin et Fadela Amara en soutien de la loi raciste de 2004.
L'indigénat en effet n'est pas le genre de communauté dont on parle lorsque de communautarisme il est question. L'indigénat est une communauté politique dont l'existence et les contours résultent très précisément des discriminations racistes systémiques, institutionnalisées. MO est en effet un communautariste de l'indigénat, communauté que les statistiques révèlent toujours plus précisément, malgré les difficultés mises par la loi de l'état raciste et colonialiste pour en occulter l'existence.
Mais je reconnais que la trouvaille est intéressante, en effet. Et je vais y revenir.
Sur LO, en effet il n'est pas très significatif de ne pas participer à UNE manif contre l'islamophobie.
Vrai, bravo, vérié. Là, argument imparable...
En revanche, sans doute pourras-tu nous dire à QUELLES manifs contre l'islamophobie a participé LO. Depuis 12 ans...
La discrimination islamophobe en France, elle a commencé à prendre son envol avec la loi et la polémique autour de la loi sur le voile, polémique relancée par Sarkozy pendant le mouvement social de 2003. En 2003, peux-tu me rappeler la place que LO a prise contre la montée de l'islamophobie? Les manifs? Oups!!! Ils diffusaient les torchons racistes islamophobes de la monarchiste iranienne. Oups!!! Ils ont soutenu et initié les exclusions, ils les soutiennent encore, comme toi...
Oups!!! On a vu Arlette tenant par le bras Guedj, ministre des prisons de Raffarin en soutien à la loi raciste de 2004...
Il y a eu l'affaire d'Ilhem, nul doute que LO a dénoncé l'islamophobie de certains propos... Oups!!! C'est le contraire, ils ont été insultants...
Ensuite, il y a eu la loi sur la burka en 2010 ou 2009. Là, tu vas trouver des manifs ou des réunions avec la participation de LO contre cette nouvelle loi islamophobe? Oups!!! LO a commencé par applaudir l'initiative raciste avant de se retirer in extrémis...
Il y a eu il y a deux ans les agressions en série contre les femmes voilées et des mosquées? Peux-tu nous rappeler quelles sont les manifs ou rassemblements auxquels LO a participé (LO, pas 1 élu local de LO venu en son seul nom). Oups!!! Pas une seule, et une position exprimée de façon confidentielle avec deux semaines de retard...
Il y a eu le licenciement d'une employée d'une crèche privée pour port du voile. LO a bondi en solidarité avec la salariée? Oups!!! ils ont été les plus acharnés des soutiens de l'employeur...
Je ne parle pas de la position scandaleuse sur la solidarité avec Gaza et la Résistance Palestinienne...
Et pendant tout ce temps, la presse de LO se montre solidaire des droits des musulmans? Oups!!! Il n'en est rien, sauf en 7 ans deux ou trois articles que le vérié de service a chaque fois salué comme annonçant un tournant.
Et pendant tout ce temps, régulièrement on voyait même LO dans son torchon s'indigner de la condamnation d'un acte islamophobe commis par un militaire de l'armée coloniale à Mayotte, et j'en passe et des meilleures, une entrevue de la cheffe elle-même dont on a largement discuté...
Et LO de qualifier de signe d'intégrisme que des hommes ne serrent pas la main d'une femme. Pauvres ignorants, tellement dans leur logique, tellement ignorants de ce dont ils parlent, des gens dont ils parlent, de leur classe...
Combien de sympats de LO sur le FMR ou le FALO ont-ils pris ue position contre l'islamophobie et soutenu les droits des musulmans dans la pratique, pas abstraitement? Je te fais cadeau de la réponse, elle est au vu de tous.
Et je ne reprends pas ce que dit MO. Non, vérié, ne pas être à UNE manif, ce n'est vraiment pas grave, mais aucune manif, et des tas de silences, d'actions et de saletés islamophobes en tous genres, parfois en complicité avec un gouvernement de droite, parfois en soutien à un employeur dans un licenciement. Cela, c'est du lourd et ce n'est pas de temps en temps un petit papier sans traduction sur le terrain qui marque un changement et vaut quitus des saletés islamophobes depuis 12 ans. Douze ans, véré... Je me suis fait avoir par tes sottises au moment des européennes de 2009 ou 2010, LO avait même parlé des droits religieux des musulmans, Menvussa se tord encore de rire à mes dépens, à juste titre: j'avais appelé à voter pour eux... Il me faudra bien plus, vérié avant de me laisser avoir une seconde fois...
Ah, LO ne fait jamais d'autocritique? Oui, c'est une des caractéristiques des sectes... Donc pas d'autocritique à attendre..
Et donc il est inadmissible d'en exiger une sur des années de saletés islamophobes racistes, oui, vérié, racistes. Parce que cela vient d'une secte ouvriériste blanche, qui a formé Engelmann et que ses accusateurs sont surtout des musulmans et des bronzés, pis, souvent des femmes? Voilà bien le deux poids, deux mesures typiquement colonial... Pensée scandaleuse? Oui, en effet pour toi et tes pareils, mais moins que le show d'Aubervilliers, moins que le show de la campagne pour virer les musulmanes des bahuts, de profs brisant la scolarité de filles pour les libérer en se réclamant du féminisme. Moins que le bras dessus bras dessous d'Arlette avec la secrétaire d'état de Raffarin et Fadela Amara en soutien de la loi raciste de 2004.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Sur un certain nombre de choses, et d'abord sur la Corse et la Guyane.
Oui, je vis en Guyane et comme tous les employés de l'état, métros, locaux, contractuels ou titulaires, je touche une indemnité de vie chère. Non, je ne suis pas guyanais et je ne me donne pas le ridicule de me prétendre guyanais, encore moins de me dire chez moi en Guyane. Il m'arrive de me faire traiter de sale blanc, une fois ou deux en 10 ans et plus. Je travaille pour l'état colonial, c'est vrai. Mais je suis clair dans mon positionnement politique et syndical... et dans mon comportement. Ce qui ne veut pas dire pour autant que je me considère comme guyanais, mais en effet je peux le devenir. Simplement, cela ne dépendra pas seulement de moi, cela viendra d'une pratique politique, j'avoue ne pas être convaincu par le MDES, dont je ne discuterai pas forcément ici, non plus... Mais à la direction de mon syndicat, il y a deux métros blancs de peau, l'un est un ancien du NPA, adhérent du MDES. Je ne suis pas à Cayenne, la question guyanaise est marquée ici par la forte présence des noirs marrons et des indiens.
Et il y a des contradictions dans la constitution d'une communauté de destin guyanaise, j'espère y participer comme je peux.
Je ne cherche pas à me justifier devant l'ennemi, mais à insister sur la question de la communauté de destin.
Quand le touriste demande "au bout de combien de temps on est corse", je dirai "jamais", parce que la question entraîne sa réponse comme dirait Houria... Ce n'est pas aux corses de dire que quelqu'un est corse, lorsqu'ils le lui disent, cela fait belle lurette qu'il l'est devenu. J'ai croisé un jeune alsacien blond dans une salle des profs de Guyane. J'étais intrigué par l'allure, le maintien, et pour cause, il avait passé 4 ans à Corti entre son bac en Guyane, et sa maîtrise et son retour en Guyane. Il était devenu corse, il parlait corse, il est retourné en Corse et vit aujourd'hui dans la montagne du Cortenais... Il se disait corse, avec hésitation devant moi, et je lui ai dit qu'en effet, il était corse. Il n'a pas perdu l'Alsace ni tout ce qu'il est, il a fait la démarche de ne pas participer à la disparition de notre culture, de notre langue et il s'inscrit clairement dans le projet d'une Corse appartenant à son peuple. Il n'est pas très politisé, pas militant, on ne le lui demande pas, il est entré simplement dans le peuple corse, comme un type que je n'apprécie pas, Dutronc, qui est corse aujourd'hui, clairement et les corses le reconnaissent tel. En revanche, les amis de Sarko, cela s'est mal passé. Mais ni mon ami, ni Dutronc ne sont adhérents d'une organisation du Parti Français et ne militent pour la Corse française. Les deux sont corses, pas le militant du PCF. Et la "jalousie", c'est l'explication classique. Cela me rappelle une femme de gendarme qui disait que les corses étaient jalouses d'elle parce qu'elles sont sexuellement refoulées... Mouais, fora... Dans les faits, les français ne sont pas rares dans le mouvement national corse, et même à des niveaux de responsabilité...
L'adhésion à un peuple ou le partage de l'existence d'un peuple qui doit lutter pour ses droits, cela est politique, cela passe par une action dans laquelle au minimum on ne vient pas se mettre en travers des droits nationaux, cela est dur à comprendre pour les français parce qu'ils ne sont pas de ce genre de peuple, eux ils sont souverains depuis belle lurette sauf sous l'occupation nazie. Ou prussienne, mais cela n'a jamais été une colonisation après Jules César. En revanche, la France a colonisé, et elle l'a fait au nom de ses Lumières, de ses valeurs, soi disant universelles, les français se vivent et se présentent comme un peuple à part, un pays particulièrement universel.. On l'entend tous les jours, plusieurs fois par jour, à la radio, à la télé, dans les débats politiques, même dans des discours du FDG ou dans Rouge sous la plume d'Onfray... Beaucoup de français que tout le monde vit, voit, sait français, voire franchouillards vous disent sans rire qu'ils ne sont pas français mais 'citoyen du monde", auquel cas évidemment ils se considèrent chez eux partout. Les gens de gauche ont souvent cette posture apparemment généreuse, en réalité tellement coloniale, parce que si vous leur dites prudemment qu'ils sont chez les guyanais, chez les corses, ils le prennent mal, ils sont guyanais et corses, puisqu'ils ont les pieds sur ce sol, ils en sont donc les propriétaires légitimes, et c'est à vous de vous adapter, de devenir universels comme eux, par exemple en devenant comme eux, en parlant comme eux, en pensant comme eux, etc. Ils sont le référent universel de civilisation. Lorsque de plus s'y mêle la conviction internationaliste, là, si vous lui déniez la propriété de votre terre, c'est que vous êtes un imbécile heureux qui est né quelque part ou que vous êtes un attardé, un réac fascisant, un nationaliste hitlérien quasiment. L'universalisme devient une injonction au renoncement à soi et à ses droits historiques, à tout ce qui ferait obstacle à l'expansionnisme des universels français. C'est la parabole citée par Desmond Tutu, sauf qu'au lieu de donner la Bible aujourd'hui on donne les livres de Voltaire; la charte de la laïcité ou la déclaration des droits de l'homme lorsque vus relevez les yeux, ils vous ont pris votre pays et ils vous enjoignent de leur ressembler Je me souviens d'un ami créole, au cours d'une grève enseignante, remerciant les enseignants métropolitains de prendre la défense des intérêts des enfants de Guyane Il s'était fait jeter comme un malpropre par des profs blancs lui répliquant vertement qu'ils étaient aussi guyanais que lui. Quatre ans plus tard, il ne restait quasiment plus personne de cette petite bande, ils étaient repartis chez eux, heu, un autre chez eux. Avec un camarade du MDES nous avions bien ri du naïf qui en était resté la bouche ouverte...
Un peuple, cela existe, une communauté de destin, c'est une nation.
C'est une communauté fondamentalement politique. Comme celle de l'indigénat, en effet. Et elle entre en lutte pour l'exercice de ses droits en tant que nation contre la puissance de tutelle, ici l'état colonial, celui qui vient de Paris dire que non, la langue corse ne sera pas officielle en Corse, même si la représentation élue l'a décidé à l'unanimité ou presque, que non, il n'y aura pas rapprochement des prisonniers politiques, et d'ailleurs que cela n'existe pas, que non, les corses n'ont rien à dire sur les dispositifs économiques et fiscaux les reliant à la métropole, que non, le peuple corse n'existe pas, qu'il n'y a qu'un seul peuple, le peuple français, etc... et que ce que les corses pensent de ce qu'ils sont n'a aucune importance, ce sont les français et leur état qui leur diront ce qu'ils sont, etc...Celui qui se trouve relayé contre les Corses par des français de tous bords politiques, de Valles à Philippot à Arthaud, ou vérié et Hadrien, chacun dans son niveau. L'oppression nationale, et l'oppression coloniale ne mettent pas en jeu seulement un état et une classe contre une nation dominée, mais deux peuples qui se trouvent liés dans un rapport de subordination. Ce n'est pas moi qui les dis seulement, c'est un autre petit bourgeois, russe, Léon Davidovitch Bronstein, qui défendait l'indépendance de l'Alsace...
La matrice est la même dans tous les cas de rapports coloniaux, et postcoloniaux, comme on le voit aujourd'hui en France. Et c'est une tragédie de voir en France devant toutes les questions coloniales les atermoiements et les mêmes trahisons de classe de partis se disant ouvriers ou révolutionnaires.
Simeoni et Talamoni vont se coucher devant l'état colonial, Valls le sait. Parce qu'ils ont pris la place d'un rouage de domination colonial, qu'ils ont fait le choix de l'institutionnalité coloniale. Or il n'y a pas d'émancipation du peuple corse sous la tutelle impérialiste et cette tutelle est aujourd'hui celle de l'état français. Pour récupérer le contrôle de son destin il faut briser les structures de domination sur la Corse, ne serai-ce que les flux financiers, le commerce, les échanges extérieurs, les investissements etc.. C'est l'indépendance, l'autodétermination. Socialiste? Evidemment, sinon le pouvoir ne sera pas aux mains du peuple corse, et restera aux mains de l'impérialisme, et son instrument. Mais on peut retourner la chose, il ne peut y avoir socialisme qu'indépendant, autodéterminé. Ou alors, ce ne sera pas le pouvoir ouvrier. Evidemment qui dit pouvoir ouvrier dit réforme agraire... Et une bonne partie de la paysannerie corse est arabe et musulmane. Il n'y aura pas d'indépendance ni d'autodétermination sans elle. Que les discriminés et racialisés se soulèvent et s'auto-organisent est un enjeu fondamental que la révolution en Corse, Parce que s'ils ne s'emparent pas de la lutte nationale, celle-ci restera une perspective avortée. Ce n'est pas plus qu'en France une question de bons sentiments, mais une question centrale de la construction de la communauté de destin.
Oui, je vis en Guyane et comme tous les employés de l'état, métros, locaux, contractuels ou titulaires, je touche une indemnité de vie chère. Non, je ne suis pas guyanais et je ne me donne pas le ridicule de me prétendre guyanais, encore moins de me dire chez moi en Guyane. Il m'arrive de me faire traiter de sale blanc, une fois ou deux en 10 ans et plus. Je travaille pour l'état colonial, c'est vrai. Mais je suis clair dans mon positionnement politique et syndical... et dans mon comportement. Ce qui ne veut pas dire pour autant que je me considère comme guyanais, mais en effet je peux le devenir. Simplement, cela ne dépendra pas seulement de moi, cela viendra d'une pratique politique, j'avoue ne pas être convaincu par le MDES, dont je ne discuterai pas forcément ici, non plus... Mais à la direction de mon syndicat, il y a deux métros blancs de peau, l'un est un ancien du NPA, adhérent du MDES. Je ne suis pas à Cayenne, la question guyanaise est marquée ici par la forte présence des noirs marrons et des indiens.
Et il y a des contradictions dans la constitution d'une communauté de destin guyanaise, j'espère y participer comme je peux.
Je ne cherche pas à me justifier devant l'ennemi, mais à insister sur la question de la communauté de destin.
Quand le touriste demande "au bout de combien de temps on est corse", je dirai "jamais", parce que la question entraîne sa réponse comme dirait Houria... Ce n'est pas aux corses de dire que quelqu'un est corse, lorsqu'ils le lui disent, cela fait belle lurette qu'il l'est devenu. J'ai croisé un jeune alsacien blond dans une salle des profs de Guyane. J'étais intrigué par l'allure, le maintien, et pour cause, il avait passé 4 ans à Corti entre son bac en Guyane, et sa maîtrise et son retour en Guyane. Il était devenu corse, il parlait corse, il est retourné en Corse et vit aujourd'hui dans la montagne du Cortenais... Il se disait corse, avec hésitation devant moi, et je lui ai dit qu'en effet, il était corse. Il n'a pas perdu l'Alsace ni tout ce qu'il est, il a fait la démarche de ne pas participer à la disparition de notre culture, de notre langue et il s'inscrit clairement dans le projet d'une Corse appartenant à son peuple. Il n'est pas très politisé, pas militant, on ne le lui demande pas, il est entré simplement dans le peuple corse, comme un type que je n'apprécie pas, Dutronc, qui est corse aujourd'hui, clairement et les corses le reconnaissent tel. En revanche, les amis de Sarko, cela s'est mal passé. Mais ni mon ami, ni Dutronc ne sont adhérents d'une organisation du Parti Français et ne militent pour la Corse française. Les deux sont corses, pas le militant du PCF. Et la "jalousie", c'est l'explication classique. Cela me rappelle une femme de gendarme qui disait que les corses étaient jalouses d'elle parce qu'elles sont sexuellement refoulées... Mouais, fora... Dans les faits, les français ne sont pas rares dans le mouvement national corse, et même à des niveaux de responsabilité...
L'adhésion à un peuple ou le partage de l'existence d'un peuple qui doit lutter pour ses droits, cela est politique, cela passe par une action dans laquelle au minimum on ne vient pas se mettre en travers des droits nationaux, cela est dur à comprendre pour les français parce qu'ils ne sont pas de ce genre de peuple, eux ils sont souverains depuis belle lurette sauf sous l'occupation nazie. Ou prussienne, mais cela n'a jamais été une colonisation après Jules César. En revanche, la France a colonisé, et elle l'a fait au nom de ses Lumières, de ses valeurs, soi disant universelles, les français se vivent et se présentent comme un peuple à part, un pays particulièrement universel.. On l'entend tous les jours, plusieurs fois par jour, à la radio, à la télé, dans les débats politiques, même dans des discours du FDG ou dans Rouge sous la plume d'Onfray... Beaucoup de français que tout le monde vit, voit, sait français, voire franchouillards vous disent sans rire qu'ils ne sont pas français mais 'citoyen du monde", auquel cas évidemment ils se considèrent chez eux partout. Les gens de gauche ont souvent cette posture apparemment généreuse, en réalité tellement coloniale, parce que si vous leur dites prudemment qu'ils sont chez les guyanais, chez les corses, ils le prennent mal, ils sont guyanais et corses, puisqu'ils ont les pieds sur ce sol, ils en sont donc les propriétaires légitimes, et c'est à vous de vous adapter, de devenir universels comme eux, par exemple en devenant comme eux, en parlant comme eux, en pensant comme eux, etc. Ils sont le référent universel de civilisation. Lorsque de plus s'y mêle la conviction internationaliste, là, si vous lui déniez la propriété de votre terre, c'est que vous êtes un imbécile heureux qui est né quelque part ou que vous êtes un attardé, un réac fascisant, un nationaliste hitlérien quasiment. L'universalisme devient une injonction au renoncement à soi et à ses droits historiques, à tout ce qui ferait obstacle à l'expansionnisme des universels français. C'est la parabole citée par Desmond Tutu, sauf qu'au lieu de donner la Bible aujourd'hui on donne les livres de Voltaire; la charte de la laïcité ou la déclaration des droits de l'homme lorsque vus relevez les yeux, ils vous ont pris votre pays et ils vous enjoignent de leur ressembler Je me souviens d'un ami créole, au cours d'une grève enseignante, remerciant les enseignants métropolitains de prendre la défense des intérêts des enfants de Guyane Il s'était fait jeter comme un malpropre par des profs blancs lui répliquant vertement qu'ils étaient aussi guyanais que lui. Quatre ans plus tard, il ne restait quasiment plus personne de cette petite bande, ils étaient repartis chez eux, heu, un autre chez eux. Avec un camarade du MDES nous avions bien ri du naïf qui en était resté la bouche ouverte...
Un peuple, cela existe, une communauté de destin, c'est une nation.
C'est une communauté fondamentalement politique. Comme celle de l'indigénat, en effet. Et elle entre en lutte pour l'exercice de ses droits en tant que nation contre la puissance de tutelle, ici l'état colonial, celui qui vient de Paris dire que non, la langue corse ne sera pas officielle en Corse, même si la représentation élue l'a décidé à l'unanimité ou presque, que non, il n'y aura pas rapprochement des prisonniers politiques, et d'ailleurs que cela n'existe pas, que non, les corses n'ont rien à dire sur les dispositifs économiques et fiscaux les reliant à la métropole, que non, le peuple corse n'existe pas, qu'il n'y a qu'un seul peuple, le peuple français, etc... et que ce que les corses pensent de ce qu'ils sont n'a aucune importance, ce sont les français et leur état qui leur diront ce qu'ils sont, etc...Celui qui se trouve relayé contre les Corses par des français de tous bords politiques, de Valles à Philippot à Arthaud, ou vérié et Hadrien, chacun dans son niveau. L'oppression nationale, et l'oppression coloniale ne mettent pas en jeu seulement un état et une classe contre une nation dominée, mais deux peuples qui se trouvent liés dans un rapport de subordination. Ce n'est pas moi qui les dis seulement, c'est un autre petit bourgeois, russe, Léon Davidovitch Bronstein, qui défendait l'indépendance de l'Alsace...
La matrice est la même dans tous les cas de rapports coloniaux, et postcoloniaux, comme on le voit aujourd'hui en France. Et c'est une tragédie de voir en France devant toutes les questions coloniales les atermoiements et les mêmes trahisons de classe de partis se disant ouvriers ou révolutionnaires.
Simeoni et Talamoni vont se coucher devant l'état colonial, Valls le sait. Parce qu'ils ont pris la place d'un rouage de domination colonial, qu'ils ont fait le choix de l'institutionnalité coloniale. Or il n'y a pas d'émancipation du peuple corse sous la tutelle impérialiste et cette tutelle est aujourd'hui celle de l'état français. Pour récupérer le contrôle de son destin il faut briser les structures de domination sur la Corse, ne serai-ce que les flux financiers, le commerce, les échanges extérieurs, les investissements etc.. C'est l'indépendance, l'autodétermination. Socialiste? Evidemment, sinon le pouvoir ne sera pas aux mains du peuple corse, et restera aux mains de l'impérialisme, et son instrument. Mais on peut retourner la chose, il ne peut y avoir socialisme qu'indépendant, autodéterminé. Ou alors, ce ne sera pas le pouvoir ouvrier. Evidemment qui dit pouvoir ouvrier dit réforme agraire... Et une bonne partie de la paysannerie corse est arabe et musulmane. Il n'y aura pas d'indépendance ni d'autodétermination sans elle. Que les discriminés et racialisés se soulèvent et s'auto-organisent est un enjeu fondamental que la révolution en Corse, Parce que s'ils ne s'emparent pas de la lutte nationale, celle-ci restera une perspective avortée. Ce n'est pas plus qu'en France une question de bons sentiments, mais une question centrale de la construction de la communauté de destin.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Dans l'interminable et confus bla-bla de Toussaint, on chercherait vainement dans la partie consacrée à la Corse, le moindre élément qui permette de considérer la Corse comme une colonie. Pour ne pas mélanger toutes les discussions, j'ouvre un fil sur la Corse dans la rubrique Politique française.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Très éclairant en effet. Sadri Khiari ne répond pas aux Blancs. Que dire de plus ?
(Cité par Ozu)
Dans un article fameux, Sadri Khiari, membre du PIR a écrit je cite : « Lorsqu’un Blanc de gauche nous demande « Comment articulez-vous races et classes ? », il ne faut pas lui répondre. D’abord, tout simplement, parce que cela ne le regarde pas. Mais surtout, parce que quand il nous pose cette question, il n’exprime pas sa simple curiosité. Il se demande au fond si notre combat est vraiment légitime, c’est-à-dire si, de son point de vue, notre combat renforce le sien ou si, au contraire, il l’affaiblit. Il veut savoir s’il correspond à l’idée qu’il se fait de la lutte pour l’émancipation – généreuse, générale, universelle… S’il considère que ce n’est pas tout à fait le cas alors, pour lui, il ne vaut rien, il peut même lui paraître nuisible. »
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Le texte d'Houria est en effet très fort, et le sieur Hadrien ferait bien de le lire avant de m'affubler du sobriquet de "prétentieux monsieur". Par rapport à ta remarque, que le PIR soit pour l'auto-organisation des indigènes est une très bonne chose (cela permet, de plus, de clouer le bec à ceux qui prétendent que le PIR instrumentalise les indigènes). Néanmoins, Houria Bouteldja est porte-parole, donc il est légitime de supposer que son propos reflète au moins un consensus chez les Indigènes.MO2014 a écrit:PS pour OZU : le texte d'Houria Bouteldja est excellent. Mais comme tu le sais le PIR n'est pas régi pas le centralisme démocratique. Il y existe une grande liberté de parole condition d'une réappropriation de l'élaboration théorique, de la pratique et des formes d'organisations par les racisés de l'état colonial.
Voici un passage particulièrement percutant du texte de Houria, qui prend tout son sens dans le cadre de ce forum où les humeurs vindicatives de certains relèvent de la religion du "champ politique blanc" :
Ainsi, si je faisais partie de cette mouvance radicale blanche ou non blanche qui vient de découvrir l’intersectionalité en France, je commencerais cette intervention par une prière : « Au nom de la classe, du genre et de la race, amen ». Il existe en effet un grand travers de la gauche radicale française qui est qu’elle est de moins en moins politique et de plus en plus religieuse. Elle est guidée par des grands principes et une morale qu’elle croit politiques. Ce qui a pour conséquence que dans les sphères militantes on a plus affaire à des hommes et à des femmes d’église qu’à des militants
Invité- Invité
Re: Islamophobie
Tu lis mal ou tu joues à refuser de comprendre. Ce qui importe ici dans la déclaration de Sadri Khiari, est la chose suivante (je re-cite) : Il se demande au fond si notre combat est vraiment légitime, c’est-à-dire si, de son point de vue, notre combat renforce le sien ou si, au contraire, il l’affaiblit (...) S’il (le Blanc de gauche) considère que ce n’est pas tout à fait le cas alors, pour lui, il ne vaut rien, il peut même lui paraître nuisible.verié2 a écrit:Très éclairant en effet. Sadri Khiari ne répond pas aux Blancs. Que dire de plus ?
(Cité par Ozu)
Dans un article fameux, Sadri Khiari, membre du PIR a écrit je cite : « Lorsqu’un Blanc de gauche nous demande « Comment articulez-vous races et classes ? », il ne faut pas lui répondre. D’abord, tout simplement, parce que cela ne le regarde pas. Mais surtout, parce que quand il nous pose cette question, il n’exprime pas sa simple curiosité. Il se demande au fond si notre combat est vraiment légitime, c’est-à-dire si, de son point de vue, notre combat renforce le sien ou si, au contraire, il l’affaiblit. Il veut savoir s’il correspond à l’idée qu’il se fait de la lutte pour l’émancipation – généreuse, générale, universelle… S’il considère que ce n’est pas tout à fait le cas alors, pour lui, il ne vaut rien, il peut même lui paraître nuisible. »
Invité- Invité
Re: Islamophobie
Ozu a écrit:Tu lis mal ou tu joues à refuser de comprendre. Ce qui importe ici dans la déclaration de Sadri Khiari, est la chose suivante (je re-cite) : Il se demande au fond si notre combat est vraiment légitime, c’est-à-dire si, de son point de vue, notre combat renforce le sien ou si, au contraire, il l’affaiblit (...) S’il (le Blanc de gauche) considère que ce n’est pas tout à fait le cas alors, pour lui, il ne vaut rien, il peut même lui paraître nuisible.verié2 a écrit:Très éclairant en effet. Sadri Khiari ne répond pas aux Blancs. Que dire de plus ?
(Cité par Ozu)
Dans un article fameux, Sadri Khiari, membre du PIR a écrit je cite : « Lorsqu’un Blanc de gauche nous demande « Comment articulez-vous races et classes ? », il ne faut pas lui répondre. D’abord, tout simplement, parce que cela ne le regarde pas. Mais surtout, parce que quand il nous pose cette question, il n’exprime pas sa simple curiosité. Il se demande au fond si notre combat est vraiment légitime, c’est-à-dire si, de son point de vue, notre combat renforce le sien ou si, au contraire, il l’affaiblit. Il veut savoir s’il correspond à l’idée qu’il se fait de la lutte pour l’émancipation – généreuse, générale, universelle… S’il considère que ce n’est pas tout à fait le cas alors, pour lui, il ne vaut rien, il peut même lui paraître nuisible. »
Lol
dans ta citation tu as coupé l'essentiel :"Cela ne le regarde pas"
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Islamophobie
Je ne suis certes pas à l'abri d'une incompréhension, mais je n'ai pas pour habitude de "refuser de comprendre".Ozu
Tu lis mal ou tu joues à refuser de comprendre. Ce qui importe ici dans la déclaration de Sadri Khiari
Bon, ce que je comprends du discours - toujours un peu fumeux, ce qui laisse place à diverses interprétations - de Khiari, c'est que le "Blanc" n'a pas à se mêler des affaires et luttes des "Indigènes" parce que, par nature, il ne s'intéresse à celles-ci que dans la mesure où elles favorisent ses propres projets, que ledit Blanc estime universels et supérieurs.
Mais il ne vient pas à l'idée de Khiari - à moins que sa propre position l'amène à refuser de le comprendre - que ceux qui mettent en avant les luttes des Indigènes et prétendent détenir l'exclusivité de parler en leur nom peuvent tout aussi bien les instrumentaliser à leur profit de catégorie sociale, de classe ou simplement individuel. En refusant le dialogue avec le "Blanc", fût-il "gauchiste", de"gauche, "communiste" ou "révolutionnaire" (autoproclamé ou non), il écarte tout simplement un concurrent.
Toussaint et MO2014 nous expliqueront peut-être qu'il ne s'agit pas de couleur de peau mais de conceptions. La seule façon de se débarrasser de cette couleur de peau infamante serait... de passer intégralement sur les positions du PIR. (Comme ils nous en somment régulièrement en refusant la moindre nuance.) Ainsi lavé de son pêché originel
(la couleur de sa peau), le Blanc cesserait d'être un concurrent de nos "indigènistes" pour devenir leur faire-valoir. On accepte les Blancs comme le FLN acceptait les militants français : comme porteurs de valise a-critique. De même d'ailleurs que les colonialistes et "républicains nationalistes" n'acceptent le colonisé, ou l'ex-colonisé, le Musulman etc que s'il adopte la totalité de leurs valeurs, coutumes, comportements etc.
Telle n'est en effet pas le point de vue des communistes qui ne s'estiment ni supérieurs ni inférieurs à leurs camarades d'autres nationalités et d'autres couleurs de peau, et considèrent que tous ont le droit de s'exprimer et de défendre leurs positions. Ni Lénine ni Trotsky ne se posaient d'ailleurs la question de leur couleur de peau avant d'exprimer leurs opinions sur telle ou telle lutte, fut-elle menée par des Indigènes.
Bref, les conceptions exprimées ici par Khiadri sont tout simplement racialistes et même racistes.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Il est surprenant de voir que se sont les dominés, les discriminés à l'école, à l'université, au travail, au logement..., ceux à qui l'état colonial refuse l'égalité des droits, ceux qui sont discriminés pour leur culture, leur religion, leur habillement...etc. ce sont eux qui sont accusés de communautarisme par le pouvoir étatique et ceux qui le servent.
Or si il y a bien un communautarisme en France c'est bien celui la domination blanche, masculine et élitiste. Si l'on observe toutes les institutions et leur hiérarchie, les grandes entreprise et leurs structures managériales on retrouve un seul et même groupe qui dans chaque ville se concentre dans les mêmes zones, fréquentent les mêmes lieux, se reproduit à partir des mêmes grandes écoles, afin de consolider et de reproduire ses privilèges. Pendant très longtemps ce communautarisme fut le seul a être invisible mais depuis quelques temps déjà nombreux sont ceux l'ont mis en lumière (Césaire, Fanon, Bourdieu, et plus récemment Sadri Khiari, Houria Bouteldja, Said Bouamama ...etc.).
En parallèle avec la reprise des propositions de l'extrême droite par les partis institutionnels, la parole s'est libérée, et il est "normal" aujourd'hui d'essentialiser la "civilisation judéo-chrétienne" contre une autre essentialisation, les musulmans réels ou supposés, qui sont devenus l'ennemi extérieur et intérieur. Cette racialisation s'est traduite dans le débat public par une défense du communautarisme blanc, une identification blanche de l'identité française. Les théoriciens de ce glissement sont bien connus : Bruckner, Zemmour, Finkielkraut, Caroline Fourest… et ont façonné un nouveau visage respectable au racisme : l'islamophobie. Ces théoriciens ont largement puisé dans le féminisme (E. Badinter, C. Fourest, Osez le Féminisme) et dans la laicité (avec des convergences surprenantes allant de l’extrême gauche à l'extrême droite comme celle de LO, Marianne, Rispote Laïque dans la bataille qui a conclu a l'adoption de la loi d'interdiction du foulard en 2004, et dans bien d'autres depuis.
En plus de l'accusation de communautariste, les réactionnaires, ont tout un arsenal pour combattre les racisés qui seraient selon eux, un jour archaïque dans leurs pratiques religieuses, l'autre homophobe, le suivant antisémite, le suivant misogyne, le suivant "diviseur de la classe ouvrière", ... etc. et pourquoi pas de "nature fourbe" comme on pouvait le lire plus haut dans ce fil.
Ce communautarisme blanc a été destructeur et a divisé ce qui devrait être uni (les exploités et les opprimés) et a uni les ce qui devrait être divisé (des exploités avec des exploiteurs) pour paraphraser, Saïd Bouamama.
Ce communautarisme blanc a eu des conséquences dévastatrices. Une partie de extrême gauche gauche qui au nom d'une conception archaïque du caractère universelle de sa politique, a mêlé sa voix à celle de la réaction : en accusant ceux qui dénonçait la domination communautarisme blanche de ... communautaristes (sic.) voire de racistes. En reprenant l'idéologie dominante selon laquelle la politique ne pouvait être que celle définie par eux, et que tout autre prenant en compte l'histoire, l'expérience des populations issus de l'immigration, l'expérience des quartiers populaires ne pouvait qu'être "communautariste". En leur interdisant de ce fait la capacité indépendante de s'organiser sous des formes qu'ils auraient définis et sur des programmes qu'ils auraient élaborés.
Ce rapport d'oppression n'a donc rien à voir avec une "nature" comme l'affirme verié2. Il s'inscrit dans des rapports d'exploitations historiques marqués par le colonialisme. Et que dans ces conditions les seuls qui ont l'expérience quotidienne de ces dominations doivent refuser de se laisser "représenter" par ceux qui tirent profit (parfois contre leur gré d'ailleurs) de cette division sociale et des avantages qui sont associés. Tout comme les féministes s'organisaient et élaboraient en toute indépendance de ceux qui profitait, la encore parfois contre leur gré, des privilèges liés à leur genre.
Cette conception du gauchisme qui s'inscrit dans le champ politique blanc est de toute façon dépassée et a totalement démontré son impuissance en plusieurs dizaines d'années : absente des usines elle est aussi absente des quartiers populaires où elle y est inaudible par son islamophobie. L'unité contre les dominants et les exploiteurs ne sera faite que si les damnés de la terre, les plus exploités et racisés de ce pays trouvent leurs propre forme d'organisation, leur propre programme, en toute indépendance des représentants du champ politique blanc. C'est le sens du paragraphe de Sadri Khiari.
Or si il y a bien un communautarisme en France c'est bien celui la domination blanche, masculine et élitiste. Si l'on observe toutes les institutions et leur hiérarchie, les grandes entreprise et leurs structures managériales on retrouve un seul et même groupe qui dans chaque ville se concentre dans les mêmes zones, fréquentent les mêmes lieux, se reproduit à partir des mêmes grandes écoles, afin de consolider et de reproduire ses privilèges. Pendant très longtemps ce communautarisme fut le seul a être invisible mais depuis quelques temps déjà nombreux sont ceux l'ont mis en lumière (Césaire, Fanon, Bourdieu, et plus récemment Sadri Khiari, Houria Bouteldja, Said Bouamama ...etc.).
En parallèle avec la reprise des propositions de l'extrême droite par les partis institutionnels, la parole s'est libérée, et il est "normal" aujourd'hui d'essentialiser la "civilisation judéo-chrétienne" contre une autre essentialisation, les musulmans réels ou supposés, qui sont devenus l'ennemi extérieur et intérieur. Cette racialisation s'est traduite dans le débat public par une défense du communautarisme blanc, une identification blanche de l'identité française. Les théoriciens de ce glissement sont bien connus : Bruckner, Zemmour, Finkielkraut, Caroline Fourest… et ont façonné un nouveau visage respectable au racisme : l'islamophobie. Ces théoriciens ont largement puisé dans le féminisme (E. Badinter, C. Fourest, Osez le Féminisme) et dans la laicité (avec des convergences surprenantes allant de l’extrême gauche à l'extrême droite comme celle de LO, Marianne, Rispote Laïque dans la bataille qui a conclu a l'adoption de la loi d'interdiction du foulard en 2004, et dans bien d'autres depuis.
En plus de l'accusation de communautariste, les réactionnaires, ont tout un arsenal pour combattre les racisés qui seraient selon eux, un jour archaïque dans leurs pratiques religieuses, l'autre homophobe, le suivant antisémite, le suivant misogyne, le suivant "diviseur de la classe ouvrière", ... etc. et pourquoi pas de "nature fourbe" comme on pouvait le lire plus haut dans ce fil.
Ce communautarisme blanc a été destructeur et a divisé ce qui devrait être uni (les exploités et les opprimés) et a uni les ce qui devrait être divisé (des exploités avec des exploiteurs) pour paraphraser, Saïd Bouamama.
Ce communautarisme blanc a eu des conséquences dévastatrices. Une partie de extrême gauche gauche qui au nom d'une conception archaïque du caractère universelle de sa politique, a mêlé sa voix à celle de la réaction : en accusant ceux qui dénonçait la domination communautarisme blanche de ... communautaristes (sic.) voire de racistes. En reprenant l'idéologie dominante selon laquelle la politique ne pouvait être que celle définie par eux, et que tout autre prenant en compte l'histoire, l'expérience des populations issus de l'immigration, l'expérience des quartiers populaires ne pouvait qu'être "communautariste". En leur interdisant de ce fait la capacité indépendante de s'organiser sous des formes qu'ils auraient définis et sur des programmes qu'ils auraient élaborés.
Ce rapport d'oppression n'a donc rien à voir avec une "nature" comme l'affirme verié2. Il s'inscrit dans des rapports d'exploitations historiques marqués par le colonialisme. Et que dans ces conditions les seuls qui ont l'expérience quotidienne de ces dominations doivent refuser de se laisser "représenter" par ceux qui tirent profit (parfois contre leur gré d'ailleurs) de cette division sociale et des avantages qui sont associés. Tout comme les féministes s'organisaient et élaboraient en toute indépendance de ceux qui profitait, la encore parfois contre leur gré, des privilèges liés à leur genre.
Cette conception du gauchisme qui s'inscrit dans le champ politique blanc est de toute façon dépassée et a totalement démontré son impuissance en plusieurs dizaines d'années : absente des usines elle est aussi absente des quartiers populaires où elle y est inaudible par son islamophobie. L'unité contre les dominants et les exploiteurs ne sera faite que si les damnés de la terre, les plus exploités et racisés de ce pays trouvent leurs propre forme d'organisation, leur propre programme, en toute indépendance des représentants du champ politique blanc. C'est le sens du paragraphe de Sadri Khiari.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Comme nous avons déjà largement échangé sur ces sujets et répété de part et d'autre les mêmes choses, je ne répond à MO2014 que sur quelques points précis :
D'une façon générale d'ailleurs, les communistes n'agissent pas pour que les travailleurs et les classes populaires soient bien représentés, mais pour que ceux-ci contrôlent ceux qui prétendent les représenter et soient en mesure de les changer s'ils estiment qu'ils ne les représentent plus. Le noeud du problème est évidemment dans cette capacité à contrôler, donc à exercer le pouvoir...
Ca n'implique pas de refuser à des catégories particulières de s'organiser séparément si elles le jugent nécessaire, mais cette organisation séparée ne garantit en aucune façon une "bonne représentation" de ces catégories. D'autant que ceux qui poussent à ces organisations séparées sont bien souvent des démagogues qui ne visent qu'à se constituer une base pour obtenir des privilèges. Le mouvement nationaliste corse en fournit un excellent exemple. Pour défendre les véritables intérêts des prolétaires "indigènes", que ceux-ci s'organisent avec leurs frères "blancs" ou séparément, il faut défendre des positions communistes et internationalistes et par conséquent rechercher l'unité avec tous les travailleurs, et non semer la division avec un discours sur les Blancs et les races.
Croire que tout va changer parce qu'on débarque est le propre des néophytes prétentieux et ignorants. L'absence de mouvement révolutionnaire, le bas niveau des luttes, la faible influence de l'extrême gauche ont des causes objectives. La pénétration, provisoire espérons-le, de l'islamophobie dans certains milieux d'extrême gauche n'est pas la cause majeure de ce recul historique. Il n'existe pas de politique miracle pour remédier à cette faiblesse. Ce qui ne signifie pas que l'extrême gauche n'a pas de tords et ne doit pas réfléchir à ses erreurs, se remettre en cause etc.
L'incapacité à toucher les fractions les plus exploitées et les plus déshéritées de la population fait évidement partie de ces faiblesses.
C'est une caractéristique des "élites" bourgeoises, une caractéristique de classe, et non une caractéristique de communauté de "couleur". Un fils de prolo bien blanc est tout aussi exclu des grandes écoles et autres lieux qui permettent de s'assurer une carrière qu'un fils d'immigrés africains...MO2014
un seul et même groupe qui dans chaque ville se concentre dans les mêmes zones, fréquentent les mêmes lieux, se reproduit à partir des mêmes grandes écoles, afin de consolider et de reproduire ses privilèges. Pendant très longtemps ce communautarisme fut le seul a être invisible
L'histoire a montré et montre encore tous les jours que ceux qui prétendent représenter leurs frères parce qu'ils sont de mêmes origines, couleurs, religions etc tirent eux aussi profit de la division sociale entre représentants et représentés. Car il s'agit bien d'une division sociale et pas seulement d'une division raciale. Et celle-ci fonctionne de la même façon parmi les "Indigènes" que parmi les "Blancs".les seuls qui ont l'expérience quotidienne de ces dominations doivent refuser de se laisser "représenter" par ceux qui tirent profit (parfois contre leur gré d'ailleurs) de cette division sociale et des avantages qui sont associés.
D'une façon générale d'ailleurs, les communistes n'agissent pas pour que les travailleurs et les classes populaires soient bien représentés, mais pour que ceux-ci contrôlent ceux qui prétendent les représenter et soient en mesure de les changer s'ils estiment qu'ils ne les représentent plus. Le noeud du problème est évidemment dans cette capacité à contrôler, donc à exercer le pouvoir...
Ca n'implique pas de refuser à des catégories particulières de s'organiser séparément si elles le jugent nécessaire, mais cette organisation séparée ne garantit en aucune façon une "bonne représentation" de ces catégories. D'autant que ceux qui poussent à ces organisations séparées sont bien souvent des démagogues qui ne visent qu'à se constituer une base pour obtenir des privilèges. Le mouvement nationaliste corse en fournit un excellent exemple. Pour défendre les véritables intérêts des prolétaires "indigènes", que ceux-ci s'organisent avec leurs frères "blancs" ou séparément, il faut défendre des positions communistes et internationalistes et par conséquent rechercher l'unité avec tous les travailleurs, et non semer la division avec un discours sur les Blancs et les races.
Quelles que soient leurs limites, des organisations comme LO et le NPA existent tout de même depuis beaucoup plus longtemps que le PIR, et ont beaucoup plus d'influence au sein de la classe ouvrière et de la population, même si celle-ci est très limitée.Cette conception du gauchisme qui s'inscrit dans le champ politique blanc est de toute façon dépassée et a totalement démontré son impuissance en plusieurs dizaines d'années : absente des usines elle est aussi absente des quartiers populaires où elle y est inaudible par son islamophobie.
Croire que tout va changer parce qu'on débarque est le propre des néophytes prétentieux et ignorants. L'absence de mouvement révolutionnaire, le bas niveau des luttes, la faible influence de l'extrême gauche ont des causes objectives. La pénétration, provisoire espérons-le, de l'islamophobie dans certains milieux d'extrême gauche n'est pas la cause majeure de ce recul historique. Il n'existe pas de politique miracle pour remédier à cette faiblesse. Ce qui ne signifie pas que l'extrême gauche n'a pas de tords et ne doit pas réfléchir à ses erreurs, se remettre en cause etc.
L'incapacité à toucher les fractions les plus exploitées et les plus déshéritées de la population fait évidement partie de ces faiblesses.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Je sais que ça a été débattu 120 fois, mais je ne crois pas que LO se range "derrière l'étendard de l'islamophobie", et je pense que les individus se prétendant proches de LO sur ce forum ne sont en rien représentatifs de leur organisation.MO2014 a écrit:Alors LO peut s'auto proclamer "communiste" nous jugeons aux actes sur les points cités ci dessus LO est resté invisible, pire elle s'est rangé depuis plus de 10 ans derrière l'étendard de l'islamophobie. Alors oui de tels "communistes" auto-proclamés sont les représentants d'une gauchisme blanc et dégénéré.
Enfin sur la question de "communautarisme" c'est comique. On y reviendra.
Bien sûr, LO a parfois des ambiguïtés, mais à ma connaissance dans la période actuelle, LO a systématiquement dénoncé les exactions islamophobes et les politiques racistes du gouvernement.
Qu'ensuite tu ne les rencontres jamais sur le terrain, ça n'a rien de spécifique à l'islamophobie : sur la plupart des sujets, LO se contente de prises de position théorique mais milite très rarement sur le terrain. Que ce soit sur le féminisme, contre le racisme, sur l'écologie, sur les migrants, sur l'état d'urgence, ou sur toute autre sujet politique, LO considère avoir fait son job en pondant un communiqué. Son militantisme concret se cantonne lui à l'économisme par ailleurs décrié par Lénine dans Que faire...
Donc Ok pour critiquer LO sur son absence de militantisme de terrain, Ok pour critiquer certaines prises de position aussi, mais ça ne sert à rien de caricaturer non plus.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Islamophobie
Désolé de mon emportement sur ce coup là. Mais ta réponse initiale m'a parue brutale ("Très éclairant en effet. Sadri Khiari ne répond pas aux Blancs. Que dire de plus ?"). Ce qui m'a irrité.verié2 a écrit:je n'ai pas pour habitude de "refuser de comprendre".
C'est ce que dit Khiari en effet. Mais je ne vois pas en quoi cela est plus ou moins "fumeux". C'est très exactement cette notion même d'universalité des luttes que récusent les indigènes parce que le concept d'universalité est avant tout un concept idéologique blanc, et par conséquent une notion qui accompagne souvent le discours dominant (je ne parle pas bien évidemment de tes positions). Il n'y a par exemple rien de plus universellement blanc et bourgeois que la "laïcité" qui est aujourd'hui devenue le nouvel opium de la "république".Bon, ce que je comprends du discours - toujours un peu fumeux, ce qui laisse place à diverses interprétations - de Khiari, c'est que le "Blanc" n'a pas à se mêler des affaires et luttes des "Indigènes" parce que, par nature, il ne s'intéresse à celles-ci que dans la mesure où elles favorisent ses propres projets, que ledit Blanc estime universels et supérieurs.
Ca, c'est un procès d'intention non fondé. Ceux qui mettent en avant les luttes des indigènes sont les indigènes eux-mêmes, c'est à dire le prolétariat racisé qui refuse que les blancs parlent en son nom et qui refuse la norme de l'intégration (sous-entendu, "républicaine"). C'est cela qui choque le champ politique blanc et sa prétention universaliste. Ce qui est curieux est que le mode opératoire des luttes contre le patriarcat (contre le genre social) se pare en certaines occasions des mêmes attributs anti-intersectionels (réunions non-mixtes, etc.), mais là personne ne trouve rien à redire chez les "marxistes révolutionnaires".Mais il ne vient pas à l'idée de Khiari (...) que ceux qui mettent en avant les luttes des Indigènes et prétendent détenir l'exclusivité de parler en leur nom peuvent tout aussi bien les instrumentaliser à leur profit de catégorie sociale, de classe ou simplement individuel.
L'indigénat et le décolonialisme ne rentrent pas dans les catégories marxistes orthodoxes le plus souvent euro-centrées, et n'ont été théorisés que de récente date par des marxistes non européens le plus souvent (Stuart Hall, par exemple : cultural studies, études décoloniales, etc.). Ignorer aujourd'hui de telles théories relève à mon sens un peu de l'aveuglement. Le monde a changé en un siècle depuis Lénine... qui fut certes un très grand révolutionnaire et qui reste encore aujourd'hui un théoricien de valeur.Telle n'est en effet pas le point de vue des communistes qui ne s'estiment ni supérieurs ni inférieurs à leurs camarades d'autres nationalités et d'autres couleurs de peau, et considèrent que tous ont le droit de s'exprimer et de défendre leurs positions. Ni Lénine ni Trotsky ne se posaient d'ailleurs la question de leur couleur de peau avant d'exprimer leurs opinions sur telle ou telle lutte, fut-elle menée par des Indigènes.
PS : je ne suis pas militant du PIR, et je ne cautionne pas toutes ses positions, au cas où...
Invité- Invité
Re: Islamophobie
MO2014 a écrit:verié2 a écrit:certaines caractérisations sont des insultes, telles "secte raciste islamophobe" ou "secte communautariste blanche",
affirmer une chose n'a aucunement valeur de vérité. Les propos que tu cites sont des caractérisations politiques que nous avons démontrées ici même par de long argumentaires étayés par des faits précis. Je suis prêt à les reprendre un par un depuis le début des années 2000 jusqu'à aujourd'hui. Je viens de souligner l'absence de LO aux initiatives anti-racistes de 2015, soutenues entre autres par le PIR, Le FUIQP, CCIF...etc. et le NPA. Tout cette longue argumentation mène à une conclusion sur le caractère communautariste blanc de cette organisation nourries pas ces dérives islamophobes. Tout ce que tu as réussi à produire depuis un an c'est des paroles (1 ou 2 éditos) en 12 mois qui évoquent le racisme anti-musulman, sans aucun retour sur ses propres dérives, sans aucune auto-critique, sans aucune conséquence pratique en terme de pétition, meeting ou manifestation ou d'une quelconque action.verié2 a écrit:
Sinon, je suis tout à fait opposé à l'usage d'insultes,
Sauf que tu inventes des insultes de notre part et que lorsque ce sont tes camarades auto-proclamés "communistes" qui balances des dénonciations diffamatoires ou des injures tu te solidarises par ton silence.verié2 a écrit:
Toi et Toussaint vous permettez de me traiter de "touriste"
C'est toi qui nous as parlé de tes vacances en Corse et qui as relaté des anecdotes. Alors oui tu étais touriste en Corse, ce n'est pas une insulte juste une pointe d'ironie autour d'un fait... et tu viens faire la leçon à des militants qui connaissent la situation locale par un ancrage très différent.
Ta conception du militantisme par la pollution systématique de ce fil de discussion avec tes deux camarades est vaine. Je continuerai inlassablement à l'alimenter avec des témoignages, des CR de luttes, de manifestations, avec des discours et textes anti-racistes, avec des contributions théoriques sur la nécessité du combat contre l’islamophobie d'où quelle viennent, y compris d'organisation prétendument "communiste"...etc.
PS pour OZU : le texte d'Houria Bouteldja est excellent. Mais comme tu le sais le PIR n'est pas régi pas le centralisme démocratique. Il y existe une grande liberté de parole condition d'une réappropriation de l'élaboration théorique, de la pratique et des formes d'organisations par les racisés de l'état colonial.
je suppose que le mot "SaLO" que Mo2014 a employé à longueur de posts sans jamais etre modéré sur ce forum est une caractérisation politique ?
et "secte raciste", "supremacistes blancs", "communataristes blancs", "secte islamophobe" ce sont de saines analyses politiques ? (et je passe sur mon cas réglé par Mo2014 avec le terme de "petit blanc", première fois de ma vie qu'on m'écris ou me dis une merde pareille)
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Islamophobie
marxmarx a écrit:
je suppose que le mot "SaLO" que Mo2014 a employé à longueur de posts sans jamais etre modéré sur ce forum est une caractérisation politique ?
Erreur, Je n'ai pas été modéré car je n'ai JAMAIS utilisé ce terme. J'utilise à propos de la direction de LO "organisation communautariste blanche" ou "gauchisme blanc dégénéré".
marxmarx a écrit:
et "secte raciste", "supremacistes blancs", "communataristes blancs", "secte islamophobe" ce sont de saines analyses politiques ? (et je passe sur mon cas réglé par Mo2014 avec le terme de "petit blanc", première fois de ma vie qu'on m'écris ou me dis une merde pareille)
tout cela a été longuement argumenté et les termes utilisés sont des caractérisations politiques. Affirmer que ce sont des insultes permet de ne rien dire sur le fond car marxmarx n'a pas grand chose à développer. Pour le vérifier, il suffit de faire une recherche sur ses contributions à ce forum : https://forummarxiste.forum-actif.net/spa/marxmarx
pour constater qu'il fait partie de ceux qui ne produisent rien, ni texte de référence, de théorie, de témoignages...etc. il se limite à des calomnies ou dans le meilleur des cas à une ironie moisie en une phrase de ci de là.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Parce que le discours de Khiari, comme celui de nombreux auteurs ou porte-parole du PIR est souvent ambigü. Ce discours ne cesse d'opposer les "Blancs" aux "Indigènes", mais prétend qu'il ne s'agirait pas d'une couleur de peau mais d'un "champ politique", ce qui permet toutes les interprétations, de l'interprétation raciste à l'interprétation intellectuelle sophistiquée.Ozu
C'est ce que dit Khiari en effet. Mais je ne vois pas en quoi cela est plus ou moins "fumeux"
Le discours dominant, par exemple le discours républicain-laïque, a en effet des prétentions à l'universalité. Mais ce ne sont pas des concepts "blancs", mais tout simplement des concepts bourgeois et souvent colonialistes...Ozu
le concept d'universalité est avant tout un concept idéologique blanc, et par conséquent une notion qui accompagne souvent le discours dominant (je ne parle pas bien évidemment de tes positions). Il n'y a par exemple rien de plus universellement blanc et bourgeois que la "laïcité" qui est aujourd'hui devenue le nouvel opium de la "république".
Pour l'instant les "indigènes eux-mêmes" ne mettent rien en avant. Ce sont des intellectuels petits bourgeois comme Khiari, Bouteldja etc qui le font en leur nom, incitent ceux qu'ils considèrent comme des "indigènes" à se constituer en force séparée des autres, non sur des bases de classe mais sur des bases de race. Et, pour cela, ils s'appliquent à creuser un fossé en tirant à boulets rouge sur ceux qui, au contraire, prétendent réunir les prolétaires de toutes origines. Exactement comme le faisaient les nationalistes petits bourgeois du FLN algérien.Ceux qui mettent en avant les luttes des indigènes sont les indigènes eux-mêmes, c'est à dire le prolétariat racisé qui refuse que les blancs parlent en son nom et qui refuse la norme de l'intégration (sous-entendu, "républicaine")
Non, car s'il s'agissait seulement d'organiser de façon séparée les prolétaires "indigènes" sur des bases de classe, ce serait fort différent. Mais telle n'est pas la démarche du PIR, qui entend réunir TOUS les indigènes quelle que soit leur classe sociale.Ozu
Ca, c'est un procès d'intention non fondé
En effet, il ne s'agit absolument pas de nier la légitimité dans certaines circonstances d'une organisation séparée de certaines catégories. Mais tout dépend sur quelles bases politiques, celles-ci se réunissent... Mais, répétons le, pour le moment, le PIR ne réunit rien du tout. Il cherche seulement à exister, à se faire reconnaître dans "le champ politique". Nous en sommes donc à l'analyse de discours souvent ambigus.
Tout cela ne fait pas du PIR un ennemi, et je ne vois pas pourquoi des actions communes seraient impossibles sur certains terrains, mais cela ne nous interdit pas non plus de critiquer cet embryon de parti, ses prises de positions comme ses ambitions, sa nature etc.
Donc, il suffirait d'"argumenter" pour qu'une insulte cesse d'être une insulte ? Or "organisation communautariste blanche" pour "caractériser" LO est aussi insultant que grotesque. (Quelles que soient les critiques qu'on puisse adresser à LO.)MO2014
tout cela a été longuement argumenté et les termes utilisés sont des caractérisations politiques.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Donc Mo2014 assume de taxer Lo de communautariste et supremaciste blanc
Lo serait donc équivalente à l'extreme droite identitaire
Chacun jugera
Le terme saLo : C'est Toussaint qui l'a employé à maintes reprises, sans réaction de ta part
PS : Bouteldja dans son dernier texte, réaffirme sa volonté d'endiguer la blanchité et vante les vertus du communautarisme.
Et après c'est nous qui calomnions !
Lo serait donc équivalente à l'extreme droite identitaire
Chacun jugera
Le terme saLo : C'est Toussaint qui l'a employé à maintes reprises, sans réaction de ta part
PS : Bouteldja dans son dernier texte, réaffirme sa volonté d'endiguer la blanchité et vante les vertus du communautarisme.
Et après c'est nous qui calomnions !
Bouteldja : Ce que je veux expliquer c’est que ce mouvement de « repli sur soi » qu’on appelle « communautarisme » et qui a tous les aspects de la « réaction » et du « conservatisme », et qui l’est sous certains aspects, est globalement positif car la communauté, dans un contexte hostile (cf les éléments de contexte) est le premier lieu de la solidarité.
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Islamophobie
"islamistes", "clowns", "imbéciles", "frères musulmans", "communautaristes", "nationalistes petits bourgeois", "complices de Soral et Zemmour", "islamiste politique", "prof blanc au chaud en Guyane", "raciste", "retardé", "anti-sémite", "homophobe", ...etc. ...etc. ...etc.
Voila comment marxmarx, hadrien ou verié2 nous caractérisent sur le forum, et j'en oublie. Puis il viennent pleurnicher lorsqu'on démontre texte après texte, références à l'appui, l'islamophobe de la politique d'une décade de leur organisation préférée. ...
PS: La situation de Houria Bouteldja est très juste, merci
PPS : il n'y a rien à faire, tri(L)o s'est donné une mission de parasiter ce fil, de le polluer pour euphémiser voire bloquer toute information, tout débat sur l'islamophobie et sur les luttes anti-islamophobes.
Voila comment marxmarx, hadrien ou verié2 nous caractérisent sur le forum, et j'en oublie. Puis il viennent pleurnicher lorsqu'on démontre texte après texte, références à l'appui, l'islamophobe de la politique d'une décade de leur organisation préférée. ...
PS: La situation de Houria Bouteldja est très juste, merci
PPS : il n'y a rien à faire, tri(L)o s'est donné une mission de parasiter ce fil, de le polluer pour euphémiser voire bloquer toute information, tout débat sur l'islamophobie et sur les luttes anti-islamophobes.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Bonjour l'amalgame et la calomnie ! Jamais je ne t'ai traité, ni toi ni le PIR de "Frère Musulman", d'"islamiste" ou d'"imbécile". Je ne le pense d'ailleurs pas et j'ai même défendu le PIR contre les accusations de "fascisme" (ou équivalent).MO2014 a écrit:"islamistes", "clowns", "imbéciles", "frères musulmans", "communautaristes", "nationalistes petits bourgeois", "complices de Soral et Zemmour", "islamiste politique", "prof blanc au chaud en Guyane", "raciste", "retardé", "anti-sémite", "homophobe", ...etc. ...etc. ...etc.
Voila comment marxmarx, hadrien ou verié2 nous caractérisent sur le forum, et j'en oublie. Puis il viennent pleurnicher lorsqu'on démontre texte après texte, références à l'appui, l'islamophobe de la politique d'une décade de leur organisation préférée. ...
PS: La situation de Houria Bouteldja est très juste, merci
PPS : il n'y a rien à faire, trio s'est donné une mission de parasiter ce fil, de le polluer pour euphémiser voire bloquer toute information, tout débat sur l'islamophobie et sur les luttes anti-islamophobes.
Comme je ne crois justement pas que tu sois un imbécile, je pense que ta façon de caricaturer et d'insulter vise, comme je le disais, à creuser un fossé pour empêcher toute discussion et éviter de répondre aux critiques. Technique classique.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
-D'une part, comme le note Marxmarx, c'est Bouteldja elle-même qui défend ici le caractère globalement positif du communautarisme, bien qu'elle admette qu'il présente certains effets négatifs. On ne voit donc pas pourquoi les sympathisants du PIR (sur ce fil) s'offusquent quand on définit ainsi leur idéologie.Bouteldja : Ce que je veux expliquer c’est que ce mouvement de « repli sur soi » qu’on appelle « communautarisme » et qui a tous les aspects de la « réaction » et du « conservatisme », et qui l’est sous certains aspects, est globalement positif car la communauté, dans un contexte hostile (cf les éléments de contexte) est le premier lieu de la solidarité.
-D'autre part, non, le repli communautaire dans un contexte hostile n'est pas nécessairement positif. Exemple : aux Etats unis, face à l'hostilité à l'encontre des immigrants italiens, s'est développé la mafia, qui était au départ une sorte d'organisation de défense communautaire. On sait ce que ça a donné. Si, en France, la religion voire ses expressions les plus rétrogrades devait devenir le moyen principal de résistance à l'islamophobie ambiante, ce ne serait guère plus positif...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
verié2 a écrit:
-D'une part, comme le note Marxmarx, c'est Bouteldja elle-même qui défend ici le caractère globalement positif du communautarisme, bien qu'elle admette qu'il présente certains effets négatifs...
-...face à l'hostilité à l'encontre des immigrants italiens, s'est développé la mafia, qui était au départ une sorte d'organisation de défense communautaire. On sait ce que ça a donné. Si, en France, la religion voire ses expressions les plus rétrogrades devait devenir le moyen principal de résistance à l'islamophobie ambiante, ce ne serait guère plus positif...
Comme cela été longuement expliqué que ce sont les dominés, les discriminés à l'école, à l'université, au travail, au logement..., ceux à qui l'état colonial refuse l'égalité des droits, ceux qui sont discriminés pour leur culture, leur religion, leur habillement...etc. ce sont eux qui sont accusés de communautarisme. verié2 va même plus loin dans le sordide et le mépris de ceux qui vivent dans les quartiers populaires puisqu'il compare leur solidarité (soulignée par Houria Boutldja) ce "communautarisme", à la mafia et à la réligions et ses "expressions les plus rétrogrades.
Remarquons aussi que ceux qui reprochent aux musulmans réels et supposés leur soi-disant communautarisme font semblant d'ignorer que ce ne sont pas ceux qui y vivent qui ont choisi d'habiter dans dans des tours mal ou pas entretenues, dans des périphéries urbaines mal desservies sans développement économique, sans commerce, sans emplois, sans activités culturelles, sans théâtre, sans cinéma, sans équipements sportifs... Au contraire il fait comme si c'était un libre choix "communautariste". Pendant très longtemps dans les prisons française les cellules étaient regroupées en quartiers celui des "français blancs" les mieux entretenus, puis les européens, puis les maghrébins et les africains (la plupart de culture ou de religion musulmane)... les conditions allant en se dégradant. verié2 en bon observateur aurait aurait sans aucun doute accusé ces musulmans en détention de "communautarisme".
Rappelons que le tout premier des communautarisme, le plus puissant, celui bien présent à la tête de l'état, des banques, des grandes entreprises... celui ignoré par vérié, c'est bien celui de la domination blanche, masculine et élitiste qui reste invisible aux yeux de verié2 au nom de la classe, tout comme reste invisible l'absence massive des femmes toujours au nom de la classe ouvrière. Classe ouvrière imaginaire et désincarnée chassée de ses damnés de la terre noirs, musulmans, femmes, gays... classe ouvrière blanche et masculine. verié2 récite l'idéologie dominante et identifie l'expérience des quartiers populaires qu'il leur est imposé au "communautariste". En leur interdisant de ce fait la capacité indépendante de s'organiser sous des formes qu'ils auraient définis et sur des programmes qu'ils auraient élaborés au nom de la sainte unité de la classe ouvrière... en réalité blanche, masculine et catholique et/ou laïque.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
C'est cela en quelque sorte, en d'autres termes la couleur de la peau est une construction sociale constitutive du colonialisme et aujourd'hui du néo-colonialisme, il suffit de regarder autour de soi pour en être convaincu. Franchement, tu as suffisamment d'expérience, d'après ce que j'ai pu lire de tes interventions sur ce forum, pour t'en être rendu compte, non ?verié2 a écrit:Parce que le discours de Khiari, comme celui de nombreux auteurs ou porte-parole du PIR est souvent ambigü. Ce discours ne cesse d'opposer les "Blancs" aux "Indigènes", mais prétend qu'il ne s'agirait pas d'une couleur de peau mais d'un "champ politique"
Le discours de la classe dominante a toujours des prétentions à l'universalité, sinon il n'aurait rien de dominant (je ne vais pas te citer Marx "à preuve", d'une part ce serait stupide, d'autre part tu le sais très bien). Et tu mets le doigt là où il faut, à savoir que ce discours dominant est à mettre en relation avec le colonialisme. Or, que je sache la colonisation du monde fut le fait de blancs européens, "marchands" et Etats-royaumes ; ce depuis cinq siècles, et ça n'a rien d'un hasard si cela correspond justement aux prémisses du capitalisme et de son idéologie blanche (disons occidentale pour faire plus large).Le discours dominant, par exemple le discours républicain-laïque, a en effet des prétentions à l'universalité. Mais ce ne sont pas des concepts "blancs", mais tout simplement des concepts bourgeois et souvent colonialistes...
La marche de la Dignité du 31 octobre dernier fut le fait de diverses associations toutes liées à l'indigénat, avec le soutien d'Angela Davis ce qui n'est pas rien. Le tout en auto-organisation. Le succès fut mitigé et on peut regretter que les jeunes des quartiers y aient été moins nombreux que souhaité. Mais c'est un début, et comme tu le sais "les hommes sont toujours partis d'eux-mêmes".Pour l'instant les "indigènes eux-mêmes" ne mettent rien en avant.
Ce n'est pas si simple m'est avis. Les couches les plus défavorisées et les plus opprimées (une partie de la classe donc), sont les couches racisées de la population. C'est à dire les indigènes. Ca, c'est un fait indéniable et vérifiable chaque jour, je pense que tu seras d'accord sur ce point. En revanche, ce qui me parait petit-bourgeois, pour reprendre ton expression, c'est cette manie des "révolutionnaires" blancs à vouloir à tout prix considérer l'intersectionalité classe/race/genre, en entendant subordonner le tout à une classe essentialisée. D'une part, cette intersectionalité ne peut déboucher que sur du syncrétisme réformiste, d'autre part c'est dénier aux indigènes le droit de s'exprimer en leur nom propre. Aparté : cela ne veut pas dire, bien sûr, que le PIR, le FUIQP ou autres organisations soient elles-mêmes "révolutionnaires", mais c'est une autre histoire dont on pourra reparler si tu le souhaites.Ce sont des intellectuels petits bourgeois comme Khiari, Bouteldja etc qui le font en leur nom, incitent ceux qu'ils considèrent comme des "indigènes" à se constituer en force séparée des autres, non sur des bases de classe mais sur des bases de race
Le problème est que je ne vois pour ma part guère que du prolétariat chez les indigènes. On peut trouver des exceptions, mais c'est vraiment à la marge. Je pense que tu ne peux qu'être d'accord là-dessus.s'il s'agissait seulement d'organiser de façon séparée les prolétaires "indigènes" sur des bases de classe, ce serait fort différent. Mais telle n'est pas la démarche du PIR, qui entend réunir TOUS les indigènes quelle que soit leur classe sociale.
Je suis plutôt d'accord, notamment avec "pour le moment", même si le PIR n'est pas "rien du tout". Cela dit, ta remarque vaut aussi exactement pour le NPA. Que fait le NPA en dehors d'essayer d'exister ? Qui réunit-il d'autres qu'une infime partie de la classe moyenne en voie de paupérisation ? Quant à LO et autres "programmatistes de transition" , ça fait 40 années qu'ils ont raté le coche de la dernière restructuration capitaliste et qu'ils survivent pour eux-mêmes dans l'autarcie la plus complète, accrochés qu'ils sont à un ancien "mouvement ouvrier" qui n'existe plus pour soi depuis belle lurette.Mais, répétons le, pour le moment, le PIR ne réunit rien du tout. Il cherche seulement à exister, à se faire reconnaître dans "le champ politique".
En effet, cela n'interdit pas la critique. J'en ai moi-même à faire, par exemple sur la tentative de récupération des "petits blancs", le lumpen moderne, que le PIR veut assimiler aux indigènes, ce qui n'a aucun sens (c'est une spécialité de Khiari), sur le fait que dans ses "principes" (http://indigenes-republique.fr/le-p-i-r/nos-principes/) le PIR en reste principalement à une analyse franco-française, ignorant jusqu'à récente date les luttes décoloniales de par le monde, particulièrement en Amérique latine où elles ne sont pas rien c'est le moins qu'on puisse dire, et bien sûr que nulle part le terme "révolution" n'apparait. Mais si l'on raisonne en communiste (enfin, si tout au moins on essaie car ça n'a rien d'évident), on ne peut qu'être d'accord avec Marx et Engels : "En somme, les communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire contre l'ordre social et politique existant". Le PIR n'est pas révolutionnaire, mais il conteste l'ordre social et politique existant. J'espère quand même que tu es d'accord avec cela.Tout cela ne fait pas du PIR un ennemi, et je ne vois pas pourquoi des actions communes seraient impossibles sur certains terrains, mais cela ne nous interdit pas non plus de critiquer cet embryon de parti, ses prises de positions comme ses ambitions, sa nature etc.
Mais il reste deux arguments que j'ai avancés, qui sont à mon avis importants, et auxquels tu n'as pas répondu :
- Les luttes contre le patriarcat sont avant tout l'affaire des femmes elles-mêmes. Personne ne le conteste. Pourquoi en irait-il autrement avec les racisé-e-s ?
- Les théories décoloniales (que le PIR n'a intégré que récemment, c'est vrai) sont essentielles pour comprendre le monde actuel. Penses-tu qu'il faille en rester à Lénine ? (attention, je ne dis pas qu'il faut envoyer Lénine aux oubliettes de l'histoire, loin delà).
PS : il vaudrait mieux que la modération si elle existe encore, déplace une partie du débat, car cela n'a plus grand chose à voir avec l'islamophobie.
Invité- Invité
Re: Islamophobie
-"Racisé", tu en conviendras, est tout de même un concept moins évident que celui de "femme", qui englobe la moitié du genre humain. Il devient d'ailleurs encore plus flou quand on veut y assimiler des Blancs pauvres et des individus qui, politiquement, sortiraient du "champ politique blanc" (pour parler comme le PIR). Mais je ne conteste nullement le droit à une catégorie particulière de s'organiser sèparément. En revanche je conteste le fait que cette organisation soit indispensable en France aujourd'hui. Je vois mal les "racisés" s'organiser séparèment dans les syndicats par exemple ou dans un Comité de grève. Et surtout je critique les positions du PIR qui ne sont pas des positions de classe. Car il me semble qu'on peut s'organiser séparèment sur des bases de classe.Ozu
Mais il reste deux arguments que j'ai avancés, qui sont à mon avis importants, et auxquels tu n'as pas répondu :
- Les luttes contre le patriarcat sont avant tout l'affaire des femmes elles-mêmes. Personne ne le conteste. Pourquoi en irait-il autrement avec les racisé-e-s ?
- Les théories décoloniales (que le PIR n'a intégré que récemment, c'est vrai) sont essentielles pour comprendre le monde actuel. Penses-tu qu'il faille en rester à Lénine ? (attention, je ne dis pas qu'il faut envoyer Lénine aux oubliettes de l'histoire, loin delà).
-Je ne prétends nullement que les écrits de Lénine et de Trotsky soient suffisants pour comprendre tous les aspects de la réalité d'aujourd'hui bien entendu. A propos des "théories décoloniales", quel texte conseillerais-tu ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
La préface de Christine Delphy au livre de Saïd Bouamama sur les discriminations racistes.
Préface
Certains diront : encore un livre sur les discriminations ! Ce sont les mêmes qui disent : « Assez de repentance ! » - comme s’il y avait eu le début de l’ombre d’une repentance - applaudis par tous ceux pour qui le pire cauchemar serait d’avoir à s’excuser de leurs ignominies ou de celles de leurs pères et frères. Arrogance du dominant, et arrogance française. Ou peut-être retard français : peut-on imaginer les Anglais parler aujourd’hui de la colonisation de l’Inde et la défendre en disant : « mais nous avons fait des routes et des hôpitaux » ?
Eh bien non, ce n’est pas « encore » un livre sur les discriminations mais enfin un livre sur les discriminations. Les discriminations racistes. Mais enfin, dira-t-on, depuis le temps qu’on parle du racisme ! C’est vrai. Mais de quoi parle-t-on ? Qu’entend-on par racisme, depuis le temps qu’on en parle, que des universitaires, des chercheurs du CNRS, des sociologues, des philosophes, écrivent des livres sur le sujet ? Ces livres, pour la majorité d’entre eux, parlent des individus racistes et de leurs idées. Ils ne sont pas à dédaigner, loin de là. Mais, quand dans son livre pionnier, paru en 1972, Colette Guillaumin parlait de l’Idéologie raciste, elle incluait dans l’idéologie les représentations et les pratiques, pas seulement les idées. Puis, dans les années 80, les idées des racistes - ou des sexistes -, leurs « préjugés » sont devenus le seul centre d’intérêt des chercheurs. Les plus connus des spécialistes du racisme en France sont les chercheurs qui ont analysé les théories racistes, qui ont distingué des époques, des nuances, des écoles : le racisme « biologique » précédant le racisme « culturel », le racisme du prolétariat à distinguer du racisme des bourgeois ; le racisme nazi, le racisme français, le racisme espagnol ; l’histoire des idées racistes, la structure philosophique des idées racistes. Ce n’est pas inintéressant. Et cela meuble : pendant ce temps, on avait l’impression que le terrain était occupé (et certainement, sur le plan de l’institution universitaire) il l’était, l’impression qu’on progressait dans la connaissance du racisme, qu’on allait pouvoir lutter contre.
Cette stratégie d’occupation était aussi une stratégie de containment ; pendant ce temps, on oubliait l’autre moitié des protagonistes du racisme : les victimes. Dans ces livres, sauf exception déjà mentionnée, aucune place pour celles et ceux qui pâtissent du racisme, celles et ceux qui ne sont pas seulement tués ou injuriés par « les racistes », mais surtout discriminés. Ce terme passif « être discriminé » vient d’ailleurs d’apparaître dans la langue. Les premières études, confidentielles, parlant à l’occasion de discrimination, remontent tout au plus aux années 90.
En fait, les victimes du racisme n’intéressaient personne. Et l’ampleur du préjudice qu’elles subissent n’était pas appréhendée : ces destinataires des actes racistes ne pouvaient être victimes que d’individus isolés, qui les insultaient et parfois les agressaient physiquement. C’était ça le racisme, c’était à la fois révoltant et exceptionnel.
Les spécialistes du racisme refusaient l’idée même de racisme systémique, soutenant que cela signifierait « un racisme sans acteurs ». Et à Dieu ne plaise ! Quelle horreur ! Or, que les acteurs ne soient pas des individus isolés ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’acteurs, mais que dans un système, il est difficile, voire impossible, de tenir pour responsables quelques individus nommément identifiés.
Quand toute une population, en raison de son « origine », ou de son « sexe », souffre d’un taux de chômage extraordinairement élevé, d’un taux de promotion extraordinairement bas, cela n’est imputable à aucun individu, ni même à des individus. C’est ce qu’on appelle le racisme systémique, et c’est cela que Bouamama étudie et dénonce.
Dans le même temps, et avant même de le dénoncer, il doit dénoncer la dénégation et le déni : « Non, il n’y a pas de discrimination en France. Tout le monde est égal ». Ah oui ? « Oui, puisque c’est dans la Constitution, dans nos valeurs, dans notre identité nationale.
Oui, puisque c’est écrit ».
Dans l’optique française, les faits comptent pour peu : seuls les principes ont de la valeur, et les nôtres sont irréprochables. L’égalité est un de nos principes, donc l’égalité existe, tel est le sophisme français ; et la conséquence, c’est qu’on ne doit pas s’attarder ni même poser le regard sur ce qui dans la réalité n’est pas conforme au principe. « Si cela arrive, vous dit-on avec impatience, cela doit être accidentel, ou alors merveilleuse porte de sortie ! - peut-être n’avez-vous pas, vous personnellement, toutes les qualités requises ? Mais soyez assuré.e que nos principes ont été respectés à la lettre ». Le dédain pour la réalité, le dédain pour les victimes du racisme, pour leurs vies, pour leurs histoires, pleines d’efforts non récompensés et de souffrance morale, le même dédain est ce que les féministes rencontrent quand elles dénoncent l’injustice faite aux femmes, l’injustice qui est le pain quotidien, la musique de fond, l’odeur âcre qui entoure, qui constitue, qui est la vie des femmes.
C’est pour cela que Saïd Bouamama est mon âme frère, parce que le racisme comme système, le patriarcat comme système, se ressemblent énormément. Tous les systèmes hiérarchiques, tous les systèmes de classement possèdent les mêmes mécanismes : d’abord, la discrimination, ensuite, ses rationalisations : les femmes sont trop ceci ou trop peu cela, comme les « issus de l’immigration ». Les rationalisations peuvent varier : on ne reproche pas les mêmes choses aux unes et aux autres. Mais ces rationalisations ont en commun d’être des rationalisations des mêmes actions : de la « mise en bas » dans la réalité. Ces rationalisations, l’idéologie raciste ou l’idéologie sexiste, sont aussi en elles-mêmes une action : on espère que les humiliés.ées et les offensés.ées vont finir par croire qu’ils et elles sont sales, impurs.es, incapables, méprisables. Bien sûr, méprisables : car sinon, pourquoi seraient-ils/elles méprisés.ées ? Pourquoi se retrouveraient ils et elles finissent par le croire, sinon totalement, au moins un peu. Le racisme, comme le sexisme, les minent de l’intérieur. Il leur est difficile, parfois, souvent, de trouver en eux la conviction de leur pleine humanité, cette conviction sans laquelle on ne peut se révolter.
Aujourd’hui, pour de multiples raisons, grâce à de multiple révoltes - Marches pour l’égalité, naissance des Indigènes de la République (dont Bouamama a été l’un des initiateurs), émeutes des banlieues en 2005 - et aux injonctions de l’Europe, la France est obligée de prendre en compte les discriminations raciales, que Bouamama préfère à juste titre appeler les discriminations racistes.
Mais les prend-elle vraiment en compte comme des discriminations systémiques ? Certes sur le plan juridique, elle a dû accepter la notion de « discrimination indirecte »-qui se fait par la comparaison des chiffres (d’emploi, de promotion, etc.), en vigueur depuis 40 ans en Grande-Bretagne et aux USA, et qui est donc fondée sur l’idée de discrimination systémique. Mais la France conserve cependant le même répertoire d’explications du racisme.
En France, dit Bouamama, on explique les inégalités de deux façons contradictoires : l’une, qu’il appelle « culturaliste », place la responsabilité de ces inégalités sur les gens qui les subissent, c’est le discours sur l’intégration jamais assez complète. L’autre, à l’opposé, qu’il appelle « ouvriériste », nie la spécificité des discriminations racistes. Bouamama propose le paradigme de la concurrence-la mise en concurrence de toutes les forces de travail. Ce paradigme suppose que les discriminations se sont aggravées avec la globalisation et le néolibéralisme économique. Puis, il analyse les réponses apportées par la société française aux discriminations racistes ; ces réponses sont basées sur des études ; mais, curieusement, celles-ci aboutissent toutes à « la production d’un savoir attendu » qui ne fait que conforter le paradigme culturaliste dominant.
La deuxième partie, l’analyse critique des « réponses », donnera aux féministes un sentiment de « déjà vu » assez inquiétant : rien ne bouge parce que « les mentalités peinent à changer ». Ah, ces mentalités ! Déjà le PCF nous les servait à chaque fois que nous revendiquions un changement dans la réalité : « Ah non, pas possible, les mentalités ne sont pas prêtes. Revenez l’année prochaine. » Heureusement, il existe quelques groupes politiques qui prennent le social au sérieux : seulement, dans leur social, il n’y a que la condition ouvrière, Une et Indivisible (curieusement semblable, en ceci, à la République). Parler de sexisme ou de racisme, c’est « diviser la classe ouvrière ».
Boumama plaide pour le paradigme de la concurrence, de la fonctionnalité des discriminations racistes et sexistes pour l’ensemble du système, et pour une démarche qui oublie un peu les « mentalités » : « il ne s’agit plus de changer les joueurs mais les règles du jeu ». Il montre comment les institutions mises en place pour étudier et/ou lutter contre les discriminations sont des gadgets, et des gadgets dangereux car ils produisent à nouveau des discours qui rendent les discriminé.es responsables de leur échec : qu’il s’agisse du discours incantatoire sur le changement des mentalités, du « parrainage », de la « formation des acteurs », de l’accompagnement des victimes de discriminations pour qu’elles ne se complaisent pas dans l’idée erronée qu’elles sont des victimes, tous ces procédés évitent de mettre en cause l’aspect systémique, nient de facto son existence, renvoient les discriminés.ées à leurs insuffisances, à leur mauvaise intégration, à leur incompétence, professionnelle ou sociale.
Saïd Bouamama a commencé sa carrière militante avec la Marche pour l’égalité de 1983, dont il était responsable pour la région Nord. Il en a vécu la récupération par SOS-Racisme et sa petite main jaune. Dans les mêmes années, il est devenu sociologue et a écrit 18 ouvrages (voir la bibliographie) ; il ne se lasse pas d’essayer d’expliquer comment les inégalités se produisent, d’essayer de lutter contre le repli identitaire des « Français de souche » (voir notamment La France, autopsie d’un mythe national1 ) ; il est de tous les combats, en tant que militant et en tant que sociologue, car il est indissociablement l’un et l’autre, et j’aime cette identité double dans laquelle je me reconnais. Nous nous sommes rencontrés le 4 février 2004 lors du premier meeting de l’association « Une école pour tous/tes », contre la loi scélérate excluant les jeunes filles qui portent le foulard de l’école publique. Il a publié le premier livre sur le sujet pendant l’été : L’affaire du foulard islamique : la construction d’un racisme respectable2. Avant et après, les titres se sont succédé. On n’arrive pas toujours, en tant que lectrice, à suivre sa production abondante, qui fait de lui l’un des meilleurs « experts »… Pourquoi est-il alors si peu cité par ses pairs ? Ce ne peut être parce qu’il s’appelle Bouamama, non, en voilà une hypothèse absurde ! Alors, parce qu’il est à la fois « juge et partie » ?
C’est vrai que sur la discrimination, les Blancs, qui ne la subissent pas, sont mieux placés pour en parler, et surtout pour être entendus, comme les hommes sont plus crédibles, et plus crus, pour parler de l’oppression des femmes.
Dans son avant-dernier ouvrage, un livre collectif de la ZEP3, Bouamama laisse paraître son exaspération. Son parcours me fait penser au titre d’un livre de la grande poète états-unienne, Adrienne Rich : Une patience folle m’a menée jusqu’ici (Poèmes 1978-1981).
Dans cet ouvrage-ci, c’est à Bouamama le pédagogue inlassable que nous avons affaire. Il y explique - avec patience !-que, y compris quand on prétend reconnaître les discriminations et quand on prétend lutter contre elles, on s’arrange pour les occulter, et que tant qu’on n’aura pas reconnu qu’elles sont produites par l’ensemble du système, et que réciproquement ces discriminations, racistes ou sexistes, produisent le système, on ne pourra éliminer ni les discriminations, ni le système d’oppression dit « plus général ».
Il faudra bien qu’on finisse par l’entendre.
Christine Delphy, vendredi 8 octobre 2010
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
On n'est pas sur le fil du PIR.
Mais cela me fait bien rire de lire sous la plume de militants blancs que le PIR ne représente rien. Il est à l'origine de tout un travail politique, théorique dont l'EG non coloniale est bien obligée de tenir compte et d'en reprendre des pans entiers. Dire que LO a depuis des années systématiquement dénoncé les faits et propos islamophobes est évidemment un mensonge éhonté, il suffit de lire le FMR, il suffit de lire quelques faits recensés, à commencer par le soutien actuel de la secte à la loi foulardière de 2004, qui a été la base de l'essentiel des incidents et des discours islamophobes. Cette loi a signifié la disparition du système public de centaines d'élèves exclues et/ou rejetées dans le privé catholique par le racisme islamophobe de l'école publique, racisme dont LO a été un promoteur actif comme je pense l'avoir rappelé, participant à la stigmatisation des femmes voilées jusque dans sa presse, et participant aux exclusions chaque fois que ses ouailles en ont eu la possibilité. Aucun parti de gauche (excepté le PS et certaines fractions du NPA n'ont été aussi loin contre les musulmans. Alors que, depuis quelques semaines, la clique d'Arthaud se calme, c'est possible. A condition de remarquer qu'ils n'ont pas changé leur position sur la loi raciste, un acquis pour eux, qu'ils ne s'opposent même pas du bout des lèvres aux professeurs qui dans les universités expulsent les musulmanes voilées de leurs cours, et qu'ils n'nt certes pas modifié leur position sur la question des crèches, par exemple. Sans même parler des petites positions comme sur l'acte islamophobe de Mayotte, sans parler de la logorrhée islamophobe sur leur forum et dans la bouche de ses adhérents et sympathisants. Le chœur des blancs peut s'élever en défense de leur organisation-sœur, il ne m'impressionne pas, j'attends des faits, des actes, et il n'y en a pas un seul.
Ensuite, je ne vais pas discuter ou critiquer Houria en compagnie de gens qui ont traité le PIR d'antisémite, alors qu'il suffit de voir une vidéo de Shlomo Sand pour comprendre de quoi il est question dans ce pays..
Mais cela me fait bien rire de lire sous la plume de militants blancs que le PIR ne représente rien. Il est à l'origine de tout un travail politique, théorique dont l'EG non coloniale est bien obligée de tenir compte et d'en reprendre des pans entiers. Dire que LO a depuis des années systématiquement dénoncé les faits et propos islamophobes est évidemment un mensonge éhonté, il suffit de lire le FMR, il suffit de lire quelques faits recensés, à commencer par le soutien actuel de la secte à la loi foulardière de 2004, qui a été la base de l'essentiel des incidents et des discours islamophobes. Cette loi a signifié la disparition du système public de centaines d'élèves exclues et/ou rejetées dans le privé catholique par le racisme islamophobe de l'école publique, racisme dont LO a été un promoteur actif comme je pense l'avoir rappelé, participant à la stigmatisation des femmes voilées jusque dans sa presse, et participant aux exclusions chaque fois que ses ouailles en ont eu la possibilité. Aucun parti de gauche (excepté le PS et certaines fractions du NPA n'ont été aussi loin contre les musulmans. Alors que, depuis quelques semaines, la clique d'Arthaud se calme, c'est possible. A condition de remarquer qu'ils n'ont pas changé leur position sur la loi raciste, un acquis pour eux, qu'ils ne s'opposent même pas du bout des lèvres aux professeurs qui dans les universités expulsent les musulmanes voilées de leurs cours, et qu'ils n'nt certes pas modifié leur position sur la question des crèches, par exemple. Sans même parler des petites positions comme sur l'acte islamophobe de Mayotte, sans parler de la logorrhée islamophobe sur leur forum et dans la bouche de ses adhérents et sympathisants. Le chœur des blancs peut s'élever en défense de leur organisation-sœur, il ne m'impressionne pas, j'attends des faits, des actes, et il n'y en a pas un seul.
Ensuite, je ne vais pas discuter ou critiquer Houria en compagnie de gens qui ont traité le PIR d'antisémite, alors qu'il suffit de voir une vidéo de Shlomo Sand pour comprendre de quoi il est question dans ce pays..
Toussaint- Messages : 2238
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