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Islamophobie

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Message  MO2014 Ven 2 Oct - 0:13

On te reconnait bien hadriHaine Laughing ... aucune information publiée pour juste préférer la calomnie et les provocations. Si il y a bien des points communs à chercher entre Morano et.. on les trouvera très facilement dans tes prises de positions islamophobes. Tu instrumentalises le monde du travail comme un écran de fumée pour tenter de nier les discriminations de genre, de couleur, d'origine... etc. pour diviser et affaiblir les opprimés de ce pays, ceci sans aucune influence, Al Hamdoulillah ! Bref tu as au moins un point commun avec Morano : la haine des musulmans.

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Message  MO2014 Jeu 8 Oct - 15:03

“Je n’aime pas les Arabes. Alors fais gaffe à toi, hein !”: une caméra cachée hallucinante dans Complément d’Enquêtes
le 08 octobre 2015 à 12:29 •

Jeudi, Complément d’enquêtes sur France 2 est consacré au mal-être au travail. Une étude révélée pendant l’émission montre ainsi qu’en France, pour un musulman, il est quatre fois plus dur de trouver du travail. Une autre séquence montre une libération de la parole raciste chez certains employeurs: Mustafa, qui travaille dans une entreprise de transports routiers a ainsi filmé en caméra caché un entretien hallucinant avec son patron.

Celui-ci déclare notamment: “Moi, depuis qu’un patron s’est fait trancher la gorge, j’en ai jusque-là ! (…) J’ai envie de prendre un Arabe et de crac !… Et de le mettre en haut de mon bâtiment”. Puis conclut:  “T’as de la chance, je n’aime pas les Arabes. Je n’aime pas les Arabes. Alors fais gaffe à toi, hein !”?

Le reportage intitulé “Mon patron préfère les Blancs”sera diffusé ce soir sur France 2, jeudi 8 octobre à 22h25 sur France 2.


Complement d'enquête. Un patron à son salarié : "Je n'aime pas les Arabes"

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Message  MO2014 Dim 11 Oct - 11:34

Sous leur niqab, comment vivent-elles l’interdiction ?
Sous leur niqab, comment vivent-elles l'interdiction ?
Par Agnès de Féo

Alors que la loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public entre en vigueur, les femmes portant le voile intégral (niqab) expriment leur détermination à le porter. Chacune a ses raisons de braver la loi, mais aucune ne cache son exaspération.

Une trentaine se sont confiées à Agnès De Féo, sociologue. Elle en a tiré un documentaire dont voici la bande annonce.



Agnès de Feo vient d'interroger ces femmes sur l'entrée en vigueur de l'interdiction du voile intégral. Nous publions ici ce document intéressant, tout en ayant conscience du biais que peuvent recouvrir ces témoignages : Agnès De Féo a, par définition, croisé des femmes qui s'expriment librement, qui ne sont pas forcément représentatives de l'ensemble des femmes concernées. P.R.

« Je ne dors plus la nuit, j'ai encore passé une nuit blanche. Je m'étais arrangée, pour ne pas travailler aujourd'hui, jour du passage de la loi, mais un rendez-vous vient de tomber avec un fournisseur. Je suis obligée de prendre le métro.

Ça va être très dur. Le poids des regards s'est intensifié ces dernières semaines. Je suis angoissée. »

Karima, 32 ans, chef d'une entreprise de vêtements, n'en finit pas de maugréer. D'origine algérienne, née en France et revendiquant une culture française pour avoir fait toute sa scolarité dans les écoles de la République, elle affirme porter le niqab depuis l'âge de 15 ans.

Elle raconte l'avoir essayé à l'adolescence et n'avoir jamais pu l'enlever ensuite :

« Je me suis sentie libre, je n'étais plus réduite par les regards extérieurs. Mon physique n'entrait plus en compte dans les rapports que j'entretenais avec les gens. C'est pourquoi je le porte depuis aussi longtemps. »

« Ce qui m'angoisse, ce sont les petits tracas du quotidien »

Depuis dix-sept ans, le niqab lui tient lieu de seconde peau. Ce matin du 11 avril, Karima a du mal à contenir son affliction, même si son entourage tente de la calmer, lui proposant d'aller faire ses courses :

« Vous imaginez de ne plus sortir ? Demander des services à droite et à gauche, alors que je suis très indépendante, quelle humiliation ! Si j'ai envie de m'acheter une jupe ou un sac, j'ai quand même envie de l'essayer. Je ne veux pas qu'on l'achète à ma place ! »

Son amie tente de la raisonner en minimisant la présence policière. Mais elle riposte du tac au tac :

« Ça dépasse la simple amende. C'est moins le policier qui me fait peur que la boulangère qui refusera de me servir ou la caissière qui appellera le vigile pour me vider manu militari du supermarché.

Que me reste-t-il ? Les petites épiceries tenues par des Maghrébins, mais c'est beaucoup plus cher. Ce qui m'angoisse, ce sont les petits tracas du quotidien. Je ne pourrai pas aller à l'hôpital si j'ai un accident, ni me rendre dans une administration.

C'est toute ma vie de femme active qui se trouve amputée de sa liberté. Rester chez moi est une perspective qui m'horrifie. Qu'est-ce que je vais faire de mes journées ? Sortir les poubelles ? Même ça, j'en serai sans doute empêchée par un voisin Front national qui s'empressera de me dénoncer à la police. »

« Je ne pourrai plus me déplacer comme avant »

Toujours active, elle travaille sur une collection de jilbeb qu'elle espère présenter au prochain salon musulman du Bourget.

« Je suis certaine que le niqab n'empêche pas de faire des affaires ni d'avoir une activité professionnelle. La semaine dernière, je suis allée acheter du tissu dans le Sentier pour préparer ma collection. Les juifs du Sentier ne me jugent jamais, ils traitent avec moi normalement, ne paraissent même pas surpris par mon niqab.

Même dans mon quartier, j'habite en plein dans la communauté juive du XIXe arrondissement, aucun juif ne m'a jamais insultée. Ce n'est pas comme la caissière qui trépigne sur sa chaise me signifiant sa haine, ou encore comme ces passantes qui ne peuvent s'empêcher de vomir leurs injures.

Hier encore, une femme m'a suivie pendant très longtemps, me harcelant de propos incohérents. Une autre encore s'est jetée sur moi dans le métro en essayant de m'arracher mon niqab. Je me sens à la merci de toutes les intolérances. Je ne pourrai plus me déplacer comme avant. »

Pour contourner la loi, Karima s'achète un scooter

Pour contourner l'interdiction de porter le voile sur la voie publique, Karima a décidé de s'acheter un scooter, ce qui lui permettra de contourner la loi qui fait l'impasse sur les véhicules privés. Pourtant, sa satisfaction est de courte durée :

« Les commerçants ne me laisseront pas entrer avec le casque. En plus j'adore marcher, j'ai l'habitude de traverser tout Paris à pied.

Qu'est-ce que je vais devenir ? Je vais prendre des kilos. Je n'aurai plus d'activité physique. Même les parcs me sont dorénavant interdits, comme si j'allais braquer un platane ! »

En dépit de toutes ces contraintes, Karima conserve pieusement son voile intégral, préférant outrepasser la loi :

« Je n'ai jamais été hors la loi, mais je vais le devenir à mon corps défendant. Je vais vivre comme une sans-papier qui doit se tenir sur ses gardes, ayant toujours peur d'être arrêtée. Pour moi cette loi a légalisé la xénophobie et l'intolérance. »

Cette réclusion forcée, c'est aussi la peur que ressent Oum Al Kheiyr :

« Je sais que beaucoup de ces femmes vont se cloitrer chez elles sans plus sortir. »

Récemment, cette Française d'origine algérienne a fait le choix de garder coûte que coûte son niqab :

« Lorsque j'ai vu le tremblement de terre au Japon, j'ai réalisé qu'on pouvait mourir d'un instant à l'autre. J'ai pris conscience de l'importance de plaire à Dieu. Je veux me rapprocher toujours plus de Dieu pour qui j'estime n'en faire jamais assez. C'est pourquoi je ne l'enlèverai jamais. »

Pour Oum Aldina, convertie d'origine comorienne, toute cette agitation ne fait que la conforter dans sa détermination :

« Je suis au dessus de tout cela. Les policiers ne parviendront pas à me changer. On ne peut pas nous empêcher d'être ce qu'on veut être. Ce n'est pas possible. Je garde mon voile. Même si je dois aller à la Cour européenne des droits de l'homme. »

Karima, Oum Al Kheiyr et Oum Aldina ne sont pas des exceptions. La réalité du terrain est à l'opposé des idées reçues, de tous les clichés forgés dans l'imaginaire commun.

Point de femmes analphabètes arrivées tout droit du bled soumises à un ordre patriarcal, point de femmes forcées ou humiliées, celles qui portent le niqab en France sont éduquées, volontaires, manifestant un fort caractère d'individualité, quelques fois même narcissique.

La quasi-totalité sont françaises, nées en France ou arrivées toutes jeunes dans le pays. Un quart est représenté par des Françaises converties (alors que les conversions à l'islam ne représentent qu'1% des musulmans). Elles ont pour point commun de n'avoir pas reçu d'éducation religieuse et d'être en quête de spiritualité.

Mais ces aspects sociologiques ont été sacrifiés par les politiques empressés de légiférer pour satisfaire leur électorat. Il aurait fallu pourtant comprendre cette part de la société française.

Cette loi pourrait aujourd'hui radicaliser de simples femmes piétistes qui ne présentaient pourtant au départ aucun danger.
https://www.youtube.com/watch?v=gwMXV3p6rjA

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Message  MO2014 Lun 19 Oct - 20:10

Les actes anti-musulmans cachent-ils une misogynie?
Par Aude Lorriaux

Les agressions contre les musulmans concernent beaucoup plus de femmes que d’hommes: elles représentent plus de 81% des victimes et la quasi totalité des agressions violentes. Ce n'est pas un hasard.

Le 4 juillet dernier, une jeune femme voilée est agressée. Des insultes fusent, de toutes sortes: «sale arabe», «sale musulmane», et aussi «sale pute». Les agresseurs se seraient, selon le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) qui rapporte l’histoire à Slate, jetés sur la jeune femme pour lui arracher son foulard. Racisme, sexisme, ou les deux à la fois?

Selon Elsa Ray, porte-parole du CCIF ( le Collectif contre l'Islamophobie en France), ce type d’agressions visant les femmes voilées et s’accompagnant de commentaires sexistes est courant. De fait, les agressions contre les musulmans concernent beaucoup plus de femmes que d’hommes: elles représentent plus de 81% des victimes et la quasi totalité des agressions violentes, selon le CCIF. Des statistiques du Ministère de l’Intérieur aboutissent à un constat similaire, selon la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), qui s’est inquiétée dans un rapport en avril 2014 que sur les 17 actions violentes à l’encontre des musulmans, 14 concernaient des femmes. «La typologie des faits infractionnels met en lumière un phénomène particulièrement préoccupant, celui d’une recrudescence des agressions à l’encontre des femmes, et particulièrement de celles portant le voile», écrit l’institution. Si bien qu’on peut se demander si ces actes ne cachent pas une forme de misogynie.

De fait, le débat en France autour de l’Islam et des musulmans s’est largement focalisé sur les femmes. A tel point que le commissaire européen aux droits de l’homme, Nils Muiznieks, s’en est alarmé dans un rapport en février dernier, inquiet de cette «stigmatisation». Et dès le début: la loi sur les signes ostentatoires religieux à l’école, votée en 2004, concerne certes tous les signes religieux, mais dans les faits, les femmes voilées sont les principales touchées. Selon un bilan établi un an après la loi par l’inspectrice de l’Education nationale Hanifa Chérifi, sur 639 signes religieux recensés en 2004-2005, 626 concernaient des foulards islamiques.

Une manifestation contre la loi sur le port des signes religieux visibles, en 2004. REUTERS/Charles Platiau.
Le foulard gêne, et pas qu’à l’école

Loin d’avoir apaisé les tensions, le vote de cette loi a ensuite suscité d’autres débats, cette fois autour d’organismes privés. Avec le licenciement d’une salariée de l’association Baby-loup en 2008, des élus se sont demandés s’il fallait autoriser le foulard au sein des crèches associatives, recevant des subventions publiques. Puis c’est la question du voile intégral dans l’espace public qui a fait débat, finalement interdit par les députés en 2010 et officiellement banni depuis 2011.

Un nouveau front a également été ouvert à l’université, notamment par un membre du gouvernement, en mars 2015: «L’université, c’est un lieu où on doit pouvoir parler de tout […] Je ne suis pas sûre que le voile fasse partie de l’enseignement supérieur», déclare Pascale Boistard, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes. «Je ne vois pas la cohérence d'un système où on interdirait le voile à l'école, au collège, au lycée et où on l'autoriserait à l'université», lui emboîte le pas le patron de feu l’UMP, de concert avec sa Secrétaire nationale en charge des Valeurs de la République et de la Laïcité. A droite, le féminisme est d'ailleurs souvent le cache-sexe d'une islamophobie non-assumée, comme l'avait illustré l'affaire du maillot de bain à Reims, qui a suscité nombre de réactions de responsables politiques d'habitude peu prompts à défendre les droits des femmes.
La loi de 2004 n’a pas réglé les problèmes à l’école

Même au sein de l’école, où l’on aurait pu croire les choses réglées par la loi de 2004, les limites et contours du texte semblent toujours flous, toujours remis en question. Les activités connexes à l’école, comme les sorties scolaires, sont dans le viseur de certains responsables politiques. En novembre 2014, l’actuel président des Républicains s’est ainsi opposé à ce que des mères voilées puissent être présentes lors des sorties scolaires. Là encore, ce sont des femmes qui étaient essentiellement visées. Un député de son parti, Eric Ciotti, a d’ailleurs déposé en février une proposition de loi en ce sens, quelques jours avant que Nicolas Sarkozy affirme:

«Nous ne voulons pas de femmes voilées».

Quelques semaines plus tard, ce sont les filles aux jupes «trop» longues qu’on veut exclure. Sarah K., âgée de 15 ans, est interdite d'entrée au collège Léo-Lagrange de Charleville-Mézières par deux fois en avril. Son vêtement est jugé contraire à la laïcité. Le 6 mai, c’est une autre jeune fille qui explique dans les colonnes de la République du Centre avoir été priée de laisser sa jupe chez elle, suscitant une nuée de tweets sous le hastag #JePorteMaJupeCommeJeVeux.

Cette crispation sur le foulard et les femmes musulmanes n’existe d’ailleurs pas qu’en France. Au Canada le Premier ministre Stephen Harper a récemment déclaré que le voile était «contre les femmes» et s’est opposé à une décision qui les aurait autorisées à porter un niqab durant les cérémonies d’accueil dans la citoyenneté canadienne. Une étude de l’université Teesside au Royaume Uni montre que quatre agressions dans la rue sur cinq visant explicitement des musulmans touchent des femmes.

Des femmes jugées plus faibles

Pour expliquer ce phénomène, une première raison vient en tête: les femmes avec leur foulard sont tout simplement plus facilement identifiables comme musulmanes que ne le sont les hommes avec leur barbe. Pour Abdallah Zekri, vice-président du Conseil Français du Culte Musulman et président de l'Observatoire de l'islamophobie, ce serait même la seule et unique raison de l'agression des femmes musulmanes, et il n'y aurait derrière ces gestes aucune «misogynie» cachée. «La femme musulmane qui porte le voile se fait agresser, la femme musulmane sans voile ne se fait pas agresser. C'est un attribut uniquement religieux qui est visé. Les agressions sont des agressions cela n’a rien à voir avec le sexisme», juge-t-il, concédant néanmoins que c'est aussi parce que la femme est selon lui plus «vulnérable» qu'elle est visée.

«C’est le seul signe visible sur laquelle la loi pouvait agir. Le débat s’est donc focalisé sur les femmes», estime la militante et journaliste Rokhaya Diallo. A cela s’ajoute, selon la fondatrice de l'association Les Indivisibles, la peur qu’inspirent chez beaucoup de gens «l’homme arabe», qui renvoie dans l’imaginaire collectif une image de violence et d’agressivité. Cette image découragerait les amateurs d’agressions islamophobes: en somme, il serait plus facile de s’en prendre à des femmes, jugées plus faibles. Il est d’ailleurs assez courant que les victimes soient des femmes en position particulière de fragilité, souligne Elsa Ray, comme des femmes enceintes ou des femmes accompagnant des enfants.
Des agressions «connotées sexuellement»

Mais par delà ces explications les plus immédiates, n’y aurait-il pas aussi dans ces agressions une autre cause, moins évidente, et comme masquée par la discrimination la plus visible: le sexisme? Une discrimination pourrait-elle en cacher une autre?

68%

La part d'agressions de femmes voilées commises par des hommes en 2014 en France

Regardons d’abord le sexe des agresseurs. Selon le CCIF, qui a procédé pour Slate à un décompte genré des agressions commises en 2014 et 2015, une majorité d’entre eux sont des hommes, mais ils ne sont pas tous des hommes, loin de là. Sur 19 agressions de femmes voilées commises en 2014, 13 l’ont été par des individus de sexe masculin (68%). Pour l’année 2015, du 1er janvier au 20 juillet, ce chiffre est de 58% (15 hommes pour 11 femmes). C’est un premier élément intéressant, mais insuffisant. Si le sexisme ou la misogynie semble être plus souvent une affaire d’hommes envers les femmes, il émane aussi de femmes, et n'est pas exclusivement attaché à un genre: les femmes ont même pu à certaines époques être encore plus «traditionnalistes» et attachées aux rôles genrés que les hommes, votant par exemple massivement moins à gauche que les hommes.

Analysons donc la nature de ces agressions. Nombre de ces actes seraient accompagnés, selon Elsa Ray, d’insultes sexistes, ou seraient «connotés sexuellement». Vêtements arrachés, parfois suivis d’attouchements sexuels: ce n’est pas seulement le voile qui est visé, mais le corps des femmes et ses attributs typiquement féminins, juge la responsable du CCIF.
Le dévoilement de l'indévoilable

«Il s’agit bien sûr d’actes misogynes», commente la chercheuse Christine Delphy, chercheuse au CNRS sur les questions de genre, et leur lien avec les notions de race et de classe. «Les agresseurs expriment le sentiment qu’ils peuvent imposer aux femmes ce qu’ils veulent. On continue de décréter ce que les femmes doivent pouvoir porter. C’est évidemment une mainmise sur la liberté des femmes», estime la chercheuse.

Pour la chercheuse Amélie Le Renard, membre de l'équipe Professions, réseaux, organisations du centre Maurice-Halbwachs et qui a animé l'année dernière un séminaire de recherche sur «classe, race et genre», «l’idée que les femmes rendent inaccessible leur corps au regard contredit la construction dominante de la féminité selon laquelle les femmes doivent se rendre disponibles», et c’est ce qui expliquerait aussi cette réaction de la part d’hommes qui ne supporteraient pas cette indisponibilité.

La figure de la «beurette», très recherchée dans les films pornographiques en France, serait aussi un symptôme de cette «frustration» d’essence machiste, puisqu’elle joue précisément sur le dévoilement de l’indévoilable. Elsa Ray souligne par ailleurs que bon nombre de commentaires désobligeants sur les femmes musulmanes qui fleurissent dans la fachosphère sont souvent accompagnés de contenus pornographiques, ou de commentaires à caractère sexuel. Elle cite en exemple les propos de l’adjoint du maire de Wissous, un élu qui avait refusé des femmes voilées sur la plage de sa commune. Son bras droit avait déclaré, sous un post du compte Facebook de son patron: «S’ils croient qu’on risque de leur piquer leurs laiderons parce qu’elles montreraient leurs cheveux… Il faudrait avoir vraiment faim.»

Plus généralement, au delà de ces agressions, ce sont les attaques et discours contre le voile, ou du moins certaines attaques contre le voile, dont on peut se demander s'ils ne sont pas empreints de «sexisme», comme le relevait dans une tribune il y a deux ans la politologue Virginie Martin et deux co-auteurs:

«On est bien face à un cumul de sexisme et de racisme car cette guerre déclarée au voile agresse directement les libertés des femmes musulmanes et non celles des hommes musulmans. Toutes les mesures législatives qui depuis 2004 visent l'Islam en France, visent uniquement les femmes musulmanes. Sexisme et racisme sont donc les deux fléaux qui dévastent main dans la main les Droits humains, c'est donc à eux, grâce à un féminisme renouvelé, que la société française doit déclarer la guerre.»

Occultation de la dimension sexiste

Mais bien souvent, quand il existe, le caractère sexiste des agressions contre les femmes musulmanes est passé sous silence. «Quand on couple la question de genre avec un autre critère, il y a quelque chose qui coince, on a du mal à voir de l’intersectionnalité», estime Slimane Laoufi, le chef du pôle «emploi privé» du Défenseur des droits.

Concept sociologique forgé en 1989, l'intersectionnalité désigne la prise en compte des mutiples discriminations qui visent une même personne, en les considérant globalement. Pour la féministe noire Kimberlé Crenshaw, il consistait à prendre en compte à la fois le sexisme et le racisme, pour mieux inclure les femmes noires dans la lutte féministe, et éviter par exemple d'avoir à leur demander de choisir entre différents aspects de leur personnalité, indissociables.

Mais les victimes de sexisme et de racisme peuvent elles-mêmes occulter une de ces dimensions, notamment lorsqu'elles leur semblent entrer en contradiction ou en conflit, comme ce peut être le cas aujourd'hui pour certaines femmes qui portent un foulard et voient d'un mauvais oeil tout ce qui est lié au féminisme, résumé à un mouvement anti-voile. Depuis son poste d'observation, Slimane Laoufi estime par exemple que près des trois quarts des discriminations à caractère religieux dans l’emploi en France concernent les femmes, en grosse majorité pour des raisons liées au foulard. Pourtant, quand ces discriminations ont aussi un aspect sexiste, cette dimension est souvent occultée par les victimes. «Elles n’en ont pas conscience, voire refusent qu’on mette en avant cet aspect, même quand il est manifeste. C’est comme ancré en elles. Elles ont du mal à appréhender ce critère et attachent plus d’importance à la liberté religieuse qu’à l’égalité hommes-femmes», souligne Slimane Laoufi.

D’autres, estime l’expert, vont laisser se développer des remarques sexistes au travail et ne vont en prendre conscience ou commencer à s’en offusquer qu’à partir du moment où ces prétendues «blagues» vont s’accompagner de remarques sur la religion ou l’origine. Comme si le sexisme en lui-même n’était pas suffisant à déclencher leur exaspération.
Une histoire récente

La raison en est d’abord que le sexisme a été mis en lumière de manière plus récente que le racisme ou la xénophobie, et qu’il fait sans doute encore l’objet d’une plus grande acceptation sociale: «La prise en compte de la discrimination sexiste a été très tardive en France au niveau juridique, et sa mise en oeuvre effective est récente», commente le chef du pôle «emploi privé» du Défenseur des droits. L'occultation par les victimes de la dimension sexiste de la discrimination qui les touche «est le prolongement de cette histoire».

Par ailleurs, souligne Amélie Le Renard, il peut aussi être difficile de démêler dans une agression, une injure ou un propos dénigrant ce qui serait simplement «raciste» de ce qui viserait ensuite plus spécifiquement la «religion» et enfin le caractère «sexiste» de l’acte.

«Ces violences sont indistinctement sexistes et islamophobes. La question de savoir si c’est plutôt sexiste ou islamophobe est une impasse. En vrai, on n'est jamais juste une femme. On n’est pas dans la tête des agresseurs non plus: le passage à l’acte est très complexe. Mais ce qu’on peut analyser, ce sont des statistiques. Et on voit des violences sur les femmes qui portent le voile et qui sont spécifiques», estime Amélie Le Renard.
Les femmes voilées, «une population d’enfants»

Deux faces d’une seule et même réalité, donc. Et qui se font echo, femmes et immigrés étant deux populations souvent regardées comme simplement inférieures, moins capables de volonté, moins «éduquées» que les blancs non-immigrés, et qui écopent toutes deux de remarques infantilisantes. «Je ne compte plus le nombre de fois où les gens me disent "tu t’es mariée avec un arabe" pour expliquer pourquoi je porte un voile, comme si je n’avais pas la capacité à prendre la décision moi-même», affirme Elsa Ray.

Ce regard sur les femmes des quartiers qui seraient nécessairement sans capacité d’analyse et de décision propres, des «femmes-enfants», a été analysée par Christine Delphy, dans «Antisexisme ou antiracisme? Un faux dilemme». Il a été révélé et renforcé par les discours sur le foulard qui ont fait irruption en 2004, où les adversaires de la loi sur les signes religieux ont été nombreux à prétendre que les femmes devaient tout simplement fuir leurs quartiers:

«Le seul point commun à ces "raisons" diverses, souvent contradictoires entre elles et avec leurs objectifs affichés, réside dans le regard porté sur les Françaises d’origine immigrée, un regard qui les construit comme des êtres incapables de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais: une population d’enfants qui ne peuvent que "se tromper". Des enfants à la place desquels on doit décider, pour leur bien; plus: imposer cette décision par la contrainte s’il le faut. Que des politiciens aient cette attitude n’étonne pas. Mais comment des féministes qui dénoncent le paternalisme des hommes peuvent-elles ne pas voir que la même logique est à l’œuvre dans la prétention à "sauver" des femmes malgré elles et contre leur gré?»

Des cérémonies de «dévoilement» forcées

Misogynie et racisme ont souvent fait bon ménage dans l’histoire de l’immigration, estime Rokhaya Diallo, qui cite à titre d’exemple les cérémonies de dévoilement dans l’Algérie des années 50, dont le but était de «normer le corps des femmes indigènes», dans le cadre d’une «guerre contre le voile» menée par les épouses des généraux français et responsable de l’OAS, Jacques Massu et Raoul Salan, comme le raconte le livre Les Féministes blanches et l’empire. Ces cérémonies ont été décrites par Frantz Fanon, dans le livre L’An V de la révolution algérienne, au chapitre «L’Algérie se dévoile». La plus célèbre de ces cérémonies est celle du 13 mai 1958, où selon Frantz Fanon, «des domestiques menacées de renvoi, de pauvres femmes arrachées de leurs foyers, des prostituées, sont conduites sur la place publique et symboliquement dévoilées aux cris de “vive l’Algérie française!”».

Ces cérémonies étaient à tout le moins des démonstrations de force où les femmes étaient instrumentalisées, la «libération» devant servir à l’armée française d’abord à «déstructurer la culture algérienne», selon Frantz Fanon.

Ainsi cette affiche éditée par le 5ème bureau d’action psychologique de l’armée française proclame ainsi à la fin des années 1950 à l’encontre des femme algériennes: «N’êtes vous pas jolie? Dévoilez vous!», comme le raconte la directrice du Centre des études féminines en Islam Asma Lamrabet dans une intervention à l’université de Grenade qui retrace l’histoire de l’utilisation politique et religieuse du foulard.
Scission au sein du féminisme entre pro et anti-foulard

Cette constante lutte autour des vêtements des femmes et de leur corps est d’autant plus mal vécue par les femmes voilées qu’elle serait encouragée, estiment certaines d’entre elles, par des groupes féministes, censés, pensent-elles, les protéger. La bloggueuse Ndella Paye a résumé ce problème dans un billet symbolique de ce déchirement, où elle décrit selon elles ces «violences sur d'autres femmes»: «Comment des femmes arrivent-elles à reproduire sur d'autres femmes ces mêmes mécanismes qu'elles dénoncent, sans que cela ne les ébranle le moins du monde? (...) C'est tellement infantilisant de se voir expliquer constamment le monde, de se voir traitée d'aliénée, d'éternelle enfant», regrette-t-elle.

«Si les féministes françaises regardaient vraiment les musulmanes portant le foulard comme des femmes opprimées, alors elles devraient précisément s’abstenir de les exclure des écoles ou de restreindre leur liberté de mouvement, au contraire, elles devraient essayer de mieux les inclure», affirme quant à elle Christine Delphy dans une tribune au Guardian.

Un déchirement tel qu’il a conduit à une véritable scission au sein du féminisme, entre pro et anti-voile, pour le dire grossièrement, ou plus précisément entre des militantes d’un côté dénonçant le foulard, considéré comme anti-féministe, et refusant en leur sein les féministes qui le portaient et de l’autre des femmes qui s’inquiètent de cette stigmatisation et estiment qu’un grand nombre des critiques qui lui sont adressées sont d’essence xénophobe. Un conflit résumé dans le livre de Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem, Les féministes blanches et l’empire, qui estime que le «féminisme hégémonique» comme il le nomme («regroupant les forces autour du Collectif national pour les droits des femmes, Ni putes ni soumises et Osez le féminisme!») a été incapable de penser les relations entre sexisme et racisme, et aurait même favorisé l’agenda de l’Etat qualifié de «raciste» en excluant les couches sociales invisibilisées ou précaires.
http://m.slate.fr/story/106363/actes-anti-musulmans-misogynie

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Message  hadrien Mer 21 Oct - 2:44

Non, les intégristes n’ont pas gagné

20 octobre 2015 | Djemila Benhabib - Écrivaine et militante

« Certains se demandent encore pourquoi critiquer l’islam. Mais pourquoi pas ? L’islam est un pouvoir politique au nom duquel on décapite et on emprisonne des innocents », écrit Djemila Benhabib.

« Certains se demandent encore pourquoi critiquer l’islam. Mais pourquoi pas ? L’islam est un pouvoir politique au nom duquel on décapite et on emprisonne des innocents », écrit Djemila Benhabib.
Comment vous dire, Monsieur Serge Chapleau ? Vos aveux au sujet des contraintes que vous impose la nouvelle conjoncture qui a suivi la boucherie du 7 janvier dernier ne m’ont guère étonnée. Le fait que votre liberté de créer dépende de l’humeur d’intégristes musulmans montre bien la fragilité de notre démocratie. Cependant, la question de la censure dépasse largement votre émission, concerne tout un chacun et interpelle en premier lieu les politiques dont la mission première est de rendre possible l’exercice de la liberté d’expression. En ce sens, vos révélations nous placent devant nos responsabilités.

Le veut-on vraiment ?

Une chose est sûre, l’autocensure s’est installée dans les médias depuis fort longtemps. Là, je parle — vous l’aurez deviné — essentiellement des médias occidentaux. Car dans les pays musulmans, les résistances sont plus marquées. Et ce, malgré les dangers, les menaces et les représailles. D’ailleurs, vos propos font échos à ceux de Salman Rushdie qui déclarait sans ambages à la BBC qu’il serait « difficile de publier aujourd’hui un livre qui critique l’islam comme Les versets sataniques ».

Certains se demandent encore pourquoi critiquer l’islam. Mais pourquoi pas ? L’islam est un pouvoir politique au nom duquel on décapite et on emprisonne des innocents. C’est pire que Harper et Poutine réunis! Nulle part ailleurs que dans le monde musulman le fanatisme religieux n’a fait, ces dernières années, autant de victimes. Ainsi, là où les musulmans dominent, un monothéisme essaie d’étouffer les deux autres, qu’il classe dans la catégorie commode de la superstition et de l’idolâtrie. L’incroyance est criminalisée. La liberté de conscience et la liberté d’expression combattues. Alors, comment garder le silence dans de telles circonstances sans se rendre complice de pareils crimes ? Que nous reste-t-il sinon résister : écrire, dire, dessiner, filmer, danser, chanter, peindre, vivre et aimer ?

Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut espérer élever l’islam aux exigences démocratiques, non pas en injectant plus d’islam dans la cité, mais en créant les conditions favorables à l’exercice démocratique.

« Un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas », écrivait Camus. Dans le même état d’esprit, Charb, l’ancien patron de Charlie Hebdo, expliquait que « si on commence à se dire “on ne peut pas dessiner Mahomet”, ensuite il ne faudra pas dessiner des musulmans tout court ; si on commence à céder sur un détail, c’en est fini de la liberté d’expression. »

Des années durant, la peur s’est logée dans mon ventre, jour et nuit. Dans cette Algérie des années 1990, je tremblais de peur pour les miens et pour le devenir de mon pays. Il n’est donc pas question pour moi, dans cette tribune, d’accabler les gens qui ont peur et qui ont fait les choix qui sont les leurs pour une raison ou pour une autre de ne pas caricaturer Mahomet.

On ne le dira jamais assez. La peur est un sentiment humain.

Le courage aussi.

Un jour, je ne sais comment, j’ai surmonté cette peur. Je me suis fait la promesse que jamais, au grand jamais, la peur ne s’interposerait entre la vie et moi. Alors, j’ai commencé à raconter nos résistances.

Soudainement, la peur est revenue me hanter. Cette peur n’était plus la même. Ce que je crains le plus, c’est la complaisance et la lâcheté d’une grande partie de notre élite politique et intellectuelle face à la nature totalitaire de l’islam politique. J’ai même le sentiment que nous allons encore tourner en rond. Car nous avons cette incroyable faculté de « faire l’autruche » d’une façon si remarquable.

Et fort heureusement, j’ai vu jaillir de l’ombre des citoyennes et des citoyens que je ne connaissais pas affronter avec courage et dignité cette nouvelle forme d’intégrisme. Ce sont ces nombreuses personnes qui jour après jour font reculer la bêtise, l’ignorance et la haine. Non, les intégristes n’ont pas gagné !

hadrien

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Message  verié2 Mer 21 Oct - 9:37

Les actes anti-musulmans cachent-ils une misogynie?
Par Aude Lorriaux
Ca semble assez évident ! Ce sont les femmes qui sont les principales cibles des attaques physiques islamophobes et ce sont elles qui sont stigmatisées par les médias. Plus facile évidemment de s'attaquer à des femmes dans la rue qu'à de grands gaillards barbus en djellaba ou en tenue militaro...

Paradoxalement, cette forme de misogynie est d'ailleurs intégrée par certaines féministes ultra laïques dont la haine se cristallise contre d'autres femmes, c'est à dire contre des victimes potentielles de l'intégrisme, davantage que contre leurs oppresseurs présumés. Ce paradoxe apparent s'explique sans doute par le fait qu'il n'y a pas de raison que l'idéologie dominante sexiste ne contamine pas aussi certaines féministes...
La figure de la «beurette», très recherchée dans les films pornographiques en France, serait aussi un symptôme de cette «frustration» d’essence machiste
Cette affirmation me laisse perplexe. Elle repose sur une "étude" d'un unique site porno qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. La "beurette" viendrait en tête des recherches effectuées sur ce site qui classe les femmes en catégories : "beurettes", "mature" etc.

Si l'on considère qu'il y a une vingtaine de catégories (au moins, je ne sais pas au juste...), même si elles venaient en tête, les recherches sur les" beurette" ne représentaient tout de même qu'un faible pourcentage des recherches totales. De plus, les sites pornos sont innombrables. La prétendue "étude" sur un site unique n'est donc pas représentative. Il faut éviter de reprendre à son compte de façon aussi catégorique des affirmations qui, en définitive, ne reposent pas sur de véritables études menées selon des critères scientifiques. D'autant que les visiteurs de sites porno ne sont pas nécessairement représentatifs de l'ensemble de la population - ou il faudrait le démontrer...

Dans le même ordre idée, voici quelques années, une autre "étude" affirmait, sans donner davantage d'éléments, que les pays où la porno sado maso marchait le mieux étaient l'Allemagne et Israël. De là à en tirer des conclusions dignes de la psychanalyse de comptoir... Shocked

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Message  Toussaint Jeu 22 Oct - 6:06

Le racisme de Morano s'articule avec son islamophobie, les deux sont difficilement dissociables

Ben oui... C'est normal, l'islamophobie est un racisme très banal dans son fonctionnement. Et il n'a rien à voir avec une pseudo-critique de l'Islam. Lequel islam n'est d'ailleurs pas un pouvoir politique. Il est assez étonnant de lire de telles sottises. Que la religion fasse partie d'un système de domination et d'aliénation n'en font pas un pouvoir politique. Le pouvoir politique est celui de la classe dominante, pas d'une religion. Pas même de sa religion. Là on trouve un tour de passe-passe visant à faire de l'Islam la cible de la lutte, autrement dit de désigner les musulmans comme les ennemis de classe et de genre, les ennemis de l'émancipation. A force d'applaudir et de citer n'importe quoi et n'importe qui, on finit par donner des cautions à des raisonnements et des analyses dangereux. Qui d'ailleurs conviendraient parfaitement aux intégristes et à leurs fantasmes, leur servent la soupe qu'ils vantent dans leurs publications et leurs prêches, la guerre de religion ou de civilisation.
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Message  gérard menvussa Ven 23 Oct - 14:03

Il faut éviter de reprendre à son compte de façon aussi catégorique des affirmations qui, en définitive, ne reposent pas sur de véritables études menées selon des critères scientifiques.
Il y a depuis quelques années un courant d'étude issu des "culturals studies" : les "porn studies". En france, c'est assez peu étudié (mais tout ce qui concerne les "culturals studies" m'intéresse) et l'auteur le plus connu de ce secteur, François-Ronan Dubois, n'a pas rendu de travaux "significatifs" sur ce domaine d'étude. Par contre, un chercheur plus précisément axé sur les facteurs "quantitatifs" Antoine Mauzière s'est penché sur la question et a montré que le terme "beurette" représentait une vraie entrée sur une dimension "raciste post coloniale" significative... Compte rendu "grand public" de ses recherches : http://www.streetpress.com/sujet/130889-un-nain-une-milf-et-une-beurette-sont-dans-une-video et un outil permettrant de connaitre l'importance d'un terme dans les recherches sur google en fonction de la date et de mots clés : http://porngram.sexualitics.org/
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Message  verié2 Ven 23 Oct - 14:56

Si on en croit le lien fourni par Gérard Ménussa, à savoir http://porngram.sexualitics.org/?q=beurette

La recherche correspondant au terme "beurette" sur google aurait connu une "pointe" à 0,064 % en 2011 pour redescendre à 0,048 % sur 800 000 recherches (ou recherches porno ?)

Pas franchement probant d'un fantasme post colonial très répandu...

Par ailleurs, ma réponse faisait allusion à la "recherche" citée le plus souvent en ce moment, à savoir celle reprise dans un article de Rue 89.

Le chercheur cité par G.M. affirme :
le tag le plus associé à « French », c’est « Arab »
Il nous faudrait des chiffres, des sources etc. Et "Arab", ce n'est pas tout à fait la même chose que "Beurette". De plus, ça concernerait a priori des recherches "internationales" venant de nombreux pays puisque c'est écrit en anglais. Ca serait donc un fantasme international ? Y compris dans les pays qui n'ont pas de passé colonial, n'ont pas envahi de pays arabes, n'ont pas ou peu d'immigration arabe etc.

Tout cela n'est guère probant. Il en faudrait un peu plus pour pouvoir prendre ces "recherches" au sérieux...

Enfin, toujours en utilisant le logiciel à mesurer les fantasmes proposé par l'autre "sociologue" cité par GM, on constate que les fantasmes incestueux (brother, sister, father etc) sont six fois plus nombreux que les fantasmes beurette et que les fantasmes sur les secrétaires et les patrons le sont au moins trois fois. (Toutes ces recherches représentent en gros de 0,15 à 0,35 (% ou sur 800 000 ?) contre, rappelons-le 0,048 pour "Beurette"... Faut-il en conclure que la lutte (ou la collaboration) de classe et le refoulé familial priment sur le racisme dans le porno ?

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Message  gérard menvussa Ven 23 Oct - 15:41

La recherche correspondant au terme "beurette" sur google aurait connu une "pointe" à 0,064 % en 2011 pour redescendre à 0,048 % sur 800 000 recherches (ou recherches porno ?)

Pas franchement probant d'un fantasme post colonial très répandu...
C'est pourtant le cas... Que tu ne veuilles pas le voir est d'ailleurs assez significatif en soi. Effectivement ce n'est pas forcément "tout le monde", mais c'est assez significatif pour être relevé ! Il suffit d'ailleurs de taper "beurette" sur google pour s'en convaincre.

toujours en utilisant le logiciel à mesurer les fantasmes proposé par l'autre "sociologue" cité par GM
Il faut tenir compte du fait que l'outil de recherche n'est pas le google "français" mais le site "international". Ce qui change en partie la donne

Il n'empéche, on ne peut douter du fait que les fantasmes "coloniaux" ne soient pas si rares.
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Message  verié2 Ven 23 Oct - 15:55

Gérard Ménussa
on ne peut douter du fait que les fantasmes "coloniaux" ne soient pas si rares.
On peut le supposer, certes. Mais il conviendrait d'étayer cette supposition, et surtout de mesurer l'importance du phénomène, de savoir quelles catégories de la population il touche etc, en s'appuyant sur des éléments fiables. Or, visiblement, ces prétendues études ne sont pas fiables du tout et prouveraient parfois le contraire.

De plus, une simple hypothèse ou constatation très mal étayée est traduite immédiatement sans réserve, en particulier dans l'article de Rue 89 (repris par France Culture), par l'affirmation abrupte : "Les Français recherchent des Beurettes" - alors que, même sur "le tableau des fantasmes nationaux" présenté par F.C., le pourcentage de recherches "Beurette" n'atteint que 5 % en France contre 35 % pour la recherche "lesbienne" aux Etats unis.

Même si ce pourcentage était le plus important, ça ne ferait tout de même pas beaucoup par rapport à toutes les autres recherches... La conclusion à l'emporte pièce qui en est tirée est donc abusive. On est en présence d'un cas caractéristique d'interprétation tout à fait abusive. L'auteur est en fait parti de sa propre subjectivité...

Tableau cité :
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=10153620532298349&id=83625483348
Article de F.C et Rue 89 cité :
http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-xavier-de-la-porte-internet-formidable-observatoire-de-l-ame-humaine-2015-09

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Message  gérard menvussa Ven 23 Oct - 20:36

mesurer l'importance du phénomène, de savoir quelles catégories de la population il touche etc, en s'appuyant sur des éléments fiables. Or, visiblement, ces prétendues études ne sont pas fiables du tout et prouveraient parfois le contraire.

Comme je l'ai déja dit, ces études sont "peu nombreuses", et n'ont pas forcément non plus des moyens d'investigations considérable.

Aprés, le fait est que personnellement, j'intégre ça dans un petit coin de mon cerveau sans plus chercher d'investigation. Mais ça me semble tout a fait simple à comprendre...

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Message  MO2014 Dim 15 Nov - 19:18

Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur
Publié le 15 novembre 2015 par Bouamama Saïd

A l’heure où nous écrivons le bilan des tueries parisiennes est de 128 morts et de 300 blessés. L’horreur de cette violence injustifiable est absolue. La condamnation doit l’être tout autant, sans aucune restriction et/ou nuance. Les acteurs et/ou commanditaires de ces meurtres aveugles ne peuvent invoquer aucune raison légitime pour justifier ces actes immondes. La tragédie que nous vivons débouchera sur une prise de conscience collective des dangers qui nous menacent ou au contraire sur un processus de reproduction dramatique, en fonction de notre capacité collective à tirer les leçons de la situation qui engendre un tel résultat. L’émotion est légitime et nécessaire mais ne peut pas être la seule réponse. La réponse uniquement sécuritaire est également impuissante. C’est justement dans ces moments marqués par l’émotion collective que nous ne devons pas renoncer à la compréhension, à la recherche des causes et à la lucidité face aux instrumentalisations de l’horreur.

Les postures face à notre tragédie

En quelques heures toute la panoplie des postures possibles face à la tragédie s’est exprimée. Il n’est pas inutile de s’arrêter sur chacune d’entre elles. La première se contente de dénoncer Daesh et à exiger cette dénonciation de manière pressante de nos concitoyens musulmans réels ou supposés. Le projet politique de Daesh et les actes qui en découlent ont déjà été dénoncés par la très grande partie des habitants de notre pays, populations issues de l’immigration incluses.

Il faut vraiment être coupés de nos concitoyens musulmans réels ou supposés pour en douter. Ces concitoyens français ou étrangers vivant en France sont les premiers à souffrir de cette instrumentalisation de leur foi à des fins politiques, réactionnaires et meurtrières. « Qu’est-ce qu’on va encore prendre » est la réaction la plus fréquente qui suit l’émotion face à ces meurtres, conscients qu’ils sont des instrumentalisations de l’émotion à des fins islamophobes qui ne manquerons pas. Il ne s’agit pas d’une paranoïa mais de l’expérience tirée du passé et en particulier des attentats du début de l’année. Dans ce contexte les injonctions à la dénonciation sont ressenties comme une suspicion de complicité ou d’approbation. Une nouvelle fois ce qui est ressenti c’est une accusation d’illégitimité de présence chez soi. Voici ce qu’en disait Rokhaya Diallo dans une émission radio à la suite des attentats de janvier :

« Quand j’entends dire que l’on somme les musulmans de se désolidariser d’un acte qui n’a rien d’humain, oui, effectivement, je me sens visée. J’ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés. Est-ce que vous osez me dire, ici, que je suis solidaire ? Vous avez vraiment besoin que je verbalise ? Donc, moi, je suis la seule autour de la table à devoir dire que je n’ai rien à voir avec ça (1). »

La seconde posture est l’essentialisme et le culturalisme. Les actes barbares que nous vivons auraient une explication simple : ils sont en germe dans la religion musulmane elle-même qui à la différence des autres, porterait une violence congénitale, une barbarie consubstantielle et une irrationalité dans son essence. Cette religion à la différence des autres religions monothéiste serait allergique à la raison et inapte à la vie dans une société démocratique. De cette représentation de la religion découle la représentation de ses adeptes. Les musulmans seraient, contrairement aux autres croyants, une entité homogène partageant tous le même rapport au monde, à la société et aux autres. Une telle posture conduit inévitablement à l’idée d’une éradication, l’islam apparaissant comme incompatible avec la république, la laïcité, le droit des femmes, etc. Résultat de plusieurs décennies de diffusion politique et médiatique de la théorie du « choc des civilisations », cette posture s’exprime dans des formes plus ou moins nuancées mais est malheureusement bien ancrée dans notre société (2).

La troisième posture est celle de la relativisation de la gravité des tueries. Celles-ci ne seraient que le résultat d’une folie individuelle contre laquelle on ne pourrait rien si ce n’est de repérer le plus tôt possible les signes annonciateurs dans les comportements individuels. Nous ne serions qu’en présence d’accidents dans les trajectoires individuelles sans aucune base sociale, matérielle, politique. Une telle posture de « psychologisation » occulte que les individus ne vivent pas hors-sol et que leur mal-être prend telle ou telle forme en rencontrant un contexte social précis. C’est à ce niveau que se rencontre l’individu et sa société, la trajectoire individuelle et son contexte social, la fragilisation et les offres sociales et politiques qui la captent pour l’orienter. Il est évident que les candidats « djihadistes » sont issus de trajectoires fragilisées mais cela ne suffit pas à expliquer le basculement vers cette forme précise qu’est la violence nihiliste (3).

La quatrième posture s’exprime sous la forme de la théorie du complot. Les tueries seraient le fait d’un vaste complot ayant des objectifs précis : complot juif mondial, « illuminati », actes des services secrets, etc. Elle conduit à un aveuglement face au réel et à l’abandon de l’effort de compréhension du monde et des drames qui le secouent. Elle suscite une dépolitisation se masquant derrière une apparente sur-politisation : dépolitisation car il serait vain de rechercher dans l’économique, le social, le politique, etc., les causes de ce que nous vivons et sur-politisation car tout serait issu d’une cause politique occulte portée par un petit groupe secret. Elle est entretenue par la négation dominante de la conflictualité sociale, des oppositions d’intérêts et des stratégies des classes dominantes pour orienter l’opinion dans le sens de ses intérêts matériels. A ce niveau l’accusation de « confusionnisme » de toute dénonciation des stratégies des classes dominantes conduit consciemment ou non à entretenir la théorie du complot. Certains « anti-confusionnistes » de bonne foi ou non entretiennent en effet boomerang le « complotisme ». Ce faisant, certains « anti-confusionnistes » entretiennent la confusion (4).

La cinquième posture est l’explication en terme du « virus externe ». Notre société serait victime d’une contamination venant uniquement de l’extérieur contre laquelle il faudrait désormais se prémunir. Elle débouche sur une logique de guerre à l’externe et sur une logique sécuritaire à l’interne. Elle est créatrice d’une spirale où la peur et le discours sur la menace externe suscite une demande d’interventions militaires à l’extérieur et de limitation des libertés à l’interne. Susciter une demande pour ensuite y répondre est un mécanisme classique des périodes historiques réactionnaires. L’absence de mouvement anti-guerre dans notre société est le signe que cette posture est largement répandue. Or comme la précédente, elle conduit d’une part à l’abandon de la recherche des causes et d’autre part au sentiment d’impuissance (5).

Il reste la posture matérialiste ne renonçant pas à comprendre le monde et encore plus quand il prend des orientations régressives et meurtrières. Minoritaire dans le contexte actuel, cette posture est pourtant la seule susceptible d’une reprise de l’initiative progressiste. Elle suppose de recontextualiser les événements (et encore plus lorsqu’ils prennent des formes dramatiques) dans les enjeux économiques, politiques et sociaux. Elle nécessite la prise en compte des intérêts matériels qui s’affrontent pour orienter notre demande et qui produisent des conséquences précises. Elle inscrit les comportements individuels comme étant des résultats sociaux et non des essences en action. Elle prend l’histoire longue et immédiate comme un des facteurs du présent. Elle peut certes se tromper en occultant par méconnaissance une causalité ou en la sous-estimant, mais elle est la seule à permettre une réelle action sur ce monde.

Dans un monde marqué par la violence croissante sous toutes ses formes, le renoncement à la pensée nous condamne pour le mieux à une posture de l’impuissance et pour le pire à la recherche de boucs-émissaires à sacrifier sur l’autel d’une réassurance aléatoire.
Une offre de « djihadisme » qui rencontre une demande

Il existe une offre de « djihadisme » à l’échelle mondiale et nationale. Elle n’est ni nouvelle, ni inexplicable. Elle a ses espaces de théorisations et ses Etats financeurs. L’Arabie Saoudite et le Qatar entre autres, pourtant alliés des Etats-Unis et de la France, en sont les principaux (6).

Ces pétromonarchies appuient et financent depuis de nombreuses années des déstabilisations régionales dont elles ont besoin pour maintenir et/ou conquérir leur mainmise sur les richesses du sol et du sous-sol du Moyen-Orient. Cette base matérielle est complétée par un besoin idéologique. Elles ont besoin de diffuser une certaine vision de l’Islam pour éviter l’émergence et le développement d’autres visions de l’Islam progressistes et/ou révolutionnaire qui menaceraient l’hégémonie idéologique qu’elles veulent conquérir. Plus largement les pétromonarchies sont menacées par toutes les théorisations politiques qui remettent en cause leur rapport aux grandes puissances qui dominent notre planète : nationalisme, anti-impérialisme, progressisme dans ses différentes variantes, communisme, théologie de la libération, etc.

C’est à ce double niveaux matériel et idéologique que s’opère la jonction avec la « réal-politique » des puissances impérialistes. Elles aussi ont un intérêt matériel à la déstabilisation de régions entières pour s’accaparer les richesses du sol et du sous-sol, pour justifier de nouvelles guerres coloniales en Afrique et au Moyen-Orient, pour supplanter leurs concurrents, pour contrôler les espaces géostratégiques et pour balkaniser des Etats afin de mieux les maîtriser. Elles aussi ont un besoin idéologique de masquer les causes réelles du chaos du monde c’est-à-dire la mondialisation ultralibérale actuelle. Il n’y a aucune amitié particulière entre les classes dominantes occidentales et les pétromonarchies et/ou les « djihadistes », mais une convergence relative d’intérêts matériels et idéologiques. Comme le soulignait De Gaulle pour décrire la réal-politique : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est cette réal-politique qui a conduit dans le passé à présenter les « djihadistes » en Afghanistan comme des combattants de la liberté et qui conduit un Fabius à dire aujourd’hui : « El Nosra fait du bon boulot ».

Mais se limiter à l’offre ne permet pas de comprendre l’efficacité actuelle du phénomène. Encore faut-il expliquer le fait que cette offre rencontre une « demande ». Nous disions plus haut que cette offre n’est pas nouvelle. Nous l’avons-nous même rencontrée dans les quartiers populaires, il y a plus de trois décennies. Simplement à l’époque, elle ne rencontrait aucune « demande ». Nous pensions à vivre, à nous amuser, à militer et à aimer et regardions ces prédicateurs comme des allumés. C’est la raison pour laquelle il faut se pencher sur les processus d’émergence et de développement de cette demande « made in France ». A ce niveau force est de faire le lien avec les processus de paupérisation et de précarisation massive qui touchent les classes populaires. L’existence avérée de candidats « djihadistes » non issus de familles musulmanes souligne que c’est bien l’ensemble des classes populaires qui sont concernés par ces processus conduisant les plus fragilisés de leurs membres à sombrer dans des comportements nihilistes. Force également est de faire le lien avec les discriminations racistes systémiques et institutionnelle qui abîment des vies pour nos concitoyens noirs, arabes et musulmans. Force enfin est de prendre en compte dans l’analyse les effets des discours et pratiques islamophobes qui se sont répandus dans la société française et qu’il de bon ton de relativiser, d’euphémiser, voir de nier. Ce sont l’ensemble de ces processus qui conduisent à l’émergence du nihilisme contemporain.

Enfin la vision méprisante des habitants des quartiers populaires comme « sous-prolétariat » incapable de penser politiquement conduit à sous-estimer le besoin du politique dans les classes populaires en général et dans leurs composantes issues de l’immigration post-coloniale en particulier. Ces citoyennes et citoyens observent le monde et tentent de le comprendre avec les grilles disponibles dans une séquence historique donnée. Ils et Elles ne peuvent que constater que des guerres se multiplient et que l’on trouve des financements pour le faire alors qu’on leur serine que les caisses sont vides. Elles et ils ne peuvent qu’interroger la soi-disant nécessité urgente d’intervenir en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Lybie, en Côte d’Ivoire, au Mali, etc. et à l’inverse la soi-disant nécessité urgente à soutenir l’Etat d’Israël en dépit de ses manquements à toutes les résolutions des Nations-Unies. Tous ces facteurs conduisent pour la majorité à une révolte qui cherche un canal d’expression et pour une extrême minorité à l’orientation nihiliste.

A ne pas vouloir comprendre qu’un monde immonde conduit à des actes immondes, on constitue le terreau de la rencontre entre l’offre et la demande de nihilisme.

Notes :

1) http://www.atlasinfo.fr/Charlie-Heb…

2) Voir sur ce sujet : Jocelyne Cesari, l’Islam à l’épreuve de l’Occident, La Découverte, Paris, 2004.

3) Sur la rencontre entre le contexte social et effets fragilisant sur les trajectoires individuelles voir Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Le Seuil, 1952.

4) Luc Boltanski, Enigmes et complots. Une enquête à propos d’enquêtes, Gallimard, Paris, 2012.

5) Voir notre article avec Yvon Fotia « Discrimination systémique » , Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Syllepse, Paris, 2012.

6) David Benichou, Farhad Khosrokhavar, Philippe Migaux, Le jihadisme, comprendre pour mieux combattre, Plon, Paris, 2015. Et Richard Labévière, Les dollars de la terreur, Les Etats-Unis et l’islamisme, Grasset, Paris, 1999.
https://bouamamas.wordpress.com/2015/11/15/un-monde-immonde-engendre-des-actes-immondes-ne-pas-renoncer-a-penser-face-a-lhorreur/

MO2014

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Message  Invité Lun 16 Nov - 15:56

C'est à ce jour le texte le plus lucide et le plus intelligent que j'ai pu lire à propos des attentats du week-end, tout est bon dans ce texte de Bouamama, particulièrement ceci :

La cinquième posture est l’explication en terme du « virus externe ». Notre société serait victime d’une contamination venant uniquement de l’extérieur contre laquelle il faudrait désormais se prémunir. Elle débouche sur une logique de guerre à l’externe et sur une logique sécuritaire à l’interne. Elle est créatrice d’une spirale où la peur et le discours sur la menace externe suscite une demande d’interventions militaires à l’extérieur et de limitation des libertés à l’interne. Susciter une demande pour ensuite y répondre est un mécanisme classique des périodes historiques réactionnaires. L’absence de mouvement anti-guerre dans notre société est le signe que cette posture est largement répandue. Or comme la précédente, elle conduit d’une part à l’abandon de la recherche des causes et d’autre part au sentiment d’impuissance

Il reste la posture matérialiste ne renonçant pas à comprendre le monde et encore plus quand il prend des orientations régressives et meurtrières. Minoritaire dans le contexte actuel, cette posture est pourtant la seule susceptible d’une reprise de l’initiative progressiste. Elle suppose de recontextualiser les événements (et encore plus lorsqu’ils prennent des formes dramatiques) dans les enjeux économiques, politiques et sociaux. Elle nécessite la prise en compte des intérêts matériels qui s’affrontent pour orienter notre demande et qui produisent des conséquences précises. Elle inscrit les comportements individuels comme étant des résultats sociaux et non des essences en action. Elle prend l’histoire longue et immédiate comme un des facteurs du présent. Elle peut certes se tromper en occultant par méconnaissance une causalité ou en la sous-estimant, mais elle est la seule à permettre une réelle action sur ce monde.
Par contre, je l'aurais aussi posté dans la rubrique "histoire et théorie", puisque tel est structuré ce forum.

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Message  MO2014 Lun 16 Nov - 18:05

je partage ton avis, Ozu, sur le texte de Saïd Baouamama et ta remarque sur le choix du fil car en effet ce texte va delà du combat contre l'islamophobie.

MO2014

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Message  verié2 Lun 16 Nov - 19:29

Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur
Publié le 15 novembre 2015 par Bouamama Saïd
Bon article. L'évocation de la théorie du complot ne méritait pas à mon avis un tel développement, car on ne l'entend pas beaucoup en ce moment.
La première se contente de dénoncer Daesh et à exiger cette dénonciation de manière pressante de nos concitoyens musulmans réels ou supposés.
Hier, Avenue Laumière, devant la vitrine d'un restaurant dont le patron et sa famille ont trouvé la mort au Bataclan, une petite foule était réunie spontanément, il y avait des fleurs, des mots etc.

Une femme a trouvé le moyen d'agresser verbalement une autre femme portant un foulard : "Qu'est-ce que vous attendez, vous les Musulmans pour manifester contre ces assassins etc ?"
La Musulmane en question, qui était justement venue elle aussi, manifester sa solidarité avec émotion en avait les larmes aux yeux et avait du mal à répliquer. Je suis intervenu pour dire qu'on n'avait pas de comptes à demander aux Musulmans, pas plus qu'aux cathos pour les crimes du KKK, de Franco, de Pinochet etc. La femme (l'agresseuse) est devenue complètement hystérique. Heureusement, personne ne l'a soutenue, mais la majorité des gens est restée silencieuse, à l'exception d'un jeune couple qui a réconforté la Musulmane.

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Message  MO2014 Lun 16 Nov - 23:01

Une série d'actes islamophobes après les attentats Par LIBERATION — 16 novembre 2015 à 19:35 Samedi à Lille, des manifestants identitaires sont venus perturber le rassemblement accompagnés d'une banderole "expulsons les islamistes". Ils ont été repoussés par les CRS et les piétons, aux cris de "dehors les fachos". Photo Aimée Thirion pour Libération Comme en janvier, des lieux de culte ont été dégradés, et des personnes insultées ou agressées, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans l'espace public....

MO2014

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Message  MO2014 Mar 17 Nov - 15:27

à relire :
L’islamophobie, axe fondamental de la contre-révolution coloniale
Sadri Khiari, membre du PIR

Le texte qui suit est un extrait, légèrement redécoupé, du livre de Sadri Khiari : « La contre-révolution coloniale, de De Gaulle à Sarkozy », La Fabrique, 2009.

Tout est là. Être français et musulman, du point de vue de l’ « identité nationale » républicaine, est un oxymoron. Il n’est pas possible d’être l’un et l’autre à la fois. Tant, du moins, que la conception même de la nation, telle qu’elle s’est construite dans la République, n’est pas radicalement recomposée, tant que l’« identité nationale » articule privilège « gaulois » et privilège blanc-européen-chrétien. L’offensive contre les musulmans – et contre l’Islam, de manière générale constitue ainsi l’un des volets de la défense de ce double privilège face au spectre indigène. C’est un axe autour duquel s’est construit le consensus blanc.

Pour Thomas Deltombe qui étudie l’islamophobie médiatique, « ce sont les grandes grèves de l’industrie automobile, entre 1982 et 1984, qui marquent un tournant décisif dans les relations entre le gouvernement et les immigrés: la référence à l’islam va être utilisée par le gouvernement pour discréditer une grève qui n’a pas grand-chose de religieux. Alors que la grève des OS débute au printemps 1982 dans les usines Citroën et Talbot d’Aulnay-sous-Bois et de Poissy, les médias s’intéressent rapidement à l’aspect « islamique » de cette mobilisation que les leaders syndicaux habituels ont du mal à canaliser. Les mosquées d’entreprise fleurissent tout à coup sur les écrans de télévision. Les photos des OS en prière s’étalent dans la presse écrite. Les caricaturistes transforment les cheminées d’usine en minarets. La rumeur gonfle d’une manipulation « intégriste ». La presse d’extrême droite, bien sûr, se défoule contre les ouvriers « khomeynistes ». Gaston Deferre, le ministre socialiste de l’Intérieur, évoque «les grèves saintes d’intégristes, de musulmans, de chiites». Le lendemain, le Premier ministre, Pierre Mauroy, déclare: «Les principales difficultés qui demeurent sont posées par des travailleurs immigrés dont je ne méconnais pas les problèmes mais qui, il faut bien le constater, sont agités par des groupes religieux et politiques, qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises[1] ».

Le front de l’islam est donc ouvert; il prendra d’autant plus d’importance dans la stratégie du Pouvoir blanc que les nouvelles générations issues de l’immigration sont de plus en plus nombreuses à se revendiquer de la religion de leurs parents. En 1989, la fatwa iranienne contre Salman Rushdie, puis la première « affaire » du voile ont scellé ainsi une nouvelle étape dans la construction du consensus blanc, un consensus encore plus large désormais puisqu’il s’étend désormais jusqu’à une frange de l’extrême gauche. Le premier bénéficiaire en est le Front national. Le 26 novembre 1989, il obtient des scores exceptionnels aux élections législatives partielles à Dreux et à Marseille. À peine les résultats du scrutin sont-ils connus que le Premier ministre socialiste, Michel Rocard, déclare que la France ne peut pas « héberger toute la misère du monde »[2], relayé par Mitterrand qui estime que « le seuil de tolérance a été atteint dans les années 1970 » [3]. Jacques Chirac, pour sa part, affirme que la France a « un problème de saturation »[4]; il réclame la fermeture des frontières, davantage de répression à l’encontre de l’immigration irrégulière, la réforme du droit d’asile et du Code de la nationalité. Parler de l’islam en France, c’est bien parler de l’immigration!

Désormais l’offensive contre l’islam n’allait plus cesser de s’amplifier, scandée par les convulsions de la politique internationale et leurs incidences parfois meurtrières en France[5]. De 1993 à 1995, c’est la deuxième cohabitation. Jacques Chirac est de nouveau Premier ministre; Charles Pasqua retrouve son portefeuille place Beauvau. Il ne ménagera aucun effort pour alimenter la peur de l’islam et justifier l’appui apporté par son gouvernement à la junte militaire algérienne qui, depuis l’« arrêt du processus électoral» en janvier 1992, mène une véritable guerre contre les organisations politiques islamistes. La gauche partage cette même orientation au nom de la défense de la laïcité et de l’émancipation des femmes. Bonne occasion également de réactiver la vieille division coloniale entre Kabyles et Arabes. Les premiers seraient des démocrates, laïcs, respectueux du droit des femmes. Vraiment civilisés. Les seconds, tout le contraire. À la rentrée 1994, le ministre de l’Éducation nationale, François Bayrou, annonce l’interdiction du voile dans les établissements publics. Le Conseil d’État annule la décision, mais la polémique est relancée. Une autre future candidate à l’élection présidentielle, Ségolène Royal, déclare alors sur France 2: « Je voudrais quand même rappeler que, pour le port du voile, on tue en Algérie. Je crois qu’on ne doit pas faire un amalgame entre tous les signes extérieurs de religion. Ce que je crois aussi, c’est qu’il faut s’interroger sur le degré de liberté de ces jeunes filles car, derrière le voile, je pense qu’il y a un mouvement politique d’adultes, l’islamisme, qui cherche quand même à subvertir l’école laïque et qui cherche surtout à subvertir l’égalité des droits pour les filles »[6]. Dans Les Damnés de la terre, Fanon mentionnait déjà ce type de discours coloniaux. « Là, écrivait-il, on entend à longueur de journée des réflexions odieuses sur le voile des femmes, sur la polygamie, sur le mépris supposés des Arabes pour le sexe féminin »[7].

Dans le débat public, islam, immigration, banlieues, sécurité sont systématiquement associés. Thomas Deltombe souligne ainsi que les médias « insistent sur l’attraction « naturelle » des jeunes de banlieue pour les thèses islamistes »[8]. En 1995, soupçonné d’être impliqué dans des attentats terroristes, Khaled Kelkal est tué de sang-froid par des policiers. Aux yeux du plus grand nombre, il est la preuve flagrante que les jeunes musulmans des cités ont une propension quasi naturelle à la violence. « La grande interrogation des médias, remarque encore Deltombe, va consister à se demander si le jeune homme a agi parce qu’il est « islamiste » ou parce qu’il est « de banlieue ». Pendant un mois, l’islam devient un phénomène de banlieue et la banlieue un quasi-phénomène islamique, dont Kelkal serait le symbole »[9].

Je pourrais poursuivre, faire le récit détaillé de tous les prétextes qui ont été impudemment utilisés par les forces politiques blanches, leurs intellectuels et leurs médias afin de réactiver les plus abjectes représentations coloniales – du barbare qu’il faut supplicier au sauvage à civiliser. Dans la République laïque, on n’ose guère en appeler publiquement au souvenir des croisades, mais, incidemment, par petites touches, entre les mots, le message subliminal est le même que celui qu’énonce clairement George Bush: la civilisation chrétienne est menacée par les hordes musulmanes. La fureur islamophobe, attisée par les attentats du Il septembre 2001 et le nouveau colonialisme américain, atteint son comble en 2003 avec l’affaire des sœurs Alma et Lila Levy[10], la loi contre le voile[11] et la sordide campagne contre Tariq Ramadan. De l’extrême droite à l’extrême gauche, le front blanc se resserre. Rares seront ceux, principalement au sein de la gauche radicale, qui prendront alors le risque de s’écarter du consensus blanc.

L’offensive islamophobe a pris diverses formes: répressive, idéologique, mais aussi intégrationniste. L’intégrationnisme, comme tactique politique coloniale, a deux facettes. Elle consiste, rappelons-le : à semer le trouble dans la conscience des colonisés, à dissoudre leurs identités, à camoufler les inégalités statutaires. Elle consiste aussi à diviser les colonisés, à promouvoir en leur sein des élites et des flics qui auront la charge de les encadrer et de les contrôler, notamment au travers d’instances particulières de représentation, enchâssées dans les dispositifs institutionnels du Pouvoir blanc. Si la première facette de cette tactique prend la forme de la valorisation de l’« islam modéré», de la promotion des musulmans « modernistes », des musulmanes « émancipées », sa seconde facette, à la fois complémentaire et antagonique, à peine ébauchée à l’époque giscardienne, a commencé à être sérieusement mise en œuvre par le ministre socialiste de l’Intérieur Pierre Joxe, qui instaure en 1989 l’éphémère Conseil de réflexion sur l’islam en France (Corif). Les velléités d’organisation du culte musulman, sous l’égide de l’État, seront poursuivies par tous les ministres de l’Intérieur qui lui ont succédé. Charles Pasqua, Jean-Louis Debré, Jean-Pierre Chevènement et, enfin, Nicolas Sarkozy, le plus malin de tous, auquel nous devons le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui est parvenu à rassembler les principales organisations musulmanes sous le patronage du ministère de l’Intérieur. En échange de leur « loyalisme », des efforts qu’elles mènent pour vider l’islam de tout esprit de rébellion, de leur collaboration à la politique de surveillance des populations musulmanes notamment dans les cités, ces organisations se voient accorder une légitimité institutionnelle, quelques concessions destinées à faciliter les pratiques cultuelles, et, bien sûr, le partage entre elles – et non sans tensions- du « marché » de l’islam français.

Aziz Zemmouri et Vincent Geisser ont mis en évidence l’inspiration que cette politique a puisée dans la gestion de l’islam colonial, la similarité de leurs substrats idéologiques et des finalités qui les animent. « Dès les premiers temps de la conquête, écrivent-ils, l’administration coloniale tenta d’imposer un « clergé musulman »-, la formule était employée par certains administrateurs coloniaux -, censé servir loyalement les intérêts de la France »[12]. À travers la « fonctionnarisation » des « clercs musulmans », expliquent-ils, il s’agissait de garantir leur soutien aux autorités coloniales « et surtout de prévenir toute tentative de résistance religieuse ». Hier comme aujourd’hui, l’officialisation de la représentation de l’islam sous la tutelle de l’administration « avait pour contrepartie logique une politique de surveillance et de répression des religieux dits « indépendants », dont les activités étaient jugées subversives ». L’organisation d’une représentation institutionnalisée de l’islam s’est accompagnée de la volonté de développer des structures officielles de formation d’« imams sur mesure » et d’étouffer les associations soucieuses de favoriser l’épanouissement d’un islam indépendant. La politique du gouvernement à cet égard est relayée par les instances intermédiaires de l’État, collectivités locales et municipalités, principales médiations de la résistance populaire blanche dans les quartiers qui, souvent en s’appuyant sur les rapports fournis par les Renseignements généraux, « pratiquent une forme de favoritisme à l’égard de certaines associations musulmanes réputées « modérées » et « présentables », au détriment d’autres « peu fréquentables », auxquelles on accole assez facilement les étiques d' »intégristes » et/ou de « fondamentalistes ». Les cas de villes comme Montpellier, Marseille ou Vénissieux sont exemplaires de cette gestion autoritaire, où les maires tentent de promouvoir un « islam municipal », loyal et fidèle, ostracisant dans le même temps toutes les autres organisations musulmanes »[13].

On aurait tort, cependant, de ne voir dans l’islamophobie contemporaine que les flatulences tardives d’une vieille peur chrétienne de l’« islam conquérant ». Ses puanteurs sont les mêmes, mais ce qui fermente dans les boyaux de l’islamophobe, ce n’est pas la haine de l’islam en tant que croyance. Celle-ci est bien plus le produit de la politique islamophobe que sa motivation initiale. Il ne s’agit pas tant de défendre ou d’étendre la chrétienté pour elle-même que d’en consacrer la mémoire comme l’une des composantes de la blanchitude. Les islamophobes qui nous disent n’avoir pour ennemi que l’« islam radical » ne sont donc hypocrites qu’à moitié. Ils ne défendent pas la chrétienté contre l’islam; ils défendent la suprématie blanche dans la forme relativement sécularisée qui est la sienne aujourd’hui. L’« islam radical », du point de vue de ces républicains, c’est tout bonnement l’islam indocile, rétif à l’occidentalisation, l’islam creuset d’une dissidence indigène. Le musulman qui veut pouvoir exprimer son islamité dans l’espace public est pour eux un islamiste radical non pas parce qu’il remettrait en cause la laïcité, mais parce qu’il incite les indigènes à s’affirmer dans l’espace public. Il est un terroriste non pas parce qu’il assassine des « victimes innocentes », mais dès lors qu’il s’introduit par effraction dans l’espace public. Peu leur importe que Tariq Ramadan soit favorable ou non à la lapidation; à leurs yeux, il est un « intégriste », il entretient des liens avec le « terrorisme », parce qu’il dit aux musulmans: ne restez pas en dehors de l’espace public, faites de la politique. Quand les islamophobes dénoncent le « prosélytisme musulman », ils ne parlent pas tant de prosélytisme religieux que d’incitation à l’occupation indigène de l’espace public. Quand ils interdisent le voile à l’école, ils interdisent l’accès de l’espace public aux indigènes qui rechignent à être « beurisés ». Quand ils assurent défendre l’émancipation des femmes musulmanes tout en respectant leur foi, c’est encore un leurre: ils veulent, en fait, interdire aux femmes leur émancipation en tant qu’indigènes. Les musulmans (et plus largement les indigènes) ne sont les bienvenus dans l’espace public qu’à la stricte condition qu’ils s’en prennent à d’autres musulmans, c’est-à-dire qu’ils se battent contre eux-mêmes. La République est une religion islamophobe. L’islamophobie ne combat pas le musulman en tant que musulman mais le musulman en tant que rebelle potentiel à l’ordre blanc, et c’est pourquoi tout musulman est un intégriste ou un terroriste en puissance. Elle ne se développe pas principalement dans le champ de l’intolérance religieuse mais dans celui de la lutte raciale. Elle ne constitue donc qu’un volet de cette contre-offensive coloniale qui est menée contre l’ensemble des indigènes et, plus particulièrement, contre l’espace privilégié de leurs résistances, les cités populaires où se nouent les différentes facettes de la politique sécuritaire.



Sadri Khiari, membre du PIR



Extrait de son livre : « La contre-révolution coloniale, de De Gaulle à Sarkozy« , La Fabrique, 2009



Notes

[1] Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.50. La référence au chiisme est évidemment inspirée de la révolution iranienne. Les évènements au Moyen-Orient ont en effet des répercussions directes en France où ils alimentent l’islamophobie. Ainsi, l’engagement des troupes française depuis septembre 1982 dans le cadre d’une « force multinationale » stationnée au Liban a des implications immédiates: enlèvement de ressortissants français, successions d’attentats à Paris et Marseille. Les Palestiniens et les musulmans libanais sont présentés comme de terribles barbares face auxquels les chrétiens du Liban et l’Etat d’Israël se défendent comme ils peuvent.

[2] « Sept sur Sept », TF1, 3 décembre 1989, cité dans Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.118

[3] Allocution présidentielle, TF1, Antenne 2, 10 décembre 1989, cité dans Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.118

[4] JT de 20 heures, TF1, 8 décembre 1989, cité dans Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.118

[5] Vagues d’attentats au milieu des années 1990.

[6] Le 25 octobre 1994, Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.230

[7] F.Fanon, Les Damnés de la Terre, Paris, La découverte, 2004, p.156

[8] Th. Deltombe, L’Islam Imaginaire, p.205

[9]Ibid, p.244

[10]A la rentrée 2003, les deux élèves sont exclues par le conseil de discipline du lycée d’Aubervilliers parce qu’elles refusent de retirer leurs voiles. De puis les mois de mai-juin, la polémique sur le voile avait été relancée par le gouvernement de droite dans le contexte d’un puissant mouvement de grève contre la réforme des retraites. Le PS n’est pas en reste: Jack Lang dépose une proposition de loi visant à interdire le port du « foulard » à l’école. Pour sa part, Laurent Fabius défend l’interdiction des « signes religieux ostentatoires » à l’école et dans l’espace public.

[11] La loi sur la laïcité, votée en mars 2004, interdit le port de tout signe religieux « ostensible » à l’école.

[12] A.Zemouri, V.Geisser, Marianne et Allah. Les politiques français face à la « question musulmane », Paris, La Découverte, 2007, p.82

[13] Ibid, p.26

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Message  MO2014 Ven 20 Nov - 1:49

Monsieur Juppé, les musulmans n'ont pas à se justifier

Mardi 17 novembre, suite aux attentats, Alain Juppé demandait aux musulmans de dire clairement «nous ne voulons pas de cette religion». Un citoyen musulman, habitant du 11e arrondissement de Paris lui répond.


Monsieur Juppé,

En lâchant, mardi chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFM TV, qu «il [fallait] que les musulmans disent clairement nous ne voulons pas de cette religion», vous entrez dans le club pas très fermé des «pas d’amalgames mais…» Que vous l’ayez fait par imprudence ou pour des considérations politiciennes – primaire à droite oblige –, importe peu. Le résultat est le même. Vous enjoignez des millions de vos compatriotes à se désolidariser des barbares et, de préférence, à le faire de la manière la plus ostentatoire possible. C’est insultant et humiliant ! Se désolidariser de quelqu’un suppose une solidarité antérieure avec cette personne. Sous-entendez-vous que nos compatriotes musulmans seraient secrètement ravis des tueries ? Sont-ils présumés coupables de complicité ?

Monsieur Juppé, dans la précipitation, j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Hatem, j’ai 31 ans. Même si je n’aime pas mettre en avant ma religion – croyant naïvement que l’article premier de la Constitution (1) a encore du sens – je suis de confession musulmane, vaguement pratiquant mais fier de mes origines ethnoculturelles. Je vis en France depuis plus de six ans et, sans doute pour des considérations physiques et de lieu de résidence, je n’ai jamais été victime de discrimination. On ne m’a jamais renvoyé à ce groupe supposé uniforme des «Musulmans de France».

Monsieur Juppé, je vis dans le onzième arrondissement de Paris, à quatre cents mètres du Bataclan et à moins de deux kilomètres de tous les théâtres des tueries parisiennes de ce vendredi. Alors oui, je me sens solidaire. Solidaire de ces bobos parisiens qu’une bonne partie de votre famille politique conspue pour afficher un semblant de proximité avec un peuple qu’elle méprise en soutenant des politiques d’austérité ! Oui, je me reconnais dans ces Parisiens qui, comme moi, après avoir étanché une soif sur les quais du Canal Saint-Martin, prennent un petit truc à emporter au Petit Cambodge. Et oui, je pense qu’il n’y a pas mieux que les terrasses des bars de l’Est parisien, pour fêter un anniversaire en toute convivialité. En frappant ces endroits que je fréquente au quotidien, en massacrant des gens dans des rues dont j’ai pris l’habitude de photographier les bâtiments les plus insolites, les barbares ont brisé quelque chose en moi. Alors, vous m’excuserez si je m’identifie plus aux victimes qu’aux bourreaux. Vous comprendrez que je trouve ignoble votre injonction à condamner des personnes qui ont perdu toute humanité. C’est leur problème s’ils agissent au nom de l’islam, pas le mien, d’ailleurs, je ne sens pas plus tenu des affreux massacres d’un Staline ou d’un Pol Pot, et pourtant je suis de gauche !

Monsieur Juppé, vous ai-je parlé de Halima et Hodda Saadi, ces jeunes femmes pleines de vie, venues fêter avec leur frère, fêter l’anniversaire de Halima à la Belle Equipe, rue de Charonne, et froidement assassinées par les terroristes ? Iriez-vous demander à leur famille de dire clairement que «l’islam, ce n’est pas ça» ? Demanderiez-vous à la famille de Djamila, l’épouse du patron du même bar, qui laisse derrière elle une fillette de huit ans et un mari inconsolable, de se démarquer haut et fort des djihadistes ?

Monsieur Juppé, aujourd’hui, la fondation Chirac, votre ami de toujours décerne un prix à Mme Latifa Ibn Ziaten. Connaissez-vous cette femme ? Elle a perdu son fils Imad, tombé sous les balles de Mohammed Merah. Tué parce que soldat, tué parce que Français ! Cette dame, dont le voile semble irriter Mohamed Sifaoui, parcourt les cités et œuvre tous les jours à dé-radicaliser les jeunes et les empêcher de tomber dans les griffes des terroristes. Allez-vous lui demander de se justifier ?

Monsieur Juppé, vous rendez-vous compte de l’ignominie de vos propos ou dois-je encore sortir d’autres drames pour que vous compreniez que ces assassins n’ont rien à voir avec l’islam ? Ne comprenez-vous pas que pour ces combattants rémunérés, ce bloc de «la majorité des musulmans de France» que vous feignez défendre pour mieux les stigmatiser, sont des mécréants coupables, tout comme vous, de ne pas adhérer à cette idéologie funeste ? Alors, par pitié, laissez-nous, comme tous les citoyens, supporter cette angoisse de prendre le métro le matin sans devoir en plus comparaître devant vos tribunaux inquisitoires. Laissez-nous retrouver bon an, mal an, cette joie de vivre tellement caractéristique de l’est parisien sans avoir à nous justifier.

(1) La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

Hatem Nafti est auteur de «Tunisie, dessine-moi une Révolution» (l’Harmattan).
http://www.liberation.fr/debats/2015/11/19/monsieur-juppe-les-musulmans-n-ont-pas-a-se-justifier_1414704?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#var=0_25

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Message  verié2 Dim 22 Nov - 16:56

"Chronic 2", un personnage dont la rapide médiatisation est assez significative :
http://www.metronews.fr/info/attentats-de-paris-appels-au-meurtre-contre-des-beurettes-l-autre-visage-de-chronic-2-bass-l-auteur-du-coup-de-gueule-contre-les-terroristes/mokt!Uao59gzS8NIog/

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Message  Byrrh Dim 22 Nov - 17:34

La société est sur une pente réactionnaire depuis déjà quelques décennies, avec sans doute une accélération durant les deux dernières. Un nombre impressionnant de gens sont aliénés à l'extrême, pour ne pas dire qu'ils sont complètement crétins et tarés. Un (relativement) nouveau média interactif comme internet met davantage en lumière toute cette crasse, quand il ne contribue pas à faire monter la mayonnaise. Internet est un accélérateur de phénomènes sociaux et politiques, je me demande ce que ça pourrait donner dans des périodes qui nous seraient plus favorables. A moins que tel qu'il est conçu, il ne puisse avantager que les idées réactionnaires ?

Byrrh

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Message  yannalan Dim 22 Nov - 17:48

Nous avons ici en Bretagne un magazine internet "Breizh Info", géré par les Identitaires, mais qui jour au magazine généraliste avec faits divers, etc... On voit bien si on fait attention que c'est un canard facho, mais par exemple, la candidate de LO aux Régionales leur a accordé une interview, la liste "communistes " du 44 aussi!
L'extrême-droite surfe sur le "bon sens", choisit les faits divers qui collent à la propagation de son idélolgie, sans trop dévoiler ses batteries.
En face, on a du mal à ne pas assommer les lecteurs non-habitués, faut bien le dire.

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Message  marxmarx Dim 22 Nov - 19:13

Byrrh a écrit:La société est sur une pente réactionnaire depuis déjà quelques décennies, avec sans doute une accélération durant les deux dernières. Un nombre impressionnant de gens sont aliénés à l'extrême, pour ne pas dire qu'ils sont complètement crétins et tarés. Un (relativement) nouveau média interactif comme internet met davantage en lumière toute cette crasse, quand il ne contribue pas à faire monter la mayonnaise. Internet est un accélérateur de phénomènes sociaux et politiques, je me demande ce que ça pourrait donner dans des périodes qui nous seraient plus favorables. A moins que tel qu'il est conçu, il ne puisse avantager que les idées réactionnaires ?

Internet a joué un grand rôle dans les revolutions arabes, de contre information, de communication, et meme d'organisation.
Probable qu'il en jouera un ici aussi

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Message  MO2014 Mer 25 Nov - 22:15

Si l’islamophobie est en extension en France, ses premières victimes sont des femmes. Ce qui est paradoxal quand on songe à la dénonciation permanente du traitement de celles-ci en islam et à la volonté permanente de les « libérer ». Que l’on porte le foulard ou non, que l’on soit pratiquante ou non, que l’on soit lycéenne ou ménagère personne n’est épargné, comme le montre ce reportage réalisé par Chris Den Hond, Nadia Rabhi, et Alain Gresh, avec le soutien d’Amnesty International. Au lieu de parler à leur place, nous sommes allés les écouter, les faire parler de leurs peurs comme de leurs espoirs.


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Message  Byrrh Jeu 3 Déc - 18:41

RATP : une campagne abjecte de la droite et de l'extrême droite

Le fait que, parmi les tueurs du Bataclan, se soit trouvé un ancien conducteur de bus a donné lieu à une campagne sur le recrutement de la RATP. La presse a pointé du doigt les « fichés S » qui figureraient dans les effectifs. La droite et l’extrême droite se sont immédiatement emparées de ces « révélations » pour se livrer à une campagne plus générale accusant les musulmans d’être des terroristes en puissance.

C’est Le Parisien qui a commencé en « révélant », dans son édition du 17 novembre, que la RATP faisait partie des entreprises comptant le plus de personnes faisant l’objet d’une surveillance policière, les fameux « fichés S » soupçonnés de liens avec des mouvements terroristes. « Un fiché S ne doit pas pouvoir conduire un train, un RER ou un métro », s’est exclamée Valérie Pécresse (Les Républicains). Marine Le Pen, ne voulant pas être en reste, s’est fendue d’un tweet de la même eau : « La vérité commence à sortir et elle est terrible… » Ces représentants politiques de la bourgeoisie, silencieux sur les responsabilités de la politique française au Moyen-Orient, préfèrent pointer du doigt « l’inquiétante montée des pratiques religieuses », notamment à la RATP. Comme si les pratiques religieuses devaient nécessairement conduire au terrorisme ! Oui, quand il s’agit de l’islam, sous-entendent les Pécresse et autres Le Pen, participant ainsi à cet odieux amalgame entre musulmans et terroristes.

Certes il existe à la RATP, comme dans bien d’autres entreprises, des militants intégristes dont les idées et les attitudes favorisent un repli communautaire, créent un fossé entre les travailleurs musulmans et les autres. Ils affichent leur mépris des femmes, refusent de leur serrer la main. Ces fondamentalistes musulmans, tout comme ceux qui se réclament de l’extrême droite, ont pour politique de diviser les travailleurs, entre croyants et non croyants, entre hommes et femmes, entre travailleurs français et immigrés. Leurs politiques s’additionnent pour diffuser le poison de la division. Pour les travailleurs conscients, combattre les idées de ces gens-là, ceux qui se réclament de Le Pen comme ceux qui prêchent le fondamentalisme musulman ou autre, est une nécessité.

Les responsables politiques de LR ou du FN invoquent la défense des femmes. Ce n’est évidemment qu’un prétexte. Ces deux partis, viscéralement hostiles aux travailleurs, se livrent à une compétition démagogique en vue de conquérir l’électorat le plus hostile aux immigrés, accusant au bout du compte la RATP d’avoir recruté des salariés d’origine étrangère.

Et le gouvernement PS n’est pas en reste. Face aux accusations de « laisser-faire » de Pécresse, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est déclaré prêt « à cibler davantage les personnes travaillant dans les transports en commun », à l’image de ce qui se fait déjà dans les centrales nucléaires et autres sites dits « sensibles ». La gauche n’entend donc rien céder à la droite en matière de démagogie sécuritaire et anti-immigrés.

Cette campagne et les mesures qui en résultent ne peuvent en rien réduire la menace d’un attentat terroriste. En revanche elles entretiennent le poison de la division.

Correspondant LO

Lutte ouvrière n°2470 du 3 décembre 2015
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/12/02/ratp-une-campagne-abjecte-de-la-droite-et-de-lextreme-droite_63738.html

Byrrh

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