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Automobile, luttes des travailleurs

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Message  verié2 Mer 9 Jan - 18:54

La « ré-industrialisation » du site de PSA Aulnay ne peut plus se dérouler dans l’opacité la plus complète !
On a du mal à croire que c'est un militant de LO a écrit cela...
Epoque de merte, comme disent certains camarades de LO.

verié2

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Message  Vals Jeu 10 Jan - 0:19

verié2 a écrit:
La « ré-industrialisation » du site de PSA Aulnay ne peut plus se dérouler dans l’opacité la plus complète !
On a du mal à croire que c'est un militant de LO a écrit cela...
Epoque de merte, comme disent certains camarades de LO.

Pourquoi ne dis tu pas : "J'AI du mal à croire..." ????
Que tu aies du mal à croire que la lutte de classe au quotidien, ce n'est pas tous les jours la grève générale reconductible, ON le comprend...
Que tu n'imagines pas qu'un militant révolutionnaire, communiste, syndicaliste, représentant des travailleurs, tienne compte de ce que disent et pensent ceux qu'il représente, qu'il n'exige pas, seul et beau sur son tonneau, l'expropriation des actionnaires et l'extension du dimanche aux jours suivants...ON n'en doute pas...
Mais que tu ne comprennes rien au boulot d'un travailleur révolutionnaire, militant de LO, qui rame, avec ses camarades à contre-courant en essayant de faire son boulot....ça c'est une certitude...!
Vals
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Message  Eugene Duhring Jeu 10 Jan - 2:02

Vals a écrit:
verié2 a écrit:
La « ré-industrialisation » du site de PSA Aulnay ne peut plus se dérouler dans l’opacité la plus complète !
On a du mal à croire que c'est un militant de LO a écrit cela...
Epoque de merte, comme disent certains camarades de LO.

Pourquoi ne dis tu pas : "J'AI du mal à croire..." ????
Que tu aies du mal à croire que la lutte de classe au quotidien, ce n'est pas tous les jours la grève générale reconductible, ON le comprend...
Que tu n'imagines pas qu'un militant révolutionnaire, communiste, syndicaliste, représentant des travailleurs, tienne compte de ce que disent et pensent ceux qu'il représente, qu'il n'exige pas, seul et beau sur son tonneau, l'expropriation des actionnaires et l'extension du dimanche aux jours suivants...ON n'en doute pas...
Mais que tu ne comprennes rien au boulot d'un travailleur révolutionnaire, militant de LO, qui rame, avec ses camarades à contre-courant en essayant de faire son boulot....ça c'est une certitude...!
Je me définis avant tout comme syndicaliste et ce communiqué ressemble foutrement à un accompagnement du plan Etat/PSA sur la fin de ce site. On doit écouter les salariés certes mais sans obligation de pousser la logique à son terme. Si le duo Etat/PSA persévère dans cette voie, la CGT n'a pas à les suivre, tout au plus doit-elle continuer à revendiquer la non -fermeture et au pire s'assurer dans le cas contraire des intérêts des travailleurs. Ton intervention, Vals, me laisse tout de même pantois !

Eugene Duhring

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Message  verié2 Jeu 10 Jan - 9:41

Vals
Que tu n'imagines pas qu'un militant révolutionnaire, communiste, syndicaliste, représentant des travailleurs, tienne compte de ce que disent et pensent ceux qu'il représente, qu'il n'exige pas, seul et beau sur son tonneau, l'expropriation des actionnaires et l'extension du dimanche aux jours suivants...ON n'en doute pas...
Mais que tu ne comprennes rien au boulot d'un travailleur révolutionnaire, militant de LO, qui rame, avec ses camarades à contre-courant en essayant de faire son boulot....ça c'est une certitude...!
Le camarade Mercier, et d'autres militants ouvriers, "rament", ça ne fait pas de doute. Leur situation est difficile. Mais cela ne peut pas justifier de tenir des propos qui ne se distinguent ici pas d'un iota de ceux des responsables syndicalistes "traditionnels". Par exemple ces appels incessants au préfet de région pour lui demander de "rétablir la situation", le reproche adressé aux patrons de "ne pas vouloir discuter sérieusement" et la mise en avant d'un contre-plan industriel que les pouvoirs publics "n'ont pas étudié sérieusement".

En quoi cette alignement sur les positions syndicales les plus plates fait-il avancer si peu que ce soit les intérêts et la conscience des travailleurs ? Il ne s'agit pas de négliger le point de vue des travailleurs ni d'avancer la grève générale avec occupation et expropriation tous les matins, mais de dire la vérité. Essaie d'imaginer, Vals, ce que LO aurait dit dans les années soixante-dix d'un tel texte diffusé par des responsables de la CGT membres du PCF.
__
PS Employer le "on" pour éviter le "je" est une formule de langage traditionnel. Polémiquer sur ce point n'a aucun intérêt.

verié2

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Message  Vals Jeu 10 Jan - 12:19

Essaie d'imaginer, Vals, ce que LO aurait dit dans les années soixante-dix d'un tel texte diffusé par des responsables de la CGT membres du PCF.

Eh bien, justement, on n'est pas dans les années 70 où l'etat du mouvement ouvrier, de la conscience de classe et la mémoire récente des luttes en 68 étaient radicalement différents.
Tu ne fais que confirmer ce que je dis plus haut sur ta non prise en compte de la réalité des rapports de force et de la combattivité ouvrière.
Tu continues également de confondre ce que peuvent dire des représentants syndicaux des travailleurs d'un site, qu'ils soient militants politiques ou pas, et ce que peuvent ou pas faire et dire des militants ouvriers révolutionnaires agissant clairement au nom de leur organisation.
De plus, ce qu'on aurait reproché aux stals dans les années 70, c'est justement de ne rien faire (au contraire) pour que les travaiklleurs s'organisent et se déterminent eux-mêmes....et de ne faire passer que des décisions bureaucratique en l'absence de toute démocratie ouvrière.
A PSA Aulnay, tu devrais savoir que nos camarades ont tout fait pour que les travailleurs s'organisent en comités de luttent, discutent, s'expriment, décident....
Non, les militants révolutionnaires ne se se sont pas assis dans des sièges de bureaucrates et ne s'expriment pas au nom des travailleurs sans leur demander leur avis......même pour produire de la phrase gauchiste hors du temps et du contexte....et c'est très bien comme ça.
Qu'on puisse regretter que la barre ne puisse pas être placée plus haut et que les limites de la mobilisation imposent un cadre de revendications et de mots d'ordre plus "plats", c'est évident ....
Mais les militants de LO, dans les syndicats, dans les boites, dans les luttes, ne sont pas des révolutionnaires hors-sol qui confondent radicalisme verbal et excitation de minorités avec une ligne d'action qui intègre la réalité pour ne pas isoler quelques groupes et se couper de la masse des travailleurs.

Rien de nouveau dans tout ça, sinon que les commentateurs gauchistes sont beaucoup moins nombreux aujourd'hui à chercher des poux aux militants ouvriers communistes révolutionnaires....(à part peut être sur ce forum et dans quelques cercles éloignés des réalités du monde du travail au quotidien).
Vals
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Message  verié2 Jeu 10 Jan - 13:21

Vals
A PSA Aulnay, tu devrais savoir que nos camarades ont tout fait pour que les travailleurs s'organisent en comités de luttent, discutent, s'expriment, décident....
Non, les militants révolutionnaires ne se se sont pas assis dans des sièges de bureaucrates et ne s'expriment pas au nom des travailleurs sans leur demander leur avis......même pour produire de la phrase gauchiste hors du temps et du contexte....et c'est très bien comme ça.
Qu'on puisse regretter que la barre ne puisse pas être placée plus haut et que les limites de la mobilisation imposent un cadre de revendications et de mots d'ordre plus "plats", c'est évident ....
Bon, discute avec ce qui est écrit. Je n'ai jamais dit que les camarades de LO d'Aulnay étaient des bureaucrates, ni nié qu'ils avaient fait beaucoup de boulot pour essayer d'organiser des travailleurs - je l'ai même souligné dans divers posts. Donc ne fais pas semblant de croire que j'accuserais ces camarades d'être devenus des bureaucrates syndicaux crypto staliniens. Je ne les rend pas non plus responsables de la situation actuelle pas très enthousiasmante face aux attaques de Peugeot.

Ce que j'ai écrit, c'est que même dans une situation de ce genre, on doit dire la vérité aux travailleurs, et non appeler à des négociations raisonnables sous l'égide du Préfet quand on sait pertinemment qu'il ne peut rien en sortir et que les pouvoirs publics viennent de prouver qu'ils sont au service de Peugeot et ne veulent pas lui imposer la moindre concession, même symbolique. Ce n'est d'ailleurs que le rôle de l'Etat, tel que LO le rappelle régulièrement...

Le choix n'est pas entre un discours ultra-gauchiste à côté de la plaque, tel que tu me le prêtes à tort, et un discours syndicaliste raplaplat et pleurnichard envers les pouvoirs publics. Alors, sans doute dans la situation actuelle, ce ne sont que des mots - mais la propagande a tout de même une certaine importance, sinon pourquoi se fatiguer à en faire ?

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Message  sylvestre Ven 11 Jan - 17:36

Peugeot licencie à tour de bras, ils vont supprimer 6 000 emplois et fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois rien que cette année, et ils sont prêts à lâcher 400 000 boulards à un gauchiste pour une poignée de spots radio à la con ! Ah, elle est bien gérée, la boîte !

Comment j'ai fini par refuser un jackpot de 340 000 euros
sylvestre
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Message  verié2 Mar 15 Jan - 17:47


Le Monde.fr
Renault prévoit 7 500 suppressions de poste en France à fin 2016
La direction de Renault a confirmé mardi 7 500 suppressions de poste en France d'ici à la fin 2016 dont 5 700 départs en retraite. Cette annonce a été faite lors d'une réunion avec les syndicats alors même que l'entreprise est engagée dans la négociation d'accords de compétitivité avec l'Etat, actionnaire à hauteur de 15 %.

verié2

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Message  Invité Jeu 17 Jan - 16:05

Grève à PSA-Aulnay.
Quelques reportages vidéos sur le site de la CGT PSA-Aulnay.

Communiqué LO :

Vive la grève des travailleurs de PSA Aulnay !

Mercredi 16 janvier, les travailleurs de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois ont entamé une grève reconductible. Face à un patron multimilliardaire qui veut supprimer 11 000 postes en France et fermer leur usine, ils ont choisi la seule voie qui leur permettra de se faire respecter.

Depuis des mois, la direction les promène de réunion en réunion, de mensonge en mensonge, mais ne leur offre rien d’autre que la perspective du Pôle Emploi demain et, après-demain, du RSA. Ils ont mille fois raison de réagir collectivement par la lutte pour refuser cet avenir !

En mentant comme d’habitude, la direction de PSA minimise la grève et son impact, parlant de « perturbations ». Mais quoi qu’elle dise, mercredi, la production était totalement paralysée et la grève continue.

Les travailleurs n’ont aucun autre choix, pour sauver leur peau, que de se mettre en grève. Quel soutien pourraient-ils espérer du gouvernement qui ne fait rien depuis des mois, et d’un Montebourg qui a osé se réjouir ce matin après l’annonce de 7 500 suppressions d’emplois chez Renault, sous prétexte qu’aucune fermeture d’usine n’est annoncée ?

De Renault à PSA, dans toute l’automobile, et au-delà dans l’ensemble du monde du travail, c’est licenciements sur licenciements, suppressions d’emplois sur suppressions d’emplois. Les mêmes menaces pèsent sur les travailleurs, elles appellent les mêmes réponses : la lutte collective.

Nathalie Arthaud

Dans la LO datée de demain (disponible depuis mercredi soir sur le site de LO) :

PSA Aulnay-sous-Bois : contre le projet de fermeture, vive la grève !

Mercredi 16 janvier, en équipe du matin la grève a démarré à l'usine PSA d'Aulnay, paralysant toute la production. Les travailleurs, conscients qu'il n'y a vraiment rien à attendre des négociations avec la direction, ont décidé de se lancer dans la grève pour imposer leurs revendications au patron.

Cela fait des mois que plusieurs centaines de travailleurs se mobilisent contre le projet de fermeture de l'usine. Pendant ce temps, la direction a tenté de les lanterner avec des réunions de négociation cyniquement vides. En fait, PSA veut un plan de licenciements exemplaire, mais exemplaire dans le sens de ne rien céder aux salariés. Que ce soit sur la question du départ des anciens, sur les reclassements ou sur la prime de mutation, les propositions de la direction sont ridicules, souvent en dessous de ce qu'elle a proposé il y a deux ans en fermant l'usine de Melun.

En revanche, la direction se prépare à transférer la production des voitures C3 d'Aulnay vers Poissy. Elle a prévu de redémarrer une équipe de nuit à Poissy le 11 février. Et elle espère dans la foulée réaliser les mutations d'Aulnay vers Poissy dans l'espoir de vider l'usine et d'affaiblir ceux qui combattent son plan. Et cela sans diminuer la production de C3, la voiture la plus vendue du groupe.

Dans ce contexte, depuis la rentrée de janvier, les travailleurs de l'usine discutent de la nécessité de faire grève avant les premières mutations internes et tant que la production de C3 est à Aulnay. En effet, en se mettant en grève avant le transfert de production, ils ont dans les mains un de leurs moyens de pression sur la direction. Les partisans de la grève ont cherché à entraîner le maximum d'ouvriers qui jusque-là hésitaient encore à se lancer dans la lutte, espérant qu'il sorte quelque chose des négociations.

De réunions en discussions individuelles, les travailleurs se sont retrouvés à presque 200, le 15 janvier à midi dans une assemblée générale commune aux deux équipes pour voter le démarrage de la grève le lendemain. À cette assemblée, la détermination des ouvriers était palpable. Ils voulaient marquer un grand coup, faire une démonstration de force, d'autant plus qu'une réunion de négociations était prévue par la direction le jeudi 17 janvier.

Les travailleurs ont aussi commencé à organiser leur mouvement. Bien des ouvriers qui ont participé aux grèves de 2005 et surtout de 2007, ont appris à diriger leur propre grève, à s'organiser pour faire vivre la grève, pour faire des collectes aux autres entreprises, etc. Cette expérience va être précieuse dans les jours à venir.

Mercredi matin, 16 janvier, dès le début de l'équipe, les grévistes ont tourné dans les différents secteurs. Au Montage, ils se sont rassemblés à 200 au bout de la chaîne dont ne sortait plus aucune voiture. Ils ont été rejoints très vite par plus d'une centaine de grévistes venant du Ferrage et de la Peinture. C'est à plus de 300 qu'ils ont alors tenu leur première assemblée de grève pour organiser la suite et continuer à gagner des grévistes.

Dans un communiqué de presse, la direction a tenté de minimiser le succès de cette mobilisation. Mais des journalistes ont pu entrer dans l'usine pour constater d'eux-mêmes que la grève était massive. Et quand la direction a voulu les faire sortir, ce sont les grévistes qui ont voté pour le respect de la liberté de la presse.

Ainsi, la détermination des grévistes a permis d'entraîner des travailleurs qui ne se mobilisaient pas ces derniers temps. La grève rencontre le soutien chaleureux des quelque 400 intérimaires présents dans l'usine. Elle a continué avec l'arrivée de l'équipe d'après-midi, bloquant toute production, et ne fait donc que se renforcer.

Cela fait des mois que la direction de PSA ment sur ses projets et croit pouvoir jeter les travailleurs à la rue sans rien, ouvrant la voie à d'autres attaques du patronat dans son ensemble. Mais depuis le début les travailleurs d'Aulnay refusent de baisser les bras. La lutte vient de franchir une nouvelle étape. Par leur détermination et leur combativité, les travailleurs peuvent obliger ce patron arrogant et trop sûr de lui à reculer.

Correspondant LO

Résultats PSA-Peugeot-Citroën : l'art d'assaisonner les chiffres

Sur toute l'année 2012, qui succède à une des meilleures années de vente pour le groupe PSA, les résultats commerciaux font apparaître une baisse des ventes de 584 000 véhicules. Mais ce sont des raisons politiques qui expliquent l'essentiel de cette baisse.

Les pouvoirs publics ont interdit à PSA de vendre des véhicules en Iran, sous prétexte d'embargo contre ce pays. En 2011, celles-ci représentaient 458 000 véhicules. Sans cette interdiction de vendre à l'Iran, les ventes mondiales de PSA n'auraient baissé que de 3,7 % par rapport à 2011. C'est-à-dire pas grand-chose.

Présenter les chiffres est tout un art : par exemple, en décembre, la baisse annoncée des constructeurs français, Peugeot et Renault, était de 14,6 % par rapport au même mois de 2011 qui comptait deux jours ouvrables de plus. En comparant à nombre égal de jours ouvrables, la baisse n'est plus que de 6 %.

C'est dire que, quoiqu'ils en disent, les constructeurs ne sont pas à plaindre. D'ailleurs, PSA se réjouit que « le second semestre s'inscrit en progression par rapport à l'année précédente » et se vante même que « Peugeot est leader du segment des citadines (B), grâce au succès du lancement de la nouvelle 208 ».

Pour Citroën, la C3, produite à Aulnay-sous-Bois que PSA veut fermer, est la voiture la plus vendue de la marque ! « Cette nouvelle année sera riche, avec notamment l'arrivée de nouveaux modèles en points de vente » affirme PSA. Riche pour les actionnaires, c'est sûr !

Car au-delà des constructeurs automobiles, il y a les actionnaires comme la famille Peugeot qui a tiré une immense fortune de la production automobile. Et elle peut compter sur le gouvernement. Celui-ci est capable d'intervenir dans les affaires commerciales de PSA en lui interdisant de vendre à l'Iran. Par contre il refuse d'intervenir dans les affaires sociales du groupe en se taisant, malgré l'aggravation du plan de suppression d'emplois, dont le nombre est passé de 8 000 à 11 200.

Ce silence ne l'empêche pas d'ouvrir les cordons de la bourse en faisant cadeau à PSA de 72 millions d'euros par an au titre du crédit d'impôts du pacte de compétitivité de Hollande.

E. H.

Des débrayages hier aussi dans plusieurs usines Renault (Sandouville, Cléon, Flins...).

Communiqué LO :

Renault : un maître chanteur licencieur couvert par le gouvernement

Renault va supprimer au moins 7 500 emplois. Qu'il n'y ait pas de plan social, parce que ces suppressions d'emplois résultent en partie de départs à la retraite non remplacés, qu'il n'y ait prétendument pas de licenciement sec, n'y change rien : c'est une attaque contre tous les travailleurs. Cela fera 7 500 emplois de moins, 7 500 chômeurs qui auraient pu là trouver un emploi et qui seront condamnés à rester au chômage, et autant de travail qui retombera sur le dos des ouvriers de Renault.

Cela fait des semaines que la direction de Renault est passée à l'attaque et veut faire signer aux syndicats des accords de compétitivité qui seront autant de reculs : suppressions de jours de RTT, mobilité forcée qui obligerait un ouvrier à faire jusqu'à 100 ou 150 km, voire plus par jour aller-retour, pour rejoindre l'usine où il y aurait besoin de bras, possibilité de moduler le temps de travail et les salaires en fonction de l'activité.

Depuis des mois le patronat flanqué du gouvernement nous expliquent que les accords de compétitivité préserveront l'emploi ! Renault prouve le contraire : les patrons veulent la flexibilité tout en supprimant les emplois, le beurre et l'argent du beurre. Et l'État, actionnaire pour 15 % de Renault, est complice.

Les travailleurs n'ont pas à accepter ces sacrifices. * La débâcle de l'automobile française + a bon dos ! Il y a certes une chute des ventes en France, mais le groupe Renault continue de faire des bénéfices : 3,4 milliards en 2010, 2,1 milliards en 2011 et 786 millions d'euros de bénéfice net pour les six premiers mois de 2012. Fin 2011, Renault avait même 11,1 milliards de réserve de liquidités.

Dans cette période de crise et d'explosion du chômage, il faut imposer la priorité aux emplois ! Cela fera baisser la rentabilité du groupe ? Cela leur coûtera de l'argent ? Oui, et alors ! Pourquoi faudrait-il que ce soient les travailleurs qui perdent de l'argent en étant condamnés au chômage ?

C'est aux capitalistes d'assumer les pertes sur leurs profits et, au besoin, sur leurs fortunes privées, pas aux travailleurs !

Nathalie Arthaud

Dans la LO datée de demain :

Groupe Renault : 7 500 suppressions d'emplois annoncées

Le 15 janvier, lors de la sixième rencontre qu'elle avait planifiée avec les organisations syndicales, visant à les amener à signer un accord dit « de compétitivité », la direction du groupe Renault a annoncé son intention de supprimer 7 500 postes en France d'ici à la fin 2016 : 2 000 dans l'ingénierie, 1 300 dans le tertiaire et 4 200 dans les usines. Elle compte ainsi diminuer de 12 % la masse salariale et faire, sur la période, 400 millions d'euros d'économies sur les frais fixes.

L'annonce a provoqué une vive émotion chez les salariés de Renault, d'autant plus qu'ils se sont déjà mobilisés contre le projet d'accord que la direction tente de faire signer aux confédérations.

Un appel à la grève avait déjà été largement suivi le 10 janvier en particulier à Flins, Cléon, Sandouville où 400 travailleurs ont débrayé pendant une heure, et au Mans où ils ont été près de 400 à débrayer au changement d'équipe.

Dans la continuité de l'accord imposé en décembre dans les usines d'Espagne qui, notamment, prévoit de diminuer de 27,5% le salaire des futurs embauchés par rapport au salaire actuel, le PDG Ghosn espère obtenir un accord de flexibilité en tous sens et de baisse des «coûts» des travailleurs des usines françaises. Les suppressions d'emplois annoncées le 15 janvier représentent une pression supplémentaire sur les travailleurs de Renault pour les faire plier devant les attaques patronales. Mais ceux-ci ne sont pas décidés à se laisser faire.

À Renault Cléon : travailler plus pour gagner moins, c'est non !

Lors de sa réunion sur le temps de travail, le 9 janvier la direction du groupe a annoncé sa volonté d'augmenter le temps de travail dans tous les sites Renault.

Pour l'usine de Cléon, le temps de travail passerait de 1 460 à 1 603 heures de travail par an, et cela se ferait en supprimant d'un seul coup 21 jours de RTT.

D'autres dispositions sont avancées, mais dans les réunions de secteurs, la hiérarchie se garde d'en faire de la publicité. Il est question, notamment, d'instaurer des samedis de travail obligatoires dans des périodes dites de haute production. D'ordinaire, dans l'usine, les samedis travaillés se font au volontariat.

Jeudi 10 janvier, un débrayage à l'appel de la CGT et, pour une fois, de FO a réuni 660 travailleurs en assemblée générale. Les grévistes étaient deux fois plus nombreux que lors d'un précédent débrayage contre le projet de la direction, à la fin du mois de décembre.

La suppression des 21 jours de RTT, autrement dit une augmentation d'un mois de travail effectif par an, a créé dans l'usine une vive émotion ; c'était même une douche froide pour la majorité des salariés. Après l'annonce de la mobilité obligatoire entre sites, l'appropriation des différents compteurs temps par la direction, cela choquait bien des travailleurs.

La semaine suivante, une autre réunion de « négociation » devait discuter de l'ingénierie, c'est-à-dire de l'emploi de tous les salariés qui travaillent dans la conception, les études, la recherche, etc. La CGT, seule, a appelé à cette occasion à une assemblée générale, le mercredi 16 janvier, au lendemain de la rencontre. Mais déjà bien des travailleurs, conscients qu'il faudra en découdre, annoncent leur intention de monter le ton le 23 janvier, après la nouvelle réunion patrons-syndicats sur les salaires, censée pour la direction clôturer des semaines de rencontres sur l'accord de compétitivité.

Beaucoup savent bien que, pour la faire renoncer à ses attaques sans précédent, des débrayages d'une heure ou deux ne suffiront pas et qu'il leur faudra entraîner le maximum de leurs camarades à s'engager dans une réelle épreuve de force.

Correspondant LO

À Renault Flins : contre les attaques de la direction, débrayage massif

À l'usine Renault de Flins, le jeudi 10 janvier, plus de 800 travailleurs se sont rassemblés durant les deux heures de débrayage organisées dans chaque équipe de jour ainsi que dans celle de nuit. Auparavant, le 12 décembre, un précédent débrayage avait connu déjà presque autant de succès. La trêve des confiseurs n'aura donc pas éteint le mécontentement des travailleurs, au contraire.

Dans plusieurs secteurs de l'usine, le travail venait à peine de reprendre après la pause des fêtes. Mais le débrayage, à l'appel cette fois de la seule CGT -- ce qui n'a pas empêché des militants d'autres organisations syndicales de s'y joindre --, était visiblement déjà programmé dans les têtes. Plusieurs centaines de présents aux rassemblements avec prise de parole, y compris des travailleurs de la qualité, de la maintenance et d'autres services, cela a été ressenti par tous comme une réussite, et il suffisait de voir la tête des différents responsables de l'usine pour s'en rendre compte.

La direction de Renault, imperturbablement, poursuit son projet d'accord dit de compétitivité, qu'elle voudrait voir signé dans les semaines à venir par les organisations syndicales. Le 9 janvier, veille du débrayage, les directions syndicales rencontraient pour la cinquième fois les patrons de Renault à ce sujet.

Le projet de Renault, sous prétexte de compétitivité, est une attaque d'envergure contre les salariés. Principalement, la direction voudrait rendre obligatoire la mobilité intersites et les obliger à aller travailler, selon son bon vouloir, dans d'autres usines du groupe. Elle voudrait également rallonger le temps de travail, qui passerait à 1 603 heures... pour le même salaire, ce qui équivaudrait à treize jours de travail gratuit par an ! Il serait question aussi pour les patrons de remettre la main sur des journées de RTT ou de formation, utilisées auparavant par les travailleurs pour se constituer des congés.

La direction, dans une véritable provocation, a annoncé une remise à plat d'une bonne partie des heures travaillées et capitalisées dans différents compteurs de temps, changement que beaucoup ressentent comme un vol pur et simple. En effet des milliers de travailleurs, chez Renault, possèdent des compteurs individuels bien remplis, représentant de 50 à 200 jours de congés à prendre ! Autre aspect de la politique de réduction des salaires : Renault voudrait ne plus payer les heures supplémentaires qu'à 10 % et non à 25 % comme auparavant.

La mesure la plus énorme reste celle annoncée dès le départ des « négociations » : organiser les usines de production du groupe en deux pôles géographiques au sein desquels les salariés devraient se déplacer, au bon vouloir de la direction, pendant des périodes de plusieurs mois, jusqu'à 150 kilomètres de leur usine, avec pour tout dédommagement une prime d'un demi-mois de salaire brut tous les semestres.

Ces attaques sont réalisées sous le prétexte de ramener le coût de cinq sites à celui de deux, en tentant de n'en fermer aucun... pendant la durée de l'accord, soit trois ou quatre ans. Effectivement, les patrons n'auraient, avec ce système, même pas besoin de fermer de site, il leur suffirait d'envoyer les salariés ailleurs et, comme le dit un travailleur de Flins, « de fermer la lumière en partant ».

Alors que la direction espère boucler son plan courant février, de nombreuses discussions ont lieu entre travailleurs. Pourquoi faudrait-il travailler plus alors qu'on leur dit tous les jours que les voitures ne se vendent pas ? Pourquoi faudrait-il aller travailler à 100, 150 kilomètres de chez soi ou plus, alors qu'à Flins on peut fabriquer des voitures ? Pourquoi faudrait-il travailler plus, alors que Renault engrange des profits records depuis des années ?

Autant de questions qui traduisent l'inquiétude et le mécontentement. En débrayant massivement, les travailleurs de Flins ont montré à la direction qu'ils ne sont pas prêts à laisser passer cette attaque.

Correspondant LO

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Message  Invité Ven 18 Jan - 14:24

http://www.leparisien.fr/automobile/psa-aulnay-nouvelle-action-coup-de-poing-des-salaries-18-01-2013-2492089.php

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Message  verié2 Ven 18 Jan - 15:31

Jon Boone a écrit:http://www.leparisien.fr/automobile/psa-aulnay-nouvelle-action-coup-de-poing-des-salaries-18-01-2013-2492089.php
D'une façon générale, les médias parlent très peu de la grève de PSA Aulnay qui se poursuit avec environ toujours 500 grévistes et un comité de grève. Rien sur France Inter ni France info, ce matin 8 h comme à 13 h. Alors ? Blocus volontaire car on avait plus ou moins présenté la restructuration de PSA comme réglée ? Ou bien est-ce seulement éclipsé par les autres sujets, comme le Mali et l'Algérie ?


verié2

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Message  Invité Ven 18 Jan - 16:06

Je me suis posé la même question.

Le 13h de France Inter, sur 30 minutes : 15 minutes sur l'Algérie ; 5 minutes sur le Mali. Puis un très long "hommage" (une ou deux minutes) au journaliste de guerre d'extrême-droite Yves Debay, tué en Syrie. Ensuite de longs extraits de l'interview de Lance Armstrong, puis interview d'un "spécialiste" qui avait un bouquin à vendre mais n'avait rien à dire, et qui l'a dit tout de même pendant plus de 5 minutes. Et dans les trois minutes qui restaient : quelques secondes sur une affaire de viol, quelques dizaines de secondes sur Montebourg "qui voulait démissionner" après Florange, mais qu’Édouard Martin aurait convaincu de rester, quelques dizaines de secondes encore sur Renault et son plan, puis autant sur PSA, qui voudrait également mettre en place le même genre "d'accords de compétitivité", avec le rappel des accords signés par la majorité des syndicats de Sevelnord... Pas un mot sur Aulnay. Et puis ensuite sur les alertes à la neige (et une longue minute sur la neige à Rennes...).

Résultat des courses : sur l'Algérie et le Mali, pourquoi pas y passer du temps, après tout, même 20 minutes ; reste tout de même que sur les 10 minutes restantes, France Inter choisit d'en passer 8-9 sur des conneries (Debay, Armstrong, Montebourg, la neige) et que la minute ou plus consacrée à l'automobile n'a pour objectif que d'expliquer qu'il va falloir que les salariés de Renault et PSA acceptent les mêmes saloperie qu'à Sevelnord (où manifestement tout va bien depuis).

C'est donc clairement un choix de ne pas parler de la grève à PSA Aulnay, et pas du tout une contrainte.

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Message  verié2 Ven 18 Jan - 16:25

C'est donc clairement un choix de ne pas parler de la grève à PSA Aulnay, et pas du tout une contrainte.
Mais pas nécessairement un choix politique anti-grèvistes. Simplement, les journalistes peuvent considérer que c'est un "vieux sujet", que ce n'est pas assez spectaculaire, vendeur etc. Il n'y a pas nécessairement de consignes de black out, mais il y en a peut-être... Je ne serais donc pas aussi affirmatif que toi.

verié2

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Message  Invité Ven 18 Jan - 17:51

Pas aussi affirmatif que moi ? Si ça t'amuse.
En attendant j'ai uniquement dit que ce n'était en rien une contrainte de temps, mais que c'était un choix.

Maintenant, je te dirais, puisque tu anticipes, que c'est évidemment un choix politique : ce n'est pas neutre de présenter pendant une minute ou une minute trente l'actualité autour de Renault et PSA sans parler de la grève à Aulnay, mais en revenant sur les accords à Sevelnord ; ce n'est pas neutre non plus de choisir de parler 8-9 minutes de la neige, d'Armstrong et de Debay et d'escamoter bien d'autres sujets. Que ce choix politique soit lié à d'éventuelles consignes ou qu'il ne le soit pas, je n'en sais bigrement rien et je n'en avais pas parlé jusque là. Bien malin qui pourrait le dire d'ailleurs. Et je ne crois pas que les rédacteurs en chef des différents journaux aient vraiment besoin de la moindre consigne pour, chacun de leur côté, escamoter tel sujet et privilégier tel autre... pas plus que certains des journalistes d'ailleurs : après quelques années de métier, ils savent bien dans quel cadre travailler (ou ils ne pigent pas pour le 13h de France Inter). Cela dit tout ça peut changer assez vite, selon l'épaisseur de l'actualité par ailleurs... Je ne crois pas qu'un véritable black-out soit envisageable dans l'immédiat.

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Message  Copas Ven 18 Jan - 22:14

Ford Genk,
Long mais Intéressant :
http://www.avanti4.be/analyses/article/ford-genk-un-comite
Ford Genk : Un Comité d’Action pour garder le contrôle de la lutte

La grève se poursuit dans les quatre usines sous-traitantes de Ford, provoquant la poursuite de la paralysie de la production dans l’entreprise. La direction de Ford tente d’empêcher la poursuite des piquets, qui mettent également en rage les directions syndicales. Un Comité d’Action s’est formé pour permettre aux travailleurs de garder le contrôle sur leur lutte.

Chronique d’une semaine agitée à Ford Genk avec Erik Demeester, rédacteur au mensuel marxiste flamand Vonk et un des animateurs à Bruxelles des Comités d’Action contre l’Austérité en Europe. (Avanti4.be)

Que s’est-il passé depuis le référendum ?

Erik : Lundi 7 janvier, le résultat du référendum – une courte majorité de 54 % pour accepter le plan du conciliateur social - a montré à la fois la radicalisation d’une partie des travailleurs de Ford et d’autre part une division assez profonde au sein du personnel. Non pas sur le fait de reprendre le travail – tout le monde souhaite recommencer à travailler – mais bien sur les modalités de relance de l’usine. Une moitié des ouvriers ne croient plus aux promesses de la direction… et pas beaucoup plus à la capacité des directions syndicales de négocier efficacement le maintien de l’activité sur le site à un horizon qui dépasse les trois mois.

Ce courant de méfiance est particulièrement fort chez les ouvriers des quatre usines sous-traitantes parce que ceux-ci se sentent, en plus, tenus à l’écart des négociations et craignent de faire les frais d’un accord social qui ne leur assurerait pas les mêmes compensations qu’à ceux de l’usine-mère. C’est ce qui explique qu’ils aient continué la grève malgré le résultat du référendum et que des piquets bloquent les entrées de ces usines pour empêcher toute sortie de matériel et surtout de pièces à transférer pour assemblage à l’usine mère. Le résultat, c’est que, contrairement aux souhaits de la direction de Ford, la production n’a pu reprendre que quelques heures mardi dernier avant de devoir s’arrêter, faute de pièces.

Le système de production à flux tendu (sans stock et en répondant très vite à la demande) est très intéressant pour le patron mais il demande pour fonctionner une adhésion totale des travailleurs et une organisation syndicale qui puisse discipliner les travailleurs. Si des travailleurs placés à un endroit incontournable du processus de production se croisent les bras et que le syndicat ne peut les ramener à la « raison », la machine peut gripper très vite. Et c’est bien ce qui se passe pour le moment : les travailleurs des usines sous-traitantes, en refusant de produire des pièces nécessaires à la production des voitures, bloquent la production de toute l’usine.

Le premier fait marquant de cette dernière semaine, c’est donc que la paralysie de Ford continue grâce à la poursuite de la grève des sous-traitants.
Qui organise les piquets ?

Erik : C’est le deuxième fait marquant de la semaine – et un gros développement nouveau dans la lutte. Les ouvriers des usines sous-traitantes sont très mécontents (tout comme une partie des travailleurs de l’usine mère) du rôle que jouent les directions syndicales (c’est-à-dire les permanents et les délégués principaux des trois syndicats). Mais ils n’en sont pas restés au stade de la protestation et ne se sont pas démobilisés, comme c’est hélas souvent le cas.

Ils ont mis sur pied un Comité d’Action de 18 membres (1 ou 2 délégués par entreprise renforcés par des militants syndicaux qui n’ont pas de mandat mais qui sont considérés comme représentatifs de la base). Et celui-ci a mis au point un cahier de revendications précis qu’il entend défendre clairement. Ce cahier comporte six points :

1. Un plan social doit être mis en oeuvre immédiatement ; [Les travailleurs veulent que la reprise des négociations sur le plan social ne soit pas remise aux calendes grecques mais qu’elle commence tout de suite)
2. Pendant les négociations, aucune voiture ne doit sortir de l’usine pour être livrée à d’autres entreprises ou à des clients ;
3. Les délégués des sous-traitants doivent être présents aux négociations, et pas seulement les permanents et les délégués principaux de Ford ;
4. A l’avenir, tout référendum devra être organisé séparément à l’usine-mère et chez les sous-traitants
5. Les primes promises en cas de reprise de la production devront être accordées en montant fixe et non en pourcentages [sinon les cadres et les contremaîtres toucheront des primes nettement supérieures à celles des ouvriers] ;
6. Les jours de grève depuis mercredi 9 janvier doivent être payés par les entreprises.

Ce cahier de revendications montre très clairement que les travailleurs des sous-traitants ne veulent pas faire les frais d’un accord conclu entre la direction de Ford et les responsables syndicaux. Mais une revendication avancée comme celle sur les augmentations fixes et non en pourcentage montre aussi leur désir de traitement plus égalitaire.

Quant au dernier point, il peut paraître étonnant. Mais c’est simplement la réponse à un nouveau coup bas des directions syndicales. Furieux de ce que la grève continue malgré les résultats du référendum, les trois syndicats ont annoncé qu’ils refusaient désormais de payer les jours de grève de ceux qui continuaient celle-ci.

On peut donc dire que, depuis jeudi dernier, le centre de gravité de la lutte s’est déplacé de l’usine-mère vers les usines sous-traitantes. Dans celles-ci ; on retrouve beaucoup de jeunes ouvriers, peu ou pas qualifiés, d’immigrés et des femmes. C’est un fait très remarquable car il va à l’encontre de l’idée largement répandue dans les syndicats sur la « difficulté » d’organiser les sous-traitants, leur soi-disant réticence face à l’action collective et leur absence de combativité.

Ce déplacement du centre de gravité, tout le monde l’a compris et chacun cherche à réorganiser sa stratégie pour y faire face.

De quelle manière ?


Erik : Le Comité d’Action s’est manifesté vendredi en se rendant à la maison communale de Genk pour une rencontre avec le bourgmestre et les directions des quatre entreprises. Ils ont lu leur cahier de revendications…. puis ils se sont levés et sont partis, laissant le bourgmestre et les directeurs « pétrifiés » selon les mots du journaliste du Belang van Limburg.

On peut supposer que les directeurs espéraient pouvoir jouer sur la division entre travailleurs de Ford et des usines sous-traitantes et utiliser le Comité d’Action dans ce petit jeu. Mais, après la gifle qu’ils ont reçu vendredi, ils ont changé leur fusil d’épaule et ont réaffirmé qu’ils ne voulaient plus négocier qu’avec les directions syndicales dans le cadre de la négociation « officielle ». Et ils ont visiblement décidé de mettre le paquet » pour tenter de briser la résistance des ouvriers des usines en grève.

Ainsi, lundi matin, la police est intervenue pour disperser les piquets devant les quatre usines. C’est le genre d’initiative qu’un pouvoir communal ne prend pas à la légère en plein milieu d’un conflit social. On peut donc supposer que cette initiative a certainement été demandée par les directeurs et qu’au minimum les syndicats ont laissé faire. Mais, comme les ouvriers sont en grève, cette intervention policière n’a pas changé grand’ chose. Et les piquets se sont reformés dès le départ des flics. Ce n’était sans doute là qu’un essai pour tâter le terrain, voir si cette intimidation pouvait pousser des travailleurs à reprendre le travail.

Comme cela n’a pas été le cas, la direction a décidé d’utiliser la voie judiciaire. Mardi, la direction de Ford a obtenu d’un juge la levée des piquets bloquant les entrées des entreprises sous-traitantes sous la menace d’une astreinte de 1000 euros pour toute personne qui s’y opposerait. La réponse des directions syndicales a été une nouvelle fois lamentable : elles se sont contentées de dire qu’il s’agissait d’une décision de Ford et que leur opinion à ce sujet « n’était pas importante ».

Parallèlement, la direction a bien dû enregistrer le fait que son projet de reprendre la production pendant trois mois pour produire 40.000 voitures à marche forcée (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) était devenu impossible à réaliser. Elle a donc sorti une nouvelle « carotte » de son sac : non plus produire 40.000 voitures en trois mois mais bien 123.000 en un an ! Cela représente plus de la moitié de la production de l’an dernier (225.000 voitures ont été produites en 2012). En mettant en avant cette proposition, ils espèrent séduire les travailleurs de Ford et accentuer la coupure entre l’usine-mère et les sous-traitants, entre les « réalistes » et les « jusqu’auboutistes ».

Mais il n’y aura sans doute pas grand monde pour prendre au sérieux cette proposition, vu que plus personne ne croit aux promesses de Ford après tous les coups de couteau qu’ils ont donné dans les précédentes promesses.

Et les syndicats ?

Erik : La direction de Ford s’est imaginée qu’elle pourrait gérer la fermeture de façon habituelle, c’est-à-dire, par la concertation sociale avec les dirigeants syndicaux, à l’abri des regards des travailleurs et surtout sans lutte d’ampleur. Mais les travailleurs et de nombreux délégués ont acquis de l’expérience ces dernières années. Le contrôle sur les voitures stockées sur les parkings par un piquet depuis trois mois et la volonté de changer les rapports de force par l’action a changé la donne.

La première obsession des dirigeants syndicaux semble être de reprendre le contrôle de la situation dans les cinq usines par tous les moyens possibles. Et surtout par les pires, d’un point de vue syndical. Ils veulent clairement casser la grève. J’ai déjà dit que les syndicats refusent de payer les jours de grève de ceux qui ont continué celle-ci après le référendum. Mais, en plus, ils veulent empêcher toute solidarité entre les travailleurs de l’usine-mère et ceux des sous-traitants. Des délégués de Ford qui voulaient aller aux piquets des quatre usines sous-traitantes se sont faits tapés sur les doigts et clairement interdire d’y aller !

Par ailleurs, les directions syndicales poursuivent leur stratégie « par en haut ». D’une part, en s’engageant à fond dans les négociations sur le plan social avec la direction de Ford – négociations au sommet au sommet et dans l’opacité la plus totale. D’autre part, en déposant une plainte en justice contre Ford pour rupture de contrat par cette même direction (les engagements pris en échange des importantes concessions des travailleurs ces dernières années n’ayant pas été tenus). Mais, faute d’utiliser à fond le rapport de forces « à la base » (les milliers de voitures bloquées sur le parking, le blocage de l’entreprise par les actions de grève,…), on peut être sceptique sur les chances de cette démarche en justice.

Comment les choses peuvent-elles évoluer ?


Erik : Pendant ces négociations, les ouvriers de l’usine-mère sont en chômage technique et perçoivent une allocation de chômage pour les jours sans travail. Il en va autrement pour les ouvriers des usines sous-traitantes qui, eux, ne sont pas payés ni par leur patron, ni par les caisses de chômage ni par les syndicats !

Le Comité d’Action ne veut pas aller – à raison – jusqu’à un affrontement direct avec les directions syndicales. La situation étant bloquée dans les syndicats, le Comité a appelé le bourgmestre à servir de médiateur entre les directions syndicales et lui. Aux dernières nouvelles, le Comité d’Action aurait accepté que la négociation continue entre la direction de Ford et les représentants syndicaux légaux (les permanents et les délégués principaux de Ford) mais à condition que les syndicats consultent régulièrement et largement la base et les délégués des sous-traitants. Si cela se passait ainsi, ce serait une claire victoire pour le Comité d’Action et, de manière plus large, pour la lutte à Ford - et ailleurs.

Cela montre bien que la création du Comité d’Action, formé à la fois de délégués et de militants syndicaux, confirmés ou révélés dans cette lutte, est une réponse concrète et positive face à des directions syndicales qui ont désormais un gros problème de représentativité auprès des travailleurs et qui risquent de conduire la lutte dans le mur.

Le porte-parole du Comité d’Action, le délégué FGTB Patrick Trusgnach, a déclaré ce mercredi que « Très peu de travailleurs seront impressionnés par ces astreintes contre les piquets. Nous ferons naturellement tout pour éviter que des travailleurs se fassent arrêter. Mais nous sommes déterminés à ne pas abandonner notre butin ». Cette détermination ne semble pas mise en doute en face. C’est ainsi que le bourgmestre de Genk, Wim Dries, a souhaité ne pas voir des huissiers de justice aux piquets par crainte d’une escalade du conflit.

La grève des sous-traitants est un élément décisif dans l’évolution de la lutte et des négociations sociales. L’attitude des dirigeants syndicaux régionaux depuis le début du conflit et aujourd’hui leur indifférence affichée face à l’intervention du tribunal contre les piquets créent un grand malaise chez les militants syndicaux en Flandre et surtout à l’intérieur même des centrales du métal. Dans les prochains jours, la participation de délégués et de militants venus d’autres entreprises et surtout de l’autre côté de la frontière linguistique aura le meilleur des effets sur leur moral et leur combativité. Rendez-vous donc dans les prochains jours à Genk ! De préférence avec du café et de quoi se restaurer chaudement.
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Message  Copas Sam 19 Jan - 10:13

Russie
Grève du zèle depuis l'automne à Ford Vsevolozhsk


Automobile, luttes des travailleurs - Page 17 1029c311Automobile, luttes des travailleurs - Page 17 7eaaa612

La situation se tend à nouveau avec la direction de Ford Vsevolozhsk (près de Saint-Pétersbourg) qui multiplie les manœuvres contre les travailleurs en lutte et en grève du zèle ("à l'italienne" pour eux).
L'évolution du paysage syndical se fait ressentir de plus en plus en Russie avec des syndicats de lutte plus mordants, notamment dans l'automobile, avec de nouvelles équipes plus jeunes et combatives.
La grève du zèle depuis l'automne à Ford Vsevolozhsk vise une augmentation des salaires, les conditions de travail et les libertés d'organisation des travailleurs.

Automobile, luttes des travailleurs - Page 17 16817810
http://delovoe.tv/event/Ford_zabastovka/
http://mpra.info/profsoyuses/ford-profsouz/news/972-Rukovodstvo-Forda-obostriaet-konflikt-s-profsoyuzom
http://mpra.info/profsoyuses/ford-profsouz/news/974-Konflikt-na-Forde-razgoraetsia-Intervyu-Artema-IAshenkova-Delovomu-TV-video
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Automobile, luttes des travailleurs - Page 17 Empty Dans l'usine occupée d'Aulnay

Message  Roseau Sam 19 Jan - 23:38

http://cgt-psa-aulnay.fr/presse/avec-les-grevistes-de-psa-dans-lusine-occupee-daulnay

et opération coup de poing
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=4014
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Message  Copas Dim 20 Jan - 12:02

Le sous-traitant automobile TRW de Ramonchamp, dans les Vosges, a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce d'Epinal, jeudi 17 janvier.

Un projet de reprise monté par 3 cadres de l'entreprise devrait cependant embaucher 83 des 313 travailleurs.

La nouvelle société, baptisée VT2I, a "de bonnes perspectives de développement, avec un carnet de commandes rempli et un business plan qui prévoit 17 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel".

SORTIE PROGRESSIVE DU SECTEUR DE L'AUTOMOBILE

La nouvelle société sera détenue à 70 % par trois managers de l'usine et à 30 % par les salariés.

VT2I essayera de sortir progressivement du secteur de l'automobile. "Un projet de montage de fauteuils pour handicapés est notamment à l'étude". L'usine est située dans une vallée déjà lourdement touchée par la crise et les fermetures d'usine.
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Message  Copas Dim 20 Jan - 12:18

Renault demande à ses travailleurs de fabriquer plus avec moins de travailleurs.

Il s'agit de passer d'une production de 12 véhicules par employé et par an, en 2012, à 17 en 2016. Gain pour l'entreprise: 400 millions d'euros. Avec la suppression de 7500 postes au fil des départs naturels.

En somme un bond de 40% de la productivité en 3 ans...

En 10 ans, l'automobile en France a perdu 39000 emplois. Une tendance qui tend à brutalement s'accélérer.
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Message  verié2 Dim 20 Jan - 13:00

(Reportage sur Aulnay PSA) Après 16 ans de boîte, il faudrait partir avec 14.000 euros brut. C'est tout ce qu'on vaut après avoir été cassé par leur usine. Ils veulent nous jeter sans rien", tempête un ouvrier.
A comparer avec la propagande patronale : divers médias, dont France Inter et France info, racontaient que les ouvriers allaient partir avec 60 000 €, ce qui déjà ne fait pas le compte, vu que ça permet tout juste de vivre trois ans...

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Message  sylvestre Lun 21 Jan - 11:10

http://cgt-psa-aulnay.fr/communique/face-la-determination-des-grevistes-la-direction-lock-out-lusine-un-dialogue-social-loin

Face à la détermination des grévistes, la direction lock-out l'usine ! Un dialogue social loin d'être exemplaire...

Communiqué de presse de la CGT PSA
21/01/2013
La direction de PSA Aulnay a annoncé vendredi que l'usine serait fermée à la totalité du personnel, y compris l'équipe de Normale à partir de l'équipe du soir du vendredi 18 janvier au lundi soir toute la journée.

La direction invoque un prétexte qui ne tient pas debout : une pièce électrique en panne dans l'atelier de Peinture qui nécessiterait un long délai de livraison de la part du fournisseur.

La réalité est que la direction doit faire face à des salariés déterminés à étendre la grève qu'ils ont démarrée le mercredi 16 janvier et qui paralyse entièrement la production.



Face à la mobilisation, PSA choisit le rapport de force et le blocage :

Vendredi dernier, près de 200 grévistes investissent l'usine de PSA Saint-Ouen pour s'adresser à leurs camarades qui sont menacés par les futurs accords de compétitivité que PSA veut imposer à l'ensemble du groupe. Cette opération surprise, qui était couvert par la presse, s'est très bien passée dans une ambiance chaleureuse et détendue.

La direction appelle les forces de l'ordre, les fait rentrer dans l'usine et leur demande de procéder à des interpellations et d'embarquer les salariés d'Aulnay.

Malgré l'entrée de la Police dans l'usine et l'encerclement par les CRS, aucune interpellation ne sera faite.

Alors qu'aucun incident n'est à déplorer, la direction de PSA organise une conférence de presse et se fend d'un communiqué insultant les salariés de « casseurs ».



Samedi matin, l'usine de Poissy qui fait des heures supplémentaires sur le flux de la C3 (véhicule produit à Aulnay) est encerclée par 15 cars de CRS sensés sans doute « protéger » l'usine d'une éventuelle venue des salariés d'Aulnay.



La CGT dénonce cette politique de provocation et de blocage.

La direction se trompe si elle pense qu'elle pourra empêcher les salariés d'Aulnay de s'adresser aux autres salariés du groupe.

La direction se trompe si elle pense désorganiser et isoler la grève en fermant (lock-out) l'usine plusieurs jours. Les salariés ont démarré une bataille et sont déterminés à la poursuivre.



La CGT dénonce la complicité évidente du Ministère de l'Intérieur et du Gouvernement. Le premier Ministre n'avait pas précisé que sa bataille contre le chômage était de faire donner les CRS face à des salariés qui se mobilisent pour défendre leur emploi et ne pas tomber dans le chômage.

Une délégation de la CGT du groupe PSA sera reçue ce matin lundi 21 janvier, au Ministère du redressement productif à 9h30 à Bercy.

Une délégation des grévistes de PSA Aulnay sera reçue par le Préfet du 93 à 18h à Bobigny.



Aulnay, le 21 janvier 2013

Jean-Pierre Mercier

DS CGT PSA Aulnay

DS Central adjoint CGT du groupe PSA
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Message  Copas Lun 21 Jan - 23:32

L’appel à la grève à Renault Douai

SUD et CGT de l’usine Georges-Besse appellent les salariés à débrayer demain mardi « pendant une heure minimum ». Contre la suppression de 7500 emplois à l’échelle du groupe d’ici 2016.

L’appel à la grève est également valable pour la journée de mercredi.

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Message  Copas Mer 23 Jan - 23:17

MPAP, filiale du groupe Trèves qui fournit notamment l’usine PSA de Rennes, prévoit de supprimer 53 emplois sur 160 dans son usine de Ploërmel (Morbihan) en raison de la contraction du marché automobile. Le site est spécialisé dans la plasturgie et les textiles pour habitacles de véhicules.
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Message  Vals Jeu 24 Jan - 19:09

Un magnifique article pro-patronal de ce "grand journal d'information" qu'est Le Monde. Quand on connaît les méthodes ordinaires de management dans cette usine, et la véritable dictature que l'encadrement cherche à y faire régner, ce réquisitoire anti-grévistes prend toute sa saveur.


Violences, menaces : PSA Aulnay sous tension


Par Philippe Jacqué - Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Envoyé spécial


Un manteau blanc recouvre les hangars et parkings vides de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, promise à la fermeture en 2014. Ce lundi 21 janvier, aucun bruit ne sort de ce site de production dont la vie est habituellement rythmée par la percussion des presses et la lente avancée des véhicules sur la ligne de montage.

La direction a mis l'usine à l'arrêt. Officiellement, à cause d'une avarie sur une machine de l'atelier de peinture. D'autant que la neige a perturbé la circulation des poids lourds en Ile-de-France. "C'est bien la première fois que la neige nous empêche de travailler", ironise, dépité, un responsable de l'usine, qui, comme la plupart de nos interlocuteurs, grévistes ou non, souhaite garder l'anonymat.

Car il n'y pas que cela. Après la grève lancée le 16 janvier par les syndicats de PSA pour faire pression sur la direction dans le cadre des négociations sur l'avenir des salariés de l'usine, tout est parti en vrille. Depuis octobre, la "tension est montée crescendo", constate un cadre intermédiaire de l'usine, d'astreinte sur le site. Et la violence n'a jamais été aussi prégnante. "Je n'ai jamais vu ça en trente-cinqans de carrière ici, remarque un cadre de la maintenance, qui regarde ses équipes décrocher un écran plat tagué. Un cap a été franchi par rapport aux anciens mouvements."

Les premières alertes remontent à octobre : le directeur du site, puis un cadre des ressources humaines, ont été séquestrés par quelques salariés en colère. "Depuis, la direction a été relocalisée dans un autre bâtiment, loin des ateliers", indique Laurent Vergely, le directeur du site. Les cadres supérieurs sont persona non grata dans les ateliers où ils ne s'aventurent qu'à plusieurs. "Pour gérer nos gars, c'est pas l'idéal", lâche l'un d'eux.

PRESSION

En décidant de fermer le site, la direction a voulu faire retomber la pression qui n'a jamais été aussi importante depuis l'annonce, le 12 juillet 2012, de la fermeture du site. "Si la tension est montée, c'est la faute de la direction, accuse Jean-Pierre Mercier, le médiatique militant de la CGT Aulnay, tendance Lutte ouvrière. Elle n'a qu'une ambition : briser la grève légitime des salariés en nous empêchant d'occuper le site. C'est un véritable lock-out." Terme pour désigner une "grève patronale" qui empêche la venue des salariés – grévistes ou non – sur le site et les prive de salaire. "A Aulnay, les salariés sont toujours rémunérés, se défend Laurent Vergely, le directeur du site. Mais l'enjeu, aujourd'hui, est la réouverture. Il faut d'abord imaginer les moyens d'assurer la sécurité de tous." Le problème est bien là.

Jeudi et vendredi, lors de la poursuite de la grève, l'usine a été le théâtre de tous les excès. Habituellement, les grévistes patrouillent ensemble pour entraîner les salariés à les suivre. Ils sont encadrés par les cadres intermédiaires, restés à distance. "Vendredi, tout est parti dans tous les sens. Impossible de les suivre", relève un cadre.

Des extincteurs ont été vidés sur des armoires électriques, les responsables de groupes, un échelon hiérarchique intermédiaire, ont été canardés d'œufs, de tomates, de caissettes, de boulons, de cailloux, voire de pétards, quand ils n'étaient pas confinés dans leurs bureaux. Certains d'entre eux, ainsi que des délégués syndicaux, affirment avoir reçu des menaces de mort.

"LA TROUILLE AU VENTRE"

Dans les ateliers traînent encore les stigmates de l'action militante. A l'atelier logistique, des caisses gisent au sol. Sur les lignes d'assemblage, des boulons sont éparpillés, des boîtiers électriques de robots ont été débranchés. "Le plus souvent, c'est fait de manière pro sans abîmer les machines afin de bloquer la chaîne, note-t-on à la maintenance. Enfin, pas toujours." Dans l'atelier du ferrage, on peut lire sur un mur : "La force des travailleurs, c'est la grève", à côté de l'interpellation du président du directoire de PSA : "Varin T.mort". "Je ne l'ai pas vu, assure M. Mercier. La direction essaie de diaboliser notre mouvement avec cette campagne de calomnies. Nous cherchons simplement à convaincre les salariés de nous rejoindre."

Denis Martin, le directeur industriel de PSA, s'insurge contre "la destruction de l'outil de travail", les "méthodes militaristes" de quelque 50 à 150 personnes, sur un total de 3000 salariés. Des accusations que M. Mercier "dément".

Vendredi 18 janvier, confirment pourtant des interlocuteurs, les menaces étaient permanentes. La consigne passée par les grévistes les plus déterminés était simple : les salariés viennent en tenue civile, et non en bleu de travail, sinon "on s'occupera d'eux". Beaucoup sont venus en civil. Et restés à leur poste de travail sans rien faire... "Certains ont toujours su résister. D'autres ont peur. Notre rôle est d'essayer de les rassurer. C'est dur", constate un autre cadre. "Vous avez déjà vu des gens vouloir venir travailler la trouille au ventre ?", demande un représentant syndical contacté par téléphone.

Hors SUD, qui ne participe pas aux négociations et ne commente pas, les autres syndicats (SIA, CFDT, CFE-CGC, CFTC...) réprouvent les méthodes employées. "Tout est fait pour nous distraire de notre objectif qui est de négocier le meilleur plan possible pour les salariés et qu'aucun ne termine à Pôle emploi, assure Tanja Sussest, représentante du SIA et autre figure de proue du site. J'espère que les intempéries vont faire baisser la tension et cesser les comportements inadmissibles de certains."



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Message  verié2 Jeu 24 Jan - 19:38

Un magnifique article pro-patronal de ce "grand journal d'information" qu'est Le Monde.
Oui, cet article du Monde est vraiment répugnant. A la limite ces gens-là aiment bien les ouvriers... comme victimes. Dès qu'ils relèvent la tête, ça change de ton. On remarque aussi que Mercier qui était jusqu'alors bien traité par les médias est ici plus ou moins mis en cause hypocritement et que son appartenance à LO est soulignée...
__
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais j'ai l'impression que Le Monde, depuis l'arrivée de Hollande, s'est entièrement aligné sur le gouvernement PS et le patronat (ce qui est à peu près la même chose en ce moment) :
-Sur les retraites
-Sur les chômeurs
-Et aussi sur le Mali.

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