Islamophobie
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Re: Islamophobie
1) L'influence de .LO, comme je l'ai dit, est toute relative. Néanmoins, elle est réelle. Le fait que l'une des principales, voire la principale organisation d'extrême-gauche, ait soutenu les campagnes pour des mesures d'interdiction du voile, par exemple la campagne Gérin, et encore plus récemment la campagne menée pour permettre aux patrons d'interdire le port du foulard dans des entreprises privèes, en contestant l'arrêt Babyloup de la Cour de Cassation, a joué un rôle non négligeable. Cela a contribué à donner l'impression qu'il y a un clivage sur le sujet dans toutes les familles politiques et non un clivage entre l'extrême-droite raciste et l'extrême-gauche anti-raciste.(Vérié) L'extrême-droite a espéré faire venir à elle, sur ce terrain, des militants de gauche et d'extrême-gauche, et elle a partiellement réussi.
Sans les prises de positions de LO, cette opération n'aurait probablement pas été possible, ou du moins aurait été beaucoup plus difficile, car le clivage entre droite/extrême droite raciste et islamophobe et extrême-gauche anti-raciste aurait été plus net. La politique de LO a donc été catastrophique et cela justifie largement qu'on insiste sur ce sujet,
(Réponse Mykha) Ce propos est aussi inepte que malsain.
D'une part, il prête à LO une influence qu'elle n'a pas et surtout il y a un côté abject dans les insinuations et sous-entendus.
Même si l'influence de LO est faible dans la population, ses positions apparaissent dans une certaine mesure comme des références (idem pour le NPA d'ailleurs). Si même LO, réputée "extrémiste", soutient des mesures, c'est bien qu'elles sont conformes aux intérêts des femmes, de la laicité etc. Si même LO reconnait que l'islamisme est un danger, comment peut-on encore le contester ?
2) Mes propos ne contiennent aucune insinuation. Ils sont parfaitement clairs. Si tu connais un peu l'histoire de l'extrême-droite (et je suppose que c'est le cas), tu ne peux ignorer que certaines de ses composantes ont TOUJOURS tenté d'attirer des militants et sympathisants d'extrême-gauche sur divers thèmes. Les cas de militants de LO ou du NPA passés à l'extrême-droite sont évidemment anecdotiques. En ce qui concerne les "sympathisants larges" et électeurs, il faudrait étudier la situation. Si des sympathisant et électeurs populaires du PCF sont passés au FN, il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas d'une fraction de ceux de l'extrême-gauche.
Les positions de LO sur la question des mesures anti-voile ont contribué à apporter une caution morale d'extrême-gauche à certains islamophobes venus de la gauche, voire de l'extrême-gauche, comme ceux de Riposte laïque. Cela a contribué à leur permettre de présenter leur racisme sous un visage politiquement correct.
Et, encore une fois, Mykha, ce serait bien que tu essaies de répondre avec ce qui est écrit et non à des "insinuations" imaginaires ou des positions caricaturales tout aussi imaginaires. Pour ma part, j'ai essayé de cerner, de la façon la plus nuancée possible, le phénomène de la pénétration de l'islamophobie dans les milieux de gauche voire d'extrême-gauche. Crois-tu sincèrement que LO et ses militants sont tous sans exception et par définition immunisés contre tous les virus qui flottent dans la société ? Ne penses-tu pas qu'on peut être le plus sincèrement du monde féministe et communiste et conserver quelques préjugés et être influencé par les campagnes médiatiques ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Le vocabulaire islamophobe s'enrichit !
Après le terme "islamogauchiste" inventé par l'extrême-droite, voici que le Figaro vient de créer le terme "Islamobraqueur", censé désigner des islamistes qui braqueraient des banques pour financer le terrorisme... (Lu aujourd'hui sur Acrimed).
Après le terme "islamogauchiste" inventé par l'extrême-droite, voici que le Figaro vient de créer le terme "Islamobraqueur", censé désigner des islamistes qui braqueraient des banques pour financer le terrorisme... (Lu aujourd'hui sur Acrimed).
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Islamophobie : jet de coktail molotov sur une mosquée en Belgique
Rédigé par La Rédaction | Mardi 27 Août 2013
Alors que les mosquées sont devenues la cible régulière d'islamophobes en France, les attaques contre les mosquées sont également perceptibles en Belgique. Entre minuit et 1h du matin, dans la nuit de samedi 24 à dimanche 25 août, un individu a jeté un ou plusieurs cocktails molotov sur une mosquée dans la ville wallone de Colfontaine, rapporte la presse belge.
« Heureusement, il n’a pas réussi à casser la fenêtre. Mais, le feu a quand même pris sur la porte. Les voisins l’ont vu. Ils ont éteint les flammes avec des seaux d’eau et ont appelé la police », explique Abdelkader Bensafi, l’un des responsables du lieu de culte, au journal belge La Province .
Le maire de la commune s'est rendu sur place pour apporter son soutien à la communauté musulmane. « Tout le monde déplore cet acte et espère que ce soit un acte isolé. On est inquiets parce qu’on ne sait pas d’où ça vient. Nous n’avons jamais eu de problème. On a toujours vécu en harmonie avec les autres communautés », s'étonne M. Bensafi, qui appelle, par ailleurs, au pardon.
« On pardonne à ceux qui ont fait ça. (...) Nous avons une religion d’amour, de paix et de tolérance. C’est pour ça que nous ne lui en voulons pas. Seul Dieu est juge de ces actes-là », lance-t-il.
Les dégâts d'une attaque, qui aurait pu être beaucoup plus dangereuse, avaient déjà été effacés lundi.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Les Musulmans américains ont rejoint la Marche célébrant le cinquantenaire du « Rêve » de Martin Luther King
le 29 août, 2013 - 15:04
« Je fais un rêve ». La cultissime harangue de Martin Luther King a résonné pour la première fois à Detroit, le 23 juin 1963, et est restée depuis gravée dans les mémoires, même si le désenchantement cruel de nos sociétés n’en a que trop brisé la puissance évocatrice.
Parmi les sources intarissables de désillusions, outre l’impérialisme américain qui inspirerait certainement de nouvelles allocutions à Martin Luther King, s’il était encore de ce monde, mais au vitriol, le cas de Detroit sonne comme une terrible ironie du sort : sinistrée, la ville bat, cinquante ans plus tard, le triste record de la plus grosse faillite d’une collectivité locale jamais prononcée aux Etats-Unis depuis la deuxième guerre mondiale.
Qu’à cela ne tienne, l’Amérique d’Obama a célébré en grande pompe, mercredi 28 août, son héros du mouvement pour les droits civiques et commémoré le cinquantenaire de la Marche massive sur Washington qui aspirait à changer le cours de l'histoire et qui avait tenu toutes ses promesses. Considérée par Martin Luther King comme la « plus grande manifestation pour la liberté dans les annales de notre pays », elle rassembla des centaines de milliers de citoyens, jeunes et moins jeunes, blancs, noirs, Hispaniques, Asiatiques, Amérindiens, qui se mobilisèrent derrière le charismatique pasteur afro-américain d’Atlanta, nourrissant le rêve d’une Amérique vertueuse prônant les valeurs de liberté, d'égalité et de justice pour tous.
A l’occasion de cet événement national, les principales associations musulmanes américaines ont participé, hier, à la grande marche symbolique sur Washington, afin de mettre en lumière le point de vue musulman sur les questions brûlantes du moment, qu’elles relèvent de la politique, du social, de l’économie ou de la religion.
"Après 50 ans, le mouvement des droits civiques est à un moment crucial de son histoire", a déclaré Nihad Awad, Directeur exécutif de l’influent Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), dans un communiqué cité par le Washington Post.
"Les musulmans américains font maintenant partie intégrante de ce mouvement et nous souhaitons nous engager pleinement dans la lutte incessante pour la justice, qui fut impulsée par Martin Luther King et perpétuée par des milliers d’hommes et de femmes, de toutes origines et confessions, tout au long de l'histoire de notre nation. Tant que la politique de la peur et de la division sévira, la lutte doit continuer", pouvait-on lire sous sa plume.
Les musulmans américains sont prêts à reprendre le flambeau du combat pour la liberté, l’égalité et la justice, en l’éclairant à la lueur de la tolérance dans l’épais brouillard des réalités sociales et politiques, et au-dessus des ténèbres de l’islamophobie. "L'islamophobie n'est que la dernière manifestation de la même intolérance à laquelle furent confrontés avant nous Martin Luther King et d'autres leaders de l'époque des droits civiques", a conclu Nihad Awad
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Nice : une salle de prière ferme pour devenir un commissariat
Rédigé par La Rédaction | Jeudi 29 Août 2013
A Nice, la salle de prière située dans le quartier Gambetta a été définitivement fermée, mercredi 28 août, informe la presse niçoise.
L'association El Wajiz, locataire de cette salle depuis 2011, avait reçu plusieurs avis défavorables de la Commission de sécurité de la Ville pour sa transformation en lieu de culte car la municipalité avait constaté des manquements aux règles de sécurité dans le cadre de l'accueil au public. Une association de riverains, qui déplorait le blocage de l'avenue près de la mosquée lors de forte affluence de fidèles, s'était également plainte.
En juin 2012, Christian Estrosi, le député-maire UMP de Nice, avait annoncé vouloir transformer le lieu de culte en un commissariat. « Le Conseil municipal avait alors voté le 25 juillet 2012, une Déclaration d’Utilité Publique permettant de transformer cet espace de 140m2 en poste de police», précise Nice premium.
Face à une procédure d'expropriation, l'association El Wajiz a quitté les lieux, à la grande satisfaction du maire de Nice. « Si je suis attaché à ce que chacun puisse pratiquer son culte dignement, je m’opposerai toujours à l’utilisation d’une salle transformée, sans aucune autorisation, en lieu de culte, dans des conditions non réglementaires et préjudiciables à la sécurité des croyants et à la quiétude des habitants du quartier. C’est pourquoi je me réjouis de la fermeture de ce local », a commenté M. Estrosi.
Cette fermeture sans proposition d'un nouvel espace en contrepartie est un coup dur pour les musulmans de Nice et de tout le département des Alpes-Maritimes, qui doivent déjà faire face à un nombre insuffisant de lieux de culte musulman.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Que la justice et la police trouvent les agresseurs d’Aissetou !
de : Fayçal Megherbi
jeudi 29 août 2013 - 13h48
Communiqué de presse de la famille Aissetou N.
Que la justice et la police trouvent les agresseurs d’Aissetou !
La famille d’Aissetou N. tient à saluer l’élan de soutien et de sympathie en France et à l’étranger pour leur fille Aissetou victime d’agression islamophobe.
La famille N. dénonce la thèse du suicide avancée par une certaine presse sans scrupule et sans honte.
La famille N. tient à annoncer que leur fille Aissetou a été victime d’un malaise à la suite du traitement antidépresseur non adapté à son âge qui lui a été prescrit par ses médecins traitants à la suite des violences qu’elle a subies. Les effets de ce trouble engendré par les médicaments ont conduit à la conséquence de l’accident.
Aujourd’hui, Aissetou se porte mieux et a besoin de repos pour se remettre totalement des épreuves qu’elle a endurées.
La famille N. souhaite que l’enquête autour de l’affaire de l’agression d’Aissetou se déroule dans des conditions favorables et loin de l’agitation médiatique.
C’est pourquoi, la famille N. vient de désigner Maître Fayçal Megherbi, avocat au Barreau de Paris, pour les assister dans la plainte déposée contre les auteurs de l’agression d’Aissetou.
Enfin, la famille N. est convaincue que la police nationale fera tout son possible pour identifier et appréhender les auteurs des violences physiques et verbales à caractère islamophobe dont Aissetou a été victime.
Paris, le 29 août 2013
Élan de solidarité pour Aïssatou, l'ado musulmane agressée
Jeudi 29 Août 2013
L'histoire d'Aïssatou témoigne du grand désespoir d'une adolescente victime d'une agression islamophobe. Cette jeune fille de 16 ans, agressée par deux hommes, le 12 août, parce qu'elle porte le voile, s'est défenestrée du 4e étage de son immeuble, lundi 26 août.
Beaucoup ne sont pas restés insensibles à l'histoire de cette jeune musulmane en détresse. « Vous avez été très nombreux à témoigner votre soutien et votre solidarité à la jeune Aïssatou », fait savoir le Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF), qui la suit juridiquement depuis son agression. Pour recueillir ces messages de soutien, le CCIF indique avoir mis en place une boîte mail au nom d'Aïssatou : aissatou@islamophobie.net.
A l'appel du blog Al-Kanz, un élan de solidarité s'est également créé autour de l'adolescente sur twitter. « Montrons-lui notre solidarité pour l’aider à retrouver goût à la vie », peut-on y lire mercredi 28 août. Pour cela, chacun est invité à poster suivi du hashtag #avec Aissatou, des messages et photos de soutien à Aïssatou.
Sur le réseau social, ils ont déjà afflué. La militante antiraciste Rokhaya Diallo, le footballeur Frédéric Kanouté et l'humoriste Samia Orosemane lui apportent notamment leur soutien comme des centaines d'autres anonymes touchés par son histoire.
Gravement blessée, Aïssatou devrait subir une deuxième intervention chirurgicale, rapporte le CCIF. A sa sortie de l'hôpital, tous ces messages devraient lui apporter du baume au cœur.
Dernière édition par Toussaint le Ven 30 Aoû - 3:09, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Samy Naceri taxe d'islamophobe un film dans lequel il joue
Jeudi 29 Août 2013
"Voyage sans retour, la France a aussi ses djihadistes", c'est le titre d'un film, qui se trouve au cœur d'un imbroglio. Son producteur François Gérard, également réalisateur et acteur principal dans le film, a assigné en référé Samy Naceri qui y tient pourtant un rôle. Avec cette action judiciaire, M. Gérard souhaite que l'acteur « cesse de démolir la promo du film », dit-il au Inrocks lundi 26 août. Depuis un mois, Samy Naceri se désolidarise de cette œuvre cinématographique, tournée il y a huit ans.
Il faut dire que l'acteur est la cible de nombreuses critiques depuis la mise en ligne de la bande-annonce du film, que des internautes accusent de faire l'amalgame entre l'islam et le terrorisme et dont la sortie prévue le 11 septembre prochain est mal perçue.« Bonsoir ! Tout le monde me fait chier avec la sortie du film "Voyage sans retour" en me traitant islamophobe ! », écrivait excédé l'acteur sur son compte twitter 21 août.
Quelques jours avant, le 16 août, dans une interview téléphonique accordée au site d'informations subversives Panamza, il accusait le réalisateur d'exploiter son image pour faire la promotion du film où il joue un second rôle, et « d'avoir réorienté le scénario originel, consacré aux zones d'ombre de l'affaire Kelkal, (un jeune terroriste tué lors d’un assaut de la police en 1995, ndlr) dans une direction islamophobe ». « Dans la bande-annonce, il met ma tête et il montre que des trucs islamophobes. Donc moi je suis en train de rattraper le coup. (..). Tous les gens qui disent que je suis un islamophobe, que ceci, que cela, on est bien obligé de se justifier auprès d’eux », lance Samy Naceri., qui dit n'avoir toujours pas vu le film.
Il raconte le parcours d'un voyou de la banlieue toulousaine, devenu un terroriste poseur de bombes après des voyages en Inde, en Afghanistan et au Pakistan. L'ancienne star de la saga taxi y campe un policier antiterroriste.
Loin de s'arrêter à une bisbille entre un acteur et son réalisateur, le film est également sous le coup d'une poursuite judiciaire. L'ancien avocat Karim Achoui, président de la Ligue de défense judiciaire des Musulmans (LDJM) récemment créée, mène « une action en urgence ». « Ma démarche vise à interdire la sortie du film car, pour moi, il pose un problème d’image donnée d’une culture, d’une population et d’une communauté », explique M. Achoui, aux Inrocks.
François Gérard se défend, de son côté, d'avoir réalisé un film islamophobe. « Certaines personnes tentent d’obtenir une tribune sur le dos du film. Il n’y a rien d’anti-musulman dans le film », argue-t-il. Quant à la sortie de son film le jour de commémoration des attaques du World Trade Center, il s'agit d'un « semi-hasard ». « Au départ, il devait sortir plus tôt mais on avait peur qu’il soit noyé dans la masse. Donc on nous a conseillé septembre, mois assez creux au niveau des sorties. Après quand tu as le choix entre le 7 et le 11 septembre, tu prends le 11. C’est le jeu de la com’ ça. », explique-t-il.
Son référé contre Samy Naceri a été « mis en délibéré jusqu’à la fin du mois », précise le réalisateur. En promotion pour un autre film, Tip Top de Serge Bozon, qui sortira également le 11 septembre, Samy Naceri a déjà prévenu qu'il continuerait à démolir le film de François Gérard
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
La France, pays des droits de l’Homme et un des membres fondateurs de l’Europe, voit son fameux dicton entaché par une série d’événements violents visant des citoyens français de confession musulmane.
Les hommes politiques doivent combattre l’islamophobie ambiante
Michaël Privot, Marwan Muhammad et Elsa Ray
« Liberté, égalité, fraternité », sonne désormais bien creux pour celles et ceux qui ont plus que jamais l’impression d’être des citoyens de seconde zone.
Une série d’agressions islamophobes a touché des femmes musulmanes ces dernières semaines.
Agressions violentes, pour certaines à l’arme blanche, dont elles échapperont traumatisées, blessées et pour l’une d’elle endeuillée par la perte de son bébé.
En 2012, 85% des victimes d’incidents antimusulmans en France étaient des femmes.
Et ce phénomène de violence islamophobe ne se limite pas à la France : au Royaume-Uni par exemple, il y a eu une forte augmentation des violences contre des musulmans suite au meurtre d’un soldat britannique par des criminels se réclamant de confession musulmane, et l’association Tell Mama fait état de douze incidents par semaine en moyenne entre mars 2012 et juin 2013. Les femmes musulmanes étaient les victimes d’une majorité de ces incidents.
Qui est responsable ?
Qui doit être tenu pour responsable de cette forte hausse de violences à l’encontre de musulmans ? La responsabilité individuelle des auteurs est bien sûr indéniable, mais l’on ne peut ignorer les facteurs externes qui ont pu amener à cette situation.
Nous ne cessons en effet d’entendre en France et à travers l’Europe des discours haineux, stigmatisants, islamophobes et racistes prononcés par des hommes et des femmes publiques, qui motivent ainsi des passages à l’acte violents.
Dans le cas des attaques récentes, on assiste au silence assourdissant des autorités publiques et des élus politiques, et particulièrement du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, au lieu d’une volonté politique forte de protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens.
Lorsque les responsables politiques ferment les yeux sur ces violences ou ne les condamnent pas publiquement, cela donne aux auteurs de violences carte blanche pour agir en toute impunité.
En outre, l’interdiction du port du voile intégral en France rend les musulmans particulièrement vulnérables – cette loi a tendance à servir de justification aux violences et aux abus. Les autorités publiques doivent dès lors envoyer un message fort et clair dénonçant l’utilisation arbitraire et abusive de cette loi.
Les politiques doivent dénoncer la violence
Les politiques ont le devoir de dénoncer la violence et de s’assurer que tous soient protégés de manière égale et adéquate.
Mesdames et Messieurs les élus de la République, la société civile française et européenne vous demande d’agir. Montrez l’exemple, commencez par mettre en place une commission parlementaire qui réfléchira sur ces questions délicates et proposera des mesures concrètes pour endiguer la vague d’islamophobie et de racisme qui nous submerge.
Il faut également reconnaître l’islamophobie – c’est-à-dire l’ensemble des discriminations et actes de rejet, violences, verbales ou physiques, qui visent des individus (ou des institutions) en raison de l’appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane. Cela permettra l’élaboration de stratégies plus ciblées et efficaces pour améliorer la situation des musulmans, tant au niveau européen que national et local.
Stigmatisation institutionnalisée
Une Europe inclusive et dynamique ne pourra être réalisée tant que les leaders et élus européens n’aborderont pas sérieusement la violence à l’encontre des musulmans.
Nous sommes face aujourd’hui à une stigmatisation de plus en plus institutionnalisée d’une partie de la population, ce qui exacerbe les tensions au lieu d’encourager le vivre ensemble. Pour renverser cette tendance, les gouvernements, en France et à travers l’Europe, doivent agir contre les violences islamophobes de toute urgence.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Aux origines du "racisme respectable" de la Gauche Française
Prise de position en faveur d’une loi sur le foulard à l’école en 2004, soutien plus ou moins assumé et plus ou moins net aux interventions impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Lybie, thématique de l’intégration pour penser les questions liées à l’immigration, approche dogmatique de la laïcité découplée des enjeux sociaux, etc.
Ces quelques exemples contemporains de positions d’organisations et de partis se réclamant de la « gauche » et même de « l’extrême gauche », font écho à d’autres plus lointains : absence ou dénonciation ambiguë de la colonisation, absence ou ambigüité du soutien aux luttes de libérations nationales dans la décennie 50, silence assourdissant pendant des décennies sur les massacres coloniaux de la conquête au 17 octobre 1961 en passant par les crimes de Madagascar (1947), du Cameroun (1955-1960), etc. Les constantes sont telles entre hier et aujourd’hui, qu’il nous semble nécessaire d’en rechercher les causes idéologiques et matérielles. Il existe des héritages encombrants qu’il convient de rendre visible, faute de quoi les reproductions des mêmes pièges idéologiques se déploient et aboutissent aux mêmes cécités et aux mêmes impasses politiques.
Une hégémonie culturelle assise depuis le 19ème siècle
L’hégémonie culturelle est un concept proposé par Antonio Gramsci pour décrire la domination culturelle des classes dominantes. Le concept s’inscrit dans l’analyse des causes du non développement des révolutions annoncées par Marx pour les pays industrialisés d’Europe en dépit de la vérification des conclusions économiques de Marx (crises cycliques, paupérisation de la classe ouvrière, etc.). L’hypothèse de Gramsci est que cet « échec » des révolutions ouvrières est explicable par l’emprise de la culture de la classe dominante sur la classe ouvrière et ses organisations. La classe dominante domine certes par la force mais aussi par un consentement des dominés culturellement produit. L’hégémonie culturelle de la classe dominante agit par le biais de l’État et de ses outils culturels hégémoniques (écoles, médias, etc.) pour produire une adoption par la classe dominée des intérêts de la classe dominante. L’hégémonie culturelle décrit donc l’ensemble des processus de production du consensus en faveur des classes dominantes.
La radicalité des luttes de classes dans l’histoire française (Révolution antiféodale radicale en 1789-1793, Insurrection de juillet 1830, Révolution de février 1848, et enfin et surtout la Commune de Paris) a amené la classe dominante à comprendre très tôt que son pouvoir ne pouvait pas être assuré uniquement par la force des armes et de la répression (ce que Gramsci appelle la domination directe). Le processus de construction d’un « roman national » fut mis en œuvre afin d’assurer l’hégémonie culturelle de la classe dominante (domination indirecte). Les ingrédients de ce roman national sont essentiellement la diffusion de « légendes nationales » : pensée des Lumières, Révolution française et Déclaration des droits de l’homme, école républicaine et laïcité, etc. À la différence du mythe, la légende s’appuie sur quelques faits historiques identifiables qui sont absolutisés. La mise en légende se réalise par occultation des contradictions et enjeux sociaux, négation de l’histoire et transformation de résultats historiques (avec leurs contradictions, leurs limites, etc.) en caractéristiques permanentes et spécifiques de la « francité », du « génie français », de la « spécificité française », du « modèle français », etc.
L’objectif de l’hégémonie culturelle étant de produire du consensus en faveur des classes dominantes, c’est bien entendu à l’intention des classes dominées et de leurs organisations que sont produites et diffusées les légendes nationales (modèle français de laïcité, modèle français d’intégration, pensée des Lumières comme caractéristique typiquement « française », abrogation de l’esclavage comme volonté de l’état français et non comme résultat de la lutte des esclaves, colonisation française posée comme différente des autres dans ses aspects « humanitaires » et « civilisateurs », etc.). La question n’est donc pas celle du jugement des faits, des hommes et des opinions de la pensée des lumières ou de la Révolution française par exemple. Ces événements et ses pensées sont inscrits dans l’histoire et les hommes de ces périodes ne pouvaient penser le monde qu’avec les données de leurs époques. En revanche le maintien d’une approche non critique, non historicisée, essentialisée, etc. de ces processus historiques est à interroger dans ses causes et dans ses effets désastreux contemporains. Sans cette approche critique, les légendes de la classe dominante s’inscrivent comme données d’évidence dans les lectures de la réalité contemporaine, deviennent des représentations sociales qui déforment la réalité, produisent des logiques de pensées qui empêchent de saisir les enjeux sociaux et les contradictions sociales. Sans être exhaustif abordons deux des légendes de l’hégémonie culturelle construite au 19ème siècle et qui ont fortement imprégnées les organisations de « gauche ».
L’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française
Les Lumières désignent un courant d’idées philosophiques en Europe qui a connu son apogée au dix-huitième siècle. Ce courant se caractérise par un appel à la rationalité et le combat contre l’obscurantisme. En libérant l’homme de l’ignorance et de la superstition, il s’agit de le faire penser par lui-même et ainsi de le faire devenir adulte. Ces dimensions communes aux différents philosophes des Lumières n’empêchent pas son hétérogénéité. La philosophie des Lumières est parcourue de « courants » correspondant aux intérêts sociaux divers de l’époque. L’absolutisation de la pensée des Lumières commencent ainsi par l’homogénéisation d’une pensée contradictoire. Mais la philosophie des Lumières est également bornée historiquement.
Elle se déploie, non pas comme logique pure, mais comme logique de pensée inscrite dans une époque précise. C’est d’ailleurs la première critique qui lui est faite par Marx et Engels qui veillent à la mettre en correspondance avec les intérêts sociaux qui la suscitent et la portent : « Les philosophes français du XVIIIe siècle, eux qui préparaient la Révolution, en appelaient à la raison comme juge unique de tout ce qui existait. On devait instituer un État raisonnable, une société raisonnable ; tout ce qui contredisait la raison éternelle devait être éliminé sans pitié. Nous avons vu également que cette raison éternelle n’était en réalité rien d’autre que l’entendement idéalisé du citoyen de la classe moyenne, dont son évolution faisait justement alors un bourgeois. Or, lorsque la Révolution française eut réalisé cette société de raison et cet État de raison, les nouvelles institutions, si rationnelles qu’elles fussent par rapport aux conditions antérieures, n’apparurent pas du tout comme absolument raisonnables. L’État de raison avait fait complète faillite » [1]. Les droits de l’Homme pour leur part sont caractérisés comme les droits d’un homme abstrait, d’un homme bourgeois, d’un homme égoïste : « L’homme réel n’est reconnu que sous l’aspect de l’individu égoïste et l’homme vrai que sous l’aspect du citoyen abstrait » [2].
Depuis cette première critique de l’universalisme des Lumières, d’autres sont venues la compléter : la critique féministe a souligné « les présupposés androcentriques, racistes, économiques et anthropologiques de la philosophie européenne du siècle des Lumières » [3] ; le caractère ethnocentrique de la pensée des Lumières a également été dénoncé en soulignant que « là où nous lisons « homme », « humanité », « citoyenneté », c’est de l’humanité blanche et européenne que nous parlent les Lumières. Certes, dans les Lumières pourtant les premières lueurs de nos valeurs. À condition d’ignorer la traite, la négritude, l’esclavage » [4]. L’universalisme des lumières apparaît ainsi très peu universel que ce soit à l’interne (universalisme masculin du droit de vote jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, universalisme excluant les ouvriers du droit de vote jusqu’en 1848) et à l’externe (code noir, code de l’indigénat, etc.).
Au travers de l’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française, la classe dominante vise à présenter l’histoire française comme n’étant pas le résultat des affrontements sociaux mais comme résultat du déploiement d’un « génie » et/ou d’une « spécificité » française transversale aux différentes classes sociales. Il y aurait ainsi des caractéristiques proprement françaises qui situeraient cette nation au dessus des autres, en avance sur les autres, en avant-garde de l’émancipation et de la civilisation. Bref il s’agit de produire un complexe chauvin pour canaliser les luttes sociales à un moment où se déployait la colonisation violente du monde. L’offensive idéologique visant à ancrer l’idée d’une exceptionnalité/supériorité française est tout azimut et a malheureusement en grande partie réussie. Voici comment par exemple Karl Marx raille la prétention de la « gauche française » à l’exceptionnalité linguistique et républicaine :
« Les représentants (non ouvriers) de la « Jeune France » soutenaient que toutes les nationalités et les nations étaient des « préjugés surannés ». Stirnérianisme proudhonisé : on répartit tout en petits « groupes » ou « communes » qui forment ensuite une « association » et non pas un état. Et tandis que se produit cette individualisation de l’humanité et que se développe le « mutualisme » adéquat, l’histoire des autres pays doit suspendre son cours et le monde entier attendra que les Français soient mûrs pour faire une révolution sociale. Alors ils effectueront sous nos yeux cette expérience, et le reste du monde, subjugué par la force de l’exemple, fera de même. (...) Les Anglais ont bien ri quand j’ai commencé mon discours en disant que notre ami Lafargue et ceux qui avec lui supprimaient les nationalités, s’adressaient à nous en français, c’est-à-dire une langue que les 9/10e de l’assistance ne comprenaient pas. Ensuite, j’ai signalé que Lafargue, sans s’en rendre compte, entendait apparemment par négation des nationalités leur absorption par la nation française modèle » [5].
La construction du consensus colonialiste
L’offensive idéologique de la classe dominante a créé l’espace mental qui a permis la colonisation. L’image des autres cultures et civilisations diffusée par la pensée des Lumières et amplifiée par la Troisième République, de même que l’idée d’être l’avant-garde de l’humanité ont préparé les esprits à la conquête : « il existe un espace mental qui, d’une certaine façon, préexiste à l’instauration de l’ordre colonial, espace essentiellement composé de schèmes de pensées à travers lesquels est reconstruite la coupure entre les occidentaux et les Autres – les schèmes Pur/Impur, Bien/Mal, Savoir/Ignorance, Don d’Amour/Besoin d’Amour. La perception de l’Autre comme un être dans l’enfance de l’humanité, confiné aux ténèbres de l’ignorance comme l’incapacité à contenir ses pulsions informe la pensée coloniale et la connaissance anthropologique » [6].
De fait l’opposition aux guerres de conquêtes coloniales fut à la fois faible et tardive. Les quelques voix anticoloniales comme celles de Georges Clémenceau et de Camille Pelletan restent isolées et marginales. L’imprégnation coloniale est profonde comme en témoigne le rapport adopté à l’unanimité au congrès interfédéral d’Afrique du Nord du parti communiste en septembre 1922 : « L’émancipation des indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la révolution en France (…). La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens est actuellement inutile et dangereuse. Elle est inutile parce que les indigènes n’ont pas atteint encore un niveau intellectuel et moral qui leur permette d’accéder aux conceptions communistes. (…). Elle est dangereuse (…) parce qu’elle provoquerait la démission de nos groupements » [7].
Certes ces positions furent condamnées par la direction du PCF et peu après les militants communistes donnaient un exemple d’internationalisme dans l’opposition à la guerre du Rif en 1925, mais leur simple existence témoigne de l’imprégnation de l’imaginaire colonial jusque dans la gauche la plus radicale de l’époque. Le reste est connu : abandon du mot d’ordre d’indépendance nationale à partir du Front populaire, promotion de l’Union française après 1945, vote des pouvoirs spéciaux en 1956. En dépit de ces positions, le PCF a été le seul à avoir eu des périodes anticolonialistes conséquentes. La S.F.I.O. pour sa part est ouvertement colonialiste : « à l’exception de quelques individualités « anticolonialistes », la majorité du parti socialiste s’est ralliée à l’idée d’une colonisation « humaine, juste et fraternelle » et refuse de soutenir les nationalismes coloniaux qui attisent la haine des peuples, favorisent les féodaux ou la bourgeoisie indigène » [8].
Des héritages encombrants toujours agissants
Au cœur de la pensée des Lumières puis du discours colonial se trouve une approche culturaliste clivant le monde en civilisations hiérarchisées, expliquant l’histoire et ses conflits en éliminant les facteurs économiques et justifiant les interventions militaires « pour le bien » des peuples ainsi agressés. Il s’agit ainsi d’émanciper l’autre malgré lui et si nécessaire par la violence. C’est ce que nous avons appelés dans d’autres écrits le « racisme respectable » c’est-à-dire un racisme ne se justifiant pas « contre » le racisé mais s’argumentant de grandes valeurs censées l’émanciper.
Force est de constater que cette logique de raisonnement est loin d’avoir disparu dans la « gauche » française. Elle a même été étendue en dehors des questions internationales puisqu’elle agit également en direction des questions liées aux français issus de la colonisation. Donnons quelques exemples. Le premier est celui de la logique intégrationniste encore présente fortement à « gauche ». Cette logique relève entièrement du culturalisme binaire portée par la pensée des lumières. Les difficultés subies par les citoyens issues de la colonisation, qu’ils soient français ou étrangers, ne sont pas expliquées dans l’intégrationnisme par les inégalités qu’ils subissent ou leurs conditions matérielles d’existence. Ce sont au contraire des facteurs culturels qui sont mis en avant : obstacles culturels à l’intégration, intégration insuffisante, islam comme contradictoire avec la république et la laïcité, inadaptation culturelle, etc.
Dès lors les objectifs de l’action ne sont pas l’éradication des inégalités mais la transformation des personnes c’est-à-dire qu’il s’agit de les civiliser en les assimilant. Ce n’est pas un hasard si le terme d’intégration est vomi dans les quartiers populaires et perçu comme une agression. C’est ce qu’Abelmalek Sayad appelle le « chauvinisme de l’universel » comme l’a été celui des Lumières : « [Les enfants de parents immigrés seraient] alors, selon une représentation commode, sans passé, sans mémoire, sans histoire (…), et par la même vierge de tout, facilement modelables, acquis d’avance à toutes les entreprises assimilationnistes, même les plus éculées, les plus archaïques, les plus rétrogrades ou, dans le meilleur des cas, les mieux intentionnées, mues par une espèce de « chauvinisme de l’universel » » [9].
Si la droite est globalement dans ce que Sayad nomme les entreprises « éculée », la « gauche » est encore fortement dans ce que Bourdieu nomme le « chauvinisme de l’universel ». Ces deux approches recoupent celles entre « colonisation violente » et « colonisation humanitaire » de l’époque coloniale. Elles sont basées sur une coupure binaire entre deux entités homogénéisées (un « Nous » homogène face à un « Eux » homogène) qui est une autre des caractéristiques de l’ethnocentrisme des Lumières puis du discours colonial et qui ne cesse de s’entendre aujourd’hui dans les discours sur le communautarisme ou le « repli communautaire ». Écoutons encore Sayad sur le processus d’homogénéisation : « Au fond ne s’autorise-t-on pas du préjugé identifiant les uns aux autres tous les immigrés d’une même nationalité, d’une même ethnie, ou d’un groupe de nationalité (les Maghrébines, les Africains noirs, etc.), pour faire passer dans la réalité et pour mettre en œuvre dans la pratique, en toute légitimité et en toute liberté, l’illusion communautaire ? Ainsi la perception naïve et très ethnocentrique qu’on a des immigrés comme étant tous semblables, se trouve au principe de cette communauté illusoire » [10]. Sayad parle ici des immigrés mais la logique est en œuvre pour les français issus de la colonisation. De même l’homogénéisation s’est étendue aux « musulmans ».
Lorsque les membres du « Eux » ne perçoivent pas leurs intérêts, il convient de les émanciper malgré eux. Cette logique a justifié autant les guerres coloniales hier, les agressions impérialistes contemporaines comme celle d’Afghanistan par exemple au plan externe et la loi d’interdiction du foulard à l’école en 2004 au plan interne. Hier comme aujourd’hui, elle est présente, bien sûr à droite, mais également à « gauche ». C’est pour émanciper qu’il fallait coloniser, c’est pour libérer les femmes afghane qu’il fallait intervenir militairement en Afghanistan, c’est la libération de la femme qu’il fallait pour instaurer une police des habits. L’héritage est pesant et agissant. Il forme un obstacle épistémologique à la compréhension des enjeux économiques et politiques du monde contemporain et des luttes sociales qui le caractérise.
Prenons un dernier exemple dans les révolutions qui ont secoué la Tunisie et l’Égypte. Elles ont massivement été saluées comme signe positif par l’ensemble de la gauche. Il restait à les caractériser et de manière significative ont fleurit des expressions les comparant à 1789 : « le 1789 du monde arabe ». De nouveau l’étalon reste la France comme le raillait déjà Marx il y a plus d’un siècle. L’historien Pierre Serna commente : « Non la Tunisie n’est pas en 1789 ! Par pitié que l’on cesse d’instrumentaliser l’Histoire en mesurant l’histoire du monde à l’aune de l’histoire de France. La posture consciente ou non de Jean Tulard, dans Le Monde du 18 janvier, qui consiste à considérer les Tunisiens en face de leur 1789, relève d’une lecture post-colonialiste insultante au pire, condescendante au mieux. Les tunisiens auraient 220 ans de retard sur l’histoire de France et découvriraient enfin les vertus de la liberté conquise. Eh bien non ! La liberté n’est acquise pour nul peuple, et à leur façon les français doivent lutter pied à pied pour leurs anciennes conquêtes en ces temps de recul systématique du pacte républicain. C’est nous qui devons apprendre des Tunisiens et non le contraire. Nous sommes restés dans un 1789 mental, mythifié et figé. Les Tunisiens eux sont bien en 2011 » [11].
L’insulte ou la condescendance, le paternalisme, le maternalisme ou le fraternalisme d’une part et la condamnation indignée d’autre part, la diabolisation ou l’infantilisation, etc. sont des attitudes politiques extrêmement fréquentes à « gauche » et même à « l’extrême-gauche » dans les analyses sur les quartiers populaires et leurs habitants. Elles ont été présentes au moment des débats sur la loi d’interdiction du foulard à l’école, lors des révoltes des quartiers populaires en novembre 2005, au cours des multiples débats sur la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers, etc. Elles sont présentes également dans les commentaires des résultats électoraux en Tunisie et en Égypte comme elles l’étaient au moment des agressions contre l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye.
Dans notre approche matérialiste, les penseurs des Lumières sont le résultat de leur époque, de son état des savoirs et de ses limites historiques. Le regard non critique et dogmatique sur la pensée des Lumières est depuis bien longtemps une arme des classes dominantes et un héritage encombrant pour les dominés.
Saïd Bouamama
Notes
[1] Friedrich Engels, Socialisme utopique et Socialisme scientifique, Éditions sociales, Paris, 1950, p. 35.
[2] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p. 14.
[3] Jennifer Chan-Tiberghien, « La participation féministe au mouvement altermondialiste : Une critique de l’Organisation Mondiale du Commerce », Recherches Féministes, volume 17, n° 2, 2004, p. 199.
[4] Louis Sala-Molins, « Le Code Noir, Les Lumières et Nous », dans Valérie Lange-Eyre (dir), Mémoire et droits humains : Enjeux et perspectives pour les peuples d’Afrique, Éditions d’En Bas, Lausanne, 2009, p. 38.
[5] Karl Marx, « Lettre à Friedrich Engels du 20 juin 1866 », Correspondances, tome VIII, Éditions sociales, Paris, 1981.
[6] Eric Savarèse, L’ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine : oublier l’autre, L’Harmattan, Paris, 1998, p. 134.
[7] Cité dans René Galissot, « Sur les débuts du communisme en Algérie et en Tunisie : socialisme colonial et rupture révolutionnaire », dans Collectif, Mélanges d’histoire sociale offerts à Jean Maitron, Éditions ouvrières, Paris, 1976, p. 101.
[8] Philippe Dewitte, Les mouvements nègres en France, 1919-1939, L’Harmattan, Paris, 1985, p. 62.
[9] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p.14.
[10] Abdelmalek Sayad, « Le foyer des sans-familles », dans L’immigration et les paradoxes de l’altérité, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 1991, pp. 91-92
[11] Pierre Serna, Les tunisiens ne sont pas en 1789 ! ou impossible n’est pas tunisien, Institut d’histoire de la révolution française, Université Panthéon-Sorbonne.
Prise de position en faveur d’une loi sur le foulard à l’école en 2004, soutien plus ou moins assumé et plus ou moins net aux interventions impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Lybie, thématique de l’intégration pour penser les questions liées à l’immigration, approche dogmatique de la laïcité découplée des enjeux sociaux, etc.
Ces quelques exemples contemporains de positions d’organisations et de partis se réclamant de la « gauche » et même de « l’extrême gauche », font écho à d’autres plus lointains : absence ou dénonciation ambiguë de la colonisation, absence ou ambigüité du soutien aux luttes de libérations nationales dans la décennie 50, silence assourdissant pendant des décennies sur les massacres coloniaux de la conquête au 17 octobre 1961 en passant par les crimes de Madagascar (1947), du Cameroun (1955-1960), etc. Les constantes sont telles entre hier et aujourd’hui, qu’il nous semble nécessaire d’en rechercher les causes idéologiques et matérielles. Il existe des héritages encombrants qu’il convient de rendre visible, faute de quoi les reproductions des mêmes pièges idéologiques se déploient et aboutissent aux mêmes cécités et aux mêmes impasses politiques.
Une hégémonie culturelle assise depuis le 19ème siècle
L’hégémonie culturelle est un concept proposé par Antonio Gramsci pour décrire la domination culturelle des classes dominantes. Le concept s’inscrit dans l’analyse des causes du non développement des révolutions annoncées par Marx pour les pays industrialisés d’Europe en dépit de la vérification des conclusions économiques de Marx (crises cycliques, paupérisation de la classe ouvrière, etc.). L’hypothèse de Gramsci est que cet « échec » des révolutions ouvrières est explicable par l’emprise de la culture de la classe dominante sur la classe ouvrière et ses organisations. La classe dominante domine certes par la force mais aussi par un consentement des dominés culturellement produit. L’hégémonie culturelle de la classe dominante agit par le biais de l’État et de ses outils culturels hégémoniques (écoles, médias, etc.) pour produire une adoption par la classe dominée des intérêts de la classe dominante. L’hégémonie culturelle décrit donc l’ensemble des processus de production du consensus en faveur des classes dominantes.
La radicalité des luttes de classes dans l’histoire française (Révolution antiféodale radicale en 1789-1793, Insurrection de juillet 1830, Révolution de février 1848, et enfin et surtout la Commune de Paris) a amené la classe dominante à comprendre très tôt que son pouvoir ne pouvait pas être assuré uniquement par la force des armes et de la répression (ce que Gramsci appelle la domination directe). Le processus de construction d’un « roman national » fut mis en œuvre afin d’assurer l’hégémonie culturelle de la classe dominante (domination indirecte). Les ingrédients de ce roman national sont essentiellement la diffusion de « légendes nationales » : pensée des Lumières, Révolution française et Déclaration des droits de l’homme, école républicaine et laïcité, etc. À la différence du mythe, la légende s’appuie sur quelques faits historiques identifiables qui sont absolutisés. La mise en légende se réalise par occultation des contradictions et enjeux sociaux, négation de l’histoire et transformation de résultats historiques (avec leurs contradictions, leurs limites, etc.) en caractéristiques permanentes et spécifiques de la « francité », du « génie français », de la « spécificité française », du « modèle français », etc.
L’objectif de l’hégémonie culturelle étant de produire du consensus en faveur des classes dominantes, c’est bien entendu à l’intention des classes dominées et de leurs organisations que sont produites et diffusées les légendes nationales (modèle français de laïcité, modèle français d’intégration, pensée des Lumières comme caractéristique typiquement « française », abrogation de l’esclavage comme volonté de l’état français et non comme résultat de la lutte des esclaves, colonisation française posée comme différente des autres dans ses aspects « humanitaires » et « civilisateurs », etc.). La question n’est donc pas celle du jugement des faits, des hommes et des opinions de la pensée des lumières ou de la Révolution française par exemple. Ces événements et ses pensées sont inscrits dans l’histoire et les hommes de ces périodes ne pouvaient penser le monde qu’avec les données de leurs époques. En revanche le maintien d’une approche non critique, non historicisée, essentialisée, etc. de ces processus historiques est à interroger dans ses causes et dans ses effets désastreux contemporains. Sans cette approche critique, les légendes de la classe dominante s’inscrivent comme données d’évidence dans les lectures de la réalité contemporaine, deviennent des représentations sociales qui déforment la réalité, produisent des logiques de pensées qui empêchent de saisir les enjeux sociaux et les contradictions sociales. Sans être exhaustif abordons deux des légendes de l’hégémonie culturelle construite au 19ème siècle et qui ont fortement imprégnées les organisations de « gauche ».
L’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française
Les Lumières désignent un courant d’idées philosophiques en Europe qui a connu son apogée au dix-huitième siècle. Ce courant se caractérise par un appel à la rationalité et le combat contre l’obscurantisme. En libérant l’homme de l’ignorance et de la superstition, il s’agit de le faire penser par lui-même et ainsi de le faire devenir adulte. Ces dimensions communes aux différents philosophes des Lumières n’empêchent pas son hétérogénéité. La philosophie des Lumières est parcourue de « courants » correspondant aux intérêts sociaux divers de l’époque. L’absolutisation de la pensée des Lumières commencent ainsi par l’homogénéisation d’une pensée contradictoire. Mais la philosophie des Lumières est également bornée historiquement.
Elle se déploie, non pas comme logique pure, mais comme logique de pensée inscrite dans une époque précise. C’est d’ailleurs la première critique qui lui est faite par Marx et Engels qui veillent à la mettre en correspondance avec les intérêts sociaux qui la suscitent et la portent : « Les philosophes français du XVIIIe siècle, eux qui préparaient la Révolution, en appelaient à la raison comme juge unique de tout ce qui existait. On devait instituer un État raisonnable, une société raisonnable ; tout ce qui contredisait la raison éternelle devait être éliminé sans pitié. Nous avons vu également que cette raison éternelle n’était en réalité rien d’autre que l’entendement idéalisé du citoyen de la classe moyenne, dont son évolution faisait justement alors un bourgeois. Or, lorsque la Révolution française eut réalisé cette société de raison et cet État de raison, les nouvelles institutions, si rationnelles qu’elles fussent par rapport aux conditions antérieures, n’apparurent pas du tout comme absolument raisonnables. L’État de raison avait fait complète faillite » [1]. Les droits de l’Homme pour leur part sont caractérisés comme les droits d’un homme abstrait, d’un homme bourgeois, d’un homme égoïste : « L’homme réel n’est reconnu que sous l’aspect de l’individu égoïste et l’homme vrai que sous l’aspect du citoyen abstrait » [2].
Depuis cette première critique de l’universalisme des Lumières, d’autres sont venues la compléter : la critique féministe a souligné « les présupposés androcentriques, racistes, économiques et anthropologiques de la philosophie européenne du siècle des Lumières » [3] ; le caractère ethnocentrique de la pensée des Lumières a également été dénoncé en soulignant que « là où nous lisons « homme », « humanité », « citoyenneté », c’est de l’humanité blanche et européenne que nous parlent les Lumières. Certes, dans les Lumières pourtant les premières lueurs de nos valeurs. À condition d’ignorer la traite, la négritude, l’esclavage » [4]. L’universalisme des lumières apparaît ainsi très peu universel que ce soit à l’interne (universalisme masculin du droit de vote jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, universalisme excluant les ouvriers du droit de vote jusqu’en 1848) et à l’externe (code noir, code de l’indigénat, etc.).
Au travers de l’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française, la classe dominante vise à présenter l’histoire française comme n’étant pas le résultat des affrontements sociaux mais comme résultat du déploiement d’un « génie » et/ou d’une « spécificité » française transversale aux différentes classes sociales. Il y aurait ainsi des caractéristiques proprement françaises qui situeraient cette nation au dessus des autres, en avance sur les autres, en avant-garde de l’émancipation et de la civilisation. Bref il s’agit de produire un complexe chauvin pour canaliser les luttes sociales à un moment où se déployait la colonisation violente du monde. L’offensive idéologique visant à ancrer l’idée d’une exceptionnalité/supériorité française est tout azimut et a malheureusement en grande partie réussie. Voici comment par exemple Karl Marx raille la prétention de la « gauche française » à l’exceptionnalité linguistique et républicaine :
« Les représentants (non ouvriers) de la « Jeune France » soutenaient que toutes les nationalités et les nations étaient des « préjugés surannés ». Stirnérianisme proudhonisé : on répartit tout en petits « groupes » ou « communes » qui forment ensuite une « association » et non pas un état. Et tandis que se produit cette individualisation de l’humanité et que se développe le « mutualisme » adéquat, l’histoire des autres pays doit suspendre son cours et le monde entier attendra que les Français soient mûrs pour faire une révolution sociale. Alors ils effectueront sous nos yeux cette expérience, et le reste du monde, subjugué par la force de l’exemple, fera de même. (...) Les Anglais ont bien ri quand j’ai commencé mon discours en disant que notre ami Lafargue et ceux qui avec lui supprimaient les nationalités, s’adressaient à nous en français, c’est-à-dire une langue que les 9/10e de l’assistance ne comprenaient pas. Ensuite, j’ai signalé que Lafargue, sans s’en rendre compte, entendait apparemment par négation des nationalités leur absorption par la nation française modèle » [5].
La construction du consensus colonialiste
L’offensive idéologique de la classe dominante a créé l’espace mental qui a permis la colonisation. L’image des autres cultures et civilisations diffusée par la pensée des Lumières et amplifiée par la Troisième République, de même que l’idée d’être l’avant-garde de l’humanité ont préparé les esprits à la conquête : « il existe un espace mental qui, d’une certaine façon, préexiste à l’instauration de l’ordre colonial, espace essentiellement composé de schèmes de pensées à travers lesquels est reconstruite la coupure entre les occidentaux et les Autres – les schèmes Pur/Impur, Bien/Mal, Savoir/Ignorance, Don d’Amour/Besoin d’Amour. La perception de l’Autre comme un être dans l’enfance de l’humanité, confiné aux ténèbres de l’ignorance comme l’incapacité à contenir ses pulsions informe la pensée coloniale et la connaissance anthropologique » [6].
De fait l’opposition aux guerres de conquêtes coloniales fut à la fois faible et tardive. Les quelques voix anticoloniales comme celles de Georges Clémenceau et de Camille Pelletan restent isolées et marginales. L’imprégnation coloniale est profonde comme en témoigne le rapport adopté à l’unanimité au congrès interfédéral d’Afrique du Nord du parti communiste en septembre 1922 : « L’émancipation des indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la révolution en France (…). La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens est actuellement inutile et dangereuse. Elle est inutile parce que les indigènes n’ont pas atteint encore un niveau intellectuel et moral qui leur permette d’accéder aux conceptions communistes. (…). Elle est dangereuse (…) parce qu’elle provoquerait la démission de nos groupements » [7].
Certes ces positions furent condamnées par la direction du PCF et peu après les militants communistes donnaient un exemple d’internationalisme dans l’opposition à la guerre du Rif en 1925, mais leur simple existence témoigne de l’imprégnation de l’imaginaire colonial jusque dans la gauche la plus radicale de l’époque. Le reste est connu : abandon du mot d’ordre d’indépendance nationale à partir du Front populaire, promotion de l’Union française après 1945, vote des pouvoirs spéciaux en 1956. En dépit de ces positions, le PCF a été le seul à avoir eu des périodes anticolonialistes conséquentes. La S.F.I.O. pour sa part est ouvertement colonialiste : « à l’exception de quelques individualités « anticolonialistes », la majorité du parti socialiste s’est ralliée à l’idée d’une colonisation « humaine, juste et fraternelle » et refuse de soutenir les nationalismes coloniaux qui attisent la haine des peuples, favorisent les féodaux ou la bourgeoisie indigène » [8].
Des héritages encombrants toujours agissants
Au cœur de la pensée des Lumières puis du discours colonial se trouve une approche culturaliste clivant le monde en civilisations hiérarchisées, expliquant l’histoire et ses conflits en éliminant les facteurs économiques et justifiant les interventions militaires « pour le bien » des peuples ainsi agressés. Il s’agit ainsi d’émanciper l’autre malgré lui et si nécessaire par la violence. C’est ce que nous avons appelés dans d’autres écrits le « racisme respectable » c’est-à-dire un racisme ne se justifiant pas « contre » le racisé mais s’argumentant de grandes valeurs censées l’émanciper.
Force est de constater que cette logique de raisonnement est loin d’avoir disparu dans la « gauche » française. Elle a même été étendue en dehors des questions internationales puisqu’elle agit également en direction des questions liées aux français issus de la colonisation. Donnons quelques exemples. Le premier est celui de la logique intégrationniste encore présente fortement à « gauche ». Cette logique relève entièrement du culturalisme binaire portée par la pensée des lumières. Les difficultés subies par les citoyens issues de la colonisation, qu’ils soient français ou étrangers, ne sont pas expliquées dans l’intégrationnisme par les inégalités qu’ils subissent ou leurs conditions matérielles d’existence. Ce sont au contraire des facteurs culturels qui sont mis en avant : obstacles culturels à l’intégration, intégration insuffisante, islam comme contradictoire avec la république et la laïcité, inadaptation culturelle, etc.
Dès lors les objectifs de l’action ne sont pas l’éradication des inégalités mais la transformation des personnes c’est-à-dire qu’il s’agit de les civiliser en les assimilant. Ce n’est pas un hasard si le terme d’intégration est vomi dans les quartiers populaires et perçu comme une agression. C’est ce qu’Abelmalek Sayad appelle le « chauvinisme de l’universel » comme l’a été celui des Lumières : « [Les enfants de parents immigrés seraient] alors, selon une représentation commode, sans passé, sans mémoire, sans histoire (…), et par la même vierge de tout, facilement modelables, acquis d’avance à toutes les entreprises assimilationnistes, même les plus éculées, les plus archaïques, les plus rétrogrades ou, dans le meilleur des cas, les mieux intentionnées, mues par une espèce de « chauvinisme de l’universel » » [9].
Si la droite est globalement dans ce que Sayad nomme les entreprises « éculée », la « gauche » est encore fortement dans ce que Bourdieu nomme le « chauvinisme de l’universel ». Ces deux approches recoupent celles entre « colonisation violente » et « colonisation humanitaire » de l’époque coloniale. Elles sont basées sur une coupure binaire entre deux entités homogénéisées (un « Nous » homogène face à un « Eux » homogène) qui est une autre des caractéristiques de l’ethnocentrisme des Lumières puis du discours colonial et qui ne cesse de s’entendre aujourd’hui dans les discours sur le communautarisme ou le « repli communautaire ». Écoutons encore Sayad sur le processus d’homogénéisation : « Au fond ne s’autorise-t-on pas du préjugé identifiant les uns aux autres tous les immigrés d’une même nationalité, d’une même ethnie, ou d’un groupe de nationalité (les Maghrébines, les Africains noirs, etc.), pour faire passer dans la réalité et pour mettre en œuvre dans la pratique, en toute légitimité et en toute liberté, l’illusion communautaire ? Ainsi la perception naïve et très ethnocentrique qu’on a des immigrés comme étant tous semblables, se trouve au principe de cette communauté illusoire » [10]. Sayad parle ici des immigrés mais la logique est en œuvre pour les français issus de la colonisation. De même l’homogénéisation s’est étendue aux « musulmans ».
Lorsque les membres du « Eux » ne perçoivent pas leurs intérêts, il convient de les émanciper malgré eux. Cette logique a justifié autant les guerres coloniales hier, les agressions impérialistes contemporaines comme celle d’Afghanistan par exemple au plan externe et la loi d’interdiction du foulard à l’école en 2004 au plan interne. Hier comme aujourd’hui, elle est présente, bien sûr à droite, mais également à « gauche ». C’est pour émanciper qu’il fallait coloniser, c’est pour libérer les femmes afghane qu’il fallait intervenir militairement en Afghanistan, c’est la libération de la femme qu’il fallait pour instaurer une police des habits. L’héritage est pesant et agissant. Il forme un obstacle épistémologique à la compréhension des enjeux économiques et politiques du monde contemporain et des luttes sociales qui le caractérise.
Prenons un dernier exemple dans les révolutions qui ont secoué la Tunisie et l’Égypte. Elles ont massivement été saluées comme signe positif par l’ensemble de la gauche. Il restait à les caractériser et de manière significative ont fleurit des expressions les comparant à 1789 : « le 1789 du monde arabe ». De nouveau l’étalon reste la France comme le raillait déjà Marx il y a plus d’un siècle. L’historien Pierre Serna commente : « Non la Tunisie n’est pas en 1789 ! Par pitié que l’on cesse d’instrumentaliser l’Histoire en mesurant l’histoire du monde à l’aune de l’histoire de France. La posture consciente ou non de Jean Tulard, dans Le Monde du 18 janvier, qui consiste à considérer les Tunisiens en face de leur 1789, relève d’une lecture post-colonialiste insultante au pire, condescendante au mieux. Les tunisiens auraient 220 ans de retard sur l’histoire de France et découvriraient enfin les vertus de la liberté conquise. Eh bien non ! La liberté n’est acquise pour nul peuple, et à leur façon les français doivent lutter pied à pied pour leurs anciennes conquêtes en ces temps de recul systématique du pacte républicain. C’est nous qui devons apprendre des Tunisiens et non le contraire. Nous sommes restés dans un 1789 mental, mythifié et figé. Les Tunisiens eux sont bien en 2011 » [11].
L’insulte ou la condescendance, le paternalisme, le maternalisme ou le fraternalisme d’une part et la condamnation indignée d’autre part, la diabolisation ou l’infantilisation, etc. sont des attitudes politiques extrêmement fréquentes à « gauche » et même à « l’extrême-gauche » dans les analyses sur les quartiers populaires et leurs habitants. Elles ont été présentes au moment des débats sur la loi d’interdiction du foulard à l’école, lors des révoltes des quartiers populaires en novembre 2005, au cours des multiples débats sur la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers, etc. Elles sont présentes également dans les commentaires des résultats électoraux en Tunisie et en Égypte comme elles l’étaient au moment des agressions contre l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye.
Dans notre approche matérialiste, les penseurs des Lumières sont le résultat de leur époque, de son état des savoirs et de ses limites historiques. Le regard non critique et dogmatique sur la pensée des Lumières est depuis bien longtemps une arme des classes dominantes et un héritage encombrant pour les dominés.
Saïd Bouamama
Notes
[1] Friedrich Engels, Socialisme utopique et Socialisme scientifique, Éditions sociales, Paris, 1950, p. 35.
[2] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p. 14.
[3] Jennifer Chan-Tiberghien, « La participation féministe au mouvement altermondialiste : Une critique de l’Organisation Mondiale du Commerce », Recherches Féministes, volume 17, n° 2, 2004, p. 199.
[4] Louis Sala-Molins, « Le Code Noir, Les Lumières et Nous », dans Valérie Lange-Eyre (dir), Mémoire et droits humains : Enjeux et perspectives pour les peuples d’Afrique, Éditions d’En Bas, Lausanne, 2009, p. 38.
[5] Karl Marx, « Lettre à Friedrich Engels du 20 juin 1866 », Correspondances, tome VIII, Éditions sociales, Paris, 1981.
[6] Eric Savarèse, L’ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine : oublier l’autre, L’Harmattan, Paris, 1998, p. 134.
[7] Cité dans René Galissot, « Sur les débuts du communisme en Algérie et en Tunisie : socialisme colonial et rupture révolutionnaire », dans Collectif, Mélanges d’histoire sociale offerts à Jean Maitron, Éditions ouvrières, Paris, 1976, p. 101.
[8] Philippe Dewitte, Les mouvements nègres en France, 1919-1939, L’Harmattan, Paris, 1985, p. 62.
[9] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p.14.
[10] Abdelmalek Sayad, « Le foyer des sans-familles », dans L’immigration et les paradoxes de l’altérité, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 1991, pp. 91-92
[11] Pierre Serna, Les tunisiens ne sont pas en 1789 ! ou impossible n’est pas tunisien, Institut d’histoire de la révolution française, Université Panthéon-Sorbonne.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Je suis en train de lire "Le mythe de l'islamisation" de Raphaël Liogier, salutaire déconstruction du délire paranoïaque qui s'est emparé des esprits en Europe ces dernières années. RL passe pas mal de temps à réfuter des prétendus faits exploités entre autres par Riposte Laïque, ou bien des éditorialistes médiatiques comme Eric Zemmour et Ivan Rioufol. A la limite on sait déjà, mais la réplique systématique aux idées reçues sur la prétendue progression de l'islam (ou de l'islamisme, la frontière étant niée par les islamophobes les plus cohérents) est utile pour un argumentaire sur la question. Plus originale, l'analyse de l'islamophobie comme répondant aux besoins d'une idéologie nationale fragilisée - on pourrait développer à mon avis sur l'aspect de "projection" que constitue pour des nationalistes de vieux Etats impérialistes le fantasme d'une "invasion" islamique qui finirait par donner aux "européens de souche" un statut subalterne, semblable à celui des colonisés autrefois.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Islamophobie
Une belle affiche de Die Linke :
Les musulmans font partie de nous. Le racisme divise. Nous ne pourrons obtenir un salaire minimum et des emplois stables que si nous luttons ensemble. Ensemble pour la justice sociale !
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Islamophobie
Aissatou, une adolescente sous "pression"
Par Khadija Mahrouk | le 29 août, 2013 - 16:43
Quelles sont les raisons de cette descente aux enfers ? Un proche de la famille parle d’un "commissaire qui la traite de menteuse", "il lui a même dit qu’elle avait tout inventé puisqu’ils ne retrouvaient pas ses agresseurs". Nassima et Khoudjedhi quant à elles parlent d’une « pression » avant de nommer explicitement un « commissaire qui ne croit pas Aissatou ».
On l’appelle plus souvent Mc Flurry qu’Aissetou, c’est son surnom, elle le tient de ses copines pour son goût prononcé pour le dessert de la grande enseigne américaine. La jeune Trappiste vit chez ses parents, elle a décidé de porter le voile en juin dernier « après avoir bien réfléchi», précisent Khoudjedhi et Nassima, ses copines de toujours. Un cheminement religieux et une envie de ne plus être l’adolescente turbulente qu’elle était. « Elle est devenue meilleure, plus calme, plus gentille. Franchement la religion l’a apaisée ça se voyait ».
Lundi 26 août, la jeune Aissatou s’est défenestrée.
Quelles sont les raisons qui ont bien pu pousser Aissatou à se jeter du 4e étage de l’appartement familial ? Khoudjedhi, 17 ans et Nassima, 14 ans ne comprennent pas. Ce sont elles qu’Aissatou a été rejoindre après son agression le 13 août dernier. « Quand elle est arrivée, elle a juste eu le temps de nous raconter ce qu’il s’était passé après elle s’est évanouie ! On l’avait jamais vu comme ça ». Le rapport médical fera état d’ « ecchymoses aux deux bras importantes », d’une « ecchymose à la poitrine gauche », de « lésions cutanées à type de coupures sur la joue droite et la cervicale droite » et d’un « état de choc psychologique ».
Nassima et Khoudjedhi ont beau être jeunes, elles étaient bien conscientes que ça n’allait pas. « Elle a grave maigri, elle ne prenait plus soin d’elle et prenait de plus en plus de médicaments », lance Khoudjedhi. L’une des sources du problème selon cette dernière c’est la pression que vivait à longueur de journée Aissatou, « tout le monde lui posait des questions, elle en avait marre de tout ça, de toujours devoir raconter avec détails ce qu’il s’était passé ».
L’état psychologique de l’adolescente de 16 ans n’aura de cesse de se dégrader suite à l’agression selon ses copines.
Vendredi 23 août, Aissatou est hospitalisée après avoir pris une trop forte dose de médicaments qui lui sont prescrits. La presse parle d’une première tentative de suicide. Un proche de la famille, nie catégoriquement cette thèse,« j’ai discuté avec elle le lendemain (24 août Ndlr) et elle m’a dit que ce n’était pas son but, le problème c’est qu’elle avait pris trop de médicaments au cours de la semaine».Selon lui, « les médecins n’auraient jamais permis à Aissatou de sortir dès le lendemain s’ils considéraient vraiment qu’elle voulait mettre fin à ses jours. » D’ailleurs, la jeune fille va même confier à ce proche à sa sortie de l’hôpital qu’elle prenait « de plus en plus de médicaments » depuis le début de la semaine parce qu’elle avait « toujours autant mal ».
Quelles sont les raisons de cette descente aux enfers ? Un proche de la famille parle d’un "commissaire qui la traite de menteuse", "il lui a même dit qu’elle avait tout inventé puisqu’ils ne retrouvaient pas ses agresseurs". Nassima et Khoudjedhi quant à elles parlent d’une « pression » avant de nommer explicitement un « commissaire qui ne croit pas Aissatou ». Les jeunes filles vont, elles aussi être interrogées par la sureté départementale des Yvelines, « des gens sympas », selon Nassima. Les enquêteurs appellent directement les adolescentes sur leurs téléphones portables. Un mode de fonctionnement que Sabrina, la mère de Nassima, qualifiera « d’insensé ». Elle va d’ailleurs tenir à accompagner sa fille à l’interrogatoire.
Koudjedhi, va quant à elle se rendre à sa convocation seule. « Ils m’avaient déjà convoqué deux fois mais je n’y étais pas allée parce que j’avais peur, après ils m’ont dit si tu ne viens pas on vient te chercher chez toi. Là, j’ai flippé et j’y suis allée», explique la mineure de 17 ans.
Sabrina ne décolère pas : « ils appelaient ma gamine sur son portable alors qu’ils ne m’avaient même pas envoyé de convocation écrite, j’ai dû la leur demander ! Ce sont des gamines elles ne connaissent pas leurs droits mais moi si ! ».
« elle a du courage de s’être jetée, j’aurais jamais pu …»
La mère célibataire a suivi l’affaire de près tout en tentant de « protéger les enfants ». « J’ai bien vu qu’elles étaient sous le choc, c’est pas normal, aucune cellule psychologique n’a été mise en place alors qu’elles ont vu la marque au sol qu’a laissé la trace du corps d’Aissatou ». Des adolescentes marquées au fer rouge d’autant qu’Aissatou leur « lançait des piques », selon elles. « Samedi elle m’a dit "si je meurs t’as pas intérêt à pleurer", nous on l’a pas prise au sérieux et là bim bam boom on apprend ça», raconte Nassima. Avant de conclure, de manière glaçante « elle a du courage de s’être jeter, j’aurais jamais pu …»
Peu avant de se défenestrer, Aissatou va leur envoyer un dernier texto « Salam. Depuis quelques semaines ça se voit que je vais mal mais bon (je dois) toujours (le) cacher. T’es une sœur pour moi mais là j’en peu plus, j’ai plus espoir, on cherche à m’enfoncer mais je suis à bout, le commissaire j’ai l’impression qu’il fait tout pour pas m’aider désolée. » Les filles l’ont gardé. Elles le récitent presque par cœur…
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Un DVD d’épouvante envoyé à plusieurs mosquées du Royaume-Uni
le 3 septembre, 2013 - 11:11
"Les agents du SO15 spécialisés dans la lutte contre le terrorisme enquêtent sur une série de communications malveillantes à Londres et dans d'autres parties du Royaume-Uni". Derrière ce communiqué lapidaire diffusé par la police métropolitaine de Londres fin août, il fallait lire en filigrane que les ultras du nationalisme britannique avaient encore frappé, en ayant apporté une variante sacrilège à leur cycle infernal de violence.
Digne des séries B d’épouvante, un DVD intitulé « The Finale » à la gloire de la propagande nazie et entrecoupé d’images abjectes grouillant de rongeurs, de vers et d'insectes, avec au premier plan une fausse tête de mort sur laquelle est griffonnée l'inscription «le prophète Mohamed», où se mêlent des scènes pornographiques particulièrement sordides, a été envoyé à différentes mosquées et centres islamiques du Royaume-Uni. Au pied du crâne, un slogan haineux est mis en exergue, au cas où la menace raciste n’aurait pas été bien comprise, et en guise d’apothéose, Hitler fait une apparition à la fin, histoire d’achever d’impressionner les esprits.
Pendant une heure insoutenable, ce brûlot anti-islam qui brûle les doigts, adressé à «Sa sainteté immaculée, le Prophète divin», dépeint les musulmans sans nuances, tous réduits à des êtres sanguinaires.
Après avoir inondé les lieux de culte musulmans du territoire, ce DVD, dont les metteurs en scène activement recherchés sont encore d'illustres inconnus, a suscité un déluge de plaintes émanant de particuliers et d'organisations religieuses.
Le secrétaire général adjoint du Conseil musulman de Grande-Bretagne, Ibrahim Mogra, n’a pas caché son inquiétude : "En tant que société et en tant que pays, nous devrions tous être profondément préoccupés devant la multiplication de ces attaques que rien n'arrête et qui ne visent qu’un seul et même groupe", a-t-il martelé, ajoutant : "Comme lors de l'Holocauste, quand les Juifs étaient pourchassés, les attaques à leur encontre ont pu augmenter et se radicaliser car les honnêtes gens n’ont pas suffisamment agi pour les arrêter. De plus en plus de musulmans expriment leur émoi et la peur qui les habite, et je vais devoir trouver les mots pour les réconforter, alors que les agressions islamophobes n'ont toujours pas été enrayées."
Dernière édition par Toussaint le Mar 3 Sep - 12:43, édité 1 fois
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Islamophobie: profanation de la mosquée de Saguenay au Canada
Acte islamophobe. Le Québec n’est pas épargné par la haine contre les musulmans. La mosquée de Saguenay a été profanée ce samedi selon le site radio-Canada.ca. Le mur de la mosquée a été recouvert d’un liquide rouge qui doit être certainement du sang de porc ou d’un animal quelconque. La police de Saguenay a immédiatement réagit et considéré que ce geste était à caractère haineux de nature raciale. Une position de la police qui est surprenante de notre point de vue de français.
Le même soir, la mosquée de Saguenay a reçu un courrier qui fait suite à la profanation. Sur la lettre était écrit : «Pourquoi venez-vous dans notre pays, si ce n’est que pour tenter de le changer à l’image du pays que vous avez fui? » La lettre se terminait par un «À suivre…» qui laisse sous entendre que les auteurs n’en ont pas terminé.
Sur la lettre on peut lire aussi « Cette mosquée est baptisée avec du sang de porc frais du Québec », « intégrez-vous ou rentrez chez vous » et « Non à l’islam ».
Malgré cela, les responsables de la mosquée refusent de porter plainte. La police a ouvert une enquête.
Suite à cette affaire, le ministre responsable des institutions démocratiques et de la participation citoyenne, Bernard Drainville, est monté au créneau pour dénoncer cet acte sur twitter.
Acte islamophobe. Le Québec n’est pas épargné par la haine contre les musulmans. La mosquée de Saguenay a été profanée ce samedi selon le site radio-Canada.ca. Le mur de la mosquée a été recouvert d’un liquide rouge qui doit être certainement du sang de porc ou d’un animal quelconque. La police de Saguenay a immédiatement réagit et considéré que ce geste était à caractère haineux de nature raciale. Une position de la police qui est surprenante de notre point de vue de français.
Le même soir, la mosquée de Saguenay a reçu un courrier qui fait suite à la profanation. Sur la lettre était écrit : «Pourquoi venez-vous dans notre pays, si ce n’est que pour tenter de le changer à l’image du pays que vous avez fui? » La lettre se terminait par un «À suivre…» qui laisse sous entendre que les auteurs n’en ont pas terminé.
Sur la lettre on peut lire aussi « Cette mosquée est baptisée avec du sang de porc frais du Québec », « intégrez-vous ou rentrez chez vous » et « Non à l’islam ».
Malgré cela, les responsables de la mosquée refusent de porter plainte. La police a ouvert une enquête.
Suite à cette affaire, le ministre responsable des institutions démocratiques et de la participation citoyenne, Bernard Drainville, est monté au créneau pour dénoncer cet acte sur twitter.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Pourquoi nous sommes solidaires avec nos sœurs voilées dans leurs luttes pour leurs droits fondamentaux
par Cercle Féministe de l'ULB
http://www.avanti4.be/ailleurs-sur-le-net/article/pourquoi-nous-sommes-solidaires-avec-nos-soeurs
par Cercle Féministe de l'ULB
http://www.avanti4.be/ailleurs-sur-le-net/article/pourquoi-nous-sommes-solidaires-avec-nos-soeurs
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Islamophobie
Tout en critiquant le dernier gadget de Peillon comme "un cache misère", LO cautionne néanmoins une grande partie de cette "charte de la laicité à l'école" en nous racontant qu'elle va faciliter le travail des enseignants. Fallait-il un nouveau texte pour que tous les programmes soient suivis par tous les élèves ? Ce qui se fait sans problème significatif depuis des générations à quelques exceptions près ? Et pas un mot pour souligner que, derrière ces belles paroles, c'est une fois de plus l'islam qui est visé pour faire plaisir à tout ce que le pays compte de laicards, d'islamophobes et de racistes, y compris parmi les enseignants.
Charte de la laïcité à l'école : un cache-misère
Lundi 9 septembre, le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, a présenté sa Charte de la laïcité à l'école. Elle devra être apposée bien en vue dans tous les établissements scolaires publics, être expliquée aux élèves et, bien entendu, être respectée par tous.
La Charte n'énonce rien de nouveau, mais elle a au moins le mérite d'écrire clairement quelques phrases qui pourront faciliter le travail des enseignants : « Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question du programme » ; « Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles de l'école de la République ». Un élève contestant l'évolution des espèces, la rotondité de la terre ou l'égalité entre les sexes se verra donc rappeler au règlement, ce qui est la moindre des choses.
Par ailleurs la Charte réaffirme l'interdiction « de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent une appartenance religieuse » dans les locaux scolaires, ce qui aidera au moins les jeunes filles voulant résister aux pressions des intégristes pour qu'elles portent le voile. Peillon entend donc traiter les manifestations religieuses intempestives comme de simples manquements à la discipline, ce qu'elles sont d'ailleurs dans nombre de cas.
Mais à part le beau rappel de principes, qu'apporte vraiment cette Charte de la laïcité. Ne serait-ce que faire respecter la discipline normale d'une école ou d'une classe demande des moyens, beaucoup de moyens, car la seule bonne manière d'avoir de l'ordre, c'est de faire en sorte que les jeunes soient contents d'être là, qu'ils y apprennent vraiment quelque chose, que l'école soit une libération et un espoir pour eux, en particulier pour les enfants des classes populaires. Bref l'école devrait fonctionner comme il faut. Une Charte n'y suffira pas, et de loin, à moins qu'elle ne soit là justement pour tenter de cacher combien l'éducation est toujours réduite à la portion congrue.
Paul GALOIS
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Islamophobie
Je suis étonné du terme volontairement péjoratif que tu utilises.verié2 a écrit:"... à tout ce que le pays compte de laicards..."
La question de la laïcité de la séparation de l'État de la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses est une question qui se pose non seulement dans une démocratie parlementaire mais qui se posera à un futur état socialiste. Alors pourquoi être si méprisant. J'ose espérer que tu n'es pas favorable à un état confessionnel. Alors que reste-t-il le fait que ce terme soit utilisé par des racistes et des islamophobes. Ce n'est suffisant car alors il bien d'autres termes sur lesquelles tu pourrais te gausser comme le terme "socialisme" ou "révolution" car n'ont-ils pas été largement utilisés par l'extrème droite ("national-socialisme" "révolution nationale"...) ou même "travail" tant il a été utilisé par Sarkosy...etc.
Dans le cadre de notre société il n'y a pas 36 possibilités hélas : la confession ou la laïcité, et la revendication démocratique et sociale est dans le contexte de la laïcité. Que ce terme soit utilisé par des adversaires ne change rien à son sens dans le contexte récent ne change rien au fait qu'il ait été et qui le soit encore une revendication des syndicats enseignants pendant des dizaines d'années contre la volonté de privatiser et de confessionnaliser l'instruction de la part de la droite et du capital. Alors oui on peut être laÏque et anti-raciste et lutter contre toutes les discriminations, c'est même le cas de la majorité des militants syndicaux enseignants qui se mobilisent et dénoncent les attaques contre l'école publique et les évolutions successives des gouvernements pour faire "évoluer" la laïcité dans une "nouvelle" (plutôt "moisie") forme comme c'est ci bien décrit ici :
http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/07/07/nouvelle-laicite-ou-ordre-moral%E2%80%89/
Dernière édition par Achille le Jeu 12 Sep - 13:33, édité 1 fois
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
C'est bien parce que la laicité est une chose bien trop sérieuse pour être laissée a la droite ou l'extréme droite qu'il faut distinguer entre "la laïcité", une revendication démocratique essentielle, et "les laicards" qui instrumentalisent cette revendication (légitime) pour attaquer "les musulmans". Un peu comme on doit (sur un autre plan) distinguer "la science" et "le scentisme" (qui sont deux choses distinctes)
Or il est trés facile de distinguer les deux : les "laicards" sont ceux qui nient l'existence de l'islamophobie, c'est a dire d'un courant instrumentalisant la laicité pour s'en prendre à l'islam en tant que religion déterminée.
Or il est trés facile de distinguer les deux : les "laicards" sont ceux qui nient l'existence de l'islamophobie, c'est a dire d'un courant instrumentalisant la laicité pour s'en prendre à l'islam en tant que religion déterminée.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Islamophobie
Achille, je te répondrai par une citation d'un texte de LO avec lequel je suis d'accord.
Mais je t'accorde que le terme "laicard" peut être mal compris...
C'est l'hypocrisie qui consiste à prétendre que l'école serait "neutre" que je rejette avec le terme "laicard" et non le refus de laisser l'Eglise ou d'autres forces religieuses mettre la main sur l'école. Une autre hypocrisie consiste, comme Peillon, à se gargariser de la laïcité pour zapper les autres problèmes. Sans compter la récupération de cette fameuse "valeur républicaine" par les islamophobes, qui ne suffirait pas en elle-même pour la rejeter.
LDC - Lutte Ouvrière Mars 2006
À propos du centenaire de la loi de séparation de 1905 : l’union de l’État et des Églises pour la défense de la propriété bourgeoise
À l’occasion du centenaire de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État, nombre de déclarations d’hommes politiques ou de commentateurs professionnels ont vanté les mérites de ce modèle et de cette exception que constituerait la « laïcité à la française ». Mais si la France peut faire figure de modèle en ce domaine, c’est bien parce qu’au royaume des aveugles les borgnes sont rois, car dans la pratique, cette séparation de l’Église et de l’État, déjà incomplète en 1905, n’a cessé d’être remise en cause au fil des ans.
Les communistes que nous sommes ne se réclament pas de la laïcité en général, car si celle-ci implique la séparation des Églises et de l’État, avec laquelle ils ne peuvent qu’être d’accord, elle prétend aussi faire de l’école un terrain neutre, où les opinions politiques et philosophiques ne devraient pas s’exprimer, ce qui revient à laisser le champ libre à l’idéologie dominante. Mais ce n’est évidemment pas cet aspect-là de la laïcité que remettent en cause les hommes politiques français qui au fil des années se sont efforcés de la vider de son contenu.
Mais je t'accorde que le terme "laicard" peut être mal compris...
Dernière édition par verié2 le Jeu 12 Sep - 14:05, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
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Re: Islamophobie
"l'école citadelle" a une histoire. Et sa liaison avec la problématique laique est plus compliquée qu'on ne saurait l'exprimer dans ce forum qui laisse plutot la part belle aux points de vues convenus ou aux injures. Mais en tout cas, ce n'était pas le cas de la version de la laicité telle qu'elle est apparue du temps de Marx ou de lénine (qui défendaient justement la laicité comme "progrés démocratique") Cette vision de l'école "bastion" est plutot une vision des années 1950...C'est l'hypocrisie qui consiste à prétendre que l'école serait "neutre"
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Islamophobie
C'est surtout son emploi qui pose problèmeverié2 a écrit:
Mais je t'accorde que le terme "laicard" peut être mal compris...
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: Islamophobie
La marque américaine Abercrombie & Fitch condamnée pour avoir licencié une employée voilée
le 11 septembre, 2013 - 13:09
En ce lundi 9 septembre, la marque américaine Abercrombie & Fitch n’a pas eu gain de cause dans le tribunal de San Francisco et l’argument avancé pour licencier une employée voilée de 19 ans a été balayé d’un coup de maillet par la juge, seule à même de juger que l’entreprise avait violé les lois contre la discrimination.
Recrutée en 2010 dans un magasin californien Hollister, filiale d’Abercrombie & Fitch, Hani Khan ne s’était heurtée à aucune restriction concernant le port du hijab, son intégration professionnelle s’annonçant sous les meilleurs auspices. Les choses se sont gâtées quelques mois plus tard, quand sa supérieure hiérarchique a brusquement fait une volte-face hostile à son apparence, établissant une ahurissante corrélation entre la visibilité musulmane de la jeune femme et la baisse des ventes enregistrée par sa structure.
Après avoir subi de fortes pressions pour qu’elle retire ce voile que sa direction ne saurait voir désormais, la jeune femme a été purement et simplement licenciée sur la base de convictions religieuses dont elle n’avait jamais fait mystère et, plus étonnant encore, qui n’avaient pas été rédhibitoires lors de son embauche.
"Mes employeurs ont subitement considéré que cela ne collait plus avec le style préconisé pour les vendeurs, et j’ai trouvé cela vraiment injuste", a déclaré la nouvelle paria de l’entreprise qui avait le dos large mais pas au point de se voir imputer la chute du chiffre d’affaires.
Conduite vers la sortie sans ménagement, Hani Kahn a porté plainte en 2011 : "J'ai été vraiment bouleversée par ce qui s'est passé et je ne veux pas que l’entreprise s’en sorte comme ça, parce que si ça m'est arrivé, ça peut arriver à n'importe qui," n’a cessé de clamer la plaignante dans l’attente fébrile du jugement.
Le prétexte censé justifier son limogeage n’a pas abusé la juge du tribunal de San Francisco qui a considéré que non seulement "Abercrombie n’avait pas réussi à apporter la preuve que ses ventes avaient baissé", mais également que la direction du magasin avait initialement autorisé la victime à travailler en hijab, estimant alors que son look "correspondait aux couleurs et valeurs de l’entreprise."
Chronique d’une discrimination professionnelle ordinaire, le label Abercrombie est connu défavorablement pour ses directives très strictes en matière de style vestimentaire, ne badinant pas avec les coiffures tolérées au travail. Au-delà du guide remis aux employés où sont illustrées les coupes de cheveux correctes et soignées à adopter par tous, hommes et femmes, le PDG de la compagnie Mike Jeffries a défrayé la chronique en mai dernier, lorsqu’une interview datant de 2006 a fait le buzz dans les réseaux sociaux, et pour cause ! Il se plaisait alors à dire que sa marque s’adressait exclusivement à des clients "cools et beaux".
En 2005, Abercrombie & Fitch avait déjà dû verser 40 millions de dollars suite à une action collective menée par plusieurs milliers de plaignants, en Oklahoma et en Californie, qui avaient en commun de s'être vu refuser un emploi en raison de leur origine.
Ce qui ne tue pas rend plus fort, tel est l’adage Nietzschéen qu'Hani Kahn a fait sien. Celle-ci ressort grandie de cette épreuve, se disant suffisamment forte désormais pour « défendre ce en quoi je crois », en espérant que son cas aura valeur d’exemple : « La loi nous protège et nous avons besoin de parler et de lutter contre la discrimination quand elle arrive », a-t-elle confié sur ABC, alors que le 30 septembre prochain Abercrombie & Fitch saura précisément ce qu’il en coûte de mettre dehors une employée voilée en transgressant allègrement le code du travail.
Toussaint- Messages : 2238
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Re: Islamophobie
Un français d'origine tunisienne évincé d’un concours qu’il a pourtant gagné
Par Nassim Dembri | le 12 septembre, 2013 - 00:20
ArtExpo International évince l’artiste vainqueur de son concours « Show Your Talent » !
ArtExpo International, une organisation fondée en 2001 par un groupe d’artistes indépendants et dédiée à la promotion de l’art contemporain, organise sur ses réseaux sociaux le concours « Show Your Talent ». 190 artistes, toutes disciplines confondues sont retenus pour participer au concours en ne présentant qu’une seule de leur œuvre.
Le jury n’est autre que les internautes qui sont alors invités à voter pour leur œuvre préférée. A l’issue du concours l’artiste vainqueur est censé remporter une exposition à Venise, Bucarest ou Istanbul dans le cadre de manifestations artistiques organisées dans ces trois villes par ArtExpo International.
Parmi les 190 artistes, un seul se démarque très vite de ses concurrents en occupant la 1ère place du classement. Il obtient un nombre de votes qui lui permet de prendre une avance considérable, ne laissant aucune place au suspense car il est assurément le vainqueur. Il s’agit de Ramzi Saibi, un jeune artiste franco-tunisien émergeant, connu pour ses œuvres où fusionnent calligraphie arabe et art contemporain.
Or un jour avant la fin de la compétition, son œuvre disparaît du concours comme par magie et à la surprise de tout le monde, sans aucun motif. Jusqu'à présent ArtExpo Internationaln’a pas voulu s’exprimer sur ce qui s’est passé. Les requêtes lancées par l’artiste et les nombreuses interrogations des internautes qui ont voté pour l’artiste demeurent encore sans réponses.
Une enquête est alors en cours et selon les premiers résultats, l’artiste aurait été victime d’un acte discriminatoire. « Je suis très déçu par l’attitude d’une telle organisation qui se présente comme faisant la promotion de l’art contemporain à l’international, qui soit disant est ouverte au multiculturalisme, mais qui n’est autre qu’une dictature déguisée qui a choisi le vainqueur qui lui convenait.
La culture arabe est omniprésente dans mes œuvres et elle est malheureusement trop souvent associée dans l’imaginaire des gens à l’islamisme, au terrorisme ou au djihad et j’en passe… Ce sont ces clichés que j’essaie de briser de manière implicite ou explicite dans mon travail. « La plus grande indigence est celle de l’ignorance », c’est le proverbe que j’ai calligraphié dans le cadre du concours, en guise de réponse à ces idées fausses, car je savais les réactions que pouvaient susciter mon travail dans un tel concours. Je ne me suis pas trompé. Cela n’est pas de la psychose, mais une triste réalité », a déclaré Ramzi Saibi.
Lorsqu’on sait que l'artiste palestinienne Larissa Sansour a été boycottée lors du « Lacoste Elysée prize » en 2011, dont le travail a été jugé « trop pro-palestinien » on peut se poser des questions. Une plainte a été déposée à l’encontre d’ArtExpo International qui pourrait très bien être poursuivie les jours à venir. Affaire à suivre !
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Suites d’un Ramadan teinté d’islamophobie
mercredi 11 septembre 2013, par Coordination contre le Racisme et l’islamophobie
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobe dénonce le traitement scandaleux des affaires d’islamophobie, et des violences policières qui ont accompagné certaines d’entre elles en plein Ramadan depuis quelques années.
La classe politique et nos décideurs au plus haut niveau n’ont pas condamné ces violences et ces contrôles musclés , encourageant de fait d’autres affaires dont celle de Marseille qui constitue à nos yeux un exemple type de partialité de nos institutions lorsqu’il s’agit de musulmanes voilées.
Une citoyenne musulmane portant le Niqab : Louise Marie S. a été interpellée avec un zèle et des insultes racistes inacceptables par des policiers le 25 Juillet 2012 à Marseille, (« enlève ta merde, tu te crois où ? », avant de lui lancer d’un ton tout aussi haineux « Il est où ton Allah maintenant ? », et à l’image de ce qui s’est déroulé cet été à Argenteuil , des passants ont été choqués par la violence et les propos policiers , ont demandé des explications et en guise de réponse, ils ont subi des violences , un gazage au lacrymogène et l’arrestation de certains témoins.
Madame Louise Marie a dit aux policiers qu’elle devait récupérer son sac oublié dans la mosquée afin de présenter sa pièce d’identité mais les policiers n’ont rien voulu savoir et ont voulu l’embarquer de force au poste de police, en la violentant et la plaquant au sol en tentant de l’étouffer, ce qui a obligé Madame S. à mordre le bras de la policière qui lui fermait la bouche pour l’empêcher de crier sa douleur et sa révolte.
Au final, Madame S. et trois autres individus, dont un mineur, ont été conduits au poste de police.
Sur place, les deux majeures ont été victimes de violences de la part des policiers qui se sont montrés particulièrement discourtois et provocateurs.
Puis , après avoir libéré les 4 personnes , en ayant prévu de convoquer Madame S. pour un rappel à la Loi, le magistrat de permanence subit la pression du syndicat de police Alliance et se voit « contraint » de déférer trois majeurs devant le Tribunal correctionnel pour y répondre des faits de violences volontaires sur PDAP en réunion.
Par jugement du Tribunal correctionnel de MARSEILLE en date du 20 septembre 2012, Madame S., Monsieur B. et Monsieur BE. étaient reconnus coupables des faits qui leur était reprochés.
En répression, ils étaient chacun condamnés à la peine de 6 mois d’emprisonnement dont deux mois fermes.
Précision utile : le casier judiciaire de Madame S. était vierge de toute mention.
Ils étaient également condamnés solidairement à verser aux trois fonctionnaires de police, victimes des faits 3100 € au total, outre 900 € au titre de l’article 475-1 du CPP.
L’Avocat de madame S. , Maitre Fahd MIHIH a interjeté appel de ces décisions scandaleuses devant la Cour d’appel d’AIX-EN-PROVENCE et l’affaire sera traitée le 13 septembre 2013.(Audience le 13 septembre 2013 à 8 heures (13ème Chambre correctionnelle- Palais Monclar - Salle d’audience en Rez-de-Chaussée)
La Coordination contre le Racisme et l’islamophobie appelle à la solidarité avec ces victimes de l’arbitraire et la justice partiale qui cautionne par ses décisions les violences policières dont l’aggravation pendant le Ramadan ne sont plus à démontrer.
Lyon le 09 Septembre 2013 www.crifrance.com
COMMUNIQUE DE LA COORDINATION CONTRE LE RACISME ET L’ ISLAMOPHOBIE (CRI)
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Islamophobie
Son emploi peut en effet prêter à confusion, laisser croire qu'on désignerait ainsi ceux qui s'en prennent à l'école libre etc. Mais pas sur ce forum...Achille a écrit:C'est surtout son emploi qui pose problèmeverié2 a écrit:
Mais je t'accorde que le terme "laicard" peut être mal compris...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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