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Message  MO2014 Mar 7 Juil - 14:51

marxmarx a écrit:
c'est un encouragement.

"encouragement" Du bout des lèvres noyé dans un flot de critiques contre les exploités en Grèce qui n'ont pas la lucidité de MM Laughing !

Tous les militants l'auront constaté hier matin, ce résultat et les manifestations massives de liesse qui  ont suivi, étaient perçu comme une claque aux banques, à la BCE et au FMI, aux instances européennes, à Merkel et Hollande... une victoire contre tous ceux qui veulent imposer une vision unique de l'Europe celle de la troïka. Rien est définitivement résolu dans un sens (le futur plan CE/Tsipras) ou dans l'autre, l'annulation des plans d'austérité. Ce qui est sur, c'est que, lundi matin, les travailleurs grecs et d'Europe se sentaient, à juste titre, un peu plus forts.

MO2014

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 15:43

L'enthousiasme de MO2014 rappelle de plus en plus celui qui a suivi l'élection de Mitterrand en 1981... Les dernières infos dont nous disposons devraient doucher cet enthousiasme :

-Tsipras multiplie les gestes de bonne volonté en direction de l'UE.
-Tsipras vient de réunir tous les chefs de partis (sauf Aube dorée mais il y a l'ANEL). Tous ces partis, sauf le KKE, auraient selon Le Monde accepté le plan d'austérité - Quelle version précise de ce plan, je n'ai pas compris clairement, mais ça joue sur des broutillles... Ce plan pourrait être adopté... au parlement.

Pas question donc de "radicalisation" "comme on pouvait le craindre" (toujours suivant Le Monde), mais au contraire de constituer une sorte d'union nationale...

Mitterrand, lui, avait au moins fait quelques gestes au tout début de son règne...

C'est en tout cas amusant et significatif de voir comme nos super radicaux "Indigènes" se laissent emporter par le premier courant à la mode...

verié2

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 17:29


Tract du NPA. Un peu trop enthousiaste aussi. Je ne crois pas que la victoire du Non modifie sensiblement le rapport de forces. Mais ce texte reste lucide et les conclusions sont justes.
Le peuple grec a ouvert la voie. Élargissons la brèche !



61,3% des Grecs ont refusé dimanche soir, les politiques d’hyper austérité de la Troïka. Le non Grec est un vote populaire et de classe. Toutes les régions, les grandes villes, les villes et quartiers ouvriers ont voté massivement pour le NON. Un vote exemplaire auquel il faut évidemment donner un prolongement en Grèce et qui doit servir d’exemple pour les autres pays Européens.



Le « non » des travailleurs et des classes populaires

Jusqu’au bout médias et sondages ont tenté de faire croire que le résultat était incertain. Jusqu’au bout la bourgeoisie grecque, la troïka et l'ensemble des puissants d’Europe, ont mené une véritable guerre civile pour le OUI. Aidés en cela par la Confédération des syndicats du privé, lié au parti socialiste (PASOK) et à la droite. Rien n’aura été épargné au peuple grec : banques fermées, chantage à l’emploi, discours de peur… Mais dans cette campagne, le peuple grec a pris conscience sur ce qui allait lui arriver si le OUI l’emportait. Face à cette campagne de terreur. Ainsi, une mobilisation populaire a vu le jour grâce à des militantEs de Syriza, à Antarsya, aux anarchistes qui ont permis des rassemblements massifs pour le NON et qui ont exprimé clairement le refus de l’austérité.



Les chiens galeux

Tous les responsables politiques français, de la droite au PS, ont été engagé dans une même entreprise : faire renoncer le peuple grec, lui faire admettre qu'il n'y pas d’autre politique possible que celle de la troïka. Sarkozy a été parmi le plus violent mais a été dépassé par Macron qui, le soir de la victoire du NON, a comparé Syriza au FN... Appliquant là le principe de la privatisation des profits et de la collectivisation des pertes, le gouvernement français campe droit dans ses bottes concernant l'obligation de respecter les règles du capitalisme et la mise en pièces des conquêtes sociales. Moralité : ici, le gouvernement Hollande conduit une politique de droite comme l'illustre la loi Macron, et on force les Grecs à payer une dette dont ils ne sont pas responsables.



Et maintenant ?

En Grèce, la victoire du NON modifie sans aucun doute le rapport de force. Mais la situation reste fragile. Que va faire le gouvernement Tsipras ? Il n'y a pas d'accord possible avec la troïka. Il n'y a pas d'autre issue que l’affrontement avec elle et la bourgeoisie grecque pour imposer l’annulation de la dette, la nationalisation des banques, le contrôle et la saisie des banques. L’envie de ne pas se laisser étouffer par la Troïka est très forte, et plus que jamais la mobilisation est à l’ordre du jour.

En France, nous devons continuer le développement le plus large possible de la campagne de solidarité avec le peuple grec, l'heure est à l'action pour exiger l'annulation de toutes les dettes illégitimes à commencer par la partie de la dette grecque détenue par l’état français.. La victoire du NON grec nous montre aussi que le combat contre les politiques d’austérités sont possibles. A nous, tous ensemble, de nous y mettre !


verié2

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Message  marxmarx Mar 7 Juil - 17:40

MO2014 a écrit:
marxmarx a écrit:
c'est un encouragement.

"encouragement" Du bout des lèvres noyé dans un flot de critiques contre les exploités en Grèce qui n'ont pas la lucidité de MM Laughing !

Tous les militants l'auront constaté hier matin, ce résultat et les manifestations massives de liesse qui  ont suivi, étaient perçu comme une claque aux banques, à la BCE et au FMI, aux instances européennes, à Merkel et Hollande... une victoire contre tous ceux qui veulent imposer une vision unique de l'Europe celle de la troïka. Rien est définitivement résolu dans un sens (le futur plan CE/Tsipras) ou dans l'autre, l'annulation des plans d'austérité. Ce qui est sur, c'est que, lundi matin, les travailleurs grecs et d'Europe se sentaient, à juste titre, un peu plus forts.

Peut etre. Mais en quoi cela peut il gener Tsipras ?

marxmarx

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 18:05

La tactique choisie par Tsipras consiste à :

-Sur le plan international, montrer qu'il parle bien au nom de la majorité sinon de tous les Grecs, et même au nom de tous les partis politiques importants, y compris de droite. (Et non pas au nom des travailleurs et des classes populaires victimes de la crise).

-Sur le plan intérieur, se prévaloir de l'appui le plus large possible pour faire approuver comme un moindre mal le compromis qu'il espère obtenir et marginaliser ceux qui le contesteraient.

On ne voit pas trop en quoi ses 60 % pourraient le gêner. Bien sûr, s'il avait obtenu 50,25 %, il aurait pu arguer de cette faiblesse pour justifier des compromis, mais il aurait tout de même été affaibli, surtout par rapport aux autres partis, à l'ensemble de la classe politique grecque avec laquelle, non seulement il ne rompt pas, mais s'efforce de mettre sur pied une union nationale.

On va voir dans les prochaines heures ce qu'il va proposer à l'UE et vice-versa. Mais il y a peu de chances que ce soit significativement différent des propositions précédentes. Car c'est bien davantage politique que financier : l'UE ne veut absolument pas donner l'impression de céder, au risque d'encourager d'autres Etats à demander une renégociation de leur dette.

C'est en cela que le rapport de forces et la situation n'ont pas fondamentalement changé et qu'on ne peut pas parler de "grande victoire". Le terme "encouragement" me parait en effet approprié.

En revanche, une menace de soulèvement de la population grecque aurait certainement fait beaucoup plus peur aux dirigeants de l'UE...

verié2

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Message  MO2014 Mar 7 Juil - 18:17

verié2 a écrit:L'enthousiasme de MO2014 rappelle de plus en plus celui qui a suivi l'élection de Mitterrand en 1981...
verié2 a écrit:
C'est en tout cas amusant et significatif de voir comme nos super radicaux "Indigènes" se laissent emporter par le premier courant à la mode...

Haha le délire et la rancœur.  Où ai-je écris quoique ce soit à propos de Tsipras ? Tu as un paragraphe, une citation ? Que dalle ! Pour la bonne raison que je n'ai rien écrit. J'ai parlé des réactions autour de moi et conclus sur l'incertitude de l'issue du processus en cours.

Mais comme à ton habitude tu n'as aucun argument à propos des écris de tes interlocuteurs. Alors tu leur inventes des positions ou des intentions que tu démolis ensuite. Bref tu monologues.

Et le parallèle avec Mitterrand est poilant : ton organisation de l'époque n'as pas appelé à voter Mitterrand et tu n'as pas voté Mitterrand ? Et tu n'as été longtemps membre d'un parti qui a passé un accord de gouvernement avec Mitterrand et ensuite a gouverné avec lui. Et tes illusions mitterrandiennes elles ne seraient pas encore un peu présentes ?

verié2 a écrit:Mitterrand, lui, avait au moins fait quelques gestes au tout début de son règne...

Hamdoullah ce sont les "indigènes" qui ont des illusions sur Mitterrand Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing


Dernière édition par MO2014 le Mar 7 Juil - 18:24, édité 3 fois

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Message  verié2 Mar 7 Juil - 18:20

Inutile de se fatiguer à polémiquer, la suite des événements va rapidement reléguer au second plan les résultats du référendum...

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Message  verié2 Jeu 9 Juil - 15:59

Un fait est très significatif. Tsipras a fait rejeter le plan d'austérité de l'UE par référendum. Mais, pour faire passer le nouveau plan d'austérité qu'il s'apprête à proposer à l'UE, c'est au parlement qu'il va le soumettre, après s'être assuré de l'appui de la majorité des partis, droite comprise...

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Message  Babel Ven 10 Juil - 7:07

Ce que propose Athènes à ses créanciers
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 09.07.2015 à 22h47 • Mis à jour le 10.07.2015 à 05h20

Les dirigeants grecs, notamment le premier ministre, Alexis Tsipras, et son nouveau ministre des finances, Euclide Tsakalotos, avaient jusqu’à minuit, jeudi 9 juillet, pour remettre leurs nouvelles propositions de réforme en vue d’un accord avec leurs créanciers européens et internationaux. Peu après 22 heures, l’Eurogroupe a accusé réception du nouveau document.

Dans ce texte de 13 pages intitulé « Actions prioritaires et engagements », la Grèce s'engage à adopter presque toutes les mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu'Athènes avait alors rejetées en annonçant la tenue d'un référendum. (*)

En échange des nouveaux efforts consentis, Athènes réclame un financement de 53,5 milliards d'euros pour couvrir les obligations liées à sa dette jusqu'en 2018. Le gouvernement de la gauche radicale veut aussi que ses créanciers revoient les objectifs en matière d'excédent primaire pour les quatre prochaines années et un « reprofilage » de la dette à long terme. Selon le texte des propositions publié par le gouvernement grec, la Grèce souhaite une solution « pour régler » son énorme dette publique, à 180 % du PIB, ainsi qu'un « paquet de 35 milliards d’euros » consacré à la croissance.
Le Parlement grec doit se prononcer par un vote sur ces propositions dès vendredi afin de permettre ou non au gouvernement de négocier ce paquet de réformes. Le débat au Parlement débutera à 13 h, heure française. Les propositions de réformes de la Grèce seront étudiées par les créanciers ce vendredi, puis soumises samedi aux ministres des finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l'UE convoqué dimanche à Bruxelles.

Réforme de la TVA
les nouvelles propositions acceptent un système unifié des taux de la TVA à 23 %, incluant aussi la restauration, qui jusqu'ici était à 13 %. Pour les produits de base, l'électricité et les hôtels, la TVA reste à 13 % et à 6 % pour les médicaments, livres et places de théâtre. La hausse de la TVA était la pomme de discorde entre Athènes et ses créanciers pendant ces derniers mois de longues négociations.

Réforme des retraites
S'agissant des retraites, Athènes propose de réduire les départs anticipés. Pour cela, le gouvernement compte sur un système de pénalités. Concernant l'âge du départ à la retraite, il est fixé à 67 ans ou 62 ans avec 40 ans de travail et sera relevé graduellement d'ici à 2022.

Une fiscalité accrue
Le gouvernement grec accepte de limiter la hausse de la taxe sur les sociétés de 26 à 28 % comme le souhaitent les créanciers. Athènes prévoit une hausse des impôts sur les sociétés et pour les armateurs. Les propositions prévoient également de relever immédiatement les taxes sur les produits de luxe et la publicité à la télévision. Les agriculteurs devraient subir ces nouvelles mesures d'austérité, avec notamment une baisse des subventions sur le diesel.
Le gouvernement propose la suppression des avantages fiscaux pour les îles (soit la réduction de 30 % de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques, comme le souhaitaient les créanciers. Cette suppression va commencer en octobre et sera faite graduellement pour s'achever d'ici la fin 2016, précise le texte.

Privatisations
Les privatisations d’entreprises publiques vont être relancées. Les aéroports régionaux et les ports du Pirée et de Thessalonique sont aussi concernés. Lors de son arrivée au pourvoir Alexis Tsipras avait gelé celles-ci.

Des coupes dans le budget de la défense
La Grèce propose de tailler sévèrement dans le budget de sa Défense, avec des coupes de 300 millions d'euros en deux ans. Il s'agit d'économiser 100 millions d'euros en 2015 et 200 millions d'euros en 2016.
(* c'est moi qui souligne)




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Message  verié2 Ven 10 Juil - 9:42

Précisions sur les retraites :
Concernant les retraites, la proposition grecque prévoit une réduction des dépenses de 0,25 % à 0,5 % du PIB en 2015 et de 1 % du PIB en 2016. L’âge de départ à la retraite sera de 67 ans en 2022. Le gouvernement demande que la suppression du complément de retraite pour les plus fragiles, l’EKAS soit reportée à fin 2019 au lieu de fin 2018. Mais sa suppression commencera immédiatement par les 20 % qui touchent le plus. La retraite complémentaire sera gelée jusqu’en 2021. Les cotisations santé des retraités seront portées de 4 % à 6 %.
La différence avec le plan repoussé par le référendum est donc infinitésimale. Comme le constatent la plupart des médias et commentateurs, c'est une capitulation en rase campagne. Reste à savoir quelle sera la réaction des députés de la gauche de Syriza, puisque ce texte va être soumis au parlement, s'il est accepté par l'UE (ce qui n'est pas encore absolument certain). S'il n'y a pas assez de députés de gauche pour approuver ce plan d'austérité, on pourrait voir des députés de droite le voter...

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Message  verié2 Ven 10 Juil - 10:01

Des précisions sur les retraites. (Source L'Humanité.fr). Ca ressemble furieusement à du Hollande-Macron... en plus hard ! What a Face

Un premier paquet de mesures sera adopté immédiatement, visant 1,05 % du PIB en économies additionnelles par an d’ici à 2016. L’impact budgétaire des mesures énumérées ci-dessous passera à 1,1 % du PIB en 2017. Avec ces objectifs, les autorités vont:

• Adopter une législation pour créer de fortes contre-incitations à la retraite anticipée en ajustant les pénalités pour retraite anticipée et en éliminant progressivement la possibilité de partir avant l’âge légal de la retraite et les voies de départ anticipé à la retraite, dispositions applicables à tous ceux qui prennent leur retraite (sauf pour les professions pénibles, les mères avec des enfants handicapés et d’autres catégories très spécifiques) après le 1er janvier 2016. Grâce à un décret immédiatement mis en œuvre, des dispositions seront prises pour l’adaptation progressive de règles de retraite anticipée telles que d’ici 2025 le plus jeune âge de départ à la retraite soit de 67 ans, tout en préservant les droits acquis. Les retraits du fonds d’assurance sociale feront encourir une pénalité pour la période de prolongation de l’âge de la retraite équivalente à 10 points de pourcentage au-dessus de la peine actuelle de 6 % ;

• Intégrer tous les fonds de pension complémentaires dans le Fonds unifié d’assurances complémentaires ;

• Mieux cibler les pensions sociales en augmentant les pensions agricoles des retraités non assurés et réorienter ainsi les ressources vers ceux qui en ont besoin ;

• Remplacer progressivement l’allocation de solidarité pour les pensions, entre 2018 et 2020. Cette réforme sera liée à la deuxième phase de la réforme des retraites prévue en septembre 2015 et pourra bénéficier du réexamen prévu du système de protection sociale, lorsque la dotation de solidarité est remplacée par un cadre approprié qui fournit un soutien ciblé à des retraités qui en ont besoin

• Augmenter la contribution santé des retraités à 5 % en moyenne, en tenant compte de la capacité de payer. Cela devrait également concerner les retraites complémentaires ;

• Augmenter les cotisations de santé pour les retraites complémentaires de 0 % à 5 % ;

• Augmenter le taux de cotisation de sécurité sociale pour les fonds supplémentaires de 3 % à 3,5 % ;

• Accroître la contribution des pensions principales de 3,9 % – IKA (niveau précédent).

Pour compléter l’

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Message  Babel Ven 10 Juil - 17:05

Très bon papier de Gaston, sur le site de la tendance Claire du NPA :
La trahison de Tsipras : une proposition de capitulation est faite à la Troïka.

Babel

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Message  verié2 Ven 10 Juil - 17:09

Pas exclu que Tsipras fasse passer sa capitulation au parlement avec des voix du centre et de droite, si une partie des députés de Syriza lui font défaut.

Autre fait significatif qui ressort bien dans le dernier article du Monde. Les seuls points sur lesquels Tsipras n'a pas complètement cédé sont le budget militaire et l'impôt sur les sociétés...

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Message  Babel Ven 10 Juil - 19:21

Dans un billet en date d'aujourd'hui intitulé "Non-sens", le blogueur Panagiotis Grigoriou s'efforce de rendre compte de l'état d'esprit qui domine au sein d'une large (?) partie de la population (hommes ou femmes de la rue, commentateurs, militants et responsables politiques), après l'annonce de la capitulation indigne de Tsipras devant les exigences de la Troïka : un mélange d'écoeurement et de colère.

Extraits.

Non-sens

Gesticulations indigestes. Seul le vent strictement égéen est un peu tombé. Été, toujours et largement grec. Le peuple par contre, ne décolère pas. Sentiment largement partagé devant l’accord qui se profile, le mémorandum... du ‘NON’ serait en gestation entre nos Tsipriotes et les Troïkans.

Tout cela alors pour rien ?”, lance un vieillard dans un café. La mouvance Gauche de SYRIZA prend ses distances. Chaos et attentismes.

Seul le vent de la météo est incontestablement tombé. Dans la presqu’île de Méthana, les restaurateurs dénoncent la diminution drastique des rotations des ferrys depuis le Pirée. Les rotations effectuées en semaine ont été toutes supprimées, celles entre vendredi et dimanche ont été maintenues uniquement. “Manque de carburant”, avancent alors les armateurs sauf que personne n’y croit. Les rumeurs courent, “Hellenic Seaways aurait vendu ses bateaux par surprise”, entend-on au café du petit port. Rumeurs, chaos et attentismes.

Vendredi matin (10 juillet), on croit savoir davantage du nouveau plan proposé par le gouvernement grec. “‘Un programme sérieux et crédible’. C’est en ces termes que le président de la République François Hollande a qualifié vendredi 10 juillet le nouveau plan de réformes proposé jeudi 9 juillet par la Grèce à ses créanciers. ‘Ils montrent une détermination à rester dans la zone euro, les discussions doivent reprendre avec une volonté de conclure’, a-t-il ajouté”, d’après le reportage de la presse européiste (Le Monde du 10 juillet).

Panagiótis Lafazánis (ministre de la Restructuration de la production, de l’Environnement et de l’Énergie) de la mouvance Gauche de SYRIZA, ne s’est pas associé au texte adopté hier (jeudi) au Conseil des ministres. De même que Panos Kamménos (parti souverainiste ANEL et ministre de la Défense).

“Toute tentative d'annulation de la volonté populaire afin de renverser l'austérité et le mémorandum, relève de l'Hybris, au sens grec ancien du terme”, peut-on lire dans un texte de Státhis Kouvelákis, publié sur le site internet de la mouvance Gauche de SYRIZA.

Le texte de l’Hybris... et de ce nouveau mémorandum III, lequel devrait durer trois ans, sera discuté en urgence au Parlement, avant ce dimanche. La logique... chronométrique de cette décision relève plutôt de l’ultimatum renouvelé des Troïkans (et des élites de l’Allemagne), et non pas, de celui du peuple grec (et de nombreux autres peuples en Europe il faut le souligner).

Costas Arvanítis, au micro de la radio 105,5 (SYRIZA), précise... à sa manière certaines positions :
“Je ne suis pas un partisan du retour à la drachme. Je n'ai jamais été favorable d’ailleurs... aux monnaies nationales” (vendredi matin 10 juillet). Pour mes amis de la mouvance Gauche de SYRIZA (Lafazánis) la situation est explosive. “Certains ministres peut-être, démissionneront”, me disent-ils. Le système complote à plein régime pour annuler l’esprit et la lettre du référendum grec et autant, pour expulser du gouvernement, Lafazánis et Kamménos, pour les remplacer par ses pions. Comme par hasard, Stávros Theodorakis, chef du parti collaborationniste (de la Rivière), initié par Bruxelles et par Berlin, est de nouveau à Bruxelles (10 juillet), où il... échange avec Jean-Claude Juncker.

[...]

“Les hommes politiques du PASOK et de la Nouvelle démocratie, cette vraie pègre ayant gouverné depuis la fin de la dictature des Colonels, sont plus ridicules que jamais. Avant le référendum, ils hurlaient haut et fort, qu’une victoire du ‘NON’ est synonyme de GREXIT, voire, de la sortie de la Grèce de l’UE, aujourd’hui, Meimarakis - chef par intérim de la Nouvelle Démocratie après la démission de Samaras - déclare que le ‘NON’ grec est d’abord issu de la volonté grecque de rester dans l’Euro. C’est insultant, ces gens nous prennent alors pour des... cons, ils devraient être jugés sur la place publique, basta. Nous avons dit ‘NON’ jusqu’au bout et contre l’euro. Leur Europe peut alors périr !” Paroles d’une femme proférées dans un café à Méthana (9 juillet).

Yannis Miliós, économiste (démissionnaire du Comité de politique économique SYRIZA) et eurodéputé remplaçant Manólis Glézos (après sa récente démission de son mandat) au Parlement européen, ne dit presque pas autre chose dans son article “Plébéiens contre Patriciens”:
“Le référendum de 2015 était d’abord cet effort pour aller de l'avant, en raison de l'impasse de la gestion du gouvernement, et particulièrement, de la stratégie de négociation dans le cadre du néolibéralisme. Compte tenu cependant de l’existence silencieuse d'un contrat social avec les plébéiens, le référendum révèle ainsi toute cette contradiction, à savoir, le schisme au sein des sociétés modernes et autant, le refoulé de la gestion gouvernementale. C’est ainsi que cette masse populaire en ébullition a pu être engendrée sur la place de la Constitution.”

“Ce cri des masses, cette affirmation alors immédiate de leur réponse, autrement-dit tout leur désespoir exprimé face à un ‘Mémorandum de gauche’ qu'ils perçoivent comme signifiant... la pierre tombale de leurs revendications sociales et de leur espoir d’avoir une vie acceptable, tout cela, libère la part ‘pas encore mûrie’ des revendications sociales, portion sociétale alors clairement exclue des négociations entre la Grèce et la Troïka”.

“Le référendum, et autant le mouvement de la foule, ont démontré que face au gouvernement, la désintégration de son ‘l'unité nationale’ s’accélère, celle formée par... SYRIZA ‘mûri’. Les questions et les craintes sur 6 Juillet, le jour où ce texte est écrit, mais aussi celles des prochaines semaines demeurent et demeureront nombreuses. Il y a d’abord la peur ressentie par les masses quant aux menaces d'effondrement, devant l’asphyxie économique du pays et, finalement, devant la probabilité d’imposer des scénarii de type Papadémos... réchauffé (Premier ministre-banquier, imposé par Angela Merkel en 2011). Mais il y également, la panique tant visible de la bourgeoisie et des gestionnaires politiques face à la "rue", dans une perspective d'une réaction populaire prolongée en Grèce, puis, de la propagation du mouvement en Espagne et ailleurs”.

“En réalité, la dynamique du ‘NON’ est désormais autonome des plans et des scénarii des gouvernements. C’est une fente qui peut entraîner des effets subversifs, en dépit de l'entreprise qui consiste à minimiser les divisions sociales, cela, depuis la convocation du Conseil des chefs politiques. Ce qui nous importe, tient de l’éveil et de la mobilisation populaire, car les intérêts refoulés et frustrés des masses dites subalternes, redoivent se cristalliser à travers une stratégie de rupture frontale et efficace, contre les intérêts de l'oligarchie du pays.”

Ce vendredi soir (10 juillet), le collectif du ‘NON’ appelle à manifester de nouveau place de la Constitution :
Ils font semblant de ne pas avoir entendu notre 'NON' de dimanche dernier. Nous exigeons le respect de la décision du peuple grec. Nous exigeons le respect de la démocratie et du droit. Ils ont peu de temps devant eux pour annuler leur dernier ultimatum. Et si ces gens n’ont pas compris dimanche dernier, nous ne céderons devant aucun chantage ni menace, et nous ne rigolons pas”.
[...]

Babel

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Message  Babel Sam 11 Juil - 5:24

Les déçus du non expriment leur désarroi, place Syntagma à Athènes
Le Monde.fr | 10.07.2015 à 23h07 • Mis à jour le 10.07.2015 à 23h45 |

Il y a trois semaines, Myrto Kalogeropoulou défilait avec engouement, place Syntagma dans le centre d’Athènes, pour soutenir son gouvernement. Il y a deux semaines, la jeune femme de 31 ans manifestait avec fierté pour appeler à voter oxi (« non ») au référendum du 5 juillet. Vendredi 10 juillet au soir, toutefois, au milieu de la grande foule, place de la Constitution, cette électrice de Syriza avait perdu son enthousiasme.

Comme Myrto, ils étaient environ 7 000 à s’être réunis au pied du Parlement grec pour rappeler leur volonté de dire non aux mesures de rigueur pour la Grèce. Tous n’ont pas caché leur colère contre le « nouveau mémorandum », qu’ils jugent trop austère. La veille, le premier ministre, Alexis Tsipras, a rendu aux créanciers ses propositions de réformes pour le pays. Parmi elles, la hausse de la TVA ou de l’âge de départ à la retraite. « Ces mesures relèvent d’une trahison, lâche Myrto Kalogeropoulou, pourtant membre de la force politique Syriza depuis 2004. C’est la mort de notre parti. »

« Nous nous battrons »

Elle l’assure : « Nous allons vers des divisions au sein de notre force politique. Les mesures d’austérité ont détruit le pays. Les nouvelles propositions de Tsipras détruisent l’espoir né ces dernières semaines. » La jeune femme estime toutefois que cette période « de lutte » n’a pas été vaine. « Le référendum nous a rendus exigeants, il y a eu une effervescence politique, maintenant, nous allons nous battre jusqu’au bout, avance-t-elle. Nous allons continuer à protester pour que cet accord ne passe pas. » A quelques mètres d’elle, dans la foule, Angelos, 24 ans, est aussi déçu. « Nous nous sommes battus, on pensait que ce vote avait une valeur ! Je suis surpris, nous n’avons pas reculé mais Tsipras si, explique cet électeur de la gauche radicale. »

Christos Ioannidis partage ce sentiment de colère, en observant ce rassemblement au goût amer. Il arbore sur sa poitrine, un badge « Oxi ». Cet adhérent Syriza de 58 ans affirme toutefois qu’il n’est pas là pour « dénoncer » son gouvernement qui « n’a pas eu le choix ». Il veut « rappeler [son] opposition à l’austérité pour laquelle nous avons voté. Aujourd’hui c’est comme si notre voix ne comptait pas. Nous le disons haut et fort, on a voté non, au risque d’aller à la lutte contre l’Europe ». Ce chômeur se dit en revanche plus « pessimiste » sur la suite des tractations : « Bien sûr que ces propositions passeront dimanche, ce sont les suggestions de Jean-Claude Juncker [président de la Commission européenne], pourquoi les créanciers refuseraient-ils ? » Christos prédit toutefois « des conséquences, ici dans la rue ».

Front commun des partis d’extrême gauche

Au-dessus de la foule, des drapeaux du PAME flottent en masse. Venus en grand nombre, les partisans du syndicat du Parti communiste ont crié leur colère. Fait rare, les communistes, les trotskistes léninistes d’Antarsya et quelques petits groupes d’extrême gauche, forces politiques d’ordinaire divisées, ont manifesté aux côtés de Syriza vendredi soir. « L’actualité veut cela, c’est une coïncidence », insiste Giorgia Taztaz, retraitée communiste. « Syriza est fini ! », renchérit à quelques mètres Charalambos Tsavimos, un retraité de 60 ans, remonté. « Du jour au lendemain, Tsipras a décrété que les mesures d’austérité étaient viables, s’emballe le communiste, pendant des semaines on nous a fait croire à une résistance ! Tout retombera dimanche. »

Elisa Perrigueur (à Athènes, correspondance)
Journaliste au Monde

_______________________

Un texte de Stathis Kouvélakis, publié par la revue Contretemps :
Grèce : de l’absurde au tragique

Il faut s’opposer à ceux qui mènent la Grèce et la gauche grecque à la capitulation.

Traduit par Soraya Guénifi et Ugo Palheta
10/07/2015 - 20:14


________________

Le texte des propositions de Tsipras à la Troïka a été approuvé par le Parlement grec par 251 des 291 députés présents.

145 élus Syriza sur 162 ont voté pour. L'aile gauche du parti s'est divisée entre 8 abstentions (dont Lafazanis, leader de la plateforme de gauche et ministre de l'énergie, Stratoulis, ministre délégué aux caisses d'assurance sociale, et Konstantopoulou, présidente du Parlement) et 2 votes contre. 7 députés membres du parti ont préféré se défiler en ne se rendant pas à la Vouli (le Parlement grec), comme l'ex-ministre des finances Varoufakis.

Tsipras obtient une large majorité grâce au soutien des partis pro-mémorandum (ND, PASOK, Potami), et dessine ainsi l'arc d'une nouvelle alliance gouvernementale. Certains commentateurs avancent d'ailleurs l'éventualité d'un prochain remaniement ministériel.

Babel

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Message  Babel Sam 11 Juil - 11:07

Il va sans dire que le résultat de ce vote, -- par-delà par le comportement pitoyable de ces élus syrizistes prêts à manger leur chapeau et la veste qu'ils viennent de retourner, pour s'aligner comme un seul homme sur la consigne de vote dictée par leur chef--, souligne le caractère profondément velléitaire des représentants au Parlement de la plateforme de gauche, incapables de rompre avec la discipline gouvernementale lorsque la situation l'exige.

Pour deux d'entre eux qui votent contre, 8 s'abstiennent et 7 se font porter pâle ! A croire que le syndrome du Front de gauche s'est exporté là-bas. Laurent et Mélenchon peuvent jubiler : leurs clones sont à la manoeuvre dans un pays ravagé par l'austérité, la corruption et la veulerie. Et on les voit mettre en oeuvre la même politique qu'ils auraient appliquée ici, si l'occasion leur en avait été donnée.

Et c'est avec des rigolos de cette espèce que les scissionnistes de la GU-GA-Convergences and co appelaient à "refonder une gauche de gauche" !


Babel

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Message  Toussaint Sam 11 Juil - 18:25

Tout à fait en accord avec Babel. Mais la trahson est brutale, frontale, avec un non  riquiqui, cela pouvait passer. Avec ce vote sur tout le territoire... La situation semble favorable à la construction d'un front révolutionnaire, parce que sur le fond, ce qu'illustre les évènements, c'est la vacuité du réformisme. Maintenant, je ne dis pas que cela va se faire, le marc de café... Mais la grande illusion, celle portée par Syriza et demain Podemos, est tombée. En Grèce. Si Syriza reste unie, genre Gauche plurielle ou FDG, si l'EG essaie de "ramener" Syriza à ses engagements, etc, là, évidemment, j'entends les bottes résonner. Là, ce sont les directions des partis révolutionnaires qui vont montrer ce dont elles sont capables.
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Message  verié2 Sam 11 Juil - 19:10

Toussaint
Mais la grande illusion, celle portée par Syriza et demain Podemos, est tombée.
Il semble que pas mal de gens proches du Front de gauche continuent à se faire des illusions. Pourtant on voit ce qu'il en a été de l'impact la "formidable victoire du Non" : ça a duré deux jours...

verié2

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Message  Toussaint Sam 11 Juil - 19:17

C'était une formidable victoire, littéralement un tremblement de terre, la trahison est d'autant plus spectaculaire, et cela crée les conditions d'une avancée de la révolution en Grèce, on verra si les sectarismes de chacun et les calculs vont enterrer cette situation nouvelle.
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Message  verié2 Sam 11 Juil - 19:40

Toussaint
C'était une formidable victoire
Shocked Very Happy Shocked
Il y aurait de quoi rigoler si ce n'étaient pas encore une fois de plus les classes les plus défavorisées qui vont morfler...

verié2

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Message  Toussaint Sam 11 Juil - 20:08

Oui, évidemment, sauf que les classes défavorisées ne vont pas trinquer parce qu'elles ont dit non dimanche, elles vont trinquer parce qu'elles sont trahies, exactement comme tant d'autres fois dans le monde la classe ouvrière a été trahie.

Et elle est trahie aussi parce que les directions politiques des organisations dites "révolutionnaires" ont fait jusqu'ici la preuve de leur incapacité à construire une direction révolutionnaire. On peut dire du non grec des tas de choses que l'on peut dire d'une grève, d'une manif, etc... Cela ne donnera rien et cela ne débouchera pas sur la révolution prolétarienne. Mais le non grec a créé les conditions pour montrer l'inanité des postures réformistes même autoproclamées radicales et pour construire autre chose, ce n'est pas rien.

Lorsqu'un peuple dit non aux diktats de la finance, prétendre que c'est sans importance ni signification, bah, c'est ton problème. Les travailleurs du monde entier ne l'ont pas vécu ainsi et c'est bien plus important. Tsipras a trahi, la belle affaire, c'est un scoop? Ce n'était pas inscrit dans la nature de Syriza, dès le départ? Si, bien sûr. Mais il est possible de construire quelque chose de mieux parce qu'il y a l'expérience de la trahison, et ce n'est pas rien, trahison soulignée par la victoire du non et le formidable espoir créé. Ensuite, si l'EG grecque est incapable de s'en saisir, cela mettra deux choses en valeur, la trahison de Tsipras et les incapacités de l'EG. En somme une lumière crue nécessaire.
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Message  verié2 Sam 11 Juil - 20:15

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la trahison de Tsipras et les incapacités de l'EG. En somme une lumière crue nécessaire
Tu sembles mettre les deux sur le même plan. Jusqu'à présent l'EG n'a pas été en mesure de jouer un rôle significatif. Les illusions qu'une partie de l'EG a propagées sur Tsipras et Syriza ont aussi joué un rôle négatif.

Surtout, on peut admettre qu'à la suite d'une longue période de relative paix sociale et de relative prospérité économique, les révoltes suscitées par les premières crises aïgues du système mettent d'abord en avant des forces "centristes" comme Syriza, Podemos etc, plutôt que des forces révolutionnaires dont le discours radical passe moins bien. C'est dans une phase ultérieure qu'on verra de quoi sont capables ceux qui se proclament révolutionnaires, du moins si la population laborieuse veut aller plus loin que de confier son sort entre les mains de démagogues de gauche par le biais du bulletin de vote...

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Message  Toussaint Sam 11 Juil - 21:20

Assez d'accord cette fois.

Les illusions qu'une partie de l'EG a propagées sur Tsipras et Syriza ont aussi joué un rôle négatif.

C'est en partie ce que je voulais dire. En partie parce que ceux qui ne se sont pas ralliés à Syriza n'ont pas un gros bilan. La question de Syriza ou pas n'est pas essentielle, c'est les "illusions propagées" qui le sont, à l'image de l'absence de caractérisation du PCF et du PG, a fortiori Mélenchon, par Ensemble, abstraction injustement faite de l'analyse de la trajectoire d'Ensemble.


on peut admettre qu'à la suite d'une longue période de relative paix sociale et de relative prospérité économique, les révoltes suscitées par les premières crises aïgues du système mettent d'abord en avant des forces "centristes" comme Syriza, Podemos etc, plutôt que des forces révolutionnaires dont le discours radical passe moins bien.

Oui, ce qui montre d'ailleurs un glissement aussi de la nature des partis "sociaux-démocrates" qui ne jouent plus le rôle qui était le leur dans le passé, du moins ceux que je connais un peu. En cela les forces que tu qualifies de centristes (à mon avis le terme n'est pas du tout satisfaisant, sauf à les prendre dans leur globalité:si certains courants de ces forces sont centristes, d'autres sont de purs réformistes) jouent dorénavant, me semble-t-il, le rôle ancien des socdems ou le rôle des anciens socdems.

Et c'est justement à cause de ce que tu dis que le référendum ouvre une période favorable, ou du moins qui pourrait être favorable, en ceci que la trahison est frontale, et que l'impasse réformiste, fût-elle "radicale" n'est plus une hypothèse de gauchistes grincheux, mais une constatation, la reddition de Syriza au capital financier plus un procès d'intention, mais un fait. Cela ne donnera peut-être pas de mouvement insurrectionnel, mais cela peut armer des dizaines de milliers de militants et permettre des rapprochements, des fronts révolutionnaires, même si ce sont des forces réduites, c'est un pas nécessaire, à ce que je puisse en savoir.
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Message  Babel Dim 12 Juil - 10:24

Je viens de lire deux excellents articles qui font le point sur la situation que connaît la Grèce, au lendemain de la victoire du non au référendum et de la trahison à ciel ouvert de la direction Tsipras :

- celui de Gaston Lefranc, suffisamment au fait de la réalité sociale et politique grecque pour produire au jour le jour une analyse conjoncturelle à la fois pertinente et documentée :
"La gauche de Syriza capitule devant Tsipras qui capitule devant la Troïka… qui en demande encore plus !"
(à consulter sur le site anti-K : http://www.anti-k.org/2015/07/11/la-gauche-de-syriza-capitule-devant-tsipras-qui-capitule-devant-la-troika-qui-en-demande-encore-plus/ ) ;

- et celui de l'OCL, disponible sur le site de la tendance Claire du NPA : "Organisation Communiste Libertaire sur la capitulation de Tsipras."
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=13778

L'article de l'OCL revient sur le caractère éminemment contradictoire d'une situation politique potentiellement explosive, marquée par ce qu'il qualifie de "Le faux-semblant du référendum". La grille de lecture qu'il offre permet d'évaluer les chances de constitution d'une opposition frontale à la politique capitularde et pro-mémorandaire du gouvernement Syriza-Anel.

Accessoirement, il constitue une réponse aux différentes appréciations portées ici sur la nature et la portée réelle du vote de dimanche dernier. J'en reproduis un extrait :

Evidemment, les promesses de Tsipras ne sont pas tenues : les banques sont restées fermées mardi matin et elles le resteront toute la semaine, il n’a pas eu d’accord dans les 48 heures et la Troïka n’a pas été ébranlée par la victoire écrasante du Non. Elle sait même qu’elle n’a pas à céder d’un pouce, que Tsipras est acculé, qu’il ne peut que reculer encore et encore jusqu’à accepter les conditions imposées. De son côté, la BCE – institution ‟neutre” et ‟indépendante” – durcit un peu plus les conditions du mécanisme ELA de prêts d’urgence aux banques grecques. Hypocrisie supplémentaire : elle dit ne pas vouloir prendre la responsabilité de faire plonger l’économie grecque et de faire sortir la Grèce de la zone euro, mais elle est en train de le faire à petit feu en installant une paralysie progressive de l’économie.

Le référendum n’avait pas pour fonction de « renforcer la position du gouvernement Tsipras » par rapport à la Troïka mais de gagner du temps, de ressouder un camp, et surtout d’en faire un plébiscite, une opération de légitimation du gouvernement par la population grecque. D’ailleurs, le 30 juin, après donc l’annonce du référendum mais avant qu’il ait lieu, et alors que les instances européennes mobilisaient d’abord contre le référendum puis pour le Oui, Tsipras envoyait un courrier à la Troïka annonçant de nouvelles concessions (sur l’année de mise en œuvre du départ à la retraite à 67 ans notamment). Encore un pas en arrière pour rien. Ou pour envoyer un signal.

Pourtant, ce fut un clair vote de refus de l’austérité. Et sociologiquement, un vote de classe quand on sait que le Non dépassait fréquemment les 75% dans les quartiers ouvriers tandis que le Oui atteignait des sommets (85% et plus) dans les quartiers huppés d’Athènes. En termes générationnels, ce fut aussi un vote « jeune » : 85% chez les 18-25 ans, 72% chez les 25-34 ans, couches démographiques chez qui le chômage dépasse les 50%. Le vote Non a été un vote de résistance, de refus et de défi tandis que le Oui a capitalisé le vote de la peur.

Babel

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Message  Prado Dim 12 Juil - 11:23

Une voie étroite
article de Pierre Khalfa

Le non des grecs au référendum aurait pu être une chance immense pour l’Europe. Il aurait pu permettre que s’engage enfin un véritable débat sur la nature de la construction européenne. Evidemment, cette éventualité était insupportable pour les dirigeants européens. Ainsi dès l’annonce du référendum, l’étranglement financier du pays s’est encore aggravé et la fermeture des banques qui s’en est suivie est en train d’aboutir à sa paralysie économique alors que les difficultés de plus en plus grandes des banques grecques à se refinancer auprès de la BCE laissaient planer la menace de leur faillite.

Plus que jamais, le choix laissé au gouvernement grec par les dirigeants européens se résume à « capitulation ou sortie de l’euro ». C’est ce dilemme qu’Alexis Tsipras avait voulu éviter en se battant pour un compromis qui lui aurait laissé assez de marges de manœuvres pour mener une politique nouvelle. Le référendum a été un témoignage éclatant de dignité du peuple grec mais il n’a pas modifié les rapports de forces en Europe. Il fallait que l’expression de la volonté populaire soit tuée dans l’œuf. S’en est suivie la menace d’expulser la Grèce de la zone euro en laissant aller à son terme l’étranglement financier et l’ultimatum lancé au gouvernement grec. C’est donc le couteau sous la gorge qu’Alexis Tsipras a dû faire de nouvelles propositions.

Le document du 9 juillet admet la logique des dirigeants européens et du FMI, celle de dégager des surplus budgétaires primaires pour rembourser la dette : 1 % du PIB en 2015 alors même que l’activité économique s’est contractée, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % à partir de 2018. Or, c’est justement cette logique, mise en œuvre depuis cinq ans, qui a abouti à une catastrophe sociale et économique… et à l’augmentation de la dette. Certes, une note de bas de page indique que « la trajectoire budgétaire pour atteindre l’objectif à moyen terme du surplus primaire de 3,5 % sera discutée avec les institutions au vu des développements économiques récents ». Cela laisse une marge de manœuvre au gouvernement grec. À noter aussi le fait que la réforme du marché du travail « prendra en compte les meilleures pratiques en Europe » en accord avec les normes du Bureau international du travail. A priori donc, les droits des salariés devraient être rétablis. Cependant, en plus du programme de privatisations, nombre de mesures vont dans le sens d’une austérité renouvelée.

En échange, le gouvernement grec veut obtenir la promesse d’une restructuration de la dette et le déblocage des 35 milliards de fonds européens destinés à la Grèce pour lui permettre de mettre en œuvre un plan de relance ainsi qu’une aide de 53 milliards du Mécanisme européen de stabilité (MES).

Etait-il possible de ne pas en arriver là dans les conditions actuelles de rapport de forces ? Cela aurait supposé une toute autre stratégie. Le gouvernement grec a refusé de prendre des mesures unilatérales par crainte d’être entrainé dans une logique qui aboutirait à une sortie de l’euro. Il s’est donc enfermé dans des négociations particulièrement déséquilibrées en se privant des instruments qui lui auraient permis de tenter d’améliorer son rapport de forces. Ainsi, le contrôle des capitaux aurait dû être instauré beaucoup plus tôt pour stopper l’hémorragie financière et la fragilisation du système bancaire. Un moratoire provisoire sur le remboursement de tout ou partie de la dette pour l’année 2015 aurait pu être décrété. Enfin en cas de crise de liquidités, le gouvernement aurait pu émettre des bons de paiement ou IOU, une « monnaie » complémentaire, dont la valeur aurait été garantie par les recettes fiscales.

Le résultat d’un tel bras de fer n’était évidemment pas garanti et nul ne peut dire a priori s’il aurait été possible d’éviter d’être pris dans le dilemme « capitulation ou sortie de l’euro ». Mais nous pouvons tirer une leçon de ce qui s’est passé depuis trois mois. Il est vain de croire qu’il est possible de faire entendre raison aux dirigeants européens. Il n’y aura pas d’alternative aux politiques néolibérales sans l’ouverture d’une crise politique en Europe.

Pierre Khalfa

https://www.ensemble-fdg.org/content/une-voie-etroite

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