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Message  verié2 Dim 19 Juil - 19:13

Oui, entièrement d'accord avec Copas. Nous subissons de la part des "souverainistes" et des diverses variétés de nationalistes de gauche en ce moment une double propagande, à la fois anti allemande et pour la sortie de l'euro. Comme si le problème était national et non social...

verié2

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Message  Toussaint Dim 19 Juil - 19:51

En ce qui concerne l'euro, il est certes évident que la seule sortie de l'euro n'est pas une réponse ouvrière à la situation, mais une réponse ouvrière est totalement incompatible avec le maintien dans l'euro et probablement dans l'UE. Partir négocier avec comme ligne infranchissable le maintien dans l'euro est encore plus stupide que de croire que la seule sortie de l'euro, ce qui était la proposition de Schaüble, permettrait d'échapper à l'étranglement financier.

L'axiome se répandant dans la gauche et l'extrême gauche que l'euro et l'architecture qui le sous-tend sont des acquis à ne pas remettre en question est une énormité. Nous avions combattu cette Europe et cette monnaie, nous avons dit non à Maastricht et non en 2005, ce n'est pas pour aujourd'hui rejoindre le choeur effarouché de tous ceux qui pensent qu'il convient de ne surtout pas quitter l'euro.

Un pouvoir ouvrier appliquant le programme d'urgence du NPA déclencheraitcertes une énorme crise dans l'UE telle qu'elle fonctionne, mais ne pourrait en aucun cas, sauf à se voir rejoindre par plusieurs grands pays européens, faire mieux que détruire la zone Euro. Immédiatement et dans les faits, quelles que soiet les intentions ou les craintes de ce pouvoir ouvrier.

Cirer "vive l'euro, à bas l'austérité", c'est complètement incompréhensible et risible, c'est une farce keynésienne derrière. L'euro est une machine de guerre sociale au moins autant qu'une monnaie, l'euro n'est ni amendable ni réformable pas plus que l'UE. Ces deux institutions et les traités qui les sous-tendent n'ont aucune légitimité démocratique, même bourgeoise. Expliquez le fonctionnement de l'UE à des gens hors d'Europe, quelle que soit leur orientation politique, ils vont immédiatement vous dire que c'est une dictature. Une dictature de la finance, ce n'est que cela.

Aujourd'hui, en Grèce il est clair qu'il ne peut plus être question de rester dans l'UE. Les revendications des travailleurs grecs ne peuvent être satisfaites dans l'UE et dans l'euro, point barre. Et qu'à ce niveau la Grèce soit un pays dominé qui a besoin d'une démarche d'émancipation nationale, anti-impérialiste, anticapitaliste, c'est une évidence. Sur un seul point, les banques grecques, tant que la Grèce reste dans l'euro, les banques grecques sont coincées, ceux qui disaient à Varoufakis "nous allons détruire votre système financier" avaient raison, ils ont les moyens de le faire et aujourd'hui encore plus qu'hier.

Pour les en empêcher, il y a des mesures possibles, mais aucune n'est compatible avec le maintien dans l'euro. Quant à penser qu'il suffirait de prendre des mesures de socialisation et de contrôle, pour obliger l'Europe à négocier et à plier, c'est à pleurer, devant un tel danger, la réponse serait encore pire que celle d'aujourd'hui. Il n'y a aucun progrès social, démocratique qui puisse être arraché aujourd'hui dans l'euro. Autant il faut faire attention aux dérives germanophobes et francophiles stupides, autant il ne faut pas mettre l'euro et l'UE comme des points de non retour. Ce serait un peu comme ceux qui posent le respect de l'état et ses institutions, comme l'horizon indépassable, ils finissent comme des Allende au mieux, des Tsipras le plus souvent.
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Message  Copas Dim 19 Juil - 19:57

verié2 a écrit:Oui, entièrement d'accord avec Copas. Nous subissons de la part des "souverainistes" et des diverses variétés de nationalistes de gauche en ce moment une double propagande, à la fois anti allemande et pour la sortie de l'euro. Comme si le problème était national et non social...

Les souverainistes sont des baudruches...
Pour le reste la très grande lâcheté de la faction Tsipras dans SYRIZA (et le copinage mal placé de la gauche de SYRIZA) ont créé une situation terrible pour le peuple grec.

Mais la question centrale est bien le courage à attaquer le capital, à jeter en prison les banquiers (ce qu'a fait la timide Islande), de controler le pouvoir financier, exproprier la bourgeoisie, confisquer ses biens (alors qu'elle continue à parader à Athènes, dans les cafés branchés, parlant des tunes qu'elle a mis à l'abri), à prendre en main l'appareil de production, les entreprises industrielles, commerciales, maritimes, commerciales, etc...

La faction Tsipras n'a pas fait l'ombre d'un pas en avant pour limer les dents de la bourgeoisie. Par contre cette faction s'est déchainée contre le peuple et les résistances à ses agressions, en utilisant une police largement nazifiée. Cette faction a viré l'opposition à sa politique et s'est maqué avec la droite souverainiste (pour être poli) et a fait passé ses projets grace au PASOK, la ND, etc...

Voilà ce qu'est la faction Tsipras.

Par rapport à cela les réponses cherchant à dérouter des vraies questions fusent. Et les attaques contre les allemands sont le vieux fond de commerce de la gauche "radicale" européenne afin de détourner le débat.

Même les questions de l'Euro et de l'UE ne s'entendent qu'au travers d'une offensive contre la bourgeoise. Vouloir en faire le centre d'une stratégie c'est encore tourner en rond pour ne pas attaquer le capital et ses intérets réels...

La question de la sortie de l'UE et de l'euro (2 questions distinctes) n'a aucune vertu en soi contrairement à ce que disent les néo-staliniens et les chauvins. Ces 2 questions sont des facilités indispensables d'une prise de contrôle d'un gouvernement anti-capitaliste. Mais elles ne sont pas LES questions de la bataille contre le capital en Grèce.

Pour ce qui est des dirigeants du FdG cela a fortement flotté et devant la colère des militants, les tsipratophiles réformistes pro-troïka qui dirigent le FdG ont reculé.

Maintenant ils ré-attaquent sur tous les terrains pour relativiser la pantamonnade de Tsipras et réhabiliter la faction pro-bourge de SYRIZA.
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Message  Richard Heiville Dim 19 Juil - 21:07

Par rapport à cela les réponses cherchant à dérouter des vraies questions fusent. Et les attaques contre les allemands sont le vieux fond de commerce de la gauche "radicale" européenne afin de détourner le débat.

Les vraies questions, les gens s'en cognent pour le moment.
Vous avez vu des millions de gens dans la rue quand la Troïka a donné le coup de grâce à la Grèce pourtant ce qui a été fait est ouvertement un coup d'Etat contre le peuple grec et on peut s'attendre à ce que ce cas-là ne soit pas isolé. C'était un évènement aussi important que ce qui s'est passé en France en début d'année. L'Europe a laissé faire ça sans beaucoup de résistance, il n'y a pas de raison que d'autres mauvais coups ne suivent pas celui-là, ils auraient tort de se gêner.
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Message  Toussaint Dim 19 Juil - 21:54

La question de la sortie de l'UE et de l'euro (2 questions distinctes) n'a aucune vertu en soi

Certes et la question de rester ou pas dans l'euro ou dans l'UE, questions certes distinctes mais liées, n'en a pas plus. Or, lorsqu'on écoute les gens on entend soit "il ne faut pas sortir de l'UE et il ne faut pas sortir de l'euro", soit "il faut sortir de l'UE et il faut sortir de l'euro".

Evidemment que, en soi, la sortie de l'UE et de l'euro n'ont aucun intérêt, mais c'est poser la question ainsi qui n'en a aucun. La question de sortir ou pas ne se posera jamais "en soi", mais dans un contexte politique et pour une politique précise. Laisser penser un millième de seconde que l'on peut mener une politique de confrontation avec le capital dans le cadre de l'euro, c'est un mensonge ou une sottise, donc ce n'est pas à dire. Or, on passe de "ce n'est pas une question en soi" à "nous voulons rester dans l'euro et dans l'UE". Ce qui véhicule des illusions considérables ou cache une volonté de trouver ensuite une bonne raison de se coucher devant le capital.

la question centrale est bien le courage à attaquer le capital, à jeter en prison les banquiers (ce qu'a fait la timide Islande), de controler le pouvoir financier, exproprier la bourgeoisie, confisquer ses biens (alors qu'elle continue à parader à Athènes, dans les cafés branchés, parlant des tunes qu'elle a mis à l'abri), à prendre en main l'appareil de production, les entreprises industrielles, commerciales, maritimes, commerciales, etc...

Tout à fait d'accord, mais dire cela et dire ensuite "nous ne voulons pas quitter l'euro et nous ne voulons pas quitter l'UE", même pour la France ou l'Allemagne, ce serait une grosse connerie, du niveau "nous voulons faire tout cela dans le cadre de l'état français et ses institutions actuelles". Ce serait répandre de lourdes illusions absolument contradictoires avec les objectifs annoncés. On ne peut pas en permanence raconter tout et son contraire sans donner aux gens le tournis. Il faut s'en tenir aux revendications et aux mesures nécessaires pour les satisfaire, le reste dépendra de l'ennemi de classe, nous n'avons pas à donner d'illusions ni sur la sortie de l'euro, ni surtout sur le maintien dans la zone euro, ce serait déplacer le débat. En pratique, le programme de Copas, assez raisonnable, en tout cas moins utopique que le projet Syriza, signifiera dénoncer les traités internationaux avec toutes les conséquences.

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Copas. Aussi bien sur Syriza que sur la gauche de Syriza, que sur les conneries du FDG et Mélenchon en particulier...
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Message  Copas Dim 19 Juil - 22:24

Toussaint a écrit:
La question de la sortie de l'UE et de l'euro (2 questions distinctes) n'a aucune vertu en soi

Certes et la question de rester ou pas dans l'euro ou dans l'UE, questions certes distinctes mais liées, n'en a pas plus. Or, lorsqu'on écoute les gens on entend soit "il ne faut pas sortir de l'UE et il ne faut pas sortir de l'euro", soit "il faut sortir de l'UE et il faut sortir de l'euro".

Evidemment que, en soi, la sortie de l'UE et de l'euro n'ont aucun intérêt, mais c'est poser la question ainsi qui n'en a aucun. La question de sortir ou pas ne se posera jamais "en soi", mais dans un contexte politique et pour une politique précise. Laisser penser un millième de seconde que l'on peut mener une politique de confrontation avec le capital dans le cadre de l'euro, c'est un mensonge ou une sottise, donc ce n'est pas à dire. Or, on passe de "ce n'est pas une question en soi" à "nous voulons rester dans l'euro et dans l'UE". Ce qui véhicule des illusions considérables ou cache une volonté de trouver ensuite une bonne raison de se coucher devant le capital.

la question centrale est bien le courage à attaquer le capital, à jeter en prison les banquiers (ce qu'a fait la timide Islande), de controler le pouvoir financier, exproprier la bourgeoisie, confisquer ses biens (alors qu'elle continue à parader à Athènes, dans les cafés branchés, parlant des tunes qu'elle a mis à l'abri), à prendre en main l'appareil de production, les entreprises industrielles, commerciales, maritimes, commerciales, etc...

Tout à fait d'accord, mais dire cela et dire ensuite "nous ne voulons pas quitter l'euro et nous ne voulons pas quitter l'UE", même pour la France ou l'Allemagne, ce serait une grosse connerie, du niveau "nous voulons faire tout cela dans le cadre de l'état français et ses institutions actuelles". Ce serait répandre de lourdes illusions absolument contradictoires avec les objectifs annoncés. On ne peut pas en permanence raconter tout et son contraire sans donner aux gens le tournis. Il faut s'en tenir aux revendications et aux mesures nécessaires pour les satisfaire, le reste dépendra de l'ennemi de classe, nous n'avons pas à donner d'illusions ni sur la sortie de l'euro, ni surtout sur le maintien dans la zone euro, ce serait déplacer le débat. En pratique, le programme de Copas, assez raisonnable, en tout cas moins utopique que le projet Syriza, signifiera dénoncer les traités internationaux avec toutes les conséquences.

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Copas. Aussi bien sur Syriza que sur la gauche de Syriza, que sur les conneries du FDG et Mélenchon en particulier...

Ce que je signalais c'est que la politique de classe est la colonne vertébrale de l'action, les sorties de l'euro et de l'appareil de l'UE des modalités d'accompagnement.
Une partie de la gauche est dans l'autre sens jusqu'à la Tendance Claire qui oscille en mettant au centre la sortie de l'euro et de l'UE, même si ils ont un  peu progressé là dessus . La sortie de l'euro n'a de sens que dans le cadre d'une politique de contrage du capital.
La chose ne va pas de soi mais ceux qui se concentrent centralement sur la sortie de l'euro et de l'UE oublient ce qui légitime cette sortie et reculent devant le capital. Pour la plupart... et paradoxe , ne se donnent pas les moyens de la sortie de l'euro et de l'appareil de l'UE.


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Message  Toussaint Dim 19 Juil - 22:42

Oui, assez d'accord. Mais je vois par exemple ce que dit OB sur les conflits pour la sauvegarde du service public et ce que disent certains textes et témoignages en Grèce. La Grèce a une bourgeoisie prédatrice et tout à fait pro-UE et euro, et pour cause. En revanche, le mémorandum inscrit la ruine de la petite bourgeoisie paysanne et commerçante, artisane, et celle-ci devrait avoir des intérêts proches de ceux de la classe ouvrière quant à la mise à sac du pays. Il y a ainsi la base d'un front autour de la classe ouvrière et ses revendications, dans une dynamique de révolution et d'émancipation nationale. Si ce n'est pas la classe ouvrière qui prend la tête de la société grecque contre le pillage du pays, alors je crains fort que les choses deviennent encore plus désagréables. Les mesures que tu cites, Copas, ce ne sont pas seulement des mesures ouvrières, dans le cas d'un pays dominé, et c'est bien ce qu'est la Grèce aujourd'hui, ce sont des mesures de vraie souveraineté nationale. Seule la révolution sociale peut rendre à la Grèce son indépendance. Et ce n'est ni du "populisme", ni du "souverainisme", mais bien d'une révolution, le pouvoir aux travailleurs en Grèce. Pas aux patrons, aux banques et aux impérialistes de tout poil. De fait il y a aujourd'hui dans l'UE une dimension d'oppression nationale et c'est une question qui n'est pas à ignorer, au contraire, il est facile de montrer que la révolution ouvrière est la réponse à l'oppression capitaliste du pays tout entier; Faire dévier cela en truc anti-allemand, ou souverainiste dans le cadre des traités comme parlait de le faire Syriza, c'est évidemment une trahison et un refus de proposer une réelle alternative.
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Message  Copas Dim 19 Juil - 22:55

Toussaint a écrit:  La Grèce a une bourgeoisie prédatrice et tout à fait pro-UE et euro, et pour cause. En revanche, le mémorandum inscrit la ruine de la petite bourgeoisie paysanne et commerçante, artisane, et celle-ci devrait avoir des intérêts proches de ceux de la classe ouvrière quant à la mise à sac du pays. Il y a ainsi la base d'un front autour de la classe ouvrière et ses revendications, dans une dynamique de révolution et d'émancipation nationale. Si ce n'est pas la classe ouvrière qui prend la tête de la société grecque contre le pillage du pays, alors je crains fort que les choses deviennent encore plus désagréables. Les mesures que tu cites, Copas, ce ne sont pas seulement des mesures ouvrières, dans le cas d'un pays dominé, et c'est bien ce qu'est la Grèce aujourd'hui, ce sont des mesures de vraie souveraineté nationale. Seule la révolution sociale peut rendre à la Grèce son indépendance.

Nous sommes donc relativement d'accord.

Un détail, la classe ouvrière au sens large n'a pas vraiment autant besoin d'alliances de classe même en Grèce que dans l'Italie de Gramsci , sa paysannerie hégémonique et sa petite bourgeoisie impprtante de l'entre deux guerres. En Grèce, les autres classes sont petites, la paysannerie oscille entre 11 et 14%, le reste... La question  principale d'alliance se pose entre les couches sociales de la classe ouvrière (comme dans tous les pays développés ou dit en développement).

Main en revenant à nos moutons, il faut bien mettre en l'air la domination de la bourgeoisie grecque, son appareil d'état, pour que la sortie de l'UE ait un sens. Ça et evidemment la centralité des organes de pouvoir de notre classe.
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Message  Toussaint Dim 19 Juil - 23:37

Oui, évidemment, sociologiquement, cela est évident, mais la politique n'est pas la sociologie. Je ne parlais pas seulement de l'alliance ouvrière-paysanne, je parlais de la petite bourgeoisie urbaine, étudiants, artisans, petits commerçants, auto-entrepreneurs par exemple dans les transports, etc. Et il n'est nul besoin de passer avec elle des accords de type unitaire, mais de donner à la question de la maîtrise de son destin par le peuple grec une place réelle. Elle est centrale dans la propagande de Syriza avant le référendum, sous la forme de "on accepte l'austérité et des réformes, mais on veut décider nous-mêmes des modalités et des choix". Elle est centrale dans les propagandes et les programmes des forces d'extrême droite, elle doit se trouver dans les arguments révolutionnaires. Rosa Luxembourg qui n'est pas mon auteur favori disait précisément que lorsque la revendication nationale passe par la révolution ouvrière elle doit être portée par la classe ouvrière, contrairement à lorsque la question nationale exprime avant tout les intérêts de la petite-bourgeoisie. La Grèce est aujourd'hui une nation dominée, humiliée, pillée, et sa classe dominante est typiquement dans la position des classes dominantes contemporaines, ses intérêts se confondent avec le capitalisme international. Cela creuse un fossé entre elle et des couches sociales qui traditionnellement lui étaient soumises, et il faut les en détacher, elles s'en détachent déjà largement, mais ce n'est que le début du processus. Cela peut sembler des nuances, mais ce sont des nuances qui peuvent avoir leur importance, notamment pour contrer souverainistes et fascistes.

La question principale d'alliance se pose entre les couches sociales de la classe ouvrière


Oui, ce que tu dis sur la question du prolétariat grec est très vrai et déterminant. Là est la seule vraie question, si elle se résout, les autres seront possibles, en revanche, si elle n'est pas résolue, ce sera plié. Pas qu'en Grèce, tu as raison sur ce point aussi. Pour le reste, pas de différences.
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Message  Copas Lun 20 Juil - 8:02

Toute analyse d'un pays passe d'abord par l'analyse des classes en présence. Numériquement, où elles sont, quelles entreprises existent, leur état, etc...
Ensuite on passe aux autres critères : organisations, politiques, etc...

L'oubli trop fréquent de l'analyse des classes en présence conduit à pédaler dans le clafoutis . Et évidemment à mélanger des situations de sociétés de classes dominées numériquement par la paysannerie et la petite bourgeoisie avec des sociétés où la classe ouvrière au sens large écrase numériquement toutes les autres classes (à propos, ranger les étudiants dans la petite bourgeoisie est une erreur, ce sont en grande partie en Grèce des enfants de la classe ouvrière).
Ce qui n’empêche pas que disputer la petite-bourgeoisie et la paysannerie à la bourgeoisie soit utile et important. .
Mais il y a d'autres questions plus chaudes, la question des différenciations des couches de la classe ouvrière, comment résoudre une partie des contradictions qui les assaillent, etc...


Par ailleurs

L'évolution et les événements en cours en Grèce est une leçon de choses éclatante pour la gauche révolutionnaire :

- le  rassemblement politique SYRIZA composé  de courants réformistes et "révolutionnaires" (j'ai mis des guillemets à révolutionnaires car j'ai des doutes) est un désastre pour les "révolutionnaires" dans SYRIZA.
- la gauche de SYRIZA, dont "on" attendait tant, n'a pas pesé lourd dans la situation, l’écrasante majorité de la gauche dans SYRIZA dans le groupe parlementaire se couchant à la première salve.
- la gauche de SYRIZA n'a pas été force motrice des rassemblements contre l'austérité et le nouveau mémorandum "Hollande", elle a été vaporisée. Dés le départ il y a eu des résistances mais elles n'ont pas pesé centralement, aucune direction de rechange n'a parlé haut et fort , audible au peuple grec. Lire le lien est utile pour voir les limites de la gauche en terme d'orientations dans la situation concrète grecque.
- la question du vote de la majorité du CC de SYRIZA contre le mémorandum n'est nullement passé par les instances mais par une pétition ai-je cru entendre. Mais en dehors de cela, pas de demande d'éjection de Tsipras, et de la droite, etc... Et peu de conséquences concrètes apparemment.

Ce qui c'est passé a et aura des conséquences extrêmement importantes en Europe et en Afrique du nord sur ce genre de zinzin qui finalement sert toujours le réformisme et, en période de grande crise capitaliste, soutient les plans les plus violents de la bourgeoisie.
SYRIZA est un échec cinglant. La participation de courants de gauche dans SYRIZA est désastreuse.

Dans le NPA cette leçon ne peut être ignorée.
Pour ceux qui s'interrogeaient sur la stratégie de "Ensemble" courant dit de gauche dans le FdG , c'est aussi une réponse d'une situation très prévisible en cas d'accès aux affaires de JLM. Ils seraient pulvérisés, si pour autant qu'ils s'opposeraient.
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Message  verié2 Lun 20 Juil - 10:03

Richard Heiville
Vous avez vu des millions de gens dans la rue quand la Troïka a donné le coup de grâce à la Grèce
Je ne dis pas que c'est ton cas, mais il y a en ce moment tout un discours pour nous expliquer que si "le pauvre Tsipras" a capitulé, c'est parce que nous n'avons pas été capable de le soutenir.

Or c'est tout l'inverse ! Pour que Tsipras bénéficie d'un soutien significatif des travailleurs d'Europe, ou d'une partie d'entre eux, il eut fallu qu'il prenne des mesures sociales radicales de nature à susciter enthousiasme et émulation ! Nationalisation des banques sous contrôle des travailleurs, saisie des bien des spéculateurs, taxes sur les biens de la grande bourgeoisie, gratuité des services sociaux, interdiction d'expulser les locataires et petits propriétaires en difficulté etc.

Pour prendre un exemple, la révolution cubaine a déclenché une lame de fond en Amérique latine pendant des années.

Pour être soutenu, il faut donner des raisons de l'être. Sinon, pourquoi les travailleurs des autres pays se mobiliseraient-ils davantage pour les Grecs que pour les innombrables pays victimes de l'austérité ou pire d'agressions militaires ?


Dernière édition par verié2 le Lun 20 Juil - 11:04, édité 1 fois

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Message  verié2 Lun 20 Juil - 10:05

En ce qui concerne la sortie de l'euro, ce n'est pas un but en soi, mais un gouvernement qui prendrait des mesures sociales radicales se ferait très probablement virer de l'UE. A moins qu'il ne déclenche une vague de mouvements dans toute l'Europe. On peut imaginer toutes sortes de scénarios. Mais, encore une fois, centrer la propagande sur l'euro, le grexit etc, ce n'est qu'un moyen de cacher les problèmes sociaux, de classe.

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Message  Toussaint Lun 20 Juil - 13:02

Ce qui c'est passé a et aura des conséquences extrêmement importantes en Europe et en Afrique du nord sur ce genre de zinzin qui finalement sert toujours le réformisme et, en période de grande crise capitaliste, soutient les plans les plus violents de la bourgeoisie.
SYRIZA est un échec cinglant. La participation de courants de gauche dans SYRIZA est désastreuse.

Dans le NPA cette leçon ne peut être ignorée.
Pour ceux qui s'interrogeaient sur la stratégie de "Ensemble" courant dit de gauche dans le FdG , c'est aussi une réponse d'une situation très prévisible en cas d'accès aux affaires de JLM. Ils seraient pulvérisés, si pour autant qu'ils s'opposeraient.

Tout à fait d'accord avec les trois derniers messages, et je suis sidéré par l'absence de critiques sur Syriza dans "la gauche de la gauche". Cela confirme que ce simple concept de "gauche" est inopérant, il l'a toujours été, c'est un concept républicain dont l'effet et la fonction est d'effacer la notion de réformiste et révolutionnaire. Su'il soit repris en boucle depuis des décennies avec des choses aussi confuses que 100% à gauche, ou "gauche de la gauche" ne fait que rajouter de la confusion comme si c'était une question d'intensité de gauche, ce qui ne veut rien dire. Si ce que dit Copas sur l'extrême gauche grecque est exact, et cela confirme en tout cas ce que l'on peut voir, c'est très inquiétant en Grèce pour la suite des évènements.
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Message  Copas Lun 20 Juil - 18:32

Toussaint a écrit:Su'il soit repris en boucle depuis des décennies avec des choses aussi confuses que 100% à gauche, ou "gauche de la gauche" ne fait que rajouter de la confusion comme si c'était une question d'intensité de gauche, ce qui ne veut rien dire. Si ce que dit Copas sur l'extrême gauche grecque est exact, et cela confirme en tout cas ce que l'on peut voir, c'est très inquiétant en Grèce pour la suite des évènements.

Mon ami, je parlais de la gauche dans SYRIZA qui finalement a moins pesé que ΑΝΤΑΡΣΥΑ et c'est en grosse partie couché pour ses parlementaires et n'a pas constitué une direction de rechange . Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bataille à mener vis à vis de cette gauche, ni qu'en son sein il n'y eu pas de nombreux nombreux militants révoltés par la soumission de la faction Tsipras à la troïka. Mais que la gauche de SYRIZA n'a pas pesé et n'a pas dirigé la contre-offensive.

La leçon déborde largement la question grecque et renvoie à la nécessité d'avoir un parti révolutionnaire quand une situation devient tendue et que, finalement, partager un même parti avec des réformistes à sa tête ça pose problème.

Donc ce débat touche le NPA et les espérances qu'une partie de cette organisation pourrait avoir dans des alliances politiques avec le FdG ou des morceaux du FdG.
Il est significatif que les roulements de muscles et gorges chaudes contre les vilains sectaires se soient transformés en un silence quasi-total une fois que la faction TSIPRAS dans SYRIZA ait vendu père et mère, surtout le peuple grec. Un certain nombre semblent désemparés .

Tout cela porte à réfléchir dans les débats en cours. Ces questions ne relèvent pas d'une nouveauté. On a déjà vu cela quand en Italie la gauche révolutionnaire s'allia aux communistes italiens qui ne voulaient pas saborder le PCI. Réfondation Communiste naquit de cette alliance. Ce parti s'allia pour gouverner l'Italie par deux fois sur une politique de droite avec le parti fondé avec l'ex majo du PCI et les résidus de la DC , ainsi qu'à des forces de droite style Prodi  .

Cette alliance   liquida la fauche révolutionnaire italienne, ce fut le résultat le plus éclairant, et ouvrit  la porte bien plus tard finalement à la droite populiste ou à des forces style 5 étoiles.
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Message  Toussaint Lun 20 Juil - 20:34


Donc ce débat touche le NPA et les espérances qu'une partie de cette organisation pourrait avoir dans des alliances politiques avec le FdG ou des morceaux du FdG.
Il est significatif que les roulements de muscles et gorges chaudes contre les vilains sectaires se soient transformés en un silence quasi-total une fois que la faction TSIPRAS dans SYRIZA ait vendu père et mère, surtout le peuple grec. Un certain nombre semblent désemparés .

Tout cela porte à réfléchir dans les débats en cours. Ces questions ne relèvent pas d'une nouveauté. On a déjà vu cela quand en Italie la gauche révolutionnaire s'allia aux communistes italiens qui ne voulaient pas saborder le PCI. Réfondation Communiste naquit de cette alliance. Ce parti s'allia pour gouverner l'Italie par deux fois sur une politique de droite avec le parti fondé avec l'ex majo du PCI et les résidus de la DC , ainsi qu'à des forces de droite style Prodi  .

Cette alliance liquida la gauche révolutionnaire italienne, ce fut le résultat le plus éclairant, et ouvrit  la porte bien plus tard finalement à la droite populiste ou à des forces style 5 étoiles.

Oui, c'est préciséent ce que je voulais dire un peu plus haut sur le bilan catastrophique des "partis larges" qui ne sont en fait que des alliances avec des réformistes et la liquidation d'un projet de construction d'une force révolutionnaire indépendante. Le PCI a été à ma connaissance le premier grand test de cette ligne, et cela s'est achevé en désastre. Ne parlons pas du PT brésilien...  A chaque fois, cela s'est terminé de cette façon avec des variantes secondaires produites par les circonstances indépendantes des volontés ou des stratégies.

En ce qui concerne Ensemble, je ne comprends pas les copains de la IV qui sont partis vers le FDG. Ils sont désemparés, c'est un gros progrès. S'ils sont désemparés, c'est qu'ils avaient balancé la question de l'état et de la révolution. Qu'ils restent bien au chaud au FDG, surtout, en tout cas vu de loin, c'est ce que je pense qu'ils peuvent faire de mieux, sauf à vouloir couler le NPA...

J'avais bien compris de qui tu parlais, mais je ne suis pas optimiste sur les capacités d'ΑΝΤΑΡΣΥΑ, toujours de loin, et en suivant ce que l'on peut écrire. Tu vois une mutation possible au sein du mvt ouvrier grec? Je te demande cela parce qu'en général tu es mieux informé que moi et tu sembles plus optimiste sur ce groupe qui semble faible, toujours de loin.
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Message  Copas Lun 20 Juil - 21:11

Toussaint a écrit:

Donc ce débat touche le NPA et les espérances qu'une partie de cette organisation pourrait avoir dans des alliances politiques avec le FdG ou des morceaux du FdG.
Il est significatif que les roulements de muscles et gorges chaudes contre les vilains sectaires se soient transformés en un silence quasi-total une fois que la faction TSIPRAS dans SYRIZA ait vendu père et mère, surtout le peuple grec. Un certain nombre semblent désemparés .

Tout cela porte à réfléchir dans les débats en cours. Ces questions ne relèvent pas d'une nouveauté. On a déjà vu cela quand en Italie la gauche révolutionnaire s'allia aux communistes italiens qui ne voulaient pas saborder le PCI. Réfondation Communiste naquit de cette alliance. Ce parti s'allia pour gouverner l'Italie par deux fois sur une politique de droite avec le parti fondé avec l'ex majo du PCI et les résidus de la DC , ainsi qu'à des forces de droite style Prodi  .

Cette alliance liquida la gauche révolutionnaire italienne, ce fut le résultat le plus éclairant, et ouvrit  la porte bien plus tard finalement à la droite populiste ou à des forces style 5 étoiles.

Oui, c'est préciséent ce que je voulais dire un peu plus haut sur le bilan catastrophique des "partis larges" qui ne sont en fait que des alliances avec des réformistes et la liquidation d'un projet de construction d'une force révolutionnaire indépendante. Le PCI a été à ma connaissance le premier grand test de cette ligne, et cela s'est achevé en désastre. Ne parlons pas du PT brésilien...  A chaque fois, cela s'est terminé de cette façon avec des variantes secondaires produites par les circonstances indépendantes des volontés ou des stratégies.

En ce qui concerne Ensemble, je ne comprends pas les copains de la IV qui sont partis vers le FDG. Ils sont désemparés, c'est un gros progrès. S'ils sont désemparés, c'est qu'ils avaient balancé la question de l'état et de la révolution. Qu'ils restent bien au chaud au FDG, surtout, en tout cas vu de loin, c'est ce que je pense qu'ils peuvent faire de mieux, sauf à vouloir couler le NPA...

J'avais bien compris de qui tu parlais, mais je ne suis pas optimiste sur les capacités d'ΑΝΤΑΡΣΥΑ, toujours de loin, et en suivant ce que l'on peut écrire. Tu vois une mutation possible au sein du mvt ouvrier grec? Je te demande cela parce qu'en général tu es mieux informé que moi et tu sembles plus optimiste sur ce groupe qui semble faible, toujours de loin.

pour moi ce n'est pas une question de parti large . on peut faire un parti large mais délimité et une secte étroite réformiste et opportuniste. C'est une partie des groupes issus du trotskysme qui ne conçoit des partis larges que par alliances avec des réformistes et l'autre partie des trotskystes qui ne conçoit que des orgas étroites et trotskystes . je préfère les 2emes aux 1eres cae l"expérience montre que les 1eres dérivent sans limites. Mais le problème du parti n'est pas résolu.

Concevoir un parti de masse délimité (composé de révolutionnaires) est un défi indispensable et obligé. Antarsya est entré dans la crise sans avoir résolu ce problème.
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Message  Richard Heiville Lun 20 Juil - 22:09

Premières leçons à tirer de « l’Agreekment »

Ci-dessous quelques réflexions sur la séquence politique grecque de ces dernières semaines et sur les conséquences de l’accord du 13 juillet au sommet de la zone euro. Il s’agit d’une approche volontairement critique, qui n’enlève rien à l’appréciation fondamentalement positive que je fais de la combativité de Syriza et d’Alexis Tsipras depuis l’élection du 25 janvier, dans le cadre de rapports de force particulièrement dégradés (entre États, mais aussi du fait de la quasi-absence de mobilisations populaires hors de Grèce). Je n’insiste pas non plus sur le caractère proprement scandaleux de l’accord du 13 juillet imposé à Tsipras par les dirigeants de la zone euro, dans une claire volonté d’humiliation de tout un peuple.

   L’accord n’est pas viable, ni économiquement ni politiquement. D’une part, il repose sur la même logique anti-économique que les précédents mémorandums. S’il venait à être appliqué, la crise économique grecque ne pourrait que s’aggraver, avec pour conséquence la destruction de la base des remboursements, et donc une nouvelle explosion du ratio dette sur PIB. En l’absence d’allègement substantiel du poids de la dette (explicitement écarté dans l’accord), un défaut unilatéral deviendrait donc très probable. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est à cette heure pas exclu que le FMI refuse de participer au nouveau programme, car il juge la trajectoire de dette insoutenable ; ceci aurait pour conséquence de tuer l’accord dans l’œuf. D’autre part, sur le plan politique, la logique des mémorandums ayant été rejetée par deux fois dans les urnes (le 25 janvier puis le 5 juillet), on voit mal comment le peuple grec pourrait encore accepter de subir trois années de ce régime austéritaire. La traduction institutionnelle de ce rejet populaire est encore incertaine ; elle dépendra évidemment des recompositions internes à Syriza et plus largement des dynamiques sociales et politiques à gauche, mais aussi, malheureusement, de la capacité de l’extrême-droite à instrumentaliser la situation.

   N’étant pas viable, l’accord n’empêche donc pas la sortie de la Grèce de la zone euro (« grexit »), contrairement à la présentation optimiste qui en est faite, notamment par les autorités françaises. Le 13 juillet marque seulement le début d’un processus de négociations, qui devrait durer plusieurs semaines pour la mise en œuvre initiale du programme, et qui sera ensuite soumis à des « revues » périodiques pendant trois années. C’est autant d’occasions pour que s’opère une rupture, qui arrivera très probablement compte tenu des éléments mentionnés au point précédent : elle pourra être le fait de la Grèce, mais également le fait de l’ex-Troïka qui constatera que les objectifs budgétaires n’ont pas été atteints (en tentant d’en faire porter le chapeau aux Grecs plutôt qu’à l’inanité du plan). Et cette rupture remettrait immédiatement le « grexit » sur la table (même si on ne peut que souhaiter une issue plus positive consistant en une vraie remise de dette, qui semble cependant peu probable vu l’opposition catégorique de l’Allemagne).

   En réalité, la sortie d’un pays de la zone euro est aujourd’hui plus probable qu’elle ne l’a jamais été. Les évènements de ces dernières semaines ont révélé que de nombreux acteurs institutionnels et politiques de la zone euro étaient prêts à risquer voire à provoquer la sortie d’un pays pour parvenir à leurs objectifs politiques. D’un côté, on a vu une BCE n’assumant pas son rôle théorique de garante de la cohésion et de la stabilité de la zone euro : elle a au contraire délibérément provoqué la paralysie du système financier grec ; et un de ses dirigeants (Benoît Cœuré) a ouvertement évoqué la possibilité du « grexit », ce qui est très significatif quand on connait la prudence habituelle des banquiers centraux dans leurs déclarations publiques. De l’autre côté, plusieurs dirigeants de la zone euro ont affiché leur volonté de punir le peuple grec parce qu’il avait choisi les mauvais dirigeants et avait mal répondu à la question référendaire. Cette punition devait prendre la forme d’une sortie chaotique de la zone euro, dans l’espoir que le cout économique et social en soit suffisamment élevé, ceci afin de discipliner les peuples des autres pays de la zone.

   La principale erreur de Tsipras a donc été de ne pas préparer sérieusement le « grexit » sur un plan technique et opérationnel (ceci a été confirmé par Varoufakis comme étant une décision délibérée). Cette impréparation était une double faute. D’une part, elle constitue un désarmement unilatéral dans la négociation. Même si une partie de l’Eurogroupe semble effectivement se satisfaire d’un « grexit », tous les États ne le souhaitent pas, et en particulier pas les deux poids lourds que sont la France et l’Italie. Cette ligne de fracture aurait pu être exploitée à son profit par le gouvernement grec, mais encore aurait-il fallu qu’il ait un plan alternatif. À montrer qu’on veut rester dans l’euro à n’importe quel prix, on en paye le prix maximum… D’autre part, le « grexit » a toujours été et reste une éventualité probable, quelle que soit la combativité du gouvernement grec, et ne pas s’y préparer relève d’un manque de réalisme. Même si les traités ne permettent pas formellement d’exclure un membre de la zone euro, la coupure des liquidités par la BCE permet d’obtenir le même résultat en pratique, et on a vu que cette arme serait utilisée sans scrupule au besoin. Pour faire échec au plan de Schäuble d’un « grexit » chaotique et douloureux, il donc est indispensable d’effectuer une planification méticuleuse du scénario de sortie, pour en amortir autant que possible l’impact social et économique s’il devait se matérialiser.

   L’interprétation faite par Tsipras du résultat du référendum du 5 juillet est contestable. Même s’il avait clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un vote pour ou contre l’euro, de nombreux médias et politiques l’interprétaient pourtant de cette façon, et on peut donc raisonnablement affirmer que les Grecs étaient, dans leur majorité, prêts à prendre un risque de « grexit » pour éviter une nouvelle cure d’austérité. Le « non » était donc non seulement un refus du texte soumis au vote, mais également la légitimation d’une stratégie de confrontation avec les créanciers. On peut en outre s’interroger sur la validité des sondages donnant le soutien à l’euro majoritaire dans la population, quand on voit l’échec des sondeurs à pronostiquer le résultat du référendum. Autrement dit, entre les deux branches de l’alternative qui a été imposée par les créanciers, à savoir « austérité ou sortie de l’euro », seul le rejet du premier terme a été soumis à une validation démocratique, pas le deuxième. C’est pourtant l’interprétation exactement inverse qui a été faite par Tsipras, puisqu’il a signé un accord qui s’avère autant sinon plus austéritaire que le texte rejeté par référendum, au nom du maintien à tout prix dans l’euro. En optant pour une lecture à contresens du référendum, il a pris le risque de l’épuisement de la dynamique populaire qui s’était cristallisée durant la campagne référendaire, avec dorénavant la possibilité que la colère s’exprime par des voies nettement moins progressistes.

   Pour la Grèce, les couts associés à un « grexit » ont en partie déjà été payés. Le gouvernement est déjà en excédent primaire, ce qui signifie qu’il peut opérer sans accès aux financements extérieurs après un défaut. La balance commerciale est maintenant proche de l’équilibre (même si c’est pour de mauvaises raisons, à savoir la compression de la demande interne), ce qui signifie que dans le court terme la dévaluation de la nouvelle drachme ne sera pas nécessairement gigantesque. Et le système bancaire est déjà en crise, avec un manque de liquidités, une solvabilité incertaine et une paralysie totale depuis 10 jours. Donc, même si le scénario du « grexit » reste incertain et potentiellement douloureux, l’arbitrage économique entre « grexit » et austérité au sein de la zone euro est nettement plus favorable au « grexit » qu’il ne l’était il y a quelques années. Sans prétendre trancher définitivement la question (faute d’outils quantitatifs adéquats et face à l’absence de réel précédent historique comparable) on peut donc légitimement se demander si le « grexit » n’était pas préférable pour la Grèce à ce 3ème mémorandum. D’autant plus qu’au-delà de l’aspect purement économique, l’accord a aussi un cout politique et démocratique exorbitant, avec une défaite majeure pour le camp progressiste, le risque que l’extrême-droite en profite, un nouveau recul des principes de souveraineté démocratique, et le déclin de l’idéal européen dans la conscience des peuples d’Europe.

   Entre l’acceptation du plan des créanciers et le « grexit » sec, il y a un espace, mince mais réel, pour une riposte graduée. Celle-ci passe, comme cela a été notamment développé par la Plateforme de Gauche de Syriza, par l’émission de titres de reconnaissance de dette par le gouvernement, par la prise de contrôle des banques privées (qui sont en réalité déjà majoritairement détenues par l’État), voire par la réquisition de la Banque Nationale de Grèce. Ces actions unilatérales peuvent conduire au « grexit », mais ce n’est ni immédiat ni certain, et elles constituent de toute façon la seule option disponible dans le cadre d’une stratégie de confrontation réaliste. Elles permettraient en outre de redonner de l’air à l’économie dans le court terme. La bataille pourrait également se déplacer sur le terrain judiciaire (comme proposé par Dominique Plihon), en attaquant la BCE devant la Cour de Justice de l’Union Européenne pour ses actions de ces dernières semaines, qui sont manifestement contraires aux traités.

   L’insistance qu’on retrouve dans beaucoup de commentaires sur la responsabilité principale de l’Allemagne dans le traitement infligé à la Grèce constitue une erreur d’analyse et une impasse stratégique, grosse de risques de dérapages nationalistes. La partie allemande a certainement été la plus dure dans la négociation, mais cela ne saurait masquer la responsabilité des États soi-disant plus conciliants. Il y a en réalité consensus entre ces deux fractions des classes dirigeantes sur le fait que les politiques néolibérales et austéritaires doivent continuer à s’appliquer en zone euro. La divergence repose plutôt sur la meilleure manière de maintenir cette cohérence idéologique, certains considérant qu’elle s’obtiendra en expulsant la Grèce, d’autres pensant qu’il faut faire capituler cette dernière au sein de la zone.

   La priorité pour la gauche européenne et française est aujourd’hui de repenser son rapport à l’euro. Il n’est dorénavant plus possible, pour les forces progressistes, de faire l’impasse sur la construction d’une stratégie de confrontation avec les institutions de la zone euro, qui n’exclue pas a priori la possibilité de la sortie. Il faut reconnaitre la clairvoyance de ceux qui, depuis longtemps à gauche, dénoncent le mythe de « l’autre euro ». Qu’on le veuille ou non, et en dépit de l’attrait intellectuel de cette option stratégique, celle-ci n’a pas passé son premier test de réalité. Certes, les termes du débat ne se posent pas de la même façon en Grèce que, par exemple, en France, si un gouvernement de rupture devait y arriver au pouvoir ; ce dernier aurait certainement plus de marges de manœuvre que n’en a eu le gouvernement Tsipras, mais il serait néanmoins confronté à un cadre institutionnel qui a été précisément été construit pour résister aux alternances politiques. Il semble donc dorénavant clair que faire de l’euro un totem inattaquable à gauche serait au mieux irréaliste, au pire totalement irresponsable. En définitive, l’extrême-droite serait la première à profiter de cet aveuglement…

Sébastien Villemot

https://www.ensemble-fdg.org/content/premieres-lecons-tirer-de-lagreekment
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Message  Prado Lun 20 Juil - 22:45

Toussaint a écrit: Le PCI a été à ma connaissance le premier grand test de cette ligne, et cela s'est achevé en désastre. Ne parlons pas du PT brésilien...  A chaque fois, cela s'est terminé de cette façon avec des variantes secondaires produites par les circonstances indépendantes des volontés ou des stratégies.
Et que sont devenus les groupes qui n'ont pas participé au PRC et au PT ? Ou, en Allemagne, qui ne sont pas entrés dans Die Linke ?
On peut aussi se poser une autre question : que se serait-il passé si Antarsya était entré dans la gauche de Syrisa ?

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Message  Toussaint Mar 21 Juil - 0:25

que sont devenus les groupes qui n'ont pas participé au PRC et au PT

Pour des groupes en France comme LO ou le POI, d'autres en Argentine, ailleurs, cela ne va pas trop mal pour eux somme toute mieux que pour d'autres, Prado.Ensuite, que ce soit des partis sectaires qui vont vers d'autres écueils est une autre histoire.

Ensuite, Ensemble en France par exemple a beau jeu de ricaner sur la faiblesse du NPA, ils l'ont quitté massivement et l'ont torpillé pour servir de marchepied à Mélenchon, en gros.

Enfin, la réponse à la question, à savoir pas grand-chose, se trouve dans la ligne politique de ces groupes, leur façon de se construire, pas dans un TINA politique genre le PRC ou le néant, le PT ou rien. Il suffit de voir en Argentine, il me semble que des gens se développent sans asperger de flou toutes les questions essentielles pour pouvoir être digestibles par les réformistes. L'alternative n'est pas entre s'engloutir dans un parti réformiste ou ne rien faire. Comme disait l'autre, si le courage se réduit à la capitulation, l'Histoire devient incompréhensible.

Ceux qui sont rentrés dans le PRC ont fait un flan, ceux qui sont entrés dans le PT ont trahi ou se sont fait jeter dehors comme des souris mortes, ceux qui sont entrés dans Syriza sont stratégiquement morts, avec une énorme responsabilité dans la popularisation des illusions réformistes et dans le désastre actuel. C'est un fait. On n'abandonne pas impunément l'indépendance organisationnelle. La gauche, cela n'existe pas, cela n'a jamais existé, ce qui existe, c'est le mouvement ouvrier, les révolutionnaires, les centristes, les réformistes. Mélenchon et pas mal de gens d'Ensemble, sans parler du PCF sont des réformistes, rien d'autre. Et les réformistes trahissent les travailleurs, c'est une de leurs fonctions historiques, notamment maintenant dans la période actuelle du capitalisme mondial.

Entre dire cela et le sectarisme, il y a la politique révolutionnaire. Justifier le naufrage des opportunistes par l'étiolement des sectaires est une logique un peu courte. Que serait-il arrivé si les révolutionnaires s'étaient unis autour d'un programme clair, dans un parti unifié ou du moins un vrai front? Aujourd'hui Ensemble propose un seul parti au PG et au PC après avoir essayé de couler le NPA. Cela les définit politiquement comme réformistes.

Si Antarsya était entré dans Syriza, ils seraient aussi morts stratégiquement que les autres qui y sont entrés, ou ils auraient été débarqués sans ménagement avant la pantalonnade de Tsipras. Et aujourd'hui, il faut continuer dans Syriza?
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Message  Roseau Mar 21 Juil - 0:40

Que certains aient compris enfin dans Ensemble que la direction de Syriza n'avait aucun horizon au delà de la gestion social-libérale du capitalisme est un pas en retard, mais en avant. Reste maintenant aux militants d'Ensemble de comprendre la nature du FdG, et de mettre de l'ordre dans leur organisation, dont certains dirigeants (Autain comme Asensi) ne font pas mieux que Tsipras, n'hésitant pas à aller manger dans les gamelles de l'UMP.


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Message  Roseau Mar 21 Juil - 0:55

Toussaint a écrit:
que sont devenus les groupes qui n'ont pas participé au PRC et au PT

Pour des groupes en France comme LO ou le POI, d'autres en Argentine, ailleurs, cela ne va pas trop mal pour eux
En fait cela va mal pour LO (impasse dogmatique connue j'espère) et très très mal pour le POI au bord de l'explosion.
Comme je vois que l'info n'est pas arrivée sur le forum (il faut lire tous les jours Anti-K...) , voici la chronique d'une mort brutale annoncée:http://wp.me/s5oNrG-42697
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Message  Toussaint Mar 21 Juil - 3:22

En fait cela va mal pour LO (impasse dogmatique connue j'espère) et très très mal pour le POI au bord de l'explosion.

Certes, mais cela n'a rien à voir avec une entrée ou pas dans un parti large comme celui que souhaitent les gens d'Ensemble.
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Message  verié2 Mar 21 Juil - 10:03

(Texte mis en ligne par Richard Heiville)
La principale erreur de Tsipras a donc été de ne pas préparer sérieusement le « grexit » sur un plan technique et opérationnel
Non, il ne s'agit pas d'"erreurs" mais d'une politique liée à un ensemble de conceptions et de forces sociales. Tsipras n'est pas "un camarade qui se trompe" mais un politicien. Un politicien qu'on ne peut même pas qualifier de "réformiste", car les réformistes, historiquement, étaient des gens qui espéraient aller vers le socialisme par une accumulation de réformes. Tsipras n'a jamais prétendu changer la société mais seulement la gérer de façon un peu moins inhumaine - ce qui est impossible dans une situation de crise aigüe où la marge de manoeuvre est très étroite...

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Message  Prado Mar 21 Juil - 11:58

Toussaint a écrit:
que sont devenus les groupes qui n'ont pas participé au PRC et au PT

Pour des groupes en France comme LO ou le POI, d'autres en Argentine, ailleurs, cela ne va pas trop mal pour eux somme toute mieux que pour d'autres, Prado.Ensuite, que ce soit des partis sectaires qui vont vers d'autres écueils est une autre histoire.

Ensuite, Ensemble en France par exemple a beau jeu de ricaner sur la faiblesse du NPA, ils l'ont quitté massivement et l'ont torpillé pour servir de marchepied à Mélenchon, en gros.

Enfin, la réponse à la question, à savoir pas grand-chose, se trouve dans la ligne politique de ces groupes, leur façon de se construire, pas dans un TINA politique genre le PRC ou le néant, le PT ou rien. Il suffit de voir en Argentine, il me semble que des gens se développent sans asperger de flou toutes les questions essentielles pour pouvoir être digestibles par les réformistes. L'alternative n'est pas entre s'engloutir dans un parti réformiste ou ne rien faire. Comme disait l'autre, si le courage se réduit à la capitulation, l'Histoire devient incompréhensible.

Ceux qui sont rentrés dans le PRC ont fait un flan, ceux qui sont entrés dans le PT ont trahi ou se sont fait jeter dehors comme des souris mortes, ceux qui sont entrés dans Syriza sont stratégiquement morts, avec une énorme responsabilité dans la popularisation des illusions réformistes et dans le désastre actuel. C'est un fait. On n'abandonne pas impunément l'indépendance organisationnelle. La gauche, cela n'existe pas, cela n'a jamais existé, ce qui existe, c'est le mouvement ouvrier, les révolutionnaires, les centristes, les réformistes. Mélenchon et pas mal de gens d'Ensemble, sans parler du PCF sont des réformistes, rien d'autre. Et les réformistes trahissent les travailleurs, c'est une de leurs fonctions historiques, notamment maintenant dans la période actuelle du capitalisme mondial.

Entre dire cela et le sectarisme, il y a la politique révolutionnaire. Justifier le naufrage des opportunistes par l'étiolement des sectaires est une logique un peu courte. Que serait-il arrivé si les révolutionnaires s'étaient unis autour d'un programme clair, dans un parti unifié ou du moins un vrai front? Aujourd'hui Ensemble propose un seul parti au PG et au PC après avoir essayé de couler le NPA. Cela les définit politiquement comme réformistes.

Si Antarsya était entré dans Syriza, ils seraient aussi morts stratégiquement que les autres qui y sont entrés, ou ils auraient été débarqués sans ménagement avant la pantalonnade de Tsipras. Et aujourd'hui, il faut continuer dans Syriza?

Ah les partis larges ! Je crois que ce rapport de Laurent Carasso présenté il y a 2 ou 3 ans fournit pas mal d'éléments utiles pour une discussion à ce sujet.
Dans beaucoup de pays, la question de la formation d'organisations de type PRC, PT ou Syriza ne se pose pas car les partis de "gauche" ou bien n'existent quasiment pas ou bien se réduisent à la "gauche révolutionnaire". Exemple type : l'Argentine, où, entre parenthèses, la dite gauche révolutionnaire, qu'on porte aux nues aujourd'hui,  a eu un bilan bien plus positif lors d'élections que lors de la grande crise de 2002-2003.

Rester dans Syriza aujourd'hui ? Bien sûr ! Au moins jusqu'à  la prochaine réunion du comité central, dont la majorité des membres a désavoué la politique du gouvernement.

"Aujourd'hui Ensemble propose un seul parti au PG et au PC". Ah bon ? Cela fait quelques années que plus personne ne s'aventurerait à faire une telle proposition.


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Message  Prado Mar 21 Juil - 12:07

Roseau a écrit:
En fait cela va mal pour LO (impasse dogmatique connue j'espère) et très très mal pour le POI au bord de l'explosion.
Comme je vois que l'info n'est pas arrivée sur le forum (il faut lire tous les jours Anti-K...) , voici la chronique d'une mort brutale annoncée:http://wp.me/s5oNrG-42697
L'info se trouve dans la rubrique "Autres organisations politiques" du forum.
A part cela, je n'ai pas l'impression que cela aille si mal pour LO. Quant au courant lambertiste, si jamais il se coupe en deux (ce qui n'est pas la même chose qu'une explosion), ce n'est pas pour cela qu'il va disparaître.

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