Le point sur les révolutions dans les pays arabes
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Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Globalement d'accord avec ton analyse en fin de citation. Les petits boulots précaires ne suffisent plus en général pour contrer la montée du chômage des jeunes.
Petite précision qui a tout de même son importance, je me rappelle l'avoir entendu hier à la radio (je parle de Belaïd) qui stipulait que le Front Populaire n'était pas des gauchistes, n'étaient pas pour les nationalisations ou ce genre de choses mais par contre voulait "favoriser entrepreneuriat dans des domaines productifs" et si possible, je synthétise, au delà d'une économie de sous-traitance. Il m'a semblé qu'il insistait sur ce point pour contrecarrer la dépendance tunisienne au tourisme, mais on ne peut être sûr de rien vu que ce ne sont que des discours.
En tout cas il paraît clair que la confiance en ce gouvernement s'érode tout à fait. Entre autre j'ai entendu un bonhomme dire qu'il préférait "ce connard de Ben Ali, voleur et tutti quanti mais au moins on savait où on allait" (pas terrible...) ou encore (cette fois à la TV) "au moins du temps de la colonisation c'était "normal" de se faire piller et exploiter, car c'était des étrangers, là ce sont des tunisiens et c'est aberrant" ; petit florilège certes un peu embarrassant mais qui dénote de cette érosion palpable et de plus en plus grande.
Comme tu dis "On verra"
Petite précision qui a tout de même son importance, je me rappelle l'avoir entendu hier à la radio (je parle de Belaïd) qui stipulait que le Front Populaire n'était pas des gauchistes, n'étaient pas pour les nationalisations ou ce genre de choses mais par contre voulait "favoriser entrepreneuriat dans des domaines productifs" et si possible, je synthétise, au delà d'une économie de sous-traitance. Il m'a semblé qu'il insistait sur ce point pour contrecarrer la dépendance tunisienne au tourisme, mais on ne peut être sûr de rien vu que ce ne sont que des discours.
En tout cas il paraît clair que la confiance en ce gouvernement s'érode tout à fait. Entre autre j'ai entendu un bonhomme dire qu'il préférait "ce connard de Ben Ali, voleur et tutti quanti mais au moins on savait où on allait" (pas terrible...) ou encore (cette fois à la TV) "au moins du temps de la colonisation c'était "normal" de se faire piller et exploiter, car c'était des étrangers, là ce sont des tunisiens et c'est aberrant" ; petit florilège certes un peu embarrassant mais qui dénote de cette érosion palpable et de plus en plus grande.
Comme tu dis "On verra"
Ahlam- Messages : 14
Date d'inscription : 21/11/2012
Luttes syndicales dans les révolutions arabes
http://www.solidarites.ch/journal/#article=d/article/5601/&sommaire=d/numero/0
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Intéressante contribution sur la Jordanie.
Sur la stabilité du régime et surtout sur les contradictions de l'opposition, ses liens particuliers avec le régime.
Également l'article met le doigt sur l'évolution de la structure du régime qui s'appuyait, du temps de l'ancien monarque, sur la partie de la société qui était contrôlée par des structures tribales et qui ne s’appuierait moins dessus maintenant.
Cette évolution n'est pas seulement le fruit de choix politiques mais reflète l'évolution de la structure sociale du régime qui connait une polarisation de classe bourgeoisie/prolétariat plus importante, laminant lentement le poids des anciennes structures dans le système de domination (c'était déjà largement le cas par la situation des palestiniens en Jordanie, mais là...).
La suite .../... http://www.avanti4.be/analyses/article/protestations-en#.UMrF8HevPis
La question de la stabilité des royaumes (Maroc et Jordanie) passe apparemment par les capacités des deux régimes à dompter les oppositions et les lier à la royauté. Les barils de poudre sociaux et politiques (libertés, etc) sont en place mais les vieilles oppositions sont dans les starting-blocs pour partager le pouvoir avec les rois.
Je ne suis pas sur que tout cela résistera ainsi en cas de rupture du verrou syrien.
Alors les deux royautés se retrouveront bien seuls. Les retours de flamme seront importants sur l'Arabie Saoudite aussi.
Sur la stabilité du régime et surtout sur les contradictions de l'opposition, ses liens particuliers avec le régime.
Également l'article met le doigt sur l'évolution de la structure du régime qui s'appuyait, du temps de l'ancien monarque, sur la partie de la société qui était contrôlée par des structures tribales et qui ne s’appuierait moins dessus maintenant.
Cette évolution n'est pas seulement le fruit de choix politiques mais reflète l'évolution de la structure sociale du régime qui connait une polarisation de classe bourgeoisie/prolétariat plus importante, laminant lentement le poids des anciennes structures dans le système de domination (c'était déjà largement le cas par la situation des palestiniens en Jordanie, mais là...).
Protestations en Jordanie : le régime accuse le coup mais ne tombera pas
Il ne fait aucun doute que les protestations de novembre en Jordanie sont sans précédent. Il s’agit d’une nouveauté en termes de participation collective, de slogans explicites contre le roi et contre la monarchie hachémite et où, dans certaines manifestations, on a y compris revendiqué l’instauration d’une république en Jordanie. S’il est clair que tout cela constitue clairement un tournant dans le développement des mouvements d’opposition en Jordanie, le régime est malgré tout parvenu avec succès à absorber l’impact de ces protestations et il ne tombera pas dans un avenir prévisible.
La suite .../... http://www.avanti4.be/analyses/article/protestations-en#.UMrF8HevPis
La question de la stabilité des royaumes (Maroc et Jordanie) passe apparemment par les capacités des deux régimes à dompter les oppositions et les lier à la royauté. Les barils de poudre sociaux et politiques (libertés, etc) sont en place mais les vieilles oppositions sont dans les starting-blocs pour partager le pouvoir avec les rois.
Je ne suis pas sur que tout cela résistera ainsi en cas de rupture du verrou syrien.
Alors les deux royautés se retrouveront bien seuls. Les retours de flamme seront importants sur l'Arabie Saoudite aussi.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Bahrein, le soulèvement continu :
Il y a deux jours, manif de masse dans le petit royaume (1 300 000 habitants) :
Il y a deux jours, manif de masse dans le petit royaume (1 300 000 habitants) :
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Jordanie, l'usure du régime croit, la personnalité du roi n'est plus intouchable.
Les effets de la démonstration de force de l'opposition du 13 novembre semble continuer de faire ses effets. Le Front national des réformes (FNR) a été à l'instigation de ces démonstrations de masse regroupe des partis de gauche, le Front de l’action islamique (FAI) , des syndicats et des associations. Le FAS est l'organisation la plus puissante de ce front.
Le roi a appelé à des élections anticipées en Janvier 2013 pour désamorcer la crise et donner une réponse institutionnelle aux tensions qui s'expriment et le prennent de plus en plus pour cible.
La question des prisonniers politiques et des arrestations suscitent des mobilisations et a contraint le régime à libérer une cinquantaine de prisonniers.
La question du contrôle des prix devient de plus en plus importante car à la crise politique, à la crise du système de domination du régime héritée de l'époque de l'hégémonie des tribus qui ne correspond plus du tout aux classes en présence, s'ajoute une crise sociale de plus en plus aiguë.
La chute du royaume hachémite serait un revers important du dispositif de l'impérialisme US au proche orient. L'impérialisme serait obligé de réviser profondément ses positions.
Les effets de la démonstration de force de l'opposition du 13 novembre semble continuer de faire ses effets. Le Front national des réformes (FNR) a été à l'instigation de ces démonstrations de masse regroupe des partis de gauche, le Front de l’action islamique (FAI) , des syndicats et des associations. Le FAS est l'organisation la plus puissante de ce front.
Le roi a appelé à des élections anticipées en Janvier 2013 pour désamorcer la crise et donner une réponse institutionnelle aux tensions qui s'expriment et le prennent de plus en plus pour cible.
La question des prisonniers politiques et des arrestations suscitent des mobilisations et a contraint le régime à libérer une cinquantaine de prisonniers.
La question du contrôle des prix devient de plus en plus importante car à la crise politique, à la crise du système de domination du régime héritée de l'époque de l'hégémonie des tribus qui ne correspond plus du tout aux classes en présence, s'ajoute une crise sociale de plus en plus aiguë.
La chute du royaume hachémite serait un revers important du dispositif de l'impérialisme US au proche orient. L'impérialisme serait obligé de réviser profondément ses positions.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Egypte
Article interessant illustrant l'usure rapide de la base sociale des islamistes politiques, en Egypte (comme en Tunisie d'ailleurs) avec une précipitation vers des mesures autoritaires ou des tentatives de mesures autoritaires (comme en Tunisie).
Cette usure se fait dans un contexte de crise sociale rampante, de crise économique et de mobilisations sociales. Comme en Tunisie.
Des affrontements de plus en plus importants se font jour au fur et à mesure que l'islam politique réactionnaire s'use comme fer de lance de la contre-révolution. Les risques de répression brutale et massive necessitent une vigilance et une solidarité étroite du mouvement ouvrier international, que ce soit pour éviter que la bourgeoisie pousse d'autres pions, en fassent revenir d'anciens ou que l'impérialisme se glisse avec un prétexte ou un autre.
L'instabilité des appareils d'état issus des dictatures demeurent importantes.
La situation en Tunisie est plus avancée qu'en Egypte par l'existence d'un mvt ouvrier organisé plus puissant et un prolétariat urbain bien plus gros proportionnellement mais les phénomènes à l’œuvre ont des aspects comparables.
Mais la question est bien de la solidarité politique et sociale avec les mouvements du prolétariat dans le monde dit arabo-musulman qui sont dans des phases de plus en plus décisives.
Référendum en Égypte : l’abstention massive, un succès de la rue CHASTAING Jacques
Le but affiché du référendum des 15 et 22 décembre était que le peuple se prononce sur un projet de Constitution des Frères musulmans et de ses alliés salafistes, les autres partis, islamistes oppositionnels, libéraux ou de gauche l’ayant boycotté. Ce projet est un profond retour en arrière, en deçà même du temps de Moubarak : les syndicats libres y sont quasiment interdits, les femmes réduites à une citoyenneté de second ordre, le travail des enfants comme le mariage des fillettes y est rendu possible, etc. La tentative a échoué.../...
.../...
Un mouvement social qui ne cesse pas depuis deux ans
Les manifestations de novembre prolongent un nombre incessant de grèves, sit-in, occupations d’usines et lieux publics, séquestrations de dirigeants, blocages de routes et voies ferrés, mise à sac de commissariats, refus de payer l’eau, l’électricité, etc. qui ont atteint depuis deux ans des records historiques. Par vagues successives, la dernière ayant eu lieu en septembre-octobre, les classes exploitées qui trouvent que la révolution n’a rien changé pour elles, se battent pour des augmentations de salaires, des embauches, des contrats de travail, une retraite et une couverture sociale.
Mais aussi, et c’est ce qui fait le plus peur aux autorités tout comme à l’opposition libérale, les exploités réclament de dégager tous les petits Moubarak à tous les niveaux de l’économie comme de l’administration ou des services, bref, de finir la révolution. Car la révolution du 25 janvier n’a rien changé pour eux, sauf leur liberté de pouvoir le dire. La Constitution, un régime civil, théocratique ou non, ils s’en fichent. Ils ont faim et ils le disent.
En juin, l’armée a tenté contre ce mouvement irrépressible un coup d’État qui a échoué par peur de précipiter une seconde insurrection. L’islam politique est venu à la rescousse. Mais en cinq mois de pouvoir, il s’est discrédité, provoquant un mouvement historique de contestation populaire des Frères musulmans égyptiens – si importants dans la mouvance islamiste mondiale – mouvement populaire qui pourrait très bien, dans la période à venir, se donner pour tâche de finir la révolution en « dégageant » tous les petits Moubarak. Et faire ainsi des émules…
Article interessant illustrant l'usure rapide de la base sociale des islamistes politiques, en Egypte (comme en Tunisie d'ailleurs) avec une précipitation vers des mesures autoritaires ou des tentatives de mesures autoritaires (comme en Tunisie).
Cette usure se fait dans un contexte de crise sociale rampante, de crise économique et de mobilisations sociales. Comme en Tunisie.
Des affrontements de plus en plus importants se font jour au fur et à mesure que l'islam politique réactionnaire s'use comme fer de lance de la contre-révolution. Les risques de répression brutale et massive necessitent une vigilance et une solidarité étroite du mouvement ouvrier international, que ce soit pour éviter que la bourgeoisie pousse d'autres pions, en fassent revenir d'anciens ou que l'impérialisme se glisse avec un prétexte ou un autre.
L'instabilité des appareils d'état issus des dictatures demeurent importantes.
La situation en Tunisie est plus avancée qu'en Egypte par l'existence d'un mvt ouvrier organisé plus puissant et un prolétariat urbain bien plus gros proportionnellement mais les phénomènes à l’œuvre ont des aspects comparables.
Mais la question est bien de la solidarité politique et sociale avec les mouvements du prolétariat dans le monde dit arabo-musulman qui sont dans des phases de plus en plus décisives.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Toujours des manifs de masse au Bahrein et des manifs la nuit
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Yémen
Toujours des manifestations de masse qui secouent le régime et introduisent des contradictions dans les forces répressives.
Le mouvement qui secoue le Yemen ré-introduit également des velléités de sécession du Sud. Le gouvernement est entré en négociations avec le mouvement autonomiste.
Enfin, le nouveau régime militaire a reçu un soutien populaire en annonçant que les dirigeants de l'armée et la police proche de l'ancien dictateur seraient écartés.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Jordanie
Ces manifestations ont eu lieu, Vendredi, à Amman, et dans les provinces d’Al-Karak, d’Al-Tofeili et de Maan, pour réclamer :L'arrêt des augmentations de prix
L'arrêt du remboursement de la dette du pays
L'arrêt de la corruption
L'arrêt des arrestations, de la torture et de la répression
Pour les libertés politiques
Pour des réformes politiques et économiques
La libération des prisonniers politiques
Par ailleurs :
L'Egypte a repris la totalité de ses livraisons de gaz à la Jordanie qui assurent l'essentiel de l’approvisionnement du royaume et 80% de l'électricité.
le printemps arabe arrivera-t-il en Janvier en Jordanie ?
Ces questions sont apparues dans une série de commentateurs russes, israeliens et du monde arabo-musulman, devant plusieurs phénomènes récents :
-La base sociale du régime s'appuyait sur la population bédouine hyper-minoritaire, l'écrasante majorité de la population étant palestinienne . Cette base sociale a vu ses prébendes réduites ces derniers temps par le régime et est mise progressivement à diète commune . L'augmentation générale des prix balaye cette minorité magnifiée par le régime vers la rébellion et vers l'immense majorité.
- les énormes camps de réfugiés syriens qui pèsent à la frontière ( 250 000 ?) créent une pression économique suplémentaire.
- Le FMI et l'UE se sont précipités ces derniers temps pour soutenir le royaume afin qu'il n'explose pas.
- La Syrie qui était un partenaire économique important est en guerre civile, et l'Egypte est en mauvais état.
- Enfin la crise sociale rejoint la crise politique par la mobilisation de franges importantes de la population qui commencent à porter des slogans contre la monarchie. Les appels à la destitution du roi se font de plus en plus fort.
La police jordanienne est aux taquets :
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Tunisie,
Parution des statistiques sur les grèves
http://directinfo.webmanagercenter.com/2012/12/27/tunisie-baisse-de-19-des-journees-de-travail-perdues-suite-a-des-greves/
Le nombre des journées de travail perdues suite à des grèves et des sit-in a baissé de 19% durant les trois premiers trimestres de l’année en cours, selon des statistiques officielles publiées mercredi par le ministère des affaires sociales.
Les principales revendications des grévistes sont l’amélioration des conditions de travail (45%) et le versement des salaires (35%), précise la même source.
Selon des statistiques de la direction générale du commissariat du travail et de la conciliation relevant du ministère des affaires sociales, jusqu’à septembre dernier, on a enregistré une régression de 19% du nombre des journées de travail perdues comparé à la même période de l’année dernière, soit 164 mille 674 journées en 2012 contre 181 mille 533 journées de travail perdues en 2011.
La situation sociale dans le pays s’est caractérisée jusqu’à septembre dernier par une réduction de 8% du nombre des grèves, comparé à la même période de l’année dernière.
Durant les trois premiers trimestres de 2012, on a enregistré 391 grèves contre 426 grève pour la même période l’année dernière. Le nombre des entreprises concernées par ces débrayages a diminué de 6% passant de 265 à 249 entreprises tout autant que le nombre des grévistes qui a aussi diminué de 19%.
Selon la même source, jusqu’à septembre 2012, on compte 70% de grèves légales, soit 212 grèves parmi les 391 préavis de grève décrétés.
Les statistiques du ministère des affaires sociales révèlent que durant les neufs premiers mois de 2012, les secteurs des services et de la sous-traitance ont enregistré le plus grand nombre de grèves (22%). Ces secteurs sont suivis par les industries métallurgiques et mécaniques (15%) et le textile et habillement (14%).
Au plan régional, le gouvernorat de Sfax a enregistré le plus grand nombre de grèves avec 90 grèves (23%). Il est suivi par le gouvernorat de Ben Arous (15%) et les gouvernorats de Medenine et Nabeul (7%).
Pour ce qui est des sit-in, le ministère des affaires sociales cite l’organisation de 19 sit-in dans des entreprises privées contre 27 sit-in durant la même période de l’année 2011, soit une réduction de 30%.
Le niveau des grèves et de l'activité sociale demeure très important car la période qui a servi de comparaison est celle de la révolution tunisienne, les 3 premiers trimestres de l'année (le régime a sauté réellement dans le cours de l'année).
Ces statistiques du pouvoir en place continuent de démontrer un bon niveau d'activité de la classe ouvrière.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Tunisie,
la grève générale du 3 janvier à Redeyef
Les blessures de la révolution
La colère du bassin minier
Une grève générale contre la non-inclusion des martyrs du bassin minier dans le décret-loi 97 sur l'indemnisation des martyrs et blessés de la Révolution, a été déclenchée dans la région de Redeyef relevant du gouvernorat de Gafsa, ce Jeudi 3 Janvier 2012.
Le bassin minier s'était soulevé en 2008 et avait essuyé une répression terrible. Cela a été un précurseur de la révolution tunisienne.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
The Empire in Decline
an interview with Gilbert Achcar
http://www.solidarity-us.org/node/3769
http://www.solidarity-us.org/node/3769
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Kuweit,
Toujours une opposition avec des initiatives régulières dans la rue ou par petits groupes.
200 personnes sont en attente de procès et un premier jeune vient d'écoper de 2 ans de prison pour avoir critiqué l’Émir du Kuwait.
Arabie saouditeDes petites manifs à Ryad, à Buraydah (au centre du pays) et à la Mecque pour les libertés et la libération des prisonniers politiques.Progression de la pauvreté en Arabie Saoudite
Un nombre croissant de pauvres parmi les nationaux dans le royaume. Pour la petite histoire le régime avait jeté en prison en 2011 3 blogueurs saoudiens qui avaient mis en ligne un film sur la pauvreté.
Entre 2 et 4 millions de saoudiens (sur 28 millions) vivraient sous le seuil de pauvreté du pays.
Le royaume a une économie à deux vitesses, celle des plus riches, les familles et leurs obligés et l'autre partie composée de l'essentiel de la population + la plupart des autres travailleurs étrangers. Le taux de pauvreté monte au même rythme que la montée du chômage. Ce chômage frappe particulièrement les moins de 30 ans qui représentent 75% de la population en même temps que 75% des chômeurs parmi les Saoudiens.
Sans réussir à endiguer le problème et les tensions résultantes, le régime a dégagé en 2011 pour faire contre-feu aux révolutions "arabes", 37 milliards de dollars dans des mesures sociales, mesures sur le logement, augmentations de salaires, indemnités de chômage, en soins de santé, etc. Un chèque conséquent.
Mais la pauvreté croit en même temps que la rancœur contre la corruption, surtout qu'une grande partie de vastes sommes d'argent finissent dans les poches de la famille royale grâce à un réseau de népotisme, de corruption et de marchés publics arrangés.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Tunisie :
Déploiement de l’armée après la grève générale de Guerdane et les émeutes
Postes de police et de douane incendiés et siège d'Ennahda saccagé
La tension sociale qui s'exprime en Tunisie dans plusieurs régions marque l'usure de la base sociale du parti religieux au pouvoir.
Déploiement de l’armée après la grève générale de Guerdane et les émeutes
Postes de police et de douane incendiés et siège d'Ennahda saccagé
Les slogans des émeutiers à Ben Guerdane visaient en particulier le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement et dont le siège a aussi été saccagé et pillé cette semaine.
"Ben Guerdane est libre, Jebali dehors!" scandaient les manifestants, masqués pour la plupart.
À quelques jours de l’anniversaire de la révolution
Ben Guerdane pleure lacrymogène
La grève générale à Ben Guerdane finit en … larmes : bombes lacrymogènes, pierres et matraques ont mis fin à la grève générale organisée aujourd’hui par l’Union générale des travailleurs tunisiens.
Un journaliste sur place nous raconte que « vers 14h, alors que tout paraissait calme, tous les commerces étaient fermés. Après la manifestation officielle organisée par l’UGTT le matin, les rues étaient pratiquement vides.
Et puis, des jeunes sont apparus. On sentait que l’atmosphère devenait lourde et la première bombe lacrymogène a surgi.
On nous dit que c’est ainsi depuis quelques jours. Notre témoin sur place nous fait valoir, à ce propos, une certaine tension qui persiste à Ben Guerdane malgré l’ouverture ce matin même du point de passage avec la frontière libyenne. « Le malaise est plus profond de ce qu’on dit. Il ne s’agit pas seulement de la fermeture du point de passage. C’est vrai que pratiquement tout le monde ici vit grâce au commerce avecla Libye, mais ce qu’on sent ici, c’est une sorte de révolte contre la marginalisation de la région. Les habitants de Ben Guerdane réclament leur droit à l’emploi et au développement. De manière plus subtile encore, on sent aussi une certaine révolte contre les Libyens qui deviennent, paradoxalement, indésirables ici ». Rappelons que ce sont les camionneurs libyens qui bloquent, depuis hier, le passage frontalier.
L’UGTT dépassée par les événements
Comment se fait-il que la grève générale annoncée pacifique par l’Ugtt dégénère surtout qu’on entend parler de blessés aujourd’hui ? Omar Mhamdi, secrétaire général du bureau régional de l’UGTT à Ben Guerdane, clarifie les choses : « Nous avons voulu cette grève générale pour, précisément, calmer les esprits. Cela fait deux jours que les forces de sécurité réagissent avec violence aux manifestations des jeunes dans la région. À travers la grève générale nous avons voulu alerter les autorités quant à la gravité de la situation. Mais hélas personne ne nous a entendus et les conséquences on les constate aujourd’hui sur le terrain », affirme-t-il.
Mais indépendamment de ce que disent les uns et les autres, le résultat est le même. Au final, on a une situation qui dégénère, des tensions qui s’amplifient, une ville entière en ébullition. À faire la liaison avec ce qui se passe parallèlement au Kef, on peut légitimement s’interroger sur l’issue des troubles actuels. Une deuxième révolution est-elle en train de se préparer, à quelques jours de l’anniversaire de la première ?
(LEconomisteMaghrebin, 10 janvier 2013)
Sit-in au Kef
Grève générale en préparation pour le 16 Janvier
Vague de protestations pour l’emploi au Kef
Le Kef dans le nord-ouest tunisien a connu mercredi 9 janvier une nouvelle vague de protestations et un climat de tension suite au blocage des routes et des entrées de la ville par des sit-inneurs qui ont également incendié des pneus dans différentes régions et un camion à la cité Bouriou.
Des sans emploi ont également bloqué les entrées de la ville du côté sud, alors que d’autres ont dressé une tente à la cité Barnoussa devant le siège de la délégation de Kef-Ouest et empêché le délégué de rejoindre son poste de travail.
Les protestataires réclament l’emploi et l’exécution des clauses de la convention co-signée par le gouvernement et l’Union générale Tunisienne du travail (UGTT) au mois de juin dernier qui a abouti à l’annulation de la grève générale prévue durant cette période.
Abdelkader Trabelsi, gouverneur de la région, avait déclaré, mardi, au correspondant de l’Agence TAP qu’il aspire à élargir les listes des travailleurs de chantiers afin d’inclure le plus grand nombre de demandeurs d’emploi mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre le dialogue avec les protestataires pour transcender les conditions difficiles et lever les sit-in anarchiques et partant épargner la ville des retombées du blocage des routes.
(TunisieFocus.com, 9 janvier 2013)
Les Kéfois disent « dégage » au gouverneur
Les habitants du Kef ont organisé ce matin une marche en direction du siège du gouvernorat où les manifestants ont levé haut le slogan « dégage » à l’encontre du gouverneur.
Lors d’une conversation téléphonique, un membre du Front populaire de la région nous a précisé que la marche, qui a débuté vers 9h du matin à partir de la localité de Barnoussa, a fait le tour de la ville avant de s’arrêter devant le gouvernorat. « Il y a un ras-le-bol chez les Kéfois. On leur a promis beaucoup de choses mais rien n’a été fait. La région du Kef reste marginalisée. Pis encore, les responsables locaux continuent à ignorer les revendications des habitants qui voient leur niveau de vie se détériorer de jour en jour », nous indique notre interlocuteur.
À noter qu’il n’y a pas eu, jusqu’au début de l’après-midi, d’incidents majeurs lors de cette manifestation. Une manifestation qui vient s’ajouter au mouvement de protestation des jeunes diplômés-chômeurs de la région qui ont bloqué la veille la route entre Le Kef et Dahmani.
(LEconomisteMaghrebin.com, 9 janvier 2013)
Le Kef : vers une grève générale demain
La commission administrative du bureau régional de l’UGTT au Kef s’est réunie ce matin [10 janvier], vers 10h, pour étudier la possibilité d’observer une grève générale demain. C’est ce que vient de nous affirmer Mohamed Zoghlami, membre de la commission administrative.
Aujourd’hui, encore, des mouvements de protestations ont été observés un peu partout dans la ville du Kef. « La ville du Kef est en ébullition. Depuis deux jours les protestations ne sont plus sporadiques. La mobilisation se généralise. Ce matin, pratiquement tous les quartiers de la ville sont touchés. J’ai entendu dire que même à Tejerouine la situation est similaire », nous indique Jalel Zoghlami, frère de Taoufik Ben Brik (Zoghlami) et natif de la région.
Pour ce dernier, après Siliana, le tour est désormais au Kef « de s’insurger contre ce gouvernement qui continue à ignorer les régions et particulièrement le Nord-ouest », ajoute-t-il.
Hier, les habitants du Kef ont demandé, lors d’une imposante manifestation la démission du gouverneur. Mardi, des jeunes diplômés chômeurs de la région ont bloqué la route entre le Kef et Dahmani. Et les choses semblent aller en empirant.
(Mohamed Ali Ben Rejeb, LEconomisteMaghrebin.com, 10 janvier 2013 – matin)Tunisie , Régions : Grève générale au Kef le 16 Janvier
Une grève générale sera observée au Kef le 16 janvier prochain, décidée à l’issue d’une réunion tenue, ce jeudi 10 Janvier, par l’instance de direction de l’Union régionale du travail du gouvernorat du Kef.
Il s’agit d’une décision qui intervient en protestation contre la non-application de plusieurs accords établis entre le Gouvernement et l’Union Générale Tunisienne du Travail. Les revendications concernent principalement le “Développement et l’exécution de plusieurs projets pour atténuer le chômage”.
Tunivisions.net, 10 janvier 2013 – soir)
Marche de protestation des habitants de Sidi Bou Saïd vers le Palais de Carthage
Les habitants de Sidi Bou Saïd font une marche en direction du Palais de Carthage pour protester contre l'incendie, cet après-midi, du mausolée de Sidi Bou Saïd, le saint-patron de ce village andalous au nord de Tunis.
Plusieurs centaines de personnes s se sont spontanément rassemblées pour organiser cette marche de protestation contre la multiplication des agressions contre leur village par des extrémistes religieux, avec le silence complice – ou impuissant – des autorités, et notamment du ministre de l'Intérieur, le Nahdhaoui Ali Lârayedh.
La tension sociale qui s'exprime en Tunisie dans plusieurs régions marque l'usure de la base sociale du parti religieux au pouvoir.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Il y a 2 ans commençaient les révolutions dans le monde arabe
Dossier réalisé par la commission Internationale du NPA
http://www.npa2009.org/content/il-y-2-ans-commen%C3%A7aient-les-r%C3%A9volutions-dans-le-monde-arabe-dossier-r%C3%A9alis%C3%A9-par-la
Dossier réalisé par la commission Internationale du NPA
http://www.npa2009.org/content/il-y-2-ans-commen%C3%A7aient-les-r%C3%A9volutions-dans-le-monde-arabe-dossier-r%C3%A9alis%C3%A9-par-la
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Toute la région est en ébullition
Entretien avec Gilbert Achcar
http://alencontre.org/moyenorient/toute-la-region-est-en-ebullition.html
http://alencontre.org/moyenorient/toute-la-region-est-en-ebullition.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Processus revolutionnaires:elements d'analyses
Par Chawqui Lotfi
http://badiltawri.wordpress.com/2013/02/17/processus-revolutionnaires-elements-danalyses/
http://badiltawri.wordpress.com/2013/02/17/processus-revolutionnaires-elements-danalyses/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Roseau a écrit:Par Chawqui Lotfi
http://badiltawri.wordpress.com/2013/02/17/processus-revolutionnaires-elements-danalyses/
Très interessant et je partage une partie des appréciations de l'auteur.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
En passer par l'expérience de l'islamisme...
entretien avec Gilbert Achcar
http://alencontre.org/moyenorient/il-faut-en-passer-par-lexperience-de-lislamisme-au-pouvoir.html
http://alencontre.org/moyenorient/il-faut-en-passer-par-lexperience-de-lislamisme-au-pouvoir.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La dynamique du printemps arabe
Conférence et matériaux de lecture
par Christian Babel
lors de l'Ecole Ecosocialiste de l'IRRF en novembre 2012
http://iire.org/fr/iire-activities-mainmenu-30/24/312-ecosocialist-school-lecture-fourteen.html
par Christian Babel
lors de l'Ecole Ecosocialiste de l'IRRF en novembre 2012
http://iire.org/fr/iire-activities-mainmenu-30/24/312-ecosocialist-school-lecture-fourteen.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Roseau a écrit:entretien avec Gilbert Achcar
http://alencontre.org/moyenorient/il-faut-en-passer-par-lexperience-de-lislamisme-au-pouvoir.html
Je ne suis pas sur que la formulation présentée soit des plus heureuses.
Il n'est pas sur que l'avancée populaire passe par l'exploration de l'impasse présentée par l'existence d'islamistes dans des combinaisons gouvernementales.
Cela dépend de chaque situation particulière, mais il n'est pas sur que cela soit un chemin inéluctable (si c'est la question posée).
La "chose" indispensable est la capacité des masses à se mobiliser et provoquer des crises politiques par la puissance de leurs soulèvements. Mais c'est bien probablement en cette condition que Achcar s'exprime.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Région arabe : une « Ola » révolutionnaire
TOSCANE Luiza
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28033
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
UNE ANALYSE MARXISTE, absente de ce forum marxiste!!
Face à tous ceux qui parlent d’un « printemps arabe », d’une « révolution démocratique », on peut affirmer qu’il s’agit bien en Tunisie d’une révolution prolétarienne qui a vu le peuple, la classe ouvrière et la jeunesse se dresser contre le dictateur Ben Ali et son parti, le RCD, contre une petite minorité corrompue aux ordres des impérialisme français et américain, contre le système d’exploitation fondé sur la propriété privée des moyens de production.
Les jeunes, les travailleurs avec leur syndicat l’UGTT, ont constitué leurs comités de défense et de protection de la révolution dans les quartiers, les localités et les villages ; ces comités constitués pour se défendre prennent en charge la gestion des tâches immédiates, l’organisation de la vie de tous les jours, ils se réunissent dans les locaux de l’UGTT et expriment l’une des formes les plus élevées de la démocratie, se dressant contre les institutions du régime honni et débattant librement de la défense de la révolution et de leur propre avenir.
Le quotidien patronal Les Echos ne s’y trompe pas, déclarant le 7 mars 2011 : « le chaos menace en Tunisie, les soviets se mettent en place dans les usines »
Et Le NPA, Nouveau Parti anticapitaliste, successeur de la LCR, Ligue Communiste Révolutionnaire, se réclamant pourtant du Trotskysme, parle lui aussi de simple « révolution démocratique » ! Il est vrai qu’à son congrès de 2003, la LCR considéra que le cycle ouvert par la révolution d’Octobre 1917 s’était refermé !
Pourtant, nous sommes bien toujours dans « l’ère des guerres et des révolutions » définie par Lénine et Trotsky.
C’est précisément ce mouvement révolutionnaire, combinant tâches démocratiques, ouvrières et nationales qui a entraîné la crise révolutionnaire en Egypte, de formidables mouvements de masse au Yémen, à Bahreïn, en Jordanie…. menaçant la domination impérialiste, notamment américaine, d’où la guerre en Libye contre Kadhafi, jusqu’alors allié des USA, sous le prétexte fallacieux de défendre les populations civiles.
La guerre est bien toujours l’une des cartes de l’impérialisme contre la révolution, l’autre étant la mise en place de gouvernements de « transition démocratique », avec les partis islamistes ou les Frères musulmans en Egypte (hier encore farouches ennemis des Etats-Unis), quand le maintien des dictateurs en place n’est plus possible.
Et le groupe frère du NPA en Tunisie n’a pas hésité à s’associer, avec les partis de la gauche laïque liée à l’Internationale socialiste, l’ex-Parti communiste « rénové » et le parti islamiste Ennahda, à la « Haute Instance de défense de la révolution », dans le cadre de cette « transition démocratique », mise en place notamment pour dénier tout caractère souverain à l’Assemblée constituante que le régime avait dû concéder face aux exigences populaires.
Le 25 avril 2011, le comité de Metlaoui a appelé à la tenue d’un congrès national des comités de protection de la révolution, afin de protéger les acquis de la révolution, et insistant plus particulièrement sur la question de l’emploi, garantie d’une vie stable et digne, et sur celle des renationalisations des entreprises qui ont été bradées par le régime déchu.
Cet appel ne sera appuyé par aucun des partis, notamment les partis « soi-disant révolutionnaires » !
La décision de convoquer les élections à la Constituante en juillet 2011 a été une victoire du mouvement révolutionnaire des masses tunisiennes ; elle était revendiquée aussi par l’UGTT, et tous les partis ont été contraints de s’y rallier.
Mais tout a été fait pour vider de son contenu la perspective d’une assemblée constituante souveraine qui aurait liquidé toutes les institutions de l’ancien régime et rompu les liens de subordination avec l’impérialisme, le FMI, et notamment l’accord d’association avec l’Union européenne, d’où notamment la constitution de 105 partis dont une vingtaine à partir de l’ancien RCD, le parti de Ben Ali.
Que dit pour sa part le SU (Secrétariat Unifié) auquel appartiennent la LGO tunisienne (Ligue de la Gauche Ouvrière) et le NPA de Krivine-Besancenot : « c’est une révolution démocratique radicale ».
Trotsky expliquait pourtant dans « la Révolution permanente, Thèses » : « Pour les pays coloniaux et semi coloniaux, la théorie de la révolution permanente signifie que la solution véritable et complète de leurs tâches démocratiques et de libération nationale ne peut être que la dictature du prolétariat qui prend la tête de la nation opprimée, avant tout de ses masses paysannes ». Dictature du prolétariat signifiant au sens marxiste pouvoirs des soviets, des comités , domination des exploités sur la minorité des exploiteurs, de même que, toujours au sens marxiste, la dictature de la bourgeoisie, c’est-à-dire sa domination sur la grande majorité du peuple, peut prendre la forme d’une démocratie parlementaire comme en G.B, d’un système bonapartiste comme en France, ou d’une dictature pure et simple comme le fut le régime de Franco.
Et au nom de cette « révolution démocratique », le SU n’hésite pas à ajouter : « nous exigeons que le gouvernement français et l’Union européenne soutiennent une véritable transition démocratique »
Pour la Quatrième Internationale (dont le CCI, Courant Communiste Internationaliste, l’un des quatre courants du POI , est la section française), la classe ouvrière, en se réappropriant son organisation syndicale historique, l’UGTT, en constituant les premières formes d’auto-organisation, les comités de défense de la révolution, est la seule force capable de rassembler autour d’elle toutes les couches de la société et de les dresser contre l’impérialisme et ses agents locaux.
Mais, s’il y a bien une révolution prolétarienne en Tunisie, il n’y a pas encore de parti bolchevique ; celui-ci reste à construire dans les nouveaux pas en avant de cette révolution.
Après le renversement de deux gouvernements et après les élections, un gouvernement d’union nationale a été mis en place, dirigé par un premier ministre « islamiste » qui n’hésite pas à s’attaquer à l’UGTT parce qu’elle refuse de s’intégrer à cette union nationale, cela n’empêche pas la révolution de poursuivre son chemin ; ainsi, des dizaines de milliers de travailleurs, de chômeurs, d’étudiants n’ont pas hésité à défiler le 25 février 2012 à Tunis, pour défendre l’UGTT, aux cris de « le peuple tunisien est libre, non aux Etats-Unis, non au Qatar ! » « Le peuple exige la souveraineté nationale ! » « La Constituante est une comédie et la même bande est toujours là ! » « Du pain, de l’eau, pas Ennahda ! », et, à la suite de l’assassinat d’un des leaders de l’opposition, Chokri Belaïd, début février 2013, à l’appel de l’UGTT, des centaines de milliers de Tunisiens aient fait « grève générale » et soient descendus dans la rue aux cris de « nous pouvons nous contenter de pain et d’eau mais débarrassez-nous d’Ennhada ! « Le peuple veut la chute du régime », « Le peuple veut une nouvelle révolution », et s’en est pris au chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi : « Ghannouchi assassin ».
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Si ça c'est une "analyse marxiste", moi je suis le pape ! Une "révolution prolétarienne" ? Ou ça ? Une "révolution prolétarienne" commence par remettre en cause le pouvoir politique et économique de la bourgeoisie, son hégémonie sociale, culturelle et politique. Or on en est pas encore là. Une "révolution démocratique", ce n'est déja pas si mal (et cela entraine une dynamique, ce que Trotsky nommait "révolution permanente", Lénine et Mao Zédong "révolution ininterrompue". Mais si il suffisait de repeindre la vérité en rouge, ça se saurait...
Sinon, au millieu d'un véritable feu d'artifice de sornettes et de sotises qui feraient passer Schivardi pour un dangereux intelectuelle une erreur factuelle :
Le npa n'est absolument pas membre du secrétariat unifié pour la seule raison que le npa n'est pas trotskyste (même si il en compte dans ses rangs, de différentes internationnales d'ailleurs)
Sinon, au millieu d'un véritable feu d'artifice de sornettes et de sotises qui feraient passer Schivardi pour un dangereux intelectuelle une erreur factuelle :
le SU (Secrétariat Unifié) auquel appartiennent la LGO tunisienne (Ligue de la Gauche Ouvrière) et le NPA de Krivine-Besancenot
Le npa n'est absolument pas membre du secrétariat unifié pour la seule raison que le npa n'est pas trotskyste (même si il en compte dans ses rangs, de différentes internationnales d'ailleurs)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Le point sur les révolutions dans les pays arabes
Tu es effectivement le pape, c'est à dire un non marxiste! Tout d'abord, c'est vrai que c'est seulement la majorité du NPA (ex-LCR) qui est lié au SU (ex-SU, ce n'est plus son nom!)
Ensuite, relis l'histoire de la révolution russe de Trotsky et tu comprendras tout!! Il ne faut pas confondre début de révolution et victoire de la révolution! C'est bien le prolétariat, la jeunesse qui sont les forces motrices de la révolution tunisienne qui, en moins de 2 ans, met non seulement à bas la dictature de Ben Ali mais menace directement le pouvoir des islamistes avec notamment de nombreux éléments de double pouvoir au niveau local! (sans pour autant la présence d'un parti bolchevique, parti bolchevique, indispensable non pas pour le déroulement d'une révolution mais pour sa victoire, parti bolchevique qui était d'ailleurs ultra minoritaire en février 1917).
La révolution prolétarienne commence en RUSSIE en FEVRIER 1917 ( la révolution permanente signifiant, en dehors de son caractère nécessairement international, que c'est le prolétariat qui doit lui-même réaliser les tâche démocratiques face au caractère définitivement contre-révolutionnaire de la bourgeoisie, la révolution prolétarienne commençant par réaliser ces tâches démocratiques "bourgeoises")
NE PAS VOIR UNE REVOLUTION PROLETARIENNE quand on en a une sous le nez!!! Il est vrai que pour la LCR, puis le NPA, la période ouverte par la révolution d'octobre17, celle des guerres et des révolutions, est close depuis la chute du mur de Berlin!!!!!!
Sans parler de l'Egypte en ce moment même! A Port-Saïd,Mahala,….on parle de «sécession» depuis des semaines : les délégués élus dans les quartiers et dans les ateliers, avec les groupes de jeunes gens armés, s’efforcent d’assurer la survie collective sans et contre l’État, la police, l’armée et les frères musulmans.... Seuls les contre-révolutionnaires et les non-révolutionnaires
Ensuite, relis l'histoire de la révolution russe de Trotsky et tu comprendras tout!! Il ne faut pas confondre début de révolution et victoire de la révolution! C'est bien le prolétariat, la jeunesse qui sont les forces motrices de la révolution tunisienne qui, en moins de 2 ans, met non seulement à bas la dictature de Ben Ali mais menace directement le pouvoir des islamistes avec notamment de nombreux éléments de double pouvoir au niveau local! (sans pour autant la présence d'un parti bolchevique, parti bolchevique, indispensable non pas pour le déroulement d'une révolution mais pour sa victoire, parti bolchevique qui était d'ailleurs ultra minoritaire en février 1917).
La révolution prolétarienne commence en RUSSIE en FEVRIER 1917 ( la révolution permanente signifiant, en dehors de son caractère nécessairement international, que c'est le prolétariat qui doit lui-même réaliser les tâche démocratiques face au caractère définitivement contre-révolutionnaire de la bourgeoisie, la révolution prolétarienne commençant par réaliser ces tâches démocratiques "bourgeoises")
NE PAS VOIR UNE REVOLUTION PROLETARIENNE quand on en a une sous le nez!!! Il est vrai que pour la LCR, puis le NPA, la période ouverte par la révolution d'octobre17, celle des guerres et des révolutions, est close depuis la chute du mur de Berlin!!!!!!
Sans parler de l'Egypte en ce moment même! A Port-Saïd,Mahala,….on parle de «sécession» depuis des semaines : les délégués élus dans les quartiers et dans les ateliers, avec les groupes de jeunes gens armés, s’efforcent d’assurer la survie collective sans et contre l’État, la police, l’armée et les frères musulmans.... Seuls les contre-révolutionnaires et les non-révolutionnaires
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
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