Irak
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Irak
Agissez maintenant!
Irak : le ministre ferme tous les bureaux syndicaux dans une initiative digne de Saddam
La police a perquisitionné et fermé tous les locaux des syndicats de l'électricité à travers tout l'Irak à la mi-Juillet, réalisant ainsi un ordre du ministre de l'électricité que Saddam aurait été fier de parapher.
L'ordonnance interdit «toutes les activités syndicales au sein du ministère et de ses services et sites" et autorise la police "à fermer tous les bureaux et locaux des syndicats et à saisir leurs actifs, leurs documents, meubles et ordinateurs."
Les dirigeants du TUC Britannique ont appelé le gouvernement irakien "à retirer l'ordonnance, et permettre aux syndicats de fonctionner librement, soutenue par un marché équitable, juste et droit, conforme aux normes du BIT."
Le mouvement syndical irakien appelle les membres des syndicats du monde entier à faire entendre leurs voix en signe de protestation.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
Irak. Que va changer le retrait des troupes américaines ?
vendredi 3 septembre 2010Le 24 août, un communiqué de l’armée américaine indiquait que le nombre de soldats en Irak était tombé sous les 50 000 et qu’elle s’engageait dans l’opération « New Dawn » [Nouvelle Aube], conformément aux directives du Président Obama qui, lors d’un discours devant un congrès d’anciens combattant handicapés, avait annonçé début août que l’occupation américaine en Irak allait diminuer et « évoluer du combat au soutien et à l’entraînement des forces irakiennes de sécurité ».
L’attaque de l’Irak, en mars 2003, avait mobilisé 130 000 hommes. Après plus de sept ans de guerre, les USA n’ont réussi qu’à détruire l’ensemble de la société irakienne. Plus d’un million d’Irakiens sont morts à cause de la guerre, ainsi que plusieurs milliers de soldats des forces d’occupation. Quatre millions d’Irakiens ont dû fuir leur maison. Les groupes religieux extrémistes sont le produits de la guerre : Al Qaida n’existait pas dans le pays. Alors qu’Obama explique que « la violence dans le pays continue à être presque aussi basse que depuis des années », les mois de juillet et août ont connu le plus fort nombre de morts violentes depuis deux ans. Dire que l’Irak est aujourd’hui un pays plus sûr est un mensonge aussi important que celui de l’existence d’armes de destruction massive qui a servi à justifier l’intervention.
Mais bien sûr, les USA ne se retirent pas complètement d’Irak puisque, si les troupes de combat doivent quitter le pays, 50 000 « conseillers et entraîneurs » resteront jusqu’à la fin de 2011, et 10 000 plus longtemps encore. Les moyens logistiques (avions, hélicoptères...) resteront sur place, et les USA sont en train de recruter 7 000 agents de sécurité (des mercenaires) pour sauvegarder leur pouvoir.
Cet effet d’annonce n’a donc pour but que de masquer le fait que les USA ont perdu cette guerre. Lorsque George W. Bush a lancé la guerre en Irak, il voulait dissuader la contestation de la supériorité économique et militaire des USA, notamment dans la région.
Les USA avaient ainsi pour objectif de contrôler la production de pétrole : c’est aujourd’hui la Société nationale chinoise de pétrole qui détient les plus grosses parts de marché. En 2009, après un contrat de 3 milliards de dollars pour développer un gisement pétrolifère dans le sud-est de l’Irak, China National Petroleum Corporation a remporté, dans le cadre d’un consortium avec BP, un contrat pour développer le gigantesque champ de Roumaïla au sud du pays.
Les USA avaient pour objectif d’installer un régime pro-occidental en Irak : ils ont pu démontrer leur capacité à terroriser la population mais pas à la contraindre de respecter ses volontés. Depuis les élections législatives du 7 mars 2010, il n’y a aucun gouvernement en Irak.
Les USA avaient pour objectif de déclencher une série de révolutions « démocratiques » à travers le Moyen-Orient qui permettraient d’isoler et affaiblir l’Iran : ils sont aujourd’hui enlisés en Afghanistan et l’Iran est plus fort qu’en 2003, se permettant de les défier sur la question du nucléaire.
Plus qu’un retrait d’Irak, l’administration américaine redéploie son intervention militaire dans la région : les troupes américaines ont triplé en Afghanistan depuis le début du mandat d’Obama.
Le seul moyen de rendre la région plus stable, c’est donc de construire un mouvement puissant qui revendique le retrait immédiat de toutes les troupes d’occupation et le droit à l’autodétermination des peuples.
Vanina Giudicelli
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
Les islamistes massacrent avec la bienveillance du pouvoir et des occupants impérialistes....
Monde - le 2 Novembre 2010 L'Humanité
Massacre de chrétiens en Irak
Une branche d’al-Qaida a revendiqué l’attaque d’une cathédrale syriaque catholique à Bagdad. Deux prêtres et quarante-six fidèles, dont des femmes et des enfants, ont été tués.
Un véritable bain de sang. La prise d’assaut par un groupe terroriste dimanche en pleine messe de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours s’est transformée en carnage après l’intervention des commandos irakiens et des troupes américaines dans la soirée.
«Il y a eu 46 tués parmi les fidèles, notamment des femmes et des enfants, et 60 blessés, dont une vingtaine dans un état grave», a indiqué une source du ministère de l’Intérieur. Sept membres des forces de sécurité sont morts et 15 autres ont été blessés. Parmi les assaillants, trois ont été tués, deux se sont suicidés en faisant détonner leur ceinture d’explosifs et huit ont été arrêtés. «Seulement 10 à 12 fidèles sont sortis indemnes de ce carnage», a estimé Mgr Pios Kasha, le vicaire épiscopal syrien catholique de Bagdad.
La messe a commencé en début d’après-midi. «Un quart d’heure plus tard, les terroristes ont pénétré par la porte principale dans l’église», a raconté Bassam Sami Youssef, un rescapé de la tuerie. «Le père Athir a interrompu son sermon et le père Wassim a tenté de mettre dans une pièce une cinquantaine de fidèles dont moi. Il a ensuite essayé de parlementer avec les assaillants mais ces derniers l’ont immédiatement abattu, ainsi que le père Athir», a-t-il ajouté.
Cette attaque, l’une des plus meurtrières contre les chrétiens d’Irak, a été revendiquée par l’État islamique d’Irak (ISI), un groupe affilié à la nébuleuse al-Qaida. «Un groupe de moudjahidine en colère parmi les fidèles d’Allah a effectué un raid sur l’un des repaires obscènes de l’idolâtrie qui était toujours utilisé par les chrétiens d’Irak comme quartier général pour le combat contre la religion de l’islam et le soutien à ceux qui combattent cette religion», indique dans un communiqué l’ISI.
Ce carnage met en lumière les persécutions dont sont victimes les chrétiens d’Orient, en particulier en Irak où leur nombre est passé après la chute de Saddam Hussein de 800 000 à 500 000. Les syriaques catholiques ne sont plus que 20 000 contre 60 000 en 2003. « Nous n’avons plus notre place ici. Ils veulent nous faire partir, et que fait le gouvernement ? Absolument rien », se désole Mgr Kasha. Et pour cause, huit mois après les élections législatives du 7 mars, l’Irak ne dispose toujours pas d’un nouveau gouvernement malgré de nombreuses médiations régionales. Le premier ministre sortant Nouri El Maliki et l’ancien premier ministre Iyad Allawi ont obtenu respectivement 89 et 91 sièges sur les 325 du Parlement.
Damien Roustel
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Irak
Besson en a d'ailleurs profité pour laisser d'une part entendre aux franges les plus sectaires de l'électorat de droite qu'il s'agissait pour lui de défendre le christianisme, en se cachant derrière l'alibi grossier de la défense des "minorités religieuses", ce qui a l'avantage considérable de laisser dans la merde le gros de la population irakienne, sunnite et chiite.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
Chrétiens d'Irak : ne choisissons pas nos victimes !
LEMONDE | 09.11.10 | 14h28 • Mis à jour le 09.11.10 | 19h59
Hosham Dawod, anthropologue au CNRS
Huit mois sont passés depuis les dernières élections législatives en Irak, et toujours pas de gouvernement. Le vide politique cède la place à un vide sécuritaire dangereux. Des chrétiens à Kirkouk, Mossoul, et Bagdad, des sunnites d'Al-Anbar, des chiites dans plusieurs quartiers de Bagdad, des Yazidis, des mandéens et des shabaks, les Irakiens dans leur diversité sont devenus, et cela depuis des années, la cible de groupes armés islamistes locaux ou importés, de milices et de toute une gamme, destructrice, d'ingérence des pays de la région.
Force est de constater que le dernier attentat meurtrier, revendiqué par Al-Qaida, contre l'Eglise syriaque et chaldéenne de Bagdad a provoqué légitimement un élan d'émotion à travers le monde, qui était plus fort encore en Irak.
Rappelons que cette tragédie qui a frappé les chrétiens frappe aussi l'ensemble des minorités ethno-religieuses de l'Irak. La question des minorités n'a jamais été simple, que ce soit en Orient ou en Occident, en terre d'islam ou du christianisme, et moins encore en terre bouddhiste ou confucianiste. Les spécialistes savent que la plupart des Etats moyen-orientaux différencient leurs groupes ethniques par la religion et par la confession, ce qui les conduit logiquement à identifier toujours une population majoritaire (musulmane sunnite ou chiite, chrétienne, juive) et des minorités religieuses.
Ils montrent ainsi que, au Proche-Orient, la finalité d'une telle procédure - classer les groupes par ordre d'importance ethnique - peut conduire à évacuer les petits groupes minoritaires (Alaouites, Ismaélites, Arméniens, juifs, coptes, chiites, Chaldéens, Assyriens, shabaks, Kakaii...). Même dans la situation où les Etats bénéficient d'une stabilité relative, classer, ranger revient quelquefois dans les faits à déclasser. Dès lors, trois pratiques se sont imposées depuis des siècles :
- Accepter un statut inférieur soumis à l'intérieur de l'Etat, comme ce fut le cas au sein des anciens empires (themi - statut accordé aux gens du Livre sous les régimes politico-religieux islamiques).
- Œuvrer dans la société concernée pour établir un statut légal, et même un statut qui prend l'apparence citoyenne obéissant à des droits et devoirs communs. Cette structure juridique moderne, donnant la primauté à la citoyenneté identitaire par rapport aux autres attributs, ne tient pas compte de la réalité, pour laquelle les choses sont un peu plus nuancées, non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour tous les groupes qui sont marginalisés par les pouvoirs.
- Devant l'impossibilité d'une coexistence harmonieuse avec le groupe ethno-religieux dominant, la plupart des membres des groupes marginalisés tentent l'exode. Et, dans ce mot, l'on comprend plusieurs formes d'exode : économique, politique, mais aussi un exode "encouragé-contraint" dû à un rejet global, qui apparaît dans certains contextes de crise, de leurs modes de vie, d'existence et d'histoire.
Raccourci
L'identité communautaire, parfois aidée par des soutiens extérieurs, s'est transformée en posture politico-culturelle, et plus seulement aux yeux des acteurs, mais aussi au regard des autorités politico-religieuses locales. Ce procès alimente la construction à la hâte d'une mémoire collective chez les populations majoritaires, cimentée par un imaginaire qui voudrait par exemple que des chrétiens vivant sur un territoire depuis des milliers d'années soient associés à une excroissance occidentale en Orient, et non pas parmi les véritables nations de l'Orient. Hélas, l'attitude de certains gouvernements occidentaux prête main forte à ce type de raccourci.
La décision prise le 2 novembre d'accueillir sur le sol français 150 chrétiens d'Irak victimes de l'attentat de Bagdad du 1er novembre, et rendue publique par le ministre de l'immigration, Eric Besson, est à cet égard emblématique. Sous les traits d'une démarche humanitaire, c'est choisir ses victimes qui choque. Car, en vérité, au moment où M. Besson (et sur ce point, le ministre des affaires étrangères ou de la santé n'auraient-ils pas été plus appropriés ?) tenait une conférence de presse pour exprimer l'émoi du gouvernement français quant à la situation des chrétiens d'Irak, une vingtaine de voitures piégées ont explosé dans divers quartiers de Bagdad, faisant des centaines de victimes. Et, depuis, cela n'a pas provoqué la même compassion. Que l'on soit bien entendu : il faut aider les victimes d'attentats en Irak comme ailleurs, mais qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes, kurdes ou arabes, mandéennes, Yazidis ou shabaks. Il peut paraître incompréhensible pour les Irakiens que, à l'heure des deuils et des enterrements, la France trie dans les victimes.
Avant toutes ces déclarations intempestives, Al-Qaida et les groupes islamistes radicaux s'en prenaient aux chrétiens comme à d'autres groupes minoritaires, parce qu'ils étaient l'"autre", à islamiser par la force ou à éradiquer. Désormais, il est à craindre que la minorité chrétienne soit une cible non seulement du fait de sa différence religieuse, mais aussi de son "assimilation" à l'Occident.
Hosham Dawod, anthropologue au CNRS
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Irak
Les autorités irakiennes tentent d'apaiser l'agitation sociale
Les dirigeants irakiens, inquiets de l'extension des révoltes qui balaient le monde arabe, tentent de mettre un frein à l'agitation sociale qui secoue le pays depuis quelques semaines.
Achat de denrées alimentaires, report d'acquisition de matériel militaire, distribution d'électricité gratuite, baisse du train de vie des hommes politiques: le gouvernement multiplie les annonces susceptibles de calmer l'ire d'une population mécontente des conditions de vie.
L'irritation des Irakiens contre l'incurie des pouvoirs publics n'est pas nouvelle, mais la multiplication des manifestations contre les coupures d'eau, d'électricité ou l'approvisionnement en vivres inquiète manifestement le Premier ministre chiite, Nouri al Maliki, parfois directement visé par les protestataires.
Jeudi, l'agitation est montée d'un cran avec des manifestations dans le Kurdistan, à Kirkouk dans le Nord, à Bassorah et à Nassir dans le Sud. A Souleïmanieh, un protestataire a été tué par la police et 33 autres personnes ont été blessées.
Ces dernières semaines, des mesures ont été prises en signe d'apaisement. Ainsi, le ministère de l'Electricité a annoncé la distribution gratuite de 1.000 kilowatt/heure chaque mois à toutes les familles du pays.
Le programme alimentaire national, qui distribue à des millions d'Irakiens sucre, riz et autres denrées de base, a dû faire face à des pénuries, aggravant le mécontentement.
Le gouvernement a repoussé l'achat de chasseurs F-16. Quelque 900 millions de dollars ont été réaffectés à l'achat de rations alimentaires et le gouvernement a acquis 200.000 tonnes de sucre blanc ce mois-ci.
Le Premier ministre a divisé par deux son salaire mensuel de 30.000 dollars. Un projet de loi de réduction de moitié des traitements des députés et des ministres ainsi que la retraite des parlementaires et des ministres est en passe d'être adopté.
POUVOIR HÉTÉROGÈNE
"Les mesures prises par les dirigeants politiques montrent qu'ils sont tendus", explique Gala Riani, consultant pour le Moyen-Orient auprès du cabinet IHS Global insight.
Wayne White, spécialiste de la région au Middle East Institute, juge que "la réponse presque paniquée de Maliki à cette nouvelle agitation montre à quel point il se sent mal à l'aise".
"C'est un homme bien conscient qu'il a obtenu son second mandat de Premier ministre surtout grâce à la tromperie, l'entêtement, et à l'aide de Téhéran",
Le parlement irakien avait approuvé la composition du gouvernement de Nouri al Maliki en décembre, mettant fin à neuf mois de tractations politiques depuis les élections législatives du 7 mars. Un accord de partage de pouvoir avait été conclu en novembre entre les trois grandes communautés d'Irak, les chiites, les sunnites et les Kurdes.
Néanmoins, des analystes estiment peu probable un changement de régime comme en Tunisie ou en Egypte.
L'Irak a déjà assisté en 2003 à la chute d'un régime autoritaire, celui de Saddam Hussein. Contrairement à l'Egypte et à la Tunisie, ce renversement n'a pas été le fruit d'un soulèvement populaire mais d'une intervention militaire extérieure dirigée par les Etats-Unis.
"Les soulèvements en Tunisie et en Egypte sont nés d'un désir de changement de régime et de la tenue d'élections libres", juge Ranj Alaaldin, politologue à Next Century.
"L'Irak a un gouvernement de coalition démocratiquement élu qui représente la société irakienne, ce qui est à l'opposé d'un pays contrôlé par une famille ou un seul homme. C'est très difficile d'organiser et de mener à bien une révolte contre un gouvernement qui est si varié et si hétérogène", dit-il.
Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Irak : une interview de Samir Adil (Iraki Freedom Congress)
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Irak
http://npamenton.unblog.fr/2011/02/20/irak-la-population-nen-peut-plus/
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Irak
Irak: "journée de la colère" contre l'impéritie du gouvernement, sept morts
le 25.02.11 | 10h48
Des manifestants en colère ont lancé des pierres vendredi à Bagdad, alors que des milliers d'autres personnes protestaient pour une "Journée de la colère" contre le gouvernement dans le reste de l'Irak, où sept d'entre elles ont été tuées par les forces de l'ordre.
Les Irakiens ont été forcés de marcher jusqu'à la place Tahrir, dans le centre de Bagdad, le commandement militaire de Bagdad ayant interdit toute circulation automobile.
Au milieu d'un important déploiement militaire et policier, quelque 5.000 manifestants étaient rassemblés sur la place, alors que d'autres protestataires affluaient. Des restrictions ont également été imposées sur les manifestations à travers le pays.
Les forces de sécurité ont bloqué avec de grands blocs de béton l'entrée du pont al-Joumhouriya menant à la zone verte, le secteur ultrasécurisé qui abrite le siège du gouvernement et l'ambassade des Etats-Unis.
Des manifestants sont parvenus à renverser deux blocs de béton et ont commencé à jeter des pierres, des chaussures et des bouteilles d'eau sur la police anti-émeute et les soldats qui ont fini par les bloquer.
Un député, Sabah al-Saadi, qui essayait de rencontrer des manifestants a été accueilli par des huées. "Pourquoi les députés ont un salaire de millions de dinars (des milliers de dollars) ? et nous n'avons rien!", lui a lancé un manifestant.
Au nord de Bagdad, des affrontements ont éclaté entre forces de sécurité et manifestants à Hawija, au nord de Bagdad, et à Mossoul (nord), où sept manifestants ont été tués par balles, selon la police.
Depuis le début du mouvement populaire il y a quelques semaines en Irak, onze manifestants et un policier ont été tués.
S'inspirant des révoltes en Tunisie et en Egypte, un mouvement dénommé "la Révolution de la colère irakienne" a appelé via Facebook à manifester pour exiger "le changement, la liberté et une démocratie véritable".
La majorité des organisateurs insistent sur leurs seules revendications de "réformes". "Il ne s'agit pas de faire tomber le gouvernement", soulignent-ils dans un communiqué.
"Les gens viennent à pied jusqu'à la place", a affirmé à l'AFP l'une des organisatrices, Chourouq al-Abayachi. "L'annonce tardive de l'interdiction de la circulation automobile vise bien sûr à tenter d'empêcher les gens de venir".
"Je suis venu à pied de Sadr City (quartier est de Bagdad), ça m'a pris deux heures, mais j'ai décidé de venir parce que je veux que le gouvernement change la situation", a indiqué Chachef Chenchoun, 48 ans.
Jeudi le Premier ministre Nouri al-Maliki a accusé les organisateurs de la manifestation d'être des partisans de l'ancien dictateur Saddam Hussein, des "terroristes", appelant "dans un souci de contrecarrer les plans des ennemis" à ne pas participer spécifiquement à cette manifestation.
"Aucun de nous n'appartient à Al-Qaïda ni aux partisans de Saddam, nous sommes des citoyens irakiens ordinaires qui protestons contre l'absence de services publics, la corruption et nous voulons la réforme du système", a rétorqué Mme Abayachi.
Dans le Sud, le gouverneur de Bassora a démissionné après que quelque 3.000 personnes eurent manifesté dans cette ville, alors qu'à Nassiriya (sud), Kout et Kerbala (centre), des centaines de personnes ont crié "Menteur, Menteur Maliki".
Un responsable du gouvernement a indiqué à l'AFP que M. Maliki avait démis de ses fonctions le gouverneur de Bassora.
Pour tenter de calmer la grogne, le gouvernement a récemment multiplié les gestes, augmentant notamment d'un milliard de dollars le montant alloué aux rations alimentaires distribuées à six millions de familles.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
L'armée américaine se retire officiellement d'Irak
Par Missy Ryan et Patrick Markey | Reuters – il y a 19 minutes
BAGDAD (Reuters) - L'armée américaine a marqué officiellement jeudi la fin de sa présence en Irak en repliant symboliquement un drapeau militaire en présence du chef du Pentagone, Leon Panetta, près de neuf ans après l'intervention contre le régime de Saddam Hussein.
Les quelque 4.000 soldats américains encore déployés sur le sol irakien seront rapatriés avant le 31 décembre, laissant derrière eux un pays où le niveau de violences a chuté mais dont les institutions demeurent fragiles.
"Après le sang versé par les Irakiens et les Américains, la mission visant à faire de l'Irak un pays capable de gouverner et d'assurer seul sa sécurité est devenue réalité", a déclaré Leon Panetta.
"L'Irak va devoir faire face à la menace du terrorisme, à ceux qui sèmeront la division, aux problèmes économiques et sociaux", a ajouté le secrétaire à la Défense. "Des défis continuent d'exister mais les Etats-Unis resteront aux côtés du peuple irakien."
Près de 4.500 soldats américains et des dizaines de milliers d'Irakiens ont perdu la vie dans une guerre lancée par la campagne de bombardements de Bagdad, "Shock and Awe" (choc et effroi), avant de laisser place à des affrontements interconfessionnels entre la majorité chiite et la minorité sunnite jusque-là au pouvoir.
Saddam Hussein est mort, une démocratie fragile est en marche mais les autorités irakiennes restent confrontées à une vague d'insurrection, à un délicat partage de pouvoir entre sunnites et chiites et à une économie chancelante, plombée par des coupures intempestives de courant et la corruption.
A Falloudjah, qui fut un bastion de l'insurrection d'Al Qaïda contre les forces américaines et théâtre des batailles de rues les plus sanglantes, plusieurs milliers d'Irakiens ont célébré le retrait des troupes mercredi, brûlant des bannières étoilées et brandissant des photos de proches disparus.
STABILITÉ
Quelque 2.500 personnes, en majorité chiites, ont manifesté jeudi pour la seconde journée consécutive dans le district de Diyala (nord) devant le conseil provincial pour dénoncer l'idée d'autonomie de la province de Salah ad-Din, majoritairement sunnite. La police a fait usage de matraques et de canons à eau pour disperser les manifestants, selon des témoins.
A l'heure où la situation en Syrie fait craindre un bouleversement du rapport de forces entre chiites et sunnites dans la région, la capacité des forces irakiennes à prendre le relais des Américains sera suivie de près par les pays voisins.
Le président Barack Obama, qui avait fait du retrait des troupes une promesse électorale, a assuré au Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, que Washington resterait un partenaire loyal de Bagdad après le retrait des dernières troupes.
Les autorités irakiennes présentent le retrait des troupes américaines comme un nouveau départ sur la voie de la pleine souveraineté du pays, position qui peine à convaincre les Irakiens qui redoutent un regain de violences dans le pays.
Après des années d'oppression du régime sunnite, la chute de Saddam Hussein a permis à la communauté chiite, majoritaire dans le pays, d'accéder aux commandes et de rééquilibrer le partage du pouvoir entre chiites et sunnites.
Mais près de neuf ans après l'intervention américaine, de nombreux Irakiens craignent toujours une résurgence des tensions entre les deux communautés. Au sein même du gouvernement du chiite Nouri al Maliki, les divisions religieuses persistent et paralysent l'adoption de lois et de réformes.
Au plus fort de la guerre, 170.000 soldats américains étaient déployés dans plus de 500 bases. Seuls 150 soldats américains resteront en Irak après le 31 décembre et seront rattachés à l'ambassade des Etats-Unis, à Bagdad.
"Est-ce que ça en valait la peine ? J'en suis persuadé. Quand on est arrivé ici, le peuple irakien semblait heureux de nous voir", indiquait récemment Lon Bennish, sergent de 1ère classe, en pliant ses bagages.
"J'espère que nous laissons derrière nous un pays qui se dit 'On est mieux lotis maintenant qu'auparavant.'"
Henri-Pierre André et Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Irak
Spoils of Iraq war evade US and UK
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
sylvestre a écrit:Les Etats-Unis ont perdu la guerre en Irak, militairement mais surtout politiquement et économiquement. Les entreprises US et britanniques se voient rafler d'importants secteurs par des entreprises française (Lafarge, Alstom), sud-coréennes, turques, iraniennes, italiennes :
Spoils of Iraq war evade US and UK
Exactement,
Mais également la société irakienne est dans un terrible état.
Beaucoup de villes fracassées par la guerre sont restées en partie dans le même état, les inégalités ont progressé à grands pas dans un univers de rapine et de corruption.
Les grandes manœuvres ont commencé dans le nord et le nord-ouest, la région kurde, avec les incursions militaires de l'armée turque (et côté iranien de l'armée iranienne), enjeu : empêcher l'émergence d'un état kurde et contrôler le pétrole dans les régions kurdes irakiennes et iraniennes.
Après 9 ans d'occupation et alors qu'autour grondent des mouvements sociaux importants,soulèvements populaires et des révolutions (Iran 2009 et début 2011, Bahrein, Kuweit, Syrie, Israël automne 2011, etc) , le desserrement des mâchoires d'acier de l'impérialisme américain promet l'expression d'énormes tensions jusqu'alors sous la botte.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Bilan d'une agression
http://blog.mondediplo.net/2011-12-18-Une-guerre-a-mille-milliards-de-dollars
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Irak
Un etat de délabrement incommensurable en effet et une leçon sur le résultat de l'intervention des impérialistes dans un pays, fussent ces interventions couvertes du drapeau humanitaire ... et toute analogie avec la Lybie serait fortuite !Copas a écrit:sylvestre a écrit:Les Etats-Unis ont perdu la guerre en Irak, militairement mais surtout politiquement et économiquement. Les entreprises US et britanniques se voient rafler d'importants secteurs par des entreprises française (Lafarge, Alstom), sud-coréennes, turques, iraniennes, italiennes :
Spoils of Iraq war evade US and UK
Exactement,
Mais également la société irakienne est dans un terrible état.
Beaucoup de villes fracassées par la guerre sont restées en partie dans le même état, les inégalités ont progressé à grands pas dans un univers de rapine et de corruption.
Les grandes manœuvres ont commencé dans le nord et le nord-ouest, la région kurde, avec les incursions militaires de l'armée turque (et côté iranien de l'armée iranienne), enjeu : empêcher l'émergence d'un état kurde et contrôler le pétrole dans les régions kurdes irakiennes et iraniennes.
Après 9 ans d'occupation et alors qu'autour grondent des mouvements sociaux importants,soulèvements populaires et des révolutions (Iran 2009 et début 2011, Bahrein, Kuweit, Syrie, Israël automne 2011, etc) , le desserrement des mâchoires d'acier de l'impérialisme américain promet l'expression d'énormes tensions jusqu'alors sous la botte.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'Irak a été le laboratoire d'un nouvel interventionnisme impérialiste : le mercenariat à grande échelle et que si l'armée régulière quitte en ce moment l'Irak, l'impérialisme a compensé ces départs par une hausse du nombre de mercenaires à la solde de compagnies capitalistes pour l'essentel anglo-saxonnes d'ailleurs. Certaines sources avancent le chiffre de 180 000 mercenaires présents sur le sol irakien ... dont les 2/3 sont irakiens eux mêmes et le restant se subdivisant entre USA et le reste du monde.
Des départs ... certes mais une situation bien plus confuse maintenant puisque, si l'armée US apparaissait clairement comme une armée d'occupation propre à cimenter une opposition clairsemée, la présence diffuse de mercenaires appointés par un peu tout le monde amène de la confusion !!
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Irak
Un etat de délabrement incommensurable en effet et une leçon sur le résultat de l'intervention des impérialistes dans un pays, fussent ces interventions couvertes du drapeau humanitaire ... et toute analogie avec la Lybie serait fortuite !
Et tu aurais raison de parler d'analogie fortuite car il n'y a pas d'occupation de la Libye par les factions impérialistes , c'est bien leur problème d'ailleurs. Par ailleurs le fait d'être aux côtés des peuples soulevés n'amène nullement d'être aux côtés de l'intervention impérialiste en Libye.
Mais rappelle une attitude élémentaire , on est d'abord du côté des peuples en mouvement, soulevés pour leurs libertés face à un régime bourgeois avant d'être où que ce soit. En Libye il y avait une insurrection populaire qui a fait l'essentiel du renversement du régime fasciste (assassin de communistes, etc), en Irak rien.
On ne fait pas d'anti-impérialisme sans les peuples.
Pour ce qui est de l'Irak il existe des armées privées de mercenaires qui seront de gros problèmes même pour l'appareil d'état bourgeois en reconstruction en Irak.
Toutefois, bien des choses vont s'accélérer en Irak maintenant qu'il n'y a plus d'occupation au quotidien et que les troupes sont parties officiellement.
Déjà d'ailleurs un grand nombre de choses se passe, sur tous les terrains , y compris chez les "voisins" :
- Incursions de l'Armée turque en force plus importantes contre le Kurdistan Irakien
- Incursions conjointes de l'armée iranienne contre le Kurdistan Iranien (les deux agressions, avec la bienveillance américaine, est à mettre en rapport avec la question évidemment d’empêcher un état national kurde et le fait que les zones entre Iran et Irak du Krudistan sont des zones assez importantes d'extraction pétrolière et gazière en croissance)
- Les secousses qui agitent le Kuweit en faveur de plus d'égalités et de libertés individuelles et collectives, expriment également le desserrement de l'étau impérialiste sur l'Irak limitrophe et enveloppant.
- Le peuple syrien est soulevé pour ses libertés individuelles et collectives contre le régime grand bourgeois et dictatorial de Damas.
- En Irak même, outre les secousses liées au Kurdistan, la crise politique est ouverte depuis plusieurs mois, un mandat d'arrêt lancé contre le vice-président de l'Irak, la crise économique s'accélère (sans compter tous les reclassements économiques qui doivent avoir lieu, pour ceux construits autour des relations avec une énorme armée d'occupation sur-équipée de tout).
- En début d'année il y avait eu une série de révoltes et de mobilisations à Bagdad et au Kurdistan irakien, écrasées à coups de matraque (et de FM à certains endroits du Kurdistan), ces aspirations souterraines vont re-surgir en force.
- L'appareil d'état qui était adossé à la machine de guerre américaine va être en situation instable pendant un moment.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Irak
“the contracts that ultimately were signed gave away less to foreign investors than would have been the case without the anti-oil law campaign” waged by “a grassroots movement led by trade unions, oil experts, and subsequently political parties and religious groups.”
Iraqi Labor Unions Still Struggling with U.S. Occupation’s Yoke
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
Copas a écrit:
On peut également avoir deux remarques :
1) Comment croire que le régime Iranien puisse livrer des armes par avion au régime de Assad sans que les USA qui contrôlent militairement l'espace aérien ne soient pas à minima neutres sur l'affaire.
2) Comment croire que l'Irak puisse livrer du pétrole à la Syrie alors que l'Irak est toujours sous la menace militaire aérienne des USA ?
Je n'ai pas de réponse.
J'en ai une : c'est que les USA ne contrôlent pas l'espace aérien irakien, et que la menace militaire des USA est inefficace (qu'est-ce qu'ils feraient ? ré-envahir le pays ? avec quelles troupes ?).
Ce n'est pas une révélation soudaine : depuis plusieurs années les signes se multiplient que l'Irak glisse dans les mains des USA, du fait du contrôle politique de l'Iran sur un certain nombre de forces poliituques importantes, qui ont fini par emporter le gouvernement, et les contrats pétroliers emportés par la Chine au nez et à la barbe des multinationales US ont confirmé cette fragilité de l'emprise US. Au final, la conjonction de la résistance irakienne sous diverses formes, du soft power iranien et de la relative timidité militaire et politique US dans son entreprise impériale (troupes beaucoup moins nombreuses que les armées US au vietnam ou françaises en Algérie, alors même que dans ces cas-là ça n'avait pas suffi, respect partiel de formes démocratiques pour légitimer la guerre, etc.) auront mené à un fiasco du point de vue impérialiste US.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Irak
Ce que tu expliques est intéressant. Je n'ai pas suivi avec attention la situation de l'Irak. Mais un pareil fiasco, notamment l'incapacité à contrôler au moins le pétrole, est surprenant.Sylvestre
les signes se multiplient que l'Irak glisse dans les mains des USA
Dans ce contexte, comme s'explique la poursuite des attentats aveugles sanglants en Irak ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Irak
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Irak
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Irak
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Irak
Et je pense également que l'Irak va exploser et pas seulement par la question des islamistes, ou d'un rééquilibrage politique entre chiites et sunnites .
La situation est très compliquée et s’enchevêtre. Par exemple avec la question kurde qui pourrait également expliquer les A-R du gouvernement irakien à la suite des tensions importantes avec le Kurdistan irakien tout cet été.
Les frottements entre la résistance kurde syrienne qui rentre prudemment dans la résistance contre la dictature de Assad et les armées turques et syriennes produisent des flottements et des hésitations.
Les alliances entre des Chiites et des Kurdes en Irak sont en risque d'explosion. Il existe de fait un Kurdistan qui n'a plus de frontière entre Irak et Syrie.
Il n'y a pas que les tensions religieuses à prendre en compte.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Irak
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Irak
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
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