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Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)

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Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44) - Page 34 Empty Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)

Message  nico37 Ven 25 Juil - 0:41

Le groupe Vinci imagine sa ville idéale

Aimablement invités par le groupe Vinci dans la capitale portugaise, une centaine d’architectes, économistes, sociologues ou ingénieurs imaginent la ville du futur. La « Fabrique de la cité » fait partie de ces think-tanks que les grands groupes financent et qui leur servent de boussole.

Ils ont noué leur appareil récepteur en plastique vert autour du cou, juste au-dessous du nœud de cravate, et placé l’écouteur dans l’oreille. Ces dizaines d’hommes en costume, et quelques femmes en tailleur, qui transpirent sous le soleil de l’été portugais, s’apprêtent à visiter le quartier de la Mouraria, dans le centre de Lisbonne. Autour du groupe qui grimpe les escaliers et emprunte les ruelles, les passants semblent indifférents. De vieilles habitantes cheminent d’un pas lent, transportant un sac à provision. Sur les marches bordant une petite place, des jeunes gens font inlassablement glisser leurs doigts sur leur smartphone, sans même jeter un œil aux visiteurs incongrus. Jusqu’à récemment, la Mouraria, à l’aplomb de la place du Rossio qui signale le cœur de la capitale portugaise, passait pour un repère de la prostitution et de la drogue. La municipalité de Lisbonne a décidé d’en faire un modèle de réhabilitation qu’elle entend étendre à toute la ville. Des investisseurs privés ont été mobilisés, avec l’assurance qu’ils ne paieraient des impôts qu’à la revente de leur bien, lorsque celui-ci aura acquis une belle valeur. Les rues ont été nettoyées et des places qui servaient jusqu’alors de parkings ont été piétonnisées. Enfin, la municipalité a installé la mairie en plein cœur du quartier, ouvrant la voie à d’autres services et commerces. Consciencieusement, malgré les gouttes de sueur qui commencent à perler sur certains fronts, les hommes d’affaires en costume écoutent les explications d’un représentant de la mairie de Lisbonne. La promenade urbaine constitue l’une des activités de choix du séminaire « la Fabrique de la cité », dont l’édition 2014 s’est déroulée, en début d’été, dans la capitale portugaise. Le « think tank », ou réservoir d’idées, a été créé en 2008 par le groupe de construction Vinci. Une petite centaine d’économistes, ingénieurs, sociologues, architectes ou journalistes ont été aimablement invités par la multinationale, pour partager leurs réflexions sur la ville de demain avec les cadres du groupe. « Nous cherchons à comprendre à quoi ressemblera la ville de demain. Cela fait partie de notre stratégie à long terme », confie Xavier Huillard, le PDG, qui est venu honorer de sa présence un cocktail de réception à la résidence de l’ambassade de France, mobilisée pour l’occasion.

Bottin mondain

Les groupes privés, même lorsqu’ils vivent de la commande publique, ont compris que la pensée contemporaine ne viendrait pas de l’Etat et de ses succursales. « Les élus et les fonctionnaires publient et re-publient des rapports qui copient des documents déjà publiés il y a dix ans », médit un participant au séminaire de Lisbonne. « Nous aurions pu organiser nos propres séminaires en interne. Nous avons préféré nous ouvrir sur le reste de la société, en proposant aux meilleurs spécialistes de participer à nos travaux », complète Rémi Dorval, président de « La Fabrique », comme on dit dans les couloirs du groupe. L’édition 2014 tient son rang de boîte à idées. Lors des sessions studieuses, un consultant colombien explique pourquoi « l’optimisation des espaces publics au service des citadins » implique le tracé de cheminements pour les piétons dans les villes sud-américaines ; le responsable de l’autorité des transports de Singapour raconte comment la cité-Etat absorbe ses millions de trajets quotidiens ; un directeur du Massachusetts Institute of Technology se livre à un étalage d’inventions qui pourraient figurer au concours Lépine : un bar, des chaises et des tables, « imprimables » en trois dimensions sur Internet, un abribus « du futur », des montres connectées dans lesquelles on souffle pour éprouver son taux d’alcoolémie… L’assistance pourrait passer pour un extrait du Bottin mondain. Sur la pelouse de la résidence diplomatique, qui surplombe le Tage, l’architecte Michel Cantal-Dupart discute avec l’ancien maire (UDI) de Saint-Etienne, Michel Thiollière, aujourd’hui vice-président de la Commission de régulation de l’énergie, l’autorité administrative chargée de veiller au fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité. Julien Damon, professeur à Sciences-Po Paris, auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux classes moyennes, côtoie Yves-Thibault de Silguy, ancien commissaire européen à l’Economie. Charles-Éric Lemaignen, président (UMP) de la communauté d’agglomération d’Orléans, sympathise avec l’adjointe d’Alain Juppé en charge des transports à Bordeaux, Elizabeth Touton. Un jeune spécialiste du « data », ces données numériques détenues par des entreprises privées ou publiques et qui représenteraient « une mine d’or », croise un consultant convaincu que l’avenir d’une ville passe par la valorisation des activités de nuit. Les débats sont animés par le journaliste de télévision Alex Taylor. Les dirigeants de Vinci vont et viennent, à l’affût d’idées nouvelles, d’objections marquantes ou de contributions inattendues. Directeur général du groupe et appelé à en devenir le numéro 1, Pierre Coppey assiste aux deux journées de débats et se montre souriant, direct, accessible. Les échanges, soigneusement consignés, analysés, diffusés, fournissent quelques indications sur ce que peut devenir l’urbain dans dix ou quinze ans, et donc sur les marchés susceptibles d’intéresser le groupe. Pour la multinationale, la « Fabrique de la cité » est aussi un moyen d’occuper le terrain médiatique.

Autoroutes et Notre-Dame-des-Landes

Un tel groupe coté en bourse, 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 180 000 salariés, ne peut plus « vivre caché ». Les décisions de ses dirigeants sont scrutées, ses rachats soupesés, ses revenus comparés avec ceux d’autres multinationales. C’est que Vinci n’a pas toujours bonne presse. La branche qui gère les concessions autoroutières du groupe est montrée du doigt chaque été, lorsque les automobilistes s’inquiètent, au moment de partir en vacances, du prix des péages. Régulièrement, un ministre découvre « la manne » des sociétés d’autoroute. La dernière sortie de ce genre remonte à la fin juin lorsque Ségolène Royal a laissé entendre que les bénéfices des autoroutes pourraient faire l’objet d’une taxe. Le cours de l’action Vinci a immédiatement décroché en bourse. Le groupe est désormais plus aguerri sur le sujet de l’aéroport nantais de Notre-Dame des Landes, dont il doit être à la fois le constructeur et le concessionnaire, mais dont le chantier est aujourd’hui au point mort. « Nous n’avons plus que trois personnes sur place », confie un cadre supérieur. Que le projet aille à son terme ou qu’il soit abandonné, les dirigeants du groupe sont confiants. Soit parce que l’aéroport sera construit, soit parce que le dédommagement sera conséquent. Sur la pelouse diplomatique, face au Tage, le même cadre s’amuse : « nous sommes passés à autre chose. Entre temps, nous avons racheté les dix principaux aéroports du Portugal », plaisante-t-il. Dont celui de Lisbonne, en pleine expansion, que la capitale portugaise rêve depuis longtemps de déplacer sur la rive sud du Tage.

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Message  nico37 Dim 27 Juil - 0:25

Le prévenu file en douce avant l'énoncé du délibéré 16/07

Il n'a pas entendu la présidente du tribunal correctionnel de Nantes énoncer la sanction. Profitant de la suspension d'audience, le prévenu, qui comparaissait libre, a quitté le palais de justice à vélo, quelques minutes avant.

Ce Parisien de 29 ans était soupçonné d'avoir participé aux violences et aux dégradations commises en marge de la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 22 février à Nantes.

Plus précisément, il lui était reproché d'avoir saccagé l'agence de voyage Fram et lancé des pavés sur les forces de l'ordre.

L'accusation reposait sur des photos prises pendant les heurts. Lui assure qu'il était à Rouen le jour des faits. Ses avocats, Me Vallée et Lévy, ont plaidé la relaxe tandis que le ministère public requérait un an de prison ferme.

Le tribunal a finalement déclaré le jeune homme coupable et l'a condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis mise à l'épreuve. Il a prononcé un mandat de dépôt et un mandat d'arrêt.

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Message  nico37 Lun 28 Juil - 16:53

Des associations redoutent des inondations 12/07

La construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes augmentera-t-elle les inondations en aval? Trois associations demandent des études indépendantes et lancent une pétition.

La zone de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un château d'eau, le point culminant de plusieurs bassins-versants.

Trois associations craignent que l'imperméabilisation des surfaces augmente les risques d'inondations en aval, dans les secteurs de Redon, de Blain, du canal de Nantes à Brest, et de l'Isac, et même sur le périphérique nord de Nantes.

Jugeant insuffisantes les données figurant dans le dossier, elles demandent des "études sérieuses, pluridisciplinaires et indépendantes".

Eau et rivières de Bretagne, Nature Avenir et Solidarités Écologie viennent de lancer une pétition en ce sens, destinée à la ministre Ségolène Royal.

nico37

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Message  nico37 Mar 29 Juil - 11:34

Manifestation du 22 février à Nantes : les « dossiers à trous » de la justice LOUISE FESSARD 22/07

Depuis la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une trentaine de militants ont été interpellés et jugés, souvent en comparution immédiate. Certains dossiers portent la patte évidente de la Direction générale de la sécurité intérieure. « Il y a plein de non-dits dans ces dossiers », remarque un avocat.
Si le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est au point mort au plan politique, son volet répressif ne cesse, lui, de progresser. Depuis la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport, une trentaine de militants ont été interpellés et jugés, le plus souvent en comparution immédiate. Quatorze ont été arrêtés le jour même de la manifestation, neuf lors d’un premier coup de filet le 31 mars, au lendemain des élections municipales, puis le reste au compte-gouttes dans les régions parisienne, nantaise et rennaise.

Le 22 février 2014, la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait rassemblé entre 20 000 et 50 000 personnes.

Aux abords du cortège, un commissariat, deux agences de voyages, une antenne du conseil général, un abribus et une agence de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, avaient été mis à sac.

La préfecture de Loire-Atlantique avait dénombré « 130 policiers et gendarmes pris en compte par les services médicalisés des unités, 27 ayant dû être adressés au CHU » et « 40 manifestants touchés à des degrés divers ».

Le ministre de l’intérieur Manuel Valls avait alors ravivé le feu de la menace de l’« ultra-gauche », en désignant comme responsables « un millier d’individus de l’ultra-gauche, ainsi que des Black Bloc, très violents ».

Le cabinet du préfet de Loire-Atlantique affinait :

ces casseurs ont « le profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la ZAD, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s'apparentent à celles des Black Bloc », nous expliquait-on.

Cinq mois après les faits, une cellule d’une douzaine de policiers de la sûreté départementale se consacre toujours à temps plein à l’enquête sur ces dégradations et violences.

Selon le parquet de Nantes, les investigations se poursuivent et d’autres interpellations pourraient encore avoir lieu.

« Nos équipes ont isolé les séquences, extrait des photos des différentes vidéos pour les envoyer aux différents services de police et de gendarmerie.
Et puis nous avons envoyé la police technique et scientifique sur les différents lieux de saccages », a expliqué au Monde le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Christophe Bertrand.

Certains dossiers portent la patte évidente de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l'ex-DCRI, qui a fourni des photos des Zadistes prises au moment des faits à la cellule d’enquête.
C’est le cas pour R., 23 ans, déjà connu des services de police et condamné le 19 juin 2014 par le tribunal correctionnel de Nantes.
Le renseignement intérieur a transmis une série de trois photos où l’on voit un jeune homme vêtu d’un bleu de travail et d’un masque à tête de mort, sortir de l’agence Vinci un fumigène à la main.
D’autres images de BFM-TV montrent ce même homme aux côtés d’un manifestant taguant la façade de l’hôtel de ville.
Certains clichés sont trompeurs :
le jeune homme a en fait sorti le fumigène de l’agence pour éviter un incendie.
Mais surtout, comment les policiers ont-ils réussi à l’identifier ?
Son dossier judiciaire reste muet sur ce point.
L’enquêteur le décrit d’abord comme un « individu de type européen/nord-africain âgé de 20-25 ans ».
Une déduction extralucide, au vu de la pauvre qualité des deux seuls clichés à visage découvert dont la police dispose.
Le nom de famille du jeune homme est lui clairement « nord-africain » mais à ce stade, l’enquêteur n’est pas censé le connaître.
Et puis, quelques lignes plus loin : « Mentionnons que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement cet individu », indique le procès-verbal.
Quelles investigations ?
Mystère.
« Il y a plein de non-dits dans ces dossiers, regrette son avocat Me Pierre Huriet.
Ce sont des dossiers à trous.
Ont-ils utilisé un logiciel de reconnaissance faciale ?
Était-il fiché par le renseignement intérieur comme beaucoup de ceux passés sur la ZAD ? »

« Ici, contrairement aux enquêtes ordinaires, il semble que les photographies viennent appuyer a posteriori le profilage réalisé par la DGSI (ex-DCRI) », constate le comité de soutien des personnes interpellées.

Le récit de l’interpellation de R. le 27 mai 2014 à la sortie du CHU de Rennes est tout aussi elliptique.
Les policiers nantais indiquent « avoir été avertis par la police de Rennes de (sa) présence au CHU nord en consultation » puis avoir foncé sur place.
Les policiers rennais passaient-ils devant le CHU par hasard ?

« Sauf à ce qu’il y ait eu une surveillance du renseignement intérieur, on ne comprend pas comment la police a été avertie de sa consultation au CHU », s’interroge Me Pierre Huriet.

D’autant que le 17 juin 2014, la police nantaise est à nouveau très chanceuse.
À 15 h 50, lors d’un contrôle routier sur le périphérique nantais, un équipage de la brigade anticriminalité tombe justement sur R., qui doit comparaître le surlendemain et se rend à Nantes pour rencontrer son avocat.
Motif du contrôle ?
À en croire le procès-verbal, la « vive allure » de la voiture « montée par cinq individus de sexe masculin et féminin » et des jets d’emballages par la fenêtre sont l’unique raison du contrôle.
Mais les policiers semblent bien renseignés.
Lorsqu’ils remarquent deux lampes frontales et un autoradio neufs, leur premier réflexe est d’appeler les magasins Décathlon et Feu vert voisins.
Et bingo, le gérant du Feu vert vient juste d’être victime d’une tentative de vol d’un chargeur téléphonique par une personne dont le signalement correspond à l'un des passagers de la voiture.
Ayant rattrapé le voleur sur le parking du magasin et récupéré son bien, le commerçant ne comptait pas déposer plainte mais il est chaudement incité à le faire par les policiers.
Les quatre passagers et la conductrice prennent la direction des geôles de garde à vue pour recel de vol.
L’un d’eux, un autostoppeur britannique, est rapidement relâché.
Les quatre autres, deux femmes et deux hommes dont R., sont poursuivis pour « association de malfaiteurs en vue de préparer un attroupement armé ».
Dans la voiture, les policiers ont saisi un ordinateur, des disques durs, un pied-de-biche, une pince Monseigneur, des talkie-walkie, six antivols, des affiches appelant à un rassemblement festif devant le tribunal pour le procès de R. Ainsi que plus d’un millier d’euros en liquide et le passeport d’un autre prévenu, G., depuis condamné à un an de prison ferme.

Une oreille parlante

Les enquêteurs ont buté sur un courriel appelant à une réunion le 27 avril pour « repenser plus collectivement la question de la force matérielle ».

Il y était également question de chantiers pour « continuer à concevoir des armes pour la ZAD » .

« Le contrôle n’avait rien d’anodin : il a servi de prétexte pour fouiller le véhicule, où ils avaient toutes leurs affaires pour vivre, et voir ce qu’on pouvait leur mettre sur le dos, estime Me Pierre Huriet, l'un de leurs avocats.
Au passage, les policiers ont saisi leurs ordinateurs et disques durs.
Rien ne ressort de leur exploitation, mais la police a eu tout le loisir de les copier. »

L’ « association de malfaiteurs en vue de préparer un attroupement armé » n’a pas tenu devant le tribunal correctionnel de Nantes qui, le 18 juillet, a partiellement relaxé les quatre prévenus (lire le reportage de Reporterre).
Seul l’un d’eux a été condamné à six mois avec sursis pour avoir donné une fausse identité et tenté de voler un chargeur de téléphone.
Pour les autres, n’est resté du dossier que le refus de donner leur ADN et leurs empreintes digitales.
Ce qui leur a valu de trois à quatre mois de prison avec sursis.
Une peine très sévère au regard de la jurisprudence locale.

« Pour un premier refus, normalement c’est une amende avec sursis, remarque leur avocat.
Le tribunal a montré que leur garde à vue était infondée, mais a jugé illégal et durement sanctionné leur refus de se soumettre aux prélèvements ADN. »

R. a lui été condamné le 19 juin à huit mois de prison avec sursis, 4 445 euros de dédommagement et une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique pendant deux ans, pour dégradations sur l’hôtel de ville et participation « avec arme » – à savoir le fumigène – à un attroupement.
Le tribunal a ajouté un mois de sursis pour avoir refusé de donner son ADN.

«Le simple fait de détenir une arme dans le cadre d'une manifestation permet d'incriminer des personnes présentes sans qu'on ait besoin de démontrer clairement qu'elles ont lancé des objets», rappelle Me Luc Bourgeois, qui a défendu trois militants.
On retrouve les mêmes ellipses dans le dossier de G., un étudiant parisien de 29 ans, condamné le 16 juillet à dix-huit mois de prison, dont douze ferme et mise à l’épreuve.
S’estimant victime d’une « répression politique », il a pris la fuite à vélo pendant que le tribunal délibérait et fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt.
Là encore, les seuls éléments à charge sont des vidéos et des photographies émanant de la police ou transmises « de façon spontanée » par Ouest-France, selon le parquet cité par Libération.
Déjà condamné en octobre 2010 par la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine à cinq ans de prison pour « vol à main armée » et « association de malfaiteurs », G. est accusé d’avoir chargé un barrage de CRS, descellé des pavés lancés sur les policiers et brisé à coup de marteaux la vitrine du voyagiste Fram.
Les images du dossier montrent un homme au visage dissimulé par un masque, des lunettes de protection et une casquette noire. Il n’apparaît le visage découvert que sur une seule image, une capture vidéo de mauvaise qualité.
Malgré ce, les policiers mettent immédiatement un nom sur ce visage.

« Mentionnons que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement cet individu », indique le procès-verbal.
Quelles investigations ?
Là encore, mystère. Un des avocats de G., Me Hugo Levy, fustige « une enquête occulte de la DGSI, dont les principaux actes ne sont pas communiqués à la défense, ce qui est attentatoire au principe du contradictoire ».

« Est-ce une dénonciation ou des policiers infiltrés ? demande-t-il. Comment vérifier si l’enquête n’est pas entachée d’illégalité ? »

Le 16 février 2000, la Cour européenne des droits de l’Homme avait condamné le Royaume-Uni pour avoir gardé secret le témoignage d’un indicateur rémunéré, principal accusateur dans un procès criminel.
Selon sa jurisprudence, « le droit à un procès pénal contradictoire implique, pour l'accusation comme pour la défense, la faculté de prendre connaissance des observations ou éléments de preuve produits par l'autre partie ».
La Cour reconnaît que certaines preuves ne peuvent certes être divulguées pour des motifs de « sécurité nationale ou la nécessité de protéger des témoins risquant des représailles ou de garder secrètes des méthodes policières de recherche des infractions » mais dans ce cas, la CEDH estime que l'accusation ne peut s’employer seule « à apprécier l'importance des informations dissimulées à la défense ».

Au parquet de Nantes, nos questions provoquent un silence gêné.

« C’est à partir d’éléments que nous avons dans les fichiers, finit par répondre la procureure de la République Brigitte Lamy.
C’est comparé. Tout est dans les dossiers.
Et quand cela ne paraît pas suffisant au tribunal, il y a une expertise. »

G. contestant sa présence à Nantes le 22 février, un expert de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a été prié de comparer les images de la manifestation et celles, anthropométriques, prises en détention provisoire.
Lequel a confirmé l’identification de G. dans un rapport digne d’Alphonse Bertillon.
On y apprend que le prévenu, au « visage long de forme triangulaire bas, asymétrique », présente une oreille remarquable, avec une « hypertrophie de la conque » identifiable entre toutes sur les images de la manifestation.
Et, qui plus est, un « enroulement excessif de l’hélix », ce repli extérieur, qui fait penser l’expert au « tubercule de Darwin (…) vestige supposé de la pointe de l’oreille des mammifères ».

L’expert se livre également à un petit photomontage en détourant une photographie prise lors de la manifestation pour y copier-coller le visage de G. Il conclut qu’il s’agit d’une « seule et même personne ».

« Nous avons essayé, même avec Johnny Cash, ça marche ! », se pince Me Hugo Lévy.

«On est sur des photos floues, souvent en mouvement, où il est compliqué de reconnaitre les gens, ce qui n'a pas empêché des condamnations», note Me Stéphane Vallée, avocat d'Enguerrand, un militant de 23 ans, sans emploi, condamné le 1er avril en comparution immédiate à un an ferme pour avoir fabriqué un fumigène.

« Les expertises d'images, où l'on prétend identifier des personnes grâce à la taille de leurs oreilles, ne sont qu'un écran de fumée, pointent les militants locaux.
La vérité, c'est que la DGSI, l'ancienne DCRI qui s'était considérablement ridiculisée aux yeux de tous par le montage malhabile de l'affaire dite de Tarnac, est au cœur de ces enquêtes qu'elle diligente obscurément tout en se maintenant dans une complète opacité. »

Les militants dénoncent « un fichage à usage directement répressif » entraînant « une criminalisation de fait de tous les militants anti-aéroport, susceptibles d’être arrêtés et incarcérés sans autres éléments, que ceux de la DGSI, contre lesquels ils seront sans défense ».

Dans un communiqué du 11 juillet, le syndicat de la magistrature pointe de son côté « une mobilisation policière sans précédent et, trop souvent, un traitement judiciaire en temps réel : garde à vue, fichage génétique, déferrement et comparution immédiate, cette justice expéditive génératrice d’emprisonnement ».

« L’arsenal sécuritaire, renforcé sous le précédent gouvernement et toujours en vigueur deux ans après l’alternance, s’est banalisé, constate le syndicat.
Voilà que sont mobilisés pour contrer des luttes sociales : l’extension incontrôlée du fichage génétique qui, jadis réservé aux criminels "sexuels" concerne aujourd’hui la moindre dégradation, la pénalisation aveugle du refus de prélèvement ADN, le délit de participation à un attroupement armé, cette résurgence aggravée de la loi anti-casseurs, les procédures d’urgence désastreuses pour les droits de la défense mais si efficaces pour frapper par "exemplarité", sans recul…
Autant d’outils sécuritaires que le gouvernement actuel, qui a déjà enterré le projet d’une loi d’amnistie sociale, est peu soucieux ou peu pressé d’abroger. »

A contrario, les six enquêtes dont a été saisie l’inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite des tirs de Flashball lors de la manifestation du 22 février sont, elles, « toujours en cours » selon le parquet. Trois jeunes hommes avaient été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers.

L'un, Quentin Torselli, 29 ans, a été éborgné et n’a toujours pas pu reprendre son travail de charpentier-cordiste. Et les deux autres ont peu de chances de retrouver la vue.

« Le capitaine de l’IGPN a indiqué à mon fils que son enquête était terminée, affirme Nathalie Torselli, mère du Quentin.
Ils ont suivi tout son parcours en vidéo et établi qu’à aucun moment il ne représentait un danger. »

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Message  nico37 Mer 30 Juil - 13:22

Des anti-aéroport repeignent le rideau de fer de Vinci en vert 28/07

Ils utilisent le pseudonyme employé par Nicolas Sarkozy et les codes du Voyage à Nantes mais n'en ont pas moins déterioré cette nuit la devanture du promoteur Vinci à Nantes, symbole s'il en est du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Un mail signé "Paul Bismuth" intitulé "Contribution au voyage à Nantes", accompagné de plusieurs photos des dégradations, est arrivé aujourd'hui dans les rédactions. Avec ce texte de revendication : "Nous voulons rendre hommage à la Métropole Socialiste, créative et ludique, celle de Johanna Rolland. Celle qui expulse les sans-toit, crève les yeux des manifestantEs et emprisonne les révoltéEs. Celle qui constelle les rues de caméras et de gyrophares. Nous voulions rendre hommage à la culture subventionnée, celle de Jean Blaise et du graffiti aseptisé."

La deuxième partie du texte laisse peu de doutes sur les auteurs, et du message, et des photos : "Hier encore, des lieux - réellement - occupés étaient attaqués par des cohortes de policiers surarmés à Notre Dame des Landes ou dans les quartiers gentrifiés de la Métropole. Aujourd'hui, le Voyage à Nantes ouvre sans ciller une « Villa Occupada » au cœur de la ville. Nous saluons l'ironie de la démarche. Et puisque la Métropole veut tout repeindre en vert, de l'asphalte du centre ville au béton de son projet d'aéroport, nous sommes venuEs faire éclabousser sa ligne verte sur les locaux de Vinci".

A l'heure où nous écrivons ces lignes, la peinture est restée sur les locaux, rue de Strasbourg.

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Message  nico37 Jeu 31 Juil - 12:40

Infos du 28 juillet au 3 août

Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les 2-3 jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. écoutez les nouvelles transmises par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01.

ZAD AntiRep NDDL

Actuellement deux personnes sont en prison suite à la manif’ du 22 février : Engué purge une peine de 1 an, puis Simon de 4 mois.
Pour leur écrire du courrier ou les soutenir financièrement, contactez le Comité de Soutien aux Inculpé-e-s à l’adresse suivante : Le Gué - 44220 Couëron.

Pas de rassemblement prévu devant le tribunal de Nantes cette semaine ...
ce qui n’empêche pas d’être solidaire avec celleux qui font face à la justice et la police !

URGENT : Une centaine de gens refugé dans le squat de la moutonnerie a nantes ont été expulsée mercredi matin. Illes occupent la place du Pont Morand depuis mercredi soir et appellent à soutien.

Appel à matos et connaissances

Nos potagers regorgent de courgettes. Comme on a pas envie des les perdre, on voudrait pouvoir les transformer en revigorante soupes que l’on pourra apprécier avec délices à l’automne et pourquoi pas jusqu’à l’hiver si on en fait assez. Mais pour ça on a besoin de contenant :
Si vous avez des bocaux qui trainent dans votre grenier, placard ou cave, si vous êtes gros-se consommateur-trice de jus de fruits (ceux dans une bouteille en verre à ouverture large) et que vous ne réutilisez pas les bouteilles, vous pouvez nous les apporter aux Fosses noires ou au Dôme (au fond du champ Rouge et Noir à gauche de la grande serre), on sera ravi des le remplir !

On est quelques-un-e-s à avoir aussi envie de nous lancer dans l’aventure de "Fabrique tes pâtes toi même", si vous savez où on peut trouver du matériel pour faire ça en moyenne quantité et surtout si vous avez déjà mis en place des installations pour faire du séchage Do It Yourself et que vous avez envie de partager ça, bienvenue également au Dôme ou aux Fosses Noires.

à la Wardine, l’aménagement de la salle polyvalente va commencer : si vous avez des miroirs, de quoi faire une piste de danse ou d’autres trucs utiles comme ça, n’hésitez pas !

et pour le hangar du Rosier, on cherche du gravat...

Jeudi 31 juillet

9h : le squat de la Moutonnerie à Nantes s’est fait expulsé hier. Les occupant-e-s exuplsé-e-s, dont beaucoup de migrant-e-s occupent la place du Pont Morand (devant la préfecture) et appellent à soutien.

Mercredi 30 juillet

URGENT : Une centaine de gens refugé dans le squat de la moutonnerie a Nantes ont été expulsée se matin sans la présence d’un huissier et sans avertissement. On a pas plus de nouvelle mais on peut bien s’imaginer que tout solidarité et soutiens sur place sont bien venu. Dans presse océans ils indiquent que le squat a partiellement ete détruit.

RDV a l’arrêt de tram du moutonnerie

Mardi 29 juillet

L’armée US admet dépenser des millions dans l’étude de la manipulation des réseaux sociaux. Attention, si vous cliquez sur ce lien vous allez peut-être être fiché comme un dangereux terroriste par nos chères polices secrètes ! La volonté de contrôle s’étend jusqu’au militant-e-s pour la création de pistes cyclables... Big brother se porte bien, merci !

Lundi 28 juillet

Le rideau de fer de l’agence de Vinci en centre-ville de Nantes vient d’être repeinte en vert... puisque la Métropole veut tout repeindre en vert, de l’asphalte du centre ville au béton de son projet d’aéroport, des inconnu-e-s inspiré-e-s sont venuEs faire éclabousser sa ligne verte sur les locaux de Vinci...

Jolie contribution au voyage à Nantes ! Texte de revendication et photos ici

Mise a jours de l’appel pour les libertés publiques pour le rassemblement de 20 septembre a nantes

[Calais] Appel solennel et sans frontière à venir défendre le fort Galloo à Calais && Soutien à l’occupation de Galou - du 26 juillet au 6 août - calais et partout ailleurs

[Testet] nouvelles lettres aux déboiseurs + une appel a réoccupation de la forêt sivens (voir les liens dans l’article).

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Message  nico37 Ven 1 Aoû - 10:55

1, 2 et 3 août : 3 nuits de projection en plein air sur la ZAD de la nuit tombée a la levée du jour : LA GRANDE AVENTURE DES PLANTES.

Cinéma en plein air à la Noé Bernard. Diffusion en continue des 26 épisodes de la série réalisée en 1982 par Jean-Marie Pelt (grand biologiste, pharmacien agrégé, botaniste-écologue, professeur honoraire des universités en biologie végétale et pharmacognosie) et Jean-Pierre Cuny.

La série explique, à travers des exemples souvent extraordinaires, entre reportages venant du monde entier et animations, l’évolution du monde végétal et la vie des différentes familles de plantes, de la première cellule jusqu’à la diversité des organismes végétaux actuels.

Venez vous laisser captiver par l’intelligence de la nature. Et prenez-en de la graine !

Thé et tisane à volonté apportez vos plantes et vos gâteaux si vous avez envie. Soirée sans alcool et sans chiens. Liste des épisodes :

01 - À La recherche de la toute première plante : à force de prendre des claques on apprend la vie
02 - La conquête de la terre et l’invention du bois
03 - L’ère des grandes inventions : l’ovule et la graine
04 - L’amour chez les fleurs
05 - La longue marche du pollen
06 - L’architecture et la fleur
07 - Le bal des oiseaux et des vampires
08 - Le contrat avec les insectes
09 - La communication avec l’extra-végétal
10 - La protection maternelle et infantile
11 - La fleur enceinte
12 - La socialisation des fleurs
13 - Une rencontre au sommet : l’Homme et l’orchidée

01 - Quand on est mort c’est pour la vie (20/03/1986)
02 - Le plus faible des deux (16/03/1987)
03 - Mission impossible (27/03/1987)
04 - Les conditions extrêmement extrêmes (04/07/1987)
05 - Le roi de la forêt (11/07/1987)
06 - Sur un arbre perché (18/07/1987)
07 - Dis moi où tu habites (25/07/1987)
08 - Le troisième règne (01/08/1987)
09 - La guerre ou la paix (08/08/1987)
10 - La plante et la fourmi (15/08/1987)
11 - L’apprenti sorcier (22/08/1987)
12 - L’empereur et les envahisseuses (29/08/1987)
13 - Le chêne et le roseau (05/09/1987)

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Message  nico37 Sam 2 Aoû - 17:43

Semis de prairies multi-espèces des 6 et 7 septembre 2014 Copain 44

Les différentes composantes agricoles et Sème ta zad ont décidé de s'inscrire dans une projection à plus long terme pour l'occupation et l'usage des terres, sur la zad, et plus particulièrement dans la zone travaux, en semant des prairies.
Les 5 et 6 juillet dernier, à Notre Dame, un stand mobile a été présenté pour exposer la démarche, et une souscription citoyenne était organisée pour financer le semis.
Il a été décidé d'élargir cette souscription par les réseaux professionnels, et par internet vers les collectifs.
L'argumentaire du stand s'appuie sur quatre panneaux que vous trouverez en pièces jointes, ainsi que la plaquette d'appel à dons.
Diffusons largement cet appel dans nos réseaux.

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Message  nico37 Lun 4 Aoû - 0:35

Vinci : prévision de chiffre d'affaires 2014 légèrement révisée en baisse Olivier Cheilan 31/07

Les comptes semestriels 2014 de Vinci font ressortir une légère progression du chiffre d'affaires à structure comparable, une stabilité de la capacité d'autofinancement (EBITDA) et une progression du résultat opérationnel courant. Le résultat net, quant à lui, est en forte hausse, conséquence de l'ouverture du capital de Vinci Park à hauteur de 75%.

Le chiffre d'affaires consolidé s'établit à 18,5 milliards d'euros, en légère diminution de 1,3% à structure réelle. Cette évolution traduit une croissance organique de +0,7%, l'impact des variations de périmètre, dont la déconsolidation de CFE réalisée fin 2013, pour -1,4% et un effet de change défavorable de 0,6% en raison de l'appréciation de l'euro par rapport à plusieurs devises. Le chiffre d'affaires de la branche concessions (2,9 milliards d'euros) est en croissance de 10,7% à structure réelle et de 4,6% à structure comparable avec une progression du chiffre d'affaires de Vinci Autoroutes de 4,1%. Le chiffre d'affaires de la branche contracting s'établit à 15,6 milliards d'euros, stable à structure comparable mais en baisse de 3,2 % à structure réelle.

L'EBITDA est stable à 2,4 milliards d'euros et représente 12,9% du chiffre d'affaires. Le taux d'EBITDA/ chiffre d'affaires de Vinci Autoroutes atteint 70,1% au 1er semestre 2014 (69,8 % au 1er semestre 2013), grâce notamment à une bonne maîtrise des charges opérationnelles. Celui de Vinci Airports s'établit à 44% du chiffre d'affaires. De son côté, l'EBITDA du contracting, pénalisé par certaines activités de Vinci Construction, a été ramené à 3,9% du chiffre d'affaires (4,5% au 1er semestre 2013). Le résultat opérationnel sur activité (ROPA), qui mesure la performance opérationnelle des filiales consolidées par intégration globale, progresse de 3,6%, à 1,5 milliard d'euros et représente 8,3% du chiffre d'affaires (7,9% au 1er semestre 2013).

Le résultat net part du groupe s'élève à 1,3 milliard d'euros, en forte hausse (748 millions d'euros au 1er semestre 2013). Hors éléments non courants, le résultat net part du groupe ressortirait à 753 millions d'euros.

Vinci révise sa prévision de chiffre d'affaires, désormais attendu en légère contraction à structure comparable. Une stabilité était pressentie auparavant. Le groupe évoque une situation du secteur du bâtiment et des travaux publics qui s'est dégradée en France au deuxième trimestre et une accentuation de la baisse des commandes publiques suite aux élections municipales, alors que la relance attendue du marché de l'immobilier résidentiel ne s'est pas encore manifestée. Il en a résulté pour les entreprises du groupe une diminution de leurs prises de commandes.

A l'international, la situation est jugée plus contrastée : "si les tendances de fond restent porteuses, particulièrement hors d'Europe, l'activité pourrait connaître un certain tassement au second semestre, notamment du fait du phasage de certains grands projets hors d'Europe", explique Vinci.

Vinci table quand même sur une progression du résultat opérationnel sur activité exprimé en pourcentage du chiffre d'affaires, par la combinaison d'une amélioration de la contribution des concessions et d'une baisse de celle du contracting, impacté par les difficultés rencontrées dans la construction au Royaume-Uni. Le résultat net consolidé part du groupe sera en forte progression grâce au gain réalisé sur la cession de Vinci Park.

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Message  nico37 Lun 4 Aoû - 23:36

De la ZAD aux Communaux ? Quelques pistes à explorer pour aller plus loin...

1/ Beaucoup de questions se posent actuellement sur le devenir des terres de Notre-Dame-des-Landes une fois le projet d'aéroport abandonné. Des pistes sont explorées par plusieurs composantes du mouvement, mais en réduisant trop souvent la question foncière à celle du statut juridique futur de ces terres, la question des usages à un enjeu de propriété. D'un autre côté, sur la ZAD, intronisée « zone de non droit » de l'aveu même du pouvoir, beaucoup de conflits d'usage se déploient. Qu'il s'agisse de l'usage des prairies et des champs ou de celui des routes et des chemins, de la chasse ou des pratiques agricoles, ces conflits sont multiples.

Le devenir de ces terres dépend entièrement de notre capacité à y vivre en commun aujourd'hui. Ces deux problématiques sont indissociables. Si nous ne parvenons pas, ici et maintenant, à concilier les différentes pratiques et la multiplicité des usages qui co-habitent sur les terres de la ZAD, alors il nous sera difficile de nous projeter ensemble dans un avenir sans aéroport.

2/ A l'heure où les décideurs pataugent, où le projet est comme gelé dans une sorte de moratoire qui ne dit pas son nom, nous disposons d'une fenêtre de quelques années pour rendre envisageable et surtout désirable l'hypothèse d'une Commune à Notre-Dame-des-Landes. Demain, quand les cumulards et autres gros propriétaires voudront se partager le gâteau du foncier ou quand l'État établira de nouveaux plans pour ce bocage, ce n'est que par une volonté commune qu'ici se vive autre chose que nous pourrons leur résister.

Pour l'instant, nous avons en partage le refus d'un aéroport. Si nous en restons là, nous sommes condamnés à disparaître en tant que mouvement au moment de l'abandon du projet contre lequel nous nous organisons. C'est en faisant naître parmi nous un horizon commun vers lequel cheminer que nous serons capables d'empêcher la reconquête de ce territoire par la métropole. Au moment où ce bocage n'a jamais été aussi ingouvernable, nous refusons de croire que pendant les semis collectifs ou sur les barricades, pendant les chantiers de construction ou dans les rues de Nantes, il était simplement question d'un aéroport.

3/ Comment faire pour résoudre les conflits d'usages entre habitants sans avoir besoin de la police ou de la justice ?

Comment faire pour habiter ce bocage et y construire des formes d'organisation collectives sans avoir besoin de la chambre d'agriculture ou de la CDOA (Commission Départementale d'Orientation Agricole), ni d'experts ou d'aménageurs, pour décider des usages présents et futurs de ces terres ?

Comment faire pour que les personnes qui vivent, habitent et cultivent la ZAD, mais aussi toutes celles qui participent du mouvement de lutte, puissent ensemble déterminer ce qu'elles veulent pour ce territoire, et ensemble construire ce que sera ce bocage demain une fois que nous aurons fait échouer le projet d'aéroport ?

Lire le reste des 14 points sur le pdf à télécharger...

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Message  nico37 Mer 6 Aoû - 2:13

Vivre et lutter au matin du 21ème siècle

Un ancien maquisard nous racontait que si aujourd’hui une révolution éclatait, il ne saurait sans doute pas la reconnaître comme telle. C’est un genre similaire de cécité, la lucidité en moins, qui frappe notre époque et ses ’analystes’ figés dans une grille de lecture qui ne sait plus voir la révolte, aveugle à ces éclats, insensible à sa puissance. Le regard doit s’affûter à la meule du présent, desceller les paupières dogmatiques de ce qui a vécu. Les révoltes n’existent pas « encore », elles existent tout court.

Mais parce qu’elles désertent les autoroutes du grand soir, les TGV de LA révolution et les tours de contrôle des partis politiques, elles dessinent une géographie que les vieilles phraséologies ignorent, et dont la langue s’ébauche à fleur d’existence, avec dans la bouche toujours le goût de l’inconnu.

Avec l’ouvrage Constellations, nous avons tenté de déplier cette carte nouvelle et foisonnante, celle d’une génération politique des années 2000 (la nôtre, quel que soit notre âge) qui réinvente ses propres pistes révolutionnaires. Ce ciel-là est parsemé de fêtes sauvages arrachées aux rues pacifiées, de hackers aux prises avec la toile, de savoir-faire regagnés sur la dépossession, ou de tentatives d’organisation politique sans Organisations. Ciel menaçant, que nous entendons bien contribuer à précipiter sur la tête de l’ordre existant.

Nous vivons un temps qui exige que la question révolutionnaire soit reposée depuis les combats en cours, depuis leur force, depuis les victoires qui font bégayer la voie du Progrès, que d’aucuns voudraient linéaire et sans tache. C’est au cœur de ces combats que les mots justes s’énoncent, que les pensées s’élaborent, çà et là ; c’est donc leur écho qu’il convient de répercuter ici. Aux deux extrémités de l’Hexagone, deux luttes - parmi tant d’autres - deux épopées, deux territoires en ébullition parviennent aujourd’hui à agréger des constellations multiples et à les faire consister en foyers indéracinables. Côté Atlantique, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Là-bas, depuis quarante ans, un projet d’aéroport « vert » menace d’atterrir sur 2000 hectares de terres agricoles, bocages et hameaux. À partir de la fin des années 2000, des dizaines de personnes sont venues s’installer sur cette Zone À Défendre à l’appel d’habitants et de paysans qui avaient choisi de résister. Ce sont ces occupants sans droits ni titres que l’opération César d’octobre 2012 a tenté d’expulser avec la plus grande difficulté pendant plusieurs semaines. Le 17 novembre suivant, 40 000 manifestants venaient témoigner leur solidarité en participant à la réoccupation du bocage et à la construction d’un ensemble de nouvelles cabanes.

« Dès lors commença, plus qu’un chantier : une œuvre, une œuvre commune. Tel jour au son d’un duo de saxo et d’accordéon grimpé sur un toit, tel autre sous une pluie battante ; toujours dans la boue et sous les espèces d’une fraternité communicative. Un de ces moments de pur bonheur où l’on pourrait croire qu’un tel déploiement de forces libres est facile et durerait toujours. Pourtant, tout a été accompli sous la pression jamais relâchée des gendarmes, des hélicoptères, des déclarations menaçantes des notables, et dans la conscience que le reste du monde n’avait pas changé, qu’il regorgeait de dispositifs hostiles, braqués contre nous dès lors que nous démontrions par l’exemple que nous n’avions pas besoin d’eux pour nous conduire. […]

Auprès [des édifices de Vinci, constructeur de l’aéroport], quoi de plus frêle que ces assemblages de bois, de paille et d’argile, que nous façonnons : des châteaux de cartes gonflés de sève, de vie, qui ressemblent à nos rêves mais sculptés dans la matière, et que nous défendrons comme on défend sa peau [1]. »

Côté alpin, la lutte No TAV [2] contre le projet de TGV reliant Lyon à Turin fait rage depuis plus d’une dizaine d’années. Le foyer majeur de contestation se situe juste de l’autre côté de la frontière française, dans la vallée occitane de Susa déjà balafrée par l’autoroute du Fréjus. C’est là que les Autorité italiennes et européennes tentent de faire démarrer les travaux de forage nécessaires au percement d’un nouveau tunnel. Après une féroce bataille en 2005, la vallée bénéficia de cinq ans de répit. Mais depuis le début de l’année 2011, les porteurs de projet tentent à nouveau de reprendre l’initiative...

« La libre république de la Maddalena a commencé à la fin du mois de mai [2011]. Un jour on apprend que les flics allaient venir dans la nuit pour occuper des terrains. Dans l’après-midi, on organise un débat et on part faire des barricades. La première barricade était à Ramats, et d’autres étaient dressées jusqu’à la centrale électrique. Notre « check-point » se trouvait là. De l’autre côté, la zone barricadée s’étendait jusqu’à Clarea. On était un millier, et toute la nuit on a barricadé. Les flics sont arrivés à minuit, à Clarea, on les a empêchés d’entrer et ils sont partis. Cette nuit-là, on a déclaré la libre république, et on est resté sur place. On avait le bar et le four à pizza, les avocats, les médecins, ainsi qu’un espace multimédia. […] Ça devait ressembler à quelque chose comme la commune d’oaxaca [3]. Chaque jour on était plus organisé, et ça a duré 45 jours. Les flics ne pouvaient pas entrer, ni l’État, on a fait la même chose que les maquisards, sans les mitraillettes [4]... »
HABITER UN TERRITOIRE

Ces kystes [5] se sont métastasés, au grand dam de ceux qui s’en voyaient déjà les habiles chirurgiens et qui redoutent explicitement que ceux-ci viennent contaminer tous leurs autres projets [6]. Ils n’ont pas subi la quarantaine des marginalisations, car la solidarité de ceux qui habitent et luttent là-bas ne permet pas aux États de faire moisson d’ivraie, en dialoguant avec le bon grain. Leurs échecs se lisent sur les lèvres des habitants du Val Susa scandant « nous sommes tous des black-blocs » après une manifestation particulièrement agitée le 3 juillet 2011. Accepter la diversité des pratiques de lutte, avoir un but commun mais des moyens différents pour y parvenir, telle est la force de ces deux combats, telle est leur intelligence. Dont la source est peut-être à chercher dans le lien que ces habitants ont su tisser au territoire qu’ils défendent.

« Nous habitons ici, et ce n’est pas peu dire. Habiter n’est pas loger. Un logement n’est finalement qu’une case, dans laquelle on « loge » de gré ou de force les gens après leur journée de travail et en attendant la suivante. C’est une cage dont les murs nous sont étrangers. Habiter, c’est autre chose. C’est un entrelacement de liens. C’est appartenir aux lieux autant qu’ils nous appartiennent. C’est ne pas être indifférent aux choses qui nous entourent, c’est être attaché-e-s : aux gens, aux ambiances, aux champs, aux haies, aux bois, aux maisons, à telle plante qui repousse au même endroit, à telle bête qu’on prend l’habitude de voir là. C’est être en prise, en puissance sur nos espaces. C’est l’opposé de leurs rêves cauchemardesques de métropole où l’on ne ferait que passer.
Habiter ici, c’est ne plus pouvoir imaginer comment tout ça pourrait disparaître : parce que ça, c’est ce qui fait nos vies [7]. »

Ces vies se mêlent si profondément à la lutte qu’elles en deviennent inséparables. Il ne s’agit plus ici de seulement militer pour ou contre une cause, ou en réaction à un grand projet nuisible, mais de rendre poreux l’existence et le combat jusqu’à en affaler les frontières. « Ce qui fait nos vies » est alors tissé d’un écheveau qui refuse tout dénouement. Ce qui voyage avec le slogan « ZAD partout », c’est cette réalité contagieuse : la possibilité effective d’existences antagonistes.

Dans un présent qui partout se défausse, il n’est pas paradoxal que ce soient les luttes les plus ancrées dans un territoire qui prennent des dimensions universelles. Car ces territoires ne se referment pas sur eux-mêmes, leurs frontières sont poreuses, traversées par ce que chacun peut y amener, et venir y puiser. Leurs échos se rencontrent à travers le partage de pratiques, de stratégies et d’un certain style (des ZAD sont nées dans le Tarn, le Morvan ou le Vaucluse) comme à travers les gestes de solidarité. C’est ainsi qu’à Nantes, le 22 février 2014, lors d’une manifestation rassemblant 50.000 personnes durant laquelle des locaux de Vinci et de Nantes Métropole ont été pris pour cibles, des opposants à l’aéroport s’en sont également pris à une agence SNCF en chantant les slogans italiens du No TAV. Si ces luttent rayonnent tant aujourd’hui, c’est qu’en ces territoires et dans leur au-delà se trouvent condensées et enchevêtrées les constellations de nos vies (les manières d’habiter, cultiver, se soigner, de constituer des « communs », mais aussi de retrouver des formes d’intervention politiques offensives ou de générer des imaginaires décolonisés).
ZONES DE NON-DROIT

La ZAD ou le Val Susa ne sont pas des « zones de non-droit » dans le sens où elles constitueraient de petits espaces au sein desquels le droit ne serait plus respecté, elles le sont dans la mesure où à travers chacune de leurs actions, elles déposent le droit, rendent caduque la loi et ridicules ses thuriféraires. Lorsque le 23 avril 2014 le préfet de Loire-Atlantique fait repartir ses troupes avant même qu’elles arrivent jusqu’aux tracteurs et barricades qui protègent la ferme nouvellement occupée de Saint-Jean-du-Tertre, lorsque ses arrêtés « interdisant de cultiver » ou de « reconstruire un hangar » sont et demeurent lettres mortes, lorsque même ses plus hargneuses tentatives restent couronnées d’échec, quelque chose se produit qui est davantage qu’une résistance locale, qui se transforme en démonstration, en porte ouverte dont le courant d’air traverse l’Europe. Lorsqu’à Venaus en 2005, les carabiniers vaincus doivent marcher au milieu d’une haie de déshonneur composée des habitants qui les ont acculés, c’est un euphémisme que de dire qu’un tel événement constitue un dangereux précédent.

Ces luttes éveillent la détermination à la fois des révoltés et des pouvoirs en place, car elles portent en elles, irréductiblement, concrètement, la possibilité d’un renversement de l’ordre en vigueur. Certains d’ailleurs ne s’y trompent pas : « On a pris un territoire et on a déclaré que ce territoire était libéré, que les lois de l’État italien n’avaient plus cours, que seules avaient cours les lois que nous partagions dans l’assemblée générale chaque soir. Le chef des industriels italiens est la personne qui a le mieux compris tout cela. Il a dit à la télé : ce n’est pas seulement la question du TAV, c’est pire, c’est la question de la déclaration d’un espace autonome de l’État italien [8]. » Voici donc la face Totalitaire de la démocratie, voici donc ce qu’elle ne peut souffrir : que ses administrés décident de se passer d’elle, lui échappent en assumant – en actes – leur antagonisme. Manuel Valls l’a parfaitement bien énoncé : « La colère, la violence, ne sont pas possibles dans une démocratie comme la nôtre [9]. » Seules sont tolérées la colère platonique et l’indignation sans conséquences. La vie tout autre que la ZAD et le Val Susa esquissent est donc, qu’on le veuille ou non, une vie en guerre.
DROIT D’EXCEPTION

Le 22 mai dernier s’est ouvert en Italie le procès de Chiara, Claudio, Niccolo et Mattia, au sein d’un bunker judiciaire aménagé au sein de la prison de Turin. Si contrairement à l’annonce précédente d’un jugement par visioconférence, les prévenus sont effectivement présents sur place, le dispositif par lequel ils ont été auparavant tenus à distance dans trois prisons différentes, tout autant que la pression policière qui s’exerce sur leurs soutiens, ou encore le fait que le ’public’ ne peut assister au procès que maintenu derrière des parois en plexiglas, montre bien comment l’État contemporain compte traiter les existences qu’il ne peut contrôler. Leur chef d’inculpation : « acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ». C’est cette accusation de terrorisme, déjà utilisé contre les maquisards, que l’État emploie pour désigner le sabotage lorsqu’il devient nécessaire d’abattre une résistance irréductible. Car c’est bien de sabotage qu’il s’agit, ces quatre personnes ayant été arrêtées à la suite d’une action menée par une trentaine de personnes qui ont pénétré dans l’enceinte du chantier du TGV Lyon-Turin pour y incendier un compresseur et un générateur électrique, tandis que les forces de l’ordre étaient maintenues à distance à l’aide de cocktails Molotov (ne causant aucun blessé). Le lendemain de leur arrestation, la coordination de tous les comités No Tav déclarait : « Les inculpés sont des fils du Val de Susa, le sabotage est un acte de résistance légitime, les terroristes sont ceux qui imposent le TAV. » Les quatre inculpés risquent plus de vingt ans de prison, mais la vallée ne désarme pas [10]. Erri de Luca déclarait au Huffington Post : « Il faut saboter le TAV. […] Pour l’heure, la vallée entière est militarisée, l’armée surveille le chantier et ses résidents doivent montrer leurs papiers pour aller travailler la vigne. Les tables rondes avec le gouvernement ont échoué, les médiations ont échoué : le sabotage est la seule option [11]. » L’écrivain a été mis en examen pour ses propos.

En France, où le plomb de la répression a pesé moins lourd que de l’autre côté des Alpes dans la défaite du mouvement révolutionnaire des années 70, le pouvoir ne se permet pas tout à fait cette brutalité. Reste que la logique est la même et la police nationale n’est pas en reste. Ici aussi, le profilage politico-policier tente d’imposer sa performativité, avec l’arrestation plusieurs mois après les faits de manifestants du 22 février sur la seule base de photos ou vidéos floues et de fichages plus ou moins officieux.

Il ne semble pas que cela suffise cependant, puisque la solidarité reste intacte et que les appels et les gestes de soutien aux personnes ciblées par la répression se multiplient. Par la maîtrise d’une certaine forme d’aïkido politique, il se pourrait bien que les mauvais coups de la police reviennent plus vite que prévu aux visages des gouvernants. Car à trop vouloir circonscrire la révolte, pour l’extirper au scalpel ou la contenir par cordon sanitaire, le pouvoir est condamné à passer à côté de cette vérité : on n’expulse pas les rêves et les espoirs qui ont pris racine dans les plis de chaque existence et de chaque espace libéré. À la ZAD, on agit d’ores et déjà pour étendre l’idée de victoire au-delà du strict abandon du projet en communisant les terres et en pensant les conditions d’une zone libérée et contagieuse.

Au-delà de ces territoires, c’est dans cette réouverture des imaginaires, cette chair donnée à l’espoir, cette diversité assumée des formes de sabotage de l’hégémonie marchande et gestionnaire que se niche la possibilité actuelle d’un réel bouleversement. Car de leurs puissances éclosent des vies en devenir plus éloignées que jamais d’un retour à l’ordre.

Dans une atmosphère collective aiguë rien n’est impossible à l’homme ; il ne perçoit plus les barrières sociales et matérielles, celles-ci disparaissent effectivement, la puissance humaine est alors réellement décuplée. […]Une protection surnaturelle paraît acquise à ceux qui ont franchi la frontière de leur ordinaire timidité. À la réflexion, ce qui est surnaturel, c’est que des millions d’êtres acceptent de vivre au-dessous de leurs possibilités dans l’ignorance de la puissance qu’ils renferment.
Pierre Mabille, Le miroir du merveilleux

[1] « Une brèche ouverte à Notre-Dame-des-Landes » in Constellations, p. 618.

[2] « Treno Alta Velocità », TGV en italien.

[3] Le 14 juin 2006, dans cette ville mexicaine, la répression du traditionnel piquet de grève des instituteurs en grève déclenche l’Insurrection de toute la cité.

[4] Interview d’un habitant du Val Susa, ibid., pp. 613-614.

[5] « Il est hors de question de laisser un kyste s’organiser », affirmait Manuel Valls à propos de Notre-Dame-des-Landes le 19 septembre 2012 à la sortie du Conseil des Ministres.

[6] Comme s’en alarme un économiste pro-aéroport : « Si on cède sur Notre Dame des Landes, il sera impossible de mener un projet d’infrastructure enFrance pendant quinze ans. »

[7] Compilation de textes sur la lutte contre l’aéroport et son monde

[8] Interview d’un habitant du Val Susa, Constellations, pp. 613-614.

[9] Manuel Valls interviewé sur RTL le 4 mars 2013.

[10] Le procès s’annonce long et coûteux, c’est pourquoi pour faire face à ces dépenses et à leur maintien en détention, un compte a été ouvert. Destinataire : FRANCESCA CAMICIOTTOLI. IBAN : IT27A0316901600CC0010722513
Données à ajouter pour les dons venant de l’étranger. BIC : INGDITM1XXX SWIFT : CIPBITMMXXX

[11] Interview accordée le 1er septembre 2013 sur le site de la version italienne du Huffington Post.

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Message  nico37 Mer 6 Aoû - 22:44

Les pro-aéroport affrètent un ulm et une banderole 04/08

Après « Hollande démission », c'est une banderole « Oui à l'aéroport et à l'emploi » que les estivants verront sur les plages de Loire-Atlantique, tirée par un ULM.

L'association « Des Ailes pour l'Ouest » et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises de Loire-Atlantique (CGPME44) ont annoncé que les plages de La Baule, Piriac, Saint-Brevin, Pornic, La Turballe seront survolées par un ULM tractant une banderole « Oui à l'aéroport et à l'emploi ».

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Message  nico37 Ven 8 Aoû - 1:41

http://kamyapoil.free.fr

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Message  nico37 Ven 8 Aoû - 12:45

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Message  nico37 Sam 9 Aoû - 19:39

Le prochain rendez-vous des Naturalistes en lutte a lieu le dimanche 10 août à 9h00 place de l'église à Notre Dame des Landes.

Au programme : groupe bota/phytosocio : inventaires botaniques/phytosociologiques et la cartographie des habitats d'intérêt communautaire.

Autres groupes voir sur place ...

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Message  nico37 Lun 11 Aoû - 22:13

A propos de la répression suite à la manifestation du 22 février

Suite à la manifestation du 22 février à Nantes qui avait regroupé plus de 50 000 personnes et 500 tracteurscontre les menaces d’expulsion de la ZAD et de démarrage des travaux de l’aéroport, nous faisons face à une campagne continue d’arrestations.

Voici une compilation des textes parus à ce sujet.

juillet : Appel pour les libertés publiques : réunion le 20 septembre prochain en vue d’engager des actions communes, publiques et unitaires, de tout le mouvement : nous sommes tous et toutes en liberté provisoire

24 juillet : Comment soutenir les camarades incarcérés

23 juillet : Communiqué d’un évadé et réponse ouverte d’occupant-es

19 juillet : Été 2014, la justice (main dans la main avec la police) s’acharne sur les manifestant-E-s du 22 février... Un nouveau cycle répressif dans la continuité des dernières années

18 juillet : La peur comme seul argument de l’accusation

16 juillet : Procès du 16 juillet 2014

13 juillet : Action solidaire à la prison de Nantes

8 juillet : Face à leur justice, résistance collective

26 juin : Communiqué de COPAIN 44 : nous ne nous laisserons pas diviser par la répression policière et judiciaire !

25 juin : Texte d’un inculpé du 22

25 juin : Récapitulatif de la répression suite au 22 février

20 juin : La solidarité : "une association de malfaiteurs"

17 juin : Deuxième Communiqué du CARILA à propos des arrestations suite à la manif du 22

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Message  nico37 Mer 13 Aoû - 0:24


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Message  nico37 Mer 13 Aoû - 23:35

L’art investit les sentiers de Notre-Dame-des-Landes 13/08

Une centaine d’œuvres parsèment cinq kilomètres de randonnée. Réalisées avec… ce que propose la nature.

Sur le bord du sentier, un empilement de rondins de bois représente... un gâteau d'anniversaire. C'est la 10e édition du Landes'Art, un chemin d'exposition artistique sorti de terre en 2005 à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Pour l'occasion, douze artistes des années précédentes exposent à nouveau. Comme le veut la tradition, deux plasticiennes sont mises à l'honneur : Delphine Rose, céramiste et Karen Raccah, land-artiste.

De nombreuses œuvres collectives sont à découvrir tout au long du parcours. Même pendant la durée de l'expo-rando, prévue jusqu'au 30 septembre, des anonymes viennent ajouter leur œuvre. À ciel ouvert ou sous les branches, il n'y a pas d'heure pour s'y promener.

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Message  nico37 Lun 18 Aoû - 21:24

Face à la répression du combat anti-aéroport, organisons la riposte ! SLB Skol-Veur Naoned, SLB Skol-Veur Roazhon

Les mois précédents ont vu s’enchaîner les arrestations et les condamnations faisant suite à la manifestations anti-ayraultport à Nantes du 22 février dernier. Ainsi plus d’une trentaine de personnes ont été interpellées à ce jour. Deux ont été condamnées à au moins un an de prison ferme, d’autre à plusieurs mois. Face à la faiblesse, sinon à l’absurdité, des dossiers montés par l’accusation, la justice condamne à des peines dont la disproportion est aberrante. Ici un an ferme pour le jet d’un fumigène artisanal et de deux ou trois cailloux, là à quatre mois de taule pour la tentative de vol de deux livres dans une grande surface, intervenue plusieurs mois après les faits, et la possession pendant la manif d’un bâton de berger.

La manifestation du 22 février, par son ampleur populaire (50 000 personnes dans les rues), son mot d’ordre pour la défense des terres cultivables et d’une agriculture paysanne en Bretagne, et son impact sur le pouvoir central et bourgeois français, fait déjà date dans l’histoire du combat social mené par notre peuple pour son droit à vivre et à décider au pays. Cela à l’instar du combat contre la centrale nucléaire de Plogoff, de la grève du lait et du Joint français, de la grande manifestation des marins-pécheurs du 4 février 1994 à Rennes, où encore du combat anti-CPE. De manière plus large, la force et l’unité inédites du mouvement contre l’aéroport et son monde, ainsi que leur potentiel d’élargissement et de contagion, font trembler le pouvoir en place et ses vassaux locaux. Comme à chaque fois, ceux-ci cherchent donc à se défendre en criminalisant, en mutilant, et en emprisonnant.

A la suite du 22 février, Valls à pointer du doigt les agissements de « Blacks Bloc » qui seraient en partie issus de « pays étrangers », et composés « d’individus très violents », seulement venus pour commettre « des exactions ». Par cette manœuvre il cherche à diviser le mouvement en créant artificiellement des méchants casseurs violents, desquels devraient se démarquer les pseudos bons manifestants. Il cherche aussi à instiller la peur dans l’opinion, en affirmant l’existence d’un dangereux ennemi intérieur tapi dans l’ombre. Certains élus d’EELV ou du Front de gauche n’ont d’ailleurs pas hésité à lui emboîter le pas dans ce sens, ce qui, pour nous, est inacceptable. La réalité est bien sur tout autre, et le décalage entre ces propos et le profil des personnes condamnées le démontre. Quasi toutes vivent en Bretagne, et ont prouvé leur engagement dans la lutte contre l’aéroport, sur le terrain, dans les comités locaux, ou encore en faisant vivre la ZAD. Et toutes ont été condamnées pour des motifs futiles. Face à cela les procureurs peuvent bien répondre que c’est parce que seuls quelques « lampistes » ont pour l’heure pu être arrêtés – tremblez bonnes gens, les vrais barbares du 22 févriers courent toujours. Ils peuvent toujours chercher, car le 22 nous étions 50 000 lampistes dans les rues de Nantes.

De fait, les conséquences de la manif du 22 ne résultent pas de l’action d’une minorité « de supers casseurs », qui seraient aujourd’hui toujours dans la nature. Elles sont le fruit de la répression d’un vaste mouvement populaire. Ce jour là, ceux d’entre nous qui avaient décidé de se défendre contre la violence policière, et de s’attaquer de manière plus directe à l’aéroport et son monde, ont été couverts par plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes, restant solidairement en retrait, et les regardant agir avec sympathie. Quand un espace résiste depuis plusieurs années à l’agression policière. Quand 50 000 personnes se retrouvent bloquées dans la rue par une armée de CRS. Quand on expulsent des paysans et des anciens de leurs fermes et de leurs maisons. Il ne faut pas s’étonner que la colère sociale s’exprime, que les pierres volent, et que certaines vitrines symbolisant l’ordre dominant volent en éclat. De nombreuses luttes ouvrières, paysannes, ou de marins l’ont déjà prouvées par le passé. Cela sans que l’on évoque pour autant la responsabilité des « Black Bloc ». En témoigne par exemple les affrontements intervenus autour de la préfecture de Quimper, lors de la grande manifestation des Bonnets rouges.

Du reste les dégâts matériels du 22 sont plus qu’à relativiser. Ce jour là le verni du centre ville bourgeois de Nantes n’a été qu’égratigné, quand sur la ZAD c’est toute une zone de vie que l’on veut définitivement détruire. Les cibles choisies (agence Vinci, banques, assurances …) l’on largement été pour leurs liens avec le capitalisme ultra-libéral et mondialisé, dans lequel s’inscrit le projet d’aéroport. Ce n’était largement pas de simples boutiques, comme l’on affirmé le gouvernement et nombre de médias. Enfin le lendemain le tram fonctionnait normalement. Dans le même temps trois personnes ont perdu un œil et ont été mutilées à vie, du fait de la brutalité policière. Ne nous flagellons pas et ne nous divisons pas pour quelques dégâts matériels et réversibles, et sous les injonctions morales du pouvoir pro-aéroport. Cela revient à faire le jeu des tenants du projet. Car la vraie violence se trouve du coté de ceux qui s’accaparent toujours plus les richesses, expulsent, et mutilent. Le syndicat CGT Nantes-Métropole représentant les travailleurs territoriaux nantais, chargés de nettoyer après la manif, ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en refusant que le travail de leurs syndiqués soit instrumentalisé par les élus pro-aéroport, et en se plaçant clairement du coté des manifestants.

Bien sur on peut toujours débattre de la pertinence de telle ou telle action au cour d’une manif. Mais nous considérons que c’est le résultat dans son ensemble qu’il faut regarder. Et à ce titre la mobilisation du 22 février est une véritable réussite. Dans la continuité de la grande manifestation de réoccupation et de la mise en déroute de l’intervention policière sur la ZAD, elle a permis de réaffirmer clairement l’ampleur et la puissance du mouvement contre l’aéroport. Du reste la victoire en cour du combat mené sur la ZAD prouve, une fois de plus, que si elle est utile, la voie légaliste ne suffit pas, et que seul l’établissement clair et solide de rapports de force avec le pouvoir paie.

Nous appelons donc l’ensemble du mouvement, et notamment l’ACIPA, à faire clairement front uni derrière tout les inculpés comme l’ont déjà fait COPAIN 44 et un nombre croissant de comités locaux. Servons nous de la répression comme d’une arme pour nous souder encore davantage, pour renforcer la lutte, et pour l’élargir.

HEP KENGRED FRANKIZ EBET

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Message  nico37 Sam 30 Aoû - 0:11


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Message  nico37 Sam 30 Aoû - 22:47

La partie de poker menteur continue 28/08

En dehors du gouvernement, les écologistes poursuivent la bataille de la communication autour d'un possible abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ainsi, hier, le trublion Daniel Cohn-Bendit. Désormais démuni de tout mandat, l’ancien député européen, figure historique d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a enflammé les esprits en assurant que Manuel Valls, Premier ministre, avait lâché que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « ne se fera pas ».

A la faveur d’une chronique sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a ainsi soutenu que Manuel Valls avait pris cet engagement auprès du sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, courtisé pour entrer au gouvernement. Le Premier ministre aurait déclaré, selon Daniel Cohn-Bendit, que le projet était « trop cher, d’un autre temps. Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd’hui parce que je ne veux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault ». Problème: Jean-Vincent Placé, refuse de confirmer, se bornant à préciser sur Twitter: « Je ne rapporte pas mes échanges avec le Premier ministre ou le Président ».

« C’est une provocation comme Cohn-Bendit les aime », reconnaît François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Dès mardi, l’élu nantais, qui a lui-même eu « des échanges personnels » avec le Premier ministre lors de la composition de sa nouvelle équipe, a confié à Presse Océan que la discussion avec Manuel Valls avait « tourné court ». Sur tous les sujets, aéroport compris. Et ce, alors qu’en avril, lors de l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, un moratoire officiel, voire l’arrêt du projet d’aéroport, aurait pu être arraché selon les écologistes. De fait, l’analyse de Daniel Cohn-Bendit est « proche de la réalité », reprend François de Rugy, mais les mots attribués à Manuel Valls n’ont certainement pas été prononcés en ces termes, au cours des derniers jours.

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Message  nico37 Dim 31 Aoû - 23:28

http://landesart.org
http://www.pinterest.com/hypathie/notre-dame-des-landes-nddl-et-autres-gpii-résistan

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Message  nico37 Mar 2 Sep - 23:21

Combien coûterait un abandon de Notre-Dame-des-Landes ? 30/08

Manuel Valls l'aurait suggéré : le nouvel aéroport, trop cher, ne se fera pas. Sauf que l'Etat et Vinci ont déjà engagé des billes. Quelle serait la facture pour un renoncement définitif ? « Terra eco » a sorti sa calculette.

Fini, enterré, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Peut-être bien ! C’est en tout cas ce qu’aurait affirmé Manuel Valls au sénateur écolo Jean-Vincent Placé lors des négociations sur sa possible participation au nouveau gouvernement. Sur l’antenne d’Europe 1, Daniel Cohn-Bendit rapportait ainsi le 27 août les propos qu’aurait tenus le Premier ministre : « Cet aéroport, on ne le fera pas. Il est trop cher, il est d’un autre temps. Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd’hui car je ne veux pas froisser mon prédécesseur. » Une information ni confirmée, ni infirmée par Jean-Vincent Placé.
Trop cher l’aéroport ? Ça dépend pour qui. Dans les cartons depuis les années 1970, le projet s’installe sérieusement sur la table des négociations en 2006. A l’époque, on estime grosso modo qu’il faudra débourser 581 millions d’euros pour le voir sortir de terre, beau et rutilant (voir enquêtes préalables à la Déclaration d’utilité publique). Un chiffre revu largement à la hausse en 2010, lors de la signature de l’accord sur le financement de l’aéroport et de sa desserte terrestre : on parle alors d’une fourchette de 654 à 754 millions d’euros. A l’heure où Vinci décroche le pompon, le prix, lassé de jouer les yo-yo, est finalement fixé à 556,5 millions d’euros hors taxe pour la construction de l’aéroport et de son barreau routier de 12 km (voir l’annonce du Conseil général en septembre 2010). Dont 246 millions aux frais de l’Etat et des collectivités territoriales. Utopique pour les opposants. Ceux-là estiment que le budget ne tient pas compte de tous les travaux connexes (notamment l’allongement de la ligne TGV, du tram-train…) et tablent plutôt sur un [chiffre de 3 milliards d’euros (voir fiche N°6) à la charge presque exclusive de l’Etat.

Et Nantes-Atlantique dans tout ça ?

En jetant aux oubliettes le projet de grand aéroport, le secteur public en sortirait donc plus riche. Oui, mais c’est sans compter la nécessité d’adapter et agrandir l’aéroport de Nantes-Atlantique, en mal d’aménagement depuis que le projet de le supplanter a gelé tout investissement. Or, améliorer l’ancien aéroport, c’est agrandir l’aérogare ou en construire une autre, mettre la piste aux normes voire, à terme, l’allonger, déplacer des bâtiments… Pour accueillir 9 millions de passagers – un scénario fort optimiste selon les opposants – la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) tablait, dans un rapport publié en novembre 2013, sur une ardoise de 685 millions d’euros auxquels il faut ajouter 140 millions de travaux préparatoires et de perte d’exploitation pendant la durée du chantier. « C’est presque aussi cher qu’un aéroport neuf », précisait alors Paul Schwach, le directeur du transport aérien à la DGAC.
Pris au collet, les antis ne se démontent pas. Et mandatent deux architectes pour passer les calculs de la DGAC à la moulinette. En juin dernier, ils présentent une facture d’aménagement à 475,8 millions d’euros pour le scénario maximum de 9 millions de passagers accueillis. Soit plus de deux fois moins que les 825 millions prévus par la DGAC ! Reste que le pas en arrière du gouvernement, s’il se confirme, ne sera pas sans coût. S’il se dédit, en effet, l’Etat devra rembourser à Vinci les sommes investies, les fonds propres engagés et les coûts de résiliation des contrats passés avec les prestataires ou les sociétés d’assurance. Il devra surtout compenser le manque à gagner, dont le calcul savant est détaillé dans l’article 81 du contrat de concession, pour les actionnaires. En clair, ce manque à gagner constitue « l’intégralité de la valeur actualisée nette (VAN) des flux futurs (apports, rémunérations et remboursements) des fonds propres et quasi-fonds propres ». « Si les actionnaires injectent 50 000 euros, la VAN est la somme de tous les flux financiers que ces investissements vont rapporter majorés d’un pourcentage qui dépend de la date de résiliation. C’est très compliqué de souligner le chiffre exact », ajoute Dorian Piette, militant écologiste et professeur d’économie à l’université de Nantes.

Rémunération escomptée des actionnaires ? 2,36 milliards

Pour estimer ce manque à gagner, un chiffre néanmoins peut être avancé : la rémunération escomptée des actionnaires pendant les cinquante-cinq ans de la concession. Le plan d’affaires détaillé dans le contrat de concession et que Terra eco a pu consulter prévoyait une rémunération de 2,36 milliards d’euros sur la période de la concession, souligne Dorian Piette. Mais l’universitaire ne se fait pas d’illusion. « Ce qui est sûr, c’est que si le projet est abandonné, des experts seront appelés à déterminer le préjudice encouru. Et il y aura une négociation. Si le Premier ministre décide d’annuler le chantier, pas sûr qu’il respecte l’article 81 à la lettre », tempère l’universitaire.
Pour Ronan Dantec, il est peu probable que Vinci réclame un jour son dû : « Vinci travaille beaucoup avec l’Etat. Or, quand on est un bon commercial et qu’on a un excellent client, on ne va pas l’embêter sur certains dossiers. L’Etat a les moyens d’imposer à Vinci sa décision », souligne le sénateur écolo de Loire-Atlantique. D’autant que l’industriel n’est pas vraiment perdant : « Il faut se rappeler que pendant ce temps, Vinci empoche beaucoup d’argent à Nantes-Atlantique dont il a obtenu la concession avant le transfert vers le nouvel aéroport. Il ne fait aucun travaux et empoche donc tous les bénéfices. Soyons clair, Vinci n’est pas financièrement touché par la décision de suspendre Notre-Dame-des-Landes. » Selon Mediapart qui s’appuie sur un document de la chambre de commerce et d’industrie de Nantes, la concession de Nantes-Atlantique a généré 155 millions de flux financiers en 2011. Et le chiffre d’affaires d’AGO (qui compte aussi l’aéroport de Saint-Nazaire) pour 2012 montre des résultats florissants : 54,8 millions de chiffre d’affaires et des bénéfices de 17,8 millions d’euros. « Peut-être que le deal consistera en ce que Vinci conserve gratuitement la concession de Nantes-Atlantique qu’il a obtenu au moment de la signature du contrat de Notre-Dame-des-Landes », lance Dorian Piette.

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Message  nico37 Sam 6 Sep - 0:12

Projet " pertinent " dit le gouvernement 04/09

Les parlementaires socialistes ont reçu un courrier du secrétaire d'Etat en charge des transports

Les parlementaires socialistes de Loire-Atlantique avaient écrit au gouvernement afin de soutenir le transfert de l'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. Ils ont reçu une réponse. Le gouvernement, par la voix de son secrétaire d'État chargé des transports, confirme être "absolument convaincu de la pertinence sociale, économique et environnementale du projet" de transfert", affirme la députée nantaise Marie-Françoise Clergeau. Celle-ci ajoute que le gouvernement rappelle sa volonté de ne pas poursuivre les travaux tant que les recours déposés ne sont pas épuisés. Mais il continue "à faire avancer le dossier en collaboration avec tous les services de l'État et de la Commission  Européenne concernés". Pour l'élue, c'est clair, "l'État réaffirme clairement son soutien au projet". Même constat de la sénatrice Michelle Meunier pour laquelle il s'agit "d'une excellente nouvelle". A plusieurs reprises, du côté d'Europe Ecologie les Verts, on avait évoqué un abandon du projet par le gouvernement.

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Message  nico37 Sam 6 Sep - 13:07

Des semis sur la ZAD 04/09

Des organisations contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes vont semer des prairies multi-espèces sur des terres de la Zad les 6 et 7 septembre.
Leurs objectifs : « s’inscrire sur ce territoire dans le long terme pour permettre l’émergence de projets nombreux et variés, marquer notre volonté de créer une réserve foncière gérée collectivement ». 15 hectares seront plantés ce week-end. D’autres opérations ont déjà été menées sur le site.

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