Islamophobie
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Re: Islamophobie
[quote="Achille"]
Moi, c'est ton étonnement qui m'étonne, Achille.
Cette expression volontairement péjorative est d'ailleurs régulièrement accolée à celle de "raciste" pour faire bonne mesure ; Peut être pour que ceux qui contestent l'envahissement du religieux apprennent à la boucler pour ne pas être classé dans les méchants.
Pour la critique de Vérié, une seule chose à dire et rappeler :
Vérié n'est pas LO et LO n'est pas Vérié. Le communiqué de LO, c'est le point vue de LO et pas du tout celui de Vérié et ceux qui pensent comme lui. et à titre personnel, je trouve que c'est très bien comme ça et je me retrouve totalement dans la critique de Lutte Ouvrière qui dénonce le fait que la curaille continue de s'incruster dans l'école et d'être financée par l'état pour vendre sa soupe religieuse frelatée.
Je suis étonné du terme volontairement péjoratif que tu utilises.verié2 a écrit:"... à tout ce que le pays compte de laicards..."
Moi, c'est ton étonnement qui m'étonne, Achille.
Cette expression volontairement péjorative est d'ailleurs régulièrement accolée à celle de "raciste" pour faire bonne mesure ; Peut être pour que ceux qui contestent l'envahissement du religieux apprennent à la boucler pour ne pas être classé dans les méchants.
Pour la critique de Vérié, une seule chose à dire et rappeler :
Vérié n'est pas LO et LO n'est pas Vérié. Le communiqué de LO, c'est le point vue de LO et pas du tout celui de Vérié et ceux qui pensent comme lui. et à titre personnel, je trouve que c'est très bien comme ça et je me retrouve totalement dans la critique de Lutte Ouvrière qui dénonce le fait que la curaille continue de s'incruster dans l'école et d'être financée par l'état pour vendre sa soupe religieuse frelatée.
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Islamophobie
Je ne prétends nullement parler au nom de LO et je ne crois pas que LO parle en mon nom...Mykha
Pour la critique de Vérié, une seule chose à dire et rappeler :
Vérié n'est pas LO et LO n'est pas Vérié.
J'ai seulement cité un texte de LO avec lequel je suis d'accord et voulu aussi rappeler de cette façon que les communistes ne se revendiquent pas de la laïcité et de la loi de 1905.
Il y a effectivement un pont entre les ultra-laïques et les racistes islamophobes. L'idéologie républicano-nationaliste-sécuritaire, qui s'accompagne systématiquement d'une certaine vision répressive de la laicité, est particulièrement néfaste aujourd'hui.Cette expression volontairement péjorative (laicard) est d'ailleurs régulièrement accolée à celle de "raciste"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Ce qui pose véritablement problème, c'est que certains utilisent le concept de laicité pour faire passer "un racisme respectable". Contrairement à Vérié, je crois que la laicité doit etre défendue. Mais elle doit d'abord etre défendue contre ceux qui l'utilisent pour faire passer leur racisme. On se souvient que l’Ancêtre de Mykha, Vals, n'a jamais eu un mot contre "riposte laique", par exemple. Pourtant ces derniers (dont les dirigeants avaient en leur temps été invité à la fête de LO pour discuter de la "laïcité") montrent jusqu’où une telle politique mène. Et les aveuglements qu'elle suscite. Il est évident que la direction de la féte de lutte ouvriére n'auraient jamais eu l'idée saugrenue d'offrir une tribune a Marine Le Pen ou Manuel Valls. Par contre, pas de probléme a offrir le micro a Pierre Cassen ou a Jean François Chalot ! Et a protéger (via Roland Szpirzko) la tribune des "islamogauchistes" de la lcr...Achille a écrit:C'est surtout son emploi qui pose problèmeverié2 a écrit:
Mais je t'accorde que le terme "laicard" peut être mal compris...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
Je ne crois pas que nous ayons la même compréhension du texte de LO. Les communistes ne revendiquent pas peut être de la loi de 1905. Mais la défendent sous son angle de la séparation de l'église et de l'état (ce qui est écrit dans le texte), ceci avec toute les conséquences en terme de lutte contre le de financement du privé par le public, en termes de mobilisation sociale en particulier des syndicats enseignants ...etc.verié2 a écrit:
J'ai seulement cité un texte de LO avec lequel je suis d'accord et voulu aussi rappeler de cette façon que les communistes ne se revendiquent pas de la laïcité et de la loi de 1905.
C'est un peu comme lorsque des militants communistes se battent pour le maintien ou l'augmentation des salaires sans pour au se revendiquer du salariat.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
Je ne vois pas de désaccord avec cela...Achille
Les communistes ne (se) revendiquent pas peut être de la loi de 1905. Mais la défendent sous son angle de la séparation de l'église et de l'état (ce qui est écrit dans le texte), ceci avec toute les conséquences en terme de lutte contre le de financement du privé par le public, en termes de mobilisation sociale en particulier des syndicats enseignants
Le tout est de bien dénoncer la malhonnêteté des gouvernements qui ont en permanence le mot "laïcité" à la bouche, mais continuent depuis des décennies à subventionner les écoles religieuses privées et ont employé jusqu'à une période récente des bonnes soeurs dans les prisons, hôpitaux, hospices, orphelinats etc. Autrement dit, c'est une laïcité à deux vitesse qui ne s'appliquerait aujourd'hui qu'aux Musulmans...
Mais, défendre les aspects positifs de la loi de 1905, il me semble que nous serons tous d'accord. De là à l'encenser et à en faire l'alpha et l'oméga de la "société républicaine", il y a de la marge. Et, comme l'explique l'article de LO, ce ne fut pas une loi anti-cléricale, mais une loi de compromis.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Et, dans sa logique irresponsible, il s'est meme proclamé "islamophobe",gérard menvussa a écrit: On se souvient que l’Ancêtre de Mykha, Vals, n'a jamais eu un mot contre "riposte laique", par exemple.
et pas n'importe où , sur le FMR !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
La il y avait une bonne dose de "provocation" gauchisante ("oui, je suis islamophobe comme je suis cathophobe, boudhistophobe, religonophobe", si je me souviens bien) Mais par contre, on se souvient d'autres "dérapages" autrement plus sérieux. Un dérapage peut avoir été commis "dans le feu de l'action" (et des polémiques) Mais quand les "dérapages" se multiplient, ils forment "systéme".il s'est meme proclamé "islamophobe"
De toute façon je me soucis de l'un ou de l'autre (mikha/Vals ou Achille) comme d'une guigne. Ce qui est plus intéressant, c'est l'organisation politique dérriére laquelle ils se cachent. Or ce n'est pas Vals/mikha qui a invité les deux fréres pétards à la fête de LO
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
La preuve des conceptions de débats elle est ci dessus. Verié et moi avons une discussion sur l'utilisation du terme laicard. Nous échangeons les arguments tranquillement. ET voila que la dessus la discussion tourne sur le plan personnel par l'attaque de rozo contre Mikha, GM reprenant le relais toujours sur le terrain personnel. C'est regrettable que les discussions dégénèrent en combat singulier à l'initiative systématique des mêmes rozo et GM.
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
Non. Je parle de l'invitation par lutte ouvrière, à leur fête annuelle, de deux pontes (à l'époque) de Riposte laique. Cela n'a rien de "personnel". On pourrait de même parler de l'invitation à la féte de l'huma de Catherine Fourest... Tout cela sont des réactions "politiques", qui n'ont rien de "personnel". Mais achille aime bien semer la confusion..., GM reprenant le relais toujours sur le terrain personnel.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Islamophobie
Un peu de tenue. Cela fait bp de récidivesAchille a écrit:attaque de rozo contre Mikha,
et de sabotage des fils du forum.
1) Où ai-je attaqué personnellement Mykha ?
Comme toujours, je le mets au défi de le montrer.
et comme toujours l'affabulation est établie.
2) par contre, il y a bien attaque par Achille par deformation de mon nom
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Libertaires sans-concessions contre l’islamophobie
Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes,
autonomes, artistes, organisés ou non-organisés,
nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes.
Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme.
http://albruxelles.wordpress.com/2013/08/21/libertaires-et-sans-concessions-contre-lislamophobie/#more-413
autonomes, artistes, organisés ou non-organisés,
nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes.
Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme.
http://albruxelles.wordpress.com/2013/08/21/libertaires-et-sans-concessions-contre-lislamophobie/#more-413
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Islamophobie : le prétexte féministe
Sur le blog féministe "crépe georgette"
Le marteau féministe et l’enclume musulmane
Michel Onfray : « On jongle avec des idées, mais pas avec la misère des gens. Et la misère des gens elle va où, aujourd’hui ? Elle va au Front National. Elle va au Front national qui est à peu près le seul parti qui parle à ces gens-là, en disant : « bon, ben nous on vous a pas oubliés ». Est-ce qu’aujourd’hui le silence du Parti Communiste sur la question de l’islam est défendable ? On dit rien sur l’islam. Y’a pas de problème ! Il n’y a pas plus antiféministe que l’islam, et est-ce qu’on continue, là dessus, en disant : « non non, c’est très bien, et cetera », alors qu’on nous dit effectivement que les femmes sont inférieures, qu’ils faut les voiler, et cetera ? Est-ce qu’on va continuer à laisser avancer ce sexisme, en nous disant : « non non, mais faut pas toucher à ce sexisme là, parce que c’est un bon sexisme » ? Non ! Y’a pas de bon sexisme, y’en a pas de bon ! Il faut simplement quelqu’un de courageux, il faut quelqu’un qui a des idées, il faut quelqu’un qui a envie de changer les choses… »
Il y a quelque chose de magnifique à ce que des gens qui n’en ont rien à foutre du féminisme, rien à foutre des droits des femmes en viennent à s’en emparer pour mieux taper sur l’islam. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un Eric Raoult, qui après avoir expliqué que les filles violées l’ont bien cherché, et avant de taper sur sa femme, dirige la commission burqa pour donner des leçons d’égalité à ces barbares.
Il faut comprendre que ces gens-là, ont tout de même bien conscience qu’il y a un problème avec les femmes. C’est pas que cela les empêche de se raser le matin mais, tout de même cela tire un peu aux encoignures quand on te rappelle les 50 000 viols par an, la violence conjugale ou l’inégalité salariale. On ne va pas pour autant entamer des réformes sociales d’importance, ou réfléchir à quoi que ce soit qui pourrait nous ôter une once de privilège donc coller le sexisme sur le dos des musulmans tout en payant des amendes sur la parité s’avère, au final, une technique assez confortable. Et quand cela ne marche plus, on explique aux femmes qu’elles l’ont bien cherché et le problème est réglé.
L’extrême-droite l’a d’ailleurs assez bien compris et l’on voit surgir, ça et là des articles nous expliquaient doctement que le viol est commis en Suède à 85% par des étrangers. Marine Le Pen n’a pas encore enfourché le destrier féministe – ses militants ne se sont pas encore remis du fait qu’ils sont dirigés par une femme, ils sont occupés à ramasser leurs couilles un peu partout – cela ne saurait tarder, rassurons-nous et on imagine très bien d’ici deux à trois ans, des chouettes affichettes défendant nos filles et nos compagnes contre les coups de boutoir vigoureux du sarrasin. C’est que le militant nationaliste a ses petites faiblesses et il n’aime rien tant que l’idée virtuelle de défendre ses fragiles femmes contre d’imaginaires agresseurs basanés.
Se servir du féminisme pour taper sur l’islam a un énorme avantage ; diviser les luttes. On part déjà du principe qu’islam et féminisme sont antinomiques. Un-e musulman-e ne peut pas être féministe et un-e féministe ne peut pas être musulman-e. On introduit doucement l’idée que l’islam est donc forcément contre la démocratie puisque l’égalité hommes/femmes serait garantie par ce régime (on y reviendra). Musulmans et féministes sont donc présentés comme deux groupes forcément antagonistes. Je vais ici présenter les deux groupes de manière séparée pour les besoins de ma démonstration mais qu’il soit entendu que je ne les oppose pas.
A chaque fois que le féminisme est instrumentalisé à des fins islamophobes et racistes, des féministes prennent la parole pour s’y opposer. Pendant ce temps, elles ne se préoccupent pas des droits des femmes et ne combattent pas les discriminations qu’elles subissent. Je prétends d’ailleurs que cette technique utilisée par le dominant est totalement consciente et sert à affaiblir les luttes. Face à l’instrumentalisation du féminisme, deux actions étaient possibles :
- tomber à pieds joints dedans et devenir à notre tour islamophobes ; certaines ne s’en sont pas privées au fil des années, ont perdu un temps fou à s’opposer à une autre minorité (minorité au sens de « qui ne bénéficie pas des privilèges du groupe dominant ») et n’ont plus combattu pour leurs droits.
- combattre cette instrumentalisation comme je le fais avec ce texte. Vous verrez d’ailleurs dans 2 ou 3 ans qu’on passera notre temps à devoir démontrer que le viol n’est pas le fait des étrangers. Pendant ce temps, on ne luttera absolument plus du tout contre le viol en lui même ce qui arrangera bien le groupe dominant.
Les musulmans, eux forcément, sont occupés à expliquer qu’ils sont pour l’égalité hommes/femmes. Ils sont habitués au phénomène. Dés qu’un musulman fait une saloperie dans le monde, l’opinion publique se jette sur le moindre musulman qui passe pour lui demander son avis.
« Monsieur Machin, un musulman hier à Ryad a découpé une enfant de 6 ans en 18 morceaux après l’avoir violée en groupe, pouvez-vous
1. nous dire à titre individuel et en tant que musulman que vous êtes opposé à cet acte
2. à titre collectif en tant que représentant de tous les musulmans du monde que vous condamnez le viol des enfants de 6 ans et leur découpage en morceaux »
3. nous sortir le passage du Coran qui dit explicitement que le viol des enfants de 6 ans et leur découpage en morceaux est interdit.
Et pendant qu’ils sont en train de se défendre sur ce point, on se doute bien qu’ils ne sont plus en train de parler des discriminations qu’ils subissent,plus en train de parler des agressions ou de l’islamophobie qui monte. Mieux : parler de l’islam forcément sexiste, permet d’évacuer une partie du problème islamophobe ; qu’y-a-t-il au fond de si grave à s’attaquer à l’islam par le truchement des femmes voilées par exemple, si on part du principe que cette religion est sexiste ? Hop la boucle est bouclée; rangez tout.
Je prétends que tous ces mythes – et ils sont légions et communs à tous les groupes dominés (dans le cas du féminisme, je ne compte plus les FAQ sur le féminisme, sur les mythes sur le viol) – permettent d’empêcher les minorités de parler des discriminations subies. Quand nous sommes occupées à déconstruire des mythes (« non toutes les féministes ne veulent pas tuer les hommes » « non les musulmans ne veulent pas interdire le porc en France », « non les féministes ne pensent pas que tous les hommes sont des violeurs » etc etc) nous ne sommes pas en train de lutter contre les discriminations. Nous passons notre temps à rassurer les dominants sur le fait qu’on ne leur veut pas de mal – curieuse inversion des rôles – et qu’on ne va pas trop le secouer dans ses certitudes. Ainsi je passe plus de temps à expliquer aux hommes que je ne les considère pas tous comme des violeurs plutôt qu’à lutter contre le viol. Ai-je le choix ? Pas vraiment c’est toute la magie de la chose ; l’égalité hommes/femmes (ou l’égalité musulmans/non musulmans en France) ne passera QUE par le terrain choisi par le dominant.
Alors je vous vois venir – pourquoi sens-je que c’est juste cette partie qui va susciter des commentaires – l’islam est sexiste allez-vous me dire car les religions sont sexistes. Scoop : oui. Re-scoop ; tous les systèmes politiques (je considère la religion comme un système politique au sens de la gestion de la cité) sont sexistes. Nous français vivons dans un si merveilleux système démocratique qui a instauré le « suffrage universel merde on a oublié les femmes » et qui arrive à produire 50 000 viols par an. Rien n’échappe au sexisme. Il n’y a pas un sexisme musulman qui serait par « nature » différent du sexisme tout court qui lui, serait un peu moins terrible, un peu moins sexiste. Un sexisme pas trop sexiste quoi. Re-scoop oui il existe des musulmans sexistes (mais c’est qu’on va inventer l’eau chaude dans trois minutes), qui, tous farauds, viennent nous dire que ne pas être voilée c’est bon pour les putes. Est-ce fondamentalement différent des dizaines de crétins qui sont venus ici même nous expliquer qu’une femme violée l’a bien cherché ? Qu’à se balader en jupe et faire les malignes, on récolte un peu ce que l’on sème ? Je lutte contre le sexisme. Le sexisme est universel et ne prend pas une gravité différente selon que c’est truc ou machin qui s’en empare. L’idée qu’une femme doit agir de telle ou telle façon pour ne pas « tenter l’homme » et « provoquer le troussage » est présente partout jusque dans la bouche d’un ministre.
L’instrumentalisation du féminisme permet donc de diviser deux groupes minoritaires et d’affaiblir leurs luttes. Occupés que nous sommes à nous assurer de notre solidarité mutuelle, nous ne nous préoccupons plus des actions discriminatoires menées contre nous. A nous de montrer que nous ne sommes pas dupes de ce jeu.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Localisation : La terre
Re: Islamophobie
« Tentative d’homicide volontaire » contre une adolescente voilée : appel à témoins
Le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) évoque une « tentative d’homicide tentative d’homicide volontaire en raison de l’appartenance religieuse ».
Jeudi dernier, 12 septembre, une adolescente de 15 ans est sur le quai de la station Denfert-Rochereau à Paris. Elle attend son train pour se rendre au lycée.
Soudain, un homme la prend avec violence par le bras, la couvre d’injures, puis tente de la pousser sur les rails. La jeune M. n’était pas seule sur le quai, mais nul n’est intervenu. Elle a pu heureusement se dégager et éviter le pire.
Une plainte a été déposée au commissariat. L’enquête criminelle a débuté. « La police a demandé à la RATP la saisie des bandes vidéos », indique le CCIF.
Si vous avez témoins de la scène ou si l’un de vos proches ou amis l’a été, pensez à contacter au plus vite le CCIF et le commissariat le plus proche.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Islamophobie
Trappes : prison requise pour le mari de la femme en niqab contrôlée
Vendredi 20 Septembre 2013
Trois mois de prison avec sursis et une amende de 1000 € ont été requis, vendredi 20 septembre, à l'encontre de Mickaël Khiri, accusé de s'être violemment interposé lors du contrôle policier de sa femme intégralement voilée en juillet dernier à Trappes, dans les Yvelines.
Le jeune homme de 21 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Versailles pour outrage et rébellion contre trois policiers, qui se sont constitués parties civiles. Un des policiers accuse Mickaël d’avoir tenté de l’étrangler. Celui-ci conteste toujours les faits qui lui sont reprochés.
Cette affaire avait débouché à des violentes échauffourées dans la ville durant quelques jours. L’avocat de Mickaël a cependant prévenu : le procès de son client « ne doit pas être celui des événements qui ont suivi et dont il n'est pour rien ». Un adolescent de 14 ans avait perdu un œil pour un tir présumé de flash-ball. Son cas a été pris en charge par un avocat membre de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM).
Quant à Mickaël Khiri, la décision a été mise en délibéré au 8 novembre.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.crepegeorgette.com/2013/09/13/le-marteau-feministe-et-lenclume-musulmane/gérard menvussa a écrit:Sur le blog féministe "crépe georgette"
Le marteau féministe et l’enclume musulmane
Michel Onfray : « On jongle avec des idées, mais pas avec la misère des gens. Et la misère des gens elle va où, aujourd’hui ? Elle va au Front National. Elle va au Front national qui est à peu près le seul parti qui parle à ces gens-là, en disant : « bon, ben nous on vous a pas oubliés ». Est-ce qu’aujourd’hui le silence du Parti Communiste sur la question de l’islam est défendable ? On dit rien sur l’islam. Y’a pas de problème ! Il n’y a pas plus antiféministe que l’islam, et est-ce qu’on continue, là dessus, en disant : « non non, c’est très bien, et cetera », alors qu’on nous dit effectivement que les femmes sont inférieures, qu’ils faut les voiler, et cetera ? Est-ce qu’on va continuer à laisser avancer ce sexisme, en nous disant : « non non, mais faut pas toucher à ce sexisme là, parce que c’est un bon sexisme » ? Non ! Y’a pas de bon sexisme, y’en a pas de bon ! Il faut simplement quelqu’un de courageux, il faut quelqu’un qui a des idées, il faut quelqu’un qui a envie de changer les choses… »
Il y a quelque chose de magnifique à ce que des gens qui n’en ont rien à foutre du féminisme, rien à foutre des droits des femmes en viennent à s’en emparer pour mieux taper sur l’islam. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un Eric Raoult, qui après avoir expliqué que les filles violées l’ont bien cherché, et avant de taper sur sa femme, dirige la commission burqa pour donner des leçons d’égalité à ces barbares.
Il faut comprendre que ces gens-là, ont tout de même bien conscience qu’il y a un problème avec les femmes. C’est pas que cela les empêche de se raser le matin mais, tout de même cela tire un peu aux encoignures quand on te rappelle les 50 000 viols par an, la violence conjugale ou l’inégalité salariale. On ne va pas pour autant entamer des réformes sociales d’importance, ou réfléchir à quoi que ce soit qui pourrait nous ôter une once de privilège donc coller le sexisme sur le dos des musulmans tout en payant des amendes sur la parité s’avère, au final, une technique assez confortable. Et quand cela ne marche plus, on explique aux femmes qu’elles l’ont bien cherché et le problème est réglé.
.../...
Très bon.
Et bonne feuille de route, en creux...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Un mot en débat
http://npaherault.blogspot.com/2013/09/un-mot-en-debat-islamophobie.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
«Pour beaucoup, l'islamophobie est devenu un racisme acceptable»
Alice GÉRAUD 21 septembre 2013
Rassemblement à Argenteuil en juin, après l'agression de deux femmes voilées en pleine rue. (photo Albert Facelly pour Libération)
INTERVIEW
Les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat publient à La Découverte l'ouvrage Islamophobie, Comment les élites françaises fabriquent le «problème musulman». Interview.
Qu’est ce que l’islamophobie ?
Abdellali Hajjat. Au départ, c’est une expérience sociale, c’est une expérience vécue directement par des présumés musulmans. Pas seulement des actes ouvertement islamophobes, mais le fait d’être ramené à son statut de présumé musulman. Aujourd’hui, même si vous êtes une jeune fille française, élevée en France et dans certains lieux, certains métiers vont vous être interdits. C’est une forme d’altérisation religieuse, où l’on va considérer que les discours ou les comportements d’un individu sont déterminés par son appartenance religieuse. Ce sont aussi des discours hostiles aux musulmans en tant que groupe. Avec, derrière, la question de la légitimité de leur présence sur le territoire. C’est la même question qui se posait pour les Juifs. Les discours antisémites du XIXème et XXème avaient pour enjeu la légitimité de leur présence sur le territoire. Il y a une logique analogue pour les musulmans qui sont également considérés comme étrangers.
Comment ce mot d’islamophobie est-il devenu un enjeu politique au point que beaucoup, le ministre de l'Intérieur par exemple, refusent de l'employer?
Marwan Mohammed. C’est l’émergence de cette notion en 2003 qui a amené la journaliste Caroline Fourest ou Pascal Bruckner à s’y opposer, en expliquant que le terme d’islamophobie serait une arme utilisée par les intégristes iraniens pour interdire le blasphème et la critique de l’islam. A partir de ce moment là, ce terme qui visait pourtant à décrire les discours et pratiques hostiles aux musulmans est devenu problématique. En réalité, le terme islamophobie n’a jamais été inventé par les mollahs iraniens comme le prétendait Caroline Fourest. Il n’existe pas en persan, on doit son origine à des administrateurs coloniaux français du début du XXème siècle. Mais cette critique initiale a été prescriptrice, en obligeant les élites politiques à se positionner à son égard. Qui prendrait le risque de légitimer les stratégies intégristes? Or, ce déni du terme d’islamophobie a durant longtemps laissé dans l’ombre l’expérience de l’islamophobie. Et ceux qui la subissent le vivent très mal.
Selon vous, l’islamophobie est finalement la transformation du racisme anti-maghrébin des années 80...
Marwan Mohammed. Il y a en effet des continuités historiques dans le regard porté sur l’indigène, l’immigré et le musulman, il y a également des ruptures. Mais attention à ne pas les confondre : tous les musulmans ne sont pas maghrébins et tous les maghrébins ne sont pas musulmans. En outre, quand on observe les données du ministère de l’intérieur, on observe une stagnation du racisme anti-maghrébin, qui a toujours représenté la catégorie la plus importante, contrairement aux actes visant l’islam ou les musulmans, dont la progression est très forte. Il n’y a pas de dynamique commune, bien qu’assez souvent origine et religion s’articulent. Le racisme anti-maghrébin est beaucoup moins légitimé que l’islamophobie. Les « débats » sur le voile, sur les prières de rue, etc., ont eu des conséquences sur l’intensité des actes islamophobes. Pour beaucoup, c’est aujourd’hui une forme de racisme acceptable.
Pourquoi la gauche est-elle mal à l'aise avec cette question ?
Marwan Mohammed. Ce qu’on appelle la gauche aujourd’hui n’est pas un tout homogène. Mis à part l’extrême-droite, qui a été remise en selle par la montée de l’islamophobie, tous les partis – de l’UMP au NPA – sont divisés sur la question de l’islam. Il y a du malaise partout, car les discours islamophobes sont moins articulés à une rhétorique nationaliste que progressiste, historiquement portée par les gauches d’ailleurs. Je rappelle en outre que les différentes « affaires » du foulard ont souvent été montées en épingle localement par des enseignants se disant de gauche. La première construction politique du « problème musulman » dans les usines Peugeot et Talbot en 1983-84 est l’œuvre du gouvernement Mauroy. Sur le rapport à l’islam, finalement, la droite et la gauche se rejoignent souvent, autour d’une vision de plus en plus restrictive de la laïcité notamment. S’il y a des clivages aujourd’hui, ils portent avant tout sur des conceptions différentes de la laïcité et de la place à accorder l’islam visible : est-ce qu’il faut l’accompagner, le formater, le discipliner ? Ce ne sont bien sûr pas les termes officiels du débat, mais ce sont les enjeux réels. Enfin, le malaise de la gauche provient également de la donne électorale. Au sein de son électorat réel ou potentiel, la gauche compte beaucoup de musulmans et d’électeurs qui leur sont plus ou moins hostiles…
Vous expliquez que l’islamophobie est une construction des élites...
Abdellali Hajjat. Le rapport des élites aux musulmans est intrinsèquement lié au fait que l’immense majorité des musulmans en France appartiennent aux classes populaires. C’est une des grandes différences avec les Etats-Unis ou le Canada par exemple où, même s’il y a aussi des conflits violents liés à des questions d’islamophobie, le fait qu’il y ait des classes moyennes, voire une bourgeoisie musulmane, change les représentations. L’islamophobie en France s’articule très clairement avec un racisme de classe.
Marwan Mohammed. Ce ne sont pas les classes populaires qui construisent le problème musulman tel qu’il nous est présenté. En terme de discours, d’image. Cela ne veut pas dire que les classes populaires ou moyennes ne font pas preuve d’islamophobie dans leur vie quotidienne. Mais on ne peut pas comprendre les réactions hostiles à une femme portant le hijab sans le mettre en rapport avec vingt ans de discours politique et médiatique sur ce sujet.
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Re: Islamophobie
Campagne pour l’Abrogation des Lois Islamophobes (A.L.I.) – Texte d’appel
Par Abrogation des Lois Islamophobes – A.L.I.
> contact@abrogation-lois-islamophobes.org
20.09.2013 - Interdiction du hijab à l’école et du niqab dans l’espace public ; prohibition des « prières de rue » ; interdiction faite aux mères portant le hijab d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires ; obligation faite aux enfants musulmans de consommer dans les cantines de la viande non halal, notamment de la viande de porc ; volonté de prohiber le hijab à l’université et d’autoriser les entreprises à l’interdire sur le lieu de travail…
Campagne pour l’Abrogation des Lois Islamophobes (A.L.I.) – Texte d’appel
Nous assistons à une recrudescence des mesures et législations islamophobes, qui ont pour objectif d’accroître le champ d’application de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port du hijab à l’école, et de renforcer le dispositif législatif d’exception contre les musulman•e•s.
Pour endiguer ce processus continu d’exclusion et d’interdiction, il apparait nécessaire à de plus en plus de musulman•e•s d’attaquer le mal à l’une de ses principales racines, en exigeant l’abrogation des lois et mesures islamophobes.
L’islamophobie étatique
L’islamophobie se déploie avant tout à travers des mesures d’exception édictées par les élites, qui portent en conséquence une responsabilité dans les agressions physiques – parfois meurtrières – qui se multiplient contre des musulmanes.
Les forces de police prennent par exemple prétexte de la loi du 10 octobre 2010 sur le niqab, pour verbaliser des musulmanes voilées intégralement, arracher leur niqab, et faire monter par là même la tension dans les banlieues.
Les mesures d’État islamophobes, promues par la gauche aussi bien que par la droite (avec le concours des médias dominants), encouragent les pratiques racistes à l’encontre des musulman•e•s.
Pour autant, ces élites n’ont pas créé l’islamophobie, qui existait bien avant la « Commission Stasi », la loi de 2004 ou les premières « affaires » dites du foulard à Creil, en 1989. Si le personnel politique peut dire ce qu’il dit des musulman•e•s, c’est bien qu’une longue tradition islamophobe lui a fourni des mots, des images, une rhétorique et des figures pour le faire.
Parce que cette islamophobie est promue par les représentants les plus qualifiés de ce pays, en appeler à la morale ou aux « valeurs républicaines » pour tenter de l’endiguer apparaît dès lors comme une impasse. Si c’est au nom de ces « valeurs républicaines » que certain•e•s combattent l’islamophobie, c’est aussi en leur nom qu’elle est soutenue et diffusée.
De l’interdiction du foulard à celle de tout signe musulman à l’école
La loi du 15 mars 2004, qui prohibe le port du hijab dans les collèges et les lycées publics, les IUT et les écoles de commerce, occupe une place centrale dans le dispositif législatif qui vise les musulman•e•s.
Son entrée en vigueur a permis d’introduire le principe de l’interdiction du hijab, et par extension, celui de tout signe qui se rattache ou semble se rattacher à l’islam. C’est ainsi que certains personnels de l’Éducation nationale interprètent cette loi.
Dès lors, des interdictions sont faites à des mères portant un hijab d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires ; des directeurs d’école et professeurs interdisent l’accès à l’établissement aux parents jugés trop ostensiblement musulmans ; des directeurs prohibent les jupes longues pour les jeunes filles musulmanes ; dans les cantines, des enfants musulmans se voient dans l’obligation de consommer de la viande non halal, notamment de la viande de porc.
Dernièrement, le Haut Conseil à l’Intégration a préconisé l’adoption d’une loi interdisant le port du hijab à l’université. Le hijab, ainsi que tout signe jugé islamique, sont considérés comme entrant en conflit avec le caractère séculariste de la république française, dont l’un des symboles est l’école laïque.
Ecoles, services publics, espaces publics, entreprises : l’extension permanente de l’interdiction du foulard
Certains ont décidé d’étendre l’interdiction du hijab à d’autres services publics que l’école, quitte à avoir une appréciation très incertaine de la définition d’un service public. En 2012, des élus socialistes ont proposé que l’interdiction du port du hijab s’étende aux femmes gardant des enfants à domicile.
Avec l’adoption de la loi du 10 octobre 2010 sur le niqab, nous sommes passés des services publics, à l’espace public. C’est d’ailleurs ce même souci de « neutralité dans l’espace public », qui a servi de prétexte à la prohibition des « prières de rue », alors que ces prières sont la conséquence du manque criant de lieux de cultes pour les musulman•e•s en France.
L’une des prochaines étapes de cette campagne islamophobe, semble devoir être l’adoption d’une loi qui permettrait aux entreprises de prévoir dans leur règlement intérieur une interdiction des signes religieux, au premier rang desquels les signes musulmans.
La nécessaire auto-organisation des musulman•e•s pour combattre l’islamophobie
Parce que les musulman•e•s qui vivent en France sont touché•e•s de plein fouet par les mesures islamophobes, dont elles et ils subissent les conséquences au quotidien, leur auto-organisation est nécessaire.
C’est la condition première pour mener une lutte efficace contre l’islamophobie étatique, aussi bien que contre celle qui sévit dans la société, les associations, et les organisations politiques de droite comme de gauche.
Lorsqu’elles prennent en considération le racisme antimusulman, ces associations et ces organisations politiques souhaitent, volontairement ou non, imposer aux musulman•e•s leurs mots d’ordre, leur agenda politique, ainsi que la définition de l’islamophobie qui est la leur.
L’autonomie nécessaire des musulman•e•s doit permettre de se prémunir contre les risques de récupération politique, et de mettre à distance le paternalisme militant et les perspectives assimilationnistes.
Objectifs de la campagne pour l’abrogation des lois islamophobes
Le Code Noir et le Code de l’Indigénat dans les colonies, les lois de Nuremberg en Allemagne ou celles de Vichy en France, jusqu’à la loi sur la double peine contre laquelle une campagne exemplaire a été menée, sont aujourd’hui perçus comme discriminatoires et racistes.
De plus en plus de musulman•e•s trouvent tout aussi raciste l’islamophobie inscrite dans la loi. En menant une action spécifique sur la question de l’abrogation, cette campagne se veut complémentaire du travail de défense juridique et politique, qu’effectuent un peu partout en France des collectifs de lutte contre l’islamophobie.
Nous invitons tous ces acteurs de terrain, tou•te•s les musulman•e•s, investi•e•s ou non dans le combat associatif et politique, ainsi que leurs soutiens (débarrassés de toute forme de paternalisme), à relayer cet appel pour faire vivre cette campagne, à travers les initiatives locales de leur choix (comités de quartiers, rassemblements, débats, marches, productions d’écrits, vidéos, sons, photos…).
Avec en ligne de mire, la date du 15 mars 2014, qui marquera le dixième anniversaire de la loi de 2004.
C’est collectivement que nous sommes discriminé•e•s, et c’est tout aussi collectivement que nous montrerons notre détermination à lutter contre l’oppression islamophobe.
Abrogation des Lois Islamophobes – A.L.I.
Mail : contact@abrogation-lois-islamophobes.org
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Re: Islamophobie
Loi sur le voile à l’université : pourquoi le musulman est-il (encore et toujours) un bouc émissaire idéal ?
Le peuple français souffre comme jamais. La croissance est atone, la pauvreté et la précarité s’étendent, les conditions de vie se dégradent, l’horizon économique s’obscurcit. Jamais la France n’a compté autant de chômeurs et il est désormais peu probable que la tendance s’inverse prochainement. La réponse du gouvernement à cette crise sans précédent ? Une énième loi réglementant le port du voile. Une fois encore, si l’on en croit les sondages indiquant une large majorité en faveur de l’interdiction, la mécanique du bouc émissaire semble fonctionner parfaitement… au profit des vrais responsables du désastre actuel.
Faisant suite à loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles et à celle de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, le projet de loi proposé par Manuel Valls entend proscrire le port du voile à l’université. Tous ces textes ont pour effet de créer deux types de citoyens : ceux qui ont le droit d’exprimer publiquement leur appartenance religieuse (les juifs et les catholiques) et les parias (les musulmans) sommés de se plier aux lois de la République (dont les prétendues « racines judéo-chrétiennes » sont régulièrement rappelées dans les discours des élites politiques) leur interdisant tout signe religieux ostentatoire. On assiste à l’instauration d’un véritable racisme d’État qui ne prend même plus le soin de cacher ses intentions. Cette politique qui combine ségrégationnisme et assimilationnisme se généralise en Europe et accompagne une forte montée du racisme réactive à l’aggravation de la crise. De fait, Manuel Valls ne fait que surfer sur la vague d’une opinion de plus en plus islamophobe (voir mon avant-dernier blog à ce sujet). Une fois celle-ci conquise, la mécanique du bouc émissaire peut s’enclencher et fonctionner d’autant mieux qu’elle s’appuie sur les préjugés coloniaux toujours vivaces de nos sociétés occidentales ainsi que sur des réflexes xénophobes – le musulman est parfois aussi un étranger.
La transformation du musulman en bouc émissaire se fait en deux étapes : la stigmatisation par laquelle un ensemble de traits ou de caractéristiques disqualifiantes sont attribués à la communauté immigrée ou à une partie de celle-ci – profiteur des systèmes d’aide sociale, sans attache résidentielle, à l’occasion terroriste mais aussi et surtout voleur, violeur… et voileur –, puis l’affirmation que ces caractéristiques sont à l’origine des problèmes que connaît le pays[1]. Ce lien entre l’immigration et les problèmes de délinquance ou de tensions sociales dans les banlieues ou les quartiers populaires est le résultat d’une construction produite par les mass media, les professionnels de la politique et les idéologues sécuritaires contribuant à faire exister la fiction d’une menace migratoire. La désignation et le rejet de l’étranger ou du musulman menaçant permettent aux élites politico-médiatiques de réaffirmer le mythe d’une « identité nationale » au-dessus des antagonismes de classe et d’une autorité de l’État soucieuse du maintien de l’ordre, de la défense de la société et de la protection de la population, en particulier des personnes les plus exposées à la délinquance, tout en focalisant l’attention de l’opinion sur une certaine forme d’insécurité au détriment d’autres, inhérentes au capitalisme, comme l’insécurité économique et sociale. Il s’agit encore et toujours de diviser pour mieux régner…. Cette stratégie de diversion est à nouveau utilisée, au moment même où la souveraineté économique de la France, mise à mal par les contraintes de plus en plus lourdes imposées par l’Europe communautaire, pose problème…. De ce point de vue, le nationalisme ou la préoccupation identitaire peuvent être lus comme une réaction à l’érosion de la souveraineté de l’État-Nation, conséquence de la mondialisation du capitalisme et de l’internationalisation des politiques économiques[2]. Il n’est pas anodin, par exemple, que le débat sur « l’identité nationale » ait été lancé par l’ex-ministre Eric Besson à l’automne 2009, au plus fort de la crise financière…
La victime sacrificielle est choisie en fonction de sa vulnérabilité sociale, de son exposition et de sa visibilité, critères qui minimisent le coût de son exclusion. Ceux-ci font de la communauté musulmane un bouc émissaire parfait : dominé économiquement et géopolitiquement, isolé socialement. Les politiques sécuritaires prenant pour cible l’immigration ou les immigrés peuvent alors servir de base justificatrice aux agressions racistes dont ils sont régulièrement victimes. Celles-ci, combinées au harcèlement policier, sont facteurs de désordres urbains justifiant en retour ces mêmes politiques sécuritaires. On relève en effet une nette surreprésentation des étrangers ou des enfants d’étrangers parmi les victimes des violences policières[3]. La boucle est ainsi bouclée pour le plus grand profit de la minorité – non musulmane – qui bénéficie du statu quo économique et social.
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[1] Voir mon livre La révolution sécuritaire (1976-2012) aux Éditions Champ social.
[2] Sur cette question voir M. Bietlot, « Le camp, révélateur d’une politique inquiétante de l’étranger », Cultures & Conflits, n° 57, printemps 2005, pp.221-250.
[3] F. Jobard, « Les violences policières » in Crime et sécurité, l’état des savoirs, op.cit., pp. 210-212.
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Re: Islamophobie
Quand Fourest, Askolovitch et Cohen débattent de l’islamophobie (en l’absence de tout musulman)
Entre soi. Jeudi soir, l'émission C à vous de France 5 a diffusé un débat sur la stigmatisation de l'islam sans donner la parole aux musulmans. Illustration.
Imaginez la scène : Frédéric Taddeï recevant une brochette d’invités uniquement masculins pour discuter du féminisme. Au terme de cet échange entre hommes, même le téléspectateur le plus distrait ne manquerait pas de remarquer l’absence incongrue des personnes directement concernées par ce débat : en l’occurrence les femmes. Au début des années 70, les rares émissions de l’ORTF traitant de l’essor des revendications féministes daignaient encore inviter une ou deux représentantes du sexe féminin pour se confronter aux hommes sur le plateau. Aujourd’hui, en 2013, France 5, pourtant antenne du service public, n’a pas songé à convier le moindre musulman dans un débat relatif à l’islamophobie. Les chercheurs, militants, journalistes spécialisés sur le sujet, et se revendiquant eux-mêmes de l’islam, sont pourtant légion. Peu importe : Anne-Sophie Lapix et Patrick Cohen préfèrent rester entre soi.
Paternalisme et autres retournements de veste
Jeudi soir, les téléspectateurs de France 5 ont ainsi pu découvrir une vraie-fausse confrontation -animée par Patrick Cohen- entre deux amis de longue date, le journaliste Claude Askolovitch et l’éditorialiste Caroline Fourest, sur une question dont il eût été intéressant de connaître le point de vue, a priori plus concret et pertinent, d’un musulman.
Panamza a capturé la séquence de l’entretien.
https://www.youtube.com/watch?v=vB77pOvBt8E
A chacun d’apprécier l’argumentaire et la sincérité des intervenants. Hier, le site Al-Kanz a déjà souligné la récente "volte-face" de Caroline Fourest (interviewée dans le Nouvel Obs du 12 septembre) à propos de l’islamophobie. Quant aux connaisseurs de Claude Askolovitch, ils ne manqueront pas également de s’étonner de son évolution personnelle sur le sujet, lui qui -dans son dernier ouvrage- dénonce désormais les islamophobes pour mieux, dans le même temps, diaboliser les musulmans critiques envers la politique israélienne en général et le sionisme exacerbé de son ami Manuel Valls en particulier. Malgré leur désaccord sur la question de l’interdiction du voile à l’université, Claude Askolovitch a ainsi rendu hommage, ce matin sur France Inter, au ministre de l’Intérieur, qualifié -sans rire- d’« homme politique le plus républicain et les plus intéressant à gauche » (à 9’23).
Une légère précision s’impose. Il y avait bien un musulman présent lors du débat : Abdel Alaoui, cuisinier de l’émission que l’on voit s’affairer derrière l’animatrice. Après Alessandra Sublet et son "Babette ! Oeufs cocotte !" adressé de manière péremptoire à sa cuisinière noire (qui avait osé contredire BHL), Anne-Sophie Lapix semble, elle aussi, s’accomoder du charmant dispositif de l’émission, digne en cela des expositions coloniales d’antan.
[Source : PANAMZA]
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Re: Islamophobie
Mosquée de Montrouge souillée par des jets d'excréments
le 25 septembre, 2013
L'association Mosquée Montrouge a porté plainte lundi soir contre "la dégradation" du lieu de culte "souillé" par des excréments jetés sur la porte de l'édifice au moment où les fidèles accomplissaient la prière.
Un acte odieux et lâche que les fidèles ont constaté en sortant de la mosquée ce lundi 23 septembre vers 14h.
"Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cet acte islamophobe ignoble, mais nous appelons la communauté musulmane de Montrouge à garder le calme et la sérénité", a déclaré à l'AFP Amine Brahmi, le trésorier de l'association, propriétaire et gestionnaire du lieu de culte.
Cette dégradation intervient dans un climat tendu, car il s’agit de la même mosquée menacée de fermeture en février 2013 par un arrêté municipal.A l’époque, la décision du maire de Montrouge, Jean-Loup Metton, avait fait grand bruit et la communauté musulmane s’était fortement mobilisée en manifestant sous le slogan« Touche pas à ma mosquée ».Cette marche de protestation du 27 avril 2013 fut un succès puisque le maire était revenu sur sa décision de fermeture permettant à l’association musulmane de trouver une solution durable.
« Au final, la préfecture nous a assuré que l'arrêté ne serait pas appliqué. Nous avons trouvé un autre local beaucoup plus spacieux et on devrait pouvoir déménager d'ici un an », a indiqué M. Brahmi.
Rappelons également que le maire de Montrouge a été condamné en juillet dernier à mettre à disposition de l’Association Fraternité Montrouge (représentant les musulmans de la ville) une salle communale pendant le mois de Ramadan pour que les fidèles puissent se recueillir dans des conditions décentes en cette période de grande affluence.
Le CCIF apporte son soutien et sa solidarité aux musulmans qui fréquentent cette mosquée et n'hésitera pas à accompagner l'Association Mosquée Montrouge dans ses démarches juridiques.
Le CCIF
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Re: Islamophobie
Pour Valeurs actuelles, la France est envahie par les musulmans
le 26 septembre, 2013
Fidèle à sa ligne éditoriale, Valeurs actuelles, le magazine de l'islamophobie décomplexée, vient encore de frapper avec une nouvelle Une anxiogène où l'on voit une Marianne voilée et barrée par un titre au sensationnalisme toujours aussi vendeur :"L'invasion qu'on cache".
le 26 septembre, 2013
Fidèle à sa ligne éditoriale, Valeurs actuelles, le magazine de l'islamophobie décomplexée, vient encore de frapper avec une nouvelle Une anxiogène où l'on voit une Marianne voilée et barrée par un titre au sensationnalisme toujours aussi vendeur :"L'invasion qu'on cache".
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Tribune libre sur l'islamophobie et réponse dans Convergences révolutionnaires
Tribune libre
Combattre l’islamophobie
En juin dernier, une série d’agressions contre des femmes musulmanes voilées et de contrôles policiers brutaux et racistes suscitait de vigoureuses réactions de la population. Deux manifestations réunissant un millier de personnes avaient lieu à Argenteuil, à l’initiative d’un collectif d’habitants, et le commissariat de Trappes était assiégé par des centaines de personnes révoltées par le comportement de la police.
Les femmes sont les principales victimes de la vague d’islamophobie (1). Les incessantes campagnes médiatiques et politiciennes qui stigmatisent les Musulmans – que ce soit au nom de la laïcité, sous prétexte de défendre les droits des femmes, ou de façon plus ouvertement xénophobe – les ont désignées comme des cibles et ont encouragé les éléments les plus racistes de la population a donner libre cours à leur haine.
Depuis l’interdiction du foulard islamique à l’école, interdiction qui pouvait alors sans doute se justifier dans la mesure où il s’agissait de l’imposer à des scolaires mineures, nous avons assisté à une véritable escalade de mesures et de campagnes islamophobes :
– Campagne contre le voile intégral initiée par le député du PCF André Gérin, et reprise par Copé et Sarkozy, qui a eu une ampleur exceptionnelle, comme s’il s’agissait d’un problème national prioritaire, alors qu’on ne recense que quelques centaines de femmes intégralement voilées.
– Campagnes contre les mosquées et la viande halal.
– Campagne contre les prières de rue.
– Campagne pour interdire à des mères de familles portant le foulard d’accompagner des sorties scolaires.
– Campagne pour étendre aux entreprises privées l’interdiction du port de signes religieux, avec une proposition de loi de l’UMP et une déclaration de Hollande prenant l’affaire Baby loup comme prétexte. (2)
– Campagne pour interdire le port du voile à l’université, initiée par le Haut commissariat à l’intégration et soutenue par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
Début septembre 2013 encore, la « Charte de la laïcité », gadget lancé par le ministre de l’Éducation Vincent Peillon, ciblait de toute évidence, bien que de façon un peu plus discrète, les Musulmans.
L’islamophobie, en se parant de vertus « laïques », « républicaines », voire « féministes » et « anti homophobes », est devenue une forme de racisme politiquement correct sur lequel surfent politiciens de droite et de gauche. C’est un outil de diversion bien utile, avec la chasse aux Roms, dans une période où les mesures anti-sociales pleuvent sur la population. Dans un pays dont l’histoire est marquée par de sanglantes guerres coloniales, ces campagnes réveillent ou avivent un racisme latent, qui n’osait plus s’exprimer ouvertement, en lui donnant un visage respectable. L’islamophobie risque aussi de jouer, comme l’antisémitisme hier, un rôle de dérivatif face aux problèmes engendrés par la crise économique.
Il convient donc d’identifier clairement ce phénomène spécifique et relativement nouveau, qui a pris le relai du vieux racisme anti-arabe et s’est mélangé avec lui, et de le combattre. Malheureusement, la gauche et l’extrême-gauche semblent paralysées face à la montée de ce phénomène. L’extrême-gauche organisée était ainsi quasiment absente des ripostes populaires aux agressions d’Argenteuil et de Trappes. La crainte de « faire le jeu des islamistes » aboutit paradoxalement à leur laisser le terrain – bien que l’association qui s’est constituée à Argenteuil ne soit d’ailleurs nullement « islamiste », même si ses animateurs sont des Musulmans.
C’est un fait que l’extrême-gauche est divisée entre ceux qui, à des degrés divers, ont cautionné les mesures d’interdiction du voile et du foulard au nom de la défense des droits des femmes, nié le phénomène spécifique de l’islamophobie en rejetant ce terme sous des prétextes divers, et ceux qui y ont vu des mesures de stigmatisation liberticides. Mais, non seulement on ne libère ni les femmes ni les peuples de force, mais ces mesures et campagnes ont eu un effet strictement inverse à celui escompté. Les femmes, qui seraient contraintes de porter le voile ou le foulard par leur entourage, non seulement ne sont pas protégées par ces mesures, mais en sont doublement victimes, comme le montrent les récentes agressions. Quant à celles qui le portent par choix personnel, les mesures d’interdiction et les agressions ne peuvent que les renforcer dans leurs convictions, comme on l’a vu à Argenteuil.
L’islamophobie, comme l’antisémitisme hier, divise les travailleurs, cherche à détourner le mécontentement populaire contre les Musulmans. Elle peut avoir des conséquences tragiques dans l’avenir, si la crise s’approfondit.
George RIVIERE
1)Elles représentent 85 % des victimes d’agressions contre les Musulmans, selon une tribune publiée dans Rue 89 http://www.rue89.com/2013/07/28/les-hommes-politiques-doivent-combattre-lislamophobie-ambiante-244602?page=1
2)La Cour de cassation a cassé un jugement qui approuvait le licenciement d’une salariée d’une crèche associative pour port du voile.
Point de vue de Convergences révolutionnaires
« Combattre »… sur plusieurs fronts !
Notre camarade s’inscrit dans un débat qui a divisé l’extrême gauche (en particulier le NPA) ces dernières années et s’est quelque peu épuisé ; un débat qui aurait mérité sans doute d’être un peu dépassionné, les protagonistes ayant tendance à s’aligner sur un camp qui n’est pas le nôtre, qu’il s’agisse de la « laïcité républicaine » ou de l’islam « opprimé ».
Oui, la démagogie politicienne utilise le racisme et la xénophobie sous bien des formes. Ce qu’on désigne sous le terme islamophobie en fait partie. Là-dessus, nous sommes d’accord. Quant aux moyens de combattre tout ce qui « ...divise les travailleurs, cherche à détourner le mécontentement populaire (…) » et qui « peut avoir des conséquences tragiques dans l’avenir, si la crise s’approfondit », comme le conclut ce camarade, c’est une tout autre question posée au mouvement ouvrier qui dépasse de très loin les prises de position de l’extrême gauche et sa participation à des protestations le plus souvent organisées par d’autres.
Pour en revenir au sujet de cette tribune, puisqu’il s’agit « d’identifier clairement ce phénomène spécifique et relativement nouveau », mieux vaut tout de même être précis. La campagne de l’extrême droite contre « les prières de rue », la viande hallal ou les mosquées est une chose, comme certaines déclarations de députés de l’UMP ou de Valls. La réponse embarrassée de François Hollande à une question de journaliste suite à « l’affaire Babyloup », en est une autre : Hollande ne parlait pas d’interdire le port d’insignes religieux aux entreprises privées (et pour cause, nous y reviendrons !) mais d’éventuellement réglementer à ce sujet les associations de la petite enfance à financement public . Quant à l’affaire Babyloup elle-même, puisque notre camarade s’y réfère, elle témoigne plus d’une pression des milieux islamistes intégristes ayant investi ce quartier populaire de Chanteloup-les-Vignes que d’une quelconque islamophobie de la directrice de cette crèche associative, laquelle a dû fermer depuis ! Autant y regarder de près avant de s’enflammer. (3)
Quant à agiter la menace d’une loi réglementant la liberté religieuse dans les entreprises privées… Le patronat s’accommode parfaitement de la prière du vendredi dans les usines d’automobile, pas de la distribution de tracts politiques, surtout d’extrême gauche bien sûr ! Car, aujourd’hui, c’est la liberté politique qui n’existe pas sur les lieux de travail, où son expression ne peut être que clandestine… sous occupation patronale et juridiction républicaine ! Alors, avant de craindre une loi « liberticide » tout à fait hypothétique, quitte à mener un combat pour la liberté, n’y aurait-il pas à mener d’abord celui contre les lois et règlements bien en place ?
Notre camarade évoque également la Charte de la laïcité. Là aussi, à y regarder de près, se contente-t-elle de cibler « de toute évidence, bien que de façon un peu plus discrète, les Musulmans » ? Ne vise-t-elle pas, de façon « un peu discrète » également, d’autres cibles ? Article 11 de ladite charte : « Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l'exercice de leurs fonctions ». Le diable à double-détente se cache dans les détails. Ah ! La neutralité républicaine et laïque qui, outre le drapeau bleu-blanc-rouge de la France colonialiste, impose des programmes et des manuels passablement expurgés. Où s’arrête l’expression des convictions politiques ou religieuses d’un enseignant ? Peut-il se dire athée ? A-t-il l’obligation de s’en tenir aux auteurs du programme ? La vague libertaire d’après 1968 ayant introduit de fait les débats politiques au sein des établissements, est bien révolue. Quitte à « identifier » les nouveaux symptômes de la réaction politique, identifions-les tous. Sur plusieurs fronts.
La démagogie du Front national fait ses meilleurs scores dans les périphéries néo-rurales sans immigrés. En revanche, dans les banlieues populaires ghettoïsées, ce sont les intégristes islamistes qui tentent d’imposer leur ordre ultraréactionnaire à la population. Le danger n’est pas moindre. Sans oublier que, cet automne, on assiste moins à un regain de démagogie islamophobe, qu’à la démagogie anti-Roms, à leur expulsion systématique, à leur marginalisation institutionnelle ; à l’expulsion des sans-papiers de leur logement ; à la mise en place de tribunaux d’exception près des centres de rétention dans les aéroports ; à une hystérie sécuritaire en vue des prochaines municipales.
La bourgeoisie, toutes nuances confondues, ne manque pas de boucs émissaires en l’absence de luttes prolétariennes d’envergure. En attendant celles-ci, ne nous focalisons pas sur un aspect pour en oublier d’autres, au prix de faire passer au second plan nos réelles convictions subversives.
Huguette CHEVIREAU
3) Citation de Hollande, « …Dès lors qu’il y a contact avec les enfants, dans ce qu’on appelle le service public de la petite enfance, une crèche associative avec des financements publics, il doit y avoir une certaine similitude par rapport à ce qui existe dans l’école »… « Là, je crois que la loi doit intervenir »… « que nous puissions trouver un texte qui fasse consensus » – réponse à David Pujadas sur France 2, 28 mars 2013
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
http://www.zamanfrance.fr/article/lislamophobie-mot-a-maux-5265.html
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
"L'islamophobie va au-delà d'un simple racisme"
LE MONDE | 27.09.2013 à 10h07
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/27/l-islamophobie-va-au-dela-d-un-simple-racisme_3485814_3224.html
Contrairement à la légende colportée dans les grands médias, le terme « islamophobie » n'a pas été inventé par les mollahs iraniens : il est apparu en France au début du XXe siècle, en pleine période coloniale, à une époque où s'exprimaient déjà de violents discours antimusulmans...
Alors que l'hostilité à l'encontre des musulmans se traduit presque quotidiennement par des discours stigmatisants, des pratiques discriminatoires ou des agressions physiques, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed font ici oeuvre salutaire : ils expliquent comment l'islam a peu à peu été construit comme un « problème » et comment l'islamophobie est devenue l'arme favorite d'un racisme qui ne dit pas son nom.
Ce livre présente ainsi au grand public, pour la première fois, un bilan critique des recherches menées, en France et à l'étranger, sur ce phénomène. Faisant le point sur les débats autour du concept d'islamophobie, il offre une description rigoureuse des discours et actes islamophobes, en les inscrivant dans l'histoire longue du racisme colonial et dans leur articulation avec l'antisémitisme.
En insistant sur l'importance des stratégies des acteurs, les auteurs décortiquent le processus d'altérisation des « musulmans » qui, expliquant la réalité sociale par le facteur religieux, se diffuse dans les médias et ailleurs. Ils analysent enfin la réception du discours islamophobe par les musulmans et les formes de contestation de l'islamophobie par l'action collective et la mobilisation du droit antidiscrimination.
Islamophobie, de Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed
Les auteurs
Abdellali Hajjat, sociologue, est maître de conférences en science politique à l’université Paris-Ouest Nanterre. Il est notamment l'auteur de La Marche pour l'égalité et contre le racisme (Amsterdam, 2013) et de Les Frontières de l'« identité nationale » (La Découverte, 2012).
Marwan Mohammed, sociologue, est chargé de recherche au CNRS (CMH-ERIS). Il est notamment l'auteur de La Formation des bandes. Entre la famille, l'école et la rue (PUF, 2011) et codirecteur (avec Laurent Mucchielli) de Les Bandes de jeunes. Des « blousons noirs » à nos jours (La Découverte, 2007).
Depuis 2011, ils animent le séminaire « Islamophobie » à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Paris).
Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », Ed. La Découverte, coll. Cahiers libres, septembre 2013, 298 p., 14,99 €.
Voir introduction et premier chapitre ici: http://widget.editis.com/ladecouverte/9782707176806/#page/6/mode/1up
LE MONDE | 27.09.2013 à 10h07
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/27/l-islamophobie-va-au-dela-d-un-simple-racisme_3485814_3224.html
Contrairement à la légende colportée dans les grands médias, le terme « islamophobie » n'a pas été inventé par les mollahs iraniens : il est apparu en France au début du XXe siècle, en pleine période coloniale, à une époque où s'exprimaient déjà de violents discours antimusulmans...
Alors que l'hostilité à l'encontre des musulmans se traduit presque quotidiennement par des discours stigmatisants, des pratiques discriminatoires ou des agressions physiques, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed font ici oeuvre salutaire : ils expliquent comment l'islam a peu à peu été construit comme un « problème » et comment l'islamophobie est devenue l'arme favorite d'un racisme qui ne dit pas son nom.
Ce livre présente ainsi au grand public, pour la première fois, un bilan critique des recherches menées, en France et à l'étranger, sur ce phénomène. Faisant le point sur les débats autour du concept d'islamophobie, il offre une description rigoureuse des discours et actes islamophobes, en les inscrivant dans l'histoire longue du racisme colonial et dans leur articulation avec l'antisémitisme.
En insistant sur l'importance des stratégies des acteurs, les auteurs décortiquent le processus d'altérisation des « musulmans » qui, expliquant la réalité sociale par le facteur religieux, se diffuse dans les médias et ailleurs. Ils analysent enfin la réception du discours islamophobe par les musulmans et les formes de contestation de l'islamophobie par l'action collective et la mobilisation du droit antidiscrimination.
Islamophobie, de Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed
Les auteurs
Abdellali Hajjat, sociologue, est maître de conférences en science politique à l’université Paris-Ouest Nanterre. Il est notamment l'auteur de La Marche pour l'égalité et contre le racisme (Amsterdam, 2013) et de Les Frontières de l'« identité nationale » (La Découverte, 2012).
Marwan Mohammed, sociologue, est chargé de recherche au CNRS (CMH-ERIS). Il est notamment l'auteur de La Formation des bandes. Entre la famille, l'école et la rue (PUF, 2011) et codirecteur (avec Laurent Mucchielli) de Les Bandes de jeunes. Des « blousons noirs » à nos jours (La Découverte, 2007).
Depuis 2011, ils animent le séminaire « Islamophobie » à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Paris).
Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », Ed. La Découverte, coll. Cahiers libres, septembre 2013, 298 p., 14,99 €.
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Toussaint- Messages : 2238
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