Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
« Notre Dame des landes c'est assez révélateur des conneries que peuvent faire les politiques avec notre fric, avec nos terres, vraiment sans se gêner » - Entretien avec Marcel Thebault, paysan au Liminbout à Notre Dame des Landes (Propos recueillis par Philippe Champigny, François Préneau et Rémy Querbouet )
A dix jours de la manifestation du 22 février prochain à Nantes, 13h devant la Préfecture, il nous est paru important de donner la parole l'un des acteurs majeurs de la résistance paysanne à Notre Dame des Landes.
Installé avec Sylvie, son épouse, depuis 1994, sur leur ferme de production laitière (43 hectares) au Liminbout, au coeur de la ZAD de Notre Dame des Landes, Marcel Thébault était l'un des grévistes de la faim qui, par cette longue grève au printemps 2012, ont contraint le PS à un premier recul. Marcel et Sylvie animent aussi le blog de résistance Paroles de Campagne http://parolesdecampagne.blogspot.fr/
As-tu le sentiment que sous sommes entrés dans une période d'affrontements imminents ?
Marcel : Aujourd'hui, vu d'ici, je ne sens pas l'affrontement, du moins jusqu'aux élections. Quand il y a eu la signature des arrêtés par le Préfet, j'ai surtout retenu que ça faisait un an qu'il devait les signer. L'année dernière, il s'est planté, là il est très prudent et ne veut pas se louper. Et après les municipales, il y a des déplacements d'espèces qui ne seront plus possibles.
Plusieurs échos du côté de l'Elysée nous confirment qu'Ayrault tient coûte que coûte à ce projet, quitte à y perdre son poste, ce qui plaiderait pour des débuts de travaux, accompagnés d'interventions courant juin. Mais je me dis que s'il y a intervention, ils vont encore perdre, sauf s'ils y mettent les chars. Mais s'ils y mettent les chars, ils seront discrédités. Si on a su résister en octobre 2012, il y a quand même des chances qu'on y arrive, une fois de plus. Dans une AG, nous avons eu le débat et un jeune a très bien expliqué que « notre force c'est le désordre ». Dégagé des points fixes, des barricades, les militaires savent faire, mais réduire une résistance désordonnée, ils ne savent pas. Et c'est comme ça qu'on va gagner.
Mais aujourd'hui, n'est-ce pas aussi Vinci qui est à la manœuvre, avec les Ailes de l'Ouest (1) qui poussent ?
Marcel : Les Ailes de l'ouest poussent de tout ce qu'ils peuvent, c'est indéniable. Mais je ne partage pas ton analyse, je trouve Vinci très discret, pour ne pas dire inexistant. Maintenant qu'il a fait main basse sur les aéroports de l'Ouest, ça lui suffit bien. Il voit que Nantes Atlantique ça fonctionne très bien. Les mouvements sont à moins 2,5% on communique sur la hausse du nombre de passagers. Y'a du fric qui rentre, y'a du lowcoast. Vinci va réorganiser les aéroports de l'ouest comme il l'entend, tout lui va bien. Et je ne suis pas certains que ses dirigeants apprécient d'être mis en première ligne au cœur de la polémique, qu'on dise du mal de Vinci. C'est pas bon pour les affaires. Mais ils font gaffe à ce que, dans leur calendrier, tout soit fait à l'heure pour qu'on ne leur reproche rien. Et pour que ce soit l'Etat qui paie si finalement l'aéroport ne se fait pas. L'histoire du sous-sol qu'est merdique, c'est une réalité objective que Vinci avait peut-être sous-estimé, mais il faut que ce soit l'Etat français qui arrête. Aujourd'hui le dossier est essentiellement politique.
Qu'est ce qui va permettre de l'emporter, la mobilisation paysanne ?
Marcel : Pas facile de répondre car je suis partie prenante de cette mobilisation. Je pense très sincèrement que la réussite à Notre Dame c'est que tous les fronts aient été attaqués sans se faire de tort entre nous, même si aujourd'hui on est dans une phase délicate où chacun a tendance à vouloir tirer la couverture à lui, avec dans nos réunions, une vraie bagarre de leadership.
Ce qui est très déstabilisateur pour le pouvoir, c'est d'être attaqué de tous côtés par des gens qui ne se gênent pas trop entre eux . Ainsi, on a réussi à casser l'image des zadistes présentés comme des anarchistes, casseurs et violents quand ils ont gagné l'adhésion d'un grand nombre à leurs côtés. Quand tu vois des gens de 60 ans et plus qui sont dans la forêt et font face aux flics à côté des jeunes zadistes, c'est plus possible de casser les zadistes. C'est la même chose avec le squatt de Bellevue.
Le travail de contestation technique qu'a fait l'ACIPA depuis 10 ans, basée sur une expertise aéronautique extrêmement solide, a fait voler en éclat l'argumentation des promoteurs du projet.
Le travail de communication, la tracto-velo, la grève de la faim - qui a été un gros pavé dans la marre pour sensibiliser les nantais et casser la solidarité gouvernementale -, la résistance unifiée au mois d'octobre, tout cela a permis le rapport de force actuel.
L'arrivée du COPAIN (2)a été un point clé au moins pour la visibilité de la résistance agricole. Le 17 novembre, ce sont pas moins de 500 tracteurs qui étaient là : une mobilisation massive de paysans qui sont essentiellement de gauche, qui sont les copains du PS. Le squatt de la ferme de Bellevue, c'était arrêter la destruction du bâti. Ce sont des étapes complémentaires, efficaces et fortes. Si ajoute tout le travail fait par les élu-e-s.
Toutes ces étapes ont montré la détermination et permis de ré-ancrer le syndicalisme paysan. Notre force, et la clé de la victoire, c'est cette offensive sur tous les fronts en même temps, sans concurrence entre les différents acteurs. Pas simple, délicat même parfois, mais jusqu'ici on a réussi à ce que le gouvernement soit attaqué de tous côtés et il est aujourd'hui profondément déstabilisé sur ce dossier.
Le travail de contestation technique sur les expertises aéronautiques portées par les élu-e-s a littéralement démonté l'habillage technique bidon des études de la DGAC, au point que tout le monde a la conviction qu'effectivement c'est du bidon. L'apport de gens hyper-crédibles comme Jacques Bankir (2), qui se sont plongés dans ces dossiers et qui disent aux promoteurs du projet « vos arguments ça ne tient pas debout », a été très important. Anecdote intéressante rapportée par Jacques Bankir quand il a publié ses commentaires, les promoteurs lui ont indiqué qu'il aurait dû d'abord les rencontrer afin qu'ils lui donnent les « vraies raisons » du transfert. « Les vraies raisons de ce déplacement, je suppose », dit Jacques Bankir, « que ce sont des raisons immobilières ».
Bien sûr cela pose un problème démocratique de fond que d'avoir réalisé une déclaration d'utilité publique sur un argumentaire aéronautique qui est faux.
Comment vois-tu le 22 février, quels en sont les enjeux ?
Marcel : Pour moi, l'objectif c'est de leur mettre un peu la trouille par la masse de gens qu'il y aura et de leur faire comprendre que, dans cette vague de crise, de frustration sociale, de frustration des électeurs qui ont voté Hollande, il peut suffire d'un cristal pour que la colère fasse bloc. Et Notre Dame des Landes peut être ce cristal, car c'est suffisamment connu et c'est suffisamment simple sur le fond pour agréger la colère de beaucoup de monde. Et c'est très dangereux de jouer avec le feu.
Le 22, on est assez convaincu qu'il y aura beaucoup de tracteurs. Et beaucoup de monde.
Ca veut dire qu'au niveau du syndicalisme agricole, il y a une mobilisation qui grandit ?
Marcel : Oui, c'est bien plus que les bons militants du COPAIN, il y a tous leurs voisins qui sont prêts à venir. Car Notre Dame des landes c'est assez révélateur des conneries que peuvent faire les politiques avec notre fric, avec nos terres, vraiment sans se gêner. Ca suffit pour mettre les gens en colère. Avec en plus l'impopularité du gouvernement, son inefficacité, et sans doute cette idée que si le projet n'a pas encore concrètement avancé, il peut peut-être tombé.
Si on s'y met tous, on peut pousser, c'est aussi ça la très bonne nouvelle pour la Conf', le COPAIN, qui sont des syndicats bien minoritaires mais qui ont pris vraiment à cœur cette bagarre et qui ont de plus en plus le sentiment d'en récolter les fruits. La FNSEA se bat aussi pour la sauvegarde des terres, c'est dans ses discours, mais ses responsable se veulent réalistes et quand un projet s'impose, ils négocient le plus cher possible. Alors que la Conf', ne refuse pas forcément de négocier, mais se bat d'abord sur ses valeurs. Comme contre la ferme des 1000 vaches.
1) Les Ailes de l'Ouest, association présidée par Alain Mustière, regroupe les laudateurs va-t-en-guerre du projet d'aéroport, MEDEF, PS et UMP. Ainsi leur communiqué du 11 février intitulé « Il est temps d'y aller » affirme : « L'État et les porteurs du projet ont le droit et la démocratie pour eux et se doivent d'être courageux. »
2) Le Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'Aéroport, COPAIN, a été constitué en avril 2011. Outre la Confédération Paysanne, il regroupe le Centres d’Initiatives et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural Civam44, Terroir 44, Accueil Paysan, Groupement des Agriculteurs Biologiques GAB44, et Manger Bio 44.
3) Jacques Bankir a été vice-président d'Air-France, puis directeur d'AOM, Air Tahiti Nui, CityJet, Regional, Cohor. Ancien administrateur de Vueling, il est aujourd'hui consultant. Interrogé par Ouest-France, « Pourquoi prenez-vous ainsi position ? », il a répondu « J'ai participé à Roissy et j'en suis fier. Je ne suis pas contre les grands projets. Encore faut-il qu'ils soient justifiés. Ici, on engage de l'argent public, on gèle 1 200 ha de bocage, c'est la surface d'Heathrow, premier aéroport européen, 70 millions de passagers... Alors que vous avez un très bon aéroport, proche, facile à raccorder au tramway, bien géré par l'équipe de François Marie. Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ? Et puis, il y a, au sud de la Loire, en Vendée, un tissu remarquable de PME (Petites et moyennes entreprises) que j'ai découvert quand je travaillais à Nantes. Ces gens-là n'accepteront pas de se payer les embouteillages pour aller au nord-ouest de Nantes. Je déjeune régulièrement avec des responsables d'aéroports européens. Ce dossier les fait rigoler. Et moi, je pense que Nantes se tire une balle dans le pied ».
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Notre-Dames-des-Landes : Ayrault, Vinci & co, dégage !
Tous et toutes à Nantes le 22 février
http://npa2009.org/content/notre-dames-des-landes-ayrault-vinci-co-degage-tous-et-toutes-nantes-le-22-fevrier
Tous et toutes à Nantes le 22 février
http://npa2009.org/content/notre-dames-des-landes-ayrault-vinci-co-degage-tous-et-toutes-nantes-le-22-fevrier
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Il bloque la construction de l'aéroport de Notre Dame des Landes Willy Colin 17/02
Le campagnol amphibie (Arvicola sapidus) communément nommé rat d'eau est une espèce protégée. Il fait l'objet d'un recours juridique par les opposants au projet de l'aéroport et empêche pour l'heure toute progression des pelleteuses.
Concrètement, le chantier de l'aéroport peut débuter à tout moment puisqu'il a été autorisé par des arrêtés préfectoraux. Mais si c'était le cas, les anti-NDDL auraient la possibilité de déposer un recours en référé qui aurait, lui, un effet suspensif.
La petite bête menacée, en l'occurence le campagnol amphibie semble le dernier rempart à la horde de Bulldozer que s'apprête à envoyer le constructeur AGO Vinci.
Les principales associations d'opposants - l'Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes), le CéDpa (Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et l'Adeca (Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport), ainsi que la conseillère générale Parti de gauche Françoise Verchère et l'agriculteur Sylvain Fresneau, président de l'Adéca, ont nominalement déposé le recours.
Le collectif considère que l'Etat et le concessionnaire de l'aéroport sont dans "l'incapacité écologique et technique de procéder aux compensations environnementales qu'impose normalement la loi en cas de destruction d'une zone humide ou d'espèces protégées".
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique en 2008 et a été attribué sous forme de concession publique au groupe Vinci fin 2010 pour un achèvement des travaux en 2017, mais la contestation sur place est très soutenue.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Hé ouais!nico37 a écrit:Il bloque la construction de l'aéroport de Notre Dame des Landes Willy Colin 17/02
Le campagnol amphibie (Arvicola sapidus) communément nommé rat d'eau est une espèce protégée. Il fait l'objet d'un recours juridique par les opposants au projet de l'aéroport et empêche pour l'heure toute progression des pelleteuses.
Concrètement, le chantier de l'aéroport peut débuter à tout moment puisqu'il a été autorisé par des arrêtés préfectoraux. Mais si c'était le cas, les anti-NDDL auraient la possibilité de déposer un recours en référé qui aurait, lui, un effet suspensif.
La petite bête menacée, en l'occurence le campagnol amphibie semble le dernier rempart à la horde de Bulldozer que s'apprête à envoyer le constructeur AGO Vinci.
Les principales associations d'opposants - l'Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes), le CéDpa (Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et l'Adeca (Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport), ainsi que la conseillère générale Parti de gauche Françoise Verchère et l'agriculteur Sylvain Fresneau, président de l'Adéca, ont nominalement déposé le recours.
Le collectif considère que l'Etat et le concessionnaire de l'aéroport sont dans "l'incapacité écologique et technique de procéder aux compensations environnementales qu'impose normalement la loi en cas de destruction d'une zone humide ou d'espèces protégées".
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique en 2008 et a été attribué sous forme de concession publique au groupe Vinci fin 2010 pour un achèvement des travaux en 2017, mais la contestation sur place est très soutenue.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Deux chercheurs anglais se penchent sur l'aéroport Camille GUILLEMOIS 19/02
Ces universitaires se sont intéressés aux méthodes présidant à la mise en place de grands équipements, notamment à Londres. Le dossier de Notre-Dame-des-Landes ne pouvait les laisser indifférents.
Ils sortent d'un long entretien avec le représentant de l'association Des Ailes pour l'Ouest, qui rassemble les militants favorables à la création de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Auparavant, ils ont rencontré des élus régionaux, les opposants de l'Acipa et même les « zadistes » qui occupent actuellement le site d'accueil de l'infrastructure au nord de Nantes. David Howarth et Steven Griggs sont deux universitaires britanniques qui s'intéressent au projet aéroportuaire, ou plutôt à la méthode qui a présidé à sa mise en oeuvre.
« Créer du consensus »
La démarche a été entreprise dès 1990 en Grande-Bretagne, quand ils se sont intéressés aux mouvements qui s'opposaient à la construction d'une seconde piste à l'aéroport de Manchester, puis plus tard contre les extensions de Gatwick et Heathrow, près de Londres, à échéance 2015. C'était avant que le gouvernement conservateur de David Cameron, comptant des élus concernés et plus sensibles aux questions environnementales, impose un moratoire à ces projets.
Ils se sont également rendus en Allemagne, en Espagne et en Turquie, pour observer les mêmes problématiques autour des projets de grands équipements. « Les aéroports, les autoroutes ou les centrales nucléaires interrogent sur la manière dont se mettent en place les processus démocratiques en amont de ces projets, et les limites des modèles traditionnels », observe David Howarth, chercheur en sciences politiques à Essex.
Ils ont observé de très près les débats publics autour d'un projet sans alternatives et les espaces qui ont permis aux citoyens de s'exprimer, ou non. « La démocratie délibérative du plus grand nombre d'élus, s'appuyant sur des données uniquement techniques, est-elle la plus appropriée face à l'expression contestataire ? N'existe-t-il pas d'autres moyens basés sur une nouvelle éthique, apte à créer du consensus parmi les citoyens ? », s'interroge Steven Griggs, également chercheur en sciences politiques à l'université De Montfort à Leicester.
Au cours des débats qui ont prévalu en Grande-Bretagne, les porteurs des projets ont fait valoir l'intérêt du pays, la connectivité nécessaire avec l'Europe et les besoins liés à la croissance économique des territoires. Des arguments qui ont une résonance toute particulière dans les Pays de la Loire, où des idées identiques ont été développées.
Depuis, le gouvernement britannique a créé une commission des aéroports présidée par un économiste, indépendante, multipartite, avec des experts. Il s'agissait de dépolitiser et d'apaiser le débat. « Ce qui nous intéresse, ce sont les interconnexions qui peuvent s'opérer entre les différents mouvements d'opposition, les pouvoirs publics et la société civile. »
Les deux universitaires ont déjà publié un livre sur la politique du transport aérien en Grande-Bretagne et les projets d'extension. Ils devraient revenir dans les prochains mois à Notre-Dame-des-Landes, pour affiner leur étude.
nico37- Messages : 7067
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nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
L’arrivée des tracteurs ce matin.
Tête de manif
Travaux de peinture
La mairie aussi a été repeinte
La Brigade Activiste des Clowns
Objet volant identifié
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.
La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.
520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.
Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.
Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.
Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.
La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.
Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?
Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !
Contacts presse : COPAIN : Jean-François Guitton : 06 78 90 46 04 Coordination : Julien Durand : 06 33 51 01 35 ZAD : Camille : 06 32 98 78 36
Il n'y avait pas 63 bus mais 64, et oui le notre, pour des raisons logistiques et des impératifs horaires, était stationné à la Beaujoire.
Je partage votre analyse quant aux débordements, et j'en suis à me demander avec d'autres demander si, finalement, Vals et les pro-aéroports n'avaient pas tout fait pour que ça puisse dégénérer, alors que ça partait bon enfant malgré cette ville mise en état de siège.
D'autre part, tout près de l'espace de prise de parole, nous avons été témoins d'une charge de CRS alors que personne ne les agressait et ne les provoquait davantage. Après s'être replié, face à la détermination d'un ancien qu'ils ne pouvaient matraqués vu le nombre de témoins, ils ont lancé une vingtaine de bombes lacrymogènes alors qu'ils y avait des gosses et des personnes âgées. Une gosse de notre comité a été gazée, si c'est une Black-Bloc, elle est vraiment précoce, elle a moins de 10 ans ! ...
Des copains 44 pourront corroborer ce témoignage.
X., coordinateur du comité Ariège.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Ca a du faire drôle à tous les "éco"socialistes!
(...)
Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation.
(...)
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Communiqué NPA
Samedi, à Nantes un pas de plus a été franchit dans la construction du rapport de force pour faire céder Vinci et le gouvernement. La manifestation contre l'aéroport a été un véritable succès. Environ 40 000 personnes sont venues de toute la France pour dire non à un projet inutile socialement, dévoreur de fonds publics, dévastateur de biodiversité et destructeur de terres agricoles. Un projet dont le seul but est de satisfaire les appétits de la multinationale Vinci. Comme lors de toutes les batailles précédentes, les militant-e-s du NPA et leurs porte-paroles, Christine Poupin et Philippe Poutou se sont mobilisés.
En bloquant l'accès au centre ville et en tentant de diviser le cortège l’État a fait le choix de mettre Nantes en état de siège. Les forces policières se sont livrées à des violences inouïes : tirs de flash ball et de grenades lacrymogènes parfois à bout portant, jets de grenades assourdissantes, canons à eau et matraquages. Le choix de cette stratégie révèle en réalité la peur du gouvernement face à un mouvement déterminé à ne rien lâcher.
Plus que jamais, jusqu’à l’abandon total du projet, le mouvement doit rester uni et solidaire face à la répression et à la division organisée par l'Etat et le gouvernement Ayrault.
NPA 44, Nantes, le 23 février 2014
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Contre l’Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes, ce 22 février, Nantes, place de la préfecture
Samedi 22 Février 2014
Jean-Luc Bertet
Le Parti de gauche est présent, en nombre, à la manifestation contre l’aéroport de NDDL. Parmi ceux qui ont fait le déplacement, Martine Billard, Jean-Luc Mélenchon et plusieurs représentants nationaux.
« Je respecte le droit de manifester, concédait François Hollande fin 2012, mais en même temps, il y a aussi la force du droit et la primauté de la volonté, non seulement de l’Etat mais aussi des élus et au-delà même des alternances politiques. » L’avertissement ne s’adressait pas aux futurs Bonnets rouges vent debout contre l’écotaxe et la fiscalité en général, mais aux citoyens, aux associations, aux partis, aux riverains de Notre-Dame-des-Landes qui contestaient hier comme aujourd’hui d’y voir installé le nouvel aéroport de Nantes.
Le projet, qui remonte aux années 60, remisé après la crise pétrolière de 1973, a refait surface au début des années 2000. Comme s’il ne s’était rien passé durant 40 ans et que l’objectif de développement d’une région passait toujours par les mêmes extensions quantitatives. Un gros aéroport serait plus censé attirer les compagnies aériennes, multiplier les lignes, accroître les échanges et profiter à l’économie locale qu’un petit. Aussi, la messe a vite été dite et le projet a été reconnu d’utilité publique en 2008.
Au nom de l’intérêt général, on n’allait pas plus s’embêter avec une poignée d’agriculteurs qui n’auraient qu’à aller planter leurs choux ailleurs qu’avec quelques grenouilles et bécasses présentes sur la lande. Mais contre toute attente et en dépit des promesses des lendemains qui chantent, la résistance s’est organisée contre cette volonté de réquisition qui n’est pas sans rappeler le Larzac. Et les opposants ont épluché jusqu’au trognon le bien-fondé économique du projet, souligné la nécessité du maintien d’une agriculture aux portes de la cité nantaise, se sont inquiétés des dégâts irréversibles causés à la flore, à la faune, aux réserves en eau du territoire convoité.
A en croire les promoteurs du projet, l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique ferait pâle figure dans les plans de vol internationaux pour ne posséder qu’une seule piste. De quoi décourager les investisseurs dont il est question dans les JT de 20h. Mais surprise, il a été plébiscité par les compagnies aériennes en 2012 comme le meilleur aéroport européen. La direction nationale de l’aviation civile lui a décerné pour sa part un A. Un collectif de 200 pilotes, opposés au transfert, a certifié qu’il n’y avait aucun risque de saturation en perspectives. L’aéroport suisse de Genève, de même configuration, accueille entre trois et quatre fois plus de passagers (14 millions par an) sans le moindre problème.
Il n’est ainsi pas fantaisiste de se demander si la dépense des 556 millions d’euros publics (hors taxes et sans les inévitables dépassements) s’avère si indispensable et ne va surtout profiter à l’entreprise Vinci, chargée des travaux.
Des concessions ont pourtant été faites à l’esprit du temps. Les travaux envisagés ont été repeints en vert. Quatre ans, pas moins, après avoir décidé de l’utilité publique du projet, l’on s’est inquiété de ses impacts environnementaux. A défaut d’éviter le béton, il a été envisagé de mettre le bocage en pièces détachées. Dans une vaste perspective de « compensation », il a été prévu, avec des garanties toutes théoriques, de déplacer les mares, les haies, les espèces sur la base d’un improbable système de quotas. Au bout de cette véritable délocalisation des écosystèmes, un développement forcément durable…
Ça n’a évidemment pas convaincu. Mais ni les occupations du site, expulsées de manière musclée, ni les rassemblements festifs et massifs, ni la formidable chaîne humaine de 25 km qui a encerclé la zone de Notre-Dame-des-Landes l’an passé n’ont pour l’instant été entendus. Ils font monter le volume ce 22 février pour que cette importante question démocratique soit prise en considération. Car en dehors d’une gestion toute bureaucratique et dépassée de ce projet d’aéroport, il s’agit bien d’entendre les citoyens qui refusent que se perpétuent des modèles économiques condamnés et des choix de vies dont ils ne sont pas les véritables acteurs. Mettre du plomb dans l’aile à ce fantasme d’Ayraultport est de salubrité publique et citoyenne.
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gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Tiens, LO était là
je les ai pas vu
je les ai pas vu
GGrun- Messages : 311
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
http://du-libre.org/caarn/spip.php?article12
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Nantes : un manifestant éborgné par des tirs
Source: MDP
Un jeune homme de 29 ans, Quentin, a perdu son œil suite à un tir reçu lors de la manifestation du 22 février 2014 à Nantes contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Selon sa mère Nathalie, jointe ce matin, « il a été opéré trois heures dès samedi soir par le chef du service ophtalmologie du CHU de Nantes ». « Il n'a plus d'œil, ni de paupière, et souffre de plusieurs fractures », indique-t-elle.
Dans une interview réalisée dimanche midi par une amie de son père et publiée sur un blog de Mediapart, Quentin, charpentier-cordiste à Carquefou, près de Nantes, explique qu'il a été touché alors qu'il cherchait à se replier pour échapper aux affrontements. « Je reculais en les regardant (les policiers, ndlr) pour pas être pris à revers et pouvoir voir les projectiles qui arrivaient, indique-t-il. Et là, à un moment, j’ai senti un choc, une grosse explosion et là je me suis retrouvé à terre et, comme ils continuaient à nous gazer, ils continuaient à envoyer des bombes assourdissantes alors que j’étais au sol, des gens ont essayé de me sortir le plus vite possible, de m’emmener plus loin aussi. »
Pour l'heure, ses proches cherchent à rassembler les témoignages pour comprendre l'origine du tir. Dans son entretien, Quentin qui est toujours hospitalisé, estime avoir été touché par une grenade assourdissante, mais évoque également des CRS qui « visaient, au Flashball ». « Il n'était pas masqué, pas armé, en train de reculer face à une charge, dit sa mère Nathalie. J'ai une tristesse infinie, une rage qu'un gosse qui est là pacifiquement pour manifester son désaccord se retrouve dézingué. Il n'a rien fait que d'être là. »
Selon la préfecture de Loire-Atlantique, une dizaine de personnes ont été hospitalisées dans les rangs des forces de l'ordre à la suite de la manifestation.
Roseau- Messages : 17750
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
AÉROPORT DE NOTRE-DAME-DE-LANDES: CE QUI EST ARRIVÉ À QUENTIN, À NANTES, LE 22 FÉVRIER 2014.
Caroline de Benedetti et Émeric Cloche animent la revue L’Indic à Nantes. Ce sont aussi des amis de longue date.
Comme beaucoup de personnes en Loire-Atlantique, il ont pris part, pacifiquement, à de nombreuses manifestations contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Ce sont eux qui m’avaient fait parvenir cette lettre d’un médecin généraliste, laquelle témoignait de violences policières massives durant le week-end des 24 et 25 novembre 2012.
Un étrange silence médiatique s’était alors abattu, faisait remarquer Émeric, autour des très nombreux blessés.
Cet épisode n’en a pas moins marqué un recul momentané du gouvernement sur le dossier, jusqu’à l’annonce officielle, l’année suivante, d’un « retard sur le vol », pour reprendre la métaphore du Monde en date du 9 mars 2013.
Fin décembre cependant, des arrêtés préfectoraux ont été signés, prélude à une reprise du projet, et les travaux programmés avant l’été 2014.
Pour s’y opposer, une nouvelle manifestation a donc eu lieu hier, 22 février.
Elle a rassemblé 20 000 personnes selon la Préfecture, 40 000 selon les organisateurs. C’est un écart, somme toute, plus que raisonnable. Depuis que la droite a pris la rue, on n’y est plus guère habitués.
La veille, un autre ami nantais, Luc Douillard, écrivait sur un réseau social:
Notre-Dame-des-Landes : veillée (…) à Nantes avant la manifestation. En annonçant au tout dernier moment qu’elle refuse le parcours de la manifestation (déjà annoncé par toute la presse), la Préfecture de Nantes :
- 1 – organise l’incertitude sur le tracé du cortège, au détriment matériel et moral des manifestants, mais aussi des indifférents, des commerçants et des notables, tous mis en danger ;
- 2 – provoque artificiellement un point de désaccord entre manifestants tentés sincèrement par l’accommodement et manifestants sincèrement jusqu’au-boutistes.
- 3 – se donne les justifications (illégales et anticonstitutionnelles) pour réprimer brutalement les uns et les autres.
(…)
(Conclusion, demain, ce samedi, venez avec vos caméras pour témoigner ensuite).
Il ne pensait pas si bien dire.
Parmi les médias nationaux, France infos s’est fait largement écho des « scènes de violence ».
Cette radio a surtout parlé de 6 blessés parmi les policiers le 22 février au soir, devenus 8 le lendemain, évoquant par ailleurs un dépôt de plainte du maire de Nantes.
Elle a aussi précisé que 56% des Français, d’après un sondage IFOP, étaient opposés au projet.
Pour être tout à fait précis, il faudrait ajouter que 20% ne se sont pas prononcés.
Il reste donc moins d’un Français sur quatre pour lui être favorable.
Sur cette même radio en revanche, aucune mention n’a été faite de manifestants blessés.
Aujourd’hui, 23 février, Caroline m’écrit:
Quentin a eu 29 ans hier à Nantes. Il était comme nous à la manifestation contre l’aéroport. Il est charpentier, c’est le fils d’un de nos amis, et nous sommes en colère. Voici la retranscription du témoignage de Quentin, gravement blessé, recueilli par sa mère, Nathalie.
https://soundcloud.com/valk-photos/retranscription-du-t-moignage
Ça a démarré vraiment quand on s’est retrouvés vers Commerce, au moment où on devait remonter normalement le cours des 50 otages, ce qui était censé être le parcours de la manif. Là, il y avait des cars de CRS et des barrières qui bloquaient tout. Nous quand on est arrivés, direct on s’est fait gazer. Il y a eu tout de suite des gaz lacrymo qui ont été jetés sur les gamins, sur tous les gens qui étaient là.
Là c’était la manifestation paisible, normale ?
C’était la manifestation paisible mais il y avait quand même déjà des gens un peu excités déjà avant, depuis le début de la manif. Donc nous on est restés un petit peu dans la zone, voir un peu ce qui se passait, et puis après, sur les conseils des organisateurs et tout, on a continué à marcher, à aller vers le point de ralliement, l’endroit où c’était fini, pour qu’il y ait un mouvement et que ça s’essouffle un peu.
Après, il y a eu plusieurs salves d’affrontement, des lacrymos qui perpétuellement revenaient, lancés par les flics. Et moi, ce qui m’est arrivé, c’est à la fin, on était vers la place Gloriette, entre Gloriette et l’autre là, là où il y a le café plage, ce rond-point là en fait, près du CHU justement. Et nous on allait pour se replier, on rentrait, les CRS avançaient eux, avec les camions et tout le truc, et moi je reculais avec tout un tas d’autres gens. Je reculais en les regardant pour pas être pris à revers et pouvoir voir les projectiles qui arrivaient. Et là, à un moment, j’ai senti un choc, une grosse explosion et là je me suis retrouvé à terre et, comme ils continuaient à nous gazer, ils continuaient à envoyer des bombes assourdissantes alors que j’étais au sol, des gens ont essayé de me sortir le plus vite possible, de m’emmener plus loin aussi. Et puis après je sais pas trop, on m’a mis dans une… les pompiers m’ont emmené quoi.
Et donc, on dit que tu as reçu une grenade assourdissante qui, au lieu d’être tirée en l’air, a été tirée de façon horizontale, dans ton œil ?
Je l’ai prise directement dans le visage. Elle a explosé dans mon visage. Vu ce que ça a fait… Elle a explosé là et c’est comme ça que moi je l’ai ressenti, quoi. Le choc, ça a été un bruit et une douleur extrêmement vive sur le coup, puis bon moi je me suis écroulé. C’est vrai que c’était assez violent j’ai trouvé. Il y avait, de la part des manifestants, des gens qui voulaient absolument lancer des trucs sur les CRS mais les CRS, eux, gazaient n’importe qui. Et ils visaient, au flash ball, ils étaient cachés, on les voyait viser, suivre des gens qui marchaient ou qui couraient en face pour aller se mettre à l’abri. Ils les visaient, les suivaient et shootaient, quoi. et ils visaient pas les pieds. On a vu la façon dont ils tiraient, c’était très… c’était ciblé.
Et toi tu étais là, en manifestant paisible, tu n’étais pas armé, tu n’avais rien dans les mains ?
J’étais pas armé, j’avais pas de masque à gaz, j’avais pas de lunettes de protection. On était là pour une manifestation familiale, festive, on était là pour faire masse, pour faire du nombre. Et après, c’est vrai que je suis resté même s’il y avait les lacrymos, parce que je trouvais ça injuste et qu’il fallait rester. Y’avait des gens, y’avait des pères de famille, y’avait des anciens, y’avait un petit peu de tout et voilà, moi je voulais rester aussi avec les gens pour montrer qu’on était là mais sans…
(Quentin n’a plus d’œil gauche)
nico37- Messages : 7067
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
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Roseau- Messages : 17750
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
MANIF 22 Février / Nantes / Contre l'aéroport de NDDL Lettre ouverte de Françoise Verchère, Conseillère générale de Loire-Atlantique.
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Je vous ai entendu commenter dès samedi soir les événements en marge de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et vos propos appellent de ma part quelques réactions et aussi plusieurs questions.
Sur les chiffres d’abord : vous avez parlé de 1000 casseurs et de 20 000 manifestants dont vous avez dit qu’il fallait les différencier des premiers. Je crois décidément que vos services ont un problème avec le calcul car nous étions beaucoup plus de manifestants et il y avait beaucoup moins de casseurs : disons qu’on pourrait diviser le premier chiffre et multiplier le second par deux au moins pour approcher de la vérité. Mais dans cette affaire d’aéroport, la vérité est décidément malmenée depuis longtemps…
Sur les fameux casseurs : je vous avoue que j’ai été très surprise de comprendre que vos services les connaissaient visiblement bien (vous avez donné des précisions sur leur origine, leur positionnement politique) et même qu’ils savaient ce qui allait se passer. Depuis deux jours, les bruits couraient sur des incidents à venir ; les avocats savaient qu’ils risquaient d’être réquisitionnés pour de nombreuses gardes à vue. Samedi matin, au moment où nous étions avec les tracteurs à l’aéroport de Nantes-Atlantique, les policiers présents nous ont spontanément parlé des « blacks blocs », en nous disant « qu’ils allaient gâcher notre manifestation ».
Je m’étonne donc que « les forces de l’ordre » n’aient pas été au fond plus efficaces puisque cela aurait dû être leur mission, n’est-ce pas ? Puisque l’on sait désormais interdire un spectacle avant même qu’il n’ait lieu, et puisque nous n’avons pas sur la ZAD 1000 casseurs ni blacks blocs, pourquoi ne les avez-vous pas fait arrêter avant leur arrivée ? J’imagine que s’ils sont si dangereux, vous avez certainement des preuves et même des faits graves à leur reprocher ?
Mais peut-être préfériez-vous les arrêter en flagrant délit ? Est-ce pour cela que vous n’avez pas fait protéger l’agence Vinci, située au tout début du parcours de la manifestation, pas plus que des engins de chantier Vinci aussi (car Vinci est partout vous le savez, immobilier, parkings, aéroports…) dont vous saviez qu’ils seraient forcément des cibles ? Est-ce
pour cela que la Préfecture n’a autorisé qu’un parcours ridiculement petit, jamais vu jusque là ? Est-ce pour cela que les échauffourées localisées dans un périmètre pourtant restreint ont duré plusieurs heures ? Et au bout du compte combien y a-t-il eu d’interpellations ? Une douzaine seulement…C’est assez curieux et à vrai dire difficilement compréhensible alors que les moyens déployés étaient impressionnants, en hommes et en matériel anti-émeute, alors que la fermeture du centre ville était inédite, alors qu’il y avait vraisemblablement des hommes à vous des deux côtés.
Évidemment les images de « la guérilla urbaine » dont vous avez parlé seront reprises à l’envi plus que celles du char-triton, des 520 tracteurs présents ou des nombreuses familles manifestant paisiblement. Évidemment, cela permettra d’occulter une fois encore le fond du
dossier, évidemment le chœur des partisans de l’aéroport poussera des cris horrifiés en rejetant la responsabilité sur les organisateurs de la manifestation. Organisateurs qui ont pourtant tenté d’éviter l’affrontement en interposant des tracteurs entre l’imposant mur de fer érigé et ceux qui voulaient effectivement en découdre.
Organisateurs dont le métier n’est pas d’assurer l’ordre, vous en conviendrez et à qui il serait malvenu de demander de faire mieux que vous… Organisateurs particulièrement choqués, en tout cas, par les propos du Préfet de Loire-Atlantique qui n’a pas hésité à affirmer que nous
« opposants historiques » devions cesser « d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Je me suis pincée pour y croire… encore un peu de temps et nous finirons nous-mêmes par être tenus pour de dangereux terroristes alors que nous avons participé loyalement au débat public,
et à toutes les commissions mises en place. Débat déloyal puisqu’il y a une « vérité officielle » intangible même quand elle est contraire aux faits, aux chiffres et à la réalité. Le Premier Ministre ne reconnaît la validité que de la commission du dialogue à qui il avait donné mission de valider à nouveau le projet, mais refuse de regarder les conclusions accablantes de la commission des experts scientifiques au regard de la loi sur l’eau. Comment croire encore à la parole de l’État ?
En réalité, Monsieur le Ministre, tout cela est très lisible et vieux comme le pouvoir. Pour discréditer notre combat, et tenter de retourner l’opinion publique qui nous est aujourd’hui favorable, on fera appel à la peur du désordre, on utilisera l’image, déplorable je vous l’accorde, des dégradations commises par les méchants casseurs et on justifiera ainsi une nouvelle opération policière pour aller enfin nettoyer la ZAD de ses « délinquants dangereux », en même temps que de ses tritons et de ses paysans. Il faudra mettre les moyens (ils sont mille, ne l’oublions pas, et les tritons innombrables…) mais vous y êtes peut-être prêts pour que « force reste à la loi »? Permettez-moi de vous le déconseiller car pour que nous, citoyens, acceptions désormais cette clef de voûte théorique de la société, (« la seule violence légitime est celle de l’État »), il faudrait que l’État soit irréprochable, que la loi soit juste et que ses représentants soient dignes du mandat que nous leur avons confié. Vous avez compris, je pense, que ce n’est pas le cas depuis longtemps.
Depuis deux jours, j’ai lu et entendu que le centre ville de Nantes était « saccagé », qu’un commissariat avait été « dévasté », qu’il faudrait du temps pour « panser les plaies de la ville », que les dégâts ne pouvaient pas encore être chiffrés, autant dire que c’était l’apocalypse. Les mots eux-mêmes sont visiblement sens dessus dessous... Puis-je vous suggérer de venir à Nantes pour juger de la situation ? Aujourd’hui dimanche, flottait certes une petite odeur de gaz lacrymogène, mais le tramway roulait et les nantais flânaient. Je ne nie pas les poubelles brûlées, les pavés arrachés, les vitrines brisées et les murs maculés dans le secteur des affrontements. Je déplore ce vandalisme d’autant plus que nous dénonçons par ailleurs le gaspillage d’argent public qu’induirait le transfert de l’aéroport !
Mais je voudrais aussi vous rappeler que samedi des personnes âgées, des enfants ont été noyées sous les lacrymogènes. Et qu’un jeune manifestant a perdu un oeil à cause d’un éclat de grenade assourdissante. Ce n’était pas un casseur. Et cela nous rappelle le même malheur survenu déjà à Nantes, à cause d’un tir tendu de flash ball lors d’une manifestation
sans violence devant le Rectorat. Les aubettes seront reconstruites, cela fera même monter le P.I.B mais ce jeune restera, lui, marqué à jamais. Cela m’interroge sur la manière dont les forces de l’ordre utilisent leurs armes et me scandalise davantage que la casse matérielle. Et demain, si le gouvernement persistait dans son projet d’aéroport, la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et de la vie qu’il abrite serait elle aussi irréversible.
Il faut arrêter un projet désormais dans l’impasse et régler le problème en prenant la seule décision raisonnable : respecter la loi sur l’eau, améliorer l’aéroport de Nantes-Atlantique et rendre sa sérénité à Notre Dame des Landes pour que la ZAD redevienne une campagne où vivre et travailler. Vous pourrez ainsi, Monsieur le Ministre, vous consacrer aux blacks blocs si vous le jugez indispensable.
Dans l’espoir de votre réponse, je vous assure de mes salutations les plus distinguées,
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Nantes : la protestation contre l'Ayraultport continue
Samedi 22 février plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Nantes contre la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La presse a surtout retenu les dégâts causés par un petit nombre, quelques centaines, de personnes venues avec la ferme intention de profiter de l'occasion pour affronter la police. À entendre les déclarations de Valls, ministre de l'Intérieur, immédiatement après les événements, c'était le fait marquant de cette manifestation.
Les organisateurs, qui tenaient à ce que le défilé soit pacifique, familial, voire festif, soulignent que, si la préfecture avait souhaité des affrontements, elle ne s'y serait pas prise autrement. Le parcours était trop petit pour la foule attendue, ce qui interdisait d'isoler ceux venus pour se battre. Les forces de police étaient omniprésentes et provocantes, mais avaient soigneusement laissé à découvert des sites et des chantiers de Vinci, constructeur et grand bénéficiaire de la réalisation du futur aéroport. Les dégradations ont été nombreuses, et stupides, mais n'ont pas eu l'ampleur évoquée par Valls et complaisamment décrite par les médias. La police a manifestement tiré des grenades à tir tendu, ce qui a coûté, encore une fois, un œil à un jeune manifestant, parfaitement innocent des violences commises qui plus est. Quelques personnes ont été déférées à la justice qui en a condamné cinq, « pas coupables, mais responsables » aux dires du juge.
La protestation contre la construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes continue de plus belle. Rappelons que les défenseurs de cet équipement ont bien du mal à prouver sa nécessité. La seule certitude est que cet aéroport constituerait une rente pour le géant du BTP Vinci, un boulet pour les finances publiques locales et une gloire pour la caste politique de Loire-Atlantique. Le fait que le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, soit devenu un Premier ministre particulièrement à plat ventre devant le patronat explique peut-être sa fermeté affichée face aux défenseurs du bocage. Et l'amour de Valls pour les matraques et les médias fait le reste...
Paul GALOIS LO
mykha- Messages : 1079
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Nantes, centre ville dévasté : de quoi parle-t-on ? 23/02
La manifestation contre le projet d'aéroport a démarré à 13h en face de la Préfecture. La foule était énorme, on peut parier sur 40 000 participants et environ 500 tracteurs, un record, une fête.
Par contre, deux jours avant la pression était mise par le Préfet qui annonçait que le tracé du cortège était refusé. Presse-Océan titrait "Nantes, manif à risques". Dans le ciel, un hélico a tourné toute la journée.
Dès midi la rue du Calvaire (ci-dessus), grande rue commerçante du centre-ville, était barrée dans sa partie basse pour empêcher l'accès au Cours des 50 Otages. Les gens qui voulaient passer étaient fouillés (cela était-il systématique ?). Le Cours est un axe important, souvent emprunté par les manifestations (comme la précédente manifestation contre l'aéroport, d'ailleurs, qui avait occasionné des tags, vitrines cassées - Malakoff Médéric, banques - et pavés arrachés mais sans la même ampleur).
Cette année, et pour la première fois, une manifestation se voit refuser l'accès au Cours. Dans toutes les rues de l'hyper centre, les camionnettes de CRS, gendarmes et pompiers sont présentes. À 13 heures le cortège se met en route. Il est à peine 15 heures quand de la fumée apparaît au bout du cours des 50 Otages, là où une partie du cortège s'est trouvée face aux barrières des CRS. Les gaz lacrimos sont balancés sur la foule qui comporte des passants, et des enfants. Puis viendra le tour des canons à eau. Jusqu'en début de soirée, les affrontements ne cesseront pas.
Ouest-France titre sur le net...
"ND-des-Landes. Les images du centre-ville de Nantes dévasté". "Vitrines brisées, poste de police saccagé... Nantes s'est réveillée sous le choc après les émeutes de samedi en marge de la manif anti aéroport. Vitrines brisées, agences des transports nantais ou poste de police saccagés..."
Et il est vrai que sur le parcours, très tôt, une succursale d'EDF est aspergée de peinture. Plus loin une boutique Vinci est aspergée de peinture et sa vitrine est brisée.
Combien de vitrines brisées ? Une dizaine : Nantes Tourisme, la SNCF (ci-dessus), le promoteur Vinci, le bar le Chat Noir, la FRAM, deux cabanons de la TAN incendiés. Les autres dégâts consistent en tags, incendie d'une foreuse d'un chantier, mobilier urbain (vitres abris tram/bus et panneaux publicitaires détruits), pavés arrachés à certains endroits entre les rails du tram sur la place du commerce et sur une portion de 3 mètres sur 5 dans la rue Kervégan (voir les photos ci-dessous). Tout est concentré autour de la place du Commerce. Un peu de retenue et de mesure seraient bienvenus de la part des journalistes qui versent dans le sensationnel en ce qui concerne les dégâts en "centre-ville".
Nous pouvons proposer un autre titre aux journalistes en peine de précision ou d'un usage de vocabulaire adéquat : "destructions dans le centre-ville" (savent-ils saisir la nuance ?)
Qu'en est-il par exemple de La Mie Câline ? Cette boulangerie était "au coeur des affrontements". Elle fait l'angle du Cours des 50 Otages. Certaines de ses vitres se trouvaient du côté de la police, d'autre du côté des manifestants (ci-dessous).
Elle a été inondée par l'eau des canons à eau, bien sûr, et la marchandise détruite par les gaz lacrymogènes. On entend dire que les vitres situées du côté des manifestants ont été détruites. Voilà ce que ça donne concrètement.
Les médias
Dans le centre-ville ce dimanche, nous avons croisé des gens étonnés par le contraste entre ce qui est dit dans les médias, et ce qu'ils voient sur place : "mais c'est où que c'est dévasté ?" nous demande un couple de personnes âgées.
Près des locaux de la TAN, un passant disait connaître des commerçants "dévastés" sans vouloir préciser où, ni qui... Par contre le maire de la ville vient se faire filmer devant un des deux cabanons de la TAN incendié. Il annonce qu'il va porter plainte contre X et mettre un cabinet d'avocat à dispositions des gens qui veulent porter plainte.
1 000 casseurs vraiment ?
Toujours difficile de comptabiliser. Et pour commencer, que veut-on dire par casseur ? Personne qui casse ? Personne qui vise un objectif pour le détruire dans le cadre d'un combat politique ? Personne extérieure à un événement qui vient s'y greffer pour se défouler ? Une personne lassée d'une démocratie ou un Préfet chargé du dossier de l'aéroport jusqu'en 2011 trouve ensuite un emploi chez Vinci ? Il paraît clair qu'il y avait plusieurs groupes distincts et que la grande majorité des personnes présentes pour mettre en place des actions s'en tenait aux tags sur les façades.
Quoiqu'il en soit, s'il faut compter les quelques points d'affrontement (cours des 50 Otages, rond-point du CHU ci-dessus, rue Kervegan), et additionner en utilisant une très grande louche 100 personnes sur chaque site (pour ce que nous en avons vu), comptons alors environ 300 personnes. Le chiffre de 500 (mais cela nous paraît exagéré) si l'on compte celles et ceux qui se sont retrouvés à lancer des projectiles contre les forces de l'ordre en réponse aux gaz lacrymogènes... Loin des 1000 annoncés (il faut bien justifier que les forces de l'ordre soient débordées par un nombre d'individu suffisamment impressionnant, à moins qu'elles n'aient laissé faire).
Les armes employées par le dispositif policier ?
La presse relaie en masse le communiqué de la préfecture, citant le nombre de casseurs et les policiers blessés. À part ça ? Les armes utilisées ? Les manifestants blessés ? Sont-ils allés vérifier au CHU ? Silence...
Les grenades assourdissantes ou à "effet acoustique"
Une question a été posé à l'Assemblée Nationale concernant la dangerosité et l'usage de cette arme. Voici un des éléments de réponse : Enfin, une fois mises en service, l'emploi de ces MPI fait l'objet d'un suivi, et d'une enquête administrative et judiciaire lorsque des blessures sont occasionnées.
Ces grenades assourdissantes ont été employées plusieurs fois, sur le Cours des 50 Otages, dans la rue Kervegan et près du CHU, là ou Quentin, qui fêtait ses 29 ans hier, en a reçu une en plein visage (EDIT : il s'agit d'un tir de LBD). Il a perdu son oeil gauche. Que penser de forces de sécurité débordées au point de devoir recourir à des armes dont la législation dit :
Les grenades à effet acoustique, simple ou combiné, sont classées au b du paragraphe 9 de la 1re catégorie de l'article 2 du décret n° 95-589 du 6 mai 1995 relatif à l'application du décret du 18 avril 1939 fixant le régime des matériels de guerre, armes et munitions et reposent sur un cadre juridique précis ainsi que sur une doctrine d'emploi spécifique pour chaque munition. Le décret n° 2011-795 du 30 juin 2011 a, par exemple, restreint les cas d'usage des grenades de désencerclement pour le maintien de l'ordre public, et imposé le respect par les forces de police d'un formalisme strict.
Vous pouvez écouter le témoignage de Quentin ici. (EDIT un témoignage d'une des personnes qui a aidé Quentin : Ce qui est arrivé à Quentin et L'interview de Quentin par Itélé).
Le LBD 40 (LBD pour Lanceur de Balle de Défense) dont l'usage est strictement encadré a aussi fait des ravages (photo ci-dessous). Que vont dire les médias si prompts à faire du sensationnalisme quand aux dégradations ? Que va dire le maire de Nantes à ce sujet ? Va-t-il porter plainte ? Demander des explications sur l'usage des grenades assourdissantes et du LBD 40, va-t-il demander des explications sur les tirs tendus ? Mettre à disposition un cabinet d'avocat pour les manifestants blessés comme il vient de le proposer pour les dégâts occasionnés aux commerçants ?
Le projet d'aéroport continue de gêner le Parti Socialiste et la municipalité nantaise. Toujours soucieux de faire passer leurs opposants pour des terroristes ou des imbéciles qui n'ont pas compris le dossier, ils continuent de mettre la pression au point qu'on peut se demander si la gestion catastrophique de cette manifestation ne visait pas directement à provoquer des affrontements.
Nous avons suivi la manifestation de 13 h à 18 h et ce que nous avons vu était au début festif, puis moche, très moche même, mais pas forcément de la façon dont le relatent les médias principaux. Et ce n'est pas la première fois (cf. ce qui s'est passé les 24 et 25 Novembre 2012 sur la ZAD : Blessés à Notre Dames Des Landes, cet étrange silence médiatique).
Caroline et Emeric.
À lire sur le sujet : Aéroport de Notre Dame des Landes, ce qui est arrivé à Quentin, à Nantes, le 22 Février 2014 sur le site Dormira Jamais.
Une série de photos d'Isabelle Rimbert.
Un "Time Lapse" vidéo devant le cours des 50 otages.
Lettre ouverte de Françoise Verchère (conseillère générale de Loire Atlantique) à Manuel Valls.
Violences autour de la manifestation anti aéroport du 22 Février à Nantes (Kruger pour Citizen Nantes)
Un journaliste de Rennes TV porte plainte contre X pour "violence avec arme".
L'article de Jean Paul Jody : Manifestation à Nantes quelles responsabilités ?
Témoignage : ce qui est arrivé à Quentin.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
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nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
COMMUNIQUE DE PRESSE INTER-COMMITES DE SOUTIEN A LA LUTTE DE NDDL SUITE A LA MANIF DU 22/02/2014
Nous, comités de soutien à la lutte de Nddl de toute la France et de plus loin encore, soutenons pleinement la position exprimée dans le communiqué de presse des organisateurs/trices de la manifestation du samedi 22 février 2014 à Nantes.
Nous tenons à souligner l’incontestable succès de ce rassemblement et notre plaisir à y avoir participé. Une manif populaire, puissante, digne. C’est une convergence forte à souligner entre urbains et monde agricole ! Nous sommes d’autant plus regonflé.es et motivé.es pour les suites de la mobilisation que cette journée de manifestation a permis un moment de retrouvailles et d’échange et nous a permis de prendre la mesure de nos forces et de nos soutiens. Et d’autant plus convaincu.es qu’au vu de la mobilisation qui ne cesse de s’élargir année après année, l’arrêt du projet ne saurait être qu’inéluctable, malgré la propagande qui voudrait nous faire croire le contraire.
Cette manifestation comme les luttes auxquelles nous participons ici et là contre les grands et petits projets nuisibles imposés nous apprend ou nous confirme d’où vient la violence réelle et comment elle est instrumentalisée par les puissants- industriels, financiers, gouvernementaux et média-s. Nous déplorons la présence policière excessive dans les rues de Nantes ce samedi 22 et nous apportons tout notre soutien à celles et ceux d’entre nous qui ont été blessé.es au cours des interventions des forces de l’ordre.
Nous ne nous laisserons pas tromper. Nous sommes et resterons uni.es.
Les comités de soutien continueront les actions visant à informer le public des enjeux de la défense de la Zad et envisageront, en fonction de l’évolution de la situation, les actions nécessaires d’opposition au projet d’aéroport. En cas d’intervention sur la Zad, les comités rappellent qu’ils se tiennent notamment prêts à répondre à l’appel lancé par les opposants : venir en renfort sur place, bloquer Vinci, ses alliés et ses sous-traitants par tous les moyens jugés nécessaires et occuper les lieux de pouvoir là où ils sont.
Résistance !
Mercredi 26 février 2014
*Comités Signataires au 27 février 2014 :* Comité NDDL 18 (Bourges) Collectif Alsace NDDL Comité NDDL 4B16 Collectif NDDL Centre Finistère Comité NDDL - Plateau de Saclay Comité de Troyes (Aube, 10, Champagne) Comité Régional Nord-Pas de Calais Collectif de solidarité ZAD Rouen-NDDL Comité NDDL Pleudaniel, Côtes d’Armor Comité bigouden Comité de soutien Challans Nord Ouest Vendée (85) Comité NDDL 92 sud Collectif Nantais Contre l’Aéroport (CNCA - 44) Comite de Lisieux (14) Collectif de Nîmes (30) Collectif Nddl Beauvais (60) Comité NDDL Challans (85) Comité Nort Nozay (44) Comité du Comminges (sud de la Haute-Garonne 31) Collectif IDF Collectif NDDL de Quimper Cornouaille(29) Comité NDDL Saint-Malo (35) Collectif de l’Université de Nantes Contre l’Aéroport (CUNCA) Comité de soutien 79 aux opposants à l’aéroport de NDDL Comité poitevin NDDL Comité NDDL St Brieuc (22) collectif des buzug du Trégor (22) Comité de soutien NDDL Chalon-sur-Saône (71) Comité Bordelais de soutien à NDDL Comité de soutien saintais contre le projet d’aéroport à NDDL Comite11 (Aude) Comité de soutien Nord 79 Comité nddl cherbourg (50) Comité de soutien Saumur-Chinon (49-37) Collectif Jura-NDDL-Sauvons l’Avenir- Sauvons nos Terres Collectif Alternatiba 79 Comité NDDL Manche Comité de soutien Allier Comité Sud Loire (44) Comité Dijon-Nddl
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Notre-Dame des Landes : ni travaux, ni expulsions ! Nous serons là !
Attac 44 et Attac France saluent l'extraordinaire mobilisation paysanne et citoyenne du samedi 22 février à Nantes, avec la présence de plus de 500 tracteurs et de dizaines de milliers de manifestants. Il s'agit de la plus importante manifestation jamais rassemblée contre le projet d'aéroport depuis le début de la lutte.
Attac, en tant qu'association d'éducation populaire tournée vers l'action, se reconnaît pleinement dans la stratégie menée sans faiblesse depuis plus de 10 ans par les paysans, l'Adeca, l'Acipa et la Coordination. La construction du rapport de force contre les bétonneurs y résulte de la mobilisation des citoyens, qui s’appuie sur trois piliers : l'action d'information et d'analyse, renforcée par la construction d'une expertise citoyenne exemplaire ; l'action judiciaire ; l'action politique.
Sur le terrain toutes les composantes de la lutte coopèrent dans une résistance acharnée contre les expulsions et les destructions.
Fidèle à son engagement altermondialiste, Attac soutient partout la lutte des paysans et des citoyens en défense des terres nourricières, et particulièrement à Notre-Dame-des-Landes. Ce projet prétend s'imposer dans une extrême violence aux paysans et aux habitants, en dégradant de façon irréversible le cadre de vie et l'environnement.
Pour discréditer un mouvement de plus en plus puissant et reconnu, les porteurs du projet et le préfet ont choisi de mettre en scène de nouvelles violences, par le biais de provocations comme l'interdiction du parcours en ville, et par l'orchestration soigneuse de « dérapages » dans la manifestation, occasionnant des blessures graves. Non seulement nous condamnons ces violences, mais nous constatons que bien des questions sur le déroulement de cette manifestation devront recevoir des réponses et nous les exigerons.
Dans son combat pour d'autres mondes, pour la transition écologique et sociale, Attac soutient les auteurs d'actions de désobéissance civile assumées et largement reconnues comme légitimes même si elles peuvent être illégales.
Le président de la Région Pays de Loire, J. Auxiette, a demandé hier au président de la République d'ordonner l'expulsion de la ZAD au nom de soi-disant " habitants qui subissent les violences, les vols, le racket orchestrés par les “ zadistes ” ». Cette nouvelle provocation ne nous intimide pas. En cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le respect de nos valeurs. Nous ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à l'affronter. Ni travaux, ni expulsions. Nous serons là.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
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