Matière et Révolution
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1 millions de morts à Tchernobyl sur 25 ans.
[quote="Vals"]
Tu n'as rien vu à Fukushima! histoire d'un génocide. Daniel de Roulet.
Les plus hauts responsables politiques japonais, n'osent pas répondre à la population en comparant les morts d'un tsunami dont ils sont aussi responsables et ceux liés à la radioactivité qui seront étalés sur des dizaines d'années.
LO le fait et en cela nous montre à quelle point elle revendique la défense d'un nucléaire français propre, donc elle revendique la sécurité en France, alors que nous risquons tous les jours une catastrophe comme Fukushima, aux USA, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne; et que LO fera mine de dénoncer le pouvoir irresponsable, alors qu'en réalité elle pactise avec lui comme elle le fait dans les entreprises.
(Le P.S. et mittérand martelait en 1981 "à bas le capitalisme" ce qui montre que derrière les mots, il y a le fond des idées.)
C'est le même type d'argument qu'oppose LO aux travailleurs et militants qui dénoncent les sales coups des syndicats: "tu ne crois pas que c'est le patron qu'il faut combattre".
Quand on ne veut pas voir le fond des choses on en vient à relativiser des éléments qui peuvent paraitre évident pour celui qui veut les voir.
Ici LO relativise la portée d'une catastrophe nucléaire, mais c'est une question non pas de provocations avec le nombre de morts, mais de ne pas vouloir voir politiquement les conséquences des crises, politiques, sanitaires, sociales et économiques dans le monde.
Le conservatisme est puissant surtout qu'on est persuadé d'être révolutionnaire tout en se privant de philosophie.
L'année 2011 a été l'année ou les peuples se sont réveillés suite à ces crises, mais pour LO rien, Nada, on n'en parle surtout pas dans une campagne nationale.
LO ne veut pas voir tout ça avec d'autres militants ou publiquement car LO a décidé de devenir une force respectée dans ce système.
Mais quand mes enfants, mes proches, amis, mes frères et soeurs meurent sous mes yeux et qu'on me demande de les compter !!!!!, alors que tout le monde sait qu'on ne crève pas du cancer en 2mn mais dans des souffrances qui s'étalent sur plusieurs années.
Le respectable le devient beaucoup moins.
Fukushima : combien de morts liés à la centrale ?
Tu n'as rien vu à Fukushima! histoire d'un génocide. Daniel de Roulet.
Les plus hauts responsables politiques japonais, n'osent pas répondre à la population en comparant les morts d'un tsunami dont ils sont aussi responsables et ceux liés à la radioactivité qui seront étalés sur des dizaines d'années.
LO le fait et en cela nous montre à quelle point elle revendique la défense d'un nucléaire français propre, donc elle revendique la sécurité en France, alors que nous risquons tous les jours une catastrophe comme Fukushima, aux USA, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne; et que LO fera mine de dénoncer le pouvoir irresponsable, alors qu'en réalité elle pactise avec lui comme elle le fait dans les entreprises.
(Le P.S. et mittérand martelait en 1981 "à bas le capitalisme" ce qui montre que derrière les mots, il y a le fond des idées.)
C'est le même type d'argument qu'oppose LO aux travailleurs et militants qui dénoncent les sales coups des syndicats: "tu ne crois pas que c'est le patron qu'il faut combattre".
Quand on ne veut pas voir le fond des choses on en vient à relativiser des éléments qui peuvent paraitre évident pour celui qui veut les voir.
Ici LO relativise la portée d'une catastrophe nucléaire, mais c'est une question non pas de provocations avec le nombre de morts, mais de ne pas vouloir voir politiquement les conséquences des crises, politiques, sanitaires, sociales et économiques dans le monde.
Le conservatisme est puissant surtout qu'on est persuadé d'être révolutionnaire tout en se privant de philosophie.
L'année 2011 a été l'année ou les peuples se sont réveillés suite à ces crises, mais pour LO rien, Nada, on n'en parle surtout pas dans une campagne nationale.
LO ne veut pas voir tout ça avec d'autres militants ou publiquement car LO a décidé de devenir une force respectée dans ce système.
Mais quand mes enfants, mes proches, amis, mes frères et soeurs meurent sous mes yeux et qu'on me demande de les compter !!!!!, alors que tout le monde sait qu'on ne crève pas du cancer en 2mn mais dans des souffrances qui s'étalent sur plusieurs années.
Le respectable le devient beaucoup moins.
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
C'est la valse brune
Vals a écrit:
Alors pourquoi tu t'occupes encore de ce vilain courant ?
On s'occupe bien d'écrire sur le FN.
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
on va plutôt vous le baisser le froc
Vals a écrit:
Plutot que de passer ton temps à dénigrer sottement et de façon totalement stérile, milite, agis construis, remue ton cul et fais mieux ...et lâche nous le froc...!
Si ca t'énerves de discuter, prends tes pilules , bois un petit coup.
C'est une chance de pouvoir discuter, il faut savoir se dévoiler un peu...
Donc je reviens sur la question : pourquoi LO courtise le FN? Parce que vous êtes de gentil militant de la démocratie bourgeoise?
On aimerait ne pas se tromper en faisant cette analyse, car c'est important déjà sur la tuerie en Suède motivée par 1000 pages d'écrits fascistes, LO trouve le moyen de dédouaner le nazi en disant qu'il est "fou" et enlever une épine du pied au FN français.
Pendant la grève des aéroports , Arthaud parle devant les travailleurs en grève et au passage leur dit "qu'ils sont remplacés par des étrangers".
LO sort un tract à l'usine Citroen pour appuyer l'expulsion des sans papiers de la bourse du travail par la CGT.
Ca commence à faire beaucoup.
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
a propos de Lobby
[quote="verié2"]
Et la CGT faisait partie du comité permanent amiante, lobby des industriels de l'amiante.
Je ne me souviens si à la fête avant 1997, date de l'interdiction de l'amiante, on voyait un représantant d'Eternit?
A la fête de l'Huma je veux dire.
Il me semble clair que l'influence de ce lobby a contaminé LO, en particulier au travers de l'AFIS (un de ses vecteurs dans les milieux scientifiques et para scientifiques), dont la revue était en vente à la fête et dont plusieurs militants et sympathisants de LO sont membres.
Et la CGT faisait partie du comité permanent amiante, lobby des industriels de l'amiante.
Je ne me souviens si à la fête avant 1997, date de l'interdiction de l'amiante, on voyait un représantant d'Eternit?
A la fête de l'Huma je veux dire.
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
Re: Matière et Révolution
Vals a écrit:
La surestimation du danger nucleaire et les fantasmes propagés autour ne sont pas nouveaux et sont d'autant plus facilement diffusés qu'existe, à côté du nucléaire civil, le nucleaire militaire.
Raté, l'un ne va pas sans l'autre.
Sans centrale ou réacteurs nucléaires, pas de plutonium, et donc pas de bombe atomique.
Là aussi LO peut refaire l'histoire du nucléaire, mais désolé les premiers réacteurs n'ont pas servi au bien être de l'humanité et l'EPR est au main de n'importe qui, un danger permanent.
La fission nucléaire est difficilement controlable en temps normal, et devient complètement ingérable en cas d'accident.
Tes fantasmes à toi sont ceux d'une organisation LO qui défend la dictature du prolétariat car là ou il n'y a que la répétition de la construction de la sociale démocratie allemande du début du 20éme siècle.
Vraiment bois un coup, car les mirages viennent avec la soif et la chaleur. (et mets un peu de crème au radium si tu penses que Marie Curie avait bon teint).
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
Re: Matière et Révolution
Vals a dit
Mon camarade, la politique consistant à examiner ce que l'on soi-même à défendre ne permet pas d'imposer aux autres de se taire.
Quant au point de vue révolutionnaire, il consiste à penser que toute vérité est bonne à dire.
Je n'ai plus rien à voir avec Lo, dis-tu ?
J'ai certainement plus de choses en commun avec des militants qui adhèrent pour devenir communistes et révolutionnaires que toi qui refuse de défendre tes petits calculs.
Pourquoi ne nous expliques-tu pas ta politique au lieu de nous interdire de poser des questions ?
Quel intérêt de cultiver le démocratisme au propos des parrainage justement en choisissant Le Pen comme exemple de ce caractère anti-démocratique ?
Quel intérêt lorsque l'on est opposé au nucléaire uniquement à cause de son caractère capitaliste d'aller chercher un "spécialiste" du capitalisme nucléaire ?
Quel intérêt de pousser ses camarades syndicalistes de PSA à faire devant les téléviseurs des déclarations sur les travailleurs chinois et brésiliens qui nous prendraient nos emplois et ensuite déclarer le contraire dans un petit meeting ?
Pourquoi pratiquer le double langage ?
Pourquoi affirmer qu'une campagne sur la communisme est d'actualité mais une campagne sur les conseils ouvriers ne l'est pas ?
Tu vois, je ne t'injurie pas : je me contente de te questionner...
lâche nous le froc
Mon camarade, la politique consistant à examiner ce que l'on soi-même à défendre ne permet pas d'imposer aux autres de se taire.
Quant au point de vue révolutionnaire, il consiste à penser que toute vérité est bonne à dire.
Je n'ai plus rien à voir avec Lo, dis-tu ?
J'ai certainement plus de choses en commun avec des militants qui adhèrent pour devenir communistes et révolutionnaires que toi qui refuse de défendre tes petits calculs.
Pourquoi ne nous expliques-tu pas ta politique au lieu de nous interdire de poser des questions ?
Quel intérêt de cultiver le démocratisme au propos des parrainage justement en choisissant Le Pen comme exemple de ce caractère anti-démocratique ?
Quel intérêt lorsque l'on est opposé au nucléaire uniquement à cause de son caractère capitaliste d'aller chercher un "spécialiste" du capitalisme nucléaire ?
Quel intérêt de pousser ses camarades syndicalistes de PSA à faire devant les téléviseurs des déclarations sur les travailleurs chinois et brésiliens qui nous prendraient nos emplois et ensuite déclarer le contraire dans un petit meeting ?
Pourquoi pratiquer le double langage ?
Pourquoi affirmer qu'une campagne sur la communisme est d'actualité mais une campagne sur les conseils ouvriers ne l'est pas ?
Tu vois, je ne t'injurie pas : je me contente de te questionner...
Re: Matière et Révolution
Réponses aux deux calomniateurs :
1 Je ne représente ici, comme je le répète régulièrement, que moi-même.
2 En tant que moi-même, je cesse dès maintenant tout échange avec les individus (RP et M) dont les méthodes d' insinuations et d'amalgames extrêmement malsains font que nous n'avons plus rien de commun à discuter.
1 Je ne représente ici, comme je le répète régulièrement, que moi-même.
2 En tant que moi-même, je cesse dès maintenant tout échange avec les individus (RP et M) dont les méthodes d' insinuations et d'amalgames extrêmement malsains font que nous n'avons plus rien de commun à discuter.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Matière et Révolution
quelle méthode pour mener le débat vals.... si c'est cela ta conception de la démocratie ouvrière...
En AG, si des travailleurs questionnent ta politique ou la remettent en cause, tu les envoie paitre? ou bien joues tu des points comme les staliniens?
au nom de quoi ne pourrions nous pas débattre de la politique que mène LO, ou de ses prises de positions publiques? parce que cela te gène? la belle affaire... ce qui t'ennuie en réalité, c'est que des travailleurs communistes dénoncent le caractère réformiste de votre politique...
Et puis l'argument "on peut pas critiquer LO" car LO représente rien... cela me fait doucement rire... Que représenter les courants politiques contre lesquels marx polémiquer dans le manifeste du parti communiste dans le chapitre "Littérature socialiste et communiste"... pas grand chose et pour tant il menait la lutte contre leurs idées et leur conceptions... tout comme lénine d'ailleurs... le parti bolchevik s'est forgé entre autre dans la lutte contre les économistes, les liquidateurs....
alors oui à force de s'adapter dans les faits et de réserver pour les grandes occasion tels que les meeting le vernis communiste, normal qu'on te fasse l'effet du poil à gratter...
et je constate que malgré le fait que je t'ai interpellé au sujet d'une des interventions de nathalie arthaud, tu n'as toujours pas daigné répondre... par contre insulter, donner des noms d'oiseaux, tu sais y faire
Alors je reppose ma question?
"Il faut imposer le contrôle des travailleurs sur les entreprises industrielles et bancaires. "
oui mais comment? Par quels moyens les travailleurs imposent-ils leur contrôle?
En AG, si des travailleurs questionnent ta politique ou la remettent en cause, tu les envoie paitre? ou bien joues tu des points comme les staliniens?
au nom de quoi ne pourrions nous pas débattre de la politique que mène LO, ou de ses prises de positions publiques? parce que cela te gène? la belle affaire... ce qui t'ennuie en réalité, c'est que des travailleurs communistes dénoncent le caractère réformiste de votre politique...
Et puis l'argument "on peut pas critiquer LO" car LO représente rien... cela me fait doucement rire... Que représenter les courants politiques contre lesquels marx polémiquer dans le manifeste du parti communiste dans le chapitre "Littérature socialiste et communiste"... pas grand chose et pour tant il menait la lutte contre leurs idées et leur conceptions... tout comme lénine d'ailleurs... le parti bolchevik s'est forgé entre autre dans la lutte contre les économistes, les liquidateurs....
alors oui à force de s'adapter dans les faits et de réserver pour les grandes occasion tels que les meeting le vernis communiste, normal qu'on te fasse l'effet du poil à gratter...
et je constate que malgré le fait que je t'ai interpellé au sujet d'une des interventions de nathalie arthaud, tu n'as toujours pas daigné répondre... par contre insulter, donner des noms d'oiseaux, tu sais y faire
Alors je reppose ma question?
"Il faut imposer le contrôle des travailleurs sur les entreprises industrielles et bancaires. "
oui mais comment? Par quels moyens les travailleurs imposent-ils leur contrôle?
lonesloane- Messages : 13
Date d'inscription : 14/01/2012
Re: Matière et Révolution
au nom de quoi ne pourrions nous pas débattre de la politique que mène LO, ou de ses prises de positions publiques?
Mais qui vous empêche de débattre? Vous pouvez vous en donner à coeur joie.....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Matière et Révolution
[quote="Maxence"]
Renseigne-toi un peu
D'après les scientifiques, le plus probable est que la centrale nucléaire de Fukushima ne fera pas de mort
peut on parler sereinement du nucleaire
Vals a écrit:Fukushima : combien de morts liés à la centrale ?
Tu n'as rien vu à Fukushima! histoire d'un génocide. Daniel de Roulet.
Les plus hauts responsables politiques japonais, n'osent pas répondre à la population en comparant les morts d'un tsunami dont ils sont aussi responsables et ceux liés à la radioactivité qui seront étalés sur des dizaines d'années.
LO le fait et en cela nous montre à quelle point elle revendique la défense d'un nucléaire français propre, donc elle revendique la sécurité en France, alors que nous risquons tous les jours une catastrophe comme Fukushima, aux USA, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne; et que LO fera mine de dénoncer le pouvoir irresponsable, alors qu'en réalité elle pactise avec lui comme elle le fait dans les entreprises.
(Le P.S. et mittérand martelait en 1981 "à bas le capitalisme" ce qui montre que derrière les mots, il y a le fond des idées.)
C'est le même type d'argument qu'oppose LO aux travailleurs et militants qui dénoncent les sales coups des syndicats: "tu ne crois pas que c'est le patron qu'il faut combattre".
Quand on ne veut pas voir le fond des choses on en vient à relativiser des éléments qui peuvent paraitre évident pour celui qui veut les voir.
Ici LO relativise la portée d'une catastrophe nucléaire, mais c'est une question non pas de provocations avec le nombre de morts, mais de ne pas vouloir voir politiquement les conséquences des crises, politiques, sanitaires, sociales et économiques dans le monde.
Le conservatisme est puissant surtout qu'on est persuadé d'être révolutionnaire tout en se privant de philosophie.
L'année 2011 a été l'année ou les peuples se sont réveillés suite à ces crises, mais pour LO rien, Nada, on n'en parle surtout pas dans une campagne nationale.
LO ne veut pas voir tout ça avec d'autres militants ou publiquement car LO a décidé de devenir une force respectée dans ce système.
Mais quand mes enfants, mes proches, amis, mes frères et soeurs meurent sous mes yeux et qu'on me demande de les compter !!!!!, alors que tout le monde sait qu'on ne crève pas du cancer en 2mn mais dans des souffrances qui s'étalent sur plusieurs années.
Le respectable le devient beaucoup moins.
Renseigne-toi un peu
D'après les scientifiques, le plus probable est que la centrale nucléaire de Fukushima ne fera pas de mort
peut on parler sereinement du nucleaire
le glode- Messages : 121
Date d'inscription : 10/07/2011
Re: Matière et Révolution
Qiant aux autres phantasmes de Maxence je suis étonné que ce ne soit pas modéré car c'est de la simple calomnie ("Lo courtise Lepen") .
Mais c'est vrai qu'on est plus à ça pret sur ce forum
Mais c'est vrai qu'on est plus à ça pret sur ce forum
le glode- Messages : 121
Date d'inscription : 10/07/2011
Re: Matière et Révolution
Tu te réfères à un article paru dans la revue de l'Afis, qui, comme on l'a déjà plusieurs fois signalé sur ce forum, est un des vecteurs de propagande des lobbies d'EDF et de Bouygues Telecom... (Le fameux Aurengo fait d'ailleurs partie de son comité de parrainage et nombres d'auteurs ont des liens avec EDF...)
Le Glode
D'après les scientifiques, le plus probable est que la centrale nucléaire de Fukushima ne fera pas de mort
peut on parler sereinement du nucleaire
Si tu souhaites mener une discussion... sereine, ce serait bien que tu nous dises ton avis sur l'excellent article de LO de 1981 qui expliquait que le danger représenté par le nucléaire est "sans commune mesure" avec ceux représentés par les autres sources d'énergie. Le fait qu'il n'y ait pas ou peu de morts sur le coup est un bien piètre argument. Laissons-le aux patrons d'Areva, d'EDF, de Teco et des politiciens à leur solde...
J'ai répondu à cette curieuse affirmation sur le fil consacré au FN, où cette discussion a davantage sa place."Lo courtise Lepen"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Matière et Révolution
"Lo courtise Lepen"
J'ai répondu à cette curieuse affirmation sur le fil consacré au FN, où cette discussion a davantage sa place.
Parce que tu appeles cette saloperie, une "curieuse affirmation" ?????
Et une autre calomnie, cette fois contre l'AFIS :
Tu te réfères à un article paru dans la revue de l'Afis, qui, comme on l'a déjà plusieurs fois signalé sur ce forum, est un des vecteurs de propagande des lobbies d'EDF et de Bouygues Telecom...
Décidemment, ça devient une habitude et une spécialité.....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Matière et Révolution
comme d'hab, vals tu tires en touche....
alors comment les travailleurs imposent ils le contrôle?
j'attends toujours de débattre avec toi de ce point...
alors comment les travailleurs imposent ils le contrôle?
j'attends toujours de débattre avec toi de ce point...
lonesloane- Messages : 13
Date d'inscription : 14/01/2012
Re: Matière et Révolution
Accuser LO de "courtiser le FN" est effectivement une calomnie. Mais c'est aussi une "curieuse affirmation". Il n'y a pas de contradiction. Sur le fond, j'ai répondu sur le fil consacré au FN.
Vals
Parce que tu appeles cette saloperie, une "curieuse affirmation" ????? No No No
Et une autre calomnie, cette fois contre l'AFIS :
En revanche, sur l'AFIS, ce n'est pas une calomnie mais une constatation évidente pour toute personne de bonne foi. Publier par exemple des dossiers entiers sur la téléphonie mobile, les risques des lignes à haute tension et le nucléaire sans préciser que 80 % ou 90 % des auteurs des articles ont des liens avec Bouygues et EDF, c'est contraire à l'honnêteté la plus élémentaire et à la déontologie journalistique.
Nous en avons déjà largement discuté à propos de l'invitation d'Aurengo à la fête de LO. Que la plupart des militants de LO, dont toi, ignoraient qui est Aurengo avant ces polémiques, soit. (C'est par hasard que j'ai découvert son rôle de lobbyste, car un de mes proches a fait une enquête sur la téléphonie mobile.) Mais les militants et/ou sympathisants de LO qui font la promo de l'AFIS dont ils vendent la revue à la fête ne peuvent l'ignorer.
Donc, je persiste et signe, l'AFIS, même si elle a pu publier des textes intéressants pour dénoncer certains charlatans, dans divers domaine, dans les domaines plus particuliers du nucléaires et de la téléphonie mobile est devenue, de fait, un vecteur de propagande de ces lobbies (particulièrement riches et puissants.)
On peut supposer que le discours des communicants d'EDF et de Bouygues Telecom correspond aussi aux convictions de ces militants et sympathisants. Néanmoins, même s'ils ne sont pas eux-mêmes des scientifiques de haut niveau capables de participer au débat, ils ne peuvent ignorer qu'un principe élémentaire est qu'on ne peut pas être juge et partie...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Matière et Révolution
le glode a écrit:
Renseigne-toi un peu
D'après les scientifiques, le plus probable est que la centrale nucléaire de Fukushima ne fera pas de mort
peut on parler sereinement du nucleaire
Merci de nous mettre le lien d'un lobby que je ne connaissais pas et qui écrit:
"À ce jour, l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima n’a fait aucun mort, et on peut raisonnablement espérer qu’il n’y aura finalement que très peu de victimes, voire aucune, du fait de la radioactivité".
Et le glode parle de modération: alors écoute un peu ptit père, quand tu travailleras un jour dans des milieux industriels et que toi, tes collègues risqueront leur vie, leur santé à cause de produits chimiques, d'amiante, d'explosifs, de rayons ionisants et non ionisants, tu croieras un peu moins les mensonges des lobbys industriels, qui rassurent la population quand celle ci voit ces enfants perdrent leur santé, et ses travailleurs décédés dans le silence des mafias patronales.
Sinon tu peux regarder des sites comme le blog de Fukushima http://fukushima.over-blog.fr/
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
qui va trop loin?
Je mets au défi qui que ce soit d'aller au Japon dans une assemblée des populations déplacées ou forcées de rester à quelques dizaines de km de la centrale et de dire que le nucléaire n'a fait aucun mort et n'en fera aucun.
Partout dans le monde, il y a des limites à ne pas dépasser, surtout quand on s'adresse aux familles des victimes, ou de personnes qui ont tout perdu.
Certains sont choqués par mes propos, mais je suis capable de les défendre car je discute politique et d'idée.
Mais là , les mêmes font de la provocation sur un sujet ou personne n'a le droit de s'avancer en tatonnant: les sacrifiés du régime capitaliste.
Messieurs, avec vos propos sur Fukushima, je vous considère comme des négationnistes d'un génocide.
Et je pèse bien tous mes mots.
Partout dans le monde, il y a des limites à ne pas dépasser, surtout quand on s'adresse aux familles des victimes, ou de personnes qui ont tout perdu.
Certains sont choqués par mes propos, mais je suis capable de les défendre car je discute politique et d'idée.
Mais là , les mêmes font de la provocation sur un sujet ou personne n'a le droit de s'avancer en tatonnant: les sacrifiés du régime capitaliste.
Messieurs, avec vos propos sur Fukushima, je vous considère comme des négationnistes d'un génocide.
Et je pèse bien tous mes mots.
Maxence- Messages : 74
Date d'inscription : 17/01/2012
Re: Matière et Révolution
je suis d'accord avec maxence.
Fukushima est un crime contre l'humanité.
franchement, soyez sérieux... la radioactivité même si elle est naturelle, dans le cas de cette catastrophe, les doses émises sont mortelles...
tout ceux qui disent le contraire sont au mieux des naïfs ou alors des menteurs qui soutiennent sans vouloir le dire ouvertement le nucléaire
Si vous êtes pour le nucléaire dites le! mais arrêtez le cinoche...
Et puis la raison première du nucléaire civile, faut il le rappeler, c'est d´être la couverture du nucléaire militaire...
Fukushima est un crime contre l'humanité.
franchement, soyez sérieux... la radioactivité même si elle est naturelle, dans le cas de cette catastrophe, les doses émises sont mortelles...
tout ceux qui disent le contraire sont au mieux des naïfs ou alors des menteurs qui soutiennent sans vouloir le dire ouvertement le nucléaire
Si vous êtes pour le nucléaire dites le! mais arrêtez le cinoche...
Et puis la raison première du nucléaire civile, faut il le rappeler, c'est d´être la couverture du nucléaire militaire...
lonesloane- Messages : 13
Date d'inscription : 14/01/2012
Re: Matière et Révolution
Non. Le nucléaire civil est une industrie à part entière dans laquelle sont investis des capitaux considérables. Pour la bourgeoisie française et son Etat, c'est même un enjeu de première importance dans la mesure où Areva et EDF exportent leurs centrales. C'est d'ailleurs ce qui explique la puissance de la contre-offensive médiatique de ces lobbies après Fukushima.Lonesloane
Et puis la raison première du nucléaire civile, faut il le rappeler, c'est d´être la couverture du nucléaire militaire...
La notion démocratique-bourgeoise de "crimes contre l'humanité" est floue et élastique. En général, elle sert surtout à condamner les crimes des ennemis de l'impérialisme occidental. Nous n'avons pas à la reprendre à notre compte.Fukushima est un crime contre l'humanité.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Matière et Révolution
Maxence a écrit:le glode a écrit:
Renseigne-toi un peu
D'après les scientifiques, le plus probable est que la centrale nucléaire de Fukushima ne fera pas de mort
peut on parler sereinement du nucleaire
Merci de nous mettre le lien d'un lobby que je ne connaissais pas et qui écrit:
"À ce jour, l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima n’a fait aucun mort, et on peut raisonnablement espérer qu’il n’y aura finalement que très peu de victimes, voire aucune, du fait de la radioactivité".
Et le glode parle de modération: alors écoute un peu ptit père, quand tu travailleras un jour dans des milieux industriels et que toi, tes collègues risqueront leur vie, leur santé à cause de produits chimiques, d'amiante, d'explosifs, de rayons ionisants et non ionisants, tu croieras un peu moins les mensonges des lobbys industriels, qui rassurent la population quand celle ci voit ces enfants perdrent leur santé, et ses travailleurs décédés dans le silence des mafias patronales.
Sinon tu peux regarder des sites comme le blog de Fukushima http://fukushima.over-blog.fr/
Amiante, chimie, nucleaire... on parle de quoi au fait ??
Du fait que les capitalistes se fichent en général pas mal des conditions de travail dangereuses ?
On est bien d'accord
Sur fukushima, les liens que tu indiques ne disent pas qu'il y ait eu de mort depuis l'accident.
Par contre, le seisme a fait en lui-meme plus de 23 000 morts (mais cela ne semble pas te préoccuper outre mesure)
Sources ? Ton pifomètre ?la radioactivité même si elle est naturelle, dans le cas de cette catastrophe, les doses émises sont mortelles...
le glode- Messages : 121
Date d'inscription : 10/07/2011
Re: Matière et Révolution
Valence Communiqué du 7 juillet 2011
Conséquences au Japon de l’accident de Fukushima Daiichi : une contamination massive, durable et très étendue
Le laboratoire de la CRIIRAD a effectué une mission au Japon du 24 mai au 3 juin 2011 1. Le présent document fait état des constatations issues des premiers résultats d’analyse. Les dépôts de césium radioactif sur les sols ont été très importants. Ils génèrent, et vont générer pendant longtemps, un flux de rayonnements gamma responsable de l’irradiation de la population sur des très vastes étendues. En l’absence de mesures de protection, des centaines de milliers d’habitants vont recevoir, du fait de cette exposition externe, des doses de rayonnement très supérieures à la limite de 1 mSv/an. Il faut ajouter à cela l’exposition interne (du fait notamment de l’ingestion d’aliments contaminés) et surtout toutes les doses reçues depuis le 12 mars derniers, des doses qui ont été ont pu être extrêmement élevées au cours de la première semaine du fait de la quasi absence de mesures de protection.
1 / Importance de la contamination à plus de 60 km : l’exemple de la ville de Fukushima
L’irradiation externe conduit à un niveau de risque inacceptable
Les mesures de terrain et analyses de sol effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD sur la ville de Fukushima, située à 60-65 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, indiquent que les retombées de césium 134 et 137 radioactif sont de plusieurs centaines de milliers de Bq/m2 : 490 000 Bq/m2 sur la pelouse de l’école primaire Moriai ; plus de 700 000 Bq/m2 dans le quartier Watari.
En se désintégrant, les atomes de césium émettent des radiations gamma très pénétrantes. Elles peuvent parcourir dans l’air plus de 60 mètres, c’est ce qui a permis aux américains d’établir une carte des retombées au moyen de sondes héliportées. Ces radiations traversent également les murs et les fenêtres des habitations et irradient les gens dans leur domicile.
Fin mai 2011, les débits de dose relevés par la CRIIRAD dans la ville de Fukushima, à 1 mètre du sol, en extérieur, étaient typiquement plus de 10 fois, voire plus de 20 fois supérieurs à la normale (supérieurs à 1 et 2 μSv/h). L’irradiation est encore mesurable dans les étages des bâtiments. Des mesures effectuées au 4eme étage d’un immeuble ont montré un excès de radiation qui augmente lorsqu’on se rapproche des fenêtres (même fermées). A l’intérieur d’une maison individuelle du quartier Watari, la CRIIRAD a mesuré un débit de dose plus de 3 fois supérieur à la normale au contact du tatami dans la chambre des enfants (0,38 μSv/h) et 6 fois supérieur dans le salon à 1 mètre du sol (0,6 μSv/h). Devant la maison, on mesure, 2,2 μSv/h dans le jardin d’agrément et 2,9 μSv/h au niveau de la pelouse d’une école proche (mesures à 1 mètre du sol).
Cette irradiation ne diminuera que très lentement. Elle est due en effet principalement au césium 137 et au césium 134 dont les périodes physiques sont longues (30 ans et 2 ans respectivement). Cela signifie que la radioactivité du césium 137 sera divisée par 2 dans 30 ans. On peut estimer que dans les douze mois à venir, la radioactivité du césium 134 ne sera abaissée que de 30 % et celle du césium 137 de 3%. La radiation ambiante ne sera réduite que de quelques dizaines de %.
1 Un premier bilan des investigations a été présenté lors de conférences de presse à Fukushima (30 mai) et Tokyo (31 mai et 1er juin 2011) et sont exposées dans un compte rendu disponible sur le site de la CRIIRAD (en Anglais) : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/en_anglais/criirad11-47ejapan.pdf
CRIIRAD
Commission de Recherche
et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
1
CRIIRAD- 471, Av. Victor Hugo, 26000 Valence - France-+ 33 (0)4 75 41 82 50 + 33 (0)4 75 81 26 48 http://www.criirad.org – Email : contact@criirad.org
Siret 34180254400039 – APE 731 Z Association agréée pour la protection de l’environnement
RIB : BFCC VALENCE – 00013 – 21025846604 –41 – TVA intracommunautaire n° FR80341802544
Si rien n’est fait, les habitants de la ville de Fukushima pourraient subir dans les douze mois à venir une irradiation externe de plusieurs milliSieverts alors que la dose au-delà de laquelle le risque de cancer mortel est jugé inacceptable par la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique) est de 1 milliSievert par an, ce qui correspond à 5 décès pour 100 000 personnes exposées.
Or les autorités japonaises ont fixé une limite de dose de 20 milliSieverts comme critère pour décider d’évacuer définitivement ou non les populations. Ceci correspond à un risque de cancer mortel à terme 20 fois supérieur au risque acceptable. Ceci est d’autant plus grave que les habitants de Fukushima ont déjà été fortement exposés. Il faut également tenir compte des doses liées à la contamination interne que ces populations continuent à subir par ingestion de denrées contaminées et des risques liés à l’inhalation de poussières à partir du sol contaminé.
Dans la ville de Fukushima, la CRIIRAD a mesuré par exemple dans la terre prélevée sous les balançoires de l’école primaire Moriai, une contamination en césium 137 + 134 de 370 000 Bq/kg. Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié.
Une population déjà très exposée aux radiations
La persistance de la contamination en iode 131 des sols prélevés par la CRIIRAD fin mai 2011 dans la ville de Fukushima permet d’évaluer les retombées initiales en iode 131 à des millions de Bq/m2.
L’iode 131 a une période physique de 8 jours, sa radioactivité était donc plus de 600 fois supérieure lors des retombées. Ceci témoigne de la forte contamination de l’air lors de l’arrivée des panaches contaminés en particulier le 15 mars 2011.
Il y avait également d’autres substances radioactives qui se sont largement désintégrées depuis comme le césium 136, le tellure 129, le tellure 132, l’iode 132, l’iode 133, etc.. ainsi que des gaz radioactifs comme le xénon 133 et le krypton 85 qui ne sont pas accumulés dans les sols.
Les habitants de cette ville ont donc déjà été soumis à une contamination interne très importante d’abord par inhalation d’air contaminé et surtout par ingestion de denrées contaminées du fait des dépôts de substances radioactives. Les autorités japonaises n’ont en effet édicté des restrictions de consommation sur la préfecture de Fukushima qu’à partir du 21 et 23 mars (selon les types d’aliments). Les populations ont donc consommé pendant plus d’une semaine des aliments très contaminés, sans aucune restriction ni information. Ils ont pu de ce fait recevoir des doses efficaces de plusieurs dizaines de milliSievert et les doses à la thyroïde dépassant le Sievert.
Pour mémoire, la contamination initiale des épinards par l’iode 131, à 100 km au sud de la centrale était telle qu’en consommant 200 grammes un jeune enfant pouvait dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert, à 40 kilomètres au nord-ouest, les végétaux étaient tellement contaminés que cette limite annuelle pouvait être atteinte en consommant 5 grammes de végétaux.
Il est indispensable que les populations touchées obtiennent une évaluation fiable des doses déjà subies et il est impératif de tout faire pour limiter leur exposition à venir.
2 / Ampleur de la zone touchée par les retombées
Les retombées concernent un territoire très étendu, bien au-delà de la zone interdite de 20 km et bien au-delà de la préfecture de Fukushima. En fonction des conditions météorologiques, les masses d’air contaminé se sont déplacées sur des centaines de kilomètres et les précipitations (pluie et neige) ont entraîné les particules radioactives au sol. Les dépôts de césium 134 et 137 entraînent une contamination durable.
2
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Ceci est confirmé par les prélèvements de sol et par les mesures de débit de dose réalisées2 par la CRIIRAD (à 1 mètre du sol), du 24 mai au 3 juin 2011. On mesure en effet :
• 0,47 μSv/h à Marumori (préfecture de Miyagi), à environ 60 km au nord de la centrale. Le niveau naturel calculé3 est de 0,1 μSv/h et les retombées4 en césium 137 et 134 de plus de 95 000 Bq/m2.
• 0,33 μSv/h près de Hitachi (préfecture d’Ibaraki) environ 88 kilomètres au sud de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,07 μSv/h et les retombées en césium de plus de 50 000 Bq/m2. L’iode 131 est encore détecté dans le prélèvement du 25 mai.
• 0,28 μSv/h à Ishioka (préfecture d’Ibaraki) à environ 160 km au sud sud-ouest de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium de plus de 48 000 Bq/m2.
Il existe donc, tant au niveau des préfectures d’Ibaraki que de Miyagi, des secteurs sur lesquels le taux de radiation artificiel est plus de 4 fois supérieur au niveau naturel. Cela représente donc pour une personne qui passe 50 % de son temps en extérieur, une dose ajoutée sur les douze prochains mois susceptible de dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert par an, sans tenir compte, ni de l’irradiation externe induite à l’intérieur des bâtiments, ni de la contamination interne par ingestion de nourriture contaminée ou par inhalation des particules radioactives remises en suspension.
Ces résultats contredisent les informations relayées par l’Autorité de Sureté Nucléaire française qui écrit dans un communiqué du 28 juin 2011 : « A l’extérieur du site, la décroissance des débits de dose mesurés dans l’environnement continue. A Fukushima, le 7 juin, le débit de dose était 1,6 μSv (microSievert)/h. Les 45 autres préfectures présentent des débits de dose inférieurs à 0,1 μSv/h ».
• Au niveau de la ville de Tokyo, l’exposition résiduelle par irradiation externe est susceptible de conduire à une exposition non négligeable. La CRIIRAD a mesuré par exemple 0,14 μSv/h début juin, dans le parc Wadabori-Koen, à Tokyo (à environ 235 km de la centrale). Dans ce parc, le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium 134 et 137 de plus de 14 000 Bq/m2. Il faudrait disposer de données pour toute l’agglomération.
C’est pourquoi la CRIIRAD demande aux citoyens japonais d’exiger la publication de cartes détaillées des retombées et de la contamination résiduelle, à l’échelle de tout le pays, et avec une précision suffisante, c’est-à-dire correspondant à des retombées en césium à partir de 1 000 Bq/m2 et non pas de 300 000 Bq/m2 comme sur les cartes publiées le 6 mai 2011.
2 Mesures réalisées par Christian Courbon, Bruno Chareyron (laboratoire CRIIRAD) et Wataru Iwata (ONG Japonaise Project 47) au moyen d’un compteur proportionnel compensé en énergie, modèle LB123 de marque Berthold.
3 La contamination étant détectable partout y compris à Tokyo, il est difficile de déterminer le taux de radiation naturel en l’absence de contamination. A partir d’analyses de sol ayant permis de mesurer l’activité des radionucléides naturels émetteurs gamma, le laboratoire de la CRIIRAD a recalculé le débit de dose naturel théorique (composante tellurique et contribution du rayonnement cosmique).
4 Il s’agit de retombées estimées à partir des concentrations en césium 137 et césium 134 mesurées sur la strate 0-5 cm d’une carotte échantillonnée sur un terrain plat, non remanié et donc susceptible d’avoir correctement conservé le dépôt intervenu en mars 2011. L’activité surfacique donnée est une estimation préliminaire par défaut car l’analyse des strates 5-10 cm et des fractions > 2 mm se poursuit.
3
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Conséquences au Japon de l’accident de Fukushima Daiichi : une contamination massive, durable et très étendue
Le laboratoire de la CRIIRAD a effectué une mission au Japon du 24 mai au 3 juin 2011 1. Le présent document fait état des constatations issues des premiers résultats d’analyse. Les dépôts de césium radioactif sur les sols ont été très importants. Ils génèrent, et vont générer pendant longtemps, un flux de rayonnements gamma responsable de l’irradiation de la population sur des très vastes étendues. En l’absence de mesures de protection, des centaines de milliers d’habitants vont recevoir, du fait de cette exposition externe, des doses de rayonnement très supérieures à la limite de 1 mSv/an. Il faut ajouter à cela l’exposition interne (du fait notamment de l’ingestion d’aliments contaminés) et surtout toutes les doses reçues depuis le 12 mars derniers, des doses qui ont été ont pu être extrêmement élevées au cours de la première semaine du fait de la quasi absence de mesures de protection.
1 / Importance de la contamination à plus de 60 km : l’exemple de la ville de Fukushima
L’irradiation externe conduit à un niveau de risque inacceptable
Les mesures de terrain et analyses de sol effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD sur la ville de Fukushima, située à 60-65 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, indiquent que les retombées de césium 134 et 137 radioactif sont de plusieurs centaines de milliers de Bq/m2 : 490 000 Bq/m2 sur la pelouse de l’école primaire Moriai ; plus de 700 000 Bq/m2 dans le quartier Watari.
En se désintégrant, les atomes de césium émettent des radiations gamma très pénétrantes. Elles peuvent parcourir dans l’air plus de 60 mètres, c’est ce qui a permis aux américains d’établir une carte des retombées au moyen de sondes héliportées. Ces radiations traversent également les murs et les fenêtres des habitations et irradient les gens dans leur domicile.
Fin mai 2011, les débits de dose relevés par la CRIIRAD dans la ville de Fukushima, à 1 mètre du sol, en extérieur, étaient typiquement plus de 10 fois, voire plus de 20 fois supérieurs à la normale (supérieurs à 1 et 2 μSv/h). L’irradiation est encore mesurable dans les étages des bâtiments. Des mesures effectuées au 4eme étage d’un immeuble ont montré un excès de radiation qui augmente lorsqu’on se rapproche des fenêtres (même fermées). A l’intérieur d’une maison individuelle du quartier Watari, la CRIIRAD a mesuré un débit de dose plus de 3 fois supérieur à la normale au contact du tatami dans la chambre des enfants (0,38 μSv/h) et 6 fois supérieur dans le salon à 1 mètre du sol (0,6 μSv/h). Devant la maison, on mesure, 2,2 μSv/h dans le jardin d’agrément et 2,9 μSv/h au niveau de la pelouse d’une école proche (mesures à 1 mètre du sol).
Cette irradiation ne diminuera que très lentement. Elle est due en effet principalement au césium 137 et au césium 134 dont les périodes physiques sont longues (30 ans et 2 ans respectivement). Cela signifie que la radioactivité du césium 137 sera divisée par 2 dans 30 ans. On peut estimer que dans les douze mois à venir, la radioactivité du césium 134 ne sera abaissée que de 30 % et celle du césium 137 de 3%. La radiation ambiante ne sera réduite que de quelques dizaines de %.
1 Un premier bilan des investigations a été présenté lors de conférences de presse à Fukushima (30 mai) et Tokyo (31 mai et 1er juin 2011) et sont exposées dans un compte rendu disponible sur le site de la CRIIRAD (en Anglais) : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/en_anglais/criirad11-47ejapan.pdf
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Si rien n’est fait, les habitants de la ville de Fukushima pourraient subir dans les douze mois à venir une irradiation externe de plusieurs milliSieverts alors que la dose au-delà de laquelle le risque de cancer mortel est jugé inacceptable par la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique) est de 1 milliSievert par an, ce qui correspond à 5 décès pour 100 000 personnes exposées.
Or les autorités japonaises ont fixé une limite de dose de 20 milliSieverts comme critère pour décider d’évacuer définitivement ou non les populations. Ceci correspond à un risque de cancer mortel à terme 20 fois supérieur au risque acceptable. Ceci est d’autant plus grave que les habitants de Fukushima ont déjà été fortement exposés. Il faut également tenir compte des doses liées à la contamination interne que ces populations continuent à subir par ingestion de denrées contaminées et des risques liés à l’inhalation de poussières à partir du sol contaminé.
Dans la ville de Fukushima, la CRIIRAD a mesuré par exemple dans la terre prélevée sous les balançoires de l’école primaire Moriai, une contamination en césium 137 + 134 de 370 000 Bq/kg. Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié.
Une population déjà très exposée aux radiations
La persistance de la contamination en iode 131 des sols prélevés par la CRIIRAD fin mai 2011 dans la ville de Fukushima permet d’évaluer les retombées initiales en iode 131 à des millions de Bq/m2.
L’iode 131 a une période physique de 8 jours, sa radioactivité était donc plus de 600 fois supérieure lors des retombées. Ceci témoigne de la forte contamination de l’air lors de l’arrivée des panaches contaminés en particulier le 15 mars 2011.
Il y avait également d’autres substances radioactives qui se sont largement désintégrées depuis comme le césium 136, le tellure 129, le tellure 132, l’iode 132, l’iode 133, etc.. ainsi que des gaz radioactifs comme le xénon 133 et le krypton 85 qui ne sont pas accumulés dans les sols.
Les habitants de cette ville ont donc déjà été soumis à une contamination interne très importante d’abord par inhalation d’air contaminé et surtout par ingestion de denrées contaminées du fait des dépôts de substances radioactives. Les autorités japonaises n’ont en effet édicté des restrictions de consommation sur la préfecture de Fukushima qu’à partir du 21 et 23 mars (selon les types d’aliments). Les populations ont donc consommé pendant plus d’une semaine des aliments très contaminés, sans aucune restriction ni information. Ils ont pu de ce fait recevoir des doses efficaces de plusieurs dizaines de milliSievert et les doses à la thyroïde dépassant le Sievert.
Pour mémoire, la contamination initiale des épinards par l’iode 131, à 100 km au sud de la centrale était telle qu’en consommant 200 grammes un jeune enfant pouvait dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert, à 40 kilomètres au nord-ouest, les végétaux étaient tellement contaminés que cette limite annuelle pouvait être atteinte en consommant 5 grammes de végétaux.
Il est indispensable que les populations touchées obtiennent une évaluation fiable des doses déjà subies et il est impératif de tout faire pour limiter leur exposition à venir.
2 / Ampleur de la zone touchée par les retombées
Les retombées concernent un territoire très étendu, bien au-delà de la zone interdite de 20 km et bien au-delà de la préfecture de Fukushima. En fonction des conditions météorologiques, les masses d’air contaminé se sont déplacées sur des centaines de kilomètres et les précipitations (pluie et neige) ont entraîné les particules radioactives au sol. Les dépôts de césium 134 et 137 entraînent une contamination durable.
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Ceci est confirmé par les prélèvements de sol et par les mesures de débit de dose réalisées2 par la CRIIRAD (à 1 mètre du sol), du 24 mai au 3 juin 2011. On mesure en effet :
• 0,47 μSv/h à Marumori (préfecture de Miyagi), à environ 60 km au nord de la centrale. Le niveau naturel calculé3 est de 0,1 μSv/h et les retombées4 en césium 137 et 134 de plus de 95 000 Bq/m2.
• 0,33 μSv/h près de Hitachi (préfecture d’Ibaraki) environ 88 kilomètres au sud de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,07 μSv/h et les retombées en césium de plus de 50 000 Bq/m2. L’iode 131 est encore détecté dans le prélèvement du 25 mai.
• 0,28 μSv/h à Ishioka (préfecture d’Ibaraki) à environ 160 km au sud sud-ouest de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium de plus de 48 000 Bq/m2.
Il existe donc, tant au niveau des préfectures d’Ibaraki que de Miyagi, des secteurs sur lesquels le taux de radiation artificiel est plus de 4 fois supérieur au niveau naturel. Cela représente donc pour une personne qui passe 50 % de son temps en extérieur, une dose ajoutée sur les douze prochains mois susceptible de dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert par an, sans tenir compte, ni de l’irradiation externe induite à l’intérieur des bâtiments, ni de la contamination interne par ingestion de nourriture contaminée ou par inhalation des particules radioactives remises en suspension.
Ces résultats contredisent les informations relayées par l’Autorité de Sureté Nucléaire française qui écrit dans un communiqué du 28 juin 2011 : « A l’extérieur du site, la décroissance des débits de dose mesurés dans l’environnement continue. A Fukushima, le 7 juin, le débit de dose était 1,6 μSv (microSievert)/h. Les 45 autres préfectures présentent des débits de dose inférieurs à 0,1 μSv/h ».
• Au niveau de la ville de Tokyo, l’exposition résiduelle par irradiation externe est susceptible de conduire à une exposition non négligeable. La CRIIRAD a mesuré par exemple 0,14 μSv/h début juin, dans le parc Wadabori-Koen, à Tokyo (à environ 235 km de la centrale). Dans ce parc, le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium 134 et 137 de plus de 14 000 Bq/m2. Il faudrait disposer de données pour toute l’agglomération.
C’est pourquoi la CRIIRAD demande aux citoyens japonais d’exiger la publication de cartes détaillées des retombées et de la contamination résiduelle, à l’échelle de tout le pays, et avec une précision suffisante, c’est-à-dire correspondant à des retombées en césium à partir de 1 000 Bq/m2 et non pas de 300 000 Bq/m2 comme sur les cartes publiées le 6 mai 2011.
2 Mesures réalisées par Christian Courbon, Bruno Chareyron (laboratoire CRIIRAD) et Wataru Iwata (ONG Japonaise Project 47) au moyen d’un compteur proportionnel compensé en énergie, modèle LB123 de marque Berthold.
3 La contamination étant détectable partout y compris à Tokyo, il est difficile de déterminer le taux de radiation naturel en l’absence de contamination. A partir d’analyses de sol ayant permis de mesurer l’activité des radionucléides naturels émetteurs gamma, le laboratoire de la CRIIRAD a recalculé le débit de dose naturel théorique (composante tellurique et contribution du rayonnement cosmique).
4 Il s’agit de retombées estimées à partir des concentrations en césium 137 et césium 134 mesurées sur la strate 0-5 cm d’une carotte échantillonnée sur un terrain plat, non remanié et donc susceptible d’avoir correctement conservé le dépôt intervenu en mars 2011. L’activité surfacique donnée est une estimation préliminaire par défaut car l’analyse des strates 5-10 cm et des fractions > 2 mm se poursuit.
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CRIIRAD- 471, Av. Victor Hugo, 26000 Valence - France-+ 33 (0)4 75 41 82 50 + 33 (0)4 75 81 26 48 http://www.criirad.org – Email : contact@criirad.org
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lonesloane- Messages : 13
Date d'inscription : 14/01/2012
Re: Matière et Révolution
tu voulais des sources, en voilà déjà une
lonesloane- Messages : 13
Date d'inscription : 14/01/2012
Re: Matière et Révolution
ça devient n'importe quoi ce fil !! Il y a déjà un fil sur le nucléaire, je ne vois pas l'intérêt de le dupliquer ici.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Matière et Révolution
on me pose une question sur ce fil, j'y réponds... sur ce fil. Quoi de plus normal
maintenant j'attends les détecteurs comme quoi fukushima n'aura aucune ou peu de conséquence sur la santé des populations
en attendant un peu de lecture qui changera des scientifique pro-nucléaire
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Santé / Tchernobyl-Fukushima : pour le scientifique Yury Bandajevski l'impact du nucléaire sur la santé est terrifiant
Yury Bandajevski, Pr de médecine, anatomo-pathologiste, a fondé un hôpital et une université de médecine au coeur des zones contaminées après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de 1986. Fondateur et premier recteur de l’Université de Gomel (Belarus), Fondateur et Président du "Centre International Ecologie et Santé" de Kiev il a été emprisonné 9 ans par le pouvoir bélarusse pour ses opinions et pour la prise en charge des victimes de Tchernobyl. Grand spécialiste international des impacts sanitaires du nucléaire et atteintes à la santé de la radioactivité, il nous délivre son témoignage scientifique sur la catastrophe de Fukushima qui se poursuit.* Il rappelle que dans les régions de Tchernobyl, 25 ans après, la mortalité dépasse nettement la natalité du fait de l’augmentation permanente du nombre de malades atteints de pathologies cardio-vasculaires et de cancers.
(entretien réalisé le 25 mars 2011)
Quel est votre regard sur la catastrophe de la centrale nucléaire japonaise ?
La situation qui s'est développée sur la centrale nucléaire japonaise témoigne que l’énergie nucléaire présente un danger énorme pour toute la vie sur Terre.
Les tentatives vaines de réparation rapide et efficace des avaries de plusieurs réacteurs illustrent la faiblesse de l'humanité la radioactivité. L’accident survenu au Japon n'est pas un problème uniquement pour ce pays puisque des quantités énormes d'éléments radioactifs entrent dans l'atmosphère et s'étendent sur toute la planète. C’est toute l'humanité qui souffrira des conséquences de cet accident. Ainsi, une catastrophe sur une centrale nucléaire est une catastrophe non seulement pour un pays, dans ce cas particulier le Japon, c'est immanquablement une catastrophe mondiale. Il est très important que cela soit compris par ceux qui prennent des décisions qui sont fatales pour la communauté mondiale.*
Vous avez décrit la dangerosité pour la santé humaine de la contamination de l'environnement produite par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Vous avez montré comment le déni de cette dangerosité par les autorités en charge de la santé des habitants des zones contaminées avait contribué à une catastrophe sanitaire et démographique. Quels sont, d'après votre expérience, les éléments les plus importants que doivent prendre en compte les autorités japonaises dans le domaine de la santé publique ?
Il y a un élément très important à observer dans la situation créée par la catastrophe de Fukushima : l'intention de cacher l’échelle réelle du désastre. Nous l'avons déjà observé en 1986 lors de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il en a résulté une détérioration brusque le la santé des personnes qui subissent l'action de la radiation. La méconnaissance de l'impact négatif de l’incorporation de radionucléides dans l’organisme a conduit à une catastrophe démographique dans les régions contaminées du Belarus et de l’Ukraine.
Il est très important que, au vu des connaissances sur l’effet nuisible de l’incorporation d’éléments radioactifs dans l’organisme des gens, les mesures opportunes de radioprotection de la population soient acceptées non seulement au Japon, mais aussi dans le monde.
A cet égard, il faut prêter une attention particulière à la radioprotection des populations soumises durant de nombreuses années à l'impact constant de radionucléides incorporés, et particulièrement à celle des habitants des territoires contaminés par l'accident de Tchernobyl.
La radioactivité déjà émise la par centrale nucléaire de Fukushima et reçue par les japonais, qui provient tout d'abord d’éléments d'iode radioactifs à demi-vie courte, est un facteur négatif supplémentaire pour la santé.
(à suivre ci-dessous : le premier entretien réalisé le 28 février 2011)
Comment voyez-vous la situation sanitaire aujourd'hui dans les principales régions contaminées par le nuage de Tchernobyl ? (Belarus, Ukraine, Russie)
La situation sanitaire de la population est aujourd’hui tragique. La mortalité dépasse nettement la natalité du fait de l’augmentation permanente du nombre de malades atteints de pathologies cardio-vasculaires et de cancers. Des personnes en âge de travailler meurent. L’exemple le plus frappant est celui du district d’Ivankov de la région de Kiev en Ukraine, le plus proche de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Les indicateurs de santé de ce district témoignent d’une catastrophe démographique et de toutes les conséquences qui en résultent.
Les gens ne sont pas protégés par des mesures de radioprotection et consomment des aliments contenant des radioéléments. Le système de surveillance de la radioactivité des lieux d’habitation et des aliments, de même que celui de la radioactivité corporelle des habitants de ce territoire, ne fonctionne pas. De plus, dans ce district, les conditions permettant d’assurer les traitements médicaux indispensables aux malades ne sont pas remplies. Il peut en être conclu que les autorités ont ignoré l’impact du facteur radioactif sur la population locale.
Quels sont, d'après vous, les apports les plus importants de vos recherches à la connaissance scientifique et principales découvertes?
On peut distinguer, dans mon travail de chercheur, deux périodes : celle de Grodno et celle de Gomel. Avant d’arriver à Gomel en 1990 (4 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl), je travaillais à l’Institut national de médecine de Grodno et j’étudiais les processus pathologiques dans le système mère-fœtus. Nous étudiions les liens de causalité entre l’apparition de pathologies dans le développement intra-utérin du fœtus et l’influence d’une série d’agents environnementaux, en particulier des anti-vitamines, des agents bactériens, des rayons laser et d'autres facteurs d’origine chimique. Cela a permis de valider l’hypothèse du rôle du système immunitaire dans la régulation de l’activité des organes et des systèmes, dans la formation des structures embryonnaires et dans l’apparition des malformations congénitales nitamment dans l’apparition de troubles immunitaires de l’homéostase dans l’organisme de la mère et du fœtus. Pour ces recherches, j’ai été récompensé avec mes étudiants par le prix scientifique du Komsomol du Belarus.
A l’Institut national de médecine Gomel, sous ma direction, un système d’évaluation globale de l’influence de la radioactivité sur l’organisme humain a été créé. En utilisant les résultats de recherches longues et réitérées cliniques, radiométriques et de laboratoire, ainsi que ceux d’expériences sur des animaux de laboratoire, nous avons montré la capacité des radionucléides Cs-137 incorporés dans l’organisme à provoquer le développement de processus pathologiques, y compris dans les organes et les systèmes vitaux.
De plus, pour la première fois, nous avons révélé la capacité des organes vitaux de l’homme à incorporer ces radionucléides. Le déficit énergétique qui se développe suite à cette incorporation est la cause de changements nécrobiotiques dans les cellules du cœur, du cerveau, de la thyroïde, du foie, des reins et d'autres organes, et bien sûr de l’altération de leur fonction. La corrélation entre gravité et fréquence des pathologies, d’une part, et quantité de radionucléides Cs-137 incorporés dans l’organisme et les organes, d’autre part, a été prouvée.
Nous avons confirmé la capacité de petites doses de radionucléides Cs-137 incorporés à induire des états pathologiques ayant à leur origine une prédisposition génétique, notamment les troubles cardiaques chez les enfants ou les malformations congénitales multifactorielles.
L’évaluation intégrale des changements pathologiques et adaptatifs ayant lieu dans l’organisme sous l’influence des radionucléides Cs-137 a permis de mettre en évidence le syndrome de l’incorporation chronique de radio-isotopes à demi-vie longue (« syndrome of the long-living incorporated radioisotopes », SLIR).
La cardiomyopathie du césium radioactif et le syndrome de l’irradiation toxique du fœtus et du nouveau-né peuvent être considérés comme parties intégrantes du SLIR. Nous avons réalisé une évaluation quantitative de la dangerosité pour l’organisme humain des diverses doses de radionucléides Cs-137. Cela devrait être pris en compte dans les soins médicaux à la population vivant dans les territoires contaminés par l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Nous avons étudié l’influence sur l’organisme des radionucléides incorporés Cs-137. Cette incorporation concerne les organes vitaux, et notamment le cœur, le cerveau, les glandes endocrines, les reins, le foie, les organes reproducteurs. Le césium perturbe le système énergétique des cellules en altérant les structures mitochondriales. L’ensemble des dommages qu’il faut prendre en compte sont provoqués par les effets toxiques sur les structures vivantes du rayonnement ionisant lié à la désintégration des radionucléides, des radionucléides Cs-137 eux-mêmes, mais également de leurs descendants, à savoir le baryum 137 et le baryum stable. Cela explique la gravité de leur influence, différente de celle d’autres agents radioactifs.
En quoi vos travaux vont-ils au-delà des considérations sur les effets de proximité de la radioactivité déjà formulées il y a plusieurs décennies par le spécialiste belge en radioprotection Maurice Eugène André ? Ou de l'effet Petkau, décrit par le Dr Abraham Petkau en 1972 ?
Nos recherches sont étroitement liées à la situation réelle des zones touchées par les conséquences de l’accident nucléaire. Nous avons étudié et étudions l’influence sur l’organisme de l'incorporation de radionucléides Cs-137 aujourd’hui largement présents dans l’environnement. Sans doute, les conclusions relatives aux dangers d’une exposition prolongée de l’organisme à de faibles quantités de ces radionucléides ont surtout une portée pratique. Du point de vue scientifique, nous étudions les mécanismes pathogénétiques qui se trouvent à l’origine de l’apparition de ces effets. La fréquence des défauts décrits dans la population humaine s’élève à environ 50%. Sur la base des données obtenues, je considère que, aujourd’hui, l’une des mesures de prévention des pathologies congénitales est la détection des facteurs environnementaux capables de provoquer l'expression phénotypique de défauts génétiques latents. Le césium radioactif est l’un de ces facteurs, et c’est un facteur très puissant.
La thèse mise en avant par les pro-nucléaire de l’adaptation à l’effet de la radiation est spéculative. Si la radiation était bénéfique à la santé humaine, nous aurions déjà observé ces effets bénéfiques. Dans les faits, nous observons une brusque dégradation de la santé des populations en contact avec les agents radioactifs. Sur le plan de l’évolution, les agents radioactifs anthropiques sont un facteur déstabilisateur. L’ère de la conquête de l’énergie nucléaire s’accompagne d’une augmentation importante du nombre de maladies, y compris de cancers. Il est possible de prévoir une évolution négative de la situation actuelle. Comment peut-on parler d’adaptation ?
Vous semblez considérer que le césium a une toxicité intrinsèque au niveau cellulaire à des doses relativement faibles, perturbant la circulation d'énergie au sein des cellules et tout le système immunitaire. D'après vous, cette toxicité spécifique s'ajoute à la toxicité chimique des métaux lourds comme le césium, et aussi aux effets biologiques strictement liés à la radioactivité
L’effet toxique du césium est lié à sa capacité à perturber les processus énergétiques dans le cycle de Krebs (cycle des acides tricarboxyliques). Lors de perturbations génétiques, le fonctionnement de l’organisme est soutenu par une activité intense des systèmes régulateurs (notamment par le système immunitaire). Même des quantités relativement faibles de radionucléides Cs-137 peuvent perturber cette fonction régulatrice, en abaissant le niveau de production des agents énergétiques, et provoquer des états pathologiques. Les concentrations importantes de Cs-137 incorporé ont un effet toxique même sur un organisme ayant un génome normal. Combinée à celle d’autres agents environnementaux, cette toxicité augmente. Dans l’ensemble de l’effet toxique, il faut prendre en compte l’effet du Cs-137, des rayons gamma et bêta, qui se produisent lors de la désintégration du Cs-137 puis du baryum 137, mais également l’effet du produit final de la désintégration, le baryum stable. Outre la capacité à provoquer des maladies, y compris des cancers, les radionucléides possèdent un effet mutagène.
Que pouvez-vous nous dire de votre projet de Centre d’analyse et de coordination Ecologie et Santé à Kiev ? Du syndicat des liquidateurs ? Comment peut-on les aider ? Comment peuvent-ils nous aider à ce qu'il n'y ait pas davantage de victimes innocentes ?
L’objectif principal du Centre est la coordination des efforts pour aider les victimes de la radioactivité. Et il ne s’agit pas uniquement des résidents de territoires officiellement reconnus comme contaminés. L’ensemble des populations qui ingèrent des radionucléides avec les aliments peuvent être considérées comme victimes de la radiation. Je suis arrivé à cette conclusion après les longues recherches scientifiques que j’ai réalisées avec mes étudiants et mes collègues à l’Institut national de médecine de Gomel (1990-1999), ainsi qu’après leur analyse et confrontation aux résultats de recherches réalisées par d’autres chercheurs. Le soutien aux projets d’aide aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl n’est possible qu’à partir d’une base scientifique. C’est pourquoi le Centre « Ecologie et Santé » se veut tout d’abord une coopération entre professionnels offrant leurs connaissances, leur expérience et leur intellect pour la protection de la vie humaine. Un autre domaine d’activité du Centre est la coordination de projets humanitaires d’aide aux victimes des radiations.
Le projet est basé sur des mesures de radioprotection individuelle et collective de la population, parmi lesquelles le facteur alimentaire joue un rôle premier, car c’est par les denrées alimentaires que la population est aujourd'hui la plus exposée aux agents radioactifs. L’objectif prioritaire du projet est de procurer à la population du district des aliments ne contenant ni agents radioactifs ni polluants perturbant l’organisme humain. Ainsi apparaît la nécessité de mesurer précisément les concentrations de radionucléides présentes sur tout le territoire concerné, dans les aliments consommés par la population et, donc sans aucun doute, dans l‘organisme des habitants.
Il faudra améliorer considérablement les services médicaux du secteur, compte tenu de l’augmentation des pathologies mortelles.
De plus, nous travaillons sur les mesures de radioprotection de la santé maternelle, afin de prévenir l’apparition de malformations congénitales et de maladies graves des nouveau-nés, ainsi que pour prévenir les pathologies cardiovasculaires chez les enfants et les adolescents.
L'Académie des Sciences du Belarus a publié en 2010 un vaste plan de « reconquête » des zones contaminées. Quelle est votre opinion sur ce projet ?
Si les choses continuent à se passer comme elles se sont passées ces 25 dernières années après la catastrophe de Tchernobyl, cela n’apportera que des dommages au peuple bélarusse. Les habitants du pays recevront d’énormes doses de radiation par les aliments... Pour protéger la santé des enfants et des adultes, il faut introduire un contrôle strict de la radioactivité des aliments et obligatoirement modifier très nettement les niveaux de radioactivité admise. Hélas, le plan en question ne l’envisage pas.
Vous écrivez dans votre précédent livre que les nations doivent avoir le courage de refuser le recours à l'énergie nucléaire, tant dans ses applications pacifiques que militaires, que c'est une question de survie à court terme pour l'humanité. Apparemment, le physicien nucléaire Vassili Nesterenko, aujourd'hui décédé dans des condition suspectes, avait abouti à la même conclusion. Comment expliquez-vous cette convergence de vues ? Quels sont d'après vous les principaux obstacles à ce que la voix du bon sens l'emporte ?
Je pense que nous avons fait notre travail honnêtement, en tant que chercheurs, et sans détourner le regard de la réalité actuelle. L’humanité a d’abord utilisé l’énergie nucléaire dans un but militaire. Au sein des grandes puissances, les programmes militaires fondés sur l’usage des armes nucléaires, non seulement n’ont pas cessé avec le temps, mais ont vu, au contraire, leur financement s’accroître. L’énergie appelée énergie nucléaire civile contribue aussi aux programmes militaires. L’humanité n’a pas cessé de penser à une confrontation militaire. Les principes humanistes, la protection de la vie humaine ne sont pas pris en compte et ne sont pas valorisés dans la société. Là réside la cause principale de la situation actuelle.
Dans La philosophie de ma vie, vous écrivez aussi (p. 58) que la catastrophe de Tchernobyl représente une des plus précieuses cartes d'échange dans les relations de pouvoir entre dirigeants de la planète et que la question nucléaire est le pion le plus intéressant dans les relations entre Etats. Pouvez-vous préciser votre pensée à ce sujet ?
Il y a actuellement de nombreux exemples à l’appui de cette thèse que j’ai émise en 2005. L’un d’eux est la construction d’une centrale nucléaire au Belarus tout près de la frontière avec la Lituanie, pays membre de l’Union Européenne. Les négociations traitaient autant et même plus de la sûreté de la centrale pour la population lituanienne, que de l’énergie produite. Dans ce dossier, le gouvernement des Etats-Unis a soutenu le gouvernement bélarusse. Et pourtant la dangerosité de cette construction est évidente pour l’environnement comme pour la population, notamment celle du Belarus et de la Lituanie. Tchernobyl, comme mon exemple le prouve, est aussi un marchandage international : un marchandage entre le gouvernement bélarusse et la communauté internationale a été organisé à l’occasion de mon arrestation, de mon accusation et, par la suite, de ma libération de prison. Dans ce marchandage, les intentions véritables des parties en présence étaient habilement voilées, à savoir que les pouvoirs bélarusses ont reçu le soutien, en particulier financier, de certains représentants du lobby nucléaire, en échange du blocage de mon activité. Mais la solidarité internationale des représentants d’organisations non-gouvernementales de différents pays, en s’opposant à cela, m’a sauvé la vie. On m’a alors proposé de quitter le Belarus en me privant de la possibilité de poursuivre mes recherches sur les effets des agents radioactifs sur la population des régions contaminées. Quelques mois après mon départ, l’étude de la construction d’une centrale nucléaire au Belarus était lancée. Ainsi, la question nucléaire est bien la question la plus importante dans les relations entre Etats.
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* Entretien réalisé par Roland Merieux, Secrétaire du syndicat d'aide aux liquidateurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl et aux victimes du nucléaire
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pour en savoir plus : Centre d’analyse et de coordination « Ecologie et Santé » www.chernobyl-today.org / « Césium radioactif et processus de reproduction humaine », « Césium radioactif et système cardiovasculaire » et l’ouvrage collectif : « Tchernobyl, 25 ans après Situation démographique et problèmes de santé dans les territoires contaminés », (Editions Yves Michel - http://www.yvesmichel.org )
maintenant j'attends les détecteurs comme quoi fukushima n'aura aucune ou peu de conséquence sur la santé des populations
en attendant un peu de lecture qui changera des scientifique pro-nucléaire
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Santé / Tchernobyl-Fukushima : pour le scientifique Yury Bandajevski l'impact du nucléaire sur la santé est terrifiant
Yury Bandajevski, Pr de médecine, anatomo-pathologiste, a fondé un hôpital et une université de médecine au coeur des zones contaminées après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de 1986. Fondateur et premier recteur de l’Université de Gomel (Belarus), Fondateur et Président du "Centre International Ecologie et Santé" de Kiev il a été emprisonné 9 ans par le pouvoir bélarusse pour ses opinions et pour la prise en charge des victimes de Tchernobyl. Grand spécialiste international des impacts sanitaires du nucléaire et atteintes à la santé de la radioactivité, il nous délivre son témoignage scientifique sur la catastrophe de Fukushima qui se poursuit.* Il rappelle que dans les régions de Tchernobyl, 25 ans après, la mortalité dépasse nettement la natalité du fait de l’augmentation permanente du nombre de malades atteints de pathologies cardio-vasculaires et de cancers.
(entretien réalisé le 25 mars 2011)
Quel est votre regard sur la catastrophe de la centrale nucléaire japonaise ?
La situation qui s'est développée sur la centrale nucléaire japonaise témoigne que l’énergie nucléaire présente un danger énorme pour toute la vie sur Terre.
Les tentatives vaines de réparation rapide et efficace des avaries de plusieurs réacteurs illustrent la faiblesse de l'humanité la radioactivité. L’accident survenu au Japon n'est pas un problème uniquement pour ce pays puisque des quantités énormes d'éléments radioactifs entrent dans l'atmosphère et s'étendent sur toute la planète. C’est toute l'humanité qui souffrira des conséquences de cet accident. Ainsi, une catastrophe sur une centrale nucléaire est une catastrophe non seulement pour un pays, dans ce cas particulier le Japon, c'est immanquablement une catastrophe mondiale. Il est très important que cela soit compris par ceux qui prennent des décisions qui sont fatales pour la communauté mondiale.*
Vous avez décrit la dangerosité pour la santé humaine de la contamination de l'environnement produite par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Vous avez montré comment le déni de cette dangerosité par les autorités en charge de la santé des habitants des zones contaminées avait contribué à une catastrophe sanitaire et démographique. Quels sont, d'après votre expérience, les éléments les plus importants que doivent prendre en compte les autorités japonaises dans le domaine de la santé publique ?
Il y a un élément très important à observer dans la situation créée par la catastrophe de Fukushima : l'intention de cacher l’échelle réelle du désastre. Nous l'avons déjà observé en 1986 lors de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il en a résulté une détérioration brusque le la santé des personnes qui subissent l'action de la radiation. La méconnaissance de l'impact négatif de l’incorporation de radionucléides dans l’organisme a conduit à une catastrophe démographique dans les régions contaminées du Belarus et de l’Ukraine.
Il est très important que, au vu des connaissances sur l’effet nuisible de l’incorporation d’éléments radioactifs dans l’organisme des gens, les mesures opportunes de radioprotection de la population soient acceptées non seulement au Japon, mais aussi dans le monde.
A cet égard, il faut prêter une attention particulière à la radioprotection des populations soumises durant de nombreuses années à l'impact constant de radionucléides incorporés, et particulièrement à celle des habitants des territoires contaminés par l'accident de Tchernobyl.
La radioactivité déjà émise la par centrale nucléaire de Fukushima et reçue par les japonais, qui provient tout d'abord d’éléments d'iode radioactifs à demi-vie courte, est un facteur négatif supplémentaire pour la santé.
(à suivre ci-dessous : le premier entretien réalisé le 28 février 2011)
Comment voyez-vous la situation sanitaire aujourd'hui dans les principales régions contaminées par le nuage de Tchernobyl ? (Belarus, Ukraine, Russie)
La situation sanitaire de la population est aujourd’hui tragique. La mortalité dépasse nettement la natalité du fait de l’augmentation permanente du nombre de malades atteints de pathologies cardio-vasculaires et de cancers. Des personnes en âge de travailler meurent. L’exemple le plus frappant est celui du district d’Ivankov de la région de Kiev en Ukraine, le plus proche de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Les indicateurs de santé de ce district témoignent d’une catastrophe démographique et de toutes les conséquences qui en résultent.
Les gens ne sont pas protégés par des mesures de radioprotection et consomment des aliments contenant des radioéléments. Le système de surveillance de la radioactivité des lieux d’habitation et des aliments, de même que celui de la radioactivité corporelle des habitants de ce territoire, ne fonctionne pas. De plus, dans ce district, les conditions permettant d’assurer les traitements médicaux indispensables aux malades ne sont pas remplies. Il peut en être conclu que les autorités ont ignoré l’impact du facteur radioactif sur la population locale.
Quels sont, d'après vous, les apports les plus importants de vos recherches à la connaissance scientifique et principales découvertes?
On peut distinguer, dans mon travail de chercheur, deux périodes : celle de Grodno et celle de Gomel. Avant d’arriver à Gomel en 1990 (4 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl), je travaillais à l’Institut national de médecine de Grodno et j’étudiais les processus pathologiques dans le système mère-fœtus. Nous étudiions les liens de causalité entre l’apparition de pathologies dans le développement intra-utérin du fœtus et l’influence d’une série d’agents environnementaux, en particulier des anti-vitamines, des agents bactériens, des rayons laser et d'autres facteurs d’origine chimique. Cela a permis de valider l’hypothèse du rôle du système immunitaire dans la régulation de l’activité des organes et des systèmes, dans la formation des structures embryonnaires et dans l’apparition des malformations congénitales nitamment dans l’apparition de troubles immunitaires de l’homéostase dans l’organisme de la mère et du fœtus. Pour ces recherches, j’ai été récompensé avec mes étudiants par le prix scientifique du Komsomol du Belarus.
A l’Institut national de médecine Gomel, sous ma direction, un système d’évaluation globale de l’influence de la radioactivité sur l’organisme humain a été créé. En utilisant les résultats de recherches longues et réitérées cliniques, radiométriques et de laboratoire, ainsi que ceux d’expériences sur des animaux de laboratoire, nous avons montré la capacité des radionucléides Cs-137 incorporés dans l’organisme à provoquer le développement de processus pathologiques, y compris dans les organes et les systèmes vitaux.
De plus, pour la première fois, nous avons révélé la capacité des organes vitaux de l’homme à incorporer ces radionucléides. Le déficit énergétique qui se développe suite à cette incorporation est la cause de changements nécrobiotiques dans les cellules du cœur, du cerveau, de la thyroïde, du foie, des reins et d'autres organes, et bien sûr de l’altération de leur fonction. La corrélation entre gravité et fréquence des pathologies, d’une part, et quantité de radionucléides Cs-137 incorporés dans l’organisme et les organes, d’autre part, a été prouvée.
Nous avons confirmé la capacité de petites doses de radionucléides Cs-137 incorporés à induire des états pathologiques ayant à leur origine une prédisposition génétique, notamment les troubles cardiaques chez les enfants ou les malformations congénitales multifactorielles.
L’évaluation intégrale des changements pathologiques et adaptatifs ayant lieu dans l’organisme sous l’influence des radionucléides Cs-137 a permis de mettre en évidence le syndrome de l’incorporation chronique de radio-isotopes à demi-vie longue (« syndrome of the long-living incorporated radioisotopes », SLIR).
La cardiomyopathie du césium radioactif et le syndrome de l’irradiation toxique du fœtus et du nouveau-né peuvent être considérés comme parties intégrantes du SLIR. Nous avons réalisé une évaluation quantitative de la dangerosité pour l’organisme humain des diverses doses de radionucléides Cs-137. Cela devrait être pris en compte dans les soins médicaux à la population vivant dans les territoires contaminés par l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Nous avons étudié l’influence sur l’organisme des radionucléides incorporés Cs-137. Cette incorporation concerne les organes vitaux, et notamment le cœur, le cerveau, les glandes endocrines, les reins, le foie, les organes reproducteurs. Le césium perturbe le système énergétique des cellules en altérant les structures mitochondriales. L’ensemble des dommages qu’il faut prendre en compte sont provoqués par les effets toxiques sur les structures vivantes du rayonnement ionisant lié à la désintégration des radionucléides, des radionucléides Cs-137 eux-mêmes, mais également de leurs descendants, à savoir le baryum 137 et le baryum stable. Cela explique la gravité de leur influence, différente de celle d’autres agents radioactifs.
En quoi vos travaux vont-ils au-delà des considérations sur les effets de proximité de la radioactivité déjà formulées il y a plusieurs décennies par le spécialiste belge en radioprotection Maurice Eugène André ? Ou de l'effet Petkau, décrit par le Dr Abraham Petkau en 1972 ?
Nos recherches sont étroitement liées à la situation réelle des zones touchées par les conséquences de l’accident nucléaire. Nous avons étudié et étudions l’influence sur l’organisme de l'incorporation de radionucléides Cs-137 aujourd’hui largement présents dans l’environnement. Sans doute, les conclusions relatives aux dangers d’une exposition prolongée de l’organisme à de faibles quantités de ces radionucléides ont surtout une portée pratique. Du point de vue scientifique, nous étudions les mécanismes pathogénétiques qui se trouvent à l’origine de l’apparition de ces effets. La fréquence des défauts décrits dans la population humaine s’élève à environ 50%. Sur la base des données obtenues, je considère que, aujourd’hui, l’une des mesures de prévention des pathologies congénitales est la détection des facteurs environnementaux capables de provoquer l'expression phénotypique de défauts génétiques latents. Le césium radioactif est l’un de ces facteurs, et c’est un facteur très puissant.
La thèse mise en avant par les pro-nucléaire de l’adaptation à l’effet de la radiation est spéculative. Si la radiation était bénéfique à la santé humaine, nous aurions déjà observé ces effets bénéfiques. Dans les faits, nous observons une brusque dégradation de la santé des populations en contact avec les agents radioactifs. Sur le plan de l’évolution, les agents radioactifs anthropiques sont un facteur déstabilisateur. L’ère de la conquête de l’énergie nucléaire s’accompagne d’une augmentation importante du nombre de maladies, y compris de cancers. Il est possible de prévoir une évolution négative de la situation actuelle. Comment peut-on parler d’adaptation ?
Vous semblez considérer que le césium a une toxicité intrinsèque au niveau cellulaire à des doses relativement faibles, perturbant la circulation d'énergie au sein des cellules et tout le système immunitaire. D'après vous, cette toxicité spécifique s'ajoute à la toxicité chimique des métaux lourds comme le césium, et aussi aux effets biologiques strictement liés à la radioactivité
L’effet toxique du césium est lié à sa capacité à perturber les processus énergétiques dans le cycle de Krebs (cycle des acides tricarboxyliques). Lors de perturbations génétiques, le fonctionnement de l’organisme est soutenu par une activité intense des systèmes régulateurs (notamment par le système immunitaire). Même des quantités relativement faibles de radionucléides Cs-137 peuvent perturber cette fonction régulatrice, en abaissant le niveau de production des agents énergétiques, et provoquer des états pathologiques. Les concentrations importantes de Cs-137 incorporé ont un effet toxique même sur un organisme ayant un génome normal. Combinée à celle d’autres agents environnementaux, cette toxicité augmente. Dans l’ensemble de l’effet toxique, il faut prendre en compte l’effet du Cs-137, des rayons gamma et bêta, qui se produisent lors de la désintégration du Cs-137 puis du baryum 137, mais également l’effet du produit final de la désintégration, le baryum stable. Outre la capacité à provoquer des maladies, y compris des cancers, les radionucléides possèdent un effet mutagène.
Que pouvez-vous nous dire de votre projet de Centre d’analyse et de coordination Ecologie et Santé à Kiev ? Du syndicat des liquidateurs ? Comment peut-on les aider ? Comment peuvent-ils nous aider à ce qu'il n'y ait pas davantage de victimes innocentes ?
L’objectif principal du Centre est la coordination des efforts pour aider les victimes de la radioactivité. Et il ne s’agit pas uniquement des résidents de territoires officiellement reconnus comme contaminés. L’ensemble des populations qui ingèrent des radionucléides avec les aliments peuvent être considérées comme victimes de la radiation. Je suis arrivé à cette conclusion après les longues recherches scientifiques que j’ai réalisées avec mes étudiants et mes collègues à l’Institut national de médecine de Gomel (1990-1999), ainsi qu’après leur analyse et confrontation aux résultats de recherches réalisées par d’autres chercheurs. Le soutien aux projets d’aide aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl n’est possible qu’à partir d’une base scientifique. C’est pourquoi le Centre « Ecologie et Santé » se veut tout d’abord une coopération entre professionnels offrant leurs connaissances, leur expérience et leur intellect pour la protection de la vie humaine. Un autre domaine d’activité du Centre est la coordination de projets humanitaires d’aide aux victimes des radiations.
Le projet est basé sur des mesures de radioprotection individuelle et collective de la population, parmi lesquelles le facteur alimentaire joue un rôle premier, car c’est par les denrées alimentaires que la population est aujourd'hui la plus exposée aux agents radioactifs. L’objectif prioritaire du projet est de procurer à la population du district des aliments ne contenant ni agents radioactifs ni polluants perturbant l’organisme humain. Ainsi apparaît la nécessité de mesurer précisément les concentrations de radionucléides présentes sur tout le territoire concerné, dans les aliments consommés par la population et, donc sans aucun doute, dans l‘organisme des habitants.
Il faudra améliorer considérablement les services médicaux du secteur, compte tenu de l’augmentation des pathologies mortelles.
De plus, nous travaillons sur les mesures de radioprotection de la santé maternelle, afin de prévenir l’apparition de malformations congénitales et de maladies graves des nouveau-nés, ainsi que pour prévenir les pathologies cardiovasculaires chez les enfants et les adolescents.
L'Académie des Sciences du Belarus a publié en 2010 un vaste plan de « reconquête » des zones contaminées. Quelle est votre opinion sur ce projet ?
Si les choses continuent à se passer comme elles se sont passées ces 25 dernières années après la catastrophe de Tchernobyl, cela n’apportera que des dommages au peuple bélarusse. Les habitants du pays recevront d’énormes doses de radiation par les aliments... Pour protéger la santé des enfants et des adultes, il faut introduire un contrôle strict de la radioactivité des aliments et obligatoirement modifier très nettement les niveaux de radioactivité admise. Hélas, le plan en question ne l’envisage pas.
Vous écrivez dans votre précédent livre que les nations doivent avoir le courage de refuser le recours à l'énergie nucléaire, tant dans ses applications pacifiques que militaires, que c'est une question de survie à court terme pour l'humanité. Apparemment, le physicien nucléaire Vassili Nesterenko, aujourd'hui décédé dans des condition suspectes, avait abouti à la même conclusion. Comment expliquez-vous cette convergence de vues ? Quels sont d'après vous les principaux obstacles à ce que la voix du bon sens l'emporte ?
Je pense que nous avons fait notre travail honnêtement, en tant que chercheurs, et sans détourner le regard de la réalité actuelle. L’humanité a d’abord utilisé l’énergie nucléaire dans un but militaire. Au sein des grandes puissances, les programmes militaires fondés sur l’usage des armes nucléaires, non seulement n’ont pas cessé avec le temps, mais ont vu, au contraire, leur financement s’accroître. L’énergie appelée énergie nucléaire civile contribue aussi aux programmes militaires. L’humanité n’a pas cessé de penser à une confrontation militaire. Les principes humanistes, la protection de la vie humaine ne sont pas pris en compte et ne sont pas valorisés dans la société. Là réside la cause principale de la situation actuelle.
Dans La philosophie de ma vie, vous écrivez aussi (p. 58) que la catastrophe de Tchernobyl représente une des plus précieuses cartes d'échange dans les relations de pouvoir entre dirigeants de la planète et que la question nucléaire est le pion le plus intéressant dans les relations entre Etats. Pouvez-vous préciser votre pensée à ce sujet ?
Il y a actuellement de nombreux exemples à l’appui de cette thèse que j’ai émise en 2005. L’un d’eux est la construction d’une centrale nucléaire au Belarus tout près de la frontière avec la Lituanie, pays membre de l’Union Européenne. Les négociations traitaient autant et même plus de la sûreté de la centrale pour la population lituanienne, que de l’énergie produite. Dans ce dossier, le gouvernement des Etats-Unis a soutenu le gouvernement bélarusse. Et pourtant la dangerosité de cette construction est évidente pour l’environnement comme pour la population, notamment celle du Belarus et de la Lituanie. Tchernobyl, comme mon exemple le prouve, est aussi un marchandage international : un marchandage entre le gouvernement bélarusse et la communauté internationale a été organisé à l’occasion de mon arrestation, de mon accusation et, par la suite, de ma libération de prison. Dans ce marchandage, les intentions véritables des parties en présence étaient habilement voilées, à savoir que les pouvoirs bélarusses ont reçu le soutien, en particulier financier, de certains représentants du lobby nucléaire, en échange du blocage de mon activité. Mais la solidarité internationale des représentants d’organisations non-gouvernementales de différents pays, en s’opposant à cela, m’a sauvé la vie. On m’a alors proposé de quitter le Belarus en me privant de la possibilité de poursuivre mes recherches sur les effets des agents radioactifs sur la population des régions contaminées. Quelques mois après mon départ, l’étude de la construction d’une centrale nucléaire au Belarus était lancée. Ainsi, la question nucléaire est bien la question la plus importante dans les relations entre Etats.
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* Entretien réalisé par Roland Merieux, Secrétaire du syndicat d'aide aux liquidateurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl et aux victimes du nucléaire
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pour en savoir plus : Centre d’analyse et de coordination « Ecologie et Santé » www.chernobyl-today.org / « Césium radioactif et processus de reproduction humaine », « Césium radioactif et système cardiovasculaire » et l’ouvrage collectif : « Tchernobyl, 25 ans après Situation démographique et problèmes de santé dans les territoires contaminés », (Editions Yves Michel - http://www.yvesmichel.org )
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