Libye
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Pas gros pétrolier mais peut le devenir...
[Commentaire de la part de Frederic Frederic : ]
Je travaille pour une société américaine dans le pétrole et j'ai travaillé à une implantation en Libye. Personnellement je ne crois pas que le pétrole libyen ait été la priorité pour motiver l'intervention, toutefois, il faut savoir qu'avec 1.667 million de barils par jour, la Libye représentait 1.9% de la production mondiale, et la quasi totalité était exportée (1.457 million de barils). Ce qui est notable, c'est que depuis 1969, avec l'arrivée de Kahdafi au pouvoir, la ressource pétrolière est gaspillée .. en effet, à cette date le pays produisait 3.1 million de barils par jour, soit autant que l'Arabie Saoudite à la meme date. En 1970 la Libye était le 5ème producteur mondial, il était le 16ème avant la guerre avec l'équivalent de 15% de la production de l'Arabie. Cependant la Libye a de quoi revenir un acteur majeur; en effet, ses réserves prouvées sont de 39 Milliard de barils, et on estime à 107 milliards celles non exploitées. Ces réserves, principalement dans le golfe de Syrte, sont facilement accessibles car principalement onshore. Elles représentent plus que les réserves des Etats-Unis et du Mexique réunis. En conclusion, la Libye est potentiellement un pays riche, mais très mal géré.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
Alternative Libertaire a écrit:
Libye
Refusons l’hypocrisie de la guerre humanitaire !
L’intervention militaire en Libye qui vient d’être décidée par le conseil de sécurité de l’ONU a plusieurs objectifs mais sûrement pas celui de sauver sans arrière-pensée le peuple libyen de Kadhafi. Les dirigeants de la France, de l’Union européenne et des États-Unis ont beau jeu de traiter celui-ci de dictateur sanguinaire alors qu’ils ont eux-mêmes soutenu et soutiennent encore des dictatures et des tyrans partout dans le monde.
Les mêmes qui justifient les bombardements en Libye par des motifs humanitaires participent directement à la répression du mouvement démocratique au Bahreïn et au Yémen. Des troupes de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes unis sont entrées dans le pays à la demande du monarque du Bahreïn et avec l’accord d’Obama pour réprimer un mouvement totalement pacifique et assassiner les leaders du mouvement. Dans la plus grande indifférence on s’achemine peut-être vers un bain de sang au Bahreïn.
Kadhafi lui-même était encore accueilli en grandes pompes par Sarkozy à Paris en 2007. Les élites politiques françaises, de l’UMP au PS, ont tous cumulé des séjours en Tunisie, invités par la dictature qu’ils ont condamnée soudainement il y a quelques semaines. En ce moment même, un mouvement social inédit a lieu au Burkina Faso contre la dictature françafricaine de Compaoré. Mais ça, on n’en entend pas parler dans les médias ou les discours du gouvernement.
L’humanitarisme des États occidentaux est à géométrie variable, et pour cause : ce n’est pas du tout ce qui motive l’intervention militaire en Libye. Depuis le début des insurrections en cours dans les pays du Maghreb et du Machrek, les puissances occidentales observent avec inquiétude les chutes successives de leurs meilleurs soutiens dans la région, ne pouvant qu’accompagner le mouvement et miser sur une transition libérale des pays concernés, tout en nous rabâchant le cliché du danger islamiste pour préparer les conditions d’une éventuelle intervention militaire. Mais le démarrage de grèves, comme en Tunisie et en Égypte, et la persistance des mouvements sociaux malgré les concessions accordées par les oligarchies locales font planer le risque pour les impérialismes occidentaux de voir les transitions démocratiques en cours déboucher sur des révolutions sociales.
C’est finalement le risque (bien réel) d’un massacre des insurgé-e-s libyen-ne-s retranchés à Benghazi qui a servi de prétexte pour justifier une intervention militaire. Oui, cette intervention a permis de stopper la contre-offensive kadhafiste. Mais il ne faut pas se leurrer sur le pourquoi de cet engagement militaire et sur ses suites.
Si le but premier des puissances occidentales avait été d’apporter une aide désintéressée au peuple libyen, il y aurait eu bien d’autres façons de le faire que de bombarder des villes. Elles auraient par exemple pu fournir des armes aux rebelles (qui affrontent en ce moment une armée kadhafiste largement équipée par les puissances occidentales). Elles pourraient aussi accueillir les réfugié-e-s plutôt que de renforcer les patrouilles aux frontières de l’Union européenne et de développer un discours démagogique de « dangers de vagues d’immigrations ».
Si aujourd’hui l’intervention continue, c’est que le but est avant tout pour les capitalistes de reprendre la main dans la région. D’où l’escalade de ces derniers jours. En une semaine, on est passé d’un discours sur la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour empêcher le massacre à Benghazi à des bombardements sur plusieurs villes libyennes. La résolution adoptée par l’ONU exclut une occupation mais laisse le champ libre à une intervention terrestre. On ne prend même plus la peine comme lors de l’invasion de l’Afghanistan en 2001 ou de l’Irak en 2003, de nous faire avaler le mensonge de la « guerre propre ».
Et tout cela est justifié en France dans les médias et par les politiciens (de l’UMP au Parti de Gauche) par des motivations humanitaires et républicaines. La position de l’extrême droite révèle un courant politique qui défend l’ordre économique établi, qui est hostile à toute révolution autre que nationaliste. Cette intervention arrive à point nommé pour redorer le blason de Sarkozy qui ose désormais se présenter comme le défenseur des opprimé-e-s. Comme si l’État français était légitime pour venir imposer aux populations en pleine révolution son système politique et économique. Comme si la démocratie pouvait s’imposer par la guerre. Les leçons de l’Afghanistan et de l’Irak n’ont-elles pas suffi ? La donne est radicalement changée désormais au Maghreb et au Machreck. Les populations sont averties : les « grands-frères » occidentaux déploient leurs canons et se donnent le droit d’intervenir si ça ne tourne pas comme ils le souhaitent. Les rebelles de Benghazi ont été sauvés, mais maintenant l’escalade est enclenchée et il est difficile de savoir jusqu’où elle nous mènera.
De la crise financière entamée en 2007 à la catastrophe nucléaire de Fukushima, en passant par les nombreuses résistances sociales émergeant partout dans le monde et plus particulièrement au Maghreb et au Machrek, le système capitaliste semble craquer de toutes parts. Dans ces périodes de crise, les bourgeoisies à la tête des grandes puissances ont toujours préféré jouer la carte du nationalisme et de la guerre plutôt que de voir leur pouvoir remis en question. Ces mêmes bourgeoisies invoquent toujours la « folie » ou la « barbarie » de leurs ennemis ou les vertus de leurs propres conceptions des systèmes politiques et économiques pour entrer en guerre. Aujourd’hui, la situation est la même sur le fond. Prenons du recul et ne ne nous laissons pas berner : la guerre humanitaire est une hypocrisie.
Alternative libertaire réitère son soutien aux peuples du Maghreb et du Machrek en lutte pour leur liberté. Nous incitons les travailleur-se-s et les jeunes de ces pays à poursuivre la révolution aussi loin que possible et à ne pas se faire confisquer leurs mouvements par les puissances occidentales. Nous exigeons l’arrêt des bombardements en Libye et le retrait des troupes étrangères du Bahreïn. Nous appelons l’ensemble des organisations politiques, syndicales ou associatives de France s’opposant à la guerre à agir en commun pour faire cesser l’intervention militaire française en Libye.
Alternative libertaire, le 21 mars 2011 à 12h.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Ce sont les peuples et les travailleurs qui doivent intervenir !
Malgré l’unité affichée initialement, les grandes puissances et leurs alliés sont divisés sur l’attitude à adopter. A peine mise sur pied, leur coalition se divise et s’effrite, ce qui marque une différence fondamentale avec la guerre du Golfe de 1991. L’intervention militaire va être l’occasion d’une nouvelle escalade dans les relations internationales, opposant les différents blocs bourgeois.
D’un autre côté, les masses pauvres et exploitées du monde, pays par pays, ont tendance à renouer avec la révolte et avec la lutte de classe, et ce mouvement dépasse les frontières du monde arabe.
Ceux qui dominent la planète ne peuvent plus la dominer de la même façon qu’auparavant et leur concurrence économique s’aggrave avec la crise ; de même, ceux qui sont dominés ne sont plus disposés à l’accepter comme par le passé. L’instabilité créée par cette situation rend précaires l’ensemble des plans des différents belligérants et des différentes forces politiques bourgeoises.
http://unionpourlecommunisme.wordpress.com...-et-exploitees/
luga- Messages : 66
Date d'inscription : 08/07/2010
Age : 70
Les vautours se disputent
Un point sur le débat sur la participation de l'Otan. Au cours d'une réunion, les ambassadeurs d'une majorité des 28 pays membres de l'Alliance atlantique ont confirmé leur souhait que l'alliance relaie au plus tôt la coalition qui a lancé la campagne de bombardements samedi, selon les diplomates.
Un point de vue qu'a résumé le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn, venu à Bruxelles pour une réunion européenne qui avait aussi la Libye à son ordre du jour: "mon pays comme beaucoup d'autres, n'a qu'un seul moyen de s'engager, c'est dans le cadre de l'Otan".
lundi 21 mars 2011 20h02
20h02 Mais Paris, bien qu'assez isolé, renâcle devant ce qu'impliquerait un tel affichage : si l'Otan dirige l'intervention, les pays arabes ne voudront pas s'y rallier et, pire, finiront par la dénoncer, répète la France. lundi 21 mars 2011 20h02
20h03 Actuellement, les opérations de la coalition emmenées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sont nationales et coordonnées par les QG américains de Ramstein (ouest de l'Allemagne) et Naples (sud de l'Italie).
lundi 21 mars 2011 20h03
20h03 Sans exprimer sa préférence, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré dimanche que son pays espérait transmettre la responsabilité de la coordination des opérations dans les jours à venir, soit "à la France et à la Grande-Bretagne", soit à "la machinerie de l'Otan".
Le Premier ministre britannique, David Cameron, s'est prononcé lundi devant le Parlement pour que l'Otan prenne "au bout d'un moment" les commandes, tout en évoquant la possibilité qu'un officier britannique, américain ou français soit nommé à la tête de l'opération.
lundi 21 mars 2011 20h03
20h05 Témoignant de la tension grandissante, la Norvège a annoncé qu'elle "suspendait" la participation aux opérations de ses avions F-16 arrivés en Italie puis repartis en Crète, "à une clarification du commandement".
L'Italie, favorable elle aussi à une reprise en main par l'Otan, a placé la barre plus haut. Son ministre des affaires étrangères, Franco Frattini, a lâché que si la question n'était pas réglée, son pays reprendrait le contrôle des bases qu'elle a mises à la disposition de la coalition.
lundi 21 mars 2011 20h05
20h05 Autre point de dissension, l'Allemagne et surtout la Turquie, ne veulent pas que l'Otan, si elle devait finalement intervenir, bombarde à son tour comme la coalition l'a fait depuis 48 heures. Des objections qui ne portent pas sur le commandement, mais sur la nature de l'intervention de l'Otan.
lundi 21 mars 2011 20h05
Roseau- Messages : 17750
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Re: Libye
by Bertil Videt
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2041
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Poutine le dit tout net
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Libye
lundi 21 mars 2011
Les va-t-en guerre
L’armée française est donc en première ligne de la coalition de grandes puissances en train de bombarder en Libye. Sarkozy, Juppé et compagnie qui jouent les matamores depuis plusieurs jours se réjouissent bruyamment de leur succès diplomatique pour avoir obtenu la résolution de l’ONU qui, avec l’hypocrisie habituelle de la diplomatie internationale, autorise « une zone d’exclusion aérienne ». L’intervention se limite, pour le moment en tout cas, à une attaque par l’aviation. Mais c’est une vraie guerre, avec de vraies bombes, de vrais morts et de vraies destructions. Et les dirigeants ont beau répéter que ne sont ciblés que des objectifs militaires, les victimes dans la population civile se multiplieront. Ceux qui mènent cette guerre le savent bien, eux qui ont inventé l’expression « dégâts collatéraux ».
Les grandes puissances et nos dirigeants affirment qu’ils interviennent pour venir au secours du peuple libyen en train de se faire massacrer par son dictateur. Oui, Kadhafi est un dictateur, oppresseur de son peuple. Mais il l’est depuis quarante ans, et pendant longtemps sous les applaudissements de tous les grands de ce monde ! Les mouvements de menton de Sarkozy ne peuvent faire oublier la réception obséquieuse qu’il avait organisée lorsque Kadhafi était venu à Paris.
Kadhafi était un ami tant qu’il tenait son peuple solidement sous sa férule, qu’il tenait le robinet à pétrole et que ses revenus lui permettaient d’être un bon client pour les marchands d’armes, notamment de France.
Pour paraphraser l’expression d’une humoriste, l’état-major français n’a pas beaucoup de mal à connaître l’armement de Kadhafi, il suffit de retrouver les factures !
Maintenant que le pouvoir de Kadhafi est ébranlé, ses protecteurs occidentaux le lâchent, comme ils ont lâché à l’époque Saddam Hussein qu’ils avaient tant protégé auparavant. Et les circonstances offrent à Sarkozy l’occasion de jouer au chef de guerre et d’essayer de se replacer aux yeux de l’opinion publique arabe après ses bévues en Tunisie et en Égypte où la France a été une des dernières à lâcher les dictateurs en place. Accessoirement, Sarkozy espère bien engranger quelques pourcents de plus dans la course à la présidentielle.
Il n’est cependant même pas sûr qu’il parvienne à redorer son blason car les peuples arabes ont tous fait l’expérience, au long de leur histoire, que lorsque les puissances impérialistes interviennent, ce n’est jamais pour les aider mais, suivant les périodes, pour les coloniser, les dominer, les morceler ou, en tout cas, pour les piller.
Au moment où les puissances occidentales lancent leurs avions sur la Libye, prétendument au nom de la défense du peuple libyen et de la démocratie, les troupes d’Arabie saoudite sont en train d’envahir le petit État de Bahrein pour briser le mouvement populaire, sans que les puissances occidentales manifestent même leur réprobation.
Bien au-delà des peuples arabes, nombre de peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie ont fait l’expérience d’interventions militaires que les puissances impérialistes ont toujours justifiées par de grandes phrases du genre : « le combat pour la démocratie » ou « la défense de la civilisation ».
Les puissances impérialistes, y compris la nôtre, sont présentes en Afghanistan, prétendant le faire pour « combattre le terrorisme », « pour établir la démocratie » ou pour « libérer les femmes », alors que ce sont leurs bombardements aveugles qui terrorisent des villages, que leur démocratie, c’est le règne des seigneurs de guerre, et que les femmes restent aussi opprimées qu’avant.
Cette guerre-là n’est pas plus une guerre juste que toutes les autres que la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont menées dans le passé contre les peuples. Et le fait que le Parti socialiste se soit immédiatement aligné derrière Sarkozy dans cette affaire montre seulement qu’il n’y en a pas un pour racheter l’autre en matière de politique extérieure comme en matière de politique intérieure. Faut-il rappeler que le Parti socialiste a porté la responsabilité de quelques-unes des pires guerres colonialistes et des pires aventures guerrières de l’impérialisme français, la guerre d’Algérie en particulier ?
Contrairement aux dignitaires du Parti socialiste, flanqué des écologistes qui ne sont pacifistes que lorsqu’il n’y a pas de guerre, les travailleurs n’ont pas à être solidaires et, encore moins, fiers de l’intervention française en Libye.
Troupes françaises hors d’Afrique et stop aux bombardements en Libye par l’aviation française !
Arlette Laguiller
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Libye
il y a 5 heures 31 min
Une zone d'exclusion aérienne est en place en Libye
Au troisième jour, lundi, des frappes aériennes menées en Libye par les puissances occidentales pour protéger les civils des attaques des forces kadhafistes, l'opération fait l'objet de certaines critiques.
Mais les insurgés libyens ont dit souhaiter leur poursuite.
Sur le plan opérationnel, le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré que la coalition internationale avait en grande partie neutralisé les défenses aériennes libyennes et qu'une zone d'exclusion aérienne était maintenant en place dans le ciel libyen.
Un responsable américain a de son côté assuré qu'à la suite des raids, la progression des forces kadhafistes vers Benghazi, bastion des rebelles, Ajdabiah et Misrata avait été stoppée.
Mais, a-t-il ajouté, les forces de Mouammar Kadhafi restent actives et les Etats-Unis ne croient pas que le "guide" libyen honorera ses promesses de cessez-le-feu formulées dimanche.
Comme pour illustrer ces craintes, la chaîne de télévision Al Djazira a rapporté en fin d'après-midi que les forces gouvernementales bombardaient depuis plusieurs heures la ville de Zintan, dans l'ouest du pays.
Des habitants de Misrata, dernier bastion important des insurgés, également dans l'Ouest, ont rapporté que des forces kadhafistes infiltrées dans la ville avaient tiré lundi sur une foule de personnes non armées, faisant neuf morts.
Les Kadhafistes, disent-ils, se servent de civils comme boucliers humains contre les frappes aériennes. Ces informations n'ont pu être confirmées de source indépendante.
LES FRAPPES AÉRIENNES CRITIQUÉES
Des consultations à huis clos devaient se tenir dans l'après-midi à New York au Conseil de sécurité des Nations unies à la demande de la Chine et de la Russie et en réponse à une lettre de la Libye, a-t-on appris de source diplomatique.
La Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote, jeudi, de la résolution 1973 du Conseil de sécurité sur la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a critiqué lundi cette résolution qu'il a jugée "déficiente et imparfaite" et a comparée aux "appels médiévaux à la croisade". Le président Dmitri Medvedev a aussitôt réagi en jugeant "inacceptable d'avoir recours à des expressions qui, sur le fond, tendent vers un conflit de civilisations, comme par exemple croisades".
A Pékin, des journaux dénoncent les raids aériens en Libye, accusant les pays qui y participent de bafouer le droit international et de provoquer de nouveaux troubles au Proche-Orient.
Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui avait dénoncé la veille des bombardements ayant "provoqué la mort et les blessures de nombreux civils libyens", a clarifié ses propos en disant qu'il soutenait la résolution de l'Onu, tout en insistant sur la protection des civils.
A Téhéran, l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a déclaré que si les Occidentaux voulaient aider les civils libyens, ils devraient les armer plutôt que de bombarder le colonel Kadhafi, et il a accusé Washington de chercher à s'assurer une tête de pont dans un pays regorgeant de pétrole.
TRANSFERT DE COMMANDEMENT
A Washington, le général américain Carter Ham, commandant de l'Africom, a réaffirmé que la mission consistait à protéger les populations civiles et non à soutenir les forces d'opposition, ajoutant qu'aucun contact officiel n'était noué avec l'opposition libyenne.
Ahmed El Hasi, porte-parole du groupe d'opposition du 17 février, a cependant fait état à Benghazi d'une coordination entre les insurgés et la coalition internationale, "premièrement pour identifier la position des troupes de Kadhafi et deuxièmement pour identifier la position de nos combattants de sorte qu'ils ne soient pas frappés par les bombardements".
Les insurgés, a-t-il réaffirmé, sont favorables aux frappes contre les troupes kadhafistes et il a souligné qu'ils étaient opposés au déploiement de forces terrestres étrangères.
La coalition a tiré dans la nuit de dimanche à lundi entre 10 et 12 missiles sur des cibles libyennes, a précisé Vince Crawley, porte-parole de l'Africom américain.
"Nous avons consacré les premières 24 heures à l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et nous passons maintenant à une position de surveillance", a-t-il dit.
Le général britannique David Richards tout comme le général américain Ham ont assuré qu'attaquer Kadhafi ne faisait pas partie de la mission.
Le général Ham a par ailleurs déclaré que la zone d'exclusion aérienne s'étendait et couvrirait bientôt une zone de 1.000 km.
La Maison blanche a indiqué que les Etats-Unis avaient l'intention de céder le rôle de commandement des opérations dans les prochains jours.
David Cameron a indiqué que l'intention était de confier le commandement à l'Otan, mais le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a fait valoir que les pays arabes ne voulaient pas d'un transfert de l'opération militaire sous le commandement de l'Otan.
La seconde vague de frappes aériennes a notamment touché lundi matin des forces kadhafistes près d'Ajdabiah, une ville de l'est de la Libye que les insurgés ont pour objectif de reprendre. L'un d'entre eux a néanmoins déclaré que pour lancer cette opération, ils avaient besoin de nouvelles frappes occidentales et d'équipements supplémentaires.
Avec Mohammed Abbas et Angus MacSwan à Benghazi et les rédactions de Reuters à Alger, Le Caire, Paris, Washington, Rio de Janeiro et Téhéran, Nicole Dupont pour le service français
Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique
Libye : "Une opération de paralysie des moyens militaires"
LEMONDE.FR | 21.03.11 | 18h13 • Mis à jour le 21.03.11 | 18h28
Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, estime que l'offensive menée par la coalition est "une opération de paralysie des moyens militaires" du régime libyen. Les armements employés par la coalition "frappent les objectifs avec beaucoup de précision", explique-t-il.
Quelle est la particularité de l'intervention militaire en Libye ?
Ce qui est d'abord frappant, c'est que l'OTAN ait été mis de côté. Il y a une coalition de pays volontaires (Lire l'article Libye : une coalition de pays volontaires, aux contours encore mal définis) : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, mais pas l'OTAN en tant que telle. Les trois pays se sont ensuite répartis des zones : la France la zone Cyrénaïque, avec Benghazi, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dans la région tripolitaine.
L'Alliance atlantique a été écartée essentiellement pour des raisons politiques. L'objectif était de s'assurer une légitimité avec l'Union européenne et la Ligue arabe. Par ailleurs, si l'OTAN avait été impliquée, la Chine aurait sûrement voté autre chose que l'abstention au Conseil de sécurité de l'ONU.
Quels sont les moyens utilisés par la coalition ?
Essentiellement les armements air-sol modulaire (AASM) dont les capacités de propulsion frappent les objectifs avec beaucoup de précision. Il y a très peu de cratères au sol , les attaques sont chirurgicales. En Libye, l'armée de l'air n'est pas très opérationnelle, on sait que les pilotes ne volaient que 80 heures par an. Mais il reste important de mettre hors service ces forces résiduelles. L'objectif est de s'assurer que les appareils de commandement restent au sol. C'est donc une opération de paralysie des moyens militaires des adversaires.
Quel est l'objectif visé dans ces opérations ?
Les opérations en Libye visent à favoriser la révolte des régions qui veulent mettre à bas le régime de Kadhafi. Mais le système tribal est très fort en Libye et si la tribu des Warfala a pris fait et cause pour la révolution, d'autres tribus sont plus ambiguës (lire l'article Libye : quel rôle jouent les tribus ?). Le tout est de savoir ceux qui, dans l'armée traditionnelle, ont déserté, ceux qui sont avec les insurgés et ceux qui vont rester fidèles à Kadhafi.
Cette opération peut-elle échouer ?
Il ne faudrait pas qu'il y ait une possibilité pour Kadhafi ou son fils de s'extraire de Tripoli pour aller du côté du Fezzan car c'est une zone très vaste. Il pourrait continuer à avoir ses soutiens et y préparer une guerre civile rampante. Mais cela paraît difficile.
Est-ce que Kadhafi est une cible de ces opérations militaires ?
Selon les déclarations de Barack Obama, Kadhafi n'est pas une cible en tant que tel, il le deviendrait s'il donnait l'ordre d'utiliser des moyens chimiques. Mais viser clairement Kadhafi serait contraire à la résolution 1973 de l'ONU dans laquelle une intervention est justifiée si elle vise à défendre des civils – c'est également ce qui justifie la zone d'exclusion aérienne. La Ligue arabe ne suivrait plus. Dans la situation actuelle, les conditions sont politiquement très encadrantes.
Il serait totalement impossible de prendre Benghazi par des moyens lourds. Personne ne veut aller vers une intervention au sol, même si on peut imaginer l'intervention de forces spéciales pour obtenir des renseignements. Les pays qui interviennent ne peuvent pas endosser les fonctions d'une police intérieure en Libye.
Propos recueillis par Sylvie Chayette
Dernière édition par BouffonVert72 le Mar 22 Mar - 2:28, édité 2 fois
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Libye
Roseau a écrit: Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, dont le pays s'était abstenu lors du vote de la résolution 1973 de l'ONU sans pour autant y opposer un veto, a affirmé que la résolution lui faisait penser "à l'appel aux croisades à l'époque du Moyen Age".
je viens de relire à peu près tout le fil libye, et y a un truc que je comprends pas très bien Roseau dans certains de tes arguments, c'est que selon les moments tu dis en gros "cette intervention est infâme, la preuve, tous les impérialistes sont pour et tous les partis antiK sont contre" ; et d'autres fois, tu dis "cette intervention, c'est tellement n'importe quoi que le front impérialiste se fissure".
louhans- Messages : 44
Date d'inscription : 28/11/2010
Re: Libye
BouffonVert72 a écrit:Toujours aucune réponse aux arguments avancés...
Laisse mon camarade, c'est leur dernier fond de commerce la réthorique robotique anti-impérialiste.
Pour te faire un jugement, regarde où ils vont chercher leurs arguments: Dans les édito du journal "Le point" (libéral à la Madelin), et chez le grand humaniste Poutine.
L'important dans cette histoire:
- C'est que la révolution n'a pas pu être écrasé par les chars et les avions de Kadhafi. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir.
- Que les masses au Bahrein et au Yemen continuent à pousser leurs mouvements révolutionnaires tendant à débarquer leurs dictateurs.
- Que le prolétariat français (sans doute par extension dans le monde) a beaucoup plus de discernement qu'eux, et arrive à faire un distinguo entre les interventions impérialistes terrestre, avec occupation, en Irak et en Afghanistan, contre ces peuples et contre leurs volontés, et l'intervention impérialiste aérienne en Libye, à l'appel de ce peuple menacé de mort par un fou, et donc de part sa volonté. Je soupçonne même désormais ces petits-malins insurgés libyens, à exiger encore plus de frappes et plus d'engagements des anglo-français, histoire de limiter au maximum une besogne,certes extrêmement dangereuse, qu'ils feraient cependant mieux à mon avis, de mener à bien eux-mêmes.
Pour le reste, il nous suffit d'attendre un peu, et comme toujours le temps va nous donner raison. J'ai souvent raison en politique.
Vu les désaccord entre les brigants impérialistes, qui se font jour de manière assez folle finalement, je n'en vois pas un, prendre le risque de mettre un pied sur le sol libyen. Nos anti-impérialistes de pacotille vont voir leur herbe être coupé sous leurs pieds. Le temps sera venu pour eux de retourner à leurs histoires de tendances et de chiffons.
Les franco-anglais vont vaille que vaille continuer à contrôler le ciel pendant quelques jours encore, détruire les pistes d'aviations et dégommer encore quelques chars de Kadhafi. Ensuite ils tenteront de pousser le Conseil National de Transition, les révolutionnaires de Benghazi, jusqu'à Tripoli. Avec le grand espoir que le nouveau gouvernement qui se mettra en place, favorisera ses amis de la première heure, au moment de la signature des droits de concessions pétrolières. Evidemment, les autres, les chinois, les indiens, les italiens (je crois que les yankees se foutent un peu du pétrole libyen, ils sont eux plutôt à regarder avec inquiétudes du côté du Golfe), les autres donc, vont traîner les pieds, tenter de jouer la partition du pays, et espérer pouvoir sauver ainsi, de futurs contrats ... promis par Khadafi. Encore faut-il que le "guide" tienne le coup, ce qui n'est pas dit. Enfin, il y aura bien un fils qui régnera sur la Tripolie ??
L'histoire va basculer vite ou à l'avantage d'un camp impérialiste, ou vers l'autre, en fonction de l'ardeur que le peuple libyen mettra à vaincre Kadhafi.Vite, parce que la Libye n'est quand même pas le centre du monde, et que je ne vois pas une troisième guerre mondiale partir tout de suite et de ce différent. Ca discute sec en ce moment dans les chancelleries, mais ne dit-on pas que le rat et le chat s'entendent toujours sur un cadavre !
Cette chose étant dite, je ne suis ni pour la coalition impérialiste franco-anglaise, au delà de ceux qui se salissent à me calomnier, je ne suis pas sur une ligne nationaliste comme Mélanchon par exemple, ni pour la coalition impérialiste sino-indienne-italienne, parce que ce n'est pas parce que à un moment on se réjouit que quelques avions impérialistes sauvent d'un écrasement certain une révolution populaire, que de facto, on devient pro-impérialiste.
Je suis pour le peuple libyen insurgé. Je suis pour que le grand bouleversement révolutionnaire en cours dans ce pays, débouche pour les travailleurs, sur le droit de créer un syndicat et un parti communiste, pour les libertés démocratiques fondamentales.
Je suis pour l'honnêteté politique et intellectuelle, pour la vérité, pour la tolérance et le respect des idées des autres ouvriers et militants ouvriers, sans laquelle la construction d'un parti et d'une internationale communiste (trotskyste) ne sera que chimére.
Vive la révolution libyenne. Vive les révolutions arabes. Vive la révolution communiste mondiale.
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Libye
L'édito de LO est impeccable. Rien à dire.Vals a écrit:lundi 21 mars 2011
Les va-t-en guerre
L’armée française est donc en première ligne de la coalition de grandes puissances en train de bombarder en Libye. Sarkozy, Juppé et compagnie qui jouent les matamores depuis plusieurs jours se réjouissent bruyamment de leur succès diplomatique pour avoir obtenu la résolution de l’ONU qui, avec l’hypocrisie habituelle de la diplomatie internationale, autorise « une zone d’exclusion aérienne ». L’intervention se limite, pour le moment en tout cas, à une attaque par l’aviation. Mais c’est une vraie guerre, avec de vraies bombes, de vrais morts et de vraies destructions. Et les dirigeants ont beau répéter que ne sont ciblés que des objectifs militaires, les victimes dans la population civile se multiplieront. Ceux qui mènent cette guerre le savent bien, eux qui ont inventé l’expression « dégâts collatéraux ».
Les grandes puissances et nos dirigeants affirment qu’ils interviennent pour venir au secours du peuple libyen en train de se faire massacrer par son dictateur. Oui, Kadhafi est un dictateur, oppresseur de son peuple. Mais il l’est depuis quarante ans, et pendant longtemps sous les applaudissements de tous les grands de ce monde ! Les mouvements de menton de Sarkozy ne peuvent faire oublier la réception obséquieuse qu’il avait organisée lorsque Kadhafi était venu à Paris.
Kadhafi était un ami tant qu’il tenait son peuple solidement sous sa férule, qu’il tenait le robinet à pétrole et que ses revenus lui permettaient d’être un bon client pour les marchands d’armes, notamment de France.
Pour paraphraser l’expression d’une humoriste, l’état-major français n’a pas beaucoup de mal à connaître l’armement de Kadhafi, il suffit de retrouver les factures !
Maintenant que le pouvoir de Kadhafi est ébranlé, ses protecteurs occidentaux le lâchent, comme ils ont lâché à l’époque Saddam Hussein qu’ils avaient tant protégé auparavant. Et les circonstances offrent à Sarkozy l’occasion de jouer au chef de guerre et d’essayer de se replacer aux yeux de l’opinion publique arabe après ses bévues en Tunisie et en Égypte où la France a été une des dernières à lâcher les dictateurs en place. Accessoirement, Sarkozy espère bien engranger quelques pourcents de plus dans la course à la présidentielle.
Il n’est cependant même pas sûr qu’il parvienne à redorer son blason car les peuples arabes ont tous fait l’expérience, au long de leur histoire, que lorsque les puissances impérialistes interviennent, ce n’est jamais pour les aider mais, suivant les périodes, pour les coloniser, les dominer, les morceler ou, en tout cas, pour les piller.
Au moment où les puissances occidentales lancent leurs avions sur la Libye, prétendument au nom de la défense du peuple libyen et de la démocratie, les troupes d’Arabie saoudite sont en train d’envahir le petit État de Bahrein pour briser le mouvement populaire, sans que les puissances occidentales manifestent même leur réprobation.
Bien au-delà des peuples arabes, nombre de peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie ont fait l’expérience d’interventions militaires que les puissances impérialistes ont toujours justifiées par de grandes phrases du genre : « le combat pour la démocratie » ou « la défense de la civilisation ».
Les puissances impérialistes, y compris la nôtre, sont présentes en Afghanistan, prétendant le faire pour « combattre le terrorisme », « pour établir la démocratie » ou pour « libérer les femmes », alors que ce sont leurs bombardements aveugles qui terrorisent des villages, que leur démocratie, c’est le règne des seigneurs de guerre, et que les femmes restent aussi opprimées qu’avant.
Cette guerre-là n’est pas plus une guerre juste que toutes les autres que la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont menées dans le passé contre les peuples. Et le fait que le Parti socialiste se soit immédiatement aligné derrière Sarkozy dans cette affaire montre seulement qu’il n’y en a pas un pour racheter l’autre en matière de politique extérieure comme en matière de politique intérieure. Faut-il rappeler que le Parti socialiste a porté la responsabilité de quelques-unes des pires guerres colonialistes et des pires aventures guerrières de l’impérialisme français, la guerre d’Algérie en particulier ?
Contrairement aux dignitaires du Parti socialiste, flanqué des écologistes qui ne sont pacifistes que lorsqu’il n’y a pas de guerre, les travailleurs n’ont pas à être solidaires et, encore moins, fiers de l’intervention française en Libye.
Troupes françaises hors d’Afrique et stop aux bombardements en Libye par l’aviation française !
Arlette Laguiller
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Elle ne vise pas à protéger la population, mais à stopper les processus révolutionnaires arabes et à recoloniser le pays !
Le soutien à l’insurrection libyenne contre Kadhafi, hier encore ami de Sarkozy, ne peut venir que des peuples arabes en lutte et de la mobilisation des prolétaires dans les pays impérialistes !
La contribution de la Tendance CLAIRE se trouve ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=221
Egalement une contribution du Collectif pour une tendance révolutionnaire (dont la TC est partie prenante) sur les processus révolutionnaires en cours :
http://collectiftrnpa.wordpress.com/2011/03/22/la-lutte-revolutionnaire-de-la-jeunesse-et-des-travailleurs-arabes-montre-l%E2%80%99actualite-du-programme-de-la-revolution-permanente-contre-la-pretendue-%C2%AB%C2%A0transition-democratique%C2%A0/
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Libye
Roseau a écrit:
Sur le CNT, notamment les attaches de classe, plus d'info ?
Lu sur un forum, (quelques vérifications de base me rendent le résumé crédible) :
Qui sont les membres du CNLT, le comité révolutionnaire libyen? Le CNLT est né de la fusion du Conseil National Libyen de Transition fondé par les insurgés, et du gouvernement provisoire fondé par l'ancien ministre de la Justice de Kadhafi. Ce CNLT est aujourd'hui présidé par l'ex ministre de la Justice, Moustafa Mohamed Aboud al-Djeleil, qui était connu pour être l’interlocuteur privilégié des USA au sein du gouvernement Kadhafi : en d’autres termes, Washington a réussi à placer son pion à la tête de l’insurrection.
Au sein du CNLT, c'est Mahmoud Djebril qui va oeuvrer pour la mise en place d'une zone d'exclusion aerienne. Mahmoud Djebril est l'ancien ministre de la planification de Kadhafi...les potentats tentent de récupèrer la révolution libyenne pour rester au pouvoir. Mieux, c'est Djebril qui a l'idée de ressortir le drapeau tricolore du roi Idriss pendant qu'à Londres, Mohammed el-Senoussi, le prétendant au trône, déclare aux chaînes de télévisions saoudiennes qu’il est "prêt à servir son peuple".
C'est dans un avion affreté par l'armée française que M.Djebril est venu au Parlement Européen plaider la cause du CNLT, a la suite de quoi Sarkozy et Cameron lance le plan d'intervention qu'on connait actuellement.
L'intervention militaire est appelée par des pays arabes, comme l'Arabie saoudite, Bahrein ou du Yemen, par les EAU, par la Jordanie. Les seuls pays arabes opposés à cette intervention étant l'Algérie, la Syrie et l'Egypte. L'Union Africaine a refusé toute idée d'intervention occidentale ou étrangère en Libye.
Cette intervention, préparation à l'invasion de la Libye, marque l'intérêt croissant des USA pour l'Afrique qui représentera en 2013 1/4 du pétrole et des matières premières consommées aux USA
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Libye
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
20h00. Les discussions à l'Otan tournent à l'orage
L'orage, qui menaçait depuis des jours au sein de l'Otan, a fini par éclater lundi, la France refusant que l'alliance remplace la coalition internationale en Libye et la Turquie rejetant l'idée de lui donner carte blanche pour imposer une zone d'exclusion aérienne.
Au cours d'une réunion, les ambassadeurs d'une majorité des 28 pays membres ont confirmé leur souhait que l'alliance relaie au plus tôt la coalition qui a lancé la campagne de bombardements samedi, selon les diplomates.
«L'OTAN jouera un rôle» dans la nouvelle phase militaire en Libye, a déclaré lundi le président américain Barack Obama à Santiago du Chili, ajoutant que cette nouvelle phase interviendrait dans un délai «de jours, non de semaines».
Lire aussi le Financial Times : http://www.ft.com/cms/s/0/14be41f4-53f8-11e0-8bd7-00144feab49a.html#axzz1HH5w4oCT
The French moves, which western diplomats said included launching the first attack on Libya without fully informing its allies, angered US and UK officials and are hampering efforts to transfer command of the operation to Nato, officials said. Relations grew so tense on Monday that French and German ambassadors to Nato walked out of a meeting of the North Atlantic Council, the alliance’s decision-making body, after Anders Fogh Rasmussen, secretary-general, criticised Paris for impeding Nato involvement and Germany for not actively participating.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Libye
Quelles seraient les divergences de fond ? Le leadership américain ? Le niveau de l'intervention ?Les discussions à l'Otan tournent à l'orage
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
verié2 a écrit:Quelles seraient les divergences de fond ? Le leadership américain ? Le niveau de l'intervention ?Les discussions à l'Otan tournent à l'orage
De façon immédiate le rôle de l'OTAN.
Derrière il y a les rivalités entre grandes puissances - les USA hésitent mais ont plutôt l'air de vouloir refiler le bébé à la France et au Royaume-Uni, se demandent visiblement si la carte qu'ils sont en train de jouer en Egypte n'est pas plus sûre que cette aventure dans laquelle Sarkozy et Cameron feraient mieux de se discréditer tout seuls -, les rivalités internes à l'UE, et aussi la pression des peuples, qui font que l'Allemagne et la Turquie essaient plutôt de freiner les ardeurs guerrières.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/03/21/libye-les-combats-s-intensifient-la-coalition-se-divise_1496588_3212.html#ens_id=1481986
L'arrivée annoncée de l'OTAN divise la coalition. Actuellement, les opérations de la coalition emmenées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont nationales et coordonnées par les QG américains de Ramstein (Allemagne) et Naples (Italie). Mais de nombreux pays ont répété, lundi, qu'ils souhaitaient que l'OTAN soit présente dans la coalition le plus vite possible. "Mon pays, comme beaucoup d'autres, n'a qu'un seul moyen de s'engager, c'est dans le cadre de l'OTAN", a résumé le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn. L'Italie est allée jusqu'à dire que si la question n'était pas réglée, elle reprendrait le contrôle des bases qu'elle a mises à la disposition de la coalition. Jusqu'ici, la France ne souhaitait pas que l'Alliance participe à l'effort militaire, estimant que les pays arabes ne voudraient pas s'y rallier et, pire, finiraient par la dénoncer.
Le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, a laissé entendre que son pays se désengagerait des efforts militaires dans les prochains jours, sans préciser de quelle façon, selon des propos rapportés par l'agence Interfax. Il a indiqué qu'il souhaitait que la responsabilité de la coordination des opérations dans les jours à venir soient transmise soit "à la France et à la Grande-Bretagne", soit à "la machinerie de l'OTAN". Cette "nouvelle phase" devrait intervenir "dans les prochains jours", selon le président américain, Barack Obama. Washington a répété que le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi "demeure le but ultime" des Etats-Unis. Mais à l'heure actuelle, les services américains ont reconnu qu'il était très compliqué, voir impossible de savoir où se trouve Kadhafi. Le premier ministre britannique, David Cameron, s'est dit favorable à ce que l'OTAN prenne "au bout d'un moment" les commandes, tout en évoquant la possibilité qu'un officier britannique, américain ou français soit nommé à la tête de l'opération.
Témoignant de la tension grandissante, la Norvège a annoncé qu'elle "suspendait" la participation aux opérations de ses avions F-16 arrivés en Italie puis repartis en Crète, "à une clarification du commandement". L'Allemagne et surtout la Turquie ont clairement dit qu'ils ne voulaient pas que l'OTAN, si elle devait finalement intervenir, bombarde à son tour comme la coalition l'a fait depuis 48 heures.
Selon un diplomate, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi une réunion pour débattre de la situation en Libye.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Libye
The Libyan rebels are a mixed force and the composition of the Interim Transitional National Council reflects this.
At this stage the rebel leaders getting the most publicity are those who once were in the Gaddafi regime. But there are other elements, including some from various Islamic opposition groups (which were bloodily suppressed by the Gaddafi regime), more secular elements, represenatives from various tribes (the Gaddafi regime kept alive and manipulated the tribal system to remain in power), some youth and even veterans of the Sepember 1, 1969 revolution who were subsequently repressed by Gaddafi. Unlike in Tunisia, Algeria and Egypt, here is no discernable leftist voice in this revolution.
Some of the people that have defected from the Gaddafi regime have been the loudest voices from in the Council for a the UN to impose a “no-fly zone”. And some of these may come from the more neo-liberal wing of the Gaddafi regime (previously believed by Western governments to be headed by Gaddafi’s son, Saif.
Mahmoud Jibril, a member of the rebel Council, was decribed in a WikiLeak-ed secret US diplomatic cable from 2009 as “a serious interlocutor who ‘gets’ the US perspective”.
Ali Issawi, another Council member was described in another WikiLeak-ed US cable reported Issawi was also a member of a “shadow” committee set up in 2008 by Saif al-Islam Gaddafi, which had been “charged with hammering out specifics” of a government reform program. According to the BBC: “Issawi has a PhD in privatisation from the Academy of Economic Studies in Bucharest, Romania. In 2005, he became director general of the Ownership Expansion Programme, a Libyan government fund encouraging privatisation, and founded the Centre for Export Development in 2006.”
The exiled opposition groups (monarchists and the once CIA-backed National Front for the Salvation of Libya) are said to have little support among Libya’s 6.5 million people.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Libye
Louhan: je viens de relire à peu près tout le fil libye, et y a un truc que je comprends pas très bien Roseau dans certains de tes arguments, c'est que selon les moments tu dis en gros "cette intervention est infâme, la preuve, tous les impérialistes sont pour et tous les partis antiK sont contre" ; et d'autres fois, tu dis "cette intervention, c'est tellement n'importe quoi que le front impérialiste se fissure".
Bonne question:
1. je n'utilise pas le mot infâme, mais seulement impérialiste, autrement dit en défense de l'ordre du capital, en Lybie, mais surtout préparation psychologique, tactique, stratégique des frappes qu'ils entendent faire ailleurs y compris en Europe au moment des soulèvements et révolutions à venir. Les partisans de l'agression, cad les partis ouvriers bourgeois, portent cette responsabilité de ne pas voir plus loin que leur nez et de faciliter les frappes chirugicales de demain ailleurs, y compris en Europe. Sans parler que ce n'est l'impérialisme qui fera avancer l'organisation et la conscience du tout petit prolétériat Libyen...
2. l'impérialisme a plusieurs têtes en rapport avec l'histoire du développement de nations et des Etats que s'est donné le capital. Il n'y a pas encore de super-impérialisme, si cela doit arriver un jour (?). Pour déguiser son aggression militaire, en Lybie comme il a fait ailleurs, l'impérialisme américain a intérêt à se fondre dans une coalition plus vaste possible. La France, qui s'était opposé à l'agression de l'Irak, est parfaite pour enfumer les bobos. Sarko se frotte les mains. Il a besoin de redynamiser la lie de son électorat (FN) et les bobos humanitaires "pas plus loin que mon nez". Cameron et autres en profitent aussi pour installer la barbarie sociale dans leur pays.
Mais les opinions dans la plupart de pays se révèle souvent majoritairement pas dupes, et donc contre, malgré toute la propagande islamophobe. Et surtout, comment tirer les marrons du feu, notamment en pétrole. Bref, avant même d'avoir le butin, les voleurs, heureusement, travaillent chacun pour soi. Le fil en rend un peu compte.
Si seulement l'aviation US pouvait couler le CDG et le reste... Malheureusement, c'est aux travailleurs et aux peuples qu'il reviendra de détruire toutes ces armes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
RONY BRAUMAN - L’intervention en Libye, “un engrenage épouvantable”a voir sur le monde du jour avec la vidéo de france inter. ah oui c'est qui ces représentants du peuple lybien recus par sarkosie panchoa
Au troisième jour de l’intervention internationale en Libye, le consensus qui entoure l’action militaire française semble être remis en cause. Dans une interview sur France-Inter (vidéo ci-dessous), Rony Brauman estime que l’”on s’engage dans un engrenage absolument épouvantable”.
“Ce qui me gêne dans cette opération, c’est qu’on prétend installer la démocratie et un Etat de droit avec des bombardiers (…) ; à chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué mais le remède que’on prétendait apporter était pire que le mal”, dénonce l’ancien président de Médecins sans frontières
L’humanitaire cite la guerre en Afghanistan, dans laquelle les Occidendaux sont “déjà enlisés”, et l’intervention de l’ONU en Somalie en 1992 : “Des interventions destinées à prévenir des massacres, j’en ai vu d’autres, elles ont gelé la situation et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires”, affirme Rony Brauman.
Surtout, il s’interroge sur les buts de l’opération, “flous et inatteignables”. “A quel moment on va pouvoir dire ‘mission accomplie’ ? (…) Comme il n’y en a pas (des objectifs), ça n’arrivera pas”, poursuit Rony Brauman.
Interrogé sur des mesures alternatives, il soutient la diplomatie et le renseignement : “On ne va pas faire la révolution à la place des Libyens, nous ne sommes pas Dieu, nous ne sommes pas tout-puissants”, conclut-il.
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Libye
Oui, enfin, dans une autre interviewe, Brauman - qui a par ailleurs souvent des positions sympas - défend tout de même l'envoi d'armes et de conseillers militaires. Ce qui est une autre forme d'intervention, pas plus pacifiste. D'autant que ces conseillers militaires, au service du Conseil autoproclamé de Benghazi, dont le texte mis en ligne par Sylvestre nous donne une idée de la composition, pourraient très bien aider la bourgeoisie et les chefs de clans locaux à réprimer les éléments populaires trop turbulents, pas seulement taper sur Khadafi...Interrogé sur des mesures alternatives, il (Rony Brauman) soutient la diplomatie et le renseignement : “On ne va pas faire la révolution à la place des Libyens, nous ne sommes pas Dieu, nous ne sommes pas tout-puissants”, conclut-il.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
Des compléments des uns et des autres sont utiles.
En attendant, tu diras si on peut résumer ainsi:
- les insurgés sont dirigés par des oligarques du régime, voulant prendre la place du Kalife
- ils sont liés eux aussi et étroitement à l'impérialisme US ou divers européens
- ils sont soutenus par quelques islamistes et monarchistes
- ils sont soutenus par une large partie du peuple opprimé par la dictature
- les travailleurs ne disposent pas d'un ou des partis qui feraient de cette opposition autre chose qu'un changement de dirigeant bourgeois à la tête d'une néo-colonie pétrolière.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Libye
Ton résumé me semble excellent. Juste deux observations :Roseau a écrit:Merci Sylvestre.
Des compléments des uns et des autres sont utiles.
En attendant, tu diras si on peut résumer ainsi:
- les insurgés sont dirigés par des oligarques du régime, voulant prendre la place du Kalife
- ils sont liés eux aussi et étroitement à l'impérialisme US ou divers européens
- ils sont soutenus par quelques islamistes et monarchistes
- ils sont soutenus par une large partie du peuple opprimé par la dictature
- les travailleurs ne disposent pas d'un ou des partis qui feraient de cette opposition autre chose qu'un changement de dirigeant bourgeois à la tête d'une néo-colonie pétrolière.
-Il n'y a peut-être pas que des oligarques du régime dans le conseil, mais aussi des notables locaux qui n'avaient jamais joué aucun rôle et brûlent d'en jouer un.
-Il conviendrait de connaître la composition sociale des "insurgés" : travailleurs salariés ? Jeunes pauvres/chômeurs ? Jeunes de la petite bourgeoisie ? On peut supposer que la composition de la "base" est mixte elle aussi, mais nous ignorons tout des proportions de ce mélange social, de l'état d'esprit des différentes couches etc. D'autant que le prolétariat le plus exploité était composé d'immigrés. Difficile donc de savoir s'il existe ou existera dans l'avenir un clivage entre la direction bourgeoise plutot pro impérialiste semble-t-il et une partie de la base. De plus, les rapports de liens tribaux et personnels, de clientélisme (renforcés par la manne pétrolière), jouent un grand rôle. On ne peut pas dire que le prolétariat lybien ait manifesté une conscience de classe très tranchée au cours de l'histoire récente.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Libye
En tout cas, au Royaume Uni, 43% de la population désapprouve les frappes (contre 35% qui les approuve), et l’opposition est plus forte encore chez les travailleurs (http://www.comres.co.uk/systems/file_download.aspx?pg=746&ver=1).
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
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