Islamophobie
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Re: Islamophobie
omme quoi manifestement ce forum est un lieu de libre parole où il est possible de traiter ses interlocuteurs de "enculé" de "salop" comme l'écrit avec insistance JeSuisFred. Les masques des homophobes tombent et leurs injures crépitent...
retour au sujet
Quant ont est capable de traité pendant plusieurs jours les gens de sous chien, faut pas s’attendre a des remerciement, pour le reste vue les position du PIR et de Toussaint sur l'homosexualité, les accusation de c'est deux salopait qui décidément ne manque pas de culot sont des leurres pour ne pas répondre de leurs propre mots. tu m'insulte attend toi a se que je te rende l'appareil
L'autre espèce d'imbecile qui voulait imposer un soutien au hamas, qui parle de répondre de maniéré censé, alors qu'il a de cesse d'opposer les blanc au arabe et au noir, Bouffon!
Je ne suis pas un privilégier contrairement a toi!
Invité- Invité
Re: Islamophobie
Ensuite, oui, je maintiens qu'en tant qu'homme blanc, français de souche et hétérosexuel, tu as des avantages sur d'autres.
Un prof blanc au chaud en Guyane qui explique doctement à un precaire qu'il a des privilèges sur les non-blancs
A gerber
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Islamophobie
Eh, vérié, pas mal, la formation anticoloniale et antiraciste de LO, maintenant, il n'y a plus de discriminations en France, tous les travailleurs sont également traités, sauf les femmes voilées violentées par les musulmans... Pas de doute, ch'père, LO avance...
Au chaud en Guyane, l'est barge, moi j'écris cela sous un climatiseur...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
marxmarx a écrit:Ensuite, oui, je maintiens qu'en tant qu'homme blanc, français de souche et hétérosexuel, tu as des avantages sur d'autres.
Un prof blanc au chaud en Guyane qui explique doctement à un precaire qu'il a des privilèges sur les non-blancs
A gerber
A gerber, oui, sans aucun doute.
Mais malheureusement très courant chez cette variété de petits bourgeois qui étalent leur mépris des travailleurs et tentent de faire disparaître la dimension fondamentale de la lutte des classes derrière un pseudo antiracisme qui masque très mal leur paternalisme prétentieux.
Pour les marxistes révolutionnaires, il y a une seule classe ouvrière, un seul prolétariat, toutes origines confondues;
et les énergumènes qui prétendent ici, à la remorque du PIR, parler au nom des travailleurs de culture musulmane ou d'origine africaine et les "communautariser", ne représentent en fait que les frustrations et animosités de leur petit monde anticommuniste..
Rien de très nouveau donc, même si les hargnes redondantes d'un Toussaint ou d'un MO2014 sont particulièrement exacerbées et caricaturales jusqu'au clownesque.
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Islamophobie
Les Dupond et Dupont de la secte communautariste blanche LO nous font le coup du "et je dirai même plus" en disant ... la même chose à savoir les attaques personnelles doublées d'injures. C'est un peu normal ils n'ont rien à dire sur le fond, il suffit de lire leurs posts : aucun texte de référence, aucun argument, juste un torrent de haine contre ceux qui luttent contre l'islamophobie, les racismes et les discriminations.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Pour les marxistes révolutionnaires, il y a une seule classe ouvrière, un seul prolétariat, toutes origines confondues;
et les énergumènes qui prétendent ici, à la remorque du PIR, parler au nom des travailleurs de culture musulmane ou d'origine africaine et les "communautariser", ne représentent en fait que les frustrations et animosités de leur petit monde anticommuniste..
Rien de très nouveau donc, même si les hargnes redondantes d'un Toussaint ou d'un MO2014 sont particulièrement exacerbées et caricaturales jusqu'au clownesque.
J'adore!!! il s'améliore à chaque post...
Voici une sacrée mise au point, dire que LO parlait voici peu de "lumpenprolétariat", dans les "quartiers immigrés"... . Faudrait le leur faire lire....
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Le MRAP 93 demande à Valls de refuser le rapport de M. Boutih sur le "jihadisme"
Malek Boutih, député de l'Essonne vient de remettre un rapport à Monsieur Valls concernant le jihadismen, intitulé « Génération radicale » et qui prétend produire une analyse et des propositions de prévention concernant les phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier.
La fédération 93 du MRAP, outre les contradictions, amalgames et clichés qui discréditent ce rapport, dénonce la méthodologie qui consiste à avoir interviewé entr'autres, quelques représentants d'organisations politiques dont Mr Jordan Bardella, secrétaire départemental du Front National du 93.
Ce faisant, Mr Boutih contribue à banaliser et donc à renforcer la position et le discours des militants du Front National. Monsieur Bardella, utilise constamment son mandat politique pour discréditer la population de la Seine Saint Denis, qu'il rejette et stigmatise continuellement. Il déclarait lors de la conférence de presse tenue en février 2015, à l'occasion de la présentation des listes FN aux élections départementales, que « la Seine-Saint-Denis se fracture, s’ensauvage et régresse », qu’elle est un espace « multiculturel et par conséquent multiconflictuel ».
Pour le MRAP, le Front- National n’a jamais été et ne sera jamais considéré comme un parti comme un autre dans la mesure où son idéologie raciste, xénophobe et homophobe le place en dehors des valeurs de la République. Toute démarche allant dans le sens de la banalisation de ce parti ne peut que contribuer à le renforcer.
Au moment où nous avons besoin de réfléchir de manière apaisée et constructive , au défi des replis identitaires, Monsieur Malek Boutih, en offrant une légitimité « morale » à Mr Jordan Bardella, ne fait que les renforcer.
Nous exigeons que Mr Valls, se désolidarise de cette initiative et refuse publiquement ce rapport.
Bobigny, le 6 juillet 2015
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Une survivante musulmane des attentats de Londres alerte sur l’islamophobie
Rédigé par La Rédaction | Mardi 7 Juillet 2015
Voilà 10 ans jour pour jour que le premier attentat-suicide du Royaume-Uni s'est produit dans les transports londoniens. Sajda Mughal, seule survivante musulmane de l'attaque du 7 juillet 2005, exhorte son pays à lutter contre la menace croissante de l'islamophobie, comme il le fait contre le terrorisme, rapporte le 5 juillet The Independent. A l'occasion des commémorations des 10 ans de l’attaque qui a fait 52 morts, la jeune femme, qui avait 22 ans au moment des faits, veut témoigner.
Celle qui est devenue maman de deux enfants raconte subir des menaces de mort et être victime de messages haineux sur Internet en raison de son appartenance à l'islam. Elle affirme que cette islamophobie est de plus en plus partagée par ses amis, famille et autres collègues. Après l’attentat, la vie de Sajda Mughal a basculé. Elle rejoint Jan Trust dans le nord de la capitale pour lancer une association de lutte contre la radicalisation. Si elle constate des effets positifs à cette mission, elle déplore dans le même temps une hausse dangereuse de l’islamophobie.
Son travail est le seul programme dans le monde qui permette aux mères musulmanes d’apprendre les techniques du Web pour appréhender les dangers de la radicalisation en ligne en vue de sauvegarder leurs enfants. La jeune femme se félicite d’avoir pu empêcher des adolescents à rejoindre la Syrie. Mais « l'extrémisme est, à un certain degré, alimenté par l'islamophobie. De jeunes musulmans (touchés par la radicalisation, ndlr) nous racontent l’avoir ressenti, soit eux ou un membre de leur famille », affirme-elle.
Dix ans après, c’est « comme si c’était hier »
Les attaques contre des femmes voilées, les dégradations de biens privés et de lieux de culte, la discrimination à l’embauche de même que les abus médiatiques sont régulièrement à déplorer. L’effet le plus important de cette islamophobie reste le sentiment de rejet. « Ces jeunes musulmans nous disent qu'ils se sentent en marge de la société à cause de cela », raconte la jeune militante pour la paix, qui dénonce ainsi un cercle vicieux.
Dix ans déjà que quatre kamikazes ont fait exploser leur ceinture d’explosifs dans les transports bondés de Londres. Sajda Mugha se souvient « comme si c’était hier » ce cette tragédie. La déflagration était « le bruit le plus fort que je n’ai jamais entendu », raconte-elle, se rappelant encore précisément du sentiment qu'il faille se « préparer à la mort ». « Les gens tombaient par terre, les lumières se sont éteintes, une fumée noire a immédiatement commencé à apparaître dans la rame ». Puis, enfin, le profond soulagement à l’écoute d’une voix lointaine lui dire : « C’est la police, nous sommes là pour vous. » Mais ce dont la jeune maman veut se rappeler avant tout, ce fut l'unité des Londoniens, « venus aider tout le monde ce jour. C'est ce que je voudrais voir aujourd'hui dans la façon d’aborder les questions d'extrémisme et l'islamophobie à laquelle nous faisons face. »
Une décénnie plus tard, si la radicalisation est un fléau qui a pris une ampleur importante, elle est à mettre en parallèle avec la montée de l’islamophobie pour Sajda Mugha. En ce jour de commémorations à Londres, le Royaume-Uni associe à cet hommage, celui des 30 tués Britanniques sur les 38 victimes visées dans l'attaque de Sousse, en Tunisie, le 26 juin revendiquée par les terroristes de l'Etat islamique.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
La LICRA justifie l'islamophobie sur Twitter en parlant « petit nègre »
Religion | Publié le 07.07.2015 à 15h10 | Par El Hadji Mamadou Gueye
A la base mouvement antiraciste, la LICRA s’attire depuis lundi les foudres des internautes pour un tweet aussi maladroit que raciste. Le Community Manager a en effet répondu en langage « petit nègre » à l’un des internautes au sujet de l'islamophobie.
« Islamophobie vise la religion pas les personnes, judéophobie vise judaïsme ET les juifs. Toi comprendre l’ambigüité ? ». Contrairement à ce qu’on pourrait penser ce n’est pas un mouvement islamophobe ou raciste qui s’adresse à des musulmans de cette manière, mais la réponse du Community Manager de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) à l’un de ses interlocuteurs sur Twitter. Une bourde qui n’a pas manqué de susciter la réaction sur la toile.
Lundi 6 juillet, lors de ce petit échange sur le réseau social, le CM de la LICRA n’a pas hésité à parler en langue des colons qui consiste à n’utiliser qu'un pronom et un infinitif pour s’adresser aux personnes désignées comme étant des « indigènes ». Cette forme d’expression est reconnue pour son caractère raciste et méprisant, ce qu’ont dénoncé plusieurs internautes d’autant plus qu’elle émane d’une ligue qui est censée être un bouclier contre le racisme.
Quand Islamophobie n’est pas racisme
Pire, une partie de la réponse du CM de la LICRA suppose même que l’islamophobie n’est pas une forme de racisme, au contraire de la « judéophobie ». Une politique du « deux poids deux mesures » que ne comprennent pas la plupart des internautes qui l’ont fait savoir sur la toile. Car, en effet, l’islamophobie ne s’exprime uniquement pas que par les paroles, mais aussi à travers des actes racistes et violents notamment les agressions de femmes voilées, la profanation de cimetières, les attaques de mosquées, discriminations...
Islamophobie et judéophobie, même combat ? Pas pour la LICRA ! http://t.co/VHIandhbpH via @Info_Halal_Net
— Lotfi Bel Hadj (@LotfiBelHadj) 7 Juillet 2015
- Critiquer l'Islam et/ou le Christianisme n'est pas gage de racisme. - Critiquer le judaïsme [ Demandez l'autorisation à la @_LICRA_ ]
— PepsiCopate® (@AutoDeiddacte) 6 Juillet 2015
@Yass_KI D'après la @_LICRA_ , l'Islamophobie est acceptable mais la judeophobie c'est de l'antisémitisme... #2Poids2Mesures
— Raastafourien (@raastafourien) 6 Juillet 2015
Excuses à demi-mot
Poursuivant ses réponses destinées aux internautes, le CM a plusieurs fois utilisé le langage du « petit nègre » comme le montrent les autres tweets repris par un contributeur du Le Plus de l’Obs.
Plus tard, la première réponse à l’origine de la polémique a été supprimée du compte de la LICRA. Le CM lui estime avoir répondu sur le même « registre provocateur » que les internautes. Une façon de s’ériger en victime que réfute un autre membre qui explique avoir été bloqué pour le même type de commentaire.
Notre CM a eu une expression malheureuse. Nous nous excusons auprès des personnes ayant pu être offensées par ses propos.
— LICRA (@_LICRA_) 6 Juillet 2015
...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/37254/licra-justifie-l-islamophobie-twitter-parlant.html
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Laïcité et inégalité : l’hypocrisie française, par Thomas Piketty
Delphysyllepse
En matière de religions, comme dans bien d’autres domaines, chaque pays aime se mettre en scène dans de grands récits nationaux, qui sont certes indispensables pour donner du sens à notre destinée collective, mais qui, trop souvent, servent surtout à masquer nos hypocrisies. Sur la religion, donc, la France aime se présenter au monde comme un modèle de neutralité, de tolérance et de respect pour les différentes croyances, sans en privilégier aucune : ce n’est pas chez nous qu’un président prêterait serment sur la Bible !
La vérité est bien plus complexe. La querelle religieuse s’est soldée chez nous par une massive prise en charge publique des écoles confessionnelles catholiques, dans des proportions que l’on ne retrouve dans quasiment aucun autre pays. Nous sommes également les seuls au monde à avoir choisi de fermer les écoles un jour par semaine (le jeudi, de 1882 à 1972, puis le mercredi) pour le donner au catéchisme, journée qui vient seulement d’être réintégrée - partiellement - dans le temps scolaire normal. Ce lourd héritage a laissé des traces et des ambiguïtés monumentales. Par exemple, les écoles privées catholiques déjà existantes sont massivement financées par le contribuable, mais les conditions d’ouverture de nouvelles écoles privées d’autres confessions n’ont jamais été clarifiées, ce qui crée de lourdes tensions aujourd’hui avec les demandes d’écoles confessionnelles musulmanes. De même, les cultes ne sont officiellement pas subventionnés, sauf lorsqu’il s’agit d’édifices bâtis avant la loi de 1905.
Et tant pis si la carte de la pratique religieuse a bien changé depuis, et si les mosquées se retrouvent aujourd’hui dans des caves. La récente affaire des collégiennes musulmanes renvoyées chez elles pour cause de jupe trop longue a également montré jusqu’où pouvait conduire la loi sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires. Au nom de quoi pourrait-on exprimer toutes ses convictions par ses tenues, par exemple par des jupes très courtes, des jupes plissées, des cheveux colorés, des tee-shirts rock ou révolutionnaires, sauf ses convictions religieuses ?
En vérité, en dehors du visage totalement couvert (qui empêche l’identification), et de certaines parties du corps trop nettement découvertes (indécence qui, semble-t-il, menacerait la paix publique), il serait sans doute sage de laisser le choix des tenues et des ornements à la liberté de chacun. La laïcité, cela pourrait consister à traiter la religion comme une opinion comme les autres, ni plus, ni moins. Une opinion, ou plutôt une croyance, que l’on peut caricaturer comme les autres, dont on peut se moquer, bien sûr, mais que l’on a aussi le droit d’exprimer, par le langage comme par les tenues. Mais l’hypocrisie française la plus béante concerne, sans doute, notre refus de reconnaître la discrimination professionnelle monumentale subie actuellement par les jeunes générations d’origine ou de confession musulmane. Une série d’études, menées notamment par Marie-Anne Valfort, vient de le démontrer de façon glaçante. Le protocole est simple : on envoie des faux CV à des employeurs en réponse à des milliers d’offres d’emploi, en faisant varier le nom et les caractéristiques du CV de façon aléatoire, et on observe les taux de réponse. Les résultats sont déprimants. Dès lors que le nom sonne musulman et, par-dessus tout, lorsque le candidat est de sexe masculin, les taux de réponse s’effondrent massivement. Pire encore : le fait d’être passé par les meilleures filières de formation, d’avoir effectué les meilleurs stages possibles, etc., n’a quasiment aucun effet sur les taux de réponses auxquels font face les garçons d’origine musulmane. Autrement dit, la discrimination est encore plus forte pour ceux qui ont réussi à remplir toutes les conditions officielles de la réussite, à satisfaire à tous les codes… sauf ceux qu’ils ne peuvent changer.
La nouveauté de l’étude, c’est de reposer sur des milliers d’offres d’emploi représentatifs des petites et moyennes entreprises (par exemple, des emplois de comptable). Ce qui explique sans doute pourquoi les résultats sont beaucoup plus négatifs - et malheureusement plus probants - que ceux obtenus avec le petit nombre de très grandes entreprises volontaires qui avaient été étudiées dans le passé. Alors, que faire ? D’abord, prendre conscience de l’ampleur de notre hypocrisie collective, et donner une publicité maximale à ce type d’études. Ensuite, inventer des réponses nouvelles. Appliqué de façon systématique à toutes les procédures d’embauche, le CV anonyme n’est peut-être pas la solution miracle que l’on avait un temps espérée (c’est un peu comme si on voulait lutter contre le sexisme dans l’entreprise en empêchant les rencontres spontanées entre les sexes).
Mais, cette piste ne doit pas pour autant être totalement refermée. On peut, par exemple, imaginer que ce type d’envois de CV aléatoires soit généralisé, et puisse donner lieu à des peines exemplaires dans des actions judiciaires. Plus généralement, il faut mettre tous les moyens nécessaires (aide juridictionnelle, etc.) pour faire appliquer le droit et punir la discrimination. Les grands récits nationaux et le conservatisme ambiant ne doivent pas conduire à une panne de l’imagination.
Thomas PIKETTY Directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris
15 JUIN 2015
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
Initiative soutenue par Riposte Laïque, organisée pas "les Femmes d'Aubervilliers " présentées chaleureusement par la patrouille islamophobe relayant l'appel à la "journée sans voile", sans doute pour unir la classe ouvière (https://forummarxiste.forum-actif.net/t888p60-port-du-foulard)... Je ne mets pas le lien de Riposte Laïque, chacun peut y aller au besoin...
La manif sans voile à Paris, ou un procès en sorcellerie qui ne dit pas son nom
Vendredi 10 juillet, à Paris, en une fin d’après-midi d’été particulièrement chaude et explosive, la devise républicaine et la laïcité ont été sacrifiées place de la République (il fallait oser!), sur l’autel d’un féminisme intransigeant et arrogant qui prétend éclairer la France de ses lumières contre l’obscurantisme ambiant, et qui en réalité impose sa tyrannie émancipatrice à la lueur du flambeau islamophobe.
« Solidarité, Egalite et laïcité », tel était le tryptique, faussement libérateur et foncièrement liberticide, conçu par les pasionaria anti-voile à l’origine de cette manifestation sans voile importée du Canada en 2013, et dont l’imbuvable Mohamed Sifaoui, l’un des « intellectuels faussaires » magnifiquement démystifiés par Pascal Boniface, faisait figure de héros, acclamé pour son « combat pour l’islam politique »… On a les héros qu’on mérite, ce qui en dit long sur la supercherie intellectuelle à l’œuvre, derrière les banderoles portant haut la dignité de la femme…
Le ton de cette véritable croisade contre le port du voile et les citoyennes qui l’arborent est rapidement monté, les appels à « supprimer les allocations familiales à toutes les femmes voilées » ayant résonné avec force, tandis que montait une clameur de colère contre «ces politiques qui abandonnent ce combat » et de «ces médias qui donnent régulièrement la parole aux femmes voilées ou aux islamistes ». Chacun appréciera le cynisme d’un amalgame fait allègrement sur une tribune prétendument érigée pour défendre les « droits des femmes », de certaines plus que d’autres…
Rabaissé au vulgaire rang d’un « bout de tissu », ou pire encore de « torchon », le voile a été accusé de tous les maux et les femmes voilées vouées aux gémonies sur une place de la République devenue place de Grève... Il ne manquait guère qu’un grand bûcher incandescent pour révéler l’insondable l’hypocrisie d’un procès en sorcellerie qui ne dit pas son nom.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Islamophobie, judéophobie
Les frères jumeaux
samedi 13 juin 2015, par Alain Gresh
Les éditions Syllepse publient un texte posthume d’Ilan Halevi, « Islamophobie et judéophobie. L’effet miroir ». Cette réflexion stimulante aide, notamment dans la période de l’après-Charlie, à comprendre les ennemis qu’il est nécessaire de combattre aujourd’hui et les parallèles entre l’antisémitisme des années 1930 et l’islamophobie aujourd’hui. J’en ai rédigé la préface que je publie ci-dessous.
Ayant fait des choix improbables tout au long de sa vie, ayant assumé des ruptures avec ses attaches « tribales », ayant choisi la cause palestinienne et rejoint le Fatah, l’organisation de Yasser Arafat, lui qui était né juif, Ilan Halevi peut encore nous surprendre. Dans les derniers mois de sa vie, il s’est aventuré à écrire un texte sur l’islamophobie et les discriminations qui frappent les musulmans. Ilan ne dénonce pas seulement les guerres impériales menées au nom de la « civilisation » et du « progrès », voire parfois du christianisme, contre les Barbares. Il ose, ce qui lui vaudra, nul n’en doute, dans l’au-delà auquel il ne croyait pas, la haine de tous les éditocrates d’aujourd’hui, dresser un parallèle entre l’antisémitisme, dont il avait eu personnellement à souffrir à sa naissance sous l’Occupation, et l’islamophobie dont le cancer s’étend au sein de la classe politique, des journalistes, des intellectuels, qu’ils soient de gauche comme de droite. Car, pour reprendre la jolie formule de l’historien Michel Dreyfus sur l’antisémitisme, s’il n’y a pas d’islamophobie de gauche, car les deux termes sont contradictoires, il y a bien une islamophobie à gauche, peut-être la plus dangereuse [1].
Ilan le fait avec un sentiment d’urgence qui transparaît dans son écriture, inquiet face à la montée des périls, aux dérives qui nous entraînent tout droit à une « guerre de civilisation ». D’entrée de jeu, il confesse « à quel point [son] propos est peu abstrait, et dépourvu du détachement que la rigueur scientifique requiert de l’historien, et du chercheur en général. Mais la reconnaissance de cette urgence est également source de légitimité pour ce propos, car il y va de la guerre, de la mort et de la souffrance, et de l’absolue nécessité de leur résister ». Mais s’il écrit ce livre en militant, il le fait aussi avec sa formidable culture, avec sa profonde connaissance de l’histoire, celle des Juifs, celle de la Palestine, mais aussi celle du monde dont il s’est toujours senti citoyen, quelles que soient ses attaches (ou plutôt à cause de ses attaches) avec la Palestine.
L’ouvrage se déploie sur deux axes, celui de l’analyse de « la guerre contre le terrorisme » et celui du parallèle entre islamophobie et antisémitisme. Depuis la présidence de George W. Bush, la « guerre contre le terrorisme » se situe au cœur de la stratégie mondiale des Etats-Unis et de celle de nombre de ses alliés. Il est vrai que Barack Obama a légèrement infléchi les orientations de son prédécesseur, pour tenir compte des défaites militaires américaines, des réticences de son opinion publique, mais il continue à bombarder l’Irak et la Syrie et à envoyer ses drones tuer aux confins du Pakistan comme au Yémen ou en Somalie, mêlant, dans ses « assassinats ciblés », des « terroristes recherchés » et des civils innocents [2].
Au discours sur le terrorisme, largement dominant aussi en France, notamment depuis les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de janvier 2015 [3], Ilan réplique ironiquement : « La guerre à l’ombre de laquelle croît aujourd’hui le nouveau “chauvinisme de guerre” est officiellement définie comme une confrontation aux dimensions planétaires contre “le” terrorisme. Stricto sensu, le terrorisme est une technique de guerre parfaitement criminelle, mais tristement universelle, qui consiste à prendre des civils pour cibles d’opérations militaires à des fins politiques. Le nouvel ennemi global ne serait donc pas un Etat ou un groupe d’Etats, un pays, un régime ou un parti, ou même une idéologie, mais une technique ! Une guerre globale contre les marteaux-piqueurs ? Contre les embrayages automatiques ? Peut-on concevoir une guerre contre une méthode sans se préoccuper de savoir qui y a recours et pourquoi ? Il paraîtrait que poser de telles questions est en soi une démarche suspecte, car le “terrorisme”, comme le claironnait José Aznar alors qu’il dirigeait le gouvernement espagnol, “ne doit pas être compris, ou expliqué, mais combattu !”. »
Aussi condamnable soit-il, le terrorisme fait partie de la panoplie militaire et, comme on l’a souvent répété, il est l’arme des faibles. Figure brillante de la révolution algérienne, arrêté par l’armée française en 1957, Larbi Ben Mhidi, chef de la région autonome d’Alger, fut interrogé sur la raison pour laquelle le Front de libération nationale (FLN) déposait des bombes camouflées au fond de couffins dans les cafés ou dans les lieux publics. « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins », rétorqua-t-il à ses tortionnaires, qui l’assassineront froidement quelques jours plus tard. La disproportion des moyens entre une guérilla et une armée régulière entraîne une disproportion du nombre des victimes. Si le Hamas et ses alliés doivent être considérés comme des « terroristes » pour avoir tué trois civils pendant la guerre de Gaza de l’été 2014, comment faut-il qualifier l’Etat d’Israël, qui en a massacré, selon les estimations les plus basses, celles de l’armée israélienne elle-même, entre 800 et 1 000, dont plusieurs centaines d’enfants ? Qui osera désigner un Etat qui détruit l’Irak ou qui massacre en Palestine comme « terroriste » ? Qui traînera George W. Bush ou Benyamin Nétanyahou devant la Cour pénale internationale ?
Même du point de vue des objectifs de ses promoteurs, la « guerre contre le terrorisme » se révèle un désastre. Selon la Global Terrorism Database de l’université du Maryland, Al-Qaida et ses filiales ont commis environ deux-cents attentats par an entre 2007 et 2010. Ce nombre a augmenté de 300 % en 2013, avec six-cents actes. Et nul doute que les chiffres de 2014 battront tous les records avec la proclamation du « califat » par Abou Bakr Al-Baghdadi. Qu’en est-il du nombre de terroristes ? Selon les estimations occidentales, 20 000 combattants étrangers ont rejoint l’organisation de l’Etat islamique (OEI) et les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, dont 3 400 Européens. Rappelons qu’Al-Qaida n’existait pas en Irak avant l’invasion de ce pays par les Etats-Unis en mars 2003.
Ce bilan serait bien fragmentaire s’il ne prenait en compte les désastres géopolitiques et humains. Depuis 2001, les Etats-Unis, parfois avec l’aide de leurs alliés, ont mené des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et, de manière aérienne, au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Bilan : l’Etat libyen a disparu [4], l’Etat irakien sombre dans le confessionnalisme et la guerre civile, le pouvoir afghan vacille, les talibans n’ont jamais été aussi puissants au Pakistan. Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’Etat américaine, évoquait un « chaos constructif » en 2005 pour justifier la politique de l’administration Bush dans la région, annonçant des lendemains qui chanteraient l’hymne (américain) de la démocratie. Dix ans plus tard, le chaos s’est étendu à tout ce que les Etats-Unis appellent le « Grand Moyen-Orient », du Pakistan au Sahel. Et les populations comptent parmi les premières victimes de cette utopie « constructive ».
Mais il existe une autre victime de cette guerre, note Ilan, l’ensemble des musulmans qui se voient désignés à la vindicte publique. Oubliées les alliances d’antan qui soudaient le président Ronald Reagan aux « combattants de la liberté » afghans ; effacé le soutien à tous les groupes islamistes, du moment qu’ils affrontaient l’empire du Mal soviétique ou combattaient le nationalisme ou la gauche arabes. Désormais, l’islam est devenu l’ennemi public numéro 1, même si, explique Ilan, « le langage est piégé. Car selon les principaux chefs d’orchestre de cette bataille planétaire, l’ennemi ne serait pas l’islam, mais l’islamisme. Or, cet islamisme, assimilé au terrorisme, est un ennemi sans visage, à l’image de ces hommes posant et paradant en cagoule devant les caméras des médias de leurs présumés adversaires. De la même façon qu’aucun criminel de guerre ne se revendique “terroriste”, puisque tous prétendent perpétrer leurs forfaits au nom des idéaux les plus nobles, aucun encagoulé de l’audiovisuel ne se revendique “islamiste”, puisque précisément tous prétendent incarner l’islam tout court, rejetant tous les autres islams dans les ténèbres extérieures de la jahiliyyah (l’“ignorance” préislamique) ou de l’usurpation, et fondant ainsi le dérapage conceptuel évoqué plus haut ».
Et, de fait, ce qui frappe et ce sur quoi Ilan insiste, c’est cet engrenage qui entraîne à faire de la religion un tout homogène, l’associant à la violence et à l’intolérance, à travers la réification des concepts, qu’il s’agisse de celui de chahid ou de hijab, mots réduits à une seule interprétation qui ramènent l’islam à une religion monolithique, sans débats, sans nuances, sans histoire. L’auteur revient ainsi sur la notion de jihad et ce qu’elle signifie pour les croyants et non sa lecture réductrice par les médias. « Il est généralement traduit par guerre sainte, et cette notion sous-entend une guerre obligatoire contre les non musulmans pour les convertir de force ou les exterminer. Laissons de côté l’usage métaphorique du mot, qui, comme “croisade” en français, peut s’appliquer à toute lutte pour une cause juste, sans inférer du contenu idéologique ou religieux de la démarche. Même littéralement, le jihad reste un effort sur la voie de Dieu qu’il soit interne ou externe, individuel ou collectif, comme son sens radical le suggère (en arabe, la racine j-h-d traduit la notion d’effort), et le mot lui-même n’a intrinsèquement aucune connotation a priori militaire ou violente, comme le mot français “mobilisation”. On peut parfaitement parler de jihad pacifique. »
Mais ce ne sont pas seulement les concepts qui sont réduits à des slogans rabâchés au journal de TF1, ce sont aussi les forces identifiées à l’islam politique qui sont caricaturées, alors même qu’elles poursuivent des stratégies différentes, voire contradictoires et que, comme tous les partis à travers le monde, elles évoluent plus en fonction des réalités de terrain que d’une idéologie monolithique. On se souvient comment les Frères musulmans égyptiens, sous la présidence de Mohammed Morsi, avaient justifié « religieusement » le prêt à intérêt pour défendre l’accord signé par leur leader avec le Fonds monétaire international (FMI).
L’auteur analyse la stratégie du Hezbollah et réserve de longues pages au Hamas, pour lequel il n’a pourtant aucune sympathie idéologique, Ilan étant un membre du Fatah, le rival du Hamas, mais dont il suit les évolutions, évolutions que les Occidentaux et le gouvernement israélien refusent de voir, tandis que Benyamin Netanyahou identifie le Hamas à Al-Qaida. Le Hamas, « vient de loin et ira sans doute loin, résume Ilan. La démocratie musulmane, qui serait à l’islam ce que la démocratie-chrétienne est au christianisme, est l’alternative immédiate au fanatisme, à l’intolérance et à la violence politique. Aujourd’hui, en Palestine, c’est parce que le Hamas et le Jihad islamique palestinien occupent l’ensemble du terrain islamique, qu’il n’y a pas d’espace pour les sectes d’assassins de type Al-Qaida. Cela, cependant, suppose aussi de préserver l’espace dans lequel, tout en reconnaissant leur droit de cité dans le débat, on peut continuer à les combattre, ou au moins à leur opposer un projet autre que le leur. » Pour reprendre une boutade d’un ami journaliste israélien, « nos dirigeants n’ont pas voulu le Fatah, ils ont eu le Hamas ; ils ne veulent pas le Hamas ils auront Al-Qaida ».
Cette haine de l’islam qui porte et nourrit même les responsables et les médias occidentaux, dépasse le cadre politique ou géopolitique ; elle rappelle, et c’est un des apports majeurs de cet ouvrage, l’antisémitisme des années 1930. « Dans ce dispositif de guerre des civilisations, on entend souvent parler d’une rive “judéo-chrétienne”, d’un “camp”, d’une “civilisation” judéo-chrétienne, qu’on pourrait opposer au monde musulman. Paradoxal renversement des termes d’une équation historique bien différente, où des Croisades à la Reconquista espagnole et jusqu’à l’antisémitisme européen moderne c’est bien l’Occident chrétien, et non l’Orient musulman, qui a le plus haï et persécuté les Juifs. »
Cette opération idéologique suppose d’identifier les Juifs des années 1930 à l’Europe (et donc d’expliquer qu’ils n’ont rien de commun avec ces immigrés qui débarquent aujourd’hui sur nos côtes) [5]. L’entreprise ne manque pas de piquant si l’on se rappelle que cette expression de « civilisation judéo-chrétienne » est née dans les années 1930, précisément pour contrer le discours hitlérien de défense de l’Occident et de la civilisation chrétienne contre les Juifs. Le philosophe français catholique Jacques Maritain écrivait ainsi en 1942 que la tradition « judéo-chrétienne » était la source des valeurs occidentales. Cette vision, fondée sur de louables intentions, continua d’être utilisée, notamment aux Etats-Unis, pour affirmer la supériorité du « monde libre » sur l’Union soviétique athée. Pourtant, dès les années 1960, elle tomba en désuétude, les guerres de libération anticoloniales mettant à bas l’idée d’une lutte de civilisation dans laquelle le Nord représenterait le Bien. Paradoxalement, c’est avec la chute du Mur de Berlin que la notion de « civilisation judéo-chrétienne » a connu une nouvelle jeunesse, dans une acception inédite puisque les Juifs étaient inclus dans un Occident ressuscité et mythique destiné à rejeter les nouveaux parias, les musulmans. Ils n’étaient plus des « Juifs », mais des « Blancs » aux avant-postes de la lutte contre la Barbarie.
Nul mieux que l’écrivain israélien Amos Oz n’a exprimé, à son corps défendant, cette posture historique d’identification des Juifs à l’Europe et aux « Blancs ». Dans un discours sur les années 1930 prononcé à Francfort en 2005, il expliquait : « À l’époque, les trois quarts de l’Europe n’aspiraient qu’à se débarrasser définitivement de tous ces paneuropéens fervents, polyglottes, férus de poésie, convaincus de la supériorité morale de l’Europe, amateurs de danse et d’opéra, amoureux du patrimoine paneuropéen, rêvant d’une unité européenne post-nationale, prisant la courtoisie, les toilettes et les modes européennes, admirateurs inconditionnels d’une Europe que depuis des années […] ils s’étaient évertués à amadouer, à enrichir dans tous les domaines et par tous les moyens, s’efforçant de s’intégrer, de l’attendrir en lui faisant une cour effrénée, de se faire aimer, accepter, de la satisfaire, d’en faire partie, d’être aimé. »
À cette invraisemblable distorsion des faits, le poète et écrivain israélien Yitzhak Laor rétorque : « Les Juifs assassinés en Europe n’étaient pas une nation d’“europhiles”. […] Ils n’étaient pas “polyglottes, férus de poésie, convaincus de la supériorité morale de l’Europe, amateurs de danse et d’opéra”, etc. Un tel propos est une offense aux victimes du génocide, dont la majorité n’allait jamais à l’opéra ni ne lisait de poésie européenne. » Amos Oz nie tout simplement l’altérité des victimes juives, qui ressemblaient bien plus aux travailleurs immigrés d’aujourd’hui qu’à des Européens « bien élevés », comme le révèlent les photos des ghettos est-européens, mais aussi les mesures de restriction de l’immigration juive imposées par les gouvernements européens et par celui des Etats-Unis dans le premier tiers du XXe siècle, qui les dénonçaient en termes aussi violents que ceux utilisés aujourd’hui comme les musulmans.
Analysant le discours de nombre d’intellectuels médiatiques français, de Bernard-Henri Lévy à Alexandre Adler, de Pierre-André Taguieff à Alain Finkielkraut, Ivan Segré, un philosophe juif religieux, a dénoncé la dissolution du judaïsme et de sa singularité dans le christianisme et l’Occident. Car, pour lui, elle constitue une partie de l’« opération idéologique d’envergure » visant à imposer le mot d’ordre de « défense de l’Occident ». Ce mensonge est d’autant plus dangereux que, dans les faits, les parallèles entre l’antisémitisme et l’islamophobie sont nombreux. « Nous avons fermement l’intention de montrer ici, écrit Ilan, au-delà de toute provocation, que l’islamophobie, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à sa tante maternelle la judéophobie, communément appelée antisémitisme, fonctionne de la même façon, joue un rôle comparable, et qu’elle en est, en fait, une excroissance et un développement. Mieux, que toute tentative de se mesurer à l’une sans prendre l’autre à bras-le-corps est par définition futile, car l’islamophobie, sous-catégorie du racisme en général, apparaît dans la nature sociale comme une métastase de l’antisémitisme. Nous nous attacherons à suivre à la trace ce cheminement. »
Et il précise : « Les islamophobes ressemblent comme des frères jumeaux à des antisémites. Qu’ils raisonnent, ou plutôt qu’ils déraisonnent, comme des antisémites. Avec la même mauvaise foi et avec la même bonne conscience. Mieux, qu’il crève les yeux de tout observateur dépassionné, un cas de figure, il faut l’admettre, rarissime dès qu’il s’agit des uns (les juifs) comme des autres (les musulmans), que l’islamophobie joue dans la société actuelle un rôle comparable à celui que l’antisémitisme a joué en Europe avant la seconde guerre mondiale. Elle fournit le terreau idéologique, le ciment discursif interclassiste sur lequel peuvent croître les nouvelles formes de fascisme. »
Certains opposent la violence de l’islamisme pour nier le parallèle. Dans son livre posthume, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Charb s’interroge [6] : « En 1931, existait-il un terrorisme international qui se réclamait du judaïsme orthodoxe ? Des djihadistes juifs menaçaient-ils d’instaurer l’équivalent de la charia en Libye, en Tunisie, en Syrie, en Irak ? Un rabbin Ben Laden avait-il envoyé un biplan s’écraser contre l’Empire State Building ? […] En 1931, l’intégrisme juif n’était pas ce qu’est au XXIe siècle l’intégrisme musulman. » À quoi, par avance, Ilan rétorque : « Cette apparente réalité, criante, bruyante, sanglante, de l’islamisme bête et méchant d’Al-Qaida est bien sûr l’ultime argument opposable au parallèle entre la judéophobie et l’islamophobie. Car les crimes des “islamistes”, le massacre systématique des innocents, sont bel et bien réels, alors qu’aucun juif en tant que tel n’a jamais revendiqué le moindre crime transformant les antisémites en victimes ou leur permettant de se présenter comme tels. Il convient de replacer cette apparente différence dans le contexte de l’antisémitisme lui-même : certes, les Juifs “en tant que tels”, en Europe, avant la seconde guerre mondiale, ne posent pas de bombes dans les lieux publics. Les “terroristes” d’alors, anarchistes, sociaux-révolutionnaires ou indépendantistes, pratiquent au pire l’assassinat politique, avec ou sans “dommages collatéraux”, dans des proportions que l’horreur contemporaine fait apparaître comme bénignes. Mais le discours antisémite, culminant dans le narratif nazi, attribuait aux Juifs, sans nul besoin pour ces derniers de revendiquer quoi que ce soit “en tant que tels”, toutes les violences sociales et politiques qui secouent la société bourgeoise, à commencer par le communisme lui-même, accusé de fomenter partout le désordre et la terreur. » Les Juifs, continue Ilan, « étaient également accusés d’être coupables de tous les méfaits du capitalisme. Ils étaient par ailleurs censés être les fauteurs de la guerre et donc redevables de toutes ses horreurs, des destructions, de la mort et des souffrances de millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Conjugué à la vieille accusation théologique chrétienne de déicide, ça fait, dans le fantasme populaire, un impressionnant palmarès de charges criminelles. »
Un débat a surgi, notamment en France, sur le philosémitisme des Etats occidentaux [7]. Il mérite d’être mené, loin des réactions caricaturales et des accusations d’antisémitisme qui, à force d’être rabâchées, perdent toute force [8] Car ce philosémitisme n’est qu’une nouvelle forme de mise à l’écart des Juifs qui ne sont toujours pas considérés par les gouvernants comme des citoyens « ordinaires », comme des Français, des Allemands, ou des Américains « à part entière ». C’est d’ailleurs au nom de ce philosémitisme que l’on peut, comme l’écrit Ilan, « impunément prétendre et écrire que le peuple palestinien n’existe pas, insulter l’islam et nier l’histoire des peuples autochtones des trois quarts de la planète, du moment qu’on confesse l’Holocauste et qu’on le reconnaît comme objet historique par les tribunaux, qui s’érigent en gardiens de la vérité historique, et qu’ils protègent tout à la fois de la recherche et de la comparaison ». On pardonnera à Jean-Marie Le Pen tous ses excès sur l’islam, son islamophobie radicale, sa dénonciation des « invasions musulmanes », mais aucun dérapage sur la Shoah.
L’urgence est là. La crise économique et sociale, le chômage de masse, la montée de l’extrême droite en Europe évoquent les signes inquiétants des années 1930. Que faire dans ce contexte où s’affrontent un bloc dit occidental et des mouvements comme Al-Qaida et l’Organisation de l’Etat islamique [9] ? Choisir le non-alignement, comme les Etats indépendants l’avaient fait lors de la conférence de Bandung en avril 1955, il y a soixante ans, refusant les choix binaires entre le communisme et le « monde libre », répond Ilan en conclusion de son livre. « Il y a la nécessité pour les peuples, les gouvernements, les Etats, mais aussi pour les sociétés dites civiles, et donc pour les individus aussi, d’un nouveau non-alignement. Certes, comme nous l’avons vu tout au long de cette réflexion, la structure de la guerre globale actuelle diffère amplement de l’affrontement des blocs qui a marqué le XXe siècle. L’Ennemi, ici, est invisible. Guerre mondiale et globale, mais contre un phantasme, contre l’hologramme incessamment projeté d’un épouvantail assisté par ordinateur. Pourtant, ses effets sur la société contemporaine sont parfaitement comparables, et la nécessité de refuser la logique de la guerre est absolument identique. Tout d’abord parce que l’identification avec l’un ou l’autre des “camps” en présence est impossible. Il s’agirait de choisir entre la peste et le choléra. » Cette voie est bien sûr la plus difficile à choisir, la plus périlleuse, celle où l’on recevra des coups de tous les côtés, des partisans de chacun des deux camps, mais aussi la seule qui permet d’entrevoir un meilleur avenir pour l’humanité. Et personne ne s’étonnera qu’Ilan nous incite à l’emprunter.
Notes
[1] Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, La Découverte, 2010.
[2] Lire « “Guerre contre le terrorisme”, acte III », Le Monde diplomatique, octobre 2014.
[3] Voir le dossier du Monde diplomatique de février 2015, « Attentats de Paris, l’onde de choc ».
[4] Lire Patrick Haimzadeh, « En Libye, ce n’est pas le chaos, c’est la guerre », Le Monde diplomatique, avril 2015.
[5] La partie qui suit et les citations sont tirées de Alain Gresh, De quoi la Palestine est-elle le nom ?, Les liens qui libèrent, 2009.
[6] Charb, Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, Les Echappés, 2015.
[7] Lire Houria Bouteldja, « Racisme(s) et philosémitisme d’Etat ou comment politiser l’antiracisme en France ? », Parti des indigènes de la République, 11 mars 2015.
[8] Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), « “Non au philosémitisme d’Etat” : un slogan indigne ! », 7 avril 2015.
[9] Lire Julien Théron, « Funeste rivalité entre Al-Qaida et l’Organisation de l’Etat islamique », Le Monde diplomatique, février 2015.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Vu d'Algérie. En France, l'islam est perçu comme un ennemi
Courrier international - Paris
Publié le 01/07/2015 - 09:47
Les propos de Manuel Valls sur “la guerre de civilisation” n’ont rien d’étonnant, estime Abdou Semmar. Il faut que la France assume enfin son cosmopolitisme pour être armée face à l’extrémisme salafiste, explique le rédacteur en chef d’Algérie Focus.
Que pensez-vous des propos de Manuel Valls sur la “guerre de civilisation” ?
Je ne suis pas étonné qu’un Premier ministre français, quelle que soit son appartenance politique, tienne ce genre de discours. La France n’est pas armée intellectuellement pour lutter contre l’extrémisme salafiste. Celui-ci prospère dans des territoires sociaux qui échappent au contrôle de l’Etat. La France est coupée en deux. Un mur la sépare. Il y a la France que connaît Manuel Valls et les banlieues pauvres.
Dans ces dernières, le mythe de l’intégration a échoué et un islam communautariste, celui des caves et des cages d’escalier, s’est développé. Les jeunes se disent musulmans pour embêter le blanc qui les rejette. Ils vivent la religion musulmane comme un moyen de résistance. C’est sur ce terrain là que les salafistes agissent. En l’absence de solution politique, Manuel Valls est finalement obligé d’adopter un discours de droite pour ne pas laisser la place au Front national.
Ressentez-vous un sentiment anti-islam en France ?
L’Islam y est perçu comme un ennemi. On ne le regarde pas comme un élément avec lequel vivre en harmonie. La laïcité y est érigée en dogme. Et cette dérive de la laïcité entraîne un gros malaise. Elle pousse les jeunes qui se sentent discriminés à se radicaliser. On regarde par exemple le voile comme une régression de la condition féminine. On refuse de voir les musulmans comme une composante à part entière de la société française. Or on estime à cinq millions le nombre de musulmans en France, soit environ 8 % de la population.
A titre d’exemple, il n’y a pas en France, contrairement à l’Allemagne, de jour férié pour les musulmans. Le jour de l’Aïd, le musulman français est obligé de tricher alors qu’il paie ses impôts comme tout le monde. A mon sens, il faut avant tout que la France accepte son cosmopolitisme. On a Versailles, les beaux quartiers et Barbès de l’autre. Il y a plus de moyens de transports pour aller d’Alger à sa banlieue que pour aller de Marseille aux quartiers nord. Une fois assumé, ce cosmopolitisme doit devenir un outil politique. Et enfin, il faut arrêter le développement de l’islam folklorique, cet islam communautariste des banlieues.
Propos recueillis par Caroline Marcelin
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
c
il y a dans cette assoc des musulmanes qui en ont ras le bol de se faire insulter dans leur classe et même menacer alors qu'elles tiennent des propos progressistes et féministes .
" nous on ne pose pas le problème de la femme qui a décidé de se voiler:on leur dit en faceque le voile n'est pas religieux . on s'attaque au dogme. on touche au fond du probleme , pas à un effet de mode"
avec bien sur la pression du voile lors du ramadan , ya meme un voile spécial ramadan ou on explique aux femmes que Dieu les a choisies pour le porter(sic)
alors oui j'espère que en 2016 on sera deux fois plus nombreuses à cette manif !!!!!
je te conseille de lire l'interview des femmes qui organisent cette manif, ca t'apprendrai que le combat contre le port du voile n'a rien à voir avec l'islamophobie!!!!!Toussaint a écrit:Initiative soutenue par Riposte Laïque, organisée pas "les Femmes d'Aubervilliers " présentées chaleureusement par la patrouille islamophobe relayant l'appel à la "journée sans voile", sans doute pour unir la classe ouvière (https://forummarxiste.forum-actif.net/t888p60-port-du-foulard)... Je ne mets pas le lien de Riposte Laïque, chacun peut y aller au besoin...
La manif sans voile à Paris, ou un procès en sorcellerie qui ne dit pas son nom
Vendredi 10 juillet, à Paris, en une fin d’après-midi d’été particulièrement chaude et explosive, la devise républicaine et la laïcité ont été sacrifiées place de la République (il fallait oser!), sur l’autel d’un féminisme intransigeant et arrogant qui prétend éclairer la France de ses lumières contre l’obscurantisme ambiant, et qui en réalité impose sa tyrannie émancipatrice à la lueur du flambeau islamophobe.
« Solidarité, Egalite et laïcité », tel était le tryptique, faussement libérateur et foncièrement liberticide, conçu par les pasionaria anti-voile à l’origine de cette manifestation sans voile importée du Canada en 2013, et dont l’imbuvable Mohamed Sifaoui, l’un des « intellectuels faussaires » magnifiquement démystifiés par Pascal Boniface, faisait figure de héros, acclamé pour son « combat pour l’islam politique »… On a les héros qu’on mérite, ce qui en dit long sur la supercherie intellectuelle à l’œuvre, derrière les banderoles portant haut la dignité de la femme…
Le ton de cette véritable croisade contre le port du voile et les citoyennes qui l’arborent est rapidement monté, les appels à « supprimer les allocations familiales à toutes les femmes voilées » ayant résonné avec force, tandis que montait une clameur de colère contre «ces politiques qui abandonnent ce combat » et de «ces médias qui donnent régulièrement la parole aux femmes voilées ou aux islamistes ». Chacun appréciera le cynisme d’un amalgame fait allègrement sur une tribune prétendument érigée pour défendre les « droits des femmes », de certaines plus que d’autres…
Rabaissé au vulgaire rang d’un « bout de tissu », ou pire encore de « torchon », le voile a été accusé de tous les maux et les femmes voilées vouées aux gémonies sur une place de la République devenue place de Grève... Il ne manquait guère qu’un grand bûcher incandescent pour révéler l’insondable l’hypocrisie d’un procès en sorcellerie qui ne dit pas son nom.
il y a dans cette assoc des musulmanes qui en ont ras le bol de se faire insulter dans leur classe et même menacer alors qu'elles tiennent des propos progressistes et féministes .
" nous on ne pose pas le problème de la femme qui a décidé de se voiler:on leur dit en faceque le voile n'est pas religieux . on s'attaque au dogme. on touche au fond du probleme , pas à un effet de mode"
avec bien sur la pression du voile lors du ramadan , ya meme un voile spécial ramadan ou on explique aux femmes que Dieu les a choisies pour le porter(sic)
alors oui j'espère que en 2016 on sera deux fois plus nombreuses à cette manif !!!!!
cerise75- Messages : 219
Date d'inscription : 21/07/2012
Re: Islamophobie
On ne peut que souhaiter que les femmes qui ne veulent plus subir le voile et ce qu'il représente, se manifestent, s'organisent, s'adressent à toutes et tous pour conforter le droit à l'égalité des sexes.
Souhaitons donc le développement d'initiatives féministes dans ce sens, pour encourager celles qui n'ont pas encore pu se libérer totalement des instruments de l'oppression sexiste et religieuse.
La route est toujours longue pour avancer vers une émancipation qui ne peut aboutir pleinement qu'avec le socialisme.
Mais chaque petite pierre peut contribuer à éveiller des consciences et gagner un peu de terrain sur l'obscurantisme et l'oppression des femmes.
C'est toujours ça.
Souhaitons donc le développement d'initiatives féministes dans ce sens, pour encourager celles qui n'ont pas encore pu se libérer totalement des instruments de l'oppression sexiste et religieuse.
La route est toujours longue pour avancer vers une émancipation qui ne peut aboutir pleinement qu'avec le socialisme.
Mais chaque petite pierre peut contribuer à éveiller des consciences et gagner un peu de terrain sur l'obscurantisme et l'oppression des femmes.
C'est toujours ça.
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Islamophobie
On pourra donc noter la convergence de cerise75 et de Hadrien avec Riposte Laïque et Christine Tasin déjà citée plus haut à propos de Mayotte, et bien connus pour leur féminisme. On a bien confirmation du front raciste islamophobe réunissant sous prétexte de féminisme ou de laïcité de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par les républicanistes de tout poil.
J'ai lu l'entrevue qui a d'ailleurs été postée sur ce forum, et il s'agit de 3 femmes installées en France depuis plusieurs décennies qui ne cachent pas leur incompréhension générationnelle pour les jeunes femmes qui portent le voile, ce qui au passage infirme leur affirmation d'un voile imposé, contredit par toutes les enquêtes...
Ensuite, on appréciera la demande de retrait des allocations familiales aux femmes musulmanes voilées. On peut douter de la nature de classe et de la nature "féministe de ce genre "d'initiatives féministes". Je cite ici un passage du texte de Malika Amaouche, Yasmine Kateb & Léa Nicolas-Teboul dans leur refus des injonctions d’un féminisme blanc, qui définit les termes de l’émancipation selon les normes que fabriquent les dominantes pour les subalternes et qui fonctionnent à leur profit:
D'abord, cela je n'y crois absolument pas, pour une raison très simple, c'est un commandement religieux, je pourrais citer des textes, juifs, chrétiens et musulmas sur ce point. Les femmes qui disent cela ne sont visiblement pas musulmanes, d'ailleurs elles croient qu'en disant cela elles "s'attaquent au dogme". L'erreur est manifeste, elles disent plus exactement que le dogme n'est pas de porter le voile, ce n'est donc pas une attaque du dogme, mais de sa compréhension, qui est à l'usage de chacun.
Quant au voile imposé dont elles parlent, il faudrait savoir, elles parlent d'un effet de mode, et en effet il y a aussi un effet de mode dans le bandana et le foulard musulman, foulard et minijupe ce n'est pas exactement halal, pas plus que foulard et pantalon moulant comme on le voit souvent. Mais l'effet de mode est assez contradictoire avec le voile "imposé". Ce que met en valeur la parole des trois femmes d'Aubervilliers, c'est bien la rupture générationnelle et de sens entre le voile traditionnel des anciennes et le foulard affirmatif des jeunes générations, que les plus anciennes ne comprennent pas et qu'elles vivent à bon droit comme un refus de suivre leur exemple.
Là aussi, je n'y crois pas et pour une autre raison très simple, c'est qu'il n'y a pas de filles voilées dans l'enseignement public. Se faire "insulter dans une classe" parce qu'on ne porte pas le voile, à la limite dans une école musulmane où les élèves ont le droit de se voiler, sauf que précisément les lycées musulmans sont très vigilants sur cette affaire, parce qu'ils auraient gros à perdre en faisant pression pour que les élèves se voilent. Cela pourrait leur valoir de gros problèmes et de fortes dénonciations médiatiques, des ruptures de convention avec les pouvoirs publics et une détérioration de leur image. Et ne parlons pas des lycées chrétiens... Elles auraient dit "dans le quartier, dans la rue", etc... mais dans la classe, cela ressemble à ce qu'on entendait constamment dans la campagne islamophobe de 2004 pour expulser les musulmanes pratiquantes de l'école publique.
Ensuite, admettons une seconde que ce soit vrai, cela prouverait seulement que la loi de 2004 censée faire régresser l'usage du voile n'a fait que durcir les choses, et cela prouverait donc l'échec de la loi raciste communautariste blanche de 2004. Echec patent, le voile n'a pas reculé dans la jeunesse, et la campagne raciste néocolonialiste a seulement donné du grain à moudre aux racistes et aux intégristes, ce qui était prévisible, mais n'a fait reculer ni le voile ni l'islam...
J'ai lu l'entrevue qui a d'ailleurs été postée sur ce forum, et il s'agit de 3 femmes installées en France depuis plusieurs décennies qui ne cachent pas leur incompréhension générationnelle pour les jeunes femmes qui portent le voile, ce qui au passage infirme leur affirmation d'un voile imposé, contredit par toutes les enquêtes...
Ensuite, on appréciera la demande de retrait des allocations familiales aux femmes musulmanes voilées. On peut douter de la nature de classe et de la nature "féministe de ce genre "d'initiatives féministes". Je cite ici un passage du texte de Malika Amaouche, Yasmine Kateb & Léa Nicolas-Teboul dans leur refus des injonctions d’un féminisme blanc, qui définit les termes de l’émancipation selon les normes que fabriquent les dominantes pour les subalternes et qui fonctionnent à leur profit:
En France, l’islamophobie, le racisme anti-musulman, est à comprendre, non pas simplement comme une opposition laïque à la religion, mais comme un racisme dirigé vers tout ce qui est noir ou arabe. Notamment quand sa présence est visible dans l’espace public, qu’il s’agisse de femmes voilées ou de jeunes tenant le mur. Les événements de janvier n’ont fait qu’accentuer ce processus de stigmatisation.
on leur dit en faceque le voile n'est pas religieux . on s'attaque au dogme. on touche au fond du probleme , pas à un effet de mode
D'abord, cela je n'y crois absolument pas, pour une raison très simple, c'est un commandement religieux, je pourrais citer des textes, juifs, chrétiens et musulmas sur ce point. Les femmes qui disent cela ne sont visiblement pas musulmanes, d'ailleurs elles croient qu'en disant cela elles "s'attaquent au dogme". L'erreur est manifeste, elles disent plus exactement que le dogme n'est pas de porter le voile, ce n'est donc pas une attaque du dogme, mais de sa compréhension, qui est à l'usage de chacun.
Quant au voile imposé dont elles parlent, il faudrait savoir, elles parlent d'un effet de mode, et en effet il y a aussi un effet de mode dans le bandana et le foulard musulman, foulard et minijupe ce n'est pas exactement halal, pas plus que foulard et pantalon moulant comme on le voit souvent. Mais l'effet de mode est assez contradictoire avec le voile "imposé". Ce que met en valeur la parole des trois femmes d'Aubervilliers, c'est bien la rupture générationnelle et de sens entre le voile traditionnel des anciennes et le foulard affirmatif des jeunes générations, que les plus anciennes ne comprennent pas et qu'elles vivent à bon droit comme un refus de suivre leur exemple.
musulmanes qui en ont ras le bol de se faire insulter dans leur classe
Là aussi, je n'y crois pas et pour une autre raison très simple, c'est qu'il n'y a pas de filles voilées dans l'enseignement public. Se faire "insulter dans une classe" parce qu'on ne porte pas le voile, à la limite dans une école musulmane où les élèves ont le droit de se voiler, sauf que précisément les lycées musulmans sont très vigilants sur cette affaire, parce qu'ils auraient gros à perdre en faisant pression pour que les élèves se voilent. Cela pourrait leur valoir de gros problèmes et de fortes dénonciations médiatiques, des ruptures de convention avec les pouvoirs publics et une détérioration de leur image. Et ne parlons pas des lycées chrétiens... Elles auraient dit "dans le quartier, dans la rue", etc... mais dans la classe, cela ressemble à ce qu'on entendait constamment dans la campagne islamophobe de 2004 pour expulser les musulmanes pratiquantes de l'école publique.
Ensuite, admettons une seconde que ce soit vrai, cela prouverait seulement que la loi de 2004 censée faire régresser l'usage du voile n'a fait que durcir les choses, et cela prouverait donc l'échec de la loi raciste communautariste blanche de 2004. Echec patent, le voile n'a pas reculé dans la jeunesse, et la campagne raciste néocolonialiste a seulement donné du grain à moudre aux racistes et aux intégristes, ce qui était prévisible, mais n'a fait reculer ni le voile ni l'islam...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Caméra cachée : femme voilée et non voilée frappées, quelle sera la réaction des passants ?
Quelle sera la réaction des passants à la vue d’une femme voilée frappée par son conjoint ? Interviendront-ils pour la protéger ou passeront-ils leur chemin ? Karim Metwaly, 27 ans, un New-Yorkais musulman d’origine égyptienne, passé maître dans l’art de réaliser des vidéos-tests pour lutter contre les préjugés islamophobes, a voulu tenter l’expérience en mettant en scène deux disputes conjugales qui dégénèrent.
Première scène : il se querelle avec une jeune femme non voilée, puis la gifle ;
Deuxième scène : le scénario est identique et interprété par les deux mêmes protagonistes, à ce petit détail près que la jeune femme malmenée est cette fois-ci voilée.
Si les promeneurs du parc ont volé à la rescousse de la première jeune femme, l’indifférence a prévalu envers la femme voilée, à de rares exceptions près. Postée début juillet sur YouTube, la vidéo a déjà été vue plus de 500.000 fois.
Fourmillant d’idées pour venir à bout des stéréotypes qui ont la vie dure, Karim Metwaly avait préalablement expérimenté une autre caméra cachée au résultat tristement édifiant. Dans le rôle d’un dragueur abordant la gent féminine dans un parc, il testait ainsi la réaction de ses interlocutrices quand, une fois que le charme avait opéré, il révélait son islamité. Dans la vidéo, une jeune femme, dont le visage est flouté, est séduite par lui jusqu’au moment où elle apprend qu’il est musulman. Le changement d'attitude est alors radical : "Je ne veux pas être associée à des gens qui battent leurs épouses et décapitent des gens…", lui lança-t-elle, en partant aussitôt et en exigeant qu'il ne la suive pas.
https://www.youtube.com/watch?v=EpDnw4Wevxs
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
On pourra donc noter la convergence de cerise75 et de Hadrien avec Riposte Laïque et Christine Tasin
Je ne sais pas ce que dit cette Madame Tasin et je m'en fous complètement.
Que des gens s'insurgent contre le voile islamique pour des raisons très différentes des miennes, ça ne fait aucun doute.
Il y a de multiples courants que j'exècre qui méprisent Hollande, ce n'est pas pour ça que je vais chanter ses louanges.
Il y a de nombreuses féministes, de différentes cultures et origines qui dénoncent et combattent, le voile pour ce qu'il est, un instrument et un symbole d'infériorisation pour les femmes.
Et elles ont raison de vouloir faire reculer cet assujettissement odieux, il faut les soutenir et s'en montrer solidaires.
Que ça plaise ou pas à Jeanne d'Arc, au Pape, au PIR ou à madame Tasin et Monssieur Toussaint, peu importe.
On ne peut pas être féministe, communiste et être indifférent à la discrimination des femmes dans toutes ses formes, y compris par ce que représente le voile islamique.
Et il ne me semble pas exagéré de dire que les femmes dans le monde, sont plus souvent tuées, emprisonnées et maltraitées parce qu'elles refusent le voile islamique que parce qu'elles le portent.
Alors comme dirait Toussaint:
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Islamophobie
http://www.islametinfo.fr/2015/07/11/la-manif-sans-voile-mepris-et-insultes-a-legard-des-femmes-musulmanes/
La manif sans voile, mépris et insultes à l’égard des femmes musulmanes
Hier, vendredi 10 juillet, s’est tenue à Paris une manifestation islamophobe connue sous le nom de #manifsansvoile sur le réseau social twitter. Déni d’une liberté fondamentale, ce genre de regroupement est scandaleux en France.
La manifestation est à l’instigation du collectif « Femmes sans voile » qui dénonce une domination patriarcale. Une petite centaine de personnes était présente.
D’après les slogans scandés lors de ce rassemblement place de la République à Paris, le voile serait le corollaire de l’islam radical et donc du terrorisme. Préjugés, insultes envers les femmes voilées, discours post-colonialistes, tous les éléments étaient présents pour ce rendez-vous islamophobe et misogyne puisque ces personnes nient le fait que les femmes musulmanes puissent porter librement un foulard sans être endoctrinées, dominées ou soumises.
Le voile est qualifié de « connerie » et de « torchon ». Des pancartes comme « Du voile à la burqa il n’y a qu’un pas » ou « Dieu créa la femme et l’obscurantisme créa Dieu » ou encore « le voile la burqa la polygamie l’interdiction d’accéder à l’éducation c’est la même aliénation » étaient visibles. Chose surprenante de lier l’éducation au voile quand on sait toutes les lois ou propositions de loi qui s’opposent à l’accès des femmes voilées dans les établissements scolaires.
...
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Islamophobie
C'est très bien que des sites de propagande religieuse comme celui-là puissent exprimer leur point de vue.
C'est même somme toute intéressant qu'un rassemblement aussi modeste amène ce genre de groupe à réagir et leur réaction soit diffusée.
On peut espérer qu'il ne s'agit que d'un mouvement précurseur, peut-être le début d'une mobilisation plus vaste pour l'émancipation de toutes les femmes et le rejet des marques d'assujettissement telles que le voile islamique.
Mais c'est sûr que le contexte est difficile et porteur de confusions, et qu'il faudra du temps et de la détermination. De la clarté aussi pour que ces actions féministes soient clairement démarquées de toute utilisation xénophobe et nationaliste.
C'est même somme toute intéressant qu'un rassemblement aussi modeste amène ce genre de groupe à réagir et leur réaction soit diffusée.
On peut espérer qu'il ne s'agit que d'un mouvement précurseur, peut-être le début d'une mobilisation plus vaste pour l'émancipation de toutes les femmes et le rejet des marques d'assujettissement telles que le voile islamique.
Mais c'est sûr que le contexte est difficile et porteur de confusions, et qu'il faudra du temps et de la détermination. De la clarté aussi pour que ces actions féministes soient clairement démarquées de toute utilisation xénophobe et nationaliste.
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Islamophobie
rassemblement aussi modeste
Oui, comme la plupart des choses montées en épingles par les islamophobes et les racistes de Riposte Laïque, il suffit d'ailleurs de lire l'entrevue des 3 "femmes d'Aubervilliers" (la désignation évoquant un caractère représentatif des femmes d'une ville entière... ) pour se rendre compte qu'elles représentent en effet très peu de choses. Je ne pense même pas qu'elles aient maîtrisé les "renforts" dont elles ont "bénéficié", je peine à imaginer des femmes, visiblement autrefois du moins de gauche, demander la suppression des allocations familiales pour les femmes voilées.
Mais je vois sans surprise que Hadrien soutient la manifestation comme peut-être le début d'une mobilisation plus vaste pour l'émancipation de toutes les femmes et le rejet des marques d'assujettissement telles que le voile islamique.. Emanciper les femmes musulmanes voilées en leur retirant les allocations familiales lorsqu'on sait la discrimination à l'emploi et le rôle des prestations sociales dans la vie ou la survie de bien des femmes musulmanes, il faut vraiment oser... On s'attend à ce genre de choses sur des sites de droite dure et d'extrême droite, mais cela rejoint bien le fil sur Mayotte et le soutien de LO et de Christine Tasin, de Riposte Laïque aux gens ayant placé une tête de porc devant une mosquée. Il faut rappeler que les allocations familiales sont un droit dont traditionnellement le mouvement ouvrier est contre la suppression à des fins répressives. Mis dès lors que de femmes voilées il s'agit, on retrouve le principe de l'inégalité devant les droits élémentaires.
Mais rien n'est trop violent socialement pour les partisans de la répression des femmes des minorités religieuses rétives à l'injonction des hommes islamophobes, blancs, et qui croient encore après l'échec du stalinisme et les luttes anticoloniales que l'on peut libérer, émanciper par la force et la répression.
pour que ces actions féministes soient clairement démarquées de toute utilisation xénophobe et nationaliste.
Oh, l'aveu discret, selon lequel certaines actions ne se démarqueraient donc pas d'une utilisation xénophobe et nationaliste, on peut se demander de quoi parle Hadrien? Pas de l'action qu'il a soutenue bruyamment, quand même?
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Il y a de multiples courants que j'exècre qui méprisent Hollande, ce n'est pas pour ça que je vais chanter ses louanges.
Mouais, la ficelle de nouveau est de dire que parce que l'on soutient les juifs contre les nazis, on est sioniste ou partisan de la religion juive. Ou que parce que l'on défend le droit des musulmanes à s'habiller comme elles le veulent sans se faire réprimer ou discriminer, cela veut dire qu'on est pour l'Islam et pour le voile. C'est un mensonge et le répéter souvent ne le rendra pas vrai, Goebbels pouvait se tromper. La loi de 2004 n'a pas fait reculer le voile, elle l'a rendu invisible dans les lycées et collèges publics, où les grosses blagues sur les blondes font un tabac, féminisme oblige... Elle a aussi accentué le sexisme et elle a légitimé le discours intégriste musulman. La répression du voile en Turquie n'a pas fait reculer le voile ni l'oppression de genre, ni l'Islam. La répression de l'Islam et du voile, des religions en général par les régimes staliniens, à voir le bilan, n'a pas anéanti les religions ni leurs pires formes d'oppression. La répression du clergé shiite en Iran par le Shah n'a pas fait reculer l'Islam dans le peuple iranien. Ce serait plutôt les mollahs au pouvoir qui ont terni l'image de l'Islam en Iran même. Si même on laissait de côté l'héritage colonial sous-jacent à votre haine si française de l'Islam, il resterait ce terrible bilan des stigmatisations et de la répression depuis plus de 10 ans du voile musulman.
Il y a de nombreuses féministes, de différentes cultures et origines qui dénoncent et combattent, le voile pour ce qu'il est, un instrument et un symbole d'infériorisation pour les femmes.
Et elles ont raison de vouloir faire reculer cet assujettissement odieux, il faut les soutenir et s'en montrer solidaires.
Que ça plaise ou pas à Jeanne d'Arc, au Pape, au PIR ou à madame Tasin et Monssieur Toussaint, peu importe.
Tu as en effet des raisons de n'être pas dérangé de ce que dit Christine Tasin, Riposte Laïque, Sarkozy, Marine Le Pen et Marion Maréchal Le Pen, Copé, Vals, les Identitaires, et bien d'autres encore... Et surtout une excellente raison... Manifestement tu as avec eux et elles un point important d'accord, à savoir considérer, comme le dit Sarkozy, que "le voile islamique n'a pas sa place en France". Rajouter le Pape et Toussaint est amusant (je n'avais pas encore remarqué que tu te foutais de ce que je raconte ), mais ne change pas grand-chose au fait, à savoir que tu fais partie des chevaux légers d'extrême gauche du front islamophobe qui pousse à l'interdiction du voile musulman et à la répression des femmes musulmanes qui veulent le porter. Et que tu te trouves dans ce front, exactement comme pour la manif raciste, sexiste et anti-ouvrière, que tu salues avec enthousiasme. Que tu te retrouves à soutenir une manif de rue, même très marginale, en compagnie de sites, personnalités et mouvements d'extrême droite, homophobes, racistes, identitaires, etc devrait te préoccuper. Et tes échappatoires n'y feront rien.
Ensuite, il y a heureusement de nombreuses femmes féministes dans le monde, voilées et non voilées, qui se battent contre l'oppression de genre et qui n'ont pas besoin des leçons de tuteurs européens, ni de tutrices européennes autoproclamés. Il suffit de regarder les assos de défense des femmes dans bien des pays musulmans pour le voir, et voir des musulmanes voilées se battre contre le voile imposé, contre surtout le patriarcat et la domination de genre... Mais qu'est-ce que tu en sais? Tu es dans le stéréotype et l'ignorance.
les femmes dans le monde, sont plus souvent tuées, emprisonnées et maltraitées parce qu'elles refusent le voile islamique que parce qu'elles le portent.
Argument inconsistant... Elles sont encore plus nombreuses, et de très loin, à mourir sous les bombes et la répression d'état, d'états comme la France et les Etats Unis, de la main de terroristes comme l'EI ou Al Qaida, tout en étant voilées. Mais surtout, elles sont bien plus nombreuses, voilées, à mourir sous les coups de leurs maris, de leurs parents, ou par des agressions sexuelles, alors même qu'elles portent le voile.
Puis la question n'est pas du tout être contre le voile ou pour le voile, en France ou ailleurs. La question est de s'opposer à toute sujétion des femmes. Ensuite, que des femmes décident de le porter ne regarde qu'elles et personne, et surtout pas l'état patriarcal colonialiste et raciste qu'est la République Française, surtout pas les hommes, aucun homme, qu'il joue les grands frères révolutionnaires ou les grands frères gardiens de vertu. Comme disait Selma Yacoub, il est incroyable qu'en 2015 des hommes et des états dictent des codes vestimentaires aux femmes en les mettant sous tutelle de fait, même, surtout en prétendant que c'est pour leur bien. La première chose dont doivent toujours se méfier les opprimés, c'est de celles et ceux qui s'autoproclament leurs tuteurs.
Certes, Hadrien, tu es un tuteur au petit pied, relativement inoffensif, mais tes alliés contre le voile dont tu dis toi-même qu'il t'indiffère de les connaître, sont assez dangereux, et derrière les musulmanes voilées, il y aura les autres femmes, comme derrière les musulmans, ce sont tous les travailleurs qui trinqueront. Le soutien explicite à une répression des musulmanes avec la suppression des allocs entre autres choses, les interdictions professionnelles, le montre bien. Ce sont des prétextes pour masquer d'autres reculs des acquis sociaux et des droits des travailleurs. En 2004, on a eu la loi raciste dans l'Education Nationale, en 2015 on aura la "Charte de la laïcité" et la "morale" républicaine qui ne seront rien d'autre qu'une idéologie d'état que les enseignants devront inculquer par la violence à tous les élèves. Et Valls a déjà annoncé la couleur, la campagne de 2017 se fera sur "l'identité", c'est à dire la xénophobie et l'islamophobie.
Enfin, il est scandaleux de voir toujours lorsqu'on parle du voile musulman en France concernant une catégorie opprimée au sein d'un groupe minoritaire de la classe ouvrière discriminé socialement, ramener les exemples des pays où l'Islam est religion d'état, pays qui ne sont pas la France. Fondamentalement, cela renvoie au message que les musulmans ne sont pas vraiment français, es musulmanes encore moins, ils doivent s'intégrer, s'assimiler et on peut s'arroger le droit au tutorat.
Puisque de meurtres de femmes il s'agit ici, les femmes voilées ne sont pas statistiquement plus tuées par leurs conjoints en France que les non voilées, musulmanes ou pas, et la violence domestique n'est pas plus répandue dans les familles musulmanes que dans le reste du pays. Mais on insiste sur le voile des musulmanes en France comme LE problème de ces femmes. Ce qui pèse sur les musulmanes voilées ou pas en France, c'est bien sûr le patriarcat traditionnel, mais c'est surtout la discrimination à l'emploi, les violences sexuelles et masculines, le racisme, l'islamophobie, la stigmatisation de classe et de race. Et vos campagnes islamophobes, non seulement ne parviennent pas à les convaincre de votre bienveillance, elles ne sont pas idiotes, mais elles aggravent leur situation sociale de femmes de la classe ouvrière.
Mais bon, les blancs ont ceci de merveilleux, quelle que soit leur violence, quels que soient leurs stigmatisations et leurs insultes, leur mépris, c'est toujours pour le bien de ceux qu'ils prétendent libérer. Ils ont massacré les indiens pour les délivrer déjà de leurs idoles sanguinaires, ils ont colonisé l'Afrique et presque le monde entier en prétendant apporter l'émancipation, les lumières face aux obscurantismes, et aujourd'hui vous continuez. Banal...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Au passage, pour atténuer les stéréotypes et l'ignorance...
Petit-Bard (Montpellier)-Sanaa (Yémen), voyage au pays des femmes "voilées" en lutte !
11 juin 2015 | Par Antoine (Montpellier)
C'était, il y à peine quelques jours, à Montpellier; elles ont ébloui tout le monde par leur détermination à casser la logique de relégation sociale qui travaille l'école et fait de celle-ci, malgré tous les contre-feux de "l'école libératrice", un vecteur de reproduction de la structure inégalitaire de la société (bonjour Bourdieu-Passeron/au revoir Bourdieu-Passeron car il n'y a pas ici consentement du dominé à la domination subie...). Du coeur d'un des quartiers populaires de la ville, ces femmes n'ont pas hésité à bousculer l'hypocrisie de cette "carte scolaire" par laquelle devrait s'organiser le brassage des élèves. "Devrait". Dans les faits ce conditionnel reste de mise, les enfants de certaines catégories socioprofessionnelles vont voir à étudier ailleurs (via le jeu des options ou tout simplement par choix de l'école privée).
Bon, allons au plus court : ces femmes sont, pour la plupart, "voilées", dit plus justement, portent foulard ou hijab. Il ne reste plus, à l'aune de cette action de lutte, qu'à méditer sur les assignations essentialistes, contre les "voilées", que distille un fétide air du temps, sur leur nécessaire aliénation-soumission-dépendance-servitude volontaire-communautarisation. Cet air du temps, paradoxalement insidieux et outrecuidant, construit une autre relégation (qui a structurellement à voir avec celle que dénoncent ces femmes) : sexiste, pseudouniversaliste, pseudoégalitaire, républicaniste-paternaliste. Infériorisante donc de l'autre, des femmes toujours bien sûr, par autoproclamation de soi comme être libéré-e par des Lumières postulées, par essence là aussi, émancipatrices (même si colonialistes). La preuve, disent-ils/disent-elles, par "la libération des femmes" d'ici érigée en modèle des vertus de l'Occident, dans l'oubli de ce qu'il leur a fallu faire pour mater le machisme républicain ! C'était pas plus tard qu'"hier" ! Et que faudrait-il dire aujourd'hui de ce que la mondialisation capitaliste fait aux femmes...libérées : "En Espagne, les salaires de misère ont visage de femmes" a déclaré récemment Pablo Iglesias de Podemos.
Ces femmes du Petit-Bard de Montpellier aident, sans peut-être même qu'elles y pensent, à déclencher un dévoilement décisif qu'autorise leur voile de lutteuses autonomes : celui de la mystification que porte la laïcité identitaire qui fait des ravages en particulier sur la gauche au point que celle-ci, par là aussi (voir Macron-Medef, Cazeneuve-Guéant...), en est méconnaissable. Au point de n'exister que comme flanc gauche de la droite, voire de l'extrême droite (lire et voir ici) !
Pour finir sur ce registre de la déconstruction des mythes pseudolaïques qui prennent en otage les femmes "voilées" comme levier divisant le camp des opprimés et fortifiant le nouvel (!) ordre mondial, je vous recommande ce film, Yémen, le cri des femmes, projeté il y a quelque temps à la télé sur la révolte radicalement féministe des femmes yéménites en 2011-2012.
https://www.youtube.com/watch?v=N8jrFPtSOKM
Ouvrons grands les yeux, déposons les oeillères : quelques unes, comme celle qui a reçu le prix Nobel, portent le hijab, la majorité... le niqab mais elles le brûlent pour défier les injonctions islamistes à respecter, disent-ils, les prescriptions coraniques de non mixité... dans les manifestations ! Le cri de ces femmes c'est, entre autres, "Al-Qaïda dégage" !
Laïcité d'exclusion dégage ! Aussi... Tu es en miroir de ces "islamistes" surfantasmés que tu dénonces ! Solidaires contradictoires, vous n'existez qu'en opprimant des femmes !
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
On ne comprend pas ce que ces femmes ont fait pour "bousculer la carte scolaire" et "éblouir tout le monde"...Petit-Bard (Montpellier)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Ben, cherche...
Ceci dit, j'aurais dû mettre ce lien: http://www.lagazettedemontpellier.fr/actu-31454/meres-du-petit-bard-au-grand-journal
Attention, ce n'est pas une vidéo à voir par n'importe qui... Des militantes de l'islam radical, intégristes, des propagandistes de l'infériorité naturelle des femmes, des personnes se repliant sur leur communauté, des femmes soumises, des bâchées, des Belphégor, j'en passe et des meilleures... c'est une vidéo de propagande musulmane prise sur un site intégriste bien connu, etc...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
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