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Grèce

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Message  verié2 Dim 12 Juil - 16:03

Le problème sortie ou pas de l'euro est un faux problème. Mais les mesures qui s'imposaient - nationalisation des banques, mesures sociales d'urgence, saisie des biens des capitalistes qui ont expatrié leurs capitaux etc - auraient évidemment entraîné l'expulsion de la Grèce de l'UE. La responsabilité en aurait incombé à l'UE.

La sortie de l'euro sans des mesures radicales contre le capital grec, c'est Cuba... avec tous les inconvénients, sans en avoir les avantages. Des mesures sociales radicales, en revanche, auraient permis de gagner la sympathie des travailleurs européens, et peut-être d'étendre un mouvement à l'échelle d'une partie de l'Europe, d'empêcher une intervention contre la Grèce etc.

C'était un pari audacieux sans aucun doute, qui ne correspondait pas du tout aux objectifs de Tsipras. Il n'était pas gagné d'avance, mais la recherche du compromis était, en revanche, perdue d'avance.

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Message  Toussaint Dim 12 Juil - 16:28

la recherche du compromis était, en revanche, perdue d'avance.

C'est ce qu'il faut marteler, parce que toute cette histoire est une leçon de choses, il n'y a pas d'espace pour le réformisme, en cela Macron et d'autres sont tout à fait clairs et ils ont absolument raison. Sur le fond, ils ont raison. Et sur le fond il n'y a pas d'alternative, perso je suis d'accord 100% avec cette affirmation... dans le cadre du système capitaliste, et dans le cadre de l'Union Européenne.

La seule alternative crédible, ce n'est pas l'utopie réformiste et keynésienne dont Mélenchon et le FDG sont l'incarnation, c'est la révolution socialiste, et il faut le dire, le dire clairement. Il est grand temps de reprendre une propagande directe sur les questions de l'état, de la révolution, du pouvoir ouvrier. Certes, cela ne fera pas s'ouvrir une crise révolutionnaire, mais au moins cela peut éviter de participer aux grandes illusions et à la construction de coalitions réformistes qui trahissent autant et plus que les vieux partis sociaux démocrates. Je ne dis pas qu'il faut être sectaire à la LO, mais par exemple, le FDG qui a endossé le soutien acritique à la démarche de Syriza, est l'exemple de la structure à ne pas construire. Ni elle ni son avatar prochain. Il faut sortir de la prostration post-URSS, et il faut aujourd'hui de la clarté théorique, c'est vital.

Ou alors on contribue à semer des illusions. Sur le capitalisme, sur l'état, sur la crise écologique, etc, etc... Je parle bien de propagande, de formation, de programme, les mots d'ordre transitoires, les mots d'ordre tactiques sont une autre histoire. Depuis le PT, quel est le bilan des partis et regroupements dits larges et sont en général des coalitions sous direction réformiste? Il y aura un bilan ou bien simplement on continue à enfler des baudruches?
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Message  Babel Lun 13 Juil - 14:17

lundi 13 juillet 2015

Atrocités allemandes
Panagiotis Grigoriou. Historien et Ethnologue.

Ce pays doit certainement davantage à ses poètes qu’à ses créanciers. “La Liberté ou la mort”. Nous sommes en guerre contre les élites mafieuses de l’Allemagne néo-impériale. L’Europe comprend, la France est à l’étroit, le monde observe. Des milliards volatils sont dépensés pour maintenir artificiellement en ce moment le cours de la monnaie allemande (euro), cependant officiellement c’est le silence. Le café grec de ce matin se boit amer et l’euro est dans le marc.

“Le gouvernement devait être conscient depuis janvier, qu'en allant négocier à Bruxelles, il se retrouverait face aux chiens. Et face aux chiens SYRIZA aurait dû préparer le peuple à la guerre”, remarque Costas Arvanítis (radio 105,5 - SYRIZA), c’est clair. Les chiens et autres comparses du totalitarisme financieriste, Schäuble en tête, exigent et imposent la fin de ce qui subsiste de la souveraineté de la Grèce. Parmi leurs armes de destruction massives, le transfert à Luxembourg du siège du TAIPED (Agence de privatisation et de gestion mise en place par la Troïka), “mettant ainsi en gage” 50 à 80 milliards des avoirs de la Grèce.

Ce même TAIPED que SYRIZA allait supprimer aussitôt au pouvoir, d’après ce que j’ai entendu une semaine avant les élections de janvier, lors de la présentation du livre de Nadia Valaváni (actuellement ministre déléguée aux Finances). Effectivement... la liberté et effectivement... la mort.

Lundi matin, les medias annonçaient que malgré tout, “l'accord serait en vue”. Et alors ? Le pays réel sort de ses... tripes. Temps graves, tragédies humaines comme depuis Antigone.

Lettres de créance. Parmi les atrocités de l’élite allemande (en somme de l’élite mondialisante), et forcément dans le désordre, il y a l’exigence de faire adopter les premières mesures austéritaires par le Parlement grec mercredi, comme de revenir sur toute la (timide) législation à caractère social que le gouvernement a déjà validé depuis janvier. Très précisément, les agresseurs de notre pays et de notre société, exigent la suppression de TOUTES les Conventions collectives ainsi que la “libéralisation” totale des licenciements.

La suite : http://www.greekcrisis.fr/2015/07/Fr0447.html#deb

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Message  verié2 Lun 13 Juil - 18:46

les atrocités de l’élite allemande
Faut arrêter de tout mettre sur le dos de l'Allemagne comme le fait Mélenchon. D'une part, Hollande et Merkel ont joué respectivement les rôles du gentil et du méchant flic pour faire craquer Tsipras : d'autre part, la bourgeoisie grecque, ça existe ! Et cette bourgeoisie elle aussi a fait pression sur Tsipras, ne serait-ce qu'au travers de l'appareil d'Etat où elle a de nombreux et puissants relais.

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Message  Roseau Lun 13 Juil - 19:45

Merci Vérié. Il va falloir systématiquement rappeler aux Grecs et aux cocoriciens français de tout poil,
y compris aux marxistes épisodiques (de Lordon à Mélenchon en passant par bp d'autres...)
que c'est le capital, pas le peuple allemand qui exige de rétablir les taux de profit et d'accumulation en Grèce.

Le pompon revient au vieux sénateur Mélenchon:
"Le gouvernement allemand est le problème de l'Europe et non pas le gouvernement grec,
ni le gouvernement français, ni l'italien, ni l'espagnol, ni qui on voudra".

Par ailleurs, nous sommes désormais une petite mais bonne équipe capable de ratisser pour vous l'info,
les réactions et les analyses de fond sur la Grèce, et pas seulement.
C'est ici, tous les jours, à toute heure: http://www.anti-k.org

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Message  Babel Mar 14 Juil - 8:19

verié2 a écrit:
les atrocités de l’élite allemande
Faut arrêter de tout mettre sur le dos de l'Allemagne comme le fait Mélenchon. D'une part, Hollande et Merkel ont joué respectivement les rôles du gentil et du méchant flic pour faire craquer Tsipras : d'autre part, la bourgeoisie grecque, ça existe ! Et cette bourgeoisie elle aussi a fait pression sur Tsipras, ne serait-ce qu'au travers de l'appareil d'Etat où elle a de nombreux et puissants relais.
D'accord pour n'exonérer de leurs responsabilités ni les représentants de la bourgeoisie française (le prochain mémorandum a été co-rédigé sous la dictée des émissaires de Hollande), ni la bourgeoisie grecque qui se réjouit de la capitulation de Tsipras devant les patrons de l'eurogroupe (un article du Monde évoque à ce sujet la satisfaction non dissimulée des quartiers aisés d'Athènes).

Rien ne serait plus dangereux que d'entonner le refrain anti-boche des Déroulède de service, en faisant l'impasse sur la dimension internationaliste du combat de classe contre les politiques d'austérité européennes.

Mais le fait est que le conseil d'administration des fondés de pouvoir du capital européen qu'est l'eurogroupe fonctionne sous direction allemande. Varoufakis, dans un "entretien-confession" publié récemment, utilise l'image d'un orchestre dont Schaüble serait le chef pour illustrer son mode de fonctionnement.

Le texte de P. Grigoriou, dont tu as extrait la citation, ne fait que traduire un sentiment largement partagé au sein de  la population grecque : celui d'assister à la colonisation du pays par la Sainte Alliance du capital sous magister allemand.

Grèce - Page 14 <img width=Grèce - Page 14 11258313"

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Message  Babel Mar 14 Juil - 10:27

Le mouvement de jeunesse de Syriza s'est prononcé contre l'accord et appelle à la mobilisation.

La principale confédération du public (ADEDY) appelle les fonctionnaires à la grève mercredi :
AFP, 13 juillet 2015 :
Le syndicat grec des fonctionnaires, Adedy, a appelé aujourd’hui à une grève de 24 heures mercredi, jour probable du vote au Parlement de nouvelles mesures de rigueur, décidées lundi à l’aube à Bruxelles, en échange d’un nouveau prêt sur trois ans à la Grèce.

« Nous appelons à une grève de 24 heures, lors du vote de l’accord anti-populaire et à des manifestations à 16H00 GMT (19h00 locales) sur la place Syntagma », a indiqué un communiqué de l’Adedy, dont c’est la première grève depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza en janvier.
Le syndicat des travailleurs municipaux (POE-OTA) se joint à cet appel.

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Message  Roseau Mar 14 Juil - 12:55

Certes, l'histoire et le présent portent les Grecs et les cocoriciens hexagonaux à ramener l'austérité à une question de colonisation allemande. Il faut expliquer qu'il n'en est RIEN, que c'est une question de lutte entre camp du capital et camp du travail.

Par ailleurs, qui a produit cet appel à une grève générale européenne ?
Enfin, as-tu l'appel de la jeunesse de Syriza?
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Message  Prado Mar 14 Juil - 13:05

Voici la fin d'un article provisoire que l'économiste Jean-Marie Harribey vient de publier sur un blog
Dans la première partie de l'article (que je ne reproduis pas), il fait une lecture pertinente du prétendu accord.

Jean-Marie Harribey a écrit:Que faut-il retenir ? À ce stade, plusieurs choses provisoires.

1) Jamais, dans l’histoire contemporaine, depuis la fin de l’ère du colonialisme classique, un pays n’avait été placé sous une tutelle aussi féroce de pays étrangers, d’institutions internationales et, par delà, de la bourgeoisie financière.

2) L’« accord » que j’appelle de Berlin doit être compris comme un « accord » pensé à Berlin et adopté avec l’aval de Berlin. Ce faisant, L’Union européenne et les dirigeants de la zone euro viennent de porter le coup de grâce au peuple grec, à la démocratie et au peu de légitimité qui leur restait. Merkel, Hollande, Lagarde, Juncker, Draghi, Schäuble, Gabriel, Moscovici, et j’en passe, sont à la Grèce de Tsipras ce que furent la CIA, Nixon et Kissinger au Chili d’Allende. Dans les deux cas, il s’agit de nier le choix populaire et de déstabiliser un gouvernement démocratiquement élu. Ce n’est plus le coup d’État de militaires fascistes, c’est celui de la finance, le bras d’une classe dominante arrogante, sûre de son hégémonie perpétuelle.

3) Sans doute, nous faut-il faire un bilan critique de la stratégie consistant à parier sur la possibilité de tenir deux choses en même temps : rester dans une zone euro, véritable carcan, et engager des négociations avec ceux qui tiennent les deux branches de la tenaille. Sans rapport de force favorable, le pari est impossible à tenir, le gouvernement grec vient d’en faire les frais. C’était bien sûr l’objectif de Berlin et de toutes les capitales européennes : démontrer à tous les peuples qu’il n’y a pas d’alternative et que « rien ne sert de voter, il faut plier en temps ». Mais l’erreur n’incombe pas seulement au gouvernement de Tsipras. Elle incombe aussi, et peut-être surtout, à l’inertie totale des mouvements sociaux européens devant le coup d’État financier qui vient de se produire et qui était assez prévisible. Le silence assourdissant des syndicats européens en dit long sur l’apathie quasi générale des pays dans lesquels, certes la crise est passée par là, mais qui continuent de bénéficier de leur position économique dominante ou semi-dominante.

4) La Grèce peut-elle desserrer l’étau dans un laps de temps raisonnable ? Il n’est peut-être pas trop tard pour qu’elle décide unilatéralement, sans demander une quelconque autorisation bruxelloise ou berlinoise de :

-       suspendre le service de sa dette ;

-       d’annoncer que 61,3 % de sa dette publique sera annulée – le pourcentage symbole de l’oxi – car c’est à peu près ce que détiennent le FESF[1], la BCE et le FMI et c’est moins que la part de la dette allemande effacée en 1953 ;

-       récupérer la maîtrise de sa banque centrale, émettre des bons publics pouvant servir dans les paiements quotidiens et renforcer le contrôle des capitaux ;

-       poursuivre une réforme fiscale de grande ampleur et juste.

5) Le plus rapidement possible, les citoyens engagés dans les pays européens contre les diktats néolibéraux, c’est-à-dire nous dans les associations, syndicats ou partis, il faut que nous fassions un bilan critique de la difficulté à tenir la ligne de crête qu’ont dû lâcher nos amis grecs : le pot de terre contre le pot de fer a la plus grande probabilité de perdre le pari impossible évoqué ci-dessus. Si demain, parce que le peuple grec refuserait l’« accord » de Berlin ou parce que cet « accord » se solderait comme c’est probable par un nouveau Trafalgar pour l’économie et la société grecques, la Grèce était obligée de sortir de l’euro, ce qui dans une telle situation ne pourrait désormais être pire que l’étau actuel, alors nous devrions réfléchir à proposer que la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, au moins, accompagnent la sortie de la Grèce d’une sortie collective pour jeter immédiatement les bases d’une autre forme de coopération économique et monétaire, d’une maîtrise des banques centrales, d’une convergence fiscale à commencer par celle qui concerne les bénéfices des entreprises et de la création d’un fonds d’investissement pour la transition écologique et la réhabilitation des services publics et sociaux. Alors la question de l’euro en elle-même deviendrait presque secondaire (je veux dire la couleur des billets circulant), si la finance était enfin arraisonnée (pas raisonnée car c’est impossible), c’est-à-dire mise hors d’état de nuire.

N’oublions pas que si Tsipras vient de perdre une bataille stratégique en juillet, parce qu’il n’avait pas de plan alternatif au fait que sortir de l’euro en janvier aurait été suicidaire au vu de l’état de l’économie grecque, c’est aussi à cause de notre propre vacuité stratégique.

14 juillet 20015, 10 heures, texte provisoire

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Message  Prado Mar 14 Juil - 13:19

L'analyse d'Eric Toussaint et ses propositions (y compris sur un barème €/"nouvelle drachme") :
Une alternative est possible au plan etc.

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Message  Babel Mar 14 Juil - 14:31

A ma connaissance, il s'agit de l'initiative d'un blogueur grec.
Une précision : le blogueur en question se nomme Yannis Youlountas. C'est un écrivain et réalisateur franco-grec, auteur de films documentaires.

Un film en préparation : "Je lutte donc je suis".

Le précédent, "Ne vivons plus comme des esclaves", bricolé avec les moyens du bord, avait connu une très large diffusion sur internet.

Le site du film : http://jeluttedoncjesuis.net


Dernière édition par Babel le Mar 14 Juil - 19:24, édité 2 fois

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Message  Roseau Mar 14 Juil - 14:35

[quote="Prado"]Voici la fin d'un article provisoire que l'économiste Jean-Marie Harribey vient de publier sur un blog
Dans la première partie de l'article (que je ne reproduis pas), il fait une lecture pertinente du prétendu accord.

Bonnes propositions. Prado a bien fait de laisser tomber la première partie. Elle commence avec un titre et une comparaison cocorico grotesque.
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Message  Byrrh Mar 14 Juil - 15:39

Grèce : « Qui continue d'apporter un soutien critique au gouvernement, apporte un soutien "critique" à l'austérité », entretien avec Manos Skoufoglou, dirigeant de l’OKDE-Spartakos (Organisation des communistes internationalistes de Grèce, section grecque de la IV° Internationale) et membre de la coalition anticapitaliste Antarsya. Manos revient pour le courant Anticapitalisme & Révolution sur la situation en Grèce après l'accord conclu le 13 juillet entre Tsipras et les dirigeants de l'Union européenne.

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Message  verié2 Mar 14 Juil - 18:44

Edito de la Fraction L'Etincelle du NPA :

Mardi 14 juillet 2015
Les vautours n’ont pas peur des urnes
À peine refusé par les électeurs grecs lors du référendum du 5 juillet, le plan d'austérité des créanciers est revenu par la grande porte. C’est d’abord le Premier ministre grec lui-même qui a fait voter jeudi 9 juillet au parlement le programme exact qui venait d'être repoussé dans les urnes. Mais cela ne suffisait plus à Hollande et Merkel qui tenaient à leur démonstration de force : ce lundi, après un nouveau simulacre de négociations, le gouvernement grec et les dirigeants européens ont proposé un nouveau plan, encore plus pire que les précédents, encore plus insupportable pour la population que les mémorandums qui l'ont saignée depuis 2010 : hausse de la TVA, attaques contre les retraites, des privatisations pour une valeur de 50 milliards d’euros, etc.


Tous les Grecs qui ont voté « Non » à l’austérité lors du référendum, les travailleurs, les milieux populaires, les jeunes sans avenir, ont de quoi être en colère. Ils subissent l’austérité depuis 5 ans, ils se sont appauvris quand ils ne sont pas tombés dans la misère, réduits à se rendre à la soupe populaire et on leur demande une nouvelle fois de se serrer la ceinture. Face à eux, les banques et les capitalistes qui vont bénéficier des privatisations se fichent pas mal de leur sort.

Le bal des usuriers
En France, on nous demanderait presque de nous réjouir de leur malheur. Des politiciens de gauche et de droite français, aidés par les principaux médias, veulent nous mettre dans la peau d’un créancier de l’État grec. On veut même nous faire croire que les Grecs devaient de l’argent à chaque contribuable français. Alors même qu’en réalité l’État français s’est enrichi avec la dette grecque. Les mêmes applaudissaient quand le gouvernement nous a fait les poches, réellement cette fois-ci, afin d’offrir 40 milliards d’euros au patronat français.
Mais qu’avons-nous de commun avec ces créanciers ? Qu’avons-nous de commun avec une Christine Lagarde, directrice du FMI, prête à punir la population grecque en commençant par les plus pauvres parce que l’État n’a pas pu rembourser les 1,5 milliard d’euros qu’il devait au FMI ? La même était moins regardante quand il s’agissait, alors qu’elle était ministre française des Finances, de faire un cadeau fiscal de 1,7 milliard d’euros à la Société générale au moment de l’affaire Kerviel. Qu’avons-nous de commun avec Hollande et Merkel, prêts à enfoncer la tête des couches populaires grecques sous l’eau pour satisfaire l’appétit de quelques vautours, qu’il s’agisse des banques, des institutions financières internationales ou des États, français et allemand en premier lieu ? Notre camp est bien celui des travailleurs et des classes populaires grecques ; ce que les banques et les États coalisés leur ont imposé nous est aussi promis.

A quand la révolution ?
En jouant le jeu truqué des créanciers, en respectant les règles du capitalisme et les droits des possédants, le gouvernement Syriza s’est condamné à trahir ses promesses électorales.
S’il faut trouver de l’argent, il faut aller le chercher là où il est : dans les coffres-forts de la bourgeoisie. Chez les riches armateurs grecs et l’Église de Grèce, puissant propriétaire foncier, qui sont exonérés d’impôts. Parmi les biens des grands bourgeois grecs, notamment ceux qui sont allés planquer leurs milliards en Suisse. Dans les réserves des banques. En prenant sur le budget de l’armée, qui sert surtout à enrichir un marchand d’armes bien français comme Dassault. Il ne devrait pas y avoir de scrupules à réquisitionner les biens de la bourgeoisie, cela fait des années que les conditions de vie des classes populaires sont prises en otage. Une telle politique supposerait une mobilisation puissante des travailleurs en Grèce. Une mobilisation révolutionnaire, la seule qui ferait peur aux créanciers et les ferait céder.
Certains comptent sur la contagion électorale du vote de gauche de la gauche en Europe depuis la Grèce. La récente expérience grecque démontre qu’il s’agit d’une impasse ; on n’effraye pas les vautours de la finance avec quelques bulletins de vote. Comptons plutôt sur la combativité des travailleurs de Grèce, sur notre solidarité et sur la contagion révolutionnaire à l’Europe entière.

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Message  Prado Mar 14 Juil - 20:19

SECTION LOCALE DE SYRIZA A PARIS : QUE L’ACCORD RESTE LETTRE MORTE ET NON VALIDE – LA PAROLE AU PARTI ET A SES ORGANES

Extraits :
SYRIZA-Paris a écrit:
Il faut d’ores et déjà changer vraiment de stratégie. Ceci signifie :
Aucune concession aux exigences des « partenaires » sur le droit du travail, la protection sociale, les privatisations, la fiscalité.

Application immédiate de l’ensemble du programme de Thessalonique, qui est notre contrat avec le peuple grec et la substance des déclarations de programme du gouvernement. Réalisation immédiate des déclarations de programme, votées majoritairement par le Parlement après la constitution du gouvernement. Que le message clair du peuple grec, qui a catégoriquement rejeté au référendum récent toute forme de mémorandum, ne soit pas mésinterprété.

Que l’accord du 13 juillet reste lettre morte et qu’il soit invalidé. Aucune mesure contraire aux aspirations du peuple ; des mesures immédiates pour le soulagement du peuple et la relance de l’économie grecque, aux antipodes des politiques exercées.

Dans la mesure où les partenaires-usuriers insistent au chantage, en se servant comme armes de la menace aux liquidités du système bancaire et de la sortie de l’euro, que la réponse soit « aucun sacrifice pour l’euro », conformément à la position de SYRIZA, adoptée lors de son Congrès. Pour cette raison, en étant prêts à toute éventualité, nous demandons au gouvernement d’élaborer immédiatement un programme de sortie organisée de l’euro, pour le cas où nos « partenaires » nous imposeraient une telle sortie, et qu’il soit expliqué de manière circonstanciée, à travers les organisations du parti, aux acteurs sociaux et au peuple. Entre deux choix, subvenir aux besoins de la société et payer les créanciers, choisissons le premier.

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Grèce - Page 14 Empty "Nos causes communes" par Edwy Plenel: magnifique!

Message  Roseau Mar 14 Juil - 21:01

la Video est ici: http://wp.me/p5oNrG-bjy
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Message  Byrrh Mer 15 Juil - 13:21

http://anticapitalisme-et-revolution.blogspot.fr/2015/07/note-sur-la-situation-en-grece.html#more
http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=780

Note sur la situation en Grèce

Tsipras capitule devant la Troïka
L’accord Tsipras-Troïka met la Grèce sous tutelle de l’Union européenne :
combattre cet accord et mettre en avant une alternative anticapitaliste à l’austérité !


Une semaine après la victoire du NON au référendum en Grèce, Tsipras a accepté un accord bien pire encore que celui rejeté par le peuple grec. Comment en est-on arrivé là ? Quelles perspectives mettre en avant ?


Le contenu de l’accord du 13 juillet

L’accord du 13 juillet part des propositions de Tsipras du 9 juillet (cf. ci-dessous), mais il les aggrave considérablement. Un calendrier accéléré pour le vote des premières contre-réformes a été fixé : d’ici le 15 juillet, le parlement grec devra voter la hausse de la TVA, des mesures sur les retraites, et une règle de réduction automatique des dépenses publiques en cas de « dérapage » par rapport à la cible d’excédent primaire.

Outre les mesures proposées par le gouvernement grec le 9 juillet, le gouvernement devra notamment prendre des mesures supplémentaires sur les retraites, libéraliser davantage le marché des produits (ouvertures le dimanche, déréglementation des professions protégées, etc.), privatiser l’opérateur d’électricité (ADMIE), faciliter les licenciements collectifs. Mais ce n’est pas tout.

Outre des mesures supplémentaires, l’accord du 13 juillet marque surtout la mise sous tutelle de la Grèce :

  • un fonds, supervisé par les institutions européennes, sera chargé de privatiser 50 milliards d’actifs publics. Il s’agit d’un dépeçage du pays, sachant que les gouvernements précédents n’avaient privatisé « que » 5 milliards d’actifs. Les trois quart du montant des privatisations serviront à rembourser la dette, un quart seulement pourra servir à l’investissement ;
  • l’administration grecque sera « dépolitisée », « sous l’égide de la Commission européenne », une proposition de loi devra être présentée d’ici le 20 juillet ;
  • le gouvernement grec devra soumettre et avoir l’accord de la Troïka avant de pouvoir soumettre au parlement des propositions de loi sur les sujets importants ;
  • le gouvernement grec devra modifier les lois votées depuis janvier et contraires à l’accord du 20 février (sauf la loi sur la crise humanitaire).

La logique de l’accord est la suivante : le gouvernement devra faire la preuve qu’il respecte ses engagements pour pouvoir obtenir de nouveaux prêts.

Aucune annulation partielle de la dette (« haircut ») n’est accordée : « Le sommet de la zone euro souligne que l’on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette ». Aucune restructuration de la dette (par divers mécanismes) n’est accordée. L’accord stipule simplement que d’éventuelles mesures pourront être discutées plus tard, et seront de toute façon conditionnées à la mise en œuvre intégrale des ordres de la Troïka (BCE-FMI-Commission). En attendant, le gouvernement s’engage à rembourser intégralement et dans les temps ses créanciers.

Cet accord est donc pire que la proposition des créanciers qui a été soumise au référendum le 5 juillet. S’y ajoute en effet une mise sous tutelle humiliante de la Grèce.

Pourquoi Tsipras accepte-t-il aujourd’hui un accord pire que celui qu’il a refusé il y a quelques jours ?


Depuis son élection, Tsipras a adopté une stratégie qui ne pouvait le conduire qu’au désastre d’aujourd’hui. En effet, en se refusant à envisager toute rupture avec la Troïka, il s’est condamné à céder chaque jour davantage. Par l’accord du 20 février, il renonçait à toute mesure unilatérale, et donc renonçait à essayer d’appliquer son programme. Depuis, la Troïka a asphyxié la Grèce en cessant de prêter à la Grèce alors que Tsipras a continué à rembourser les créanciers. Fin juin, alors même qu’il avait fait une proposition intégrant la quasi-totalité des exigences de la Troïka, celle-ci en demandait toujours plus. Tsipras a alors refusé, mais, au lieu de rompre avec la Troïka, il a appelé à un référendum, en indiquant qu’une victoire du NON lui permettrait de faire plier la Troïka et d’obtenir un meilleur accord.

Malgré la victoire du NON, le rapport de force devenait de plus en plus défavorable pour Tsipras. En effet, la Troïka a asphyxié l’économie grecque en coupant les liquidités à destination des banques grecques. Les banques ont du fermer, les retraits d’argent ont été sévèrement limités, et des pénuries ont commencé à apparaître. En refusant d’envisager tout plan B, et alors que l’économie grecque sombrait, Tsipras ne pouvait que supplier ses bourreaux d’être cléments. Et bien entendu, ils ne lui ont fait aucun cadeau, poussant le bouchon le plus loin possible.

Du référendum du 5 juillet à l’accord du 13 juillet

Après la victoire du NON dimanche 5 juillet, les choses ont été très vite. Dès le lendemain, Tsipras a organisé l’union nationale autour d’une nouvelle proposition aux créanciers reprenant grosso modo le contenu de ce qui avait été rejeté par les Grecs. Varoufakis a été viré ; on sait désormais qu’il avait proposé de prendre des mesures unilatérales, notamment en réquisitionnant la banque centrale grecque : pas question de contester les décisions de la Troïka, la sanction a été immédiate ! Lundi 6 juillet toujours, une déclaration commune a été signée par Syriza et les partisans du OUI ; et le gouvernement grec a envoyé jeudi soir une proposition coécrite avec les conseillers de Hollande, qui allait bien plus loin que la dernière proposition grecque du 22 juin. Le plan d’austérité grec était évalué à 13 milliards contre 8 milliards précédemment. Les mesures contre les retraités étaient aggravées, les mesures contre les plus riches allégées, conformément aux exigences de la Troïka. Et Tsipras n’a fait de la résistance que sur la réduction des dépenses militaires... !

Tsipras a justifié ce retournement au nom de deux concessions ou promesses avancées par les créanciers. La première est un plan d’investissement de 35 milliards d’euros, en réalité déjà prévu par la Commission Européenne, et qui ne consiste qu’à un déblocage des fonds structurels et agricoles européens actuellement gelés par Bruxelles. La seconde concerne la restructuration de la dette. Aujourd’hui, on ne peut que constater que Tsipras n’a obtenu aucune de ces deux concessions.

Hollande a immédiatement salué le plan de Tsipras dont il était le coauteur... Mais comme on pouvait le craindre, l’Eurogroupe de samedi 11 juillet a voulu profiter de sa position de force pour obtenir des concessions supplémentaires de Tsipras. Dès le début de la réunion, le président de l’Eurogroupe, Dijsselbloem, a expliqué que les les réformes présentées par le gouvernement grec « ne suffisent pas » pour envisager un accord sur une reprise de l’aide internationale à Athènes. Il a été soutenu par le ministre des finances allemand Schäuble. Celui-ci a alors proposé un plan de mise sous tutelle de la Grèce : transfert de 50 milliards d’actifs publics grecs dans un fond géré par l’UE qui les privatiserait pour rembourser la dette grecque ; placement de l’administration grecque sous la tutelle de la commission européenne ; coupes automatiques de dépenses publiques pour atteindre la cible de déficit public. A défaut, Schäuble proposait une sortie de la Grèce de l’euro pour 5 ans. On peut constater aujourd’hui que les propositions de Schaüble se retrouvent pour l’essentiel dans l’accord signé lundi matin. Le seul aménagement obtenu par Tsipras est la localisation du fond de gestion des actifs publics en Grèce... mais ce fond sera bien sous supervision de la Troïka.

Quel positionnement de la gauche de Syriza ?

Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juillet, le parlement a massivement autorisé Tsipras à poursuivre les négociations avec la Troïka sur la base de ses propositions. Tous les partisans du OUI au référendum ont voté pour les propositions de Tsipras. Quant aux députés de Syriza, seuls deux ont voté contre, dont la députée Gaitani du groupe DEA. Les députés de la Plateforme de gauche ont voté pour (pour la plupart) ou se sont abstenus. La gauche de Syriza a critiqué le plan de Tsipras, lui a opposé une sortie de l’euro, une nationalisation des banques, et l’effacement de la plus grande partie de la dette... mais a refusé de bloquer la marche vers la signature d’un accord odieux. Les députés de la gauche de Syriza (à part deux d’entre eux) ont donc maintenu leur soutien au gouvernement tout en critiquant les propositions qui allaient mener à l’accord du 13 juillet. Lafazanis, le principal dirigeant de la plateforme de gauche (qui s’est abstenu), a ainsi résumé leur positionnement : « Je soutiens le gouvernement mais je me refuse de soutenir un programme d’austérité ». Et Primikiris, autre dirigeant de la gauche de Syriza (qui a voté pour) a expliqué : « nous avons décidé, en tant que courant, de voter ‘pour’, non pas ‘pour’ le plan en tant que tel mais pour que le gouvernement continue à négocier ». Plutôt que d’organiser immédiatement la résistance, les principaux dirigeants de la plateforme de gauche ont donc laissé faire Tsipras et a contribué à désorienter la base de Syriza. L’enjeu de la formation d’une opposition ouvrière et populaire à la politique d’austérité de Tsipras est d’autant plus crucial qu’Aube Dorée est en embuscade : la formation d’extrême-droite, même si elle a perdu du terrain depuis 2013 dans les couches populaires, ne peut que se targuer de s’être, elle opposée en bloc au parlement au plan Tsipras, qu’ils accusent de « trahir la nation Grecque ».

Depuis l’annonce de l’accord de lundi matin, de plus en plus de députés expriment leur malaise et leur rejet de l’accord, mais l’incertitude demeure sur leur positionnement exact (abstention ou vote contre). Les proches de Tsipras agitent la menace du bâton pour faire rentrer dans le rang un maximum de récalcitrants : Stathakis, le ministre de l’économie, a indiqué que les députés qui ne respecteraient pas la discipline devraient être exclus du parti. Lafazanis a indiqué qu’il ne voterait pas l’accord, sans préciser s’il s’abstiendrait ou voterait contre, tout en indiquant vouloir rester au gouvernement (Kammenos, le dirigeant de Anel, la droite souverainiste, a la même position). Mardi 14 juillet, il appelait Tsipras à revenir en arrière et à rejeter l’accord. Il faut qu’une pression maximale s’exerce pour qu’un maximum de députés de Syriza s’opposent à l’accord et rompent avec le gouvernement. A court terme, un gouvernement d’union nationale regroupant les partisans de l’accord (la droite de Syriza et tous les partisans du OUI au référendum) pourrait alors voir le jour, mais il serait immédiatement contesté car illégitime.

Des secteurs de la gauche de Syriza appellent désormais clairement à s’opposer à l’accord et à la mobilisation. Kouvelakis indique qu’il s’agit d’une « capitulation totale et inconditionnelle » de Tsipras. La jeunesse de Syriza a appelé à la mobilisation lundi soir, et on a pu voir de nombreux jeunes d’Antarsya et de Syriza défiler ensemble à Athènes. La riposte est en marche...

Mobilisation en Grèce et en France contre l’accord Tsipras-Merkel-Hollande !

La trahison de Tsipras soulève l’indignation de nombreux Grecs. D’ores et déjà, des secteurs de Syriza appellent à la mobilisation contre l’accord. C’est aussi le cas du KKE, et de nos camarades d’Antarsya. Vendredi 10 juillet, entre 8.000 et 20.000 manifestants se sont opposés aux propositions de Tsipras. Dimanche soir, un rassemblement plus modeste a eu lieu à Athènes à l’appel d’Antarsya. Des rassemblements ont également eu lieu lundi soir.

La principale confédération du public (ADEDY) appelle à la grève mercredi pendant l’examen de l’accord au parlement grec. C’est aussi le cas du syndicat des travailleurs municipaux (POE-OTA). L’enjeu aujourd’hui est de dépasser tous les sectarismes et que toutes les forces du mouvement ouvrier (KKE, Antarsya, gauche de Syriza, syndicats, comités populaires...) s’unissent pour construire un grand mouvement de mobilisation de masse, de grève pour bloquer l’accord de la honte.

Nous sommes pleinement solidaires de ces mobilisations en Grèce, et nous prenons des initiatives pour construire une mobilisation en France sur la base du refus de l’accord et de la condamnation du rôle central de Hollande. Cet accord doit être rejeté en France et en Grèce. Nous nous efforçons d’organiser des échanges militants avec les militants anticapitalistes de Grèce, de faire venir des militants-militantes grecques et leur faire prendre la parole dans des meetings, dans les réunions syndicales, dans des AG de travailleurs, dans les universités…

Quelle alternative à l’austérité et à la mise sous tutelle de la Grèce ?

Les dirigeants du Front de gauche ont défilé sur les plateaux de télévision pour appuyer la proposition d’accord de Tsipras et ont salué le rôle positif de Hollande. Ils ont ciblé la méchante Allemagne. Ils ont ainsi montré à quel point leur posture anti-austérité était compatible avec leur soutien à des politiques d’austérité terribles, sous prétexte qu’il fallait à tout prix arriver à un accord et que le Grexit serait la pire chose qui pouvait arriver aux Grecs. Pierre Laurent a salué l’accord de la honte, n’hésitant pas à proférer les mensonges les plus grossiers, comme au bon vieux temps. Le parti de gauche critique l’accord, appelle les parlementaires à s’y opposer, mais considère que Tsipras n’avait pas le choix, considérant que le Grexit est la pire solution ! Curieux pour un parti qui estime sur le papier (cf. son texte de congrès) qu’en cas d’impossibilité d’appliquer son programme dans le cadre de l’UE, alors il faut rompre...

Ce qui se passe en Grèce montre l’impasse totale dans laquelle se trouvent les antilibéraux. Faute de vouloir rompre avec le capitalisme et ses institutions, ils se condamnent à appliquer les mêmes politiques que les libéraux. Il est essentiel, en solidarité avec les anticapitalistes grecs, que nous popularisions une voie alternative. Car l’austérité n’est pas une fatalité et la mobilisation pourra se développer d’autant plus que les travailleurs sont convaincus qu’une alternative existe.

Cette alternative passe par la rupture avec la Troïka et avec les institutions du capitalisme. A l’injonction du paiement de la dette, nous opposons l’annulation de la dette. Au pouvoir patronal, nous opposons la nationalisation des banques et des entreprises stratégiques sous contrôle des travailleurs. A la dictature de la BCE, nous opposons la réquisition de la banque centrale et le contrôle des travailleurs sur la monnaie et les échanges extérieurs. La Grèce nous montre que le mot d’ordre « prendre l’argent où il est » n’est pas qu’un slogan, c’est la seule voie pour en finir avec la politique mortifère des classes dirigeantes partout dans le monde. L’ouverture des livres de comptes, l’auto-organisation des travailleurs et des couches populaires en vue de la confiscation de toutes les richesses indispensables à la satisfaction des besoins sociaux, en un mot les grands axes d’un programme anticapitaliste deviennent dans les situations de crise des mesures d’urgence au sens premier du terme. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons défendre ces perspectives, pour ne pas laisser le champ libre au désespoir et aux fascistes.

Courant Anticapitalisme & Révolution,
Courant Communiste Révolutionnaire
et Tendance Claire du NPA

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Message  verié2 Mer 15 Juil - 14:56

Aux dernières nouvelles, le comité central de Syriza désavoue Tsipras. Les chances semblent donc de plus en plus fortes qu'il s'allie avec sa droite. A moins qu'il n'ait un brisque retour de conscience et démissionne, ce qui parait peu probable au point où il en est, avec les engagements qu'il a pris, devant l'UE, mais sans doute aussi vis à vis de la bourgeoisie grecque...

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Message  Babel Mer 15 Juil - 17:43

Texte de la déclaration des 109 membres (sur 201) du CC de Syriza rejetant l’accord :
“Le 12 juillet a eu lieu à Bruxelles un coup d'État. Il a prouvé que le but des dirigeants européens était d'infliger une punition exemplaire à un peuple qui avait imaginé un autre chemin, différent du modèle néolibéral d'austérité. Un coup d'État donc dirigé directement contre toute conception de la démocratie et de la souveraineté populaire.

L'accord avec les "institutions" fut le résultat de menaces directes d’étranglement économique, il représente un nouveau memorandum visant à imposer les conditions humiliantes et odieuses de mise sous tutelle, destructrices pour notre pays et pour notre peuple.

Nous sommes conscients du caractère asphyxiant des pressions exercées sur la partie grecque, nous considérons néanmoins que le Non de dignité des travailleurs au référendum n'autorise pas le gouvernement à se soumettre au chantage et à l’ultimatum des créanciers.

Cet accord n’est compatible ni avec les idées ni avec les principes de la gauche, mais surtout, il n’est pas compatible avec les besoins des couches populaires. Cette proposition ne peut être acceptée ni par les membres ni par les cadres de Syriza.

Nous demandons la tenue d’une réunion immédiate du Comité central et nous invitons les membres, les cadres et les députés de SYRIZA, à sauvegarder l'unité du parti sur la base des engagements qui ont été les nôtres en janvier 2015, et sur celle, issue du dernier congrès de SYRIZA.

Athènes, 15 juillet 2015
(Traduction automatique modifiée)
https://www.facebook.com/stathis.kouvelakis/posts/10153381293675470?fref=nf&pnref=story

Démission de la vice-ministre de l'économie Nadia Valavani.
[Nadia Valavani (née en 1954) est une personnalité respectée du mouvement communiste et de la gauche radicale grecque. Figure de proue du mouvement étudiant durant la dictature militaire, elle a été arrêtée, sauvagement torturée et emprisonnée jusqu'à la chute du régime. Elle était membre de l'organisation de jeunesse du Parti communiste (KKE) dont elle est devenue un cadre important au cours des années 1970 et 1980. Elle a quitté le parti en 1989, en désaccord avec la décision du KKE de constituer un gouvernement avec la droite. Elle est restée active en tant que militante indépendante, activiste et écrivain pendant de nombreuses années. Elle a rejoint Syriza en 2007, et a été élue députée en 2012.
Notes de présentation de Stathis Kouvelakis
]

Extrait de sa lettre de démission :
"Alexis, tu sais mieux que moi que, dans une guerre, lorsqu'on est submergé par les forces de l'adversaire, la capitulation est autorisée, mais seulement en vue de regrouper nos forces et d'organiser la résistance pour changer les conditions qui ont mené à la défaite. Mais cette capitulation est si écrasante qu'elle ne permettra à aucune force de se regrouper. La dégradation, sous notre responsabilité, des conditions de vie d'un peuple épuisé au moment où il a commencé de nouveau à se lever va inéluctablement enterrer pour de nombreuses années toute possibilité de son émancipation.

Nous devons d'abord et avant tout reconnaître auprès de ces jeunes, qui ont joué un rôle décisif dans le résultat de dimanche dernier, à ceux dont l'avenir sera décidé aujourd'hui, que notre gouvernement aurait dû revenir sans avoir pris d'engagements inacceptables.

Tu dois parler à nouveau à ces jeunes et à tous les gens qui travaillent, indépendamment de leur vote au référendum, et leur expliquer ce que notre peuple devrait affronter, dans les conditions qui nous sont imposées, si la majorité du NON est respectée.

La majorité voulait ce que nous disions, une solution au sein de l'Europe. Mais la solution qui nous a été imposée aujourd'hui de façon si déprimante, n'est pas une solution soutenable. Ni pour eux, ni pour le peuple, ni pour le pays. Elle n'est pas soutenable non plus pour l'Europe, grosse d'un nouvel avenir".
https://www.facebook.com/stathis.kouvelakis?fref=ufi

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Message  Babel Mer 15 Juil - 21:42

Ci-gît SYRIZA ?
mercredi 15 juillet 2015

L’impitoyable règne, l’amertume déborde. Rien ne sera plus comme avant, hormis la poursuite du génocide économique et encore. Notre situation relève à la fois de la... troisième bataille d'Ypres, de Montoire et de Várkiza ... SYRIZA n’est plus comme avant, je dirais même que dans un sens SYRIZA n’est plus. Histoire alors en direct et de pleine gueule. Mardi 14 juillet dans la soirée, j’ai assisté en... observateur participant invité, à la réunion plénière du courant (Plateforme) de Gauche de SYRIZA.

Images obligatoirement floues d’une époque enfin limpide. Les journalistes en ont été exclus car la réunion n’était pas publique ni ouverte, et la consigne a été donnée par les organisateurs et répétée par Panagiótis Lafazánis en personne, “de ne pas enregistrer les débats et de ne pas communiquer, au-delà des déclarations à la presse qui attend dehors”.

Ainsi, d’après le reportage de la presse grecque du 15 juillet, “lors de la réunion des dirigeants de la Plateforme gauche, ses cadres essayent simultanément de coordonner leurs actions avec d'autres groupes organisés et de dissidents au sein de SYRIZA, afin d'adopter une ligne commune lors des réunions ultérieures, autant au Parlement, que dans les organes du parti”. “Notre feuille de route est d'aller vers la monnaie nationale, cela nous devrions l’avoir déjà fait, et nous pouvons le faire maintenant, en utilisant les 22 milliards d’Euros de réserve de la Banque de Grèce pour payer les salaires et les pensions, et ainsi profiter de ce laps de temps pour imprimer notre propre monnaie, aurait dit M. Lafazánis, car la réunion était à huis clos, et il n’y a pas eu de communiqué publié”.

“Manifestement, de nombreux membres de cette composante de SYRIZA, se ont ouvertement positionnés en faveur d’un vote, contre la proposition du gouvernement conduisant à l’accord, cependant, ils ont laissé la porte ouverte, celle de la communication et du dialogue, ils ont aussi réitéré la nécessité absolue, même en ce moment du rejet de l’accord par le gouvernement”.

“Des informations très fiables, indiquent que la Plateforme de Gauche échange et converse avec l'ex-ministre des Finances (Yanis Varoufákis)”, quotidien “Ethnos” du 15 juillet. Tout cela est juste, sauf que je ne peux écrire davantage... sur les échanges et sur les débats qui se sont déroulés hier, les lecteurs de greekcrisis peuvent ainsi comprendre !

Je peux par contre écrire, que le climat était bien grave, les visages crispés et les cœurs bien battants. Les ministres issus de la mouvance gauche de SYRIZA (et qui ne le seront plus dans quelques heures), ont précisé ce que tout le monde d’ailleurs sait: “La procédure est anticonstitutionnelle, plus anticonstitutionnelle même que jamais... autant auparavant. Personne n’a lu réellement le long texte étalé sur seulement deux articles, les ministres concernés non plus. C’est un diktat... dicté et imposé, donc c’est un viol, d’abord de la volonté populaire exprimée lors du référendum, de la souveraineté nationale et... accessoirement de la Gauche, en Grèce et partout ailleurs. Nous, nous n’accepterons pas cette version de l’histoire... de notre histoire”.

Le mémorandum III et... Tsipriote, a été même qualifié de “Solution finale”, tandis que les arguments avancés par Alexis Tsípras sur le “paquet alloué au développement” et sur l’ex-annulation de la dette grecque, c’est à dire son rééchelonnement lointain vers 2022, ont été réfutés par les élus de la Plateforme de Gauche, lors de la réunion mais aussi par la suite publiquement ce mercredi matin dans les médias.

Joint par téléphone en direct, le député Plateforme de Gauche et du Pirée, Leoutsakos, a expliqué sur la télévision Ant1 (15 juillet), sa “mission qui est aussi celle de la Plateforme de Gauche et en réalité de tout SYRIZA fidèle à son histoire et à ses engagements vis à vis du peuple grec, référendum compris: informer, lutter, préparer le peuple pour enfin sortir de zone euro, car... aucune politique de gauche n’est possible pour les pays de la dite zone, d’où l’effondrement total de la stratégie SYRIZA jusque là. Si cet accord (le mémorandum III) passe, alors nous lutterons jusqu’à son annulation.”

“Alexis Tsípras a commis une grave erreur en acceptant cet accord, car c'est effectivement une erreur de rester dans une zone monétaire sous les ordres de la soumission. D’ailleurs nous voterons ‘Non’ au texte et nous ne démissionnerons pas du mandat de député. Car ce mandat appartient à SYRIZA, et nous, nous restons fidèles aux idées du parti tout en respectant la déontologie en interne. Mais nous ne fonderons pas pour autant un nouveau parti, seulement au sein de SYRIZA il y aura du changement, c’est certain” (je cite de mémoire). (...)

Peu avant midi (15 juillet), Nadia Valaváni (ministre déléguée de l’Économie) a démissionné, tandis que Zoé Konstantopoúlou, Présidente de l’Assemblée supposée Nationale, a exhorté les députés à ne pas céder devant le coup d'État et face au chantage.

Les événements se bousculent devant l’issue de secours de l’histoire. Place de la Constitution... piétinée par le nazisme bleu de l’UE et de Berlin eternel, des manifestants... de type nouveau ont fait leur apparition. Ces Syrizistes indignés, manifestent avec rage et détermination, certains ont même brûlé le drapeau de... leur parti. Le nouveau slogan qui orne désormais le marbre de la place est le suivant: “Ci-gît SYRIZA... que je soutenais jadis”. Les forces spéciales de la police (MAT - CRS) ont par ailleurs retrouvé... toute leur place devant le Parlement. Ci-gît alors un certain SYRIZA...

La stratégie de la Plateforme de Gauche semble se dessiner: prendre le contrôle du parti et reléguer du gouvernement Tsipriote au rang d’électron mémorandaire “libre”. Ce serait presque fait. L’affirmer c’est prématuré. Cependant, mercredi (15 juillet), un texte signé par 109 membres du Comité Central de SYRIZA (sur un total de 201 délégués) et aussitôt publié par la presse appelle à l’unité de SYRIZA, et au respect des engagements adoptés avant les élections et lors du dernier congrès du parti. (...)

En plus, vingt délégations régionales SYRIZA, se sont ouvertement positionnées de la même manière, et ce n’est qu’un début. Le mémorandum III aura scellé en quelque sorte le sort de SYRIZA, et autant celui de l’Européisme.

Pétros, un voisin rencontré mercredi matin est du même avis: “SYRIZA, en tout cas tel que nous le connaissions, est terminé. Ce mémorandum est un génocide. Nous ne nous laisserons pas faire, avec un SYRIZA nouveau, avec un autre mouvement politique et surtout entre nous mobilisant notre nouvelle conscience, nous ferons tout pour résister et pour sortir de l’UE. Deja, il va falloir sortir de la zone de l’Euro de manière réfléchie et préparée, pas n’importe comment. Et il faut enfin comprendre que la voie actuelle est celle de la mort assurée tandis que l’autre manière, elle sera peut-être difficile, sauf que l’espoir... peut revenir” Il y a encore six mois, Pétros, électeur SYRIZA, pensait que l’Europe était alors un cadre... naturel. Plus maintenant et plus jamais. (...)

Costas Lapavítsas, économiste et député SYRIZA (Plateforme de gauche), lors de son intervention mardi soir (14 juillet), a insisté sur deux points (déjà connus par ses propos tenus devant les journalistes). “D’abord, c’est la première fois dans ma carrière d’économiste que je rencontre une telle convention d’accord. Non seulement, elle est de type néo-colonialiste, personne ne dira le contraire, mais surtout, surtout hélas, cet accord comporte par certaines de ses formulations et tournures de phrase, un volet ouvertement revanchard et punitif, au-delà même de toute logique économique (même de type néocolonialiste), car c’est ainsi que l’élite de l’Allemagne pense "régler l’affaire grecque". (...)

Mémorandum après mémorandum, suicide après suicide, c’est alors le lien... social tissé autour de la peur et de la mort qui devient alors le catalyseur non contrôlable du futur. La barrière anatomique de la société grecque a été ouverte depuis, la plaie est béante. Sauf qu’en fin de compte, la peur a été vaincue, déjà en janvier 2015 et ensuite, lors du récent référendum. D’où très... logiquement, cette expédition punitive, héritée du passé impérial et nazi de l’élite allemande.

Sauf qu’en Allemagne déjà, de nombreux citoyens, voire collectifs politiques expriment leur désaccord et parfois même leur désarroi. Wolfgang Schäuble, escroc et mafieux parmi les grands mafieux, “non seulement prépare un projet d’une l'Europe germanocentrée, il est en plus... l’usufructuaire direct d’un tel projet. Le fonds luxembourgeois... où devaient être alors transférés les 50 milliards de dollars des privatisations grecques imposées initialement par la première version du mémorandum III, est en réalité une société dans laquelle Schäuble est le président du conseil d’administration. Ceci explique alors cela, car nous devons enfin comprendre ce que signifie la mainmise sur les peuples européens de l’oligarchie allemande”, a déclaré devant les députés ce mercredi le ministre du Travail (SYRIZA) Panos Skourlétis.

Le mémorandum III, introduit entre-autres de... l’automaticité quant aux mesures austéritaires, lorsque certains chiffres ne correspondront pas au logiciel ordo-libéral d’Angela Merkel et de François Hollande... dans un sens. C’est autant ; un essai grandeur nature de la nouvelle Europe en gestation. C’est aussi pour cette raison qu’elle est depuis synonyme de haine, de guerre et de destruction massive des sociétés, de la démocratie, des nations et des souverainetés. Donc arrêtons-la, tant qu’il est encore temps, autrement-dit, il faut défaire l’UE, tel doit être le seul et premier programme de la Gauche déjà.

SYRIZA n’est plus (comme avant d’abord), et le mémorandum III finira très mal. La société grecque explosera alors tôt ou tard, j’en suis convaincu et je ne suis pas le seul à le penser à Athènes.

Panagiotis Grigoriou

http://www.greekcrisis.fr/2015/07/Fr0448.html

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Message  Babel Ven 17 Juil - 19:35

Résister par tous les moyens
vendredi 17 juillet 2015
greek crisis, blog de Panagiotis Grigoriou.

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Message  Babel Sam 18 Juil - 21:35


Tendance Claire du NPA : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=13924

Brève publiée le 18 juillet 2015

Interview de Manthos et Michael, militants de OKDE-Spartakos et ANTARSYA, arrétés par la police anti-émeute lors du rassemblement de mercredi dernier

1- Pourquoi avez-vous manifesté mercredi soir dernier ? Combien de personnes ont manifesté avec vous et quelles organisations ont appelé à la manifestation ?

2- Que s’est-il passé pendant la manif avec la police anti-émeutes ? Tenez-vous le gouvernement pour responsable ?

3- Dans quelles conditions avez-vous été arrêtés ? Combien de personnes ont été arrêtées en tout ? Que risquent-ils et que risquez-vous ?

4- Comment peut-on vous soutenir ? La répression a-t-elle réduit votre volonté de combattre l’accord du 13 juillet et l’austérité ?


Nous allons répondre à toutes vos questions d’un coup. Tout d’abord, nous vous remercions pour votre solidarité et nous vous adressons à notre tour nos salutations militantes et révolutionnaires ainsi que celles de OKDE-Spartakos (section de la Quatrième Internationale en Grèce).

Le mercredi 15 juillet après-midi se tenait au parlement Grec le vote de ratification du Troisième Memorandum, mis en place par le gouvernement Syriza-Anel, un gouvernement réformiste et traître. Qu’il soit réformiste se passe d’explications, mais aussi traître parce qu’ils ont trahis non seulement leur propre programme mais également leurs électeurs et la classe ouvrière elle-même, qu’il prétendait pourtant représenter. Nous avons protesté dans la rue contre cette situation, contre les nouvelles mesures d’austérité qui vont bien plus loin que tout ce qu’avait pu faire les précédents gouvernements de la droite ou du PASOK. Nous dénoncions le coup de force de Syriza qui après les 61,5% de NON au référendum (un résultat obtenu par la mobilisation de notre classe, avec la participation active des membres de OKDE-Spartakos, de ANTARSYA et d’autres forces de la gauche extra-parlementaire, pendant que Syriza paraissait paralysé par le terrorisme des médias) a transformé ce résultat en OUI bourgeois avec la bénédiction et la collaboration de toutes les forces politiques néolibérales (Nouvelle Démocratie, PASOK, Grecs Indépendants, POTAMI).

Nous avons protesté contre la perte heure après heure de notre dignité, pour les milliers de suicides passés sous silence, pour les droits des travailleurs perdus jour après jour, pour nos salaires sans cesse réduits, pour le chômage qui augmente, pour les impôts prédateurs qu’on nous impose.

Le meeting de protestation appelé par ADEDY (la Confédération des travailleurs du secteur public), ANTARSYA (dont OKDE-Spartakos est membre), des syndicats, plusieurs autres organisations politiques et sociales de travailleurs, de jeunes, de chômeurs. Nous étions 15 000 à nous rassembler.

C’était une manifestation clairement pacifique jusqu’à l’apparition de la police anti-émeute : pour disperser le rassemblement ils n’ont pas hésité à frapper violemment les participants, à les gazer et à procéder à des arrestations. On n’avait pas vu un tel déploiement de forces de répression (police anti-émeutes) depuis l’adoption du précédent Memorandum, sous la droite. Les participants au rassemblement se sont alors dispersés, seuls une poignée de manifestants a répondu aux provocations policières. Le gouvernement est clairement responsable et coupable de ce déploiement de violence légalisée de la part des forces de répression. Le gouvernement, toutes tendances confondues, à l’heure où ces lignes sont écrites, n’a pas condamné cet usage de la force, pas même la soi-disante « Plateforme de Gauche ».

Notre arrestation a eu lieu pendant la dispersion. Nous sommes tous les deux membres de OKDE-Spartakos et d’ANTARSYA. Manthos était lui à côté de la banderole de son syndicat et Michael était à côté de la banderole d’ANTARSYA.

Voici un brève description donnée par des témoins :

« Manthos Tavoularis (libraire et secrétaire du syndicat des libraires de l’Attique, région d’Athènes) a été arrêté au moment où il a essayé d’aider un de ses camarades de OKDE-Spartakos qui se faisait frapper par la police anti-émeute. Ils l’ont frappé et traîné par les cheveux, l’ont insulté, ont craché sur lui et lui ont demandé ce qu’il votait aux élections, s’il votait Syriza et s’il était un sale communiste, sachant que 90% des forces répressives, la police et l’armée votent pour Aube Dorée et sont de purs fascistes, les 10% restant soutiennent d’autres forces de droite ou d’extrême-droite). 10 policiers anti-émeutes l’ont embarqué. Il n’a pas résisté quand ils l’ont arrêté.

Michael Goudoumas (éducateur et membre du syndicat des travailleurs de la Fondation pour les Enfants « Pammakaristos ») a été arrêté presque en même temps, sans non plus résister. Il courait pour échapper à l’arrestation quand il a vu une jeune femme sur le point de se faire frapper et il a accouru pour la tirer d’affaire. C’est à ce moment qu’il s’est fait frapper à la matraque dans le dos et sur la tête, et qu’il est tombé. Une vingtaine de policiers ont fondu sur lui, l’ont frappé puis soulevé. Ils l’ont alors traîné par les cheveux jusqu’à une petite rue dérobée, où il s’est retrouvé entouré d’une quarantaine de policiers anti-émeutes (ce qui correspond à 3 escadrons) qui l’ont frappé à la tête, dans les côtes, le dos, les jambes, le foie, tiré par les cheveux, et lui ont craché dessus. Comme Manthos, ils lui ont demandé s’il votait pour Syriza (à chaque fois qu’ils prononçaient le mot « Syriza », une pluie de coup s’abattait sur lui). Quand il répondait « Non », ils lui demandaient s’il votait ANTARSYA, et là une nouvelle raclée… Ils l’ont également gazé à bout portant. Il a fini par atterrir au même endroit que Manthos 30 minutes plus tard (alors qu’ils ont été arrêté presque en même temps et qu’ils ont été vus prendre le même chemin), mais au lieu de le mettre dans une voiture de police ils l’ont traîné jusqu’à un car de la police anti-émeute où il a été à nouveau battu pendant 15 minutes par 5 ou 6 personnes, dont des policiers en civil qui avaient infiltré le rassemblement. Quand il est sorti du bus, il a été photographié par les policiers avec leurs téléphones personnels, comme s’il s’agissait d’une sorte de trophée… »

Puis nous avons été transportés par la police avec d’autres camarades vers le Directoire Général de la police de l’Attique (région d’Athènes), où nous avons suivi les procédures d’arrestation habituelles et où nous avons passé la nuit. Au matin, nous sommes passés devant l’officier de justice accompagnés par des policiers en civil.

Les camarades et militants de OKDE-Spartakos et d’autres organisations sociales ont démontré leur solidarité en étant présents d’abord la nuit à l’extérieur du Directoire de la police de l’Attique puis le matin à l’extérieur du tribunal.

14 personnes ont été arrêtées en tout. 10 sont poursuivis pour des délits et 4 pour des chefs d’accusation plus graves, ils vont faire appel. Nous (Manthos et Michael) ainsi que 8 autres nous risquons 3 mois de prison fermes et 3 ans avec sursis. Nous sommes accusés d’atteinte à la propriété privée, trouble à l’ordre public, insultes et tentative de violence contre les détenteurs de l’autorité.

Nous ne sommes pas intimidés du tout. La solidarité immédiate des camarades a joué un rôle fondamental. La solidarité internationale qui se met en place en ce moment même joue aussi un rôle énorme. L’oppression la répression, la violence légitimée par la loi, les attaques de la bourgeoisie et du gouvernement ne peuvent jouer qu’un seul rôle à notre égard : de serrer encore plus les poings et de fortifier notre détermination à nous battre.

Votre solidarité peut s’exprimer en signant la pétition que nous avons envoyée et en envoyant vos salutations militantes. Nous savons que vous êtes déjà à nos côtés. Nous savons que vous faites déjà tout votre possible. Réciproquement nous nous tenons nous aussi à vos côtés, nous vous saluons le poing levé, en nous battant pour la victoire finale des travailleurs et des opprimés partout dans le monde, jusqu’à la chute du dernier bastion du capitalisme et de la bourgeoisie, jusqu’à ce que nous en finissions avec l’oppression.

Michael Goudoumas
Manthos Tavoularis

Le vendredi 17 juillet 2015

Babel

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Message  Toussaint Dim 19 Juil - 1:47

Je ne suis pas entièrement convaincu par la tonalité anti-allemande comme si l'Allemagne et Merkel étaient responsables de ce qui arrive. Hollande et Merkel se sont vus au lendemain du vote et se sont accordés sur une ligne de conduite. Schaüble a joué les méchants, Merkel la sévére mais juste et Hollande le bon ami qui cherche à aider, qui tient la main de Tsipras signant la capitulation. C'est un peu la fable iranienne de la licorne et des deux cavaliers. Le noir la chasse le jour, et la blesse. Au soir, le blanc arrive la soigner et la rassurer. Une nuit, la licorne tue le cavalier blanc, et au matin elle ne voit plus revenir le cavalier noir, ils ne faisaient qu'un. Mettre cela sur le dos de l'Allemage à grands coups d'analogie avec le nazisme me semble chercher à exonérer le système capitaliste et l'Union Européenne. C'est un avatar réformiste.
Toute explication centrant sur l'Europe allemande cherche à sous-entendre qu'il y avait une autre issue, plus raisonnable. Je ne suis pas d'accord, le mémorandum était la seule issue possible dès lors que Tsipras entendait rester dans l'Euro et respecter les traités européens.  Punir le peuple grec, et humilier Tsipras est une politique fondamentalement juste, nécessaire, peut-être vitale pour le capitalisme financier européen qui domine l'Union et l'a façonnée. Tsipras, et les gens de Syriza qui pensaient autre chose n'ont pas compris qu'il s'agissait d'une épreuve de force, pas d'une recherche de solution et de compromis. Pour des raisons tenant à la nature du système, au pouvoir des capitalistes financiers. La classe dominante européenne avait pour principal objectif, non d'aider "la Grèce", mais d'en faire un exemple pour les peuples et les classes ouvrières.
Syriza n'avait pas compris cela, ou alors ce sont le clan Tsipras (les traiter de colonels me semble une grosse erreur, ce ne sont pas des colonels, ce sont des politiciens réformistes) des gens qui ont préparé une recomposition politique donnant de la légitimité à la mise en coupe réglée de la Grèce en tout cynisme. Mais en ce cas, ils sont d'une rare incompétence, leur recours au référendum a aggravé leur situation s'ils comptaient se coucher comme ils l'ont fait après.
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Message  Copas Dim 19 Juil - 16:56

Grandes manœuvres pour exonérer bourgeoisies françaises, US, chinoises, anglaises, italiennes, espagnoles, etc, et grecques !

Puisqu'on vous dit que c'est la faute aux allemands, au kaiser et à Adolph....

C'est à l'insu de leur plein grec que les bourgeois de tous pays participent à la curée...
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Message  Richard Heiville Dim 19 Juil - 18:10

Quand tu bluffes et que ton adversaire sait que tu bluffes tu ne peux pas gagner.
Si Tsipras n'avait pas cané en chemin il mettait en l'air l'UE ou au moins il lui portait un coup dont elle aurait eu du mal à se remettre.
Cette affaire laissera des traces. Plus personne ne peut plus ignorer maintenant que la démocratie en Europe est seulement d'apparat.
La Grèce connaitra le chaos malgré tout. Ce pays est mûr pour un coup d'état militaire.
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