Automobile, luttes des travailleurs
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Re: Automobile, luttes des travailleurs
http://www.cgt-psa-aulnay.fr/sites/default/files/29-septembre-2012-meeting-de-lutte.pdf
MEETING DE LUTTE LE 29 SEPTEMBRE A AULNAY
MEETING DE LUTTE LE 29 SEPTEMBRE A AULNAY
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
PSA Aulnay : Il est encore possible de gagner !
Daniela Cobet et Vincent Duse
Source: http://www.ccr4.org/PSA-Aulnay-Il-est-encore-possible-de-gagner
L’annonce d’une restructuration du groupe PSA incluant la suppression de 8000 emplois et la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, tombée avant les vacances d’été, n’était pas vraiment une surprise. Plusieurs mois auparavant, des membres de la CGT du site avaient déjà pris connaissance du projet de fermeture du site d’Aulnay, et l’avaient fait savoir. La fermeture d’une usine terminale du secteur automobile serait une première en France depuis de très nombreuses années et constituerait un test réussi pour le patronat français et européen. Il s’agit donc d’une digue, et si elle saute c’est toute une série d’autres usines qui fermeront derrière. Les patrons d’autres groupes automobiles l’annoncent déjà. « Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre... », avait dit, en mars dernier, Carlos Ghosn, le président de Renault. Selon une étude du cabinet Roland Berger datée du 5 septembre, dix usines pourraient disparaître en Europe dans les deux ou trois ans à venir, et avec elles 80 000 emplois.
Le choix du site d’Aulnay n’est en ce sens pas un fait de hasard. Alors que des spécialistes pensent que ce serait plus « logique », du point de vue de la productivité, de fermer le site de Madrid, c’est celui de la Seine-Saint-Denis qui a été retenu. Car au-delà des chiffres il y a des raisonnements politiques. L’usine d’Aulnay a été pendant ces dernières années un bastion de combativité au sein du secteur automobile, avec une CGT forte, tenue par l’extrême-gauche. Si le patronat réussit à briser la résistance des travailleurs là où elle est censée être la plus dense, il pourra déclencher une offensive plus importante, assis sur un rapport de force nettement favorable. Voilà pourquoi il s’agit d’une bataille stratégique pour l’ensemble de la classe ouvrière. Reste à savoir : cette bataille, est-il possible de la gagner ?
Un début de mobilisation, pour l’instant insuffisant face à l’acharnement patronal
Depuis l’annonce de la fermeture d’Aulnay et de la suppression de 8000 emplois chez PSA, un certain nombre d’initiatives ont été prises par les organisations syndicales : un rassemblement devant le siège du groupe, un blocage d’autoroute, une manifestation à l’Elysée, d’autres à Rennes... Une intersyndicale a été constituée et un « comité de préparation à la lutte » a été mis en place à Aulnay, réunissant plus de 160 délégués désignées dans les ateliers. Au moment où nous écrivons cet article, deux nouvelles actions sont prévues : un meeting dans une cité où vivent de nombreux ouvriers de l’usine le 29 septembre, et une action au Salon Mondial de l’Automobile dans le cadre de la journée d’action appelée par les confédérations syndicales le 9 octobre. Tout cela est positif, mais évidemment insuffisant pour arrêter les plans du patronat.
Les syndicalistes de PSA Aulnay argumentent que ce n’est pas évident de mobiliser les salarié-e-s au-delà des rangs traditionnellement les plus combatifs. C’est certainement en partie vrai. Tout le monde comprend qu’il s’agit d’un combat difficile et la direction mise au maximum sur la division entre les salariés du groupe. D’un côté elle propose des « solutions » à d’autres sites qui étaient sur la sellette comme Rennes et Sevelnord (nous y reviendrons) pour laisser celles et ceux d’Aulnay isolé-e-s. De l’autre, elle a préparé le terrain pour transférer la production actuellement prise en charge par Aulnay vers d’autres sites, notamment celui de Poissy. Ce qui revient à mettre les sites en concurrence, et vise à réduire l’impact d’une éventuelle grève à Aulnay. Ensuite, elle fait courir l’information qu’à Poissy, suite au licenciement de nombreux intérimaires et à un certain nombre de départs négociés, « il y aurait de la place » pour 1500 salariés d’Aulnay (alors même que le plan de la direction prévoit la suppression de 700 postes à Poissy !). Le but de cette manœuvre est de pouvoir opposer les travailleurs soit-disant reclassables à l’intérieur du groupe à celles et ceux qui ne le seraient pas, la menace de cette « liste noire » devenant un outil pour discipliner les salarié-e-s en colère.
Dans ce scénario, la tentation de privilégier des issues individuelles au lieu de parier sur un combat collectif est grande. On voit bien que la direction du groupe PSA a préparé un « plan de guerre » pour éviter qu’une mobilisation d’ampleur puisse voir le jour contre les suppressions d’emploi et la fermeture du site d’Aulnay. La question est de savoir si les salarié-e-s seront capables, au-delà des déclarations, de se donner les moyens de retourner la situation pour gagner cette guerre.
Briser l’isolement : vers un comité de lutte intersites et une grève de tout le groupe !
Au vu de l’ampleur des plans du patronat et des enjeux concernant la fermeture du site d’Aulnay, il est évident qu’une lutte, si forte soit-elle, si elle reste cantonnée dans une seule usine, ne sera pas capable de faire plier la direction de PSA. Seule l’extension du conflit à d’autres sites du groupe, voir vers un mouvement d’ensemble contre les licenciements qui s’annoncent un peu partout en ce moment, serait capable de créer le rapport de force nécessaire. Cela est d’autant plus possible que l’ensemble des sites de PSA sont touchés par le plan de la direction, que ce soit sous la forme de suppressions d’emploi, d’une flexibilisation croissante ou de l’augmentation des charges de travail et de la dégradation des conditions de travail.
L’exemple le plus emblématique est celui de « l’accord de compétitivité » qui est envisagé sur le site de Sevelnord, résultat du chantage patronal pour ne pas fermer ce site. Il comprend : a) un gel des salaires pendant deux ans (ce qui signifie la baisse du pouvoir d’achat), b) une mobilité forcée des travailleurs sur d’autres sites, même sur des postes à salaire inférieur, voir des « prêts » de salariés à d’autres groupes du secteur automobile comme Toyota, c) la fin de l’indemnité à 90% pour le chômage partiel, d) réduction et mise à disposition de l’employeur des journées de RTT, e) temps de rattrapage obligatoire si les objectifs journaliers de production de sont pas atteints, f) baisse des indemnités et primes pour le travail samedi ou en équipe de nuit, entre autres mesures... C’est à dire une attaque frontale contre les conditions de travail et les acquis des salariés. Cet accord, qui aujourd’hui ne concernerait que le site de Sevelnord, pourrait ensuite être étendu à tous les autres puisque Varin s’est déjà déclaré « prêt à partager ce qui fonctionne ».
Les conditions sont donc réunies pour proposer une lutte d’ensemble des travailleurs, puisque nous sommes tous attaqués. Et c’est bien ce dont les patrons ont peur, puisqu’ils font tout pour diviser. Si les salariés de PSA ont été capables d’organiser des débrayages simultanés sur la question de la mutuelle il y a quelques mois, si les raffineurs ont été capables d’organiser une grève nationale contre la fermeture du site de Flandres, alors, quand nous sommes tous attaqués au même moment, pourquoi ne serions-nous pas en mesure d’organiser une riposte coordonnée à l’échelle de tout le groupe PSA ?
Les camarades de la CGT PSA Aulnay et de Lutte Ouvrière argumentent que toute initiative un peu offensive vers l’extérieur serait pour l’instant précipitée, du fait d’une mobilisation qui n’a pas encore réussi à toucher une part suffisante des salariés. Ils affirment que dans le stade actuel, l’appel à une mobilisation coordonnée entre les sites amènerait probablement à un échec, ce qui tendrait à dégrader le rapport de force. Dans le même temps, ils sont pourtant les premiers à constater qu’une grève cantonnée au seul site d’Aulnay ne ferait pas avancer la lutte, puisque comme nous l’avons vu la direction s’est préparée pour faire face à un mouvement de ce type. Leur raisonnement nous amène donc à une impasse évidente. C’est sur ce point que nous souhaitons ouvrir ici un débat fraternel avec ces camarades.
Car s’il est vrai qu’il n’y a pas pour l’instant un climat de bagarre généralisé sur les sites du groupe, un certain nombre d’initiatives pourraient être prises dans l’immédiat pour tester les possibilités réelles :
· Une tournée de copains de PSA Aulnay sur tous les sites du groupe, avec l’organisation de meetings/réunions avec les salarié-e-s pour expliquer la situation et la nécessité de se battre ensemble.
· L’extension du « comité de préparation à la lutte » à tous les sites, avec des comités par site réunissant des délégués d’atelier, syndiqués ou pas, et la mise en place d’une coordination intersites. Même si au début les comités des autres sites réuniraient peut-être moins de salariés qu’à Aulnay, ce serait un premier pas vers une lutte coordonnée et auto-organisée à l’échelle nationale.
· La préparation d’une journée de grève nationale contre toutes les suppressions d’emploi dans le groupe et en solidarité avec les ouvriers d’Aulnay, contre la fermeture et dans la perspective d’un mouvement de grève reconductible.
C’est certainement plus facile à dire qu’à faire, mais les travailleurs d’Aulnay ont peu de choses à perdre et il s’agit de la seule voie qui puisse empêcher la fermeture. Et il est évident que si les travailleurs commençaient à voir la perspective d’une lutte d’ensemble, vraiment capable de faire plier la direction, ils seraient encouragés à s’y engager plus massivement. Car aujourd’hui le manque de perspectives réelles, d’un véritable plan de guerre en mesure d’imposer une défaite aux patrons, ouvre le terrain à la démoralisation et à la recherche de solutions individuelles.
C’est ainsi que de nombreuses mutations vers d’autres sites, notamment de techniciens, sont déjà en cours et réduisent jour après jour les effectifs d’Aulnay, en même temps que l’idée de négocier des indemnités et des conditions de reclassement fait son chemin dans la tête de nombreux salariés comme étant la seule issue possible. Cette situation dégrade chaque jour le rapport de force et réduit les possibilités de victoire, raison pour laquelle un changement de politique devient plus qu’urgent.
Aucune confiance dans le gouvernement ! Expropriation de la famille Peugeot !
A défaut de pouvoir organiser une mobilisation d’ampleur, l’intersyndicale de PSA Aulnay a jusqu’à présent misé sur des interpellations au gouvernement pour un gel du plan social, et a même présenté l’ouverture de négociations tripartites comme une victoire. On devrait pourtant avoir tiré des leçons de l’histoire récente en ce qui concerne l’intervention des gouvernements « de gauche » dans ce type de conflit (Mitterrand face aux licenciements de 1984, Jospin à Vilvoorde). De plus, après quelques déclarations d’intention démagogiques avant les vacances d’été, Hollande et Montebourg ont déjà montré assez clairement qu’ils ne feront rien pour empêcher la fermeture du site d’Aulnay et les suppressions d’emploi dans l’ensemble du groupe.
Au contraire, le gouvernement fait tout pour mieux faire passer la pilule des attaques contre les salariés. C’est le sens de la commande d’un rapport d’expert (Sartorius) pour démontrer la soit-disant inévitabilité des réductions d’effectifs à PSA. C’est le gouvernement lui même qui le dit : « Cette expertise indépendante était nécessaire. Elle permet de donner tous les éléments, de manière équilibrée, pour comprendre la situation de PSA et pour contribuer au dialogue social qui désormais doit s’ouvrir. Si le rapport ne comporte aucun scoop sur la situation de PSA, il fallait en passer par là pour restaurer la confiance entre les différents acteurs. » [1].
Le rapport permet aussi un changement de discours du gouvernement, qui déclarait initialement que le plan de PSA était « inacceptable », et déclare maintenant que « la nécessité, dans son principe, d’un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs de PSA Peugeot Citroën n’est malheureusement pas contestable », que « aujourd’hui, des mesures de redressement sont indispensables » et qu’il s’agit de faire en sorte que le plan soit « limité au strict nécessaire ».
Ce virage du discours du gouvernement devrait nous démontrer qu’on ne peut avoir aucune confiance envers la médiation de l’Etat, et donc dans les négociations tripartites, et que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces et leur propre capacité de mobilisation. Et d’autre part que les « rapports d’experts » sont souvent un piège pour les salariés, car leurs conclusions sont tirées selon l’optique des patrons, de la rentabilité et non pas de la survie de nos familles ! Le rapport Sartorius montre par exemple que si PSA est effectivement en difficulté aujourd’hui, c’est en grande partie à cause des dividendes exorbitants accordés aux actionnaires pendant des années.
Il constate que dans la période qui va de 1999 à 2011, « le groupe PSA a distribué des dividendes pour un montant total de 2,8 milliards d’euros, tout en menant simultanément un programme de rachat d’actions pour 3 milliards d’euros qui a permis aux actionnaires historiques de remonter au capital du groupe. [...]3 milliards d’euros qui ont été consacrés au rachat d’actions plutôt qu’au développement du groupe". Dans un contexte de crise, la distribution de 450 millions d’euros de dividendes au premier semestre 2011, après l’annonce d’un rétrécissement du marché et des mauvais résultats de PSA, paraît aux yeux des experts « inopportune ». Ce que les experts dissimulent, malheureusement sans se voir opposer aucune critique profonde d’une partie des syndicats, c’est qu’il n’y a rien « d’inopportun » dans la façon d’agir des actionnaires, car la logique même du capital est de chercher à se placer là où il peut être le plus rentable, c’est à dire là où il peut en retour générer encore plus de capital. En voyant les tendances à la chute des profits dans le secteur automobile face à la crise, la famille Peugeot a investi ces dernières années ses bénéfices dans les vins de Bordeaux, dans les sociétés d’autoroutes, les instituts de sondage, les chaines de maisons de retraite... c’est à dire tous les secteurs qui leur semblaient au contraire plus « opportuns » pour leurs profits.
Et ce que le rapport ne conclut évidemment pas, on s’en doute bien, c’est que ce serait aux actionnaires « imprudents » de rendre une partie de l’argent qu’ils ont amassé grâce à la sueur des ouvriers, et non aux travailleurs de payer la facture ! C’est pourquoi seul le contrôle des travailleurs eux-mêmes sur les comptes de l’entreprise peut apporter une solution de fond, qui permettrait d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des actionnaires et en particulier de la famille Peugeot, qui possède plus de quatre milliards d’euros en Suisse.
A l’Etat, qui a déjà pu verser des millions pour sauver les entreprises et les bénéfices de ces « pauvres patrons », la seule mesure progressiste que l’on pourrait imposer serait l’expropriation et la nationalisation sous contrôle des travailleurs de tout le groupe PSA. Même si cette revendication semble aujourd’hui éloignée du niveau de conscience de la plupart des salariés, c’est bien la seule solution de fond à la crise du secteur automobile.
Faire converger les luttes, au-delà du secteur automobile : pour un mouvement national contre les licenciements et le chômage !
Aujourd’hui, même si le dossier PSA se trouve sur le devant de la scène, la vague de licenciements dépasse très largement le secteur automobile. A Doux, Air France, Sodimédical, Sanofi, Plysorol, Ethicon, Carrefour, La Redoute, ainsi que dans bien d’autres entreprises où les conflits sont moins médiatisés, c’est des milliers et des milliers d’emplois qui sont en jeu. Comme en 2008-2009, les confédérations syndicales ne font rien pour les coordonner et les aider à gagner, alors que dans l’isolement ces luttes seront très probablement condamnées à la défaite.
Néanmoins, à la différence de la vague précédente de luttes contre les licenciements et les fermetures d’usine, la plupart des conflits actuels ne posent pas d’emblée la question des indemnités de départ. C’est sûrement parce que l’expérience des ouvriers de Continental, Philips, Molex, etc. a montré que dans une situation de crise, quand le chômage explose, les indemnités aussi élevée soient-elles s’épuisent très vite pour couvrir les dépenses de familles désormais sans revenus. Les luttes actuelles tentent alors souvent de poser la question d’une reprise par les salariés de l’outil de travail, sous la forme de SCOPs, de façon à garder les emplois. Il est vrai que cette issue coopérativiste repose en grande partie sur une illusion, puisque de petites unités de production, avec des travailleurs qui s’auto-exploitent, sont en fait structurellement incapables de faire face à la concurrence des grands monopoles capitalistes dans une situation de crise. Mais ce refus de se limiter à la revendication des indemnités (qui par sa nature tend à cantonner la lutte entre les quatre murs de chaque entreprise, puisqu’il s’agit d’arracher de l’argent à un patron en particulier) peut permettre de poser d’avantage la question d’un mouvement d’ensemble.
Le fait que PSA Aulnay soit aujourd’hui au centre de la situation a des implications importantes. Non seulement du point de vue des conséquences qu’une défaite sur ce conflit pourrait entraîner pour l’ensemble de la classe ouvrière, ce qui justifie déjà la nécessité de construire un grand front de solidarité, mais aussi du point de vue des responsabilités que cela implique. Car s’il y a une lutte qui serait aujourd’hui en mesure de lancer un appel à fédérer toutes les bagarres, à coordonner toutes les actions, dans la perspective d’un grand mouvement national contre les licenciements et le chômage, mouvement qui poserait la question de la nationalisation sous contrôle des travailleurs de toute entreprise qui ferme ou licencie et du partage des heures de travail jusqu’à en finir avec le chômage, c’est bien la lutte de PSA. Il est encore temps de commencer, mais pour cela il faudra une véritable « guerre », qui mobilise toutes les « armées » de notre classe. Ou, dit d’une autre manière, il faut désormais passer des paroles aux actes...
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PSA Mulhouse, portrait d’une usine « non touchée »
Vincent Duse, ouvrier et militant CGT à PSA Mulhouse
Le site de Mulhouse est parmi ceux qui seront « préservés » par le plan de la direction. Il est même censé recevoir une partie de la production de celui d’Aulnay après la fermeture. Quelques techniciens venus d’Aulnay ont déjà commencé à débarquer chez nous, mutés vers un site « sûr ». Et pourtant on voit bien que cette sûreté ne concerne pas tout le monde. Car à Mulhouse aussi il faudra bien « faire des efforts » pour réduire les effectifs. Comme toujours on commence par les plus faibles. Il y a quelques mois c’était ceux qui avaient un statut fragile, avec le licenciement sans remplacement de plus de 600 intérimaires. Actuellement la mode est de toucher les plus fragiles... physiquement. Et oui, maintenant la tendance est au licenciement des malades et des handicapés !
E. a été muté dans une nouvelle chaîne en mars. Après 3 jours il fait un malaise. Le jour de son malaise, il reçoit un coup de pression pour ne pas déclarer son malaise comme un « accident du travail », mais comme maladie. Puis s’enchaînent les arrêts maladie dus à des problèmes cardiaques et une tension trop haute, mais également aux pressions pour lui faire tenir rapidement son nouveau poste. Le 30 août il est convoqué pour ses arrêts maladie, mais ne peut s’y rendre car sa femme qui attend un troisième enfant vient d’être envoyée aux urgences. Aujourd’hui la direction de PSA Mulhouse menace de le licencier en lui reprochant 17 jours d’arrêts maladie sans justificatif (dont en fait14 sont couverts et un autre était un jour de congé accordé par son chef).
Mais ce n’est pas un cas isolé. I. à 13 ans d’ancienneté. Il était surnommé dans le secteur du montage « Speedy Gonzales » grâce à son efficacité au boulot. Jusqu’à ce qu’en 2006 il contracte une maladie professionnelle du coude et de l’épaule. En juillet 2010 il a un accident du travail. Cet accident du travail entraîne quelques jours d’arrêts. Son chef rappelle chez lui pour lui demander d’écourter son « accident du travail avec arrêt ». Après discussion avec son médecin, il refuse de revenir avant qu’il ne soit guéri. Peu de temps après son retour la direction le fait muter à un poste où on lui fera manipuler des moteurs de 150 kilos, alors qu’il ne pèse que 49 kilos ! Au départ il n’a qu’une ligne à charger, mais très vite on va lui demander d’en alimenter une deuxième, ce qui aura pour conséquence qu’il sera contraint de travailler même sur son temps de pause. Les arrêts maladie s’enchaînent, les courriers de la direction aussi, puis il doit prendre des antidépresseurs pour tenir. Aujourd’hui I. est en longue maladie sous antidépresseurs. Durant sa maladie il a reçu une visite de l’assistante sociale de Peugeot pour le forcer à démissionner. Comme cela n’a pas marché, aujourd’hui la direction veut licencier.
Et tout cela sans qu’aucun accord de compétitivité n’ait été mis en place à Mulhouse. Cela donne une idée de ce à quoi on peut s’attendre si la direction gagne la bataille qui est en cours. Les conséquences se font sentir bien au delà d’Aulnay. On voit bien qu’il ne nous manque pas de raisons pour rentrer dans une bagarre générale si elle a lieu !
[1] « PSA : la fermeture d’Aulnay n’est plus ’’inacceptable’’ », Le Monde, 11 septembre 2012. Les autres citations de ce sous-titre ont été extraites de ce même article.
Daniela Cobet et Vincent Duse
Source: http://www.ccr4.org/PSA-Aulnay-Il-est-encore-possible-de-gagner
L’annonce d’une restructuration du groupe PSA incluant la suppression de 8000 emplois et la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, tombée avant les vacances d’été, n’était pas vraiment une surprise. Plusieurs mois auparavant, des membres de la CGT du site avaient déjà pris connaissance du projet de fermeture du site d’Aulnay, et l’avaient fait savoir. La fermeture d’une usine terminale du secteur automobile serait une première en France depuis de très nombreuses années et constituerait un test réussi pour le patronat français et européen. Il s’agit donc d’une digue, et si elle saute c’est toute une série d’autres usines qui fermeront derrière. Les patrons d’autres groupes automobiles l’annoncent déjà. « Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre... », avait dit, en mars dernier, Carlos Ghosn, le président de Renault. Selon une étude du cabinet Roland Berger datée du 5 septembre, dix usines pourraient disparaître en Europe dans les deux ou trois ans à venir, et avec elles 80 000 emplois.
Le choix du site d’Aulnay n’est en ce sens pas un fait de hasard. Alors que des spécialistes pensent que ce serait plus « logique », du point de vue de la productivité, de fermer le site de Madrid, c’est celui de la Seine-Saint-Denis qui a été retenu. Car au-delà des chiffres il y a des raisonnements politiques. L’usine d’Aulnay a été pendant ces dernières années un bastion de combativité au sein du secteur automobile, avec une CGT forte, tenue par l’extrême-gauche. Si le patronat réussit à briser la résistance des travailleurs là où elle est censée être la plus dense, il pourra déclencher une offensive plus importante, assis sur un rapport de force nettement favorable. Voilà pourquoi il s’agit d’une bataille stratégique pour l’ensemble de la classe ouvrière. Reste à savoir : cette bataille, est-il possible de la gagner ?
Un début de mobilisation, pour l’instant insuffisant face à l’acharnement patronal
Depuis l’annonce de la fermeture d’Aulnay et de la suppression de 8000 emplois chez PSA, un certain nombre d’initiatives ont été prises par les organisations syndicales : un rassemblement devant le siège du groupe, un blocage d’autoroute, une manifestation à l’Elysée, d’autres à Rennes... Une intersyndicale a été constituée et un « comité de préparation à la lutte » a été mis en place à Aulnay, réunissant plus de 160 délégués désignées dans les ateliers. Au moment où nous écrivons cet article, deux nouvelles actions sont prévues : un meeting dans une cité où vivent de nombreux ouvriers de l’usine le 29 septembre, et une action au Salon Mondial de l’Automobile dans le cadre de la journée d’action appelée par les confédérations syndicales le 9 octobre. Tout cela est positif, mais évidemment insuffisant pour arrêter les plans du patronat.
Les syndicalistes de PSA Aulnay argumentent que ce n’est pas évident de mobiliser les salarié-e-s au-delà des rangs traditionnellement les plus combatifs. C’est certainement en partie vrai. Tout le monde comprend qu’il s’agit d’un combat difficile et la direction mise au maximum sur la division entre les salariés du groupe. D’un côté elle propose des « solutions » à d’autres sites qui étaient sur la sellette comme Rennes et Sevelnord (nous y reviendrons) pour laisser celles et ceux d’Aulnay isolé-e-s. De l’autre, elle a préparé le terrain pour transférer la production actuellement prise en charge par Aulnay vers d’autres sites, notamment celui de Poissy. Ce qui revient à mettre les sites en concurrence, et vise à réduire l’impact d’une éventuelle grève à Aulnay. Ensuite, elle fait courir l’information qu’à Poissy, suite au licenciement de nombreux intérimaires et à un certain nombre de départs négociés, « il y aurait de la place » pour 1500 salariés d’Aulnay (alors même que le plan de la direction prévoit la suppression de 700 postes à Poissy !). Le but de cette manœuvre est de pouvoir opposer les travailleurs soit-disant reclassables à l’intérieur du groupe à celles et ceux qui ne le seraient pas, la menace de cette « liste noire » devenant un outil pour discipliner les salarié-e-s en colère.
Dans ce scénario, la tentation de privilégier des issues individuelles au lieu de parier sur un combat collectif est grande. On voit bien que la direction du groupe PSA a préparé un « plan de guerre » pour éviter qu’une mobilisation d’ampleur puisse voir le jour contre les suppressions d’emploi et la fermeture du site d’Aulnay. La question est de savoir si les salarié-e-s seront capables, au-delà des déclarations, de se donner les moyens de retourner la situation pour gagner cette guerre.
Briser l’isolement : vers un comité de lutte intersites et une grève de tout le groupe !
Au vu de l’ampleur des plans du patronat et des enjeux concernant la fermeture du site d’Aulnay, il est évident qu’une lutte, si forte soit-elle, si elle reste cantonnée dans une seule usine, ne sera pas capable de faire plier la direction de PSA. Seule l’extension du conflit à d’autres sites du groupe, voir vers un mouvement d’ensemble contre les licenciements qui s’annoncent un peu partout en ce moment, serait capable de créer le rapport de force nécessaire. Cela est d’autant plus possible que l’ensemble des sites de PSA sont touchés par le plan de la direction, que ce soit sous la forme de suppressions d’emploi, d’une flexibilisation croissante ou de l’augmentation des charges de travail et de la dégradation des conditions de travail.
L’exemple le plus emblématique est celui de « l’accord de compétitivité » qui est envisagé sur le site de Sevelnord, résultat du chantage patronal pour ne pas fermer ce site. Il comprend : a) un gel des salaires pendant deux ans (ce qui signifie la baisse du pouvoir d’achat), b) une mobilité forcée des travailleurs sur d’autres sites, même sur des postes à salaire inférieur, voir des « prêts » de salariés à d’autres groupes du secteur automobile comme Toyota, c) la fin de l’indemnité à 90% pour le chômage partiel, d) réduction et mise à disposition de l’employeur des journées de RTT, e) temps de rattrapage obligatoire si les objectifs journaliers de production de sont pas atteints, f) baisse des indemnités et primes pour le travail samedi ou en équipe de nuit, entre autres mesures... C’est à dire une attaque frontale contre les conditions de travail et les acquis des salariés. Cet accord, qui aujourd’hui ne concernerait que le site de Sevelnord, pourrait ensuite être étendu à tous les autres puisque Varin s’est déjà déclaré « prêt à partager ce qui fonctionne ».
Les conditions sont donc réunies pour proposer une lutte d’ensemble des travailleurs, puisque nous sommes tous attaqués. Et c’est bien ce dont les patrons ont peur, puisqu’ils font tout pour diviser. Si les salariés de PSA ont été capables d’organiser des débrayages simultanés sur la question de la mutuelle il y a quelques mois, si les raffineurs ont été capables d’organiser une grève nationale contre la fermeture du site de Flandres, alors, quand nous sommes tous attaqués au même moment, pourquoi ne serions-nous pas en mesure d’organiser une riposte coordonnée à l’échelle de tout le groupe PSA ?
Les camarades de la CGT PSA Aulnay et de Lutte Ouvrière argumentent que toute initiative un peu offensive vers l’extérieur serait pour l’instant précipitée, du fait d’une mobilisation qui n’a pas encore réussi à toucher une part suffisante des salariés. Ils affirment que dans le stade actuel, l’appel à une mobilisation coordonnée entre les sites amènerait probablement à un échec, ce qui tendrait à dégrader le rapport de force. Dans le même temps, ils sont pourtant les premiers à constater qu’une grève cantonnée au seul site d’Aulnay ne ferait pas avancer la lutte, puisque comme nous l’avons vu la direction s’est préparée pour faire face à un mouvement de ce type. Leur raisonnement nous amène donc à une impasse évidente. C’est sur ce point que nous souhaitons ouvrir ici un débat fraternel avec ces camarades.
Car s’il est vrai qu’il n’y a pas pour l’instant un climat de bagarre généralisé sur les sites du groupe, un certain nombre d’initiatives pourraient être prises dans l’immédiat pour tester les possibilités réelles :
· Une tournée de copains de PSA Aulnay sur tous les sites du groupe, avec l’organisation de meetings/réunions avec les salarié-e-s pour expliquer la situation et la nécessité de se battre ensemble.
· L’extension du « comité de préparation à la lutte » à tous les sites, avec des comités par site réunissant des délégués d’atelier, syndiqués ou pas, et la mise en place d’une coordination intersites. Même si au début les comités des autres sites réuniraient peut-être moins de salariés qu’à Aulnay, ce serait un premier pas vers une lutte coordonnée et auto-organisée à l’échelle nationale.
· La préparation d’une journée de grève nationale contre toutes les suppressions d’emploi dans le groupe et en solidarité avec les ouvriers d’Aulnay, contre la fermeture et dans la perspective d’un mouvement de grève reconductible.
C’est certainement plus facile à dire qu’à faire, mais les travailleurs d’Aulnay ont peu de choses à perdre et il s’agit de la seule voie qui puisse empêcher la fermeture. Et il est évident que si les travailleurs commençaient à voir la perspective d’une lutte d’ensemble, vraiment capable de faire plier la direction, ils seraient encouragés à s’y engager plus massivement. Car aujourd’hui le manque de perspectives réelles, d’un véritable plan de guerre en mesure d’imposer une défaite aux patrons, ouvre le terrain à la démoralisation et à la recherche de solutions individuelles.
C’est ainsi que de nombreuses mutations vers d’autres sites, notamment de techniciens, sont déjà en cours et réduisent jour après jour les effectifs d’Aulnay, en même temps que l’idée de négocier des indemnités et des conditions de reclassement fait son chemin dans la tête de nombreux salariés comme étant la seule issue possible. Cette situation dégrade chaque jour le rapport de force et réduit les possibilités de victoire, raison pour laquelle un changement de politique devient plus qu’urgent.
Aucune confiance dans le gouvernement ! Expropriation de la famille Peugeot !
A défaut de pouvoir organiser une mobilisation d’ampleur, l’intersyndicale de PSA Aulnay a jusqu’à présent misé sur des interpellations au gouvernement pour un gel du plan social, et a même présenté l’ouverture de négociations tripartites comme une victoire. On devrait pourtant avoir tiré des leçons de l’histoire récente en ce qui concerne l’intervention des gouvernements « de gauche » dans ce type de conflit (Mitterrand face aux licenciements de 1984, Jospin à Vilvoorde). De plus, après quelques déclarations d’intention démagogiques avant les vacances d’été, Hollande et Montebourg ont déjà montré assez clairement qu’ils ne feront rien pour empêcher la fermeture du site d’Aulnay et les suppressions d’emploi dans l’ensemble du groupe.
Au contraire, le gouvernement fait tout pour mieux faire passer la pilule des attaques contre les salariés. C’est le sens de la commande d’un rapport d’expert (Sartorius) pour démontrer la soit-disant inévitabilité des réductions d’effectifs à PSA. C’est le gouvernement lui même qui le dit : « Cette expertise indépendante était nécessaire. Elle permet de donner tous les éléments, de manière équilibrée, pour comprendre la situation de PSA et pour contribuer au dialogue social qui désormais doit s’ouvrir. Si le rapport ne comporte aucun scoop sur la situation de PSA, il fallait en passer par là pour restaurer la confiance entre les différents acteurs. » [1].
Le rapport permet aussi un changement de discours du gouvernement, qui déclarait initialement que le plan de PSA était « inacceptable », et déclare maintenant que « la nécessité, dans son principe, d’un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs de PSA Peugeot Citroën n’est malheureusement pas contestable », que « aujourd’hui, des mesures de redressement sont indispensables » et qu’il s’agit de faire en sorte que le plan soit « limité au strict nécessaire ».
Ce virage du discours du gouvernement devrait nous démontrer qu’on ne peut avoir aucune confiance envers la médiation de l’Etat, et donc dans les négociations tripartites, et que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces et leur propre capacité de mobilisation. Et d’autre part que les « rapports d’experts » sont souvent un piège pour les salariés, car leurs conclusions sont tirées selon l’optique des patrons, de la rentabilité et non pas de la survie de nos familles ! Le rapport Sartorius montre par exemple que si PSA est effectivement en difficulté aujourd’hui, c’est en grande partie à cause des dividendes exorbitants accordés aux actionnaires pendant des années.
Il constate que dans la période qui va de 1999 à 2011, « le groupe PSA a distribué des dividendes pour un montant total de 2,8 milliards d’euros, tout en menant simultanément un programme de rachat d’actions pour 3 milliards d’euros qui a permis aux actionnaires historiques de remonter au capital du groupe. [...]3 milliards d’euros qui ont été consacrés au rachat d’actions plutôt qu’au développement du groupe". Dans un contexte de crise, la distribution de 450 millions d’euros de dividendes au premier semestre 2011, après l’annonce d’un rétrécissement du marché et des mauvais résultats de PSA, paraît aux yeux des experts « inopportune ». Ce que les experts dissimulent, malheureusement sans se voir opposer aucune critique profonde d’une partie des syndicats, c’est qu’il n’y a rien « d’inopportun » dans la façon d’agir des actionnaires, car la logique même du capital est de chercher à se placer là où il peut être le plus rentable, c’est à dire là où il peut en retour générer encore plus de capital. En voyant les tendances à la chute des profits dans le secteur automobile face à la crise, la famille Peugeot a investi ces dernières années ses bénéfices dans les vins de Bordeaux, dans les sociétés d’autoroutes, les instituts de sondage, les chaines de maisons de retraite... c’est à dire tous les secteurs qui leur semblaient au contraire plus « opportuns » pour leurs profits.
Et ce que le rapport ne conclut évidemment pas, on s’en doute bien, c’est que ce serait aux actionnaires « imprudents » de rendre une partie de l’argent qu’ils ont amassé grâce à la sueur des ouvriers, et non aux travailleurs de payer la facture ! C’est pourquoi seul le contrôle des travailleurs eux-mêmes sur les comptes de l’entreprise peut apporter une solution de fond, qui permettrait d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des actionnaires et en particulier de la famille Peugeot, qui possède plus de quatre milliards d’euros en Suisse.
A l’Etat, qui a déjà pu verser des millions pour sauver les entreprises et les bénéfices de ces « pauvres patrons », la seule mesure progressiste que l’on pourrait imposer serait l’expropriation et la nationalisation sous contrôle des travailleurs de tout le groupe PSA. Même si cette revendication semble aujourd’hui éloignée du niveau de conscience de la plupart des salariés, c’est bien la seule solution de fond à la crise du secteur automobile.
Faire converger les luttes, au-delà du secteur automobile : pour un mouvement national contre les licenciements et le chômage !
Aujourd’hui, même si le dossier PSA se trouve sur le devant de la scène, la vague de licenciements dépasse très largement le secteur automobile. A Doux, Air France, Sodimédical, Sanofi, Plysorol, Ethicon, Carrefour, La Redoute, ainsi que dans bien d’autres entreprises où les conflits sont moins médiatisés, c’est des milliers et des milliers d’emplois qui sont en jeu. Comme en 2008-2009, les confédérations syndicales ne font rien pour les coordonner et les aider à gagner, alors que dans l’isolement ces luttes seront très probablement condamnées à la défaite.
Néanmoins, à la différence de la vague précédente de luttes contre les licenciements et les fermetures d’usine, la plupart des conflits actuels ne posent pas d’emblée la question des indemnités de départ. C’est sûrement parce que l’expérience des ouvriers de Continental, Philips, Molex, etc. a montré que dans une situation de crise, quand le chômage explose, les indemnités aussi élevée soient-elles s’épuisent très vite pour couvrir les dépenses de familles désormais sans revenus. Les luttes actuelles tentent alors souvent de poser la question d’une reprise par les salariés de l’outil de travail, sous la forme de SCOPs, de façon à garder les emplois. Il est vrai que cette issue coopérativiste repose en grande partie sur une illusion, puisque de petites unités de production, avec des travailleurs qui s’auto-exploitent, sont en fait structurellement incapables de faire face à la concurrence des grands monopoles capitalistes dans une situation de crise. Mais ce refus de se limiter à la revendication des indemnités (qui par sa nature tend à cantonner la lutte entre les quatre murs de chaque entreprise, puisqu’il s’agit d’arracher de l’argent à un patron en particulier) peut permettre de poser d’avantage la question d’un mouvement d’ensemble.
Le fait que PSA Aulnay soit aujourd’hui au centre de la situation a des implications importantes. Non seulement du point de vue des conséquences qu’une défaite sur ce conflit pourrait entraîner pour l’ensemble de la classe ouvrière, ce qui justifie déjà la nécessité de construire un grand front de solidarité, mais aussi du point de vue des responsabilités que cela implique. Car s’il y a une lutte qui serait aujourd’hui en mesure de lancer un appel à fédérer toutes les bagarres, à coordonner toutes les actions, dans la perspective d’un grand mouvement national contre les licenciements et le chômage, mouvement qui poserait la question de la nationalisation sous contrôle des travailleurs de toute entreprise qui ferme ou licencie et du partage des heures de travail jusqu’à en finir avec le chômage, c’est bien la lutte de PSA. Il est encore temps de commencer, mais pour cela il faudra une véritable « guerre », qui mobilise toutes les « armées » de notre classe. Ou, dit d’une autre manière, il faut désormais passer des paroles aux actes...
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PSA Mulhouse, portrait d’une usine « non touchée »
Vincent Duse, ouvrier et militant CGT à PSA Mulhouse
Le site de Mulhouse est parmi ceux qui seront « préservés » par le plan de la direction. Il est même censé recevoir une partie de la production de celui d’Aulnay après la fermeture. Quelques techniciens venus d’Aulnay ont déjà commencé à débarquer chez nous, mutés vers un site « sûr ». Et pourtant on voit bien que cette sûreté ne concerne pas tout le monde. Car à Mulhouse aussi il faudra bien « faire des efforts » pour réduire les effectifs. Comme toujours on commence par les plus faibles. Il y a quelques mois c’était ceux qui avaient un statut fragile, avec le licenciement sans remplacement de plus de 600 intérimaires. Actuellement la mode est de toucher les plus fragiles... physiquement. Et oui, maintenant la tendance est au licenciement des malades et des handicapés !
E. a été muté dans une nouvelle chaîne en mars. Après 3 jours il fait un malaise. Le jour de son malaise, il reçoit un coup de pression pour ne pas déclarer son malaise comme un « accident du travail », mais comme maladie. Puis s’enchaînent les arrêts maladie dus à des problèmes cardiaques et une tension trop haute, mais également aux pressions pour lui faire tenir rapidement son nouveau poste. Le 30 août il est convoqué pour ses arrêts maladie, mais ne peut s’y rendre car sa femme qui attend un troisième enfant vient d’être envoyée aux urgences. Aujourd’hui la direction de PSA Mulhouse menace de le licencier en lui reprochant 17 jours d’arrêts maladie sans justificatif (dont en fait14 sont couverts et un autre était un jour de congé accordé par son chef).
Mais ce n’est pas un cas isolé. I. à 13 ans d’ancienneté. Il était surnommé dans le secteur du montage « Speedy Gonzales » grâce à son efficacité au boulot. Jusqu’à ce qu’en 2006 il contracte une maladie professionnelle du coude et de l’épaule. En juillet 2010 il a un accident du travail. Cet accident du travail entraîne quelques jours d’arrêts. Son chef rappelle chez lui pour lui demander d’écourter son « accident du travail avec arrêt ». Après discussion avec son médecin, il refuse de revenir avant qu’il ne soit guéri. Peu de temps après son retour la direction le fait muter à un poste où on lui fera manipuler des moteurs de 150 kilos, alors qu’il ne pèse que 49 kilos ! Au départ il n’a qu’une ligne à charger, mais très vite on va lui demander d’en alimenter une deuxième, ce qui aura pour conséquence qu’il sera contraint de travailler même sur son temps de pause. Les arrêts maladie s’enchaînent, les courriers de la direction aussi, puis il doit prendre des antidépresseurs pour tenir. Aujourd’hui I. est en longue maladie sous antidépresseurs. Durant sa maladie il a reçu une visite de l’assistante sociale de Peugeot pour le forcer à démissionner. Comme cela n’a pas marché, aujourd’hui la direction veut licencier.
Et tout cela sans qu’aucun accord de compétitivité n’ait été mis en place à Mulhouse. Cela donne une idée de ce à quoi on peut s’attendre si la direction gagne la bataille qui est en cours. Les conséquences se font sentir bien au delà d’Aulnay. On voit bien qu’il ne nous manque pas de raisons pour rentrer dans une bagarre générale si elle a lieu !
[1] « PSA : la fermeture d’Aulnay n’est plus ’’inacceptable’’ », Le Monde, 11 septembre 2012. Les autres citations de ce sous-titre ont été extraites de ce même article.
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
le 29 matin au mondial de l'automobile
Solidarité et convergence. Vu sur dernière feuille d’entreprise de la CGT Ford
Nous serons reçus à la gare par un comité d’accueil de cheminot syndicalistes qui nous offrirons le café.
Au rassemblement, des salariés de Fralib, de Sodimedical, des syndicalistes venus d’endroits divers pour nous apporter leurs soutien.
Des représentants politiques nationaux viendront aussi : MG Buffet pour le PCF, O. Besancenot pour le NPA, JL Melenchon pour le PG, un représentant de EELV et peut être d’autre encore.
Et puis après notre action au mondial, nous sommes invités à participer au meeting des salariés de PSA, Sanofi, Air France…eux aussi en lutte pour les emplois, meeting qui aura lieu à Aulnay à 15 heure. Nous devrions pouvoir y aller avec un bus à quelques dizaines.
Nous sommes convaincus que la solidarité doit s’exprimer le plus possible. On ne doit pas manquer une occasion pour aider et s’entre-aider, encourager les luttes des autres car au bout du compte c’est bien la convergence de nos résistances qui pourra changer la donne
Nous serons reçus à la gare par un comité d’accueil de cheminot syndicalistes qui nous offrirons le café.
Au rassemblement, des salariés de Fralib, de Sodimedical, des syndicalistes venus d’endroits divers pour nous apporter leurs soutien.
Des représentants politiques nationaux viendront aussi : MG Buffet pour le PCF, O. Besancenot pour le NPA, JL Melenchon pour le PG, un représentant de EELV et peut être d’autre encore.
Et puis après notre action au mondial, nous sommes invités à participer au meeting des salariés de PSA, Sanofi, Air France…eux aussi en lutte pour les emplois, meeting qui aura lieu à Aulnay à 15 heure. Nous devrions pouvoir y aller avec un bus à quelques dizaines.
Nous sommes convaincus que la solidarité doit s’exprimer le plus possible. On ne doit pas manquer une occasion pour aider et s’entre-aider, encourager les luttes des autres car au bout du compte c’est bien la convergence de nos résistances qui pourra changer la donne
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Appel de UD CGT et CFTC, FSU, solidaires, CFDT meteaux 33 et FO territoriaux Blanquefort
Ensemble, mobilisons nous pour les emplois à Ford et dans notre région !
Nous soutenons la manifestation organisée par l'intersyndicale CFTC-CFDT-CGT de l'usine Ford Blanquefort au Mondial de l'automobile à Paris pour la défense des emplois de tous.
Les menaces pèsent toujours sur le site, y compris sur l'usine voisine de GFT. L'avenir est loin d'être garanti et du coup, après avoir perdu plus de 1 000 emplois ces 10 dernières années, le danger existe pour les emplois restants.
Bien au delà des emplois "FORD" ce sont tous les emplois induits par l'activité de l'usine qui sont concernés: emplois de sous-traitants, emplois indirects y compris jusque dans les commerces ou les Services Publics.
Ce sont des milliers d'emplois qui sont en jeu. Partout ailleurs des plans de suppressions d'emplois (Éducation Nationale, Santé, ...), des plans de licenciements (Sanofi, Cofinoga à Mérignac ...), des fermetures d'entreprises (Commscope à Bruges), des liquidations judiciaires (Lagarde à St Loubès) se multiplient.
Les salariés en intérim, en CDD ou des entreprises sous-traitantes sont le plus souvent les plus touchés. Tout cela conduit à une précarisation de la population, à une montée du chômage et de la pauvreté et au bout du compte à une régression sociale dans la région comme sur l'ensemble du territoire.
Nous sommes particulièrement inquiets de cette situation, mais aussi révoltés car toutes ces disparitions d'emplois sont injustifiables. Bien souvent ce sont des entreprises qui font des bénéfices ou qui appartiennent à des sociétés dont la santé est florissante. Tout comme la dégradation des Services Publics qui est le résultat de choix économiques et politiques d’austérité condamnables.
C’est injuste et inefficace. C'est inacceptable ! C’est pourquoi nous œuvrons à une riposte et une mobilisation sociale la plus large possible.
À ce titre, le "train de l'emploi" organisé par l'intersyndicale de Ford est une nouvelle occasion de faire vivre le "tous ensemble", de développer les solidarités entre la population et les salariés, de soutenir mais aussi de se mobiliser largement en faisant converger les résistances, les mobilisations.
Nous sommes tous concernés, que nous soyons salariés du privé comme du public, que nous soyons chômeurs, retraités ou étudiant.
Nous appelons a participer massivement à cette initiative, et nous engageons à travailler à élargir, et à intensifier les mobilisations indispensables dans la période à venir.
Nous en appelons au soutien et à la mobilisation la plus large de tous pour la pérennité des emplois dans notre région.
Il y a urgence !
Ensemble, mobilisons nous pour les emplois à Ford et dans notre région !
Nous soutenons la manifestation organisée par l'intersyndicale CFTC-CFDT-CGT de l'usine Ford Blanquefort au Mondial de l'automobile à Paris pour la défense des emplois de tous.
Les menaces pèsent toujours sur le site, y compris sur l'usine voisine de GFT. L'avenir est loin d'être garanti et du coup, après avoir perdu plus de 1 000 emplois ces 10 dernières années, le danger existe pour les emplois restants.
Bien au delà des emplois "FORD" ce sont tous les emplois induits par l'activité de l'usine qui sont concernés: emplois de sous-traitants, emplois indirects y compris jusque dans les commerces ou les Services Publics.
Ce sont des milliers d'emplois qui sont en jeu. Partout ailleurs des plans de suppressions d'emplois (Éducation Nationale, Santé, ...), des plans de licenciements (Sanofi, Cofinoga à Mérignac ...), des fermetures d'entreprises (Commscope à Bruges), des liquidations judiciaires (Lagarde à St Loubès) se multiplient.
Les salariés en intérim, en CDD ou des entreprises sous-traitantes sont le plus souvent les plus touchés. Tout cela conduit à une précarisation de la population, à une montée du chômage et de la pauvreté et au bout du compte à une régression sociale dans la région comme sur l'ensemble du territoire.
Nous sommes particulièrement inquiets de cette situation, mais aussi révoltés car toutes ces disparitions d'emplois sont injustifiables. Bien souvent ce sont des entreprises qui font des bénéfices ou qui appartiennent à des sociétés dont la santé est florissante. Tout comme la dégradation des Services Publics qui est le résultat de choix économiques et politiques d’austérité condamnables.
C’est injuste et inefficace. C'est inacceptable ! C’est pourquoi nous œuvrons à une riposte et une mobilisation sociale la plus large possible.
À ce titre, le "train de l'emploi" organisé par l'intersyndicale de Ford est une nouvelle occasion de faire vivre le "tous ensemble", de développer les solidarités entre la population et les salariés, de soutenir mais aussi de se mobiliser largement en faisant converger les résistances, les mobilisations.
Nous sommes tous concernés, que nous soyons salariés du privé comme du public, que nous soyons chômeurs, retraités ou étudiant.
Nous appelons a participer massivement à cette initiative, et nous engageons à travailler à élargir, et à intensifier les mobilisations indispensables dans la période à venir.
Nous en appelons au soutien et à la mobilisation la plus large de tous pour la pérennité des emplois dans notre région.
Il y a urgence !
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
FORD: pour les emplois de tous !
http://www.npa2009.org/content/usine-ford-blanquefort%E2%80%89-pour-les-emplois-de-tous
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Samedi : journée de SOLIDARITE AVEC LES OUVRIERS/OUVRIERES de l’AUTOMOBILE ! vu bellaciao
de : Paris
vendredi 28 septembre 2012 - 10h53
Cette rentrée est marquée par des plans de licenciements et de fermetures démentiels. Plus de 400 000 emplois sont en danger, du jamais vu. La filière automobile représente 1/5 de l’emploi industriel en France. L’entreprise PSA à elle seule supprime 8000 postes.
Dans le 93, l’usine PSA d’Aulnay, que la famille Peugeot a décidé de fermer est le premier employeur. Une usine qui ferme est un cataclysme social. Ce sont des milliers de vies brisées.
Une victoire ouvrière, la reprise de la production sous le contrôle des travailleurs, c’est le meilleur moment de changer les choses en profondeur, de repenser comment l’on produit, ce que l’on produit et pourquoi.
Brisons ce cercle infernal, car si le plan PSA passe, Renault aura les mains libres et ce sont des centaines d’usines sous traitantes qui fermeront aussi.
On peut faire quelque chose ! Nous sommes étudiants, travailleurs précaires, élèves, jeunes, vieux, notre solidarité n’est pas rien notre alliance est nécessaire !
Samedi 26 septembre au matin, grand rassemblement appelé par les Ford Blanquefort au salon de l’auto. Rendez au métro Porte de Versailles à 10h.
Samedi après midi, à 14h, à Aulnay sous bois (93) actions de solidarité avec les ouvriers de PSA.
Venez nombreux !
de : Paris
vendredi 28 septembre 2012 - 10h53
Cette rentrée est marquée par des plans de licenciements et de fermetures démentiels. Plus de 400 000 emplois sont en danger, du jamais vu. La filière automobile représente 1/5 de l’emploi industriel en France. L’entreprise PSA à elle seule supprime 8000 postes.
Dans le 93, l’usine PSA d’Aulnay, que la famille Peugeot a décidé de fermer est le premier employeur. Une usine qui ferme est un cataclysme social. Ce sont des milliers de vies brisées.
Une victoire ouvrière, la reprise de la production sous le contrôle des travailleurs, c’est le meilleur moment de changer les choses en profondeur, de repenser comment l’on produit, ce que l’on produit et pourquoi.
Brisons ce cercle infernal, car si le plan PSA passe, Renault aura les mains libres et ce sont des centaines d’usines sous traitantes qui fermeront aussi.
On peut faire quelque chose ! Nous sommes étudiants, travailleurs précaires, élèves, jeunes, vieux, notre solidarité n’est pas rien notre alliance est nécessaire !
Samedi 26 septembre au matin, grand rassemblement appelé par les Ford Blanquefort au salon de l’auto. Rendez au métro Porte de Versailles à 10h.
Samedi après midi, à 14h, à Aulnay sous bois (93) actions de solidarité avec les ouvriers de PSA.
Venez nombreux !
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
VIDEO Olivier contre austérité et licenciements
Depuis Salon Auto
http://www.bfmtv.com/societe/ouvriers-manifestent-salon-l-auto-346978.html
http://www.bfmtv.com/societe/ouvriers-manifestent-salon-l-auto-346978.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Les Ford et PSA présents, Montebourges absent...
http://www.huffingtonpost.fr/2012/09/29/salon-auto-psa-ford-salaries-arnaud-montebourg-absent_n_1925116.html?utm_hp_ref=france
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
PSA-Mulhouse, 170 intérimaires virés, chômage partiel réparti sur la fin de l'année pour des centaines de travailleurs en CDI. Au premier semestre, le site de Mulhouse a licencié 800 intérimaires. L’usine emploie actuellement près de 8100 salariés permanents et 560 intérimaires.
PSA-Slovaquie : 21 jours d'arrêt de la production décidés sur la fin d'année , des milliers de travailleurs à la maison.
Ca alors ! Le Slovaque à 10 € de l'heure c'est encore trop cher ?
L'âne montebourgeois préfère tonner contre Hyundaï et twiter que de faire face aux travailleurs .
Faut-il faire remarquer à notre champion de la bourgeoisie française que 44 000 travailleurs de Hyundaï en Corée viennent de mener une série de grèves et qu'ils ont obtenu un certain nombre d'avancées :
- augmentation de 5.4% des salaires
- Suppression du travail de nuit
- Fin des 10 heures consécutives
- Prime de productivité de 5 mois de salaire
- Prime immédiate en numéraire de + de 6 745 euros
Nous le savions au FMR, ici et là.
Mais ce qu'on remarque c'est bien la tentative de flatter le nationalisme au travers des propos de Montebourg.
L'ex-futur-ex allié de Mélenchon sombre dans le lisier nationaliste, pendant qu'il approuve les agressions et les destructions d'emplois en France.
Les Plans sociaux et les reclassements ne sont pas une parade contre les licenciements.
A grands renforts d'annonces le gouvernement, PSA, la SNCF, etc, ont annoncé qu'ils reclasseraient des travailleurs de PSA.
Le total est de 1900 propositions, ou pistes, sur 4400 PSA d'Aulnay.
D'abord il faut remarquer que ce sont des annonces et beaucoup d'autres annonces du passé de ce genre n'ont été que des leurres demandés par le pouvoir politique pour désamorcer le plus gros de la colère mais qu'après très peu de travailleurs avaient été reclassés.
Mais également il faut démonter ce type d'arguments du point de vue des intérets globaux de la classe ouvrière. Ces reclassements non seulement ne créent aucun nouvel emploi et de plus ils n'enlèvent aucune destruction d'emploi.
Tous les reclassements se font sur des postes qui de toute façon auraient été pourvus (en remplacements partiels de départs à la retraite par exemple). Aucune activité nouvelle n'est créée, aucun emploi nouveau dans ces reclassements et des gentillesses sont empochées par les patrons qui embauchent ces travailleurs.
En effet, quand on regarde par exemple l'annonce du patron de la SNCF qui indique à propos des PSA : "Pas question pour l'entreprise publique de laisser filer des salariés expérimentés" (et en même temps parle de l'embauche de 500 contrats d'avenir), il ne fait là que compenser partiellement les départs à la retraite nombreux dans la SNCF en ce moment. Aucun emploi nouveau n'est créé, la SNCF aurait embauché de toute façon des travailleurs en remplacement partiel des départs à la retraite et les 4400 emplois détruits à Aulnay et les 8000 globalement détruits par PSA sont toujours détruits .
A cela se rajoute les emplois indirects détruits : " Dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 000 à 10 000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l'impact en terme d'emploi pour l'ensemble du pays " .
Il n'y a là aucune annonce de reclassement par les zinzins et gros du CAC 40.
Les reclassements, si ils sont quelque chose qui puisse satisfaire quelques centaines de travailleurs à PSA, voir ainsi satisfaire des factions syndicales minoritaires, ne sont pas une solution aux licenciements subis : Il y aura toujours 8000 emplois détruits directement + quelques dizaines de milliers de travailleurs des sous-traitants .
Ils ne sont pas une solution pour la classe ouvrière qui voit des des dizaines de milliers des siens balancés au chômage, des dizaines de milliers de jeunes travailleurs qui auraient pu trouver des postes continuer d'être sans boulot, enfin les travailleurs qui restent en poste subir des cadences encore plus terribles, des pressions sur les salaires, la précarité, des exonérations de charge qui sont de fait des baisses du salaire socialisé, etc.
PSA-Slovaquie : 21 jours d'arrêt de la production décidés sur la fin d'année , des milliers de travailleurs à la maison.
Ca alors ! Le Slovaque à 10 € de l'heure c'est encore trop cher ?
L'âne montebourgeois préfère tonner contre Hyundaï et twiter que de faire face aux travailleurs .
Faut-il faire remarquer à notre champion de la bourgeoisie française que 44 000 travailleurs de Hyundaï en Corée viennent de mener une série de grèves et qu'ils ont obtenu un certain nombre d'avancées :
- augmentation de 5.4% des salaires
- Suppression du travail de nuit
- Fin des 10 heures consécutives
- Prime de productivité de 5 mois de salaire
- Prime immédiate en numéraire de + de 6 745 euros
Nous le savions au FMR, ici et là.
Mais ce qu'on remarque c'est bien la tentative de flatter le nationalisme au travers des propos de Montebourg.
L'ex-futur-ex allié de Mélenchon sombre dans le lisier nationaliste, pendant qu'il approuve les agressions et les destructions d'emplois en France.
Les Plans sociaux et les reclassements ne sont pas une parade contre les licenciements.
A grands renforts d'annonces le gouvernement, PSA, la SNCF, etc, ont annoncé qu'ils reclasseraient des travailleurs de PSA.
Le total est de 1900 propositions, ou pistes, sur 4400 PSA d'Aulnay.
D'abord il faut remarquer que ce sont des annonces et beaucoup d'autres annonces du passé de ce genre n'ont été que des leurres demandés par le pouvoir politique pour désamorcer le plus gros de la colère mais qu'après très peu de travailleurs avaient été reclassés.
Mais également il faut démonter ce type d'arguments du point de vue des intérets globaux de la classe ouvrière. Ces reclassements non seulement ne créent aucun nouvel emploi et de plus ils n'enlèvent aucune destruction d'emploi.
Tous les reclassements se font sur des postes qui de toute façon auraient été pourvus (en remplacements partiels de départs à la retraite par exemple). Aucune activité nouvelle n'est créée, aucun emploi nouveau dans ces reclassements et des gentillesses sont empochées par les patrons qui embauchent ces travailleurs.
En effet, quand on regarde par exemple l'annonce du patron de la SNCF qui indique à propos des PSA : "Pas question pour l'entreprise publique de laisser filer des salariés expérimentés" (et en même temps parle de l'embauche de 500 contrats d'avenir), il ne fait là que compenser partiellement les départs à la retraite nombreux dans la SNCF en ce moment. Aucun emploi nouveau n'est créé, la SNCF aurait embauché de toute façon des travailleurs en remplacement partiel des départs à la retraite et les 4400 emplois détruits à Aulnay et les 8000 globalement détruits par PSA sont toujours détruits .
A cela se rajoute les emplois indirects détruits : " Dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 000 à 10 000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l'impact en terme d'emploi pour l'ensemble du pays " .
Il n'y a là aucune annonce de reclassement par les zinzins et gros du CAC 40.
Les reclassements, si ils sont quelque chose qui puisse satisfaire quelques centaines de travailleurs à PSA, voir ainsi satisfaire des factions syndicales minoritaires, ne sont pas une solution aux licenciements subis : Il y aura toujours 8000 emplois détruits directement + quelques dizaines de milliers de travailleurs des sous-traitants .
Ils ne sont pas une solution pour la classe ouvrière qui voit des des dizaines de milliers des siens balancés au chômage, des dizaines de milliers de jeunes travailleurs qui auraient pu trouver des postes continuer d'être sans boulot, enfin les travailleurs qui restent en poste subir des cadences encore plus terribles, des pressions sur les salaires, la précarité, des exonérations de charge qui sont de fait des baisses du salaire socialisé, etc.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
pour cette journée de mobilisation des fords la palme de la crapulerie .....;de Goche il est vrais revient au site Mediapart/ les ford ont été sauvés par la chaine de droite BFMTV qui a suivit les ford en continu toute la journée.
SIA-Aulnay : le syndicat jaune a pris des couleurs. en une du site médiapart. merci la grande objectivité des journaux de GOOOOOOCHE
29 septembre 2012 | Par Simon Castel
SIA-Aulnay : le syndicat jaune a pris des couleurs. en une du site médiapart. merci la grande objectivité des journaux de GOOOOOOCHE
29 septembre 2012 | Par Simon Castel
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
C'est vrai, malheureusement, par l'absence, que personne n'a su expliquer, de la CGT PSA.panchoa a écrit:SIA-Aulnay : le syndicat jaune a pris des couleurs[/b]. en une du site médiapart. merci la grande objectivité des journaux de GOOOOOOCHE
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Il y a là plusieurs aspects dommageables à cette division, les seuls qui ont fait montre dans l'affaire d'un soucis d'unité ce sont les Fords, c'est d'ailleurs ce qui peut ressortir de l'importance du déplacement malgré toute la difficulté de la chose pour des camarades qui font 1000 bornes pour aller manifester.
Nous sommes là confronté à plusieurs tactiques de résistance qui s'opposent sans s'additionner.
Il s'agit de reprendre la main là dessus. Il ne doit plus y avoir d'initiatives pouvant apparaitre concurrentes !
et de comprendre que pour peser au delà il s'agit bien d'enrichir politiquement les batailles, d'avoir un parti dans les entreprises ce qu'aucune politique d'unité avec des partis qui ne sont pas organisés dans les entreprises ne permet de résoudre avec satisfaction, même si leur appui est bienvenu.
Nous sommes là confronté à plusieurs tactiques de résistance qui s'opposent sans s'additionner.
Il s'agit de reprendre la main là dessus. Il ne doit plus y avoir d'initiatives pouvant apparaitre concurrentes !
et de comprendre que pour peser au delà il s'agit bien d'enrichir politiquement les batailles, d'avoir un parti dans les entreprises ce qu'aucune politique d'unité avec des partis qui ne sont pas organisés dans les entreprises ne permet de résoudre avec satisfaction, même si leur appui est bienvenu.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Copas a écrit:Il y a là plusieurs aspects dommageables à cette division, les seuls qui ont fait montre dans l'affaire d'un soucis d'unité ce sont les Fords, c'est d'ailleurs ce qui peut ressortir de l'importance du déplacement malgré toute la difficulté de la chose pour des camarades qui font 1000 bornes pour aller manifester.
Nous sommes là confronté à plusieurs tactiques de résistance qui s'opposent sans s'additionner.
Il s'agit de reprendre la main là dessus. Il ne doit plus y avoir d'initiatives pouvant apparaitre concurrentes !
et de comprendre que pour peser au delà il s'agit bien d'enrichir politiquement les batailles, d'avoir un parti dans les entreprises ce qu'aucune politique d'unité avec des partis qui ne sont pas organisés dans les entreprises ne permet de résoudre avec satisfaction, même si leur appui est bienvenu.
l'unité n'est pas un long fleuve tranquille. il y a deux ans , à l'époque du repreneur liquidateur bidon, la cgt seule, contre les autres syndicats allier au patron on organisés le train pour l'emploi en 1 mois. l'unité est venu plus tard avec beaucoup de co^p fourré. a ford la direction est de combat, pas besoin de syndicat maison , les syndicats "normeaux" peuvent trés bien faire l'affaire. la ligne correct de refus des licenciements, les élections de DP remportés haut la main par la CGT on remis les pendules de l'uité a l'heure.
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
La crise de l’automobile vue de chez PSA-Mulhouse
Entretien avec Bertrand Dubs et Yvan Zimmermann, ouvriers à PSA Mulhouse
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26509
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Roseau a écrit:
Entretien avec Bertrand Dubs et Yvan Zimmermann, ouvriers à PSA Mulhouse
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26509
Très instructif, et la fin à rapprocher de l'attitude d'une partie du prolétariat urbain chinois, intenable, près à sauter à la gorge du pouvoir au moindre prétexte, faisant irruption sur tout le champ social, mais là de façon plus large (luttes écologiques, émeutes face aux exactions de la police contre des handicapés, des petits commerçants de rue, etc).
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Je viens d'écouter (sur FPP) le discours du représentant de la CGT PSA au meeting d'Aulnay que, sur place, je n'avais pas écouté attentivement dans le brouhaha.
Au delà d'une dénonciation de la famille Peugeot, ce camarade a dit en substance :"On fabrique de plus en plus de voitures. On va en fabriquer encore plus à l'échelle mondiale dans les années à venir. "Alors où est la crise économique" (sic) ?
Autrement dit, les restructurations, fermetures et licenciements auraient pour cause l'avidité des capitalistes, la mauvaise gestion etc. Cette négation de la réalité, à savoir d'une crise de surproduction pour faire simple, est très nuisible à la prise de conscience par les travailleurs les plus combatifs de la nécessité de faire converger toutes les luttes pour combattre le capitalisme comme système qui engendre la crise et le chômage.
Dans la plupart des interventions de ce meeting, le ton "localiste" est aussi très marqué : l'objectif affiché est réindustrialiser le 93. Très net aussi dans le tract d'appel.
Au delà d'une dénonciation de la famille Peugeot, ce camarade a dit en substance :"On fabrique de plus en plus de voitures. On va en fabriquer encore plus à l'échelle mondiale dans les années à venir. "Alors où est la crise économique" (sic) ?
Autrement dit, les restructurations, fermetures et licenciements auraient pour cause l'avidité des capitalistes, la mauvaise gestion etc. Cette négation de la réalité, à savoir d'une crise de surproduction pour faire simple, est très nuisible à la prise de conscience par les travailleurs les plus combatifs de la nécessité de faire converger toutes les luttes pour combattre le capitalisme comme système qui engendre la crise et le chômage.
Dans la plupart des interventions de ce meeting, le ton "localiste" est aussi très marqué : l'objectif affiché est réindustrialiser le 93. Très net aussi dans le tract d'appel.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
La direction de LO dérape de plus en plus, devenue autiste par enfermement sectaire.
Ici des articles qui rendent comptent de réalité:
http://www.npa-auto-critique.org/categorie-11147058.html
Ici des articles qui rendent comptent de réalité:
http://www.npa-auto-critique.org/categorie-11147058.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
verié2 a écrit:Je viens d'écouter (sur FPP) le discours du représentant de la CGT PSA au meeting d'Aulnay que, sur place, je n'avais pas écouté attentivement dans le brouhaha.
Au delà d'une dénonciation de la famille Peugeot, ce camarade a dit en substance :"On fabrique de plus en plus de voitures. On va en fabriquer encore plus à l'échelle mondiale dans les années à venir. "Alors où est la crise économique" (sic) ?
Autrement dit, les restructurations, fermetures et licenciements auraient pour cause l'avidité des capitalistes, la mauvaise gestion etc. Cette négation de la réalité, à savoir d'une crise de surproduction pour faire simple, est très nuisible à la prise de conscience par les travailleurs les plus combatifs de la nécessité de faire converger toutes les luttes pour combattre le capitalisme comme système qui engendre la crise et le chômage.
Dans la plupart des interventions de ce meeting, le ton "localiste" est aussi très marqué : l'objectif affiché est réindustrialiser le 93. Très net aussi dans le tract d'appel.
Bien il y a du juste fondamentalement dans la question de la surproduction et de la destruction de capacités de production.
Toutefois, la crise ne frappe pas tous les pays du monde de la même façon et au même rythme .
Globalement la production automobile continue de croitre fortement à l'échelle mondiale. Je n'ai pas encore les chiffres 2012, mais 2011 a été important là dessus, et les estimations en cours parlent d'une estimation de croissance du nombre de véhicules produits de 6.5% , ce qui est encore très gros.
Il me semble que dans la victoire de 44 000 travailleurs coréens de Hyundaï il y a un peu de cette situation, une production extrêmement tendue avec une grève qui "cueille" les actionnaires au milieu du festin. Augmentation des salaires (+ 5,4% ke crois), grosses primes lâchées, réduction du temps de travail, interdiction du travail de nuit, ...). Il y a des régions du monde qui sont encore en poussée.
http://www.pwc.fr/croissance-de-65-de-la-production-automobile-mondiale-en-2012.html
L'essentiel de l'augmentation de la production et des lieux de fabrication seraient situés dans les pays dits émergents.
La question de la grande crise ne peut être traitée d'une façon mécanique. Il est clair que dans une série de pays des destructions de capacité de production commencent à être importantes, mais pas partout et pas encore de façon majoritaire dans le monde .
Une série de batailles offensives des travailleurs de l'automobile ont eut lieu dans une série de pays du monde indiquant que dans ces pays la crise de surproduction ne semble pas être encore arrivée (Chine, Corée du Sud, Brésil, Inde, pour ceux que j'ai repéré).
Si les camarades de LO parlent du monde entier ils n'ont peut-être pas (encore) tord. Mais c'est bagarres au sud et bagarres au nord, l'automobile internationale est un champ de bataille rude et dur entre les deux classes.
Batailles dans l'automobile cette année au Brésil, GM, Volvo, Bosch, etc
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Sans doute, mais cela signifie-t-il pour autant qu'il n'y a pas de crise ? Une crise ne se traduit pas nécessairement par un effondrement global de la production à l'échelle mondiale - bien que cela risque de se produire car même les pays émergents vont arriver à saturation. (C'est ce qu'un spécialiste expliquait sur France Inter à propos de la Chine, dont le gouvernement va être obligé de prendre des mesures drastiques car les grandes villes comme Pékin deviennent invivables.)Copas
Globalement la production automobile continue de croitre fortement à l'échelle mondiale.
Une crise, c 'est une restructuration plus ou moins violente de l'économie, avec des gagnants et des perdants parmi les capitalistes, des fusions, disparitions etc. Je maintiens qu'il est absurde de dire, comme l'a fait le camarade de la CGT à Aulnay : "Quelle crise ?" Ou alors, il faut prendre le problème en effet à l'échelle mondiale et non à l'échelle de.. la réindustrialisation du 93 qui était le thème du meeting ! Il faut expliquer qu'une réorganisation et une planification mondiale de la production sont à l'ordre du jour etc. Et non que l'industrie française, voire le 93, pourrait tirer son épingle du jeu dans cette restructuration. Ce que n'a pas dit le camarade, mais qui est implicite quand on explique qu'"une autre politique est possible".
Il me semble qu'il faut parler le langage de la vérité et expliquer les mécanismes du système. Un système qu'on ne peut combattre aujourd'hui avec un minimum d'efficacité qu'en se fixant des objectifs clairs. Le problème n'est pas de réindustrialiser le 93 mais d'interdire les licenciements en imposant que chacun conserve un salaire et un emploi par le partage du travail entre tous.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
verié2 a écrit:Sans doute, mais cela signifie-t-il pour autant qu'il n'y a pas de crise ? Une crise ne se traduit pas nécessairement par un effondrement global de la production à l'échelle mondiale - bien que cela risque de se produire car même les pays émergents vont arriver à saturation. (C'est ce qu'un spécialiste expliquait sur France Inter à propos de la Chine, dont le gouvernement va être obligé de prendre des mesures drastiques car les grandes villes comme Pékin deviennent invivables.)Copas
Globalement la production automobile continue de croitre fortement à l'échelle mondiale.
Une crise, c 'est une restructuration plus ou moins violente de l'économie, avec des gagnants et des perdants parmi les capitalistes, des fusions, disparitions etc. Je maintiens qu'il est absurde de dire, comme l'a fait le camarade de la CGT à Aulnay : "Quelle crise ?" Ou alors, il faut prendre le problème en effet à l'échelle mondiale et non à l'échelle de.. la réindustrialisation du 93 qui était le thème du meeting ! Il faut expliquer qu'une réorganisation et une planification mondiale de la production sont à l'ordre du jour etc. Et non que l'industrie française, voire le 93, pourrait tirer son épingle du jeu dans cette restructuration. Ce que n'a pas dit le camarade, mais qui est implicite quand on explique qu'"une autre politique est possible".
Il me semble qu'il faut parler le langage de la vérité et expliquer les mécanismes du système. Un système qu'on ne peut combattre aujourd'hui avec un minimum d'efficacité qu'en se fixant des objectifs clairs. Le problème n'est pas de réindustrialiser le 93 mais d'interdire les licenciements en imposant que chacun conserve un salaire et un emploi par le partage du travail entre tous.
Le langage de vérité exige effectivement à dire la vérité aux travailleurs sur l'ampleur de la grande crise, mais également de ne pas tordre le bâton dans l'autre sens sur ce qui se passe.
Cette remarque vaut également sur la relation entre taux de profit et richesses accumulées. Le capital a accumulé des réserves gigantesques de richesses (savoir comment elles pourraient se traduire et se récupérer est une autre question, un yacht de luxe par exemple à part d'en faire une sculpture d'art moderne sert strictement à rien et ne peut être recyclé en rien, toutefois il en existe de considérables à récupérer).
Mais les richesses de la bourgeoisie sont gigantesques, ça ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas de crise et de chutes des taux de profit. Il faut se méfier des raccourcis et penser que les bourges n'ont plus de tunes parce que les taux de profit baissent (d'ailleurs leur baisse est compliquée, hachée, ...).
C'est plus compliqué que cela et ça a un impact sur le réel des combats. Quand il existe des attaques sur des camarades qui disent que de l'argent il y en a pour leurs revendications, c'est vrai. Sans que cela ne veuille dire que les taux de profit soient plantureux, ou que la crise n'existe pas.
Ce qui fait crier beaucoup de travailleurs contre l'utilisation du prétexte de la crise ce sont bien les éléments contradictoires entre ce qu'ils peuvent constater en déballages de richesses (là dessus les bourges ne débandent pas) et leur sort, le sort de leur entreprise, le sort global du système économique.
Quand des camarades indiquent qu'il y a une destruction mondiale des capacités de production dans l'automobile, c'est faux, ça le deviendra peut-être, et le deviendra probablement si notre analyse de la crise comme une des plus grandes crises capitalistes est juste. Mais ce n'est pas juste maintenant. Ou bien la crise cueillera brutalement des capacités de production en ascension (on pourrait alors voir des usines flambant neuves laissées en jachère dans certaines parties du monde à l'image de certaines zones d'Espagne dans l'immobilier).
Mais ça n’empêche pas la légitimité de foutre à poil les actionnaires de Peugeot, toutes leurs richesses, où qu'ils les aient planqué.
J'ai profité de ce qui était dit sur l'intervention de camarades de LO pour parler de ce sujet où il y a trop de caricatures.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Article de Lutte Ouvrière d'aujourd'hui. Pas un mot du "correspondant LO" sur l'action des Ford au salon ?
Lutte ouvrière
Dans l'automobile : les patrons à l'attaque
À l'occasion du Mondial de l'automobile, les patrons de Renault et de PSA ont clairement annoncé la couleur : ils veulent durcir encore un peu plus la guerre contre les salariés. Varin, patron de PSA, Saint-Geours, directeur général du même groupe, Ghosn, patron de Renault, se sont répandus dans la presse pendant toute la semaine pour exiger du gouvernement qu'il les aide à augmenter leurs profits.
Et tous d'entonner la même rengaine : il faut faire baisser le coût du travail, il faut plus de flexibilité, il faut moins de droits pour les travailleurs. « Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail », a expliqué Carlos Ghosn, pendant que son compère Varin pleurnichait sur « l'extrême importance d'alléger les charges sur les emplois industriels. » Et il ne s'est pas gêné pour expliquer que PSA avait peut-être mauvaise presse avec la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, mais que ce n'était qu'un début et que « certains concurrents », c'est-à-dire Renault, pour ne pas le nommer, devraient « mener des opérations similaires ». Et il ne fait de doute pour personne, en effet, que si PSA réussissait à fermer une usine de montage en France, Renault lui emboîterait le pas.
Les patrons de l'automobile ont évidemment trouvé un homme qui les comprend en la personne du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault qui, au lieu de répondre que c'est le gavage organisé des actionnaires qui coûte cher et non le travail des ouvriers, a expliqué que son gouvernement cherchait des solutions pour améliorer la compétitivité, ajoutant, pour qu'on comprenne bien : « Le coût du travail n'est pas un mot tabou. »
Quel lamentable tandem que ce patronat qui en demande toujours plus et ce gouvernement qui ne cherche qu'à lui complaire ! Derrière les mots ronflants de ces gens-là, « compétitivité », « recherche de la performance », ce sont des milliers de drames humains qui se jouent : ceux des travailleurs menacés d'être jetés à la rue, et de tous ceux qui resteront au travail mais à qui, au nom de la « productivité », on cherchera à imposer des cadences toujours plus dures. Et derrière la « baisse des charges sur les emplois » qu'exigent les patrons, il y a de nouvelles exonérations, c'est-à-dire de nouveaux milliards offerts en cadeau aux patrons, et qui manqueront demain dans les caisses des services publics utiles à tous.
Un exemple de ce que les patrons appellent « accords de flexibilité » -- et que le gouvernement est bien parti pour permettre de généraliser -- est l'accord signé entre la direction de PSA et certains syndicats à l'usine de Sevelnord. Contre une hypothétique promesse de ne pas fermer l'usine, la direction a imposé le gel des salaires et une flexibilité accrue sur le temps de travail, c'est-à-dire « l'overtime », tel qu'il est pratiqué dans l'usine voisine de Toyota : si le patron le décide, les ouvriers se voient obligés de rallonger leur journée d'une ou deux heures supplémentaires... On sait quand on arrive au travail, mais on ne peut même plus savoir quand on en sort ! Rien d'étonnant à ce que cet accord fasse frémir de bonheur Denis Martin, le directeur industriel du groupe, qui a affirmé que son ambition était d'étendre ce type d'accord « dans d'autres environnements », c'est-à-dire dans les autres usines du groupe Peugeot.
Les travailleurs sont prévenus : le patronat de l'automobile, qui se fait en la matière le porte-parole et la tête de pont du patronat tout entier, veut attaquer sur tous les terrains en même temps. Il n'y aura qu'une contre-attaque généralisée du monde du travail qui permettra d'empêcher tous ces gens -- patrons et ministres -- de faire revenir les droits et les conditions de vie de la classe ouvrière des dizaines d'années en arrière.
Correspondant LO
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Cet articcle, dont Vérié a peut-être oublié de lire le titre, est centré sur les attaques patronales dans l'automobile et non sur les actions et mobilisations ouvrières dans ce secteur....
Mais on sait sait bien que pour qui veut tuer son chien, rien n'est plus simple que de dire qu'il a la rage....
Pour ne pas entrer dans une nouvelle polémique sur les méchants sectaires, ajoutons à l'article que le tandem Hollande/Airaut envisage maintenant un nouveau cadeau de 40 milliards sur cinq ans pour le patronnat en terme de déduction de "charges", c'est à dire qu'on va voler légalement 40 milliards de salaire différé aux travailleurs pour les filer aux patrons avec probablement un grand coup de CSG supplémentaire programmé par le ministre de "gauche" Moscovici qui pleurait, ce matin sur France Inter, le sort du patronnat avant de rencontrer sa copine Parisot ce midi...
Ces ministres voyous s'apprêtent aussi à revenir sur l'imposition des plus-values en cas de revente d'entreprise, suite aux pressions/ agitations de patrons enragés...
Mais on sait sait bien que pour qui veut tuer son chien, rien n'est plus simple que de dire qu'il a la rage....
Pour ne pas entrer dans une nouvelle polémique sur les méchants sectaires, ajoutons à l'article que le tandem Hollande/Airaut envisage maintenant un nouveau cadeau de 40 milliards sur cinq ans pour le patronnat en terme de déduction de "charges", c'est à dire qu'on va voler légalement 40 milliards de salaire différé aux travailleurs pour les filer aux patrons avec probablement un grand coup de CSG supplémentaire programmé par le ministre de "gauche" Moscovici qui pleurait, ce matin sur France Inter, le sort du patronnat avant de rencontrer sa copine Parisot ce midi...
Ces ministres voyous s'apprêtent aussi à revenir sur l'imposition des plus-values en cas de revente d'entreprise, suite aux pressions/ agitations de patrons enragés...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
A noter que le correspondant LO ne parle pas non plus des actions des travailleurs de PSA !
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
Invité- Invité
Re: Automobile, luttes des travailleurs
Sauf qu'un autre article du même numéro de LO, juste à côté, est consacré aux PSA et au meeting d'Aulnay où la parole a été refusée à Poutou comme porte-parole des Ford, dont la présence n'est pas évoquée...Agger a écrit:A noter que le correspondant LO ne parle pas non plus des actions des travailleurs de PSA !
"Sectarisme", "sabotage", crièrent les tartuffes...
Tu ne lis pas le journal que tu défends ?
Mais tu vas sans doute me dire que c'est normal, vu que ça ne concerne que le 93 ! Que venaient donc faire là-bas des travailleurs... de Bordeaux ?
À Aulnay-sous-Bois : un rassemblement de lutte
Samedi 29 septembre était organisé, à l'initiative des syndicats de Seine-Saint-Denis, un rassemblement de lutte au cœur de la cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois. Plusieurs centaines de travailleurs et de militants du département se sont rassemblés pour dénoncer le véritable massacre de l'emploi auxquels se livrent les patrons en Seine-Saint-Denis, pas seulement à PSA mais aussi à Air France, Sanofi, DHL, Presstalis, Rotos 93, et combien d'autres...
Dans la semaine, quelques dizaines de salariés de PSA Aulnay-sous-Bois sont allés distribuer des tracts devant des entreprises du voisinage comme Ikea, l'aéroport de Roissy, le sous-traitant Magnetto sur le site d'Aulnay. Ils ont expliqué à ces travailleurs -- comme l'a fait le responsable de la CGT pendant le rassemblement -- que PSA n'est pas un cas à part, un cas spécifique, et que la menace du chômage touche l'ensemble de la classe ouvrière.
La seule issue, ce sera de s'adresser, non seulement aux autres travailleurs, mais aussi à la population, et de se battre tous ensemble. Parce qu'au-delà des sites concernés, ce sont des villes entières, un département entier que le patronat a l'intention de ruiner au nom du profit de ses actionnaires.
La prochaine étape, à Aulnay, est à présent de réussir la journée de grève et de mobilisation du 9 octobre, avec une action vers le Salon de l'automobile et la manifestation de l'après-midi contre les licenciements.
Correspondant LO
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Automobile, luttes des travailleurs
T'es un sacré hypocrite quand même. Tu parles d'un article en particulier, t'as une vague réponse (qui dit juste qu'il n'y a guère de raison de parler de ce que tu voulais dans l'article que tu cites) et pour la peine... tu parles d'un autre article ! Oui pq pas, mais quel rapport avec ce que tu disais plus haut ? Donc, reprenons... tu constates que dans le journal LO daté de demain (que je lirai sans doute dans le week end, quand je l'aurai entre les mains) il n'y a pas d'article sur l'intervention de la CGT Ford Blanquefort au salon de l'auto (parce que c'est de ça que tu parlais !). Fort bien, c'est déjà autre chose... Et alors ?
Invité- Invité
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